person:sophie spatz

  • Darmanin, la sidération | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/carolinedehaas/blog/010218/darmanin-la-sideration

    Depuis que Le Monde a rendu publique l’affaire, je suis sidérée.

    Je suis sidérée par la façon dont Sophie Spatz, la plaignante, est présentée. Son ancien métier de call-girl est rappelé systématiquement. Sophie aurait été dentelière ou enseignante, personne n’en saurait rien. Comme si son ancien métier pouvait justifier une violence sexuelle ou qu’il constituait une information sur la crédibilité de ses accusations. Son passé judiciaire rappelé en boucle. Logique. Si t’as été condamnée par la justice dans le passé, t’es immunisée contre le viol (au secours).

    Je suis sidérée par la méconnaissance généralisée sur les violences sexuelles. Le fait que l’affaire ressorte des années après serait le signe qu’elle serait fausse. Dans ce cas, la quasi-totalité des affaires de violences sexuelles portant sur des personnalités publiques sont fausses. Car elles sont toutes ressorties des années après. Pourquoi ? Demandez aux femmes victimes de Weinstein, Baupin, Franco ou Cosby pourquoi. Parce que la peur, l’isolement et la honte, ressentis par quasiment toutes les victimes de violences, sont exacerbés par le fait que la personne visée est connue.

    Je suis sidérée par la réaction du Premier ministre qui, sans attendre que la justice soit rendue, a décidé qui avait raison ou tort dans cette affaire. « Il a toute ma confiance » a-t-il dit de l’accusé. Sans même ajouter « si les faits sont avérés, c’est grave ». Sans un mot pour la plaignante. Le Premier ministre a donc déjà tranché. Il ne présume pas Gérald Darmanin innocent. Il affirme qu’il l’est. Avant la justice.

    Je suis sidérée par la réaction du gouvernement et des député.e.s en Marche qui se mobilisent pour défendre (et applaudir !) le ministre accusé de viol. Faisant mine que tout est normal alors que tous le savent parfaitement : un ministre accusé de viol, cela fragilise l’action du gouvernement, en particulier sur la lutte contre les violences. Cela s’appelle la politique. Et faire mine que tout va bien, qu’il n’y a aucun problème, c’est prendre les gens pour des imbéciles.

    Je suis sidérée que la ministre de la Justice, Nicole Belloubet ait commenté une enquête préliminaire pour viol alors même qu’elle vise un membre de son gouvernement. Elle est la supérieure hiérarchique du parquet, chargé d’appliquer la loi. Comment la patronne du parquet peut s’exprimer sur une enquête préliminaire sans que personne ne réagisse ? On peut ajouter à cela que la ministre de la justice demande au parquet (selon ses propres dires) des remontées sur les affaires sensibles alors qu’elle siège toutes les semaines à côté du présumé innocent qui lui, n’est pas censé avoir accès à ces informations. Tout est clean.

    Je suis enfin sidérée par la façon dont certains médias et éditorialistes qualifient mon intervention. J’ai accompagné une femme victime venue demander de l’aide. Je l’ai fait des dizaines et dizaines de fois ces derniers mois. J’aurais dû dire « merde » à Sophie parce qu’elle accusait un responsable politique ? La traiter différemment sous prétexte que cela pourrait m’apporter des ennuis ? C’est justement une des choses que je hais viscéralement dans la politique telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui. Le fait de ne plus agir en fonction de ses convictions mais en fonction de ses intérêts.

    Je dois reconnaître que depuis quelques jours, je me dis parfois « Mais pourquoi je n’ai pas fermé ma gu…. ? ». En réalité, je sais pourquoi. Parce que je ne peux plus. Je ne sais plus faire ça. Je ne sais plus me taire ou tourner le dos lorsqu’on me parle de violences. Parce que je pense qu’en détournant le regard, vous, moi, nous sommes en réalité une partie du problème.

  • Le théologien Tariq Ramadan mis en examen et incarcéré pour viols - Libération

    Tariq Ramadan a été mis en examen et incarcéré vendredi à Paris, à l’issue de deux jours de garde à vue et de sa présentation à un juge. Celui-ci a donc suivi la réquisition du parquet de Paris qui avait ouvert vendredi une information judiciaire pour viol en 2012 et pour viol sur personne vulnérable en 2009 à l’encontre du théologien musulman de 55 ans.

