person:syriza

  • Scandalo Novartis in Grecia

    Due ex premier e otto ex ministri avrebbero preso soldi dalla multinazionale basilese in cambio di prezzi gonfiati dei farmaci.

    Il ministro della giustizia greco, Stavros Kontonis, che martedì ha dichiarato di aver consegnato gli atti dell’inchiesta al Parlamento, ha affermato che ci si troverebbe di fronte al maggior scandalo dalla fondazione della Grecia moderna. «Si tratta invece solo di diffamazione», ha replicato l’ex capo del governo ellenico Samaràs, coinvolto nello scandalo. Secondo i media locali la multinazionale farmaceutica elvetica avrebbe pagato 50 milioni di euro di tangenti e si sarebbe così garantita una posizione egemone nel settore, con un danno al bilancio pubblico di oltre 3 miliardi di euro.


    https://www.rsi.ch/news/svizzera/Scandalo-Novartis-in-Grecia-10103306.html
    #novartis #big-pharma #big_pharma #industrie_pharmaceutique #Grèce #corruption #Panayotis_Pikramenos #Andonis_Samaràs #prix_des_médicaments #prix #médicaments

    • Le géant suisse Novartis accumule les scandales de corruption RTS - 20 Javier
      https://www.rts.ch/info/suisse/8303437-le-geant-suisse-novartis-accumule-les-scandales-de-corruption.html

      Sous enquête en Grèce, le groupe pharmaceutique Novartis a été visé par des affaires de pots-de-vin dans de nombreux pays ces dernières années. Retour sur les principaux scandales qu’accumule la société bâloise.

      Le Parquet grec a annoncé mercredi 4 janvier avoir lancé une vaste enquête qui touche Novartis. Le groupe pharmaceutique a confirmé à la RTS que ses locaux à Athènes ont été perquisitionnés le 21 décembre.

      L’affaire a éclaté à la suite de révélations dans la presse grecque sur des pots-de-vin versés par l’entreprise entre 2006 et 2014 à des fonctionnaires et des médecins. Le but : augmenter le nombre de prescriptions ou obtenir des prix plus élevés. Des informations sont aussi venues des autorités américaines, qui enquêtent sur Novartis (lire ci-dessous).

      « Il semble qu’une grande partie des fonctionnaires, médecins et pharmaciens qui travaillaient pour les hôpitaux publics ont été impliqués d’une manière ou d’une autre. Il y a une liste de paiements de Novartis qui concerne presque 4000 personnes », a précisé l’eurodéputé de Syriza Stelios Kouloglou, qui a déposé une question écrite auprès de la Commission européenne. Il estime par ailleurs que « la justice suisse devrait s’occuper de l’affaire Novartis ».

      Cette nouvelle affaire fait écho à d’autres enquêtes et condamnations visant le géant bâlois de la pharma à travers le monde.

      Ministère turc de la santé soudoyé ?
      En Turquie, Novartis aurait versé des pots-de-vin pour plus de 80 millions de francs à des représentants du Ministère de la santé afin de « s’acquérir déloyalement une part de marché », selon la presse turque.

      Le Parquet d’Ankara a annoncé en avril 2016 avoir ouvert une procédure contre la multinationale, qui rejette ces accusations. Dans la foulée, le Ministère de la santé a déclaré avoir mené sa propre enquête. Il dit n’avoir trouvé aucune irrégularité, mais poursuivre ses investigations. Depuis avril, le parquet n’a pour sa part jamais communiqué sur son enquête.

      Novartis considère que cette affaire est « sans fondement » et « close ». Le groupe affirme ne pas avoir été informé « de quelque procédure d’enquête que ce soit de la part des autorités ».

      Corruption de médecins et de revues coréens
      En Corée du Sud, toujours en 2016, six hauts responsables de la filiale locale du groupe bâlois, y compris son président, ont été inculpés pour rabais non autorisés et corruption de médecins. Les enquêteurs ont évoqué la somme de 2,2 millions de francs.

      Selon le Financial Times, le Parquet sud-coréen a demandé en août au gouvernement de suspendre l’activité du géant pharmaceutique dans le pays et de bannir ses produits. Novartis a reconnu les faits, mais rejette l’implication de la direction.

      Entre 2011 et 2015, sa filiale sud-coréenne aurait également versé 15,5 millions de francs à des revues médicales, qui auraient ensuite reversé une partie du montant à des médecins pour qu’ils écrivent des articles ou participent à des séminaires autour de ses produits.

