L’#empêchement d’apprendre est devenu une signature des élèves français dans Pisa. Plus que les autres, ils ont peur de répondre de façon erronée. Ils ne répondent pas et semblent très mal à l’aide dès que l’on sort des schémas classiques pour utiliser des compétences en situation non scolaire. On en a tous fait l’expérience. Pas forcément celle des empêchements liés à la peur du maître. Il y aussi, d’après Daniel Gostain, ceux qui sont liés à l’élève : la peur de rater, les soucis, la honte. Ceux qui viennent de la famille : trop différente de l’école ou trop indifférente à moi. Ou encore ceux qui sont liés aux savoirs : à quoi ça sert ce qu’on apprend ? N’est ce pas trop difficile ?
Avant Pisa, des chercheurs ont travaillé ces empêchements d’apprendre et Daniel Gostain s’en inspire. Il a travaillé avec Jacques Lévine, l’initiateur et l’inspirateur de l’AGSAS et , bien sur, avec Serge Boimare. Pour ce dernier, « il y a des enfants qui arrivent à l’école sans compétence psychique pour apprendre. L’apprentissage implique une confrontation avec le manque et l’attente, la solitude. Dans cette situation, ces enfants sont pris par un sentiment parasite, une émotion trop forte. Pour eux le moment de doute est désorganisateur et ils construisent des stratégies pour l’éviter. Ce n’est pas par des exercices d’entrainement qu’on va les sortir de ces difficultés ».
Alors comment faire ? Daniel Gostain a découvert « son #clown ». Il peut faire vivre un clown sympathique. Avec ses collègues de la Compagnie « Tape l’incruste », ils sont rodés aux numéros qui croisent les personnages de chacun. Si Serge Boimare passait par la mythologie et le conte pour dépasser les empêchements d’apprendre, Daniel Gostain appelle son clown. Avec cette technique il entre directement dans un univers qui est celui de l’enfance et qui entretient une distance savante avec l’empêchement.