person:tariq ramadan

  • #tariq_ramadan, « vitrine » consentante du #Qatar (5/5)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260416/tariq-ramadan-vitrine-consentante-du-qatar-55

    © DR Depuis quelques années, Tariq Ramadan est dans les petits papiers de l’émirat du Qatar. Au prix de quelques contorsions notables. Cinquième et dernier volet de notre enquête sur un penseur influent et controversé.

    #France #CILE #Frères_musulmans #islam #islamisme #laïcité #musulmans #université_Oxford #Yusuf_al-Qaradawi

  • #tariq_ramadan, un « Zemmour à l’envers » (3)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220416/tariq-ramadan-un-zemmour-lenvers-3

    Depuis vingt ans, Tariq Ramadan est une référence pour nombre de #musulmans. Il a réussi à renouveler son public. Mais il est aussi devenu une personnalité très médiatique, donnant le sentiment de ne rouler que pour lui et d’éclipser d’autres voix, moins identitaires ou plus libérales. Troisième volet de notre enquête. Tariq Ramadan, en 2010, à l’inauguration d’une mosquée de Nantes © Reuters

    #France #Frères_musulmans #islam #islamisme #laïcité #Présence_Musulmane #religion #salafisme #Union_des_jeunes_musulmans #UOIF

  • #tariq_ramadan, un « Zemmour à l’envers » (3/5)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220416/tariq-ramadan-un-zemmour-lenvers-35

    Depuis vingt ans, Tariq Ramadan est une référence pour nombre de #musulmans. Il a réussi à renouveler son public. Mais il est aussi devenu une personnalité très médiatique, donnant le sentiment de ne rouler que pour lui et d’éclipser d’autres voix, moins identitaires ou plus libérales. Troisième volet de notre enquête. Tariq Ramadan, en 2010, à l’inauguration d’une mosquée de Nantes © Reuters

    #France #Frères_musulmans #islam #islamisme #laïcité #Présence_Musulmane #religion #salafisme #Union_des_jeunes_musulmans #UOIF

  • NuitDebout.fr et les comptes Facebook et Twitter ont été ouvert dès le 1er jour de "NuitDebout - ConvergenceDesLuttes" par l’entreprise Raiz dont les propriétaires sont Baki Youssoufou et Noémie Tolédano alors qu’ils ne sont pas à l’origine de ce mouvement social - ce détournement c’est le #RaizGate. Actuellement ils agissent à travers la commission communication et le "média center" de Nuit Debout.

    https://twitter.com/achabus/status/721719603332833281

    Proche de ces deux acteurs on trouve Benjamin Ball, présent à NuitDebout Paris, il semble coutumier du détournement à des fins politiques et commerciales de (petites) luttes sociales et politiques - notamment en achetant des noms de domaines pour squatter la communication. Avec Baki Youssoufou, il dirige l’entreprise de pétition WeSignIt. Et ils utilisent nuitdebout.fr pour mettre en avant leurs pétitions.

    Voir ci-dessous le business des pétitions : http://seenthis.net/messages/481963#message482292

    En même temps que ces personnes organisées, professionnelles de la politique, ont pris la mains elles ne cessent de diffuser un discours citoyenniste, mise en avant des "citoyens inorganisés" contre les "corps intermédiaires" tels les syndicats. Dans le même mouvement ils souhaitent que "tout le monde pourra s’exprimer pourvu que ce ne soit pas un leader ou un groupe constitué d’extrême droite" alors que l’extrême droite essaye justement de noyauter en sous-marin Nuit Debout.

    Voir la prise de Parole de Benjamin Ball (sans qu’il ne se présente) à la bourse du travail le mercredi 20 avril http://seenthis.net/messages/481963#message482333

    Le dossier est lourd et long, il porte sur plusieurs années. Baki Youssoufou et Benjamin Ball semblent en contact depuis 2011.

    https://www.youtube.com/watch?v=TkMU3CTnR1U

    Voir sur le début de l’affaire :

    https://twitter.com/bakiyoussoufou/status/716522622331256832
    https://twitter.com/Geekenvrac/status/716522839256522752

    Suite à la prise de parole en AG visible ci-desssus, la réaction initiale de Baki Youssoufou et Benjamin Ball a été très partiale :

    Voir ci-dessous pour les début de Nuit Debout - Convergence Des Luttes (avant d’être détourné par Youssoufou et Ball) http://seenthis.net/messages/481963#message482071

    Le RaizGate semble s’accompagner d’une série de thématiques mineurs mais fortement soutenues par des mouvements plus ou moins formels et plus ou moins proche du (petit) patronat ou de la bourgeoisie : Crypto monnaie type Bitcoin, Revenu de Base, Démocratie liquide, primaire ouverte et vote par Internet.

    Derrière le RaizGate on retrouve aussi plusieurs personnes proches d’Étienne Chouard (d’ailleurs les Citoyens Constituants sont présents sur place depuis plusieurs jours), de Nouvelle Donne, de la Boîte militante (Dirigée par Xavier Renou, elle gère TV-Debout http://www.alterjt.tv Benjamin Ball en est salarié), de la https://laprimaire.org, du Parti Socialiste, de la CFDT et d’une partie de la French Tech. En particulier :

    Benjamin Ball, Baki Youssoufou, Noémie Tolédano, Joseph Boussion, Benoît Thieulin, Henri Lastenousec.

    Depuis quelques jours une série d’article traite de ces problèmes liés à la gestion de la communication. Mais tous semblent n’avoir rencontré que les membres de Raiz (Baki Youssoufou, Noémie Tolédano) et de WeSignIt (Benjamin Ball) et quelques participants anonymes du "média center". -> voir plus bas.

    Bizarrement cet assemblage étonnant de personnalités, positionnement politique et sources de financement dans une stratégie de récupération d’un mouvement social fait écho aux révolution colorées - ce qui devrait intéresser @souriyam & @nidal

    Le fond a été touché quand les comptes Twitter Nuit Debout & Banlieu Debout se sont mis à retweeter Français de Souches :

    https://twitter.com/Olivier_Timon/status/721646413566881792

    https://twitter.com/achabus/status/721660385477189633
    https://framapic.org/xS3V7YzuLZ8y/QsoMibjYv2bS.jpeg

    https://twitter.com/maisquelbt/status/721651103704748032

    https://twitter.com/achabus/status/721650445983334401

    JOSEPH BOUSSION

    Probable gestionnaire des compte Twitter et Facebook de Nuit Debout depuis le 1er avril (en lien avec WeSignIt, voir salarié) : https://twitter.com/antipub/status/720698646476533760 & https://twitter.com/Joboussion/status/717212094349844480

    ex porte-parole de Nouvelle Donne jusqu’en 2014 - au même moment Benjamin Ball s’occupait de la stratégie web.

    Candidat aux régionales de décembre 2015 sur les listes de la Vague Citoyenne pour la région Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes http://www.sudouest.fr/2015/11/12/elections-regionales-qui-sont-les-220-candidats-de-la-charente-maritime-218 & http://lavaguecitoyenne.fr/blog/2015/10/19/faisons-ensemble-notre-binome-et-candidatures-session-2

    Ferdinand - @CaiusMarximus https://twitter.com/CaiusMarximus/status/721379909235523585

    Bon maintenant @Joboussion il va falloir être clair. Est-ce que tu roules pour la « primaire citoyenne » ou pour #NuitDebout ?
    18:49 - 16 avr. 2016

    BENJAMIN BALL

    Salarié de Nouvelle Donne en 2014 : responsable de la campagne Web pour les élections européennes

    Salarié de La Boîte Militante , une structure qui chapeaute l’Alter JT, (link is external) un média alternatif, et le collectif des Désobéissants, dont Xavier Renou (tiens sur ces sites on retrouve la promotion de monnaie bidon type #bitcoin basée sur la #blockchain : le #faircoin)

    il est élu dans plusieurs conseils d’administration d’associations, dont Bio Consom’Acteurs, (link is external) et Artisans du monde. (link is external) Et il est surtout salarié de La Boîte Militante, une structure qui chapeaute l’Alter JT, (link is external) un média alternatif, et le collectif des Désobéissants, dont Xavier Renou est le leader
    http://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes

    Salarié de WeSignIt http://www.wesign.it, l’entreprise de pétition et fichage derrière la pétition NuitDebout (cette pétition n’a pas été lancée par le collectif à l’origine de Nuit Debout). Cette entreprise est complétée par une association afin de recevoir des dons monétaires (mélange-confusion entre entreprise marchande et soutien pseudo-militant). https://www.helloasso.com/associations/we-sign-it-pour-la-participation-citoyenne

    En 2012 il a donné des interview au Cercle des Volontaires, média confusionniste, proche de l’extrême droite. http://confusionnisme.info/?s=cercle+des+volontaires

    Après la déconvenue de son passage chez les Verts, il veut tenir les partis politiques et syndicats à l’écart. Les militants sont les bienvenus, mais sans leurs banderoles. Revers de la médaille, les actions qu’il organise attirent conspirationnistes et sympathisants d’extrême droite. Benjamin tient à préciser sa conception des choses :

    « C’est ma vision de la mobilisation. Il n’y a pas d’ennemis de classe. Le flic, le curé, le patron, et même le facho sont des êtres humains. C’est sûr, il faut écrire en très gros et crier très fort qu’on est contre les idées d’extrême droite. Après, si les mecs viennent quand même, et qu’on arrive à leur faire accepter que l’avis des sans-papiers compte autant que le leur, j’estime que c’est une victoire sur le fascisme. »
    http://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes

    Le 7 avril 2016 il participait à une émission de France Inter pour parler de Nuit Debout, . À l’écouter on croirait presque qu’il est à l’initiative de Nuit Debout, sans assumer le statut de porte parole il utilise régulièrement le "on" et évidemment il invite à signer sa pétition marchande : http://www.franceinter.fr/emission-un-jour-en-france-nuit-debout-eveil-social

    http://www.franceinter.fr/sites/default/files/sons/2016/04/s14/net-fi-55e11eb8-faae-4db4-ae4e-4573eb777329.mp3

    Avec Benjamin Ball, pour Nuit Debout, il s’investit dans les questions de communication et des réseaux sociaux. Il travaille pour une association la boite militante et une plateforme de pétitions wesignit.

    Miguel Segui, Co-fondateur du cercle Podemos Paris.

    Sophie Tissier (par tel), Intermittente du spectacle. Co-organisatrice de Nuit Debout.

    Remy Buisine (par tel), Community manager. Il couvre la nuit debout et tourne des vidéos de l’évènement via périscope

    Par exemple, WeSignIt c’est aussi la boîte qui diffuse une pétition de soutien à La Primaire des Français (qui est est un projet de primaire distinct de laprimaire.org à laquelle Ball a participé) lancée par :

    Génération Citoyens : Jean Marie Cavada ; Cap 21- LRC : Corinne Lepage ; Nous Citoyens : Nicolas Doucerain ; La Transition : Claude Posternak ; Bleu Blanc Zèbre : Alexandre Jardin ; Pacte Civique : Jean-Baptiste de Foucauld

    Pour Benjamin Ball, on peut convaincre des fachos de respecter la parole des sans-papiers - 6 décembre 2015
    http://confusionnisme.info/2015/12/06/pour-benjamin-ball-on-peut-convaincre-des-fachos-de-respecter-la-pa

    Pour rappel, Benjamin Ball, ancien de Nouvelle Donne, est une figure bien connue des milieux militants parisiens, qui s’est largement décrédibilisée par ses pratiques et ses fréquentations. Lieutenant de Xavier Renou, il a longtemps eu comme bras droit Grégory Pasqueille, passé depuis dans le camp néo-nazi . En son temps, Indymedia Paris l’avait épinglé à plusieurs reprises. Voici trois articles publiés à l’époque par le site militant :

    Copwatch : Benjamin Ball fait son biz - mardi 4 octobre 2011
    http://confusionnisme.info/wp-content/uploads/2015/12/4102011-copwatch-benjamin_ball_fait_son_bizz.pdf

    Un personnage en particulier, boulet connu des luttes sociales à Paris, tire son épingle du jeu : depuis quelques jours Benjamin Ball, « jeune auto-entrepreneur militant » (comme le présente 20 Minutes) multiplie les interventions dans les médias où il crache sur les méthodes des autres copwatcheurs et demande une « police républicaine » .

    C’est que Ball a un business à défendre : comme souvent, il a flairé le filon du mouvement à récupérer et ce d’autant plus qu’il anime depuis quelques mois Copwatch.fr , un blog créé en décembre 2010 par Grégory Pasqueille, dans la foulée de la première affaire copwatch contre Hortefeux. Pire : alors que ce blog n’est qu’une longue suite de copiés-collés venus d’ailleurs, qu’il n’offre aucune garantie de confidentialité ni de sécurité (il est hébergé par Over-blog), Ball ose faire des appels aux dons en laissant croire qu’il serait un collectif. Collectif à lui tout seul en réalité, il entend ainsi s’en mettre plein les fouilles, comme le montrent les captures d’écran ci-dessous :

    [...]

    Mon engagement contre le TCE me fait découvrir le MRC . Je le rejoins en 2005, et malgrè des désaccords, sur le Nucléaire, le droit de vote des étrangers, la cogestion avec le PS, je le quitte qu’en 2007 à cause du ralliement de Chevènement à Ségoléne Royal.
    je fais campagne pour José Bové, et participe à un petit groupe d’ex chevénementistes pour une candidature unitaire antilibérale. [...] Je suis un écolosocialolibertarorépublicain , certains m’enjoignent de choisir une seule de ces filiations, je les invite à réfléchir avant de parler la langue du mépris.

    Copwatch : le retour des branquignoles - dimanche 25 novembre 2012
    http://confusionnisme.info/wp-content/uploads/2015/12/25112012-copwatch-le_retour_des_branquignoles.pdf

    nos amis Ball, Pasqueille et Cadena, bien au chaud dans leurs salons, jetaient de l’huile sur le feu en apparaissant dans les grands médias au nom de collectifs dont ils avaient usurpé l’identité (principalement Copwatch Nord-Ile-de-France) et en s’affublant de titres pompeux, alimentant le buzz médiatique et policier.

    Fausse amie : la manif "Sarkozy dégage" du 1er mai - jeudi 28 avril 2011
    http://confusionnisme.info/wp-content/uploads/2015/12/28042011-fausse_amie_-_la-manif_sarkozy-dc3a9gage_du_1mai.pdf

    Connu aussi sous les noms de « Opération Révolution France », « Révolution du Muguet » ou « Pour une Révolution française immédiate », il a été lancé sur Facebook par Grégory Pasqueille et Benjamin Ball – qu’on peut nommer puisqu’il créent au moins un blog par semaine et des dizaines de pages Facebook en laissant traîner partout leurs coordonnées . Tous deux sont apparus sur la scène parisienne au moment du campement des Enfants de Don Quichotte, dans les basques de son chef, Saint Augustin Legrand.

    Déjà des éventuels liens avec les réseaux de Baki Youssoufou ? Puisqu’à l’époque Youssoufou dirigeait la Cé :

    Le fait pour Pasqueille, Ball et compagnie d’affirmer être soutenus par la Condédération étudiante,ce faux syndicat créé par la CFDT et aussi jaune que sa maison-mère, ou encore par un prétendu « réseau jeune PG » – soit trois ou quatre jeunes clampins du PG qui doivent croire à la fable – , ou même par le Conseil National pour le Changement Démocratique du Tchad ou une ONG humanitaire britannique, Africa Phoenix, ne change rien à l’affaire. On se demande même ce que ces deux dernières organisations viennent faire là-dedans.

    [...]

    A noter que Ball a aussi tenté il y a quelques semaines de récupérer un mouvement d’étudiants européens en lançant un appel à faire sonner des réveils dans les facs le 25 mars dernier pour « réveiller l’éducation », au nom du collectif bidon « Les pas de noms » . Systématiqument, il annonce ses manifs en reprenant l’image du masque de V pour Vendetta, popularisée par les Anonymous et abondemment récupérée aussi par les conspirationnistes de tous poils.

    http://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes

    Les militants aguerris boycottent systématiquement les événements signés Benjamin Ball. Cette série noire a réellement commencé avec le No Sarkozy Day le 27 mars 2010 [...] voyant que des groupes liés au FN reprenaient la manifestation à leur compte, ils ont publié un appel pour dissuader badauds et militants d’y participer.

    http://paris.demosphere.eu/rv/16856#comment-2542

    Nous n’avons pas de lien avec « ’appel du 30 avril », ou la manif du 1er pour aller à l’Elysée.

    Nous sommes simplement en contact depuis nos appels respectifs, mais n’avons pas la même vision des probèmes et des solutions. Nous ne rejetons cependant pas leurs évènements, chacun voit « midi à sa porte ».

    Nous voulons faire un mouvement vraiment large qui touche toutes les typologies de précaires pour nous rendre visibles et faire du constructif citoyen et républicain (bref... large !) :-))

    Tout ce qu’on peut vous conseiller, c’est de prendre vos distances, avec ces deux collectifs, ils ont étés montés par des mythomanes, en mal de reconnaissance sociale et médiatique, et il sont bien connus a paris, depuis plusieurs semaines, ils multiplient, des appels a des manifs et a des actions bidons, récupérent a leur profit, des appels et des actions de collectifs qui ne leur ont rien demandé ,leur pages facebook sont remplies de gens ,pour le moins contraire a nos luttes,et ils le disent d’ailleurs eux mêmes. il veulent jusqu’a des membre de la droite républicaine dans leurs actions

    On peut noter ses 2 passages à France Culture dans l’émission marquée à droite, si ce n’est patronale "Du Grain à moudre" : http://www.franceculture.fr/personne-benjamin-ball.html

    Voir la dernière intervention de Benjamin Ball à la bourse du travail le mercredi 20 avril : http://seenthis.net/messages/481963#message482333

    BAKI YOUSSOUFOU

    80% de lobbying

    Baki Youssoufou a été, 2008 à 2012, président de la Confédération Étudiante, la CÉ , la branche étudiante de la CFDT dont les pratiques et l’idéologie couchées devant le patronat et le capitalisme sont justement combattus par le collectif à l’origine de "Nuit Debout Convergence des Luttes".

    Il est lui-même patron-entrepreneur, depuis 2012, de WeSignIt et de Raiz. Il a fondé We Sign It avec Benjamin Ball et aussi Henri Lastenouse , secrétaire générale de Sauvons l’Europe http://www.sauvonsleurope.eu/lequipe dirigeant de plusieurs entreprise, proche du PS belge francophone : https://fr.linkedin.com/in/lastenousehenri

    https://twitter.com/achabus/status/721725185292902400

    https://twitter.com/achabus/status/721735737213894656

    Baki Youssoufou est toujours en lien avec la CFDT mais aussi une partie du patronat du secteur Internet comme Benoît Thieulin - proche du parti socialiste - qui l’a soutenu pour fonder WesignIt :

    L’agence la Netscouade, spécialiste du web social et communautaire, a lancé Wesign.it, une plateforme de création et de diffusion de pétitions.
    http://www.frenchweb.fr/les-3-derniers-sites-a-decouvrir-10/83824

    https://twitter.com/RonanLGF/status/250626011010576386

    https://twitter.com/louis_lec/status/262884139974418434

    Il est aussi proche de Bleu Blanc Zèbre d’ Alexandre Jardin, ce dernier fait aussi parti des initiateurs de La Primaire des Français (avec pétition sur WeSignIt).

    La Primaire des Français qui a le soutien de Pierre Gattaz président du MEDEF


    https://twitter.com/achabus/status/721313969844187137

    Ou encore, il est proche de Jean Paul Delevoye qui a notamment cassé les retraites des fonctionnaires en 2003 avec, oh hasard, le soutien de la CFDT http://www.monde-libertaire.fr/?page=archives&numarchive=11057

    Il a aussi participé au "14 juillet citoyen/Le Congrès du futur" organisé Le Conseil économique social et environnemental présidé par Jean Paul Delevoye et financé par l’Institut des Futurs souhaitables qui est un cabinet d’influence financé, notamment, par les entreprises WeDoData, Entrepreneurs d’avenir, ESCP Europe,PSA Peugeot Citroën, Groupe La Poste

    On l’a vu, un de ses fidèle collègue est Benjamin Ball qui semble très conciliant envers la présence de l’extrême droite http://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes et qui travail pour Nouvel Donne (Tiens un autre parti proche du patronat)

    On le retrouve dans le soutien de la primaire.org (distinct de "la primaire des français") tout comme Benjamin Ball, primaire qui est aussi un moyen de récolter des emails et informations personnelles.

    Donc Baki Youssoufou est à l’opposé du ras-le-bol des politicards professionnels de la politique et de la politique fadasse ; il semble proches du patronat et de la haute administration.

    D’autre part sa stratégie avec nuitdebout.fr semble viser à étouffer le mouvement puisque pendant 2 semaines l’ensemble de la communication a étouffer les expressions et revendications politisées, très majoritairement de gauche rouge, présentes sur la place de la République.

    Un des rares messages politisés publiée pendant les 2 premières semaines a été une photo où on voit un homme, que je ne connais pas, revendiquer une constituante - justement la thématique des chouaristes présents sur place : les Citoyens Constituants , dont les informations sur le nom de domaine permet de voir que derrière il y a #Lionel_Kahan qui flirte avec l’extrême droite (dont le Cercle des Volontaires qui réalise des films sur place comme l’interview de Finkielkraut). http://confusionnisme.info/2015/04/11/des-membres-du-m6r-invites-du-cercle-des-volontaires

    Lionel Kahan est ainsi venu le 15 mars se plaindre du déroulé des élections au sein du mouvement au micro de Raphaël Berland, tandis que le 1er avril, c’était au tour de François Martin d’être reçu lors d’un « Dîner du Cercle » en compagnie du blogueur Emmanuel Valette dit Wikicrate dit Chansonatix, lui aussi représentant des Citoyens constituants, et du producteur Bob Ballanca, animateur de la webradio complotiste « Bob vous dit toute la vérité ».

    Et un autre message a été de lancer une pétition (par l’entreprise marchande de pétition dont Baki Youssoufou est propriétaire : WeSignIt) en soutien à la Nuit Debout - action ridicule au regard de ce qui est dit en AG et qui fait par ailleurs et même de l’objectif de Nuit Debout Convergence des Luttes : occuper l’espace, descendre dans la rue, ne pas rester chez soi, regrouper tout le monde dans les rues. Et donc ne surtout pas signer des pétitions inutiles.

    Voir ci-dessous le business des pétitions : http://seenthis.net/messages/481963#message482292

    Baki Youssoufou : « Les politiques vont devoir se plier au printemps numérique » http://www.lopinion.fr/7-novembre-2013/baki-youssoufou-politiques-vont-devoir-se-plier-printemps-numerique-5862

    NOUVELLE DONNE

    Isère : Nouvelle Donne, le confusionnisme participe aux listes citoyennes
    http://lahorde.samizdat.net/2015/02/17/isere-nouvelle-donne-le-confusionnisme-participe-aux-listes-citoye

    On retrouve aussi comme salarié du parti, Benjamin Ball, en tant que coordinateur des actions de communication web de Nouvelle Donne , qui est un ancien des Indignés parisien, ce mouvement qui réunit des personnages comme Grégory Pasqueille (poursuivi par la justice pour antisémitisme, et grand défenseur de la Manif pour Tous) , Raphaël Berland (animateur du site du Cercle des Volontaires), ou encore Jonathan Moadab (animateur du site confusionniste Agence Info Libre) .