      Amendes salées aux Etats-Unis
      Aux Etats-Unis, les démêlés judiciaires sont fréquents pour Novartis. La dernière affaire remonte à mars 2016. Sans confirmer ou infirmer les accusations, la société bâloise a accepté de payer une amende de 25 millions de dollars. La justice américaine reprochait à la multinationale d’avoir soudoyé des professionnels de la santé en Chine, où les exportations de la pharma suisse ont explosé ces dernières années.

      En 2015, le groupe a écopé d’une amende de 390 millions de dollars. Les enquêteurs américains l’accusaient d’avoir versé entre 2007 et 2012 des pots-de-vin, déguisés sous la forme de rabais, à des pharmacies pour favoriser les ventes de ses médicaments #Exjade et #Myfortic. Novartis, qui estimait avoir proposé des ristournes légales, a admis sa responsabilité.

      Une autre affaire de pots-de-vin à des médecins est toujours en cours. Le Département de la justice accuse depuis 2013 la filiale américaine du groupe d’avoir offert des voyages récréatifs à des médecins et de les avoir rémunérés pour de « prétendues conférences ».

      La plus importante amende aux Etats-Unis remonte à septembre 2010. Le groupe suisse a accepté de payer 422,5 millions de dollars pour régler un litige concernant des accusations de marketing illégal et de pots-de-vin à des professionnels de la santé, portant notamment sur un traitement de l’épilepsie, le #Trileptal .

      Un mal répandu
      Face à la multiplications des affaires, Novartis assure que « nous ne tolérons aucun comportement contraire à l’éthique. En même temps, nous savons qu’il existe des possibilités de manquement aux règles lorsqu’une entreprise mondiale compte près de 118’000 employés. »

      Et la société bâloise n’est pas le seul groupe pharmaceutique à être sanctionné pour corruption. L’an passé, rien qu’aux Etats-Unis, les laboratoires #Teva, #GSK, #AstraZeneca et #SciClone ont écopé d’amendes allant de 5 à 519 millions de dollars.

      Valentin Tombez et Natalie Bougeard

  • « L’Europe doit abandonner l’euro »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/03/02/l-europe-doit-abandonner-l-euro_4585513_3232.html

    W.Streeck, tribune du Monde, 2/03/2015

    Peut-être les artistes bruxellois de la négociation réussiront-ils à immobiliser la Grèce dans un premier temps et à faire passer l’été à l’euro. Cela produira peut-être l’effet collatéral désiré : provoquer la scission de Syriza et ruiner sa réputation auprès des électeurs

    #euro #Syriza #Grèce #Europe

    • C’est de début mars, mais je voulais l’archiver. Voilà :

      Si tout se passe bien, nous assistons au commencement de la fin de l’union monétaire européenne. « Si l’euro échoue, l’Europe échoue », disait Angela Merkel. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse. L’euro est en train de détruire l’Europe. Si l’euro échoue, il se pourrait quand même que l’Europe finisse par ne pas échouer. Ce n’est pas certain : les blessures qu’a causées l’union monétaire sont trop profondes.

      Avec l’arrivée au pouvoir en Grèce du parti de gauche Syriza, en alliance avec un parti groupusculaire d’extrême droite, le projet monstrueux consistant à greffer une monnaie commune à des sociétés ayant des économies différentes semble devoir connaître la fin qu’il mérite.

      On en avait pourtant fait, des tentatives ! On avait commencé par installer à la place des gouvernements élus des technocrates issus des bureaucraties financières privées et publiques, mais les peuples ingrats les ont renvoyés chez eux. L’ère de la docilité européenne est ainsi révolue : les institutions démocratiques ont rejeté les implants bruxellois. Et cela va continuer : en Espagne, le parti frère de Syriza, Podemos, enverra aux pâquerettes le Partido Popular.

      Personne ne peut savoir ce qui va sortir des négociations que l’on vient d’entamer. Syriza a des avis divergents quant à savoir si la Grèce doit rester ou non dans l’euro. Beaucoup de choses sont possibles. De l’autre côté, l’Italie et l’Espagne jurent qu’elles soutiennent la politique commune de « réforme » et de « sauvetage » – mais il est clair qu’elles réclameront pour elles les concessions que négociera la Grèce. Cela va coûter très cher au Nord. Syriza en chien démineur, chargé de repérer jusqu’où l’Allemagne est prête à aller pour préserver la cohésion de l’union monétaire ?
      Restrictions humiliantes

      Peut-être les artistes bruxellois de la négociation réussiront-ils à immobiliser la Grèce dans un premier temps et à faire passer l’été à l’euro. Cela produira peut-être l’effet collatéral désiré : provoquer la scission de Syriza et ruiner sa réputation auprès des électeurs. En menant à bien l’assainissement fiscal de la Grèce, puis celui, dès lors inévitable, des autres pays débiteurs, on n’aura rien gagné.

