person:stéphane foucart

  • « Fichier Monsanto » : « Le Monde » porte plainte (Le Monde)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16005-fichier-monsanto-le-monde-porte-plainte-lemonde

    Une plainte contre X a été déposée, le 26 avril, auprès du parquet de Paris, après la découverte de documents consignant des données de personnalités et leur opinion sur le glyphosate.

    Fichier Monsanto - glyphosate Document Le Monde

    Le Monde et Stéphane Foucart, journaliste au service Planète, ont porté plainte, le 26 avril, auprès du parquet de Paris après la découverte de ce « fichier Monsanto ». Parmi les deux cents personnalités politiques, scientifiques ou syndicales qui figurent dans ce fichier constitué par Fleishman-Hillard, près de la moitié sont des journalistes. Engagé par Monsanto, le grand cabinet de lobbying et de relations publiques a travaillé main dans la main avec le groupe Publicis, lui aussi mis en cause dans la constitution ou l’utilisation du fichier.

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    • Peu de remarques sur la collaboration au travail de fichage par publicis,
      Ainsi que sur son travail de corruption par l’intermédiaire des contrat publicitaire, d’ailleurs ?

      Etrange.
      Est ce parce que Madame Elisabeth Badinter en est le principal actionnaire ?
      Cette dame est très connue pour ses combats progressistes en apparence , et moins pour empocher les dividendes de l’empoisonnement au glyphosate.

  • « Fichier Monsanto » : « Le Monde » porte plainte
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/05/09/fichier-monsanto-le-monde-porte-plainte_5460196_3244.html

    Le Monde et Stéphane Foucart, journaliste au service Planète, ont porté plainte, le 26 avril, auprès du parquet de Paris après la découverte de ce « fichier Monsanto ». Parmi les deux cents personnalités politiques, scientifiques ou syndicales qui figurent dans ce #fichier constitué par Fleishman-Hillard, près de la moitié sont des #journalistes. Engagé par #Monsanto, le grand cabinet de lobbying et de relations publiques a travaillé main dans la main avec le groupe Publicis, lui aussi mis en cause dans la constitution ou l’utilisation du fichier.

  • #Levothyrox : une étude donne raison aux patients
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/04/04/levothyrox-une-etude-donne-raison-aux-patients_5445668_1650684.html

    Selon ces travaux franco-britanniques, les deux versions du traitement commercialisé par Merck auprès des malades de la thyroïde ne sont pas substituables pour chaque individu.

    Ni hystérie collective, ni complotisme des patients, ni « #effet_nocebo » géant. Deux ans après les premiers signalements d’effets indésirables attribués à la nouvelle formule du Levothyrox, des travaux franco-britanniques, publiés jeudi 4 avril dans la revue Clinical Pharmacokinetics, objectivent pour la première fois les plaintes déclarées par plusieurs dizaines de milliers de malades de la thyroïde. Ils indiquent que les deux formulations du médicament commercialisé par Merck ne sont pas substituables pour chaque individu : près de 60 % des patients pourraient ne pas réagir de la même manière aux deux versions du médicament. Ces travaux sont susceptibles de remettre en cause le plan de développement prévu par la firme pour sa nouvelle version du Levothyrox, qui doit être déployée dans 21 pays européens au cours des prochains mois.

    Ces résultats seront difficilement réfutables par le laboratoire et les autorités de santé, puisqu’ils sont fondés sur une réanalyse des données fournies par le laboratoire lui-même à l’Agence nationale de sécurité du médicament (#ANSM). Au passage, la crédibilité de l’agence en sort écornée : en creux, les travaux conduits par le biostatisticien Didier Concordet (université de Toulouse, INRA, Ecole nationale vétérinaire de Toulouse) et ses coauteurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’Université de Londres, montrent que l’ANSM n’a pas procédé à une analyse indépendante des données fournies par Merck à l’appui du changement de formule : elle s’est entièrement reposée sur l’interprétation qu’en a faite la firme. Sollicitée, l’agence n’était pas en mesure de réagir jeudi matin.

    Le reste derrière #paywall, mais l’essentiel est dit…

    • « L’affaire du Levothyrox illustre une confusion entre “consensus scientifique” et “consensus réglementaire” »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/13/l-affaire-du-levothyrox-illustre-une-confusion-entre-consensus-scientifique-


      Des dizaines de milliers de patients ont déclaré ressentir des effets secondaires liés à la nouvelle formule du Levothyrox.
      JACQUES DEMARTHON / AFP

      Levothyrox, implants, néonicotinoïdes… Dans sa chronique, Stéphane Foucart revient sur ces controverses.

      Chronique. C’est une publication que nul n’attendait tant l’affaire semblait entendue. Jeudi 4 avril, dans la revue Clinical Pharmacokinetics, une équipe de chercheurs franco-britannique offrait, pour la première fois, une explication pharmacologique aux troubles déclarés par de nombreux malades de la thyroïde, après leur passage à la nouvelle formule du Levothyrox.

      Les chercheurs ont conduit une réanalyse statistique des données fournies par le laboratoire Merck à l’appui du changement de formule – ce que nul n’avait fait – et conclu que les deux formules du médicament ne sont pas substituables pour chaque individu.

      Non que le laboratoire ait triché : Merck avait respecté la réglementation, mais celle-ci n’exige de tester que la bioéquivalence moyenne (à l’échelle d’une population) des deux versions du traitement, sans garantir leur caractère interchangeable pour chacun.

      Depuis deux ans, une part du corps médical, les sociétés savantes impliquées et les autorités font pourtant valoir qu’aucun effet indésirable ne peut être attribué à la nouvelle formule, puisqu’un consensus scientifique certifie son équivalence à l’ancienne.

      Merck met en avant les avis convergents de vingt-trois agences nationales de sécurité du médicament ; en 2018, la revue de l’Association française pour l’information scientifique regrettait même, en « une » et à propos du Levothyrox, que « la science [soit] inaudible ». Renvoyant ainsi les dizaines de milliers de patients ayant déclaré des effets indésirables à leur irrationnelle anxiété et à leur obscurantisme.

      En fait, il ne s’agissait pas de science, mais de conformité à la réglementation. L’affaire illustre une confusion souvent entretenue entre « #consensus_scientifique » et « #consensus_réglementaire ».

      #paywall

    • ce qui pose la question de la pertinence de la réglementation…

      Notamment, l’utilisation exclusive de la moyenne pour les effets indésirables qui sont typiquement liés à des individus «  extrêmes  ». Il est assez étonnant que la dispersion ne soit pas prise en compte. Est-ce spécifique à l’étude de la #bioéquivalence ou est-ce plus général ?

  • « Malgré les menaces environnementales, le principe de précaution est remis en cause »

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/05/26/malgre-les-menaces-environnementales-le-principe-de-precaution-est-remis-en-

    Dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde », analyse l’impact de la décision de la justice européenne contre le moratoire imposé par la Commission à l’insecticide fipronil.

    Le paradoxe est remarquable : c’est au moment où les deux grandes menaces environnementales – l’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique – se font de plus en plus tangibles et inquiétantes, que le principe de précaution est remis en cause. En dépit de nombreuses campagnes visant à sa suppression, il demeure bien sûr inscrit, sous des formes différentes, dans les droits français et européen. Mais un arrêt récent et inattendu du tribunal de l’Union européenne en limite fortement la portée.

    Rappelons d’abord que le principe de précaution n’est pas, comme ses détracteurs aiment à le caricaturer, un principe d’inaction, de peur, de paralysie, etc. C’est, plutôt, un principe de bon père de famille, qui entend limiter les risques majeurs par l’acquisition de connaissances. Le voici, tel qu’il est libellé dans la Charte de l’environnement, annexée en 2005 à la Constitution française : « Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent (…) à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. » Figurez-vous la proposition inverse et vous serez convaincu qu’il est difficile d’imaginer principe plus consensuel.

    Or voilà que le tribunal de l’Union européenne le réinterprète. Dans un arrêt du 17 mai, la juridiction communautaire a donné raison à BASF, qui attaquait la Commission pour avoir imposé, en 2013, un moratoire à l’un de ses produits, le fipronil – un insecticide mis en cause dans le déclin des abeilles. Dans son arrêt, le tribunal justifie sa décision par le fait que l’exécutif européen n’a pas conduit d’analyse d’impact préalable aux mesures prises à l’encontre du produit.

    Gérer l’incertitude

    Une « analyse d’impact » ? Il s’agit essentiellement d’une analyse coût-bénéfices, dans laquelle on cherche à évaluer les effets économiques d’une mesure. Le tribunal fonde sa décision sur le point 6.3.4 d’un texte réglementaire de février 2000 (dit « Communication de la Commission sur le recours au principe de précaution »). Celui-ci indique que le recours au principe de précaution « devrait inclure une analyse économique coût-bénéfices », mais que « le décideur peut aussi être guidé par des considérations non économiques, telles que la protection de la santé ». Le tribunal a finalement donné la primauté au devoir d’estimation des pertes économiques.

    Bien qu’ils s’en défendent dans leur texte, les juges européens mettent, de fait, en balance des intérêts économiques avec la santé publique ou l’environnement. Leur argument majeur (lisible au point 170 de l’arrêt) est en substance que, les effets négatifs attribués au fipronil étant incertains, la moindre des choses est que la Commission se donne les moyens d’évaluer les pertes économiques de son retrait pour se faire une idée plus juste de la réelle nécessité des restrictions envisagées. Pour respecter un autre principe, celui de proportionnalité, il convient donc – c’est le sens de l’arrêt – de mettre en balance des effets économiques avec des dégâts environnementaux pourtant potentiellement graves et irréversibles.

    Il semble y avoir là une forme de malentendu. D’abord, le principe de précaution n’étant mobilisé qu’en situation d’incertitude, il conviendrait de toujours devoir faire une analyse d’impacts économiques avant d’y recourir. Ensuite, les effets sanitaires ou environnementaux chroniques produits par des substances dispersées sur de vastes territoires et présentes à bas bruit dans la chaîne alimentaire sont, par nature, formellement incertains (même s’ils peuvent être plus que plausibles). Dans l’environnement, en particulier, tous les paramètres ne pouvant être contrôlés comme au laboratoire, tout désagrément surgissant après le déploiement d’une nouvelle molécule peut commodément être attribué à quantité de causes alternatives. L’obtention d’une preuve scientifique formelle est illusoire. Autoriser la mise sur le marché d’un pesticide, c’est donc devoir, ensuite, gérer de l’incertitude.

    Du coup, l’arrêt du tribunal de l’Union rend, de facto, le recours au principe de précaution pour retirer du marché des molécules déjà en circulation, sinon impossible (le tribunal a validé les restrictions imposées par Bruxelles sur trois autres insecticides), au moins très délicat.

    La biodiversité s’effondre

    Or l’équation est simple. D’une part, aujourd’hui, plus de 350 pesticides sont autorisés en Europe. D’autre part, la biodiversité des écosystèmes agricoles s’effondre à une cadence si élevée (plus de 75 % de la biomasse des insectes volants auraient disparu en moins de trois décennies des paysages européens) que des mesures d’urgence seront certainement nécessaires pour l’enrayer. Alors que la situation impose le recours à une version élargie du principe de précaution, l’arrêt du 17 mai laisse les décideurs juridiquement vulnérables face aux recours de l’industrie, contraints de ne retirer qu’au compte-gouttes les molécules suspectes, qui sont d’ailleurs souvent remplacées par d’autres, tout aussi problématiques.

