person:toni

  • Puigdemont, député européen déclaré non grata par le Parlement - Libération
    https://www.liberation.fr/planete/2019/05/29/puigdemont-depute-europeen-declare-non-grata-par-le-parlement_1730539


    L’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, le 24 mai 2019 à Bruxelles, est réfugié dans la capitale belge.
    Photo EMMANUEL DUNAND. AFP

    Avec un autre eurodéputé catalan, l’ancien président de la Généralité de Catalogne s’est vu refuser son accréditation.

    Puigdemont, député européen déclaré non grata par le Parlement
    C’est un couac de belle ampleur : Carles Puigdemont et Toni Comin, deux indépendantistes catalans qui viennent d’être élus députés européens, n’ont pu pénétrer, mercredi après-midi, dans les locaux du Parlement, à Bruxelles, pour obtenir leur accréditation. La décision a été prise par le président sortant du Parlement européen, l’Italien Antonio Tajani, et son secrétaire général, l’Allemand Klaus Welle, tous deux membres du PPE (conservateurs).

    « Lorsque nous sommes arrivés avec d’autres élus espagnols, les huissiers ont demandé de décliner notre identité. Nous avons alors constaté que nos noms étaient en gris sur la liste. Ils ont passé un appel téléphonique et nous ont indiqué qu’ils avaient reçu instruction de refuser l’entrée aux élus catalans », nous raconte Carles Puigdemont, l’ancien président de la Généralité de Catalogne, auteur d’une tentative de sécession ratée en 2017 et qui s’est depuis réfugié en Belgique. « Deux responsables de la sécurité se sont succédé pour nous expliquer que l’Espagne n’avait pas communiqué la liste définitive des députés élus et que Klaus Welle avait donné instruction de ne pas nous laisser entrer. Pourtant, tous les autres élus ont obtenu leur accréditation sans problème, poursuit Puigdemont. Et ils ont refusé de nous notifier par écrit ce refus d’entrée ! »

    Légitimité européenne contre légalité espagnole
    Il est vrai qu’en Espagne, on ne devient définitivement député (régional, fédéral ou européen) qu’après avoir prêté serment de fidélité à la Constitution devant la Commission électorale centrale. Mais, pour l’instant, aucun eurodéputé espagnol ne s’est acquitté de cette formalité. En clair, soit les 54 eurodéputés peuvent obtenir leur accréditation, soit aucun. Discriminer uniquement les élus indépendantistes catalans semble donc être une décision politique. D’autant que les autorités du Parlement européen savent que si Puigdemont et Comin se rendent à Madrid pour prêter serment, ils n’ont guère de chance d’en repartir, puisqu’ils font l’objet d’un mandat d’arrêt notamment pour « sédition ». « Pourtant, je suis aussi élu au Parlement catalan et j’ai prêté serment par écrit de Bruxelles », se défend Puigdemont. Mais voilà : le code électoral espagnol exige que les députés européens le fassent sur place, car ils sont considérés comme des députés nationaux (qui, eux, prêtent serment lors de la session constitutive des Cortes) envoyés à Strasbourg. Car chaque Etat fixe dans sa loi nationale les conditions que doivent remplir les élus avant d’être proclamés eurodéputés, et ce, en l’absence d’une loi électorale européenne uniforme.

  • Les peuples autochtones de la Colombie-Britannique récoltent des mollusques et crustacés dans des jardins de palourdes spécialement aménagés depuis au moins 3 500 ans. (ce qui confirme leur statut de chasseur-cueilleurs sédentaires-stockeurs) .

    Les jardins de palourdes sont des structures maricoles traditionnelles composées d’une paroi rocheuse et d’une terrasse plate qui servent d’habitat protégé aux palourdes dans les zones intertidales des plages. On sait que ces jardins augmentent la productivité et l’abondance des palourdes et constituent depuis longtemps une source de nourriture importante pour les cultures autochtones côtières. Cependant, étant donné que ces jardins ont souvent des histoires de formation complexes, il peut être difficile de les dater et il est donc difficile de suivre les tendances de la mariculture au fil du temps.

    Dans cette étude, Smith, Lepofsky et leurs collègues ont enquêté sur neuf anciens jardins de palourdes de Quadra Island, en Colombie-Britannique. Sur chaque site, ils ont identifié des échantillons appropriés pour limiter l’âge de la construction des jardins, en se concentrant sur des échantillons de coquilles provenant de l’intérieur ou sous les murs du jardin et sous les terrasses. Au total, ils ont recueilli 35 dattes au radiocarbone sur les coquilles de palourdes, d’escargots et de balanes datant d’au moins 3 500 ans jusqu’au 20ème siècle.

    Les auteurs ont également corroboré leurs dates avec des données sur l’historique régional de l’évolution du niveau de la mer et avec des dates d’autres fonctions de gestion marine de la région. Ils fournissent un ensemble de lignes directrices pour déterminer l’âge exact de trois formes différentes de jardins de palourdes, qui, espèrent-ils, permettront un suivi plus détaillé de l’histoire de la mariculture dans les Amériques. Ils notent toutefois que leurs méthodes ne sont qu’un début et qu’il faudra probablement les affiner dans les jardins de palourdes et autres sites maricoles de régions et d’âges différents.

    Les auteurs ajoutent : « En documentant que les jardins de palourdes ont au moins 3 500 ans, cette étude confirme ce que les premières nations côtières du Nord-Ouest du Pacifique ont toujours su gérer les palourdes, sous la forme de jardins, et que c’était une pratique ancestrale pour la sécurité alimentaire à long terme ».

