person:sylvie ayral

  • Singulier masculin | Déconstruire le masculin en pratique
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2018/05/31/les-violences-sexistes-commencent-a-la-premiere-adolesc

    C’est un constat qui s’affirme avec force. Aujourd’hui, le journal Le Monde révèle que, selon un rapport publié ce jeudi par l’ex-délégué ministériel à la prévention du harcèlement en milieu scolaire (sous deux gouvernements), il y a une violence quasi ordinaire parmi nos jeunes : plus de 1 sur 2 en fait l’expérience à l’école (primaire), 1 sur 3 au collège, 1 sur 4 ou plus au lycée. Ce rapport est publié dans le cadre de l’Observatoire européen de la violence à l’école. Il en ressort :

    « une « énigme » que M. Debarbieux et son équipe (les sociologues Arnaud Alessandrin et Johanna Dagorn et l’auteure Olivia Gaillard, elle-même ancienne victime) entendent résoudre : « Comment passe-t-on d’une surexposition des jeunes garçons à la violence scolaire à une surexposition des femmes devenues adultes ? Est-ce au moins en partie à cette violence contre les garçons (et, présumons-le, entre garçons) que nous devons relier la violence ultérieure contre les femmes ? »

    Cette problématique a commencé à être étudiée en l’an 2000, dit le journal. Le rapport a inclus un échantillon du niveau élémentaire, à deux études précédentes sur les lycées puis les collèges, pour toucher au total 47604 élèves agés de 8 à 19 ans. Malheureusement, le rapport n’est pas encore disponible sur le site de l’institution.

    *

    Deux études, menées par des femmes, avaient levé un coin du voile.

    Sylvie Ayral a publié La Fabrique des garçons, Sanction et genre au collège (PUF, 2011). Selon l’éditeur,

    La grande majorité (80 %) des élèves punis au collège sont des garçons. Comment expliquer ce chiffre en contradiction avec le discours égalitaire officiel ? Pourquoi n’attire-t-il pas l’attention des équipes éducatives ? Ce livre propose d’interroger la sanction à la lumière du genre. Il montre l’effet pervers des punitions qui consacrent les garçons dans une identité masculine stéréotypée et renforcent les comportements qu’elles prétendent corriger : le défi, la transgression, les conduites sexistes, homophobes et violentes. (…) Aux antipodes de la tolérance zéro et du tout répressif, l’auteur plaide pour une éducation non sexiste, une mixité non ségrégative et la formation des enseignants au genre. Ces propositions apparaissent comme une urgence si l’on veut enrayer la violence scolaire.

    Sylvie Ayral a été institutrice en milieu rural pendant quinze ans et enseignante d’espagnol au collège. Professeur agrégée, docteur en sciences de l’éducation (Université de Bordeaux), elle est membre de l’Observatoire international de la violence à l’école. Elle enseigne actuellement dans un lycée classé dispositif expérimental de réussite scolaire. Ses recherches portent sur la sociologie de l’adolescence, la construction de l’identité masculine et les violences de genre à l’école ainsi que sur les sanctions scolaires. Sa thèse La fabrique des garçons : sanctions et genre à l’école avait obtenu en 2010 le prix Le Monde de la recherche universitaire.

    Anne-Marie Sohn a publié « La Fabrique des garçons, l’éducation des garçons de 1820 à aujourd’hui » (Textuel 2015). Eh oui, le même titre ! Pour deux regards différents, celui d’une sociologue de l’éducation et celui d’une historienne. Selon l’éditeur :

    De l’instauration à la déstabilisation du modèle masculin.
    Accéder aux privilèges, aux devoirs et attributs masculins s’apprend. La façon d’habiller le garçonnet, la barbe de l’adolescent, les jeux et les héros, l’initiation à la sexualité, au travail et à la citoyenneté, tout dans la formation des garçons les différencie des filles. C’est ce dont rend compte ici Anne-Marie Sohn en s appuyant sur un fascinant recueil d images.

