person:silvia cattori

  • Mort il y a cinq ans, Kadhafi hante encore la politique française | Arrêt sur Info
    http://arretsurinfo.ch/mort-il-y-a-cinq-ans-kadhafi-hante-encore-la-politique-francaise

    Le lynchage d’un homme n’a ému ni Micheline Calmy-Rey ni Hillary Clinton

    Par Silvia Cattori – 6 NOVEMBRE 2011 
    Le lynchage révoltant de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi par ses propres compatriotes, à Syrte, sa ville natale, n’a pas fini de hanter le cœur et l’esprit de tous ceux qui refusent la barbarie à laquelle de prétendues « interventions humanitaires » conduisent.
    Les images glaçantes, outrageantes, de la dépouille nue, maculée de sang, de Mouammar Kadhafi, et de celle de son fils Mouatassim, sont encore dans nos yeux. Exhibées, jetées en pâture par les nouveaux maîtres libyens, elles nous hanteront longtemps.
    Pétrifié, chacun a pu voir, pratiquement en direct, les vidéos sinistres d’un homme ensanglanté, insulté, frappé, défiguré, humilié, regardant incrédule ses mains rougies de son propre sang, condamné à mort par des miliciens vociférant…
    Il y a une limite à la quantité d’atrocités qu’une personne restée humaine peut supporter. Depuis Abou Ghraib cette limite a été largement dépassée.
    Ces atrocités innommables nous les refusons. Elles présagent encore plus de sang et de larmes et de douleur pour les Libyens déjà cruellement meurtris par huit mois de bombardements et violences. Elles annoncent de plus grandes catastrophes…
    Le spectacle bestial de la mise à mort de l’ancien dirigeant libyen, ne semble pas avoir révulsé le cœur de la présidente de la Confédération helvétique, Micheline Calmy-Rey. Au journaliste qui lui demandait obséquieusement ce qu’évoquait cette mort, elle a répondu froidement sans l’ombre d’un malaise :
    « J’aurais préféré qu’il soit jugé parce qu’il a des comptes à rendre. Il a régné sur la Libye pendant 42 ans, sur une dictature sanglante. Ma foi, il est mort comme il a régné… » [1]
    Ce commentaire est à la fois sidérant et révoltant.
    Quel qu’aient pu être les crimes commis par Mouammar Kadhafi, sa dignité d’être humain, ne devait-elle pas être respectée ? Tout homme, fût-il coupable, n’a-t-il pas droit à être traité humainement ? N’est-ce pas là une exigence du droit humanitaire dont Mme Calmy-Rey se plaît à financer des projets [2] ?
    Mouammar Kadhafi et son fils Mouatassim étaient vivants au moment de leur capture. Ils ont été humiliés, sauvagement torturés, exécutés. [3] De même que des dizaines de milliers de Libyens anonymes à eux attachés. Ils n’ont pas eu droit au traitement de prisonniers de guerre.
    Face à une violation flagrante du droit international, et de toutes les règles fixant des limites à la barbarie, en sa fonction de présidente de la Confédération suisse, Mme Calmy-Rey se devait au moins de condamner le non respect du droit humanitaire.
    Mais, foin du droit ! L’antipathie et la rancœur personnelle de Mme Calmy-Rey à l’égard de Kadhafi, ont lamentablement pris le dessus.
    Mme Hillary Clinton ne s’est pas montrée plus humaine que Mme Calmy-Rey. Elle a laissé éclater une joie obscène au moment où elle apprenait la mort de Kadhafi [4].
    Le cynisme dont Clinton et Calmy-Rey ont fait montre peut être qualifié d’inhumain… la preuve que les femmes au pouvoir ne sont pas plus tendres que les hommes…
    Sur le continent européen, un seul homme d’État s’est dressé pour dire son indignation, pour dire son dégoût, pour dire non à la barbarie : le premier ministre russe Vladimir Poutine.
    Révolté par le traitement réservé à la dépouille du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de son fils Mouatassim, et par ce que ces images « dégoûtantes »lui inspiraient, il en a appelé, lui, au respect du droit international et des Conventions de Genève.
    « La quasi-totalité de la famille de Mouammar Kadhafi a été tuée. Son corps a été exposé sur toutes les chaînes de télévision du monde. Il était impossible de regarder ces images sans écœurement. Il est tout ensanglanté, blessé, encore vivant, puis achevé (…) et on exhibe tout ça sur les écrans », s’est-il indigné. [5]
    Une leçon d’humanité à l’adresse de ces deux femmes de pouvoir si peu sensibles à la cruauté, et de tous ces dirigeants occidentaux arrogants et hypocrites qui n’ont que les « droits de l’homme » à la bouche, mais ignorent leur violation quand cela les arrange.
    Post scriptum
    Les peuples qui ont soif de justice et d’humanité rejettent cette violence institutionnalisée, ce parti pris pour le plus fort, cette absence de compassion à l’égard des vaincus.
    Le mandat de l’OTAN en Libye était de protéger les civils, et non pas de les massacrer. [6] La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a été outrepassée. Dès le début de l’intervention, des charniers où l’on a trouvé les cadavres de partisans de Kadhafi, exécutés les mains liées derrière le dos, ont attesté des massacres commis par les combattants anti-Kadhafi qu’appuyait l’OTAN.
    Cela n’a pas dissuadé Mme Calmy-Rey de se rendre le 1er septembre 2011 à la Conférence des « Amis de la Libye » à Paris. Convoquée à l’initiative de Sarkozy cette conférence -contrairement aux raisons avancées- était une manœuvre qui devait, d’une part, au travers du grand nombre de pays représentés, apporter une reconnaissance tacite du bien-fondé de l’intervention de l’OTAN en Libye. Et contribuer d’autre part, à asseoir la légitimité d’un Conseil national de transition (CNT) et de ses combattants barbares de plus en plus contestés et sousmis à critique.
    La Suisse ne faisant pas partie de l’Alliance atlantique, Mme Calmy-Rey n’avait pas à associer le peuple suisse à une mascarade qui de toute évidence, ne servait qu’à apporter une caution à la destruction de la Libye et au massacre de dizaines de milliers de civils par les « frappes » de la coalition et les attaques des combattants du CNT.
    Par Silvia Cattori – 6 NOVEMBRE 2011

