person:suzy rojtman

  • La régression sociale en cours touche d’abord les #femmes
    Par Fatima Benomar, Co-porte-parole des effronté-es , Huayra Llanque, Commission Genre d’Attac , Christiane Marty, Fondation Copernic , Céline Piques, Porte-parole d’Osez le féminisme ! et Suzy Rojtman, Porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes

    Quand il supprime plus de 120 000 postes dans le secteur public, où les femmes représentent 60% des effectifs, ou quand il réforme la fiscalité sur les retraites, Emmanuel Macron affaiblit concrètement l’égalité entre les sexes.

    http://www.liberation.fr/debats/2018/04/05/la-regression-sociale-en-cours-touche-d-abord-les-femmes_1640995

    Sur tous les fronts, le gouvernement organise le recul de l’Etat social avec le dépérissement des services publics, celui des systèmes de solidarité assurés par la Sécurité sociale, mais aussi avec le démantèlement des droits du travail. Cette évolution avait certes commencé lors des précédents quinquennats, mais elle franchit aujourd’hui un saut qualitatif.

    Dans la fonction publique, outre la disparition du statut, il est prévu notamment la suppression de 120 000 postes, alors que le personnel est déjà insuffisant pour assurer les missions de service public et répondre aux besoins sociaux, en particulier dans l’éducation, la santé, les établissements pour personnes âgées, la justice. Les rémunérations y sont à nouveau gelées, alors que les fonctionnaires ont déjà perdu près de 9% de pouvoir d’achat depuis sept ans. C’est une perte très sensible pour les catégories du bas de l’échelle des salaires, où la proportion de femmes est très forte.

    Si toute la population est bien entendu affectée par la régression en cours, les femmes le sont à double titre et ce, de manière structurelle. D’abord, en tant que principales salariées de ces secteurs : elles représentent plus de 60% des effectifs du secteur public (la SNCF, avec seulement 22%, de femmes est une exception) ; la suppression des postes, déjà initiée par les gouvernements précédents, a des conséquences importantes, avec une intensification du travail et des pressions, une flexibilité accrue, un stress croissant, qui affectent la santé physique et mentale des salarié·es. La situation est devenue critique, en particulier dans les secteurs les plus féminisés (secteur social, santé, hôpitaux, établissements pour personnes âgées, agences pour l’emploi, etc.). Les personnels sont souvent à bout, de plus en plus démunis face à une demande qu’ils déplorent ne pas satisfaire convenablement.

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    Ensuite, les femmes sont pénalisées en tant que principales bénéficiaires et usagères des services publics. Ce sont elles en effet qui assument très majoritairement le rôle de responsable principale de la famille, de l’éducation et la santé des enfants, des soins aux proches. Lorsque ferment des services hospitaliers, des maternités de proximité, lorsque le montant des prestations sociales est gelé, ce sont les femmes qui se heurtent à des difficultés encore accrues. Avec la fermeture de nombreux centres pratiquant les IVG, c’est aussi le droit à l’avortement qui s’avère concrètement menacé. Dans les Ehpad, les mobilisations récentes témoignent d’une situation intenable pour les salariées (aides-soignantes…) mais aussi pour les résidents, en majorité des résidentes. L’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance des qualifications sont vitales pour assurer dignement les soins auprès des personnes âgées.

    Contrairement aux affirmations répétées du gouvernement, l’augmentation de la CSG sur les retraites, appliquée depuis janvier 2018, touche des retraites y compris très faibles ! Car le taux de CSG (normal, réduit ou nul), comme ici son augmentation, se détermine non pas en fonction du revenu de la personne, mais de celui de son couple dès lors qu’elle est mariée ou pacsée. Ce qui signifie que les femmes, qui ont en moyenne des retraites bien plus faibles que leur conjoint, voient leur pension diminuée si leur conjoint touche une pension suffisante pour faire passer le revenu du couple au-dessus du seuil défini. Par exemple, une femme avec 600 euros de retraite est touchée par la hausse de la CSG dès que son conjoint gagne plus de… 1 230 euros ! Ce n’est pas la petite « rectification » annoncée récemment par le Premier ministre – qui ne concernera que peu de retraité·es et pas avant 2019 – qui changera grand-chose à cette injustice. La fiscalité basée sur le couple et non sur la personne est critiquée depuis longtemps comme étant discriminatoire envers les femmes et contraire à l’égalité entre les sexes.

