person:stephen king

  • Fictions et réalités
    http://www.radiopanik.org/emissions/screenshot/fictions-et-realites

    37ème édition du BIFFF - un des plus grands festivals de films fantastiques. Ouverture le 09 aveil avec « Pet Sematary » tiré de « Simetierre », le classique indémodable de Stephen King, sorti la même année que la première édition du BIFFF ! Remake de l’une des œuvres les plus puissantes de Stephen King par Kevin Kolsch et Dennis Widmyer. Du 9 au 21 avril, Bruxelles va vivre au rythme des rendez-vous BIFFF : 150 films en avant-prenière et une foule d’événements ludiques et festifs. Jonathan Lenaerts, fondateur, nous rejoint en studio. https://www.bifff.net/fr

    On connaissait « La contrebansse » de Patrick Süskind, « La fabuleuse histoire de ma contrebasse » d’Yves Nollet se fera connaître les 23 et 24 avril au théâtre de la Flute enchantée. http://www.lafluteenchantee.be/saison2018/contrebasse.php (...)

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/screenshot/fictions-et-realites_06512__1.mp3

  • The most definitive way for successfully forming habits
    https://hackernoon.com/the-most-definitive-way-for-successfully-forming-habits-c3307f80db51?sou

    Stephen King, the author of over 54 novels, commits to #writing two thousand words a day.“I like to get ten pages a day, which amounts to 2,000 words… On some days those ten pages come easily; I’m up and out and doing errands by eleven-thirty in the morning…More frequently, as I grow older, I find myself eating lunch at my desk and finishing the day’s work around one-thirty in the afternoon. Sometimes, when the words come hard, I’m still fiddling around at teatime. Either way is fine with me, but only under dire circumstances do I allow myself to shut down before I get my 2,000 words.”This is a typical example of the daily practice at play. Of course, committing to writing two thousand words a day and doing it consistently won’t ensure you and I become as good or as successful as Stephen King (...)

    #life-lessons #goals #self-improvement #habit-building

  • Violée par la loi

    Le 7 juillet 2016, une jeune femme était violée par cinq hommes à #Pampelune. Le 26 avril, ils ont été condamnés pour simple abus sexuel. Tollé dans le pays. Une violation de plus.

    Depuis qu’a été rendue publique, le 26 avril, la décision de justice d’exempter les cinq membres de la « #Manada » (ils se faisaient appeler « la meute ») du viol collectif d’une jeune femme pendant les fêtes de #San_Fermín à Pampelune, des manifestations de protestation, d’indignation contre cette décision judiciaire se sont organisées dans de nombreuses villes espagnoles. En dépit du fait d’avoir reconnu que la jeune fille a été dénudée contre sa volonté dans un espace étroit, sans issue et entourée de José Ángel Prensa, Jesús Escudero, Ángel Boza, du militaire Alfonso Jesús Cabezuelo et du gendarme Antonio Manuel Guerrero, tous « plus âgés qu’elle et de forte constitution », le jugement nie qu’il y ait eu intimidation et violence et a reclassé le crime en « abus sexuel », abaissant la peine de 24 à 9 ans de prison.

    Tandis que le mouvement féministe gère et rend visible sa colère, le Parlement européen débat, à la demande de Podemos et contre le recours du parti Populaire, sur l’obligation ou pas de l’Espagne d’appliquer les conventions internationales relatives à la violence sexuelle. Le citoyen se demande alors avec stupéfaction : comment est-il possible que de tels accords n’aient pas déjà été appliqués en Espagne ? Quel est donc le protocole selon lequel sont jugés les crimes de violence sexuelle dans ce pays européen ?

    Le conflit actuel qui oppose les corps violés ou potentiellement violables à leurs juges nous force à reconnaître que l’Etat espagnol continue d’être un exemple de la juxtaposition d’au moins trois régimes judiciaires, trois modèles de vérité et de production de justice discordants : sur une structure juridique franquiste et patriarcale, on a greffé quelques protocoles démocratiques, et parsemé le tout de méthodes de vérification postmodernes rendues possibles via les techniques numériques.

    Au cours des six heures qui viennent de s’écouler, je n’ai rien pu faire d’autre que lire les 371 pages inouïes qui constituent la décision de justice complète, et qui - il ne pouvait en être autrement dans un régime juridique post-franquiste numérique - sont disponibles en PDF sur la page internet d’un grand journal (1). La décision de justice dont je ne recommande la lecture qu’aux individus dotés d’un estomac résistant et d’un solide réseau de soutien psychologique, pourrait être lue comme une histoire de Stephen King dans l’attente d’une postface de Virginie Despentes.

    On peut lire, dans cet étrange document légal, que tandis que la plaignante était dans un #état_de_choc, elle « a été pénétrée oralement par tous les accusés, vaginalement par Alfonso Jesús Cabezuelo et José Ángel Prenda, ce dernier à deux reprises, et par Jésus Escudero Dominguez qui l’a pénétrée la troisième fois par voie anale, les deux derniers ont éjaculé sans utiliser de préservatifs. » Pendant le déroulement des faits, deux des hommes concernés ont enregistré des vidéos avec leurs téléphones et pris des photos, qui seront distribuées sur les #réseaux_sociaux. La nuit même des événements, l’un des accusés a envoyé plusieurs messages de WhatsApp à « la Meute » et à « #Jouisseurs_San_Fermin » avec son téléphone portable, dans lesquels il a écrit : « les cinq en train de baiser une meuf », « difficile à raconter tellement c’était énorme », « une salope défoncée », « nous avons la vidéo » et « les cinq en train de baiser une pute, un pur délire. »

    Face à ces faits, le juge Ricardo González a décidé d’acquitter les cinq hommes du crime d’#agression_sexuelle et de viol en alléguant que dans les vidéos enregistrées par l’accusé, il observe seulement cinq hommes et une femme pratiquant « des actes sexuels dans une atmosphère de fête et de réjouissance. » Le lecteur se demande si, lorsqu’il caractérise un viol en tant que #fête, le magistrat se réfère à la façon dont historiquement les hommes ont été autorisés à se réjouir de la #pratique_collective de la violence sexuelle. La décision de justice comprend une théorie du #genre, une esthétique de la #pornographie et un traité sur le #plaisir_sexuel du point de vue patriarcal. Les images, assure le magistrat, sont « certainement d’un contenu dérangeant », mais il estime qu’il s’agit d’« une #relation_sexuelle brute et désinhibée, pratiquée entre cinq hommes et une femme, dans un environnement sordide, miteux et inhospitalier et dans laquelle aucun d’entre eux (ni la femme) ne montre le moindre signe de modestie, ni dans l’exposition de son corps ou de ses organes génitaux, ni dans les mouvements, les postures et attitudes qu’ils adoptent ». Le magistrat s’attendait-il à ce que les personnes impliquées dans le viol, les agresseurs et la victime, préparent le décor et bougent avec modestie et élégance ? « Je ne discerne, dit le juge, dans aucune des vidéos et des photographies aucun signe de #violence, de force ou de brusquerie exercées par les hommes sur la femme, je ne peux pas interpréter dans leurs gestes, ou dans leurs mots, de ce qu’ils ont été audibles pour moi ni #raillerie, ni #mépris, ni #humiliation ni #fanfaronnade de quelque nature que ce soit. » Mais quelle est la relation entre la raillerie, le mépris, l’humiliation ou la fanfaronnade avec l’imposition violente d’un acte sexuel ?