    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=inline&id=info:doi/10.1371/journal.pone.0211194.g001
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=inline&id=info:doi/10.1371/journal.pone.0211194.g002
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=inline&id=info:doi/10.1371/journal.pone.0211194.g003
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=inline&id=info:doi/10.1371/journal.pone.0211194.g004
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=medium&id=info:doi/10.1371/journal.pone.0211194.g005
    https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=inline&id=info:doi/10.1371/journal.pone.0211194.g006

    #Préhistoire #Age_du_Bronze #Nord-Ouest #Amérique #Alimentation #3500BP

    3500 years of shellfish mariculture on the Northwest Coast of North America

    Nicole F. Smith, Dana Lepofsky, Ginevra Toniello, Keith Holmes, Louie Wilson, Christina M. Neudorf, Christine Roberts. 3500 years of shellfish mariculture on the Northwest Coast of North America. PLOS ONE, 2019 ; 14 (2) : e0211194 DOI : 10.1371/journal.pone.0211194

  • « Le queer a fait son temps » (entretien avec Roswitha Scholz) - Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme
    http://www.palim-psao.fr/article-le-queer-a-fait-son-temps-entretien-avec-roswitha-scholz-11395434

    Bon yavait pas de seen dédié à cet interview, mais bon, ya pas grand chose, c’est une toute petite interview, donc ça ne dit rien vraiment du contenu (pour ça faut lire les textes).

    La théorie queer, et c’est finalement celle-ci qui s’est imposée, n’est pas pour moi une théorie féministe. Elle aboutit à ce que la question des sexes comme structure de base ne soit même plus thématisée. Le déconstructivisme cherche tout bonnement à faire échec à la désignation même de la catégorie sexuelle, dans la mesure où la théorie queer, en tant qu’elle dédramatise la problématique des sexes, va aussi à la rencontre des théories androcentriques. Tout est mélangé et, du coup, on ne va plus aller examiner de près la façon dont la catégorie du sexe structure la société.

    […]

    D’un autre côté, je n’ai pas non plus l’intention de me faire passer pour un Christ femelle qui dirait : je viens vous révéler la vérité. Il est clair qu’aujourd’hui, du côté de la gauche comme du féminisme, un point de vue prédomine complètement, qui consiste à découvrir des résistances partout, à faire passer, au fond, la moindre petite action pour de la résistance. Tout ça n’est qu’un tissu d’inepties. Il faut nier la situation dans sa totalité. C’est ce que je me permets de faire. Je n’hésite pas à proposer une critique radicale de la société et à formuler une théorie qui parte bien des principes fondamentaux.

    […]

    Au niveau de l’emploi, la chose est manifeste. Mais ce que j’ai remarqué ces derniers temps à gauche, c’est qu’il y a des congrès sur le thème « travail et crise » ou même cette fameuse « conférence sur l’idée du communisme »[5] avec Slavoj Žižek et Toni Negri, où on ne voit même plus une seule femme. Les situations problématiques que nous connaissons seraient désormais quelque chose d’objectif dont les hommes se devraient de discuter. Voilà vers quoi on se dirige. Et puis il y a aussi les congrès où de quelconques représentantes de la mouvance gender sont présentes et n’ouvrent pas la bouche. Au lieu de rester assises là à écouter ce qui se dit, cette totale déconstruction, on devrait – d’un point de vue purement pratique – faire un scandale. Il faut absolument qu’on reprenne l’habitude d’emporter des tomates avec nous.

    #Roswitha_Scholz #critique_de_la_valeur #wertkritik #dissociation-valeur #queer #genre

  • Toni Negri : « Les gilets jaunes sont à la mesure de l’écroulement de la politique » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290119/toni-negri-les-gilets-jaunes-sont-la-mesure-de-l-ecroulement-de-la-politiq

    es gilets jaunes doivent rester un contre-pouvoir et ne surtout pas se transformer en parti politique, estime Antonio Negri. Le philosophe italien, qui vit à Paris depuis 1983, observe depuis longtemps les mouvements sociaux de par le monde. Dans Assembly, son dernier ouvrage coécrit en 2018 avec Michael Hardt (non traduit en français), il donnait un cadre philosophique aux occupations de places publiques qui ont vu le jour ces dix dernières années. Dans Empire, publié avec le même auteur en 2000, il inventait le concept de « multitude », qui prend aujourd’hui une acuité particulière avec l’actualité des gilets jaunes. Le mouvement qui a démarré en France en novembre révèle, d’après lui, une nouvelle forme de lutte qui s’appuie sur la fraternité. Entretien.

    Mediapart : Depuis une dizaine d’années, de nombreux mouvements de protestation ont émergé, en Europe et dans le monde, en dehors de tout parti ou organisation syndicale. Qu’est-ce que les gilets jaunes apportent de fondamentalement nouveau par rapport à cela ?

    Antonio Negri : Les gilets jaunes s’inscrivent dans cette mouvance que l’on observe depuis 2011 : des mouvements qui sortent des catégories droite/gauche comme Occupy Wall Street, les Indignés, ou encore le soulèvement tunisien.

    assembly
    En Italie aussi les gens se sont mobilisés, tout d’abord dans les universités avec le mouvement Onda [La Vague – ndlr], puis autour des communs avec l’opposition au TAV [la ligne ferroviaire Lyon-Turin – ndlr] ou la gestion des déchets à Naples. À chaque fois, il s’agit de luttes importantes qui ne se positionnent ni à droite ni à gauche, mais qui reposent sur une communauté locale.

    C’est quelque chose que l’on retrouve chez les gilets jaunes : il y a dans ce mouvement un sens de la communauté, la volonté de défendre ce qu’on est. Cela me fait penser à l’« économie morale de la foule » que l’historien britannique Edward Thompson avait théorisée sur la période précédant la révolution industrielle.

    Ce qu’il y a de nouveau, toutefois, avec les gilets jaunes, c’est une certaine ouverture au concept du bonheur : on est heureux d’être ensemble, on n’a pas peur parce qu’on est en germe d’une fraternité et d’une majorité.

    L’autre point important, me semble-t-il, c’est le dépassement du niveau syndical de la lutte. Le problème du coût de la vie reste central, mais le point de vue catégoriel est dépassé. Les gilets jaunes sont en recherche d’égalité autour du coût de la vie et du mode de vie. Ils ont fait émerger un discours sur la distribution de ce profit social que constituent les impôts à partir d’une revendication de départ qui était à la fois très concrète et très générale : la baisse de la taxe sur le carburant.