    C’est d’autant plus dommageable que nos responsables politiques sont déjà, en règle générale, très peu enclins à user du principe de précaution. En France, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, s’est récemment opposée à la création d’un fonds d’aide aux victimes des pesticides (riverains, travailleurs et exploitants agricoles), au motif que « nous connaissons encore trop mal les risques sur la santé d’une exposition à un ou plusieurs produits phytopharmaceutiques. » Entre l’interprétation restrictive du droit et le déni de réalité, le principe de précaution a de sombres jours devant lui.

    • La CJUE à souvent été une source d’espoir pour une Europe plus juste. Les gouvernements font en général pas mal de choses pour résister. Là, c’est boum dans la gueule de l’espoir. Comment peuvent-ils s’appuyer sur une cadre interprétatif de 2000 pour casser une mesure de 2013 s’agissant de biodiversité et de santé publique ? #dégout

  • « L’Etat, monstre froid face aux zadistes »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/14/l-etat-monstre-froid-face-aux-zadistes_5285480_3232.html

    De passage à Paris, un universitaire israélien regarde à la télévision les images de l’intervention des forces de l’ordre, à Notre-Dame-des-Landes. « Tout ça pour quelques gars qui veulent monter un kibboutz… », dit-il, goguenard. Plus votre adversaire est minuscule, plus son écrasement doit être spectaculaire. Dans le bocage nantais, 2 500 gendarmes mobiles, bottés et casqués, équipés de toutes sortes de grenades et d’armes de jet, appuyés de bulldozers et de pelleteuses, de véhicules blindés et d’hélicoptères, ont offert le spectacle d’une certaine forme de faiblesse – celle qui vous fait rouler des épaules devant les plus petits que vous. Nul ne songerait à nier qu’il y avait, cette semaine dans la « zone à défendre » (ZAD), agrégée aux agriculteurs et à la majorité paisible des zadistes qui vivent là, une population avide d’en découdre. Nul ne songerait non plus à nier que les affrontements furent violents et que, de part et d’autre, plusieurs dizaines de blessés sont à déplorer.

    Mais, finalement, de quoi s’est-il agi ? Il s’est agi, pour l’Etat, de déloger d’une petite zone humide quelque deux cents personnes désireuses de liberté et d’autonomie. La majorité n’est pas constituée de forcenés radicalisés et « ultraviolents », comme on l’a lu et entendu ici ou là, mais plutôt de femmes et d’hommes engagés dans des projets, formels ou informels, d’agriculture, d’artisanat, etc. Comme l’ont montré les reportages de notre confrère Rémi Barroux, ce qui se joue là-bas est une expérience sociale et politique, la recherche et l’invention de nouvelles formes d’organisation et de vie collectives, d’une autre relation à l’environnement, d’une autre façon d’habiter et d’utiliser le monde.
    Le bénéfice de la marge

    Dans un livre magnifique (Zomia, ou l’art de ne pas être -gouverné, Seuil, 2013), l’anthropologue américain James Scott a raconté l’histoire des peuples -nichés dans la Zomia – du nom de cette longue chaîne montagneuse qui traverse l’Asie du Sud-Est – et qui tentent, depuis deux millénaires, d’échapper au joug des « Etats rizières » installés dans les plaines. James Scott montre comment cette âpre et opiniâtre volonté de se soustraire à l’autorité des Etats a forgé la culture et les modes de vie de ces peuples, mais il montre aussi comment ces gens des marges ont apporté un bénéfice à ceux du centre. Par l’entretien et la connaissance de leur environnement, par le savoir-faire qui leur permettait de l’exploiter, ces montagnards ont parfois offert aux plaines étatisées des biens rares qui ont fait leur richesse (calambac, ébène, ambre, poivrier long, bois de sapan, santal, gomme-gutte, graines de -krabao…).

    L’Etat est un monstre froid, disait Nietzsche, il est aussi un monstre idiot. Il cherche sans répit l’assujettissement de ses périphéries, leur domination, leur mise en coupe réglée, et enfin leur destruction par le nivellement, quand celles-ci peuvent lui apporter bien plus lorsqu’elles demeurent libres. Cela valait pour la Zomia comme cela vaut pour -Notre-Dame-des-Landes. En l’occurrence, il ne s’agit pas d’une source de matières premières, bien sûr, mais d’une source d’inspiration et d’invention. Car il est probable qu’au moins en germe l’expérience de la ZAD contienne des éléments de solutions à nombre de grands problèmes auxquels nous sommes confrontés.

    Un collectif d’une centaine d’architectes et de paysagistes le dit avec force dans un texte publié le 6 avril sur Mediapart. « La ZAD, c’est aussi l’aventure de ses constructions. Ce sont des corps de ferme rénovés lors de grands chantiers collectifs, de nouveaux hangars agricoles aux charpentes impressionnantes ; c’est aussi la force poétique des nombreuses cabanes dans les arbres, au milieu d’un lac, au coin d’une friche, ou d’un champ (…), écrivent-ils. Hors norme, multiples, divers, poétiques, adaptés, bidouillés, légers, sobres, précaires, faits de matériaux locaux ou de réemploi, en terre, en bois, en paille ou en récup, ces constructions répondent à leur échelle aux enjeux écologiques et énergétiques, à rebours du monde que l’industrie du béton et de l’acier est en train de construire partout sur la planète. » Ce sont ces maisons, faites d’imagination, d’huile de coude, et de bric et de broc, que, pour flatter la part de son électorat qui n’aime que le bitume et les angles droits, le gouvernement a fait raser.

    Nous pouvons mépriser, déplorer ou moquer ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes, mais pourquoi vouloir à tout prix que cesse cette expérience en cours ? Pourquoi ne pas attendre, par simple curiosité, d’observer toute l’étendue de ce qui peut en sortir ? « Des jeunes qui veulent vivre sans Etat, ça ne me choque pas, a confié Daniel Cohn-Bendit à Rémi Barroux. La question que l’on doit se poser, c’est pourquoi n’y a-t-il pas des espaces où l’on puisse vivre autrement ? »

    Pour le gouvernement, vider l’abcès de Notre-Dame-des-Landes a donc consisté à donner raison aux défenseurs de l’environnement en opposant un coup d’arrêt au projet d’aéroport, mais à engager ensuite une normalisation de la zone épargnée par le béton. Or, pour tous ceux qui doutaient de l’intérêt du projet aéroportuaire, l’important est autant la nature préservée du bocage que l’expérimentation que ses occupants y mènent. Le gouvernement ne l’a pas compris. Il veut garder l’écrin et jeter le joyau.

    par Stéphane Foucart

    • M’est avis que si l’état fait preuve d’une telle pugnacité pour déloger « quelque deux cents personnes désireuses de liberté et d’autonomie », c’est qu’il y a (depuis un moment) un « beau » projet d’aménagement de cette zone (humide) dans les cartons des bétonneurs assermentés.

    • On apprend que le régime de Macron a bombardé sa population à l’arme chimique (2-chlorobenzylidène malonitrile) dans la région de Nantes où l’opération serait toujours en cours. D’après des milieux autorisés (Colucci International Agency), la communauté internationale ne devrait pas rester sans réagir suite aux exactions du boucher de Notre-Dame-Des-Landes.

    • @sombre j’ai aussi un peu en tête des stratégies de guerre psychologique avec le livre à côté du chevet as mitterrand avec le jeu de go médiatico symbolique. Finalement on le fait pas cet aéroport, tout le monde s’en va, ceux qui restent sont illégitimes mettons les dehors, une fois dehors, oh désolé, le contrat avec vinci nous oblige bien à construire l’aéroport … et vous voyez qu’il n’y a pas de contestataires.
      Et puis cette idée de territoire nation défendu par la flicaille de l’état moral, le colonialisme insitu qui envoie des pères taper sur leur enfants, j’sais pas mais ça résonne ridicule tandis que de l’autre côté ils lâchent leurs bombes en syrie.

  • Perturbateurs endocriniens : le rapport-choc de l’IGAS

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/02/02/perturbateurs-endocriniens-le-rapport-choc-de-l-igas_5250660_3244.html

    Le document, que « Le Monde » a pu consulter, remis au gouvernement en janvier, est l’un des premiers textes officiels décrivant les problèmes posés par ces pesticides, plastifiants et solvants, qui interfèrent avec le système hormonal des êtres vivants.


    Deux grenouilles mâles copulent. L’une d’elle est devenue femelle à la suite d’une exposition à l’atrazine, un pesticide.

    L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) ont remis à leurs ministères de tutelle, courant janvier, un rapport d’évaluation de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE) commandé en août 2017 par le gouvernement.

    Très attendu, le texte, que Le Monde a pu consulter, n’est pas encore rendu public ; il est singulièrement percutant. S’il dresse un bilan positif de l’action de l’Etat engagée depuis 2014 dans ce domaine, il en souligne de nombreuses limites au regard des enjeux, qualifiés de « majeurs pour la santé et l’environnement ». Les rapporteurs se montrent aussi, en creux, très critiques vis-à-vis de l’action conduite au niveau européen, notamment par la Commission de Bruxelles, et s’interrogent sur la « crédibilité » de l’action communautaire.

    Incidemment, le rapport des trois institutions forme l’un des premiers documents officiels résumant, dans un langage non technique, l’étendue des problèmes posés par les perturbateurs endocriniens (PE). Ces substances – pesticides, plastifiants, solvants, etc. – sont présentes dans une grande diversité d’objets ou de produits du quotidien et dans la chaîne alimentaire. Elles ont en commun d’interférer avec le système hormonal des humains et des animaux.

    Défi scientifique et réglementaire

    « Un certain nombre d’affections de la santé humaine sont aujourd’hui suspectées d’être la conséquence d’une exposition aux PE : baisse de la qualité du sperme, augmentation de la fréquence d’anomalies du développement des organes ou de la fonction de reproduction, abaissement de l’âge de la puberté, détaille le rapport. Le rôle des PE est aussi suspecté dans la survenue de certains cancers hormonodépendants, ainsi que des cas de diabète de type 2, d’obésité ou d’autisme. »

    Les rapporteurs ajoutent que les effets de ces substances dépendent de l’âge de l’exposition, les impacts majeurs étant la conséquence d’une exposition « au cours du développement foeto-embryonnaire, de la petite enfance et de la puberté ». Les effets attendus étant différés dans le temps ou le résultat d’une exposition chronique, « le lien de causalité reste souvent difficile à établir », ajoutent les auteurs.

    Mise en place en avril 2014, la stratégie nationale pour répondre aux défis scientifiques et réglementaires liés à ces substances est identifiée comme l’une des trois seules initiatives de ce type en Europe – avec la Suède et le Danemark. « Dans un contexte où l’Union européenne [UE], pourtant chargée de réglementer le risque chimique, est en manque de stratégie cohérente, [cette stratégie nationale] était très opportune pour affirmer la volonté politique française d’agir sur un sujet complexe (…) prioritaire en santé-environnement », estiment les auteurs du rapport.

    Inquiétudes quant aux moyens consacrés à la recherche

    Mesures de réduction de l’exposition des populations (en particulier au bisphénol A), formation de professionnels de santé, investissement dans la recherche scientifique, identification des substances les plus problématiques : la stratégie française, estiment les trois institutions, a donné des résultats positifs.