    La crise que cette affaire a engendrée est le résultat du conflit ouvert entre les #conventions_sociales qui régissent les institutions judiciaires et l’actuel processus d’#émancipation_féministe. Le cri de « Vous ne nous représentez pas » qui s’adressait auparavant aux politiciens s’étend désormais aux différents niveaux des institutions judiciaires. Dans le régime juridique numérique post-franquiste, les techniques de visibilité et d’accès public aux preuves fournies par les moyens d’enregistrement et de diffusion de l’image, des réseaux sociaux et d’Internet ne conduisent pas à une plus grande démocratisation des processus judiciaires, mais opèrent comme suppléments de #jouissance_patriarcale. L’inconscient juridique patriarcal se nourrit d’un tourbillon de messages, de tweets, de chaînes de hashtags et de réseaux Facebook… Les magistrats regardent les preuves comme s’ils regardaient un #porno et ne se préoccupent que de mieux jouir. Les images enregistrées lors de l’agression et les messages explicites diffusés sur les réseaux sociaux ne servent pas de #preuve incriminante, mais sont des supports narratifs qui confirment la #misogynie du #système_judiciaire. La décision de justice devient ainsi un nouveau rituel public dans lequel le système judiciaire répète et jouit (encore une fois) de la violation.

    Il y a donc eu deux violations rituelles. L’une a eu lieu devant un portail d’une rue de Pampelune le 7 juillet 2016. La seconde dans une salle d’audience de l’Etat espagnol, à laquelle ont participé avocats et juges. Le premier rituel cherchait à obtenir un supplément de plaisir et de #souveraineté_masculine et il était exercé avec violence par cinq hommes sur une personne seule et désarmée. Le deuxième rituel vise à protéger les droits des hommes à utiliser légitimement la violence pour obtenir des services sexuels. Si la première violation est d’ordre privé, la seconde est encore plus grave puisqu’elle est légitimée par l’institution judiciaire. La décision de la cour est une #pénétration_sans_consentement. Les juges mettent ainsi une bite dans chacune de nos bouches contre notre volonté. Les déclarations du magistrat opèrent comme une éjaculation médiatico-judiciaire sur nos droits. Encore une fois, la réponse ne peut pas être réformiste mais révolutionnaire : il ne s’agit pas seulement de modifier cette décision de justice, mais de dépatriarcaliser les institutions judiciaires en modifiant leur politique des genres et leurs techniques de production de la vérité.

    http://www.liberation.fr/debats/2018/05/04/violee-par-la-loi_1647912
    #viol #femmes #Espagne #loi #abus_sexuel #justice #injustice #dépatriarcalisation #condamnation #franquisme #patriarcat

    • La france doit être aussi un pays au passé franquiste car les institutions judiciaires françaises protège férocement l’impunité des violeurs.
      https://www.20minutes.fr/paris/2038631-20170328-viol-prouver-non-consentement-plus-grande-difficulte-vict
      L’article de 20 minutes date deja pas mal car il est mentionné que le droit français comporte une présomption de non consentement pour les mineurs de moins de 15 ans, or on sais maintenant que c’est faux. De plus Macron prépare une correctionnalisation automatique des viols et violences sexuelles y compris sur mineur·es.

      https://www.huffingtonpost.fr/julie-denes/juriste-et-victime-voila-ce-que-je-trouve-dangereux-dans-le-projet-de

      Parce que oui, les citoyens lisent les textes et ne se laissent pas tous berner par des points presse qui parfois maquillent, tronquent, embellissent malicieusement la réalité.

      Je l’ai trouvée à l’article 2 II (et III) du projet de loi, cette phrase, quelques mots, et la création du délit d’atteinte sexuelle avec pénétration sexuelle sur mineur de 15 ans. « Pénétration sexuelle », ces mots résonnent, éclaboussent, salissent, ces mots sont ceux du viol. Les voici attachés à un « simple » délit, écrit noir sur blanc. Nul besoin d’interprétation, nul besoin de faire appel à un spécialiste, nul besoin de tergiverser : c’est une inscription dans le marbre du droit de la « correctionnalisation du viol sur mineur », pratique décriée par le monde associatif, les familles et certains professionnels.

      En clair, le crime de viol sur mineur devient un « simple » délit jugé devant un tribunal correctionnel dont les peines sont moindres, et non plus un crime passible de la Cour d’Assises permettant des peines plus élevées, un débat, et la reconnaissance par la société du viol qu’a subi la victime. Ce statut de victime étant un des éléments permettant la reconstruction.

      On parle bien ici de délit d’atteinte sexuelle avec pénétration sexuelle sur mineur ! Que dire aux victimes ? Qu’elles n’ont pas été violées mais qu’elles ont subi une atteinte sexuelle avec pénétration ? Pourquoi ? Parce que la justice a eu un doute sur l’existence de la menace, de la violence, de la contrainte ou la surprise exercée par leur agresseur. Parce qu’elles n’ont pas crié, ne se sont pas débattues, et que de ce fait, elles semblaient consentant(e)s. Sommes-nous sérieux ? Texte inique et dangereux, et l’ajout d’un abus de confiance pour caractériser la contrainte morale du majeur sur le mineur n’y changera rien !

      Par conséquent : pas de viol, pas de victime de viol, pas d’antécédent judiciaire de viol en cas de récidive, des statistiques faussées. Circulez, y a rien à voir.

    • Bah si le viol est un phénomène culturel. C’est une expression féministe qui date des années 1970 qui sert à désigné les éléments culturels qui favorisent, excusent, invisibilisent les viols. Par exemple les scenarios de films qui rendent érotique les viols sont de la culture du viol. Les remarques sur les vetements portés par les victimes qui sois disent provoqueraient les violeurs c’est de la culture du viol. Le verdict de ce procès en espagne est une collection d’éléments de la culture du viol.
      Tu as jamais entendu cette expression avant @lydie ? Ca fait depuis 2013 que je la tag sur seenthis il y a énormément de ressources sous ce tag.
      voici une explication plus détaillé : https://www.huffingtonpost.fr/2017/11/27/la-culture-du-viol-expliquee-par-la-dessinatrice-emma_a_23288926

    • Si, j’ai déjà entendu cette expression. Mais le mot culture, pour le viol, je n’arrive pas à comprendre. Merci pour le lien, j’avais déjà vu cette BD (bien réalisée).

