person:stephen bannon

  • L’« argent obscur » américain veut s’offrir l’âme européenne by Mary Fitzgerald - Project Syndicate
    https://www.project-syndicate.org/commentary/american-religious-right-dark-money-european-election-by-mary-fitzgerald-2019-04/french

    LONDRES – Les tentatives russes d’influencer les #élections européennes reçoivent beaucoup d’attention des #médias. Mais on ne peut en dire autant de l’#ingérence de groupes de chrétiens conservateurs établis aux #États-Unis, dont certains sont liés à l’administration du président Donald Trump et à son ancien conseiller, Stephen Bannon.

    #UE

  • Lobby israélien aux Etats-Unis, le documentaire interdit,

    par Alain Gresh (Le Monde diplomatique, septembre 2018)

    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/09/GRESH/59047

    À l’écran, il a tout du parfait gentleman. Malgré sa dégaine d’étudiant, James Anthony Kleinfeld, jeune Britannique juif bien sous tous rapports, diplômé de la prestigieuse université d’Oxford, parlant six langues, dont le néerlandais et le yiddish, s’orientant sans difficulté dans les arcanes des conflits au Proche-Orient, trouverait facilement sa place dans les bureaux d’un ministère des affaires étrangères occidental ou d’un think tank renommé. Pour l’heure, il a d’autres desseins : s’investir dans les organisations américaines favorables à Israël. Il est recruté par The Israel Project (TIP), qui s’occupe de soigner l’image d’Israël dans les médias. Accueilli à bras ouverts du fait de ses compétences, il côtoie durant cinq mois le gratin des responsables d’associations engagées dans la défense inconditionnelle d’Israël, notamment du puissant lobby pro-israélien aux États-Unis, l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac). Il fraie avec eux dans les cocktails, congrès, conventions, stages de formation pour militants, se liant avec les uns et les autres. Avenant, chaleureux, efficace, il gagne la confiance de ses interlocuteurs, qui lui parlent à cœur ouvert, laissant au vestiaire la langue de bois et les « éléments de langage » convenus. Et leurs confidences sont explosives.

    Comment influence-t-on le Congrès ? « Les membres du Congrès ne font rien si on ne fait pas pression sur eux, et la seule manière, c’est l’argent. » Comment combat-on les militants favorables aux droits des Palestiniens sur les campus universitaires ? « Avec les anti-Israéliens, le plus efficace est de faire des recherches sur eux, que vous mettez en ligne sur un site Web anonyme et que vous diffusez par des annonces ciblées sur Facebook. » Avec une candeur d’autant plus grande qu’ils croient s’épancher auprès d’un ami, les interlocuteurs de Kleinfeld admettent qu’ils se livrent à des opérations d’espionnage de citoyens américains, avec l’aide du ministère des affaires stratégiques israélien.

    Créé en (...)

    • Lobby israélien, le #documentaire interdit

      Une enquête menée par la chaîne qatarie #Al-Jazira dévoile les méthodes des groupes de pression américains favorables à Israël. Mais, soucieux de ne pas s’aliéner ces organisations dans son contentieux avec l’Arabie saoudite, le Qatar a gelé la diffusion du reportage.

      À l’écran, il a tout du parfait gentleman. Malgré sa dégaine d’étudiant, James Anthony Kleinfeld, jeune Britannique juif bien sous tous rapports, diplômé de la prestigieuse université d’Oxford, parlant six langues, dont le néerlandais et le yiddish, s’orientant sans difficulté dans les arcanes des conflits au Proche-Orient, trouverait facilement sa place dans les bureaux d’un ministère des affaires étrangères occidental ou d’un think tank renommé. Pour l’heure, il a d’autres desseins : s’investir dans les organisations américaines favorables à Israël. Il est recruté par The Israel Project (TIP), qui s’occupe de soigner l’image d’Israël dans les médias. Accueilli à bras ouverts du fait de ses compétences, il côtoie durant cinq mois le gratin des responsables d’associations engagées dans la défense inconditionnelle d’Israël, notamment du puissant lobby pro-israélien aux États-Unis, l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac) (1). Il fraie avec eux dans les cocktails, congrès, conventions, stages de formation pour militants, se liant avec les uns et les autres. Avenant, chaleureux, efficace, il gagne la confiance de ses interlocuteurs, qui lui parlent à cœur ouvert, laissant au vestiaire la langue de bois et les « éléments de langage » convenus. Et leurs confidences sont explosives.

      Comment influence-t-on le Congrès ? « Les membres du Congrès ne font rien si on ne fait pas pression sur eux, et la seule manière, c’est l’argent. » Comment combat-on les militants favorables aux droits des Palestiniens sur les campus universitaires ? « Avec les anti-Israéliens, le plus efficace est de faire des recherches sur eux, que vous mettez en ligne sur un site Web anonyme et que vous diffusez par des annonces ciblées sur Facebook. » Avec une candeur d’autant plus grande qu’ils croient s’épancher auprès d’un ami, les interlocuteurs de Kleinfeld admettent qu’ils se livrent à des opérations d’espionnage de citoyens américains, avec l’aide du ministère des affaires stratégiques israélien.

      Créé en 2006, ce dernier dépend directement du premier ministre Benyamin Netanyahou. L’une de ses responsables confie : « Nous sommes un gouvernement qui travaille sur un territoire étranger et nous devons être très, très prudents. » En effet, car certaines de ces actions pourraient se révéler passibles des tribunaux américains.

      À la fin du stage de « Tony », M. Eric Gallagher, son chef à TIP, se montre si satisfait de ses services qu’il lui propose de l’embaucher. « J’adorerais que tu viennes travailler pour moi. J’ai besoin de quelqu’un qui a l’esprit d’équipe, qui travaille dur, qui est passionné, curieux, bien formé, qui parle bien, qui a beaucoup lu. Tu es tout cela. »Mais son poulain refuse. Car, on l’aura deviné, il n’est pas tout à fait celui qu’il prétend être, même si ses diplômes et ses compétences ne sont pas contestables : il est un infiltré, missionné par la chaîne Al-Jazira, propriété de l’émirat du Qatar, pour réaliser un documentaire sur le lobby pro-israélien. Il a filmé en caméra cachée une partie des confidences qu’il a recueillies et il a réuni, avec d’autres membres d’une équipe dirigée par Phil Rees, de la cellule d’investigation de la chaîne, tous les ingrédients d’une enquête spectaculaire. La diffusion de celle-ci était d’autant plus attendue que, en 2017 déjà, un reportage d’Al-Jazira sur le lobby pro-israélien au Royaume-Uni (2) avait montré les ingérences d’Israël dans les affaires internes d’un pays étranger, et ses tentatives pour faire chuter un ministre considéré comme propalestinien — ce qui avait abouti à des excuses publiques de l’ambassadeur d’Israël à Londres et au retour précipité à Tel-Aviv d’un diplomate de haut rang.

      On pouvait donc s’attendre à un événement médiatique, avec ses démentis outragés et ses violentes polémiques. Mais non : la diffusion, programmée pour début 2018, a été reportée sine die, sans explications officielles. On a fini par apprendre, grâce à des articles dans la presse juive américaine (3), que le documentaire ne passerait pas, ce qu’a confirmé Clayton Swisher, directeur de la cellule d’investigation de la chaîne, dans un article où il regrettait ce choix ; quelques jours plus tard, la chaîne annonçait qu’il prenait un congé sabbatique (4). L’enquête a été sacrifiée dans la bataille sans merci que se livrent le Qatar d’un côté et l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis de l’autre pour gagner les faveurs de Washington dans le conflit qui les oppose depuis juin 2017 (5). Et quelle meilleure manière de l’emporter que de s’attirer les faveurs du puissant lobby pro-israélien, dont on connaît l’influence sur la politique américaine au Proche-Orient ?

      Pour faire pencher la balance, le Qatar a donc fait « reporter » la diffusion, obtenant en échange le secours inespéré d’une partie de l’aile droite d’un lobby déjà très à droite dans son ensemble. M. Morton Klein, le président de l’Organisation sioniste américaine (ZOA), un proche de M. Stephen Bannon, ancien conseiller du président Donald Trump, s’est même rendu à Doha et s’est réjoui d’avoir enterré le documentaire (lire « Le Qatar en quête d’amis »). Que de tels groupes, qui accusaient il y a peu le Qatar de financer le Hamas et le terrorisme, aient accepté de virer de bord en échange de la rétention de l’enquête en dit long sur le caractère embarrassant des révélations qu’elle contient.

      Cet enfouissement d’un travail qui a duré plus d’une année a suscité des remous au sein de la chaîne. Certains ont souhaité que ces révélations ne sombrent pas dans les sables mouvants des compromis géopolitiques. C’est la raison pour laquelle nous avons pu voir, grâce à un ami résidant dans le Golfe, les quatre épisodes du documentaire, de cinquante minutes chacun, dans leur version presque définitive.