    La page officielle du Facebook de Nouvelle Donne renvoyait vers la page de l’Agence Info Libre, et Benjamin Ball se laissait interviewer par le Cercle des Volontaires. Sur le site internet de Nouvelle Donne, on peut aussi retrouver le lien pour le site pas très recommandable Agora Vox, qui publie des textes de Dupont Aignan, de Tariq Ramadan et de la télé d’extrême-droite Méta TV (dans la rubrique « Retour d’expérience »).

    Nouvelle Donne : du projet de renouveau politique à la récupération réactionnaire ?
    https://luttonscontrelefn.wordpress.com/2015/01/29/nouvelle-donne-du-projet-de-renouveau-politique-a-la-re

    Nouvelle Donne prend racine en 1997 avec US4J aux législatives ( 200 candidats), revient avec le nom de Réseau ND en 2002 . Pierre Larrouturou ne réunira pas les 500 signatures pour les présidentielles et aux législatives (seulement 90 candidats ) . Le parti est mis en veille mais « il veille » au moment opportun . Un peu réveillé en 2011 il s’adosse au Collectif Roosevelt début 2012 et prépare dès Avril/Mai la soi-disant création de Nouvelle Donne.

    A la fin 2013, de nouveaux partenaires et statuts. Il se veut le prolongement du Collectif Roosevelt créé en 2012 par Pierre Larrouturou, Stéphane Hessel, Edgar Morin, Michel Rocard, plusieurs intellectuels et personnalités publiques issus de la société civile et politique en 2012 –

    Nouvelle Donne sabotée par des réseaux de l’extrême - 4 oct. 2014 Par alexandra basset
    https://blogs.mediapart.fr/alexandra-basset/blog/041014/nouvelle-donne-sabotee-par-des-reseaux-de-lextreme

    Adhérente Nouvelle Donne et m’étant inscrite sur un groupe d’échanges ND « reprendre la main », j’ai remarqué que le réseau était gangrainé par des activistes peu progressistes avec des références récurrentes concernant Chouard (économiste proche des réseaux de l’extrême ayant une autre vision que la position officielle Nouvelle Donne sur léconomie), Onfray

    CAMPAGNE DE PRESSE POUR DÉGONFLER LA POLÉMIQUE

    Nuit debout ne sait pas sur quel pied communiquer
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/20/nuit-debout-ne-sait-pas-sur-quel-pied-communiquer_4905506_3224.html

    Dans cet article, seuls les proches de Raiz semblent avoir été interviewé, leurs explication sur la non-retransmission de prises de paroles est étonnante :

    En revanche, le mouvement communique peu de discours politiques sur Twitter et Facebook. Sur Twitter, @NuitDebout appelle à la mobilisation, informe sur les débats à venir mais diffuse peu de slogans tranchés. « On nous reproche souvent d’être bisounours, mais on n’a pas vraiment de mandat pour s’exprimer politiquement au nom de Nuit debout », explique Noémie Toledano, « du coup on essaye essentiellement de donner une image positive du mouvement, on fait remonter des actions et informations, ou des discours parfois contradictoires, mais c’est toute la difficulté de relayer un mouvement horizontal. »

    [...]

    On retrouve la thématique du vote par internet ce qui semble en contradiction avec les objectifs du mouvement, occuper l’espace public et sortir de chez nous (on ne rentre pas ce soir) :

    « On n’a pas encore de système de vote clair », appuie Quentin. « Du coup on n’a pas de consensus politique pour communiquer », déplore Youlie, membre de la commission communication.

    [...]

    « Il n’y a pas de coordination au niveau national », explique Baki Youssoufou, ancien président de la Confédération étudiante et ancien militant CFDT. [...] « Des gens sur le terrain qui font la Nuit debout de Bayonne nous ont dit ne pas savoir qui gérait la page Pays basque », raconte Noémie Toledano.

    Qui gère la com’ de Nuit debout ?
    http://www.politis.fr/articles/2016/04/qui-gere-la-com-de-nuit-debout-34561

    Politis le média de gauche dont on peut se méfier presqu’autant que du PS (Ok Libération bat tous les records sur terrain là)

    Cet article est biaisé sur un point précis : l’opposition bisounours/politisés porterait principalement sur la communication à propos des manifs de nuits et des violences policières. Alors qu’en fait le problème est plus large puisque pendant 2 semaines, au moins jusqu’au samedi 16 avril, aucun des débats politiques présents sur la place de la république n’a été retransmit sur les médias numériques - la commission com’ refusant de passer certains messages.

    On y apprend quand même des choses intéressantes, notamment la stratégie de dépolitisation (pas de gauche, alors que le mouvement est issu de la lutte de gauche contre la loi travail & de Fakir & Lordon ; pas de gauche étant assimilé à démocratie horizontale et citoyen et la fameuse "donner la parole à tous le monde" qui en général est utiliser pour faire une petite place aux chouaristes) :

    « Nous voulions construire une trame narrative positive du mouvement et parler de ce qui se passe sur les places publiques, pas des violences qui se déroulent dans les rues adjacentes. Nous voulions donner de la matière aux médias, en dehors des dépêches AFP ou des images de BFM TV », assure Baki Youssoufou, un des membres actifs du « média center »

    [...]

    D’un côté, les partisans d’un mouvement « citoyen » très horizontal, une « démocratie réelle » qui donne la parole à tout le monde. De l’autre, les tenants d’une convergence de luttes sur une ligne politique plus clairement anticapitaliste.

    [...]

    ce groupe a créé une page Facebook, dont il conserve aujourd’hui les codes d’accès malgré les demandes. « Ce sont des comptes qui ont énormément de suiveurs, avec des statistiques délirantes »

    [...]
    Et la participation à l’initiative farfelue, mélangeant gauche et droite d’une primaire "citoyenne" ouverte à n’importe qui et pour présenter n’importe quel candidat "hors partis" où Chouard et Rabbhi sont en bonne position à coté de Nicolas Hulot, François Asselineau, Emmanuel Macron et Frédéric Lordon :

    Benjamin Ball , « du moment que chacun reste dans la poursuite d’un objectif affiché. Je ne vais pas cacher mon engagement, avant même Nuit debout, pour laprimaire.org (2).

    Nuit Debout : mais qui contrôle le site NuitDebout.fr ?
    http://www.numerama.com/politique/164169-nuit-debout-mais-qui-controle-le-site-nuitdebout-fr.html

    Numérama le média fondé par Guillaume Champeau - pas très communiste.

    Ici aussi la posture politique de Baki Youssoufou et Benjamin Ball est éludée ou atténuée. On apprend que Noémie Tolédano, l’associée de Youssoufou dans Raiz, est aussi de la partie. On retrouve aussi des références étonnantes à la "démocratie liquide" et donc aux vielles croyances de vote par internet

    A plusieurs reprises, les trois collègues de Nuit Debout ont réitéré leur attachement à la « démocratie participative » et à « la démocratie liquide ».

    DANS LA CONTINUITÉ voir aussi :

    Ecologie, Monnaie… Le clan Rabhi à l’avant-garde de la confusion
    http://confusionnisme.info/2014/12/14/ecologie-monnaie-le-clan-rabhi-a-lavant-garde-de-la-confusion

    Voir aussi http://observatoiredesreseaux.info

    Extrême droite et confusionnistes face au mouvement contre la loi Travail http://lahorde.samizdat.net/2016/04/05/extreme-droite-et-confusionnistes-face-au-mouvement-contre-la-loi-

    Nuit Debout, où vas-tu ? A propos du débat sur la présence d’Egalité et Réconciliation aux agoras lyonnaises http://rebellyon.info/Nuit-Debout-ou-vas-tu-A-propos-du-debat-16201

    Virus, colibris, grenouilles… Les petits animaux perdus de « l’engagement citoyenniste ». http://bordeauxbordel.antifa-net.fr/virus-colibris-grenouilles-les-petits-animaux-perdus-de-le

    • Sur un autre sujet des photos des Citoyens Constituants (proches de d’Étienne Chouard et qui on participé à une « manif confusionniste ») qui sont là depuis plusieurs jours :

      https://twitter.com/SylvieAebischer/status/723199857733844992

      http://confusionnisme.info/2015/04/11/des-membres-du-m6r-invites-du-cercle-des-volontaires

      Rien que le mois passé, le CDV a offert une tribune à deux Citoyens constituants aussi membres du M6R : Lionel Kahan est ainsi venu le 15 mars se plaindre du déroulé des élections au sein du mouvement au micro de Raphaël Berland, tandis que le 1er avril, c’était au tour de François Martin d’être reçu lors d’un « Dîner du Cercle » en compagnie du blogueur Emmanuel Valette dit Wikicrate dit Chansonatix, lui aussi représentant des Citoyens constituants, et du producteur Bob Ballanca, animateur de la webradio complotiste « Bob vous dit toute la vérité ». Rappelons pour finir que les Citoyens constituants avaient pris part à la manifestation d’extrême droite « Jour de Colère » le 26 janvier 2014.

      http://confusionnisme.info/2015/05/28/rassemblement-de-gentils-virus-et-de-constituants-demain-a-paris

      on y trouve Le Cercle des Volontaires, mais aussi les chouardiens des Citoyens constituants ou des Gentils Virus, les indignés de Démocratie Réelle Paris et plusieurs autres organisations citoyennistes comme les Citoyens du Vote blanc (ex-Parti du Vote blanc), le Dème de Montmartre, Gouvernons ou encore le Mouvement pour une 1ère Démocratie. Tous entendent se greffer sur un événement annuel initialement organisé par l’ex-député PS André Bellon, fondateur de l’Association pour une Constituante. Au micro d’Independenza WebTV, Raphaël Berland du Cercle des Volontaires a promis une « surprise », peut-être la venue d’Etienne Chouard en personne. Ce jour sera aussi celui de la sortie de Ruptures, revue héritière du journal social-patriote Bastille-République-Nations.

      Bref ces histoires sont bien bordéliques... désolé pour le dérapage avec B. Sonntag.

    • Je découvre un interview de personnes à l’origine de la Nuit Debout Ewan (c’est lui qui prend la parole dans la vidéo plus haut pour dénoncer Youssoufou et Ball) et LoÏc (compagnie Jolie Môme) publié 3 jours avant le début de Nuit-Debout Convergence des Luttes.

      En dehors de l’intérêt de l’interview en lui même on peut voir, sur l’image ci-dessous, une petite erreur de com’ des organisateurs : ils ont mis en avant (dès le début contrairement à ce que racontent certains médias) le nom choc NUIT DEBOUT et en petit l’adresse du site web http://www.convergence-des-luttes.org qui ne reprends pas le nom choc... Il n’ont pas réserver l’adresse nuitdebout.fr du coup le DNS sera cyber-squaté par Youssoufou et Ball...

      On peut noter aussi avec la multitude des logos que l’orientation politique était très claire et que la convergence des luttes était bien celles de gauche... pas la mollasserie citoyenniste à laquelle Finkie-le-facho s’attendait.

      Contre la loi travail, mais pas que, les résistances s’organisent

      Interview d’organisateurs de la Nuit Debout. Jeudi 31 mars, on ne rentre pas chez nous Publié le 28 mars 2016

      http://www.revolutionpermanente.fr/Interview-d-organisateurs-de-la-Nuit-Debout-Jeudi-31-mars-on-ne

      http://www.revolutionpermanente.fr/local/cache-vignettes/L860xH516/arton3428-ded12.jpg?1461030287

      Le 31 mars, on le sait, sera une journée de forte mobilisation. Pour la quatrième semaine consécutive, la jeunesse étudiante et lycéenne, mais aussi de larges franges des salariés seront mobilisées pour exiger le retrait total de la loi Travail, ni amendable ni négociable. Dans ce cadre, Nuit Debout invite les manifestants du 31 mars à ne pas rentrer chez eux après avoir battu le pavé contre la loi travail et à occuper les places. Loïc, intermittent du spectacle à la Compagnie Jolie Môme , et Ewan participent au collectif constitué autour de l’initiative de la Nuit Debout, qui aura lieu jeudi 31 mars au soir à partir de 18 heures sur la place de la République à Paris, et dans de nombreuses autres villes de France. Nous les avons interviewés.

      Propos recueillis par Flora Carpentier

      Et la petite vidéo rigolote qui rappelle l’orientation à gauche rouge de l’initiative :

      https://www.youtube.com/watch?v=1DamJgrt_ug

      Ajoutée le 20 mars 2016
      Deuxième teaser pour la Nuit Debout qui aura lieu après les manifestations du 31 Mars !

      Et le premier Teaser ou l’ont voit l’usage du double nom Nuit-Rouge Nuit-Debout :

      https://www.youtube.com/watch?v=pM9d5WWDYNc

      Ajoutée le 19 mars 2016
      Premier teaser pour la Nuit Debout qui aura lieu le 31 Mars 2016.

      Voir aussi l’appel initial de Fakir :
      http://www.fakirpresse.info/nuit-rouge-le-31-mars-on-ne-rentre-pas-chez-nous
      http://www.fakirpresse.info/IMG/pdf/nuit_rouge.pdf

      Bref le CFDTiste Baki Youssoufou et Benjamin Ball qui l’aide à faire signer des pétitions ineptes n’auraient jamais du se sentir concernés.

      Voilà ce que Benjamin Ball déclarera par la suite, le 22 Avril 2016 :

      http://www.streetpress.com/sujet/1461583436-rififi-nuit-debout

      Derrière les embrouilles entre activistes, c’est une bataille des idées qui se joue. Joint par StreetPress, Benjamin Ball, le visage du Média Center, explique qu’il n’est « ni de droite, ni de gauche » . Il livre sa vision de Nuit Debout :

      « C’est une assemblée citoyenne ouverte à tous qui a pour objet de travailler sur tout un tas de luttes. Ça n’a pas de sens de lui donner une couleur politique. Par contre, il y a bien des marqueurs forts comme l’opposition à la loi travail ou l’antifascisme. »

      Bref ni rouge ni poing levé.

    • http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/20/nuit-debout-ne-sait-pas-sur-quel-pied-communiquer_4905506_3224.html

      Nuitdebout.fr a lui été acheté le 1er avril par deux militants, Baki Youssoufou et Noémie Toledano, également responsables de l’agence de communication Raiz, puis mis à la disposition des militants. Ils font l’objet de plaintes répétées de certains participants, les accusant de vouloir s’approprier le mouvement sur le net, mais nient cette volonté et assurent participer très peu à la communication.

      Un hébergement a été fourni par Benjamin Sonntag, trésorier de l’association de militants du Web la Quadrature du Net. « On est plusieurs à fournir des petits bouts d’infrastructure Internet en attendant qu’un mouvement formel existe », explique cet entrepreneur qui travaille notamment pour la société Octopuce. « Les espaces que je gère sont co-administrés, on est trois administrateurs systèmes à s’être retrouvés pour créer des listes de discussion, des boîtes mails, gérer le code du wordpress, etc », poursuit Benjamin Sonntag.

    • @gastlag : Merci, j’ai lu avec intérêt. Je ne voudrais pas interférer dans une discussion sur un sujet que je connais mal et un mouvement dont je ne sais pas grand chose.
      Juste sur l’aspect "révolution colorée". Les types en question, ceux de Raiz, que certains du mouvement accusent de récupération, ont effectivement un profil général qui colle avec le genre d’activistes qui mettent en place ces techniques. Par ailleurs il est déjà arrivé à plusieurs reprises que des activistes liés aux révolutions colorées détournent des luttes sociales classiques, pour lancer leur mouvement, par exemple quand le mouvement du 6 avril égyptien se constitue en soutien d’un mouvement de grèves des mineurs (le 6 avril 2008). Ou bien le lancement de la « révolution du jasmin » tunisienne en s’appuyant sur les luttes ouvrières du bassin de la Gafsa, après cooptation de l’UGTT (qui recevait le soutien du Solidarity Center Américain lié à l’AFL-CIO).
      Un dernier point, le logo choisi, poing fermé stylisé, est manifestement emprunté aux logos utilisés par ces mouvements, qui l’ont eux même récupéré dans le lexique iconographique des mouvements d’extrême-gauche des années 60-70.

      Par exemple logo du mouvement du 14 mars libanais né durant la « révolution du cèdre » :


      ou bien un des logos des jeunes du 6 avril égyptien :

      Reste qu’il manque (encore ?) pour pouvoir soupçonner une telle manipulation des éléments concrets importants :
      – un lien de ces personnes avec les autorités américaines (contacts avec l’ambassade US, formation par des programmes américains, …)
      – un financement par des fondations habituées à ce genre d’opérations
      – un contexte géostratégique qui pourrait expliquer une volonté américaine d’affaiblir ou de renverser un régime ou un gouvernement

    • Merci beaucoup @souriyam pour ton retour. Effectivement je pense qu’on ne peut pas dire que ce soit la même chose (ne serait-ce que parce qu’on est très loin d’un renversement politique ^^). Le poing, c’est le groupe originel qui l’a utilisé, donc à priori c’est plus par tradition de gauche.

      Sinon voici quelques ajouts sur WeSignIt de Baki Youssoufou & Benjamin Ball :

      la pétition, petition.nuitdebout.fr est en opt-in passif (je ne suis pas sûr que ce soit légal) pour cette clause : « Je souhaite recevoir des informations de l’auteur de la pétition et des partenaires de We Sign It »

      Donc le gain commercial est caractérisé. Bien entendu ils comptent faire fructifier leur petite affaire, ils utilisent donc tous les moyens de nuits debout, comme les comptes Twitter « officiels » sur lesquels ils ont la main, pour promouvoir cette pétition inepte et ils souhaitent internationaliser le mouvement et les signatures (donc bénéficier de la couverture médiatique de nuit debout)

      Dès le 5 avril le compte Twitter Nuit Debout géré par Raiz et WeSignIt, ainsi que Joseph Boussion, diffusent la pétition :

      Et plus tard :

      Au fait à votre avis quelle est la chose la mieux mise en avant sur le site web de Nuit Debout ? Ouiii !! Gagné ! C’est la pétition inepte !

      Wesign.it est un site Internet permettant à des personnes ou organisations (« Auteur de la pétition ») de publier une pétition, et à des personnes de signer des pétitions (« Signataire d’une pétition »). Il permet également aux signataires d’une pétition d’être informés des suites de la pétition et du lancement de pétitions sur des thématiques similaires.

      Propriétaire du site : We Sign It, SARL en cours d’immatriculation, email : contact [AT] wesign.it
      [...]
      En fournissant de telles informations, le signataire consent explicitement au traitement de ces données par Wesign.it. Si le signataire ne souhaite pas communiquer de telles informations, il ne doit pas signer de pétition.
      http://www.wesign.it/static/cgu-4/fr

      Sur le site de la CNIL :

      Les modalités de recueil du consentement des personnes sont libres à la condition toutefois que le consentement soit libre, spécifique et informé.
      Ainsi par exemple :

      - le recueil du consentement ne saurait être subordonné à l’acception des conditions générales de vente.
      - les cases « pré-cochées » qui permettent de présumer du consentement de la personne ne sont pas admises .

      https://www.cnil.fr/fr/les-regles-dor-de-la-prospection-par-courrier-electronique-0

      WeSignIt c’est aussi la boîte qui diffuse une pétition de soutien à La Primaire des Français (qui est est un projet de primaire distinct de laprimaire.org à laquelle Ball a participé) lancée par :

      Génération Citoyens : Jean Marie Cavada ; Cap 21- LRC : Corinne Lepage ; Nous Citoyens : Nicolas Doucerain ; La Transition : Claude Posternak ; Bleu Blanc Zèbre : Alexandre Jardin ; Pacte Civique : Jean-Baptiste de Foucauld

      Les liens semblent nombreux entre Raiz, WeSignIt et Alexandre Jardin à l’initiative de Bleu Blanc Zèbre et de La Primaire des Français :

      La Primaire des Français qui a le soutien de Pierre Gattaz président du MEDEF


      https://twitter.com/achabus/status/721313969844187137

      EDIT

      Ah je m’aperçois qu’ils ont lancé une deuxième pétition, visiblement en lien avec Info’Com-CGT, contre les violences policières. Elle est encore en optin passif :

    • Ah et Benjamin Ball était dans le public à la Bourse du Travail mercredi soir. Et il a souhaité prendre la parole... De manière assez hallucinante pour quelqu’un qui appartient en sous-marin à de nombreuses organisations de « politicarts professionnels » bourgeois et qui a complètement (cyber)squatté et détourné le mouvement initial, il a propose de laisser la place aux citoyens non-organisés (sans grève général, donc sans temps disponible pour participer, contrairement à lui) :

      Bon alors moi j’ai 3 bonnes nouvelles à vous annoncer.
      La première bonne nouvelle c’est que les manches à air des assemblées générales n’ont pas attendu les grands intelligents pour se focaliser le 1er mai
      La première bonne nouvelle c’est qu’ils seront très mobilisés pour le 1er mai.
      La deuxième, plusieurs assemblées générales en France ont voté de venir à Paris pour avoir une grande expression citoyenne.
      Ok pour une jonction entre les syndicats et Nuit Debout mais c’est Nuit Debout devant, le peuple devant et les corps intermédiaires et les syndicats derrières .
      La 3e bonne nouvelle c’est que les manches à air de barcelonne, les manches à air d’occupy walstreet, les nombrilistes du mouvement occupy etc. ils ont eu une intelligence de proposer une étape d’après. Cette étape d’après c’est globaldebout. Le 7 et 8 mai il y aura un meeting international ! Pas sur la bourse du travail mais qui se passera sur la place. Où tout le monde pourra s’exprimer pourvu que ce ne soit pas un leader ou un groupe constitué d’extrême droite.
      Et pour citer les propos de certains membres du parti de gauche qui tiennent à récupérer ce mouvement et bien pour citer leurs propos. Ils disent que c’est une catastrophe que ce mouvement devienne planétaire. Ce n’est pas une catastrophe, c’est une construction et les citoyens sont en capacité de faire cette construction.

      Voir et écouter :
      1h03min25s http://la-bas.org/les-emissions-258/la-selection/la-nuit-debout-dure-mais-elle-va-ou?bonjour=oui
      2h19min http://www.dailymotion.com/video/x45v286_mercredi-20-avril-a-19h00-fakir-la-commission-convergence-des-l


      http://www.streetpress.com/sujet/1461233022-ruffin-fakir-bourse-du-travail-debout

      Bien entendu GlobalDebout.com a déjà été acheté et le site renvoi vers celui de Nuit Debout et sa pétition, on n’en sait pas plus sur qui le soutien... mystère, mystère ! En aucun cas on ne soupçonnera Ball de pipoter sur le fait que tout les mouvement, justement informels, indignados ou Occupy Wall Street (ce qu’il en reste) sont derrières lui :

      Où tout le monde pourra s’exprimer pourvu que ce ne soit pas un leader ou un groupe constitué d’extrême droite.

