Transcription, transcriptions,…
Ici, c’est plutôt à l’ukrainienne, là ▻https://seenthis.net/messages/128932 Tahir Salakhov, c’était à la russe (ou l’azerbaïdjanaise…) Et les images y ont disparu.
A Bakou, Tahir Salakhov, peintre (ex) soviétique, parle de son oeuvre en la replaçant dans le contexte historique, et ça ne manque pas d’intérêt.
Très connu et célébré en Azerbaidjan, Tahir Salakhov a passé sa vie à peindre la vie de tous les jours pendant la période communiste. Dans une interview parue dans la revue « culturelle et artistique » ultra-luxueuse « Baku » de septembre 2011 (en réalité un support de plus pour la propagande de l’Etat), on dit de lui qu’il est un « honnête homme »...
Il témoigne ainsi :
« Mon style au début était très différent car pendant la période stalinienne, nous n’avions pas le choix : le réalisme socialiste était le style dominant.
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Semion Gilbergs (Lettonie) : « Les amis de la paix », 1950. Un bel exemple de réalisme socialiste...
mais au milieu des années 1950, j’ai voulu peindre des portraits, la vie de tous les jours... Comme ce portrait d’un travailleur du pétrole. Il a le regard sombre, l’ambiance est tragique, dramatique, et seul le rouge de sa cigarette symbolise quelque chose comme de l’optimisme. »
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Ta. Sa. « Portrait d’un travailleur du pétrole » 1959.
« En 1959, cette oeuvre ainsi que plusieurs autres du même style ont été envoyées à Moscou pour une exposition. Les tableaux ont été très sévèrement critiqués, on me demandait pourquoi j’avais ressenti le besoin de représenter des personnages et des paysages si noirs, si pessimistes... J’ai compris alors que j’affrontais de plein fouet le système soviétique. Les moscovites, les critiques d’arts, tous fidèles au réalisme soviétique me sont tombés dessus !
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Ta. Sa. « Nouvelle mer » 1970.
A cette époque, j’étais un des responsables de l’Union des artistes azerbaïdjanais. Le premier secrétaire de l’Union des artistes de l’URSS, Sergei Gerasimov, est venu me voir et m’a dit sur un air grave : "Tahir, la raison pour laquelle ils te critiquent si vertement est qu’ils pensent que tu n’a pas pu voir réellement tout ce qui est représenté dans tes tableaux...".
Dans les années 1960, toutes les assemblées idéologiques aussi bien dans la peinture, que dans la sculpture ou la poésie, ont essayé de tuer tout ce qui n’était pas dans la ligne, tout ce qui n’était pas du réalisme socialiste. Il fallait que tout soit unifié, réduit, standardisé...
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Ta. Sa. « l’heure de la relève » 1957.
Le point culminant de cette période, c’est sans doute la visite de Nikita Khrouchtchev en novembre 1962 où, lors de sa visite à l’exposition de la gallerie Manezh, il a violemment attaqué les artistes non conformistes (abstractionistes et avant-gardistes comme Falk, Neizvestny ou Nikonov) tout en montrant l’étendue de son incompétence en la matière...
Je n’ai jamais vraiment craint quoique ce soit des autorités soviétiques après les événements dramatiques de mon enfance.
Mon père a été arrêté le 29 septembre 1937, et exécuté le 4 juillet 1938. C’était en plein dans la grande période des purges staliniennes. Il a été accusé de vouloir faire sortir l’Azerbaïdjan de l’URSS, d’être un membre d’une organisation contre-révolutionnaire, d’être un membre du régiment « trotsky-Zinoviev » et enfin d’avoir mené des actions subversives et organisé des sabotages dans le domaine de l’agriculture... Il était à l’époque le premier secrétaire du district de Latchinsky. Pour moi enfant, rien ne pouvait être pire : nous étions les enfants d’un ennemi du peuple. Ma mère nous a élevé seule, nous étions cinq enfants, et pendant presque vingt ans, personne n’est venu nous rendre visite à la maison ! »
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Ta. Sa. « Agava » 1984.
Mais au début des années 1970, c’est devenu un peu plus « cool »
En fait, dans les années 1970, Tahir Salakhov va se rapprocher des cercles du pouvoir qu’il ne quittera plus. Il déménage à Moscou en 1974. Il explique :
« Le congrès des artistes de l’URSS s’est réuni et m’ont nommé premier secrétaire. Heydar Aliev, alors premier secrétaire du comité central du parti communiste azerbaïdjanais, m’a téléphoné pour me dire qu c’était un grand honneur pour nous, et m’a "ordonné" d’accepter.