    Anne-Marie Sohn est professeur d’histoire contemporaine à l’ENS Lettres et Sciences humaines, à Lyon. Elle est spécialiste de l’histoire du féminisme, de la jeunesse et des rapports hommes/femmes et elle a publié de nombreux ouvrages sur la question. Elle a publié, entre autres, Sois un homme (Seuil, 2009), consacré à la formation de la virilité dans le premier puis le second XIXe siècle. Elle a publié également Chrysalides. Femmes dans la vie privée (xixe-xxe siècles) (Publications de la Sorbonne, 1996) et Âge tendre et tête de bois. Histoire des jeunes des années 1960 (Hachette, 2001).

    #education #masculinité #virilité #domination_masculine #sexisme

    • L’homme enfin inclus dans les études de genre

      Les chercheurs se sont longtemps focalisés sur les femmes. Pourquoi ont-ils mis tant de temps à s’intéresser également au masculin ?

      En 2019, l’université Stony Brook de Long Island, dans l’Etat de New York, accueillera le premier master de « Masculinity studies », qui permettra aux étudiants de décrocher un diplôme dans cette matière. C’est sur ce site qu’avait été créé, en 2013, le Centre pour l’étude des hommes et des masculinités. Autant dire que les recherches tournées vers cette partie de l’humanité se sont structurées bien plus tard, aux Etats-Unis, que les ­Women’s studies, introduites au début des années 1970 et enseignées aujourd’hui dans des centaines d’universités américaines.

      En France, l’offre évolue encore plus lentement. Près de cinquante ans après la création du Centre d’études féminines et d’études de genre, fondé à l’université Paris-VIII-Vincennes en 1974 par l’écrivaine Hélène Cixous, la question de la masculinité émerge à peine au sein de l’institution. Le sociologue Eric Fassin constate ainsi que « les études sur les hommes ont longtemps été caractérisées par une invisibilité marquante. Les travaux s’inscrivant dans la perspective des études de genre se sont focalisés dans un premier temps sur les femmes et les enjeux socioculturels de la féminité ».

      Catégories majoritaires

      Pendant des décennies n’ont eu lieu en France qu’une poignée de travaux isolés, comme ceux de Nadine Le Faucheur et Georges Falconnet, Daniel Welzer-Lang, Anne-Marie Devreux ou Christine Castelain-Meunier. Le sujet n’est sorti de l’ombre que ces dernières années. En 2013, l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) a accueilli un premier colloque international sur « Les masculinités au prisme de l’hégémonie », qui a été suivi d’un séminaire intitulé « Approches critiques des masculinités » organisé par Gianfranco Rebucini, Florian Vörös et Mélanie Gourarier.

      « QUAND J’AI COMMENCÉ MA THÈSE SUR LE COACHING EN SÉDUCTION HÉTÉROSEXUELLE, JE N’AVAIS PAS CONSCIENCE DE TRAVAILLER SUR LA MASCULINITÉ, TÉMOIGNE L’ANTHROPOLOGUE MÉLANIE GOURARIER. POURTANT, J’ÉTAIS LA SEULE FEMME PARMI DES GROUPES D’HOMMES »

      « C’est un champ encore très peu structuré mais les choses évoluent, témoigne cette anthropologue, auteure d’Alpha mâle. Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes (Seuil, 2017). Il y a deux ans, les propositions de master sur les masculinités étaient extrêmement rares. Aujourd’hui, nous en recevons plus de dix par an, ce qui représente un peu plus d’un quart des sujets. »

      Mélanie Gourarier fait partie d’un noyau de jeunes chercheurs qui a éclos dans la dernière décennie. « Quand j’ai commencé ma thèse sur le coaching en séduction hétérosexuelle, je n’avais pas conscience de travailler sur la masculinité, témoigne-t-elle. Pourtant, j’étais la seule femme parmi des groupes d’hommes. En sciences sociales, la majorité des travaux portent sur des hommes, mais sans que cette question de la masculinité soit jamais spécifiée… »

      Illusion d’universalité

      Un tel retard a de quoi étonner. Longtemps, les travaux sur les femmes se sont accumulés tandis que les chercheurs ignoraient le « premier sexe », selon la formule de l’historien ­André Rauch. « On a commencé par s’intéresser aux minorités, puis, dans un deuxième temps, on a interrogé les catégories majoritaires – hommes, blancs, hétérosexuels », relève Eric Fassin. Au départ, l’histoire des mâles n’apparaissait pas problématique car elle se présentait comme l’histoire tout court. Tant que les effets de la domination sur les femmes n’avaient pas été mis en lumière, la catégorie « homme » passait pour universelle.