    Même s’ils « restent le plus souvent à amplifier ». En particulier, les rapporteurs notent que les travaux de recherche conduits en France sur les PE ont produit des résultats mais sont menacés par un tarissement des financements. « La réduction des moyens nationaux consacrés à la recherche depuis 2014, aggravée par les évolutions à l’échelon européen (…), a fragilisé la petite communauté scientifique qui s’est constituée depuis quelques années sur le thème des PE, ajoutent les auteurs. Celle-ci a tendance à se réduire par manque d’attractivité, avec un risque de pertes de compétences. »

    Les travaux de recherche fondamentale sont d’autant plus cruciaux que certains PE échappent aux principes classiques de la toxicologie, selon lesquels l’effet délétère attendu est toujours proportionnel à la dose. « La quantité d’hormones nécessaire au fonctionnement du système endocrinien étant extrêmement faible, la perturbation de celui-ci peut résulter d’une très faible concentration de substances perturbatrices, notent les rapporteurs, ce qui rend inopérante l’analyse toxicologique classique consistant à définir des seuils à partir desquels le produit devient nocif. »

    « Manque de confiance dans l’action publique »

    Quant à la surveillance de l’exposition des populations aux PE ou de l’imprégnation de l’environnement, le rapport la juge « hétérogène », soulignant que « la surveillance des sols est quasi inexistante, et la surveillance de l’air est très en retard comparée à la surveillance de l’eau, cadrée par une directive européenne ».

    Les impacts de ces substances sur les milieux et les écosystèmes ne sont pas suffisamment étudiés, plaident les auteurs, et ce alors qu’historiquement, les premiers effets des PE ont été relevés sur la faune et « ont servi de signal d’alarme pour la santé humaine ».

    Les rapporteurs le disent sans fard : la question n’est pas seulement sanitaire ou environnementale, mais concerne aussi la crédibilité des pouvoirs publics. « Le différentiel entre la vitesse des avancées des connaissances scientifiques et la capacité d’adaptation des règlements sur ce type de sujet émergents est de nature à nuire à la crédibilité de l’action communautaire », écrivent-ils. Or, relèvent-ils, « les perturbateurs endocriniens s’inscrivent parmi les situations à risques caractérisées par un manque de confiance dans l’action publique ».

    La Commission européenne condamnée

    Outre le renforcement de la recherche, la réduction des expositions pour les populations à risque, et la surveillance de l’environnement, les trois institutions enjoignent le gouvernement à peser au niveau communautaire pour faire évoluer la réglementation européenne. A ce jour, les textes réglementaires de l’UE ne permettent pas d’exclure les PE, la Commission ayant accumulé un retard de plus de quatre ans dans l’adoption des critères d’identification de ces substances (dans le cas particulier des pesticides) – les rapporteurs rappellent d’ailleurs que l’exécutif européen a, dans ce dossier, été condamné en décembre 2015 par la Cour de justice de l’UE, pour carence.

    Au total, le rapport plaide pour un renouvellement et un renforcement de la stratégie nationale lancée en 2014. Mais celle-ci doit être portée par l’ensemble des ministères concernés, au-delà de la santé et l’écologie, plaident les rapporteurs. « Il en va, écrivent-ils, de l’efficacité de sa mise en œuvre et de la crédibilité de l’action de l’Etat ».

    Stéphane Foucart

    Extrait :
    « Les travaux de recherche français récents sur les PE ont montré que :

    • les perturbateurs endocriniens (avérés ou potentiels) sont omniprésents ;
    • le spectre de pathologies est bien plus large que celles relevant du système reproducteur ;
    • les effets de molécules prises individuellement ne permettent pas de prédire l’effet du
    mélange ;
    • les méthodes développées pour analyser les substances semi-volatiles ayant
    des propriétés de perturbateurs endocriniens, contenues dans l’air et les poussières ont
    permis de démontrer que ces substances étaient très répandues dans l’habitat, notamment
    dans les poussières des logements, avec des concentrations très variables ;
    • l’exposition périnatale de souris à de faibles doses de bisphénol A (BPA) ou de l’un de ses
    substituts, le BPS, perturbe le métabolisme des lipides, source d’obésité ;
    • une revue de la littérature indique que les substituts peuvent être potentiellement aussi
    dangereux que la molécule interdite ;
    • les risques concernent aussi la faune sauvage et sont alarmants ;
    • les perturbateurs endocriniens représentent un coût énorme pour la société. »

  • Réseaux sociaux, sucre... les Occidentaux accros à la dopamine, propos recueillis par Stéphane Foucart, Le Monde science et techno, 30.01.2018

    Pour le médecin américain Robert Lustig, cette quête du plaisir, fondée sur la dopamine, est l’ennemie du bonheur, qui dépend, lui, de la sérotonine.

    Cette fugace piqûre de bien-être, cette satisfaction éphémère, ce goût de ­reviens-y… De l’utilisation des réseaux sociaux à la consommation de sucre et d’aliments transformés, le plaisir bon marché n’a jamais été aussi pervasif, suscité en permanence par une multitude de nouveaux produits et de services, marketés comme autant de conditions sine qua non au bonheur.
    Plaisir, bonheur : ces deux mots sont au centre de The Hacking of the American Mind (Penguin, 2017, non traduit), le dernier livre du pédiatre et neuroendocrinologue américain Robert Lustig, tout juste paru aux Etats-Unis. Célèbre pour ses travaux académiques sur le sucre – détaillés dans un ouvrage qui vient d’être traduit (Sucre, l’amère vérité, Thierry Souccar éditions, 400 pages, 19,90 €) –, le professeur de l’université de Californie à San Francisco (Etats-Unis) y expose une réflexion scientifique saisissante, aux implications majeures pour la société occidentale.

    Non seulement le bonheur n’est pas la conséquence naturelle de l’accumulation du plaisir, explique-t-il, mais la recherche effrénée de celui-ci pourrait au contraire inhiber le sentiment de plénitude et de contentement.
    Robert Lustig exploite la littérature scientifique récente sans faire mystère de la difficulté à, parfois, établir avec certitude certains liens de causalité entre des comportements et certaines réactions biochimiques. Mais il n’en développe pas moins un ­argumentaire révélant l’un des plus graves malentendus de notre temps, en montrant que le plaisir peut être l’ennemi du bonheur. Entretien.

    Pour de nombreuses personnes, la recherche du plaisir est un préalable au bonheur, ou l’une de ses conditions. Pourquoi penser que ­bonheur et plaisir sont à ce point différents ?

    Le bonheur et le plaisir ne sont en effet pas identiques. Ce sont des phénomènes distincts, très dissemblables, et si nous ne le percevons pas, c’est ­essentiellement parce que l’industrie vend ses produits ou ses services en faisant passer l’un pour l’autre. Je compte sept grandes différences entre les deux, que chacun peut comprendre aisément.
    Le plaisir est de courte durée, le bonheur de longue durée ; le plaisir est viscéral, le bonheur est spirituel ; le plaisir s’obtient en prenant, le bonheur a plutôt à voir avec donner ; le plaisir peut s’obtenir seul, le bonheur est généralement ­atteint au sein d’un groupe social ; le plaisir peut s’obtenir grâce à des substances, mais ce n’est pas le cas du bonheur. Le plaisir extrême peut conduire à l’addiction – c’est par exemple le cas pour l’alcool, la cocaïne, la nicotine et d’une manière générale pour les comportements susceptibles de procurer un plaisir ­ immédiat comme l’utilisation des réseaux ­sociaux ou des jeux vidéo, le shopping, le jeu, la pornographie… Pour tout cela, il existe une forme d’addiction, mais il n’y a rien qui ressemble à une addiction au bonheur.
    Enfin, la septième et dernière différence est que plaisir et bonheur dépendent de deux neurotransmetteurs distincts : dopamine pour le plaisir, sérotonine pour le bonheur. Le plaisir et le bonheur sont localisés dans deux sites distincts du cerveau, mobilisent deux modes d’action différents, deux types de récepteurs différents…

    Pourquoi la dopamine peut-elle conduire à l’addiction ?

    Pour comprendre, il faut savoir qu’un neurotransmetteur, une fois qu’il a été libéré par un neurone, franchit la synapse et se fixe sur un récepteur du neurone suivant. Là, il peut agir de deux ­façons : soit il excite le neurone qui le reçoit, soit il l’inhibe.
    La dopamine est un neurotransmetteur exclusivement « excitateur ». Bien sûr les neurones sont faits pour être excités – et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont des récepteurs ! Mais ils aiment être chatouillés, pas brutalisés : lorsqu’un neurotransmetteur excitateur est fourni à des hautes doses chroniques, il devient neurotoxique.
    Lorsqu’un neurone est chroniquement sur-stimulé, il a donc tendance à mourir. La dopamine, à des hautes doses chroniques, tue les neurones post-synaptiques – c’est le nom qu’on donne aux neurones qui reçoivent l’information. Mais ceux-ci, pour éviter de mourir, peuvent aussi activer un mécanisme d’autodéfense en régulant leurs récepteurs. En gros, lorsqu’un neurone se trouve sous les assauts constants d’un neurotransmetteur, il peut « éteindre » certains de ses récepteurs pour atténuer son ­excitation et éviter la mort.
    Du coup, pour produire le même effet, il faut une quantité supérieure de neurotransmetteurs. C’est un mécanisme universel, appelé « tolérance », qui est propre à de nombreux types de cellules et pas uniquement aux neurones. Dans le cas particulier de la dopamine, en termes humains, cela ­signifie qu’il faut toujours plus de ce qui procure du plaisir pour obtenir la même satisfaction. Il en faut toujours plus pour produire le même effet. C’est ainsi que le plaisir intense et chronique conduit à l’addiction.

    Mettre sur un même plan tout ce qui procure du plaisir – le sexe, l’alcool, le shopping, le sucre ou les réseaux sociaux – est plutôt contre-intuitif…

    Toutes ces activités provoquent en effet des sensations différentes, parce qu’elles passent par des voies différentes. C’est pour cela que nous ne faisons pas le lien. Mais le cerveau, lui, ne s’y trompe pas. Il les interprète et les comprend de la même manière, comme une ­« récompense ». Or la clé du « circuit de la récompense », c’est la dopamine. C’est un mécanisme fondamental, essentiel à la survie de notre ­espèce : il est impliqué dans la motivation, le moteur de nos actions.
    Le titre de mon livre fait référence au « piratage » [hacking en anglais] de notre esprit : c’est précisément ce mécanisme de la récompense qui a été « piraté » par les industriels, pour induire toujours plus de consommation… le tout en organisant, grâce au marketing, la confusion entre plaisir et bonheur (happiness en anglais). Il suffit de lire les slogans publicitaires : « Happy Meal » pour McDonald’s, « Open Happiness » pour Coca-Cola, « Happy Hour » lorsque vous entrez dans un bar…

    Mais en quoi tout cela peut-il entraver ­l’accès au bonheur ?

    Le neurotransmetteur impliqué dans le sentiment de plénitude et de contentement, la sérotonine, a un fonctionnement beaucoup plus complexe que la dopamine. Néanmoins, il est possible de mettre en avant un certain nombre de ­mécanismes par lesquels le niveau de sérotonine dans le cerveau est susceptible de baisser.
    Par exemple, la synthèse de sérotonine ne se fait, dans les tissus cérébraux, qu’à partir d’une brique élémentaire, un acide aminé appelé tryptophane. Or deux autres acides aminés, la tyrosine et la phénylalanine, sont les briques élémentaires de la dopamine et sont en compétition avec le tryptophane pour être, eux aussi, transportés dans le cerveau.
    Pour schématiser : plus les transporteurs d’acides aminés sont occupés à amener les briques élémentaires de la dopamine dans le cerveau, moins ils sont disponibles pour y acheminer le tryptophane… Il y a donc là une sorte d’antagonisme biochimique potentiel entre ­dopamine et sérotonine.
    Il y a d’autres voies de réduction potentielle de la sérotonine. Par exemple, lorsque vous avez une interaction sociale avec quelqu’un, l’échange de regards avec cette personne active vos neurones dits « miroirs » – les neurones de l’empathie. Ce type d’interaction induit la synthèse de sérotonine. Mais si cette interaction se fait par le biais d’un réseau social comme Facebook, à travers les « likes » par exemple, elle active le circuit de la récompense, mais l’absence de contact visuel laisse les neurones miroirs de marbre… D’où, là encore, une baisse potentielle des niveaux de sérotonine et une moindre capacité au contentement.

