person:sylvie gilman

  • Chute de l’intelligence : la piste environnementale relancée

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/06/11/chute-de-l-intelligence-la-piste-environnementale-relancee_5313110_1650684.h

    Le QI régresse depuis 1995 dans les pays développés. Une étude permet d’attribuer cette baisse à des facteurs environnementaux.

    Le constat est désormais connu, attesté : nos enfants sont plus bêtes que nous et tout porte à croire que leurs enfants le seront plus encore. Une série d’études conduites dans les pays développés a dressé ce triste constat. Suède, Norvège, Finlande, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Australie… les observations convergent – même si, dans le cas de la France, la faible taille de l’échantillon fait débat. Seuls les Etats-Unis semblent, pour l’heure, faire exception.

    L’origine de cette chute, en revanche, fait l’objet d’une vive controverse. Les uns mettent en avant des causes dites environnementales, terme à prendre au sens large. Selon leur spécialité, ils ­invoquent le dérèglement du système éducatif, le recul du livre, l’omniprésence des écrans, la crise de l’Etat-providence et la souffrance des dispositifs de santé publique, ou encore l’influence des perturbateurs endocriniens sur le développement embryonnaire. Les autres privilégient des explications plus biologiques. Ils avancent l’existence d’un effet dit « dysgénique » (par opposition à eugénique), qui voudrait que les familles les moins intelligentes procréent davantage et fassent donc baisser le niveau.

    Le phénomène n’est pas nouveau, disent-ils, mais il a longtemps été masqué par les gains éducatifs de toute la population. Les mêmes voient une autre cause à cette chute : l’immigration. ­Arrivés de pays pauvres, moins éduqués, les ­migrants, puis leurs enfants, lesteraient les performances moyennes. Sujet sensible, voire inflammable. En 2016 et 2017, deux articles, l’un faisant la synthèse de la littérature existante, l’autre analysant les données de treize pays, avaient successivement appuyé cette seconde thèse.

    Trente années de tests cognitifs

    Une équipe norvégienne vient, elle, de relancer la première. Dans un article publié dans les comptes rendus de l’Académie des sciences américaines (PNAS), lundi 11 juin, Bernt Brastberg et Ole Rogeberg affirment de façon catégorique que la baisse du quotient intellectuel présente une « origine environnementale ». Les deux économistes du centre Ragnar Frisch de l’université d’Oslo ont analysé trente années de tests cognitifs des jeunes conscrits norvégiens, de la génération née en 1962 à celle de 1991 (derniers enrôlés dans un service militaire obligatoire). Surtout, ils ont comparé l’évolution au sein même des fratries, de manière à écarter tout effet dysgénique ou migratoire. Leur constat est formel : l’évolution au sein des fratries reproduit avec une étonnante fidélité celle de l’ensemble de la population.

    Le choix de la Norvège n’est pas anecdotique. C’est là qu’en 2004, pour la première fois, a été observée ce que les spécialistes ont appelé « l’inversion de l’effet Flynn ». Portant le nom de son découvreur, le Néo-Zélandais James Flynn, cet effet voulait que, partout dans le monde, le QI suivît une courbe croissante. Les données rassemblées dans les années 1980 par le chercheur de l’université d’Otago, couvrant l’essentiel du XXe siècle dans plusieurs pays, conféraient à son constat une valeur de principe. Amélioration de la scolarisation, du niveau d’études, des conditions sanitaires, de la nature des tâches professionnelles : les causes semblaient elles aussi faire consensus.

    En 2004, pourtant, Jon Martin Sundet et ses ­collègues de l’université d’Oslo constataient une inversion de la courbe à partir de 1995. Une observation confirmée au cours des années suivantes dans une dizaine de pays développés. Autant dire qu’aujourd’hui, plus personne ne s’intéresse au fait que nos parents étaient plus intelligents que nos grands-parents. La question serait plutôt : « Demain, tous crétins ? », pour reprendre le titre d’un documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, diffusé en novembre 2017, sur Arte. Et de s’interroger sur les causes de ce qui ressemble bien à une débâcle.

    https://www.youtube.com/watch?v=WWNARPyruoQ

    Les chiffres avancés par les chercheurs norvégiens ne sont pas bien rassurants. De la génération 1962 à celle de 1975, le gain en QI a été de 0,20 point par an, en moyenne. De 1975 à 1991, la chute enregistrée atteint 0,33 point. Et les différentes études conduites depuis trois ans concluent à une accélération du phénomène. L’article publié dans PNAS n’entre pas dans le détail des causes envisagées. En revanche, elles sont bien liées aux conditions de vie extérieures et non à la nature intrinsèque des personnes testées.

    Pour s’en convaincre, l’équipe s’est focalisée sur les familles d’au moins deux garçons – soit quelque 237 000 individus – et a comparé deux jeux de données. Le premier observe l’évolution du QI moyen des aînés. « Il reflète donc les différences entre les familles – les gènes des parents, les conditions sociales, le style éducatif – et les évolutions environnementales susceptibles d’affecter les ­enfants », précise Ole Rogeberg. La deuxième ­série de données compare les performances ­entre les frères. « Cette fois, toute différence ­traduit un effet strictement environnemental puisque les parents sont identiques, poursuit le chercheur norvégien. On exclut même ce qui perdure dans les familles, par exemple une éducation autoritaire ou un climat chaotique. »

    Comparaison

    La comparaison a ensuite rendu son verdict. Pendant la phase croissante, l’indice « intrafamilial » a augmenté de 0,18 point par an (contre 0,20 pour l’ensemble). A l’inverse, à partir de la génération 1975, le retournement de l’effet Flynn a provoqué une baisse de 0,34 point par an à ­l’intérieur des familles (contre 0,33 pour l’ensemble). On le comprend : une telle proximité ne laisse guère de place aux tenants des explications dysgéniques ou migratoires.

