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  • Le massacre des limules ! – RefracTerre
    https://refracterre.news/2019/02/04/le-massacre-des-limules

    La limule un petit arthropode, vieux de 450 millions d’années, risque aujourd’hui l’extinction à cause des groupes pharmaceutiques qui exploitent son sang bleu, contenant des cellules aux caractéristiques bien particulières.

    La limule a survécu à quatre extinctions massives et pourtant aujourd’hui elle est surexploitée par l’Homme qui a fait de son sang bleu un véritable produit convoité par le monde entier. En raison de son utilisation pharmaceutique, plus de 430 000 limules sont aujourd’hui tuées chaque année sans pour autant faire la « une » des journaux.

    Ce petit arthropode, aussi vieux qu’un fossile vient d’être placé sur la liste des animaux vulnérables de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). La raison de son exploitation : un sang bleu contenant des cellules qui réagissent au contact de bactéries et qui permettent alors de détecter une contamination de matériel chirurgical, de dialyse ou autres médicaments. Un sang si rare que la demande a explosé pour en faire l’un des produits les plus chers du monde, vendu à plus de 10 000 euros le litre.

    Aujourd’hui l’industrie pharmaceutique tue des limules en masse.
    Une espèce dont la population s’apprête à diminuer de 30% selon les scientifiques. La branche asiatique de la limule risque d’ailleurs de s’éteindre en premier, car en Asie l’animal y est aussi consommé après sa ponction, tandis qu’aux Etats-unis elle est parfois relâchée. Ce geste est souvent inutile puisque très peu d’entre elles survivent suite à l’intervention.

    Mais son sang n’est pas sa seule faiblesse :
    Leur propre sang n’est pas la seule menace qui pèse sur les limules. Elles doivent également faire face à une diminution des plages disponibles pour pondre leurs œufs ainsi qu’à la prolifération d’algues toxiques…

    Un triste sort qui se profile pour cette espèce qui avait pourtant réussi à vivre en paix jusque-là et ce pendant des millions d’années.

    #nos_ennemis_les_bêtes #big_pharma

  • Mauvaise passe pour EDF, nuages sur la filière nucléaire française
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/mauvaise-passe-pour-edf-821061.html


    L’Autorité de sûreté nucléaire impose à EDF de réparer toutes les soudures avant la mise en service de Flamanville, repoussée d’au moins trois ans.
    Crédits : Benoit Tessier

    Alors que le PDG de l’entreprise publique présente ce 20 juin aux syndicats un projet de scission du groupe en deux entités, contre lequel ils sont vent debout, l’Autorité de sûreté nucléaire lui impose de procéder à la réparation de soudures défectueuses avant la mise en service de l’EPR de Flamanville. Nouveau retard et nouveau surcoût, alors que l’exécutif entend se prononcer sur l’avenir de la filière nucléaire française après le démarrage de l’EPR.

    C’est dans un courrier en date du 19 juin que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a répondu à une sollicitation de EDF datant de début juin. A la suite de la découverte tardive de défauts sur de nombreuses soudures de l’EPR de Flamanville, l’opérateur avait entrepris d’en réparer près d’une soixantaine. Restaient huit d’entre elles, difficiles d’accès car situées sur le circuit de vapeur traversant l’enceinte du bâtiment réacteur et reliant le générateur de vapeur à la turbine située dans un bâtiment auxiliaire.

    L’ASN confirme dans son courrier que, « au regard du nombre et de la nature des écarts affectant ces soudures, (...) leur rupture ne peut plus être considérée comme hautement improbable et qu’il n’est donc plus possible de leur appliquer une démarche d’exclusion de rupture ».

    EDF avait le choix entre le renoncement à l’exclusion de rupture (garantie qui exclut absolument tout risque de rupture), ce qui imposait de refaire les études de sûreté et d’apporter des renforcements en conséquence au réacteur ou la réparation. L’exploitant a préféré opter pour la seconde solution, mais en les repoussant à 2024, après une mise en service de l’EPR en 2020, arguant que la réparation avant mise en service reporterait celle-ci au plus tôt à la fin 2022.

    « La stratégie proposée par EDF soulève d’importantes difficultés au plan de la justification du point de vue de la sûreté du fonctionnement du réacteur pendant plusieurs années dans un état dégradé, souligne Yves Marignac, du cabinet WISE. Sur le plan réglementaire, elle impliquerait également pour l’ASN d’autoriser la mise en service du réacteur dans un état non conforme à son décret d’autorisation de création (DAC), puisque l’exigence d’exclusion de rupture pour ces tuyauteries y est inscrite », ajoute-t-il.

    « La remise en conformité des soudures de traversées avant la mise en service du réacteur est techniquement réalisable », estime l’ASN.

    « Le report des opérations de réparation après la mise en service du réacteur soulèverait plusieurs difficultés, notamment au regard de la justification de la sûreté du réacteur durant la période transitoire. »

    « La suite logique devrait être le dépôt par EDF d’un dossier technique présentant les modalités prévues pour la réparation avant mise en service de ces huit soudures, qui restera à instruire par l’ASN avant une décision formelle d’autorisation de la mise en œuvre de cette réparation », analyse Yves Marignac.

    L’opérateur tablait sur un chargement du combustible en fin d’année pour un démarrage au premier semestre 2020... avec déjà 8 ans de retard sur le calendrier initial. Côté financier, alors que le budget est déjà passé de 3,5 milliards d’euros en 2007 à près de 11 milliards, il est bien difficile d’évaluer précisément les conséquences de ces nouveaux déboires.
    […]
    Cette dernière séquence est du pain béni pour les anti-nucléaires. « EDF n’a cessé d’être dans le déni depuis 2013, en refusant de reconnaître l’existence de ce problème, puis en refusant la réparation, puis en voulant réparer après redémarrage, a ainsi déclaré Greenpeace dans un communiqué. Cette attitude scandaleuse au regard de la sûreté nucléaire qui aboutit aujourd’hui à une décision sans appel de l’ASN décrédibilise tout le programme EPR et la stratégie industrielle d’EDF. »

  • La France expulse vers l’Érythrée

    Le 6 juin 2019, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé une personne érythréenne vers Asmara depuis le centre de rétention administrative (#CRA) de #Toulouse. Il s’agit de la première expulsion par la France vers l’Érythrée, pays où règne l’une des dictatures les plus violentes du monde.

    https://www.lacimade.org/presse/la-france-expulse-vers-lerythree
    #Erythrée #France #expulsions #renvois #réfugiés_érythréens

    A la lecture du rapport parlementaire dévoilé la semaine dernière par @le_Parisien @nicojacquard on apprend page 92 que @Place_Beauvau a demandé 7 LPC au consulat de l’#Érythrée pour expulser 7 de leurs ressorissant·e·s (et 6 pour la Syrie) !


    https://twitter.com/lacimade/status/1138730170288943104
    #Erythrée #it_has_begun

    ping @karine4

    • France : une femme expulsée en Érythrée, un des pays les plus répressifs au monde

      C’est une première depuis au moins 20 ans. D’ordinaire, les Érythréens qui ont pu prouver leur nationalité auprès des autorités françaises obtiennent une protection. L’Érythrée est considérée comme l’un des pays les plus répressifs au monde.

      Cette ressortissante érythréenne a été arrêtée le 8 mai à la frontière espagnole, à bord d’un autobus, avec un titre de séjour « contrefait » et un passeport, selon la préfecture des Pyrénées-Orientales. On ignore encore les détails du périple qui l’a conduit en France.

      Placée en centre de rétention, elle a multiplié les recours judiciaires et déposé en urgence une demande d’asile, mais en vain. Tout a été rejeté. Elle a fait appel du rejet de l’asile, mais, avant l’examen de son recours, a été reconduite de force dans son pays natal le 6 juin. En dépit des mises en garde sur le régime totalitaire qui règne à Asmara. Et alors que la France n’a plus renvoyé d’Érythréens depuis plus de 20 ans.

      Alors que s’est-il passé ? Au ministère de l’Intérieur, on renvoie vers la Préfecture. Et à la Préfecture, on fait valoir l’épuisement de tous ses recours juridiques pour motiver l’expulsion.

      Du côté de l’OFPRA, on assure pourtant que la doctrine française n’a pas changé : la preuve de la nationalité suffit à octroyer une protection aux Érythréens. Mais selon nos informations, la dame aurait mal parlé l’anglais et ses premières déclarations auraient laissé croire qu’elle ne craignait rien en cas de renvoi dans son pays natal.

      http://www.rfi.fr/afrique/20190612-france-une-femme-expulsee-erythree-pays-plus-repressifs-monde?ref=tw_i

    • Une femme déboutée du droit d’asile expulsée vers l’Erythrée

      La Cimade dénonce cette expulsion, « une première » souligne l’association de défense des migrants, vers un pays où le régime commet des « violations massives des droits de l’homme » selon l’ONU.

      Le 6 juin, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé du territoire français une femme étrangère, dont la demande d’asile avait été rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Arrêtée dans un bus en provenance de l’Espagne en mai, elle avait été placée en rétention à Toulouse et, comme le recours déposé devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) n’est pas suspensif, finalement expulsée. L’histoire serait assez banale si la destination vers laquelle cette femme a été envoyée n’était pas Asmara, capitale de l’Erythrée.

      Ce pays ultrafermé est dirigé par le même homme, Isaias Afwerki, depuis 1991. L’année dernière, la rapporteure spéciale de l’ONU sur place s’inquiétait de la persistance de « violations massives des droits de l’homme » par le régime. « Il faut faire le service militaire dans notre pays. Si cela durait deux ou trois ans, je serais d’accord, mais c’est un service qui ne finit jamais. Ou plutôt, ça finit quand tu meurs. Mes frères et mon père, qui a 70 ans, sont toujours soldats », témoignait auprès de Libération en décembre 2017 un jeune homme qui avait fui l’Erythrée. Le Quai d’Orsay déconseille d’ailleurs vivement aux Français de s’y rendre, les prévenant que l’ambassade y dispose de « moyens limités pour venir en aide aux Français en cas de crise ».
      « Risques importants »

      C’est ce qui inquiète la Cimade : « La personne qui a été expulsée court des risques importants en Erythrée, dit David Rohi, responsable rétention de l’organisation de défense des migrants. On ne sait pas si cette expulsion, c’est un dérapage ou si elle marque une volonté de reprise des expulsions [vers ce pays]. »

      La préfecture des Pyrénées-Orientales, elle, ne voit pas le problème : « La personne a fait valoir tous les modes de recours, et il y a quand même eu cinq décisions de justice, dont l’Ofpra qui est indépendante, le juge des libertés qui l’a maintenue en rétention… Ce n’est pas seulement une décision en sa défaveur, c’est cinq. Donc le préfet, qui n’est pas seul dans sa prise de décision, l’a exécutée comme il pourrait le faire sur d’autres dossiers de ce type », explique-t-on.
      « Justice déshumanisée »

      David Rohi balaye l’argument : « La préfecture se borne à dire qu’elle a respecté la loi et la procédure, mais un préfet est aussi lié par les risques d’exposition à des traitements inhumains et dégradants, ce n’est pas pour rien que la France, d’habitude, n’expulse pas vers l’Erythrée ! »

      Surtout, il pointe les conditions dans lesquelles cette femme a constitué son dossier de demande d’asile : « Le préfet a décidé de la maintenir en rétention quand elle a déposé sa demande d’asile, ce qu’il n’était pas obligé de faire. Or une demande d’asile en rétention n’a rien à voir avec une demande normale. Il faut rédiger son dossier en français par exemple. Elle a été entendue par l’Ofpra par visioconférence, le traducteur n’était pas dans la même pièce qu’elle, cela limite la qualité de l’examen. »

      La vidéo-audience est d’ailleurs dénoncée par les avocats des barreaux de Lyon, Nancy et Paris après qu’il a été décidé de l’expérimenter pour les audiences à la Cour nationale du droit d’asile, cette fois. « Nous ne pouvons pas admettre ce type de justice déshumanisée, dans un domaine où l’intime conviction du juge va décider de la vie d’une personne et de sa famille », expliquait Serge Deygas, bâtonnier élu du barreau de Lyon, alors que les avocats se mobilisaient contre au début de l’année.

      https://www.liberation.fr/france/2019/06/13/une-femme-deboutee-du-droit-d-asile-expulsee-vers-l-erythree_1733475

    • Sur les traces d’#Aatifa, expulsée par la France vers l’Erythrée, « la Corée du Nord de l’Afrique »

      Une Erythréenne a été expulsée par la France le 6 juin, malgré les dangers encourus dans son pays. Elle n’est pas la première. Trois l’auraient précédée en 2017. « L’Obs » a mené l’enquête.
      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ».

      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ». Comment la France, pays des droits de l’homme, a-t-elle pu décider pareille expulsion alors même que les pays européens s’y refusent traditionnellement ? Que s’est-il passé ? Erreur administrative, zèle d’une préfecture qui n’aurait pas mesuré les conséquences de sa décision ? Selon nos informations, ce cas est rarissime : c’est l’une des premières fois qu’un ressortissant d’Erythrée est expulsé par la France. MEHDI BENYEZZAR / L’OBS Avant Aatifa, trois autres migrants l’avaient déjà été en 2017, selon le ministère de l’Intérieur. Les autorités françaises peinent à dissimuler leur gêne. A Beauvau, on dit avoir « découvert l’info [sur Aatifa] dans la presse » : « On ne supervise pas toutes les expulsions. On ne peut pas. » Du côté de la préfecture des Pyrénées-Orientales, on s’en tient au minimum syndical. Aatifa a été expulsée « en application des décisions de justice prononcées à son encontre ». Depuis que les migrants arrivent plus nombreux par la frontière espagnole plutôt qu’italienne, « les préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Pyrénées-Orientales font du zèle, sous la pression de Castaner », souffle un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Nul ne sait ce qu’est devenue aujourd’hui l’ancienne travailleuse domestique. « Elle a très peur d’être enfermée » Toulouse-Paris. Paris-Istanbul. Et enfin Istanbul-Asmara, la capitale de l’Erythrée. Plusieurs sources concordantes indiquent que des policiers français ont accompagné Aatifa tout au long de son voyage retour. Ces derniers l’auraient directement « remise » aux autorités érythréennes, une fois arrivés à bon port. « C’est ce que prévoit la procédure », indique un fonctionnaire de la police aux frontières. Une procédure qui ne prévoit toutefois pas de s’assurer de sa sécurité sur place. « A peine arrivés, ils ont pris le vol retour », raconte « Léo », de la Cimade, une association de soutien aux migrants. L’un des membres de la famille d’Aatifa, réfugié en Europe, assure qu’elle est toujours en vie : il l’a eue au téléphone à la mi-juin. Si elle n’a pas été enfermée à son arrivée, « elle a très peur de l’être ». En 2018, plus de 80 % des demandeurs d’asile érythréens ont pourtant été reconnus réfugiés par l’Office français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra). Il leur suffit, en général, de prouver leur nationalité pour être protégés par l’Etat français. Aatifa, détentrice d’un passeport en cours de validité, était dans ce cas. Mais l’Ofpra lui a tout de même refusé le statut de réfugiée. Dans sa décision, l’office explique que « ses déclarations ne permettent pas [...] de conclure au bien-fondé de ses craintes [...] de persécution en cas de retour ». La députée LREM Valérie Thomas, présidente du groupe d’amitié France-Erythrée à l’Assemblée nationale, réagit : « Cette décision [d’expulsion] m’a surprise. On ne sait pas grand-chose de ce qui se passe en Erythrée. Et lorsque l’on ne sait pas, il ne faut pas expulser. » D’autant que l’ONU s’est déjà alarmée de la situation sur place à plusieurs reprises. Dans un rapport de mai 2019, elle a dénoncé de nombreuses violations des droits de l’homme : arrestations arbitraires, détentions illimitées, enfermement systématique des migrants érythréens qui ont tenté de fuir sans visa... Le pays est toujours tenu d’une main de fer par le dictateur Issayas Afeworki, héros de l’indépendance, devenu pourfendeur des libertés publiques depuis un coup d’Etat en septembre 2001. Alors que le monde pleurait les morts des Twin Towers, Afeworki a muselé la presse et enfermé les opposants politiques. Plus rien ne filtre de cet Etat fermé à double tour. « Pour les autorités locales, la migration de nombreux Erythréens est un complot de l’étranger », indique une source diplomatique. Un pays caserne Qui est Aatifa ? Quelle est son histoire ? Nous avons pu reconstituer une partie de son parcours. De son départ d’Asmara à son retour forcé. Aatifa est née en Erythrée au début des années 1980. Elle est tigréenne, l’ethnie majoritaire du pays, et de confession orthodoxe. Après avoir grandi dans une zone rurale, elle gagne, encore adolescente, la capitale, Asmara. Au terme de sa onzième année de scolarité, comme des milliers d’écoliers, elle rejoint le camp militaire de Sawa. Depuis une vingtaine d’années, l’ancienne base du parti nationaliste érythréen, située à la frontière avec le Soudan, est le symbole de l’embrigadement de la jeunesse. Dans des baraquements posés au milieu d’un désert de roches ocre, les jeunes cadets apprennent, parfois par la force, l’amour du drapeau et le maniement des armes. LIRE AUSSI > Pourquoi les Erythréens émigrent Dans ce pays caserne, la conscription peut durer toute une vie. Pour Aatifa, elle s’achève au bout d’un an. La jeune femme dit avoir été réformée pour raisons médicales. De retour à Asmara, elle vit de petits boulots. Vendeuse à la sauvette, elle est envoyée à plusieurs reprises en prison. C’est en tout cas ce qu’elle a soutenu devant les officiers de l’Ofpra, qui ont jugé cet élément trop peu étayé pour être crédible. « Comme elle n’avait pas achevé son service militaire, la police était aussi sur son dos », complète son avocate. LIRE AUSSI > Le parcours du combattant du demandeur d’asile en France C’est en 2009 qu’Aatifa aurait quitté l’Erythrée, selon des documents que nous avons pu consulter. Sa destination ? Le Koweït, où elle est embauchée comme employée de maison. « C’est très courant pour les femmes de mon pays d’aller travailler dans le Golfe, explique la journaliste érythréenne établie en Suède Meron Estefanos, l’une des porte-voix de la communauté. Il y a des agences de recrutement de domestiques en Erythrée qui démarchent les jeunes filles dans la rue pour les envoyer là-bas. » Le voyage coûte entre 15 000 et 30 000 nafkas (900 et 1 800 euros), à verser à ces officines. Salaire mensuel promis ? 180 euros. « Situation de quasi-esclavage » De son passage au Koweït, Aatifa n’a que peu parlé à l’officier de l’Ofpra avec lequel elle s’est entretenue par visioconférence, après son arrestation en France. Depuis 2018 et la loi asile et immigration, ce dispositif permet de traiter plus rapidement - et avec moins de moyens - les demandes d’asile formulées par les étrangers placés en centre de rétention. Il est fréquemment décrié tant par les associations de soutien aux réfugiés que par les syndicats de l’Ofpra. Une intervenante en centre de rétention explique : « Il faut s’imaginer qu’on est face à une caméra dans une petite pièce. Avec un policier à ses côtés. Ce n’est pas idéal. Peut-être qu’avec le stress elle n’a d’ailleurs pas tout compris », explique une intervenante en centre de rétention. Gérard Sadik, coordinateur asile pour la Cimade, rebondit : « Je pense qu’elle aurait eu l’asile si elle était passée en procédure normale. » Alexandre GELEBART/REA Manifestation de soutien aux sans papiers lors de la journee contre l’enfermement dans les centres de retentions et l’alllongement de la duree de la retention.