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    Toujours sur les retraites, Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle « réforme » visant à instaurer un régime par points. Or, ce système, outre le fait d’occulter la question principale qui est celle de la répartition de la richesse produite, a pour principe de renforcer le lien entre cotisations et pensions, ce qui réduit en contrepartie – voire fait disparaître – les mécanismes de solidarité (minimum retraite, pensions de réversion, droits familiaux)… qui bénéficient majoritairement aux femmes. On le voit, alors que l’égalité entre les femmes et les hommes devait être un chantier majeur du quinquennat Macron, la réalité se révèle bien différente !

    Comme le disait Pierre Bourdieu, les femmes ont partie liée avec l’Etat social. Sa régression actuelle affaiblit concrètement l’égalité entre les femmes et les hommes et l’émancipation de tous. Il s’agit donc, à l’opposé de la politique menée, de promouvoir un Etat social en tant qu’outil pour la réalisation des droits sociaux, avec des services publics améliorés, répondant aux besoins fondamentaux et associant les principes de solidarité et d’égalité entre les sexes.

  • Violences infligées aux femmes : « Nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/12/02/violences-infligees-aux-femmes-nous-exhortons-le-gouvernement-a-revo

    Tribune. Un collectif de 100 personnalités demande au président d’augmenter le budget alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes.

    #Féminisme

    • Tribune. Samedi 25 novembre, Emmanuel Macron l’a juré, les femmes seront bien la grande cause nationale de son quinquennat. Il a également annoncé son plan d’action pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Un discours qui se voulait symboliquement fort et promeut plusieurs mesures nouvelles, telles dix unités de psycho-traumatologie dans les centres hospitaliers ou l’augmentation des délais de prescription pour les mineurs, et reprend également des mesures existantes, comme la formation des professionnels (inscrite dans la loi depuis 2014), l’interrogation des pratiques des professionnels de santé (protocole du 5 novembre 2014) ou l’arrêt des bus de nuit à la demande (juillet 2015). Sauf que ces mesures ne sont accompagnées d’aucun financement supplémentaire.

      Le budget du secrétariat d’Etat sera « sanctuarisé à son plus haut niveau », 30 millions d’euros. En 2017, il était de 29,81 millions d’euros. Les féministes mesurent l’effort sans précédent… Les crédits interministériels dédiés à l’égalité femmes-hommes passent de 400 millions à 420 millions d’euros. Bonne nouvelle ! Mais là encore, il y a un loup : seuls 15 % de ces crédits sont consacrés à la lutte contre les

      violences. Ajoutons que les 20 millions supplémentaires reprennent des actions qui sont déjà effectuées, qui seront désormais labellisées « égalité ».

      AUCUNE AUGMENTATION DU BUDGET DÉDIÉ AUX DROITS DES FEMMES NI AUX VIOLENCES, DES ANNONCES NON FINANCÉES. C’EST CE QUI S’APPELLE UNE OPÉRATION DE COMMUNICATION

      Il s’agit donc bien d’un tour de passe-passe budgétaire. Aucune augmentation du budget dédié aux droits des femmes ni aux violences, des annonces non financées. C’est ce qui s’appelle une opération de communication. Comment peut-on se contenter de si peu face à la réalité des violences infligées aux femmes dans notre pays ? 93 000 femmes adultes victimes chaque année de viol et de tentative de viol, 220 000 victimes de violences conjugales ou intrafamiliales, 550 000 victimes d’agressions sexuelles…

      Deuxième angle mort, le travail. 25 % des agressions sexuelles ont lieu au travail, où les rapports de domination se cumulent avec le lien de subordination et le risque de perdre son emploi pour les victimes qui auraient le courage de briser le silence. Les syndicats et les associations proposent des mesures à intégrer dans la loi, pour sanctionner les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations de prévention et pour protéger les femmes victimes de violences. Ajoutons que le gouvernement supprime avec ses ordonnances les seuls outils de prévention au travail, les CHSCT.