    • tu ne pourrais pas dire « instinct du viol » ou « nature du viol ». Il y a les psycho-éolutionnistes ou darwininstes sociales tel Peggy Sastre qui disent que le viol est un fait naturel, liée à l’évolution de l’espece. Peggy Sastre et ses ami·es disent que c’est un moyen naturel pour les hommes de dispersé leurs gènes. Plus d’explications ici : http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2011/06/le-darwinisme-et-linquietante-normalite.html

      Pour les féministes radicales dont je suis, le viol est un fait culturel et il est normalisé par des éléments de culture. Pour le cas de ce viol collectif, le juge trouve que c’est juste des jeunes qui s’amuse un peu brutaliement avec une femme qui n’avait finallement pas à venir sans être chaperonné d’un homme à Pampelune et encore moins à boire. Je comprend que l’expression n’est pas évidente à comprendre au premier abord mais je la trouve assez claire quant même. Par exemple en France seul 1 à 2% des viols sont l’objet d’une condamnation, c’est un choix culturel. Si tu compare avec la répression de la fausse monnaie tu voie bien quels sont les prioritées de nos institutions. Il existe pas exemple des cultures dites « sans viols » c’est à dire des cultures ou les viols sont fortement réprimés et donc rares. Voire ici : https://antisexisme.net/2013/01/09/cultures-du-viol-1
      et des cultures comme la notre ou la culture espâgnole, qui favorisent les viols en ne les réprimant pas, en culpabilisant les victimes et en excusant les agresseurs.

  • Extrait d’Histoire de la littérature récente d’Olivier Cadiot

    Papa Travaille

    On écrit très peu, on passe son temps à relire comme on remange son dîner froid le lendemain, voilà votre destine. Si vous voulez devenir écrivain ou écrivaine à tout prix, vous allez découvrir que vous ne ferez pratiquement que ça : vous lire et vous relire. Très peu d’écriture, au sens où on l’entend d’habitude : une marée de mots qui sortent de votre corps. Ce n’était pas prévu.

    Ce n’est pas tellement de relire qu’il s’agit, c’est plutôt de trouver sans cesse à redire. Vous devenez votre premier lecteur mécontent, un cobaye enfermé dans son bureau obligé de corriger en gémissant la même rédaction idiote pendant des années. On inflige aux portes de réfrigérateurs le même torture test en les claquant des milliers de fois. Pour tromper l’ennui, vous pouvez ouvrir ou fermer la porte chaque matin avec une humeur différente.

    Vous pouvez aussi lire les mêmes lignes à la lumière d’un nouvel événement. Ca vous changera et ça donnera au même texte une couleur spéciale. Il va s’apaissir, prendre du volume, au point que certains chapitres ressembleraont à des espaces, dans lequel vous, ou votre narrateur, vous déplacerez aisément. Et des mouvements de vie apparaîtront.

    Je ne pouvais pas garder cela pour moi. spécial dédicace @tintin (suis presque sûr que cela va te causer, Camarade)

  • Remercions les rédacteurs du #comité_invisible de nous donner l’occasion de leur dire franchement qu’ils nous emmerdent.
    http://www.vacarme.org/article3054.html

    1. Prenons le texte comme il se présente : un condensé agressif et stylisé de politique. Naïvement, on croyait une lettre écrite à des amis, un désir de conversation planait dans l’air. « Il n’y a donc d’autres choix que de déployer un art de la #conversation » (p. 154). Même si c’était, il est vrai, que de la conversation par défaut, puisque les amis à qui parler se font rares, manifestement, et qu’en plus, les « moyens de communication » sont contrôlés « par ceux qui ne sont pas nos amis », si bien, que ce livre-même là, cet objet marchandisé qui passe entre nos mains, est sans doute déjà, aussi, le malheureux, le résultat de petites compromissions, encore ! Encore des petites compromissions, à l’issue d’un catalogue infini d’entres elles. Maintenant est le titre de ce catalogue de compromissions. « Quand on a des amis, plus besoin d’avoir d’ennemi » adage réécrit d’Aristote ou de Montaigne vérifié à la lecture de Maintenant . Car si les rédacteurs de Maintenant s’adressent à leurs « amis », c’est bien pour leur signifier sur tous les tons, et dans toutes les langues, qu’en réalité ils ne le sont pas.

    #La_gauche

    • Le Comité invisible est un producteur en série de vignettes spectaculaires toujours écrites en vue de signaler à la masse qu’elle succombe aux illusions tandis qu’eux, aristocratiquement placés de l’autre côté de la signalisation spectaculaire, s’en retrouvent les fabricants !

      (…) avec l’exposition Soulèvement au Jeu de Paume, le titre Révolution donné au pseudo-livre de Macron qui, sans honte, dans le magazine Elle, appelle aussi les jeunes à relire le Capital, il se passe que le romantisme insurrectionnel a été récupéré par la machine médiatique, ce qui rend difficile, en l’absence de situation insurrectionnelle réelle, de sauver ce qui fait le cœur positif de Maintenant. Que les rédacteurs de Maintenant le veuillent ou non, ils appartiennent désormais au secteur du marché de l’illusion insurrectionnelle.

    • Flash back : "Vous allez tous mourir et vos pauvres vacances n’y changeront rien" , clamait une banderole déployée sur une plage lors d’une des "actions d’éclat" du Parti imaginaire dont on trouve une photo dans Tiqqun...

      Pas possible d’isoler Maintenant de l’histoire dont il est issu, et du contexte dans lequel il s’inscrit (à tout le moins une crise des perpectives révolutionnaires). Quelques éléments.

      Pour un autre point de vue que celui proposée sur @vacarme, on peut consulter quelques pages de En quel temps vivons-nous ? (Rancière, 2017), à ce sujet :
      https://seenthis.net/messages/602424

      À partir des thèses énoncées par la revue #Tiqqun à la fin des années 90, pratiquant un usage singulier de l’héritage de l’#autonomie en Italie (cf. La Horde d’or ), le Comité invisible s’inscrit dans un courant #insurrectionnaliste qui n’a cessé de se développer depuis les émeutes de 2005 et la mobilisation lors du #CPE (2006). L’utilisation du CI par l’État et son antiterrorisme ( "affaire de Tarnac") a in fine accru le succès de thèses qui, sous une autre forme, servaient déjà de viatique à une frange importante des jeunes qui s’étaient politisés lors de la #lutte contre le CPE. Le texte qui suit a fait l’objet de mille réunions, conversations, reprises, usages : #Appel, 2004
      http://bloom0101.org/wp-content/uploads/2014/10/appel.pdf

      Rien ne manque au triomphe de la civilisation. Ni la terreur politique ni la misère affective. Ni la stérilité universelle. Le désert ne peut plus croître : il est partout. Mais il peut encore s’approfondir. Devant l’évidence de la catastrophe, il y a ceux qui s’indignent et ceux qui prennent acte, ceux qui dénoncent et ceux qui s’organisent. Nous sommes du côté de ceux qui s’organisent.