      Même si l’économie grecque se stabilisait à son niveau actuel, les gigantesques disparités que les « réformes » ont fait naître entre l’Europe du Nord et du Sud persisteraient, et cela vaudrait aussi pour l’Italie et pour l’Espagne si elles se rendaient « compétitives » au sens où l’entendent les normes de la Banque centrale européenne (BCE) et de l’Union européenne (UE).

      On réclamerait alors des compensations par redistribution ou par « relance » de la croissance, sous forme de crédits ou d’aides structurelles relevant de la politique régionale, ou du moins le rétablissement des relations telles qu’elles étaient avant la crise et le sauvetage : un conflit de redistribution déplacé au niveau des relations entre Etats. Et cette revendication, c’est à l’Allemagne qu’on l’adresserait, en même temps qu’à quelques pays de plus petite taille, comme les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande – la France intervenant alors comme « médiateur ».

      Ainsi débuterait un conflit durable qui provoquerait l’éclatement de l’Europe. L’Allemagne, le Nord, ne pourraient échapper aux négociations prévisibles. On peut s’attendre à ce que les bailleurs considèrent que les paiements qui leur sont réclamés sont trop élevés tandis que les pays bénéficiaires jugeront que l’argent ne coule pas assez, et seulement au prix de restrictions humiliantes de leur souveraineté.

      Ce conflit structurel existera tant que l’union monétaire subsistera. Si celle-ci ne se brise pas sur le conflit en question parce que les gouvernements s’accrochent obstinément à leur « expérimentation frivole » ou si le secteur allemand de l’exportation croit devoir s’accrocher jusqu’à la victoire finale à son « idée européenne », alors cet idéalisme provoquera l’éclatement de l’Europe. Mettre un terme, dès que possible, à l’union monétaire sous sa forme actuelle est donc avant tout dans l’intérêt, sinon économique, du moins politique de l’Allemagne.

      Haïe

      Dans les pays de l’espace méditerranéen, y compris en France, l’Allemagne est aujourd’hui plus haïe qu’elle ne l’a jamais été depuis la seconde guerre mondiale. L’injection financière de la BCE en janvier n’a eu qu’un seul effet certain : le sentiment de triomphe qu’a provoqué dans le sud de l’Europe la défaite allemande au conseil de la banque. Le héros de l’Italie s’appelle Mario Draghi, parce qu’on considère qu’il a pris les Allemands par la ruse et les a humiliés.

      Le dévalement européen de l’Allemagne est en bonne partie un héritage à long terme de cet « Européen passionné » qu’était Helmut Kohl. Quand des accords menaçaient d’échouer en raison d’un désaccord sur la répartition des frais, Kohl se montrait toujours disposé à payer la facture. Ce qui peut avoir été dans l’intérêt de l’Allemagne pour des raisons historiques, le folklore politique l’a porté au compte de convictions personnelles de Kohl, mais cette attitude a suscité des espoirs qui sont allés au-delà de son mandat.

      Pour les successeurs de Kohl de tous bords, les intérêts de l’économie exportatrice allemande et de ses syndicats justifieraient à eux seuls qu’ils fassent tout en vue de répondre à ces attentes et, le cas échéant, qu’ils financent seuls la cohésion de l’union économique européenne. Or cela, ces héritiers n’en sont plus capables.

      L’approfondissement du processus d’intégration, souhaité par nombre de bons Européens, a eu pour conséquence sa politisation et la naissance d’une opinion publique qui a mis un terme au « consensus permissif » sur la politique européenne d’intégration.

      Contrairement à ce que l’on expliquait, la vie publique européenne ne s’est pas installée sous forme de politique intérieure, mais d’une politique extérieure dans laquelle dominent les conflits entre Etats et où l’objectif d’une union sans cesse plus étroite, auquel on ne prêtait jadis qu’une attention secondaire, est devenu de plus en plus contesté. Au sein de l’union monétaire, les indispensables subventions d’intégration ont atteint un tel niveau qu’elles dépassent largement les possibilités de l’Allemagne.

