person:theresa may

  • Le Conseil publie son avis “Prédiction, chiffrement et libertés”. - Conseil National du Numérique
    https://cnnumerique.fr/avis-chiffrement

    Le Conseil s’était saisi de la question du chiffrement à l’été 2016. Cette autosaisine faisait suite aux annonces conjointes de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, et de son homologue allemand Thomas de Maizière, visant à « armer nos démocraties sur la question du chiffrement ». Près d’un an plus tard et dans une situation sécuritaire toujours critique, le chiffrement reste au cœur de la tension entre protections des données personnelles, innovation technologique et surveillance. Dans une déclaration commune avec la Première ministre britannique Theresa May, le président de la République Emmanuel Macron s’est une nouvelle fois prononcé en faveur d’un meilleur accès aux contenus chiffrés, « dans des conditions qui préservent la confidentialité des correspondances, afin que [les] messageries ne puissent pas être l’outil des terroristes ou des criminels ». L’Union européenne doit examiner l’opportunité d’une législation sur le sujet à l’automne.

  • Universities are broke. So let’s cut the pointless admin and get back to teaching | André Spicer | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/aug/21/universities-broke-cut-pointless-admin-teaching

    As students have been celebrating their exam results, pundits from across the political spectrum have been commiserating the state of British universities. Andrew Adonis, an education minister during the Blair years, has excoriated universities for offering costly courses while jacking up the pay of their senior leaders. Nick Timothy, Theresa May’s ex-advisor, thinks UK universities are an unsustainable “Ponzi scheme”. The universities minister, Jo Johnson, has written about the need to put further pressure on seats of higher learning so students get good value for money.

    Behind the political point-scoring are more serious issues. The university sector has been growing for decades, but now that growth is going into reverse. The number of undergraduates applying to universities has fallen by 4% this year. Although close to 50% of the population goes through higher education, only about 20% of jobs require an undergraduate degree. One US study found that 46% of students showed no improvement in their cognitive skills during their time at university. In some courses, like business administration, students’ capacity to think got worse for the first few years. And after they graduated, many struggled to find full-time work while being loaded down with debt. Nearly a quarter of graduates were living with their parents or relatives.

    #universités #enseignement

  • Royaume-Uni : le silence de #Big_Ben, l’émoi d’une nation - Le Point
    http://www.lepoint.fr/culture/royaume-uni-le-silence-de-big-ben-l-emoi-d-une-nation-16-08-2017-2150410_3.p

    Big Ben silencieuse pendant 4 ans ? La perspective de voir muselée pour rénovation la célèbre cloche londonienne, « gardienne du temps de la nation », a provoqué une mini-crise et l’intervention de la Première ministre Theresa May.

    « Il n’est pas raisonnable que Big Ben soit réduite au silence pendant quatre ans », s’est indignée la cheffe du gouvernement lors d’un déplacement à Portsmouth mercredi.

    Alors que les négociations du Brexit occupent le haut de l’agenda, c’est pour cette question patrimoniale, devenue préoccupation nationale, que Mme May s’est exprimée pour sa rentrée politique.
    Elle a exigé des responsables de la Chambre des Communes qu’ils reprennent d’urgence le calendrier des travaux, « pour que nous puissions entendre Big Ben ces quatre prochaines années ».
    Ses déclarations sont venues s’ajouter à celles de plusieurs élus, qui s’insurgeaient de voir l’un des emblèmes du pays réduit au silence.
    Une mesure « dingue » pour le ministre du Brexit David Davis, un chantier « complètement fou » pour le député conservateur James Gray : les responsables politiques sont sortis de leur réserve pour condamner l’opération de rénovation du monument le plus photographié du Royaume-Uni.
    Les rénovations du mécanisme de l’horloge, ainsi que de la tour Elizabeth qui l’abrite, avaient pourtant été validées par un vote des parlementaires. Mais la durée de la période de silence forcé n’avait alors pas été précisée.

  • Corbyn, la renaissance surprise du Labour

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/08/11/corbyn-la-renaissance-surprise-du-labour_5171230_3214.html

    Depuis les législatives du 8 juin, le dirigeant du Parti travailliste triomphe, prêt à remplacer la première ministre, Theresa May.

    Jeremy Corbyn est prêt. Prêt à négocier le Brexit, prêt à former un gouvernement. Bref, prêt à remplacer Theresa May à Downing Street. Pour la gauche britannique, qui avait fait son deuil d’un retour au pouvoir dans un avenir prévisible, les législatives du 8 juin ont sonné comme une divine surprise et pris des airs de triomphe.

    « Dans six mois, je serai premier ministre », a confié le chef du Labour à Michael Eavis, le directeur du festival de Glastonbury, grand rendez-vous estival de la scène alternative. Le 24 juin, un discours du vieux dirigeant y a attiré plus de jeunes branchés que le groupe Radiohead, la veille. « Oh, Jer-e-my Cor-byn », scandé au rythme du tube américain Seven Nation Army des White Stripes, en est devenu l’hymne.

    Sur les colliers, les T-shirts, les posters et les sculptures de sable, « Jeremy », 68 ans, était partout. Dirigé par une Theresa May en sursis, le pays prend désormais très au sérieux la possibilité que l’ancien permanent syndical, longtemps présenté comme un loser, se voie confier les clés du « number ten », le siège du gouvernement.

    Corbynmania ?

    D’ailleurs, l’intéressé reprendra sa tournée des circonscriptions dès la mi-août, prévoyant – et souhaitant – de nouvelles élections que les travaillistes pourraient gagner, selon les sondages. Pas un média qui ne s’interroge sur la Corbynmania, pas un politologue qui ne disserte sur la renaissance surprise du Labour.

    L’obscur député de Finsbury Park (nord de Londres), élu de l’aile gauche du parti depuis trois décennies, revient de loin. Voilà tout juste un an, au lendemain de la victoire du Brexit au référendum, les trois quarts des députés de son propre parti avaient voté une motion de défiance à son encontre, l’accusant d’avoir traîné les pieds pour défendre la ligne proeuropéenne du parti. Mais les adhérents de base, qui l’avaient élu une première fois à la surprise générale en septembre 2015, l’ont conforté.

    Partisan d’un grand retour de l’Etat pour lutter contre les inégalités, anti-establishment et sceptique sur l’Europe, sympathisant du Venezuela chaviste, Jeremy Corbyn évoque aujourd’hui une sorte de Jean-Luc Mélenchon britannique. A deux différences de taille près : il a été plébiscité à la tête du Parti travailliste, et se trouve aujourd’hui en position d’accéder au pouvoir.

    Car son programme, qui tourne résolument le dos au néolibéralisme du « New Labour » de Tony Blair, a drainé un nombre spectaculaire d’électeurs. Crédité de 28 % des voix au début de la campagne des législatives, en avril, le Labour de Corbyn en a rassemblé 40 % le 8 juin. Le meilleur résultat depuis M. Blair et la plus forte remontée d’une élection à l’autre depuis… Clement Attlee en 1945.

    Un programme centré sur les principaux problèmes sociaux

    L’un des partis progressistes les plus en difficulté d’Europe est devenu en quelques semaines l’un des espoirs de la gauche. La cote de popularité de son dirigeant, catastrophique à l’été 2016 (16 % contre 52 % à Theresa May), vient de dépasser celle de la première ministre (44 % contre 34 %) qui a perdu la majorité absolue au Parlement.

    « Avec Jeremy, quelque chose de vraiment nouveau est possible, pour une fois. Il est humain, proche des gens ordinaires. Ce n’est pas seulement un homme politique, c’est l’un d’entre nous », résume Louise Emmins, 37 ans, pour qui Jeremy Corbyn symbolise un double espoir : le maintien des allocations sociales pour son mari handicapé et la fin des études supérieures payantes pour leur fils. « Il est authentique, sage, constant. Il parle aux gens, pas à la presse, et donne envie de s’engager en politique », dit Wisam Wahab, un étudiant de 17 ans rencontré lui aussi lors d’un meeting.