      Pour ne citer qu’un exemple des diverses approches qui se sont directement inspirée de L’appel, un très beau texte, bien loin de la morgue arrogante du Comité invisible : Défendre la zad , livre-appel publié en janvier 2016
      https://constellations.boum.org/spip.php?article125

      Bref, on peut penser en termes de récupération, et on trouvera aisément des confirmations (les deux numéros de Tiqqun, ancêtre revendiqué, sont en salle des ventes), mais une telle approche raterait l’influence de ce versant de l’insurrectionalisme (cf, le succès de @lundimatin ou l’ampleur des ventes des extraits de Tiqqun par La fabrique). Ce serait aussi louper l’intérêt et les échanges que suscitent ces textes. Ainsi, cette semaine, le séminaire Conséquences a réuni pour une lecture de Maintenant 300 participants à la #lutte_contre_la_loi_travail aux Beaux-arts à Paris, autour de quatre thèmes qui n’ont pas pu être tous abordés : #guerre_civile, #destitution, la #figure_du_crevard, #déterminations_sociales
      https://fr-fr.facebook.com/consequencesintervention

      Retour sur une matrice, lointaine :

      Rions un peu avec Tiqqun
      http://www.multitudes.net/Rions-un-peu-avec-Tiqqun

      Le Tiqqun est un être très sensible. « Nous autres décadents avons les nerfs fragiles. Tout ou presque nous blesse, et le reste n’est qu’une irritation probable, par quoi nous prévenons que jamais on ne nous touche ». C’est toute une ontologie qui se dit dans ces quelques lignes inaugurales d’une « introduction à la guerre civile »[[Tiqqun, page 2.. Une ontologie très duale et assez simple : le réel c’est nous et les autres. Les autres supportent tout, leurs nerfs sont narcosés par les poisons psycho-actifs d’un #Spectacle omniprésent, leurs corps pris en charge par le #Biopouvoir à un point que ça en est fichu. Les autres, en fait, c’est tous les faux contestataires (dont Multitudes). C’eût été digne d’un léninisme déplacé et vieillot que de boviniser ou oviniser le prolétariat qui parle par la bouche du Tiqqun. Du coup, « nous » c’est beaucoup plus que le Tiqqun, autrement dit, le Tiqqun c’est beaucoup plus qu’une revue. « Nous, c’est une masse de mondes, de mondes infra-spectaculaires, intersticiels, à l’existence inavouable, tissés de solidarités et de dissensions impénétrables au pouvoir[[Tiqqun, page 32. ». On est très impressionné. Ça fait quand même rêver cette zone rouge que le pouvoir ne pénètre pas. Mais le plus amusant est de tomber, en feuilletant la revue, sur le passage de La Volonté de savoir, où Foucault parle de l’essaimage des foyers de résistance, qui ne s’explique que par la dissémination en réseau des relations de pouvoir, à travers tout le corps social, par delà les appareils et les institutions. Un tel souci philologique nous laisse pantois[[Rions un peu : « certes on ne peut pas dire que les négristes se soient jamais embarrassés de soucis philologiques ».. On se perd en conjectures et hypothèses quant à la cohérence d’un discours qui se réclame de Foucault et situe son ego révolté dans un en dehors des relations de pouvoir. « Là où il y a pouvoir, il y a résistance et pourtant, ou plutôt par là même, celle-ci n’est jamais en position d’extériorité par rapport au pouvoir [… Il n’ y a donc pas par rapport au pouvoir un lieu du grand Refus – âme de la révolte, foyer de toutes les rébellions, loi pure du révolutionnaire[[La volonté de savoir, pages 125-126, Tel Gallimard. ».
      On sera sensible au vide de ces énoncés, vide de l’ontologie, en dépit des lectures affichées (Deleuze et Guattari). C’est le vide des énoncés du #post-situationnisme qui en appelle au chaos et à la guerre sociale contre tous les réformismes mous. Un certain anti-programmatisme, qui a dépassé le léninisme, mais reste incapable d’envisager une ontologie du désir et la question des stratégies politiques immédiates, par où les « sujets » misent, entre autres modalités stratégiques, sur l’efficace d’une parole agissante. Et cette parole agissante constitue bien autre chose que ce vide dont souffrent ces énoncés ( « le chaos sera notre grève », « oui au mouvement réel et à tous les comportements qui rompent avec la passivité »).
      Au delà de ce vide, il y a aussi, dans ce discours de l’hyper-nervosité, non seulement un dispositif de distinction, mais, si l’on y regarde bien, un risque d’épicurisme vraiment drôle, et très peu séduisant sur le plan politique. Au beau milieu de tout l’attirail des références prestigieuses que Le Tiqqun ne manque jamais d’exhiber, voilà ce bon vieil Épicure et son hypersensibilité maladive qui revient. Nietzsche, en bon philologue, lui, a remarquablement formulé la vérité effroyable de l’épicurisme : « L’épicurien choisit pour son usage les situations, les personnes, voire les événements qui conviennent à sa constitution extrêmement irritable, et il renonce à tout le reste ; ce qui revient à dire presque tout[[Le Gai Savoir, IV, § 306. ». Laissons les hyper-nerveux dans leur retranchement mortifère (mort du monde). C’est peut-être ça que ça veut dire « Tiqqun », dans la langue imaginaire de « cet organe de liaison du #Parti_imaginaire » : « mort du monde ». Il y a des conceptions plus joyeuses et productives de la fuite, des réactions plus constructives à la honte qui peut nous saisir face au monde comme il va.

      Tiqqun, une #rhétorique de la remontrance, Jacques Guigou
      http://tempscritiques.free.fr/IMG/pdf/tc_15_a5_187_190.pdf

      Le dernier métaphysicien de l’histoire de la philosophie occidentale, #Heidegger, est traité de « vieille ordure » mais Tiqqun s’empare de son ontologie (« l’homme est le berger de l’être », etc.) car elle permettrait de sortir du nihilisme. Il s’agit donc de « politiser la métaphysique » (p. 16), de la remettre sur ses pieds comme Marx voulait le faire de l’idéalisme hégélien. Au « Spectacle1 », entité hypostasiée, puissance abstraite et universelle, véritable « métaphysique marchande » de la domination, la « communauté des métaphysiciens critiques » oppose « la création d’un monde » (p. 20), une pratique « col- lective et positive de communauté et d’affectivité indépendantes et supérieures » (p. 20), une « utopie concrète » dans laquelle chacune des grandes métaphysiques du passé serait réalisée non plus comme discours, mais comme « Demeure de l’Être » et ceci dans le « fécond tissu de l’existence ».