    Figure de proue de ces derniers, l’anthropologue britannique Ed Dutton (université d’Oulu, Finlande) rejette ces conclusions. Pour lui, l’étude est entachée d’erreurs méthodiques. A commencer par la sélection de foyers d’au moins deux garçons. « C’est stupide, tranche-t-il. Ça revient à surreprésenter les familles modestes, surtout à mesure que les années passent. » L’équipe norvégienne balaie l’objection : elle a en effet vérifié que, dans son échantillon, les parents présentaient en moyenne les mêmes ­revenus et le même niveau éducatif que la population en ­général. Autre critique de Dutton : « Pour observer un effet migratoire, la Norvège n’est aucunement représentative, c’est évident. »

    Son collègue Michael Woodley, de l’Université libre de Bruxelles, lui aussi tenant de la thèse dysgénique, juge au contraire l’étude « bien ­conduite et approfondie ». Il estime toutefois que « les auteurs ont eu tort de généraliser leurs résultats aux autres pays ». Dans un article publié en 2017, le chercheur a examiné 66 études ­conduites dans 13 pays. Il conclut d’une part que la chute du QI s’accélère, d’autre part que, selon les pays, l’ampleur du déclin « croît avec la proportion d’immigrés ».

    Ole Rogeberg appuie la première observation. Pas la seconde. « L’influence directe du score des immigrés sur la moyenne est écartée par notre étude », assure-t-il : la baisse de QI est visible au sein même des fratries norvégiennes. En revanche, « l’effet indirect, qui voudrait que la présence d’immigrés ait une influence sur les performances des autres – par exemple en réduisant la qualité de l’éducation –, même s’il me laisse sceptique, nous ne pouvons pas formellement l’écarter. » Longue vie à la controverse !

  • Le QI régresse depuis 1995 dans les pays développés. Une étude permet d’attribuer cette baisse à des facteurs environnementaux.
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/06/11/chute-de-l-intelligence-la-piste-environnementale-relancee_5313110_1650684.h

    Le constat est désormais connu, attesté : nos enfants sont plus bêtes que nous et tout porte à croire que leurs enfants le seront plus encore.
    Les uns mettent en avant des causes dites environnementales : dérèglement du système éducatif, le recul du livre, l’omniprésence des écrans, la crise de l’Etat-providence et la souffrance des dispositifs de santé publique, ou encore l’influence des perturbateurs endocriniens sur le développement embryonnaire.
    Les autres privilégient des explications plus biologiques. Ils avancent l’existence d’un effet dit « dysgénique » (par opposition à eugénique), qui voudrait que les familles les moins intelligentes procréent davantage et fassent donc baisser le niveau.

    • Chute de l’intelligence : la piste environnementale relancée

      https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/06/11/chute-de-l-intelligence-la-piste-environnementale-relancee_5313110_1650684.h

      Le QI régresse depuis 1995 dans les pays développés. Une étude permet d’attribuer cette baisse à des facteurs environnementaux.

      Le constat est désormais connu, attesté : nos enfants sont plus bêtes que nous et tout porte à croire que leurs enfants le seront plus encore. Une série d’études conduites dans les pays développés a dressé ce triste constat. Suède, Norvège, Finlande, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Australie… les observations convergent – même si, dans le cas de la France, la faible taille de l’échantillon fait débat. Seuls les Etats-Unis semblent, pour l’heure, faire exception.

      L’origine de cette chute, en revanche, fait l’objet d’une vive controverse. Les uns mettent en avant des causes dites environnementales, terme à prendre au sens large. Selon leur spécialité, ils ­invoquent le dérèglement du système éducatif, le recul du livre, l’omniprésence des écrans, la crise de l’Etat-providence et la souffrance des dispositifs de santé publique, ou encore l’influence des perturbateurs endocriniens sur le développement embryonnaire. Les autres privilégient des explications plus biologiques. Ils avancent l’existence d’un effet dit « dysgénique » (par opposition à eugénique), qui voudrait que les familles les moins intelligentes procréent davantage et fassent donc baisser le niveau.

      Le phénomène n’est pas nouveau, disent-ils, mais il a longtemps été masqué par les gains éducatifs de toute la population. Les mêmes voient une autre cause à cette chute : l’immigration. ­Arrivés de pays pauvres, moins éduqués, les ­migrants, puis leurs enfants, lesteraient les performances moyennes. Sujet sensible, voire inflammable. En 2016 et 2017, deux articles, l’un faisant la synthèse de la littérature existante, l’autre analysant les données de treize pays, avaient successivement appuyé cette seconde thèse.

      Trente années de tests cognitifs

      Une équipe norvégienne vient, elle, de relancer la première. Dans un article publié dans les comptes rendus de l’Académie des sciences américaines (PNAS), lundi 11 juin, Bernt Brastberg et Ole Rogeberg affirment de façon catégorique que la baisse du quotient intellectuel présente une « origine environnementale ». Les deux économistes du centre Ragnar Frisch de l’université d’Oslo ont analysé trente années de tests cognitifs des jeunes conscrits norvégiens, de la génération née en 1962 à celle de 1991 (derniers enrôlés dans un service militaire obligatoire). Surtout, ils ont comparé l’évolution au sein même des fratries, de manière à écarter tout effet dysgénique ou migratoire. Leur constat est formel : l’évolution au sein des fratries reproduit avec une étonnante fidélité celle de l’ensemble de la population.