    D’autres phénomènes conduisent-ils à une baisse de la sérotonine ?

    Oui. C’est en particulier le cas du stress chronique, associé à l’omniprésence de certaines technologies, en particulier le téléphone… Le stress se manifeste par la libération de cortisol. Cette hormone est nécessaire mais lorsque les niveaux de cortisol sont élevés en permanence, le fonctionnement du cortex préfrontal est inhibé.
    Or il s’agit de la zone du cerveau qui vous permet de faire des arbitrages et des choix raisonnés. En gros, c’est ce qui vous empêche de faire n’importe quoi… En ­situation de stress, vous êtes ainsi plus enclin à ­céder face à la tentation du plaisir et vous êtes plus vulnérable à l’addiction. Attention toutefois : l’addiction et la dépression ne sont pas identiques. Des personnes souffrant de dépression ne souffrent pas nécessairement d’addiction, mais ­disons qu’il y a une forte superposition entre ces deux phénomènes. Il est fréquent que les personnes souffrant d’addiction soient déprimées.
    En outre, des expériences sur les animaux ont montré que le niveau de cortisol baisse lorsqu’on s’élève dans la hiérarchie d’un groupe. Plus vous êtes au bas de l’échelle, plus vous êtes stressé. Des recherches indiquent que chez des singes auxquels on laisse la possibilité de s’autoadministrer de la cocaïne, les individus hiérarchiquement inférieurs deviennent plus probablement accros que les mâles « alpha ».
    On retrouve des indices de cela dans les populations humaines : ce sont généralement les plus #pauvres qui souffrent le plus des maladies chroniques associées à certaines addictions alimentaires (obésité, diabète de type 2…). Stress chronique et dopamine : voilà ce qui a le plus changé dans les sociétés modernes au cours des quarante dernières années.

    Vous avez surtout travaillé jusqu’à présent sur l’alimentation et le sucre, pourquoi vous êtes vous penché sur cette question, bien plus vaste, des liens entre plaisir et bonheur ?

    J’ai commencé à travailler il y a longtemps sur les liens entre sérotonine et dopamine. C’était au début de ma carrière et il y avait surtout des données animales. Le temps a passé, j’ai beaucoup travaillé sur le sucre et les addictions alimentaires, et j’ai vite réalisé que nous avions aujourd’hui autant, sinon plus, de données sur le lien entre le régime alimentaire et la santé mentale qu’entre le régime alimentaire et la santé physique ! Mais il fallait remettre ensemble toutes les pièces du puzzle.

    Et puis, en 2014, j’ai visité les installations d’une université et la personne qui organisait la visite était une ancienne héroïnomane. Elle avait arrêté. Je lui ai demandé ce que cela voulait dire, pour elle, d’être clean. Elle m’a fait une réponse que je n’oublierai jamais tant c’était étonnant. Elle m’a dit : « Quand je me droguais j’étais heureuse, mais ma nouvelle vie me donne du plaisir. » Elle avait tout faux. Dans son esprit, tout était inversé. Elle confondait le plaisir avec le bonheur, et le bonheur avec le plaisir. C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il fallait écrire ce livre.

    #médecine #marketing #dopamine #réseaux_sociaux #sérotonine #cerveau #addiction #dépression #plaisir #bonheur #stress #hiérarchie

  • Jupiter se mue en Atlas, par Guillaume Berlat Proch et Moyen Orient.ch - Guillaume Berlat - 2 octobre 2017

    http://prochetmoyen-orient.ch/jupiter-se-mue-en-atlas

    « La parole est au peuple. La parole du peuple, c’est le souverain » (Charles de Gaulle). Manifestement, le président de la République est omniprésent sur la scène intérieure et sur la scène internationale, pris d’une boulimie jamais égalée de paroles même à l’époque de Nicolas Sarkozy…1 Pour ce qui est des actes, nous jugerons dans quelques mois. Emmanuel Macron veut transformer la France (Cf. les ordonnances sur la loi travail que nul ne conteste en réalité), changer le monde (Cf. son discours devant la 72e Assemblée générale de l’ONU à New-York le 19 septembre 20172) et aujourd’hui refonder l’Europe (Cf. son discours devant des étudiants venus de toute l’Europe dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne le 26 septembre 2017)3. Alors que l’Union européenne est marquée par un signe d’usure qui compromet son avenir (Cf. mise en route de la négociation sur le « Brexit », désaccord sur la répartition des migrants décidée il y a deux ans, sur l’évolution de la zone euro, mise en cause par la Hongrie et la Pologne du socle des valeurs fondamentales de l’Union et , ce qui est plus grave encore, sur les objectifs du projet européen), le docteur Macron livre urbi et orbi le diagnostic du mal qui frappe l’Europe et le remède miracle qu’il a dans sa trousse à outils4. Dans quel environnement se situe cette intervention ? Quel est son contenu ? Quelle pourrait être la suite de cette intervention ?

    L’ENVIRONNEMENT DE L’INTERVENTION
    Environnement global : il n’y a pas que des bonnes nouvelles
    Hormis, une légère remontée dans les sondages d’opinion, les jours précédant la divine intervention n’ont pas apporté que de bonnes nouvelles. Emmanuel Macron doit encaisser deux mauvaises nouvelles. Sur le plan intérieur, les résultats des élections sénatoriales du 24 septembre sont décevants pour la République en Marche. Surtout, ils augurent mal d’une possible majorité des deux tiers requises pour faire adopter sa réforme constitutionnelle comportant entre autres une réforme de la Justice alors que le président de la République veut exporter le modèle juridique français chez tous les mécréants. Le 28 septembre 2017, il était censé prononcer un important discours sur le thème de la sécurité qu’il annule en dernière minute. Sur le plan extérieur, le résultat des élections législatives en Allemagne du 24 septembre 2017 est pour le moins inquiétants au regard de son projet de réforme de l’Union économique et monétaire5. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne correspondent pas entièrement au souhait d’Emmanuel Macron pour son projet de refondation de l’Europe6. En particulier, Berlin risque de ne pas suivre Paris sur son projet de réforme de la zone euro7 défendu fort à propos par un des conseillers du président de la République lorsque ce dernier était à Bercy8. Pire encore, son Europe rêvée9, ses ambitions risquent d’être contrariées par l’Allemagne. Il est vrai que nos partenaires européens, qui connaissent la France sur le bout du doigt, attendent des actes après les paroles.

    Environnement européen : la vie continue comme si de rien n’était
    Rappelons qu’après avoir prononcé son auguste intervention, Emmanuel Macron se rend à Lyon pour participer à un sommet franco-italien (27 septembre 2017) avant de s’envoler vers l’Estonie pour participer à un sommet européen sur le numérique (29 septembre 2017). On comprend bien que l’architecte-pompier Jupiter est sur tous les fronts à la fois. Pour ce qui est de sa vision de l’Europe, le sujet n’est pas entièrement vierge. Il l’évoque déjà dans son entretien à l’hebdomadaire Le Point dans lequel il qualifie la France de « phare de l’Europe »10. Mais, surtout, il formule des propositions particulièrement concrètes et détaillées dans des interventions publiques officielles : son discours prononcé lors de la semaine des ambassadeurs (29 août 2017)11 qu’il reprend pour certaines et les approfondissant lors de son intervention sur la colline du Pnyx, face au Parthénon, symbole de la démocratie, à Athènes (7 septembre 2017). « Aujourd’hui la souveraineté, la démocratie, la confiance sont en danger”, lance-t-il au premier jour de sa visite d’Etat en Grèce. « Ce soir, je veux que collectivement nous retrouvions la force de refonder notre Europe, en commençant par l’examen critique sans concession de ces dernières années » Emmanuel Macron réclame la création d’un parlement de la zone euro et indique qu’il faut que « nous puissions pendant six mois organiser des consultations, des conventions démocratiques ». Le ton est donné. Aux grands maux, les grands remèdes. Qu’en est-il de sa prestation à la Sorbonne à l’occasion de laquelle il veut faire la « pédagogie de son action » ?

    LA SUBSTANTIFIQUE MOËLLE DE L’INTERVENTION
    Débuté avant 35 minutes de retard (ne dit-on pas que l’exactitude est la politesse des rois), cette « initiative européenne » de 90 minutes est interminable, parfois lyrique, mystique12, parfois délirante, décousue, technocratique, partant dans tous les sens avec une inflation d’effets d’annonce. Si l’on prend la liberté de reconstruire ce discours, on pourrait l’organiser autour des trois axes suivants.

    Diagnostic notarial : l’Europe va très mal
    L’Europe est une idée ancienne qu’il faut nous réapproprier car les États membres se sont endormis sur leurs lauriers, pris par la langueur et l’habitude et par leur goût immodéré pour la bureaucratie. Ils ont laissé s’installer le doute. Ils ont bâti un édifice à l’abri des peuples en confiant leur sécurité à l’Amérique et leur économie à la mondialisation. Nous avons collectivement ignoré que le passé pourrait revenir. Or, il revient à travers le souverainisme, le repli, le protectionnisme et l’indentitarisme, toutes choses contre lesquelles nous pensions être immunisés. Aujourd’hui, l’Europe est faible, lente et inéquitable. Face aux nombreux défis mondiaux, nous devons préparer l’avenir. L’Europe doit défendre ses intérêts et ses valeurs en recherchant un équilibre dépassant ses divisions internes. Elle doit se fixer un cap autour de quelques principes simples débouchant sur une souveraineté européenne. Tout le discours est émaillé de références aux pères fondateurs (Monnet à Schumann) sans oublier pour les personnalités qui comptent, Jacques Delors. Il prend parfois un ton lyrique, enflammé qui nuit à la pertinence du propos. Le diagnostic revient à tous les endroits du discours, amoindrissant ainsi sa portée. Un hymne à la jeunesse que nous ne devons pas décevoir en lui consacrant la part importante qui lui revient dans nos réflexions et dans nos actions.

    Remèdes conceptuels : les six clés de la souveraineté européenne
    La construction d’une Europe forte passe par les six clés de la souveraineté européenne : (1) défendre notre sécurité (capacité européenne autonome de défense) ; (2) assurer notre souveraineté en maîtrisant nos frontières et en préservant nos valeurs (traiter humainement les vrais réfugiés et renvoyer les autres, travailler à la stabilisation des pays d’origine de l’immigration) ; (3) développer une politique étrangère en partenariat avec l’Afrique ; (4) préparer la transition écologique en développement un modèle économique et alimentaire nouveau (sécurité et souveraineté alimentaire) ; (5) préparer la révolution numérique (définir un cadre juridique approprié qui protège les libertés individuelles) ; faire de l’Europe une puissance économique et industrielle (à travers le développement d’une union économique et monétaire). Le président de la République marque son attachement à la culture, l’éducation, au triangle souveraineté/unité/démocratie, au respect de l’état de droit de manière décousue.