    Les réunions de Jeremy Corbyn mêlent toujours deux publics : de vieux électeurs du Labour qui votaient en se bouchant le nez – ou ne votaient plus du tout – pendant les années Tony Blair, Gordon Brown et Ed Miliband, et des jeunes attirés par ce qu’ils perçoivent comme un programme résolument neuf : renationalisation des chemins de fer, fin de l’austérité avec relance des services publics et construction de logements sociaux financées par une hausse de l’impôt sur les sociétés, interdiction des « contrats de travail à zéro heure » sans salaire garanti.

    « For the many not for the few » (« pour le plus grand nombre, pas pour quelques-uns ») : ce slogan est la clé de voûte d’un programme centré sur les principaux problèmes sociaux – la précarité du travail, l’inaccessibilité des logements, le coût et l’inefficacité des transports, l’engorgement des hôpitaux et des écoles.

    « Il représente le changement »

    A l’instar de Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise, ou de Bernie Sanders, le rival d’Hillary Clinton lors des primaires du camp démocrate américain, le vieux militant a trouvé le ton pour séduire en même temps les jeunes et les classes éduquées sans trop s’aliéner les électeurs des milieux populaires.

    Jeremy Corbyn « a réussi à rassembler les principales forces disponibles : le radicalisme anticapitaliste des jeunes, le culte bourgeois de l’authenticité et l’expression la plus crue des intérêts individuels », analyse John Gray, chroniqueur au New Statesman, un hebdomadaire de gauche. « Il représente le changement et pour bon nombre d’électeurs, cela suffit, quelle que soit la nature du changement », rétorque avec dépit Rod Liddle dans The Spectator, publication symétrique à droite qui compare son « populisme » à celui de Donald Trump.

    Les promesses de M. Corbyn, jugées impossibles à financer et démagogiques par les conservateurs, ont fait mouche, de même que son ambiguïté à propos du Brexit. Sachant que trois députés du Labour sur quatre sont élus dans des circonscriptions ayant voté pour la sortie de l’Union européenne en dépit de la consigne du parti, Jeremy Corbyn évite le plus possible d’aborder cet – énorme – sujet qui divise ses partisans. Stratégie gagnante : peu de « leavers » (pro-Brexit) travaillistes ont voté pour les europhobes du parti UKIP, et peu des « remainers » (pro-UE) ont fait défection en faveur des libéraux démocrates (LibDem) proeuropéens.

    Pour l’heure, le chef du Labour, longtemps objet du souverain mépris de Mme May, est en position de force. Les médias, où il se montre désormais très à l’aise, ont cessé de le snober. Dans le Financial Times, il évoque ses lectures de vacances, un essai sur Shelley, poète romantique aux idées révolutionnaires, son amour pour le vélo et pour son chat.

    Sur le Brexit, l’idole des jeunes joue l’ambivalence

    Augmentation du salaire des fonctionnaires, dénonciation de la dérégulation après l’incendie de la Grenfell Tower (au moins 79 morts à Londres le 14 juin), remise en cause des droits d’inscription universitaires… L’ex-outsider dicte désormais l’agenda politique à des Tories tétanisés. Theresa May lui doit probablement d’être maintenue pour l’instant au pouvoir : son éviction pourrait déboucher sur de nouvelles élections et un échec cuisant au profit du parti de M. Corbyn.

    Mais l’ambivalence de ce dernier sur le Brexit masque de moins en moins les fractures béantes du Labour sur le sujet. Comme Theresa May, le leader de gauche défend bec et ongles le Brexit et la sortie du marché unique européen, tout en promettant de négocier avec les Vingt-Sept pour obtenir le maintien du libre accès après la sortie de l’UE. Les élus Labour qui dénoncent le caractère irréaliste et démagogique de cette position sont mis à l’écart ou tancés par ses soins. Or, 66 % des adhérents du Labour sont favorables au maintien dans le marché unique.

    « Corbyn a passé sa vie à répéter que l’Europe était une partie du problème et non de la solution. Il voit le Brexit comme une chance de mettre en œuvre son programme socialiste radical de nationalisations, de retour des aides de l’Etat et de commerce administré », observe le journaliste Larry Elliott dans The Guardian.

    Bien des jeunes, furieux contre le Brexit, se sont mobilisés pour le Labour cette année, attirés aussi par sa promesse d’un retour à la gratuité de l’enseignement supérieur. Jeremy Corbyn leur doit en partie son extraordinaire remontée électorale. Que se passera-t-il lorsque, l’épreuve de vérité des négociations de Bruxelles aidant, le quiproquo sera levé et qu’ils s’apercevront que leur idole, par idéologie, s’accommode tout à fait du Brexit ?

  • Why is neoliberalism back in Latin America? | Business & Economy | Al Jazeera
    http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/2017/07/neoliberalism-latin-america-170711085354385.html

    Curiously enough, some 25 years later neoliberalism has made a comeback to the region. Brazil, Argentina, Mexico, Colombia, Paraguay and Peru have proud neoliberals serving as presidents these days.

    And this is just when the whole world - Donald Trump in the US, Theresa May in the UK, Narendra Modi in India, Vladimir Putin in Russia and Recep Tayyip Erdogan in Turkey to name but a few - is clearly going protectionist. 

    In the aftermath of the 2008 financial crisis, Latin America could not keep pace with other rising states and started to consider an anachronistic repertoire of solutions. In the end, under the risk of “playing the sucker”, developing countries from the Western hemisphere decided to open their economies to the outside world, without enjoying any reciprocity in terms of tariffs and trade preferences.

    Why so? Despite all bad memories that neoliberalism evokes in Latin America, political leaders appear to be self-assured: That is the only way to economic salvation. There is no alternative!

  • Grande-Bretagne : Theresa May veut créer un nouvel Internet contrôlé et réglementé Par le gouvernement
    https://www.crashdebug.fr/informatik/93-securite/13762-grande-bretagne-theresa-may-veut-creer-un-nouvel-internet-controle-

    = Censure totale

    Contributeur anonyme

    Il y a quelques jours, l’actuelle Première ministre de Grande-Bretagne a fait part de la volonté de son parti politique d’assainir Internet. Theresa May promettait de sanctionner les réseaux sociaux qui seront incapables de contrôler les posts de leurs utilisateurs. Elle militait pour interdire la diffusion de contenus inadaptés, voire dangereux, pour les mineurs ou de contenus incitant à la haine (raciale, religieuse...), à la pornographie, à la violence ou à toutes formes de discrimination sur Internet.

    Theresa May est revenue à la charge avec un nouveau projet visant à autoriser son gouvernement à prendre le contrôle d’Internet en Grande-Bretagne en choisissant le contenu qui peut être publié ou pas. Actuellement, une grande partie d’Internet est gérée par (...)

    #En_vedette #Sécurité #Actualités_Informatiques

  • Au Royaume-Uni, des propositions controversées pour améliorer le statut des travailleurs précaires
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/07/11/au-royaume-uni-des-propositions-controversees-pour-ameliorer-le-statut-des-t

    Au Royaume-Uni, cinq millions de personnes travaillent comme autoentrepreneurs, en particulier par l’intermédiaire de plates-formes Internet de partage. Pour remédier aux abus constatés dans cette gig economy (« économie des petits boulots ») dont les emblèmes sont Uber et Deliveroo, un rapport commandé par Theresa May et rendu public mardi 11 juillet fait des propositions visant à mieux protéger les travailleurs tout en assurant la prospérité des entreprises qui fleurissent en marge des lois sur le travail.

    Son auteur, Matthew Taylor, ancien conseiller de Tony Blair, propose de créer un statut de contractant dependant , intermédiaire entre celui de salarié et celui d’autoentrepreneur (self employed), donnant droit aux arrêts maladie et aux congés payés.

    Les employeurs seraient astreints à rendre public à tout moment le salaire potentiel « à la pièce » (la course par exemple) proposé en fonction du degré d’activité. Il devrait s’élever au moins à 1,2 fois le salaire minimum actuel de 7,50 livres de l’heure (8,50 euros) pour les plus de 25 ans. Mais, pendant les heures creuses, le travailleur pourrait gagner moins que ce salaire minimum à condition d’en être prévenu en consultant son portable.

