person:serge thion

  • Plusieurs questions sincéres
    https://nantes.indymedia.org/articles/44572#comment-299766

    Je sais bien que plus rien n’est en mesure de choquer personne aujourd’hui. Au-delà de la question posée plus haut, l’intitulé de la manif [https://paris.demosphere.net/rv/67842] est hallucinant. Le problème serait-il "les actes antisémites et leur instrumentalisation" ou bien l’#antisémitisme ? La réponse semble claire dans ce texte.

    On apprend que le #racisme est un produit de LREM (fondé en 2016…) et que les actes antisémites sont instrumentalisés par « des ambassades et officines », un mot qui en dit long sur les fantasmes #conspirationnistes et antisémites, parce qu’il est clair qu’on ne parle pas ici de l’ambassade russe ou syrienne…
    Ensuite, il est dit que "Les tags antisémites du week-end du 9 Février comme la dégradation du lieu de mémoire d’Ilan Halimi s’inscrivent dans le contexte de cette période de brouillage politique et informatif. " Que faut-il comprendre à part que la revendication principale de ces braves gens est bien la déspécification du caractère antisémite de ces actes ? Mais pour quoi faire ? On pourrait penser qu’il s’agit là d’un refus de séparation des racismes, qui sont tous en effet une même gangrène (c’est d’ailleurs à ce titre que l’on pourrait critiquer le terme « antisémitisme », comme on pourrait critiquer « négrophobie », « islamophobie », « rromophobie » etc.), mais à vrai dire, alors que l’on cherche à invalider le caractère "antisémite" d’un tag, on nous parle de négrophobie, islamophobie, rromophobie, elles, bien réelles et dont les instrumentalisations eventuelles ne sont jamais questionnées... En tout ici (qu’en est-il au passage des ouvriers d’Europe de l’est, des immigrés hindous, sri lankais, bengladais, etc etc.). Le but est donc clair. Il s’agit de nous expliquer que l’antisémitisme, en fait, on n’en a rien à foutre, qu’on manifeste pour le crier haut et fort et que c’est cela qui fait de nous des subversifs... Non mais sérieux on se réveille !?

    L’ennemi, ce serait donc le CRIF et autres « officines » qui dirigent le monde. Exit le capital, l’Etat et les rapports de domination.
    Les anciens se rappelleront du militant Pierre Guillaume et de ses amis, dans les années 80, ceux qui ne connaissent pas trouveront rapidement des informations en tapant son nom dans google (et qui voudra aller plus loin pourra aussi taper « Serge Thion », « La Banquise » ou « Le Brise-Glace » pour en savoir un peu plus sur une mouvance que l’on croyait encore il y a peu, éteinte. Mais que l’on retrouve aujourd’hui à nouveau décomplexée par des appels de manifs pareils, qui auraient été impossible il y a dix ans, grâce une vigilance antifasciste réelle qui n’a plus lieu (mais où sont passé REFLEX, La Horde et les autres ???).

    On fait beaucoup d’efforts pour affirmer également que l’antisémitisme en France ne serait que le fait d’une vieille extrême-droite de type vieille France... Mais rappelons-nous, parmi les signataires, par exemple le PIR (et d’autres) pour qui l’enjeu principal de l’antiracisme aujourd’hui (dans le livre de son leader Houria Bouteldja édité à la fabrique) est de combattre, avec la négrophobie, l’islamophobie ou la rromophobie, non pas l’antisémitisme, mais le "philosémitisme d’Etat", c’est de dézinguer les "chouchous de la république", c’est le nom qu’elle donne aux juifs dans son livre "Les blancs, les juifs, et nous".

    Concrètement il y a une manifestation de la bourgeoisie contre l’antisémitisme. Les pseudos "antifas" de l’AFA n’ont ils pas mieux à faire que d’organiser une CONTRE-MANIFESTATION contre la récupération des actes antisémites à des fins anti-anti-sémites, et d’organiser en fin de compte une manif contre le "philo-sémitisme d’Etat" ?
    On savait l’AFA complétement perdue politiquement, à organiser des meetings avec Bouamama à coup de hashtag « make anti-imperialism great again », à manifester avec des pancartes « touche pas à mon prophète » après les attentats, à lutter contre le « racisme structurel » des anarchistes avec leurs grosses couilles de machos, d’ailleurs tous exclusivement blancs des quartiers huppés de la capitale, et à régler leurs différends politiques par le tabassage et l’intimidation.