    Remèdes concrets : un inventaire à la Prévert de propositions
    À suivre l’exposé jupitérien, l’auditeur attentif est pris d’une sorte de tournis, bombardé qu’il est d’initiatives qui partent dans tous les sens sans la moindre hiérarchisation et sans le moindre chiffrement : initiative européenne d’intervention ; académie européenne du renseignement ; parquet européen contre la criminalité organisée et le terrorisme ; office européen de l’asile ; police des frontières européenne ; force européenne de protection civile ; aide publique européenne au développement financée par une taxe européenne sur les transactions financières13 ; budget européen de la zone euro, ministre des finances de la zone euro ; taxe carbone européenne ; fonds européen d’enquête de lutte contre les fraudes alimentaires ; marché européen de l’énergie ; expertise scientifique européenne indépendante (Cf. le scandale des glyphosates14) ; agence européenne de l’innovation numérique ; universités européennes ; harmonisation et reconnaissance des diplômes universitaires et secondaires ; Erasmus élargi ; obligation de parler deux langues européennes ; commission réduite à 15 membres ; élargissement de l’Union européenne à tous les pays respectant des valeurs (Balkans en particulier), voire demain au Royaume-Uni ; institution d’une Europe à plusieurs vitesses ; communautarisation des élections européennes en deux temps (2019 et 2024) ; lancement de conventions démocratiques sur l’avenir de l’Europe ; procureur commercial européen ; nouveau partenariat avec l’Allemagne (traité franco-allemand à l’occasion du 75e anniversaire du traité de l’Élysée) ; lancement immédiat d’un groupe de la refondation européenne….

    Que peut-on imaginer pour l’avenir proche et lointain de cette refondation de l’Union européenne qui va au-delà d’un mini-compromis15 ?

    LA SUITE DE L’INTERVENTION
    À l’évidence, comme souvent dans ses interventions, le discours de la Sorbonne pose problème dans sa méthodologie que dans son contenu.

    Méthodologie jupitérienne : la com’ d’abord et avant tout
    On peut tout d’abord s’étonner que les principales propositions contenues dans le discours du président de la République (déjà évoquées à Paris et à Athènes) se retrouvent dans les principaux médias plusieurs heures avant son prononcé. Du bon travail de l’équipe de communication de l’Élysée pour qui l’important n’est pas tant dans le contenu que dans l’annonce ! En raison de la politique de l’essuie-glace, cet évènement est destiné à être remplacé par un autre dans les heures qui suivent. Un discours éphémère pour une durée de vie éphémère. On peut ensuite, du point de vue de nos partenaires européens, au premier rang desquels les Allemands qui se trouvent dans une période délicate de composition d’un gouvernement de coalition, se poser la question de savoir s’ils apprécient cette méthode qui se trouve à l’opposé de la méthode communautaire et de la confiance minimale entre Berlin et Paris. Dans le langage courant, on appelle cela mettre quelqu’un au pied du mur. Encore une fois, Emmanuel Macron est pris à son propre jeu. À Berlin, on évoque en termes pudiques « une bonne base de travail ». Ce qui signifie, tout est à revoir en termes moins diplomatiques.

    On ne peut dans le même temps stigmatiser les souverainistes et s’inspirer de leur démarche pour jouer perso comme dans certains sports collectifs. Cela s’appelle une contradiction dans les termes. Pour renforcer sa main dans la construction européenne, la meilleure méthode est la persuasion dans la discrétion pour créer un momentum en sa faveur. La pire des méthodes est l’arrogance dans l’ostentation. Forcer la main conduit le plus souvent à braquer ses partenaires ! Telle est la principale leçon que tirent les diplomates ayant une bonne pratique de la diplomatie multilatérale. Prendre date en proposant sa vision de l’Europe est une chose, respecter ses partenaires en est une autre. Emmanuel Macron a tendance à confondre ces deux démarches pour forcer le destin. Nous ne sommes pas certains que cela ne soit pas perçu comme une forme d’arrogance à la française, venant d’un pays qui n’est pas un parangon de vertu, en particulier sur la question des déficits budgétaires. Le risque est grand que tout son édifice ne se délite au fil des semaines et des mois comme un vulgaire château de cartes. Notons au passage que le lendemain de ce discours, le premier ministre présente son projet de loi de finances 2018 qui fait apparaître les gagnants (Défense, écologie, justice, éducation, sécurité et asile) mais également les perdants au premier rang desquels figure le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (moins de crédits, moins d’emplois) qui est censé porter ce projet pharaonique. Où se situe la logique de cet exercice au pays de Descartes ?16 On peine à la trouver surtout pour un ministère régalien comme le Quai d’Orsay. Finie les déclarations d’amour de la semaine des ambassadeurs.

    Contenu irréaliste : la stratégie n’est pas au rendez-vous
    À lire et à relire l’interminable discours d’Emmanuel Macron, on peine à trouver un cap clair avec quelques objectifs précis et quelques mesures susceptibles de remettre l’Europe sur les bons rails dans un avenir rapproché. C’est une logorrhée à jet continu. L’exercice oral auquel s’est livré le président de la République, devant un parterre d’étudiants européens, relève de la parole ou de la prophétie auto-réalisatrice. Pas plus qu’à l’ONU, la semaine précédente, la saturation en propositions européennes – qui pour la plupart d’entre elles ont peu de chance d’être retenues – ne constitue la méthode pour avancer dans la bonne direction même s’il y a urgence. Il faut malheureusement donner du temps au temps pour construire la confiance. Les premières réactions allemandes sont pour le moins distantes surtout au moment où Siemens avale Alstom17. Au pays du pragmatisme, on quantifie les propositions et on prend ses distances. On ne peut critiquer l’approche structurelle et la pratiquer à outrance en proposant la mise en place de toute une série de structures. Commençons par faire mieux fonctionner celles qui existent par un effort de rationalisation et travaillons à la mise en place d’un multilatéralisme efficace. Le reste suivra forcément. Si les partenaires sont enclins à réformer l’Europe, nul ne donne son aval aux propositions concrètes, c’est que l’on qualifie « d’accueil poli »18. Tout le monde sait à Bruxelles que le diable est dans les détails. Le « macronisme », fondé sur du bricolage fait de bric et de broc19 ne semble pas être la meilleure approche pour répondre à des questions existentielles qui sont au cœur de la construction européenne, de sa survie à l’avenir. Il n’est pas aussi la meilleure manière de traiter nos amis allemands dont l’économie n’a jamais été aussi florissante20. Or, qu’en est-il aujourd’hui de la réalité du couple franco-allemand ? Le couple franco-allemand est un leurre. La France et l’Allemagne n’ont plus les mêmes intérêts convergents dans la construction européenne21.

    À Emmanuel Macron qui fait état d’un « consensus commun » (pléonasme, ou bien il y a consensus ou bien il n’y en a pas) entre Européens sur la nécessité de refonder l’UE au lendemain d’un dîner informel à Tallinn où ses propositions pour l’avenir de l’Europe ont reçu un « accueil poli mais prudent », la présidente lituanienne, Dalia Grybauskaite, sur Twitter, avant le dîner, a ainsi mis en garde ses partenaires : « Attention à éviter les mirages dans le désert ». Tout est dit en peu de mots.

    « L’hyperinformation et l’hypercommunication n’apportent pas de lumière dans l’obscurité »22. Transparence et pouvoir sont difficilement compatibles. Qui sème l’indécision, récolte l’incompréhension ! Aller encore plus loin en prônant un saut fédéraliste qui ne dit pas son nom (toujours plus d’Europe alors qu’on critique son inertie), c’est faire un cadeau en or à ceux qui rêvent de voir l’Union européenne exploser en vol. Alors, on fait des annonces de réforme pour donner le change, pour pouvoir dire que l’Europe continue et se transforme. Mais cette frénésie d’annonces risque surtout de masquer l’impuissance de l’Europe à se ressaisir et, par voie de conséquence, de la France à peser dans le débat. Car cela ne changera pas grand-chose23. « Vox clamantis in deserto ». Finalement, l’Europe a deux ennemis : ceux qui ne l’aiment pas et ceux qui l’aiment mal24. Emmanuel Macron aura peut-être, sans le vouloir, réussi le tour de force de réconcilier les deux extrêmes. La seule question important à laquelle ne répond pas Emmanuel Macron est de savoir si les 27/28 États membres voudront ou non, un jour prochain s’interroger sur la raison d’être de l’Europe au XXIe siècle et sur quelques objectifs simples unanimement partagés. Faute de quoi, il y a fort à parier que toutes les mesures proposées par le chef de l’État à la Sorbonne soient de nature à enrayer la crise de l’euro, à contrecarrer les forces centrifuges qui sont de plus en plus fortes, à enrayer l’absence de solidarité entre États membres, à empêcher la dislocation des règles européennes et cela en dépit de la mue récente de Jupiter en Atlas voulant porter l’Europe à lui tout seul.

    Guillaume Berlat 2 octobre 2017
    1 Grégoire Poussielgue, Macron n’entend laisser aucun temps mort, Les Échos, 25 septembre 2017, p. 3.

    2 Guillaume Berlat, Un prédicateur à Manhattan, www.prochetmoyen-orient.ch , 25 septembre 2017.

    3 Erik Emptaz, Europe Hop Hop !, Le Canard enchaîné, 27 septembre 2017, p. 1.

    4 Discours du président de la République, Emmanuel Macron sur la refondation de l’Europe, Sorbonne, 26 septembre 2017, www.elysee.fr , 27 septembre 2017.

    5 Dominique Quinio, L’Allemagne dans l’Europe, La Croix, 25 septembre 2017, p. 25.

    6 Bqstien Bonnefous/Cédric Pietralunga/Solenn de Royer, Un long dimanche de contrariétés pour Macron, Le Monde, 20 septembre 2017, p. 10.

    7 Cécile Ducourtieux/Jean-Pierre Stroobants, Berlin risque d’être plus réticent à la réforme de la zone euro, Le Monde, 26 septembre 2017, p. 6.

    8 Shahin Vallée/Pierpaolo Barbieri, « Il faut un budget pour la zone euro », Le Monde, 26 septembre 2017, p. .21.

    9 Éditorial, L’Europe rêvée d’Emmanuel Macron, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 24.
    
10 Guillaume Berlat, Jupiter fait le point, www.prochetmoyen-orient.ch , 11 septembre 2017.

    11 Guillaume Berlat, Zeus a rendez-vous avec Hermès : vers une diplomatie de la transformation ?, www.prochetmoyen-orient.ch , 4 septembre 2017.

    12 Bastien Bonnefous/Solenn de Royer, Macron un président très spirituel, Le Monde, 24-25 septembre 2017, p. 8.

    13 Kemal Dervis, Une refonte de l’aide au développement pour réguler les flux de migrants, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 7.

    14 Stéphane Foucart, Glyphosate : la France en pleine cacophonie, Le Monde, 27 septembre 2017, p. 7.

    15 Collectif, L’Europe mérite mieux qu’un mini-compromis, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 7.

    16 Service international, Planète et société, Défense, écologie, éducation… les gagnants, Le Monde, 28 septembre 2017, p. 10.

    17 Martine Orange, Alstom-Siemens, un nouveau bradage industriel, www.mediapart.fr , 27 septembre 2017.

    18 Cécile Ducourtieux, L’accueil poli des Européens aux idées de Macron, Le Monde, 30 septembre 2017, p. 6. 

    19 Jean-Pierre Robin, Le « macronisme », du bricolage fait de bric et de broc, et fier de l’être, www.lefigaro.fr , 24 septembre 2017.

    20 Allemagne : Macron a la « trouille », Le Canard enchaîné, 27 septembre 2017, p. 2.

    21 Cécile Ducourtieux/Solenn de Royer, Macron détaille sa vision de l’Europe en ménageant Merkel, le Monde, 28 septembre 2017, p. 3.