      #comité_invisible #aristocratisme #livre #idéalisme

      Vu tout autrement : Les Communes de l’insurrection du Comité invisible
      http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2011/06/propos-des-communes-du-comite-invisible.html

      « Il n’est pas question d’occuper,
      mais d’être le territoire. »

      En matière d’« urbanisme insurrectionnel »,
      les propos de la mouvance impliquée dans la revue Tiqqun, le Parti imaginaire et le Comité invisible, constituent un renouvellement des idées et de la posture de l’#intellectuel : il n’y a plus lieu de raisonner encore comme si le dilemme était de choisir entre réforme ou révolution, entre alternative et révolution, entre théorie ou action. Le livre L’insurrection qui vient paru en 2007 appelle à la destruction de l’Empire et il institue la Commune comme un des moyens pour y parvenir.

      Une oeuvre magistrale pour la pensée urbaine anti-libérale car les auteurs ne s’attaquent non plus à la critique mais à l’élaboration de principes pragmatiques, non utopiques, destinés à inventer une autre #communauté préparant l’insurrection qui vient. Le plus grand intérêt de leur pensée, pour ce qui concerne le domaine de l’urbanisme, est qu’elle relie, à nouveau, les différentes formes de luttes au sein d’une emprise spatiale : la Commune.

    • @supergeante Vacarme critique le dernier livre du comité invisible, Maintenant paru aux éditions #La_Fabrique.

      Remercions les rédacteurs du comité invisible de nous donner l’occasion de leur dire franchement qu’ils nous emmerdent.

      Pour dire qu’ils nous emmerdent, faut-il encore les avoir lus.
      L’article d’Arthémis Johnson est très long surtout pour quelqu’un qui n’a pas lu l’ouvrage en question.
      Je me suis arrêté à L’insurrection qui vient et à Contributions à la guerre en cours. J’ai du lire, ce dernier, en biais comme longtemps, je me suis couché de travers.
      De la littérature et beaucoup de théorie.
      https://lafabrique.atheles.org/auteur/tiqqun

      Le comité invisible s’échange très bien chez les bouquinistes. Entre autres, par exemple, contre le premier roman de Jim Thompson, Ici et Maintenant (1942) avec une superbe préface de Stephen King.

      http://www.vacarme.org/auteur846.html

    • Sur le lien précédent (merci) :

      Or ces affirmations d’évidences qui n’en sont pas, et surtout ce ton souvent méprisant, produisent un effet sur le lecteur : il doit déterminer de quel côté il se range. Cela interfère avec la discussion dont nous avons besoin, et qui est en cours, pour élaborer des catégories communes. Cela interfère d’ailleurs aussi avec tout ce qu’il y a de chouette dans Maintenant : les développements conceptuels, les retournements de perspective malins, les traits d’esprit rigolos, les citations bien choisies, les propositions intrigantes, la vigueur de la pensée. Tout cela, c’est ce qui remue le lecteur et peut l’amener à changer d’avis, à se dire qu’il avait tort – sauf qu’au lieu de se dire qu’il avait tort, il doit se dire qu’il était un peu bête au fond, puisqu’on le lui signifie avec un certain mépris et depuis une position d’évidence. Bref, le Comité invisible alimente la réflexion politique autant qu’il interfère avec elle, c’est pourquoi la lecture est à la fois enthousiasmante et agaçante.

    • Jacques Rancière En quel temps vivons-nous ?
      https://seenthis.net/messages/602424

      « D’un côté, l’écart affirmé (par rapport au fonctionnement de ce qu’on entend par politique) est orphelin d’un monde symbolique et vécu auquel s’adosser (plus de communauté déjà-là qui garantisse la communauté à venir. Le travail ne fait plus monde). De l’autre, il a du mal à trouver les formes dans lesquelles se développer. C’est pourquoi l’idée que le système est moribond et prêt à s’effondrer reste commode. Elle comble l’intervalle entre les écarts actuels et l’avenir espéré et elle permet de s’imaginer alternativement qu’il suffit qu’on donne un petit coup d’épaule au système pour que tout s’effondre ou qu’il suffit qu’on se retire pour qu’il se dissolve."

    • Donc l’émeute : les « vivants » d’un côté ; les mort-vivants de l’autre... Le « subversivisme » d’époque fonde sa ligne sur son culte réitéré. Définie comme « intelligente », c’est-à-dire capable, « d’un même geste », de « désertion » et d’ « attaque », d’ « élaboration » (le « graffiti ») et de « saccage » (la destruction du symbolique publicitaire-marchand) (p. 85), cette émeute tant vantée relève d’un corps-à-corps sans frottement, d’une dialectique de l’avancée et de l’esquive, de la construction d’un monde réduit à une zone d’autonomie temporaire où tout est possible dans l’éphémère d’un instant. N’ayant d’autre but que de tenir l’espace du conflit, comme « Nuit debout » tenait la place, le principal caractère de ce simulacre d’émeute, fougueusement ritualisé, est de faire spectacle et, ce faisant, de substituer une impuissance singulière à l’impuissance générale. En s’inventant un supplément d’âme, en somme, au prétexte que le « parti de la rue » serait « tout » (p.63). Mais tout, c’est quoi ? Précisément quoi ?

      #subversivisme Quoi est-ce ?
      Une autre critique de Maintenant par Freddy GOMEZ
      http://acontretemps.org/spip.php?article630#nh4

      « Ce qui s’est passé au printemps 2016 en France n’était pas un mouvement social, mais un conflit politique au même titre que 1968 » (p. 60). Fanion nostalgique, la phrase claque au vent, comme sentence, pour finir par flotter, comme évidence, sur une subjectivité résolument assumée qui n’a rien à justifier de cette curieuse comparaison. Tout est dans la suite : « Cela se repère, nous dit-on, à ses effets, aux irréversibilités qu’il a produites, aux vies qu’il a fait bifurquer, aux désertions qu’il a déterminées, à la sensibilité commune qui s’affirme depuis lors dans toute une partie de la jeunesse, et au-delà. Une génération pourrait bel et bien se rendre ingouvernable. » Ces voyants-là ne voient que ce qu’ils veulent voir : un monde qui s’inventerait, dans les décombres du négatif, au pas de course des « émeutiers » d’un printemps héroïsés jusqu’à l’enflure.

      #tiqqun

  • Nostalgie de la magie - La méridienne
    http://www.la-meridienne.info/Nostalgie-de-la-magie

    J’ai un nouveau blog :)

    Grâce à @baroug

    Je tâtonne en attendant l’illumination (« Je sais ! Je veux écrire sur la culture des patates ! »). Différentes pistes se présentent. Je les suis, au cas où elles mèneraient quelque part, mais, la plupart du temps, je les abandonne assez vite. Parfois, j’y crois sincèrement. C’est la période où mon entourage me traite avec la diplomatie et la patience gentille qu’on témoigne aux grands mythomanes (« La culture des patates ? Mais oui, pourquoi pas ? Oh, tu as déjà écrit quatre pages et demie ? C’est très impressionnant, Mona »). Alors je lis des livres sur l’écriture, comme je feuilletterais des guides de voyage sur un pays que j’aurais adoré visiter mais où je serais dans l’impossibilité de retourner pour le moment. Un peu par hasard, je suis tombée sur ceux de deux auteurs dont on pourrait croire qu’ils n’ont pas grand-chose en commun, à part peut-être qu’ils appartiennent tous deux à des sous-genres méprisés (quoique à des degrés divers), respectivement le roman à l’eau de rose et le roman d’épouvante : Comme par magie d’Elizabeth Gilbert (2015) et Écriture de Stephen King (2000) [1].