  • L’hécatombe continue à Alep ouest dans le silence général | Arrêt sur Info
    http://arretsurinfo.ch/lhecatombe-continue-a-alep-ouest-dans-le-silence-general

    Les civils qui habitent dans les quartiers d’Alep ouest n’ont jamais intéressé l’ONG Médecin sans frontière (MSF). Une ONG totalement dévoyée qui a choisi, dès 2011, de se ranger du côté des groupes armés qui agressent l’Etat et le peuple syrien. Des groupes, comme al-Nosra et d’autres, qui mettent en danger la population civile, comme l’a expliqué le Dr Nabil Antaki dans de nombreuses interventions depuis le début de cette guerre atroce*. Silvia Cattori

  • Une non-visite à Odessa
    http://www.dedefensa.org/article/une-non-visite-a-odessa

    Une non-visite à Odessa

    Le texte ci-dessous se passe de commentaire... Notre non-commentaire sera donc d’observer l’étonnante impudence, la grossière hypocrisie, le silence général et très-rassurant dans lesquels se déroulent de telles infamies quotidiennes. Faut-il que ces petites gens, les divers employés-Système d’Odessa au gouvernement français, en passant par Istamboul, craignent que la moindre incartade à leur narrative dérisoire les emporte dans la révélation de leur non-existence. D’une certaine façon, ils n’ont pas tort et il faut les comprendre : ils ne pèsent pas plus que leurs médiocres entreprises qu’un peu de sable efface. Notre attention retiendra donc l’extraordinaire médiocrité de ces dictatures de carton-pâte au service du Système dont nous sommes (...)

    • Nos amis d’Odessa tenaient beaucoup à la présence de témoins étrangers et ont maintenu leur invitation. C’est donc à ces moments de recueillement privés que nous étions conviés. Il semble donc que la présence, le témoignage d’étrangers soient redoutés puisque, visiblement attendus, nous avons été retenus à la frontière, et qu’après un interrogatoire de plus de 2 heures, nous avons été interdits de pénétrer sur le territoire ukrainien, et placés sous surveillance militaire dans l’aéroport d’Odessa. Nous avons dû passer la nuit dans des conditions très rudimentaires, allongés sur des banquettes en fer avec deux oreillers et deux couvertures pour quatre. Toujours « accompagnés » , confinés pendant les 3heures ½ de la correspondance d’Istanbul, nous avons été reconduits jusqu’à Nice – notre point de départ. Nos passeports nous ont été confisqués, remis directement dans les mains de la compagnie aérienne chargée de nous rapatrier. Ce n’est qu’arrivés à Nice que nous avons pu les récupérer des mains de la police française. Interrogés, escortés donc et privés de liberté pendant 21 heures.