Aujourd’hui, je constate avec plaisir que le pays rénove les musées et les théâtres, ouvrent de nouveaux lieux de culture. C’est très dynamique, je vois que s’ouvre une ère de grande prospérité... »
Plus langue de bois soviétique tu meurs.
Depuis l’indépendance de l’Azerbaïdjan après la chute de l’URSS en 1991, Tahir Salakhov vit à Moscou mais reste très proche des milieux de l’art en Azerbaïdjan, complètement soumis aux diktats du pouvoir. Le pays est toujours mené d’une main de fer par la famille Aliev, hier le père Heydar, aujoud’hui le fils Ilham.
Et je compte beaucoup sur @simplicissimus pour faire de la photo à Bakou, et revenir avec pleins d’anecdotes et de de témoignages, j’espère qu’il ouvrira tout grands les yeux et les oreilles...
Et pendant ce temps là, d’autres avaient Martine.
▻http://arsenicetpetitesculottes.com/2011/01/24/marcel-marlier-sest-eteint-et-mes-premiers-emois-mode-aussi/#more-7843
@reka : pas encore eu trop le temps pour la photo : pour l’instant, on termine la journée avec un soleil déjà très bas. Juste eu le temps de tomber là dessus…
le général de Gaulle, chef du mouvement de résistance français a été dans cette maison en novembre et décembre 1944
ce qui veut dire qu’il y a passé la nuit du 26 novembre 1944, avant 6 jours de train pour Moscou et, sans doute, une autre nuit en décembre en repartant…
Les images d’époque sont du 2 décembre,… à Moscou.
▻http://www.ina.fr/video/AFE86002924/le-general-de-gaulle-a-moscou-video.html
@touti De plus, j’ai réussi à identifier un de nos amis SeenThis-nautes sur cette page (voir dans le titre et les commentaires) :
▻http://plouceur.com/2008/11/le-retour-du-martine-cover-generator
Par contre ça doit dater un peu car le lien qui renvoie sur le blog de @sammyfisherjr est mort (ainsi que le « ici » sensé renvoyer sur le cover generator).
@simplicissimus : have a nice time in Azerbaidjan !
Souvenirs... le lien me citant pointe vers un blog qui n’existe plus et le martine cover generator a disparu... ▻http://martine.logeek.com
Une recherche rapide m’apprend qu’il connait un nouvel avatar : ▻http://www.nintendo-town.fr/martine Mais bof... ce qui buzza jadis...
@simplicissimus, génial d’avoir retrouvé de Gaulle !! Et les actualités d’époque, sur ce ton si charmant et désuet... Alors voilà le général arrivant en train pour signer le premier pacte de la France libre, le pacte d’alliance franco-soviétique. De Gaulle, tout de même sacré visionnaire, dès 1944 pense l’Europe, et les frontières de l’Europe.
Je republie ici la carte de l’Europe à "géographie variable" accompagné du commentaire que j’en avais fait, et qui viendra compléter la visite pré-nocturne de simplicissimus...
La longue étreinte des frontières orientales de l’Europe
Là où finira l’Europe...
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A l’ouest, c’est clair, il y a l’eau. Mais à l’est ? Des lignes de partage qui n’existent pas : l’Europe et son « identité chrétienne » (?), l’Europe continentale, l’Europe « blanche » (?), l’Europe et son « ventre mou » (?), l’Europe et sa banane bleue (?), l’Europe et sa « frontière naturelle »…
L’Europe ! l’Europe ! l’Europe !
« Ceux qui se disent européens trouvent que l’Europe des patries, ce n’est pas assez, et que l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, c’est trop. Et vous, vous sentez-vous européen ? », demande Michel Droit à Charles de Gaulle en décembre 1965…
« Alors, répond le président, on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités : bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant :
“l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !” Mais ça ne signifie rien ! »
De Gaulle affirmait que l’Europe allait « de l’Atlantique à l’Oural ». Cette définition mythique ne reposait sur rien d’autre que sa propre vision européenne.
Alors, l’Europe, avec ou sans la Turquie ? Avec ou sans l’Arménie ? Il y a ceux qui attendent derrière les portes de Schengen, comme la Roumanie ; ceux qui en rêvent la nuit, comme la Géorgie... Qui sont les plus européens ? Et si, simplement, l’Europe venait juste se fondre dans l’Asie en une immense étreinte ?
Extrait de l’exposition « Cartes en colères », Maison des métallos, octobre 2012, Paris.