person:tariq ali

  • #Fidel_Castro adieu au temps
    http://www.larevuedesressources.org/fidel-castro-adieu-au-temps,2944.html

    « Ce matin, le boucher, quand j’entrai, a dit : "Le vieux Fidel est parti. Bénissez-le." Oui, répondis-je, il a fait beaucoup de bien pour son peuple et pour l’île. "Oui", dit le boucher et riant, "ce que j’aime, c’est ça : il a vu passer 9 putains de Présidents américains." » Tariq Ali « En #2016, tous ceux qui ont fait l’histoire ont maintenant décidé d’aller y vivre, car ici c’est fini. » McKenzie Wark Fidel Castro né le 13 août 1926 à Birán, dans la province cubaine de Holguín, est mort à 22h 29, le (...)

    #Hommages

    / #Cuba, #Aliette_G._Certhoux, 2016, Fidel Castro

  • Chris Hedges chez RT
    http://www.dedefensa.org/article/chris-hedges-chez-rt

    Chris Hedges chez RT

    Le 11 juin, RT a diffusé la première émission de On Contact, avec comme invité le vieux Tariq Ali, l’un des plus anciens parmi les “dissidents” fameux, l’homme de toutes les “nouvelles gauche” et de tous les combats anticapitalistes depuis les années 1960. Tariq Ali n’a pas changé et, certes, son jugement en vaut beaucoup, beaucoup d’autres. En face de lui, pour l’interroger, surprise : Chris Hedges, dont il nous est déjà arrivé de parler d’une façon précise. Il s’agit d’une autre gloire de la “gauche antiSystème”, certainement plus jeune qu’Ali, de la génération d’après, et avec un parcours fort différent puisque venu du New York Times et harnaché d’un prix Pulitzer décerné en 2002 à l’équipe d’enquêteurs sur le terrorisme qu’il dirigeait alors. Ce Bloc-Notes, une fois n’est pas coutume, (...)

  • Etrange de croiser Houria Bouteldja dans cette revue néo-marxiste, mais j’aime bien ce passage qui nous invite à « aller chercher le petit Hitler qui se trouve au fond de nous-mêmes ». J’aime bien aussi celui qui explique que le racisme n’est qu’une astuce utile au capitalisme :

    Pouvoir politique et races sociales
    Houria Bouteldja, Période, le 25 mai 2016
    http://revueperiode.net/pouvoir-politique-et-races-sociales

    Au passage elle cite cette tribune que j’avais raté :

    Nuit debout peut être porteur d’une transformation sociale de grande ampleur
    Tariq Ali, écrivain ; Ludivine Bantigny, historienne ; Patrick Chamoiseau, écrivain ; François Cusset, écrivain et historien ; Christine Delphy, sociologue ; Cédric Durand, économiste ; Elsa Dorlin, philosophe ; Annie Ernaux, écrivain ; Eric Fassin, sociologue ; Bernard Friot, sociologue ; David Graeber, anthropologue ; Nacira Guénif, anthropologue ; Razmig Keucheyan, sociologue ; Stathis Kouvelakis, philosophe ; Frédéric Lordon, philosophe ; Gérard Mordillat, écrivain ; Toni Negri, philosophe ; Leo Panitch, sociologue ; Paul B. Preciado, philosophe ; Wolfgang Streeck, sociologue ; Enzo Traverso, historien, Le Monde, le 3 mai 2016
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/05/03/nuit-debout-peut-etre-porteur-d-une-transformation-sociale-de-grande-ampleur

    #Houria_Bouteldja #racisme #capitalisme #NuitDebout #impérialisme #Période #Tribune

  • BDS c’est résister au fascisme qui monte en occident

    Global Empire : Eyal Weizman : Excavating Israel
    https://vimeo.com/167062251

    Tariq Ali talks to Eyal Weizmann, Professor of Spacial and Visual Cultures Goldsmiths, University of London, about the pressure being applied by Israel on the White House and EU to illegalise the BDS (Boycott, Divestment and Sanctions) campaign.

    #BDS #Israël #Palestine #Etats-Unis #Union-Européenne #refus-du-droit-international #réfugiés #fascisme #racisme #crise-de-la-démocratie #complexe-militaro-industriel #services-de-renseignements #industrie-de-l'armement #données-privées

  • Tariq Ali en discussion avec #C.L.R._James
    http://revueperiode.net/tariq-ali-en-discussion-avec-c-l-r-james

    Réalisé en 1980 par Tariq Ali, alors figure de proue du trotskysme, cet entretien avec l’historien marxiste caribéen C.L.R. James, à la veille de son 1980e anniversaire, est l’occasion pour lui de revenir sur les grands engagements qui ont nourri sa trajectoire révolutionnaire avant et après sa rupture avec la IVe Internationale, de réaffirmer ses positions sur la nature de l’URSS et sur les relations entre race et classe, mais aussi d’exposer ses idées sur des sujets dont ses écrits traitent relativement peu : la révolution culturelle en Chine et la révolution cubaine. Il y parle enfin de sa grande passion pour le cricket, un sport dont il s’attache à souligner les dimensions proprement artistique et (...)