    • http://arretsurinfo.ch/que-peut-il-se-passer-a-odessa-pour-que-la-presence-detrangers-soit-red

      A propos | Arrêt sur Info
      http://arretsurinfo.ch/qui-sommes-nous

      Arrêt sur Info, un site d’information internationale créé, en juillet 2014 à Lausanne par Silvia Cattori, journaliste tessinoise, entend offrir un ensemble d’analyses et d’opinions, axées principalement sur les conflits et les guerres, en défense du respect du droit international et de la liberté d’expression.

  • Syrie : Révélations sur les falsifications à des fins de guerre [Silvia Cattori]
    http://www.silviacattori.net/article5141.html

    Mais en plus, Vandyke a, sans le savoir, apporté des indications précieuses sur la malhonnêteté intellectuelle de celui que tout le monde considère comme le plus grand expert balistique du conflit syrien, le fameux Brown Moses, alias Eliot Higgins.

    Vandyke a en effet prévenu Eliot Higgins que les rebelles voulaient mener une attaque chimique. Mais ce dernier a délibérément dissimulé cette information et fait porter la responsabilité de l’attaque chimique à l’armée gouvernementale syrienne.

    Il convient de souligner qu’Higgins est considéré comme une source de première main, une source fiable, par l’ONU, l’OSDH, HRW, la CIA et plusieurs autres institutions internationales concernées par le conflit syrien.

    Pour archives.

  • « L’#OTAN n’amène que la destruction, l’insécurité et la misère. Elle doit être abolie » — Mahdi Darius Nazemroaya
    http://www.legrandsoir.info/entretien-avec-mahdi-darius-nazemroaya-l-otan-n-amene-que-la-destructi
    Entretien de Silvia Cattori avec l’auteur

    Je pense que ce que le Président Sarkozy a fait en réintégrant la France dans le commandement militaire de l’OTAN est largement le reflet d’un consensus au sein de la classe politique française. Je sais qu’à Paris de nombreuses voix politiques l’ont critiqué, mais si au sein de la classe politique française l’opposition avait été intransigeante, elle aurait pu faire beaucoup plus que parler. Aujourd’hui, les membres de l’establishment politique français, aussi bien à « gauche » qu’à « droite », se battent entre eux pour savoir qui va le mieux servir les centres impérialistes et capitalistes à Washington et à New York. L’establishment politique français ne fait pas cela parce qu’il est particulièrement pro-américain, mais parce qu’il est au service du système mondial corrompu qui sert lui-même le capitalisme global dont le centre en voie d’affaiblissement est aux États-Unis. Ainsi, nous avons aussi besoin de réévaluer ce qu’est l’anti-américanisme, ou d’où proviennent et ce que représentent en fait les sentiments anti-américains.

    De larges segments de l’élite de l’Europe occidentale sont au service de ce système mondial parce que leurs propres intérêts y sont investis et y sont liés. Comme les États-Unis sont en voie d’affaiblissement et en lutte pour maintenir leur primauté mondiale en tant que centre du capitalisme, de la régulation et de l’accumulation capitaliste, ils vont de plus en plus déléguer leurs missions impériales à des pays comme la France. On verra également davantage de compromis entre les États-Unis et des pays alliés comme la France et l’Allemagne. Il s’agit là d’une décentralisation dialectique du pouvoir des États-Unis visant à renforcer l’hégémonie du système mondial et à maintenir l’Empire américain par délégation. Il faut noter que ce système capitaliste mondial est fragmenté en blocs, raison pour laquelle nous voyons des rivalités entre les États-Unis, la Chine et la Russie.

  • Un article de Robert Fisk
    "L’armée rebelle ? C’est une bande d’étrangers..."

