person:stéphane haber

  • 6 | 2017 Néolibéralisme et subjectivité
    http://teth.revues.org/883

    Dossier
    Jean François Bissonnette et Alexis Cukier
    Présentation du dossier : néolibéralisme et subjectivité [Texte intégral]
    Wendy Brown
    « Rien n’est jamais achevé » : un entretien avec Wendy Brown sur la subjectivité néolibérale [Texte intégral]
    Stéphane Haber
    Au-delà du caractère. Sombart, Weber et la question des racines subjectives de la participation au capitalisme [Texte intégral]
    Stéphane Le Lay et Duarte Rolo
    Ce que le néolibéralisme fait au travail : une étude de cas en centre d’appels téléphoniques [Texte intégral]
    Alexis Cukier
    Entrepreneur de soi ou travailleur aliéné ? [Texte intégral]
    Penser l’organisation néomanagériale du travail avec et au-delà de Foucault
    Luca Paltrinieri et Massimiliano Nicoli
    Du management de soi à l’investissement sur soi. [Texte intégral]
    Remarques sur la subjectivité post-néo-libérale
    Jean François Bissonnette
    Du tremplin au levier [Texte intégral]
    De l’endettement spéculatif des étudiants dans l’université néolibérale
    Comptes-rendus

    Héloïse Facon
    Carré Louis et Loute Alain (dir.), Donner, reconnaître, dominer. Trois modèles en philosophie sociale, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Philosophie », 2016, 232 p. [Texte intégral]
    Matteo Polleri
    Gallo Lassere Davide, Contre la loi travail et son monde. Argent, précarité et mouvements sociaux, Eterotopia, coll. « À présent », 2016, 104 p. [Texte intégral]
    Ferhat Taylan
    Franck Fischbach, Qu’est-ce qu’un gouvernement socialiste ? Ce qui est vivant et ce qui est mort dans le socialisme, Montréal, Lux, « Humanités », 2017, 251 p. [Texte intégral]

  • Philosophie, #aliénation et néocapitalisme : entretien avec Stéphane Haber | Période
    http://revueperiode.net/philosophie-alienation-et-neocapitalisme-entretien-avec-stephane-haber

    Considérés par les uns comme la pièce centrale de la #critique du #capitalisme, rejetés par les autres pour l’"essentialisme dont il serait porteur, le concept d’aliénation fait partie de ces notions qui polarisent la théorie marxiste. Dans cet entretien, Stéphane Haber revient sur les enjeux d’une critique sociale formulée en termes d’aliénation, dont la spécificité serait de penser d’un même mouvement l’autonomisation des rapports sociaux et les expériences négatives qu’elle suscite. Ainsi définie, l’aliénation dessinerait les contours d’un cadre théorique suffisamment souple pour éclairer le présent historique tout en dégageant les caractéristiques essentielles du capitalisme comme forme de vie sociale insatisfaisante.

  • De la valeur comme « sujet automate » à la « domination sans sujet » : la catégorie de domination à la lumière de la critique du fétichisme de la marchandise (A. Jappe - audio)

    http://palim-psao.over-blog.fr/article-de-la-valeur-comme-sujet-automate-a-la-domination-sans-

    Dans le lien suivant, on retrouvera l’enregistrement audio de la séance avec Anselm Jappe au séminaire Sophiapol 2012-2013 : “Les conceptions contemporaines de la domination II” organisé par Vincent Bourdeau, Marie Garrau, Katia Genel, Stéphane Haber, Christian Lazzeri et Alice le Goff.

    Le fichier comporte 2 heures d’enregistrement, dont une heure d’exposé et une heure de discussion. Peu de textes ayant été traduits de l’Allemand sur le concept de « domination sans sujet », nous renvoyons pour l’instant le lecteur curieux au chapitre « sujet automate » dans « Les Aventures de la marchandise » d’A. Jappe (Denoël, 2003, pp. 96-105), ainsi qu’à l’ouvrage « Temps, travail et domination sociale » de Moishe Postone (Mille et une nuits, 2009) où des éléments de ce nouveau concept de domination sont théorisés.