    Contre l’Etat et ses manifs de récupération du refus du racisme et de l’antisémitisme
    Mais aussi contre les racistes qui contre-manifestent pour l’antisémitisme sous pavillon pseudo antifasciste

    Voila, merci aux modérateurs de ne pas me censurer, j’essaye d’argumenter rationnellement malgré ma colère (je hais le racisme au fin fond des mes entrailles et pas seulement parce qu’il a lézardé ma vie).

  • La Horde – #Dieudonné – La sinistre farce des #quenelles
    http://lahorde.samizdat.net/2013/11/23/5648

    MDR. Dire qu’il y a des gens qui croient encore que Dieudonné est un comique, le « meilleur de sa génération » même, dont les provocations lui ont valu d’être ostracisé depuis une dizaine d’années aux marges du showbiz. Mais comment ne pas voir derrière ses mimiques l’expression achevée d’une dérive #antisémite et #homophobe (1) ?

    Tout compte fait, Dieudo n’aura eu besoin de personne pour s’enfoncer dans son enfermement mental d’antisémite obsessionnel. Depuis 2004, il a eu néanmoins recours aux services de quelques éminences grises, déjà excommuniées du débat public, qui l’ont aiguillé vers l’irrémédiable : Serge Thion, ancien militant anticolonialiste passé à l’écurie négationniste (2)
    puis Robert Faurisson lui-même qu’il fit monter sur scène et jouer dans des sketches ; et bien sûr son mentor : Alain #Soral, ancien ramasse miettes des plateaux télé et écrivain ambitionnant le statut d’intellectuel, devenu gourou du site égalité et réconciliation qui, se réclamant de la « droite des valeurs et de la gauche du travail », n’en oublie pas moins sa particule pour animer des conférences de l’Action française. Ultime mauvaise fréquentation, cet été, Dieudo a pu pactiser avec Serge Ayoub, chef des nationalistes révolutionnaires, autour du cadavre de Clément Méric en concluant, rictus aux lèvres : « Nous avons un même ennemi. » Même pour des admirateurs un peu myopes, il est devenu impossible de ne pas constater que, sur la photo de famille, il n’y a que des fachos, des conspis et autres amoureux de régimes autoritaires – la Libye de Khadafi, la Syrie de Bachar (dont l’ex-gudard Frédéric Chatillon est l’ambassadeur officieux) ou la Russie de Poutine (3)…

    De façon incompréhensible, Dieudonné passe encore parfois chez certains pour un militant #antiraciste, un justicier de la #traite_négrière, un défenseur de la cause palestinienne… Illusion calamiteuse propre à notre époque de confusion, où la critique sociale se voit souvent réduite à un discours binaire anti-impérialiste, contre l’oligarchie financière mondialiste, discours simplifié et dévoyé à son tour par Dieudo et consorts sous l’appellation d’« antisionisme ». Il s’agit en l’espèce, le recyclage pur et simple des vieilles obsessions du complot « judéo-maçonnique », sataniste et pédophile sur les bords. Malgré le tour passe-passe consistant à faire passer pour révolutionnaire une pensée paranoïaque et réactionnaire, il n’y a aucun mystère sur cette filiation idéologique, comme en atteste la propagande diffusée par les éditions Kontre-kulture de Soral : Ils sont bien les héritiers de l’abbé Barruel, d’Édouard Drumont et d’Henri Coston (4).

    Mais si l’ambiguïté sur le personnage persiste, cela est surtout dû à sa capacité, reliquat d’un savoir-faire de saltimbanque et de vedettariat, à mettre les ricaneurs de son côté. Pointer le doigt en l’air en plissant les yeux (« Au-dessus c’est le soleil ! ») ou faire le geste de la #quenelle suffit à faire croire à son fan-club – constitué de quantité de nerds, d’authentiques nazebroques, mais aussi d’un public arabe et noir (6) qui pense voir en Dieudonné et Soral des alliés antiracistes, là où il n’a que des rabatteurs pour le #Front_national – que s’accomplit un geste séditieux.