      Des annonces très en deçà de l’enjeu

      Au niveau international, nous avons réussi à imposer à l’ordre du jour de l’Organisation internationale du travail, en juin prochain, l’examen d’une norme contre les violences et le harcèlement. Le contenu et la portée de cette norme dépendront de la position des Etats, aussi est-il regrettable qu’Emmanuel Macron n’en ait pas dit un mot samedi. Ce, d’autant que pour l’instant, la position de la France est… étonnante : elle refuse que les violences fondées sur le genre soient identifiées spécifiquement dans cette norme.

      Mais, que l’on se rassure, il y aura une session de rattrapage. Emmanuel Macron l’a dit, il s’agit de premières annonces. Et heureusement, parce qu’aujourd’hui le compte n’y est pas, face à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles.

      D’ici là, nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie et à prendre en compte, sans anathème, chantage ou pression sur aucune d’entre nous, les critiques des féministes. Nous demandons une augmentation budgétaire au moins équivalente à ce que l’Espagne a débloquée – à savoir 1 milliard d’euros sur cinq ans – associé à une loi-cadre contre les violences permettant notamment de transposer dans le droit français la Convention d’Istanbul [sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique, ratifiée en 2014].

      Le respect du débat démocratique impose que l’on accepte, surtout sur un sujet si important, que ces annonces soient passées au crible, vérifiées, confrontées à la réalité et dénoncées pour ce qu’elles sont : très en deçà de l’enjeu et de l’urgence.

      Les signataires : Ludmila Acone, historienne ; Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité ; Anne Baltazar, syndicaliste ; Christine Bard, historienne ; Marie-Noëlle Bas, présidente des Chiennes de garde ; Françoise Basch, professeur émérite à l’université Denis-Diderot ; Francine Bavay, présidente de SOS Femmes Alternative, centre Flora-Tristan ; Delphine Beauvois, auteure de littérature de jeunesse ; Maude Beckers, avocate ; Fatima Benomar, coporte-parole des Effronté-e-s ; Savine Bernard, avocate ; Eric Beynel, co porte-parole de Solidaires ; Gérard Biard, président de Zeromacho ; Agnès Bihl, chanteuse ; Sophie Binet, pilote du collectif Femmes mixité de la CGT ; Rita Bonheur, présidente de l’Union des femmes de Martinique ; Catherine Bloch-London, militante féministe ; Emmanuelle Boussard-Verrecchia, avocate ; Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne, chef de service Maternité des Lilas ; Michel Bozon, sociologue ; Geneviève Brisac, écrivaine ; Carole Cano, syndicaliste CFE-CGC ; Pascale Carayon, féministe ; Coline Cardi, sociologue ; Marie -France Casalis, porte-parole du Collectif féministe contre le viol ; Marie Cervetti, militante féministe ; Carole Chotil-Rosa, militante féministe ; Annick Coupé, syndicaliste ; Saïd Darwane, conseiller national UNSA ; Madeline Da Silva, militante féministe et des droits de l’enfant ; Michèle Dayras, présidente de SOS-sexisme ; Laurence De Cock, historienne ; Caroline De Haas, militante féministe ; Christine Delphy, sociologue ; Monique Dental, présidente du réseau féministe Ruptures ; Héloïse Duché, militante féministe ; Sylvia Duverger, blog « Féministes en tous genres » ; Eric Fassin, sociologue ; Christine Fauré, historienne ; Aude Fiévet, association Le monde à travers un regard ; Léa Filoche, militante féministe ; Geneviève Fraisse, philosophe ; Jean Gadrey, économiste ; Nicole Gadrey, sociologue ; Valérie Ganne, journaliste, auteure ; Sigrid Gérardin, secrétaire nationale de la FSU ; Cécile Gondard-Lalanne, coporte-parole de Solidaires ; Clara Gonzales, initiatrice du « 06 anti-relous » ; Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU ; Véronique Haché, directrice Générale d’Autolib’ et de Vélib’ métropole ; Anaïs Haddad, coprésidente des Effronté-e-s ; Clémence Helfter, dirigeante de l’UGICT-CGT en charge de l’égalité F-H ; Alice Heyligers, ancienne militante du MLF ; Helena Hirata, sociologue ; Violaine Husson, responsable des questions de genre à la Cimade ; Clara Jaboulay, présidente de l’Union nationale lycéenne ; Marie-Anne Juricic, sociologue ; Danièle Kergoat, sociologue ; Annie Lahmer, féministe ; Mathilde Larrere, historienne ; Sandra Laugier, philosophe ; Lilâ Le Bas, présidente de l’UNEF ; Elisabeth Leininger, psychopraticienne ; Yannick Le Quentrec, sociologue ; Séverine Lemière, économiste ; Elliot Lepers, chef d’entreprise ; Florence Lhote, présidente de l’Association entraide et mouvement des femmes ; Sylvie Liziard, secrétaire nationale UNSA ; Raphaëlle Manière, délégation droit des femmes du CESE ; Marie-Thérèse Martinelli, Marche mondiale des femmes ; Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT ; Christiane Marty, Fondation Copernic ; Dominique Meda, sociologue ; Mar Merita Blat, militante féministe ; Florence Montreynaud, Encore féministes ! ; Tania Mouraud, artiste plasticienne ; Solmaz Ozdemir, SKB France ; Birthe Pedersen, présidente d’ActionAid France-peuples solidaires ; Sophie Pochic, sociologue ; Claire Poursin, co-présidente des effronté-e-s ; Soudeh Rad, militante féministe ; Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d’Osez le féminisme ! ; Sabine Reynosa, collectif Femmes mixité CGT ; Florence Rochefort, historienne ; Marie-Sabine Roger, auteure ; Suzy Rojtman, porte-parole du Comité national pour les droits des femmes ; Roselyne Rollier, présidente de la Maison des femmes Thérèse-Clerc ; Laure Salmona, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement et co-initiatrice de #SoyezauRDV ; Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie ; Zeynep Saygi, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie ; Sibylle Schweier, sociologue ; Geneviève Sellier, professeure émérite à l’université Bordeaux Montaigne ; Réjane Sénac, politiste ; Rachel Silvera, économiste ; Charlotte Soulary, cofondatrice de Chair collaboratrice ; Isabelle Thieuleux, Cndf ; Loïc Trabut, chercheur à l’INED ; Françoise Traverso, présidente de l’Association internationale des droits de l’homme ; Elodie Tuaillon-Hibon, avocate ; Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT ; Françoise Vouillot, psychologue.