      Le choix de la Norvège n’est pas anecdotique. C’est là qu’en 2004, pour la première fois, a été observée ce que les spécialistes ont appelé « l’inversion de l’effet Flynn ». Portant le nom de son découvreur, le Néo-Zélandais James Flynn, cet effet voulait que, partout dans le monde, le QI suivît une courbe croissante. Les données rassemblées dans les années 1980 par le chercheur de l’université d’Otago, couvrant l’essentiel du XXe siècle dans plusieurs pays, conféraient à son constat une valeur de principe. Amélioration de la scolarisation, du niveau d’études, des conditions sanitaires, de la nature des tâches professionnelles : les causes semblaient elles aussi faire consensus.

      En 2004, pourtant, Jon Martin Sundet et ses ­collègues de l’université d’Oslo constataient une inversion de la courbe à partir de 1995. Une observation confirmée au cours des années suivantes dans une dizaine de pays développés. Autant dire qu’aujourd’hui, plus personne ne s’intéresse au fait que nos parents étaient plus intelligents que nos grands-parents. La question serait plutôt : « Demain, tous crétins ? », pour reprendre le titre d’un documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, diffusé en novembre 2017, sur Arte. Et de s’interroger sur les causes de ce qui ressemble bien à une débâcle.

      https://www.youtube.com/watch?v=WWNARPyruoQ

      Les chiffres avancés par les chercheurs norvégiens ne sont pas bien rassurants. De la génération 1962 à celle de 1975, le gain en QI a été de 0,20 point par an, en moyenne. De 1975 à 1991, la chute enregistrée atteint 0,33 point. Et les différentes études conduites depuis trois ans concluent à une accélération du phénomène. L’article publié dans PNAS n’entre pas dans le détail des causes envisagées. En revanche, elles sont bien liées aux conditions de vie extérieures et non à la nature intrinsèque des personnes testées.

      Pour s’en convaincre, l’équipe s’est focalisée sur les familles d’au moins deux garçons – soit quelque 237 000 individus – et a comparé deux jeux de données. Le premier observe l’évolution du QI moyen des aînés. « Il reflète donc les différences entre les familles – les gènes des parents, les conditions sociales, le style éducatif – et les évolutions environnementales susceptibles d’affecter les ­enfants », précise Ole Rogeberg. La deuxième ­série de données compare les performances ­entre les frères. « Cette fois, toute différence ­traduit un effet strictement environnemental puisque les parents sont identiques, poursuit le chercheur norvégien. On exclut même ce qui perdure dans les familles, par exemple une éducation autoritaire ou un climat chaotique. »

      Comparaison

      La comparaison a ensuite rendu son verdict. Pendant la phase croissante, l’indice « intrafamilial » a augmenté de 0,18 point par an (contre 0,20 pour l’ensemble). A l’inverse, à partir de la génération 1975, le retournement de l’effet Flynn a provoqué une baisse de 0,34 point par an à ­l’intérieur des familles (contre 0,33 pour l’ensemble). On le comprend : une telle proximité ne laisse guère de place aux tenants des explications dysgéniques ou migratoires.

      Figure de proue de ces derniers, l’anthropologue britannique Ed Dutton (université d’Oulu, Finlande) rejette ces conclusions. Pour lui, l’étude est entachée d’erreurs méthodiques. A commencer par la sélection de foyers d’au moins deux garçons. « C’est stupide, tranche-t-il. Ça revient à surreprésenter les familles modestes, surtout à mesure que les années passent. » L’équipe norvégienne balaie l’objection : elle a en effet vérifié que, dans son échantillon, les parents présentaient en moyenne les mêmes ­revenus et le même niveau éducatif que la population en ­général. Autre critique de Dutton : « Pour observer un effet migratoire, la Norvège n’est aucunement représentative, c’est évident. »

      Son collègue Michael Woodley, de l’Université libre de Bruxelles, lui aussi tenant de la thèse dysgénique, juge au contraire l’étude « bien ­conduite et approfondie ». Il estime toutefois que « les auteurs ont eu tort de généraliser leurs résultats aux autres pays ». Dans un article publié en 2017, le chercheur a examiné 66 études ­conduites dans 13 pays. Il conclut d’une part que la chute du QI s’accélère, d’autre part que, selon les pays, l’ampleur du déclin « croît avec la proportion d’immigrés ».

      Ole Rogeberg appuie la première observation. Pas la seconde. « L’influence directe du score des immigrés sur la moyenne est écartée par notre étude », assure-t-il : la baisse de QI est visible au sein même des fratries norvégiennes. En revanche, « l’effet indirect, qui voudrait que la présence d’immigrés ait une influence sur les performances des autres – par exemple en réduisant la qualité de l’éducation –, même s’il me laisse sceptique, nous ne pouvons pas formellement l’écarter. » Longue vie à la controverse !