      Manifestants devant le centre de retention administrative de Toulouse Blagnac Cornebarrieu. « Devant moi non plus, elle ne s’est pas étendue sur cet épisode », complète son conseil. Tout juste a-t-elle précisé, du bout des lèvres, qu’elle avait travaillé pour trois familles. Que les conditions étaient rudes. « Ces femmes vivent dans une situation de quasi-esclavage », insiste la journaliste Meron Estefanos. Mais les derniers employeurs d’Aatifa l’ont quand même aidée à s’enfuir vers la Turquie. Elle rejoindra ensuite la Grèce, puis les rivages de l’Espagne. Son périple dure encore plusieurs mois, jusqu’à son interpellation à la frontière franco-espagnole, le 8 mai dernier, par la police française. Elle est en possession de deux passeports. L’un vrai, érythréen. L’autre faux, portugais, qu’elle aurait acheté à un passeur en Grèce. Elle disait vouloir rejoindre l’Allemagne. LIRE AUSSI > Soigner les traumas des réfugiés : « J’ai reçu des patients ne sachant plus parler » Aussitôt arrivée au centre de rétention, elle formule une demande d’asile. Car le préfet vient de prononcer une obligation de quitter le territoire français à son encontre. « Elle était en état de stress énorme », se souvient l’un des intervenants associatifs. Lors de son audition, les policiers ont noté qu’elle affirmait ne pas craindre pour sa vie en cas de retour en Erythrée. « Elle s’est effondrée devant moi quand je lui ai lu la retranscription. Elle m’a dit qu’elle n’avait jamais dit ça », explique Me Lévy. Cette réponse supposée ainsi que le manque de documents étayant son parcours ont certainement joué en sa défaveur lors de l’examen de sa situation. Mais son avocate ne désarme pas. Elle entend saisir la Cour nationale du Droit d’Asile pour faire reconnaître sa cliente comme réfugiée statutaire. Si elle obtient gain de cause, Aatifa aura théoriquement le droit de revenir en France. Encore faudra-t-il la retrouver.

      https://www.nouvelobs.com/monde/20190703.OBS15411/sur-les-traces-d-aatifa-expulsee-par-la-france-vers-l-erythree-la-coree-d

  • Durant 50 ans, 84 % des lobotomies furent réalisées sur des femmes, en France, Belgique et Suisse
    https://information.tv5monde.com/terriennes/durant-50-ans-84-des-lobotomies-furent-realisees-sur-des-femme

    Une étude, menée par trois neurochirurgiens français, révèle que sur 1129 patients lobotomisés entre 1935 et 1985 en Belgique, en France et en Suisse, 84% des sujets étaient des femmes. Un chiffre qui montre combien les discriminations et les préjugés liés au genre influencent les pratiques médicales et comment la psychiatrie s’insère dans les rapports de domination.
    L’étude n’a pas encore été publiée. Juste une dizaine de lignes rédigées dans la revue scientifique britannique Nature, nous replongent au temps de gloire et de controverse, pas si lointain, de la lobotomie. Sans que nul ne sache qu’à cette époque, les femmes furent davantage visées. C’est ce qui ressort de l’enquête, menée par trois neurochirurgiens français Aymeric Amelot, (Hôpital La Pitié-Salepétrière, Paris), Marc Levêque (Hôpital Privé Résidence du Parc, Marseille), et Louis-Marie Terrier (Hôpital Bretonneau, CHRU Tours).

    En fouillant les archives de la bibliothèque de Santé de Paris, ces trois médecins sont parvenus à compiler près de 80 articles et trois thèses portant sur les lobotomies pratiquées entre 1935 et 1985. Objectif ? « Comprendre comment une méthode aussi décriée et « barbare » avait pu s’étendre au monde entier et avait même été récompensée d’un prix Nobel. »

    Au fur et à mesure de leurs recherches, ils tirent des chiffres alarmants : sur les 1340 cas de lobotomie, recensés à partir de publications francophones (Belgique, France et Suisse), et plus précisément sur les 1129 cas renseignés, 84 % des sujets étaient des femmes.

    Des traitements de choc à la lobotomie
    La lobotomie est une intervention chirurgicale qui consiste à sectionner un lobe, ou une portion du cerveau, et certaines fibres reliant le lobe frontal au reste du cerveau. Cette technique a valu à son inventeur Egas Moniz, neurologue et homme politique portugais, le prix Nobel de médecine en 1949. Pourtant, elle est aujourd’hui l’un des traitements les plus critiqués de l’histoire, compte tenu de ses effets graves sur la personnalité.
    Capture d'écran. Photos légendées par Louis-Marie Terrier.
    Capture d’écran. Photos légendées par Louis-Marie Terrier.

    La grande majorité des interventions ont été pratiquées entre 1946 et 1950. « Il est important de restituer le contexte de l’époque, souligne Louis-Marie Terrier. Nous sortions de la guerre, il régnait un chaos psychologique énorme et les psychiatres étaient complètement démunis ». A disposition uniquement : « des traitements de choc », comme « la cure de sakel » qui avait pour but de plonger le patient dans « un coma hypoglycémique », « les bains chauds » ou encore « la malaria thérapie » qui consistait à « inoculer le parasite de la malaria pour entraîner des pics fébriles » dans l’espoir d’améliorer les symptômes psychiatriques.

    C’est dans ce contexte que le père de la psychochirurgie, Egas Moniz, à commencer à présenter ses résultats sur des patients qui étaient lobotomisés. Il y avait au début un certain scepticisme avec des débats extrêmement virulents en France comme ailleurs. En 1950, l’URSS interdit cette méthode qu’elle qualifie « d’anti scientifique et inefficace ». Mais cette technique a rapidement attiré l’attention de deux médecins américains, le neurologue , Walter Freeman et le neurochirurgien, James Watts, qui vont tous deux la développer et la pratiquer en masse aux Etats-Unis dans cette période de l’après-guerre.
    La domination masculine au fondement de ces lobotomies féminines ?
    Comment expliquez cette prépondérance du sexe féminin ? « Nous n’avons trouvé aucune explication dans ces publications, rapporte le neurochirurgien Louis-Marie Terrier. Dans la majorité des cas, lorsque les indications étaient renseignées, il s’agissait de soigner une pathologie psychiatrique : schizophrénie, grande dépression avec tentative de suicide, en général des personnes qui avaient une adaptation sociétale difficile, d’autres des troubles obsessionnels compulsifs, etc. » Autant de pathologies où il n’existe « aucune prévalence chez les femmes », précise-t-il. Les raisons sont donc à chercher ailleurs, dans « le statut de la femme à l’époque régi par le code civil de 1804 ».

    A gauche coupure de presse, Life, 1947. Légende à droite de Louis-Marie Terrier. DR
    A gauche coupure de presse, Life, 1947. Légende à droite de Louis-Marie Terrier. DR
    La psychiatrie avait pour mission de gérer « les insupportables » comme les suicidaires, les imprévisibles, et cela dans un rapport de pouvoir duquel les femmes étaient exclues.

    Carlos Parada, psychiatre
    « Il n’existe pas, en effet, d’explication clinique, avance le psychiatre Carlos Parada. La psychiatrie a pour mission depuis sa création de gérer « les insupportables » pour la société, notamment, les suicidaires, les imprévisibles, les mutiques et évidemment ça crée un rapport de pouvoir dans lequel les femmes étaient exclues puisqu’elles n’étaient pas à la place du pouvoir. »
    Il rappelle que « le grand succès de la lobotomie » est lié à la schizophrénie. Or, cette maladie touchait davantage les hommes que les femmes, comme c’est encore le cas aujourd’hui.
    Première lobotomie sur une femme
    La première à passer sur la table d’opération sera une femme. Egas Moniz pratique, le 12 novembre 1935, sa première lobotomie sur une ancienne prostituée de 63 ans, souffrant de mélancolie et d’idées paranoïaques. Son histoire ou plutôt son triste sort, Carlos Parada le raconte en détail dans Toucher le cerveau, changer l’esprit (Editions PUF) et le neurochirurgien Marc Lévêque dans son ouvrage, La chirurgie de l’âme (JC Lattès), co-écrit avec Sandrine Cabut. On y apprend que la patiente avait été transférée la veille, « de l’asile de Bombarda vers le service de Moniz », qui avait programmé cette intervention dans le plus grand secret. Deux mois après l’opération, le médecin conclut « au succès ». La femme étant devenue plus « docile », « le bilan n’est pas si négatif ».

    L’absence de consentement d’une femme ou d’une jeune fille était moins grave que pour un homme.
    David Niget, historien
    Qui viendra la plaindre ? « C’est l’une des clés de la lobotomie explique David Niget, maître de conférence en Histoire à l’université d’Angers et chercheur au Laboratoire CERHIO. Cette pratique était controversée, mais l’absence de consentement d’une femme ou d’une jeune fille était moins grave que pour un homme, qui par ailleurs pouvait demander plus facilement une intervention chirurgicale sur son épouse que l’inverse. Et socialement, le corps des femmes est davantage considéré comme disponible à l’expérimentation. »
    Un traitement différencié dès l’adolescence
    Loin d’être l’unique facteur, cet universitaire, co-auteur avec Véronique Blanchard de l’ouvrage Mauvaises filles (Editions Textuel), rappelle que le tout début du 20 ème siècle est marqué par « une progressive médicalisation de la déviance juvénile féminine ». La science va se conjuguer avec la morale pour renforcer le contrôle de leurs comportements.

    « A travers les statistiques des institutions dites d’observation de l’époque et qui appartiennent au champ de la justice des mineurs, on va s’apercevoir qu’il existe des prises en charge psychiatriques beaucoup plus fréquentes pour les filles que pour les garçons, souligne David Niget. En effet, quand le comportement des garçons est un peu irrégulier, erratique, ou violent, on considère que le problème est social. Qu’il peut se régler avec de l’encadrement, la réinsertion par le travail et puis une bonne hygiène de vie. » Les garçons pouvaient même être facilement « héroïsés ». Comme on peut le voir aujourd’hui autour de la figure du « bad boy » censé représenter la virilité.

    « Pour les filles, de manière très différenciée, on demeure dans le registre de la moralité, du danger social, d’un problème mental psychiatrique qu’il faut prendre en charge, poursuit-il. Avec l’idée générale que l’objet à traiter c’est le corps. Un corps problématique, dangereux, malsain dévié d’une certaine manière de sa finalité qui est de donner la vie, de procréer. »

    Lire aussi :
    > Qui sont "ces mauvaises filles " ? Des rebelles subversives
    En outre, les filles séjournent bien plus longtemps dans ces institutions et développent par conséquent des comportements anti-institutionnels. « Dans cette logique, poursuit le chercheur, elles vont être étiquetées comme « des incorrigibles » ou encore comme des hystériques - terminologie qui signifiait par étymologie une excitation anormale de l’utérus qui produit des comportements désordonnés - ou bien comme des déprimées et des suicidaires qu’il faut protéger d’elles-mêmes, ce qui va, là encore, justifier et même imposer un mode de traitement lourd. »
    La lobotomie hors contexte psychiatrique
    Aussi n’est-il pas étonnant de voir certains patients subir une lobotomie sans qu’aucune maladie psychiatrique ne soit diagnostiquée. Comme le rapporte Louis-Marie Terrier, « des personnes ont également été lobotomisées pour des problèmes de douleurs secondaires découlant de cancers et qui résistaient aux traitements médicaux ».

    Un cas est d’ailleurs resté célèbre, celui d’Eva Peron, la femme du dirigeant populiste argentin
    Eva Peron, épouse du dictateur argentin, Juan Peron lobotomisée pour soulager des douleurs provoquées par un cancer de l'utérus. (c) DR
    Eva Peron, épouse du dictateur argentin, Juan Peron lobotomisée pour soulager des douleurs provoquées par un cancer de l’utérus. (c) DR
    Juan Peron. En 1952, elle a été lobotomisée pour un cancer de l’utérus qui l’a emportée à l’âge de 33 ans. L’opération avait ici une visée antalgique, autrement dit celle d’atténuer les douleurs.

    Autre célébrité, Rosemary Kennedy, la sœur de John Fitzgerald Kennedy. Elle a également été opérée en 1941 dans le plus grand secret à la demande de son père, Joseph Kennedy. Elle en gardera d’énormes séquelles, restant handicapée à vie.

    D’après l’étude des trois neurochirurgiens, tous les milieux sociaux sont représentés.
    De « la campagnarde des villes », qui était le terme employé à l’époque, à la fille d’une grande famille bourgeoise parisienne. Chez les hommes, « on va de l’ouvrier à l’ingénieur ». « Le patient le plus jeune était un enfant de 2 ans et demi et le plus âgé 85 ans », précise le neurochirurgien Louis-Marie Terrier. Il ajoute « que 20 enfants ont été lobotomisés, sur la base d’une indication psychomotrice, dont le but était de "restaurer la paix dans les foyers". »

    Enfant schizophrénique de huit ans qui avait été mis en cage dans un sous-sol pour comportement violent. Photo A : avant lobotomie Photo B : après lobotomie. (c) DR<br />
    Enfant schizophrénique de huit ans qui avait été mis en cage dans un sous-sol pour comportement violent. Photo A : avant lobotomie Photo B : après lobotomie. (c) DR


    Pour les femmes, comme pour les immigrés, pour les chômeurs, on n’est pas à l’abri de voir la psychiatrie s’insérer dans ces rapports de domination.

    Carlos Parada, psychiatre
    « Il ne faut pas toutefois créer l’illusion, qu’avant, la psychiatrie était faite par des barbares non scientifiques qui faisaient un peu n’importe quoi et que nous, comme on se fonde sur la science, on ne fait plus n’importe quoi, insiste Carlos Parada. A la création de la lobotomie, les gens étaient aussi scientifiques, aussi honnêtes que les gens de bonne foi aujourd’hui ». « L’erreur, c’est d’imaginer que la psychiatrie peut se pratiquer en dehors de son temps, conclut-il. Pour les femmes comme pour les immigrés ou pour les chômeurs, on n’est pas à l’abri de voir la psychiatrie s’insérer dans ces rapports de domination et ce n’est pas au nom de la science qu’on sera à l’abri. »
    Déclin de la lobotomie
    A partir de 1951, la lobotomie va rapidement décliner. « Deux médecins français de l’hôpital Saint-Antoine à Paris découvrent les neuroleptiques, raconte Louis-Marie Terrier. Ils seront commercialisés en 1952 en France et en 1956 aux USA. » Les interventions vont chuter pour devenir vraiment rares, même si les opérations perdureront un peu jusque dans les années 1980.

    « A ce moment-là, la lobotomie perd de son effet de mode et de sa pertinence, parce que la chimie va permettre d’intervenir sur le cerveau des malades, explique l’historien David Niget. « Ce qui est clair, c’est qu’on va beaucoup plus utiliser les neuroleptiques à l’égard des filles qu’à l’égard des garçons et ce, dès la fin des années 1950 et de manière assez massive. »

    #sexisme #gynocide #misogynie #psychiatrie #lobotomie

    • Véronique Fau-Vincenti, « Des femmes difficiles en psychiatrie (1933-1960) », Criminocorpus [En ligne], Varia, mis en ligne le 04 juin 2019.
      https://journals.openedition.org/criminocorpus/6120

      Alors que ceux désignés comme des aliénés difficiles dès 1910 ont fait l’objet d’une étude dédiée, restait à dévoiler des profils au féminin de « malades » désignées comme « difficiles » en psychiatrie des années 1930 à 1960. Le propos consiste ici à exposer le cas de femmes, parfois délinquantes et le plus souvent hors des normes attendues, qui ont été préemptées par les professionnels de la psychiatrie en raison de leurs attitudes ou de leurs actes.

      Mais surtout, en filigrane, se lisent les préjugés sociétaux et les tâtonnements médico-légaux appliqués à des femmes plus souvent dérangeantes que « dérangées » : filles-mère, rebelles, insoumises, délinquantes ou en rupture de ban ; celles internées à la section Henri-Colin de Villejuif se sont avérées être avant tout des cas sociaux embarrassants et par la même difficiles.

  • Les militaires qui ont déserté pour passer du côté de Juan Guaidó en février se sentent abandonnés. Rien n’est prévu pour eux, résultat : ils se font démarcher par les guérilleros de l’ELN…

    Militares que desertaron insisten en que están abandonados
    http://www.el-nacional.com/noticias/politica/militares-que-desertaron-insisten-que-estan-abandonados_283278


    Foto : captura

    Los agentes que dejaron las filas oficialistas en febrero consideran que no había un plan concreto para la mayoría de ellos

    Los militares que desertaron en febrero para ponerse del lado de la Constitución, por mandato del presidente encargado Juan Guaidó, siguen denunciando en Colombia que fueron abandonados por el gobierno interino. 

    «Aquí corremos peligro por los grupos armados en la zona; a algunos el ELN les ha ofrecido 1.200.000 pesos para que se vayan con ellos. Todavía nadie ha aceptado, pero más adelante quién sabe, porque aquí es difícil encontrar trabajo», dijo un sargento jubilado de la Guardia Nacional al diario español El Mundo, que publicó este viernes 24 de mayo un reportaje titulado Los militares desertores del chavismo: «Dimos un paso para ser héroes y ahora nos obligan a ser cobardes».

    Un teniente considera que el problema es que el gobierno de Guaidó no ha tenido un programa para los 700 militares y los 300 familiares que les acompañan. "Son Acnur y el gobierno colombiano los que más nos han ayudado", dijo. 

    La semana pasada, los gobiernos de Iván Duque y Guaidó presentaron tres alternativas que consisten en suspender su condición militar y policial hasta que puedan regresar a su país para reasumir. 

    Deben decidir si seguirán o no en Colombia antes de un mes. En ese tiempo contarán con un permiso para trabajar en lo que puedan (menos en seguridad) y recibirán un paquete de ayudas por tres meses. 

    Guaidó indicó que se garantizará el rango a los militares en Colombia
    Además, les ofrecen un salvoconducto y 400.000 pesos si prefieren seguir en otro país.

  • “CDU-Zerstörer” Rezo: Es kamen “Diskreditierung, Lügen, Trump-Wordings und keine inhaltliche Auseinandersetzung” | Telepolis
    https://www.heise.de/tp/features/CDU-Zerstoerer-Rezo-Es-kamen-Diskreditierung-Luegen-Trump-Wordings-und-keine-i

    Ce youtubeur prouve que les chrétiens-démocrates allemands sont coupables de tous les crimes et par leur incompétence et par la collaboration avec le crime organisé. Ce jeune homme est tellement populaire que la droite est obligée de réagir.

    Selten hat ein politisches Video in Deutschland ein so großes Echo bei Jugendlichen gefunden: Youtuber Rezo „zerstört“ die CDU.

    Les sources : https://www.youtube.com/redirect?event=video_description&v=4Y1lZQsyuSQ&q=https%3A%2F%2Fdocs.google.