    22 Byung-Chul Han, La société de transparence, PUF, 2017, p. 76.

    23 Martine Orange, « Le couple franco-allemand est un leurre », www.mediapart.fr , 26 septembre 2017.

    24 Jack Dion, La folle complainte des eurolâtres, Marianne, 22-28 septembre 2017, pp. 50-51.

    Articles repris par Les Crises https://www.les-crises.fr/jupiter-se-mue-en-atlas-par-guillaume-berlat
    #macron #discours #pensée #communication #médias #hypercommunication #union_européenne

    • Bonjour @alain1 Alain

      – Qu’appelles tu un thème ?

      – Me contacter en direct ?
      Connectes toi sur le site associé à mon profil SeenThis (cliques sur mon profil).
      Ensuite :

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      Tu devrais trouver un titre d’émission qui te permettra de me reconnaitre.
      Il y a moyen d’envoyer un mail.

      Sinon, par l’intermédiaire de « Poser une question » ou de contact sur le site de la Radio.

      Cela peut te paraitre compliqué, mais mettre une adresse mail en direct sur le web, c’est se faire spamer.

      Amicalement,
      André

  • « La destruction de l’environnement est-elle une condition de la croissance ? »

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/09/16/la-destruction-de-l-environnement-est-elle-une-condition-de-la-croissance_51

    Des études alarmantes sur la dégradation de la biodiversité ne suscitent aucune réaction à la hauteur des enjeux. Peut-être parce que cette destruction de la nature pourrait doper la croissance, estime dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

    Ce fut l’étude-choc de l’été. Mi-juillet, dans la revue de l’Académie des sciences américaine, Gerardo Ceballos (Université nationale autonome du Mexique) et ses coauteurs donnaient une idée de ce qu’il reste de vivant – sans compter les sept milliards d’humains et la cohorte immense de leurs animaux domestiques – à la surface de la Terre. Au total, concluaient les chercheurs, sur les quelque 180 espèces de mammifères étudiées, presque toutes ont perdu plus de 30 % de leur aire de répartition depuis le début du XXe siècle et 40 % en ont abandonné plus de 80 %… Depuis 1970, ce sont au moins 50 % des animaux qui ont disparu.

    Ces chiffres suscitent bien sûr l’effroi, comme avant eux une litanie de travaux alarmants sur l’érosion de la vie à la surface de la Terre. Et pourtant, rien ne change. Comment mobiliser les responsables politiques, les capitaines d’industrie, les médias ? Comment convaincre de cette évidence qu’il ne faut pas laisser le vivant s’étioler ?

    Rien de ce qui n’a pas un intérêt économique immédiatement chiffrable ne semble pouvoir être sauvé. Alors, depuis la fin des années 1970 et singulièrement depuis une quinzaine d’années, économistes et écologues ont développé la notion de « services écosystémiques » : il s’agit de chiffrer les services rendus gratuitement par la nature. La pollinisation (service rendu par les abeilles, certains insectes, oiseaux, etc.) « pèse » ainsi plusieurs centaines de milliards de dollars annuels ; les bénéfices d’un kilomètre de mangrove (absorption de carbone, protection des zones côtières, etc.) sont généralement évalués à plusieurs centaines de milliers de dollars par an ; ceux des récifs coralliens de Guadeloupe s’élèvent, chaque année, à une centaine de millions d’euros, etc. Chaque écosystème pourrait, à l’extrême, avoir une valeur chiffrée et être ainsi intégré au fonctionnement des économies. Afin, bien sûr, de le protéger.

    Un terrible malentendu

    Mais il y a peut-être là, hélas, un terrible malentendu. Un malentendu qui pourrait rendre vaine toute volonté de protéger la nature en évaluant la valeur des services qu’elle nous rend gratuitement. Et si la destruction de l’environnement n’était pas seulement une conséquence fortuite de la croissance économique, mais aussi et surtout l’un de ses carburants ? Et si l’érosion des services écosystémiques était, quelle que soit leur valeur, l’une des conditions déterminantes de l’accroissement du produit intérieur brut ? Et si, en un mot, la destruction de la nature était nécessaire à la croissance ?

    C’est l’idée, assez radicale mais aussi stimulante, soutenue en 2002 par deux économistes italiens dans un article publié par la revue Ecological Economics. Voici comment Stefano Bartolini (université de Sienne, Italie) et Luigi Bonatti (université de Trente, Italie) résument l’affaire dans leur jargon : « Nous présentons dans cet article une vision de la croissance différente du paradigme dominant, expliquent-ils, avec un sens aigu de la litote. Nous modélisons la croissance comme un processus dirigé par les réactions de défense des individus face aux externalités négatives générées par le processus de production. »

    Schématiquement, les deux économistes proposent donc une vision dans laquelle l’activité économique dégrade le tissu social et environnemental. Conséquence de cette dégradation, les services que rendent gratuitement l’environnement social (garder vos enfants, aller vous chercher du pain à la boulangerie, réparer votre système d’exploitation Windows, etc.) ou naturel (polliniser vos cultures, maintenir la fertilité des terres agricoles, etc.) s’érodent. Pour pallier la disparition de ces services gratuits, les agents économiques ont recours à des services marchands. Mais pour y avoir recours, ils doivent disposer de moyens financiers plus importants et doivent donc accroître leur activité économique. Et, ainsi, contribuer à nouveau, un peu plus, à la dégradation du tissu social et environnemental, etc. La boucle est bouclée.

    Une sorte de « grand remplacement »

    Si cette vision de la croissance est juste, alors toute politique dont le but ultime est l’augmentation du produit intérieur brut est vouée à détruire l’environnement. Rien ne pourrait être sauvé, car l’objectif ultime à atteindre serait une sorte de « grand remplacement » des services gratuits (offerts par la nature ou les structures sociales) par des services commerciaux qui, eux, dopent le PIB. D’où ce paradoxe : plus un écosystème est précieux, plus il peut être rentable, pour maximiser la croissance, de le détruire.

    Gaël Giraud, économiste en chef de l’Agence française de développement (AFD), réserve son opinion sur les conclusions de MM. Bartolini et Bonatti, mais confirme l’existence de situations dans lesquelles produire une externalité négative (avoir un accident de voiture, polluer une rivière…) peut augmenter le PIB. « La disparition des abeilles n’est d’ailleurs pas une si mauvaise nouvelle pour certains économistes, puisqu’elle pourrait conduire au développement et à la commercialisation de solutions techniques de pollinisation », déplore-t-il. Au reste, ce mouvement est en marche : de plus en plus, pour pallier l’absence des pollinisateurs sauvages, qui disparaissent plus vite encore que les abeilles, des apiculteurs développent des services commerciaux de location de leurs ruches, afin de polliniser les plantations d’amandiers, de pommiers, etc. C’est déjà, en Amérique du Nord, une industrie…

    Il faut donc espérer que nos deux économistes italiens se trompent. Car, s’ils ont raison, le fait de se diriger vers un monde devenant progressivement invivable pourrait ne jamais être signalé à nos responsables politiques par une chute de la croissance. Leur unique boussole les amènerait ainsi, et nous avec, droit sur l’orage.

  • Comment cinq phrases ont précipité la crise des opioïdes

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/09/02/comment-cinq-phrases-ont-precipite-la-crise-des-opioides_5180036_3232.html

    Les médecins américains ont prescrit en masse ces antidouleurs sur la foi d’un faux consensus construit dans la littérature biomédicale, relate notre journaliste Stéphane Foucart dans sa chronique.

    CHRONIQUE. Ne s’intéresser qu’aux conséquences des phénomènes, et non à leurs causes, est l’une des malédictions de notre époque. Tout ou presque a ainsi été écrit sur les effets désastreux de l’épidémie d’addiction aux opioïdes qui frappe les Etats-Unis, mais très peu sur ses causes profondes. Relativement méconnue en France, cette crise sanitaire est certainement l’une des plus graves menaces à laquelle est confrontée la société américaine. A quoi est-elle due ? On croit le savoir : à la mise sur le marché, au milieu des années 1990, de proches cousins de la morphine et de l’héroïne, massivement prescrits dans le traitement des douleurs chroniques. Mais pourquoi les médecins nord-américains ont-ils autant prescrit ces substances ?

    Quatre chercheurs et médecins canadiens conduits par David Juurlink (Sunnybrook Research Institute, à Toronto) se sont posé la question. Leur réponse, publiée cet été dans le New England Journal of Medicine (NEJM), compte au nombre des textes les plus surprenants et perturbants récemment publiés. « Entre 1999 et 2015, plus de 183 000 morts [par overdose] d’opioïdes ayant été prescrits ont été rapportés aux Etats-Unis, et des millions d’Américains sont dépendants à de telles substances, écrivent les auteurs. La crise est survenue en partie parce qu’il a été dit aux médecins que le risque d’addiction était faible lorsque les opioïdes étaient prescrits pour les douleurs chroniques. » Toute la question étant de savoir pourquoi tant de professionnels de santé, en majorité scrupuleux et honnêtes, ont procédé de la sorte.

    Un simple courrier

    Pour comprendre, M. Juurlink et ses coauteurs ont ausculté la littérature scientifique. Ils ont constaté qu’un nombre considérable d’articles publiés dans les revues savantes tenait pour acquis le fait que les opioïdes présentaient peu de risques d’addiction. Une écrasante majorité d’entre eux citaient à l’appui de cette affirmation : « Porter J., Jick H., “L’addiction est rare chez les patients traités avec des narcotiques”, NEJM, 1980, vol. 302 (2), p. 123. » L’absence de risque d’addiction aux opioïdes a-t-elle été démontrée dans cette publication de 1980 ? M. Juurlink et ses collègues sont allés y voir de plus près.

    En réalité, la publication en question n’était pas une étude, mais un simple courrier, un petit paragraphe de… cinq phrases. Deux médecins signalaient seulement que, sur quelque 12 000 patients hospitalisés ayant reçu « au moins un narcotique », seuls quatre avaient contracté une addiction. Ils évoquaient donc des malades traités au cours de leur hospitalisation – rien à voir avec les effets de prescriptions au long cours, pour des douleurs chroniques.

    Cette lettre a été citée plus de 600 fois

    M. Juurlink et ses collègues ont compté : cette lettre a été citée plus de 600 fois dans la littérature biomédicale ! Dans la majorité des cas (72,2 %), elle l’a été sans recul critique. Les auteurs tenaient pour acquis qu’elle dédouanait les opioïdes de tout risque d’addiction. Autant dire que les médecins et chercheurs l’ayant mentionnée de la sorte ne l’ont pas lue. Ils ont négligemment recopié une référence piochée dans des études antérieures. Un peu comme les rumeurs se propagent sur les réseaux sociaux.

    Les médecins américains ont donc prescrit en masse ces opioïdes sur la foi d’un faux consensus construit dans la littérature savante. A la faillite des régulateurs ayant autorisé ces médicaments s’est ajoutée celle de la communauté médicale, qui a collectivement cherché à légitimer leur utilisation. De fait, il faut attendre 1996 et la mise sur le marché du premier de ces antalgiques pour voir s’envoler le nombre de citations du bref courrier incriminé…

    LES PREMIÈRES ESTIMATIONS CHIFFRENT, POUR LA SEULE ANNÉE 2016, ENTRE 59 000 ET 65 000 MORTS PAR OVERDOSE

    Fréquente dans le monde académique, cette forme de conservatisme, consistant à tenir pour certaine l’innocuité d’un produit parce qu’il a été autorisé à être mis sur le marché, a parfois des conséquences désastreuses. Elles sont ici incalculables. Aux millions d’Américains entrés dans la dépendance par le biais de leur ordonnance et aux 183 000 morts par overdose d’opioïdes prescrits entre 1999 et 2015, il faudrait ajouter les milliers de morts annuels d’overdose à l’héroïne et au fentanyl, illégalement achetés par ceux dont la prescription n’a pas été renouvelée. Le bilan est énorme et s’aggrave rapidement. Les premières estimations chiffrent, pour la seule année 2016, entre 59 000 et 65 000 morts par overdose, très majoritairement dues aux opioïdes, soit plus que les accidents de la route et plus que les armes à feu. Et autant que la somme des deux.