    #écriture #travail #shameless_autopromo

  • Un Suédois « proche de l’extrême-droite » tue 2 personnes dans une école, en blesse d’autres - RTFBF/AFP

    http://www.rtbf.be/info/monde/detail_suede-le-tueur-au-sabre-de-trollhattan-proche-de-l-extreme-droite?id=911

    (...)

    Le meurtrier était lui un jeune homme de 21 ans, habitant à Trollhättan, a annoncé la police, sans révéler dans l’immédiat son identité.

    Ses motivations restaient inconnues jeudi soir et la police peu diserte sur l’enquête. Mais certains médias ont esquissé le portrait d’un jeune homme violemment hostile à l’islam et à l’immigration, fasciné par les films de guerre et les romans de Stephen King.

    Un enseignant a succombé à ses blessures avant l’intervention des secours. La deuxième personne décédée est un élève, selon les médias locaux.

    Deux autres personnes ont été grièvement blessées : un enseignant et un élève dont l’état était jugé extrêmement préoccupant.
    (...)

    Le quotidien Expressen et l’agence TT indiquent que le tueur avait publié sur son compte YouTube des films sur Hitler et le nazisme. Sur son compte Facebook, il avait récemment posté un appel des SD à la tenue d’un référendum sur l’immigration.

    Selon le site Expo qui étudie les groupuscules néo-nazis ainsi que le parti anti-immigration des Démocrates de Suède (SD), présent au parlement, la police « examine » de ce fait le « mobile politique ».

    L’enquête en est encore à ses balbutiements mais si le profil du meurtrier se confirmait, il s’inscrirait dans « la tendance que l’on a pu voir aux Etats-Unis de ces jeunes hommes blancs en colère qui se sont radicalisés sur le net » et passent à l’acte pour « sauver la race blanche », souligne à l’AFP Daniel Poohl, rédacteur en chef d’Expo.

  • Writers unite in campaign against ’thuggish’ Amazon
    http://www.theguardian.com/technology/2014/jul/25/writers-campaign-amazon-ebook-dispute-us-hachette

    They include some of the biggest literary names on the planet, among them Stephen King, Donna Tartt, Paul Auster, James Patterson and John Grisham; a Pulitzer prize winner in Jennifer Egan; and four from this year’s Man Booker longlist, Joshua Ferris, Karen Joy Fowler, Siri Hustvedt and Joseph O’Neill. Then there are first-time writers, historians, biographers – all of them part of an unprecedented campaign against the world’s biggest books retailer, Amazon.

    The writers have lent their name to a letter objecting to Amazon’s tactics as it negotiates over ebooks with Hachette, the fourth largest publisher in the US.

  • Dans le Wisconsin, la pulsion meurtrière de deux adolescentes fascinées par une légende du Web
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2014/06/04/dans-le-wisconsin-la-pulsion-meurtriere-de-deux-adolescentes-fascine

    Dans le Wisconsin, la pulsion meurtrière de deux adolescentes fascinées par une légende du Web

    Les suspectes ont poignardé une de leurs camarades. Elles expliquent avoir voulu commettre un meurtre pour prouver l’existence de « Slender Man », une légende apparue en 2009.

    C’est un fait divers qu’on croirait tout droit tiré d’une nouvelle de Stephen King. Dimanche 1er juin au matin, dans un parc de Waukesha, près de Milwaukee, deux jeunes filles de 12 ans ont attiré une camarade de classe dans un parc pour une partie de cache-cache. Puis ont poignardé leur victime à dix-neuf reprises, dans des circonstances que l’enquête n’a pas encore éclaircies – la jeune fille est parvenue à appeler les secours, et ses jours ne sont plus en danger, mais les médecins estiment que sa survie s’est jouée à « un millimètre ».

    Les deux jeunes filles ont été interpellées, et malgré leur âge, elles encourent jusqu’à soixante ans de prison. La police a en effet retenu la préméditation : face aux enquêteurs, qui les ont interrogées en l’absence d’un avocat, elles ont expliqué avoir préparé pendant plusieurs semaines l’assassinat de leur camarade, qu’elles pensaient dans un premier temps poignarder à son domicile. Plus surprenant encore, cette tentative de meurtre ne trouve pas son origine dans un conflit entre les trois jeunes filles. Les suspectes ont en effet raconté avoir voulu commettre un meurtre pour prouver au monde entier l’existence de « Slender Man ». Elles comptaient ensuite s’enfuir de la ville et aller rejoindre Slender Man dans son manoir.

    Elles auraient du mal à le faire : Slender Man, « l’homme mince », est une légende urbaine de l’ère du Web. Très grand, mince, sans visage, cet être fantomatique est censé apparaître sur les photos et les films de manière inexpliquée, le plus souvent à proximité d’enfants ; selon les variations de l’histoire, « l’homme mince » est plus ou moins maléfique, et peut enlever ou tuer des enfants. Des milliers de nouvelles et de créations diverses lui sont consacrées sur des forums ou sites spécialisés.

    un personnage créé de toutes pièces en 2009

    Mais si ce personnage d’horreur rappelle un grand nombre de légendes et de créatures d’horreur anciennes, et emprunte autant à Candyman qu’au croque-mitaine, il s’agit d’une création récente, dont l’histoire est bien connue. En 2009, sur le forum Something Awful, plusieurs utilisateurs se livrent à un défi Photoshop : intégrer de la meilleure manière possible des créatures surnaturelles à des photographies « normales ». Victor Surge, l’un des habitués du forum, publie une série d’images où il a intégré une silhouette élancée, vêtue d’un costume, sur des photos de groupes d’enfants. Et écrit, pour l’occasion, de faux propos rapportés, censés provenir de témoins de ses agissements.

    Premiers montages photo de "Slender man". | Something awful
    Le succès est immédiat – peut-être parce que Slender Man fait appel à d’autres histoires bien installées dans l’inconscient collectif. Surtout, des milliers d’internautes s’emparent du personnage, écrivent des nouvelles, créent de nouveaux montages, affinent son histoire, inventent des faux témoignages de victimes. L’histoire d’horreur devient un objet culturel d’une vivacité incroyable, avec des milliers de blogs, de sites personnels, d’encyclopédies en ligne, de discussions qui lui sont consacrées sur les forums – et chacun incorpore ses propres influences au personnage, ce qui en fait, selon la BBC, qui a consacré un documentaire au phénomène il y a deux ans, le « premier grand mythe de l’histoire d’Internet ». Tous les mythes ont évolué dans le temps en mélangeant des influences, rappelle le spécialiste du droit d’auteur Lionel Maurin, mais par le biais du Web, la mutation du Slender Man s’est faite à une vitesse encore jamais vue.