    • On l’ajoute à la troisième compilation :
      https://seenthis.net/messages/680147

      Demain, tous crétins ? Une revue de presse sur seenthis :

      Perturbateurs endocriniens : une menace pour notre QI
      Barbara Demeneix, Le Journal du CNRS, le 6 octobre 2016
      https://seenthis.net/messages/531055

      Tous pris pour des crétins devant Arte
      Martin Clavey, Sound of Science, le 11 novembre 2017
      https://seenthis.net/messages/647278

      Le quotient intellectuel baisse année après année
      Soulas, Urtikan, le 14 novembre 2017
      https://seenthis.net/messages/647278

      Notre QI est-il vraiment en train de baisser ?
      Pauline Moullot, Libération, le 22 novembre 2017
      https://seenthis.net/messages/647278

      Une alerte sans précédent pour la planète
      Philippe Testard-Vaillant, Le Journal du CNRS, le 22 novembre 2017
      https://seenthis.net/messages/646679

      QI des Européens ; Demain, tous crédules ?
      Christophe de la Roche Saint André
      https://seenthis.net/messages/647278

      Demain, tous crétins ? Ou pas…
      Franck Ramus et Ghislaine Labouret, Cerveau et Psycho, le 15 mai 2018
      https://seenthis.net/messages/701497

      #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène
      #perturbateurs_endocriniens #pollution #documentaire #santé #QI #Intelligence #hormones

    • Je suis certaine que la pollution a une grande influence. Pendant mes études, je vivais à Paris et rentrait en avion au bled pour les vacances. La transition entre les deux était violente, surtout au niveau de la qualité de l’air. J’avais des migraines terribles et handicapantes, le temps de me réhabituer à l’air de la capitale et la surstimulation permanente de la vie parisienne nuisait manifestement à mes capacités de concentration, d’apprentissage, de réflexion. C’était flagrant.
      L’arrivée en cambrousse me faisait dormir 24h d’affilée. Le rythme de vie était remarquablement plus calme et le temps de me remettre, je voyais bien que je carburais plus et mieux.

      Le QI, c’est de la merde, on est bien d’accord, mais l’état de santé général, les aptitudes et performances sont des choses mesurables et sensibles. Je ne pense pas que les gens deviennent plus cons (le type de compétences et d’aptitudes mesurées par le test ont tendance à changer socialement dans le temps et par génération, ce sont des choses à prendre en compte).
      Par contre les conditions de vie de milieu urbain (gros temps de transport, grosses fatigues, surmenage, bruit permanent, etc.) ont tendance à diminuer les capacités cognitives. Mais je pense que c’est un phénomène aussi social (de moins bonnes conditions de vies, plus de stress, des nutriments et des logements de moins bonne qualité…).

  • A propos du documentaire Demain, tous crétins ?
    Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, Arte, France, 2017 (56 minutes)
    https://www.arte.tv/fr/videos/069096-000-A/demain-tous-cretins

    Baisse du QI, troubles du comportement et autisme en hausse : cette enquête alarmante démontre que les perturbateurs endocriniens affectent aussi la santé mentale.
    Et si l’humanité était en train de basculer vraiment dans l’imbécillité, comme l’imaginait en 2006 la cruelle fiction de Mike Judge « Idiocracy » ? Depuis vingt ans, les scientifiques constatent avec inquiétude que les capacités intellectuelles ne cessent de diminuer à l’échelle mondiale. Une baisse du QI a été observée dans plusieurs pays occidentaux. À cela s’ajoute une explosion des cas d’autisme et des troubles du comportement. En cause : les perturbateurs endocriniens, ces molécules chimiques qui bouleversent le fonctionnement de la thyroïde, essentielle au développement cérébral du fœtus. Présentes dans les pesticides, les cosmétiques, les mousses de canapé ou encore les plastiques, ces particules ont envahi notre quotidien : nous baignons dans une véritable soupe chimique. Aux États-Unis, chaque bébé naît ainsi avec plus de cent molécules chimiques dans le sang. Mais comment limiter leurs effets ? Quelles solutions peut-on mettre en place pour préserver les cerveaux des générations futures ?

    Huit ans après « Mâles en péril », qui révélait l’impact des perturbateurs endocriniens sur la fertilité, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade tirent à nouveau la sonnette d’alarme en dévoilant l’effet néfaste de ces mêmes polluants sur notre intelligence et notre santé mentale. « Demain, tous crétins ? » relaie la parole de chercheurs engagés, comme la biologiste Barbara Demeneix, spécialiste de la thyroïde, ou la biochimiste américaine Arlene Bloom, qui mène depuis les années 1970 un combat acharné contre l’utilisation des retardateurs de flammes (mélanges chimiques ajoutés à une grande variété de produits industriels comme les plastiques, les textiles et les équipements électriques ou électroniques pour les rendre moins inflammables). Leurs études et d’autres nous alertent sur un problème de santé publique dont les législateurs, sous l’influence des lobbies industriels, n’ont pas encore pris la mesure.

    Cité ici, mais je préfère faire un post à part :
    https://seenthis.net/messages/499739

    #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène

    Perturbateurs endocriniens : une menace pour notre QI
    Barbara Demeneix, Le Journal du CNRS, le 6 octobre 2016
    https://seenthis.net/messages/531055

    #perturbateurs_endocriniens #documentaire
    #santé #QI #Intelligence #hormones

    Un qui n’a pas aimé :

    Tous pris pour des crétins devant Arte
    Martin Clavey, Sound of Science, le 11 novembre 2017
    https://www.soundofscience.fr/644

    Le quotient intellectuel baisse année après année
    Soulas, Urtikan, le 14 novembre 2017
    http://www.urtikan.net/dessin-du-jour/le-quotient-intellectuel-baisse-annee-apres-annee

    et :

    Notre QI est-il vraiment en train de baisser ?
    Pauline Moullot, Libération, le 22 novembre 2017
    http://www.liberation.fr/futurs/2017/11/22/notre-qi-est-il-vraiment-en-train-de-baisser_1610778

    Depuis la diffusion sur Arte du documentaire « Demain, tous crétins ? » plusieurs internautes nous interrogent sur la baisse supposée du quotient intellectuel.