    Robert Fisk est un vrai journaliste indépendant. Il sait se garder à distance de l’appareil politico-médiatique et des parties en conflit sans négliger les vraies victimes. Ce qu’il décrit ici contredit ce que la "grande" presse raconte depuis un mois sur la "bataille d’Alep". On comprend que les journalistes toxiques de Libération, Le Monde, France 24, etc, - qui présentent les "rebelles" de l’ASL en libérateurs, en révolutionnaires, en démocrates - mentent et manipulent les faits. Ainsi, contrairement aux pseudos reporters, "embarqués" dans les véhicules de l’ASL qui présentent les "rebelles" - et autres mercenaires qui croient se battre en Palestine et non pas en Syrie - comme des "libérateurs", des "révolutionnaires démocrates", Fisk a lui l’honnêteté de dire qui ils sont : de dangereux bandits. (Silvia Cattori)
    25 août 2012

    Une armée victorieuse ? Il y avait des douilles partout dans les ruelles de pierres anciennes, des fenêtres criblées de balles et des marques de projectiles sur tout le côté de la mosquée Sharaf, où un homme armé tirait depuis le minaret. Un tireur d’élite continuait à tirer à seulement 150 mètres de là – c’est tout ce qui reste des quelques cent rebelles qui avaient presque, mais pas tout à fait, encerclé la citadelle d’Alep, vieille de 4000 ans.

    « Vous ne le croirez pas », criait tout excité le major Somar. « Un de nos prisonniers l’a dit : Je ne m’étais pas rendu compte que la Palestine était si belle que ça ! Il pensait qu’il était venu ici en Palestine pour combattre les Israéliens ! »

    Si j’y crois ? Certainement, les combattants qui se sont engagés dans les rues adorables à l’ouest de la citadelle étaient, selon toutes les informations, un groupe hétéroclite. Leurs graffitis « Nous sommes les Brigades de 1980 » - l’année au cours de laquelle une première révolte des Frères Musulmans avait menacé le pouvoir du père du président Syrien Bachar al-Assad, Hafez – étaient encore affichés sur les murs des hôtes syro-arméniens et des boutiques. Un général de 51 ans m’a tendu une des grenades artisanales qui jonchaient le sol de la mosquée Sharaf : une mèche souple qui sort du haut d’un morceau de shrapnel, enveloppé dans du plastique blanc et couvert par un ruban adhésif noir.

    A l’intérieur de la mosquée, des balles, des boîtes de fromage vides, des mégots de cigarettes et des piles de tapis de prière que les rebelles avaient utilisés comme couchage. La bataille a duré au moins 24 heures. Un projectile a fissuré la pierre tombale de style bosniaque de la tombe d’un imam musulman, un turban en pierre finement sculpté sur le dessus. Les archives de la mosquée – des listes de fidèles, des Corans et des documents financiers – étaient répandus par terre dans une pièce qui avait été à l’évidence le dernier bastion occupé par plusieurs hommes. Il y avait un peu de sang. Entre 10 et 15 des défenseurs – tous Syriens – se sont rendus après avoir accepté une offre de clémence s’ils déposaient les armes. La nature de cette miséricorde ne nous a bien sûr pas été précisée.

    Les soldats syriens étaient contents, mais il reconnaissaient partager une immense tristesse pour l’histoire d’une ville dont le cœur même, un site du patrimoine mondial, a été ravagé par des roquettes et des obus. Les officiers hochaient la tête quand ils nous ont conduits dans les remparts de l’immense citadelle. « Il y a une vingtaine de jours, les terroristes ont tenté de la prendre à nos soldats qui la défendaient », déclare le Major Somar. « Ils avaient rempli d’explosifs les bonbonnes de gaz – 300 kilos - et les avaient fait exploser au niveau de la première porte au-dessus du fossé. »

    Hélas, c’est vrai. L’énorme porte médiévale en bois et en fer, ornée de ses gonds et de ses étais - un ouvrage qui était resté intact pendant 700 ans – a été littéralement anéanti. J’ai grimpé sur le bois carbonisé et des blocs de pierre marqués de fines inscriptions coraniques. Des centaines de marques de projectiles mouchetaient les pierres de la porte intérieure. Plus bas, j’ai trouvé un char T-72 dont la tourelle avait été touchée par la balle d’un tireur d’élite qui était toujours logée dans le métal, le blindage brisé par une grenade. « J’étais à l’intérieur à ce moment là, » explique son pilote. « Bang - ! Mais mon tank fonctionnait encore ! »

    Voici donc la version officielle de la bataille pour la partie orientale de la vieille ville d’Alep et des affrontements qui ont duré jusqu’à hier après-midi dans les ruelles étroites aux murs de pierre blanchis, et où chaque tir rebelle était suivi d’une longue rafale de mitrailleuse des soldats du Major Somar. Quand l’armée a pu prendre en tenaille les hommes armés, 30 rebelles – ou membres de « l’Armée syrienne libre » ou « combattants étrangers » – ont été tués et un nombre indéterminé blessés. Selon le supérieur du major Somar, un général nommé Saber, les forces gouvernementales syriennes n’ont eu que huit blessés. J’ai pu rencontrer trois d’entre eux, dont l’un est un officier de 51 ans, qui a refusé d’être envoyé à l’hôpital.