      Ce qui frappe au visionnage, c’est la fébrilité qui a saisi le lobby depuis quelques années, due à une peur sourde de perdre son influence. Comment l’expliquer, alors que le soutien à Israël est massif aux États-Unis et que les élus des deux partis, républicain et démocrate, apportent un appui sans faille à n’importe quelle aventure d’Israël ? L’élection de M. Trump n’a-t-elle pas amené Washington à abandonner toute volonté de jouer les intermédiaires dans le conflit israélo-arabe et à se ranger sans aucun faux-semblant aux côtés du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël ? Sans doute ; mais, dans ce paysage en apparence favorable, un spectre hante le lobby : celui de Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).

      Ce mouvement lancé en 2005 se propose d’appliquer à Israël les méthodes non violentes qui ont fait leurs preuves contre l’Afrique du Sud de l’apartheid. Il a connu un essor sur les campus américains. Mais faut-il vraiment s’en alarmer, s’interroge M. David Brog, directeur des affaires stratégiques de Chrétiens unis pour Israël (CUFI) et directeur exécutif de la Maccabee Task Force, l’un des groupes qui combattent BDS ? « Israël est la “start-up nation”. Il reçoit plus d’investissements étrangers qu’à n’importe quel autre moment de son histoire. Alors pourquoi ne pas se calmer, comprendre que BDS ne vaut rien et l’ignorer ? » Il insiste : « Je ne pense pas que BDS ait jamais eu pour objectif que les universités retirent leurs investissements en Israël. En ce qui concerne l’argent, nous n’avons pas d’inquiétude à avoir ; mais les efforts déployés pour creuser un fossé entre nous, qui aimons Israël, et la génération montante, sont préoccupants. Parmi les jeunes nés après l’an 2000 et les étudiants, on en arrive au point où la majorité est plus favorable aux Palestiniens qu’aux Israéliens. » M. Jacob Baime, directeur exécutif de l’Israel on Campus Coalition, un groupe d’organisations qui emploie plus d’une centaine de personnes pour lutter contre BDS dans les universités, s’inquiète : « La seule chose que tous les membres du Congrès, tous les présidents, tous les ambassadeurs ont en commun est le fait d’avoir passé du temps sur les campus, et c’est durant cette période qu’ils ont été formés. » Seront-ils encore demain des « amis d’Israël » ?

      Discréditer le messager

      Un élément supplémentaire alarme le lobby. Le soutien à Israël a toujours transcendé les clivages entre démocrates et républicains. N’est-ce pas M. Barack Obama qui, quelques mois avant la fin de son mandat, a fait voter une aide inconditionnelle de 38 milliards de dollars (33 milliards d’euros) à Israël sur dix ans, en dépit de ses relations détestables avec M. Netanyahou ? Mais le paysage politique se transforme, et le ralliement inconditionnel du lobby à M. Trump réduit sa base, qui se résume de plus en plus au Parti républicain et à la droite évangélique. M. David Hazony, ancien directeur de The Tower Magazine et membre influent de TIP, le reconnaît dans le documentaire : « Le boycott immédiat d’Israël, ce n’est pas un problème. Le plus gros problème, c’est le Parti démocrate, les partisans de Bernie Sanders, tous ces anti-Israéliens qu’ils amènent dans le Parti démocrate. Être pro-israélien ne relèvera bientôt plus d’un consensus bipartisan, et chaque fois que la présidence changera, la politique à l’égard d’Israël risquera de changer. C’est une chose dangereuse pour Israël. C’est cela qui est en jeu dans la bataille sur les campus. » Ce que confirme John Mearsheimer, coauteur d’un célèbre livre (6) sur le lobby, dont les commentaires ponctuent le documentaire. Il constate que, désormais, le soutien à Israël croît au Parti républicain alors qu’il diminue au Parti démocrate : « Il y a une différence substantielle entre les deux partis. »

      Comment contrer cette évolution ? En engageant un débat politique ? Difficile, alors que, depuis l’échec des accords d’Oslo, signés en 1993, Israël est dirigé par des partis d’extrême droite qui refusent toute solution diplomatique. Il ne peut être question de discuter du sort des Palestiniens, de l’avenir des colonies ou du drame de Gaza. Et le ralliement du lobby à M. Netanyahou et à M. Trump est peu propice à susciter l’enthousiasme des étudiants américains. Le journaliste Max Blumenthal fait remarquer (Twitter, 15 février 2018) que c’est cette tactique du refus de la discussion que le lobby déploie au sujet du documentaire d’Al-Jazira : assimiler le journalisme d’investigation à de l’espionnage ; discréditer la chaîne en la réduisant à son propriétaire, le Qatar ; affirmer que le sujet est le « lobby juif », et non le soutien à Israël. Et ainsi éviter toute discussion sur le fond des révélations et sur la politique israélienne.

      Directeur exécutif du Comité d’urgence pour Israël (ECI), M. Noah Pollak synthétise la ligne adoptée face aux critiques : « Pour discréditer le message, il faut discréditer le messager. Quand vous évoquez BDS, vous devez dire que c’est un groupe qui prône la haine, la violence contre les civils. C’est-à-dire qu’il soutient le terrorisme. » Et, bien sûr, qu’il est antisémite. L’organisation Voix juives pour la paix (JVP) ? Il préfère l’appeler « Voix juives pour le Hamas »… Mais il reste optimiste, car, comme il l’explique à « Tony », la majorité des Américains reste favorable à Israël, alors qu’au Royaume-Uni « c’est de la haine pure. Vous avez laissé la moitié de ces Pakistanais de m… s’installer chez vous ».

      Pour « discréditer le messager », il faut accumuler des informations variées, qui vont de sa vie privée à ses activités professionnelles, en passant par ses convictions politiques. Le lobby pro-israélien a instauré ces dernières années un réseau d’espionnage. « Nos opérations de recherche,s’enorgueillit M. Baime, disposent d’une technologie de pointe. Quand je suis arrivé, il y a quelques années, notre budget était de quelques milliers de dollars ; il est aujourd’hui de 1,5 million, sans doute 2. Je ne sais même pas ; c’est énorme. » Mais ses amis et lui tiennent à rester « invisibles » : « Nous faisons cela de manière sécurisée et anonyme ; c’est la clé. »

      Parmi les groupes les plus redoutés par les militants favorables aux droits des Palestiniens figure Canary Mission (7), dont le financement, les membres et le fonctionnement restent secrets. Une journaliste proche du lobby explique son rôle : « Ceux qui le haïssent, ceux qui sont visés parlent de “liste noire”. Vous avez des noms, des étudiants et des professeurs d’université, des organisations qui ont des liens avec le terrorisme ou avec des terroristes qui ont appelé à la destruction de l’État juif. » Le site de l’organisation résume ainsi son objectif : « Assurez-vous que les radicaux d’aujourd’hui ne deviendront pas vos employés demain. » Surplombant la biographie de chaque victime clouée au pilori, ce slogan : « Si vous êtes raciste, le monde doit le savoir. »
      Kleinfeld a réussi à remonter à son fondateur et financier, M. Adam Milstein, président du Conseil israélien américain (IAC), condamné à une peine de prison pour fraude fiscale en 2009, ce qui ne l’a pas empêché de poursuivre ses activités du fond de sa cellule. Il expose au jeune homme sa philosophie : « Tout d’abord, mener des enquêtes sur eux [les militants favorables à la Palestine].. Quel est leur projet ? S’attaquer aux Juifs parce que c’est facile, parce que c’est populaire. Nous devons les démasquer pour ce qu’ils sont : des racistes, des gens hostiles à la démocratie. Nous devons les mettre sur la défensive. »

      Plusieurs étudiants témoignent des risques qu’ils encourent. Mme Summer Awad, qui a participé à la campagne pour les droits des Palestiniens à Knoxville (Tennessee), raconte comment elle a été harcelée sur Twitter, comment « ils » ont mis en ligne des informations à son sujet datant de plus de dix ans : « Ils creusent et creusent encore. Quelqu’un a contacté mon employeur et lui a demandé de me licencier, en le menaçant de le dénoncer comme antisémite s’il n’obtempérait pas. » Ces méthodes de délation peuvent signifier une mise à mort professionnelle ou, pour un étudiant, compliquer la recherche d’un emploi à la fin de son cursus. Certains des accusés ont donc envoyé des « messages de repentir » qui sont publiés dans une rubrique spéciale du site de Canary Mission (8) en échange du retrait de leur nom de la liste noire : des « aveux » anonymisés dans lesquels ils expliquent qu’ils ont été « trompés » et qui ressemblent à ceux arrachés aux suspects de sympathies communistes du temps du maccarthysme aux États-Unis dans les années 1950, ou dans les régimes autoritaires aujourd’hui. « C’est la guerre psychologique. Ils sont terrifiés, se réjouit M. Baime. Soit ils la ferment, soit ils passent leur temps à faire des recherches [sur les accusations portées contre eux] au lieu d’attaquer Israël. C’est très efficace. » Un autre interlocuteur de « Tony » regrette cependant que « diffamer quelqu’un en le traitant d’antisémite n’ait plus le même impact ».