    Pourtant, Slender Man n’est que la partie émergée de l’iceberg. Des histoires d’horreur similaires, dont des communautés très actives s’emparent pour les réécrire, les enrichir et les détourner, il en existe des milliers. On les appelle les « creepypasta », un jeu de mot sur l’expression « copypasta » – pour copy-paste, copier-coller en anglais. Un site de référence leur est consacré : Creepypasta.com. C’est l’équivalent d’une encyclopédie évolutive des légendes urbaines en ligne : un jeu vidéo conçu pour rendre fou ses utilisateurs, des objets maudits qui dotent leurs propriétaires de pouvoirs, la musique d’une série télévisée qui provoque des troubles chez les enfants qui l’écoutent... L’auteur britannique Ian Vincent, interrogé par Aeon.org, définit ces histoires comme les « légendes de l’ami d’un ami » : tout comme, au début des années 1990 des légendes urbaines décrivaient des sièges de cinéma contenant des aiguilles contaminées au VIH, dont on entendait parler par « l’ami d’un ami qui l’avait vu de ses yeux, vu », les histoires d’horreur compilées sur Creepypasta sont conçues sur le ressort narratif du témoignage – pas toujours de première main.

    Jeff the killer | DR
    Les histoires y empruntent aussi bien aux mythes antiques qu’aux œuvres contemporaines. « Jeff the killer », l’une des plus célèbres histoires de la plateforme, tourne autour d’un tueur en série, défiguré par des produits chimiques et qui arbore un visage blanc et lisse. Une figure qui peut faire aussi bien référence à la mythologie japonaise qu’au personnage du Joker de Batman...

    Les Creepypasta ont également donné naissance à des jeux vidéo, le plus souvent des détournements horrifiques de grandes licences à l’ambiance enfantine, comme Sonic ou Pokemon. Dans Sonic.exe, le joueur se trouve confronté à une version démoniaque du personnage de Sonic, à laquelle il ne peut pas vraiment échapper.

    Le monde des creepypastas ne se prend pas vraiment au sérieux. Parmi les nombreuses sous-catégories d’histoires se trouvent les « trollpastas », des récits parodiques qui détournent le plus souvent des creepypasts classiques. Il est d’ailleurs courant que les auteurs de creepypastas écrivent eux-mêmes le trollpasta se moquant de leur propre création... Loin d’être un site rassemblant des admirateurs de tueurs en série ou des satanistes, Creepypasta.com fonctionne plutôt comme une plateforme d’édition de nouvelles d’horreur, avec un lectorat d’adultes et un système de validation et d’édition des nouvelles.

    La tentative de meurtre de Waukesha a complètement pris le site par surprise. Dans un long message publié sur la page d’accueil du site, directement mis en cause par une partie de la presse aux Etats-Unis, l’administrateur répond point par point aux critiques :

    « Je ne crois pas que Slender Man ou les histoires d’horreur en général aient joué un trôle quelconque dans cette tragédie. Je me souviens avoir lu des histoires d’horreur et regardé des films d’épouvante quand j’étais enfant ou adolescent, et si ils m’ont donné des cauchemars, ils ne m’ont jamais donné envie de tuer mes amis. Quand quelqu’un lit une histoire d’horreur qui - au moins sur ce site – est clairement présentée comme une oeuvre de fiction et utilise cette histoire comme raison pour organiser le meurtre d’un autre être humain, il y a forcément quelque chose d’autre à l’oeuvre. [...]
    En ce qui concerne les très jeunes enfants... Bien que je ne croie pas que les histoires d’horreur les rendront méchants ou en feront des personnes déséquilibrées, elles peuvent leur faire peur ou leur infliger du stress ! Si votre enfant a des problèmes de dépression ou de violence, il est très important de vous assurer qu’ils ne seront pas en contact avec des choses qui peuvent exacerber ces tendances. Laissez-moi citer le chef de police en charge de l’enquête, parce que je pense qu’il a totalement raison : « Les parents ne devraient pas laisser leurs enfants avoir un accès à Internet sans limites et sans surveillance – que ce soit sur ordinateur, sur leur téléphone ou sur leur PlayStation. »

    #slender_man #fait_divers #création_littéraire #creepypasta

  • Die Banalität des Guten | Telepolis
    http://www.heise.de/tp/artikel/39/39735/1.html

    „Irgendein Klugscheißer hat mal den Spruch von der ‚Banalität des Bösen’ erfunden“, knurrt John Cusack in Zimmer 1408, einem Horrorfilm nach Stephen King aus dem Jahr 2007.

    Nach Margarethe von Trottas Hannah Arendt-Film, der letztes Jahr das Zitat eindeutig verortete, war abzusehen, dass das Pendant dazu nicht lange auf sich warten lassen würde.

    „Die Banalität des Guten“ ist die Kennmarke, die der britische Historiker-Journalist Timothy Garton Ash jetzt, im Vorfeld der Bundestagswahl, der Ära Merkel ins Gesicht drückt. Sein Artikel erschien im New York Review of Books

    The New German Question http://www.nybooks.com/articles/archives/2013/aug/15/new-german-question/?pagination=false

    The rhetoric of German policy remains sternly dogmatic, with German economics often sounding like a branch of moral philosophy, if not Protestant theology. Merkel, the daughter of an East German Protestant priest, once incautiously suggested that the southern European debtor countries must “atone for past sins.” The reality of Berlin’s policy, however, has been more pragmatic. For example, earlier this year it authorized state-controlled German banks to help create jobs for the unemployed youth of southern Europe. The chances of seeing more such constructive pragmatism, including wage increases that could stimulate German domestic demand, would certainly increase if the Social Democrats were to enter government, perhaps in a “grand coalition” with Merkel’s Christian Democrats.

    Germany Fights Population Drop http://www.nytimes.com/2013/08/14/world/europe/germany-fights-population-drop.html?nl=todaysheadlines&emc=edit_th_20130814

    Large families began to go out of fashion in what was then West Germany in the 1970s, when the country prospered and the fertility rate began dropping to about 1.4 children per woman and then pretty much stayed there, far below the rate of 2.1 children that keeps a population stable. Other countries followed, but not all. There is a band of fertility in Europe, stretching from France to Britain and the Scandinavian countries, helped along by immigrants and social services that support working women.

    Raising fertility levels in Germany has not proved easy. Critics say the country has accomplished very little in throwing money at families in a system of benefits and tax breaks that includes allowances for children and stay-at-home mothers, and a tax break for married couples.