    Hier sind alle Quellen vom CDU-Video. Hoffe es ist alles korrekt übertragen. Falls irgendwo ein Flüchtigkeitsfehler drin ist oder so, schreib mir gern auf den verschiedenen Socialmedia Plattformen :)

    [W1] https://www.cdu.de/partei

    [W2]https://www.isw-muenchen.de/2017/12/kluft-zwischen-arm-und-reich-in-deutschland-so-gross-wie-vor-100-jahren

    [W3] https://www.axel-troost.de/de/article/9455.bericht-zur-armutsentwicklung-in-deutschland-2017.html

    [W4] https://www.diw.de/documents/publikationen/73/diw_01.c.575768.de/dp1717.pdf
    Zusammenfassung:
    https://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/vermoegen-45-superreiche-besitzen-so-viel-wie-die-halbe-deutsche-bevoelkerun

    [W5] https://link.springer.com/article/10.1186/s41937-017-0012-9

    [W6] media.boeckler.de/Sites/A/Online-Archiv/12836 (S 20 ff)

    [W7]https://www.wiwiss.fu-berlin.de/fachbereich/vwl/steiner/aktuelles/Bach-et-al-Steuerlastverteilung-hbs_347.pdf (S 44 ff)

    [W8]https://www.wiwiss.fu-berlin.de/fachbereich/vwl/steiner/aktuelles/Bach-et-al-Steuerlastverteilung-hbs_347.pdf

    [W9] https://read.oecd-ilibrary.org/education/equity-in-education_9789264073234-en#page1

    [W10]https://www.welt.de/wirtschaft/article137635705/Die-Wahrheit-ueber-die-Armut-in-Deutschland.html

    [W11]https://www.welt.de/wirtschaft/article137635705/Die-Wahrheit-ueber-die-Armut-in-Deutschland.html

    [W12]https://www.pewglobal.org/2017/04/24/middle-class-fortunes-in-western-europe/st_2017-04-24_western-europe-middle-class_0-01

    [W13]https://www.pewglobal.org/2017/04/24/middle-class-fortunes-in-western-europe/st_2017-04-24_western-europe-middle-class_1-04

    [W14]https://www.sueddeutsche.de/politik/berlin-vor-spitzentreffen-union-kritisiert-spd-forderung-nach-hoeheren-

    [W15] https://de.statista.com/infografik/15423/bildungsausgaben-gemessen-am-bip

    [W16]https://www.deutschlandinzahlen.de/no_cache/tab/bundeslaender/bildung/bildungsausgaben/staatliche-ausgaben-je-schueler?tx_diztables_pi1%5BsortBy%5D=col

    [W17]https://www.zeit.de/gesellschaft/schule/2019-02/lehrermangel-umfrage-grundschulen-belastung

    [W18]https://www.zeit.de/2015/38/marode-schulen-kommunen-finanzen

    [W19]https://www.gew.de/aktuelles/detailseite/neuigkeiten/wie-deutschland-bei-der-bildung-abschneidet

    [W20]https://www.haufe.de/thema/mietpreisbremse

    [W21]Q1https://de.statista.com/statistik/daten/studie/164047/umfrage/jahresarbeitslohn-in-deutschland-seit-1960
    Q2(https://www.deutschlandinzahlen.de/tab/deutschland/finanzen/preise/immobilienpreisinde

    [W22]https://www.stern.de/wirtschaft/immobilien/mietpreisbremse--drei-jahre-mietpreisbremse---was-hat-es-gebracht--7884218.htm

    [W23]https://www.dvv-vhs.de/mehr-geld-fuer-bildung

    [W24]“https://www.oecd.org/berlin/themen/pisa-studie

    [W25]http://www.taz.de/!5555162

    [W26]https://www.br.de/nachrichten/deutschland-welt/wo-steht-die-bildungsrepublik-deutschland,RCmwxjP

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    [a3] IPBES 2018b. The IPBES regional assessment report on biodiversity and ecosystem services for Europe and Central Asia of the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services. Bonn. https://www.ipbes.net/system/tdf/2018_eca_full_report_book_v5_pages_0.pdf?file=1&type=node&id=29180

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    [a5] Secretariat of the CBD (Convention on Biological Diversity) 2014. Global biodiversity outlook 4: a mid-term assessment of progress towards the implementation of the strategic plan for biodiversity 2011-2020. Montreal, Quebec, Canada: Secretariat for the Convention on Biological Diversity

    [a6]https://www.washingtonpost.com/climate-environment/2019/05/06/one-million-species-face-extinction-un-panel-says-humans-will-suffer-result/?noredirect=on

    [a7] IPBES 2018. The IPBES regional assessment report on biodiversity and ecosystem services for Africa, https://www.ipbes.net/system/tdf/africa_assessment_report_20181219_0.pdf?file=1&type=node&id=29243

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    [a10] Hughes, T.P., Barnes, M., Bellwood, D.R., Cinner, J.E., Cumming, J.S., Jackson, J.B.C. et al. 2017. Coral reefs in the Anthropocene. Nature 546:82-90, https://doi.org/10.1038/nature22901

    [a11] Hughes, T.P., Barnes, M., Bellwood, D.R., Cinner, J.E., Cumming, J.S., Jackson, J.B.C. et al. 2017. Coral reefs in the Anthropocene. Nature 546:82-90, https://doi.org/10.1038/nature22901

    [a12] Hughes, T.P., Anderson, K.D., Connolly, S.R., Scott Heron, S., Kerry, J.T., Lough, J.M., et al. 2018. Spatial and temporal patterns of mass bleaching of corals in the Anthropocene. Science 359, 80–83, https://doi.org/10.1126/science.aan8048

    [K1] https://www.noaa.gov/news/2018-was-4th-hottest-year-on-record-for-globe

    [K2]https://climate.nasa.gov/news/2841/2018-fourth-warmest-year-in-continued-warming-trend-according-to-nasa-

    [K3] https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1111/j.1440-1584.2007.00865.x

    [K4]https://www.cnbc.com/2019/02/14/climate-disasters-cost-650-billion-over-3-years-morgan-stanley.html?linkId=635

    [K5]https://www.munichre.com/en/media-relations/publications/press-releases/2019/2019-01-08-press-release/index.html

    [K6] https://migrationdataportal.org/themes/environmental_migration

    [K7] https://www.youtube.com/watch?v=3U3RA-buzVo

    [K8]https://www.ipcc.ch/sr15/chapter/summary-for-policy-makers

    [K9] https://youtu.be/OAoPkVfeTo0?t=317

    [K10]https://www.pflanzenforschung.de/de/journal/journalbeitrage/gruene-lunge-atmet-tief-durch-841
    [K11] Yi Ge Zhang, Mark Pagani, Zhonghui Liu, Steven M. Bohaty, Robert DeConto: A 40-million-year history of atmospheric CO2. (PDF) In: The Royal Society (Philosophical Transactions A). 371, Nr. 2001, September 2013. doi:10.1098/rsta.2013.0096

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    [K57]https://www.deutschlandfunkkultur.de/teure-steinkohle-der-kampf-um-subventionen.976.de.html?dram:ar

    [K58] Hansen J, Kharecha P, Sato M, Masson-Delmotte V, Ackerman F, Beerling DJ, et al. (2013) Assessing “Dangerous Climate Change”: Required Reduction of Carbon Emissions to Protect Young People, Future Generations and Nature. PLoS ONE 8(12): e81648. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0081648

    [K59] https://www.mcc-berlin.net/de/forschung/co2-budget.html

    [K60] https://report.ipcc.ch/sr15/pdf/sr15_spm_final.pdf

    [K61]https://de.wikipedia.org/wiki/Sonderbericht_1,5_%C2%B0C_globale_Erw%C3%A4rmung#cite_note-Headline_St

    [K62] Marshall Burke et al.: Large potential reduction in economic damages under UN mitigation targets. In: Nature. Band 557, 2018, S. 549–553, doi:10.1038/s41586-018-0071-9

    [K63]https://www.zeit.de/wirtschaft/2019-05/klimaschutz-iwf-co2-steuer-kraftstoffe-pariser-klimaabkommen

    [K64] Baranzini, Andrea, Jose Goldemberg, and Stefan Speck. “A future for carbon taxes.” Ecological economics 32.3 (2000): 395-412. http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.461.4081&rep=rep1&type=pdf

    [K65] Klenert, D., Mattauch, L., Combet, E., Edenhofer, O., Hepburn, C., Rafaty, R. et al. 2018. Making carbon pricing work for citizens. Nature Climate Change 8: 669–677 https://www.nature.com/articles/s41558-018-0201-2

    [K66]https://www.klima-allianz.de/fileadmin/user_upload/Ma%C3%9Fnahmenprogramm2030_web.pdf

    [K67] http://www.worldbank.org/en/programs/pricing-carbon

    [K68]https://www.carbonbrief.org/analysis-uk-carbon-emissions-in-2017-fell-to-levels-last-seen-in-1890

    [K69] https://www.youtube.com/watch?v=JDcro7dPqpA

    [K70]https://www.iom.int/sites/default/files/country/docs/china/r5_world_migration_report_2018_en.pdf

    [K71]https://www.theguardian.com/environment/2019/feb/04/a-third-of-himalayan-ice-cap-doomed-finds-shocking-report

    [K72] https://youtu.be/dGow4VDa6V0?t=243

    [K73] https://youtu.be/Q-gVYIgtUtw?t=1712

    [K74]https://www.zeit.de/politik/deutschland/2019-02/klimaschutzbericht-ziele-2020-immissionen-klimawandel

    [K75]https://www.zdf.de/nachrichten/heute/klimaschutzbericht-deutschland-erreicht-ziele-fuer-2020-nicht-100.html

    [K76] https://www.tagesschau.de/inland/treibhausgasemissionen-101.html

    [K77]https://www.merkur.de/politik/merkel-auf-eu-gipfel-in-sibiu-rumaenien-europa-muss-geeint-auftreten-zr-12266

    [K78] https://youtu.be/dGow4VDa6V0?t=80

    [K79] https://youtu.be/S8LZECFClMo?t=177

    [K80] https://youtu.be/_vzzMaTt7aQ?t=102

    [K81] https://youtu.be/oGprPqA2vgY?t=17

    [K82]https://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/braunkohlewirtschaft-bietet-nur-noch-20-000-arbeitsplaetze-a-1155782.html

    [K83] https://de.wikipedia.org/wiki/RWE-Aff%C3%A4re

    [K84]https://lobbypedia.de/wiki/RWE#2015:_Nebeneink.C3.BCnfte_des_NRW-Landtagsabgeordneten_Golland_.28CDU

    [K85]https://www.bundestag.de/resource/blob/505892/0a3577d00633e51547e8b148f2d58e01/wd-5-033-17-pdf-data.pdf

    [K86] https://wupperinst.org/p/wi/p/s/pd/29

    [K87]https://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/klimawandel-wir-schuetzen-die-profiteure-der-katastrophe-a-1264618.html

    [K88]https://www.spiegel.de/politik/deutschland/nebeneinkuenfte-rwe-sponsert-ueber-hundert-kommunalpolitiker-a-336686.html

    [K89]https://www.ksta.de/region/rhein-erft/cdu-politiker-gregor-golland-bis-zu-120-000-euro-im-jahr-fuer-halbtagsjob-bei-r

    [K90]https://www.spiegel.de/politik/deutschland/cdu-beerdigt-co2-steuer-vorschlag-aus-klimapapier-gestrichen-a-1265634.html

    [K91] https://youtu.be/OAoPkVfeTo0?t=789

    [K92] https://academic.oup.com/bioscience/article/67/12/1026/4605229

    [K93] https://www.youtube.com/watch?v=SMZiBnbJIqw

    [K94] https://youtu.be/dGow4VDa6V0?t=243

    [K95]https://www.capital.de/wirtschaft-politik/die-wiederentdeckung-der-handlungsfaehigkeit

    [K96]https://web.archive.org/web/20160117141004/http://newsroom.unfccc.int/unfccc-newsroom/finale-cop21

    [K97]https://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/energiewende-merkel-legt-sich-fest-wir-werden-2038-aus-der-braunkohle-aussteigen/23948952.html

    [K98] NOAA Earth System Research Laboratory, The NOAA annual greenhouse gas index (AGGI), updated Spring 2018, http://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/aggi.html

    [K99] https://youtu.be/OAoPkVfeTo0?t=972

    [L1]https://www.cdu.de/sites/default/files/media/dokumente/regierungsprogramm-2013-2017-langfassung-20130911.pdf

    [L2]https://www.zeit.de/wirtschaft/2014-07/bundestag-mindestlohn-entscheidung

    [L3]https://www.cdu.de/system/tdf/media/dokumente/071203-beschluss-grundsatzprogramm-6-navigierbar_1.pdf?file=1&type=field_collect

    [L4]https://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/freiwilligendienst-geplant-bundestag-beschliesst-das-ende-der-wehrpflicht/3985968.html?ticket=ST-1588365-InGS3BXc1Q4ycXsDsZeC-ap2

    [L5]https://www.cdu.de/system/tdf/media/dokumente/071203-beschluss-grundsatzprogramm-6-navigierbar_1.pdf?file=1&type=field_collect

    [L6]https://www.welt.de/politik/deutschland/article13460039/Bundestag-beschliesst-Atomausstieg-bis-2022.html

    [L7]https://www.gew.de/aktuelles/detailseite/neuigkeiten/wie-deutschland-bei-der-bildung-abschneidet

    [L8]https://www.sueddeutsche.de/politik/angela-merkel-falsche-versprechungen-ueberlasse-ich-schroeder-1.309069-

    [L9]https://www.focus.de/politik/deutschland/bundestagswahl-2013/tid-33778/kohl-ypsilanti-merkel-die-politik-umfaller-und-ihre-dreisteten-wahlluegen-spd-

    [L10] https://www.youtube.com/watch?v=7PUR_WPj0JM

    [L11]https://www.antenne.de/nachrichten/deutschland/pkw-maut-startet-oktober-2020-in-deutschland

    [L12]https://www.pressesprecher.com/nachrichten/caspary-cdu-artikel-13-demonstranten-gekauft-402064753

    [L13]https://www.youtube.com/watch?v=iSwQxRjFT2A&t=97s

    [L14]https://www.welt.de/politik/deutschland/article187846390/Fridays-for-Future-Demos-Sollen-die-Schueler-bestraft-werden.html

    [L15]https://youtu.be/5VVM4ArDFhQ?t=57

    [L16]https://youtu.be/5VVM4ArDFhQ?t=256

    [L17]https://youtu.be/5VVM4ArDFhQ?t=290

    [L18]https://youtu.be/5VVM4ArDFhQ?t=302

    [L19] https://youtu.be/5VVM4ArDFhQ?t=336

    [L20] https://twitter.com/europarl_de/status/1100705082470027264?lang=de

    [L21]https://twitter.com/c_lindner/status/1104683096107114497?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    [L22] https://youtu.be/OAoPkVfeTo0?t=893

    [L23] https://www.scientists4future.org/stellungnahme

    [L25] https://twitter.com/tilman_s/status/1105864836892762112

    [L26]https://youtu.be/Yd2bYRKuYfo?t=180

    [L27]https://www.tagesspiegel.de/politik/koalitionsbeschluss-wehrpflicht-wird-zum-1-juli-2011-ausgesetzt/3597026.html

    [L28]https://www.youtube.com/watch?v=4WY3wQDEWt8

    [L29]https://www.fr.de/politik/verfolgte-retter-10973351.html

    [L30]https://www.n-tv.de/politik/Polizisten-fordern-Cannabis-Legalisierung-article20268395.html

    [L31]https://www.heise.de/tp/features/15-Jahre-entkriminalisierte-Drogenpolitik-in-Portugal-3224495.html

    [L32]https://www.br.de/puls/themen/welt/drogenpolitik-portugal-102.html

    [L33]https://www.deutschlandfunk.de/portugals-drogenpolitik-therapie-statt-gefaengnis.795.de.html?dram:a

    [L34]https://www.spiegel.de/panorama/justiz/cannabis-bund-deutscher-kriminalbeamter-fordert-ende-des-verbots-a-1191381.h

    [L35]https://de.wikipedia.org/wiki/Daniel_Caspary#/media/File:Daniel_Caspary_2019.jpg

    [L36]https://de.wikipedia.org/wiki/Axel_Voss#/media/File:Axel_Voss_01.JPG

    [L37] https://youtu.be/9GMiDy0LZQ4?t=585

    [B1] https://www.dw.com/de/935-l%C3%BCgen-zum-irak-krieg/a-3086399

    [B2] https://www.dw.com/de/irak-krieg-am-anfang-stand-die-l%C3%BCge/a-43279424

    [B3] https://www.faz.net/aktuell/politik/cdu-csu-merkel-verteidigt-irak-krieg-189806.html

    [B4] https://youtu.be/lxjahxsm3GU?t=145

    [B5] https://youtu.be/lxjahxsm3GU?t=224

    [B6] https://www.youtube.com/watch?v=_EaEVIh9t5I&feature=youtu.be&t=114

    [B7] https://dipbt.bundestag.de/dip21/btd/18/110/1811023.pdf

    [B8]https://daserste.ndr.de/panorama/aktuell/USA-fuehren-Drohnenkrieg-von-Deutschland-aus,ramstein146.html

    [B9] https://www.youtube.com/watch?v=5rXPrfnU3G0&t=300s

    [B10]

    [B11]https://www.spiegel.de/fotostrecke/drohnen-basis-ramstein-bundesregierung-bestreitet-mitwissen-fotostrecke-1258

    [B12]https://www.zeit.de/politik/ausland/2015-05/drohnenkrieg-ramstein-jemen-opfer-klage
    [B13]https://www.sueddeutsche.de/politik/leitkolumne-ramstein-toetet-1.4378778

    [B14]https://www.welt.de/politik/ausland/article122884542/15-Tote-bei-Drohnenangriff-auf-Fahrzeugkonvoi.html

    [B15]https://qz.com/569779/drone-strikes-are-creating-hatred-towards-america-that-will-last-for-generations

    [B16]https://www.cato.org/publications/policy-analysis/step-back-lessons-us-foreign-policy-failed-war-terror#_idTextAnchor066

    [B17] https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_major_terrorist_incidents

    [B18] https://de.wikipedia.org/wiki/Genfer_Konventionen#Wichtige_Bestimmungen

    [B19]https://www.spiegel.de/politik/ausland/bradley-manning-zu-35-jahren-haft-verurteilt-a-917844.html

    [B20] https://www.zeit.de/politik/ausland/2013-10/Drohnen-Moral-Voelkerrecht/seite-2

    [B21]https://www.amnesty.de/allgemein/pressemitteilung/vereinigte-staaten-von-amerika-voelkerrechtswidrige-us-drohnenangriffe

    [B22]https://netzpolitik.org/2015/live-blog-aus-dem-geheimdienst-untersuchungsausschuss-brandon-bryant-fr

    [B23] https://youtu.be/Y0_BxzSWdKI?t=889

    [B24] https://youtu.be/VMjUR_cY8g4?t=1529

    [B25] https://youtu.be/STqv600KN3k?t=219

    [B26]https://www.sueddeutsche.de/politik/us-drohnenkrieg-ramstein-urteil-ovg-muenster-1.4373794

    [B27] https://www.bundestag.de/parlament/plenum/abstimmung/abstimmung?id=540

    [B28] https://youtu.be/KdDULYzDBvg?t=213

    [B29]https://www.spiegel.de/politik/deutschland/us-atomwaffen-in-deutschland-die-atom-eier-von-buechel-a-1251697.html

    [B30] https://yougov.de/news/2015/10/01/bevolkerung-will-keine-us-atomwaffen-deutschland

    [B31] https://youtu.be/C4RalenYhoY?t=37

    [B32]https://de.wikipedia.org/wiki/Globale_%C3%9Cberwachungs-_und_Spionageaff%C3%A4re

    [B33]https://www.spiegel.de/politik/ausland/snowden-asyl-usa-sollen-deutschland-gedroht-haben-a-1024841.html

    [B34]https://www.bundesregierung.de/breg-de/aktuelles/fuer-eine-welt-ohne-atomwaffen-479596

    [B35]

    [B36] http://www.ruestungsexport.info/info/BuReg_2017.pdf

    [B37] https://www.zeit.de/2018/29/waffenexporte-bundesregierung-jemen-krieg/komplettansicht

    [B38] https://de.wikipedia.org/wiki/Milit%C3%A4rintervention_im_Jemen_seit_2015

    [B39]https://www.fr.de/politik/waffenexporte-saudi-arabien-deutschland-liefert-wieder-waffen-12185951.html

    [B40]https://www.zeit.de/wirtschaft/2019-01/ruestung-waffenexporte-deutschland-bundesregierung-katar-raketensystem-teile

    [B41] https://de.wikipedia.org/wiki/Menschenrechte_in_Katar

    [B42] https://www.zeit.de/politik/2018-10/nachrichtenpodcast-was-jetzt-23-10-2018

    [B43] https://de.wikipedia.org/wiki/Bahrain#Menschenrechte

    [B44]https://www.tagesspiegel.de/politik/weiter-waffen-fuer-jemen-krieg-mehr-ruestungsexporte-in-die-emirate/24156146.html

    [B45]https://www.dw.com/de/human-rights-watch-die-vae-sind-kein-toleranter-staat/a-47357520

    [B46]https://www.n-tv.de/politik/Milizen-im-Jemen-kaempfen-mit-westlichen-Waffen-article20845112.html

    [B47]http://www.ard.de/home/die-ard/presse-kontakt/pressearchiv/_Panzer_fuer_das_Kalifat____Waffen_fuer_Bahrain_/113308/index.html

    [B48]https://www.ipg-journal.de/rubriken/aussen-und-sicherheitspolitik/artikel/das-geschaeft-mit-der-ruestung-3437

    [B49 ] https://de.wikipedia.org/wiki/AGM-114_Hellfire

    [B50]https://www.faz.net/aktuell/politik/wikileaks/moderne-kriegsfuehrung-das-collateral-murder-video-1982035.html

    [B51]https://www.spiegel.de/politik/ausland/umstrittene-apache-angriffe-hoellenfeuer-aus-dem-himmel-a-724482.html

    [B52] https://www.zeit.de/politik/ausland/2010-07/wikileaks-militaer-geheimvideo

    [B53] https://www.youtube.com/watch?v=NeQM1c-XCDc

    [B54]https://www.google.com/search?q=ramstein&oq=ramstein&aqs=chrome.0.69i59l3j69i60j69i61j69i59.975j1j7

    [B55] https://youtu.be/Ses8mRjm-Ew?t=28

    [B56] https://youtu.be/Y0_BxzSWdKI?t=919

    [B57] https://youtu.be/rMHZTJQjnKc?t=112

    [B58] https://youtu.be/STqv600KN3k?t=470



    [B59] https://youtu.be/VMjUR_cY8g4?t=1468

    [B60]https://www.sueddeutsche.de/politik/nsa-ausschuss-ehemaliger-us-drohnenpilot-zwoelfjaehrige-galten-als-legi

    [B61]https://www.sueddeutsche.de/politik/prozess-in-koeln-us-drohnenkrieg-darf-ueber-ramstein-laufen-1.2495841

    [B62]https://www.sueddeutsche.de/politik/drohnenangriffe-was-in-ramstein-vor-sich-geht-1.3277427

    [B63]https://www.spiegel.de/politik/ausland/syrien-kampf-gegen-islamischer-staat-mehrere-zivilisten-in-baghus-getoetet-a

    [B64]https://www.spiegel.de/politik/ausland/syrien-luftangriff-der-us-koalition-toetet-mindestens-43-menschen-a-1239032.