    S’il y avait une gauche véritable en France, elle se serait jetée sur les gilets jaunes et aurait constitué un élément insurrectionnel. Mais le passage de ce type de lutte à la transformation de la société est un processus terriblement long et parfois cruel.

    Est-on en train d’assister à l’émergence d’un nouveau corpus, alors que depuis l’écroulement du bloc communiste, les idées peinent à s’imposer pour faire face au rouleau compresseur du libéralisme ?

    De mon côté, cela fait vingt ans que je parle de « multitude » précisément pour analyser la dissolution des anciennes classes sociales. La classe ouvrière était une classe productive, liée à une temporalité et une localisation : on travaillait à l’usine et la ville marchait au rythme de l’usine. À Turin par exemple, les tramways étaient réglés sur les horaires de la journée de travail.

    Tout cela est terminé. Je ne suis pas nostalgique de cette époque, car l’usine tuait les gens. Certes, on a perdu le lien de la production, le lien de la journée de travail, le collectif. Mais aujourd’hui, on a de la coopération ; cela va plus loin que le collectif.

    La multitude, ce n’est pas une foule d’individus isolés, renfermés sur eux-mêmes et égoïstes. C’est un ensemble de singularités qui travaillent, qui peuvent être précaires, chômeurs ou retraités, mais qui sont dans la coopération.

    Il y a une dimension spatiale dans cette multitude : ce sont des singularités qui, pour exister, demandent à être en contact les unes avec les autres. Il ne s’agit pas seulement de quantité. C’est aussi la qualité des relations qui est en jeu.

    Est-ce un constat que vous faites également à propos du Mouvement Cinq Étoiles, né il y a une dizaine d’années en Italie et aujourd’hui membre du gouvernement aux côtés de la Ligue, parti d’extrême droite ?

    En effet, à l’origine des Cinq Étoiles se trouvaient des gens issus des mouvements autonomes, des luttes pour les communs, mais aussi, plus tard, de la critique des réformes constitutionnelles voulues par Matteo Renzi. C’était marqué à gauche. À la différence de la France où cela a explosé d’un coup, en Italie, tout cela s’est étalé dans le temps, les gens se sont formés petit à petit.

    Puis, avec leur habileté, le comique Beppe Grillo et Gianroberto Casaleggio [mort en 2016 – ndlr] ont commencé à faire un travail électoral sur ces mobilisations. Le pouvoir est progressivement passé du côté de ceux qui maîtrisaient les techniques politiques.

    À partir du moment où il a cherché à gouverner, sous la direction de Luigi Di Maio, le M5S s’est complètement fourvoyé. Prendre le pouvoir n’est pas révolutionnaire. Ce qui est révolutionnaire, c’est d’être en capacité de détruire le pouvoir ou, à la limite, de le réformer.

    Depuis, ce que fait le M5S au gouvernement est révoltant. Le revenu de citoyenneté universel qu’il avait promis l’an dernier pendant la campagne électorale est devenu une loi de pauvreté : le revenu n’est distribué qu’à une partie des chômeurs et il est assorti d’obligations disciplinaires. Ainsi, à la troisième offre d’emploi, le bénéficiaire est obligé de l’accepter, quelle que soit la distance à laquelle elle se trouve de son domicile.

    Les Cinq Étoiles ont été rattrapés par l’avidité, la gourmandise du pouvoir. Ils ont fait alliance avec des fascistes bien réels qui sont en même temps de profonds néolibéraux. Le fascisme est le visage politique du néolibéralisme en crise. Mais il y a une justice électorale : le M5S va perdre de nombreuses voix aux élections européennes de mai prochain.

    #Politique #Gilets_janues #Toni_Negri

    • "L’autre point important, me semble-t-il, c’est le dépassement du niveau syndical de la lutte. Le problème du coût de la vie reste central, mais le point de vue catégoriel est dépassé. Les gilets jaunes sont en recherche d’égalité autour du coût de la vie et du mode de vie. Ils ont fait émerger un discours sur la distribution de ce profit social que constituent les impôts à partir d’une revendication de départ qui était à la fois très concrète et très générale : la baisse de la taxe sur le carburant."

      [...]

      De mon côté, cela fait vingt ans que je parle de « multitude » précisément pour analyser la dissolution des anciennes classes sociales. La classe ouvrière était une classe productive, liée à une temporalité et une localisation : on travaillait à l’usine et la ville marchait au rythme de l’usine. À Turin par exemple, les tramways étaient réglés sur les horaires de la journée de travail.

      Tout cela est terminé. Je ne suis pas nostalgique de cette époque, car l’usine tuait les gens. Certes, on a perdu le lien de la production, le lien de la journée de travail, le collectif. Mais aujourd’hui, on a de la coopération ; cela va plus loin que le collectif.

      La multitude, ce n’est pas une foule d’individus isolés, renfermés sur eux-mêmes et égoïstes. C’est un ensemble de singularités qui travaillent, qui peuvent être précaires, chômeurs ou retraités, mais qui sont dans la coopération.

      Il y a une dimension spatiale dans cette multitude : ce sont des singularités qui, pour exister, demandent à être en contact les unes avec les autres. Il ne s’agit pas seulement de quantité. C’est aussi la qualité des relations qui est en jeu.

      Au fond, Macron est dans la lignée de tous les gouvernements néolibéraux en crise : ils tendent vers le fascisme. En France, les institutions sont encore suffisamment fortes pour empêcher cela, mais les méthodes et les armes de la police française sont inquiétantes. À la différence des forces de l’ordre allemandes, qui sont davantage dans la dissuasion, les policiers français sont encore sur le terrain de l’affrontement. Je l’interprète comme un élément de cette fragilisation du pouvoir.