      Pour le philosophe Thierry Hoquet, le vocabulaire a conforté cette illusion d’universalité. « Le terme “homme” crée une confusion entre le masculin et l’être humain, souligne-t-il. Il a contribué à obscurcir le retour critique sur la masculinité en en faisant une catégorie non problématique. On cite souvent une phrase de Lévi-Strauss qui raconte comment, alors que les hommes étaient partis en pirogue, il resta “seul” avec les femmes et les enfants dans un village qu’il présente comme désert. »

      « LES FEMMES AVAIENT INTÉRÊT À REMETTRE EN CAUSE L’ÉTERNEL FÉMININ TANT IL LES ENFERMAIT, RÉSUME LA PHILOSOPHE OLIVIA AZALÉE. LES HOMMES ONT EU PLUS DE MAL À COMPRENDRE QUE LE MODÈLE DE LA VIRILITÉ LES OPPRIMAIT EUX AUSSI. »

      Si les hommes n’ont pas pris à bras-le-corps cette question qui, pourtant, les concerne, c’est sans doute parce que leur position sociale privilégiée ne les incitait pas à déstabiliser l’édifice. « Les femmes avaient intérêt à remettre en cause l’éternel féminin tant il les enfermait, résume la philosophe Olivia ­Gazalé, auteure du Mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes (Robert Laffont, 2017). Les hommes ont eu plus de mal à comprendre que le modèle de la virilité les opprimait eux aussi. » « Un mouvement de libération nationale s’occupe rarement de la psychologie des occupants », ajoute la sociologue Nadine Le Faucheur, qui fut, avec Georges Falconnet, l’une des premières à se pencher sur le sujet, en pleine révolution féministe, avec La Fabrication des mâles (Seuil, 1975).

      L’appréhension française vis-à-vis des apports anglo-saxons n’a sans doute pas aidé à l’émergence de ces questions dans l’Hexagone. C’est en effet dans les pays anglophones que les études sur les masculinités ont pris leur essor, grâce aux travaux du sociologue américain Michael Kimmel, coauteur de Men’s Lives (Macmillan, 1989, non traduit), et de l’Australienne Raewyn Connell, qui, en 1995, posait avec l’ouvrage Masculinités (éditions Amsterdam, 2014) les bases d’une théorie critique.

      Enfin, la figure tutélaire de Pierre Bourdieu, qui occupait en France une place à part, a freiné l’importation d’outils féconds. « Le contexte scientifique, qui était marqué par l’ouvrage La Domination masculine, de Bourdieu [Seuil, 1998], a rendu difficile l’intégration du concept de “masculinité hégémonique” développé par Raewyn Connell, qui permet de penser la pluralité des rapports de domination, y compris ceux qui s’exercent entre hommes, sur des hommes », soulève ­Mélanie Gourarier.

      « Panique morale »

      A en croire certains, l’institution universitaire résisterait en outre à accueillir ces sujets jugés sensibles, en particulier dans le contexte post-Manif pour tous. Sylvie Ayral, docteure en science de l’éducation, affirme avoir été « barrée de partout » après avoir publié La Fabrique des garçons (PUF, 2011), un ouvrage couronné par le Prix Le Monde de la recherche universitaire. « L’université ne m’a pas demandé la moindre intervention à la suite de mes travaux et, lorsque j’ai envoyé des candidatures spontanées pour donner des conférences, je n’ai même pas eu d’accusé de réception, explique-t-elle. Quant à l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM), il a annulé ma venue deux jours avant sur décision du directeur qui trouvait le sujet délicat. L’idée que l’on puisse déviriliser les garçons suscite une panique morale et renvoie à la crainte que la société s’écroule. »

      Pour l’anthropologue Mélanie Gourarier, l’affaire Weinstein est cependant le symptôme d’une évolution. « Parce qu’on est de plus en plus sensibilisé à la construction sociale de la masculinité, des situations qui étaient jusqu’alors invisibles car acceptées deviennent soudain insupportables et se disent enfin. »

      Orienter l’attention vers la catégorie des hommes, c’est aussi permettre que les efforts pour accéder à l’égalité ne reposent plus seulement sur les épaules des femmes. Quand Josselin Tricou parle autour de lui de sa thèse en préparation sur « Les masculinités sacerdotales dans l’Eglise catholique », ses interlocuteurs évoquent souvent spontanément l’absence des femmes dans le clergé. La réponse qu’il a l’habitude de faire ouvre un nouvel horizon de réflexion.