      Ces croisades, qui s’appuient sur la récolte de données personnelles de citoyens américains, ne seraient pas possibles sans les moyens accordés par le ministère des affaires stratégiques israélien. Mme Sima Vaknin-Gil, sa directrice générale, le reconnaît lors d’une conférence à l’IAC : « En ce qui concerne la collecte de données, l’analyse de l’information, le travail sur les organisations militantes, la piste de l’argent, c’est quelque chose que seul un pays, avec les ressources dont il dispose, peut faire au mieux. » Elle ajoute : « Le fait que le gouvernement israélien ait décidé d’être un acteur-clé signifie beaucoup, parce que nous pouvons apporter des compétences que ne possèdent pas les organisations non gouvernementales impliquées dans cette affaire. Nous sommes le seul acteur du réseau pro-israélien à pouvoir combler les lacunes. (…) Nous avons le budget, et nous pouvons mettre sur la table des choses bien différentes. » Puis son propos se fait menaçant : « Tous ceux qui ont quelque chose à voir avec BDS doivent s’interroger à deux fois : est-ce que je dois choisir ce camp ou bien l’autre ? »

      Une violation des lois américaines

      Dans ce travail de collecte d’informations, Mme Vaknin-Gil admet : « Nous avons la FDD et d’autres qui travaillent [pour nous]. » La Fondation pour la défense des démocraties (FDD) est un think tank néoconservateur qui a joué ces dernières années un rôle important dans le rapprochement entre les Émirats arabes unis et Israël. Il a participé l’été dernier à la campagne contre le Qatar et contre Al-Jazira, accusée d’être un instrument de déstabilisation régionale. Or, selon la loi américaine, les organisations ou les individus travaillant pour un gouvernement étranger doivent s’enregistrer en tant que tels au ministère de la justice. Ce dernier osera-t-il traîner devant les tribunaux la FDD, qui n’a pas accompli ces démarches ?

      Comme le remarque Ali Abunimah, animateur du site The Electronic Intifada, « si vous aviez un enregistrement d’un haut responsable russe ou iranien, ou même canadien, reconnaissant que son pays mène des opérations clandestines d’espionnage de citoyens américains et utilise pour cela la couverture d’une organisation américaine, ce serait une bombe ! ». Car cette coopération ne se limite pas à la FDD, et nombre des interlocuteurs de Kleinfeld, comme M. Baime, l’admettent sous le sceau de la confidence, même s’ils ajoutent que le sujet est « délicat » et qu’il vaut mieux ne pas s’étendre.

      Le documentaire contient d’autres révélations, comme la manière dont les journalistes américains sont « pris en charge » à Jérusalem par TIP (9), cornaqués, mais aussi alimentés en sujets « clés en main » qu’ils n’ont plus qu’à diffuser aux États-Unis ; ou les pressions exercées sur les médias et les agences de presse pour qu’ils modifient leurs dépêches ou leurs articles…

      Bien que tout semble aujourd’hui sourire à Israël, ses partisans américains, en dépit de tous leurs moyens, sont nerveux. L’avenir leur paraît s’assombrir, y compris dans les milieux les plus susceptibles de les appuyer. Mme Vaknin-Gil l’admet : « Nous avons perdu la génération des Juifs nés après l’an 2000. Leurs parents viennent m’expliquer les difficultés qu’ils rencontrent avec leurs enfants durant des dîners de shabbat. [Les plus jeunes] ne reconnaissent pas l’État d’Israël et ne nous voient pas comme une entité à admirer. »

      #Alain_Gresh
      Directeur du journal en ligne Orient XXI

      #Palestine #BDS

  • D. J. Trump et acolytes
    – sur la Corée du Nord
    – sur l’expulsion de Russie des diplomates états-uniens

    Foreign Policy - Situation Report
    http://link.foreignpolicy.com/view/52543e66c16bcfa46f6ced16650q6.2237/16212dee

    And then, there’s Team Trump. The White House committed yet another unforced error Thursday when Sebastian Gorka — a presidential advisor allied with Stephen Bannon — ripped into Secretary of State Rex Tillerson for promoting diplomacy as a way to solve the North Korean crisis. At issue was Tillerson’s comment that no U.S. military strike was imminent, leading Gorka to charge that “idea that Secretary Tillerson is going to discuss military matters is simply nonsensical.”

    Gorka, when not tooling around Capitol Hill in his Mustang with a custom license plate that reads ART WAR, and blocking journalists on Twitter, blankets cable TV to defend the administration. He was back at it Thursday night, trying to walk back his Tillerson comments, explaining that he was simply “admonishing the journalists of the fake news industrial complex” for putting words in Tillerson’s mouth.

    Pals. In a staggering move that won’t do much for morale problems at the State Department, Trump on Thursday thanked Russian President Vladimir Putin for ordering the United States to slash its diplomatic staff in Russia. It was the first time the president has commented on Putin’s July 30 order cutting U.S. embassy and consulate staff by nearly two thirds. Trump said: “I’m very thankful that he let go of a large number of people because now we have a smaller payroll.

    • On continue dans le délire…

      Conspiracies and firings. Foreign Policy’s Jana Winter and Elias Groll got a copy of the internal NSC memo that got staffer Rich Higgins fired, and led to the ouster of other controversial staffers brought on board by fired Michael Flynn.

      The full memo, dated May 2017, is titled “POTUS & Political Warfare”, and it provides a sweeping, if at times conspiratorial, view of what it describes as a multi-pronged attack on the Trump White House.

      Trump is being attacked, the memo says, because he represents “an existential threat to cultural Marxist memes that dominate the prevailing cultural narrative.” Those threatened by Trump include “‘deep state’ actors, globalists, bankers, Islamists, and establishment Republicans.

  • Présence du “crime organisé” à la Maison-Blanche
    http://www.dedefensa.org/article/presence-du-crime-organise-a-la-maison-blanche

    Présence du “crime organisé” à la Maison-Blanche

    ... Qu’on se rassure aussitôt : le constat hypothétique ne porte pas essentiellement sur le président Trump 2.0 (The-Donald est-il un gangster ?) mais plus simplement et droitement sur Jared Kushner, mari d’Ivanka et gendre du président. Wayne Madsen a monté tout un dossier entremêlant affaires judiciaires, crime organisé (à Wall Street et ailleurs) et “grande politique”. C’est une spécialité de Madsen, qui dispose de nombreuses sources et d’autant d’archives sur les connexions entre ces divers mondes. Dans ce cas, Madsen conclut que Kushner dispose d’une redoutable puissance, qui lui permet d’occuper désormais une place de première importance après de Trump, après avoir marginalisé de plus en plus nettement Stephen Bannon qui est manifestement son adversaire (...)

  • Donald Trump’s “America First” budget would make deep cuts to domestic programmes

    STEPHEN BANNON, President Donald Trump’s chief strategist, famously promised the “deconstruction of the administrative state”. On March 16th, the Trump administration took its first step toward achieving Mr Bannon’s vision by proposing a budget that makes steep cuts to domestic programmes.


    http://www.economist.com/blogs/graphicdetail/2017/03/daily-chart-11?fsrc=scn%2Ftw%2Fte%2Fbl%2Fed%2Fdonaldtrumpsamericafirstbud
    #budget #dépenses #Trump #USA #Etats-Unis #visualiastion

  • Daily chart: Donald Trump’s “America First” budget would make deep cuts to domestic programmes | The Economist

    http://www.economist.com/blogs/graphicdetail/2017/03/daily-chart-11

    LA visualisation of Th Economist est assez intéressante

    STEPHEN BANNON, President Donald Trump’s chief strategist, famously promised the “deconstruction of the administrative state”. On March 16th, the Trump administration took its first step toward achieving Mr Bannon’s vision by proposing a budget that makes steep cuts to domestic programmes.

    Not all departments would suffer. Mr Trump’s budget proposal, which covers $1.1trn of discretionary spending for the 2018 fiscal year, requests an additional $52bn for the Department of Defence and $2.8bn for the Department of Homeland Security. The majority of this additional spending would go towards what the administration calls “urgent warfighting readiness needs” including fighter jets, drones, missiles and weapons systems. At least $2.6bn would be spent on the construction of a wall on the southern border, a project which could eventually cost as much as $22bn. An additional $1.5bn would go towards the expanded detention, transport and removal of illegal immigrants.

    #états-unis #budget #trump #militarisation

  • Bannon : un guénonien à Washington D.C. ?
    http://www.dedefensa.org/article/bannon-un-guenonien-a-washington-dc

    Bannon : un guénonien à Washington D.C. ?