    #Uncategorized

  •  Cessez de bombarder la Syrie !
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15645

    De Couterpunch News Service

    Nous sommes gravement préoccupés par la possibilité d’une décision parlementaire de bombarder la Syrie. David Cameron projette d’obtenir un tel vote à la Chambre des Communes dans un avenir proche.

    Il s’engage dans cette voie alors que de nombreuses preuves indiquent qu’une telle action aggraverait la situation qu’elle est censée résoudre.

    Déjà nous avons pu voir le meurtre de civils et l’exacerbation de la crise des réfugiés qui est pour une grande part le résultat des guerres en Syrie, en Irak, en Lybie et en Afghanistan.

    Les Etats-Unis et leurs alliés ont déversé 20 000 bombes sur l’Irak et la Syrie ou cours de la dernière année, sans grand résultat.

    Nous craignons que cette nouvelle extension de la guerre ne fasse qu’aggraver la menace du terrorisme, comme l’ont fait les guerres précédentes dans lesquelles le gouvernement britannique était engagé.

    Cameron, utilise avec cynisme la crise des réfugies pour prôner encore plus de guerres.

    On ne devrait pas le laisser faire !

    – Mark Rylance
    – Charlotte Church
    – John Williams
    – Mairead Maguire Nobel peace laureate
    – Brian Eno
    – Len McCluskey General secretary, Unite the Union
    – Christine Shawcroft Labour NEC
    – Diane Abbott MP
    – Jenny Tonge
    – Caroline Lucas MP
    – Andrew Murray Chair, Stop the War Campaign
    – Lindsey German Convenor, STWC
    – Tariq Ali
    – John Pilger
    – Tim Lezard
    – David Edgar
    – Alan Gibbons
    – Andy de la Tour
    – Michael Rosen
    – Eugene Skeef
    – Victoria Brittain
    – Anders Lustgarten
    – David Gentleman
    – David Swanson
    – Gerry Grehan Peace People Belfast

    28 septembre 2015 - Counterpunch - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.counterpunch.org/2015/09...
    Traduction : Info-Palestine.eu - MJB

    • Syrie : l’Espagne veut un cessez-le-feu

      Par Lefigaro.fr avec AFP

      Mis à jourle 29/09/2015 à 23:01

      L’Espagne, qui prend en octobre la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU, considère que l’urgence" en Syrie est de parvenir à « un cessez-le-feu immédiat » afin de "livrer l’aide humanitaire aux personnes déplacées, dont le nombre dépasse désormais huit millions a déclaré à la presse José Manuel Garcia-Margallo, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

      L’Espagne, actuellement un des dix membres non permanents du Conseil, prendra la suite de la Russie, ferme soutien du régime de Bachar el-Assad, à la présidence tournante du Conseil. La Russie « est un acteur important (..) qui doit participer à une solution » au conflit syrien, a estimé le ministre espagnol. « Il est clair que Bachar el-Assad a aussi son mot à dire dans cette négociation sur un cessez-le-feu ». « Ce qu’il faut éviter, c’est que des gens continuent de mourir » en Syrie, a-t-il ajouté.

      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/09/29/97001-20150929FILWWW00379-syrie-l-espagne-veut-un-cessez-le-feu.php

  • (2) Nous avons besoin de temps et nous ne pouvons pas revenir en arrière
    https://www.facebook.com/notes/dimitris-alexakis/nous-avons-besoin-de-temps-et-nous-ne-pouvons-pas-revenir-en-arri%C3%A8re/10152797176808246?notif_t=like_tagged

    Nous avons besoin de temps et nous ne pouvons pas revenir en arrière
    24 February 2015 at 16:38

    Dimitris Alexakis, Athènes, mardi 24 février 2015

    Avant de parler de « trahison », de « capitulation » et de « reniement », je crois qu’il faudrait d’abord revenir à l’événement majeur de ces dernières semaines qu’est l’événement même des élections. Pour la première fois, un parti de « gauche radicale » a remporté des élections en Europe. Ces élections sont l’événement qui a bouleversé le paysage et créé une situation nouvelle à l’échelle de l’Europe entière. Les critiques sévères formulées ces derniers jours par Stathis Kouvelakis, Kostas Lapavitsas, Tariq Ali et Manolis Glèzos à l’encontre du gouvernement grec (« capitulation » face aux diktats de la BCE et du ministre des Finances allemand, « reniement » du programme de Thessalonique, voire « trahison » des dirigeants) font à mon sens l’impasse sur une question : Alexis Tsipras aurait-il été élu si son parti avait adopté avant les élections la stratégie de rupture avec l’Europe que plusieurs, au sein de Syriza, préconisaient ? Le peuple grec aurait-il soutenu aussi fortement, avant et surtout après les élections, un programme ayant pour horizon immédiat la sortie de l’euro et/ou de l’UE ?

    Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une hypothèse d’école ; je crois au contraire qu’il faut prendre au sérieux le fait que les électeurs se sont prononcés en faveur d’un programme social fondé sur une renégociation (certes hypothétique) des accords liant la Grèce au service de la dette.

    La ligne défendue par « l’aile gauche » de Syriza avant les élections reposait sur la conviction qu’il est impossible de lutter contre les politiques d’austérité et de faire advenir une autre politique dans le cadre de l’euro ; en l’absence de « partenaires » dignes de ce nom et de dialogue possible, Syriza devait adopter une stratégie de rupture et placer au centre du débat la question de la sortie de l’euro. La critique qu’ils formulent aujourd’hui est que la ligne majoritaire, celle qui l’a finalement emporté au sein du parti, reposait sur une ambiguïté — une ambiguïté qui, à l’épreuve du réel, a volé en éclats.

    Reste que les électeurs se sont prononcés en faveur d’une option différente de celle que prônait « l’aile gauche » de Syriza. La proposition majoritaire avait sans doute nombre d’ambiguïtés et d’angles morts (la proposition d’une sortie de l’euro ne comporte-t-elle pas, elle aussi, d’énormes zones d’ombre ?), c’est pourtant bien sur cette proposition que nous nous sommes prononcés en votant.

    L’isolement de la Grèce, les concessions faites et les pressions subies par le gouvernement grec dans les jours et les heures ayant précédé la signature de l’accord (menaces d’asphyxie économique combinées au bank run en cours) donnent apparemment raison aux tenants de la rupture : cette négociation le couteau sous la gorge n’en est pas une et nos « partenaires », emmenés par la droite allemande, nous ont déclaré la guerre. Le gel décidé par la BCE et les propos de Wolfgang Schäuble, avant et après l’accord, sont parfaitement clairs sur ce point.

    Mais, qu’on le veuille ou non, Syriza a bien été élu pour mettre en œuvre le programme de Thessalonique ET conduire une renégociation d’ensemble des accords liant la Grèce au service de la dette. Cette proposition était peut-être bancale, il n’empêche : l’alternative que Syriza a proposée aux électeurs grecs était sous-tendue par l’idée qu’un espace de négociation était (peut-être) possible, qu’une brèche pouvait (peut-être) être ouverte, que la politique européenne pouvait (peut-être) être infléchie. En ce sens, ce vote était aussi un message adressé aux dirigeants de l’UE mais surtout aux opinions publiques européennes. En ce sens, c’était un vote européen.

    Quelles que soient ses ambiguïtés de départ, cette proposition devait être honorée par le gouvernement élu — à moins de considérer l’événement même du vote comme un événement mineur. Pour le dire autrement : il fallait essayer, il fallait en passer par là et aller au bout de ce processus.

    Les critiques formulées aujourd’hui par l’« aile gauche » de Syriza reposent à mon sens sur une légitimation « après coup » de la stratégie de rupture d’avec l’UE : « après coup » parce qu’elles font l’impasse sur la véritable séquence des événements. C’est un peu mettre la charrue avant les bœufs.

    Dans cette séquence, le fait que la déclaration de guerre ait été formulée dans un premier temps par la Banque centrale européenne puis, dans un second temps, par le ministre allemand des Finances est tout sauf anodin et pèsera certainement sur la stratégie du gouvernement, sur la lecture que le peuple grec et les peuples européens font et feront de ces événements, sur le soutien populaire que le peuple grec peut espérer à l’avenir.

    J’ai le sentiment qu’en suivant jusqu’au bout la stratégie annoncée avant les élections — jusqu’à l’accord de Bruxelles, qui marque sans doute la fin de ce processus —, le gouvernement grec a pris à témoin le peuple grec, les citoyens grecs qui l’ont élu, ceux qui, en très grand nombre, ont soutenu sa stratégie de renégociation, et tous les peuples d’Europe.

    Moins que de « capitulation », il faudrait peut-être parler de « clarification » : la pièce qui se jouait jusqu’alors en coulisses, avec les gouvernements grecs précédents, se joue à présent au grand jour, sous les yeux des peuples (je ne pense pas que la publication de l’ensemble des documents de la « négociation » par le ministre des Finances grec soit un pur artifice de communication).