  • Un texte de 2002, juste après la réélection de Chirac, sur le #pacs, le #mariage #homosexuel et l’#homoparentalité, qui cerne déjà (tous) les enjeux

    Vive le mariage ! par Stéphane Haber
    http://www.passant-ordinaire.com/revue/42-452.asp

    Sur le fond comme sur la forme, la revendication du mariage ne fait que prendre le républicanisme au sérieux, quel que soit l’art que l’on peut mettre par ailleurs à triturer dans tous les sens les concepts issus de la philosophie politique pour donner raison à ses ignorances et à ses préjugés les plus banalement conservateurs et/ou répressifs.

    La perspective du mariage pourrait susciter des réserves d’une autre nature, qui s’appuieraient cette fois sur les inquiétudes que ne peut manquer de provoquer le passage de la discrimination au conformisme le plus morne. Car dans le Pacs et plus encore dans l’éventuel mariage à venir, on pourrait être tenté de voir le triomphe paradoxal d’un familialisme qui, plutôt que de continuer à exclure, comprend qu’il vaut mieux intégrer en absorbant la singularité apparente que représente le couple de personnes de même sexe. Le mariage serait la ruse suprême d’un bio-pouvoir qui a intérêt à voir dûment casé et sexuellement stabilisé, c’est-à-dire juridiquement et sanitairement contrôlable, ce contaminateur potentiel qu’est encore le gay. Contre-partie du fantasme hétéro qui voit le monde homo dominé par un hédonisme sans freins, il offre l’image rassurante, très en vogue en ce moment à la télévision (loi de l’excès contraire oblige), de l’homo bien gentil et parfaitement épanoui dans le cadre classique du couple – bientôt capable de devenir un père (ou une mère) de famille respectable ?

  • Séminaire “Pratiques des idées”, 1ère séance, 4 octobre 2012, Paris Ouest | Le carnet du Sophiapol
    http://sophiapol.hypotheses.org/9748#_ftn1

    Présentation de la thèse de David Hugot, sous la direction de Stéphane Haber

    L’histoire mondiale/globale est aujourd’hui un champ en plein essor en France et dans le monde. L’édification d’histoires s’inscrivant dans un temps long multiséculaire et couvrant de vastes portions de la planète n’a cependant pas toujours été considérée avec bienveillance par les historiens de métier. En effet, pour se constituer comme science positive universitaire au cours du XIXe siècle, les historiens ont dû se démarquer des théologies et des philosophies de l’histoire. Pour faire accepter le caractère scientifique de ce qui restait un récitatif de la singularité face aux sciences sociales nomothétiques naissantes, il fallait au moins pouvoir affirmer que l’histoire était capable de vérité en relatant les faits, « tels qu’ils s’étaient passés » (« wie es eigentlich gewesen ») selon le mot de Ranke. Une telle perspective impliquait de rester au plus près possible des sources et de limiter le recours aux hypothèses interprétatives, ce qui avait pour conséquence la focalisation de l’historien sur des réalités de toute petite échelle temporelle et spatiale. Tout au plus, les historiens durent-ils se mettre au service de la construction des États-nations et porter leur récit à l’échelle nationale. Mais les grandes synthèses étaient envisagées comme une activité de loisir. Les histoires universelles, dans la mesure où leur éloignement à l’égard des sources et l’importance qu’elles réservaient aux idées interprétatives donnaient une trop grande place à la subjectivité de l’historien et trop peu de prise au contrôle intersubjectif, s’en trouvaient marginalisées.

    Il fallut attendre la période postérieure à la seconde guerre mondiale pour revenir de cette perspective. En Europe et aux Etats-Unis, des historiens affirmèrent qu’il était non seulement possible mais aussi nécessaire de procéder à l’écriture d’histoires de grande échelle, sans rien céder aux exigences académiques. Par-delà les précurseurs, comme Henri Pirenne, on date la naissance de l’histoire mondiale moderne de deux grands ouvrages : La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II (1947) de Fernand Braudel et The Rise of the West (1962) de William McNeill. Si cette histoire mondiale moderne ne se ramène pas aux histoires universelles antérieures, c’est dans la mesure où les historiens la pratiquant souscrivent à l’impératif de s’en tenir aux « avant-dernières choses » (Siegfried Kracauer). C’est moins le désir de dévoiler le sens de l’Histoire que celui de résoudre tel ou tel problème historique qui les animent. L’histoire mondiale moderne s’inscrit dans l’histoire problème que Lucien Febvre appelait de ses voeux.