  • [Paris] Réunion d’information et de débat
    « Le revenu universel d’un point de vue féministe :
    Progrès ou régression pour les femmes ? »
    Jeudi 2 mars à 19 h
    https://paris.demosphere.eu/rv/53354

    Dans le contexte actuel de chômage, de montée des inégalités et de la précarité - qui concernent particulièrement les femmes -, on observe un intérêt croissant pour la proposition de revenu universel (ou revenu d’existence, ou revenu de base). Cette idée séduit à gauche comme à droite, même si dans les faits, il y a de vraies divergences entre les différents projets, portant sur le montant du revenu, sur son mode de financement, sur les prestations de solidarité nationale et de protection sociale qu’il remplacerait.

    Se déclarer en faveur d’un revenu d’existence sans conditions - ni de ressources, ni d’emploi, ni de démarche d’insertion dans l’emploi - apparaît progressiste et séduit y compris les milieux militants de gauche. Il est en effet indispensable de répondre à l’urgence des situations de pauvreté et de précarité : le revenu universel est-il la réponse ?

    Enfin - et c’est ce sur quoi nous souhaitons plus particulièrement mettre l’accent lors de cette réunion -, alors que les propositions de revenu universel ne sont pas neutres du point de vue du genre, le point aveugle des discussions sur ce sujet reste la question des femmes :

    un revenu universel serait-il neutre pour l’autonomie des femmes et pour leur émancipation ?

    La Commission Genre d’Attac, le Collectif national pour les droits des femmes, Osez le féminisme vous proposent de venir en débattre avec nous :
    Jeudi 2 mars à 19 h
    Bourse du travail (la salle sera précisée ultérieurement)
    3 Rue du Château d’Eau, 75010 Paris

    Avec

    Christiane Marty (Fondation Copernic),
    Céline Piques (Osez le Féminisme !),
    Stéphanie Treillet (Commission Genre d’Attac)

    La réunion sera présidée par Suzy Rojtman (CNDF)

    #RdB #féminisme

  • * O’Marché Frais / La Courneuve - Licenciée pour avoir perdu son bébé ?