      On peut considérer que le gouvernement Merkel serait volontiers disposé à faire payer un prix très élevé à ses contribuables pour imposer son « idée européenne » d’un marché intérieur supranational sans dévaluation pour les machines et les automobiles allemandes, et l’on peut en dire autant, même si c’est pour des raisons en partie différentes, de l’opposition rassemblée au Bundestag. L’émergence en 2013 du parti anti-euro AfD dans la politique intérieure allemande ne l’a toutefois pas permis.

      Catastrophe géostratégique

      Comme le consensus permissif a lui aussi toujours été lié à un système où tout ce qui devait servir l’intégration n’était pas connu du public, on pourrait continuer à travailler pour dissimuler les concessions allemandes dans de quelconques galeries technocratiques creusées en profondeur, ce à quoi se prêterait en particulier très bien la BCE. Mais cela aussi est devenu impossible avec les élections en Grèce.

      Les tiraillements auxquels on peut s’attendre autour du « programme de croissance », des remises de dettes et de la mutualisation des risques, d’une part, des droits d’entrée dans les gouvernements, de l’autre, se dérouleront sous l’impitoyable lumière de l’opinion publique, sous les cris d’alarme ou de triomphe, selon la situation, de l’AfD en Allemagne et de presque tous les partis dans les pays débiteurs.

      L’union monétaire a réduit à néant la politique européenne allemande et les succès qu’elle avait obtenus au fil de longues décennies. Si nous ne faisons pas attention, elle peut aussi à présent avoir des conséquences catastrophiques sur le plan géostratégique. La Russie est prête à accorder à la Grèce les crédits qui lui seraient refusés par l’UE.

      La même idée pourrait s’appliquer en cas de faillite de l’Etat grec ou si ce pays était exclu de l’union monétaire européenne. Si l’on en arrivait là, on se retrouverait face à une asymétrie aussi spécifique qu’unique : de la même manière que l’UE, encouragée par les Etats-Unis, tente de mettre un pied en Ukraine, la Russie pourrait travailler à établir en Grèce une tête de pont vers l’Europe de l’Ouest.
      L’instant de vérité

      Chacune des deux parties se verrait alors contrainte de remplir un puits sans fond dans la zone d’influence de l’autre (les Grecs auraient ici motif de s’étonner que Bruxelles, Berlin et compagnie aient encore de l’argent pour une Ukraine largement oligarchique, mais pas pour une Grèce dirigée par un gouvernement de gauche). De la même manière que l’Ouest a voulu étendre son emprise en direction de Sébastopol, avec son port militaire russe vers les mers chaudes, la Russie pourrait vouloir pousser la sienne vers l’Egée, espace de manœuvre de la 6e Flotte des Etats-Unis. Ce serait un retour aux conflits géostratégiques de l’après-guerre, qui virent, en 1946, l’intervention des troupes britanniques dans la guerre civile grecque.

      L’instant de vérité est arrivé pour une politique d’intégration européenne qui a échappé à tout contrôle, dont le moteur est le capital financier. Pour que l’Europe ne se transforme pas en un marécage d’incriminations réciproques entre nations, avec des frontières ouvertes et en courant à tout moment le risque d’être submergée de l’extérieur, il faut démanteler ce monstre qu’est l’union monétaire.

      Le démantèlement doit se dérouler sur la base du contrat social, avant que l’atmosphère ne soit trop empoisonnée pour cela. Comment s’y prendre : voilà ce dont on doit débattre. Il faut permettre aux pays du Sud une sortie en douceur, peut-être au sein d’un euro du Sud qui n’exigera pas de leur part des « réformes » détruisant leurs sociétés.

      Quant à ceux qui, au début de l’union monétaire, leur ont fait l’article en leur promettant qu’ils pourraient jouir sans fin des crédits issus des subprimes, ils doivent le payer, tout comme ceux qui savaient de quoi il retournait et n’ont rien dit. Au lieu de l’étalon-or de fait que l’on utilise dans le rapport avec l’Europe du Nord, il faut mettre en place un régime monétaire qui permette la flexibilité tout en excluant l’arbitraire. Les économistes sont de plus en plus nombreux à le réclamer, et l’on compte parmi eux des poids lourds comme l’Américain Alan Meltzer. Nous devons faire ce qui est nécessaire – non pas pour sauver l’euro, mais pour sauver l’Europe (Traduit de l’allemand par Olivier Mannoni).