      « Le problème, ce n’est pas que les femmes n’aient pas de place, mais que les hommes prennent toute la place. »

    • Merci @enuncombatdouteux
      Avec ce titre je pensait à pire, c’est quand meme pas très bon. Il y a confusion entre études féministes (et qui étaient plutot les recherches de chercheuses plutot que de chercheurs) puis aux USA sont apparus les « gender’s studies » pour integré les hommes. Le mot « genre » ne fait pas consensus en france meme chez les féministes. Je me souviens d’une conférence qui expliquait que l’expression « étude de genre » invisibilisait les femmes et les credits d’études étaient captés désomais par des hommes dont certains masculiniste et en particulier un mec de toulouse qui doit probablement etre cité comme reference par le e-monde.fr
      Le texte invisibilise les homosexuel·les car les études de genre sont aussi la rencontre des etudes queers et études féministes. Les études sur les masculinités homos existent depuis un moment.
      Sinon je relève que André Rauch répète ce que viens de dire Mélanie Gourarier comme si il fallait une caution masculine pour soutenir ce qu’elle viens de dire. D’ailleur elle est présenté comme faisant « partie d’un noyau de jeunes chercheurs qui a éclos dans la dernière décennie. » (mais on sera pas en quoi elle est chercheuse) tandis qu’André Rauch est « l’historien ».

  • Déconstruire la virilité
    http://chaotiqueneutre.tumblr.com/post/112694157258/deconstruire-la-virilite#disqus_thread
    plusieurs liens sur le sujet

    Monde du travail

    "Des rituels virils pour conjurer la peur", Christophe Dejours sur la souffrance au travail
    http://www.liberation.fr/economie/2005/05/31/des-rituels-virils-pour-conjurer-la-peur_521732

    Représentations

    Vidéo : how movies teach Manhood
    http://www.ted.com/talks/colin_stokes_how_movies_teach_manhood

    Cinéma : Gloire aux costauds
    http://www.lecinemaestpolitique.fr/gloire-aux-costauds

    Vidéo : Sexism, Strength and Dominance : Masculinity in Disney Films
    https://www.youtube.com/watch?v=8CWMCt35oFY

    Education

    3rd grade teacher reminds boy writing is for girls…
    http://thesocietypages.org/socimages/2014/03/21/3rd-grade-teacher-reminds-boy-that-writing-is-for-girls

    When boys misbehave it’s adorable
    http://thesocietypages.org/socimages/2014/05/09/when-boys-misbehave-its-adorable

    The real boy crisis : 5 ways America tells boys not to be “girly”
    http://www.salon.com/2013/09/25/5_ways_america_tells_boys_not_to_be_girly

    Sylvie Ayral, La fabrique des garçons, Sanction et genre au collège
    http://gc.revues.org/2107

    Définir et déconstruire la virilité

    Vidéo : Be A Man, by Joe Ehrmann
    https://www.youtube.com/watch?v=jVI1Xutc_Ws

    Virilité et violence
    http://antisexisme.net/2011/10/22/virilite-et-violence

    Détruire la virilité
    http://www.crepegeorgette.com/2013/10/30/detruire-la-virilite

    Résumé de Refuser d’être un homme de John Stoltenberg
    http://www.crepegeorgette.com/2013/10/09/virilite-stoltenberg

    #virilité #homme #hommes #féminisme #condition_masculine #violence #domination

  • En finir avec la #fabrique_des_garçons
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2014/11/07/1613

    Élèves dans les escaliers d’une école, France. (Photo : Jeff Pachoud.AFPCreative) TRIBUNE Le problème n’est pas de sauver les garçons, il faut explorer la manière dont familles, école et société projettent sur les « petits mâles » des rêves, des désirs ou … Continue reading →

    #FEMINISME #GENRE #domination_masculine #feminisme #genre #luttes #masculinité #SYLVIE_AYRAL