    Une de ses deux accusatrices - pour des faits qui auraient eu lieu à Lyon en 2009 - a été longuement confrontée, jeudi après-midi, au théologien. Selon l’AFP, Ramadan camperait sur ses positions : depuis trois mois, il nie les accusations. Toutefois, la plaignante l’aurait mis en difficulté en mentionnant une petite cicatrice que ce dernier aurait à l’aine. Cette affaire, très complexe, a éclaté début octobre par les révélations d’Henda Ayari, une ex-salafiste accusant Ramadan de l’avoir violée dans un hôtel à Paris, en 2012. Dans la foulée, plusieurs témoignages de femmes, notamment en Suisse, ont mis en cause la double vie du théologien, accumulant les conquêtes, en contradiction avec la stricte morale islamique.

    Les derniers développements de l’affaire ont provoqué la consternation parmi les responsables de Musulmans de France (ex-UOIF, la branche française des Frères musulmans). L’organisation a beaucoup contribué à la notoriété de Tariq Ramadan en France. Murée dans un silence total depuis le dépôt des deux plaintes, elle devrait se réunir ce samedi pour discuter du dossier. « Tout cela est difficile à croire », avouait vendredi à Libération, sous le choc, l’un de ses dirigeants.

    A partir du milieu des années 90, Ramadan, petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Hassen el-Banna, est devenu une référence de l’islam de France. Très présent sur le terrain pendant une dizaine d’années, il a contribué, à travers de très nombreuses conférences, à la réislamisation des deuxième et troisième générations des immigrés venus d’Afrique. Des polémiques avaient émergé à son sujet au début des années 2000, ses adversaires lui reprochant de tenir un double discours et de favoriser l’émergence d’un islam politique.
    Bernadette Sauvaget

    Ok, donc Ramadan a été incarcéré et la justice semble ici rapide, efficace et à l’écoute des victimes, ce qui n’est absolument pas la norme dans ce domaine et j’ai pu le constater de très nombreuses fois. Le traitement particulier réservé à Tariq Ramadan en raison de tout ce qu’il représente a de quoi mettre mal à l’aise. Il faudrait demander à Gérald Darmanin son avis sur la question.
    #viol #Ramadan #agression #violence #femmes

    • https://m.investing.com/news/world-news/macron-minister-refuses-to-quit-over-rape-charge-he-denies-1170420?ampM

      French President Emmanuel Macron’s budget minister, targeted by a rape accusation he denies, will not resign, his lawyer said on Tuesday.

      The case concerning 35-year-old minister Gerald Darmanin and an encounter dating back to 2009 could test Macron’s ability to reconcile the principle of innocence unless proven guilty with his pledges of exemplary government.

      Following the sex scandal surrounding U.S. movie mogul Harvey Weinstein, it also comes at a time of heightened demand for action against predatory sexual behavior or abuse of power for sexual favors.

      Lawyer Pierre-Olivier Sur spoke in defense of Darmanin after confirmation on Saturday that the rape accusation had triggered the opening of a preliminary judicial inquiry, a step in France where investigators assess whether a complaint merits pursuit.

      “There’s absolutely no question of that happening,” Sur said when asked in an RTL radio interview if the minister would stand down.

      Darmanin, a high-flyer who joined France’s main right-wing party, Les Republicains, in his teens, changed camps last year to join Macron’s government.

    • En Grande Bretagne 1 député veut démissionner à cause d’un retard de 5 mn au Parlement, qui ne lui a pas permis de répondre à une question le concernant et en France un ministre qui fait l’objet d’une enquête préliminaire pour viol n’envisage pas de renoncer à sa fonction. Deux cultures politiques aux antipodes et la honte pour les représentant·e·s politiques français qui soutiennent Darmanin.
      Sophie Spatz qui a porté plainte pour viol va, elle, en avoir besoin de soutien pour faire face à la pression qui doit s’abattre sur elle.