    Demographers say that a far better investment would be to support women juggling motherhood and careers by expanding day care and after-school programs. They say recent data show that growth in fertility is more likely to come from them.

    “If you look closely at the numbers, what you see is the higher the gender equality, the higher the birthrate,” said Reiner Klingholz of the Berlin Institute for Population and Development.

  • Stephen King: Tax Me, for F@%&’s Sake! (The Daily Beast)
    http://www.thedailybeast.com/articles/2012/04/30/stephen-king-tax-me-for-f-s-sake.html

    And hey, why don’t we get real about this? Most rich folks paying 28 percent taxes do not give out another 28 percent of their income to charity. Most rich folks like to keep their dough. They don’t strip their bank accounts and investment portfolios. They keep them and then pass them on to their children, their children’s children. And what they do give away is—like the monies my wife and I donate—totally at their own discretion. That’s the rich-guy philosophy in a nutshell: don’t tell us how to use our money; we’ll tell you. (...) Source: The Daily Beast

  • Stephen King: Tax Me, for F@%&’s Sake!
    http://www.thedailybeast.com/articles/2012/04/30/stephen-king-tax-me-for-f-s-sake.html

    Tough shit for you guys, because I’m not tired of talking about it. I’ve known rich people, and why not, since I’m one of them? The majority would rather douse their dicks with lighter fluid, strike a match, and dance around singing “Disco Inferno” than pay one more cent in taxes to Uncle Sugar.

    #impôts

  • How the Harry Potter e-book deal impacts publishing | Knowledge Wharton Today
    http://knowledgetoday.wharton.upenn.edu/2011/06/more-wizardry-in-the-book-world

    Rowling can pose a threat to the traditional publishing model “because she is not an anonymous author of genre literature, but rather a brand in herself,” Raff says. “This is why she succeeded in retaining digital rights for herself when authors with less market power were simply offered contracts reserving digital rights to the publishers on a take-it-or-leave-it basis.”

    La question est quand même de savoir si les éditeurs ont participé ou non au succès de HP, et s’ils ont joué leur rôle de « premier lecteur » en faisant miroir à J.K. Rowlings. C’est un modèle un peu simple de se comporter ainsi parce qu’on est devenu une « marque » à soi tout seul, quand les autres en sont réduits à accepter les « marques » apposées par leur éditeur (ou journal).

    Il est temps d’élargir la question : les auteurs (ou musiciens, illustrateurs,...) ne « créent » jamais tout seuls.

    • La question me semble mal posée : il ne s’agit pas de savoir si les éditeurs ont participé au succès des HP ; la question est de savoir si la part qu’ils laissent aux auteurs par rapport à ce qu’eux prélèvent est juste. Et surtout, si cette répartition reste pertinente avec un livre dématérialisé.

      Autre façon de tourner la question : à partir du moment où la publication (édition/fabrication/diffusion) d’un livre n’est plus un processus industriel couteux, est-ce qu’il ne serait pas logique que l’éditeur devienne un prestataire comme un autre, la concurrence entre prestataires jouant alors.

      (Il est tard, je n’élabore pas : je note les questions.)

    • Le travail éditorial ne se résume nullement au processus industriel... mais justement, plus la diffusion des écrits est facile, et plus l’éditeur a un travail de mise en texte pour s’inscrire dans « l’économie de l’attention ».

      L’éditeur n’est pas un prestataire... et s’il le devenait (il y en a qui fonctionnent en réalité ainsi, de l’auto-édition au laxisme, la gamme est importante), alors d’autres se chargeraient de devenir le « premier lecteur » qui aide l’auteur à produire son écrit (ou sa musique, vidéo,...). Aux États-Unis, se sont souvent les « agents » qui font cela... et ils gagnent très bien leur vie, merci pour eux.

      Enfin, la question de la répartition des recettes entre auteur/éditeur/diffuseur est un autre débat... qu’il est un peu plus facile de trancher quand on est J.K. Rowlings (ou Stephen Kings, qui a fait la même chose en tissant un contrat direct avec Amazon)... et qu’on ne veut pas reconnaitre le rôle antérieur de ses éditeurs dans le fait de devenir soi-même une « marque ».

  • Ayé, j’ai vu The Mist, les cop(a)in(e)s ! Hé bé vous avez raison, c’est achtement bien.

    Mes deux sous :
    – le thème du fanatisme religieux ne me semble pas surprenant chez Stephen King ; mais c’est vrai que Marcia Gay Harden lui donne carrément corps...
    – le clin d’œil lovecraftien à la fin, épatant !
    – le petit twist final est aussi très caractéristique de King (ce genre de chose doit permettre de mieux vendre le livre aux producteurs de Hollywood), mais c’est pas ma tasse de thé, je trouve que ça n’est vraiment pas au niveau du reste du film ;
    – j’ai pas arrêté de me dire que l’héroïne blonde, là, je l’ai déjà vue... Ah ben oui : Laurie Holden, elle a joué dans Silent Hill (survival avec fanatisme religieux aussi), et The Walking Dead (survival aussi). Je savais pas qu’on pouvait se spécialiser dans le survival, à Hollywood...

    À part ça, à la fin, on ne sait toujours pas qui elles étaient, les grosses tentacules du début ?

    #film

    • Y’a du Dawn of the Dead, dans ce film. Mais la fin lovecraftienne, effectivement, donne une dimension supplémentaire. (Du coup, vraiment, le petit twist cynique final - les 4 balles pour 5 personnes - tombe comme un cheveu sur la soupe.)

      Sinon, la fin (déambuler dans un brouillard infernal) m’a aussi fait penser à la scène finale de E tu vivrai nel terrore (L’aldilà), de Lucio Fulci :
      http://www.youtube.com/watch?v=RsTAAlE4JtE

    • Le brouillard a souvent une fonction extrêmement angoissante dans le ciné fantastique et son utilisation, ici, est purement jubilatoire, parce qu’il est un personnage du film à part entière. La force du brouillard, c’est qu’il est quelque chose comme les ténèbres qu’aucune aube ne peut venir dissiper ➭ il n’y a pas de salut, pas d’échappatoire, d’où le ton profondément désespéré du film. Opaque, il dissimule dans ses flancs les pires monstruosités, au-delà même que ce que ton esprit fébrile peut inventer. Il est intéressant de noter que, globalement, le film suggère plus qu’il ne montre (tu te demandes encore quelle est la merdasse du début... et c’est très bien comme ça, parce que le peu que tu en sais te tétanise déjà et tu vas pouvoir construire ton monstre abominable bien mieux que ne le ferait le réalisateur) et que la menace, la monstruosité est toujours dans l’invisible, dans le caché et plus particulièrement en nous (thématique Aliens|The Thing ➭ nous accouchons de nos propres monstres parce que nous sommes le prédateurs ultime). la construction du film oppose bien le dedans/dehors.