    [B65]https://www.amnesty.org/en/latest/news/2019/04/syria-unprecedented-investigation-reveals-us-led-coalition-killed-more-than

    [B66]Experten gehen von insgesammt 7596 getöteten Zivilisten durch die Koalition aus. UN-Experten nehmen die Airwars-Zahlen sehr ernst.“ Video daneben zeigen: https://www1.wdr.de/daserste/monitor/videos/video-die-zivilen-opfer-der-anti-is-koalition-100.html

    [B67]According to Airwars, 1,472 civilians had been killed by the U.S. air campaign in Iraq and Syria in March 2017 alone https://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/us-coalition-air-strikes-isis-russia-kill-more-civilians-march-middle

    [B68]an einem einzigen Tag: On March 17, a U.S.-led coalition airstrike in Mosul killed more than 200
    civilianshttps://www.independent.co.uk/news/world/americas/us-air-strike-mosul-200-civilians-killed-isis-northern-iraq-pentagon-

    [B69]Hier auch gute Übersicht: https://airwars.org/conflict/coalition-in-iraq-and-syria

    [B70] https://youtu.be/Cb485CVJKBw?t=136

    bis 2:33

    [B71]https://www.zeit.de/politik/deutschland/2018-01/waffenexporte-ruestungsexporte-deutschland-krisengebiete-rekordhoch

    [B72]https://www.youtube.com/watch?v=XuiqnFpptYA

    [B73]https://www.tagesspiegel.de/politik/trotz-exportstopp-deutsche-ruestungsgueter-fuer-400-millionen-euro-an-jemen-kriegsallianz/24153698.html

    [B74]https://de.wikipedia.org/wiki/GBU-12_Paveway_II#/media/File:GBU-12_xxl.jpg
    Gemeinfrei, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=593515

    [B75]https://de.wikipedia.org/wiki/AGM-114_Hellfire#/media/File:Lockheed_Martin_Longbow_Hellfire.jpg
    Gemeinfrei, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=593515

    [B76]https://www.youtube.com/watch?v=UjSYSO7-cM0

    [B77]https://www.spiegel.de/politik/deutschland/deutschland-muss-drohneneinsaetze-der-usa-aus-ramstein-pruefen-a-1258647.htm

    [B78]https://youtu.be/HZ8YAiVWToI?t=697

    #Allemagne #CDU #politique #environnement

  • BDS = Beautiful, Diverse, Sensational: Israel fights Eurovision boycott campaign using Google ads
    The new PR campaign attempts to counter BDS by putting up ads that use the same acronym but lead to a website exalting Israel
    Reuters - May 10, 2019 5:46 PM
    https://www.haaretz.com/israel-news/israel-fights-eurovision-boycott-campaign-using-google-ads-1.7220938

    File photo: Demonstrators boycott Eurovision Song Contest and call for Denmark to withdraw from the contest hosted in Israel this year, in Herning, Denmark, February 23, 2019. Reuters

    Israel has launched a PR campaign to counter calls for a boycott of the upcoming Eurovision Song Contest final in Tel Aviv, using Google ads which refer to the boycott but lead to a glossy website extolling Israel.

    The international boycott, divestment, sanctions (BDS) movement dismissed the tactic as “crude propaganda”.

    BDS has called on artists, music fans and broadcasters to avoid the 2019 contest, arguing that it amounts to “whitewashing” Israel’s policies towards Palestinians in the West Bank and Gaza. Israel calls international boycotts discriminatory and anti-Semitic.

    Internet advertisements on Google featuring the words “boycott” and “Eurovision” encourage searchers to click on a link that, in fact, leads them to a pro-Israel website which - in a play on the BDS initials - extols Israel as “Beautiful, Diverse, Sensational”.

    #BDS

  • Elections indonésiennes : 377 employés chargés du dépouillement seraient morts d’épuisement
    https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2019/05/02/elections-indonesiennes-377-employes-charges-du-depouillement-seraient-morts

    Le 17 avril dernier en Indonésie, 196 millions d’électeurs dispersés sur 8 000 îles étaient appelés à voter pour départager plus de 245 000 candidats à près de 20 000 postes électifs, du président de la République à l’ensemble des parlementaires régionaux.

    Un exercice démocratique hors norme que les employés de la commission électorale chargés de fournir des résultats fiables – ils doivent être définitifs le 22 mai, même si la réélection du président Joko Widodo est déjà acquise – payent parfois de leur vie : 377 d’entre eux seraient morts de maladies liées à l’épuisement en effectuant le dépouillement, et 2 912 autres sont encore malades, selon un bilan encore provisoire rendu public par les autorités le 1er mai.

    Le gouvernement avait fait, pour la première fois, le pari de rassembler cinq scrutins sur une seule journée pour réaliser des économies d’échelle. A raison de sept assesseurs par bureau de vote – 810 329 dans le pays tout de même – 5,6 millions de personnes étaient mobilisées pour encadrer le scrutin.

    Certains ont eu droit à leur nécrologie dans les journaux du pays : « Les élections, suivies des préparatifs du Vendredi saint et de Pâques, ont épuisé le regretté Sonny », raconte l’un des principaux quotidiens indonésiens, Kompas, en publiant le portrait de Sonny Langkay, 61 ans, mort en dépouillant les bulletins de Malalayang, quartier du sud de la ville de Manado, à l’extrême nord de l’île de Sulawesi.

    #voter_tue

    • Hum et la photo d’illustration ? on ne saura pas qui l’a fait, quand, comment, ni ce qu’elle montre, peut-être une pièce de théatre, une reconstitution, ou encore une scène de crime filmée par la vidéosurveillance.
      Pas très fin comme journalisme machin browser

      source cnnindonesia

      Jakarta, CNN Indonesia — Sekretaris Jenderal Komisi Pemilihan Umum (KPU) Arif Rahman menyampaikan hingga hari ini petugas Kelompok Penyelenggara Pemungutan Suara (KPPS) yang meninggal dunia saat bertugas di Pemilu 2019 mencapai 377 orang.

      Jumlah tersebut bertambah 59 orang dari hari sebelumnya yang menembus angka 318 orang. Data ini dicatat KPU per 1 Mei 2019 pukul 09.00 WIB.

      “Update (pembaruan) data per 1 Mei 2019 pukul 09.00 WIB, wafat 377 orang, sakit 2.912 orang, total 3.289 orang,” ujar Arif dalam keterangan tertulis, Rabu (1/5).

      Lihat juga: Petugas KPPS 318 Meninggal, Ombudsman Kaji Sistem Pemilu
      Arif menyampaikan santunan akan diberikan KPU bulan Mei 2019. Besaran santunan yang disepakati KPU dan Kementerian Keuangan adalah Rp36 juta untuk meninggal dunia, maksimal Rp30 juta untuk penyandang cacat, dan Rp16 juta untuk luka-luka.

      Saat ini KPU melakukan verifikasi data petugas KPPS yang jatuh sakit dan meninggal dunia. Nantinya santunan diberikan dengan transfer ke ATM KPPS atau keluarga.

      “Dilakukan serentak, setelah juknis, dana, dan verifikasi data calon penerima santunan selesai dilakukan KPU kabupaten/kota. Pembayaran santunan diberikan melalui transfer ke rekening yang bersangkutan atau ahli warisnya,” tuturnya. (eks)

  • Why I don’t give lectures in Israel about the occupation -
    Gideon Levy
    Opinion -
    Israel News | Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/opinion/.premium-why-i-don-t-give-lectures-in-israel-about-the-occupation-1.7170563

    What will the tiny handful of Israelis for whom fighting the occupation is paramount do now? What will they do, the people who will not consent to living in an apartheid state? The election results left no room for doubt: Israel lacks a critical mass of opponents to the occupation. The pro-annexation camp beat the camp that’s in favor of perpetuating the occupation. That’s the story, in a nutshell.

    Some of the people who voted for Kahol Lavan or other parties would like to be rid of the albatross around their necks, but it’s not their No. 1 priority. Loathing for Benjamin Netanyahu, the corruption in government and the Eurovision Song Contest are much higher up on their agenda. And what do these people think could possibly end the occupation anyway? Nothing. It’s no biggie.

    The minority that refuses to give up on opposing the occupation can throw in the towel now when it comes to trying to win over Israelis. There’s no one to talk to, and nothing to talk about. There is no partner in Israel, no buyers. Only a handful of warriors remain, the few and the brave.

    One can wait for a miracle — or a disaster — or one can shift to the only arena where hope is still possible: overseas.

    That’s where the fate of the regime in South Africa was decided, at the end of the day, and that’s where the fate of the regime in Israel-Palestine might possibly be decided one day. For now, it’s the only option.

    The argument that this is an undemocratic action aimed at bypassing the will of the people obviously sets a new standard of chutzpah. It’s akin to the claim that the international sanctions against South Africa constituted interference in the country’s domestic affairs.

    There, too, there were democratic elections, for whites only, and a majority of the whites had their say and supported apartheid. So what? Did that have anything to do with democracy? Could the international community sit by idly?

    The occupation is not an internal Israeli matter, and it has nothing to do with democracy. Israeli Jews who control Palestinians using brutal military force are an international matter.

    This is exactly why international institutions were established and why foreign policy exists, and this is exactly why there are judges in The Hague. For 52 years, millions of Palestinians were never asked for their opinion, and for that reason there are few issues that require the intervention of the international community more urgently. It is not only a legitimate sphere of action, it is mandatory — including for Israelis.

    Contradictory messages are emanating from this arena. There are signs of loss of interest and fatigue over a conflict that refuses to be resolved. Ultranationalism, xenophobia and Islamophobia bolster support for Israeli colonialism.

    But at the same time, there are reinforcements in the form of new, almost revolutionary voices, that will not accept this. In Europe and in the United States there arose a generation that did not know the Holocaust and was unwilling to accept the occupation.
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    There is today no greater source of hope than the astonishing changes in the U.S. Democratic Party and the U.K. Labour Party. The rise of these parties to power could herald a new international language toward Israel. There are countries where people are only waiting for the signal to join in.

    The fall of the occupation is likely to be dramatic, not gradual, and the house of cards that seems today to be at the height of its powers, with greater international support than ever before, could collapse in an instant. That’s what happened in South Africa.

    The formula is a simple one: the dissolution of the existing formula, according to which it benefits Israel and the Israelis to continue the occupation. As long as it exists — and it does exist — there is no possibility of change. The moment one of the components is removed, the Israelis will begin asking themselves, for the first time in their history, whether it’s all worth it and whether they are willing to pay the price.

    The answer is clear. There are few Israelis who will be willing to sacrifice their quality of life for the settlement of Ofra, which they have never been to and will never go to.

    It’s necessary to take action in the international arena without any guilt feelings, because it is the only hope. It needs additional Israeli voices. I am occasionally asked, “Snob, have you ever given a lecture in Israel?” but in Israel no one cares about the occupation. Occasionally the word “treason” is mentioned, too. It’s the silent ones who are the real traitors, in Israel and, even more so, abroad.
    Gideon Levy

    Gideon Levy
    Haaretz Correspondent

  • The Dead Kennedys - I Fought the Law
    https://www.youtube.com/watch?v=9dB_ubVAnGw

    1978 / 1987 - I Fought the Law - The Dead Kennedys version
    https://en.wikipedia.org/wiki/I_Fought_the_Law#Dead_Kennedys_version

    Songwriters: Sonny Curtis, Jello Biafra, East Bay Ray

    The punk band Dead Kennedys put together their own version of “I Fought The Law” shortly after San Francisco politician Dan White murdered city Supervisor Harvey Milk and Mayor George Moscone in 1978. Most of the lyrics were re-written so the song was from White’s point of view; the chorus was changed to “I fought the law, and I won”, with the final line in the final chorus changed to “I am the law, so I won.” The song portrays White as someone who got away with first-degree premeditated murder and is unrepentant about it and specifically cites his use of the diminished responsibility defense. It also makes use of the reference “Twinkie defense”, where lead singer Jello Biafra sings “Twinkies are the best friend I ever had”.

    Dead Kennedys lyrics

    Drinking beer in the hot sun
    I fought the law and I won, I fought the law and I won
    I needed sex and I got mine
    I fought the law and I won, I fought the law and I won

    The law don’t mean shit if you’ve got the right friends
    That’s how this country’s run
    Twinkies are the best friend I’ve ever had
    I fought the law and I won, I fought the law and I won

    I blew George and Harvey’s brains out with my six-gun
    I fought the law and I won, I fought the law and I won
    Gonna write my book and make a million
    I fought the law and I won, I fought the law and I won

    I’m the new folk hero of the Ku Klux Klan
    My cop friends think that’s fine
    You can get away with murder if you’ve got a badge
    I fought the law and I won, I fought the law and I won

    I fought the law and I won
    I am the law so I won

    The Crickets - I Fought The Law
    https://www.youtube.com/watch?v=hKrxq5U8SBY

    The Crickets furent le groupe de Buddy Holly jusqu’à sa mort le 3 février 1959 .

    1958 / 1959 / 1960 - I Fought the Law - The Crickets version

    Songwriter: Sonny Curtis of the Crickets
    The Crickets lyrics

    I’m breakin rocks in the hot sun
    I fought the law and the law won
    I fought the law and the law won

    I miss my baby and good fun
    I fought the law and the law won
    I fought the law and the law won

    I’ve left my baby and it feels so bad
    Guess my race is run
    Shes the best girl that I ever had
    I fought the law and the law won
    I fought the law and the law won

    Robbin people with a zip-gun
    I fought the law and the law won
    I fought the law and the law won

    I needed money cause I had none
    I fought the law and the law won
    I fought the law and the law won

    I’ve left my baby and it feels so bad
    Guess my race is run
    Shes the best girl that I’ve ever had
    I fought the law and the law won
    I fought the law and the law won

    A titre de comparaison voici la version qui a rendu célèbre la chanson et en a fait la clé du succès des Bobby Fuller Four .

    Bobby Fuller Four - I Fought The Law - 45 RPM Original Mono Mix
    https://www.youtube.com/watch?v=Pc8fdHYMLT4

    Une fois tombé entre les producteurs des grands labels le Bobby Fuller Four sort une version beaucoup moins hard .

    Bobby Fuller Four I Fought The Law Stereo Single Mix
    https://www.youtube.com/watch?v=pzgKR-AkhBs

    #musique #rock_n_roll #punk #politique #gay

  • Saint-Alban, une révolution psychiatrique
    https://www.nova-cinema.org/prog/2019/171-killing-2360/saint-alban-une-revolution-de-fous/article/saint-alban-une-revolution-psychiatrique

    Sonia Cantalapiedra, 2016, FR, HD, VO 60’

    « Saint-Alban, une révolution psychiatrique » retrace l’histoire de cet asile psychiatrique créé en 1821 dans un château médiéval de Lorèze, qui pendant la seconde guerre mondiale fut un lieu de résistance, d’ouverture et de survie. En ouvrant grand les portes sur la campagne et les fermes alentours et en faisant participer les malades aux travaux agricoles, l’hôpital permit de ne pas succomber aux restrictions alimentaires. Il accueillit et cacha aussi des résistants, des juifs, intellectuels et artistes fuyant les persécutions de l’occupation allemande d’une part, et du franquisme d’autre part, dont le médecin psychiatre Francesc Tosquelles. L’apport thérapeutique de ce dernier, centré sur la « sociothérapie active », marquera longtemps (...)

  • En Algérie, le « carré féministe » essaye de s’imposer dans la marche
    4 avril 2019 Par Sabrina Kassa
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040419/en-algerie-le-carre-feministe-essaye-de-s-imposer-dans-la-marche

    Depuis trois semaines, des voix féministes cherchent à se faire entendre en Algérie, considérant que le changement « du système » passe aussi par une reconnaissance des droits des femmes. Malgré les réactions hostiles qu’il suscite, un « carré féministe » descendra dans la rue vendredi pour revendiquer « l’égalité ».

    Alger (Algérie), de notre envoyée spéciale.- Comme chaque vendredi matin, depuis le 22 février, Alger se prépare à aller manifester. L’hélicoptère tourne en rond au-dessus de la Grande Poste, les vendeurs de drapeaux s’installent rue Didouche-Mourad et, devant les magasins restés fermés, des bouteilles d’eau sont en libre accès.

    En cette matinée du vendredi 29 mars, les premiers manifestants commencent à affluer, mais la foule ne sera au rendez-vous qu’en début d’après-midi, après la grande prière.

    Alors que la ville est encore calme, des féministes algériennes et tunisiennes discutent chez l’écrivaine et militante, Wassyla Tamzaly. « En Tunisie, on est dans la déprime, c’est la contre-révolution. On est venues ici pour s’enivrer du sang nouveau de la rue. Si l’Algérie réussit, ça sauvera tout le Maghreb », ose espérer la sémillante Khadija Chérif, ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD).

    Autour de la table, il y a aussi la comédienne Adila Bendimerad, non pas pour son engagement féministe, mais parce qu’elle est une des figures féminines du mouvement à Alger depuis qu’elle organise des rassemblements avec des artistes, ouverts au public, chaque lundi après-midi, devant le Théâtre national algérien. La réunion commence par son témoignage.