    Notre QI est-il, oui ou non, en train de baisser ? Depuis la diffusion le week-end dernier sur Arte d’un documentaire intitulé Demain, tous crétins ? plusieurs internautes nous ont posé la question. Pendant une heure, le documentaire démontre l’influence néfaste des perturbateurs endocriniens sur le développement du cerveau, en s’appuyant notamment sur une baisse du QI. Qu’est-ce que le QI ? « C’est une mesure de l’intelligence générale qui donne une moyenne de toutes les fonctions cognitives. Elle permet de tout résumer en un chiffre, comme une moyenne générale au bac », explique le chercheur du CNRS spécialiste des sciences cognitives Franck Ramus.

    La biologiste du CNRS Barbara Demeneix, conseillère scientifique du documentaire d’Arte, assure que de multiples études dans plusieurs pays, et avec plusieurs méthodes, confirment cette thèse. Ça ne fait pas débat selon elle. Une série d’études publiées depuis plusieurs années sur le sujet indiquent, en effet, que le QI est plutôt orienté à la baisse.

    Selon celles-ci, il serait en effet en train de baisser depuis le tournant des années 2000. En France, mais aussi en Norvège, en Australie, au Danemark, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Finlande… Les résultats sont recensés dans cet article d’Edward Dutton (cité par le documentaire d’Arte) et Richard Lynn, les auteurs des études sur la France et la Finlande.

    « Flynn effect » et « negative Flynn effect »

    A l’appui de cette thèse, on trouve aussi James Flynn, professeur émérite à l’université d’Otago, à Dunedin en Nouvelle-Zélande, spécialiste du QI dans le monde. Il a donné son nom à la théorie du Flynn effect, en démontrant que le QI ne cessait d’augmenter sur des générations depuis l’après-guerre. Il aurait même augmenté de trois points par décennie selon une méta-analyse recensant plus de 200 études sur le QI. Une augmentation qui s’explique notamment par l’amélioration des conditions de vie, de l’alimentation et de l’éducation.

    Selon James Flynn, cette tendance s’inverserait bien, aujourd’hui. Contacté par Check News, il ne conteste pas les conclusions de Dutton et Lynn, même s’il affirme que « ça dépend des pays ». Concernant l’étude menée sur la France, il explique : « Il n’y a aucun problème avec cette étude [sur la France], mais l’on aura besoin d’autres études pour être sûrs de ces résultats. » Le chercheur, qui sortira une nouvelle publication d’ici un mois, ne développe pas beaucoup plus pour l’instant.

    Au Monde, il avait affirmé récemment : « Nos enfants sont plus bêtes que nous, et les leurs risquent bien d’être encore plus stupides. » Même s’il ne se référait pas seulement au QI. « Je fais référence au fait qu’aux Etats-Unis, les gens lisent moins de grande littérature et connaissent moins d’histoire, du coup ils ne peuvent pas utiliser leur intelligence critique pour questionner ce que leurs leaders leur disent sur le monde moderne (par exemple sur l’invasion de l’Irak). Cette tendance semble augmenter (peut-être pas en France), quelle que soit la courbe du QI », explique-t-il aujourd’hui.

    Mais si plusieurs sources indiquent une tendance à la baisse, ces études rencontrent aussi des opposants. Ainsi, celle concernant la France, qui nous apprend que le QI y aurait perdu 3,8 points en dix ans. Problème, selon les détracteurs de l’article, il se base sur une cohorte particulièrement petite : 79 personnes. Des critiques balayées par son auteur, Edward Dutton : « On précise que c’est un chiffre relativement réduit, mais il est concordant avec les résultats des études menées en Scandinavie et va dans la direction attendue. »

    La controverse touche aussi une autre publication souvent citée, menée par le psychologue Michael Woodley, qui assure que notre QI a perdu quatorze points depuis l’époque victorienne, à raison de 1,23 point par décennie. Intitulée « Est-ce que les Victoriens étaient plus intelligents que nous ? » l’étude se base sur les temps de réaction des gens à un stimulus visuel. Une technique qui ne peut pas permettre d’en déduire une mesure de l’intelligence, selon plusieurs chercheurs. Flynn, qui plaide, lui, pour une augmentation constante du QI jusqu’à cette baisse dans les années 90-2000, fait partie de ses critiques.