    Ainsi, c’est pour résoudre une question spécifique qu’Immanuel Wallerstein s’est hissé à l’histoire mondiale au début des années 70. Après avoir étudié les décolonisations africaines, il en est venu à se demander pourquoi les inégalités de développement entre ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui les pays du Nord et ceux du Sud, bien loin de se combler, semblaient se pérenniser et même s’aggraver par-delà la domination coloniale. Fallait-il incriminer l’insuffisante pénétration dans les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine d’une culture entrepreneuriale capitaliste, l’insuffisante modernisation de l’appareil étatique et l’inadaptation des structures juridiques et mentales à l’économie de marché ?

    Si l’on veut répondre à une telle question de manière indiscutable, – pourquoi des riches, pourquoi des pauvres ?[1] – sans se contenter de projeter des préjugés culturels, voire racistes, sur les sociétés examinées, il est nécessaire de se donner « un cadre systémique, suffisamment long temporellement et large spatialement pour contenir les “logiques” dominantes “déterminant” la plus grande partie de la réalité »[2] étudiée. Ni l’État, ni la société, ne contiennent en soi la logique de leur devenir, parce qu’ils ne sont pas de telles totalités systémiques. C’est à l’intérieur de la totalité que constitue un système de division du travail et d’échange, c’est-à-dire de production et de répartition des richesses, que l’on peut comprendre le devenir des parties qui la composent. Or, cette totalité, dans le monde dans lequel nous vivons, et cela depuis maintenant 500 ans, excède de beaucoup les frontières des États et les limites des cultures, aussi étendues soient-elles. Le système-monde moderne, au départ à l’échelle de l’Europe et de ses colonies américaines, s’est étendu à l’ensemble de la planète au cours du XIXe siècle et l’englobe aujourd’hui entièrement, la mondialisation n’étant que l’ultime épisode d’une histoire commencée à la fin du Moyen-Âge. C’est l’échange inégal entre les parties du système qui explique pourquoi certaines parties en dominent d’autres. Les richesses produites affluent vers les États du centre qui se disputent l’hégémonie et laissent la périphérie vassalisée structurellement sous-développée. Cette approche holiste, à la fois au sens où elle prend en compte de très larges unités d’analyse et au sens où elle refuse les divisions disciplinaires héritées du XIXe siècle, emprunte à trois sources : la sociologie structuralo-fonctionnaliste de Robert Merton, l’histoire des Annales dans sa version braudélienne et l’économie de la dépendance (Raùl Prebisch, Arrighi Emmanuel).

    Cette approche soulève un certain nombre de questions de natures historiques, épistémologiques et politiques.

    L’histoire telle que Wallerstein l’écrit semble marquer une rupture avec l’eurocentrisme d’une certaine vulgate marxienne qui considérait que toutes les sociétés devaient en passer par les mêmes étapes au cours de leur développement. Mais en faisant tourner l’histoire du monde autour du développement et de l’expansion d’un système né en Europe à la Renaissance, n’y ramène-t-il pas d’une façon détournée et insidieuse ? L’Europe bien loin d’avoir formée un monde autour d’elle n’a-t-elle pas simplement rejoint des systèmes-mondes et des économies-mondes nées antérieurement en dehors de l’Europe ?

    Par ailleurs, le paradigme de la domination dans lequel s’inscrit Wallerstein ne doit-il pas être tempéré par les phénomènes d’échanges, d’interactions, de communications et de négociations, faisant une place à la capacité d’initiative des dominés ? Une approche centrée sur la seule domination n’est-elle pas réductrice ?

    Plus généralement que devient le libre-arbitre et la capacité d’action dans un tel système ? Dans la mesure où les individus et les groupes auxquels ils appartiennent semblent rivés à leur place, centrale ou périphérique, et n’en sortent qu’en fonction de la dynamique systémique globale, que signifie agir et qui est acteur ? Quelle peut-être le sens d’une activité antisystémique émancipatrice ?