    « Le 22 février, j’ai marché jusqu’à la place du 1er-Mai. C’était formidable, c’était comme un accouchement. Nous n’étions pas beaucoup de femmes, il y avait seulement des artistes, des militantes et des féministes. Je suis partie de Belcourt. Dans les petites ruelles, c’était mystérieux, les gens marchaient sans se parler. Ils n’avaient pas le look de manifestants. Et là, juste après un virage, comme par miracle, j’ai découvert une marée humaine silencieuse. On s’est mis à marcher sans se parler, ni se regarder. On n’avait pas l’habitude de manifester ensemble. J’étais avec une amie, au milieu de cette marée. Les femmes étaient à leur balcon, en pyjama. »

    « Le 1er mars, nous étions plus nombreuses, mais ce n’était pas encore massif. En revanche, avec mes amies, nous avons massivement communiqué sur les réseaux sociaux. C’était un petit mensonge pour susciter le désir et pour que les hommes se disent : “Moi aussi je veux voir ma femme, mes sœurs et mes filles dans la marche.” Et puis le 8 mars est arrivé, les femmes sont descendues massivement, et encore plus le 14. Les gars des stades n’aiment généralement pas les youyous, mais là ils en redemandaient. Et maintenant nous sommes devenues indispensables… »

    À ce moment-là de son récit, elle est coupée net par Fadila Boumendjel Chitour du réseau algérien Wassila, un collectif né en 2000 pour défendre l’égalité et dénoncer les violences faites aux femmes : « Je te trouve bien optimiste ! Il ne faut pas confondre les icônes et la réalité. Depuis toujours, quand on cherche le consensus, il y a deux sujets qui posent problème : le culte et les femmes. Ce ne sera pas facile d’intégrer la question de l’égalité dans le mouvement… »

    Les autres féministes l’approuvent et regrettent que les revendications sur le Code de la famille ne soient apparues que le 8 mars. Seule Adila Bendimerad persiste dans son optimisme : « Ce mouvement répare les femmes. Elles sont dehors, ça va nous permettre de recruter pour la cause ensuite. »

    Forte de son expérience tunisienne, Yosra Fraous, l’actuelle présidente de l’ATFD, revient à la charge : « Le peuple, ça dure un temps, après on redevient une population avec des femmes, des LGBTI, des pauvres… C’est maintenant qu’il faut travailler les liens entre les dominés. Sinon la déception risque d’être forte. Les femmes vont dire : “Vous nous avez utilisées pour aller dans le rue, et maintenant vous nous laissez tomber.” Il faut revendiquer nos droits tout de suite. »

    Une posture qu’approuve entièrement Nadia Ait Zaï du Ciddef, le Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme, qui a fait du combat pour l’égalité dans l’héritage une de ses obsessions, depuis les années 1990.

    « On doit surtout se mettre d’accord sur notre projet et ne pas s’arrêter à des droits formels, outre le Code de la famille [qui inscrit dans la loi que les femmes sont des mineures à vie et que l’époux est le seul détenteur de l’autorité parentale], c’est la pratique du pouvoir qui pose problème. Le régime l’a monopolisé et a utilisé les hommes pour tout verrouiller. Et en même temps, il a communiqué sur les droits des femmes. Aussi les gens du peuple pensent que Bouteflika nous a tout donné alors qu’il n’a cédé que des miettes. Pour beaucoup d’hommes, notre liberté les gêne. Ils se sentent atteints dans leur dignité. »

    Des féministes tunisiennes et algériennes réunies chez Wassyla Tamzali, le vendredi 29 mars, avant la sixième grande marche. © SK Des féministes tunisiennes et algériennes réunies chez Wassyla Tamzali, le vendredi 29 mars, avant la sixième grande marche. © SK

    Wassyla Tamzali enchaîne : « Les gens qui habitent à l’étranger me demandent souvent si les islamistes sont en embuscade et s’ils risquent de rafler la mise. Il faut comprendre que le mouvement islamiste a été étêté [– été quoi ? demande Adila Bendimerad]. Oui, le pouvoir a coupé leurs têtes, mais il a repris leurs idées. Mon souci, c’est qu’aujourd’hui, ceux qui se disent révolutionnaires ont complètement intégré le statut actuel de la femme. »

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    « Quant aux femmes, elles aussi, elles sont très nombreuses à l’avoir accepté, par commodité, pour survivre. Il faut accepter l’idée qu’une partie de la population va évoluer doucement et que cela va nécessiter un travail en profondeur sur les mentalités. Et de notre côté, nous devons faire évoluer notre discours pour allier nos revendications sur les droits des femmes à ceux sur la justice sociale. »

    Il est midi, c’est l’heure de rejoindre la manifestation, les Tunisiennes sortent leur drapeau, les Algériennes le leur. La rue Didouche-Mourad est déjà bondée. De nombreux manifestants arrêtent la délégation tunisienne pour être pris en photo avec elle.
    L’histoire d’un corps à corps dans le carré féministe

    Direction le très contesté « carré féministe », installé devant le portail de la Faculté centrale, au bas de la rue Didouche-Mourad.

    Ce « carré » n’est pas une expression spontanée, il résulte de l’initiative de nombreuses féministes aguerries, parmi lesquelles, entre autres, Fatma Oussedik, Fatma Boufenik, dont la déclaration du 16 mars a été reproduite sur le blog Mediapart de Jean-Marc B. C’est la deuxième fois que ces féministes manifestent le vendredi, et elles suscitent déjà des discussions enflammées sur les réseaux sociaux.

    Celles qui tiennent « le carré » sont jeunes, étudiantes pour la plupart et sont considérées comme « radicales » parce qu’elles ont décidé de manifester pour la fin du régime, et aussi, pour l’égalité (moussawat) entre les hommes et les femmes.

    Quand la délégation menée par Wassyla Tamzali arrive devant la Faculté centrale, la rue est déjà compacte. On entend crier « Silmiya, silmiya… » (« pacifique »). Mais cette fois-ci, le mot d’ordre du mouvement, répété avec force, n’est pas adressé aux forces de l’ordre, mais par des manifestants qui veulent faire descendre la tension.

    Les féministes du « carré » viennent tout juste de s’installer et d’accrocher leurs banderoles (aidées en cela par des jeunes hommes) sur les grilles du portail de la Faculté et déjà les voilà engagées dans des discussions houleuses.

    Trois types de réactions s’expriment. Il y a ceux qui disent calmement : « Ce n’est pas le moment ! Nous sommes là pour faire dégager le système, pas pour revendiquer des droits particuliers. » Sur le même registre, mais sur un ton plus agressif, certains leur demandent de partir. « Vous n’avez rien à faire là, c’est de la provocation, vous êtes en train de diviser le mouvement, ce n’est pas un problème que l’on peut régler maintenant. »

    Et puis il y a ceux, en rage, qui leur hurlent dessus (les femmes hurlent aussi) pour les déloger de force en les aspergeant d’eau, et en les bousculant. Très rapidement, des garçons grimpent à la grille pour décrocher leur banderole, où le mot « moussawat » (égalité) est écrit.

    Les féministes dorénavant regroupées devant le portail crient à l’unisson « Djezair, horia, dimocratia » (Algérie, liberté, démocratie). Face à elles, les hommes hurlent dans leur direction : « FLN dégage ». Elles répliquent, en reprenant le même message « FLN dégage, FLN dégage », en agitant les bras dans leur direction.

    La tension monte. Il n’est plus question de message, mais d’un corps à corps où l’enjeu consiste à ne pas céder l’espace. Un garçon grimpe sur la grille pour remettre leur banderole. Un autre arrive, hilare, avec un cachir (symbole de la trahison) attaché au bout d’une perche, pour les humilier.

    À ce moment-là, plusieurs hommes, restés près des féministes pour les protéger, leur demandent de s’engager dans la marche. « Partez, s’il vous plaît, sinon on va être obligés de se battre… » Le carré féministe décide de marcher, il aura tenu un plus d’une heure devant la Faculté.

    Discussions houleuses dans le carré féministe, le vendredi 29 mars. © SK Discussions houleuses dans le carré féministe, le vendredi 29 mars. © SK

    Wassyla Tamzaly et les autres féministes tunisiennes sont déjà parties. Seule Adila Bendimerad suit la marche pendant près d’une heure. « Je n’avais pas prévu de manifester avec elles. Ce n’est pas ma manière de faire, je préfère m’imposer mine de rien, sans revendiquer pour ne pas braquer les hommes récalcitrants. Mais quoi que l’on pense de leur démarche, ce n’est pas normal qu’elles se fassent agresser. Elles sont contre le système elles aussi… »

    Elle reconnaît aussi avoir eu peur. « Ce qui s’est passé est le signe d’une violence latente. Cela révèle là où l’on en est. Dans la mêlée, un type m’a dit : “Mais si la femme a des droits, comment je vais faire pour me marier.” C’est déprimant. Je me sens un peu trahie… »

    Le « carré féministe » défile dans la marche du 29 mars, rue Didouche-Mourad, à Alger. © SK Le « carré féministe » défile dans la marche du 29 mars, rue Didouche-Mourad, à Alger. © SK

    Le féminisme en délibération

    En fin de journée, alors que la manifestation touche à sa fin, Adila Bendimerad et Fadila Boumendjel Chitour du réseau algérien Wassila rejoignent les jeunes femmes du « carré » dans leur local, à 500 mètres de la place Audin, sur la route menant à la présidence (la Mouradia).

    Elles ont prévu de faire un Facebook live le lendemain pour expliquer ce qui s’est passé et rappeler leur démarche et leurs revendications. Elles chantent pour se donner du courage et s’installent en cercle autour d’une petite table pour écrire leur communication.

    Elles sont interrompues par les gaz lacrymogènes qui montent de la rue, où un face-à-face entre des manifestants jetant des pierres et des policiers s’est déroulé durant 20 minutes, montre en main, des premières pierres des manifestants à la charge des policiers, jusqu’au nettoyage des rues par les comités de quartier en gilets oranges. Les jeunes femmes suivent tout cela derrière leurs fenêtres, téléphones en main, pour filmer la scène.

    Cinq minutes plus tard, une fois l’émotion retombée, elles reprennent avec calme et discipline leur réunion, non mixte, en vue d’écrire ensemble un communiqué.

    C’est un pur moment de délibération collective, à l’image de ce qui se passe un peu partout à Alger, dans les rues, les parcs et les places publiques.

    Tous les sujets sont sur la table, même celui de la pertinence du maintien du carré féministe. « Il faut absolument que la semaine prochaine nous soyons plus nombreuses pour que personne ne puisse remettre en cause notre légitimité », insiste Intissar Bendjabellah, une étudiante de Constantine. L’ensemble de l’assemblée approuve. Fadila Boumendjel Chitour les rassure : « La chose positive, c’est que nous avons créé le débat, entre les hommes aussi. C’est ça aussi l’intérêt du carré féministe. »

    Et en effet, le lendemain, tout le monde parle, dans les réseaux sociaux, la presse nationale, internationale et les espaces publics de ce qui s’est passé avec les féministes, celle du « carré », mais aussi de l’intervention d’un autre groupe de jeunes femmes qui ont collé des affiches dans la rue pour dénoncer le Code de la famille. En confondant souvent les deux initiatives.

    Prise de parole sur la Constitution, lors du troisième débat organisé par Nabni, le samedi 30 mars, au parc de la Liberté. © SK Prise de parole sur la Constitution, lors du troisième débat organisé par Nabni, le samedi 30 mars, au parc de la Liberté. © SK
    En marge du troisième débat organisé par Nabni (lire le compte rendu de l’acte II), au parc de la Liberté, sur les avantages et les inconvénients de s’appuyer sur la Constitution pour réfléchir à la transition, une discussion s’engage sur le carré féministe avec Hakim Ouhadj, 37 ans, venu avec Yasmine, son épouse, et Tarik, son frère. Tous condamnent les agressions subies par les féministes, mais Hakim considère que la démarche est « maladroite » :

    « Nous sommes à un tournant historique, dit Hakim. Le peuple se reparle, les jeunes s’intéressent à la politique partout dans le pays. Il y a toutes sortes de sujets en débat, dans la justice, les syndicats des grandes entreprises, etc. Aujourd’hui, incroyable, il y avait même un rassemblement contre la souffrance animale devant la Grande Poste. Mais le vendredi, c’est particulier, nous sommes tous unis autour d’un même objectif : faire dégager le système. Aussi, il n’y a pas de place pour les revendications particulières. Et puis, le sujet est tellement énorme, qu’il vaut mieux en reparler quand on aura fait sauter ce régime. Maintenant c’est trop tôt. »

    « Il faut se rendre compte que, moi par exemple, je ne peux même pas faire les papiers de mon fils », intervient Yasmine qui, à la différence de son mari, précise qu’elle se « passionne depuis peu pour la Constitution et les discours politiques ».

    « Oui, bien sûr, reprend Hakim, sans parler du fait que les femmes ne peuvent pas sortir dans la rue comme elles veulent, fumer une cigarette en public… Et je n’ai même pas parlé de la question de l’héritage. Mais voilà, dans la société actuelle, la proportion est de 80 % de conservateurs pour 20 % de progressistes. Il va falloir prendre le temps, expliquer tout ça dans le détail, l’histoire de cette domination des hommes, les conséquences du Code de la famille… Si on fait le forcing, les islamistes vont se sentir offensés dans leur chair et ça va tout bloquer. Il va falloir dix à quinze ans pour installer la démocratie, et délier les langues… »

    Yasmine soupire quand on glisse que quinze ans, c’est long…

    « Bon, oui, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, c’est vrai, c’est dégueulasse d’être une femme en Algérie ! », lance Hakim.

    « Je pense que ça prendra moins de temps, glisse Tarik. Une fois que nous aurons engagé la transition, chacun va revendiquer ses droits. Il faut juste que l’on reste unis jusqu’au départ du système. »

    Si la plupart des féministes et beaucoup de « femmes du peuple », selon Intissar Bendjabellah du carré féministe, ont apporté leur soutien, il y a aussi des militantes qui considèrent le sujet « nuisible ».

    Thiziri Dehbia Maames, engagée de longue date dans différents collectifs politiques, ne cache pas son agacement : « Tout le monde aujourd’hui veut parler des femmes ! C’est énervant. Moi, ça ne m’intéresse pas de parler du Code de la famille, en ce moment. Je défends une ligne politique, je veux que le hirak reste uni pour faire dégager le régime. Tous les sujets sociétaux, corporatistes et identitaires n’ont pas lieu d’être aujourd’hui. En plus, on a adopté la mixité dans le mouvement, il est de fait progressiste. »

    « Un carré féministe est pour moi complètement rétrograde dans ce contexte. Il faut arrêter maintenant ! Cela dit, il n’y a aucune raison de les agresser, moi j’irai leur parler vendredi prochain, car par l’intermédiaire des réseaux sociaux, c’est impossible, chacun se renvoie des caricatures. D’habitude, c’est moi qui passe pour la féministe de service. Aujourd’hui, je me fais traiter d’antiféministe, c’est le comble ! »
    Les agressions et les menaces se multiplient

    Mais loin des espaces organisés, les féministes qui s’engagent dans ce combat s’exposent désormais à une violence inouïe.

    Le mardi 2 avril, Sonia Gassemi s’est fait bousculer pendant la manifestation des étudiants à Alger parce qu’elle tenait une pancarte où on pouvait lire : « On ne peut pas libérer le pays tant que les femmes ne sont pas libérées. » Puis, elle a été de nouveau chahutée, lors du quatrième débat devant le Théâtre national, organisé par Adila Bendimerad, en fin de journée.

    La comédienne a dû élever la voix (« la première fois de ma vie », explique-t-elle, troublée) pour exiger que l’assistance laisse parler Sonia Gassemi.

    Post Facebook de Sonia Gassemi, mercredi 3 avril. © DR Post Facebook de Sonia Gassemi, mercredi 3 avril. © DR

    Plus inquiétant encore, le mercredi 3 avril, en fin de journée, un Algérien basé à Londres a appelé dans une vidéo sur Facebook à attaquer à l’acide les féministes qui manifestent. « Les filles de “Houriyati” [ma liberté, allusion aux féministes], si vous venez vendredi, coller des affiches, hurler sur les gens, et dire que vous cherchez la liberté de la femme, l’acide va vous manger ! », a-t-il menacé.

    Une pétition internationale a aussitôt été lancée en vue de porter plainte. L’homme s’est alors fendu d’une nouvelle vidéo pour s’excuser. D’autres menaces de ce type se sont ensuite multipliées.

    Adila Bendimerad a écrit ce message sur Facebook, jeudi 4, à midi :

    Facebook de la comédienne Adila Bendimerad, jeudi 4 avril. © DR
    À la veille du septième vendredi de marche du 5 avril, le carré féministe veut toujours aller manifester. Mais « nous avons peur ! », reconnaît Intissar Bendjabellah.

    #femmes #féminisme #lutte #violence_masculine

  • Madame la ministre de la Santé, libérez l’avortement
    https://www.liberation.fr/debats/2019/04/04/madame-la-ministre-de-la-sante-liberez-l-avortement_1719150

    Face à la menace de « grève des IVG » lancée par certains gynécologues pour faire pression sur le gouvernement, un collectif demande à Agnès Buzyn de saisir le conseil de l’ordre et de supprimer la clause de conscience relative à l’avortement.

    Nous sommes de ces femmes qui ont vu, le 13 mars, leurs droits pris en otage par le Syndicat des gynécologues et obstétriciens français (Syngof). Nous sommes de ces femmes qui ont vécu cette menace de « grève des IVG » comme l’ultime provocation de médecins dont les dérives ne datent pas d’hier. Nous sommes de ces femmes qui ont subi, années après années des violences gynécologiques et obstétricales. Aujourd’hui, dénoncer l’inacceptable ne suffit plus.

    Vous avez, madame la ministre, condamné le procédé des docteurs Marty, de Rochambeau et Paganelli, soulignant dans un communiqué, « le caractère inadmissible de ces menaces ». Vous avez insisté sur le fait qu’en « aucun cas une telle prise en otage des femmes ne peut servir de levier de négociation ou de médiatisation ». Pourquoi ne pas aller plus loin ? D’après l’article R4126-1 du code de la santé publique, « l’action disciplinaire contre un médecin […] peut être introduite devant la chambre disciplinaire de première instance » par « le ministre chargé de la Santé ». Nous vous demandons, madame la ministre, de saisir la chambre disciplinaire de première instance de l’ordre des médecins.
    Mettre fin aux pressions médicales sur les femmes

    Vous n’êtes pas sans savoir, madame la ministre, que cet appel à la grève, diffusé massivement auprès de 1 600 médecins par le premier syndicat de gynécologues de France constitue une incitation au délit d’entrave à l’IVG. Cette injonction a nécessairement pour objectif d’exercer des pressions sur les femmes qui souhaiteraient recourir à l’IVG et qui se trouvent confrontées à la peur qu’un praticien leur refuse ce soin et leur impose ses opinions.
    Renforcer la loi sur l’avortement en abrogeant la clause de conscience spécifique à l’IVG

    Nous réitérons ici, la demande récurrente des collectifs féministes et du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) de supprimer la clause de conscience spécifique à l’IVG. Concédée en 1975 pour faire passer la loi Veil, cette clause est aujourd’hui un instrument mis à la disposition des anti-IVG pour contrer la loi sur l’avortement et remettre en cause un droit durement acquis par le combat acharné des femmes et des féministes. En la détournant de son usage, le Syngof a prouvé que cette clause spécifique est le symbole d’un pouvoir médical qui continue à se mobiliser pour contrôler le corps des femmes.
    Autoriser les sages-femmes à pratiquer l’avortement instrumental

    Afin d’enrayer le problème récurrent d’accès à l’avortement, nous réclamons que la loi autorise les sages-femmes à pratiquer l’avortement instrumental. Vous avez rappelé à juste titre que c’est un acte chirurgical à faible risque. L’IVG n’est pas un acte relevant de la pathologie gynécologique. Il relève donc de la compétence des sages-femmes déjà autorisées à pratiquer l’avortement médicamenteux depuis 2016. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé préconise l’intervention autonome des sages-femmes dans l’IVG instrumentale au premier trimestre de la grossesse.