    Prendre du recul

    La communauté scientifique n’est donc pas unanime sur la question. « L’effet Flynn, qui montre une hausse de trois points par décennie, est incontesté. Mais seules quelques travaux font état d’une baisse sur une période de dix ans, relativise Franck Ramus. La croissance ralentit, mais il n’est même pas encore établi que ça plafonne. »

    Pour le chercheur, la publication la plus complète sur la question est une méta-analyse recensant plus de 200 études et menées sur les variations du QI de 1909 à 2013. Et si les travaux tendant à montrer un déclin dans certains pays semblent solides – celles sur la Finlande, le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne, et la Grande-Bretagne portent sur des effectifs suffisamment importants pour être crédibles, selon le chercheur –, elles sont aussi minoritaires parmi la quantité d’autres travaux montrant l’inverse dans d’autres pays. « Le problème, c’est qu’il n’y a généralement qu’une seule étude récente par pays, résume-t-il, et pas toujours avec de gros effectifs (notamment l’étude sur la France). Il faudrait réévaluer la situation dans dix ans. Alors on aura suffisamment de recul pour voir s’il y a une croissance plus lente, une stagnation ou un déclin. En attendant, il n’y a pas lieu d’être alarmiste. »

    Débat sur les causes

    A ce débat sur la réalité ou pas d’une baisse s’en ajoute un autre : celui sur les causes. Si les études sur la France et la Finlande font aussi débat, c’est à cause de l’interprétation de ces résultats proposée par leurs auteurs. Dutton et Lynn voient des causes génétiques dans la baisse du QI… Ce qui explique leur déception après la diffusion du documentaire d’Arte : celui-ci s’est appuyé sur les résultats de leurs travaux pour étayer la thèse d’une baisse liée à des facteurs environnementaux, là où les chercheurs assurent que les causes sont génétiques. Ils sont d’ailleurs rejoints sur ce point par Michael Woodley. Pour résumer grossièrement, les personnes avec un QI élevé feraient moins d’enfants que ceux avec un QI plus faible, ce qui tend au fil des ans à faire baisser la population qui possède un QI plus important… Une théorie très controversée, qui sert à leurs détracteurs pour décrédibiliser les résultats.

    A ces tenants controversés d’une théorie dysgénique (la détérioration génétique d’une espèce) comme Dutton et Lynn, s’opposent donc les partisans d’une théorie environnementale. Parmi eux, la biologiste du CNRS Barbara Demeneix : « Dutton et Lynn ne donnent que des hypothèses pour expliquer cette baisse, alors que je m’appuie sur des études scientifiques validées par la communauté. » Selon elle, l’exposition aux perturbateurs endocriniens impacte le développement du cerveau en agissant sur les hormones thyroïdiennes. Toute la thèse du documentaire diffusé sur Arte. Et de citer par exemple cette étude sur l’effet de l’exposition aux phtalates (des substances chimiques que l’on retrouve dans des plastiques et des produits du quotidien) dans le ventre de la mère sur le QI des enfants âgés de 7 ans.

    En résumé, si plusieurs études démontrent une baisse du QI dans certains pays, cette conclusion ne fait pas encore l’unanimité dans la communauté scientifique. Pas plus que les causes de cette éventuelle baisse.

    • https://www.quechoisir.org/actualite-matelas-le-probleme-des-mousses-contaminees-toujours-pas-regle

      Alors que les matelas fabriqués du 25 août au 6 octobre 2017 ont pu l’être avec des mousses contaminées, aucune décision de reprise ni de retrait n’a encore été prise à ce jour.

      Notre article sur les mousses contaminées des matelas a inquiété et c’est bien légitime. Depuis, un certain nombre de consommateurs ayant acheté un matelas récemment nous interrogent. Mais officiellement, rien n’a changé. Les syndicats professionnels de la literie n’ont à ce jour donné aucune consigne de reprise ni publié aucune liste, la Répression des fraudes (DGCCRF) non plus.

      Alors soyons précis :

      Tous les matelas commercialisés depuis la fin août contiennent potentiellement des mousses contaminées. Le marché fonctionne en effet en flux tendu, il n’y a pas de gros stocks.
      Tous les types de matelas sont touchés. Qu’il s’agisse de modèles en mousse, de modèles à ressorts, à mémoire de forme ou autre, ils contiennent tous de la mousse. Le calage des ressorts est en mousse, les couches à mémoire de forme aussi.
      BASF, le géant de la chimie industrielle qui a fourni la matière première contaminée, affirme qu’il n’y a aucune toxicité pour les consommateurs, mais la société n’a aucune légitimité pour tenir de tels propos. D’une part elle est juge et partie, d’autre part elle devra financer tous les dommages causés par cette affaire, des fermetures momentanées d’usines à la destruction (Que Choisir et ses confrères européens militent en ce sens) des matelas produits du 25 août au 6 octobre, date très tardive à laquelle elle a alerté ses clients. La facture pourrait être lourde.
      Que Choisir n’est pas, à ce jour, en mesure de dire si les matelas sont ou non toxiques. En revanche, il est certain que leurs mousses ne sont pas conformes. C’est amplement suffisant pour qu’ils soient retirés du marché, rappelés et échangés.