      Dire ça après qu’on ai viré Finkielkraut... C’est vrai que l’extrême-droite non constituée ou les groupuscules sous-marin c’est tolérable !

      Quand la nuit debout refuse de recevoir et de discuter avec Finkielkraut pour l’ensemble de son œuvre, cela revient à expliquer qu’on peut y accueillir les personnes que ce philosophe passe son temps à insulter .

      Refuser le discours et les positions de Finkielkraut qui tire en permanence sur les habitants des quartiers populaires, c’est affirmer que les habitants des quartiers populaires sont les bienvenus aux « nuits debout ». Ce message est compréhensible dans nos quartiers. Le départ de Finkielkraut est plus utile que tous les appels à la convergence des luttes. http://seenthis.net/messages/481732#message481752

      Ou encore Frédéric Lordon qui rappelait (avant l’intervention de Benjamin Ball) de manière judicieuse que Nuit Debout n’est pas là pour discuter avec tout le monde, sans orientation politique, en particulier nous combattons le capitalisme et le racisme :

      L’affaire Finkielkraut […] rien ne nous permet mieux d’expliciter qui nous sommes et ce que nous voulons. Elle nous permet également, à contrario, d’apercevoir peut-être à quoi nous devons l’accueil relativement favorable qu’a reçut la Nuit Debout dans les médias jusqu’ici. […] Le constant effort de cette chefferie (médiatique) c’est de pousser le mouvement, qui les déborde complètement, dans un sens qu’ils croient contrôlable. Et en l’occurrence, dans le sens de ce que j’appellerai le citoyennisme intransitif, c’est à dire le citoyennisme pour le citoyennisme, qui débat pour débattre mais ne tranche rien, ne décide rien et surtout ne clive rien. Une sorte de rêve démocratique cotonneux et inoffensif précisément conçu pour que rien n’en sorte. Et même pour qu’on oublie le plus vite possible la raison première qui nous a rassemblé : renverser la loi El Khomeri et son monde. […] « all inclusive », nous voilà sommé d’être inclusif, sans limite, d’accueillir tout le monde sans la moindre discrimination. […] Oui mais voilà ce pays est ravagé par 2 violences à grande échelle : la violence du capital et la violence identitaire raciste. […] Et bien non ! […] Nous ne sommes pas ici pour faire de l’animation citoyenne « all inclusive » […] Nous sommes ici pour faire de la politique ! Nous ne sommes pas amis avec tout le monde ! […] Nous avons même [le projet] de contrarier sérieusement une ou deux personnes. […] A-t-on jamais vu mouvement sérieux de contestation de l’ordre social célébré d’un bout à l’autre par les médias organiques de l’ordre social ?http://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/frederic-lordon-il-faut-chasser-les-gardiens-du-cadre

      Et l’extrême droite a déjà beaucoup essayé de faire de l’entrisme dans Nuit Debout que ce soit le Cercle des Volontaires ou Sylvain Baron, Bohort Mignolet ou égalité et réconciliation (les amis d’Étienne Chouard ne sont jamais loin) :

      http://rebellyon.info/Nuit-Debout-ou-vas-tu-A-propos-du-debat-16201

      Vendredi soir, plusieurs militants de l’organisation « égalité et réconciliation » sont passés une vingtaine de minutes à « Nuit Debout Lyon ».

      http://lahorde.samizdat.net/2016/04/05/extreme-droite-et-confusionnistes-face-au-mouvement-contre-la-loi-

      Chez les confus, on se frotte les mains

      Depuis quelques années, les militantEs du mouvement social sont régulièrement confrontéEs une nouvelle espèce de morbacs, les confusionnistes, pour qui la frontière droite-gauche est une chimère, et qui appellent à un front commun « antisystème », y compris avec l’extrême droite. Avec leur discours plein de naïveté abyssale et de contradictions, ils se baladent dans les manifs, les AG, tentant dès qu’ils le peuvent de monopoliser la parole, en quête d’une pseudo-légitimité auprès de l’ensemble du mouvement, dans le but de rameuter pour leur crémerie et son étalage d’idées réactionnaires. Discrets, passe-partout, les confusionnistes n’en sont pas moins dangereux car avançant masqués, ils sont passés maîtres dans l’art de tromper les gens.


      http://lahorde.samizdat.net/2015/09/28/cartographie-de-lextreme-droite-francaise-mise-a-jour-2015

      Sur le même sujet :
      Poil à Gratter met les pieds dans le négationnisme. 06/03/2015 par bordeaux bordel
      http://bordeauxbordel.antifa-net.fr/poil-a-gratter-met-les-pieds-dans-le-negationnisme

      Ce royaliste nationaliste qui prétend s’incruster dans une lutte sociale
      http://observatoiredesreseaux.info/2016/04/20/royaliste-pretend-sincruster-lutte-sociale/#comment-47

      Nuit Debout contre Nuit de boue
      http://observatoiredesreseaux.info/2016/04/12/235

    • @touti je dirai plutôt #bureaucratie car ils ne semblent pas tirer leur force de leurs compétences mais du fait d’être payés à faire de la politique, ce qui leur permet d’être 24h/24 dispo notamment à Nuit Debout alors que les « simples citoyens » qu’ils mettent tant en avant vont au travail la journée etc.

      J’ai mis à jour la publication principale, notamment parce que les images de twitter ne fonctionnaient pas.

      Enfin pour la route si on avait un doute sur le positionnement politique réac, voici ce que le compte Twitter sur lequel ils ont la mains retweetait le soir du passage de Hollande à la Télé :

    • Proche du sujet, avait déjà été publié :

      http://seenthis.net/messages/480256
      Nuit Debout n’existe pas. C’est un média, idiot ! - 14 avril
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/14/La-nuit-debout-n-existe-pas
      A qui appartient Nuit Debout ? - 14 avril
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/14/A-qui-appartient-nui-debout

      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/20/Pas-vu-sur-nuit-debout
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/14/Place-occupee

      Le risque également de cette idéologie citoyenno-démocrate est une dépolitisation, une simplification à l’extrême et un déni de la conflictualité sociale derrière des slogans comme « les 99 % face au 1 % » ou « la police avec nous ». La police tue dans les quartiers, tabasse en manifs, mutile à coup de flashballs. Ils sont et seront toujours du côté de l’Etat et des dominants. Alors, non, nous ne construirons rien avec eux. Pour nous, la lutte des classes n’a pas disparu avec le déclin de la société industrielle. Ce système capitaliste continue plus que jamais de profiter à une classe dominante qui ne cèdera que sous la pression d’un rapport de force et pas d’un bulletin de vote ni de 80 000 smiley sur Périscope.

      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/11/De-quoi-les-revolutions-sont-elles-le-nom
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/10/Thermidor-place-de-la-republique

    • Le site confusionisme.info vient de publier un énorme dossier sur la Nuit Debout, leur critique va bien au delà de la critique du détournement de communication fait par Youssoufou et Ball :

      Ruffin et Lordon, une Nuit à dormir Debout - 23 avril 2016
      http://confusionnisme.info/2016/04/23/ruffin-et-lordon-une-nuit-a-dormir-debout

      J’ai fait un autre post sur seenthis avec le sommaire :
      http://seenthis.net/messages/482798

      #panier_de_crabes

    • L’affaire part en cacahuète :

      Coups de fil anonymes et plainte au commissariat : Du rififi à Nuit Debout
      http://www.streetpress.com/sujet/1461583436-rififi-nuit-debout

      La militante, engagée dans Nuit Debout, est prise au dépourvu. « Qui êtes-vous ? », répond-elle. Le ton monte : « Je suis un citoyen et j’ai le droit de savoir ! » Puis l’interlocuteur anonyme lui retourne sa question : « Et vous, qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous voulez ? » La jeune femme prend peur. Elle raccroche et retourne à son ordi, un brin inquiète.

      Des corbeaux à Nuit Debout ? Ce jour-là, Noémie reçoit deux autres coups de fil anonymes du même acabit. La veille, son adresse et son numéro de téléphone ont été balancés sur Twitter , ainsi que sur différents sites web.

      [...]

      Derrière les embrouilles entre activistes, c’est une bataille des idées qui se joue. Joint par StreetPress, Benjamin Ball, le visage du Média Center, explique qu’il n’est « ni de droite, ni de gauche » . Il livre sa vision de Nuit Debout :

      « C’est une assemblée citoyenne ouverte à tous qui a pour objet de travailler sur tout un tas de luttes. Ça n’a pas de sens de lui donner une couleur politique. Par contre, il y a bien des marqueurs forts comme l’opposition à la loi travail ou l’antifascisme. »

      [...]

      Le 15 avril, lors d’une assemblée place de la République, Iwan Lambert, un militant qui se présente comme l’un des 15 qui ont piloté Nuit Debout, s’est emporté contre Baki Youssoufou et Benjamin Ball, devant une trentaine de personnes :

      « Ces gens-là sont propriétaires des outils censés parler pour Nuit Debout (…) Ça vous expliquera peut-être pourquoi, tous les jours, on repose le problème de laisser rentrer les soraliens, les crypto-fascistes, les rouges-bruns. »

      Le speech a été vu 10.000 fois sur YouTube. Baki Youssoufou a demandé à son avocat de porter plainte, nous fait savoir sa compagne Noémie Tolédano.

      Nouveau post à ce sujet : http://seenthis.net/messages/483149

    • @tintin ah bah de rien :-) Je me suis nourris d’un gros travail fait par d’autres personnes de manière éparse sur Twitter, en particulier « Ulyss @achabus » https://twitter.com/achabus

      Il y aussi des questions qui se posent sur une application Android qui aurait été lancée par Raiz (faite par OUACOM SAS), mais je n’ai pas l’impression qu’ils récoltent des données personnelles avec : https://twitter.com/Nitro_Politic/status/724008353920368642

    • À propos de la #Démocratie_Liquide qui est à mon avis un des thèmes qui va monter pour faire face à la défiance populaire.

      On retrouve WeSignIt, Baki Youssoufou et Benjamin Ball, les projets de primaire "citoyennes", le vote par Internet (écouter ici, à 1h, ce qu’en dit Richard Stallman lors de son passage à Nuit Debout :https://wiki.nuitdebout.fr/images/f/f6/StallmanDebout.ogg

      ) etc.

      On retrouve la notion mal construite "citoyen de base", bref tout le baratin citoyenniste et contre les "corps intermédiaires" (un peu comme "l’économie du partage" ou Bitcoin, Uber seraient des désintermédiation - se sont en fait des ré-intermédiation) :

      La “démocratie liquide” ou comment repenser la démocratie à l’âge numérique ?
      http://www.franceculture.fr/numerique/la-democratie-liquide-ou-comment-repenser-la-democratie-l-age-numeriqu

      Formule complexe, et parfois critiquée, la “démocratie liquide” se situe entre la démocratie représentative et la démocratie directe. La mise en œuvre de ces nouvelles formes de démocratie passe par de nouveaux outils dont le numérique permet le développement.

      [...]

      Le concept de démocratie liquide apparaît à la fin des années 2000. A l’origine le terme renvoie notamment à l’ouvrage de Zigmunt Bauman, Liquid Modernity. [...] Pour Bauman, les individus vont désormais privilégier le changement, la mutation, la disruption, plutôt que le statu quo.

      [...]

      La démocratie liquide, c’est l’adaptation de ce concept à la sphère politique. On cherche à redonner un sens aux relations politiques entre tous les citoyens. L’objectif étant d’ouvrir le jeu démocratique. On trouve ici l’idée selon laquelle c’est au tour de la politique d’être bouleversée par la technologie.

      [...]

      Différentes mais complémentaires sont les plateformes d’hébergement de pétitions. Ces dernières semaines, la pétition « Loi travail : non, merci », lancée notamment par Caroline de Haas, a recueilli près d’1,3 millions de signatures sur la plateforme change.org. Les tenants de la démocratie liquide militent pour que les gouvernements organisent un référendum dès lors qu’une pétition atteint un certain nombre de signatures. “We sign it” est une plateforme qui héberge des « pétitions de mobilisation citoyenne » : elle a été fondée par Baki Youssoufou (plus d’infos ici).

      [...]

      Sur Numerama, on apprend que “NationBuilder est de plus en plus utilisé pour mettre en mouvement des militants, mais aussi pour les impliquer dans l’élaboration et la transmission du politique.”

      Une start-up comme celle de Liegey, Muller et Pons – trois jeunes français qui s’intéressent aux campagnes politiques – ajoute aux éléments de mobilisation de NationBuilder l’usage des données. Elle permet, presque en temps réel, de mener des campagnes en fonction de données socioélectorales à l’échelle d’un quartier ou même d’un immeuble.

      [...]

      A noter aussi l’initiative #MaVoix qui milite pour que des citoyens de base soient élus à l’Assemblée Nationale en 2017. Ses organisateurs déplorent les limites de la démocratie représentative et souhaitent expérimenter de nouvelles méthodes afin de réaliser enfin l’idéal démocratique – du moins de s’en approcher. laprimaire.org est, quant à lui, un mouvement qui critique la démocratie représentative et réclame que les candidats aux élections présidentielles soient issus d’un choix des citoyens, comme on peut le voir sur le site, les citoyens étant invités à se présenter à des primaires citoyennes ouvertes à tous.

    • Et voilà ! Le vote par Internet est mis en place à Nuit Debout, à l’encontre des bonnes pratiques démocratiques (une personnes une voix, possibilité de vérifier qu’il n’y a pas de bourrage d’urne) et malgré les mises en garde de Richard Stallman :

      écouter l’intervention de Richard Stallman http://seenthis.net/messages/481963#message483790

      Déjà une internaute se demandait si la pétition n’était pas bourrée de fausses signatures, captures d’écran à l’appuie. Mais peut-être n’était-ce que du spam :

    • Encore une tentative médiatique de dégonfler la polémique avec des éléments contradictoires voire erronés. Quelques éléments sont quand même confirmés.

      Mais le lien avec l’entreprise We Sign It de Ball et Youssoufou à l’origine de la pétition en « optin passif » n’est pas évoqué :

      Grâce au numérique, le mouvement perpétuel Par Amaelle Guiton — 28 avril 2016 à 20:01
      http://www.liberation.fr/france/2016/04/28/grace-au-numerique-le-mouvement-perpetuel_1449290

      Deux membres de l’équipe de Raiz participent au « media center » d’une quinzaine de personnes qui gère les comptes Facebook et Twitter.

      [...]

      Pour autant, « les gens qui ont le nom de domaine ne sont jamais intervenus » sur le contenu du site web, insiste Tom Wersinger . Ils « laissent les commissions communication et numérique décider de l’utilisation » qui en est faite, abonde Benjamin Sonntag, cofondateur de la Quadrature du Net , qui héberge le site « à titre personnel ». Pour débloquer la situation, l’association de défense des libertés en ligne a proposé de gérer la propriété du nom de domaine, le temps que le mouvement « dispose d’une structure juridique ad hoc ». Le transfert est en cours, indique-t-on chez Raiz.

      Alors même que Raiz et WeSignIt sont intervenus dès les premiers jours sur le site web pour mettre en avant leur pétition, qui est toujours très mise en avant. Et qu’ils sont depuis le début dans la commission communication (et peut-être d’autres).

      Disputes, dissensions et diffamation autour de Nuit debout par Matthieu Mondoloni vendredi 29 avril 2016 07:56
      http://www.franceinfo.fr/actu/societe/article/disputes-dissensions-et-diffamation-autour-de-nuit-debout-785985

      « Je ne peux pas accepter ces méthodes », explique Baki Youssoufou. « J’ai décidé de porter plainte. Pas contre le mouvement ou un collectif, mais contre ceux qui ont fait fuité mon numéro de téléphone et ceux qui me diffament. Je suis cité nommément dans cette vidéo qui tourne dans laquelle on m’accuse de gagner de l’argent. Vous pensez vraiment que je peux gagner de l’argent avec un site politique et engagé ??? Si j’ai acheté le nom de domaine Nuitdebout.fr, c’est simplement pour éviter que d’autres, mal-intentionnés, ne le fassent », se justifie celui qui se décrit comme un militant et un web-activiste de la première heure.

      Se faire de l’argent directement, sûrement pas, mais récolter des informations personnelles au bénéfice de son entreprise de pétition semble bien être un intérêt commercial.

      Après de la part de quelqu’un qui prône le développement l’action citoyenne peu organisée, porter plainte contre des personnes isolées semble assez déplacé. Surtout que sont numéro de téléphone il l’a lui même publié sur Internet comme on peut le voir ci-dessus sur la capture d’écran de la page « Qui Sommes Nous ? » de We Sign It.

      Sinon, hier Joseph Boussion était à la caméra pour filmer l’ag et les comptes Twitter de Nuit Debout & Nuit Debout Paris l’indiquaient :

    • je l’ai déjà dit We Sign It appartient à l’entreprise « WeSignIt SARL » mais il existe aussi une association We Sign It qui, elle, peut recevoir des dons dans une dynamique militante. Mélange business et militantisme.

      Ainsi, lorsqu’on signe une de leurs pétitions , comme celle qu’ils mettent en avant grace à leur appropriation de nuitdebout.fr, on est ensuite invité à donner de l’argent à WeSignIt et à acheter sur La Boutique Militante (de Xavier Renou et dont Benjamin Ball est aussi salarié). La partie entreprise commerciale SARL n’est alors pas mise en avant, le message pourrait même laisser penser que c’est juste une association qui vit des dons.

      La création de pétition peut être gratuite mais alors on ne peut pas relier son nom de domaine à sa pétition, ça ça coûte 200€.

      Et le business des pétitions s’accompagne aussi d’une offre commerciale plus lourde qui propose un service de conseils en stratégie et communication (voir la deuxième partie de ce message).

      Jolie mélange !

      À propos du business des pétitions voir ces autres publications sur Seenthis :
      http://yonnelautre.fr/spip.php?article6937
      http://seenthis.net/messages/231793
      http://seenthis.net/messages/467021

      Après avoir signer une de leur pétition :

      La création et l’animation des pétitions sur notre plate-forme sont gratuites grâce aux dons des citoyens. Aidez nos équipes à accompagner plus de campagnes, faites un don.

      We Sign It vous propose de prolonger votre soutien aux causes progressistes en allant sur le site partenaire La boutique militante.

      Et sur la page de création de pétition

      Personnalisez votre pétition en ligne option payantes

      Un panel d’offres permettant à chacun de trouver une solution adaptée pour votre campagne de pétition en ligne ! Wesign.it vous permet de créer votre site de pétition en ligne en quelques clics. L’interface reliée aux réseaux sociaux permet à votre pétition d’être disponible rapidement à toute la communauté web et en 12 langues.

      1) Offre Basique

      Pack nom de domaine, obtention de votre propre URL (ex:mapetition.com) et mise en avant sur la page d’accueil 200 €

      2) Offre Premium : stratégie, conception, suivi opérationnel et accompagnement pour 6 semaines

      Cette offre est mutualisée donc à discuter individuellement. Elle comprend :
      Conseil stratégique (réunions de cadrage, brief de campagne, élaboration de stratégie de mobilisation et de crowdfunding)
      Gestion de projet (reporting quinzomadaire, réunions de travail, coordination)
      Relations publiques (contact de 20 prescripteurs, rédaction des éléments de langage, suivi d’opérations)
      Promotion et comunity management (Facebook, Twitter, Google +)
      Crowfunding pour mobiliser des fonds pour votre association

      Pour profiter de ces offres, merci de nous envoyer un message via le formulaire de contact.

    • @val_k oui les vautours sont dans la place.
      @grommeleur ça fait plaisir de voir que c’est utile et apprécié :-)

      Concernant WiSignIt et Raiz, ils continuent à utiliser les comptes de Nuit Debout. Ils mettent en avant plusieurs de leurs propres campagnes.

      Et il ne faut pas oublier que WeSignIt et Raiz on très probablement aussi la main sur les comptes Twitter et Facebook de GlobalDebout, NuitDebout, NuitDebout Paris et NuitDebout33.

      Sinon Nuit Debout semble au taquet pour les déloger et reprendre le contrôle de la communication. Illes, les délégué.e.s des commissions, viennent de publier un communiquer sur la page Convergence des luttes. Cela fait suite à une prise de parole et un vote en AG :

      https://www.facebook.com/convergencedesluttes31M/posts/636682053148652

      Texte collectif porté ce soir par une trentaine de membres, applaudi et voté à l’unanimité (vidéo à suivre) / à partager :

      « Devant vous se tiennent un certain nombre d’actifs et d’actives au sein des commissions structurelles et thématiques qui font vivre la place et la lutte depuis le 31 mars (cantine, logistique, sérénité, action, animation, communication physique, etc.).

      Nous nous exprimons solennellement, pour évoquer publiquement la nécessité de clarifier la gestion de la communication en ligne. Ce problème récurrent pèse visiblement sur la pérennité de Nuit Debout. Pire, le relatif dépeuplement de la place depuis quelques jours peut être imputé en partie à la diffusion de messages apolitiques, inoffensifs, et pour tout dire démobilisateurs. La révolution des like n’aura jamais lieu.

      Certaines personnes s’accaparent cette communication en ligne. Leurs motivations sont pour le moins troubles. Intérêts commerciaux et objectifs politiques personnels s’y confondent. Vendre un tee-shirt pour financer une campagne présidentielle serait un résumé à peine caricatural.

      Nuit debout clame ce mot d’ordre depuis ses débuts : ni porte-parole, ni représentant-e-s, ni direction instituée. La professionnalisation de la politique est un des motifs majeurs de notre colère légitime. Or, la communication est éminemment politique. Nous refusons de la confier à des professionnels du marketing, du community management, du brand-content et de la digital strategy. Sous couvert de contraintes techniques, de connaissances des mécanismes du buzz, ou par imposition autoritaire d’une stratégie de « communication positive et inclusive », qui bannit par exemple le préfixe « anti », ces personnes trient et censurent les contenus publiés sur Facebook, sur Twitter, et sur le portail Nuitdebout.fr.

      Les preuves existent, les personnes sont connues, et portent leur agenda égotique depuis longtemps dans les milieux militants.

      Il ne s’agit pas de remplacer un groupe autoritaire par un autre. Nous vous proposons donc un mécanisme réellement horizontal, aux responsabilités tournantes, qui permettrait l’expression de la pluralité des luttes qui composent Nuit debout.

      – Premièrement, nous exigeons la restitution des codes administrateurs et des adresses mels attachés aux comptes Facebook, Twitter, et nuitdebout.fr.

      – Ceux-ci doivent être remis dès ce soir à un secrétariat de la communication ouvert, que nous initions dès maintenant. Rejoignez-nous pour y participer. Lié à une charte claire, il se veut un garde-fou contre la privatisation des outils de communication.

      – Ce secrétariat, sans aucun pouvoir de rédaction ni de publication, délivrera les codes à un pôle communication composé de dix à quinze délégué-e-s issu-e-s des autres commissions.

      – Enfin, et c’est la garantie que les dérives constatées depuis un mois et demi ne se reproduiront plus, les participant-e-s à ce pôle seront révocables et renouvelé-e-s régulièrement.

      Nous rappelons en outre que la communication de toutes les autres Nuits Debout leur appartient pleinement. A l’heure actuelle, ces accapareurs de la communication parisienne tentent d’imposer une certaine verticalité à l’ensemble du mouvement Nuit Debout, en France et à l’étranger.