    Nous refusons d’être victimes de médecins qui nient nos droits, jugent nos choix, et violentent nos corps.

    Madame la ministre, libérez l’avortement ! Libérez les femmes des abus de pouvoir médical !

    Parmi les signataires :

    Avortement en Europe : les femmes décident collectif composé de 105 associations et organisations, Rebecca Amsellem fondatrice de la newsletter les Glorieuses, Isabelle Attard ex-députée écologiste, Clémentine Autain députée La France insoumise, Lauren Bastide journaliste, podcast la Poudre, Julien Bayou porte-parole national EE-LV, Fatima Benomar porte-parole des Efronté-e-s, Chantal Birman sage-femme, Sonia Bisch porte-parole collectif Toutes contre les violences obstétricales et gynécologiques, Laura Berlingo gynécologue obstétricienne, Jacques Boutault maire écologiste du IIe arrondissement de Paris, Francine Caumel sage-femme, Laurence Cohen sénatrice du Val-de-Marne, Mélanie Déchalotte journaliste, Monique Dental présidente du Réseau féministe Ruptures, Mounia El Kotni chercheuse en anthropologie de la santé, Emma bédéaste, Camille Froidevaux-Metterie, professeure de science politique et chargée de mission égalité-diversité à l’Université de Reims, Christian Gaudray président de l’Union des Familles Laïques – UFAL, Cécilia Gondard secrétaire nationale du Parti socialiste à l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations, Marie Laguerre ingénieure, Marie-Hélène Lahaye juriste, Ophélie Latil fondatrice Georgette Sand, Anaïs Leleux militante féministe, Michèle LOUP présidente de l’association Du côté des femmes (DCDF), Raphaëlle Rémy-Leleu porte-parole d’Osez le féminisme !, Claire Monod coordinatrice nationale de Génération.s, Raquel Rico Berrocal anthropologue et sage-femme, Muriel Robin comédienne, Suzy Rojtman porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes, Laurence Rossignol sénatrice, vice-présidente de la Délégation aux droits des femmes, Bruno Sanches comédien, Elise Thiébaut essayiste, Martin Winckler médecin, écrivain, éthicien.

  • DÉCÈS D’UN JEUNE CONGOLAIS APRÈS SA GARDE À VUE
    Par NegroNews - 12 Heures
    http://negronews.fr/deces-dun-jeune-congolais-apres-sa-garde-a-vue
    https://i1.wp.com/negronews.fr/wp-content/uploads/2019/03/screenshot_20190331_000036.jpg?fit=1080%2C846

    Nous venons d’apprendre le décès du jeune congolais Ange Dibenesha Marifa. Après avoir été arrêté par la police, suite à un contrôle ce mercredi 27 mars 2019. Ange a été gardé à vue pendant plus de 48 heures sans qu’aucun membre de sa famille ne soit contacté. C’est seulement vendredi 29 mars 2019 que l’hôpitalPitié Salpêtrière (Paris 13ème), et non la police, contacte les membres de la famille et les informe qu’il aurait fait un arrêt cardiaque. Aujourd’hui à 17h, Ange se trouvait encore dans un état grave avec des marques de violences sur le corps. L’hôpital vient de confirmer son décès, il y a quelques minutes.

    #violences_policières

    • Mathilde Larrere
      https://twitter.com/LarrereMathilde/status/1112276640439115776
      06:53 - 31 mars 2019

      il y a trois jours la police demande à un homme de 32 ans qui roulait sur le périph de s’arrêter sa famille n’a pas de nouvelle pendant deux jours vendredi le commissariat du 13e dit à sa famille qu’il est à l’hopital, sans plus d’information

      Arrivée à l’hopital, la famille découvre le jeune homme sous respirateur artificiel. il a subi plusieurs arret cardiaques personne ne leur dit ce qui s’est passé, pourquoi il est dans cet état

      ce matin à 00h 30 Ange a été débranché... qu’est-ce qu’il sait passé ?
      #AngeDibeneshaMarifa

    • Mort d’Ange Dibenesha : la police explique les circonstances de son arrestation
      http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/mort-dange-dibenesha-la-police-explique-les-circonstances-de-son-arrestat

      Le trentenaire a donc subi un contrôle routier porte d’Italie, jeudi, à 1h50 du matin. Il circulait à bord d’une voiture BMW, était « en situation d’annulation de son permis de conduire » et a été « dépisté positif au test de l’imprégnation alcoolique », explique la Préfecture de police.

      « A 2h10, alors que les fonctionnaires interpellateurs étaient en attente d’un véhicule de transport de l’interpellé, ce dernier a ingéré une substance non identifiée. Il a alors été pris de convulsions », poursuit le communiqué.

      Les pompiers sont ensuite intervenus sur place et lui ont prodigué un massage cardiaque. Puis le Samu l’a transporté à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière.

    • La seule certitude aujourd’hui c’est que la famille a été prévenue deux jours après l’hospitalisation, donc il y a de quoi se poser des questions. Chaque affaire est unique, c’est la contestation et la vérification des circonstances alléguées par les flics qui peut permettre d’établir la vérité. Respecter la mémoire d’Ange c’est faire en sorte que la justice fasse son travail, « comme il le faut ». Les conclusions hâtives quelles qu’elles soient c’est s’avouer vaincu.

      #justice_et_vérité

    • ANGE DIBENESHA : SA MORT SERAIT D’ORIGINE TOXIQUE RÉVÈLE L’AUTOPSIE
      Par Sonia KALET - 2 avril 2019
      http://negronews.fr/ange-dibenesha-mort-serait-dorigine-toxique-revele-lautopsie

      Les premiers résultats de l’autopsie du corps d’Ange Dibenesha ont révélé que la mort du jeune homme de 31 ans serait liée à une défaillance cardio-vasculaire probablement « d’origine toxique », selon le médecin légiste.

      Alors que la famille d’Ange Dibenesha attend toujours de comprendre ce qui est arrivé entre le contrôle de police du jeune homme, dans la nuit de mercredi à jeudi à Paris, et le coup de téléphone qu’ils ont reçu vendredi pour leur signaler qu’il était en état de mort cérébrale (avant qu’il ne soit finalement débranché samedi), l’autopsie a livré ses premiers résultats.

      Selon 20 Minutes, le trentenaire serai mort d’une défaillance cardio-vasculaire probablement « d’origine toxique » samedi, à l’hôpital de la Salpêtrière.

      Mais pour l’heure, aucun élément n’a été communiqué sur la substance qui a mené à cette réaction.

      Les investigations se poursuivent pour faire toute la lumière sur les circonstances et les causes exactes de la mort d’Ange Dibenesha.

      Le jeune homme avait fait l’objet d’un contrôle routier jeudi, vers 1h50 du matin au niveau de la porte d’Italie (13e arrondissement de Paris) alors qu’il téléphonait. « En situation d’annulation de son permis de conduire » et était également sous l’emprise de l’alcool, a indiqué dans un communiqué la préfecture de police. Selon nos informations, les policiers ont également découvert dans le véhicule un pochon contenant une quantité assez importante de cocaïne.

  • Désamour et lassitude, le blues des conseillers de Macron, Cédric Pietralunga
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/03/26/desamour-et-lassitude-le-blues-des-conseillers-de-macron-a-l-elysee_5441452_

    Depuis plusieurs semaines, de plus en plus de membres du cabinet quittent l’#Elysée, comme le conseiller spécial Ismaël Emelien, parti lundi.

    C’était le Grognard le plus fidèle. Le soldat d’élite de la Vieille Garde. Celui qui avait participé à toutes les batailles. Après presque cinq ans passés dans l’ombre d’Emmanuel Macron, Ismaël Emelien a décidé de reprendre sa liberté. Le conseiller spécial, considéré comme l’un des plus proches du chef de l’Etat, a effectué lundi 25 mars sa dernière journée de travail à l’Elysée, deux jours avant la sortie de son livre, Le progrès ne tombe pas du ciel (Fayard, 176 p., 15 €), qu’il a présenté dans Le Point comme « une nouvelle étape de [s]on engagement ».

    L’ancien consultant de l’agence Havas n’est pas le seul à quitter le cabinet élyséen. Depuis la fin 2018, plusieurs des 44 conseillers d’Emmanuel Macron ont quitté l’Hôtel d’Evreux. Barbara Frugier, la conseillère presse internationale, Sylvain Fort, le directeur de la communication, Stéphane Séjourné, le conseiller politique, David Amiel, le bras droit du secrétaire général Alexis Kohler, Fabrice Aubert, le conseiller institutions et action publique, ou encore Ahlem Gharbi, la conseillère Afrique du Nord et Moyen-Orient, ont tous pris d’autres voies.

    Surtout, l’hémorragie n’est pas terminée. D’autres membres du cabinet présidentiel auraient déjà fait part de leur envie d’ailleurs, comme Sonya Djemni-Wagner, la conseillère justice, ou Emmanuel Miquel, le conseiller entreprise, attractivité et export.

    Antoine Pellion, le conseiller énergie, environnement et transports, a même déjà son point de chute : il va prendre la direction du cabinet de Stanislas Guerini, le délégué général de La République en marche (LRM). « Au total, on pense avoir encore dix à quinze départs d’ici à cet été », soit environ un quart du cabinet, reconnaît-on à l’Elysée.

    « Epuisement physique »

    Officiellement, ces départs n’ont rien d’exceptionnel. « Après deux ans, il y a un épuisement physique et un épuisement des idées. Il est normal d’avoir un renouvellement », explique l’entourage du chef de l’Etat. « Le rythme auquel ils sont soumis peut les amener à souffler », concède François Patriat, le président du groupe LRM du Sénat, qui a croisé plusieurs des jeunes forçats lors de la campagne pour l’élection présidentielle.

    « Quand on est conseiller à l’Elysée, on est contacté quotidiennement par des chasseurs de tête. Au bout d’un moment, cela trotte dans la tête », ajoute un membre du cabinet.
    Mais, en coulisses, une autre histoire se raconte. Celle d’un divorce entre un chef de l’Etat insaisissable et des conseillers accusés de l’avoir isolé. « Il y a une forme de désamour », reconnaît l’un d’eux. Côté cabinet, plusieurs font état des méthodes déstabilisantes d’Emmanuel Macron, qui a pris pour habitude de court-circuiter ses équipes, refusant de s’en tenir à ses conseillers pour se forger une opinion sur un sujet. « Il consulte énormément, des experts comme des gens croisés lors de ses déplacements et avec lesquels il a gardé le contact », reconnaît une proche du président.

    Alors qu’ils pensaient avoir touché le Graal en entrant à l’Elysée, nombre de conseillers se sont rendu compte qu’ils avaient finalement peu d’influence. Que si le chef de l’Etat lisait leurs notes – jamais plus d’une page, a imposé Alexis Kohler –, il en recevait aussi de nombreuses autres.
    Lors de son départ, M. Macron a ainsi demandé à Ahlem Gharbi, sa conseillère Afrique du Nord et Moyen-Orient, de continuer à lui faire part de ses réflexions, alors qu’elle a été remplacée, en l’occurrence par Marie Philippe, une diplomate qui travaillait à la représentation permanente de la France auprès de l’ONU à New York. Une requête répétée à tous ceux qui le quittent, pour « garder le lien ».

    « Il n’est jamais satisfait »

    « Macron, c’est quelqu’un qui déteste les règlements, les organisations fermées, il le vit comme un étouffoir. Lors de la campagne présidentielle, nous étions la seule équipe à ne pas avoir d’organigramme », décrypte l’un des compagnons de route du chef de l’Etat. « N’oubliez jamais que Macron génère son confort dans l’inconfort des autres. Avec lui, c’est “je jette les chatons dans la piscine et je vois qui surnage” », ajoute un autre pour expliquer le malaise des équipes.

    « C’est très dur de travailler avec le président, il est très exigeant, à toute heure du jour et de la nuit, il n’est jamais satisfait », abonde un poids lourd de la majorité.

    Pour expliquer cette vague de départs, ceux qui parlent régulièrement à M. Macron décrivent aussi un chef de l’Etat de plus en plus agacé par son entourage, accusé de n’avoir pas vu venir la crise des « #gilets_jaunes ». Le président reprocherait notamment à son équipe la façon dont son « itinérance mémorielle » a été organisée à l’automne 2018. Durant une semaine, M. Macron avait arpenté les routes de l’est et du nord de la France pour célébrer le centenaire du 11-Novembre et avait été plusieurs fois pris à partie par des Français, ce qui avait brouillé son message et son image.

    « A posteriori, c’était les prémices des “gilets jaunes” et personne ne l’avait anticipé. Macron a eu l’impression d’être envoyé au #casse-pipe », décrypte un conseiller extérieur. La visite au Puy-en-Velay, le 4 décembre, lors de laquelle des manifestants avaient poursuivi à pied la voiture présidentielle, n’a pas arrangé les choses.

    « Il faut du sang neuf en permanence »

    Résultat : plusieurs élus, dont François Bayrou, ont conseillé au début de l’hiver à Emmanuel Macron de faire le ménage dans son cabinet, jugé trop monocolore et sans expérience du terrain. Un premier signe a été envoyé avec l’arrivée de Philippe Grangeon , le 4 février.
    A 61 ans, l’ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et de Nicole Notat à la CFDT détonne parmi la jeune garde, par son expérience mais aussi par son franc-parler. « Conseiller, ce n’est pas un job de cinq ans. Il faut du sang neuf en permanence », assume le sexagénaire à l’évocation du départ de plusieurs membres du cabinet présidentiel.

    Au début de l’année, Brigitte Macron, dont les relations avec la garde rapprochée du chef de l’Etat sont notoirement difficiles, aurait également conseillé de choisir son directeur du cabinet, Pierre-Olivier Costa, un ancien de l’équipe de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, pour remplacer Sylvain Fort à la direction de la communication de l’Elysée. « Elle s’est toujours méfiée de ces jeunes diplômés qui pensent avoir raison sur tout », confie l’un de ses proches. Une version démentie auprès du Monde par M. Costa et Mme Macron.

    « Dumontet rencontre des ONG, c’est n’importe quoi »

    A l’Elysée, certains se sont surtout offusqués du rôle joué par Jean-Marc Dumontet, voyant une marque d’une défiance à leur égard du chef de l’Etat. L’homme d’affaires, producteur de spectacles et propriétaire de six salles de théâtre à Paris, a été chargé par M. Macron de mener des auditions pour trouver le remplaçant de Sylvain Fort, parti le 25 janvier. Un choix surprenant puisque M. Dumontet n’exerce aucune fonction officielle au sein du cabinet présidentiel et n’a même jamais travaillé dans l’administration ou eu de responsabilité politique.

    Surtout, M. Dumontet ne se serait pas contenté de faire le casting de la communication, pour lequel il a mené des auditions dans ses bureaux parisiens mais aussi à l’Elysée : il aurait aussi participé à d’autres réunions sur d’autres sujets au Palais. « Il rencontre des associations, des ONG, c’est n’importe quoi », s’agace un conseiller. Début février, il était présent lors d’une rencontre hors agenda entre Emmanuel Macron et l’actrice Marion Cotillard, venue en toute discrétion évoquer les sujets sur le climat avec le chef de l’Etat.

    « Dumontet n’a pas le niveau de compétence et de connaissance politique pour occuper de telles fonctions, ça hystérise les structures et c’est inconfortable pour tout le monde », désapprouve un proche du chef de l’Etat.

    « Il n’a pas été scanné par la HATVP [Haute Autorité pour la transparence la vie publique] alors que c’est un homme d’affaires, on ne sait rien de lui », s’étonne cette source. « On a l’impression que personne n’a retenu les leçons de Benalla », s’alarme même un macroniste.

    Interrogé par Le Monde, M. Dumontet assure au contraire qu’« il n’y a aucune tension ni difficulté » liée à sa mission.

    Absorption de gouvernementaux en tous genres (des LR aux EELV en passant par les PS et centre) ou pas, #Ça_branle_dans_le_manche comme le disait Eugène.

  • « Whiteness studies » : il était une fois les Blancs…

    L’historienne américaine Nell Irvin Painter publie une ambitieuse « Histoire des Blancs », qui montre que l’humanité s’est bien longtemps passée du concept de « races ». Née en Europe au XVIIIe siècle, l’idée de la supériorité des « Caucasiens » jouera un rôle central dans la construction de l’identité américaine.

    « Whiteness studies » : il était une fois les Blancs raconte que l’idée d’écrire une Histoire des Blancs lui est venue en lisant le New York Times, chez elle, à Princeton. Une photo montrait Grozny, la capitale tchétchène, rasée par les Russes. « Une question m’est alors venue : pourquoi appelle-t-on les Blancs américains les "Caucasiens" ? Ça n’a aucun sens. Autour de moi personne n’avait de réponse. Tous me disaient s’être déjà posé la question sans jamais oser demander… Un non-dit. » On est en 2000 et Nell Irvin Painter, historienne afroaméricaine jusqu’alors spécialisée dans l’histoire des Etats-Unis, se lance dans une longue recherche qui s’achèvera dix ans plus tard avec la parution, outre-Atlantique, de son livre The History of White People . Il vient d’être traduit et paraît ces jours-ci en France, aux éditions Max Milo.

    « La plus belle race d’hommes, la géorgienne »

    Sa quête la mène d’abord à Göttingen, en Allemagne, sur les traces du médecin Johann Friedrich Blumenbach (1752-1840), l’inventeur de la notion de « race caucasienne ». Ses caractéristiques : « La couleur blanche, les joues rosées, les cheveux bruns ou blonds, la tête presque sphérique », écrit le savant dans De l’unité du genre humain et de ses variétés . L’homme classe dans cette catégorie « tous les Européens, à l’exception des Lapons et des Finnois », et l’étend aux habitants du Gange et de l’Afrique du Nord. « J’ai donné à cette variété le nom du mont Caucase, parce que c’est dans son voisinage que se trouve la plus belle race d’hommes, la géorgienne », conclut Blumenbach.

    Nell Irvin Painter poursuit ensuite le fil de ses recherches en France, dans les salons de Mme de Stael qui publie en 1810 un livre à succès, De l’Allemagne . L’ouvrage popularise en France la manie qu’ont les savants allemands (ils ne seront bientôt plus les seuls) à classer les Européens entre différentes « races ». Mme de Stael en voit trois : la latine, la germanique et la slave. L’enquête de Painter la porte encore vers l’Angleterre de l’écrivain Thomas Carlyle, dont la théorie de la « race saxonne » traversera l’Atlantique et exerça une grande influence sur le poète et philosophe américain Emerson (1803-1882). Celui-ci, père de la philosophie américaine, abolitionniste convaincu, est aussi l’un de ceux qui a lié pour longtemps la figure de « l’Américain idéal » à celui de l’Anglais, parangon de beauté et de virilité. Son idéologie « anglo-saxoniste » marquera, selon Nell Irvin Painter, la conception de la « blanchité » américaine jusqu’au XXe siècle.