    Si la violence des institutions européennes apparaît aujourd’hui à nu, si l’Europe s’est trouvée acculée à répondre par la violence, le déni de la démocratie, le chantage, aux exigences du gouvernement grec, il faudrait prendre garde de ne pas oublier qu’elle l’a fait en réponse et par réaction aux élections grecques et à la stratégie suivie par le gouvernement après les élections — une stratégie reposant d’une certaine façon sur un « comme si » : « Faisons comme si l’Europe était démocratique ; faisons comme si une véritable négociation pouvait avoir lieu ; faisons comme si les revendications d’un gouvernement élu pouvaient être entendues ; faisons comme si l’Europe pouvait prendre en compte la crise humanitaire qui ravage la société grecque ; faisons comme si l’Europe pouvait entendre la voix de la raison. » On peut comprendre sous cet angle le fait que le ministre des Finances grec n’ait pas utilisé l’argument ou l’arme de la sortie de l’euro — comme le fait qu’il ne se soit pas seulement référé à Marx et à Keynes, mais aussi, non sans humour, à Emmanuel Kant… C’est un peu le paradoxe du comédien : s’il s’agissait de faire « comme si », il fallait le faire sérieusement, jusqu’au bout.

    Toute la stratégie du gouvernement grec repose peut-être sur ce « comme si ». Il s’agit peut-être d’un simulacre ou, comme le dit Manolis Glèzos, d’une « illusion », mais je crois qu’il n’était pas possible de faire l’économie de ce pas. Il n’était pas possible, à ce stade, de ne pas accorder (un minimum de) créance au semblant de démocratie dont les institutions européennes se paraient jusqu’à présent, pas possible de faire « comme si on n’y croyait pas » — parce qu’une très grande partie des électeurs de Syriza y croyaient (encore), voulaient (encore) y croire — moi y compris.

    Et maintenant ?

    Maintenant, quelque chose a eu lieu : une grande majorité de Grecs ont soutenu les tentatives du gouvernement à Paris, à Londres, à Rome, à Bruxelles, et se sont avec lui heurtés à un mur. Maintenant, les choses sont sensiblement différentes. Maintenant, nous ne sommes plus seulement dans l’ « après » et l’espérance des élections mais dans l’ « après » et le réel de l’accord de Bruxelles et du chantage. Maintenant, nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus croire que cette Europe-là laisse la place à autre chose qu’à l’asphyxie politique et à la barbarie néo-libérale.

    Nous essayons de tirer les conséquences des événements qui viennent de s’écouler, nous parlons, nous parlons sans cesse, nous ne cessons de lire et ce que nous disons et ce que nous entendons, dans la rue, au travail, en discutant avec des amis ou des inconnus, c’est : soit une autre Europe, soit la sortie de l’euro.

    Ce sont des sujets dont la société doit s’emparer et discuter — pas seulement une fraction, minoritaire ou majoritaire, et pas seulement les instances d’un parti, mais la société tout entière.

    Et il n’est pas exclu (c’est en tous cas mon espoir) que le repli du gouvernement après la signature de l’accord de Bruxelles puis l’envoi à la Troïka de l’essentiel du programme de Thessalonique ouvrent la voie à ce débat-là — dans la société grecque, déjà, mais aussi, bien sûr, au-delà.

    Nous avons besoin de temps et nous ne pouvons pas revenir en arrière.

  • (1) Nous avons besoin de temps et nous ne pouvons pas revenir en arrière
    https://www.facebook.com/notes/dimitris-alexakis/nous-avons-besoin-de-temps-et-nous-ne-pouvons-pas-revenir-en-arrière/10152797176808246?notif_t=like_tagged

    L’intégralité du texte ci-dessous - l’accessibilité des pages FB n’étant pas toujours assurée...

    ❝Avant de parler de « trahison », de « capitulation » et de « reniement », je crois qu’il faudrait d’abord revenir à l’événement majeur de ces dernières semaines qu’est l’événement même des élections. Pour la première fois, un parti de « gauche radicale » a remporté des élections en Europe. Ces élections sont l’événement qui a bouleversé le paysage et créé une situation nouvelle à l’échelle de l’Europe entière. Les critiques sévères formulées ces derniers jours par Stathis Kouvelakis, Kostas Lapavitsas, Tariq Ali et Manolis Glèzos à l’encontre du gouvernement grec (« capitulation » face aux diktats de la BCE et du ministre des Finances allemand, « reniement » du programme de Thessalonique, voire « trahison » des dirigeants) font à mon sens l’impasse sur une question : Alexis Tsipras aurait-il été élu si son parti avait adopté avant les élections la stratégie de rupture avec l’Europe que plusieurs, au sein de Syriza, préconisaient ? Le peuple grec aurait-il soutenu aussi fortement, avant et surtout après les élections, un programme ayant pour horizon immédiat la sortie de l’euro et/ou de l’UE ?

    Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une hypothèse d’école ; je crois au contraire qu’il faut prendre au sérieux le fait que les électeurs se sont prononcés en faveur d’un programme social fondé sur une renégociation (certes hypothétique) des accords liant la Grèce au service de la dette.

    La ligne défendue par « l’aile gauche » de Syriza avant les élections reposait sur la conviction qu’il est impossible de lutter contre les politiques d’austérité et de faire advenir une autre politique dans le cadre de l’euro ; en l’absence de « partenaires » dignes de ce nom et de dialogue possible, Syriza devait adopter une stratégie de rupture et placer au centre du débat la question de la sortie de l’euro. La critique qu’ils formulent aujourd’hui est que la ligne majoritaire, celle qui l’a finalement emporté au sein du parti, reposait sur une ambiguïté — une ambiguïté qui, à l’épreuve du réel, a volé en éclats.

    Reste que les électeurs se sont prononcés en faveur d’une option différente de celle que prônait « l’aile gauche » de Syriza. La proposition majoritaire avait sans doute nombre d’ambiguïtés et d’angles morts (la proposition d’une sortie de l’euro ne comporte-t-elle pas, elle aussi, d’énormes zones d’ombre ?), c’est pourtant bien sur cette proposition que nous nous sommes prononcés en votant.

    L’isolement de la Grèce, les concessions faites et les pressions subies par le gouvernement grec dans les jours et les heures ayant précédé la signature de l’accord (menaces d’asphyxie économique combinées au bank run en cours) donnent apparemment raison aux tenants de la rupture : cette négociation le couteau sous la gorge n’en est pas une et nos « partenaires », emmenés par la droite allemande, nous ont déclaré la guerre. Le gel décidé par la BCE et les propos de Wolfgang Schäuble, avant et après l’accord, sont parfaitement clairs sur ce point.

    Mais, qu’on le veuille ou non, Syriza a bien été élu pour mettre en œuvre le programme de Thessalonique ET conduire une renégociation d’ensemble des accords liant la Grèce au service de la dette. Cette proposition était peut-être bancale, il n’empêche : l’alternative que Syriza a proposée aux électeurs grecs était sous-tendue par l’idée qu’un espace de négociation était (peut-être) possible, qu’une brèche pouvait (peut-être) être ouverte, que la politique européenne pouvait (peut-être) être infléchie. En ce sens, ce vote était aussi un message adressé aux dirigeants de l’UE mais surtout aux opinions publiques européennes. En ce sens, c’était un vote européen.

    Quelles que soient ses ambiguïtés de départ, cette proposition devait être honorée par le gouvernement élu — à moins de considérer l’événement même du vote comme un événement mineur. Pour le dire autrement : il fallait essayer, il fallait en passer par là et aller au bout de ce processus.

    Les critiques formulées aujourd’hui par l’ « aile gauche » de Syriza reposent à mon sens sur une légitimation « après coup » de la stratégie de rupture d’avec l’UE : « après coup » parce qu’elles font l’impasse sur la véritable séquence des événements. C’est un peu mettre la charrue avant les bœufs.

    Dans cette séquence, le fait que la déclaration de guerre ait été formulée dans un premier temps par la Banque centrale européenne puis, dans un second temps, par le ministre allemand des Finances est tout sauf anodin et pèsera certainement sur la stratégie du gouvernement, sur la lecture que le peuple grec et les peuples européens font et feront de ces événements, sur le soutien populaire que le peuple grec peut espérer à l’avenir.

    J’ai le sentiment qu’en suivant jusqu’au bout la stratégie annoncée avant les élections — jusqu’à l’accord de Bruxelles, qui marque sans doute la fin de ce processus —, le gouvernement grec a pris à témoin le peuple grec, les citoyens grecs qui l’ont élu, ceux qui, en très grand nombre, ont soutenu sa stratégie de renégociation, et tous les peuples d’Europe.

    Moins que de « capitulation », il faudrait peut-être parler de « clarification » : la pièce qui se jouait jusqu’alors en coulisses, avec les gouvernements grecs précédents, se joue à présent au grand jour, sous les yeux des peuples (je ne pense pas que la publication de l’ensemble des documents de la « négociation » par le ministre des Finances grec soit un pur artifice de communication).