    Une bonne partie de l’armement des rebelles a été évacué par les hommes des renseignements militaires avant notre arrivée : il est dit qui y figuraient trois fusils de précision au standard OTAN, un mortier, huit pistolets mitrailleurs autrichiens et une quantité de Kalashnikovs qui on pu être volées à l’armée gouvernementale par des déserteurs. Mais c’est le choc de découvrir de telles batailles rangées dans ce site du patrimoine mondial ; ce qui est bien plus terrible que les armes utilisées par l’un ou l’autre camp. Marcher sur de la pierre et du verre brisé avec les soldats syriens kilomètre après kilomètre, dans la vieille ville avec ses mosquées et ses musées – le magnifique minaret de la mosquée omeyyade se dresse au milieu du champ de bataille de la veille – est une source de tristesse infinie.

    Beaucoup des soldats qui avaient été encouragés à parler avec moi, même quand ils étaient agenouillés au bout de rues étroites avec des balles qui ricochaient contre les murs, ont fait part de leur étonnement de voir qu’il ait fallu autant de « combattants étrangers » à Alep. « Alep a cinq millions d’habitants, » m’a dit l’un d’entre eux. « Si l’ennemi est si certain de gagner la bataille, il n’y a sûrement pas besoin d’amener ces étrangers pour qu’ils y participent ; ils perdront. »

    Le major Somar, qui parle un excellent anglais, n’a que trop bien compris compris la dimension politique. « Notre frontière avec la Turquie est un gros problème, » reconnaît-il. « Il faudrait fermer la frontière. La fermeture de la frontière doit être coordonnée par les deux gouvernements. Mais le gouvernement turc est du côté de l’ennemi. Erdogan est contre la Syrie ». Je l’ai bien sûr questionné sur sa religion, une question à la fois innocente et empoisonnée. Somar, dont le père est général et la mère enseignante, et qui entretient son anglais avec les romans de Dan Brown, a esquivé en souplesse la réponse. « Ce n’est pas où vous êtes né ou quelle est votre religion, » dit-il. « C’est ce qu’il y a dans votre esprit. L’islam vient de cette terre, les Chrétiens viennent de cette terre, les Juifs viennent de cette terre. C’est pourquoi il est de notre devoir de protéger cette terre. »

    Plusieurs soldats croyaient que les rebelles essayent de convertir les Chrétiens d’Alep, « des gens paisibles, » précisaient-ils à leur sujet. Il y aune histoire qui a tourné en boucle la veille au sujet d’un commerçant Chrétien qui avait été forcé de porter un habit musulman et d’annoncer lui-même sa conversion devant une caméra vidéo.

    Dans les villes, en temps de guerre, on trouve des soldats loquaces. Un des hommes qui ont repris la porte de la citadelle est Abul Fidar, connu pour avoir marché entre Alep, Palmyre et Damas pendant 10 jours pour faire entendre la nécessité de la paix, inutile de dire que le président l’avait accueilli chaleureusement à son arrivée à Damas. Et puis il y avait le sergent Mahmoud Daoud, originaire de Hama, qui a combattu à Hama même, à Homs, à Jbel Zawi et à Idlib. « Je veux être interviewé par un journaliste, » avait-il annoncé et bien sûr il a eu ce qu’il voulait. « Nous sommes tristes pour les civils d’ici, » dit-il. « Ils étaient en paix auparavant. Nous donnons notre parole de soldats que nous veillerons à ce qu’ils retournent à une vie normale, même si nous devons perdre la vie. » Il ne mentionne pas tous les civils tués par les bombes de l’armée ou par les « shabiha », ni ces milliers de personnes torturées dans ce pays. Dawood a une fiancée appelée Hannan qui étudie le français à Lattaquié, son père est enseignant : il dit qu’il veut « servir sa patrie ».

    Mais on ne peut s’empêcher de penser que l’objectif premier d’hommes comme le sergent Daoud – et de tous ses compagnons d’armes ici – n’était certainement pas de libérer Alep mais de libérer le plateau du Golan occupé, juste à côté de la terre que les « djihadistes » pensaient apparemment être en train de « libérer » la veille – jusqu’à ce qu’ils découvrent qu’Alep n’était pas Jérusalem.