      Wolfgang Streeck (Sociologue de l’économie et professeur à l’université de Cologne

    • Merci !
      Suis en train de lire son Du temps acheté, la crise sans cesse ajournée du #capitalisme démocratique sur le passage de l’état- fiscal à l’#état_débiteur, qui comporte pas mal de notations intéressantes (malgré le démocratisme un peu creux de l’auteur : "opinion publique, « citoyen », et toute la camelote associée). Amusé de voir les gvts de « #grande_coalition » décrits comme les plus fonctionnels pour obvier à l’illégitimité de la représentation politique et assurer la confiance_des_marchés (l’état débiteur est tributaire du citoyen -isolé et conduit à l’#abstention faute de pouvoir peser par le vote - et l’émergence d’un « peuple des gens du marché », comme le définit l’auteur). L’union européenne fait directement penser à cela, comme le cas allemand, et demain le Grec (?) où déjà pas mal de Pasok a intégré Syriza avant des alliances post électorales à venir. La crise radicale du PS français a des chances de se régler de la même façon. Malgré le bipartisme imposé par une constitution présidentialiste.
      #aide-en-tant-que-punition dit #Wolfgang_Streeck, une punition administré par une politique de la #dette qui est #interétatique. Le constat ressassé de l’"impuissance de l’état" est mis en en cause par l’existence de ce nouveau pouvoir des états.

      Ai bien aimé les passages où il renvoie dos à dos les caricatures nationalistes (Grecs et métèques sont des feignants à rédimer, Merkel et Allemagne, les nouveaux « nazis » de l’Europe), un type de vision destinées ( de Sapir à Mélenchon) à louper le pouvoir interétatique

      A-t-on accordé assez d’attention aux propos de Varoufakis indiquant que la « crise grecque » prélude à une (contre) réforme de l’#état-providence français ? A une homogénéisation de fait de la « politique sociale » européenne qui réinitie l’axe franco-allemand ?

  • Syriza trahit la classe ouvrière grecque
    http://www.wsws.org/fr/articles/2015/jul2015/pers-j12.shtml

    Le parlementaire de Syriza Dimitris Tsoukalas (avec des économies personnelles déclarées en 2013 de plus de €1 million), le ministre des Finances Tsakalotos (dont le portefeuille boursier vaut plus de 500 000 €), le ministre de l’Économie Giorgios Stathakis (426.000 € investit avec JP Morgan), l’ancien dirigeant de Syriza, Alekos Alavanos (350 000 € en épargne, un portefeuille d’actions et 11 biens immobiliers), et l’ancien ministre des Finances, Yanis Varoufakis (dont la femme Danae Stratou est un millionnaire) ne peuvent ni imaginer ni tolérer une rupture avec l’Union européenne. Comme le reste de l’élite dirigeante grecque, ils perdraient une grande partie de leurs richesses si la Grèce sortait de l’euro et leurs actifs étaient libellés de nouveau dans une monnaie nationale fortement dévaluée.

  • entre nos mains (ces jours-ci dans les rues d’Athènes)

    {échos d’un débat avec Eric Noiré entamé à l’occasion du discours prononcé par Alexis Tsipras devant l’Assemblée nationale grecque, le 5 juin 2015, débat qui peut être suivi ici : http://blogs.mediapart.fr/blog/dimitris-alexakis/080615/discours-d-alexis-tsipras-premier-ministre-grec-devant-l-assemblee-n et là : http://blogs.mediapart.fr/blog/dimitris-alexakis/120615/entre-nos-mains-ces-jours-ci-dans-les-rues-d-athenes}

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    « trahison », « récupération »