    Si la violence des institutions européennes apparaît aujourd’hui à nu, si l’Europe s’est trouvée acculée à répondre par la violence, le déni de la démocratie, le chantage, aux exigences du gouvernement grec, il faudrait prendre garde de ne pas oublier qu’elle l’a fait en réponse et par réaction aux élections grecques et à la stratégie suivie par le gouvernement après les élections — une stratégie reposant d’une certaine façon sur un « comme si » : « Faisons comme si l’Europe était démocratique ; faisons comme si une véritable négociation pouvait avoir lieu ; faisons comme si les revendications d’un gouvernement élu pouvaient être entendues ; faisons comme si l’Europe pouvait prendre en compte la crise humanitaire qui ravage la société grecque ; faisons comme si l’Europe pouvait entendre la voix de la raison. » On peut comprendre sous cet angle le fait que le ministre des Finances grec n’ait pas utilisé l’argument ou l’arme de la sortie de l’euro — comme le fait qu’il ne se soit pas seulement référé à Marx et à Keynes, mais aussi, non sans humour, à Emmanuel Kant… C’est un peu le paradoxe du comédien : s’il s’agissait de faire « comme si », il fallait le faire sérieusement, jusqu’au bout.

    Toute la stratégie du gouvernement grec repose peut-être sur ce « comme si ». Il s’agit peut-être d’un simulacre ou, comme le dit Manolis Glèzos, d’une « illusion », mais je crois qu’il n’était pas possible de faire l’économie de ce pas. Il n’était pas possible, à ce stade, de ne pas accorder (un minimum de) créance au semblant de démocratie dont les institutions européennes se paraient jusqu’à présent, pas possible de faire « comme si on n’y croyait pas » — parce qu’une très grande partie des électeurs de Syriza y croyaient (encore), voulaient (encore) y croire — moi y compris.

    Et maintenant ?

    Maintenant, quelque chose a eu lieu : une grande majorité de Grecs ont soutenu les tentatives du gouvernement à Paris, à Londres, à Rome, à Bruxelles, et se sont avec lui heurtés à un mur. Maintenant, les choses sont sensiblement différentes. Maintenant, nous ne sommes plus seulement dans l’ « après » et l’espérance des élections mais dans l’ « après » et le réel de l’accord de Bruxelles et du chantage. Maintenant, nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus croire que cette Europe-là laisse la place à autre chose qu’à l’asphyxie politique et à la barbarie néo-libérale.

    Nous essayons de tirer les conséquences des événements qui viennent de s’écouler, nous parlons, nous parlons sans cesse, nous ne cessons de lire et ce que nous disons et ce que nous entendons, dans la rue, au travail, en discutant avec des amis ou des inconnus, c’est : soit une autre Europe, soit la sortie de l’euro.

    Ce sont des sujets dont la société doit s’emparer et discuter — pas seulement une fraction, minoritaire ou majoritaire, et pas seulement les instances d’un parti, mais la société tout entière.

    Et il n’est pas exclu (c’est en tous cas mon espoir) que le repli du gouvernement après la signature de l’accord de Bruxelles puis l’envoi à la Troïka de l’essentiel du programme de Thessalonique ouvrent la voie à ce débat-là — dans la société grecque, déjà, mais aussi, bien sûr, au-delà.

    Nous avons besoin de temps et nous ne pouvons pas revenir en arrière.

    #Syriza #Grèce #dette #austérité #eurogroupe

  • http://vimeo.com/117722749

    The World Today Special : The #Greek Hope | telesurtv.net 2015-01-25

    Tariq Ali en discussion avec Stathis Kouvelakis (#Syriza)

    #Grèce #élections
    #austérité #oligarchie #Troika néo- #fascisme #néolibéralisme #Europe
    #podemos #solidarité

    [recommandation]

    http://www.telesurtv.net/english/opinion/The-World-Today-Special-The-Greek-Hope-20150125-0008.html

    [...]

    The situation of Greece is in a way comparable to that of Germany after the Versailles treaty, because the people really have the feeling that they have been brutally pauperised, humiliated socially, but also nationally due to the Troika rule. And it is on that ground that this primitive and completely delirious form of nationalism developed by Golden Dawn became suddenly relevant for some people. And it is also the violence of the situation created by this whole disaster at the economic and social level that made violent solutions appear as legitimate for parts of the population. Because they have scapegoated immigrants, I mean, that’s the standard story of course. So what can we do? We have to find within the state apparatus, that’s quite clear, we have to dismantle those pockets of really fascist networks within the status apparatus and especially within the police.

    The main problem is within the police, the judiciary, and there is the possibility of a strategy of increased tension, Italian-style, like the 1970s. But Golden Dawn, despite its appeal within Greek society, has not developed into a mass party, properly speaking. It’s a small organisation of thugs, which is funded by the kind of mafia type of operations and isolated fractions, but relatively marginal fractions, of the Greek bourgeoisie who just want to use these thugs in order to sort out issues at the level of their neighbourhood, of their company and so on and so forth. They want to control the Port of Piraeus for instance with the help of Golden Dawn, some ship owners’ etcetera. So we have this situation that is one of the problems that, indeed, a Syriza government will have to face but you have reminded us that Greek history is very tormented. We only had a few decades of, let’s say, standard Western-type elementary life and democracy.