    On a déjà beaucoup parlé de Stephen Bannon, ce “conseiller stratégique” du président Trump et, semble-t-il, le conseiller le plus écouté jusqu’à être considéré, – selon certains points de vue, – comme l’éminence grise et l’inspirateur de Trump. L’on sait également que Bannon a déjà beaucoup suscité de commentaires avec certaines de ses conceptions, notamment et précisément son idée selon laquelle il faut “détruire tout le Système” (cette expression étant une interprétation de certaines déclarations et écrits, qui s’éclaireront plus loin). (... Et nous laissons bien entendu de côté les sornettes insupportables de médiocrité, issues des complexes et obsessions postmodernismes, sur son prétendu “suprémacisme blanc” et le reste. Ce faisant, nous laissons les esprits forts et flics de (...)

  • The liberal roots of Islamophobia
    http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2017/03/liberal-roots-islamophobia-170302152226572.html

    Today the world attention is rightly drawn to top Islamophobes like Stephen Bannon and Sebastian Gorka or the conspiracy theorist Frank Gaffney and their ilk, all and more congregating around Donald Trump in the Oval Office.

    Hidden from sight under their disguise is a far more pernicious version of the illness in the far more popular #liberal circles best represented by the mass-media manufactured court jesters like Bill Maher and his sidekick Sam Harris.

  • This Stunningly Racist French Novel Is How Steve Bannon Explains The World | The Huffington Post
    http://www.huffingtonpost.com/entry/steve-bannon-camp-of-the-saints-immigration_us_58b75206e4b0284854b3d

    Stephen Bannon, President Donald Trump’s chief strategist and the driving force behind the administration’s controversial ban on travelers from seven Muslim-majority countries, has a favorite metaphor he uses to describe the largest refugee crisis in human history.

    “It’s been almost a Camp of the Saints-type invasion into Central and then Western and Northern Europe,” he said in October 2015.

    “The whole thing in Europe is all about immigration,” he said in January 2016. “It’s a global issue today — this kind of global Camp of the Saints.”

    “It’s not a migration,” he said later that January. “It’s really an invasion. I call it the Camp of the Saints.”

    "Le Camp des saints est un roman de l’écrivain français Jean Raspail, publié en 1973. Il décrit les supposées conséquences d’une immigration massive sur la civilisation occidentale, la France en particulier.

    Jean-Marc Moura, professeur de littérature francophone et de littérature comparée, explique dans son ouvrage L’Image du tiers-monde dans le roman contemporain que la structure du roman oppose un espace organisé, l’Occident, à ce qu’il décrit comme un « flux énorme et malin venu du Tiers-Monde », et que Jean Raspail nomme les « Barbares » de l’hémisphère Sud. Il prend pour cela en compte les métaphores utilisées par l’écrivain pour les rattacher à un fond iconographique et idéologique : « l’animalité, la noirceur, l’abîme mouvant formé par la foule. »

    L’animalisation des personnages d’immigrés est rattachée aux figures de l’abrutissement, de la puanteur et de l’obscénité. Leurs descriptions relèvent du « symbolisme thériomorphe, archétype du grouillement anarchique et inquiétant ». L’universitaire cite la noirceur liée à la figure de l’immigré, qui renvoie, lui, au « symbolisme nyctomorphe, articulant les différentes images des ténèbres ». Et le triomphe des populations immigrées à la fin du récit doit être rapproché du « symbolisme catamorphe où se développent les images de la descentes aux abîmes »17.

    Jean-Marc Ela et Anne-Sidonie Zoa prolongent cette analyse dans leur ouvrage Fécondité et migrations africaines : les nouveaux enjeux en insistant sur l’antagonisme classique entre Occident et Tiers-Monde, lumière et ténèbres, blancheur et saleté, civilisation et barbarie, qui court dans le roman et qui puise ses racines dans l’évocation de l’Apocalypse, rappelant au passage l’ancienneté de ces fictions où l’immigré est désigné comme l’ennemi" https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Camp_des_saints

    Littérature et idéologie de la migration : « Le camp des Saints » de Jean Raspail [article]
    sem-linkJean-Marc Moura
    Revue européenne des migrations internationales Année 1988
    http://www.persee.fr/doc/remi_0765-0752_1988_num_4_3_1182

  • La ligne dure du trumpisme à l’épreuve de l’exercice du pouvoir

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/02/11/la-ligne-dure-du-trumpisme-a-l-epreuve-de-l-exercice-du-pouvoir_5078080_3222

    Trois hommes, longtemps marginalisés par un « système » qu’ils exècrent, sont à la manœuvre auprès de Donald Trump. Les décisions du président portent leur marque.

    Ils sont unis autant par l’idéologie que par l’envie de régler des comptes avec un système politique qui les a longtemps cantonnés à sa marge, alors qu’ils en occupent désormais le centre. Stephen Bannon, Stephen Miller et Jeff Sessions ont été les artisans de la victoire de Donald Trump. Ils sont désormais attelés à la traduire dans les faits, notamment par un tapis de bombes de décrets présidentiels.
    Les débuts mouvementés de la nouvelle administration porte leur marque, notamment le décret anti-immigration dont la suspension a été confirmée par une cour d’appel de Californie, jeudi 9 février, une décision qui constitue son premier gros revers.

    Il y a un an, Jeff Sessions n’était encore qu’un sénateur méconnu du Parti républicain, élu et réélu pendant vingt ans dans le bastion sudiste de l’Alabama. Sa confirmation, le 8 février, à une fonction régalienne, celle d’attorney général des Etats-Unis (ministre de la justice), a effacé son échec de 1986, lorsque le Sénat s’était opposé à la nomination de ce juriste à une cour d’appel pour des propos prêtant le flanc à des accusations de racisme.

    Miller, un franc-tireur

    La procédure de confirmation, qui s’est déroulée dans un climat tendu, a ravivé ce souvenir, mais ce sont les positions de M. Sessions sur l’immigration, illégale comme légale, qui se retrouvent dans une bonne partie des décisions de M. Trump.

    Les deux hommes s’étaient rencontrés pour la première fois en 2005, lorsque le sénateur avait invité le magnat de l’immobilier à témoigner au Sénat contre le coût jugé exorbitant de la rénovation du siège des Nations unies, à New York.
    En 2014, le sénateur de l’Alabama avait aussi ferraillé contre un projet de réforme de l’immigration élaboré par des sénateurs démocrates et républicains, mais finalement bloqué par la Chambre des représentants. Il avait pu compter alors sur l’activisme de son responsable de la communication, Stephen Miller, pas encore trentenaire.

    Ce dernier, issu d’une famille de démocrates de Californie aujourd’hui convertis au conservatisme, a très tôt donné libre cours à son tempérament de franc-tireur.

    Il occupe désormais les fonctions de conseiller politique du président à la Maison Blanche. Et il est aussi sa « plume ».
    En bon disciple du polémiste David Horowitz – considéré aujourd’hui comme islamophobe par le Southern Poverty Law Center, spécialisé dans le suivi des groupes radicaux –, il est entré en guerre dès ses plus jeunes années contre ce qu’il considère être la chape de plomb culturelle pesant sur les Etats-Unis. C’est d’ailleurs par le biais de M. Horowitz que Stephen Miller avait pu rencontrer Jeff Sessions au Congrès et devenir l’un de ses assistants.

    Consécration du « grand manipulateur »

    Auprès du sénateur, il a pu mesurer l’effet de levier que procurait un soutien médiatique. Jeff Sessions a en effet disposé de celui, inconditionnel, du site BreitBart News, dirigé depuis 2012 par Stephen Bannon.

    Ce dernier est la figure désormais la plus connue de cet axe en place au cœur de la nouvelle administration américaine et notamment à la Maison Blanche, où il occupe les fonctions de conseiller stratégique.
    Une couverture du magazine Time, accompagnée du titre « Le grand manipulateur », a consacré sa prépondérance début février, sanctifiée par l’officialisation de sa présence aux réunions stratégiques du Conseil de sécurité nationale, une première pour un non-expert.
    Cette promotion, pour un homme passé par la Navy et Goldman Sachs mais dépourvu d’expérience dans les affaires publiques, a été critiquée par l’ancien chef d’état-major Mike Mullen dans une tribune publiée par le Washington Post.

    Autre preuve de sa consécration, Stephen Bannon a fait l’objet d’une question sur son image dans le dernier sondage de la Quinnipiac University, aux côtés du président, du vice-président Mike Pence et des responsables du Sénat, le républicain Mitch McConnell et le démocrate, Chuck Schumer.

    Parmi la multitude de décrets signés par M. Trump depuis le 20 janvier, une partie relève certes du programme républicain classique. Il s’agit des mesures en faveur de la dérégulation, en particulier celle de Wall Street, de la relance de projet d’oléoducs demandée avec insistance par le lobby pétrolier, ou encore de la suppression de la réforme de la couverture sociale créée par l’administration précédente, du fait du rôle central que cette dernière réserve au gouvernement fédéral.