      –- > (cf. projet de loi ’casseurs’, retour des voltigeurs, et récente perquiz chez mediapart, ndp ’note du partageur’)

      J’observe ce qu’il se passe à Commercy : c’est très intéressant d’assister à la transformation du rond-point en groupes de travail. La mutation du mouvement ne viendra pas de l’extérieur, elle viendra des acteurs eux-mêmes. Quant à savoir s’il débouchera sur un parti politique… De mon point de vue, ce serait une erreur, même si cette voie recueillait l’assentiment de la majorité.

      Ce mouvement me remplit d’espoir, car il met en place une forme de démocratie directe. Je suis convaincu depuis cinquante ans que la démocratie parlementaire est vouée à l’échec. J’écrivais déjà en 1963 un article où je critiquais l’état des partis politiques. Cela n’a fait que s’aggraver… Et cela se retrouve aujourd’hui à tous les niveaux : mairies, régions, États. Et bien sûr, Europe. L’Union européenne est devenue une caricature de l’administration démocratique.

      Prendre le pouvoir n’est pas révolutionnaire. Ce qui est révolutionnaire, c’est d’être en capacité de détruire le pouvoir ou, à la limite, de le réformer.

  • Chroniques de la couleur

    Une grosse recension de textes (et autres médias) sur les Gilets Jaunes.

    Les liens cliquables sont par là :
    http://inter-zones.org/chroniques-de-la-couleur

    –—

    Sophie Wahnich : Les gilets jaunes et 1789 : Résurgences révolutionnaires, 18 Décembre 2018

    Achille Mbembe : Pourquoi il n’y aura pas de gilets jaunes en Afrique, 18 décembre 2018

    Michalis Lianos : Une politique expérientielle – Les gilets jaunes en tant que peuple, 17 décembre 2018

    Fanny Gallot : Les femmes dans le mouvement des gilets jaunes : révolte de classe, transgression de genre, 17 décembre 2018

    Stéphane Zagdanski : Réflexions sur la question jaune, 17 décembre 2018

    Yves Pagès : Bloqueurs de tous les ronds-points, rions jaune… et ne cédons rien, 17 décembre 2018

    Alessandro Stella : Gilets jaunes et Ciompi à l’assaut des beaux quartiers, 16 décembre 2018

    Juan Chingo : Gilets jaunes : Le retour du spectre de la révolution, 16 décembre 2018

    Pierre-Yves Bulteau : À Saint-Nazaire : Je ne suis pas en lutte, je suis une lutte, 15 décembre 2018

    Florence Aubenas : Gilets jaunes : La révolte des ronds-points, 15 décembre 2018

    Sarah Kilani et Thomas Moreau : Gilets jaunes : Pour la gauche, l’antifascisme ne doit pas être une option, 15 décembre 2018

    Anonyme : Danse imbécile ! Danse ! Notes sur le mouvement en cours, 14 décembre 2018

    Jean-Baptiste Vidalou : L’écologie du mensonge à terre, 14 décembre 2018

    Toni Negri : Chroniques françaises, 14 Décembre 2018

    David Graeber : Les gilets jaunes font partie d’un mouvement révolutionnaire plus large, 14 décembre 2018

    Jérôme Ferrari : On fera de vous une classe bien sage, 13 décembre 2018

    Etienne Balibar : Gilets jaunes : Le sens du face à face, 13 décembre 2018

    Jérôme Baschet : Pour une nouvelle nuit du 4 août (ou plus), 13 décembre 2018

    Andreas Malm : Ce que le mouvement des gilets jaunes nous dit du combat pour la justice climatique, 13 décembre 2018

    Collectif : Communiqué de la coordination de Saint-Lazare, 12 décembre 2018

    Michèle Riot-Sarcey : Les gilets jaunes ou l’enjeu démocratique, 12 décembre 2018

    Mathieu Rigouste : Violences policières : Il y a derrière chaque blessure une industrie qui tire des profits, 12 décembre 2018

    Leslie Kaplan : Un monde soudain devenu injustifiable aux yeux de tous, 12 décembre 2018

    Pierre Dardot et Christian Laval : Avec les gilets jaunes : Contre la représentation, pour la démocratie, 12 décembre 2018

    Jacques Rancière : Quelle égalité de la parole en démocratie ? 12 décembre 2018

    Collectif : Gilets jaunes : Une enquête pionnière sur la révolte des revenus modestes, 11 décembre 2018

    Cédric Durand et Razmig Keucheyan : Avec les gilets jaunes, pour une nouvelle hégémonie, 11 décembre 2018

    Cédric Durand : Le fond de l’air est jaune, 11 décembre 2018

    Joshua Clover : Les émeutes des ronds-points, 11 décembre 2018

    Joao Gabriell : À propos du discours de Macron du 10 décembre, 11 décembre 2018

    Femmes en lutte 93 : Acte V Gilets jaunes : La place des femmes et LGBT est dans la lutte, 10 décembre 2018

    Michelle Zancarini-Fournel : Le mouvement des gilets jaunes favorise la cohésion intergénérationnelle des milieux populaires, 10 décembre 2018

    Syllepse : Gilets jaunes : Des clefs pour comprendre, 10 décembre 2018

    Annie Ernaux : Il n’y a pas de nouveau monde, ça n’existe pas, 9 décembre 2018

    Alain Bertho : Il ne s’agit pas d’un simple mouvement social, 8 décembre 2018

    Jérôme Baschet : Lettre à celles et ceux qui ne sont rien, depuis le Chiapas rebelle, 8 décembre 2018

    Raoul Vaneigem : Les raisons de la colère, 8 décembre 2018

    Laurent Mucchielli : Deux ou trois choses dont je suis presque certain à propos des gilets jaunes, 8 décembre 2018

    Les Gilets Jaunes de St Nazaire et leur Maison du Peuple, 7 décembre 2018

    Appel des gilets jaunes de Commercy à la formation d’assemblées populaires, 7 décembre 2018