    Reconquérir l’opinion

    M. Taylor suggère de supprimer la disposition qui permet de payer moins cher les intérimaires employés en permanence, mais il ne reprend pas la revendication du Parti travailliste d’interdire les « contrats à zéro heure » (aucune obligation horaire pour l’employeur) qui concernent plus d’un million de personnes. Il n’est pas question non plus de pénaliser les entreprises qui recourent systématiquement à la précarité ni d’abolir les redevances qui découragent les plaintes des salariés devant les tribunaux.

    Les premières réactions des syndicats, très actifs sur ce terrain – ils ont obtenu en justice la requalification en « salariés » des contrats de travail considérés comme « indépendants » par Uber –, ne sont pas tendres. M. Taylor « a spectaculairement échoué à s’attaquer au fléau du travail précaire dans ce pays », estime Len McCluskey, dirigeant de Unite, la principale centrale syndicale britannique.

    Selon un rapport parlementaire, les conditions de certains emplois de la gig economy reviennent à verser une rémunération effective inférieure à 2,50 livres de l’heure (2,80 euros) compte tenu de l’obligation de fournir le véhicule, le carburant et l’uniforme, avec même parfois pénalité en cas de maladie.

    On mène ici depuis plusieurs décennies (merci PS) une politique de #précarisation qui s’est également inspirée des exemples allemands (Lois Hartz) et britanniques (contrat 0 heure). La réforme à venir du droit au chômage et des conditions de l’emploi précaire qui va accompagner ici la (contre) réforme du droit du travail - il a été dit que certaines démissions pourraient ouvrir droit au chômage, que la situation des autoentrepreneurs serait davantage sécurisée, ... - ne fera pas exception. Le résumé qui suit comporte un petit état de la question en Grande Bretagne. On notera que c’est un ex-conseiller du New Labour de Blair qui planche pour les tories sur cette question ...

    #travailleurs_précaires #autoentrepreneurs #intérimaires #gig_economy

  • You do know that I’m the leader of the Labour Party, #Corbyn asks May
    http://www.thedailymash.co.uk/politics/politics-headlines/you-do-know-that-im-the-leader-of-the-labour-party-corbyn-asks-may-2

    JEREMY Corbyn has responded to Theresa May’s appeal for his help by reminding her that he is the leader of the Labour Party.

    As the prime minister called on Corbyn and his MPs to help deliver her policies, Corbyn said: “Come again?”

    He added: “Of course, Theresa, whatever you need. I got into politics to help implement the ideas of ruthless, right wing, authoritarian capitalists like yourself.

    “Meanwhile, my lifelong support for policies that you find utterly repugnant was actually just performance art.

    “In reality I’m a major shareholder in a South African diamond mine and a company that makes bullets.

    “Also, I hate homos because Jesus told me to. You utter fucking cretin.”

    The prime minister said: “Fair enough. I am just so shit at this. For the love of god, someone stop me.”

    #satire

  • Royaume-Uni. Avortement : les Nord-Irlandaises seront désormais prises en charge | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/royaume-uni-avortement-les-nord-irlandaises-seront-desormais-

    Les femmes nord-irlandaises pourront désormais avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) ailleurs au Royaume-Uni, qui sera prise en charge par le service de santé, le NHS. C’est ce que le gouvernement britannique de Theresa May a annoncé le 29 juin, rapporte The Guardian. Jusque-là, les Nord-Irlandaises ayant une grossesse non désirée se voyaient obligées de voyager en Grande-Bretagne et de payer les frais de l’intervention – quelque 900 livres (plus de 1 000 euros) – de leur poche.

    L’Irlande du Nord est l’un des pays où la législation sur l’avortement est parmi les plus strictes au monde : l’IVG n’y est autorisée que lorsque la grossesse met en danger la vie de la mère.

    Le journal note que la Première ministre a accepté la mesure après une proposition faite le 28 juin par une députée travailliste, Stella Creasy, soutenue par un grand nombre d’élus issus de tous partis. Le gouvernement, déjà affaibli, a accepté la proposition dans la foulée. Selon le journal, Theresa May a fait “un changement de cap radical pour éviter une révolte néfaste parmi les députés conservateurs”. En effet, des dizaines d’élus conservateurs étaient en faveur de la proposition.
    “Le gouvernement a capitulé”

    Pour The Guardian, “le gouvernement a donc capitulé” face aux élus. “Cela illustre pour la première fois les nouveaux pouvoirs dont disposent les députés”, qui siègent dans un Parlement où aucun des partis n’a la majorité depuis les élections anticipées du 8 juin.

    Jusque-là, “le gouvernement n’avait pas souhaité financer les avortements des femmes nord-irlandaises pour ne pas miner l’autorité [du palais] de Stormont”, le Parlement nord-irlandais. De plus, le ministre de la Santé britannique, Jeremy Hunt, avait même “dans le passé, proposé de réduire le délai légal pour l’avortement de 24 à 12 semaines”, rappelle le quotidien.

    Dans un éditorial, le journal salue la “volte-face” du gouvernement et les nouveaux rapports de force :

    Le gouvernement a reculé [sur la question de l’avortement] et c’est avant tout une victoire pour les droits des femmes. Mais cet événement marque aussi une nouvelle dynamique politique : on observe que les rapports de force entre les ministres et les députés ont changé en faveur des derniers.”

    #IVG #femmes

  • Tu étends le bras, depuis ton lit
    Pour atteindre le petit carnet
    Dans lequel tu notes tes rêves

    Ta main tombe
    Sur le Tarzan
    De L.L. de Mars

    Ta vie
    Comme
    Dans un rêve

    Tu écoutes, pour la première fois
    Depuis trois mois, un de ses disques
    Tu ne souffres pas. Plus. C’est beau !

    Viagra® Professional
    Puts back
    What life takes out !


    Ecoutant son disque le matin
    La benne à ordure recouvre tout sur son passage
    Souvenir d’un long cunnilingus un matin

    L’Italie menace
    De fermer
    Ses ports aux migrants

    Sur le boulevard Beaumarchais pluvieux
    Un couple de vieux Chinois
    Pédalent sur de belles bicyclettes hollandaises

    Sur l’avenue du Trône
    Un couple d’Africains en boubou
    Se faufile entre les voitures grises

    http://www.desordre.net/musique/rollins.mp3

    Sonny Rollins
    Remet
    La journée d’équerre

    Sonny Rollins
    Remet la journée d’équerre
    C’est l’heure de la sieste

    Même si hier soir
    Elle te manque
    Quand même

    https://www.youtube.com/watch?v=P9fOKOsEX8A

    The Long Good-bye
    De Robert Altman
    Au Keaton

    The Long Good-bye
    Un de mes films préférés
    Pour le plan d’ouverture au chat

    The Long Good-bye
    Elliot Gould
    Continument la Camel au bec

    The Long Good-bye
    Philip Marlowe donne l’adresse où il va
    A la voiture qui doit le filer

    The Long Good-bye
    Les imitations de Ken Sansom
    James Stewart, Walter Breeman

    The Long Good-bye
    L’absolu désordre
    De l’intrigue, son montage

    The Long Good-bye
    Les lumières d’été aux États-Unis
    Dans les années septante

    En revenant de voir
    The Long Good-bye au cinéma
    La solitude de ma maison

    Des milliers de personnes
    Défilent à Londres contre l’austérité
    Et le gouvernement de Theresa May

    http://www.desordre.net/musique/mehldau.mp3

    Je mets un disque de Brad Mehldau
    Qui joue à toute berzingue
    Pour m’aider à finir mes corrections

    Douzième relecture
    D’ Élever ces chèvres en open space
    J’ai encore une charnière défectueuse

    Quel texte attaquer après
    Élever ces chèvres en open space ?
    X., Punaises !
    ou Les Salauds ?

    Tarzan
    The Long Goodbye
    Élever ces chèvres en open space

    #mon_oiseau_bleu

  • Brexit : opinion britannique et réalités politiques
    http://www.dedefensa.org/article/brexit-opinion-britannique-et-realites-politiques

    Brexit : opinion britannique et réalités politiques

    Les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne viennent de commencer. Or, il ne semble pas y avoir beaucoup de clarté sur le type de relations que les Britanniques voudraient entretenir avec l’U.E. après en être sorti, en demeurant ou non membre du marché unique ou du moins de l’union douanière. Même, l’échec relatif de Theresa May ayant perdu sa majorité lors des élections parlementaires anticipées qu’elle avait déclenchées fait naître des espoirs chez plusieurs dirigeants européens, d’Angela Merkel à Emmanuel Macron - et s’il était possible qu’outre-Manche, on change d’avis ?