    Nationalisme économique

    Une autre partie relève en revanche des convictions du trio, partagées par M. Trump. Lors du débat organisé au Congrès en 2015 pour accorder au président Barack Obama des pouvoirs accrus en matière de négociation de traités commerciaux, Jeff Sessions avait été l’un des rares élus républicains à faire part de son opposition à des accords qui, selon lui, empiètent sur la souveraineté américaine.
    Le sénateur de l’Alabama avait considéré que les projets de traités alors en vue avec des pays riverains du Pacifique et avec l’Union européenne lui évoquaient la mise en place d’un espace supranational. Il avait d’ailleurs fait la comparaison avec les débuts de la construction européenne, évidemment pour le déplorer.

    Cette défiance est partagée par Stephen Bannon qui développe par ailleurs la vision d’une entité occidentale menacée par l’éloignement des valeurs judéo-chrétiennes, et par la sécularisation de la société.
    A peine arrivé à la Maison Blanche, M. Trump a fait la preuve de la vigueur de son protectionnisme – que M. Bannon assimile à un nationalisme économique –, en retirant les Etats-Unis du projet de libre-échange dans le Pacifique.

    Le décret anti-immigration qui prévoit un gel des entrées en provenance de sept pays à majorité musulmane d’Afrique et du Moyen-Orient porte aussi la signature des trois hommes, en plus de celle du président. Selon la presse américaine, MM. Bannon et Miller, auraient été décisifs pour que le texte soit rédigé sans consulter les agences concernées.

    Rupture

    Le décret concernant la lutte contre l’immigration illégale en provenance de la frontière Sud des Etats-Unis est frappé du même sceau, tout comme les attaques contre un système de visas (H-1B) considéré comme un facteur de sous-traitance favorable aux sociétés étrangères.

    M. Trump a cependant résisté jusqu’à présent à l’exhortation de M. Sessions de remettre en cause un décret de M. Obama protégeant les sans-papiers arrivés aux Etats-Unis alors qu’ils étaient mineurs. De même, le président n’a pas nommé comme juge à la Cour suprême le protégé de l’ancien sénateur de l’Alabama, William Pryor, un choix jugé trop provocateur compte tenu des prises de position radicales de ce dernier.

    Un dernier texte est inspiré de la campagne : celui qui vise à séparer plus strictement les activités politiques de celles de conseil et de lobbying. M. Trump a aussi été élu sur la promesse d’« assécher le marigot » que représente selon lui Washington, où les élus font souvent le va-et-vient entre le Congrès et les groupes d’intérêts.
    MM. Miller et Bannon ont activement milité par le passé contre des figures républicaines jugées trop liées à ces milieux, qu’il s’agisse de l’ancien responsable de la majorité à la Chambre des représentants, Eric Cantor, ou du speaker (président) de la même assemblée, Paul Ryan.

    Car la rupture avec une partie des idées classiques du Parti républicain ne vise pas des aspects secondaires de son programme. Le conseiller stratégique de M. Trump ne cache pas son ambition, partagée par MM. Miller et Sessions, de transformer en formation populiste un « Grand Old Party » (GOP) jugé sous la coupe d’un « globalisme sans âme », selon l’expression du nouvel attorney général des Etats-Unis. Une formule que MM. Miller et Bannon ont également faite leur.

  • #Stephen_Bannon, le Raspoutine de Trump, est l’autre visage de la tragédie américaine
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040217/stephen-bannon-le-raspoutine-de-trump-est-l-autre-visage-de-la-tragedie-am

    Stephen Bannon, le 13 novembre 2016, à la Trump Tower © Reuters Insurgé visionnaire de l’extrême droite, contempteur de l’« establishment » de Washington et génie de l’entrisme passé par Goldman Sachs, Hollywood et les médias, Stephen Bannon est aujourd’hui le principal conseiller de #Donald_Trump. Le nouveau chaos américain, c’est lui.> Trump peut-il être président ?> Notre dossier : le séisme Donald Trump

    #International #Amérique_du_nord #Breibart #executive_orders

  • #Stephen_Bannon, Raspoutine de Trump et visage d’une gueule de bois nationale
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040217/stephen-bannon-raspoutine-de-trump-et-visage-d-une-gueule-de-bois-national

    Stephen Bannon, le 13 novembre 2016, à la Trump Tower © Reuters Insurgé visionnaire de l’extrême droite, contempteur de l’« establishment » de Washington et génie de l’entrisme passé par Goldman Sachs, Hollywood et les médias, Stephen Bannon est aujourd’hui le principal conseiller de #Donald_Trump. Le nouveau chaos américain, c’est lui.> Trump peut-il être président ?> Notre dossier : le séisme Donald Trump

    #International #Amérique_du_nord #Breibart #executive_orders

  • Here’s Why It’s Fair—and Necessary—to Call Trump’s Chief Strategist a White Nationalist Champion

    After Donald #Trump announced he was appointing #Stephen_Bannon to a top job in the White House as chief strategist, I sent out a tweet referring to a Mother Jones story that reported on how Bannon, when he was head of Breitbart News, the far-right conservative site, provided a haven for white nationalists. In response, Roger Stone, a longtime Trump adviser and conspiracy theory advocate (he wrote a book claiming Lyndon B. Johnson killed John F. Kennedy), tweeted at me: “’White Nationalist’ my ass. Stop with the childish name calling….we don’t call you a communist.”


    http://www.motherjones.com/politics/2016/11/why-its-fair-and-necessary-call-trumps-chief-strategist-stephen-bannon-
    #nationalisme #nationalisme_blanc #racisme #xénophobie #extrême_droite #extrême-droite

    • Donald Trump, Stephen Bannon and the Coming Crisis in American National Life

      During the 1990s, two amateur historians, Neil Howe and the late William Strauss, developed a new theory of American history in two books, Generations: the History of America’s Future (1991), and The Fourth Turning: An American Prophecy (1997). They identified an 80-year cycle in American history, punctuated by great crises that destroyed an old order and created a new one.
      Though their theory is not widely taught in colleges or discussed in the media, Strauss and Howe may well play a major role in Donald Trump’s administration. Stephen Bannon, the former head of Breitbart News who has been appointed Trump’s chief strategist in the White House, is very familiar with Strauss and Howe’s theory of crisis, and has been thinking about how to use it to achieve particular goals for quite a while. I know this because Bannon interviewed both Neil Howe and myself in 2009 while he was making a documentary film about the ongoing financial crisis. The film, called Generation Zero, discussed those ideas in some detail.

      http://time.com/4575780/stephen-bannon-fourth-turning/?xid=time_socialflow_twitter

  • L’éminence grise Stephen Bannon sort de l’ombre

    http://www.lemonde.fr/donald-trump/article/2017/01/30/l-eminence-grise-stephen-bannon-sort-de-l-ombre_5071419_4853715.html

    L’ancien directeur du site controversé Breitbart News est désormais omniprésent au côté de Donald Trump, qui lui garantit un rôle dans toutes les réunions stratégiques du Conseil de sécurité national.

    La lumière gêne de moins en moins « Dark Vador ». Lorsqu’il avait pris les commandes de la campagne de Donald Trump, en août 2016, le directeur du site controversé Breitbart News, site nationaliste et ultraconservateur, Stephen Bannon, avait surtout agi dans l’ombre. Il avait laissé les premiers fidèles du milliardaire ou sa stratège, Kellyanne Conway, occuper les avant-postes, expliquer, déminer et défendre le candidat.

    La retenue n’est plus de mise pour celui qui s’était comparé au terrifiant guerrier de la saga cinématographique dans l’un de ses rares entretiens publiés après la victoire. Stephen Bannon est désormais omniprésent aux côtés de M. Trump dans la mise en scène de la rupture que la nouvelle administration veut opérer, lors des signatures des décrets présidentiels comme lors des entretiens téléphoniques avec les dirigeants étrangers.

    Un texte paraphé samedi par le président garantit d’ailleurs un rôle à l’idéologue de la campagne dans toutes les réunions stratégiques du Conseil de sécurité national que dirige l’ancien général Michael Flynn. Cet outil du président est devenu central, au fil des décennies, dans la définition et la déclinaison de la politique étrangère.

    Symboliquement, cette promotion s’accompagne d’une rétrogradation significative : celles du directeur du renseignement national et du chef d’état-major. L’un comme l’autre n’assisteront à ces réunions que lorsqu’il sera jugé qu’elles concernent leur domaine de « responsabilités et d’expertise ».

    L’ancien responsable de Breitbart News, devenu le canal officiel de la nouvelle présidence, a choisi son contraire, le New York Times, pour jouir le 26 janvier de la vengeance procurée par la victoire du 8 novembre, longtemps jugée improbable. « Les médias devraient se sentir embarrassés et humiliés, ils devraient la fermer et écouter. Vous êtes le parti de l’opposition. Les médias sont le parti de l’opposition. Et je veux que vous me citiez », a-t-il asséné.