    [...]

  • Tariq Ali rappelle l’importance du rapport Henry Campbell-Bannerman de 1907 : Blinded by Israel, Visionless in Gaza. Si tu ne le connais pas, c’est un document incontournable :
    http://www.counterpunch.org/2014/07/22/blinded-by-israel-visionless-in-gaza

    Few British citizens are aware of the role their own country played in creating this mess. It was a long time ago when Britain was an Empire and not a vassal, but the echoes of history never fade away. It was not by accident, but by design that the British decided to create a new state and it wasn’t Balfour alone. The Alternate Information Center in Beit Sahour, a joint Palestinian-Israeli organization promoting justice, equality and peace for Palestinians and Israelis recently put up a post. It was a quote from The Bannerman Report written in 1907 by the Prime Minister of Great Britain, Sir Henry Campbell-Bannerman, and, as it was strategically important it was suppressed and was never released to the public until many years later:

    “There are people (the Arabs, Editor’s Note) who control spacious territories teeming with manifest and hidden resources. They dominate the intersections of world routes. Their lands were the cradles of human civilizations and religions. These people have one faith, one language, one history and the same aspirations. No natural barriers can isolate these people from one another … if, per chance, this nation were to be unified into one state, it would then take the fate of the world into its hands and would separate Europe from the rest of the world. Taking these considerations seriously, a foreign body should be planted in the heart of this nation to prevent the convergence of its wings in such a way that it could exhaust its powers in never-ending wars. It could also serve as a springboard for the West to gain its coveted objects.”

  • [Info-Palestine] - A propos de la Libye, du Printemps arabe et de la Syrie
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article14151
    Tariq Ali est ici interviewé sur les évènements au Moyen-Orient par les journalistes suédois S. Eriksson, M. Fahlgren et P. Widén.
    Traduction : Dominique Muselet

    (...) Et donc voilà notre question : Comment pensez-vous que ces concepts (révolution sociale et politique) doivent être utilisés et comment parvenez-vous à la conclusion que ce qui arrive dans les pays arabes ne peut pas être considéré comme un processus révolutionnaire, même pas sur le plan politique ?

    Tariq Ali : Je connais bien le concept de révolutions politiques. Après tout, c’est ce que nous espérions qu’il arriverait en URSS et en Europe de l’Est, mais ce qui s’est en réalité produit, c’est la restauration du capitalisme. J’ai donné ma position sur les révolutions dans le débat organisé par la New Left Review entre Asef Bayat et moi-même, il y a quelques mois, et ceux que cela intéresse peuvent prendre connaissance de nos deux points de vue ici. La région qui nous a semblé le plus incarner de ce qu’on nous appelons « révolutions politiques » est l’Amérique Latine, bien que là aussi j’aie évité de qualifier les mobilisations de masse et les victoires électorales subséquentes de révolutions. Pourquoi ? Parce que, même au Venezuela, en dépit de réformes structurelles importantes (éducation, santé, distribution de terres, Constitution hyper-démocratique), les structures traditionnelles de l’état restent intactes et cela pourrait conduire à une défaite si on ne met pas en place de nouvelles institutions et si l’on n’opère pas des changements sociaux. Dans le monde actuel tout spécialement, une révolution politique doit donner l’assaut au vieux régime et à ses institutions.

    Si nous voulons appeler révolutions politiques d’importants soulèvements revendiquant des droits et des institutions démocratiques, on peut le faire bien sûr, mais cela crée des illusions. Il faut mieux garder la tête froide et admettre la réalité. Le seul résultat de l’utilisation de ce terme a été d’envoyer de minuscules forces de la minuscule extrême-gauche dans le camp de l’impérialisme. Comme si ce dernier avait jamais eu le désir de soutenir et d’armer une révolution. Cette nouvelle façon de voir de certaines personnes est le reflet des erreurs du siècle dernier. Mais ceux qui se retrouvent en train d’applaudir l’OTAN aux côtés de Bernard Henri-Levy devraient aller jusqu’au bout de leur choix et cesser de faire semblant d’être de Gauche.

    Question 2 : Que pensez-vous de la chute de Kadhafi et de la situation actuelle de la Libye ?

    Tariq Ali : Il a fallu six mois de bombardements de l’OTAN pour renverser Kadhafi. Ses amis occidentaux en avaient marre de lui et ils ont décidé de profiter du soulèvement pour s’en débarrasser à l’aide des hommes d’affaire et de l’état du Qatar. Je n’avais bien sûr pas d’estime particulière pour Kadhafi et son régime, mais que des gens de Gauche aient soutenu la « zone d’exclusion aérienne » et ensuite les attaques de l’OTAN soulève beaucoup de questions. Combien en ont-ils tué eux-mêmes ? Six mois de bombardement ne sont pas une plaisanterie et les « dommages collatéraux » sont généralement très lourds.