      Nuit Debout Paris n’a aucun monopole sur le sens, les modes d’actions, les principes politiques ni, à plus forte raison, sur la communication du mouvement. Nous invitons ainsi chaque Nuit Debout à rester vigilante sur les tentatives de récupération de tous ordres, et à préserver leur autonomie.

      Ensemble, travaillons à l’établissement d’une charte de la communication. (On vous attend ici, près du lampadaire) »

    • et ça continue...
      Nuit Debout ne doit pas devenir une marque commerciale
      https://gazettedebout.org/2016/05/31/nuit-debout-ne-doit-pas-devenir-une-marque-commerciale

      AVOCATS DEBOUT – Une demande de dépôt pour le nom Nuit Debout a été faite auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) à la mi-avril.

      Elle est le fait de deux personnes morales : Rudolph AKUESON et Magali BECKER, ainsi que d’une société : Caméra Subjective (production d’émissions et de documentaires, voir son site internet ici.)

      Concrètement, cela signifie que ces personnes, si elles en devenaient propriétaires, pourraient utiliser la marque « Nuit Debout » pour organiser des événements ou vendre des produits sous logo « Nuit Debout ». En clair, faire du business sur le dos du mouvement, et ce en toute légalité.

      Pour lutter contre cette perspective, les Avocats Debout viennent de mettre à disposition un courrier-type de contestation que tout citoyen peut envoyer à l’INPI.

      Ce courrier a pour vocation d’empêcher le dépôt de la marque, donc la privatisation d’une expression qui, à ce jour, représente un signe de ralliement pour tous.

      Cette lettre (à télécharger ici) doit être accompagnée d’éléments (photos, articles ou autre) prouvant votre implication dans Nuit Debout, ceci afin de démontrer votre intérêt à agir.

      Vous pouvez l’envoyer par recommandé à l’INPI (15, rue des Minimes CS50001 – 92677 Courbevoie Cedex). Vous pouvez également faire un dépôt en ligne sur le site internet de l’institut à cette adresse. Si vous souhaitez empêcher la commercialisation d’un mouvement public, spontané et ouvert à tous, il vous appartient d’effectuer cette démarche au plus vite .

      Car Nuit Debout n’appartient à personne. Nuit Debout appartient à nous tous.

      GAZETTE DEBOUT

    • The return of Benjamin Ball ! On vient de recevoir la promo pour ce drôle de truc : https://la-commune-est-a-nous.commonspolis.org

      Une « formation » "gratuite" (mais uniquement sur inscription) en ligne, temporaire (du 9 sept au 20 oct, pourquoi ?) où on retrouve dans les partenaires des fondations, des politiques, des « stars sociales » européennes (et des gens chouettes aussi hein) et donc #Benjamin_Ball ! La publicité est étonnamment professionnelle, pour autant la levée de fond très modeste n’est pas complète et fait penser à une stratégie de diversification des supports et des cibles https://www.helloasso.com/associations/mouvement-utopia/collectes/la-commune-est-a-nous
      Bref, le truc ressemble aux initiatives type Nouvelle Donne et autres marketings de fabrication de partis politiques et ça (me) donne pas du tout confiance !!!

    • Sophie Tissier, vous organisez samedi une manifestation, quel est votre message ? (16 janvier 2020)
      https://www.francesoir.fr/opinions-entretiens/par-quatre-chemins-sophie-tissier

      Oui nous serons place Stalingrad aujourd’hui samedi, dès 14h et jusqu’à 17h30. Nous voulons alerter sur la dérive dictatoriale du pouvoir en place. On assiste clairement depuis le début de cette crise à un abus de pouvoir du gouvernement Macron par l’utilisation d’un état d’urgence que nous jugeons illégitime. Cette crise devrait être gérée en toute transparence et non pas en conseil de « guerre » à huis clos. Nous contestons les mesures liberticides prises sans aucun débat démocratique et en écartant une grande partie des spécialistes et médecins qui auraient pourtant toute la légitimité à s’exprimer et à conseiller le gouvernement. Nous souhaitons aussi dénoncer les conflits d’intérêts avec les grands laboratoires des personnes qui siègent au conseil sanitaire et au gouvernement. On voit une propagande médiatique totale pour la vaccination alors qu’il n’y a pas de certitude sur l’efficacité et surtout sur la nécessité de ce vaccin. On nous le présente comme la seule possibilité de sortir de cette crise alors que de nombreux collectifs de médecins dénoncent en parallèle qu’ils ne sont pas libres de prescrire des traitements qui ont fait leurs preuves. Nous soutenons les collectifs Ré-infoCovid, Laissons les médecins prescrire ou encore Réaction19 de maitre Brusa, et nous refusons les allégations politiciennes pour les discréditer, car aujourd’hui si on critique le gouvernement on est taxé de "complotiste" et cela n’est pas acceptable.. Nous voulons du débat démocratique indépendant et transparent sur la gestion de cette crise. Et enfin, Cette situation de privation de nos libertés ne peut plus durer, les conséquences psycho-sociales sur l’ensemble de la société sont énormes, et particulièrement sur les plus précaires d’entre nous et sur nos enfants qui sont traumatisés par tout cela, ils sont privés de la liberté de vivre normalement et de s’exprimer par le port du masque qui leur est imposé à l’école. On doit s’attendre à des répercussions majeures sur l’équilibre de la société qui est en train de se fracturer à cause de la gestion du gouvernement.

      #Sophie_Tissier (pour mémoire)

  • #tariq_ramadan, l’homme aux « mille discours »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200416/tariq-ramadan-l-homme-aux-mille-discours

    Ses détracteurs l’accusent de tenir un « double discours ». Derrière des accents modernistes énoncés en public, Tariq Ramadan serait en réalité un communautariste forcené et un danger pour la laïcité. Problème : cette accusation n’a jamais été étayée par des faits. Deuxième volet de notre enquête. Tariq Ramadan. © Reuters

    #France #Caroline_Fourest #Frères_musulmans #Hani_Ramadan #islam #islamisme #laïcité #musulmans #salafisme #société #UOIF

  • #tariq_ramadan, enquête sur un épouvantail (1/5)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180416/tariq-ramadan-enquete-sur-un-epouvantail-15

    Tariq Ramadan © Reuters Tous les deux ou trois ans, la #France a son spasme Ramadan. Depuis 1995, il est honni par une grande partie de l’establishment français qui le soupçonne de communautarisme et d’islamisme radical. L’inclassable Tariq Ramadan va demander la nationalité française. L’initiative pourrait encore déclencher les passions. Premier volet de notre enquête en cinq parties sur cet intellectuel contesté.

    #citoyenneté #communauté #France #islam #islamisme #laïcité #musulmans #religion #République #société

  • « Un projet colonial aujourd’hui repensé, en France, comme une défense des valeurs laïques »

    Par Adam Shatz

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2016/04/12/un-projet-colonial-aujourd-hui-repense-en-france-comme-une-defense-d

    Dans Chassés de la lumière (Stock, 1972), l’écrivain américain James Baldwin raconte que peu après son installation en France en 1948, il a vu « des policiers tabasser en pleine rue un vieux vendeur de cacahuètes arabe, par ailleurs manchot, et observé les regards indifférents des Français attablés aux terrasses des cafés et les visages congestionnés des Arabes ». Avec un « généreux sourire », les amis de Baldwin l’avaient rassuré en lui expliquant qu’il était différent des Arabes : « Le Noir américain est très évolué, voyons ! » Alors que les Arabes, selon eux, « ne voulaient pas être civilisés ».

    A part les anciens combattants vieillissants de la guerre d’Algérie, plus personne en France ne parle d’« Arabes ». Aujourd’hui on parle de « musulmans ». Or les musulmans français sont les descendants du vendeur de cacahuètes évoqué plus haut, et, trop souvent, sont la cible de la même intolérance raciste. Comme le racisme que Baldwin décelait chez ses amis parisiens, celui-ci porte souvent un masque noble : antiterroriste, laïc, féministe.

    Le récent éditorial de Charlie Hebdo, « Qu’est-ce que je fous là ? », en est un exemple. Les attaques terroristes de Paris et Bruxelles « ne sont que la partie émergée d’un gros iceberg », écrit le dessinateur Laurent Sourisseau (« Riss »). Les parties non visibles de l’« iceberg » comprennent entre autres le penseur suisse Tariq Ramadan, qui a été accusé de pratiquer un « double langage », faisant mine d’être un modéré tout en œuvrant secrètement à l’instauration de la charia en Europe.

    Le musulman « dissimule toujours quelque chose »

    Certes, plaisante Riss, « il ne prendra jamais une kalachnikov pour tirer sur des journalistes dans leur salle de rédaction » mais « d’autres le feront à sa place ». Et n’oublions pas la « femme voilée » dans la rue, ou le boulanger de quartier qui a cessé de proposer des sandwiches au jambon. Aucune attaque terroriste « ne pourrait avoir lieu sans le concours de tous ».

    Comme l’Arabe à l’époque de Baldwin – ou le juif à une époque antérieure – le musulman d’aujourd’hui « dissimule toujours quelque chose », soit un complot terroriste, soit un complot pour islamiser la France, soit les deux. Il profite de la crainte des bien-pensants « d’être traités d’islamophobes ou de racistes ».

    L’idée selon laquelle la tolérance et le relativisme culturel feraient le lit de l’islamisation de la France est un vieil argument qui remonte aux débuts de l’Algérie française. Celui qui la reprend le plus clairement aujourd’hui est le philosophe Alain Finkielkraut. L’antiracisme, explique-t-il, « sera au XXIe siècle ce que le communisme a été aux années 1920 », et sa forme la plus pernicieuse est celle de l’anti-islamophobie.

    L’été dernier, à côté de celle de Nicolas Sarkozy, il a ajouté sa signature à une pétition publiée dans Valeurs actuelles pour protester contre la proposition de convertir en mosquées certaines églises désaffectées : la défense de la Iaïcité passe désormais par la sauvegarde des églises.

    Expression d’émancipation

    De telles opinions ne sont guère surprenantes à droite. Mais les positions de Finkielkraut ont été reprises par un certain nombre de figures éminentes de la gauche socialiste, parmi lesquelles le premier ministre Manuel Valls pour qui l’islamophobie est le « cheval de Troie du salafisme ».

    Plus récemment la philosophe féministe Elisabeth Badinter, qui avait autrefois comparé l’autorisation du hidjab dans les écoles françaises à l’accord de Munich, a appelé au boycott des marques proposant des foulards et autres vêtements islamiques. L’accusation d’islamophobie, a récemment déclaré Mme Badinter au Monde (4 avril), est « une arme que les islamo-gauchistes ont offerte aux extrémistes ».

    Lire aussi : Kamel Daoud et les « fantasmes » de Cologne, retour sur une polémique

    Selon cette opinion, non seulement s’en prendre à l’islam n’est pas du racisme, mais c’est défendre les valeurs françaises, au premier rang desquelles la laïcité et la protection des droits des femmes. C’est une expression non pas d’oppression, mais d’émancipation : la libération de tous les citoyens français, dont les femmes musulmanes qui subissent la tyrannie de leurs pères, frères et voisins dans les banlieues.

    Il y a une certaine logique dans cet argument. Le terme « islamophobie » est imprécis et peut rendre difficile la distinction entre critique de la religion – telle que l’expriment des intellectuels arabes comme Adonis et Kamel Daoud – et discrédit général à l’égard de toute personne pratiquant l’islam ou née dans une famille d’origine musulmane. Les défenseurs d’un islam traditionaliste ont intérêt à brouiller la distinction. Tout comme l’Etat islamique, qui cherche des recrues parmi les jeunes musulmans européens qui se sentent perdus ou rejetés.

    LA LOI DE 1905 N’A PAS SEULEMENT PRIVÉ L’EGLISE CATHOLIQUE DE SON POUVOIR, ELLE A AUSSI PERMIS AUX JUIFS ET AUX PROTESTANTS D’EXERCER PLUS LIBREMENT LEUR FOI.
    Ceux qui affirment seulement critiquer l’islam, tout en s’employant en permanence à insulter les musulmans en général, contribuent fortement à cet amalgame entre islam et citoyens de confession ou d’origine musulmane. Ils pratiquent la même ambiguïté tactique que ceux qui déploraient l’influence du judaïsme dans la vie française à la fin du XIXe siècle et accusaient ceux qui dénonçaient l’antisémitisme de vouloir supprimer la liberté d’expression – le magazine antisémite d’Edouard Drumont, fondé en 1892, s’intitulait La Libre Parole. Très peu d’entre eux expriment un racisme « biologique » à l’ancienne ; leur « racisme culturel » représente les musulmans comme une irrémissible cinquième colonne djihadiste.

    Le cas d’Elisabeth Badinter est plus complexe. Elle formule ses positions dans le langage apparemment progressiste du féminisme laïque et de l’universalisme républicain. Elle ne voit pas dans chaque musulmane voilée le soldat potentiel d’une invasion islamique. Et pourtant elle ne peut concevoir qu’une femme puisse choisir de porter le voile ; elle ne voit en elle qu’une femme soumise que l’on doit contraindre à se libérer, comme ces « nègres » partisans de l’esclavage américain évoqués par Laurence Rossignol (que Mme Badinter a soutenue).

    Lire aussi : Quelle République face à l’islamisme ?

    Ce désir de libérer les femmes musulmanes s’insère dans la longue histoire des « hommes blancs sauvant les femmes brunes des hommes bruns » (selon la formule de la critique littéraire indienne Gayatri Spivak) : un projet colonial qui est aujourd’hui repensé, en France, comme une défense des valeurs laïques dans les « territoires perdus de la République ».

    Les valeurs de la France risquent d’être perverties par une ligne de défense aussi ambitieuse. La loi de 1905 qui a instauré la laïcité était fondée sur la neutralité de l’Etat à l’égard des institutions religieuses ; elle n’a pas seulement privé l’Eglise catholique de son pouvoir, elle a aussi permis aux juifs et aux protestants d’exercer plus librement leur foi.

    Les défenseurs actuels de la laïcité, aussi bien à droite qu’au centre gauche, ont abandonné tout semblant de neutralité. Il n’est guère étonnant que pour nombre de musulmans en France, y compris la majorité silencieuse qui ne met que rarement, sinon jamais, les pieds dans une mosquée, le « gros iceberg » de Charlie Hebdo n’apparaisse que comme un terme codé leur enjoignant de rester à leur place. (Traduit de l’anglais par Gilles Berton)

    Cet article est d’abord paru dans la « London Review of Books »

  • « Un projet colonial aujourd’hui repensé, en France, comme une défense des valeurs laïques »

    Dans Chassés de la lumière (Stock, 1972), l’écrivain américain James Baldwin raconte que peu après son installation en France en 1948, il a vu « des policiers tabasser en pleine rue un vieux vendeur de cacahuètes arabe, par ailleurs manchot, et observé les regards indifférents des Français attablés aux terrasses des cafés et les visages congestionnés des Arabes ». Avec un « généreux sourire », les amis de Baldwin l’avaient rassuré en lui expliquant qu’il était différent des Arabes : « Le Noir américain est très évolué, voyons ! » Alors que les Arabes, selon eux, « ne voulaient pas être civilisés ».

    A part les anciens combattants vieillissants de la guerre d’Algérie, plus personne en France ne parle d’« Arabes ». Aujourd’hui on parle de « musulmans ». Or les musulmans français sont les descendants du vendeur de cacahuètes évoqué plus haut, et, trop souvent, sont la cible de la même intolérance raciste. Comme le racisme que Baldwin décelait chez ses amis parisiens, celui-ci porte souvent un masque noble : antiterroriste, laïc, féministe.

    Le récent éditorial de Charlie Hebdo, « Qu’est-ce que je fous là ? », en est un exemple. Les attaques terroristes de Paris et Bruxelles « ne sont que la partie émergée d’un gros iceberg », écrit le dessinateur Laurent Sourisseau (« Riss »). Les parties non visibles de l’« iceberg » comprennent entre autres le penseur suisse Tariq Ramadan, qui a été accusé de pratiquer un « double langage », faisant mine d’être un modéré tout en œuvrant secrètement à l’instauration de la charia en Europe.

    Le musulman « dissimule toujours quelque chose »

    Certes, plaisante Riss, « il ne prendra jamais une kalachnikov pour tirer sur des journalistes dans leur salle de rédaction » mais « d’autres le feront à sa place ». Et n’oublions pas la « femme voilée » dans la rue, ou le boulanger de quartier qui a cessé de proposer des sandwiches au jambon. Aucune attaque terroriste « ne pourrait avoir lieu sans le concours de tous ».

    Comme l’Arabe à l’époque de Baldwin – ou le juif à une époque antérieure – le musulman d’aujourd’hui « dissimule toujours quelque chose », soit un complot terroriste, soit un complot pour islamiser la France, soit les deux. Il profite de la crainte des bien-pensants « d’être traités d’islamophobes ou de racistes ».

    L’idée selon laquelle la tolérance et le relativisme culturel feraient le lit de l’islamisation de la France est un vieil argument qui remonte aux débuts de l’Algérie française. Celui qui la reprend le plus clairement aujourd’hui est le philosophe Alain Finkielkraut. L’antiracisme, explique-t-il, « sera au XXIe siècle ce que le communisme a été aux années 1920 », et sa forme la plus pernicieuse est celle de l’anti-islamophobie.

    L’été dernier, à côté de celle de Nicolas Sarkozy, il a ajouté sa signature à une pétition publiée dans Valeurs actuelles pour protester contre la proposition de convertir en mosquées certaines églises désaffectées : la défense de la Iaïcité passe désormais par la sauvegarde des églises.

    Expression d’émancipation

    De telles opinions ne sont guère surprenantes à droite. Mais les positions de Finkielkraut ont été reprises par un certain nombre de figures éminentes de la gauche socialiste, parmi lesquelles le premier ministre Manuel Valls pour qui l’islamophobie est le « cheval de Troie du salafisme ».

    Plus récemment la philosophe féministe Elisabeth Badinter, qui avait autrefois comparé l’autorisation du hidjab dans les écoles françaises à l’accord de Munich, a appelé au boycott des marques proposant des foulards et autres vêtements islamiques. L’accusation d’islamophobie, a récemment déclaré Mme Badinter au Monde (4 avril), est « une arme que les islamo-gauchistes ont offerte aux extrémistes ».

    Selon cette opinion, non seulement s’en prendre à l’islam n’est pas du racisme, mais c’est défendre les valeurs françaises, au premier rang desquelles la laïcité et la protection des droits des femmes. C’est une expression non pas d’oppression, mais d’émancipation : la libération de tous les citoyens français, dont les femmes musulmanes qui subissent la tyrannie de leurs pères, frères et voisins dans les banlieues.

    Il y a une certaine logique dans cet argument. Le terme « islamophobie » est imprécis et peut rendre difficile la distinction entre critique de la religion – telle que l’expriment des intellectuels arabes comme Adonis et Kamel Daoud – et discrédit général à l’égard de toute personne pratiquant l’islam ou née dans une famille d’origine musulmane. Les défenseurs d’un islam traditionaliste ont intérêt à brouiller la distinction. Tout comme l’Etat islamique, qui cherche des recrues parmi les jeunes musulmans européens qui se sentent perdus ou rejetés.
    La loi de 1905 n’a pas seulement privé l’Eglise catholique de son pouvoir, elle a aussi permis aux juifs et aux protestants d’exercer plus librement leur foi.

    Ceux qui affirment seulement critiquer l’islam, tout en s’employant en permanence à insulter les musulmans en général, contribuent fortement à cet amalgame entre islam et citoyens de confession ou d’origine musulmane. Ils pratiquent la même ambiguïté tactique que ceux qui déploraient l’influence du judaïsme dans la vie française à la fin du XIXe siècle et accusaient ceux qui dénonçaient l’antisémitisme de vouloir supprimer la liberté d’expression – le magazine antisémite d’Edouard Drumont, fondé en 1892, s’intitulait La Libre Parole. Très peu d’entre eux expriment un racisme « biologique » à l’ancienne ; leur « racisme culturel » représente les musulmans comme une irrémissible cinquième colonne djihadiste.

    Le cas d’Elisabeth Badinter est plus complexe. Elle formule ses positions dans le langage apparemment progressiste du féminisme laïque et de l’universalisme républicain. Elle ne voit pas dans chaque musulmane voilée le soldat potentiel d’une invasion islamique. Et pourtant elle ne peut concevoir qu’une femme puisse choisir de porter le voile ; elle ne voit en elle qu’une femme soumise que l’on doit contraindre à se libérer, comme ces « nègres » partisans de l’esclavage américain évoqués par Laurence Rossignol (que Mme Badinter a soutenue).

    Ce désir de libérer les femmes musulmanes s’insère dans la longue histoire des « hommes blancs sauvant les femmes brunes des hommes bruns » (selon la formule de la critique littéraire indienne Gayatri Spivak) : un projet colonial qui est aujourd’hui repensé, en France, comme une défense des valeurs laïques dans les « territoires perdus de la République ».

    Les valeurs de la France risquent d’être perverties par une ligne de défense aussi ambitieuse. La loi de 1905 qui a instauré la laïcité était fondée sur la neutralité de l’Etat à l’égard des institutions religieuses ; elle n’a pas seulement privé l’Eglise catholique de son pouvoir, elle a aussi permis aux juifs et aux protestants d’exercer plus librement leur foi.

    Les défenseurs actuels de la laïcité, aussi bien à droite qu’au centre gauche, ont abandonné tout semblant de neutralité. Il n’est guère étonnant que pour nombre de musulmans en France, y compris la majorité silencieuse qui ne met que rarement, sinon jamais, les pieds dans une mosquée, le « gros iceberg » de Charlie Hebdo n’apparaisse que comme un terme codé leur enjoignant de rester à leur place.

    Adam Shatz (Traduit de l’anglais par Gilles Berton)

    Cet article est d’abord paru dans la « London Review of Book

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/04/12/un-projet-colonial-aujourd-hui-repense-en-france-comme-une-defense-des-valeu

  • France. Une élève de Sciences Po traitée d’antisémite "pour avoir invité Tariq Ramadan

    http://www.lecourrierdelatlas.com/1115306042016PO.html

    C’est vrai : cette histoire se passe sur Facebook, dans un monde virtuel. Mais elle a eu une incidence grave dans la vie réelle d’Alix Du Paty, étudiante à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, lynchée sur les réseaux sociaux par François Heilbronn, un professeur de marketing qui enseigne, lui, à Sciences Po Paris, rue Saint-Guillaume. - See more at : http://www.lecourrierdelatlas.com/1115306042016PO.html#sthash.YSlYXRoN.dpuf

  • Pourquoi il faut dialoguer avec Tariq Ramadan
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/pourquoi-il

    Cette tribune est parue dans Le Monde daté du 3 avril. Elle a été signée par Alain Gresh, Edgar Morin, Sonia Dayan-Herzbun, Raphaël Liogier. Certaines parties ont été coupées, nous les rétablissons ici (en gras dans le texte). Successivement, depuis le début de l’année, Tariq Ramadan a été interdit de parole à la Cité internationale universitaire de Paris, à Béziers, à Argenteuil. A Orléans, en mars, les socialistes locaux se sont mobilisés contre sa venue. Alain Juppé a demandé à ce qu’il ne puisse pas (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #carousel, #Tribunes

  • Une réaction à l’édito de Riss publié en anglais: How did we end up here?
    https://charliehebdo.fr/en/edito/how-did-we-end-up-here

    Take the local baker, who has just bought the nearby bakery and replaced the old, recently-retired guy, he makes good croissants. He’s likeable and always has a ready smile for all his customers. He’s completely integrated into the neighbourhood already. Neither his long beard nor the little prayer-bruise on his forehead (indicative of his great piety) bother his clientele. They are too busy lapping up his lunchtime sandwiches. Those he sells are fabulous, though from now on there’s no more ham nor bacon. Which is no big deal because there are plenty of other options on offer - tuna, chicken and all the trimmings. So, it would be silly to grumble or kick up a fuss in that much-loved boulangerie. We’ll get used to it easily enough. As Tariq Ramadan helpfully instructs us, we’ll adapt. And thus the baker’s role is done.