    Lundimatin : Ici La Réunion ! 7 décembre 2018

    Pierre Bance : L’heure de la commune des communes a sonné ! En soutien à l’appel de Commercy, 7 décembre 2018

    Alèssi Dell’Umbria : Marseille, Debout, Soulève-toi ! 7 décembre 2018

    Eric Hazan : Paris n’est pas un acteur, mais un champ de bataille, 7 décembre 2018

    Rafik Chekkat : À Mantes-la-Jolie, domination policière et humiliation de la jeunesse, 7 décembre 2018

    Etienne Penissat et Thomas Amossé : Gilets jaunes : des automobilistes aux travailleurs subalternes, 6 décembre 2018

    Plateforme d’Enquêtes Militantes : Une situation excellente ? 6 Décembre 2018

    Alain Bertho : Gilets jaunes : Crépuscule du parlementarisme, 6 décembre 2018

    Frédéric Gros : On voudrait une colère, mais polie, bien élevée, 6 décembre 2018

    Danielle Tartakowsky : Les gilets jaunes n’ont rien de commun avec Mai 68, 6 décembre 2018

    Ballast : Gilets jaunes : Carnet d’un soulèvement, 5 décembre 2018

    Frédéric Lordon : Fin de monde ?5 décembre 2018

    Eric Toussaint : Gilets jaunes : Apprendre de l’histoire et agir dans le présent - Des propositions à ceux et celles qui luttent, 5 décembre 2018

    Grozeille, Que leur nom soit Légion : À propos des gilets jaunes, 5 décembre 2018

    Samuel Hayat : Les Gilets Jaunes, l’économie morale et le pouvoir, 5 décembre 2018

    Sophie Wahnich : La structure des mobilisations actuelles correspond à celle des sans-culottes, 4 décembre 2018

    Stefano Palombarini : Les gilets jaunes constituent une coalition sociale assez inédite, 4 Décembre 2018

    Édouard Louis : Chaque personne qui insultait un gilet jaune insultait mon père, 4 décembre 2018

    Chantal Mouffe : Gilets jaunes : Une réaction à l’explosion des inégalités entre les super riches et les classes moyennes, 3 décembre 2018

    Yves Pagès : La façade du triomphalisme macronien ravalée à l’aérosol par quelques bons-à-rien, 3 décembre 2018

    Yannis Youlountas : Cours, gilet jaune, le vieux monde est derrière toi ! 3 décembre 2018

    Les Lettres jaunes, Bulletin de lecture quotidien des Gilets Jaunes, pour aller plus loin ! 3 décembre 2018

    Alain Bihr : Les gilets jaunes : pourquoi et comment en être ? 2 décembre 2018

    Gérard Noiriel : Pour Macron, les classes populaires n’existent pas, 2 décembre 2018

    Temps critiques : Sur le mouvement des Gilets jaunes, 1 décembre 2018

    Zadibao : Climat jaune et changement de gilet, 30 novembre 2018

    Plateforme d’Enquêtes Militantes : Sur une ligne de crête : Notes sur le mouvement des gilets jaunes, 30 novembre 2018

    Lundimatin : Le mouvement des Gilets Jaunes à la Réunion, 29 novembre 2018

    Sophie Wahnich : Postérité et civisme révolutionnaire, 28 novembre 2018

    Le comité Adama rejoint les gilets jaunes : Ce n’est pas une alliance au prix d’un renoncement politique, 27 novembre 2018

    Comité Adama : Si nous voulons changer notre destin, nous devons lutter dans la rue, 26 novembre 26

    Bruno Amable : Vers un bloc antibourgeois ? 26 novembre 2018

    Benoît Coquard : Qui sont et que veulent les gilets jaunes ? 23 novembre 2018

    Félix Boggio Éwanjé-Épée : Le gilet jaune comme signifiant flottant, 22 novembre 2018

    Anshel K. et Amos L. : Les amours jaunes, 21 novembre 2018

    Les Chroniques de La Meute, 18 novembre 2018

    Aurélien Barrau : À propos de la manif du 17 novembre, 15 novembre 2018

  • Chroniques françaises , par Toni Negri
    14 Décembre 2018

    Nous proposons ici la traduction d’une contribution rédigée par Antonio Negri au lendemain du discours d’Emmanuel Macron du 10 décembre dernier. Il s’agit d’un texte d’analyse (...) qui avance (...) des pistes de lecture intéressantes, notamment pour ce qui est des clivages classe/peuple, de l’impossibilité de médiation et de l’épuisement de la gouvernance, mais aussi de la question de la socialisation du salaire et de l’enjeu de la prolifération des foyers des luttes.

    http://www.platenqmil.com/blog/2018/12/14/chroniques-francaises

    #giletsjaunes #fédéralisme #municipalisme #macron #salaire #salaire_social #classe #peuple #multitude #médiation #représentativité #néolibéralisme #Macron #giletsjaunes #gilets_jaunes #Negri

    • Commentaire d’une camarade #intermittente : "Si Toni Negri lisait la page de la #CIP IDF, il aurait su le soir même qu’il n’y a pas d’augmentation du #SMIC et que la « prime d’activité », comme son nom l’indique, est idéologiquement très marquée (les pauvres sont des fainéants, etc)."

    • « Pas de coup de pouce, mais un revenu en hausse » dans L’iMmonde est incomplet mais pas que
      https://seenthis.net/messages/743277
      Si d’autres ont vu mieux...