    Le gouvernement grec peut et doit être critiqué par ceux-mêmes qui l’ont porté au pouvoir ― la Présidente de l’Assemblée, Zoé Konstantopoulou, ne s’est pas privée de contester les choix effectués par Alexis Tsipras et Nikos Pappas concernant les nominations à la tête de la radio-télédiffusion publique, ERT, qui recommence ces jours-ci d’émettre sous ce nom, l’organisation de jeunesse de Syriza vient de demander la démission de Yannis Panoussis, ministre de la « Protection du citoyen » ( sic ) et les relations du gouvernement grec avec l’État d’Israël sont fortement contestées au sein du parti au pouvoir ― faire usage de son sens critique, faire entendre sa voix est cependant tout autre chose que de faire une croix sur ce qui demeure comme la seule perspective actuelle, en Grèce, et comme la première tentative européenne de contestation des politiques d’austérité au niveau politique ; l’économiste marxiste et député de Syriza Costas Lapavitsas ne s’y est pas trompé, qui réaffirme l’importance des élections du 25 janvier au début d’un billet récent dans lequel il n’épargne pas, par ailleurs, les propositions adressées aux créanciers par le gouvernement grec (http://costaslapavitsas.blogspot.gr). Parler au stade où nous en sommes de « trahison » ou de « récupération » revient à occulter la véritable guerre à laquelle le gouvernement grec et les classes populaires grecques sont soumis depuis les élections du 25 janvier et la décision prise le 18 février par la BCE de restreindre l’émission des bons du Trésor pour la Grèce.

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    « socialisme(s) »

    Si je ne parle pas de « socialisme » mais de « contestation des politiques d’austérité » c’est que je n’oublie pas que Syriza est un parti parlementaire ― le seul en mesure d’ouvrir aujourd’hui en Grèce une brèche dans le mur des politiques néo-libérales ― et que l’événement du 25 janvier demeure essentiellement un événement électoral ― et non, qu’on le veuille ou non, le produit de luttes sociales massives qui seraient parvenues, par exemple, à immobiliser l’économie du pays comme ont pu le faire les grèves de 1936 ou de 1968 en France ― voire à s’emparer des moyens de production, comme le mouvement ouvrier hongrois de 1956. J’écris « qu’on le veuille ou non » pour signaler que cela n’a dans une certaine mesure pas eu lieu ― pas eu lieu avec l’intensité qui permettrait de parler de « processus révolutionnaire ».

    De très nombreuses luttes ont eu lieu au cours de ces dernières années en Grèce, nous avons vécu une longue grève générale et plusieurs tentatives de réquisition ouvrière des moyens de production (Vio.me) et de création de circuits de production parallèles (marchés agricoles sans intermédiaires), mais l’arrivée au pouvoir de Syriza, indissociable de ces mobilisations, doit à mon sens être interprétée à la lumière d’un certain repli et d’une certaine fatigue des mouvements sociaux dans la période qui a immédiatement précédé le scrutin.

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    passer le relais, reprendre le relais

    L’interprétation du vote en faveur de Syriza comme un vote de délégation faisant fond sur un repli (provisoire ?) des luttes sociales est fortement confirmée par l’absence notable de véritable mobilisation (mais surtout peut-être par la difficulté à imaginer quelles pourraient être les voies d’une telle mobilisation dans la situation du rapport de forces inédit avec les créanciers) dans les mois qui ont suivi les élections et jusqu’à aujourd’hui. On peut imaginer que des mobilisations directement liées à la production, à la réquisition des terres et des moyens de production et répondant aux besoins immédiats (occupation populaire de terrains militaires transformés en « jardins ouvriers » autogérés, par exemple, selon le modèle mis en pratique dans la banlieue de Thessalonique et répondant à la question cruciale de l’autosuffisance alimentaire) auraient été plus efficaces, plus pertinentes dans le contexte de l’arrivée au pouvoir de Syriza que de décréter, par exemple, une grève générale ― dans une économie déjà immobilisée et détruite par les politiques néo-libérales. (Et on pourrait presque dire que la situation qui prévaut depuis quatre ou cinq ans ici, loin d’être une situation de grève générale est à l’inverse une situation de lock-out généralisé et étendu sur une très longue période.) Mais le fait est que, pour le moment, nous n’en sommes pas là et que le « soulèvement populaire », ces jours-ci dans les rues d’Athènes, est plus une invocation sur les affiches d’Antarsya (1) qu’une réalité sociale ou qu’un sentiment partagé.

    Il y a à ce niveau un blocage assez net, un effet de délégation électorale et de sidération (nous sommes en partie devenus les spectateurs de la négociation en cours) qui ne favorise pas la mobilisation ― et en parlant de mobilisation j’entends beaucoup plus des formes de production, d’appropriation de moyens de production et de lieux de vie que les formes souvent encadrées et bureaucratiques de la manifestation et de la grève.