    Teju Cole - Charlie Hebdo was given last year’s PEN/James and Toni...
    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=10153616146902199&id=200401352198&fref=nf&pnref=s

    Historical analogy can be tiresome and too easy, but sometimes it’s the sharpest thinking tool around. Reading this extraordinary editorial by Charlie, it’s hard not to recall the vicious development of “the Jewish question” in Europe and the horrifying persecution it resulted in. Charlie’s logic is frighteningly similar: that there are no innocent Muslims, that “something must be done” about these people, regardless of their likeability, their peacefulness, or their personal repudiation of violence. Such categorization of an entire community as an insidious poison is a move we have seen before.

    Read the piece yourself—don’t just react. Read the piece and think through who you wish to be in relation to the kinds of arguments it presents. If I hadn’t carefully scrutinized the url (and thus confirmed that it really is legit), I’d have thought someone was doing a cruel parody of laïcité. The fact that the essay itself is written in English also indicates very clearly that Charlie is aware of its global audience now, of the bigotry that is increasingly popular here in the US, disguised and undisguised.

    Meanwhile, you might remember that SOS Racisme, a French “anti-racist” organization, was brought to New York last year to defend Charlie from accusations of racism. One of the founders of SOS Racisme was Laurence Rossignol, the current French minister for women’s rights. This same Rossignol said last week that women who wear the hijab are like the “nègres américains” (American negroes/ American niggers) who accepted slavery.

    So, SOS Racisme gets on stage and, on behalf of PEN, gives an award to Charlie Hebdo, and everybody applauds and congratulates themselves for their fine understanding of satire. The same Charlie, in this new editorial, writes: “From the bakery that forbids you to eat what you like, to the woman who forbids you to admit that you are troubled by her veil, we are submerged in guilt for permitting ourselves such thoughts.”

    What thoughts? The wish to discriminate freely against Muslims without having to be called out on it. The freedom to draw everyone who is Muslim, or comes from a Muslim family, or is connected to North Africa, or “looks” Arab, into one big universal blood guilt that makes them literally responsible for the horrors perpetrated by a few maniacs. The desire to have this hatefulness lauded as courage.

    (On en est où du débat «Mais non Charlie ils sont pas islamophobes»?)

    (via Angry Arab)

    • Putain je crois que cet édito est encore plus gerbant que les dessins.

      Par ailleurs, admire la logique « orwelienne » aussi :
      – il y aurait soit disant une peur de la contradiction, de l’objection, de la controverse, de la discussion, de la contestation qui s’institue dans la société (je reprends tous les mots utilisés)
      – contre ça, il faudrait interdire la parole à Tariq Ramadan (entre autre), et ne pas débattre avec lui (et obliger les boulangers à faire des sandwichs contenant du porc).

      Wait…

      #vomi #Riss #Charlie_Hebdo #islamophobie #racisme #Grand_Remplacement (c’est clairement le thème de ces exemples de ces fourbes musulmans qui s’insèrent au milieu de nos croissants)

    • Etonnant de pouvoir lire l’édito en anglais, et de tomber sur un paywall pour pouvoir le lire en français... Ça empêche les comparaisons. Et puis le lire en français, ça permettrait de lever le doute sur la bêtise du propos lu en anglais. Après tout, c’est pas ma langue natale... peut-être que je lis mal.

      Ça donne l’impression que Val n’a pas quitté Charlie.

    • @biggrizzly
      Tu peux le voir là :
      https://twitter.com/search?f=images&vertical=default&q=riss%20%C3%A9dito&src=typd

      Dans le livre de Denis Robert, à propos des bombardements sur la Serbie :

      "Dans le n°361 de Charlie Hebdo en lieu et place de la chronique de Charb (Note : CH du 19 mai 1999), un texte de Riss (qui n’écrit pas d’ordinaire) reproche même aux pacifistes d’être des collabos ! De même sur le traité constitutionnel européen : si d’autres voix que celle de Philippe Val se font entendre, c’est lui qui conduit une campagne véhémente et caricaturale contre les partisans du « non » au référendum. Riss montre là un rapprochement très net avec Philippe Val et Richard Malka. Plus jamais il ne sera pris à défaut quant à cette proximité."

    • J’ai l’impression que c’est encore une discussion où tout le monde a raison parce ce chacun voit les choses de son point de vue particulier. Il me semble qu’on puisse se rapprocher de la « vérité » à travers une analyse des intérêts des émetteurs des messages divers. Disons follow the money ou cui bono pour ceusses qui préfèrent le latin à l’anglais.

      Donc, pour ajouter un peu de confusion à celle qui régne déjà voici mon point de vue à moi :

      Le texte de Charlie me rappelle la pièce célèbre de Max Frisch Monsieur Bonhomme et les Incendiaires : Pièce didactique sans doctrine (Biedermann und die Brandstifter : Ein Lehrstück ohne Lehre) . Vu comme ça c’est un avertissement contre des trends qui sont tout à fait inquiétants. Si on ignore l’énervément et les commentaires provoqués par le fait que le texte de Charlie vise chacun de nous individuellement, surtout chacun qui croit avoir compris le problème, on peut l’interpréter comme un appel à la mise en question de toutes les idées préfabriquées, un appel contre l’égoïsme, contre le communautarisme, pour l’entente, pour l’identification des intolérants incorrigibles et pour la solidarité.

      Vu comme ça le texte de Charlie a le même défaut que celui de l’auteur suisse en 1958 : Il omet l’analyse des forces qui font bouger cet amalgame d’hommes, d’idées et d’actions. Les textes demeurent au niveau de la surface. Ils n’apportent pas grand chose et ne constituent surtout pas d’outils pour libérer qui que ce soit de quoi que ce soit. Le sous-titre de Frisch le dit explicitement.

      Dommage, passons à autre chose.

      P.S. Si le Grand Duduche avait été allemand, il aurait été obligé d’étudier Biedermann und die Brandstifter au lycée.

      Biedermann und die Brandstifter
      https://de.wikipedia.org/wiki/Biedermann_und_die_Brandstifter

      Biedermann und die Brandstifter ist ein Drama des Schweizer Schriftstellers Max Frisch. Es handelt von einem Bürger namens Biedermann, der zwei Brandstifter in sein Haus aufnimmt, obwohl sie von Anfang an erkennen lassen, dass sie es anzünden werden. Der Untertitel lautet „Ein Lehrstück ohne Lehre“.

      #idéologie #terrorisme #religion #islam #fascisme

    • Quand Riss énonce l’ensemble des causes de cette façon :

      The causes are numerous beyond counting and everyone will naturally choose the one that suits best their own convictions. Law and Order fans will denounce the haplessness of the police. Xenophobes will blame immigration. Sociologists will rehash the evils of colonialism. Urban-planners will point to the evils of ghettoisation.

      Il omet dans sa liste « take your pick » ce que la grosse majorité des commentateurs clame depuis des années : « c’est tout de la faute de l’Islam (et des arabes) ». Ce que son texte finit par conclure (tu m’étonnes), à la façon dont tous les briseurs de tabous et de portes ouvertes font depuis Huntington.

      Ils causent de peur de s’exprimer, de crainte de critiquer, mais ils sont partout, à réciter les mêmes choses, tout le temps, dans toutes les langues, et sur toutes les publications. Comment une telle façon de se victimiser peut-elle à ce point faire illusion ? :-(

  • « Accepter le débat avec Tariq Ramadan ne signifie pas être d’accord avec lui »
    Tribune signée alain gresh, edgar morin, sonia dayan-hezbrun, raphaël liogier

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2016/04/02/accepter-le-debat-avec-tariq-ramadan-ne-signifie-pas-etre-d-accord-a

    Deux parties de ce texte ont été coupées, je les rétablis ici

    Réactualisant la vieille antienne coloniale de l’« Arabe menteur et fourbe », cette accusation de « double langage » a été théorisée il y a plus de dix ans par Caroline Fourest, aujourd’hui proche de Manuel Valls, dans son livre Frère Tariq (2004).

    Cet ouvrage comporte pourtant nombre d’erreurs grossières – elle prétend à tort que le terme islamophobie aurait été « inventé par les mollahs iraniens », ou encore que le pacte antisoviétique de Bagdad de 1955, un pacte antisoviétique, a été signé entre l’Egypte et l’Union soviétique. Elle affirme aussi que rien ne permet d’affirmer que Ramadan n’est pas antisémite (admirez la tournure), alors qu’elle écrivait l’année précédente, dans Tirs Croisés, que Gresh et Ramadan figurent « parmi les militants antisionistes les plus opposés à l’antisémitisme ». Depuis, comme le premier ministre, elle pense sans doute que antisionisme et antisémitisme sont synonymes.Retour ligne automatique

    Pourtant, épinglée à plus reprises pour ses mensonges par le CSA, Caroline Fourest continue d’avoir largement accès aux médias, elle a micros ouverts à France Inter et France-Culture notamment, qui se gardent bien d’inviter quiconque réfuterait ses diatribes islamophobes. Elle continue d’avoir largement accès aux médias, elle a micros ouverts à France Inter et France-Culture notamment, qui se gardent bien d’inviter quiconque réfuterait ses diatribes islamophobes. D’où cette légende urbaine sur le « double langage ». Le mensonge mille fois répétés est devenu vérité.

    ET la conclusion a été coupée

    Parodiant les propos d’un spécialiste nazi d’histoire littéraire des années 1930, l’écrivain Manès Sperber lui faisait dire : « Heine était tout à fait dénué de talent. Mais ce juif était un tel mystificateur qu’il avait écrit plus de cent poèmes excellents, uniquement pour faire croire aux Allemandes crédules et naïfs qu’il savait faire des vers. » Tariq Ramadan a écrit plus de cent textes excellents, uniquement pour faire croire aux Français crédules et naïfs qu’un intellectuel musulman européen pouvait penser. Mais nous ne nous laisserons pas tromper ! Brûlons-le !

  • Gilles Kepel « L’émergence du salafisme est un signe des failles de notre société » | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/gilles-kepel-lemergence-du-salafisme-est-un-signe-des-failles-de-notre-soci

    Dans l’entretien paru le 29 septembre 2014 dans le Monde, Olivier Roy note : « Il faut d’autant moins internationaliser le conflit que Daech a avant tout une stratégie locale, qu’il tente d’étendre à tout le Moyen-Orient, mais son objectif n’est ni New York ni Paris. » Alors que la messe est dite, les élucubrations coupées de la réalité continuent à circuler. Les idées d’Olivier Roy s’apparentent à des sophismes modernes, raison pour laquelle elles rencontrent du succès. Il justifie la paresse intellectuelle largement répandue sur cette question complexe. Tout le monde a l’impression de comprendre sans y avoir travaillé. Or, personne ne se rend en Syrie uniquement par le biais d’Internet. Cela passe par un réseau de pairs, par la progression du salafisme comme modèle de rupture en valeurs et culturelle. La porosité entre salafisme et djihadisme demeure grande, même si les salafistes affirment ne pas être violents. Culturellement, les djihadistes sont des salafistes. Parmi ces derniers, certains passent au combat armé, certains autres attendent les instructions de l’Arabie saoudite. Celle-ci pratiquait les accommodements avec ceux qui achetaient son pétrole, alors à 120 dollars le baril. À 27 dollars, il est possible qu’un certain nombre de cheikhs basculent dans la sympathie à l’égard de Daech et, ainsi, se débarrassent du régime saoudien. La réfutation des idées fausses, des sophismes et autres prénotions au sens de Durkheim, d’Olivier Roy et consorts est fondamentale. C’est un débat universitaire, un débat intellectuel, un débat éthique.
    ...
    Le processus de porosité entre les discours islamistes et gauchistes est exprimé en 1994 par The Prophet and the Proletariat, de Chris Harman, leader d’un mouvement trotskiste britannique, qui estime possible de pactiser avec l’islamisme dans certaines circonstances. Il trouvera sa prolongation en France avec l’engagement du Monde diplomatique et d’Alain Gresh, alors rédacteur en chef du mensuel, aux côtés de Tariq Ramadan au sein du Forum social européen (FSE) en 2003. Ramadan jouera un grand rôle dans ce rapprochement. Alors que la gauche traditionnelle n’arrivait plus à recruter la jeunesse, Ramadan participe aux divers rassemblements accompagné de ses adeptes de l’Union des jeunes musulmans, comprenant que cette alliance islamo-gauchiste était l’occasion espérée de pénétrer le système politique. Dans cette perspective, les croyances de ces nouveaux alliés ne sont pas susceptibles d’être critiquées, sous peine de rompre les liens instaurés à grand-peine entre l’ex-avant-garde marxiste, dont les soutiens populaires propres ont disparu, et les masses paupérisées des banlieues, désormais inéluctablement islamisées à leurs yeux. Le débat sur Charlie Hebdo pousse la rupture sur les valeurs au paroxysme. Ce journal satirique considère que la critique de la religion islamique est du même ordre que celle de la religion juive ou chrétienne. Alors qu’à l’autre bout du spectre, à l’image d’Emmanuel Todd, on estime que critiquer l’islam revient à cracher sur la religion des pauvres, des prolétaires. Or, il y a un hic dans ce raisonnement : une partie des islamistes n’a pas hésité à défiler lors des « manifs pour tous » avec des conservateurs et des réactionnaires.

    Dans le raisonnement de G. Kepel, je ne vois guère de place d’une part pour les alliances contre-nature (politique), manipulations et menées occidentales au Moyen Orient ; ni sur le travail de sape que notre modèle de développement socio-économique exerce contre la cohésion sociale et la solidarité.

  • « Islamophobie », un mot, un mal plus que centenaires
    Une ressource indispensable pour comprendre les polémiques que ce mot engendre,

    http://orientxxi.info/magazine/islamophobie-un-mot-un-mal-plus-que-centenaires,1155

    Historiquement, l’affrontement armé a encadré la totalité de l’histoire des rapports entre l’Occident et le monde musulman. Il fut le premier mode de contact, lors de la conquête arabe du sud de l’Europe, puis lors des Croisades, en Orient. Et si l’on s’en tient à la colonisation française à l’ère moderne, toutes les générations de Français depuis 1830 ont perçu des échos d’affrontements avec le monde arabo-musulman au sein de l’empire : prise d’Alger (1830), guerre menée par Abd el-Kader (1832-1847), révolte de Kabylie (1871), lutte contre les Kroumirs et établissement du protectorat sur la Tunisie (1880-1881), conquête du Maroc et établissement du protectorat sur ce pays (1907-1912), révolte en Algérie (1916-1917), guerre du Rif (1924-1926), révolte et répression en Algérie (mai 1945), affrontements avec l’Istiqlal et le sultan au Maroc (1952-1956), avec le Néo-Destour en Tunisie (1952-1954), cycle clos par la guerre d’Algérie (1954-1962). La parenthèse fut ensuite refermée...provisoirement, puisque le concept de « choc des civilisations » est revenu en force depuis le début du XXIe siècle.

    L’islamophobie, historiquement inséparable du racisme anti-arabe, a plusieurs siècles d’existence. N’est-il pas remarquable, par exemple, que certains éléments constitutifs de la culture historique des Français soient intimement liés à des affrontements avec le monde arabo-musulman ? Pourquoi Poitiers, bataille mineure, a-t-elle pris la dimension de prélude — victorieux — au « choc des civilisations » ? Pourquoi Charles Martel, un peu barbare sur les bords, est-il l’un des premiers héros de l’histoire de France, comme « rempart » de la civilisation ? Interrogez les « Français moyens », ceux en tout cas qui ont encore la mémoire des dates : Poitiers (732) arrive encore dans le peloton de tête, avec le couronnement de Charlemagne en 800, la bataille de Marignan en 1515 ou la prise de la Bastille en 1789.

    Pourquoi la bataille de Roncevaux en 778, où pas un seul musulman n’a combattu (les ennemis du preux Roland étaient des guerriers basques) est-elle devenue le symbole de la fourberie des Sarrazins, attaquant en traîtres à dix contre un ? Nul ancien collégien n’a oublié qu’il a fait connaissance avec la littérature française, naguère, par la Chanson de Roland. Et nul ne peut avoir chassé de sa mémoire la personnification du Bien par les chevaliers de lumière venant d’Occident et celle du Mal par les sombres guerriers de la « nation maudite / Qui est plus noire que n’est l’encre ». C’est plusieurs siècles avant les théoriciens et illustrateurs de la pensée coloniale que l’auteur écrit : « Les païens ont tort, les chrétiens ont le droit. » La guerre entre « eux » et « nous » commençait sous les auspices du manichéisme le plus candide. Oui, le racisme anti-arabe, longtemps (toujours ?) inséparable de l’islamophobie, a plusieurs siècles d’existence, remonte au Moyen-âge (croisades), puis à la Renaissance avec, notamment, les matamores, littéralement les tueurs de maures, de la Reconquista espagnole.

    Plus tard, à l’ère coloniale, l’hostilité fut énoncée avec la plus parfaite bonne conscience, sur le ton de l’évidence : « C’est évident : l’islam est une force de mort, non une force de vie »1. Persuadés d’être porteurs des vraies — des seules — valeurs civilisationnelles, les contemporains de la conquête, puis de la colonisation, allèrent de déboires en désillusions : les catholiques et les missionnaires constataient, navrés, que la religion musulmane était un bloc infissurable ; les laïques intransigeants se désolaient, rageurs, de voir que leur conception de la Raison ne pénétrait pas dans ces cerveaux obscurcis par le fanatisme… Dès lors, les notions d’« Arabes » — la majorité des Français appelaient Arabes tous les colonisés du Maghreb — et de musulmans se fondirent en une sorte de magma incompréhensible, impénétrable. Hostilité de race et hostilité de religion se mêlèrent en une seule « phobie ».

    Il revenait à Ernest Renan de synthétiser tout l’esprit d’une époque :

    L’islam est la plus complète négation de l’Europe. L’islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile, c’est l’épouvantable simplicité de l’esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment fin, à toute recherche rationnelle, pour le mettre en face d’une éternelle tautologie : “Dieu est Dieu“.

    La réforme intellectuelle et morale, Paris, Michel Lévy Frères, 1871.

    Un mot qui remonte à 1910

    Il faut nommer cet état d’esprit ; le mot « islamophobie » paraît le mieux adapté. Et contrairement à une vulgate répandue, il est plus que centenaire. La première utilisation du mot retrouvée date de 1910. Elle figure sous la plume d’un certain Alain Quellien, aujourd’hui oublié. Il proposait une définition d’une surprenante modernité :

    L’islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme2 est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans.

    La politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, Émile Larose.

    Ainsi, dès sa première apparition écrite, le mot « islamophobie » était accompagné de celui de « préjugé » et du concept de « choc des civilisations ». Suivait une liste impressionnante de citations venant de tous les horizons, multipliant les reproches hostiles : l’islam était assimilé à la guerre sainte, à la polygamie, au fatalisme, enfin à l’inévitable fanatisme.

    La même année, Maurice Delafosse, étudiant lui aussi l’islam, cette fois en Afrique subsaharienne, l’emploie à son tour :

    Pris en bloc, et à l’exception de quelques groupements de Mauritanie encore hostiles à la domination européenne, l’état d’esprit des musulmans de l’Afrique occidentale n’est certainement pas opposé à notre civilisation (…). Quoi qu’en disent ceux pour qui l’islamophobie est un principe d’administration indigène, la France n’a rien de plus à craindre des musulmans en Afrique occidentale que des non musulmans (…). L’islamophobie n’a donc pas de raison d’être dans l’Afrique occidentale.

    Revue du Monde musulman, vol. XI, 1910.

    Deux ans plus tard, Delafosse publie son maître ouvrage, dans lequel il reprend mot à mot son article de 1910, en remplaçant seulement les mots « Afrique occidentale » par « Haut-Sénégal-Niger ».

    En 1912, le grand savant Louis Massignon rapporte les propos de Rachid Ridha, un intellectuel égyptien, lors du congrès international des oulémas. Évoquant les attitudes des différentes puissances à l’égard de l’islam, Massignon reprend le mot à son compte : « La politique française pourra devenir moins islamophobe » (sous-entendu : que les autres puissances coloniales). De façon significative, il titre son article « La défensive musulmane »3. On a bien lu : « défensive » et non « offensive ».

    Après guerre, Étienne Dinet, grand peintre orientaliste converti à l’islam et son ami Slimane ben Ibrahim réemploient le mot dans deux ouvrages, en 1918 puis en 19214. Dans le second, ils exécutent avec un certain plaisir un jésuite, le père Henri Lammens, qui avait publié des écrits à prétention scientifique, en fait des attaques en règle contre le Coran et Mohammed. Dinet conclut : « Il nous a semblé nécessaire de dévoiler, non seulement aux musulmans, mais aussi aux chrétiens impartiaux, à quel degré d’aberration l’islamophobie pouvait conduire un savant. »

    Le mot apparaît également dans la presse, justement dans une critique fort louangeuse du premier de ces ouvrages : « Le fanatisme de Mohammed n’est ni dans sa vie ni dans le Coran ; c’est une légende inventée par les islamophobes du Moyen Âge »5.
    Un mensonge historique qui dure

    Le mot (non la chose) va ensuite disparaître du vocabulaire jusqu’aux années 1970-1980. En 2003, deux écrivaines, Caroline Fourest et Fiametta Venner, publient dans leur revue un dossier au titre évocateur, « Islamophobes… ou simplement laïques ? »6. Le titre de l’article introductif utilise le mot « islamophobie » assorti d’un prudent — et significatif — point d’interrogation. Il commence par cette formule : « Le mot “islamophobie“ a une histoire, qu’il vaut mieux connaître avant de l’utiliser à la légère ». Certes. Mais elles se fourvoient et, exposition médiatique aidant, elles ont fourvoyé depuis des dizaines d’essayistes, probablement des milliers de lecteurs. Car elles affirment que les mots « islamophobie » et « islamophobe » ont été en quelque sorte des bombes à retardement déposées par la révolution iranienne, puis repris par des obscurantistes musulmans un peu partout en Occident. Les deux essayistes affirment en effet :

    Il [le mot « islamophobie »] a été utilisé en 1979 par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de “mauvaises musulmanes“ en les accusant d’être “islamophobes“. Il a été réactivité au lendemain de l’affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission dont les statuts prévoient de “recueillir les informations sur les abus des droits de Dieu“. De fait, la lutte contre l’islamophobie rentre bien dans cette catégorie puisqu’elle englobe toutes les atteintes à la morale intégriste (homosexualité, adultère, blasphème, etc.). Les premières victimes de l’islamophobie sont à leurs yeux les Talibans, tandis que les “islamophobes“ les plus souvent cités par ces groupes s’appellent Salman Rushdie ou Taslima Nasreen !