  • Trois questions sur les accusations de viol qui pèsent sur le ministre Gérald Darmanin francetvinfo - 27 Janvier 2018

    Une femme accuse le ministre de l’Action et des Comptes publics de l’avoir violée en 2009. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/justice-proces/trois-questions-sur-les-accusations-de-viol-qui-pesent-sur-le-ministre-

    Le parquet de Paris a rouvert une enquête sur des accusations de viol visant Gérald Darmanin, a appris franceinfo de sources concordantes, samedi 27 janvier. Selon une enquête du Monde, le ministre de l’Action et des Comptes publics est accusé par une femme, Sophie Spatz, de l’avoir violée en 2009, alors qu’il était à l’époque chargé de mission à l’UMP. L’affaire avait été portée une première fois devant la justice en juin 2017, peu après son entrée au gouvernement, avant d’être classée sans suite un mois plus tard. Une nouvelle plainte de Sophie Spatz, 46 ans, a mené à la réouverture automatique de l’enquête, lundi 22 janvier. Franceinfo répond à trois questions sur cette affaire.

    Quelles sont les accusations qui pèsent contre Gérald Darmanin ?
    Sophie Spatz, ancienne call-girl née Olga Patterson, est condamnée en 2004 à 10 mois de prison avec sursis et 15 000 euros de dommages et intérêts pour chantage, appels malveillants et menace de crime. Quatre ans plus tôt, elle a harcelé son compagnon, selon elle pour récupérer de l’argent qu’il lui aurait volé, rapporte Le Monde. La jeune femme est obnubilée par cette condamnation. Elle contacte le ministère de la Justice et divers responsables politiques dans le but de faire rouvrir le dossier.

    En mars 2009, Sophie Spatz, alors mariée à un ingénieur dans la finance, est sympathisante de l’UMP. Elle contacte le parti pour évoquer son affaire, et obtient un rendez-vous avec le chargé de mission au sein du service des affaires juridiques, un certain Gérald Darmanin, alors inconnu du grand public. « Le gars lui a dit tout ce qu’elle avait envie d’entendre : ’Oui, vous êtes innocente. Il y a un problème au ministère de la Justice. On va pouvoir faire quelque chose’ », relate son mari, Pierre Spatz, au Monde. Gérald Darmanin promet même d’envoyer une lettre au ministère de la Justice pour appuyer la demande de révision du dossier de Sophie Spatz.

    Puis Gérald Darmanin l’invite à dîner. Elle assure au Monde qu’elle a proposé de le rencontrer plutôt pour un café ou un déjeuner, avant d’accepter sa proposition pour obtenir la fameuse missive. Selon son récit, Sophie Spatz retrouve Gérald Darmanin le 17 mars 2009 au restaurant Chez Françoise, la cantine des politiques située juste à côté de l’Assemblée nationale. La date est confirmée par un relevé de comptes qu’elle a demandé à sa banque. « [Gérald Darmanin]  me dit qu’il va faire le maximum. Je suis aux anges. A un moment, il s’approche de moi, il met sa main sur la mienne : ’Il va falloir m’aider vous aussi’, affirme-t-elle au Monde. Je ne suis pas une gamine, j’ai compris tout de suite. » 

    Le jeune membre de l’UMP lui demande de l’accompagner dans un club libertin, Les Chandelles, « car il ne peut pas y entrer seul ». Se sentant prise  "en otage" , Sophie Spatz le suit. Rien ne se produit au club, mais la jeune femme l’accompagne ensuite dans un hôtel situé à proximité. Selon sa plainte, elle ne se souvient pas de la décoration du lieu, mais envoie Gérald Darmanin acheter du gel douche et du dentifrice, avant de s’enfermer un long moment dans la salle de bain, pour  "repousser le moment fatidique au maximum". « Hélas, constatant que l’acte était toujours ’au programme’, (…) malgré tous ces détours, elle avait dû finir par s’y plier », affirme son avocate dans le document. Sophie Spatz rentre chez elle au matin. Son mari la retrouve  "assise par terre, dos au miroir, prostrée".