    Le fait que l’espace politique ouvert par Syriza ne puisse pour l’heure être identifié au « socialisme » (singulier de majesté qui devrait être pluralisé et redéfini à partir des expériences de luttes, de production et de vie concrètes qui se sont faites jour au cours de ces dernières années, en Grèce, en France et ailleurs) ne signifie pas pour autant qu’il doive être automatiquement confondu avec le champ social-démocrate (que beaucoup ont évidemment à l’esprit mais dont le schéma aveugle plus d’un observateur ― tellement pressé d’anticiper sur la trahison forcément en préparation qu’il rate les spécificités et les possibilités de la situation présente). Si Syriza n’est pas « le socialisme », il vaut certainement la peine de réfléchir à ce qu’il est à partir du constat de la mort de la social-démocratie ― et sans perdre le sens des possibles. (LE socialisme n’existe pas.)

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    « contradictions »

    Notre chance, la spécificité de la situation grecque actuelle, ce sont les mouvements sociaux apparus au cours de la période précédente mais aussi les contradictions de Syriza : le fait que ce parti ne constitue pas (encore ?) une forme bureaucratique figée, fossile, définitivement centralisée, le fait qu’il demeure encore poreux aux mouvements sociaux, aux luttes et aux processus collectifs de réponse à la crise et à la réorganisation néo-libérale ― une réorganisation qui s’opère dans le cas de la Grèce par le vide, la table rase, la déstructuration de la production et une mise au chômage massive.

    Si la réponse apportée à l’ensemble de cette séquence historique (faillite de l’État grec, crise économique, politique des mémorandums, renversement de l’Ancien Régime tenu durant une quarantaine d’années par les deux partis traditionnels et processus de négociation avec les créanciers) demeure « entre les mains » de Syriza et / ou de l’exécutif, on aura alors toutes les raisons de redouter un repositionnement du noyau dur gouvernemental et du parti (concentration des décisions par le « premier cercle » autour du Premier ministre + injonction à la discipline de parti) au centre de l’espace politique, à la faveur d’un accord permettant au pays d’échapper à la faillite, avec l’appui des « classes moyennes » (pour dire vite, car cette catégorie commode demanderait certainement à être redéfinie), comme je l’avais indiqué dans un billet récent (https://oulaviesauvage.wordpress.com/2015/05/19/grece-soyons-pessimistes-demandons-limpossible).

    Si j’écris cela c’est bien sûr qu’il existe déjà plusieurs signes avant-coureurs d’une telle évolution, notamment en ce qui concerne les formes d’exercice de la politique et de l’autorité, les voies de la prise de décision ; les tensions internes autour de la nouvelle direction d’ERT, des déclarations du ministre de la Protection du Citoyen ou d’Israël auxquelles je faisais référence plus haut en sont indicatives. Il existe aussi, heureusement, de nombreux signes contraires, non seulement en provenance de la Plateforme de Gauche mais aussi de la part de la Présidente de l’Assemblée, assez isolée, ou du groupe « 53+ ».

    Syriza n’est pas (encore) un parti classique, soumis à l’exécutif par la discipline de parti et dont le rôle se réduirait à n’être qu’une « chambre d’enregistrement » de décisions prises en haut lieu. Si les luttes sociales continuent à faire défaut, il le deviendra sûrement. La réponse dépend en grande part de la reprise de l’initiative populaire ― plus sur le terrain de la production de richesses (réquisitionner des terrains à cultiver et des structures industrielles, les exploiter à notre intérêt) que sur celui de la protestation politique (manifester contre le gouvernement) ; la réponse aux créanciers n’est pas seulement entre les mains du gouvernement ou du « parti de la gauche radicale » mais entre nos mains.

    Dimitris Alexakis
    https://oulaviesauvage.wordpress.com
    Athènes, vendredi 12 juin 2015

    (1) Antarsya : parti à la gauche de Syriza, partisan de la rupture et de la sortie de l’euro.

  • Syriza va reconnaître l’État palestinien | EurActiv.fr
    http://www.euractiv.fr/sections/leurope-dans-le-monde/syriza-va-reconnaitre-letat-palestinien-313572

    Le gouvernement grec entend reconnaître l’État palestinien, assure l’eurodéputée Syriza Sofia Sakorafa. Un article d’EurActiv Grèce.

    Lors d’un entretien avec EurActiv Grèce, l’eurodéputée Syriza Sofia Sakorafa a indiqué que la Grèce rejoignait les 138 pays favorables à la reconnaissance de l’Autorité palestinienne comme État, et souligné que des dizaines de parlements nationaux avaient déjà franchi le cap.