person:sylvie kauffmann

    • Titre totalement débile !

      Pour une chronique passionnante de l’histoire et la marginalisation de l’#OIAC (Organisation pour l’interdiction des #armes_chimiques) #OPCW avec les ignominies usuelles des Cheney, Bolton et consorts,…

      Irak (avril 2002)

      Finalement l’assemblée extraordinaire se tient sous forte pression américaine. L’Amérique Latine et l’Afrique s’abstiennent, tandis que le Brésil ne soutient pas José Bustani, le président Cardoso ne voulant pas risquer d’indisposer Washington. S’alignant sur le diktat des Etats-Unis, les pays occidentaux votent massivement pour le départ du Directeur général. Seule, et à la surprise générale, la France s’abstient ! La Russie, la Biélorussie, l’Iran, le Mexique, Cuba et le Soudan appuient José Bustani. Autre surprise : l’Inde qui avait soutenu de bout en bout le maintien du directeur de l’OIAC fait défection au dernier moment ! On apprend quelques jours plus tard que Washington a livré à New Delhi des systèmes radar de nouvelle génération dont les Etats-Unis bloquaient la vente depuis plusieurs années.

      cf. aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/José_Bustani

      Syrie (2013 et suivantes)

      Initialement, l’OIAC disposait de 211 inspecteurs payés par l’Organisation sous la direction technique et politique du Directeur général. Désormais, les inspecteurs sont, majoritairement prêtés à l’Organisation et payés par leur gouvernement. En 2013, suite à l’accord noué par John Kerry et Sergueï Lavrov lors du G-20 de Saint-Pétersbourg sur le démantèlement des armes chimiques syriennes, l’OIAC aurait dû être l’acteur principal de sa mise en œuvre. Une fois encore Washington a tout fait pour que l’Organisation soit marginalisée alors que la Syrie avait – de fait – accepté la convention. Par conséquent, les inspections de l’OIAC auraient dû commencer dans ce pays, conformément à l’esprit et la lettre de la convention.

      En violation avec la Convention qui stipule que les armes chimiques doivent être détruites sur le territoire même du pays concerné, les armes syriennes ont été – soit-disant – démantelées sur un bateau croisant en Méditerranée et rejetées à la mer en violation aussi de toutes les directives onusiennes de protection de l’environnement. Selon les procédures de l’OIAC, les armes chimiques doivent être détruites dans des installations ad hoc prévues à cet effet, en sachant que leur coût est supérieur à celui des armes elles-mêmes ! La question de la destruction des armes chimiques syriennes demeure des plus opaques, comme celle de leurs utilisations maintes fois dénoncées par Washington et ladite communauté internationale.

  • Russia Today et Le Média : les « grandes menaces » pour la macronie Robert Charvin - 16 Janvier 2018

    Le pouvoir jupitero-macroniste fait de l’humour sans le savoir : il souhaite renvoyer tous les citoyens français en classe de Terminale de Philo ! Ces individus, qui pour la plupart relèvent de la « France d’en-bas », doivent se mettre à réfléchir sérieusement, non pas sur la question « Dieu existe-t-il » ? (le cours de métaphysique n’a pas encore été rétabli), mais sur le problème de la Vérité (la seule, l’unique), plus précisément sur le « vrai » et le « faux » en matière de communication.
     
    L’esprit des Reagan, Bush père et fils, a dû inspirer l’Élysée. Ces brillants présidents des États-Unis ont en effet voulu convaincre les peuples qu’il y avait un « monde du Mal » et un « monde du Bien », des États « voyous » et des États « civilisés », bref qu’il y a le Diable d’un côté et Dieu de l’autre, les États-Unis et les Occidentaux étant évidemment à la droite de Dieu !


    Ces clivages (assez sommaires) sont cependant trop subtiles pour Trump qui divise plutôt la planète entre les États-Unis et le reste du monde, pour la plus grande satisfaction des Américains les plus incultes (il y en a beaucoup) qui l’ont porté à la Maison Blanche, sans inquiéter Wall Street qui n’avait pas de préférence présidentielle évidente : la bêtise politique des États-Unis ne va jamais jusqu’à mettre en cause le pouvoir financier !

    Mais ce délire yankee n’a rien de spécifique. Tous les dominants ont une vision binaire excluant les Autres. Dans la France macroniste et pluraliste, il apparaît qu’il y a les disciples du monde des affaires qui « savent » et leurs opposants qui ne comprennent rien aux lois du marché ni au fait qu’il n’y a pas d’alternative. Mais ce n’est pas tout : ils ne comprennent pas non plus les exigences d’une information « objective », parfaitement respectueuse de la liberté d’expression, sans l’ombre d’une manipulation, vertu fondamentale de la V° République de de Gaulle à Macron !