    • Très jeunes et surtout pendant les années de collège, période où la puberté vient sexuer toutes les relations, les garçons se retrouvent, en effet, pris entre deux systèmes normatifs. Le premier, véhiculé par l’école, prône les valeurs de calme, de sagesse, de travail, d’obéissance, de discrétion, vertus traditionnellement associées à la féminité. Le second, relayé par la communauté des pairs et la société civile, valorise les comportements virils et encourage les garçons à tout le contraire : enfreindre les règles, se montrer insolents, jouer les fumistes, monopoliser l’attention, l’espace, faire usage de leur force physique, s’afficher comme sexuellement dominants. Le but est de se démarquer hiérarchiquement, et à n’importe quel prix, de tout ce qui est assimilé au « féminin » y compris à l’intérieur de la catégorie « garçons », quitte à instrumentaliser l’orientation scolaire, l’appareil disciplinaire ou même la relation pédagogique (qui, ne l’oublions pas, est une relation sexuée). Cette injonction paradoxale traduit celle de nos sociétés contemporaines qui acceptent la coexistence du principe d’égalité entre les femmes et les hommes et d’une réalité fondée sur l’inégalité réelle entre les sexes, dans tous les champs du social.

      Une culture où l’irrespect et la domination de l’autre sont associés à la masculinité et valorisés c’est clairement une #culture_du_viol

    • À propos d’irrespect et de domination de l’autre, et du bain culturel où grandissent les jeunes :

      Comment un enfant qui voit glorifier dans les leçons d’histoire la cruauté et l’ambition ; dans celles de littérature l’égoïsme, l’orgueil, la vanité, la soif de faire du bruit ; dans celles de science toutes les découvertes qui ont bouleversé la vie des hommes, sans qu’aucun compte soit tenu ni de la méthode de la découverte ni de l’effet du bouleversement ; comment apprendrait-il à admirer le bien ? Tout ce qui essaie d’aller contre ce courant si général, par exemple les éloges de Pasteur, sonne faux. Dans l’atmosphère de la fausse grandeur, il est vain de vouloir retrouver la véritable. Il faut mépriser la fausse grandeur.

      Simone Weil, L’enracinement (1943)
      http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/enracinement/weil_Enracinement.pdf

    • L’accroche de l’article ne vous semble pas un peu... étrange ?

      Quelque chose ne tourne pas rond chez les garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au collège, ils représentent 80% des élèves #sanctionnés tous motifs confondus, 92% des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86% des élèves des dispositifs Relais qui accueillent les jeunes entrés dans un processus de #rejet_de_l’institution_scolaire.

  • Il faut sauver les garçons ! (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Il-faut-sauver-les-garcons

    Le fait d’insister sur le fait qu’à l’école, les #garçons sont défavorisés en tant que garçons parce qu’ils sont victimes de pratiques qui les aident, voire même les contraignent, à adopter des postures virilistes, le fait de mettre en avant la sanction des garçons comme une discrimination, sans jamais aborder d’autres formes de contrôle genré des #filles à l’école et hors de l’école ne semble pas aller dans le sens d’une étude qui aurait pour but de prôner une réelle égalité.
    Mais surtout, le fait qu’au final, l’auteure n’aura jamais abordé les bénéfices et privilèges dont jouit pourtant clairement la catégorie « garçons / hommes » dans le système scolaire, semble finalement orienter l’exposé : puisqu’il minimise le fait que l’école n’est, en effet, pas un lieu d’égalité et que les filles, alors qu’elles sont plus performantes scolairement et « épargnées par la sanction », étrangement, n’en sortent pas avantagées par rapport à leurs pairs masculins.
    […]
    Et là on voit bien dans quel cadre et quel usage sera fait de l’étude de Sylvie Ayral. Il ne s’agit que de parler des garçons et du sort de certains pour minimiser, ou ne surtout pas aborder ce dont bénéficient une majorité en tant que garçons par rapport aux filles.
    Car si la proportion des jeunes hommes qui sortent du système scolaire sans qualification est en effet supérieure à celle des jeunes femmes sans qualification, celles-ci connaîtront en revanche un chômage plus important et la proportion de temps partiels pour elles sera trois fois plus nombreux que pour eux (38% contre 12%).
    […]
    Par conséquent, si les garçons sont sur-représentés dans l’échec scolaire (et s’il faut bien sûr s’en soucier) ceci n’a pas pour corollaire que les filles sont sur-représentées dans la réussite scolaire et avantagées plus tard sur le marché du travail – bien au contraire.