    L’opinion

    Concernant le sujet du Brexit, il faut évidemment recommander de ne pas négliger l’opinion que le (...)

  • Y’a le feu, et c’est de plus en plus proche...
    http://lexpansion.lexpress.fr/actualites/1/actualite-economique/l-italie-prete-a-verser-jusqu-a-17-milliards-d-euros-pour-sauver
    Quand on voit à quoi ressemblent les fonds propres de la plus grosse banque française et du monde, le rapport fait peur
    https://invest.bnpparibas.com/chiffres-cles
    Combien de temps ça prendra ? ch’ai pas, mais fô s’attendre au pire.
    #banque #bonneteau #LCEM (ndlr : la crise en marche)

  • #Glosswitch : Si nous voulons nous en prendre à toutes les formes d’extrémisme, il nous faut y inclure la misogynie.
    https://tradfem.wordpress.com/2017/06/22/si-nous-voulons-nous-en-prendre-a-toutes-les-formes-dextremisme-i

    Pas un politicien n’exige encore d’enquête sur la façon dont les hommes de notre pays sont devenus si radicalisés qu’ils massacrent leurs partenaires féminines à raison de deux par semaine.

    On nous demande de croire qu’il n’existe pas de lien réel entre la fétichisation pornographique de la soumission féminine et la violence masculine contre les femmes et les filles.


    La misogynie est-elle une forme d’extrémisme ? Chaque fois que je vois des déclarations comme celle de la première ministre Theresa May sur la nécessité de s’en prendre à « toutes les formes d’extrémisme », je ne peux pas m’empêcher d’insister pour que nous ajoutions à cette liste la haine des femmes.

    Après tout, c’est une question politique. La misogynie tue. L’exclusion des femmes ne peut et ne doit pas être séparée de la violence qui leur est faite.

    Samedi dernier, le cadavre d’Ellen Higginbottom, 18 ans, a été découvert dans le parc aquatique d’Orrell. Deux hommes ont depuis été arrêtés pour soupçon de meurtre, et la police de la ville de Manchester a déclaré ne pas exclure « un motif sexuel ». La misogynie, par contre, n’a aucunement été mentionnée comme motif.

    Que les hommes puissent haïr une femme assez pour la tuer afin de se procurer une excitation sexuelle est apparemment si banal que l’on ne prend même pas la peine de le noter. Si Ellen Higginbottom avait été debout dans une foule quand un fanatique religieux ou un terroriste d’extrême-droite s’y était précipité en voiture, le contexte politique de sa mort aurait sans doute eu droit à un certain degré d’analyse. Au lieu de cela, on nous présente toujours les mêmes raisons traditionnelles pour lesquelles des hommes tuent des femmes : désir sexuel, jalousie et quelques allusions abstraites et décontextualisées à une « perte de contrôle ».

    Aucun homme politique ne demande ce qui aurait pu inciter les assassins de Madame Higginbottom à la cibler, tout comme aucun politicien ne réclame d’enquête sur la façon dont les hommes britanniques sont devenus si radicalisés qu’ils massacrent leurs partenaires féminines à hauteur de deux par semaine. Il peut exister une certaine reconnaissance de l’existence de la misogynie et du caractère problématique de la violence masculine, mais on constate une profonde réticence à relier ces deux problèmes. La culture qui nourrit le désir des hommes de faire mal aux femmes reste à bien des égards au-delà de toute critique.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.independent.co.uk/voices/extremism-misogyny-need-to-tackle-it-a7800411.html

    #violences_masculines #misogynie

  • Revue de presse de l’April pour la semaine 24 de l’année 2017
    https://linuxfr.org/news/revue-de-presse-de-l-april-pour-la-semaine-24-de-l-annee-2017

    La revue de presse de l’April est régulièrement éditée par les membres de l’association. Elle couvre l’actualité de la presse en ligne, liée au logiciel libre. Il s’agit donc d’une sélection d’articles de presse et non de prises de position de l’association de promotion et de défense du logiciel libre. Sommaire

    [Numerama] Vous avez un problème avec un DRM ? La Hadopi veut le savoir et vous aider [Le Monde.fr] Lutte contre le terrorisme sur Internet : le flou des propositions d’Emmanuel Macron et Theresa May [francetv info] Alexandre Zapolsky, candidat En Marche ! à Hyères et jugé en correctionnelle à Toulouse [ZDNet France] Comptabilité : Les autoentrepreneurs devront opter pour des logiciels certifiés lien n°1 : Aprillien n°2 : Revue de presse de l’Aprillien n°3 : Revue de presse de la semaine (...)

  • Piétons fauchés devant une mosquée de Londres : 1 mort et 10 blessés
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/pietons-fauches-devant-une-mosquee-de-londres-1-mort-et-10-blesses-740614.

    Une camionnette a foncé sur des piétons près de la mosquée de Finsbury Park, au nord de Londres. Après cet « #incident », selon le terme employé par la police qui reste prudente en évoquant pour l’heure une « potentielle attaque terroriste », l’enquête a été confiée aux services britanniques du contre-terrorisme.

    S’il était encore besoin d’éléments sur le biais du vocabulaire utilisé…

  • Pardonnez-moi mais ce que j’entends, je vois et je lis concernant le résultat des élections britanniques me laisse pantois. En effet, je n’arrive pas à comprendre comment il est possible que Mme May ait perdu, qu’elle fut écrasée en conduisant “la pire campagne électorale de ces dernières décennies” quand le score de 42,4% réussi par son parti, a été sensiblement supérieur aux résultats obtenus par le même parti Conservateur aux élections précédentes – qu’il avait gagné (!) – de 2015 (36,9%) et 2012 (36,1%).

    Comment une telle affirmation est-elle possible quand, à une seule exception près, ces 42,4% sont le meilleur résultat obtenu par le parti Conservateur à toutes les élections depuis 1970 ? (1) Alors, que se passe-t-il quand la totalité des médias britanniques, les chaînes BBC et Skynews en tête, mais aussi la presse écrite et électronique internationale ignorent et oublient ce “détail”… de taille, et imputent toute la responsabilité du résultat des élections à cette “pauvre” Mme May ?

    L’explication est simple : ils maltraitent la réalité et violent la vérité afin d’éviter – à tout prix – de nommer en public l’incontestable triomphateur des élections britanniques de 2017, Jeremy Corbyn ! Et ceci pour deux raisons. La première concerne les médias eux-mêmes et leurs fameux “ténors”, à savoir ce qu’ils disaient de Corbyn tout au long de ces deux dernières années et durant toute la campagne électorale : que Corbyn est un politicien insignifiant, extrémiste et sans talent qui mène le parti Travailliste à un désastre historique, puisqu’il s’adresse uniquement à un petit auditoire d’extrême gauche avec un discours sorti tout droit de la naphtaline du 19eme siècle et n’ayant pas le moindre rapport avec les inquiétudes, les désirs et la réalité de la société et du monde moderne, etc, etc, etc. Et tout ça parsemé d’adjectifs extrêmement insultants pour sa personne et de photomontages qui le présentaient soit comme un bouffon du roi soit comme un fou à lier (!), d’autant plus que – tenez-vous bien – … “Corbyn a l’habitude de manger ses haricots froids !”

    Ce 40% triomphal réussi par Corbyn n’a pas seulement démenti toutes ces célébrités de la presse britannique et internationale, ces “politologues” et autres fumistes de renom en service commandé. En réalité, il les a humilié et ridiculisé en semant la confusion dans leurs rangs, car il a porté un terrible coup à leur crédibilité qui est aussi celle de leurs patrons. En faisant donc porter toutes les responsabilités au bouc émissaire nommé Theresa May, tous ces grands pontes n’ont rien fait d’autre que d’essayer de se dégager de leurs énormes responsabilités.