    Cette version, qui ignore totalement l’antériorité coloniale du mot, sera reprise sans distance critique en 2010 par l’équipe du Dictionnaire historique de la langue française : « Islamophobie et islamophobe, apparus dans les années 1980… », donnant ainsi à cette datation – une « simple erreur » d’un siècle — un couronnement scientifique.

    Cette « erreur » reste très largement majoritaire, malgré les mille et un démentis. Caroline Fourest a ensuite proposé en 2004 dans son essai Frère Tariq, une filiation directe entre le khomeinisme et le penseur musulman Tariq Ramadan, qui le premier aurait tenté selon elle d’importer ce concept en Europe dans un article du Monde Diplomatique de 1998. En fait, si le mot y figure effectivement, entre guillemets, ce n’est que sous forme de reprise : « On peut parler d’une sorte d’ “islamophobie“, selon le titre de la précieuse étude commandée en Grande-Bretagne par le Runnymede Trust en 1997 »7. Il paraît difficile de faire de ce membre de phrase une tentative subreptice d’introduire un concept dans le débat français. D’autant… qu’il y figurait déjà. Un an plus tôt, dans le même mensuel, le mot était déjà prononcé par Soheib Ben Cheikh, mufti de la mosquée de Marseille : « La trentaine ardente et cultivée, il entend “adapter un islam authentique au monde moderne“, combattre l’ “islamophobie“ et, simultanément, le sentiment de rejet, de frustration et d’“enfermement“ dont souffrent les musulmans de Marseille »8.
    Le « sanglot » de l’homme blanc

    Pour les deux écrivaines déjà citées, c’est le mot même qui est pourtant à proscrire, car il est porteur de « terrorisme intellectuel », il serait une arme des intégristes dans leur lutte contre la laïcité, interdisant de fait toute critique de l’islam.

    L’essayiste Pascal Bruckner, naguère auteur du Sanglot de l’homme blanc, sous-titré Tiers-Monde, culpabilité, haine de soi (1983), pourfendeur plus récemment de la Tyrannie de la pénitence (2006), ne pouvait que partager les convictions de ses jeunes collègues :

    Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’“islamophobie“, calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme (…). Nous assistons à la fabrication d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à obscurcir le sens. “Islamophobie“ fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire ».

    Libération, 23 novembre 2010.

    Pour sa part, Claude Imbert, le fondateur et éditorialiste historique du Point, un hebdomadaire en pointe en ce domaine, utilisa — et même revendiqua — le mot dans une déclaration sur la chaîne de télévision LCI le 24 octobre 2003 :

    Il faut être honnête. Moi, je suis un peu islamophobe. Cela ne me gêne pas de le dire (…). J’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam — je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes — en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme et en plus un souci de supplanter la loi des États par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe.

    Cette déclaration suscita diverses critiques, qui amenèrent le journaliste à répliquer, la semaine suivante, lors de la même émission : « L’islam, depuis le XIIIe siècle, s’est calcifié et a jeté sur l’ensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan ». Il se disait « agacé » par l’accusation de racisme dont il était l’objet : « L’islamophobie (…) s’adresse à une religion, l’islam, non pas à une ethnie, une nation, un peuple, pas non plus à des individus constituant le peuple des musulmans… ».

    Est-il bien utile de poursuivre la liste de ces nouveaux combattants, de ces modernes « écraseurs de l’infâme »9 ? Chaque jour, parfois chaque heure, ils ont l’occasion de répéter leurs vérités, dans des hebdomadaires à couvertures en papier glacé, à la télévision, dans des cénacles, sans craindre des contradicteurs ultra-minoritaires… ou absents.

    Si l’utilisation du concept par certains musulmans fondamentalistes, à la moindre occasion, peut et doit irriter, il paraît cependant difficile de contester que des islamophobes existent et qu’ils agissent. Tout acte hostile, tout geste brutal, toute parole insultante contre un(e) musulman(e) parce qu’il (elle) est musulman(e), contre une mosquée ou une salle de prière, ne peut être qualifié que d’acte islamophobe. Et, puisqu’il y a des islamophobes, qu’ils constituent désormais un courant qui s’exprime au sein de la société française, comment qualifier celui-ci autrement que d’islamophobe ?

    Les musulmans de France n’ont nullement besoin d’avocats. Dans leur grande majorité hostiles à la montée — réelle — de l’intégrisme, ils placent leur combat sur le terrain de la défense d’un islam vrai, moderne, tolérant, tout en restant fidèle à la source.
    Réfuter la logique d’affrontement

    Parallèlement, une forte réaction s’est dessinée, par des auteurs ne se situant pas du tout dans une vision religieuse, pour réfuter et dénoncer la logique d’affrontement. Alors que l’usage même du mot apparaissait à beaucoup comme une concession aux terroristes (au moins de la pensée), Alain Gresh titra justement : « Islamophobie » un article novateur du Monde Diplomatique (novembre 2001). En 2004, le sociologue Vincent Geisser publiait aux éditions La Découverte la première étude synthétique sur la question, La nouvelle islamophobie. L’année suivante, un autre chercheur, Thomas Deltombe, décortiquait chez le même éditeur L’islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005.

    Les essais plus récents d’Edwy Plenel, Pour les musulmans (La Découverte, 2013) et de Claude Askolovitch, Nos mal-aimés, ces musulmans dont la France ne veut pas( Grasset, 2013) ont entamé une contre-offensive. Ce dernier affirme, dans son chapitre de conclusion :

    Ce que la France a construit depuis vingt-cinq ans à gauche comme à droite, à force de scandales, de lois et de dénis, de mensonges nostalgiques, c’est l’idée de l’altérité musulmane, irréductible à la raison et irréductible à la République ; la proclamation d’une identité en danger, nationale ou républicaine, et tout sera licite — légalement — pour la préserver...

    Chez les catholiques progressistes, même réponse :

    Schizophrénie. Tandis que les révolutions arabes témoignent d’une soif de démocratie de la part des musulmans, la peur de l’islam empoisonne l’atmosphère en France et, à l’approche des élections, l’épouvantail est agité plus que jamais. Sarkozy n’a-t-il pas voulu un débat sur la place de l’islam dans la République ? Il reprend ainsi un des thèmes favoris du Front national.

    Revue Golias, n° 137, mars 2011.

    Autre écho contemporain, sous la plume de Jean Baubérot, spécialiste de la sociologie des religions et de la laïcité :

    De divers côtés, on assiste à la multiplication d’indignations primaires, de propos stéréotypés qui veulent prendre valeur d’évidence en étant mille fois répétés par le moyen de la communication de masse. L’évolution globale est inquiétante, et cela est dû à la fois à la montée d’extrémismes se réclamant de traditions religieuses (au pluriel) et d’un extrême centre qui veut s’imposer socialement comme la (non) pensée unique et rejette tout ce qui ne lui ressemble pas (…). L’Occident est le “monde libre“ paré de toutes les vertus face à un islam monolithique et diabolisé.

    Le Monde, 6 octobre 2006.

    Suit dans le même article un parallèle entre l’antisémitisme du temps de l’affaire Dreyfus et la montée de l’islamophobie au début du XXIe siècle : « De tels stéréotypes sont permanents : seuls changent les minorités qu’ils transforment en boucs émissaires. La lutte contre l’intolérance ne dispense pas de la lutte contre la bêtise haineuse ». En ces temps où les grands qui nous dirigent n’ont que le mot « guerre » à la bouche ou sous la plume, il est des phrases réconfortantes10.
    Alain Ruscio

    1Arnold Van Gennep, La mentalité indigène en Algérie, Mercure de France, septembre-décembre 1913.

    2À l’époque synonyme d’islam.

    3Revue du Monde musulman, vol. XIX, juin 1912.

    4La vie de Mohammed, Prophète d’Allah, H. Piazza & Cie ; L’Orient vu de l’Occident, Piazza & Geuthner.

    5Édouard Sarrazin, Journal des Débats, 6 août 1919.

    6Revue ProChoix, n° 26-27, automne-hiver 2003.

    7Commission présidée par le professeur Gordon Conway, Islamophobia : Fact Not Fiction, Runnymede Trust, octobre 1997.

    8Cité par Philippe Pons, juillet 1997.

    9NDLR. Surnom de Voltaire, pour qui l’« infâme » était le fanatisme religieux.

    10On notera la prise de position de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qui a entériné le terme d’islamophobie dans son rapport de 201

  • « Islamophobie », un mot, un mal plus que centenaires

    http://orientxxi.info/magazine/islamophobie-un-mot-un-mal-plus-que-centenaires,1155

    Historiquement, l’affrontement armé a encadré la totalité de l’histoire des rapports entre l’Occident et le monde musulman. Il fut le premier mode de contact, lors de la conquête arabe du sud de l’Europe, puis lors des Croisades, en Orient. Et si l’on s’en tient à la colonisation française à l’ère moderne, toutes les générations de Français depuis 1830 ont perçu des échos d’affrontements avec le monde arabo-musulman au sein de l’empire : prise d’Alger (1830), guerre menée par Abd el-Kader (1832-1847), révolte de Kabylie (1871), lutte contre les Kroumirs et établissement du protectorat sur la Tunisie (1880-1881), conquête du Maroc et établissement du protectorat sur ce pays (1907-1912), révolte en Algérie (1916-1917), guerre du Rif (1924-1926), révolte et répression en Algérie (mai 1945), affrontements avec l’Istiqlal et le sultan au Maroc (1952-1956), avec le Néo-Destour en Tunisie (1952-1954), cycle clos par la guerre d’Algérie (1954-1962). La parenthèse fut ensuite refermée...provisoirement, puisque le concept de « choc des civilisations » est revenu en force depuis le début du XXIe siècle.

    L’islamophobie, historiquement inséparable du racisme anti-arabe, a plusieurs siècles d’existence. N’est-il pas remarquable, par exemple, que certains éléments constitutifs de la culture historique des Français soient intimement liés à des affrontements avec le monde arabo-musulman ? Pourquoi Poitiers, bataille mineure, a-t-elle pris la dimension de prélude — victorieux — au « choc des civilisations » ? Pourquoi Charles Martel, un peu barbare sur les bords, est-il l’un des premiers héros de l’histoire de France, comme « rempart » de la civilisation ? Interrogez les « Français moyens », ceux en tout cas qui ont encore la mémoire des dates : Poitiers (732) arrive encore dans le peloton de tête, avec le couronnement de Charlemagne en 800, la bataille de Marignan en 1515 ou la prise de la Bastille en 1789.

    Pourquoi la bataille de Roncevaux en 778, où pas un seul musulman n’a combattu (les ennemis du preux Roland étaient des guerriers basques) est-elle devenue le symbole de la fourberie des Sarrazins, attaquant en traîtres à dix contre un ? Nul ancien collégien n’a oublié qu’il a fait connaissance avec la littérature française, naguère, par la Chanson de Roland. Et nul ne peut avoir chassé de sa mémoire la personnification du Bien par les chevaliers de lumière venant d’Occident et celle du Mal par les sombres guerriers de la « nation maudite / Qui est plus noire que n’est l’encre ». C’est plusieurs siècles avant les théoriciens et illustrateurs de la pensée coloniale que l’auteur écrit : « Les païens ont tort, les chrétiens ont le droit. » La guerre entre « eux » et « nous » commençait sous les auspices du manichéisme le plus candide. Oui, le racisme anti-arabe, longtemps (toujours ?) inséparable de l’islamophobie, a plusieurs siècles d’existence, remonte au Moyen-âge (croisades), puis à la Renaissance avec, notamment, les matamores, littéralement les tueurs de maures, de la Reconquista espagnole.

    Plus tard, à l’ère coloniale, l’hostilité fut énoncée avec la plus parfaite bonne conscience, sur le ton de l’évidence : « C’est évident : l’islam est une force de mort, non une force de vie »1. Persuadés d’être porteurs des vraies — des seules — valeurs civilisationnelles, les contemporains de la conquête, puis de la colonisation, allèrent de déboires en désillusions : les catholiques et les missionnaires constataient, navrés, que la religion musulmane était un bloc infissurable ; les laïques intransigeants se désolaient, rageurs, de voir que leur conception de la Raison ne pénétrait pas dans ces cerveaux obscurcis par le fanatisme… Dès lors, les notions d’« Arabes » — la majorité des Français appelaient Arabes tous les colonisés du Maghreb — et de musulmans se fondirent en une sorte de magma incompréhensible, impénétrable. Hostilité de race et hostilité de religion se mêlèrent en une seule « phobie ».

    Il revenait à Ernest Renan de synthétiser tout l’esprit d’une époque :

    L’islam est la plus complète négation de l’Europe. L’islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile, c’est l’épouvantable simplicité de l’esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment fin, à toute recherche rationnelle, pour le mettre en face d’une éternelle tautologie : “Dieu est Dieu“.

    La réforme intellectuelle et morale, Paris, Michel Lévy Frères, 1871.

    Un mot qui remonte à 1910

    Il faut nommer cet état d’esprit ; le mot « islamophobie » paraît le mieux adapté. Et contrairement à une vulgate répandue, il est plus que centenaire. La première utilisation du mot retrouvée date de 1910. Elle figure sous la plume d’un certain Alain Quellien, aujourd’hui oublié. Il proposait une définition d’une surprenante modernité :

    L’islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme2 est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans.

    La politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, Émile Larose.

    Ainsi, dès sa première apparition écrite, le mot « islamophobie » était accompagné de celui de « préjugé » et du concept de « choc des civilisations ». Suivait une liste impressionnante de citations venant de tous les horizons, multipliant les reproches hostiles : l’islam était assimilé à la guerre sainte, à la polygamie, au fatalisme, enfin à l’inévitable fanatisme.

    La même année, Maurice Delafosse, étudiant lui aussi l’islam, cette fois en Afrique subsaharienne, l’emploie à son tour :

    Pris en bloc, et à l’exception de quelques groupements de Mauritanie encore hostiles à la domination européenne, l’état d’esprit des musulmans de l’Afrique occidentale n’est certainement pas opposé à notre civilisation (…). Quoi qu’en disent ceux pour qui l’islamophobie est un principe d’administration indigène, la France n’a rien de plus à craindre des musulmans en Afrique occidentale que des non musulmans (…). L’islamophobie n’a donc pas de raison d’être dans l’Afrique occidentale.

    Revue du Monde musulman, vol. XI, 1910.

    Deux ans plus tard, Delafosse publie son maître ouvrage, dans lequel il reprend mot à mot son article de 1910, en remplaçant seulement les mots « Afrique occidentale » par « Haut-Sénégal-Niger ».

    En 1912, le grand savant Louis Massignon rapporte les propos de Rachid Ridha, un intellectuel égyptien, lors du congrès international des oulémas. Évoquant les attitudes des différentes puissances à l’égard de l’islam, Massignon reprend le mot à son compte : « La politique française pourra devenir moins islamophobe » (sous-entendu : que les autres puissances coloniales). De façon significative, il titre son article « La défensive musulmane »3. On a bien lu : « défensive » et non « offensive ».

    Après guerre, Étienne Dinet, grand peintre orientaliste converti à l’islam et son ami Slimane ben Ibrahim réemploient le mot dans deux ouvrages, en 1918 puis en 19214. Dans le second, ils exécutent avec un certain plaisir un jésuite, le père Henri Lammens, qui avait publié des écrits à prétention scientifique, en fait des attaques en règle contre le Coran et Mohammed. Dinet conclut : « Il nous a semblé nécessaire de dévoiler, non seulement aux musulmans, mais aussi aux chrétiens impartiaux, à quel degré d’aberration l’islamophobie pouvait conduire un savant. »

    Le mot apparaît également dans la presse, justement dans une critique fort louangeuse du premier de ces ouvrages : « Le fanatisme de Mohammed n’est ni dans sa vie ni dans le Coran ; c’est une légende inventée par les islamophobes du Moyen Âge »5.
    Un mensonge historique qui dure

    Le mot (non la chose) va ensuite disparaître du vocabulaire jusqu’aux années 1970-1980. En 2003, deux écrivaines, Caroline Fourest et Fiametta Venner, publient dans leur revue un dossier au titre évocateur, « Islamophobes… ou simplement laïques ? »6. Le titre de l’article introductif utilise le mot « islamophobie » assorti d’un prudent — et significatif — point d’interrogation. Il commence par cette formule : « Le mot “islamophobie“ a une histoire, qu’il vaut mieux connaître avant de l’utiliser à la légère ». Certes. Mais elles se fourvoient et, exposition médiatique aidant, elles ont fourvoyé depuis des dizaines d’essayistes, probablement des milliers de lecteurs. Car elles affirment que les mots « islamophobie » et « islamophobe » ont été en quelque sorte des bombes à retardement déposées par la révolution iranienne, puis repris par des obscurantistes musulmans un peu partout en Occident. Les deux essayistes affirment en effet :

    Il [le mot « islamophobie »] a été utilisé en 1979 par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de “mauvaises musulmanes“ en les accusant d’être “islamophobes“. Il a été réactivité au lendemain de l’affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission dont les statuts prévoient de “recueillir les informations sur les abus des droits de Dieu“. De fait, la lutte contre l’islamophobie rentre bien dans cette catégorie puisqu’elle englobe toutes les atteintes à la morale intégriste (homosexualité, adultère, blasphème, etc.). Les premières victimes de l’islamophobie sont à leurs yeux les Talibans, tandis que les “islamophobes“ les plus souvent cités par ces groupes s’appellent Salman Rushdie ou Taslima Nasreen !

    Cette version, qui ignore totalement l’antériorité coloniale du mot, sera reprise sans distance critique en 2010 par l’équipe du Dictionnaire historique de la langue française : « Islamophobie et islamophobe, apparus dans les années 1980… », donnant ainsi à cette datation – une « simple erreur » d’un siècle — un couronnement scientifique.

    Cette « erreur » reste très largement majoritaire, malgré les mille et un démentis. Caroline Fourest a ensuite proposé en 2004 dans son essai Frère Tariq, une filiation directe entre le khomeinisme et le penseur musulman Tariq Ramadan, qui le premier aurait tenté selon elle d’importer ce concept en Europe dans un article du Monde Diplomatique de 1998. En fait, si le mot y figure effectivement, entre guillemets, ce n’est que sous forme de reprise : « On peut parler d’une sorte d’ “islamophobie“, selon le titre de la précieuse étude commandée en Grande-Bretagne par le Runnymede Trust en 1997 »7. Il paraît difficile de faire de ce membre de phrase une tentative subreptice d’introduire un concept dans le débat français. D’autant… qu’il y figurait déjà. Un an plus tôt, dans le même mensuel, le mot était déjà prononcé par Soheib Ben Cheikh, mufti de la mosquée de Marseille : « La trentaine ardente et cultivée, il entend “adapter un islam authentique au monde moderne“, combattre l’ “islamophobie“ et, simultanément, le sentiment de rejet, de frustration et d’“enfermement“ dont souffrent les musulmans de Marseille »8.
    Le « sanglot » de l’homme blanc

    Pour les deux écrivaines déjà citées, c’est le mot même qui est pourtant à proscrire, car il est porteur de « terrorisme intellectuel », il serait une arme des intégristes dans leur lutte contre la laïcité, interdisant de fait toute critique de l’islam.

    L’essayiste Pascal Bruckner, naguère auteur du Sanglot de l’homme blanc, sous-titré Tiers-Monde, culpabilité, haine de soi (1983), pourfendeur plus récemment de la Tyrannie de la pénitence (2006), ne pouvait que partager les convictions de ses jeunes collègues :

    Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’“islamophobie“, calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme (…). Nous assistons à la fabrication d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à obscurcir le sens. “Islamophobie“ fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire ».

    Libération, 23 novembre 2010.

    Pour sa part, Claude Imbert, le fondateur et éditorialiste historique du Point, un hebdomadaire en pointe en ce domaine, utilisa — et même revendiqua — le mot dans une déclaration sur la chaîne de télévision LCI le 24 octobre 2003 :

    Il faut être honnête. Moi, je suis un peu islamophobe. Cela ne me gêne pas de le dire (…). J’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam — je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes — en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme et en plus un souci de supplanter la loi des États par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe.

    Cette déclaration suscita diverses critiques, qui amenèrent le journaliste à répliquer, la semaine suivante, lors de la même émission : « L’islam, depuis le XIIIe siècle, s’est calcifié et a jeté sur l’ensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan ». Il se disait « agacé » par l’accusation de racisme dont il était l’objet : « L’islamophobie (…) s’adresse à une religion, l’islam, non pas à une ethnie, une nation, un peuple, pas non plus à des individus constituant le peuple des musulmans… ».

    Est-il bien utile de poursuivre la liste de ces nouveaux combattants, de ces modernes « écraseurs de l’infâme »9 ? Chaque jour, parfois chaque heure, ils ont l’occasion de répéter leurs vérités, dans des hebdomadaires à couvertures en papier glacé, à la télévision, dans des cénacles, sans craindre des contradicteurs ultra-minoritaires… ou absents.

    Si l’utilisation du concept par certains musulmans fondamentalistes, à la moindre occasion, peut et doit irriter, il paraît cependant difficile de contester que des islamophobes existent et qu’ils agissent. Tout acte hostile, tout geste brutal, toute parole insultante contre un(e) musulman(e) parce qu’il (elle) est musulman(e), contre une mosquée ou une salle de prière, ne peut être qualifié que d’acte islamophobe. Et, puisqu’il y a des islamophobes, qu’ils constituent désormais un courant qui s’exprime au sein de la société française, comment qualifier celui-ci autrement que d’islamophobe ?

    Les musulmans de France n’ont nullement besoin d’avocats. Dans leur grande majorité hostiles à la montée — réelle — de l’intégrisme, ils placent leur combat sur le terrain de la défense d’un islam vrai, moderne, tolérant, tout en restant fidèle à la source.
    Réfuter la logique d’affrontement

    Parallèlement, une forte réaction s’est dessinée, par des auteurs ne se situant pas du tout dans une vision religieuse, pour réfuter et dénoncer la logique d’affrontement. Alors que l’usage même du mot apparaissait à beaucoup comme une concession aux terroristes (au moins de la pensée), Alain Gresh titra justement : « Islamophobie » un article novateur du Monde Diplomatique (novembre 2001). En 2004, le sociologue Vincent Geisser publiait aux éditions La Découverte la première étude synthétique sur la question, La nouvelle islamophobie. L’année suivante, un autre chercheur, Thomas Deltombe, décortiquait chez le même éditeur L’islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005.