    La jeune femme et Gérald Darmanin échangent encore des SMS, entre 2009 et 2012. Dans l’un des messages, Sophie Spatz écrit :  "Quand on sait l’effort qu’il m’a fallu pour baiser avec toi ! Pour t’occuper de mon dossier."  L’homme, dont le numéro correspond selon Le Monde à celui du ministre, répond :  "Tu as raison je suis sans doute un sale con. Comment me faire pardonner ?"  Dans une lettre datée du 3 novembre 2009, Gérald Darmanin demande à la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, de  "faire étudier sérieusement le dossier" de Sophie Spatz. Il lui fait parvenir une copie du courier par mail, quelques semaines plus tard. Cela ne suffit pas à apaiser la jeune femme, qui dénonce les "pratiques" de l’élu dans une lettre à Jean-François Copé, fin novembre. Le groupe UMP  "l’invite à intenter une action en justice", et l’affaire s’arrête là.

    Qu’est-il ressorti de la première enquête, ouverte en 2017 ?
    En apprenant la nomination de Gérald Darmanin au gouvernement, en mai 2017, Sophie Spatz devient  « hystérique », selon ses termes rapportés par Le Monde. Elle décide de tout tenter pour  "obtenir la démission" du ministre, allant jusqu’à se rendre à l’Elysée dans l’espoir de  "se faire embarquer pour tout raconter". Pierre Spatz envoie alors une lettre au garde des Sceaux, François Bayrou, accusant Gérald Darmanin d’avoir abusé de sa femme.

    Le ministre de la Justice transmet le courrier au procureur et une plainte est déposée en juin. Comme pour toute suspicion d’agression sexuelle ou de viol, le parquet ouvre automatiquement une enquête préliminaire, confiée à la police judiciaire. Sophie Spatz refuse toutefois de se présenter au commissariat pour être entendue, malgré des convocations répétées. « Elle ne voulait pas y aller toute seule et elle subissait une intimidation de la part de son entourage »,  indique à franceinfo son avocate actuelle, Elodie Tuaillon-Hibon. L’affaire est donc classée pour "absence totale d’infraction", en juillet 2017.

    Pourquoi le parquet rouvre-t-il l’enquête ?
    Sophie Spatz change d’avocat en 2017. Sur les conseils de la militante féministe Caroline De Haas, elle prend contact avec une avocate spécialiste du harcèlement et des agressions sexuelles, Me Elodie Tuaillon-Hibon.  "J’ai examiné précautionneusement le dossier avant de l’inciter à redéposer plainte [mi-janvier 2018] et à recueillir de nouveaux éléments", relate l’avocate à franceinfo. Cela mène à la réouverture automatique de l’enquête préliminaire. Sophie Spatz se rend cette fois au commissariat, accompagnée de son conseil.  « Ce n’est pas un moment simple, il y a de la honte et de la culpabilité », explique Elodie Tuaillon-Hibon à franceinfo. La plaignante est entendue seule par les enquêteurs, durant plus de huit heures, jeudi 25 janvier, indique Le Monde.

    Elodie Tuaillon-Hibon a ajouté à la plainte des copies d’échanges de SMS entre sa cliente et Gérald Darmanin. L’avocate s’appuie sur la notion de consentement, et estime que les faits sont susceptibles d’être qualifiés de viol « par surprise ». Dans les colonnes du Monde, elle affirme que Sophie Spatz « aurait manifesté clairement et sans ambiguïté, même si c’était de manière courtoise et avec tact, qu’elle ne souhaitait pas se plier aux sollicitations sexuelles de monsieur ».

    Les avocats de Gérald Darmanin déclarent au quotidien que  "cette dénonciation s’inscrit dans une chronologie qui démontre une grossière intention de nuire". "Comme il l’a lui-même indiqué publiquement sur l’antenne de franceinfo, [le ministre] a déposé plainte il y a huit mois en dénonciation calomnieuse", assurent Mathias Chichportich et Pierre-Olivier Sur. Les investigations de la police judiciaire devront déterminer s’il y a bien eu une relation sexuelle et si elle était consentie ou non. Au terme de l’enquête, le parquet décidera d’entamer des poursuites ou de classer l’affaire, si l’infraction n’est pas établie ou si les faits sont prescrits.

    #Gérald-Darmanin accusation de #viol