  • Noël à Wall Street : l’indice Dow Jones se rapproche de 20 000
    http://www.wsws.org/fr/articles/2016/dec2016/pers-d22.shtml

    L’évènement clé est l’élection de Trump. Après une chute initiale suite au résultat inattendu du vote, la bourgoisie est rapidement parvenue à un consensus sur le fait qu’elle avait beaucoup à gagner d’un gouvernement Trump. Les cours se sont envolés, et malgré quelques interruptions mineures, la flambée continue depuis.
    Dire que le climat des affaires a changé relève de euphémisme. L’oligarchie américaine célèbre un Noël de rêve. Elle anticipe, à juste titre, que le gouvernement Trump sera celui de l’oligarchie financière. La cabale de milliardaires, de banquiers, de PDG, et de généraux qui constitue son cabinet ministériel et le cercle intérieur de la Maison Blanche est engagée à lever toutes les contraintes qui pèsent sur la capacité des riches de piller la société.
    Les banquiers comptent obtenir l’élimination des restrictions mineures sur la spéculation imposées par la loi bancaire Dodd-Frank de 2010 et, en plus, des taux d’intérêt plus élevés. C’est garanti par la présence de trois ex-banquiers de Goldman Sachs au gouvernement : le néo-fasciste Stephen Bannon (stratège en chef de la Maison Blanche), Steven Mnuchin (chef du département du Trésor) et le président de Goldman Sachs, Gary Cohn (président du Conseil national économique).
    Il est donc peu étonnant que les actions bancaires aient été au cœur de la flambée des cours ; les actions Goldman Sachs ont augmenté de plus de 33 pour cent, ce qui représente un quart de la hausse du Dow. JPMorgan Chase n’est pas à la traîne non plus (montée de 22 pour cent).
    Les sociétés énergétiques comptent éliminer toutes les contraintes sur l’exploitation des mines, le forage et la pollution, et obtenir une politique étrangère leur assurant le contrôle des ressources mondiales. Rex Tillerson, PDG du pétrolier Exxon-Mobil, dirigera la diplomatie américaine. Des serviteurs attitrés du patronat opposés à la réglementation écologique dirigent l’Agence pour la protection de l’environnement (le procureur général de l’Oklahoma Scott Pruitt), le Département de l’Energie (l’ex-gouverneur du Texas, Rich Perry) et le Département de l’Intérieur (le représentant républicain du Montana, Ryan Zinke).
    Les actions des sociétés industrielles montent en vue de baisses des salaires, d’augmentations des cadences et de baisses d’effectifs sanctionnées par par les secrétaires du Commerce, le milliardaire Wilbur Ross, et du Travail, le magnat du fast-food Andrew Puzder, qui critique l’existence d’un salaire minimum.
    Les actions des géants du transport et du bâtiment, dont Caterpillar, grimpent suite à l’annonce par Trump d’un plan d’infrastructure de mille milliards de dollars. Ceci prépare des privatisations et l’octroi de contrats juteux garantissant aux entreprises des réductions d’impôt allant jusqu’à 80 pour cent, liées à la construction d’infrastructures dont elles seront alors les propriétaires, leur assurant des revenus à perpétuité.
    Les entreprises de défense attendent avec impatience une flambée de leurs bénéfices, grâce à une augmentation massive des dépenses militaires sous Trump.
    Les grandes entreprises s’attendent toutes à une hausse de leurs bénéfices grâce à la réduction de 20 pour cent des impôts sur les sociétés ; à l’éviscération des règlements sur la santé et la sécurité des travailleurs ; aux coupes claires dans l’assurance maladie, les retraites publiques, les aides au logement, et l’éducation publique imposées par des réactionnaires sociaux dont le chef milliardaire du Département de l’ Education Betsy DeVos, Ben Carson à l’Aménagement urbain, et Tom Price au Département de la Santé et des Services sociaux. Ils comptent réduire sévèrement la part des bénéfices, tirés de la sueur des travailleurs, qui finance ensuite les services publics, ce qu’ils considèrent être un détournement intolérable de leurs richesses.

  • Gabbard avec Trump contre les neocons ?
    http://www.dedefensa.org/article/gabbard-avec-trump-contre-les-neocons

    Gabbard avec Trump contre les neocons ?

    Si elle décroche une fonction dans l’administration Trump, on peut être sûr que ce n’est ni parce qu’elle est une femme, ni parce qu’elle est d’une minorité, mais simplement du fait de l’expérience exemplaire de sa carrière et de son activisme antiguerre en matière de sécurité nationale. On parle de Tulsi Gabbard, 35 ans, députée de Hawaii, de confession hindouiste, vétéran de plusieurs campagnes en Irak et au Moyen-Orient et adversaire déclarée de l’interventionnisme et du bellicisme de la politique-Système, démocrate et démissionnaire de la vice-présidence du DNC en mars dernier pour rejoindre Sanders contre Clinton. Beau raccourci pour nous conduire à la rencontre Gabbard-Trump d’hier matin.

    Gabbard est en piste pour un poste au département de la défense ou au (...)

    • Nov 21 - Trump meets with extremely rare Democratic S3xpot Tulsi Gabbard
      https://boxden.com/showthread.php?t=2423090

      Gabbard met with Trump and Vice President-elect Mike Pence on Monday morning, but Trump spokesman Jason Miller said it was “premature” to discuss Gabbard’s potential role in the Trump administration.

      She is a noted opponent of the Trans-Pacific Partnership trade deal, and was part of a rally on Capitol Hill on Saturday to protest the deal that is supported by Barack Obama.

      Trump also opposes the TPP.

      Stephen Bannon, Trump’s chief strategist, reportedly likes Gabbard because of her stance on guns, refugees and Islamic extremism along with her ability to invoke strong anti-establishment populist sentiment on the left.

  • Grèce : manifestations lors de la dernière visite du président Obama à l’étranger - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/grece-manifestations-lors-de-la-derniere-visite-du-president-obama