    Même si on laisse de côté le fait que le résultat est un énorme gâchis et que le pays est dans un état de chaos total comme le reconnaissent aujourd’hui des journalistes qui ont soutenu les attaques aériennes (d’autres préfèrent ne pas retourner sur le lieu des crimes de l’OTAN), la question demeure. La Gauche devrait-elle s’allier avec l’impérialisme (qu’on appelle parfois la « communauté internationale ») dans une époque où le désordre menace les droits démocratiques des habitants du monde occidental lui-même ? La question s’est posée pour la première fois à propos des bombardements « humanitaires » de l’OTAN en Serbie pendant la guerre civile de Yougoslavie. Elle continue de se poser depuis, accentuant sans cesse la division des forces de la gauche en voie de désintégration.

    Question 3 : Dans le débat qui divise les Marxistes révolutionnaires de Suède, il y en a quelques uns qui ne sont pas contre d’éventuels bombardement étasuniens. Ils ne sont pas nombreux. Et il y en a d’autres qui s’opposent aux bombardements mais qui scandent : « Des armes aux combattants laïques et progressistes ! ». Qu’en pensez-vous ?

    Tariq Ali : ceux qui soutiennent les bombardements ne devraient pas se contenter de lancer de pathétiques appels à l’action mais avec tous ceux de leur espèce ils devraient appeler à la constitution de brigades internationales pour aller se battre avec les combattants « laïques et progressistes ». Et qui leur fournira les armes ? L’OTAN, les Etats-Unis, l’Union Européenne ? Qui ? (...)

  • America’s Selective Vigilantism | Tariq Ali (Relevé sur le net)
    http://www.zcommunications.org/americas-selective-vigilantism-by-tariq-ali

    Sovereign is he who decides on the exception, Carl Schmitt wrote in different times almost a century ago, when European empires and armies dominated most continents and the US was basking beneath an isolationist sun. What the conservative theorist meant by ‘exception’ was a state of emergency, necessitated by serious economic or political cataclysms, that required a suspension of the constitution, internal repression and war abroad.
    A decade after the attentats of 9/11, the US and its European allies are trapped in a quagmire. The events of that year were simply used as a pretext to remake the world and to punish those states that did not comply. (...)

  • This is an Arab 1848. But US hegemony is only dented | Tariq Ali | Comment is free | The Guardian
    http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/feb/22/arab-1848-us-hegemony-dented

    If there is a comparison to be made with Europe it is #1848, when the revolutionary upheavals left only Britain and Spain untouched – even though Queen Victoria, thinking of the Chartists, feared otherwise. Writing to her besieged nephew on the Belgian throne, she expressing sympathy but wondered whether “we will all be slain in our beds”. Uneasy lies the head that wears a crown or bejewelled headgear, and has billions stored in foreign banks.

    Like Europeans in 1848 the #Arab people are fighting against foreign domination (82% of Egyptians, a recent opinion poll revealed, have a “negative view of the US”); against the violation of their democratic rights; against an elite blinded by its own illegitimate wealth – and in favour of economic justice. This is different from the first wave of Arab nationalism, which was concerned principally with driving the remnants of the British empire out of the region.

    #démocratie

    • Pepe Escobar : Gaddafi goes Tiananmen
      http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/MB24Ak05.html

      Blame it on that self-immolation in Tunisia. The great 2011 Arab revolt is very much like 1848 - the people’s spring that in a few months took Europe by storm and turned the political system of the Congress of Vienna upside down. The problem is the “domino” revolutions of the time, from the Sicily of the Bourbons to the Paris of Louis Philippe, failed. But still - what a pleasure today to reread Karl Marx as a journalist and editor of the Neue Rheinische Zeitung, expanding on revolution and counter-revolution. His ultra-sharp analyses still apply.

      Would Marx be facebooking and tweeting today he would see Arabs, everywhere, fighting for their dignity and self-expression. He would see how the young protester in Tahrir Square in Cairo, the Shi’ite lawyer in the Pearl roundabout in Bahrain or the anti-Gaddafi teacher fighting for his life in Benghazi have erased the caricature of the bearded terrorist - which now only exists in Gaddafi’s imagination (and the nightmares of US neo-conservatives).

      No religious fanaticism; no single-minded nationalism. Just like the Europeans in 1848, the Europeans in the 1940s fighting fascism, the Europeans of 1989 getting rid of the Berlin Wall. And Marx would probably predict how those poor conscripts in Libya - just like in Egypt - would rather join their compatriots than smash them with a Tiananmen option.