    Car pour le reste, l’histoire que retrace Nell Irvin Painter dans son livre est bien celle des Blancs d’Amérique. « Painter montre la construction endémique, aux Etats-Unis, de la question raciale, analyse l’historienne Sylvie Laurent, qui a coordonné le livre De quelle couleur sont les Blancs ? (La Découverte, 2013). Dès la fondation des Etats-Unis, les Américains se sont construits comme une nation blanche. Sa généalogie de la "race blanche" est un travail passionnant, même s’il n’est pas transposable à la situation française. »

    En France, parler de « Blancs » (plus encore qu’évoquer les « Noirs ») reste très polémique. Notamment parce que parler de « race » (une notion construite de toutes pièces et qui n’a rien de biologique), comme de couleur de peau, pourrait finir par leur donner une réalité qu’elles n’ont pas. Sans doute aussi parce qu’il est difficile pour un groupe majoritaire, les personnes perçues comme blanches, d’accepter qu’elles bénéficient de privilèges sans même s’en rendre compte… Les récents passages de Nell Irvin Painter à la radio ou à la télévision ont suscité des mails outrés d’auditeurs. « C’est touchant, ironise l’historienne américaine, lors d’un passage à Paris. Mais cette crispation face à ces questions passera. » Déjà, des chercheurs, comme Maxime Cervulle à l’université Paris-VIII, revendique la notion émergente de « blanchité » : « Alors que le terme "blancheur" renvoie à une simple propriété chromatique, parler de blanchité, c’est parler de la façon dont le fait de se dire ou d’être perçu comme blanc a été investi d’un rapport de pouvoir : l’idéologie raciste qui continue d’associer la blancheur de la peau à la pureté, la neutralité ou l’universalité. »

    « La question raciale, indissociable de la question sociale »

    Aux Etats-Unis, les whiteness studies se sont développées dès les années 80 et 90. Des départements d’université ou des maisons d’édition y sont consacrés. « Les années Reagan ont accouché de ce nouveau champ d’études, explique l’historien Pap Ndiaye, spécialiste des Etats-Unis et auteur de la Condition noire (Calmann-Lévy, 2008). Reagan s’est fait le porte-parole des Blancs "abandonnés" par le Parti démocrate… Un discours qu’on retrouve aujourd’hui avec Trump. Des historiens ont voulu étudier ce backlash conservateur. » L’historien David Roediger est l’un des premiers à travailler sur l’invention de la « race » blanche. En 1991, il publie The Wages of Whiteness . « Il a montré que la blanchité n’était pas un universel fixe et sans histoire. Et qu’on pouvait donc faire l’histoire des Blancs », note Pap Ndiaye. Roediger, marqué par le marxisme, relit la culture ouvrière au prisme de la « race ». « La question raciale est indissociable de la question sociale, confirme Pap Ndiaye. Les immigrés italiens aux Etats-unis ont été animalisés et victimes d’un racisme incroyable. Ils ne se sont "blanchis" qu’au fil de leur ascension sociale. Quand on est tout en bas de l’échelle, on n’est jamais totalement blanc. Les hiérarchies de races sont aussi des hiérarchies de classes. » Au fil des années, les whiteness studies ont diversifié leur approche s’ouvrant largement à la dimension du genre, et dépassant les frontières américaines pour tenter d’écrire une histoire transnationale des « races ».

    Pourtant, selon l’américaniste Sylvie Laurent, « les recherches sont sans doute aujourd’hui plus stimulantes parmi les working class studies ou les gender studies, que dans les départements de whiteness studies des universités ». « Au fond, dit-elle aussi, les chercheurs des whiteness studies se sont toujours appuyés sur les grands penseurs noirs, ceux qui ont été exclus du groupe des Blancs : le sociologue et militant pour les droits civiques W.E.B. DuBois (1868-1963) ou James Baldwin, qui a été un grand théoricien du "pourquoi les Blancs se pensent blancs". Aujourd’hui encore, ce n’est pas un hasard si cette vaste Histoire des Blancs est écrite par une femme noire, Nell Irvin Painter. »

    « Embrasser une histoire beaucoup plus large »

    Née en 1942, celle-ci a été parmi les premières femmes noires a devenir professeure d’histoire dans les facs américaines - elle a enseigné à Princeton. Elle a consacré un livre à la migration de Noirs vers le Kansas après la guerre de Sécession et a écrit une biographie reconnue de la féministe et abolitionniste Sojourner Truth. « Cette Histoire des Blancs je l’ai écrite en tant qu’historienne, pas en tant qu’afroaméricaine. Je suis noire, c’est un fait, mais "it’s not my job" », prévient-elle. Painter n’est pas issue des départements de whiteness studies et revendique un regard différent de celui de la plupart de ses collègues. « A travers leurs recherches, ils ont retracé leur généalogie : leurs grands-pères étaient juifs d’Europe de l’Est ou italiens… Ils commencent donc leur histoire des Blancs à la fin du XIXe siècle, le moment où leurs aïeux ont débarqué du bateau. Je voulais au contraire embrasser une histoire beaucoup plus large. »

    A tel point que Nell Irvin Painter fait démarrer son livre… dans l’Antiquité. Manière de démontrer à quel point le concept de « race » est récent. « Contrairement à ce que croient des gens très éduqués encore aujourd’hui, les Anciens ne pensaient pas en terme de race », insiste Nell Irvin Painter. Les Grecs distinguaient les hommes en fonction de leur lieu d’origine ou du climat de leur région. Les Romains pensaient en terme de degrés de civilisation. Les Blancs ne sont donc pas les illustres et exclusifs descendants des démocrates grecs. « C’est le XIXe siècle qui a "racialisé" l’Antiquité, précise l’historienne. Des historiens de l’art, comme Johann Joachim Winckelmann notamment, s’en sont servis pour glorifier les Européens blancs, cette fois dans une perspective esthétique : "Nous n’avons pas seulement le génie de gouverner les autres, nous avons également toujours été les plus beaux." Un tableau exposé au Boston Museum représente ainsi des Grecs beaux et blonds, dont même les montures sont blondes ! »

    L’humanité a donc passé le plus clair de son temps à se passer des « races ». « Celles-ci sont nées au XVIIIe siècle dans les travaux de savants qui cataloguaient le monde entier : les plantes, les oiseaux, les rochers, les abeilles… et bientôt les êtres humains, dit encore l’historienne Nell Irvin Painter. Leur visée n’était pas raciste, mais chauviniste plutôt. Ethnocentriste. »

    Il est une autre idée - fausse - qui a pour longtemps suggéré une différence d’essence entre les Blancs et les Noirs, « creusant définitivement un abîme entre eux », écrit Painter. Etre noir, ce serait avoir été esclave ; être blanc, serait donc ne jamais l’avoir été. Or des Blancs, rappelle-t-elle, furent longtemps esclaves ou serfs : les Vikings ont massivement déplacé les peuples européens, et au XIe siècle, au moins un dixième de la population britannique a été réduit en esclavage. « P artout où il y a des gens pauvres, il y a de l’esclavage. Si nous le relions aujourd’hui aux Noirs, c’est parce que la traite africaine a coïncidé avec le moment où ont émergé les théories racialistes. Avant, il n’y avait pas le "langage racial" pour "légitimer" ce phénomène. C’est important de le dire : cela montre que l’esclavage n’est pas un problème racial, c’est un problème de droits humains. »

    « Discours embrouillés et changeants »

    Dernière idée que cette Histoire des Blancs met en charpie : il n’y a jamais eu une « race » blanche bien définie. Construction sociale et imaginaire comme toutes les races, la « blanchité » n’a jamais été stable, mais au contraire le fruit de « discours embrouillés et changeants », explique Nell Irvin Painter. Au XIXe siècle, les Saxons étaient censés être des Blancs supérieurs aux Celtes (ce qui expliquera en partie le racisme des Américains descendants des Anglais envers les Irlandais). « L’histoire des Blancs américains n’a pas de sens si on ne parle pas des vagues successives d’immigration aux Etats-Unis. » Progressivement, les Irlandais, les Italiens, les Juifs d’Europe de l’Est, les Grecs… intégreront et construiront l’identité américaine. C’est ce que Painter appelle les « élargissements » successifs de la figure de « l’Américain ». L’ère Obama, en est la dernière étape. « Qu’on ait la peau noire ou brune, pourvu qu’on soit riche, puissant ou beau, on a désormais accès aux atouts et privilèges de la blanchité », conclut Nell Irvin Painter.

    L’élection de Trump a représenté un point de bascule pour l’identité blanche, estime encore l’historienne : « Avant Trump, les Blancs se considéraient comme des individus. Les "races", les "communautés", c’était les autres : les Noirs, les Mexicains… Mais pendant sa campagne, le slogan "Make America great again" a été clairement entendu comme "Make America white again". Et les Blancs, même ceux qui n’étaient pas des suprémacistes, se sont découverts blancs. »

    Au fil de ses recherches, Painter a trouvé, bien sûr, l’origine du mot « caucasien ». Dans son cabinet d’anthropologue, Johann Friedrich Blumenbach, le savant de Göttingen, conservait des crânes. Il estimait que le plus « parfait » d’entre eux était celui d’une jeune fille géorgienne, une « caucasienne », qui fut violée et mourut d’une maladie vénérienne. Le terme « caucasien », qui devait devenir au fil des siècles le mot de ralliement de « Blancs » qui, dans le monde entier, se sentiront supérieurs, venait en fait d’une petite esclave sexuelle.

    Sonya Faure

    https://www.liberation.fr/debats/2019/02/24/whiteness-studies-il-etait-une-fois-les-blancs_1711379

  • Question de Meyer Habib sur les "Groupuscules antisionistes" et réponse de Laurent Nunez
    http://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2018-2019/20190157.asp#P1626343
    http://videos.assemblee-nationale.fr/video.7290176_5c6c09a9e83a3.2eme-seance--questions-au-gou

    Texte :

    M. le président . La parole est à M.. Meyer Habib.

    M. Meyer Habib . Monsieur le Premier ministre, le 20 août 1899, en pleine Affaire Dreyfus, était organisée à Paris, comme aujourd’hui, une grande manifestation contre l’antisémitisme. Car déjà, les extrêmes se retrouvaient dans la détestation du Juif, synonyme de pouvoir, d’argent et de théories du complot. C’est dans ce terreau de haine qu’est né à Paris, rue Cambon, sous la plume de Theodor Herzl, le sionisme moderne, mouvement d’émancipation nationale du peuple juif. Pourtant samedi dernier à Paris, on entendait : « Barre-toi sale sioniste ! », « Rentre à Tel-Aviv ! », « La France, elle est à nous ! »... Tel est le triste visage de l’antisémitisme en 2019. Dans un contexte de crise sociale, la parole antisémite se libère, et par un tour de passe-passe sémantique, « Juif » est devenu « sioniste », on ne dit plus : « sale Juif », mais : « sale sioniste », plus politiquement correct. L’idée que le peuple juif n’a pas droit à un État, c’est l’antisémitisme par excellence.

    M. Jean-Paul Lecoq . Non !

    M. Meyer Habib . Le boycott d’Israël, le BDS – Boycott, Désinvestissment, Sanctions – prôné par certains à l’extrême gauche, c’est de l’antisémitisme !

    Plusieurs députés du groupe GDR . Non !

    M. Meyer Habib . Glorifier à l’Assemblée des terroristes qui ont assassiné des dizaines de civils israéliens parce que juifs, c’est de l’antisémitisme ! Et ceux-là même, Insoumis et communistes, qui ont quitté en bloc cet hémicycle quand j’ai dénoncé le terroriste Salah Hamouri… Quand on attise la haine depuis des années, il est bien hypocrite de manifester contre l’antisémitisme !

    M. Jean-Paul Lecoq . J’espère que le Premier ministre va vous répondre ! Vous appelez ça l’unité nationale ? Diviseur !

    M. Meyer Habib . De l’extrême gauche à l’ultra-droite en passant par la mouvance islamiste, « sioniste » est devenu le signe de ralliement de ceux qui vomissent le système, la République, les élites : Rothschild, Macron, les francs-maçons... Dans les banlieues désertées par les Juifs, un antisémitisme arabo-musulman sévit sur fond d’islamo-gauchisme et de haine d’Israël. Pour tous ceux-là, le Juif est l’homme à abattre. C’est la triste réalité : d’abord les Juifs, et après la France. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR..)

    M. Jean-Paul Lecoq . Vous tenez un discours de haine !

    M. Stéphane Peu . Les communistes étaient dans les camps avec les Juifs !

    M. Meyer Habib . Monsieur le Premier ministre, le 16 juillet 2017, le président Macron déclarait très justement que l’antisionisme était la forme réinventée de l’antisémitisme. Aujourd’hui, il hésite à le pénaliser : un pas en avant ; deux pas en arrière. En attendant douze Français ont été tués parce que juifs, sur fond d’antisionisme ! Monsieur le Premier ministre, fin des grands discours et place aux actes, ou je crains que ces Français quittent massivement la France !
    –----------
    Un député brandit une banderole. Mme Sonia Krimi l’applaudit. – Vives exclamations sur les bancs du groupe UDI-Agir et sur de nombreux bancs du groupe LR.)

    On doit l’interruption de Meyer Habib à l’ex-député LREM Sébastien Nadot qui dénonce la vente d’armes de la France à l’Arabie Saoudite en brandissant une banderole « La France tue au Yémen »
    –----------
    M. le président . Monsieur Nadot, remettez immédiatement cette banderole aux huissiers. Ce comportement non seulement interrompt inutilement la parole de notre collègue Meyer Habib mais, de surcroît, je me dois de vous faire un rappel à l’ordre qui sera inscrit au procès-verbal. (Applaudissements sur divers bancs.)

    Monsieur Habib, vous avez la parole.

    M. Meyer Habib . Je vous remercie, monsieur le président. Je voulais terminer en disant que le président Macron avait déclaré très justement que l’antisionisme était la forme réinventée de l’antisémitisme. Aujourd’hui, il hésite à pénaliser l’antisionisme et c’est pourquoi je demande au Premier ministre de passer aux actes car je crains que les Français juifs quittent massivement la France. (Applaudissements sur les bancs des groupes UDI-Agir et sur quelques bancs du groupe LaREM.)

    M. le président . La parole est à M.. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur.

    M. Laurent Nunez , secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur . Monsieur le député, nous avons eu souvent l’occasion, vous et moi, de discuter de la question du lien entre l’antisionisme et l’antisémitisme. En répondant à Mme Constance Le Grip, j’ai expliqué ce qu’est le délit d’antisémitisme. L’antisionisme, vous le savez, c’est autre chose puisqu’il s’agit d’un positionnement politique consistant à critiquer la politique d’Israël au nom de ce que certains considèrent comme une forme de liberté d’expression.

    Une fois rappelé cela, monsieur le député, j’ajoute que je ne suis pas naïf : il ne m’a pas échappé que derrière le faux-nez de l’antisionisme pouvait se cacher de l’antisémitisme. Et vous savez très bien que c’est un phénomène que le ministère suit avec beaucoup de vigilance. Les groupuscules antisionistes sont surveillés de près par les services et retiennent toute notre attention. Je vous confirme qu’il existe en ce domaine une jurisprudence, que nous appliquons au cas par cas : chaque fois qu’au regard des caractéristiques de l’auteur et du contexte dans lequel des propos antisionistes ont été tenus, leur caractère antisémite peut être retenu quand ils ne sont que le faux-nez de l’antisémitisme. Mais nous le faisons à droit constant, les textes en vigueur, consacrés par la jurisprudence, nous le permettent déjà. Je peux vous dire que plusieurs mouvements recueillent toute notre attention – vous avez cité le BDS – et que nous sommes attentifs à la commission éventuelle de délits pénaux et aussi à ce que, derrière des slogans antisionistes, ne se cachent pas de l’antisémitisme.

    Mais encore une fois, monsieur le député, nous agissons à droit constant, la jurisprudence nous le permet, et il ne semble pas au Gouvernement nécessaire à ce stade de pénaliser l’antisionisme en tant que tel. Nous le faisons chaque fois qu’eu égard au contexte et aux caractéristiques de l’auteur, nous sommes en droit de considérer qu’il y a antisémitisme. Il sera à cet égard intéressant de voir dans quel sens pencheront les tribunaux lorsque auront été interpellés, comme nous le souhaitons tous le plus vite possible, les auteurs des injures contre M. Finkielkraut. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes LaREM, MODEM et GDR.)

    #antisémitisme #antisionisme #Palestine #censure #Liberté_d'expression #BDS #criminalisation_des_militants #Meyer_Habib

  • Emmanuel Macron remanie sa garde rapprochée à l’Elysée, Cédric Pietralunga
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/12/a-l-elysee-macron-remanie-sa-garde-rapprochee_5422437_823448.html

    Après le départ de Sylvain Fort, le stratège du président Ismaël Emelien va partir. Comme un remaniement qui ne dirait pas son nom.

    Des soutiens le réclamaient depuis des mois, Emmanuel Macron s’y est résolu. Alors que le « grand débat » est présenté comme le « coup d’envoi » de l’an II du quinquennat, le chef de l’Etat a décidé de se séparer de sa garde prétorienne, cette poignée de conseillers de l’ombre, presque tous trentenaires, qui l’accompagne depuis Bercy et qui a conquis l’Elysée avec lui mais que ses détracteurs accusent d’isoler le président.

    Alors que les rumeurs se faisaient de plus en plus insistantes, le conseiller spécial Ismaël Emelien a confirmé, lundi 11 février, son prochain départ de l’Elysée. « Je vais partir », a-t-il confié au Point. Considéré comme l’un des plus proches du chef de l’Etat, qui voit en lui « le meilleur stratège politique de Paris », le trentenaire s’en va officiellement parce qu’il va publier un livre « fin mars début avril », comme l’a révélé le JDD le 10 février. Une exposition incompatible avec sa fonction de conseiller de l’ombre, un statut qui convenait idéalement à sa nature de taiseux.

    « Mon départ correspond à une nouvelle étape de mon engagement. Après Bercy, la campagne présidentielle puis l’Elysée, je veux retrouver la confrontation en première ligne », explique M. Emelien, qui a écrit ce livre, sorte de plaidoyer pour la social-démocratie, avec David Amiel, un autre jeune conseiller de M. Macron, lui aussi sur le départ. « On est bien seuls aujourd’hui à défendre le progressisme, on a besoin de relais dans la société et au-delà de nos frontières, et je pense que c’est dans cette position que je serai le plus utile », ajoute l’ancien consultant de chez Havas, assurant qu’il « continuera à aider » le président.

    Quatrième départ en quelques semaines

    Cette annonce intervient alors que le nom d’Ismaël Emelien est régulièrement cité dans l’affaire Benalla, du nom de cet ancien collaborateur élyséen impliqué dans des violences policières lors de manifestations à Paris le 1er mai 2018. Réputés proches, les deux hommes ont gardé le contact après la révélation, en juillet par Le Monde, des agissements de l’ancien garde du corps. Les enquêteurs s’interrogent notamment sur le rôle joué par M. Emelien dans la diffusion sur les réseaux sociaux d’images provenant de caméras de surveillance, donc supposées confidentielles, et tendant à justifier les actes de M. Benalla. A ce jour, le stratège du président n’aurait été entendu ni par la justice, ni par les enquêteurs.

    Selon l’Elysée, il n’y a pourtant aucun rapport entre les deux événements. « Le départ d’Ismaël est convenu de longue date avec le président. Avec ce livre (…), qui se veut à la fois un précis de méthode et de doctrine sur le progressisme, il retrouve les racines de son engagement en politique : manier les idées, les rendre accessibles et les défendre », explique-t-on au Château. « Ce départ ne correspond pas à une volonté de nettoyage de l’entourage, abonde un conseiller. Il résulte d’une logique d’usure normale au bout de vingt mois d’exercice du pouvoir et après une crise aussi violente que celle des “gilets jaunes”. »

    N’empêche, ce départ est le quatrième intervenu en quelques semaines au sein du groupe des « Mormons », comme s’étaient eux-mêmes qualifiés ces très proches du chef de l’Etat. Outre Ismaël Emelien, le conseiller politique Stéphane Séjourné a quitté la présidence le 15 janvier, afin de diriger la campagne de La République en marche (LRM) pour les européennes. De même, le directeur de la communication Sylvain Fort est parti le 25 janvier, officiellement pour « raisons familiales », tandis que Barbara Frugier, la conseillère presse internationale, a été exfiltrée dès la fin 2018. Tous accompagnaient M. Macron depuis son passage au ministère de l’économie, entre 2014 et 2016, et avaient participé à sa campagne.