    Des milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Athènes pour protester contre Barack Obama lors de son arrivée pour sa dernière visite à l’étranger comme président des États-Unis, celle-ci visait à assurer aux classes dirigeantes européennes que l’élection de Donald Trump ne porterait pas atteinte à leurs relations avec Washington.
    Obama va terminer sa visite de deux jours aujourd’hui, juste avant le 43eanniversaire du soulèvement étudiant de 1973 à Athènes contre la dictature militaire en Grèce. Ce soulèvement fut brutalement réprimé par la junte des colonels soutenue par les États-Unis, qui s’est effondrée l’année suivante.
    Avec les centaines d’agents des services secrets américains mobilisés pour protéger Obama, le gouvernement de Syriza (coalition de la gauche radicale) a déployé une force massive de 5000 policiers antiémeute pour assaillir les manifestants et boucler une grande partie du centre d’Athènes ainsi que des zones autour de l’hôtel où Obama est installé. Les affrontements se sont propagés dans le centre-ville d’Athènes, avec la police antiémeute tirant des gaz lacrymogènes alors que les manifestants essayaient de pénétrer dans la zone que Syriza avait déclarée interdite d’accès.
    Des manifestations ont également eu lieu dans d’autres villes à travers le pays, avec un drapeau américain brûlé par des manifestants à Thessalonique, la deuxième ville de la Grèce.
    Parmi les dizaines de milliers de réfugiés fuyant les guerres menées par les États-Unis au Moyen-Orient et en Afrique et forcés de rester dans des centres en Grèce, certains d’entre eux ont également publiquement critiqué Obama. « Nous voulons que Obama vienne nous voir ici, voir nos conditions de vie », a déclaré Hatzi Naser, un réfugié afghan qui a fui l’occupation de son pays par l’OTAN. « C’est lui la raison pour laquelle nous sommes ici, à cause de la guerre de son armée. Nous voulons qu’il vienne voir la saleté dans laquelle nous vivons ».
    La Maison Blanche a tenté de présenter la visite du président sortant comme l’apogée d’une carrière consacrée à la démocratie. Les responsables américains ont déclaré au quotidien de droite Kathimerini qu’il devait prononcer un discours sur la mondialisation et la démocratie à Athènes aujourd’hui qui serait son « discours testament », avant de se rendre en Allemagne, puis à un sommet Asie-Pacifique au Pérou. Obama a apparemment cité Périclès, l’orateur et homme d’État de l’Antiquité grecque, dans ses discussions avec les responsables grecs.
    La réalité est que la démocratie, que ce soit aux États-Unis ou en Grèce, est sur le point de s’effondrer, minée par une crise capitaliste mondiale et les politiques impopulaires de guerre et d’austérité poursuivies tant par le Parti démocrate aux États-Unis que Syriza et les partis similaires à travers l’Europe.
    Obama a quitté les États-Unis au moment où des manifestations contre l’élection de Trump, et la nomination par ce dernier de Stephen Bannon, un partisan fasciste de la suprématie blanche comme son principal conseiller politique, avaient lieu. Obama a refusé de critiquer la décision, en disant au contraire que : « Il ne serait pas approprié pour moi de commenter chaque nomination que le président élu va entreprendre si je veux être cohérent avec l’idée que nous allons essayer de faciliter une transition en douceur ».
    Quant à Syriza, elle a été discréditée par sa répudiation des multiples votes du peuple grec pour mettre fin à l’austérité de l’Union européenne (UE), auxquels elle a répondu en imposant des réductions des retraites, des privatisations et d’autres mesures d’austérité aux ouvriers grecs appauvris.
    Les points soulevés par Obama étaient remarquables, en fait, pour le mépris qu’ils ont exprimé à l’égard des sentiments populaires du peuple grec et américain. Tout en offrant des assurances vaines à la bourgeoisie européenne que Trump n’abandonnerait pas l’alliance militaire de l’OTAN, même si Trump l’a dénoncée pendant la campagne électorale, Obama a ensuite félicité Syriza pour avoir aidé les guerres américaines impopulaires et dépensé massivement sur l’armée grecque, même si cela a laissé le peuple grec exsangue.
    Avant de quitter Washington, Obama a accordé un entretien à Kathimerini,dénonçant le président syrien Bachar al-Assad et saluant le rôle de SYRIZA dans la mise à disposition de bases militaires pour les guerres de Washington au Moyen-Orient, telles que la base navale de la baie de Souda. Il a déclaré : « Les Américains continuent à accorder une importance énorme à notre alliance avec la Grèce. Malgré des difficultés économiques extraordinaires, la Grèce est l’un des cinq alliés de l’OTAN qui consacrent 2 pour cent du PIB à la défense. Nous remercions nos alliés grecs pour notre coopération étroite à Souda Bay ».
    Il a également approuvé le programme d’austérité de Syriza, en s’engageant à « réaffirmer le soutien des États-Unis aux réformes qui améliorent le climat des affaires ».
    Obama a assuré aux responsables européens qu’ils pouvaient tout simplement rejeter la rhétorique de campagne de Trump qui dénonçait l’OTAN et promettait de retirer les troupes américaines d’Europe comme étant sans importance. Obama a déclaré que dans leurs discussions bilatérales, Trump « manifestait un grand intérêt pour le maintien de nos relations stratégiques fondamentales, et ainsi un des messages que je serai en mesure de communiquer est son engagement envers l’OTAN et l’alliance transatlantique ».
    A Athènes hier, Obama a de nouveau déclaré au président grec Prokopis Pavlopoulos que l’OTAN est d’une « extrême importance » pour les présidents démocrate et républicain, promettant que la politique américaine connaîtrait une « continuité significative alors même que nous sommes dans une période de transition au gouvernement ».
    Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Alexis Tsipras, Obama a félicité la Grèce sous Syriza pour avoir maintenu les dépenses militaires très élevées de la Grèce en dépit des « temps difficiles ».
    Selon les médias russes, Obama se prépare à exiger que la Grèce ferme ses ports à tous les navires de guerre russes, dans un contexte de tensions militaires croissantes entre les États-Unis et la Russie dans la guerre en Syrie.
    Tsipras, pour sa part, a clairement indiqué que Syriza essaierait de travailler avec Trump, prédisant platement que, malgré les « manières agressives » de Trump, le nouveau président américain agirait différemment une fois entré en fonctions. Malgré les craintes en Grèce sur ce qu’une présidence Trump pourrait impliquer, Tsipras a dit que : « Nous devrions construire des ponts, pas des murs ».
    Les assurances d’Obama et de Tsipras selon lesquelles les relations américano-européennes ne connaîtront pas un effondrement catastrophique sont, pour être franc, des promesses aussi dénuées de valeur que l’engagement de Tsipras à mettre fin à l’austérité en Grèce. En fait, ce que seront les politiques de Trump n’est pas de tout clair, ni ce qu’il espérait obtenir précisément des puissances européennes en menaçant de quitter l’OTAN.
    Ce qui est clair, cependant, c’est que Tsipras a l’intention de continuer à fournir aide et assistance au Pentagone, alors même qu’un gouvernement d’extrême-droite impopulaire prend le pouvoir à Washington.
    (article paru en anglais le 16 novembre 2016)
    Par Alex Lantier                                                                                                                               http://www.wsws.org/fr

  • Stephen Bannon, un idéologue controversé à la Maison Blanche

    http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/11/16/stephen-bannon-un-ideologue-controverse-a-la-maison-blanche_5031796_829254.h

    La nomination de Stephen Bannon comme conseiller stratégique du futur président américain suscite de vives critiques. L’ex-patron du site « Breitbart News » est accusé d’antisémitisme et de racisme.

    Le site ultraconservateur Breitbart News a donné l’impression, mardi 15 novembre, d’avoir pour unique mission de défendre Stephen Bannon. La nomination de son ancien dirigeant comme conseiller stratégique du président élu Donald Trump, une fonction aux contours encore incertains, a suscité en effet une vague de critiques compte tenu de l’idéologie identitaire qui lui est prêtée. L’Anti-Defamation League et le Southern Poverty Law Center notamment, spécialisés dans la surveillance des groupuscules d’extrême droite, s’en sont indignés, assurant que, sous sa responsabilité, le site a banalisé les thèses de suprémacistes blancs et une forme d’antisémitisme.

    Breitbart News a dénoncé une cabale ourdie par « des élites battues et humiliées » à la suite de l’élection de M. Trump le 8 novembre. Mais la défiance s’étend au Parti républicain. « Ce site, c’est la poubellisation des esprits », déplore sous couvert d’anonymat un consultant conservateur rencontré mardi.

    Entré définitivement au service du milliardaire en août, après l’avoir activement soutenu par l’intermédiaire du site créé en 2007 par Andrew Breitbart, mort subitement en 2012, M. Bannon a tout pour détoner à la Maison Blanche. Il n’a aucune expérience du pouvoir et est entré tardivement en politique après une carrière passée dans l’armée, au sein de la marine, chez la banque Goldman Sachs, puis à Hollywood où il a produit des films avant de réaliser des documentaires consacrés successivement à Ronald Reagan, à Sarah Palin, la candidate républicaine à la vice-présidence en 2008, et enfin au mouvement Occupy Wall Street – deux hagiographies, et un brûlot contre la gauche américaine.

    Ethno-nationalisme anti-immigration

    A cet égard, il est un outsider au même titre que le futur 45e président des Etats-Unis, pourfendeur des « élites » malgré un passage par la Harvard Business School (comme M. Trump à la Wharton School of Business de l’University of Pennsylvania), et contempteur de la mondialisation. Son ethno-nationalisme anti-immigration doublé d’une défiance absolue vis-à-vis de l’islam l’a rapproché de figures telles que la polémiste Ann Coulter ou la militante islamophobe Pamela Geller.
    M. Bannon s’est retrouvé spontanément dans la candidature de M. Trump, qui avait lancé en 2011 une croisade « nativiste » contre le président Barack Obama, accusé d’avoir menti sur son lieu de naissance et d’être en fait inéligible.

    Cette proximité a été entretenue par une série d’entretiens sur une radio rattachée à Breitbart News. Des extraits donnés par le Washington Post, mardi, mettent en évidence l’influence du polémiste sur le candidat, notamment au sujet de l’islam.
    Les deux hommes y partagent la dénonciation du politiquement correct, Breitbart étant devenu le refuge des républicains radicaux jugeant la chaîne conservatrice Fox News trop policée. Un puissant moteur de mobilisation, puisqu’une étude du Policy Religion Research Institute a montré, en octobre, que 69 % des électeurs blancs, la base électorale de M. Trump, jugent qu’il faut « parler franchement des sujets sensibles et des problèmes auxquels le pays est confronté même si cela peut offenser certaines personnes ».

    Le blanchiment opéré par M. Bannon, via son site, des thèses radicales de l’« alternative right » ou Alt-Right, tenue longtemps à la lisière du camp conservateur, explique que sa nomination ait été perçue comme une victoire stratégique et saluée par le nationaliste blanc Richard Spencer, du National Policy Institute comme du site Vdare, classés racistes par le Southern Poverty Law Center. David Duke, ancien responsable du Ku Klux Klan, battu aux élections pour le poste de gouverneur de la Louisiane en 1991, a été également un des premiers à louer la nomination de M. Bannon.

    Un ancien du site qui avait rompu avec lui en mars, Ben Shapiro, qui anime désormais sa propre plate-forme, The Daily Wire, a estimé après l’annonce de sa nomination que le procès pour racisme et antisémitisme instruit contre M. Bannon éclipse ce qui figure au cœur de la stratégie d’un guerrier idéologique fasciné par le pouvoir. A savoir la volonté de transformation du Parti républicain – qu’il abhorre autant que la gauche américaine – alignée sur les mots d’ordre des extrêmes droites européennes.

    C’est ce conflit que M. Trump a importé à la Maison Blanche. Il a nommé en effet le même jour le patron du Grand Old Party (GOP), Reince Priebus, au poste également stratégique de chief of staff, proche à la fois d’une fonction de chef de cabinet et de premier ministre. Cette association peut s’avérer explosive. Pour Breitbart, un proche de M. Priebus, le speaker (président) de la Chambre des représentants du Congrès, le républicain Paul Ryan, jugé trop modéré, est en effet une cible à abattre.