    #extrême_droite #palestine #esclavage

    #plo

    • Je pense quand même que derrière la radicalisation de Dieudo, il y a l’erreur originelle de l’ostracisme. Quand Dieudo fait son sketch sur l’Israël totalitaire, le procès en sorcellerie qui lui est fait est totalement inadmissible dans une démocratie. Je reste intimement convaincue du bienfondé de sa dénonciation de l’époque : à savoir que l’État d’Israël est très engagé dans un monstrueux processus de type génocidaire (vu ce qui se passe à Gaza, j’attends qu’on me contredise sur ce point précis !). On peut ergoter sur la qualité de l’humour du mec (hier soir, je me suis tapé 20 min de Proust... et ce n’était pas du Marcel... mais je ne pense pas qu’on doit envoyer ce péteux au goulag pour autant !), mais l’espèce d’hystérie à laquelle il a eu le droit ne pouvait que déboucher sur la connerie actuelle. Le gars se retrouve banni, interdit de bosser, attaqué, dénoncé, ostracisé... sans déconner, il eut fallu être quelqu’un de particulièrement bien branlé dans sa tête pour résister à ce lynchage.

      Le pire, et ça se voyait déjà, c’est que les seuls mecs qui sont venus lui tendre la main dans la tourmente, les seuls qui l’ont accueilli, qui ont parlé avec lui, qui sont devenus ses potes et le sont restés... ce sont les fafs.
      Un peu comme pour les sectes, ce genre de gars a tendance à débarquer sur un terrain psychologique totalement favorable.
      À partir du moment où Dieudo se sent (légitimement) rejeté par ses anciens potes et une grande partie du corps social et que les seuls mecs avec qui il peut encore échanger, ce sont des fafs... Ce qui aurait été étonnant c’est qu’il ne finisse pas par intégrer des pans entiers du corpus idéologique de ses derniers et seuls potes.

      Je pense que la plupart des gens ne mesurent pas vraiment le stress intellectuel et physique provoqué par l’isolement social brutal et du terrain fertile qui s’y développe pour l’implantation... d’un certain bon sens près de chez vous.
      Surtout que ce qui caractérise l’idéologie brune, c’est bien d’avancer masquée, de brouiller les pistes, de déplacer les limites... la sphère Soral est éclairante sur ce point.

      Maintenant, que Dieudo ait mal tourné, c’est une putain d’évidence : quand tu vois le type qui se croit fin en ricanant sur les prédispositions à l’argent de son ancien compagnon de scène, tu as compris que le gars est perdu corps et biens. Certains doivent penser qu’il était un terrain favorable dès le départ. J’ai tendance à penser que sa radicalisation est circonstancielle, comme la plupart de nos comportements, y compris cognitifs.
      Immergez n’importe quel esprit sain dans un marigot saumâtre, ça prendra le temps qu’il faut, mais à de très rares exceptions près, il en ressortira un truc qui pue entre les deux oreilles.

    • @monolecte même impression en ce qui me concerne
      voir aussi à ce sujet cet article de François Ruffin http://www.fakirpresse.info/L-air-du-soupcon.html

      Le risque, aussi, c’est de créer des Dieudonné en série. Car qu’était cet humoriste ? Une outre politiquement vide et qui, prétendant s’engager, pouvait se remplir de n’importe quoi. Je me souviens de son passage, au journal télévisé de France 2 en 1997, alors qu’il se présentait aux élections législatives à Dreux. C’était gentiment démago de gauche, il se voulait l’héritier de Coluche, il rouvrirait les casernes pour les SDF. Et puis il y eut ce sketch chez Fogiel, pas drôle, mais non, pas antisémite, et le lendemain, le voilà lapidé en place publique, banni des peoples, et sans grand monde pour le défendre, sans personne pour lui ouvrir une porte de sortie. Il est resté avec ceux qui lui restaient, les pires. Et empirant chaque jour avec eux.
      Voilà ce que produisent des mises à l’index hâtives.