    Les essais plus récents d’Edwy Plenel, Pour les musulmans (La Découverte, 2013) et de Claude Askolovitch, Nos mal-aimés, ces musulmans dont la France ne veut pas( Grasset, 2013) ont entamé une contre-offensive. Ce dernier affirme, dans son chapitre de conclusion :

    Ce que la France a construit depuis vingt-cinq ans à gauche comme à droite, à force de scandales, de lois et de dénis, de mensonges nostalgiques, c’est l’idée de l’altérité musulmane, irréductible à la raison et irréductible à la République ; la proclamation d’une identité en danger, nationale ou républicaine, et tout sera licite — légalement — pour la préserver...

    Chez les catholiques progressistes, même réponse :

    Schizophrénie. Tandis que les révolutions arabes témoignent d’une soif de démocratie de la part des musulmans, la peur de l’islam empoisonne l’atmosphère en France et, à l’approche des élections, l’épouvantail est agité plus que jamais. Sarkozy n’a-t-il pas voulu un débat sur la place de l’islam dans la République ? Il reprend ainsi un des thèmes favoris du Front national.

    Revue Golias, n° 137, mars 2011.

    Autre écho contemporain, sous la plume de Jean Baubérot, spécialiste de la sociologie des religions et de la laïcité :

    De divers côtés, on assiste à la multiplication d’indignations primaires, de propos stéréotypés qui veulent prendre valeur d’évidence en étant mille fois répétés par le moyen de la communication de masse. L’évolution globale est inquiétante, et cela est dû à la fois à la montée d’extrémismes se réclamant de traditions religieuses (au pluriel) et d’un extrême centre qui veut s’imposer socialement comme la (non) pensée unique et rejette tout ce qui ne lui ressemble pas (…). L’Occident est le “monde libre“ paré de toutes les vertus face à un islam monolithique et diabolisé.

    Le Monde, 6 octobre 2006.

    Suit dans le même article un parallèle entre l’antisémitisme du temps de l’affaire Dreyfus et la montée de l’islamophobie au début du XXIe siècle : « De tels stéréotypes sont permanents : seuls changent les minorités qu’ils transforment en boucs émissaires. La lutte contre l’intolérance ne dispense pas de la lutte contre la bêtise haineuse ». En ces temps où les grands qui nous dirigent n’ont que le mot « guerre » à la bouche ou sous la plume, il est des phrases réconfortantes10.
    Alain Ruscio

    1Arnold Van Gennep, La mentalité indigène en Algérie, Mercure de France, septembre-décembre 1913.

    2À l’époque synonyme d’islam.

    3Revue du Monde musulman, vol. XIX, juin 1912.

    4La vie de Mohammed, Prophète d’Allah, H. Piazza & Cie ; L’Orient vu de l’Occident, Piazza & Geuthner.

    5Édouard Sarrazin, Journal des Débats, 6 août 1919.

    6Revue ProChoix, n° 26-27, automne-hiver 2003.

    7Commission présidée par le professeur Gordon Conway, Islamophobia : Fact Not Fiction, Runnymede Trust, octobre 1997.

    8Cité par Philippe Pons, juillet 1997.

    9NDLR. Surnom de Voltaire, pour qui l’« infâme » était le fanatisme religieux.

    10On notera la prise de position de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qui a entériné le terme d’islamophobie dans son rapport de 201

  • Canut Infos---Le canut-info du jeudi 31 décembre 2015
    http://blogs.radiocanut.org/canutinfos/2015/12/31/le-canut-info-du-jeudi-31-decembre-2015

    Les sujets du canut-infos de ce jeudi : (le podcast est à la suite) Journalistes tués en 2015… ça canarde sec ! Corée du sud : atteinte à la mémoire Tariq Ramadan… toujours homophobe Censure & Racisme : le ministère de … Continuer la lecture (...)

  • « Sortir du discours victimaire et de la laïcité galvaudée » #Vidéo de Tariq Ramadan au meeting du 11 décembre
    http://contre-attaques.org/magazine/article/sortir-du

    Depuis le 11 décembre, soir du meeting pour une politique de paix, de justice et de dignité, les fantasmes médiatiques et politiques s’emballent. Sur la présence de Tariq Ramadan, sur des propos qui se seraient tenus...les caricatures prennent place face à la réalité d’un mouvement de contestation naissant contre l’état d’urgence et les violences islamophobes. Retour en vidéo sur l’intervention de Tariq Ramadan. « Ce qui est train de se passer en France » Tariq... par (...)

    #Magazine

    / Vidéo, #Etat_d'urgence, #Lutte_contre_l'Islamophobie, #carousel, #video

  • Est ce qu’il y a encore quelqu’un dans le camp progressiste qui considère que Tariq Ramadan est notre allié ?
    http://endehors.net/news/est-ce-qu-il-y-a-encore-quelqu-un-dans-le-camp-progressiste-qui-considere-

    Est ce qu’il y a encore quelqu’un dans le camp progressiste qui considère que Tariq Ramadan est notre allié ? https://t.co/FaditdU9uX Hérétique (@Sansdieux) 23 Décembre 2015 — Actualité

  • banlieue-monde : Mais que s’est-il donc passé à la Bourse du Travail de Saint-Denis le vendredi 11 décembre 2015 ?

    http://banlieue-monde.blogspot.fr/2015/12/mais-que-sest-il-donc-passe-la-bourse.html

    Tariq Ramadan est de nationalité suisse, d’origine égyptienne. Il est islamologue, universitaire, écrivain. Il est professeur à l’Oriental Faculty et au St Antony’s college de l’Université d’Oxford, directeur de recherche à la faculté de Doha , chercheur (senior fellow) à l’Université de Doskisha (Kyoto).

    Il reprend l’analyse d’Alain Gresh et renchérit, rappelant les guerres étasuniennes pour « libérer » l’Afghanistan et la volonté de la France de mener une intervention militaire en Syrie, bien avant les attentats de 2001 et de 2015. Il estime que la banalisation du racisme antimusulman est liée au soutien au sionisme et à la politique israélienne. La situation en France est similaire à ce qui se passe aux Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001.

    L’islamophobie est une stratégie de distraction , pour détourner les citoyens des échecs désastreux des politiques sociale et économique qui leur sont imposées. Il sert à faire accepter une politique sécuritaire, de surveillance, de délation, de suspicion, de peur, à suspendre le cadre légal et les droits de l’homme... Pour lui, cela disqualifie le gouvernement quant à son appel à faire barrage à l’extrême droite. Il fait référence à Naomi Klein ( auteure en 2008 de La stratégie du choc. La montée d’un capitalisme du désastre).

    Concernant l’islam, évidemment la condamnation des attentats terroristes est totale. Les musulmans n’ont pas à être mis en demeure de condamner pour prouver leur adhésion aux valeurs de la République ! Comme tous les citoyens, ils sont horrifiés et sont des victimes potentielles. Manuel Valls lui-même a déclaré, avant les élections, pour avoir les voix des musulmans, que l’islam est une religion de paix. Il considère que le mot « radicalisation » n’est pas à utiliser, parce qu’il laisse entendre implicitement que le terrorisme pourrait se justifier par un fondement religieux. Or, les jeunes « djihadistes » sont le plus souvent des nouveaux convertis à une religion dont ils n’ont qu’une approche superficielle. Il critique sur les plans philosophique et théologique les courants salafistes et littéralistes, mais il dénonce leur criminalisation, qui est d’ailleurs incohérente avec le soutien de la France aux Etats qui les financent ! Il n’y a pas, insiste-t-il, de discours religieux qui puisse justifier les crimes.

    Il faut « sortir de l’ornière d’une position victimaire » pour lutter contre l’islamophobie, contre l’instrumentalisation d’une fausse laïcité répressive et intrusive, et rassembler sur le plan national pour la justice sociale, contre la dérive liberticide pour tous, et sur le plan international, pour renforcer le mouvement anti-guerre, qui est essentiel mais encore minoritaire.

  • Bas les masques Tariq Ramadan !!!
    http://endehors.net/news/bas-les-masques-tariq-ramadan

    Lu sur La Voix de la raison : "Tariq tu es le plus fin de tous les prédicateurs du monde réunis et ton message subversif en est plus puissant encore. Car tu t’attaques de manière intrinsèque à l’esprit des croyants naïfs pour mieux les dominer, les guider, les utiliser pour préparer la prise de (...) — Actualité

    • Tariq Ramadan a introduit le concept d’islamophobie ?
      Alors que la question doit être posée de manière différente :"Comment l’islam peut-il s’intégrer dans un monde non islamique ?
      Chapeau.

    • J’aime pas T. Ramadan, mais cet article est de soutien à la laïcité et à la république est profondément débile, faudrait pas faire comme si l’état d’urgence existait et visait majoritairement des rebeus (prétendus ou apparemment musulmans).

      Tariq Ramadan, pourtant fervent adepte du double discours, a le mérite d’être clair : il n’est « ni Charlie, ni Paris » ! Pas de compassion pour les victimes, qu’ils soient dessinateurs, juifs, policiers, ou même de jeunes personnes profitant de la vie parisienne en terrasse ou en concert... Non, Tariq Ramadan est « perquisitionnable ».
      Il veut faire croire aux musulmans qu’à cause de leur religion (et non de CERTAINS liens avec des extrémistes), la France les persécute (il n’a visiblement jamais entendu parler d’état d’urgence, de terroristes en fuite, et d’armes de guerre retrouvées).

  • Molenbeek, un nid de terroristes ? Ce quartier de Bruxelles est le lieu d’une belle alternative
    http://www.reporterre.net/Molenbeek-un-nid-de-terroristes-Ce-quartier-de-Bruxelles-est-le-lieu-d-u

    Molenbeek, près de Bruxelles, est présenté comme un repaire de terroristes. Comme toujours, la réalité n’est pas si simple. Car dans ce grand quartier de Bruxelles, une initiative de parc urbain autogéré est devenue un exemple extraordinaire de mixité et de tolérance.

    @supergeante

    • A Molenbeek, dans la spirale de la misère et de l’islam radical

      « Molenbeekistan », « nid de djihadistes ». Depuis les attentats de Paris, Molenbeek, commune de Bruxelles, est sous les feux de l’actualité, considérée comme la plateforme du terrorisme européen. Plongée dans ce quartier qui a sombré et où l’Arabie saoudite a massivement financé l’émergence d’un islam wahhabite.

      http://www.mediapart.fr/journal/international/201115/molenbeek-dans-la-spirale-de-la-misere-et-de-lislam-radical?onglet=full

    • De notre envoyée spéciale à Molenbeek-Saint-Jean (Bruxelles, Belgique). Quand elle a appris que deux des fils Abdeslam étaient impliqués dans les tueries de Paris – l’un, Brahim, s’est fait sauter devant un bar du XIe arrondissement « comme s’il était à Kaboul » et l’autre, Salah, est en cavale –, Souad s’est effondrée en larmes et en prières. Elle « sentait que le malheur se rapprochait encore une fois du quartier ». Déjà, l’été dernier, pendant les vacances dans le village natal, dans le nord du Maroc, elle avait demandé à son mari, un retraité de la Stib, la RATP bruxelloise, de convaincre les enfants de rester au pays. « Au Maroc, c’est une dictature mais je préfère la dictature à l’anarchie, là-bas les policiers font peur, nos petits-enfants seront biens tenus. Pas comme à Molenbeek où tout est permis et les gosses à la rue nuit et jour. »

      Souad était déjà « traumatisée, dépassée » par l’histoire de la famille N. Ces lointains cousins, immigrés en Belgique comme eux, avaient organisé une « talba », une récitation du Coran, pour un de leurs gamins qui s’était radicalisé sans que personne s’en aperçoive et qui avait rejoint la Syrie, cédant à « l’appel du Cham » de Daech. Il était mort quelques mois plus tard, « shuhada », « martyr », selon un bref message de l’organisation qui avait plongé la mère dans la folie et le père dans la dépression. Souad, la soixantaine, voyait souvent les femmes de cette famille autour d’un thé à la menthe pour passer les après-midi « mais depuis cette tragédie, elles ne fréquentent plus personne, le djihad est un sujet tabou, les familles ont honte, comme si Satan les avait frappées ».

      Ce mercredi, dans son salon oriental, sous une photo de La Mecque où elle est allée en pèlerinage, Souad se demande « quelle drogue on donne à nos enfants pour qu’ils deviennent des monstres », un chapelet à la main. Elle raconte qu’elle ne sort plus de peur d’être harcelée par les journalistes « qui nous prennent pour des animaux » et pleure les victimes de Paris, « les musulmans d’Europe qui vont être encore plus stigmatisés » mais aussi « l’enfer que doit vivre la mère Abdeslam ». « Ici, c’est un village, on se connaît tous », dit-elle, scotchée sur Maghreb TV, une télé belge communautaire qui diffuse en arabe et qui a dépêché ses caméras sur la place communale de Molenbeek.

      Le quartier est l’un des poumons de la ville, à quelques mètres du métro Comte de Flandre et à moins d’un quart d’heure à pied de la Grand-Place de Bruxelles, épicentre touristique de la capitale européenne. S’y tient tous les jeudis un marché « qui donne l’impression d’être à Tanger », dit un commerçant. Il se présente comme « un des rares Blancs » à tenir encore un commerce dans ce qui a muté, au fil des décennies, en « un laboratoire de ville à 90 % musulmane », « un ghetto ethnique ». « Maroc-enbeek », 97 000 habitants sur six kilomètres carrés : plus de la moitié sont des immigrés marocains ou descendants, concentrés dans la partie basse de la ville, le triangle « Comte de Flandre-Étangs noirs-Ribaucourt ».

      Décrochage scolaire, chômage (jusqu’à 60 % chez les jeunes dans les quartiers est), discriminations de l’école à l’embauche, familles nombreuses sans revenus du travail entassées dans des logements minuscules dont un quart ne possède pas encore le confort minimal (W.-C., douche), trafic de cannabis importé par des Rifains, banditisme… Molenbeek, « Petit Manchester » ouvrier florissant dans les années 1960, a été foudroyé par la désindustrialisation. Le quartier est devenu, un demi-siècle après le premier accord bilatéral de recrutement de main-d’œuvre entre la Belgique et le Maroc (puis avec la Turquie), l’emblème du croissant pauvre et délinquant de Bruxelles qui tourne autour du canal. Tous les indicateurs sociaux sont au rouge, à quelques kilomètres du rond-point Schuman et des institutions européennes.

      Depuis samedi, les médias du monde entier cherchent à comprendre comment cette commune, que le ministre de l’intérieur belge Jambon, de la très droitière N-VA, veut « nettoyer » (et Zemmour « bombarder »), s’est muée en « nid à djihadistes ». Ils occupent la place communale avec leurs fourgons satellites, enchaînent les duplex, vont et viennent du dôme de la « maison communale » (la mairie) accolée au commissariat de police, au numéro 30, à l’autre bout de la place, une petite maison de trois étages au-dessus d’un Pakistanais qui vend des tissus orientaux. C’est ici, dans un logement social, que vit la famille Abdeslam, sous pression médiatique maximale.

      Lundi, en fin d’après-midi, sur le pas de la porte de l’immeuble, Mohamed, frère aîné des deux terroristes présumés, employé au service « population » de la commune depuis dix ans, s’est exprimé sous les flashs après une arrestation musclée et plusieurs heures de garde à vue : « J’étais accusé d’acte terroristes (…) mais en aucun cas je n’ai été lié de près ou de loin à une intervention à Paris. (…) Les gens de la commune savent de quoi je suis capable et de quoi je ne suis pas capable. Je n’ai jamais eu d’ennuis avec la justice. J’avais un alibi. » « Momo », comme l’appellent ses collègues, assure n’avoir « rien remarqué » chez ses frères. Comme tous ceux qui connaissaient Salah et Brahim Abdeslam.

      « Bienvenue à Hollywood, la plus grande fabrique de films »

      « Pas inconnus de la justice, les deux frères avaient commis des délits de droit commun mais ils appartiennent à une famille modérée, ouverte, originaire de Tanger, au Maroc, qui n’avait jamais fait parler d’elle sur le plan religieux », dit un travailleur social sous couvert d’anonymat. « Je les connais depuis qu’ils sont petits et je ne les ai jamais vus à la mosquée », renchérit Jamal Habbachich, à la tête d’un comité consultatif qui fédère seize mosquées de Molenbeek. Abdel, 26 ans, qui alterne périodes de chômage et d’intérim, passait ses journées et ses soirées aux « Béguines », le café qui appartenait à Brahim Abdeslam et que gérait Salah. C’était un bar d’hommes dans cette ville où les femmes sont pour la plupart voilées et où « tu n’en verras jamais une dans un bar, ni dans la rue le soir sauf si elle sort d’un mariage », dit Abdel.

      Le café a été fermé le 5 novembre par les autorités, pour « consommation de substances hallucinogènes prohibées » après une descente de police en août. On y menait une vie de bamboche, fumait du shit, buvait un verre de thé à la menthe ou des Jupiler (bière belge), en jouant aux dés et en regardant les matchs de foot. « C’était tout sauf des radicaux qui voient la vie en "haram" (illicite) ou en "halal" (licite). Ils ne faisaient pas la prière à ma connaissance. Leur "trip", c’était les filles, les discothèques, la fête », raconte Abdel.

      Abdel ne croit « pas du tout » ce qui tourne en boucle sur les chaînes d’information, sur les fils Abdeslam et le cerveau présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, Molenbeekois bien connu, mort dans l’assaut lancé ce mercredi dans un appartement à Saint-Denis. « C’est des montages. Comment on peut tenir un coffee-shop et se faire sauter quinze jours après ? Comment on peut être Abaaoud l’homme le plus recherché du monde planqué en Syrie et revenir à Paris incognito en passant les frontières dans un contexte ultra-sécuritaire même en empruntant la route des réfugiés syriens ? », dit le jeune homme en prenant à témoin ses copains.

      Tous lisent là « encore un complot de la Grande Puissance, l’Amérique, la France pour salir les musulmans ». « Si j’envoie par SMS à mon répertoire la question, "croyez-vous aux événements dont les médias nous matraquent depuis vendredi", 95 % va me répondre "Non" », assure sans ciller Samir, 28 ans et déjà dix de chômage. Ils ne sont pas allés ce mercredi au rassemblement sur la place communale en mémoire des victimes de Paris où 2 500 personnes, dont le frère Abdeslam depuis un balcon, se sont recueillies, allumant des bougies, des lumières contre les ténèbres.

      Karim, qui a quitté l’école à 16 ans et vit de « petits deals », ne se sent « pas concerné » : « On n’était pas "Charlie" en janvier parce qu’on ne peut pas rire de tout et se moquer de la religion, du prophète comme il le faisait. On ne va pas être "Paris" en novembre. Il y a eu des morts, O.K., qu’ils reposent en paix, mais on ne croit pas au "terrorisme", c’est une invention de l’Occident. Chaque fois, qu’il y a "un attentat" ou "une tentative", cela passe toujours comme par hasard par Molenbeek et les quartiers où il y a des musulmans concentrés. C’est la seule fois de l’année où on parle de nous dans les journaux, jamais pour parler du racisme, du chômage, de la misère, des violences policières que nous subissons avec nos parents. Du jour au lendemain, on découvre qu’untel avec qui on était à l’école, jouait au foot, à la boxe, est devenu un bourreau et pose avec une kalach sur Facebook au milieu de cadavres. Mais que fait la police alors si nous sommes un foyer du djihadisme mondial depuis tant d’années ? »

      Devant l’un des deux derniers établissements scolaires de Bruxelles qui accepte le port du foulard (tous deux à Molenbeek), des jeunes filles, voilées ou cheveux lâchés, sortent de cours, oscillant entre « c’est faux, c’est un complot », « c’est vrai, c’est bien fait pour la France qui bombarde la Syrie ». À « Molen », nombre d’habitants rencontrés, dont beaucoup de jeunes, refusent de croire que la ville est un foyer de l’islam radical européen, une base arrière des cellules djihadistes notamment françaises. Les théories du complot circulent à la vitesse du « téléphone arabe », révélant l’étendue de la fracture entre la population de ces quartiers bannis et le reste de la société.

      Depuis l’offensive médiatique, « la parano » a gagné les habitants qui voient « des agents extérieurs », « des espions au service du roi du Maroc », « des flics belges déguisés » partout, jusque dans les rangs des journalistes. « Bienvenue à Hollywood, la plus grande fabrique de films. Moi, je vole mais je ne suis pas un terroriste, je suis incapable de tuer une mouche », rigole un sans-papiers algérien. Tout de contrefaçon vêtu – jeans, blouson en cuir, montre, besace –, il fume un joint sur la chaussée de Gand, le grand axe de drague et commerçant de la ville, essentiellement des boutiques « ethniques » à bas prix, boucheries et snack halal, magasins de meubles, vaisselle et gadgets orientaux, vêtements islamiques, « jilbabs » et « kamis » sombres, « made in China »...

      « Molenbeek est en train de payer des décennies de harcèlement religieux »

      Pourtant, la réalité est là, impressionnante. Quand ils ne sont pas des enfants du cru, les islamistes radicaux se forment, se cachent, se lèvent derrière les murs, les caves et les garages des petites maisons en briques rouges de Molenbeek. Malgré le durcissement de la législation antiterroriste belge, le démantèlement de filières de recrutement depuis les années 1990, les chemins du terrorisme ne cessent de mener à cette commune parmi les plus pauvres de Belgique, lui valant le retour du surnom « Molenbeekistan ».

      « La religion poussée à l’extrême par les obscurantistes est devenue l’occupation principale des chômeurs qui n’ont plus que le choix entre le trafic de drogue ou le djihad. Tu n’as pas de travail ? Fais la prière cinq fois par jour et attends l’appel de l’imam au café en fumant un joint. Tu n’es pas marié, tu es frustré sexuellement, socialement ? On va te donner 70 vierges si tu te fais sauter », soupire un commerçant musulman qui aimerait bien « un peu de diversité, de Blancs ».

      Aujourd’hui, ce sont Abdelhamid Abaaoud, les frères Abdeslam, le Français Bilal Hadfi qui s’est fait exploser devant le Stade de France et qui vivait à Bruxelles… qui font la une des journaux. Hier, et la liste n’est pas exhaustive, c’était Hassan el-Haski, l’un des cerveaux des attentats de Madrid de 2004 (191 morts, 1 800 blessés) ; Mehdi Nemmouche, l’auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles en mai 2014, originaire de Roubaix ; Ayoub el-Khazzani, qui a raté l’attaque du Thalys Bruxelles-Paris en août dernier ou encore des protagonistes de « la cellule de Verviers » démantelée lors d’un assaut policier mortel au lendemain des attentats de Charlie-Hebdo, de Montrouge et de l’HyperCacher en janvier.

      C’était aussi les prédicateurs Jean-Louis Denis dit le Soumis, Fouad Belkacem aujourd’hui derrière les barreaux (il a pris douze ans en février). Ce dernier, à la tête de Sharia4Belgium, prônait le djihad armé entre Anvers et Bruxelles. En 2012, une quinzaine de membres de son groupuscule salafiste ont provoqué des émeutes avec la police de Molenbeek en réaction au contrôle d’identité d’une femme en niqab dans le tram (cette dernière s’était rebellée et avait cassé le nez d’une policière).