  • Where have all the insects gone? | Science | AAAS
    http://www.sciencemag.org/news/2017/05/where-have-all-insects-gone

    No one can prove that the pesticides are to blame for the decline, however. “There is no data on insecticide levels, especially in nature reserves,” Sorg says. The group has tried to find out what kinds of pesticides are used in fields near the reserves, but that has proved difficult, he says. “We simply don’t know what the drivers are” in the Krefeld data, Goulson says. “It’s not an experiment. It’s an observation of this massive decline. The data themselves are strong. Understanding it and knowing what to do about it is difficult.”

    #insectes

  • Ce que les « Monsanto Papers » révèlent du Roundup
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2017/03/18/ce-que-les-monsanto-papers-revelent-du-roundup_5096602_3244.html

    La justice américaine a déclassifié des correspondances internes de la firme. Dès 1999, cette dernière s’inquiétait du potentiel mutagène du glyphosate.

    Cette fois, les courriels mis au jour racontent une autre histoire. En 1999, les cadres de Monsanto souhaitent faire appel aux services d’une autorité scientifique incontestable pour plaider la cause du glyphosate auprès des régulateurs européens. Tout l’enjeu est de les convaincre que le produit n’est pas génotoxique.

    « Prenons un peu de recul et regardons ce que nous voulons vraiment faire, écrit un cadre de l’entreprise à ses collègues. Nous voulons trouver quelqu’un qui est familier du profil génotoxique du glyphosate/Roundup et qui peut avoir une influence sur les régulateurs, ou conduire des opérations de communication scientifique auprès du public, lorsque la question de la génotoxicité [du glyphosate] sera soulevée. »

    Le rapport de Parry est fraîchement accueilli. Le 31 août 1999, un cadre de la firme écrit à ses interlocuteurs qu’il est « déçu » par le texte rendu et interroge : « A-t-il déjà travaillé pour l’industrie sur ce genre de projet ? » Le scientifique britannique suggère à Monsanto, dans son rapport, de conduire des tests spécifiques pour explorer plus avant le potentiel mutagène du glyphosate.

    En septembre 1999, l’un des toxicologues de Monsanto écrit à ses collègues que « Parry n’est pas la personne qu’il nous faut et cela prendrait pas mal de temps, de dollars et d’études pour l’amener à l’être ». « Nous n’allons simplement pas conduire les études qu’il suggère, ajoute-t-il à l’adresse de Mark Martens, le cornac de James Parry. Mark, penses-tu que Parry peut devenir un avocat solide sans mener ces travaux ? Sinon, nous devrions commencer sérieusement à chercher une ou plusieurs autres personnalités avec qui travailler. » L’intéressé ajoute, à propos de la génotoxicité possible du glyphosate : « Nous sommes actuellement très vulnérables. »

    Une chose m’étonne dans cet article : Je sais que Stéphane Foucart n’aime pas (euphémisme) Gilles-Éric Séralini, mais l’importance de l’adjuvant (type savon) dans la pénétration du glyphosate dans le corps a été démontrée par G-E Séralini, dans des papiers reconnus et publiés. Étrange que cela ne soit découvert que maintenant, évidemment sans citer G-E Séralini.

    Ce n’est pas tout. L’impact sanitaire des « surfactants » (ces produits ajoutés au glyphosate pour démultiplier son pouvoir herbicide) apparaît comme une autre épine dans le pied du géant de l’agrochimie. Selon les plaignants, leur présence augmenterait l’absorption du glyphosate par la peau, accroissant ainsi l’exposition des travailleurs agricoles au produit.

    #Monsanto #pesticides #perturbateurs_endocriniens

  • « L’histoire qui se trame autour de Monsanto a tous les ingrédients d’un scénario à la Erin Brockovich »

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/03/06/le-cancer-de-monsanto_5089702_3232.html

    Dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au service Planète, explique comment une toxicologue de l’agence américaine de protection de l’environnement a expliqué dès 2013 qu’il est « fondamentalement certain que le glyphosate est cancérogène ».

    Une multinationale, une scientifique muselée par sa hiérarchie, une class action conduite par des avocats rusés et enfin la découverte d’une pièce à conviction explosive… L’histoire qui se trame depuis quelques mois en Californie a tous les ingrédients d’un scénario à la Erin Brockovich, le film de Steven Soderbergh nommé cinq fois aux Oscars en 2001, dont le prix de la meilleure actrice pour Julia Roberts.
    L’affaire ne commence pas dans les prétoires américains, mais au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) – l’agence des Nations unies chargée d’inventorier les substances cancérogènes.
    En mars 2015, les experts réunis par le CIRC classent le glyphosate (le principe actif de l’herbicide Roundup) comme « cancérogène probable » pour l’homme. Ils estiment le produit mutagène, cancérogène pour l’animal, et citent plusieurs études épidémiologiques suggérant un lien entre le lymphome non-hodgkinien (un cancer du sang) et le produit phare de Monsanto – qui est aussi la pierre angulaire de son modèle économique (la vente liée du pesticide et des cultures transgéniques qui le tolèrent).

    La firme de Saint-Louis (Missouri) proteste, mais le mal est fait. Aux Etats-Unis, plusieurs actions en justice, individuelles ou collectives, voient le jour. L’une d’elles, plaidée devant la cour fédérale de San Francisco (Californie), rassemble plusieurs centaines d’employés agricoles et de fermiers touchés par un lymphome après avoir travaillé au contact de l’herbicide.

    Bien sûr, les avocats de Monsanto ne se laissent pas intimider. Fin avril 2016, par une coïncidence extraordinaire, le brouillon d’une expertise de l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA) – lancée en 2009 – est mis en ligne par erreur. Les toxicologues de l’agence, réunis au sein du Cancer Assessment Review Committee (CARC), y estiment que le glyphosate est improbablement cancérogène. Les avocats de la firme de Saint-Louis en font leur miel même si le rapport, provisoire, est rapidement ôté du site de l’EPA.

    « Ce n’est pas éthique »

    Hasard des acronymes : d’un côté le CIRC, de l’autre le CARC. Deux groupes d’experts, deux avis opposés. Les avocats des plaignants se sont donc demandé par quelle étrangeté des experts pouvaient soutenir des opinions aussi divergentes.

    Cherchant une réponse à cette question, ils ont déniché une pièce à conviction redoutable. C’est un courriel daté du 21 mars 2013 et adressé par Marion Copley, une toxicologue galonnée de l’EPA, à l’un de ses supérieurs, qui supervise le CARC. La missive est terrible. Marion Copley écrit avoir, sur la foi de « décennies d’expertise en pathologie », « des commentaires qui pourraient être très utiles au CARC ».

    Le glyphosate ? La chercheuse énumère quatorze mécanismes d’action par lesquels la substance, dit-elle, peut initier ou promouvoir la formation de tumeurs. « Non seulement chacun de ces mécanismes est à lui seul capable de provoquer une tumeur, mais le glyphosate les enclenche tous de façon simultanée, ajoute Marion Copley. Il est fondamentalement certain que le glyphosate est cancérogène. » La scientifique, qui travaille depuis près de trente ans à l’EPA, écrit ces mots deux ans avant l’expertise du CIRC et alors que celle du CARC est entamée depuis plus de trois ans.

    Bien mal entamée selon elle. Le propos se durcit. « Jess [c’est le prénom du destinataire], nous nous sommes toi et moi disputés de nombreuses fois à propos du CARC et tu me contredis souvent sur des sujets hors de ta compétence, ce qui n’est pas éthique, ajoute-t-elle, de plus en plus amère. Ta maîtrise obtenue en 1971 au Nebraska est complètement obsolète, en vertu de quoi la science du CARC a 10 ans de retard sur la littérature scientifique. »

    Les accusations vont crescendo : « Pour une fois, écoute-moi et arrête tes connivences et tes jeux politiques avec la science pour favoriser les industriels, écrit-elle. Pour une fois, fais ce qu’il y a à faire, et ne prends pas tes décisions en fonction de la manière dont elles vont affecter ton bonus. »

    Ce n’est pas tout. Marion Copley accuse aussi le destinataire d’avoir « intimidé les experts du CARC » et d’avoir « modifié » deux autres rapports après leur finalisation, « pour favoriser l’industrie ». Deux autres scientifiques de l’EPA sont mis en cause nommément… La lettre de Marion Copley pourrait peser très lourd. Non seulement sur l’issue de la procédure, mais sur l’avenir même du glyphosate : celui-ci est toujours en cours de réévaluation, aux Etats-Unis et en Europe. Le courriel de Marion Copley pourrait bien être à Monsanto ce que le cancer est aux humains.

    « J’aurais fait ce que j’avais à faire »

    Dans une requête transmise le 10 février à Vince Chhabria, le juge fédéral chargé de l’affaire, les avocats des plaignants demandent à ce que le supérieur de la toxicologue – qui n’a pas répondu aux sollicitations du Monde – soit entendu. « Lorsque l’on considère l’importance des expertises de l’EPA, et leur importance dans ce contentieux, il semble approprié de prendre [sa] déposition », a déclaré le juge Chhabria, le 27 février au cours d’une audition, selon l’agence Bloomberg.

    En attendant, il est raisonnable de réserver son opinion car, après tout, Marion Copley peut avoir écrit sous le coup de la colère ou cherché à nuire à des collègues honnis. Peut-être. Mais lorsque Marion Copley écrit ces lignes, elle se trouve à un moment très particulier de la vie, où il n’y a plus rien à gagner, ni à perdre. « J’ai un cancer, écrit-elle, et je ne veux pas que ces graves problèmes au sein du département soient mis sous le boisseau avant que je ne sois au fond de ma tombe. » Depuis quinze ans, elle lutte contre un cancer du sein et se sait condamnée. « J’aurais fait ce que j’avais à faire », conclut-elle.

    Quelques mois plus tard, le 21 janvier 2014, Marion Copley, 66 ans, était emportée par la maladie.

  • le glyphosate est l’herbicide le plus utilisé dans le monde, c’est un des composants du fameux round-up de la multinationale agrochimique américaine Monsanto.

    Il a été jugé dangereux pour la santé par le Centre International de Recherche sur le Cancer rattaché à l’OMS. Quant à l’autorité Européenne de Sécurité des Aliments, elle a donné une réponse contraire le 12 novembre 2015. Sur les 73 experts de l’EFSA qui ont participé à l’étude seuls 14 ont accepté de décliner leur identité...

    Le glyhposate de nouveau autorisé par l’Europe, par Amélie Perrier - France-Culture
    >>> http://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-8h/le-glyphosate-de-nouveau-autorise-par-l-europe

    Le Parlement européen demande une réautorisation limitée du glyphosate, par Stéphane Foucart - Le Monde
    >>> http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/04/13/le-parlement-europeen-demande-une-reautorisation-limitee-du-glyphosate_49014

    L’éco du matin, par Catherine Boullay - France-Inter
    >>> http://www.franceinter.fr/emission-leco-du-matin-le-glyphosate-est-il-cancerigene.