    Depuis des mois, plusieurs soutiens alertaient le chef de l’Etat sur les dégâts soi-disant provoqués par cet entourage de trentenaires. « Cela dysfonctionne », s’énervait en privé François Bayrou, l’un des rares à s’entretenir toutes les semaines avec M. Macron. « Il n’est pas possible de gouverner l’Etat à quatre ou cinq à l’Elysée, a fortiori quand on n’a pas d’expérience », abondait un ancien membre de l’équipe de campagne, qui continue d’échanger avec le président. « On donne tous les jours des leçons de management mais s’il y a bien un endroit qui n’est pas géré, c’est l’Elysée », ajoutait un habitué du pouvoir. Pour certains, M. Macron doit accepter de se débarrasser enfin des oripeaux de sa campagne s’il veut se couler dans le costume de chef d’Etat.

    L’Elysée sonde nombre de communicants

    « Il ne faut pas donner de signification politique à ces changements », assure Philippe Grangeon, qui a rejoint l’Elysée comme conseiller spécial le 4 février. Ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn et de Nicole Notat à la CFDT, le sexagénaire fait figure de nouvel homme fort au sein de l’organigramme, même s’il n’est présent que trois jours par semaine à l’Elysée. « Le président était entouré de la même équipe depuis quatre ou cinq ans (…). La respiration, c’est une très bonne chose. La diversité des profils est nécessaire. C’est un gage de bon fonctionnement », plaide-t-il aujourd’hui.

    Ces départs pourraient d’ailleurs être suivis par d’autres. Antoine Peillon, actuel conseiller énergie, environnement et transports, va rejoindre Stanislas Guérini à LRM comme directeur de cabinet. Sonya Djemni-Wagner, conseillère justice, serait aussi sur le départ. Surtout, Sibeth Ndiaye, l’emblématique conseillère presse et communication, régulièrement critiquée par les médias qui la rendent pour partie responsable de leurs mauvaises relations avec le chef de l’Etat, pourrait elle aussi évoluer.

    « Le président a proposé à Sibeth de prendre la tête du pôle parlementaire du cabinet, qui était dirigé par Stéphane Séjourné, mais elle a refusé, arguant qu’elle dirigeait aujourd’hui un pôle d’une centaine de personnes », assure un membre du premier cercle du chef de l’Etat. D’autres évoquent sa possible arrivée au service d’information du gouvernement (SIG), l’organisme chargé de gérer la communication de l’exécutif. « Mais elle peut tout aussi bien rester et s’occuper de la réorganisation de la communication de l’Elysée, un chantier qui n’est pas achevé, en se déchargeant des relations quotidiennes avec la presse », assure une proche.

    Seule certitude : l’Elysée a sondé nombre de communicants pour rejoindre l’Elysée. Les noms de Pierre-Henry Brandet, ex-porte-parole du ministère de l’intérieur, de Laurent Glépin, ex-conseiller de Jacques Chirac, ou de Marie-Emmanuelle Assidon, qui a travaillé avec Bernard Cazeneuve à Beauvau puis à Matignon, ont circulé. Franck Louvrier, l’ancien communicant de Nicolas Sarkozy, a même été reçu par M. Macron à l’Elysée.

    Selon nos informations, c’est une femme qui tiendrait aujourd’hui la corde pour reprendre le rôle d’« agent traitant » des journalistes : Mayada Boulos, qui fut la conseillère presse de Marisol Touraine au ministère de la santé lors du précédent quinquennat et qui travaille aujourd’hui au pôle « influences » de l’agence Havas. « C’est une excellente professionnelle », reconnaît-on à l’Elysée, où l’on se refuse néanmoins à confirmer son arrivée, assurant que le président n’a pas pris sa décision.

    Reste le cas d’Alexis Kohler. Ancien directeur de cabinet d’Emmanuel Macron à Bercy, le secrétaire général de l’Elysée est considéré comme le « frère jumeau » du chef de l’Etat. Mais l’énarque alsacien serait épuisé par les vingt premiers mois du quinquennat et chercherait une porte de sortie. Selon nos informations, il aurait un temps envisagé de rejoindre Renault avant de finalement y renoncer, par crainte du conflit d’intérêt mais aussi face aux réticences du constructeur automobile. Contacté par Le Monde, l’Elysée assure qu’il n’en a jamais été question mais reconnaît que M. Kohler ne restera sans doute pas cinq ans au secrétariat général. « La difficulté, c’est qu’il faut lui trouver une sortie par le haut et ce n’est pas évident », décrypte un membre influent de la Macronie.

    Alexis Kohler, le bras droit de Macron critiqué dans la majorité, Sarah Belouezzane, Cédric Pietralunga et Alexandre Lemarié, 19 décembre 2018
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/19/alexis-kohler-bras-droit-du-president-critique-dans-la-majorite_5399763_8234

    Le secrétaire général de l’Elysée est de ceux qui ont milité pour ne pas céder aux « #gilets_jaunes ».

    Il y a encore quelques mois, tout le monde louait son « intelligence », sa « force de travail », sa « maîtrise » des dossiers les plus techniques. Secrétaire général de l’Elysée et très proche d’Emmanuel Macron, Alexis Kohler est désormais dans le viseur d’une partie de la majorité, qui l’accuse d’isoler le chef de l’Etat et de trop incarner cette technocratie honnie par les « gilets jaunes ».

    Alors que de nombreux parlementaires alertaient ces dernières semaines sur l’état d’exaspération du pays, le haut fonctionnaire est de ceux qui ont milité pour ne pas céder à la rue. « Il était inflexible, disait qu’on devait rester cohérents, ne pas reculer », assure un parlementaire de La République en marche (LRM). « Si le président a mis des semaines à réagir, il n’y est pas pour rien », abonde un conseiller de l’exécutif.

    D’autres s’agacent de la supposée réticence de l’ ancien directeur adjoint du cabinet de Pierre Moscovici à Bercy à s’affranchir de la contrainte des 3 % de déficit public, qui aurait empêché l’exécutif de répondre plus vite aux revendications des « gilets jaunes ». « Kohler est comme Edouard Philippe ou Ribadeau-Dumas [le directeur de cabinet du premier ministre], c’est un orthodoxe budgétaire », assure un ministre venu de la gauche. « Il a les yeux rivés sur les chiffres et ne peut donc pas évaluer les effets d’une mesure dans la vie réelle et ses conséquences politiques. C’est un problème », observe un député LRM.

    « Il est d’une loyauté totale au président »

    S’il est diplômé de l’ENA, le numéro deux de l’Elysée ne fait pourtant pas partie des « grands corps ». A sa sortie de l’école strasbourgeoise, l’Alsacien a intégré le corps des administrateurs civils du ministère des finances, alors qu’Emmanuel Macron a rejoint l’inspection des finances et Edouard Philippe le Conseil d’Etat. Mais il a fait toute sa carrière à Bercy, au Trésor ou à l’Agence des participations de l’Etat. Il fut aussi le directeur de cabinet de M. Macron au ministère de l’économie.
    Alexis Kohler, 46 ans, ferraille d’ailleurs régulièrement avec le chef de l’Etat. « Il passe la moitié de son temps à faire décider le président, ou à l’empêcher de revenir sur une décision prise », assure un familier du château, pour qui le haut fonctionnaire « se crève à cet exercice » alors qu’Emmanuel Macron serait gagné par la procrastination. « Kohler et Macron ne sont pas jumeaux, le président peut lui imposer des choses », estime un poids lourd du gouvernement.

    D’autres réfutent l’idée même d’un président sous influence. « Macron n’aime pas l’idée de premier cercle, de se mettre dans la main de quelqu’un. Il aime diversifier ses interlocuteurs, prendre la température un peu partout », assure un ministre familier des deux hommes. De fait, si le secrétaire général est informé de tous les rendez-vous pris à l’Elysée par le président, il n’a pas la maîtrise de sa messagerie Telegram, que M. Macron utilise pour se forger une opinion, au même titre que les notes techniques de ses conseillers.

    Dans les cabinets, certains voient d’ailleurs en Alexis Kohler un fusible facile pour qui n’ose pas attaquer le chef de l’Etat lui-même : « Il est d’une loyauté totale au président. Ceux qui le critiquent sont ceux qui n’osent pas critiquer Macron », tranche, sévère, un conseiller. Après avoir quitté le gouvernement en 2016, Emmanuel Macron avait lui-même théorisé son rôle de secrétaire général adjoint de l’Elysée auprès de François Hollande : « J’assume tout en n’étant politiquement responsable de rien, puisque je n’étais que conseiller. »

  • Loi anticasseurs : plusieurs députés de la majorité ne vont pas voter le texte
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/04/loi-anticasseurs-plusieurs-deputes-de-la-majorite-ne-vont-pas-voter-le-texte

    Des élus de La République en marche vont s’abstenir, voire voter contre la proposition de loi en raison de son article 2, qui devrait permettre aux préfets de prononcer des interdictions de manifester.
    Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 14h16

    La loi anticasseurs qui doit être votée mardi à l’Assemblée nationale crée une ligne de fracture chez les députés de la majorité. Plusieurs élus de La République en marche (LRM) ont ainsi fait savoir qu’ils allaient s’abstenir, et voire qu’ils réfléchissaient à voter contre cette proposition de loi. En cause : l’article 2 du texte, qui prévoit la possibilité pour les préfets de prendre une interdiction administrative de manifester à l’encontre de toute personne qui « constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ».

    Le député Matthieu Orphelin écrit dans un communiqué, lundi 4 février, que « la nouvelle interdiction administrative de manifester [lui] pose problème sur la liberté fondamentale de manifester, au cas où elle viendrait à être mal utilisée par un futur régime mal intentionné, par exemple d’extrême droite ».

    Malgré d’autres mesures du texte, que l’élu du Maine-et-Loire juge « efficaces » (nouveau délit de dissimulation volontaire du visage, possibilité de fouilles), il s’abstiendra mardi, en « espérant » de nouvelles évolutions sur ces interdictions préalables de manifester.

    Aurélien Taché, député du Val-d’Oise, a lui déclaré, dans Le Journal du dimanche, qu’il s’abstiendrait « en l’état ». « On ne peut pas mettre la restriction de liberté comme un principe », faute de quoi «  on met le doigt dans quelque chose qui pourrait conduire à des dérives », a-t-il insisté, lundi, sur LCP.

    D’autres députés LRM vont s’abstenir, comme Paula Forteza (Français de l’étranger). Martine Wonner (Bas-Rhin) ne votera pas non plus la proposition de loi LR : elle s’abstiendra, voire votera contre, a-t-elle indiqué à l’Agence France-Presse.

    Sonia Krimi (Manche) prévoit de voter contre ce texte, qui « n’aide pas à la cohésion sociale », et essaie de « convaincre » des collègues, a-t-elle déclaré à l’AFP. Elle juge l’article sur les interdictions administratives de manifester « liberticide », « contraire à la Déclaration des droits de l’homme » et « inutile ».

    • La loi anticasseurs fracture la majorité
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/06/la-loi-anticasseurs-fracture-la-majorite_5419963_823448.html

      Le doigt de l’un pointe sévèrement le visage de l’autre. « On ne débat pas devant les caméras », admoneste Gilles Le Gendre, président du groupe La République en marche (LRM), mardi 5 février dans la salle des Quatre-Colonnes de l’Assemblée nationale. A ses côtés, Sonia Krimi, députée de sa majorité, a tenté d’engager le dialogue. En vain.

      L’heure n’est pas à mettre en scène des désaccords qui viennent de s’exprimer dans l’Hémicycle. Aux journalistes, le patron de la majorité annonce le coup de semonce qui vient de se produire. Cinquante députés de la majorité, dont Mme Krimi, se sont abstenus lors du vote en première lecture de la proposition de loi anticasseurs. Un désaveu pour le gouvernement. Jamais une telle défiance ne s’était exprimée dans la majorité depuis le début du quinquennat. « Il n’y a eu aucun vote contre », tente de relativiser M. Le Gendre.

      Au Palais-Bourbon, les députés LRM se divisent donc en deux camps, mardi soir. Ceux qui d’un côté se sont abstenus, craignant que le texte ne porte atteinte à la liberté de manifester. Et ceux qui, de l’autre, fustigent des collègues qui auraient « mal lu le texte » tel qu’il a été réécrit par les députés. La version initiale, plus dure, avait été rédigée et votée par les sénateurs de droite. Le gouvernement s’est appuyé sur ce texte pour faire rapidement adopter des mesures destinées à répondre aux violences perpétrées en marge des manifestations des « #gilets_jaunes » depuis le mois de novembre. Le dialogue a parfois été âpre avec le gouvernement pour corriger la copie des sénateurs. Alors, à la sortie, le verdict est « un peu dur » pour Jean-François Eliaou, responsable de ce texte pour la majorité. « Je n’ai pas encore disséqué le schpountz mais ça prête à réflexion », concède-t-il.
      […]
      Avec ces voix manquantes, La République en marche n’a plus la majorité absolue à l’Assemblée, ce qui a toujours été sa force. Même le poids du MoDem, dont quatre membres se sont abstenus et un a voté contre mardi, n’a pas suffi à renverser la vapeur. Ce sont les voix de droite qui ont permis l’adoption, large, du texte, par 387 voix pour et 92 contre.

    • |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|
      |         | pour | abst. | contre | non.vot | total | dép. |
      |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|
      | LREM    |  241 |    50 |        |       2 |   293 |  307 |
      | LR      |   97 |     4 |      2 |         |   103 |  104 |
      | Modem   |   37 |     4 |      1 |         |    42 |   46 |
      | Soc.    |      |       |     29 |         |    29 |   29 |
      | UDI     |   12 |    13 |      3 |         |    28 |   29 |
      | FI      |      |       |     17 |         |    17 |   17 |
      | GDR     |      |       |     16 |         |    16 |   16 |
      | L&T     |      |     2 |     13 |         |    15 |   16 |
      | non ins |      |     1 |     11 |         |    12 |   13 |
      |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|
      | Total   |  387 |    74 |     92 |         |   553 |  577 |
      |---------|-----:|------:|-------:|--------:|------:|-----:|

      détail du vote : http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/15/(num)/1662

    • Mon dieu ! 50 abstentions ! C’est la preuve qu’on est encore en démocratie, que les députés LREM ne sont pas des godillots, et qu’ils auraient même une âme !

      C’est la meilleure preuve que la France ne mérite pas, contrairement à ce que je sous-entendais, des sous-entendus entendus comme ceux que l’on se permet quand on écrit au sujet de la Chine :
      https://seenthis.net/messages/757542#message757593

      Le parlement chinois, soumis au Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir, devrait sauf surprise voter la loi

  • We may be overestimating the carbon cleanup power of trees | #Anthropocene
    http://www.anthropocenemagazine.org/2019/01/weve-been-overestimating-how-much-trees-can-do-to-save-us-from

    Both papers also suggest that plants’ capacity to sop up excess carbon dioxide from the #atmosphere is finite. After all, trees evolved for thousands of generations in an atmosphere containing less than 290 parts per million of carbon dioxide; current atmospheric carbon dioxide is at 405 parts per million. “There is a point at which the photosynthesis apparatus saturates,” says Boucher, comparing the situation to a person fed 6 meals a day rather than the usual 3. “The photosynthetic system just can’t take it anymore.”

    Green J.K. et al. “Large influence of soil moisture on long-term terrestrial carbon uptake.” Nature 2019.

    Giguere-Croteau C. et al. “North America’s oldest boreal trees are more efficient water users due to increased [CO2], but do not grow faster.” Proceedings of the National Academy of Sciences 2019.

    #co2 #carbone #plantes #arbres #sols #photosynthèse #climat #capitalocène

  • Violence, harcèlement, sexe : comment protéger ses enfants sur internet
    https://www.ladn.eu/media-mutants/violence-harcelement-sexe-comment-proteger-enfants-internet

    Selon l’étude Junior Connect’ 2018 menée par Ipsos, 84 % des 13-19 ans et 24 % des 7-12 possèdent un téléphone portable, et l’utilisent au moins deux heures par jour. Trois réseaux caracolent en tête : Snapchat, YouTube et Instagram. En marge, Tik Tok, Triller, Askip, Yubo et même Messenger Kids de Facebook...

    En 2018, une enquête menée par le Post a mis le doigt sur de très graves failles de sécurité dans l’application de playback Tik Tok. L’application dépasse largement Facebook avec 600 millions d’utilisateurs dans le monde (dont 2,5 en France). Elle est destinée aux ados de plus de 16 ans qui s’y filment en train de réaliser des chorégraphies, des danses de mains (ou de pieds) ou de changer de look dix fois dans la même vidéo.

    Les fonctionnalités ont été étudiées pour plaire aux millennials : les likes comme sur Insta et Facebook, les messages comme sur Messenger et les filtres pour améliorer son image comme sur Snapchat. D’où son succès.

    « Précocité mondialisée »

    Outre les accusations de pédopornographie, les reproches faits à Tik Tok concernent l’incitation pour les - très - jeunes filles, des mini-miss en quête de likes, de se mettre en scène dans des attitudes suggestives jusqu’à, parfois, simuler des actes sexuels. Une tendance synthétisée par l’expression de « précocité mondialisée » lancée par Sonia Devillers dans L’Édito M sur France Inter le 6 novembre 2018.

    Dans sa chronique, la journaliste raconte ce qu’elle a vu sur l’appli : « Glaçant. Plongée dans l’esthétique corporelle d’une jeunesse totalement clonée : toutes, les cheveux longs ; toutes, la poitrine très rehaussée ; toutes, le t-shirt coupé sous les seins ; toutes, le ventre ultra-plat, nombril dénudé ; toutes, les fesses rebondies ; toutes, quasi le même visage à la fois lisse et mutin. Elle concluait : c’est complètement flippant. »

    #Tik_Tok #Culture_numérique #Adolescents

  • Je voulais en savoir un peu plus sur Junior Wells qui fait la couverture du dernier Soul Bag


    http://www.soulbag.fr/issue/issue

    Cerise sur le gâteau la « cigar box » est disponible sur #bandcamp avec pas moins de 66 morceaux, la grande classe quoi !

    Vingt ans après sa mort, la musique de #Junior_Wells est un peu oubliée, d’autant qu’une partie de sa discographie – les années Blues Rock, en particulier – n’est que difficilement accessible sur #disque et est absente des services de musique en ligne. Raison de plus pour saluer l’initiative de Cleopatra Records qui proposera à la fin du mois d’août un luxueux coffret de 6 CD partagés entre une sélection de faces studios de ses débuts aux années 1970, avec des classiques comme Messin’ with the kid ou Little by little, et trois disques d’enregistrements en public inédits, datant des années 1980 et 1990, qui viennent compléter les albums posthumes publiés par Delmark. Le tout est emballé dans un coffret en bois façon “cigar box” et accompagné d’un livret illustré de 48 pages… et d’un indispensable mini-harmonica ! Peut-être bien le cadeau de Noël idéal des fans de #blues.

    http://www.soulbag.fr/news/index/type/news/id/4243
    https://juniorwells.bandcamp.com/track/mystery-train


    https://juniorwells.bandcamp.com/track/just-to-be-with-you

    https://cleopatrablues.bandcamp.com


    https://www.discogs.com/fr/artist/328158-Junior-Wells

  • The Mall of Shame
    https://hackernoon.com/the-mall-of-shame-5c9de67df34?source=rss----3a8144eabfe3---4

    The Mall at Rockingham Park in Salem, NH is home to a million square feet of #retail and contains 144 stores, restaurants, and kiosks. It’s by no means the nicest mall in the country, but as recently as 2015, it was the top-grossing property by square foot in the Simon Properties Group portfolio thanks to its role as a sales tax sanctuary on the border with Massachusetts. Middle-class staples like Williams & Sonoma, Coach, Lush, and an Apple store (along with the obligatory food court Sbarro) help account for $1.8B in annual sales.But there’s an odd trend at work in this otherwise healthy-seeming cathedral of capitalism. Exquisitely fabricated sales fixtures are being replaced by slat board walls. Store logos that were once agonized over by creatives at Landor and Pentagram are being (...)

    #entrepreneurship #startup #venture-capital #business