      Negri, il plane grave sur le SMIC (entre autre chose), comme tous ceux qui oublient que le SMIC mensuel n’est plus le salaire minimum effectif, qu’il a été remplacé pour des millions d’actives et actifs par un SMIC horaire un temps de travail annualisé.
      En revanche lorsqu’il intègre la #prime_d'activité -aussi marquée soit-elle par le travaillisme- au #salaire social, il vise juste et à un endroit tout à fait négligé par l’analyse sociale (un aveuglement pallié par la nostalgie du CNR). Il y a pas de lecture possible de l’évolution des #droits_sociaux (au dela de l’emploi) sans partir du fait que cette prime finance en même temps (si si) des emplois et employeurs et la reproduction de la forme de travail, que c’est un rapport politique, pas juste une diversion conjoncturelle ou une anomalie à résorber. Comment fonctionne cette #individualisation du salaire social ? Quel mixte d’intégration (au modèle d’emploi, précaire et mal payé et/ou à la figure du cas’sos ; le rouage ou le déchet, telle est l’alternative offerte), de coercition (aiguillon de la faim, inséreurs, proprio, #dette) et de #punition (désocialisation, culpabilité, contrôle) présente-t-elle ?
      Je ne sais pas si ça se lit sur le site de la cip, mais on y trouve de nombreux papiers sur la nécessité de ne pas en rester à la #cotisation_sociale gagée sur la durée d’emploi et les salaires pour financer un #droit_au_chômage). On peut tout savoir du #salaire_social si on s’en tient à l’imaginaire des idéologues de la gauche formol (tel Friot qui exclue du salaire social le RSA, le minimum vieillesse, les bourses et tout droit financé par l’#impôt...), on peut continuer de se poser des questions comme certains secteurs syndicaux tout en ayant de moins en moins de prise au conflit capital travail, et puis on peut aller chercher des réponses chez les #Gilets_jaunes, dans la #grève_sociale expérimentale en cours... Les réponses de l’État sont à tout le moins un élément à prendre en compte dans un programme d’#enquête. Tout comme la réforme un instant reporté du droit aux chômage où les #chômeurs en activité à temps réduit seront en première ligne : diminuer les #allocations_chômage versée de 1,3 milliard est leur projet.

  • Pourquoi est-ce plus difficile de devenir un classique quand on est une femme ?
    https://www.franceculture.fr/litterature/pourquoi-est-ce-plus-difficile-devenir-un-classique-quand-est-une-femm

    Légitimation, émergence, consécration, perpétuation : ce sont les quatre étapes que le sociologue Alain Viala identifiait dans le processus de classicisation d’une œuvre. Les deux dernières étapes sont encore difficiles d’accès aujourd’hui pour les femmes.
    Simone De Beauvoir à son bureau, en 1953
    Simone De Beauvoir à son bureau, en 1953• Crédits : Keystone-France / Gamma-Keystone - Getty

    Proust, Molière, Racine, Flaubert, Lafontaine, Zola, Gide, Cocteau, Rimbaud, Baudelaire, etc. Si les noms d’hommes ne manquent pas au patrimoine littéraire, en revanche, combien de femmes parvenez-vous à dénombrer dans la catégorie des auteures dites “classiques” ? Les écrivaines, pourtant, ne manquent pas en littérature. Si les femmes accèdent à la publication, beaucoup plus rares, en revanche, sont celles qui accèdent à la consécration. Et le cru 2017 des prix littéraires en apporte une nouvelle fois la preuve : Kazuo Ishiguro (Nobel de littérature), Eric Vuillard (Goncourt), Olivier Guez (Renaudot), Philippe Jaenada (Femina), Yannick Haenel (Medicis). Seule femme à l’heure actuelle : Alice Zeniter (Goncourt des lycéens).

    Alain Viala, historien et sociologue de la littérature, dans un article intitulé Qu’est-ce qu’un classique ?, répondait ceci :

    Un classique est un auteur toujours déjà lu, une œuvre précédée d’un commentaire qui en oriente la lecture. Un classique est un écrit dont, qu’on le lise ou non, on a forcément entendu parler.

    Dans ce même article, Viala expliquait que le processus de classicisation des œuvres littéraires comportait quatre étapes majeures :

    La légitimation : c’est l’accès à une première reconnaissance, par les pairs, après la publication.
    L’émergence : c’est le moment où un·e auteur·e se détache par le regard de la presse sur son œuvre
    La consécration : c’est le temps des prix littéraires prestigieux, du Nobel de littérature au Goncourt et au Femina.
    La perpétuation : c’est l’inscription dans le temps et la durée. Dictionnaires, manuels scolaires, œuvres sélectionnées pour les programmes de baccalauréat ou encore d’agrégation : ce sont là autant de manière de patrimonialiser un œuvre et de la faire accéder au rang de classique.

    Du rôle de l’éditeur dès la publication à la perpétuation de l’œuvre, en passant par les instances de prescription qui élargissent la réception des œuvres, la route est longue et souvent sinueuse pour les écrivaines.
    Légitimation et émergence : la reconnaissance par les pairs

    Tout commence par l’accès des auteurs à la publication. L’exemple du roman montre que les hommes et les femmes y parviennent de manière à peu près égale : c’est ce que révélait l’étude Entrer en littérature, conduite en 2012 par les sociologues Bertrand Legendre et Corinne Abensour. Pour Cécile Rabot, maîtresse de Conférences en sociologie à l’Université Ouest Paris-Nanterre, l’enjeu est celui de la visibilité :

    Bertrand Legendre et Corinne Abensour se sont aperçus qu’il y avait à peu près autant d’hommes que de femmes dans ces primo-romanciers. Mais après, c’est l’accès à la visibilité qui reste inégal, ainsi que l’accès à la consécration. C’est d’autant plus marqué que l’on est dans un contexte où l’accès à la visibilité est difficile parce qu’il y a une production éditoriale de plus en plus abondante, qui implique une accélération de la rotation éditoriale en librairie, ce qui veut dire les critiques ont de plus en plus d’ouvrages à regarder.

    Si l’accès à la consécration et à la perpétuation reste complexe pour les femmes, pour la sociologue, tout se joue en amont :

    “L’accès à la consécration, c’est ce sur quoi se focalise le regard, mais ça se joue avant. Ça se joue avant, dans l’étape d’émergence, voire de légitimation.”

