person:tom barman

  • Le Heartbeats a essuyé les plâtres - L’avenir
    http://www.lavenir.net/cnt/DMF20150607_00660606

    Même si les grondements du ciel ont retardé, vendredi soir, l’ouverture de ses portes, le Heartbeats festival n’a pas connu de faux départ. Ceux qui y ont pris part en sont revenus avec le sentiment d’une première réussie.

    Organisé là où la Lys serpente entre la France et la Belgique, le nouveau festival a rapidement trouvé ses marques. Son public aussi ; même si les 7 500 festivaliers qui ont convergé vers le port fluvial ne correspondaient pas tout à fait aux 10 000 que l’organisation attendait. Aux dires des différents acteurs culturels à la base de cette nouvelle manifestation, le Heartbeats a séduit autant d’un côté que de l’autre de la frontière franco-belge. « On était sur une proportion de 60% de Français et de 40% de Belges, explique Vincent Nocrekul, responsable communication du Grand-Mix de Tourcoing, un des organisateurs de l’événement. De toute évidence, le vendredi a attiré plus de Français. Le samedi plus de Belges. On s’en doutait un peu en fonction de l’affiche ; dEUS et Roisin Murphy étant plus populaires en Belgique. »

    Tom Barman, deux fois plutôt qu’une

    Bien que du côté de l’organisation on s’avouait un peu déçu de l’affluence, ce premier Heartbeats a dévoilé quelques belles choses.

    D’abord par rapport de l’endroit sur lequel il s’était implanté. À lui seul, le site du port fluvial d’Halluin méritait en effet le déplacement. Il réservait aux festivaliers belges une sympathique traversée de la Lys sur des passerelles spécialement aménagées.

    Ensuite, au niveau de l’affiche, le Heartbeats aurait difficilement pu faire mieux pour une première. Vendredi, le groupe Metronomy – qui place de nombreux « heartbeats » dans ses chansons – a donné le tempo, ouvrant la voie de la plus belle des manières à Caribou. Samedi, ceux qui avaient déjà applaudi Tom Barman avec Magnus la veille auront apprécié l’énergie de set que l’Anversois a rendu avec dEUS.

    « Avoir des noms comme nous avons eu pour cette première édition est exceptionnel, reprend Vincent Nocrekul. D’autant plus que nous sommes dans une année où très peu de groupes tournent et où beaucoup de festivals ont eu du mal à boucler leur affiche. »

    Enfin, on retiendra encore l’organisation sans faille, malgré les difficultés que procure un site à cheval sur une frontière. En dépit de la présence d’une seule scène engendre d’inévitables temps morts, les festivaliers ont trouvé dans la scénographie du site de quoi occuper les demi-heures d’intermède.

    « On va faire les comptes »

    Reverra-t-on le Heartbeats festival en 2016 ? À l’heure de boucler cette première édition, personne n’en était vraiment certain.

    « Les organisateurs ont évoqué cette possibilité, explique Vincent. L’envie est présente. Mais il faudra avant tout faire les comptes et voir si les quatre partenaires sont prêts à remettre le couvert. Cette première édition a un peu essuyé les plâtres en matière d’organisation transfrontalière. Une deuxième sera peut-être plus facile à mettre en place… »

    La frontière existe encore

    S’il est éminemment symbolique, le principe d’organiser un festival sur deux pays implique des difficultés. « Ce sont des difficultés qui nous rappellent qu’il existe bel et bien une frontière, raconte Vincent Nocrekul.

    À titre d’exemple, les normes à respecter pour les tentes ne sont pas les mêmes en France et en Belgique. Cela crée des complications. Mais, même s’il n’a pas la prétention de révolutionner les choses, le but du Heartbeats était aussi de faire avancer la réflexion sur des détails comme ceux-là. »

    Venu applaudir les artistes, le directeur de l’Eurométropole Stef Vande Meulebroucke insistait aussi sur ce que pouvait apporter le Heartbeats. « Cette organisation est parvenue à surmonter les problèmes. L’Europe doit se saisir de ce type d’initiatives pour mettre l’accent sur le transfrontalier. Le transfrontalier ne doit plus être le sujet qu’on met sur le côté et dont on s’occupe quand on a un peu de temps… »