    La vérité qu’on nous cache : ce n’est pas Mme May qui a perdu, c’est Jeremy Corbyn qui a triomphé !, par Yorgos Mitralias Blog de Paul Jorion.
    http://www.pauljorion.com/blog/2017/06/15/la-verite-quon-nous-cache-ce-nest-pas-mme-may-qui-a-perdu-cest-jeremy-corbyn-qui-a-triomphe-par-yorgos-mitralias/#more-96055

    #Angleterre #Elections #Médias #Merdias #May #Corbyn #politologues #fumistes #bouc_émissaire

  • Shouting Matches: understanding interruptions in the BBC election debate 2017
    http://blogs.lse.ac.uk/politicsandpolicy/shouting-matches-understanding-interruptions-in-the-bbc-2017-election-d

    “s there anything we can learn from the BBC’s election debate – other than what was actually said (and other than who did not take part)? Jack Bailey analyses the interruptions during the debate, and explains what they could mean for each party’s broader strategy.

    Theresa May was notable in her absence at BBC’s election debate. Explaining why she would not take part, she said that “politicians squabbling among themselves” added nothing to the campaign. Whatever one thinks of the Prime Minister’s decision, her description of the debates’ dynamics seems fair. Debuting in 2010, they are now a staple of UK general elections. Yet, for better or worse, their format has shifted to accommodate smaller parties and cautious leaders. With intense competition for attention, this has left debates instead resembling shouting matches.

    Even so, we are none-the-wiser on how these shouting matches play out. A sucker for punishment, I re-watched the debate and recorded each interruption. I then plotted this data as six networks, one for each topic.”

  • Naomi Klein : Maintenant, répliquons à la politique de la peur Blog de Paul Jorion - 11 Juin 2017
    http://www.pauljorion.com/blog/2017/06/11/naomi-klein-maintenant-repliquons-a-la-politique-de-la-peur

    Paru dans The Guardian le 10 juin 2017. Traduction française : Timiota

    Chocs politiques, chocs de sécurité, chocs climatiques, – si instable que le monde nous apparaisse aujourd’hui, cela pourrait devenir bien pire demain. Mais nous pouvons nous unir pour un futur meilleur.

    Choc, c’est un mot qui n’a cessé de revenir depuis que Donald Trump a été élu en novembre 2016 : pour décrire le suffrage faisant mentir les sondages, pour décrire l’état émotionnel de pleins de gens observant son ascension vers le pouvoir, et pour décrire son approche en mode blitzkrieg de l’art de la politique. « Un choc pour le système », c’est précisément ainsi que sa conseillère Kellyane Conway a constamment décrit la nouvelle ère.

    Depuis deux décennies maintenant, j’ai étudié les chocs de grande échelle subis par les sociétés : comment ils arrivent, comment ils sont exploité par les politiciens et les castes, et comme ils sont même délibérément accentués de façon à tirer profit d’une population désorientée. J’ai aussi longuement parlé de la contrepartie de ce processus : comment les sociétés qui parviennent à une compréhension d’une crise qu’elles partagent sont capables de changer le monde pour le meilleur.

    Observant l’ascension de Donald Trump, j’avais un sentiment étrange. Ce n’est pas seulement qu’il serait en train d’appliquer la politique du choc à la nation la plus puissante et la plus armée sur terre ; c’est davantage que cela. A travers des livres, des films documentaires et des enquêtes journalistiques, j’ai documenté un ensemble de tendances : l’ascension des « supermarques », l’extension du pouvoir des fortunes privées dans le système politique, la mainmise globale du néolibéralisme, mettant souvent à profit le racisme et la peur de l’« autre » comme un outil puissant, les impacts nocifs du commerce sans entrave des multinationales, et l’emprise profonde que le courant climato-sceptique a gagnée sur l’aile droite de l’éventail politique. Et quand je me suis mis à scruter Trump, il a commencé à ressembler au monstre de Frankenstein, fait d’un empiècement de morceaux du corps venant de toutes ces tendances à haut danger et de beaucoup d’autres.

    Il y a 10 ans, je publiais « La stratégie du choc » [The Shock Doctrine : The rise of Disaster Capitalism], une enquête qui couvrait quatre décennies d’histoire, depuis le Chili d’après le coup de Pinochet [le 11 septembre 1973] à la Russie après l’écroulement de l’URSS, depuis Bagdad sous l’attaque US « Shock and Awe » [Choc et Effroi] à la Nouvelle-Orléans après l’Ouragan Katrina. Le vocable de « Stratégie du Choc » décrit la tactique brutale consistant à mettre à profit systématiquement la désorientation du public qui suit un choc collectif — guerre, coup, attaque terroriste, crash des marchés boursiers ou désastre naturel,— pour imposer des mesures pro-grandes-firmes [pro-corporate], souvent appelées « thérapie de choc ».

    Trump et ses conseillers sont en train d’essayer d’exécuter une « stratégie du choc » de leur cru, dont le but est une guerre totale contre le domaine public [the public interest].

    Même si Trump a par certains côtés brisé le moule, ses tactiques du choc suivent bien un scénario, scénario familier aux pays qui ont eu à subir des changements majeurs imposés sous couvert de crise. Pendant la première semaine de Trump président, quand il signait un tsunami de décrets et que la population vacillait encore, essayant comme des fous de ne pas décrocher, je me suis prise à penser à la description qu’avait faite l’avocate des droits de l’homme Halina Bortnowska de l’expérience polonaise lorsque la thérapie de choc économique fut imposée par les USA en plein écroulement du communisme. Elle décrit la vitesse du changement que subissait son pays comme « la différence entre des années de chien et des années d’humains », et elle observait que « vous commencez à observer ces réactions semi-psychotiques ». Vous ne pouvez plus vous attendre à ce que les gens agissent au mieux de leur propres intérêts quand ils sont si désorientés qu’ils ne savent pas – ou n’ont cure de savoir – quels sont au juste ces intérêts.

    Pour ce que nous en voyons jusqu’ici, il est clair que Trump et ses principaux conseillers espèrent le type de réponse que Bortnowska décrivait, qu’ils mettent en œuvre une stratégie du choc à l’échelle nationale. Le but est une guerre sans merci contre la sphère publique, contre l’intérêt du public, qu’il s’incarne dans des règlements anti-pollution ou dans des programmes contre la faim. En lieu et place de quoi s’annoncent une liberté d’agir et un pouvoir débridés pour les grandes firmes [corporations]. C’est un programme à l’injustice si provocante et au caractère si manifestement vicieux qu’il peut seulement être exécuté avec l’assistance de politiques raciales et sexuelles de type « diviser pour régner », en même temps qu’une série-spectacle ininterrompue de distractions médiatiques. Et bien sûr, il s’appuie sur une augmentation massive des dépenses militaires, une escalade spectaculaire de conflits guerriers sur des fronts multiples, de la Syrie à la Corée du Nord, le tout ponctué de digressions présidentielles sur le point auquel « la torture ça marche ».

    Le gouvernement de Trump garni de milliardaires et multimillionnaires nous en dit long sur les buts sous-jacents de l’administration. Exxon Mobil pour le secrétariat d’Etat, General Dynamics et Boeing pour le département de la Défense, et les gars de Goldman Sachs pour à peu près tout ce qui reste. La poignée de politiciens de carrière qui ont été mis aux manettes des grandes agences semblent avoir été sélectionnés ou bien parce qu’ils ne croient pas aux missions centrales de l’agence, ou bien pensent que l’agence qu’ils dirigent ne devrait carrément pas exister. Steve Bannon, le stratège en chef de Trump qu’on dit écarté, était franc à ce sujet quand il s’adressait à un auditoire conservateur en février. Le but, disait-il, est « la déconstruction de l’état administratif » (ce par quoi il entendait les règlements gouvernementaux et les agences en charge de protéger le peuple et de veiller à ses droits). « Si vous regardez ces nominations ministérielles, elles ont été faites pour une bonne raison, et cette raison c’est la déconstruction. »

    On a attaché une énorme importance au conflit entre le nationalisme chrétien de Bannon et le transnationalisme des aides de Trump davantage issus de l’establishment, en particulier son gendre Jared Kushner. Et Bannon pourrait bien être entièrement viré de ce show de télé-réalité un brin gore d’ici pas très longtemps (à moins que ce ne soit, compte tenu des problèmes juridiques en cours, le sort de Kushner). Compte tenu de ces intrigues de palais, il convient de souligner que pour ce qui est de déconstruire l’État et d’externaliser autant que possible les taches à des entreprises à but lucratif, Bannon et Kushner ne sont nullement en conflit, mais en parfait alignement.