      « La ville est pour eux un arrondissement de Paris comme Anvers, une annexe des Pays-Bas. Ils peuvent s’y procurer facilement des armes, des faux papiers grâces aux filières criminelles, se planquer grâce à la densité de logements et se fondre dans la population de type arabo-musulmane », analyse l’anthropologue et militant associatif Johan Leman. Il a suivi toutes les mutations de la commune, de l’arrivée des premières générations d’immigrés venus travailler dans les mines, creuser le métro bruxellois aux premières radicalisations de leurs enfants nés sur le sol belge. C’est ici aussi que les Tunisiens Dahmane Abd el-Sattar et Bouraoui el-Ouaer ont fomenté l’assassinat du commandant afghan Massoud tué deux jours avant le 11 septembre 2001 sur ordre de Ben Laden.

      El-Sattar était l’époux de Malika el-Aroud, « la veuve noire », muse du djihadisme belge, deux fois femme de martyrs (elle s’est remariée avec Moez Garsallaoui, un Belgo-Tunisien tué par un drone au Pakistan en 2012). Fille d’ouvrier marocain, condamnée en 2008 à huit ans de prison et désormais sous le coup d’une procédure de déchéance de nationalité, elle avait envoyé vers l’Afghanistan des dizaines de jeunes.

      Le Franco-Syrien Bassam Ayachi, « cheikh » sulfureux, doyen des terroristes belges en Syrie où il est retourné en 2013, avait présidé à l’époque son mariage religieux avec el-Sattar. Il a dirigé pendant vingt ans, avec son fils (mort en Syrie en 2013), le Centre islamique belge (CIB) de Molenbeek. Un sanctuaire du salafisme radical, démantelé seulement en 2012 par la justice, qui a envoyé de nombreux combattants vers l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie.

      « Molenbeek est en train de payer des décennies de harcèlement religieux et de laxisme politique. On a laissé des fous de Dieu, des salafistes et des Frères musulmans, payés par le Qatar, l’Arabie saoudite, l’Égypte, le Maroc, semer le malheur, la pagaille, le foulard. Ils ont fait de l’islam des sectes qui imposent un Coran de la terreur, sur des individus fragiles, ignorants, des gamins qui ont décroché du système scolaire dont les parents sont analphabètes, qui ne parlent ni l’arabe ni la langue des imams. » Rue Ribaucourt, le gérant de la librairie El-Itra (l’être originel en arabe) fulmine dans son local désert en lisant Grabovoï, « un grand penseur russe qui peut sortir nos consciences de la déchéance ». Sans concession, le libraire, « un musulman laïque », met « dans la même poubelle » le terroriste Bassam Ayachi et l’islamologue Tariq Ramadan qui tient régulièrement conférence dans la ville.

      Trois anciens, barbes longues et fournies, anoraks sur djellabas jusqu’aux genoux, passent devant sa vitrine : « Il y a trente ans, ils buvaient de l’alcool, fumaient, mais on leur a lavé le cerveau, les voilà singes. » Pas un client depuis samedi dans sa boutique, « que des journalistes qui ne connaissent rien à l’islam ». « À ce rythme, je vais fermer. Je tiens la seule vraie librairie de la ville qui propose du sacré et du profane face aux innombrables librairies coraniques, toutes affiliées à un groupuscule, salafistes, frères musulmans », râle le commerçant. Il raconte qu’un jour de campagne électorale, « un politicien » est rentré dans sa librairie : « Il m’a demandé ce que je voulais. Je lui ai dit : ferme les mosquées et je voterai pour toi. Il m’a pris pour un fou musulman et il a tourné les talons. Mais il est là le grand problème de Molenbeek. »

      « Un week-end comme celui-ci flingue tout le boulot des travailleurs sociaux »

      La ville compte officiellement 24 mosquées, organisées par pays, dont quatre seulement sont reconnues par la région de Bruxelles-Capitale (les imams y sont payés par les autorités). Elle compte aussi des dizaines de lieux de cultes ou associations privés, dans les anciennes maisons ouvrières, que personne ne sait vraiment chiffrer ni surveiller. Seize des 24 mosquées sont contrôlées par un conseil consultatif (onze sont arabophones, deux pakistanaises, une africaine, une turque, une bosniaque).

      Jamal Habbachich, 59 ans, un Belge originaire du sud marocain, est à la tête de ce conseil. Il donne rendez-vous dans la mosquée Attadamoune, 500 fidèles le vendredi, près des Étangs noirs, et appelle « la communauté à se remettre en question » : « Nous sommes à l’image de la Belgique, divisés, communautarisés dans nos mosquées. Chacun son pays, sa tribu, ses mentalités. Le Maghreb, c’est l’anarchie totale à l’inverse de la Turquie ou le Pakistan qui sont très structurés. Aucun de leurs jeunes ne part au djihad contrairement à nos fils du nord du Maroc et d’Afrique du Nord qu’on retrouve dans tous les dossiers de terrorisme avec les convertis. »

      Pour lui, « le mal vient des monarchies du Golfe, l’Arabie saoudite en tête, qui versent leurs pétrodollars sur l’Occident et imposent dans nos quartiers des courants dangereux et une lecture très rigoriste et binaire de l’islam, "halal", "haram", sans nuances de gris. Chez les Marocains, c’est très fort et c’est un terreau fertile pour les recruteurs radicaux qui veulent décerveler nos jeunes ». Ce jeudi, dans les médias, Rachid Madrane, ministre PS de l’aide à la jeunesse à la Fédération Wallonie-Bruxelles, a reconnu « le péché originel » : « On a confié les clés de l’islam en 1973 à l’Arabie saoudite pour s’assurer un approvisionnement énergétique (…) Le résultat, c’est que la pratique de l’islam apaisé qui était celle des personnes qu’on a fait venir du Maroc a été infiltrée par du wahhabisme, du salafisme. »

      Le Royaume belge découvre ainsi qu’il a trop longtemps fermé les yeux sur l’emprise wahhabite. La Grande Mosquée du Cinquantenaire, à Bruxelles, financée dans les années soixante par la Ligue islamique mondiale, une ONG musulmane au service du régime saoudien, est emblématique de cette liaison dangereuse. Rachid Madrane souhaite plus d’imams formés en Belgique, qui prêchent en français, en néerlandais, plus d’arabophones dans les services de renseignements.

      « Les mosquées sont moins problématiques qu’internet. Cela l’était il y a encore dix ans mais aujourd’hui, elles sont surveillées. Les islamistes le savent et opèrent à l’extérieur, en privé, sur internet. On voit peu de jeunes dans nos mosquées faute d’imams qui savent répondre en phase avec leurs préoccupations », constate Jamal Habbachich.

      Professeur de religion musulmane dans des établissements professionnels du réseau officiel (les Belges ont une définition de la laïcité radicalement différente des Français), Jamal Habbachich a toutes les peines du monde à convaincre des gamins déboussolés par les prédicateurs du Web. « L’autre jour, une élève de cinquième m’a demandé si j’étais d’accord avec l’imam de Brest, Rachid Abou Houdeyfa, la nouvelle coqueluche des jeunes, pour dire que les faux ongles, c’était "haram". J’ai passé quarante minutes à lui expliquer qu’il n’y avait rien de mal à se rajouter une couche d’ongles ! Les discours de ce type me font peur. J’ai passé deux semaines aussi à rappeler à un ado qui étaient les femmes de Mahomet, Aicha, guerrière, cavalière, infirmière, etc. Il me disait que suivant les préceptes d’un cheikh égyptien sur Youtube, sa femme ne travaillerait jamais. Il m’a soutenu que les femmes ne doivent sortir que trois fois : du ventre de leur mère, du joug parental au joug marital, puis du foyer au cimetière. »

      Dans son bureau à la commune, sous une affiche de lutte contre les contrôles au faciès, l’écolo Sarah Turine, échevine (adjointe) déléguée à la jeunesse, à la cohésion sociale et au dialogue interculturel, islamologue de formation, partage les mêmes craintes et la même analyse : « La logique manichéenne wahhabite a causé beaucoup de dégâts à Molenbeek. Après les attentats du 11-Septembre et la première vague d’islamophobie, les jeunes de la deuxième et troisième génération, ne se sentant pas reconnus comme des Belges à part entière, surtout les garçons, ont hissé en étendard leur identité musulmane. On prend en peine figure aujourd’hui les conséquences du repli religieux qu’on a laissé s’installer en achetant la paix sociale. »

      Depuis samedi, les politiques se renvoient les responsabilités, notamment les bourgmestres Philippe Moureaux, le baron socialiste qui a régné pendant plus de 20 ans sur la commune, et la nouvelle bourgmestre de droite Françoise Schepmans (Mouvement réformateur) qui a raflé la commune en 2012, grâce à une coalition mêlant son parti, le centre-droit (CDH) et les écolos.

      Le premier aurait laissé « Marrakech devenir Peshawar », la seconde « n’aurait rien fait »… Sarah Turine ne veut pas « rentrer dans la polémique ». Quand elle a appris les fusillades de Paris, elle s’est dit « pourvu qu’il n’y ait pas de lien avec Molenbeek » : « Un week-end comme celui-ci flingue tout le boulot des travailleurs sociaux et va stigmatiser un peu plus les habitants de Molenbeek, des musulmans normaux, pacifistes qui encaissent déjà beaucoup d’injustices. » Elle rappelle que sur les cinq communes de la zone de police de Bruxelles-ouest, dont Molenbeek, une cinquantaine de jeunes ont rejoint des milices en Syrie depuis le début du conflit. Une cinquantaine sur des dizaines de milliers de jeunes qui essaient de s’en sortir.

      « Les journalistes ne parlent jamais des énergies dingues que dégage cette ville »

      « On surmédiatise un épiphénomène, certes d’une extrême violence et barbarie. À l’échelle belge, les djihadistes, c’est 500 personnes sur près de 600 000 musulmans. Les taux de chômage, de décrochage scolaire sont beaucoup plus affolants », appuie Corinne Torrekens, chercheuse à l’Université Libre de Bruxelles, spécialiste de la radicalisation. « Les journalistes ne viennent que lorsqu’il y a un attentat ou un gros tournage de film. Jamais ils ne parlent des énergies dingues que dégage cette ville, de son terreau associatif, artistique », s’indigne le comédien Ben Hamidou.

      Enfant de Molenbeek, « ma mère adoptive », dit ce natif d’Oran en Algérie, Ben Hamidou monte depuis quinze ans des pièces de théâtre, seul en scène ou avec des gens du quartier. Il joue dans Djihad, la pièce d’Ismael Saïdi qui tourne depuis 2014, tragi-comédie retraçant l’odyssée en Syrie de trois paumés de Molenbeek que l’oisiveté et la quête identitaire conduisent à la guerre sainte. Déclarée d’intérêt public au lendemain des attentats de Charlie-Hebdo par la ministre de la culture et de l’enseignement de Bruxelles, cette pièce est devenue un outil pédagogique dans les écoles des ghettos de riches et pauvres pour appréhender et dépassionner la folie du monde.

      « Les médias sont en train de faire de Molenbeek une zone plus terrible que les banlieues de Paris, où vous envoyez des CRS plutôt que d’y faire de bonnes écoles, quand nous, c’est une ville à taille humaine dans le centre-ville où il y a tout de même de l’investissement », déplore le professeur d’urbanisme Eric Corijn. On le retrouve dans « un endroit positif », la maison des cultures et de la cohésion sociale, théâtre d’initiatives et de diversités.

      « La ville change lentement, ses extrémités se gentrifient, le vieux Molenbeek est en pleine revitalisation, des hôtels ouvrent, on voit des boutiques avec des mini-jupes en vitrine chaussée de Gand, impensable il y a cinq ans ! », martèle-t-il lors de ses visites guidées de la ville comme samedi devant une trentaine d’eurocrates qui n’avaient jamais passé le canal. Près de la maison des Abdeslam, sur la place communale, une brasserie doit ouvrir à l’angle : « Il faut que la commune se débrouille pour que ce soit un lieu hybride où on peut boire du thé à la menthe et du vin. » Déghettoïser. Décommunautariser. « Faire ville ensemble. » C’est l’un des plus grands défis de Molenbeek, coupé en deux, le haut de la ville, bourgeois, branché, blanc, et le bas, populaire, misérable, arabo-musulman.

      « Cela va être difficile. Le mal est fait, l’intégration a échoué. Même si on donnait du travail à tous les chômeurs et ratés du quartier, les familles resteront repliées sur leurs tribus, à se marier entre cousins, à décourager les filles de faire des études. Les politiques ont laissé se mettre en place un petit Maroc du nord avec des élus, des policiers, des profs… tous marocains qui fonctionnent pour certains comme au bled avec des bakchichs. Les rues sont sales, le cannabis est partout dans la ville, dans des cafés légaux et d’autres clandestins derrière des rideaux de fer. Les autorités ne font rien, laisse la drogue détruire nos enfants. » Mounir est « déprimé ». Il veut « déménager avec sa famille dans un quartier tranquille, mettre ses filles dans une école avec des Blancs, car ici, il n’y a pas de mélange et le niveau est très bas ». Il veut « se sentir en Belgique ».

      À quelques rues de là, pas très loin de Ribaucourt, plaque tournante du trafic de drogue, un café aux vitres teintées. À l’intérieur, des habitués, des jeunes et des vieux, une odeur de shit, « cette odeur sans laquelle Molenbeek ne serait pas Molenbeek », dit Soufiane, deux télés, une branchée sur du football et l’autre sur de la “soul” aux clips suggestifs. Point de cendrier. On écrase ses joints au sol. Un sans-papiers algérien, qui tient le bar pour des Rifains, les patrons, balaie régulièrement les mégots. « C’est la technique pour rester propre si jamais la police faisait une descente », explique Soufiane. C’est son heure de détente après le travail, des missions d’intérim dans le BTP, « physiques ». Il y retrouve ses amis, originaires d’Oujda dans le nord marocain comme lui.

      Soufiane s’était rêvé une vie meilleure, des études longues, hors de Molenbeek mais ado, on l’a contraint aux filières professionnelles. « Ici, le système nous tire vers le bas, l’exclusion commence à l’école. On n’a pas le droit d’avoir de l’ambition. On nous veut dans les usines comme nos pères sauf qu’elles n’existent plus. » Dans son quartier, « une femme est partie en Syrie avec les gosses rejoindre son frère ». Sans rien dire à son mari qui a trouvé la maison vide en rentrant du boulot. Vendredi, il priera à la mosquée « pour les victimes de Paris ». En se demandant si ses voisins de prière ne sont pas de Daech : « On devient parano et on ne sait plus quoi penser. »

      De l’autre côté du canal, un commerce tenu par un Arménien qui visionne en boucle toujours les mêmes vidéos d’Abaaoud. Il dit que « tout ça, c’est la faute des politiques qui ont laissé les Arabes imposer leur culture à l’Europe » en sortant un tract de son tiroir. C’est la profession de foi du Vlaams Belang, le parti flamand d’extrême droite raciste et xénophobe. Dehors, un Syrien de Homs, passé par les Balkans, mendie quelques sous avec sa femme et leurs deux enfants. Ils ont peur d’être expulsés « à cause des terroristes »...

    • Merci @colporteur
      alors :

      Tous lisent là « encore un complot de la Grande Puissance, l’Amérique, la France pour salir les musulmans ». « Si j’envoie par SMS à mon répertoire la question, "croyez-vous aux événements dont les médias nous matraquent depuis vendredi", 95 % va me répondre "Non" », assure sans ciller Samir, 28 ans et déjà dix de chômage. Ils ne sont pas allés ce mercredi au rassemblement sur la place communale en mémoire des victimes de Paris où 2 500 personnes, dont le frère Abdeslam depuis un balcon, se sont recueillies, allumant des bougies, des lumières contre les ténèbres.

      Karim, qui a quitté l’école à 16 ans et vit de « petits deals », ne se sent « pas concerné » : « On n’était pas "Charlie" en janvier parce qu’on ne peut pas rire de tout et se moquer de la religion, du prophète comme il le faisait. On ne va pas être "Paris" en novembre. Il y a eu des morts, O.K., qu’ils reposent en paix, mais on ne croit pas au "terrorisme", c’est une invention de l’Occident. Chaque fois, qu’il y a "un attentat" ou "une tentative", cela passe toujours comme par hasard par Molenbeek et les quartiers où il y a des musulmans concentrés. C’est la seule fois de l’année où on parle de nous dans les journaux, jamais pour parler du racisme, du chômage, de la misère, des violences policières que nous subissons avec nos parents. Du jour au lendemain, on découvre qu’untel avec qui on était à l’école, jouait au foot, à la boxe, est devenu un bourreau et pose avec une kalach sur Facebook au milieu de cadavres. Mais que fait la police alors si nous sommes un foyer du djihadisme mondial depuis tant d’années ? »

      Ça c’est le discours majoritaire maroxellois. Je l’ai entendu en boucle depuis vendredi (dans la bouche d’hommes maroxellois de Molenbeek). Tu peux danser sur ta tête pour faire entendre un autre son de cloche, les complots ont la côte, c’est affolant, je suis effondrée, car même des personnes que je considère comme intelligentes versent dans ces raccourcis aveugles paranoïdes et victimaires. Les « rifains » sont tellement dans leur monde parfois, que, parfois, il ne reste plus rien qu’un pessimisme profond, car même si Molenbeek est plus complexe que les caricatures que l’on en fait, l’article de Mediapart est un des moins caricatural que j’ai lu jusqu’à présent.

  • Why is Benjamin Netanyahu trying to whitewash Hitler? | The Electronic Intifada
    https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/why-benjamin-netanyahu-trying-whitewash-hitler
    https://www.youtube.com/watch?v=XnXS146cxLE

    Benjamin Netanyahu has publicly asserted that Adolf Hitler had no intention of exterminating Europe’s Jews until a Palestinian persuaded him to do it.

    The Israeli prime minister’s attempt to whitewash Hitler and lay the blame for the Holocaust at the door of Palestinians signals a major escalation of his incitement against and demonization of the people living under his country’s military and settler-colonial rule.

    It also involves a good deal of Holocaust denial.

    In a speech to the World Zionist Congress in Jerusalem on Tuesday, Netanyahu asserted that Haj Amin al-Husseini convinced Hitler to carry out the killings of 6 million Jews.

    Al-Husseini was the Grand Mufti of Jerusalem, the highest clerical authority dealing with religious issues pertaining to the Muslim community and holy sites during the 1920s and ‘30s, when Palestine was under British rule.

    He was appointed to the role by Herbert Samuel, the avowed Zionist who was the first British High Commissioner of Palestine.

    In the video above, Netanyahu claims that al-Husseini “had a central role in fomenting the final solution. He flew to Berlin. Hitler didn’t want to exterminate the Jews at the time, he wanted to expel the Jews. And Haj Amin al-Husseini went to Hitler and said, ‘If you expel them, they’ll all come here.’ ‘So what should I do with them?’ he asked. ‘Burn them!’”

    • En même temps, le point de vue Mufti Al-Hussein=Hitler, Palestiniens=Nazis est développé depuis longtemps. Au procès Eichman par exemple, il y a toute une littérature qui grossit le trait à dessein. Comment faire d’un supporter, instrumentalisé, du régime nazi un chef et un décideur...

      The Mufti was in many ways a disreputable character, but post-war claims that he played any significant part in the Holocaust have never been sustained. This did not prevent the editors of the four-volume Encyclopedia of the Holocaust from giving him a starring role. The article on the Mufti is more than twice as long as the articles on Goebbels and Göring, longer than the articles on Himmler and Heydrich combined, longer than the article on Eichmann—of all the biographical articles, it is exceeded in length, but only slightly, by the entry for Hitler.’[289][290]

      Un exemple http://blogs.timesofisrael.com/21212

      The Mufti had signed a pact with Hitler in 1941 to assure mutual cooperation in the mass murder of the Jews, receiving Hitler’s promise to help the Mufti create a “Juden Rein” Palestine.

      The Mufti would also live to inspire his young relative and protégé, Yassir Arafat, to forge the PLO and its covenant , also dedicated to exterminating the state of Israel.

      voir aussi les références (floues ?) au lien de parenté entre le grand mufti et Yasser Arafat

    • Inusable grand mufti de Jérusalem

      Régulièrement, des ouvrages « découvrent » les sympathies nazies du leader palestinien Amin Al-Husseini ; régulièrement, les dirigeants israéliens en tirent parti pour dénoncer l’antisémitisme congénital des Arabes. Car c’est bien l’objectif de ces pseudo-recherches historiques que de justifier l’occupation des Territoires et l’oppression des Palestiniens.
      http://www.monde-diplomatique.fr/2010/05/ACHCAR/19109

      Der Spiegel pas le site sésinfo.
      http://www.desinfos.com/spip.php?article573
      Contrairement à une croyance répandue, le mouvement politico-religieux islamiste n’est pas né pendant les années 60 mais pendant les années 30.

      Le succès de ce mouvement n’a pas été inspiré par l’échec de Nassérisme, mais par la montée du Nazisme.

      Jusqu’à 1951, toutes les campagnes visant à mobiliser le peuple n’étaient pas dirigées contre des puissances coloniales, mais contre les Juifs.

      C’est l’organisation des « Frères musulmans », fondée en 1928 [par le grand-père de Tariq Ramadan NDLR], qui a établi l’Islamisme comme un mouvement de masse. La signification de cette organisation pour l’Islamisme est comparable à celle du Parti bolchevique pour le communisme au 20ème siècle : jusqu’à présent, il est l’élément de référence en termes d’idéologie et représente le noyau dur de l’organisation, qui a inspiré de manière décisive toutes les tendances d’islamistes suivantes, y compris Al-Qaida, et qui les inspire encore à ce jour.

    • Le point sous paywall :
      Nazisme et islamisme : les liaisons dangereuses - Le Point
      http://www.lepoint.fr/histoire/nazisme-et-islamisme-les-liaisons-dangereuses-16-10-2015-1974088_1615.php

      Dans l’avant-propos au livre de Matthias Küntzel, qui a reçu l’Independent Publisher Book Award, Boualem Sansal espère que cet ouvrage suscitera un large débat autour des liaisons très dangereuses entre nazisme et islamisme. On peut l’espérer, en effet. Car le chercheur allemand nous livre une généalogie inédite sur la haine du juif, « colonne vertébrale » depuis ses débuts de l’islamisme moderne, qui connaît un essor foudroyant à partir des années 30.

      Pour appuyer sa démonstration, Küntzel examine le parcours de deux figures majeures mal connues du public français. La première est le prédi...

      Atlantico.
      Jihad et haine des Juifs : ce point commun entre l’essor du nazisme et de l’islamisme
      http://www.atlantico.fr/decryptage/jihad-et-haine-juifs-point-commun-entre-essor-nazisme-et-islamisme-matthia
      A ceux qui pensent que l’islamisme se nourrit de la tragédie du peuple palestinien, ce livre montre que cette assertion est contredite par l’histoire de l’islamisme radical, dont la rhétorique violemment antijuive a précédé la création de l’Etat hébreu. Extrait de « Jihad et haine des Juifs - Le lien troublant entre islamisme et nazisme a la racine du terrorisme international », de Matthias Küntzel, publié aux éditions du Toucan