    Robert Fisk
    The Independent (UK), 23 août 2012.

    URL : http://www.silviacattori.net/article3579.html

    Traduit de l’anglais par Djazaïri (23.08.2012) :
    http://mounadil.wordpress.com/2012/08/23/non-alep-nest-pas-jerusalem

    Texte original en anglais (23.08.2012) :
    http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-rebel-army-theyre-a-gang-of-foreigners-8073717.html

  • Gilad Atzmon parle de son livre « The Wandering Who ? »

    Mon livre « The Wandering Who ? » s’efforce d’atteindre à une compréhension plus profonde de la culture juive et de la politique identitaire juive. Il cherche à aborder certaines questions que la plupart d’entre nous préfèrent éviter.

    http://www.youtube.com/watch?v=WUMC9POpVns

    Lien vers le texte de cette interview de Gilad Atzmon par Silvia Cattori :

    http://www.silviacattori.net/article2077.html

    #antisionisme, #sionisme, #antisémitisme, #Israël, #juif, #judaïsme, #judaïté, #Gilad_Atzmon

  • Honte aux journalistes de radio France-Inter traitant de la Libye !
    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=26342

    Nous publions ici copie d’un courrier qu’une auditrice avisée a adressé aux rédacteurs de radio France Inter. Ceci pour leur rappeler que la liberté de la presse n’est pas un droit pour les journalistes mais un droit des gens à être correctement informés ; que le devoir de chaque journaliste est d’informer le public dans le respect de la vie humaine, dans le respect que l’on doit aux victimes ; qu’il est d’autant plus impératif que les journalistes envoyés dans des pays en guerre s’attachent à éclairer des faits que les puissances belligérantes s’emploient à camoufler. (Silvia Cattori)

    #journalisme #Libye

  • « C’est l’OTAN qui fait tout le travail militaire, pas les rebelles » | Silvia Cattori
    http://www.voltairenet.org/C-est-l-OTAN-qui-fait-tout-le

    En pleine attaque de l’OTAN sur Tripoli, Silvia Cattori a pu s’entretenir avec Thierry Meyssan, dimanche 21 août 2011 à 23 heures. Le président du Réseau Voltaire a aussi pu s’exprimer par vidéo à 2 heures du matin. Les communications sont depuis lors extrêmement difficiles. Alors, que l’OTAN, le CNT et les médias qui les soutiennent parlaient déjà de la chute de Tipoli, la situation semble avoir radicalement changé. Le dernier message de Thierry Meyssan, daté de 4h30 ce mardi 23 août, parle de grande « victoire » des loyalistes. Selon lui, les assaillants ont été écrasés, « des missiles sol-air ont été apportés en ville », tandis que « l’OTAN a du stopper les bombardements ». « Saïf al-Islam que l’on assurait arrêté a surgit du Rixos et a été acclamé par la foule à Bab Al Azizia. » La réalité paraît une nouvelle fois très éloignée de sa représentation médiatique.

  • Quelqu’un a vu passer ça, chez Rezo.net ? Parce que l’article part du site Le Grand Soir pour arriver à Adolf Hitler, en passant par Alain Soral, Dieudonné, Jean Bricmont, Noam Chomsky, Silvia Cattori et... Rezo.net. La liste des commentaires est ultra-longue mais néanmoins intéressante par moments...

    Le Grand soir : analyse des dérives droitières d’un site alter - Article11
    http://www.article11.info/spip/Le-Grand-soir-analyse-des-derives#nb9

    Il est à ce titre problématique – voire navrant - de constater que Rezo.net, portail d’informations alternatives qui fait référence au sein de la « gauche de gauche », continue de référencer certaines publications du Grand Soir, donnant ainsi à ce site une visibilité qu’il ne mérite pas.

    #rezo #dieudonné #soral #rougebrun #chomsky

  • Algérie : Les années de sang et le rôle des agents d’influence [Silvia Cattori]
    http://www.silviacattori.net/article1389.html

    Dans son ouvrage « La #colonie française en #Algérie. 200 ans d’inavouable », Lounis Aggoun dénonce, notamment, les implications néfastes de personnalités médiatiques et politiques françaises dans les affaires algériennes, leur soutien aux factions qui ont torpillé le processus démocratique en Algérie, avec toutes les violences et les souffrances que cela a généré.