    À la faveur de l’atmosphère constante de chaos de cette administration, — une part délibérément générée par Trump, mais le gros lui étant attribué en raison de son incompétence et de sa cupidité — cet agenda partagé est poursuivi avec une détermination méthodique et inflexible. Par exemple, dans les quelques heures qui ont suivi son entrée en fonction, Trump a souhaité une réduction fiscale massive, qui verrait les sociétés ne payer que 15% (contre 35% actuellement), et a promis de diminuer les règlements de 75% . Son plan fiscal inclut un ensemble d’autres abattement et exemptions pour les plus fortunés comme ceux qui peuplent son gouvernement (pour ne pas parler de lui-même). Le plan sur la santé qu’il a appuyé fera perdre à environ un million de gens leur couverture, tout en ouvrant toujours plus d’exemption d’impôt pour les riches.

    Il a nommé Kushner à la tête d’un commando bourré de grands patrons, qui a été chargé de trouver de nouveaux règlements à éliminer, de nouveaux programmes à privatiser, et de nouvelles façons de faire tourner le gouvernement fédéral « comme une grande firme américaine » (suivant l’analyse du groupe de pression Public Citizen, Trump a rencontré au moins 190 grands patrons en moins de trois mois de fonction – avant d’annoncer que le carnet des visiteurs ne serait plus rendu public). Quand on lui a demandé avec insistance ce que l’administration avait accompli en substance dans ses premiers mois, le directeur du Budget Mick Mulvaney cita l’averse de décrets de Trump et souligna ceci : « La plupart d’entre eux sont des lois et règlements pour abroger d’autres lois. Des règlements qui abrogent d’autres règlements. »

    Et c’est bien en effet ce qu’ils sont. Trump et son équipe sont déterminés à mettre en miette les programmes qui protègent les enfants des toxines environnementales, ils ont dit aux compagnies gazières qu’elles n’auraient plus à rendre compte de tous les puissants gaz à effet de serre qu’elles recrachent, et préparent des dizaines et dizaines de mesures du même acabit. C’est, en bref, de la démolition à grande échelle.

    Ce que représente le gouvernement de Trump, c’est un fait simple : les gens qui possèdent d’ores et déjà une part absolument obscène de la fortune de la planète, et dont ladite part croît sans mollir année après année – les dernières statistiques d’Oxfam indiquent que les huit hommes les plus riches valent autant que la moitié la plus pauvre du monde – sont déterminés à mettre la main sur encore davantage. Selon NBC News, en décembre 2016, les ministres pressentis par Trump totalisaient une fortune nette considérable de 14,5 milliards de dollars (sans compter le conseiller spécial Carl Icahn qui pèse 15 milliards de dollars à lui tout seul).

    Une crise de grande échelle fournirait le bon contexte pour déclarer l’état d’urgence, et donc que les règles usuelles ne s’appliquent plus.

    Alors soyons clairs sur ce qui se passe à Washington. Ce n’est pas le passage de relais habituel entre partis. C’est une prise de pouvoir sans fard des grandes firmes, dans la suite logique de plusieurs décennies de la même volonté. Il apparaît que les intérêts économiques qui ont depuis longtemps arrosé les deux grands partis pour qu’ils prennent soin de passer les lois à hauteur de leurs enchères ont décidé qu’ils étaient fatigué de jouer ce jeu-là. Apparemment, tous ces dîners arrosés de bons vins pour les chefs élus, toute cette corruption légalisée et avenante, insultait le sens qu’ils avaient de leur propre droit divin. Et du coup, les voilà se débarrassant des intermédiaires – ces politiciens dans le besoin qui sont supposés protéger l’intérêt du public – et font ce que tous les caïds font quand ils veulent que quelque chose soit bien fait : ils le font eux-mêmes.

    Et c’est pour cela que les questions préoccupantes sur les conflits d’intérêts et les manquements à l’éthique ne reçoivent presque aucune réponse. De la même façon exactement que Trump a opposé une obstruction complète au fait de rendre publiques ses déclarations d’impôt, il a complètement refusé de vendre, ou de cesser de bénéficier, de son empire commercial. Cette décision, compte tenu du degré de dépendance de la Trump Organisation vis-à-vis des gouvernements étrangers dans l’attribution de juteuses licences d’exploitation et de permis, pourrait de fait enfreindre l’interdiction faite par la constitution des USA aux présidents de recevoir tout cadeau ou « émolument » de gouvernements étrangers. Au point qu’une poursuite judiciaire ayant ce grief comme base légale a déjà été lancée.

    Mais les Trump n’ont pas l’air plus concernés que ça. Ce sens quasi inentamable de l’impunité – d’être au-dessus des lois et des règles usuelles – est une marque de fabrique de cette administration. Quiconque représente une menace pour cette impunité est sommairement renvoyé – demandez par exemple au ci-devant directeur du FBI James Comey. Jusqu’ici, dans le monde politique des USA, il y avait la Maison Blanche qui se présentait comme un masque sur l’État dans l’État que sont les grandes firmes. Il y avait le sourire du visage d’acteur de Ronald Reagan, ou l’allure de faux cow-boy de Georges W. Bush (avec le regard torve de Dick Cheney/ Halliburton à l’arrière-plan). Mais maintenant le masque est tombé. Et personne ne se soucie de faire croire le contraire.

    La situation est rendue encore plus sordide du fait que Trump n’a jamais été à la tête d’une firme traditionnelle, mais a plutôt été la figure de proue d’un empire construit autour de sa marque personnelle – une marque qui, ainsi que celle de la marque de sa fille Ivanka, a déjà bénéficié de sa « fusion » avec la présidence fédérale d’une multitude de façons (les cotisations pour devenir membre à Mar-a-Lago ont doublé, les ventes de produits d’Ivanka, nous dit-on, crèvent le plafond). Le business modèle de la famille Trump fait partie d’un plus vaste changement dans la structure de gouvernance de nombre de firmes multinationales, un changement aux vastes conséquences transformationnelles sur la culture et sur le marché du travail, tendances que j’avais documentées dans mon premier livre « No Logo, Taking Aim at Brand Bullies » [No Logo, la tyrannie des marques]. Ce que ce modèle nous dit est que l’idée même qu’il puisse y avoir – ou qu’il doive y avoir une quelconque distinction entre la marque Trump et la présidence Trump est un concept dont l’occupant actuel de la Maison Blanche ne saisit pas le début du commencement. La présidence est l’extension sous forme de couronnement de la marque Trump.

    Le fait que des niveaux aussi provocants de mise à profit d’une charge publique puissent se dérouler en pleine lumière est assez dérangeant. Tout autant que les nombreuses actions de Trump dans ses premiers mois de fonction. Mais l’histoire nous montre que, aussi déstabilisées que soient les choses maintenant, la stratégie du choc veut dire que cela pourrait devenir bien pire.

    Les principaux piliers du projet politique et économique de Trump sont : la déconstruction de l’État régulateur, une attaque en règle de l’État-providence [welfare state] et des services sociaux (rationalisée entre autres, par les manipulations raciales alarmistes à visée belliqueuse, et les attaques sur les femmes ayant voulu exercé leurs droits [T. : allusion à l’avortement ?]) ; le déchaînement d’une frénésie de combustibles fossiles (qui exige de balayer la science du climat et de bâillonner une grande part de la bureaucratie gouvernementale) ; et d’une guerre civilisationnelle contre les immigrants et « le terrorisme islamique radical » (avec des théâtres d’action nationaux et étrangers qui s’étendent sans cesse).