    #éducation #genre #échec_scolaire #sanction

  • La sanction scolaire, révélatrice de la construction problématique du genre (Nonfiction.fr)
    http://www.nonfiction.fr/article-5263-p1-la_sanction_scolaire_revelatrice_de_la_construction_probl

    Une recension intéressante tant pour l’étude du fonctionnement des #sanctions au #collège que pour l’« asymétrie sexuée » qu’elle révèle et les liens avec la construction des genres.

    L’idée défendue est que les sanctions et punitions à l’encontre des #garçons sont inutiles et ont un effet pervers : elles consacrent les garçons, en pleine construction identitaire, dans une caricature de la masculinité qui renforce les pratiques que les sanctions et punitions tentent de corriger. Le système punitif deviendrait donc de moins au moins cohérent avec la mission d’égalité des sexes qu’il prétend remplir. […]
    Pour Sylvie Ayral le système punitif en place ne ferait que renforcer les inégalités de #genre en enfermant les hommes dans une « identité masculine stéréotypée ». Les « conduites sexuées ritualisées » joueraient un rôle important dans la reproduction des inégalités sexuées au collège et plus largement dans le mécanisme générant la violence scolaire. […]
    Avec l’augmentation des faits d’indiscipline et de leur médiatisation, la sanction a été englobée dans la notion de discipline qui est beaucoup plus large. La « judiciarisation » de la discipline s’appuie désormais sur quatre grands principes pénaux : la proportionnalité, la légalité, l’individualisation et le principe du contradictoire qui implique que toutes les parties soient entendues.
    Sylvie Ayral rappelle que la notion de discipline donne lieu à de nombreux débats ambivalents : les familles demandent que leurs enfants « soient tenus et contrôlés » tout en jugeant que la discipline est « désuète et réactionnaire ». Cette relation ambiguë qu’entretiennent les familles avec la notion de discipline se retrouve dans l’institution scolaire qui a du mal à « choisir son camp », car, par ailleurs, le but premier de l’école est « de préparer les élèves à leur insertion sociale et professionnelle et à leur libre exercice de la citoyenneté dans la société civile » . Ce double discours trouve son origine dans la nouvelle réglementation de juillet 2000 qui judiciarise la discipline tout en soulignant son caractère pédagogique.
    […] D’après l’auteur, ce système [punitif] pénalise les élèves déjà identifiés comme élèves « à problèmes » et modélise un comportement idéal que les élèves doivent adopter.
    […] Le système punitif tend donc à s’autonomiser de la sphère éducative et renforce la hiérarchie des relations entre adultes et élèves.
    […] L’éducation sexuelle au collège, qui prône l’égalité des genres et la compréhension des différences, ne serait d’aucune efficacité face à l’effet du groupe de pairs qui perpétue l’assimilation des hommes au sexe « fort ».
    […] La plupart des règlements insistent beaucoup sur les obligations des élèves mais peu sur leurs droits.
    […] Les quatre grands principes pénaux (la proportionnalité, la légalité, l’individualisation et le principe du contradictoire) relatives aux sanctions et aux punitions ne sont absolument pas appliqués dans l’ensemble des établissements, malgré la mobilisation d’un vocabulaire juridique dans ces règlements.
    […] dans les faits, le choix d’attribuer ou non des punitions se produit sans concertation.
    […] les garçons représentent 79,9% des élèves punis et sanctionnés et 83,7% des élèves ayant reçu une sanction disciplinaire.
    […] Fait important, contrairement à leurs camarades masculins, les #filles ne se représentent pas elle-même comme un groupe homogène […].
    [Les garçons] oscillent entre deux modèles identitaires masculins : celui de la réussite scolaire, assimilé à la figure de « l’intellectuel » ou de l’« homme mou », et celui de l’homme viril via la poursuite des sanctions et punitions. Les garçons se perdraient ainsi entre deux injonctions contraires : celle de l’institution scolaire et celle des pairs. Ils adopteraient donc le plus souvent un comportement violent, sexiste, et homophobe afin de se réaliser parmi leurs camarades de classe, réalisant de ce fait leur identité masculine.

    #éducation #sexisme