    La sociologue invite alors à s’interroger en amont sur les outils permettant de combattre les dominations de genre, en s’interrogeant par exemple, pour les prix littéraires, sur la composition des jurys et encore sur le processus de sélection des œuvres afin d’assurer la représentativité des femmes.
    Consécration : la difficile visibilité des femmes

    Si les femmes en littérature ne manquent pas, plus rares sont celles qui sont consacrées, et accèdent à la reconnaissance des grands prix littéraires. Depuis 1903, le prix Nobel de littérature a été accordé à quatorze femmes, soit 16% des Nobel littéraires. Parmi les lauréates, Selma Lagerlöf (1909), Toni Morrisson (2004), Alice Munroe (2013) et Svetlana Aleksievitch (2015).

    Lorsque le prix Goncourt est créé en 1904, Karl-Joris Huyssmans avait une position radicale et s’exclamait "Pas de jupons chez nous !" Ce refus précipita la création du Prix Femina en 1904. En 1910, Judith Gautier, fille de Théophile Gautier, est la première femme à entrer à l’académie Goncourt... mais plutôt au titre d’un hommage à son père ! Il faudra ensuite attendre 1944 pour qu’une femme soit primée : Elsa Triolet, pour son recueil de nouvelles Le premier accroc coûte 200 francs. Depuis 1903, onze femmes ont reçu le prix Goncourt, soit environ 10% des lauréats.

    En 2016, les décodeurs du Monde s’étaient intéressés, en statistiques, à la faible consécration des femmes, et aux jurys encore très masculins. Parmi les prix qui récompensent le plus de femmes, le prix Femina (37%) puis le Goncourt des lycéens (35%).

    En 1980, Marguerite Yourcenar devient la première femme à entrer à l’Académie Française. Elles sont à ce jour huit à avoir pris place dans l’hémicycle du Quai de Conti. Parmi elles : Jacqueline de Romilly (1988) ou encore Simone Veil (2008).
    Patrimonialisation : où sont les femmes ?

    Plus le spectre s’élargit, plus les femmes disparaissent. Dans cette dernière étape de patrimonialisation relative à l’inscription dans la durée et s’adressant au grand public, la question de la visibilité se pose de manière accrue. Prenons l’exemple de la prestigieuse collection de la Pléiade, référence en matière de classiques. Le 28 avril 2014, voici ce que la collection publiait sur son site au sujet de la parité dans le catalogue :

    En ce printemps 2014, les femmes sont à l’honneur à la « Pléiade », avec la parution des deux nouveaux tomes des Œuvres complètes de Marguerite Duras et la « nouvelle entrée » de Mme de Lafayette dans la collection. Nous sommes loin de la parité, il est vrai ; mais force est de constater que l’histoire littéraire elle-même s’écrit au masculin jusqu’au milieu du XXe siècle ; et il n’est pas à la portée de la collection, si bienveillante soit-elle, de la corriger.

    Du côté des programmes scolaires également, la marche est encore longue. En 2016, un collectif d’enseignant·e·s s’indignaient, par l’intermédiaire d’une pétition, qu’aucune œuvre écrite par une femme, n’ait encore été inscrite au programme de l’épreuve de littérature pour le baccalauréat littéraire. Il aura fallu donc fallu attendre la rentrée 2017-2018 pour que les bacheliers planchent sur la nouvelle de Madame de Lafayette, La princesse de Montpensier. Mais le constat vaut aussi du côté de l’agrégation de lettres : une pétition lancée en avril 2017 a ainsi réclamé que davantage d’œuvres écrites par des femmes soient intégrées aux programmes pour des agrégatifs.

  • Toni Morrison : aux origines du racisme, la violence du langage - regards.fr
    http://www.regards.fr/idees/article/toni-morrison-aux-origines-du-racisme-la-violence-du-langage

    « le #langage de l’#oppression représente bien plus que la #violence ; il est la violence elle-même ; il représente bien plus que les limites de la connaissance ; il limite la connaissance elle-même ». Le langage fait bien plus que représenter, refléter les choses et les personnes. Il est un acte, une performance, qui façonne violemment le monde et ce que l’on peut en connaître. Et le langage raciste, sexiste, classiste, n’est pas une représentation parmi d’autre du #racisme, du #sexisme, du #classisme ; il est le racisme, le sexisme, le classisme eux-mêmes.

  • Ils ont tué son père, et les cheminots aussi… - regards.fr
    http://www.regards.fr/culture/article/ils-ont-tue-son-pere-et-les-cheminots-aussi

    La littérature est souvent le reflet d’un monde qui parfois nous échappe et dont on ignore les contours. Comme si nous refusions de nommer la réalité. Le dernier ouvrage d’Edouard Louis, Qui a tué mon père, réveille notre actualité sociale bouillonnante et désigne les coupables.

    #littérature #lutte_des_classes #domination

  • Grenoble. Des fachos incendient la fac, et les flics délogent les étudiants mobilisés - Anti-K
    https://www.anti-k.org/2018/04/24/grenoble-des-fachos-incendient-la-fac-et-les-flics-delogent-les-etudiants-mo

    Une nouvelle fois, la troisième en près de deux semaines, l’Université de Grenoble a été victime d’une attaque de l’extrême droite. Cette fois, le groupe a incendié les jardins d’Utopie situés sur le campus. Alors que le président de l’Université, Patrick Levy, explique publiquement qu’une « minorité radicalisée » bloque la fac, les images parlent d’elles-mêmes pour identifier qui sont les vrais « casseurs ».

  • Les cheminots devant les locaux de BFMTV
    https://lemediapresse.fr/social-fr/les-cheminots-devant-les-locaux-de-bfmtv
    https://i0.wp.com/lemediapresse.fr/wp-content/uploads/2018/04/DZ28W3lXUAIjfxA-2.jpg?resize=1280%2C640&ssl=1

    Les diffuseurs de fake news ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Aussi l’exécutif devrait-il surveiller d’un peu plus près la première chaîne d’information en continue autoproclamée. Leur traitement des mobilisations sociales, entre analyses bâclées et éditos partiaux, pose question à plus d’un titre.