    Ayele a 33 ans. Elle est caissière. Le 8 juin 2016, à 4 mois et demi de grossesse, elle rompt la poche des eaux au travail, en portant une pastèque sur le tapis de caisse. Les pompiers l’amènent immédiatement à l’hôpital. Pendant 5 jours, elle garde l’espoir de sauver son bébé mais un début d’infection oblige le corps médical à interrompre sa grossesse.

    Son employeur, O’Marché Frais, est un supermarché de La Courneuve, spécialisé dans les dates limite de consommation. Les conditions de travail des caissières y sont particulièrement difficiles : vidéo-surveillance permanente, infantilisation par les responsables de caisse, isolement et pression au rendement.


    Ayele a continué à travailler, malgré l’épuisement dû à ses conditions de travail, parce qu’elle avait besoin de son CDI pour que son enfant naisse dans un vrai logement. Elle a travaillé debout et toujours plus vite, pour répondre aux injonctions de sa responsable de caisse et de sa directrice Et comme elle était épuisée, comme elle le savait, elle a prévenu son employeur, en lui remettant un certificat de grossesse. La direction de O’Marché Frais a-t-elle alors aménagé le poste de travail d’Ayele, pour remplir son obligation de sécurité ? Absolument pas. Ayele a continué à travailler vite, toujours plus vite, sous la surveillance déstabilisante des caméras vidéo au-dessus des caisses et des vigiles de la société sous-traitante, jusqu’à l’accident de travail, fatal pour son bébé.

    Et à peine un mois après son retour au travail, la direction la licencie sous prétexte d’erreurs de caisse. Au cours de l’entretien préalable, la directrice générale du magasin a dit explicitement qu’elle ne supportait pas que sa responsabilité dans la survenue de l’accident, soit questionnée au travers des questions des délégués du personnel. Elle a ajouté que c’était « SON entreprise ».

    Le droit de propriété autorise-t-il de telles atteintes à la vie des femmes salariées ? La maternité est un droit, pas une faute professionnelle et l’employeur a des obligations vis-à-vis de tout-e salarié-e. L’une d’elles est l’obligation de protection de la santé et de la sécurité des salarié-e-s définie par l’article L4121-1du Code du Travail.

    Nous, signataires de la pétition, exigeons :

    La réintégration immédiate d’Ayele à son poste de travail.
    Que la responsabilité de la direction par rapport à l’accident du travail d’Ayele fasse l’objet d’une enquête.
    Au cas où des responsabilités seraient établies, nous demandons au procureur de la République d’engager des poursuites envers les responsables de l’accident.
    L’inclusion dans le Code du Travail du droit à un aménagement de poste sur présentation d’un certificat médical pour toutes les femmes enceintes, notamment en cas de port de charge.

    Premier-e-s signataires :
    Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité
    Sophie Binet, pilote du collectif "Femmes mixité" de la CGT
    Clémence Bucher et Hélène Crouzillat, collectif les Mattermittentes,
    Alain Carré, Médecin du travail, représentant CGT des travailleurs à la commission maladies professionnelles du COCT
    Caroline De Haas, féministe
    Carine Delahaie, rédactrice en cheffe de Clara Magazine
    Monique Dental, Réseau Féministe "Ruptures"
    Dominique Huez, vice-président association Santé et Médecine du Travail
    Amar Lagha, secrétaire général de la fédération du commerce CGT
    Séverine Lemière, universitaire, association "FIT une femme un toit"
    Lilia Mhissen, avocate à la Cour
    Hervé Ossant, secrétaire général de la CGT 93
    Anne Perraut Soliveres, directrice de la rédaction de la revue Pratiques
    Suzy Rojtman, porte parole du Collectif National pour le Droit des Femmes (CNDF)
    Roselyne Rollier, Présidente de la Maison des Femmes Thérèse Clerc de Montreuil
    Sabine Salmon, présidente de Femmes Solidaires
    Claire Serre Combe, porte parole d’Osez le féminisme (OLF)
    Rachel Silvera, universitaire
    Annie Thébaud Mony, directrice de recherche honoraire INSERM, Présidente de l’association Henri Pézerat.
    Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT
    Muriel Wolfers, secrétaire générale de l’Union Locale CGT de la Courneuve
    Delphine Zoughebi, avocate à la Cour, présidente de l’association Protection sur Ordonnance

    https://www.change.org/p/licenci%C3%A9e-pour-avoir-perdu-son-b%C3%A9b%C3%A9
    #Caissiére #La_Courneuve #Femmes