    Glyphosate, des raisons de s’inquiéter - Les Amis de la Terre
    >>> http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/glyphosate_briefingmedia-2.pdf
    Greenpeace : articles sur le glyphosate
    >>> http://www.greenpeace.org/switzerland/fr/modeles/recherche/?all=glyphosate

    #glyphosate #herbicide #Round-up #pollution #cancer #Centre_International_de_Recherche_sur_le_Cancer #EFSA #Autorité_Européenne_de_Sécurité_des_Aliments
    #Monsanto #Lobbys #Experts #conflits-d'intérêts

  • #pollution, le #cerveau en danger - Le Monde
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/104396767438

    Stéphane Foucart pour Le Monde, revient sur l’évolution très rapide des troubles neuro-comportementaux (autisme, hyperactivité, troubles de l’attention, retard mental, trouble du développement…) chez les enfants ces dernières années. Pour les spécialistes du sujet, cette augmentation est environnementale, liée à l’exposition de la population à certaines pollutions chimiques diffuses. 

    “L’affaire ne concerne pas uniquement l’intelligence des prochaines générations mais leur santé au sens large. « Les épidémiologistes remarquent depuis longtemps que les gens qui ont un quotient intellectuel élevé vivent plus longtemps, et ce même lorsqu’on corrige des effets liés à la classe sociale, dit Barbara Demeneix. Or selon la théorie de l’origine développementale des maladies, notre santé dépend en partie de la manière dont (...)

    #cogntion #environnement

  • #Climat : l’humanité en route pour atteindre un #réchauffement de 2 °C
    Le Monde.fr | 25.09.2014 à 11h15 • Mis à jour le 25.09.2014 à 17h46 |
    Par Stéphane Foucart
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/25/climat-les-deux-tiers-du-chemin-vers-un-rechauffement-de-2-c-ont-ete-parcour

    Est-il encore possible de demeurer sous la barre des 2°C de réchauffement par rapport à la période pré-industrielle ? Deux études publiées dans les dernières éditions des revues Nature Geoscience et Nature Climate Change explorent la question et donnent l’ampleur des efforts à accomplir par les différents pays pour demeurer sous cette limite, définie comme le seuil de danger par la communauté internationale.

    Les travaux publiés dans Nature Geoscience ont dans un premier temps cherché à établir la quantité de dioxyde de carbone qu’il reste à émettre avant de rencontrer ce seuil de risque.

    « L’humanité avait un capital de 3 200 milliards de tonnes (Gt) de CO2 à émettre pour avoir une bonne chance – soit deux chances sur trois – de rester sous le seuil des 2 °C de réchauffement. Et jusqu’à présent, depuis la révolution industrielle, nous en avons émis environ 2 000 Gt, explique Pierre Friedlingstein (université d’Exeter, Royaume-Uni) premier auteur de l’étude. Il nous en reste donc 1 200 Gt à émettre en tout et pour tout. » Une telle quantité de CO2 représente environ trente ans d’émissions mondiales au niveau de 2013.

    Dans une seconde étude, publiée dans Nature Climate Change, les mêmes chercheurs ont imaginé une manière de répartir entre pays de ce qui demeure à émettre : sur le total de 1 200 Gt de CO2 qu’il est encore possible d’émettre, quelle proportion pourrait être allouée à la Chine, aux Etats-Unis, à l’Europe, etc. ?

    DEUX SCÉNARIOS EXTRÊMES

    Deux scénarios extrêmes ont été considérés. Le premier, le plus « cynique » possible, considère que la répartition des émissions de 2013 doit servir de base à l’allocation des droits à émettre futurs. Dans ce scénario, puisque la Chine a été responsable de 28 % des émissions mondiales en 2013, 28 % des ultimes 1 200 Gt de CO2 lui seraient accordés. De même, l’Amérique du Nord ayant émis en 2013, 19 % du CO2 mondial, ce seraient 19 % des derniers 1 200 Gt qui lui seraient accordés. Et ainsi de suite.

    Le second scénario, le plus équitable possible (sans toutefois tenir compte des émissions historiques de chaque pays) consiste simplement à diviser équitablement les fameux 1 200 Gt par le nombre de terriens et d’attribuer ainsi les droits à polluer à chaque pays, en fonction de sa population.

    Résultat ? Le deuxième scénario est totalement irréaliste. Même en desserrant l’étau des 1 200 Gt à émettre et en portant ce quota à 1 400 Gt – soit seulement une chance sur deux de rester sous les 2 °C – les Etats-Unis devraient réduire annuellement leurs émissions de plus de 15% pour parvenir à l’objectif. L’Europe se situerait dans ce scénario vers 6 % de baisse annuelle obligatoire et la Chine autour de 10 %.

    Mais le premier scénario (le plus « injuste ») n’est pas plus réaliste : il serait tout simplement inacceptable pour les pays comme l’Inde et la majeure part de l’Asie, de même que pour l’Afrique. Tout ces pays ayant une grande part de leur développement à accomplir et n’ayant que peu émis en 2013 se verraient ainsi trop injustement pénalisés.

  • Paludisme et DDT, les écologistes sont-ils coupables ? | Sham and ScienceSham and Science
    http://blogs.univ-poitiers.fr/n-yeganefar/2014/05/08/paludisme-et-ddt-les-ecologistes-sont-ils-coupables/#more-2746

    Il serait facile d’adopter une posture à mi-chemin entre le discours développé dans l’AFIS et celui développé par Foucart étant donné que les preuves factuelles sont sujettes à interprétation. Je voulais éviter cet écueil alors je vais simplement signaler mon opinion forcément biaisée notamment par mes penchants politiques. Car en traçant cette histoire, je suis tombé sur des documents montrant clairement que le discours accusant les écologistes a été propagé par les néo-conservateurs américains fin des années 90 7. Le but était de nuir à l’image des écologistes et, en particulier, de brouiller les pistes sur le tabagisme passif. J’essaie bien évidemment de ne pas céder au “délit de sale gueule”, car après tout, si un nazi avance que 2+2=4, cela reste toujours une vérité. Ce contexte politique houleux me pousse néanmoins à penser que la responsabilité des écologistes est largement exagérée, je n’en ai malheureusement pas la preuve formelle.

    #écologistes #DDT #paludisme

  • La fable du DDT - Stéphane Foucart (Le Monde)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/04/25/la-fable-du-ddt_4407690_3232.html?xtmc=ddt_foucart&xtcr=1

    [selon James] Lovelock, l’inconséquence écologiste aurait, dans les années 1970, poussé à l’interdiction d’un insecticide-miracle – le célèbre DDT –, rendant ainsi impossible la lutte contre l’anophèle, le moustique vecteur du paludisme.

    Le problème est que cette histoire est parfaitement imaginaire. (...)

    La fable relayée par le grand biologiste britannique a pourtant été décortiquée et réfutée de longue date par une multitude d’enquêtes journalistiques et des travaux d’historiens des sciences – notamment ceux de Naomi Oreskes (université d’Harvard). Elle a été fabriquée de toutes pièces, dans les années 1990, dans les cercles néoconservateurs américains, sous la volonté et l’impulsion d’industriels emmenés par Philip Morris. Enoncée sans fard dans certains des mémos secrets du cigarettier rendus publics par décision de justice (voir, par exemple, http://legacy.library.ucsf.edu/tid/xvp83c00), l’idée était de populariser une histoire édifiante à même de discréditer les défenseurs de la santé et de l’environnement et leur cortège d’exigences, qui sont autant d’entraves à la bonne marche des affaires.

    #DDT #environnement #paludisme #désinformation

  • Deux degrés de plus, "un désastre"pour James Hansen
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/12/08/deux-degres-de-plus-un-desastre-pour-james-hansen_1615047_3244.html

    Deux degrés de plus, "un désastre"pour James Hansen
    LE MONDE | 08.12.2011 à 15h23 • Mis à jour le 30.01.2012 à 13h57 |
    Par Stéphane Foucart - San Francisco Envoyé spécial
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/12/08/deux-degres-de-plus-un-desastre-pour-james-hansen_1615047_3244.html

    Deux petits degrés Celsius de plus par rapport aux températures préindustrielles seraient déjà « un #désastre ». Présentant de nouvelles données au congrès d’automne de l’American Geophysical Union (AGU), qui se tient à San Francisco (Etats-Unis), le climatologue #James_Hansen a adressé, dans une conférence donnée mercredi 7 décembre, une sévère mise en garde aux négociateurs réunis à Durban (Afrique du Sud).

    Selon le chercheur, célèbre pour avoir été le premier scientifique, en 1988, à tirer le signal d’alarme sur la question climatique, le seuil des 2 0C de réchauffement fixé par la communauté internationale ne permet pas de protéger les sociétés sur le long terme. Le directeur du Goddard Institute for Space Studies (GISS), principal laboratoire d’études climatiques de la NASA, présentait une reconstruction de l’évolution des #températures au cours des 5 millions d’années écoulées. « Nous sommes aujourd’hui tout près des températures de la période de l’éémien, il y a 130 000 ans, ou du holsteinien, il y a 400 000 ans, a déclaré M. Hansen. Or, à ces deux périodes, nous savons que le niveau moyen des mers était de 4 à 6 mètres plus élevé qu’aujourd’hui. »

    Ses travaux, menés avec Makiko Sato (GISS), montrent qu’avec un degré de plus qu’aujourd’hui - c’est-à-dire 1,7 0C de plus par rapport au niveau préindustriel -, la #Terre excéderait les températures atteintes au cours de ces deux récents pics de chaleur. Elle atteindrait sa période la plus chaude depuis environ 3,2 millions d’années. « Dépasser ce réchauffement renverrait le climat à ce qu’il était au début du pliocène », lorsque les océans étaient environ 25 m au-dessus de leur hauteur actuelle, ajoute le chercheur. « Si la teneur en CO2 venait à doubler, précise-t-il, cela reviendrait à augmenter la température moyenne d’environ 3 0C (par rapport au niveau préindustriel) et cela renverrait la planète à un état où la cryosphère (l’ensemble des glaces de mer et des glaciers continentaux) n’existait pas. »

    Fonte des calottes

    La hausse des températures ne fait pas monter les océans instantanément : le système se met lentement à l’équilibre. Mais, selon M. Hansen, les données paléoclimatiques montrent que le rythme d’élévation des mers peut atteindre 1 m à 2,5 m par siècle, en raison de la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique.

    Le seuil de 2 0C au-dessus des niveaux préindustriels est la certitude d’un « désastre à long terme », conclut M. Hansen. Même si « nous ne savons pas précisément à quel terme ». Pour le chercheur, connu pour ses positions très tranchées et jouissant d’un grand prestige dans la communauté scientifique, « pour conserver un climat qui ressemble à peu près à celui de l’holocène, la période au cours de laquelle la civilisation s’est développée », il faut « maintenir la concentration de #CO2 atmosphérique sous les 350 parties par million (ppm) ». Elle était de 270 ppm au XIXe siècle et elle est aujourd’hui de 390 ppm.

    Mais, ajoute le directeur du GISS, il est possible de la faire baisser « en supposant que la reforestation peut pomper 100 milliards de tonnes de carbone » et « en réduisant les émissions de 6 % par an, en commençant dès l’an prochain ». Or, rappelle-t-il, « si nous avions commencé il y a seulement cinq ans, une baisse de 3 % par an aurait suffi ».

    #climat

  • Bataille scientifique autour de la pêche profonde
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    Bataille scientifique autour de la pêche profonde

    LE MONDE | 10.09.2012 à 13h51

    Par Stéphane Foucart

    Dures journées pour la pêche profonde. Alors que le Parlement européen se prépare à examiner la proposition présentée en juillet par la Commission de Bruxelles, visant à bannir progressivement les chaluts et les filets maillants de fond en Atlantique du Nord-Est, de récents travaux accablent de nouveau ces engins de pêche.

    #pêche #écologie