    Il y a la « vraie » information et les « fausses nouvelles ». Il y a les « faits » incontestables puisqu’ils s’agit de faits qui ne peuvent faire débat et les malversations médiatiques, celles des …. Autres ! Mais comment est-il possible d’être aussi simpliste et culturellement aussi primaire ?

    C’est, diront les macroniens, si disciplinés derrière leur néo-bonapartiste de service, qu’il y a de graves menaces qui pèsent sur la conscience des Français. D’ailleurs, le Parlement européen (résolution 2016/2020 INI) est d’accord.

    Une chaîne de télévision Russia Today https://francais.rt.com/en-direct émet désormais en langue française : elle « risque de susciter une profonde incompréhension, sinon l’indignation » des honnêtes gens, puisqu’elle ne peut être qu’un instrument propagandiste du Kremlin. Tout le contraire des chaînes Us Fox, CNN, CBS, des multiples chaînes publiques et privées françaises : qui oserait dire que BFM n’a pas une approche pluraliste du social, de l’économique et du financier ou que Cnews ait viré récemment la moitié de ses journalistes.
    Qui oserait dire que les chaînes françaises n’ont pas été « objectives » durant la guerre d’Irak ou celle de Libye et de Syrie ? Qui pourrait mettre en cause les médias qui, en toute équité, choisissent les « experts » à inviter, les événements à sélectionner, les partis à présenter ?

    Irait-on, même, aujourd’hui, jusqu’à contester qu’il y ait la moindre courtisanerie vis-à-vis de E. Macron qui a enfin apporté un souffle nouveau, qui n’est « ni de droite ni de gauche » ! Les ingérences russes vont bousculer ce bel équilibre de la communication nationale !
    Le Monde, le journal officiel d’une certaine intelligentsia parisienne, a participé à la campagne anti R.T en publiant le texte de la saisine du C.S.A par un collectif angoissé par le néobolchevisme poutinien : « L’autorisation donnée à R.T est d’une extrême gravité car elle peut conduire à un brouillage des esprits et à la division des Français ». « Au nom de la préservation de la paix civile, il faut suspendre l’attribution de la licence de diffusion de R.T sur le territoire français » !

    Rien que ça ! Les cosaques ne semblent pas très loin de la Place de la Concorde, comme certains le craignaient dans les années 1930 ! Sans parler des missiles nord-coréens qui « ont failli bombarder Hawaï », sans parler des possibilités de débarquement à Golfe Juan (comme notre premier Empereur) des troupes de Pyong Yang, allié de Moscou !
    Il convient de rassurer ces patriotes pacifistes : « Comment Poutine pourrait-il rivaliser avec le Président Macron ? Comment les succès de la Russie pourraient-ils se hisser à la hauteur des triomphes français ? Comment RT pourrait-elle faire autant d’audience que le discours présidentiel prononcé lors des obsèques de Johnny Halliday ? D’autant que les auditeurs français ont le loisir d’écouter Radio Shalom, s’ils veulent tout savoir sur la Palestine ou Radio Vatican sur les messages du Pape François qui souvent font tant de peine aux pauvres catholiques qu’ils ne s’y retrouvent plus !

    Les citoyens français sont pris pour de grands enfants incapables d’avoir un jugement critique : ils vont tous être « russifiés » !
    Plus grave encore, sur internet, a débuté « Le Média » https://www.lemediatv.fr/mur-des-socios , proche des différentes gauches radicales françaises. Voilà l’insupportable pour la « patrie des droits de l’homme ». Il est donc urgent de prévoir des procédures de sanction contre les « fake-news » qui ne peuvent manquer de provenir de ces extrémistes, alors que la subjectivité droitière, elle, est toujours parfaitement honnête et que l’intelligence la plus subtile y règne dans le respect le plus complet du pluralisme, notamment dans le domaine social et économique !

    Qui oserait dire que le climat général de l’information radio-télévisée en France favorise le libéralisme plutôt que le socialisme, la République en Marche plutôt que les Républicains, le FN, la France Insoumise et qu’il favorise la relance du PS plutôt que la refondation du PC ? A la limite, qui ne sait qu’un journaliste marxiste fait une meilleure carrière qu’un libéral, tant l’impartialité est une règle exigeante dans les médias français !