  • Des féministes s’engagent contre le FN et le PR - Féministes en tous genres
    http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/12/11/des-feministes-s-engagent-contre-le-fn-et-le-pr1-575374.html

    Il arrive qu’il y ait des femmes qui s’emploient à restaurer le système patriarcal dont les combats féministes des XIXe-XXIe siècle ont eu raison – au moins sur le plan juridique. C’est exemplairement le cas de Marine Le Pen et sa lieutenante, Marion Maréchal-Le Pen. L’écrivaine Martine Storti a fort bien dit, le 9 décembre dans L’Humanité, et le 10 sur TV5 Monde, comment l’une et l’autre se répartissaient les tâches contre les droits des femmes.

    « Le prétendu volet social du FN ne fait pas mention des inégalités femmes-hommes au travail. Il ne propose rien pour lutter contre le temps partiel et les inégalités salariales. Pour lui, la cause des bas salaires et du chômage, c’est l’immigration et non pas le patronat, façon de dévier le débat. Le FN n’envisage les femmes que dans le cadre de la famille, pas de chapitre sur l’égalité femmes-hommes dans son projet. Il prône le « revenu parental » qui renverra inéluctablement des femmes au foyer . (…)

    En 2002, son programme demandait la suppression de la loi sur l’avortement. Aujourd’hui, il prétend ne pas l’interdire. Mais il fait de la propagande pour la « liberté de ne pas avorter », comme si qui que ce soit obligeait les femmes à le faire. Marine Le Pen a parlé aussi d’avortement de confort, de déremboursement.

    Bref, le FN veut largement réduire la portée de la loi.

    Sur les violences faites aux femmes, le FN ne propose rien à part d’incriminer les immigrés qui en seraient les auteurs. Invention raciste pure et simple de sa part, puisqu’il n’existe pas de statistiques sur le sujet », rappelle à son tour Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes (L’Humanité, 9 décembre).

    Comment et pourquoi des femmes qui accèdent aux domaines réservés aux hommes jusqu’à il y a peu épousent-elles le point de vue masculiniste ? Quel que soit l’intérêt de cette question, il est malaisé et déplaisant de s’aventurer dans le puits sans fond de la bêtise et le temps n’est pas aux enquêtes psycho-sociologiques. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de comprendre, ainsi que le souligne la philosophe Geneviève Fraisse dans sa tribune du 9 décembre, dans Libération, que « les droits des femmes sont ‘réversibles », celui, en particulier, de disposer de son corps, parce qu’il est de tous, le premier.

    De comprendre, et d’agir.

    En septembre dernier, deux jeunes féministes, Alix Heuer et Rebecca Amsellem ont créé Les Glorieuses. Doctorante à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne en économie de la culture, Rebecca Amsellen, la fondatrice du site, rédige chaque semaine une newsletter consacrée aux à la place des femmes dans les diverses sociétés et à leurs droits dans le monde.

    Les résultats du premier tour des élections régionales leur donnent à penser qu’il y a péril en la cité. Elles ont malheureusement raison. (Ci-dessous le texte de leur manifeste « les femmes s’engagent contre le FN » et le lien pour le signer).

    Le péril est d’ailleurs plus grand qu’elles ne le disent, car ce ne sont pas seulement les candidatEs du FN qui se prononcent contre l’égalité des citoyenNes en tous genres. C’est aussi, par exemple, Valérie Pécresse, qui avait voté contre la loi Taubira, et annonce désormais que si elle était élue, elle couperait les vivres aux associations LGBT… et à la théorie du genre (sic), tout autant qu’à l’association « Sortir du colonialisme ».

    « Famille, travail, patrie » plutôt qu’égalité et diversité ?

    (Sur la campagne de valérie Pécresse, lire Lelab Europe 1 du 2 décembre, Marianne, le 30 novembre, Libération le 29 novembre…)

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    #misogynie #sexisme #féminisme #femmes #FN #IVG