    En sus des menaces immédiates que ce projet dans son entier pose à ceux qui sont déjà les plus vulnérables, c’est une vision qui ne manquera pas d’engendrer vague sur vague de crise et de chocs. Chocs économiques, tels que les explosions de bulles spéculatives – renforcées grâce à la dérèglementation – ; des chocs de sécurité, quand viendra dans le pays le contrecoup des politiques anti-islamiques et des agressions à l’étranger) ; et des chocs industriels, quand les pipelines de pétrole répandront des marées noires et que les puits exploseront [cf. plateforme DeepWater Horizon dans le golfe du Mexique], ainsi qu’ils risquent de le faire quand les règlements de sécurité et de respect de l’environnement qui empêchent le chaos sont victimes de coupes sombres.

    Tout cela est extrêmement dangereux. Et davantage encore le fait que l’on puisse faire confiance à l’administration Trump pour exploiter ces choses et faire avancer les volets les plus radicaux de son agenda.

    Une crise à grande échelle – qu’il s’agisse d’une attaque terroriste ou d’un krach financier – fournirait sans doute le prétexte pour déclarer un quelconque état d’exception ou d’urgence, durant lequel les règles usuelles cessent de s’appliquer. Cela conduirait, à son tour, à fournir une couverture pour faire passer des aspects de la réforme de l’agenda qui nécessitent une suspension encore plus forte du cœur des normes démocratique – tel que son vœu de refuser l’entrée à tout Musulman (pas seulement ceux de pays choisis), sa menace sur Twitter d’amener « les feds » [l’armée] pour faire taire la violence des émeutes dans les rues de Chicago, ou son désir évident de mettre en place des restrictions à l’encontre de la presse. Une crise économique assez profonde offrirait une excuse pour démanteler des programmes comme la Sécurité Sociale [aux EU, les retraites], dont Trump a promis qu’il la protègerait, mais dont beaucoup autour de lui verraient d’un bon œil la disparition depuis des décennies.

    Trump pourrait avoir d’autres raisons de hausser le niveau de la Crise. Comme le romancier argentin César Aira l’écrivait en 2001 : « Tout changement est un changement du sujet dont on parle ». Trump a déjà prouvé qu’il était le champion du changement de sujet à vous en donner le vertige, faisant feu de tout bois, des tweets foldingues jusqu’aux missiles Tomahawk. À vrai dire, son attaque aérienne sur la Syrie, en réponse à une affreuse attaque à l’arme chimique, lui a valu la couverture de presse la plus laudative de sa présidence (en quelques lieux, cela a mené à un glissement (encore en cours) vers un ton plus respectueux). Ou bien que ce soit encore au sujet de révélations sur ses connexions avec la Russie ou des scandales liés à des contrats ou pactes dans son labyrinthique empire international, nous pouvons nous attendre à encore davantage de cette rhétorique du changement de sujet — et rien n’offre la possibilité de changer de sujet autant qu’un choc de grande échelle.

    Ce n’est pas quand quelque chose de majeur et mauvais survient que nous sommes plongés dans un état de choc, il faut encore que ce soit quelque chose de majeur et mauvais qui échappe provisoirement à notre compréhension. Un état de choc, c’est ce qui survient quand un fossé s’ouvre entre les évènements et notre capacité initiale à les expliquer. Quand nous nous trouvons dans cette position, sans un narratif, sans un point d’ancrage, la grande majorité des gens devient vulnérable aux figures d’autorité qui nous disent de nous craindre les uns des autres et nous font nous dessaisir de nos droits au motif d’une cause supérieure.

    C’est aujourd’hui un phénomène global, en aucun cas une particularité restreinte aux États-Unis. Après l’attaque coordonnée des terroristes à Paris en novembre 2015, le gouvernement français a déclaré l’état d’urgence, interdisant les réunions politiques publiques de plus de 5 personnes – et a dans la foulée prolongé ce régime, et avec lui la possibilité de restreindre les manifestations publiques jusqu’en juillet 2017 [NdT : tout récemment prolongé à novembre 2017]. En Grande-Bretagne, après le choc du Brexit, beaucoup ont dit qu’ils se sentaient comme s’ils s’étaient réveillés dans un autre pays qu’ils ne reconnaissaient pas. C’est dans ce contexte que le gouvernement conservateur du Royaume-Uni a commencé à pousser pour un ensemble de réformes régressives, incluant la suggestion que le seul moyen pour la Grande-Bretagne de retrouver sa compétitivité était de tailler dans les règlements et les impôts sur les classes fortunées au point qu’il deviendrait de fait un havre fiscal pour toute l’Europe. Theresa May tenta d’exploiter davantage la peur de l’inconnu pour justifier sa décision d’une élection anticipée, et les électeurs furent instruits que le seul moyen de ne pas être humiliés par l’UE était de la mandater par un quasi plébiscite pour un « leadership fort et stable ».

    Le recours à la peur mit beaucoup d’électeurs mal à l’aise, et de cela il faut tirer des leçons. Car s’il y a bien une chose que j’ai apprise en enquêtant dans des dizaines d’endroits pris dans la tourmente d’une crise, que ce soit à Athènes bouleversée par la débâcle de la dette grecque, à la Nouvelle-Orléans après l’ouragan Katrina, ou encore à Bagdad pendant l’occupation américaine : c’est que, oui, on peut résister à ces pratiques. Pour y parvenir, deux choses essentielles doivent advenir : premièrement, il nous faut une bonne maîtrise des rouages de la stratégie du choc, et savoir quels sont les intérêts qu’elle entend servir. Cette compréhension est ce qui nous permet de sortir du choc rapidement, et de lancer une contre-offensive. Deuxièmement, et c’est un point tout aussi important, il nous faut produire un récit différent de celui que les « docteurs du choc » colportent à l’envi, une vision du monde assez probante pour concurrencer la leur à un même niveau de persuasion. Cette vision basée sur des valeurs doit offrir un chemin différent, à l’écart des séries de chocs – un chemin basé sur la réunion au-delà des divisions raciales, ethniques, religieuses et hommes/femmes, plutôt que d’être renvoyé chacun plus isolé dans son coin, et une vision qui soit aussi basée sur un soin et une guérison de la planète, plutôt que le déchainement d’un cortège de guerres déstabilisantes et de pollutions. Surtout, cette vision se doit d’offrir à ceux qui sont blessés – par le chômage, par le manque de soin de santé, par le manque d paix, par le manque d’espoir, — une vie tangiblement meilleure.

    Je ne revendique pas de savoir exactement à quoi cette vision ressemble. Je me l’imagine comme n’importe qui peut le faire, et je suis convaincue qu’elle ne peut naître que d’un processus authentiquement collaboratif, avec un leadership assuré par ceux qui sont les victimes les plus flagrantes de notre système actuel. Aux États-Unis, dans la foulée de réseaux tels que Black Lives Matter, Fight for $15 (qui exige de relever le salaire minimum) et de National Nurses United, nous commençons à voir de très fructueuses collaborations à la base [grassroots] entre des dizaines d’organisations et de penseurs qui commencent à se réunir pour mettre à jour ce type d’agenda [/manifeste], un programme qui soit capable de faire pièce au militarisme, au nationalisme et au corporatisme qui se dressent devant nous. Bien qu’à un stade précoce, cela donne à voir les éléments d’une majorité progressive, une majorité qui soit fondée sur un plan audacieux pour un monde
    assaini et porteur d’attention [aux plus faibles] que nous voulons et dont nous avons besoin.

    Tout ce travail est basé sur l’expérience que dire non à de mauvaises idées est encore loin du compte. Si nous acceptons l’hypothèse que, désormais, les batailles sont toutes sur le mode défensif, toutes autour du maintien de notre base contre les attaques régressives de style Trump, alors nous finirons sur un terrain véritablement très dangereux. Parce que le terrain sur lequel nous étions avant que Trump soit élu est le même que celui qui a pu produire Trump ; un terrain dont beaucoup d’entre nous savaient déjà qu’il constituait une urgence sociale et écologique, avant même ce dernier round de défaites.

    Bien sûr, les attaques venant de Trump et de sa clique de démagogues autour de la planète doivent rencontrer une farouche résistance. Mais nous ne pouvons pas passer les quatre années qui viennent à jouer uniquement en défense. Les crises sont toutes si urgentes, elles ne nous permettent pas de perdre de laps de temps.

    Sur un volet que je connais passablement bien, le changement climatique, l’humanité n’a qu’une fenêtre finie dans laquelle agir, après quoi protéger quoi que ce soit qui ressemble à un climat stable deviendra impossible. Et cette fenêtre se referme à toute vitesse.