    A force de nous prendre pour des imbéciles, les pouvoirs publics et privés de notre belle société vont le devenir eux-mêmes !
    En attendant, parions que le Chef de l’État préfère Johnny à Léo Ferré qui chantait : « il ne faut pas lire plusieurs journaux, car cela froisse les idées » !

    https://www.investigaction.net/fr/russia-today-et-le-media-les-grandes-menaces-pour-la-macronie

    #médias #macron #emmanuel_macron #pouvoir #liberté-d-expression #information #fausses-nouvelles #propagande #BFM #experts #le-monde #CSA #Johnny-Halliday #Russia-Today #Radio-Shalom #Radio-Vatican #Le-Média #fake-news
     

  • Télégrammes diplomatiques : "WikiLeaks a lui-même été victime d’une fuite" - LeMonde.fr
    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/09/02/telegrammes-diplomatiques-wikileaks-a-lui-meme-ete-victime-d-une-fuite_15670

    Lorsque nous avons décidé de participer à la publication de ces documents, c’était dans des conditions très clairement établies avec Julian Assange et avec les journaux partenaires : le Guardian, le New York Times, Der Spiegel et El Pais. Ces dispositions ont été respectées pendant les quatre semaines de publication des câbles en décembre 2010.

    A l’issue de cette période, nous avons expliqué aux lecteurs que notre partenariat d’exclusivité avec WikiLeaks prenait fin, que nous gardions l’ensemble des télégrammes et que nous pouvions en utiliser de nouveaux à l’avenir, mais que l’utilisation qui serait faite désormais de ces télégrammes en dehors de nous n’était plus de notre responsabilité.

    [...]

    Sylvie Kauffmann : Lorsque nous avons décidé de participer à la publication de ces documents, c’était dans des conditions très clairement établies avec Julian Assange et avec les journaux partenaires : le Guardian, le New York Times, Der Spiegel et El Pais. Ces dispositions ont été respectées pendant les quatre semaines de publication des câbles en décembre 2010.

    C’est donc bien ça : tant qu’ils avaient « l’exclusivité », ces canards ont pensé qu’il y avait des choses intéressantes dans les câbles et en ont publié un bon nombre ; mais hors de l’exclusivité, ils n’ont plus rien sorti des câbles (alors qu’ils avaient bien l’intégralité des câbles), ni même évoqué les révélations sorties ailleurs (comme, par exemple, l’invraisemblable série de révélations sorties par Al-Akhbar concernant le Liban).

    Bref : l’information, pour le « quotidien de référence », c’est comme un bon gros navet hollywoodien : tant qu’il a l’« exclusivité », il diffuse, mais après, il laisse ça aux petites salles de province.

    • Vrai ; cela étant, la traduction en français et l’interprétation/contextualisation de 250 000 documents est un travail assez énorme… qui d’autre pourrait le faire ?

    • Je ne parle pas de traduire/contextualiser les 250000 documents : juste de continuer à faire, après la période de « première exclusivité », ce qu’ils ont fait pendant un mois. Repérer des documents intéressants et en faire des articles. Je n’arrive vraiment pas à comprendre pourquoi, au motif qu’ils n’ont plus de « contrat d’exclusivité », tout d’un coup il n’y aurait plus rien à sortir des câbles (d’autant qu’on sait très bien que des centaines de choses passionnantes sont sorties depuis).

      Il y a même un boulot très intéressant (pour eux) qu’auraient pu faire ces journaux : se valider entre eux, et valider les découvertes crowdsourcées par le Web. Par exemple, re-vérifier (source, personnes), recontextualiser et relayer les infos du Akhbar aurait été un travail utile pour tout le monde. (Cela aussi pour les centaines de trucs qu’on a vu passer sur un nombre invraisemblable de sujets.) Pas aussi gratifiant qu’un gros « scoop », mais un vrai boulot de journaliste payé pour faire ce genre de chose. Et là, ces canards auraient ainsi pu mettre en avant une position centrale de « validateurs » de l’information, tout en participant à une recherche crowdsourcée (ou au moins répartie entre une dizaine de journaux dans le monde).

      Vraiment, je m’étonne de n’avoir vu rien de tel. Pour pas très cher (un ou deux journalistes de desk), ils avaient la possibilité :
      – de se faire une image sympa de participer au crowdsourcing de manière très utile,
      – de rendre la lecture de leurs canards réellement utile,
      – surtout de se donner un rôle centrale dans la validation de l’information.

      Là, au contraire : des centaines de choses sont sorties, et ils les ont ignorées. Rien de mieux pour qu’on comprenne bien qu’il n’y a aucun intérêt à acheter leur canard.

    • Vue la quantité de données, les méthodes d’analyse classiques sont exclues. Il faudrait utiliser non pas juste des journalistes, mais des journalistes doublés d’une compétence de développement informatique, ou d’informaticiens jouissant d’une compétence journalistique. C’est nouveau, ça vient petit à petit, mais ce sera sans doute monnaie courante à l’avenir, vue la quantité d’informations à brasser en permanence et en temps réel.