      Si les consommateurs sont inquiets, certains fabricants le sont aussi. « Dès que nous avons eu l’alerte le 6 octobre, nous avons arrêté la production et la commercialisation, témoigne Pascal Benoist, fabricant de literie à Auvers-sur-Oise (95) pour la marque Belle Literie. Nous avons mis nos 50 salariés en activité partielle, informé nos clients et fait réaliser en urgence des mesures de la qualité de l’air dans l’usine. Mais la DGCCRF ne nous donne aucune consigne, nous gardons 5 000 matelas en stock, et depuis le 6 octobre nous n’avons rien expédié. Nous venons seulement de reprendre la production avec des mousses conformes. »

      À Que Choisir, on aimerait que cette mobilisation soit celle de toute la profession, mais aucune consigne d’information des consommateurs ni de reprise n’a encore été donnée par les représentants des professionnels de la literie. Notre conseil reste le même, reportez votre achat de matelas.

      edit je voie que BCE l’a deja référencé ici : https://seenthis.net/messages/647151

    • Sur l’iode, je croyais que le sel alimentaire devait être obligatoirement iodé et je croyais qu’on mangeait trop de sel.
      Comment est ce possible de manquer d’iode dans ces conditions ?
      Autre chose sur le sexe. Le docu ne parle des femmes que comme porteuses de mâles car à part « femmes enceinte » tout le reste est au masculin. Or l’autisme (rapproché du crétinisme dans le docu) touche surtout les garçons et le pbl des perturbateurs endocrinien n’est évoqué que pour la baisse de fécondité du sperm (ce qui est plutot positif à mon avis) alors que les femmes et filles semblent avoir des cancers et prendre massivement du levothyrox. Comme tout est au masculin on peu pas savoir mais vu le peu d’hommes sous levothyrox et le peu de femmes autistes il y a peut etre une différence à ce niveau là.

      édit pour le sel iodé, ca semble facultatif en france et en plus le sel iodé contiendrait un fort taux de plomb... c’est fantastique !
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Sel_iod%C3%A9

    • Je n’ai pas encore regardé le documentaire.

      Cause t’il :
      – Du bombardement publicitaire permanent, dans les villes, à la télévision, sur les radios commerciales, dans les revues municipales, dans les discours des politiques, le publi rédactionnel des journaux . . . .
      – Des jouets proposés aux enfants.
      – De la bêtise de ce qui est imposé par les médias officiels.
      – Des modifications des méthodes d’évaluation et d’apprentissage dans l’enseignement.

      Je fais régulièrement les braderies, des couleurs et des formes immondes pour les jouets des gosses, barbie natel toys r us . . . .
      https://www.youtube.com/watch?v=dfdMJcql1D8

      Le plus interpelant, c’est la montagne de jouets d’éveil pour tous petits. Vu le résultat . . .

      D’après Arte, cela a un effet ( sachant que les test de QI sont en modification permanente ).

      Rappelons aussi que ceux qui ne regardent pas Arte, ne sont pas abonnés à télérama, à le monde, ou émettent des réserves sur les bienfaits apportés par l’union européennes sont les derniers des crétins, d’après les médias officiels.

    • Il y a plusieurs questions dans ce documentaire (Demain, tous crétins ?) :

      (1) est-ce que le QI baisse ? est-ce que l’intelligence baisse ? est-ce que c’est la même chose ? est-ce que c’est mesurable ?

      (2) est-ce qu’il y a plus de crétinisme ? d’autisme ? de pathologies liées au cerveau ? est-ce que (2) est lié à (1) ?

      (3) est-ce que les pesticides, phtalates, retardateurs de flammes, perturbateurs endocriniens et autres, sont nocifs à notre corps, et en particulier à notre cerveau ?

      (4) même si (1), (2) et (3) sont avérés, est-ce que (3) peut expliquer (1) et/ou (2) ? Car bien sûr les causes pourraient être tout autres : conditions de vie, qualité de l’alimentation, éducation, baisse de la lecture, matraquage de la publicité, ou au contraire génétiques...

      Mais ça me rappelle aussi le conseil de Franck Courchamp que je vous recopie ici :
      https://seenthis.net/messages/646679

      Le mouvement doit venir de Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Une multitude d’initiatives individuelles et de micro-actions quotidiennes peut avoir un effet décisif, tout simplement parce que nous sommes des milliards. Les politiques, dont l’agenda dépasse rarement l’horizon de la prochaine élection, mais qui sont sensibles aux pressions, suivront le mouvement, tout comme les acteurs économiques. J’ai l’habitude de dire que le citoyen ordinaire a deux cartes très importantes en main : sa carte d’électeur et sa carte bancaire. Faire des choix de consommation judicieux comme acheter moins d’huile de palme, moins de viande, moins d’emballages…, conduira les industriels à produire moins d’huile de palme, moins de viande, moins d’emballages…, et améliorera l’état de la planète.

      Alors, c’est drôle, parce que maintenant que j’ai vu le documentaire, je ne comprends même pas qu’on puisse encore envisager sérieusement que le changement peut provenir des consommateurs/electeurs !

      Les consommateurs ne connaissent rien aux retardateurs de flamme. Heureusement, une chercheuse, Arlene Blum, dénonce ces produits mortels en 1977, et ils sont interdits. Victoire. Sauf que 10 ans après, l’industrie chimique profite que l’opinion publique a oublié cette histoire, et les retardateurs de flamme refont leur apparition dans de nombreux produits domestiques. Ils ont maintenant avec eux une énorme campagne publicitaire et, les temps ont changé, plus personne n’écoute les scientifiques qui passent tous pour des militants, beaucoup moins dignes de foi que les vendeurs de produits chimiques et d’espaces publicitaires (voir par exemple l’article ci dessus cité par @freakonometrics). Alors que peut faire le consommateur ?

      De la même façon, les consommateurs ne veulent pas mourir de pesticides, mais, de nouveau, que doivent-ils faire ?