    Ce qu’il nous faut donc, c’est à la fois la défensive et l’offensive – résister aux attaques du moment et en même temps trouver un espace pour construire le futur que nous voulons. En d’autres termes, les plus farouches des « non » doivent être accompagnés par d’audacieux et ambitieux « oui » – un plan pour le futur qui soit suffisamment crédible et captivant pour qu’une foule de gens se battent pour le voir réalisé, quels que soient les chocs et les mots d’ordre alarmistes qui soient mis en travers de leur chemin. Non – non à Trump, non à la France de Marine Le Pen, non à tout ce lot de partis hypernationalistes et xénophobes qui montent partout dans le monde – tel est sans doute le premier mouvement qui puisse rassembler des millions de gens dans les rues. Mais c’est un « oui » qui nous fera poursuivre la bataille.

    « Oui » est le phare dans les tempêtes en vue qui nous empêchera de nous égarer de notre route.

    Voici ce qu’il nous faut nous mettre en tête : Trump, tout extrême qu’il soit, n’est pas tant une aberration qu’une conclusion logique – une parodie d’à peu près tout ce qu’ont été les pires tendances du demi-siècle écoulé. Trump est le produit d’un système de pensée puissant qui classe les vies humaines suivant leur race, leur religion, leur genre, leur sexualité, leur apparence physique et leur degré de handicap – et qui ont systématiquement fait usage de la race comme arme au service de politiques économiques brutales depuis les tout débuts de la colonisation nord-américaine et du commerce transatlantique [triangulaire] des esclaves. Trump est aussi la personnification de la fusion des humains avec les grandes firmes – une mégamarque d’un seul homme, dont la femme et les enfants sont des marques dérivées, avec toutes les pathologies et tous les conflits d’intérêt inhérents à une telle situation. Il est la réalisation de la croyance suivant laquelle l’argent et la puissance garantissent le droit d’un seul d’imposer sa volonté aux autres, que cette licence s’exprime par attraper des femmes [allusion au « grabbing by their pussy » de Trump] ou par se saisir des ressources finies d’une planète au bord d’un réchauffement catastrophique. C’est aussi le produit d’une culture entrepreneuriale qui fétichise les « disrupteurs » [les briseurs de tabous, les innovateurs, style BFM] qui font leur fortune en ignorant de façon flagrante tant les lois que les standards règlementaires [voir Uber, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft ou VW].

    Plus que tout, Trump est l’incarnation du projet idéologique du marché libre, encore tout-puissant – un projet relayé tant par les partis centristes que les partis conservateurs – qui déclare la guerre à tout ce qui est public et possédé en commun, et veut voir dans les PDG [CEO] des grandes firmes des superhéros qui vont sauver l’humanité. En 2002, George W. Bush organisa un anniversaire des 90 ans pour celui qui fut l’architecte intellectuel de cette guerre contre la sphère publique, l’économiste apôtre radical du libre marché Milton Friedman. Lors de cette sauterie, Donald Rumsfeld, alors Secrétaire américain de la Défense [Ministre de la Défense] déclara : « Milton est l’exemple incarné de la simple vérité suivant laquelle les idées ont des conséquences ». Il avait raison – et Donald Trump est une conséquence directe de ces idées.

    En ce sens, un pan important se révèle de ce qui ne devrait pas nous choquer chez Trump. Il est le résultat entièrement prévisible, jusqu’au cliché le plus stéréotypé, d’idées et de tendances qui auraient dû être stoppées depuis bien longtemps. Et c’est pourquoi, même si sa présidence cauchemardesque devait se terminer demain, les conditions politiques qui l’ont produite, et qui en produisent des répliques à travers le monde, devront encore être combattues. Avec le Vice-président US Mike Pence ou bien le speaker de la chambre Paul Ryan aux aguets dans les coulisses, et un Parti démocrate lui aussi de mèche avec la classe des milliardaires, le monde dont nous avons besoin ne sera pas gagné juste en remplaçant l’actuel occupant du Bureau Ovale.

    Alors, il nous faut être très clairs sur ce à quoi nous disons non – pas seulement à un individu ou même à un groupe d’individus (bien que ce soit aussi cela). Nous disons aussi non à un système qui les a élevés à de telles hauteurs. Et de là passons à un Oui – un oui qui soit porteur d’un changement si fondamental que l’actuelle mainmise des grandes firmes sera reléguée à une note de bas de page historique, un avertissement à nos enfants. Et Donald Trump et ses compagnons de route seront vus pour ce qu’ils sont : un symptôme d’une maladie profonde, une maladie qui nous a décidés, collectivement, à nous rassembler pour la soigner.

    #Naomi_Klein #blitzkrieg #trump #thérapie_de_choc #stratégie_du_choc #domaine_public #sphère_publique #intérêt_public #déconstruction #état_d_urgence #Peur #Résister Les idées politiques de Monsieur #macron #national_libéralisme

    • Extraits

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      Une crise à grande échelle – qu’il s’agisse d’une attaque terroriste ou d’un krach financier – fournirait sans doute le prétexte pour déclarer un quelconque état d’exception ou d’urgence, durant lequel les règles usuelles cessent de s’appliquer. Cela conduirait, à son tour, à fournir une couverture pour faire passer des aspects de la réforme de l’agenda qui nécessitent une suspension encore plus forte du cœur des normes démocratique.
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      Plus que tout, Trump est l’incarnation du projet idéologique du marché libre, encore tout-puissant – un projet relayé tant par les partis centristes que les partis conservateurs – qui déclare la guerre à tout ce qui est public et possédé en commun, et veut voir dans les PDG [CEO] des grandes firmes des superhéros qui vont sauver l’humanité.
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      On croirait que Naomi Klein par de la France en marche

  • Le pari de la première ministre britannique Theresa May a tourné au désastre. Après avoir convoqué, alors que rien ne l’y obligeait, des élections anticipées en vue d’accroître son pouvoir de négociation avec l’Union européenne sur le #Brexit (négociations qui commencent le 19 juin) et promis un « gouvernement fort et stable », Mme May se retrouve sans majorité au Parlement. Elle entend désormais former un gouvernement minoritaire grâce aux élus du Parti unioniste démocrate (DUP) d’Irlande du Nord. Le #Labour, porté par le succès de son Manifeste, gagne 29 sièges (40 % des voix contre 42,4 % pour les tories) à l’issue d’un scrutin marqué par une forte participation des jeunes. Son chef, Jeremy Corbyn, a aussitôt demandé à Mme May de démissionner. Combien de temps tiendra-t-elle ?

    Lire Paul Mason, en campagne avec les troupes de Jeremy Corbyn, dans le numéro de juin https://www.monde-diplomatique.fr/2017/06/MASON/57562 #st

    http://zinc.mondediplo.net/messages/69376 via Le Monde diplomatique

  • Election results 2017: seat by seat | Politics | The Guardian
    https://www.theguardian.com/politics/ng-interactive/2017/jun/08/live-uk-election-results-in-full-2017

    Election results 2017: seat by seat

    Latest general election results from the UK’s 650 constituencies. Theresa May’s gamble has failed; the Conservatives have lost their parliamentary majority and have turned to the DUP to support them in forming a new government. Search for your own seat by name or postcode and find out your local result

    Election 2017 live: all the results, reaction and analysis
    Theresa May’s leadership in the balance
    Jeremy Corbyn defies doubters

  • Législatives britanniques : le pari raté de #Theresa_May
    https://www.mediapart.fr/journal/international/090617/legislatives-britanniques-le-pari-rate-de-theresa-may

    Jeremy Corbyn arrive au siège du #Labour, vendredi 9 juin 2017 © Reuters Et bis repetita. Pour la deuxième fois en deux ans, un premier ministre conservateur britannique fait un pari électoral… Et le perd. Ce jeudi, Theresa May a échoué à renforcer sa majorité comme elle l’escomptait. Elle perd même la majorité absolue. La chercheuse #Florence_Faucher livre ses premières analyses du scrutin.

    #International #Brexit #conservateurs #élections_législatives #Jeremy_Corbyn #Royaume-Uni