    M. Bannon a montré par le passé que la fin justifiait les moyens. Breitbart News a diffusé, mardi, un article sur la menace islamiste agrémenté d’une photo menaçante d’hommes masqués. Elle avait été publiée en mars 2015 par le site britannique The Independent avec une légende précisant qu’il s’agissait de soldats irakiens à l’exercice avant une offensive contre l’organisation Etat islamique.

    La veille, un titre laissait entendre que M. Trump avait remporté le vote populaire sans préciser que, pour parvenir à ce résultat, l’auteur avait exclu les villes où les démocrates sont nettement majoritaires.

  • Les hommes du président Trump.

    L’homme qui sera à « un battement de cœur de la présidence » représente le lien qui n’a pas été rompu avec le Parti républicain. Mike Pence, 57 ans, incarne l’élu conservateur traditionnel, marié à la même femme depuis 32 ans (quand Trump en a eu trois), élu au Congrès pendant 12 ans, gouverneur de l’Indiana depuis 2009, chrétien fervent et l’un des piliers du Parti républicain. Mike Pence est opposé à l’avortement, au contrôle des armes, au mariage gay, il a voté contre la réforme de la santé d’Obama et se classe également parmi les climatosceptiques : « la lutte contre le changement climatique menée par Obama et Clinton détruit des emplois aux Etats-Unis ». Les conseillers de Trump ont poussé pour qu’il soit choisi comme colistier afin de servir de pont avec les élus républicains dont beaucoup avaient déclaré que Trump n’était pas qualifié pour être président. Un lien qui pourrait lui permettre de conserver une influence au sein de la future administration même si le nouveau président aime à répéter qu’il prend ses décisions seul. Durant la campagne, Mike Pence avait su aussi parler aux électeurs du Midwest, dont l’Indiana fait partie, et qui ont massivement voté Trump.

    Ex-étoile montante du Parti républicain, âgé de 54 ans, le populaire et médiatique gouverneur du New Jersey a échoué dans sa candidature à la primaire républicaine avant de rallier Donald Trump en février. Décrit comme modéré, il n’en reste pas moins fidèle aux principes de son parti : opposé au contrôle des armes, à l’avortement et au mariage gay. Son avenir est assombri par l’affaire du « Bridgegate » dans laquelle Chris Christie est accusé d’avoir fermé deux voies sur le pont George Washington pour se venger d’un maire qui ne l’avait pas soutenu pour sa réélection au poste de gouverneur : les embouteillages avaient bloqué la ville. Plusieurs des assistants de Chris Christie sont sous le coup d’une enquête qui pourrait s’étendre jusqu’à lui. Un temps pressenti comme colistier pour la vice-présidence, il a reconnu que ce scandale lui avait peut-être coûté la place. « Il aurait voulu être à la place de Donald Trump. S’il ne s’’était pas lancé dans la course à la présidentielle, Chris Christie aurait été le candidat brut au parler franc de cette élection », explique Dan Cassino, « mais Trump a été meilleur que lui à ce jeu-là. Si les investigations ne le rattrapent pas, il pourrait être le prochain attorney general (ministre de la Justice) », ajoute Dan Cassino.

    « Rudy » Giuliani, 72 ans, est connu pour avoir été le maire de New York au moment des attentats du 11 septembre mais il incarne aussi la politique de « tolérance zéro » mené contre la délinquance et la criminalité dans les années 90. « Durant la campagne, il a été le plus virulent des opposants à Hillary Clinton », analyse Dan Cassino, « et l’un des soutiens indéfectibles de Trump : il l’a défendu contre les accusations de racisme, d’agressions sexuelles ou de fraude fiscale ». Accusé d’avoir joué de ses relations au FBI pour relancer l’enquête sur les emails d’Hillary Clinton à quelques jours du vote, il a finalement nié avoir été en contact avec des agents fédéraux dans cette affaire. Rudolph Giuliani pourrait devenir le prochain ministre de la Justice (attorney general),"mais il est pressenti aussi pour être à la tête du département de la sécurité intérieure", affirme Dan Cassino (department of homeland security, équivalent lointain du ministère de l’Intérieur français).

    L’ancien speaker de la Chambre des représentants avait incarné l’opposition féroce des Républicains aux Démocrates du temps de la présidence de Bill Clinton. Il avait poussé l’obstruction au vote du budget jusqu’à obliger le pouvoir fédéral à fermer ("shutdown") pendant 27 jours entre 1995 et 1996 ; certains fonctionnaires avaient dû faire une croix sur leur salaire durant cette période. Newt Gingrich, 73 ans, est évoqué comme potentiel secrétaire d’Etat. Élu à la Chambre de 1979 à 1999, il connaît le tout -Washington, mais a aussi une personnalité volcanique, comme Donald Trump. Au moment du « shutdown », le New York Daily News s’était moqué de lui dans une première page restée célèbre : « Cry Baby » où Newt Gingrich est dessiné en bébé capricieux. Le journal l’accusait d’avoir bloqué le gouvernement car il avait été vexé que Bill Clinton l’ait fait asseoir à l’arrière d’Air Force One et non à l’avant pour se rendre aux obsèques de Yitzhak Rabin.

    Kellyanne Conway est la première femme à avoir occupé le poste de directrice de campagne d’un candidat républicain. A 49 ans, c’est une enquêtrice d’opinion aguerrie du « Grand Old Party ». Elle a rejoint l’équipe Trump pendant l’été après avoir soutenu pendant les primaires le sénateur texan Ted Cruz. Elle a souvent fait le service après-vente de Donald Trump dans les médias, notamment pour tenter d’éteindre les polémiques initiées par le candidat. Mais son nom n’est pas cité pour occuper un poste au sein du futur gouvernement.

    Directeur général de l’équipe de campagne, Stephen Bannon, 62 ans, tire les ficelles en coulisses. Il n’a rejoint l’équipe qu’en août à la faveur d’un remaniement de l’équipe Trump, se mettant en congés du site d’information conservateur Breitbart News. Andrew Breitbart, le fondateur de ce site, avait encensé M. Bannon, le qualifiant de « Leni Riefenstahl du Tea Party » pour ses documentaires très engagés. Relativement nouveau dans le milieu politique, son expérience chez Breitbart en fait un important porte-voix de l’"alt-right", un mouvement qui rassemble des nationalistes blancs anti-immigrés et des personnes farouchement opposées à l’establishment politique. L’an dernier, une enquête de l’agence Bloomberg l’avait qualifié de personnalité politique « la plus dangereuse » d’Amérique. Comme Kellyanne Conway, il n’est pas cité pour faire partie de la future administration.

    Les moins connus...
    Le sénateur du Tennessee Bob Corker, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, est également sur la liste pour le poste de secrétaire d’Etat. Le sénateur de l’Alabama Jeff Sessions, membre de la commission des forces armées du Sénat, est un soutien inconditionnel de Trump. Il a été présenté comme un possible secrétaire à la Défense, tout comme l’ancien sénateur du Missouri Jim Talent. Le général Mike Flynn, ancien patron du renseignement militaire américain - caution militaire du milliardaire - pourrait être choisi pour être ministre de la Défense. Steven Hadley, ancien conseiller à la Sécurité nationale de George W. Bush, est également évoqué. Donald Trump considérerait aussi le néo-conservateur John Bolton, ancien ambassadeur à l’ONU sous George W. Bush, pour le poste de secrétaire d’Etat.

    ... et quelques contempteurs
    #Donald_Trump compte enfin quantité de détracteurs qui mettent en doute sa capacité à savoir s’entourer. Parmi eux, RTL a retrouvé l’ancien chef cuisinier du milliardaire, un Français aujourd’hui installé en Floride : « Il m’adorait. (...) Mais le jour où il a commencé à me taper dessus, j’ai compris qu’il y avait un problème. (...) Je ne sais pas s’il a un peu de cervelle. Il est cinglé. Trump président ? On va rigoler. » Son ancien nègre, Tony Schwartz, l’homme à qui le magnat de l’immobilier avait confié l’écriture d’une biographie à sa gloire ("The Art of the Deal", 1987) regrette aujourd’hui d’avoir passé sous silence les tares du milliardaire : dans un entretien au New Yorker en juillet, il déclare « Je pense sincèrement que si Trump gagne et obtient les codes nucléaires, il y a de grandes chances que cela entraîne la fin de notre civilisation » ou encore « Les millions de personnes qui ont voté pour lui et croient qu’il représente leurs intérêts apprendront […] qu’il se fiche complètement d’eux. » Interloqué par la capacité de Trump à mentir, « une seconde nature », Tony Schwartz confie en fin d’entretien que s’il devait réécrire sa biographie, il choisirait « the sociopath » en titre...

    Source : Maxime Tellier. http://www.franceculture.fr/geopolitique/les-hommes-du-president-trump