      On ne mesure toujours pas à quel point la petite phrase de Lionel Jospin de 1999 était annonciatrice de l’ineluctabilité du génocide en cours... (« Il ne faut pas tout attendre de l’Etat. Je ne crois pas qu’on puisse administrer désormais l’économie. Ce n’est pas par la loi, les textes, qu’on régule l’économie. Tout le monde admet le marché. »). On ne peut rien faire. Tout le monde admet le marché. Tout le monde admet que ce sont les fabricants de retardateurs de flamme qui décideront combien on en bouffera...

      La « faute » de Jospin réveille la gauche. En avouant son impuissance face aux licenciements, le Premier ministre braque PCF, MDC et Gauche socialiste.
      Renaud DELY et Pascal VIROT, Libération, le 17 septembre 1999
      http://www.liberation.fr/france/1999/09/17/la-faute-de-jospin-reveille-la-gauche-en-avouant-son-impuissance-face-aux

    • On va tous crever
      Frédéric Fromet, France Inter, le 5 mai 2017
      https://www.youtube.com/watch?v=9bCp-7pX7Cs

      En réponse à :

      Premier Mai
      Damien Saez, Youtube, le 30 avril 2017
      https://www.youtube.com/watch?v=9MijUDlWgJI

      J’ai rêvé d’un pays mon frère
      un pays qui n’aurait
      de lois oui que le solidaire
      oui de se partager
      un horizon pour l’éphémère
      pour une éternité
      nous serons la lutte
      s’il faut faire du peuple béton
      des peuples de muguet
      crâmer leur pognon pour en faire
      un feu pour réchauffer
      le sans-abri quand vient l’hiver
      le coeur du sans papier
      nous serons la lutte
      toujours aux manifestations
      ami le premier mai
      pour dessiner un horizon
      pour nos humanités
      toujours le coeur contre le front
      ouais lâche-moi ton briquet
      toujours le coeur contre le front
      moi j’ai le poing levé
      sur les réseaux la fachosphère
      vient toujours gangrèner
      le coeur de mes humanitaires
      envies de tout casser
      contre les barbares de la Terre
      ami faut pas lâcher
      nous serons la lutte
      contre les croix des religions
      les enfers du progrès
      contre les maquerelles du pognon
      contre les croix gammées
      ami s’il faut planter des fleurs
      ou lancer des pavés
      nous serons la lutte
      entre les trous noirs et les guerres
      nos univers écartelés
      entre nos salaires de misère
      et l’odeur des charniers
      si c’est toujours toi populaire
      contre la société
      nous serons la lutte
      contre les marchands du malheur
      des bonheurs bon marché
      les réseaux d’amputés du coeur
      violeurs d’Humanité
      l’oiseau liberté dans la toile
      le peuple est prisonnier
      nous serons la lutte
      un jour j’irai brûler la bourse
      ami un premier mai
      s’il faut crâmer la financière
      ouais lâche-moi ton briquet
      ouais pour aller pisser nos bières
      sur la gueule du banquier
      si l’horizon c’est la galère
      ouais pour l’éternité
      un jour j’irai brûler la bourse
      ami un premier mai
      ami si pour sauver la Terre
      faut pendre le banquier
      avec toi le peuple des tours
      toi peuple des forêts
      avec le peuple enfant des plaines
      ou celui des quartiers
      avec tous les peuples printemps
      les peuples d’écoliers
      avec le peuple camarade
      quand vient le premier mai
      s’il faut monter la résistance
      contre les enculés
      ami s’il faut sauver la France
      s’il faut la libérer
      des sourires des politicards
      des sourires de banquier
      s’il faut garder le coeur anar
      garder le poing serré
      un jour j’irai brûler la bourse
      ouais lâche-moi ton briquet
      avec les potes manifestants
      s’il faut la lutte armée
      ami s’il faut refaire la Terre
      s’il faut l’imaginer
      un peu comme une égalitaire
      oui fleur d’Humanité
      pour faire des jardins de nos coeurs
      des amours en bouquet
      dans les yeux du peuple labeur
      un rêve une liberté
      dans les yeux du peuple labeur
      un rêve
      une liberté

      A rajouter à la compil de la fin du monde :
      https://seenthis.net/messages/587048

      #Musique #Musique_et_politique #Humour

    • Demain, tous crétins
      https://www.youtube.com/watch?v=WWNARPyruoQ

      Demain, tous crétins ? Ou pas…
      Franck Ramus et Ghislaine Labouret, Cerveau et Psycho, le 15 mai 2018
      https://seenthis.net/messages/701497

      Chute de l’intelligence : la piste environnementale relancée
      Nathaniel Herzberg, Le Monde, le 11 juin 2018
      https://seenthis.net/messages/701488

      Revue de presse sur la troisième compilation consacrée à #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène :
      https://seenthis.net/messages/680147

  • Vers un monde altruiste ? - Arte
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/140332781073

    Prenez le temps (1h30), si vous ne l’avez pas fait, de regarder sur le Replay d’Arte le passionnant reportage de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade : Vers un monde altruiste ? Une passionnante enquête sur l’altruisme, l’empathie, l’entraide et la collaboration, qui montre que les principes de la sélection naturelle n’impliquent pas que nous soyons un loup pour les autres. Au contraire.L’enquête s’intéresse aux raisons qui nous poussent à aider autrui sans en tirer avantage et laisse entrevoir l’avenir de ce que j’appellerais la #psychologie comportementale, qui viserait à utiliser la psychologie pour changer les comportements.Le reportage commence en pointant le fait, que contrairement à ce que l’on entend le plus souvent, lors de catastrophes, les êtres humains se révèlent bien plus coopératifs (...)

    #altruisme