    C’est pour protester contre le traitement (encore une fois) très douteux de la grève des cheminots par BFMTV, que ces derniers ont décidé d’investir les locaux de la chaîne. « BFMenteurs », pouvait-on apercevoir sur la banderole affichée devant ces mêmes locaux. Il faut dire que BFM, que l’on sait régulièrement hostile aux mouvements sociaux, n’hésite pas à piocher ses terminologies dans un répertoire lexical qui laisse peu de doute quant au regard qu’entretient la rédaction sur les mouvements sociaux. En effet, elle n’hésite pas à parler de « prise d’otage », par l’intermédiaire d’un usager interrogé dans le RER. Tellement « pris en otage » que ces pauvres bougres seraient contraints de prendre les RER « d’assaut ». Réalisons bien, tout de même, que si ces termes devaient appartenir à un champ lexical, ce serait celui de la guerre, ou de l’opération commando, au choix.

    Symboliquement, c’est comme faire passer le mouvement pour violent, alors même que celui-ci a pour but de lutter contre la violence sociale dont il est présentement la victime. Un comble de malhonnêteté intellectuelle donc…

    Malheureusement, pour BFM, ces manifestations, ces grèves, n’ont pas lieu d’être. Les cheminots ne seraient rien d’autre que des « râleurs ». Ainsi sont-ils nommés par Eric Brunet, un des éditorialistes de la chaîne… D’ailleurs, si l’on croit Apolline de Malherbe, manifestement repeinte en prophète, les « Français seraient pour la suppression du statut des cheminots ». Ne soyons pas dupes, Apolline de Malherbe n’est pas un prophète, elle se réfère seulement au dernier sondage Ifop, stipulant que seulement 46% des Français seraient favorables aux mobilisations… Il est vrai que chez BFM, ils sont toujours prompts à donner aux sondages la valeur d’une enquête sociologique, voir d’un scrutin électoral. Et quand bien même, sans sondage, peut-on aujourd’hui compter le nombre de fois où fut entendu « les Français pensent que… »

    Il semblerait aussi que Jean-Luc Mélenchon aurait été exfiltré de la mobilisation sous les insultes. Lorsqu’il devient possible de discréditer deux mouvements et faire ainsi d’une pierre deux coups, pourquoi s’en priver ? D’un côté les cheminots ne seraient ainsi que des bœufs ne connaissant nulle autre méthode de protestation que la violence et, de l’autre, Mélenchon se fait rejeter par ceux qu’il prétend défendre… L’occasion de diffuser une telle « fausse information » était trop belle.

    Maintenant, si l’on récapitule un peu ce qui caractérise le travail « journalistique » de BFM sur le sujet, nous avons : des fake news, un micro-trottoirs bâclé et pernicieux, des pseudo-analyses venant de pseudo-experts pour délégitimer la grève. Tout semble organisé pour traîner le mouvement dans la boue, faisant passer les cheminots pour des « nantis », pour des « privilégiés ». Aucune clémence ni l’ombre d’une empathie semble être exprimé à leur égard. Les avis contraires semblent y avoir une place très restreinte voir inexistante. BFM n’a d’ailleurs aucunement fait mention des cheminots qui se sont mobilisés devant leurs locaux.

    Ils étaient pourtant bien présents hier matin pour exprimer leur profond désaccord avec la chaîne, dénonçant le traitement particulièrement péjoratif dont ils font l’objet.

  • Un art de conteuse

    Cette conférence de Chimamanda Ngozi Adichie est aujourd’hui (enfin, a-t-on envie de dire) traduite en français sous le titre provocant de : Nous sommes tous des féministes – traduction à laquelle les éditions Gallimard ont eu la judicieuse idée d’adjoindre une très belle nouvelle de l’écrivaine, intitulée Marieuses.

    Le texte est évidemment tout sauf théorique et technique. Plus proche du ton des contes de Toni Morrison que du travail, sur un plan formel, de Judith Butler, il n’est pas, pour autant, anecdotique. Si Chimamanda Ngozi Adichie y décrit à merveille les interactions hommes-femmes, c’est pour mieux faire apparaître, sous la surface de l’anecdote, les structures profondes de la domination masculine qui enserrent, étouffent autant les hommes que les femmes (ce que l’auteure nomme du beau et triste nom de « déterminisme du genre », d’une « injustice criante », ajoute-t-elle aussitôt).

    Si, comme dans L’Hibiscus pourpre, Chimamanda Ngozi Adichie dénonce bien évidemment toutes les formes de domination et de violence mutilantes qui pèsent sur les femmes (la violence conjugale, notamment), elle excelle plus encore à décrire les violences douces, symboliques, invisibles à force d’être évidentes et d’aller de soi.
    http://www.regards.fr/web/article/chimamanda-ngozi-adichie-feministe

  • Les Untorelli, le pdf du numéro 30 de la revue Recherches sur Bologna 77, présentation :
    http://www.editions-recherches.com/revue_detail.php?id=30

    SOMMAIRE

    BOLOGNE, MARS 1977

    Molti compagni
    -- Introduction
    -- Ils n’ont encore rien compris
    -- Vendredi 11 (contrinformation)
    -- Alice
    -- Dimanche 13 : les blindés arrivent
    -- Le collectif Jacquerie
    -- Tract distribué à l’université (signé Cossiga)
    -- Séparation du Politique. Mise en acte des repaires
    -- Poème-tract
    -- Un certain vigile ira témoigner
    -- Une assemblée
    -- Autre lettre de Franco Ferlini toujours en prison

    BOLOGNE, SEPTEMBRE 1977

    Bifo-Bruno
    -- Septembre

    L’ITALIE A TRAVERSO

    Bruno Giorgini
    -- Bologne et l’Emilie, vitrine de l’eurocommunisme : toute une histoire

    Toni Negri, Bifo, Bruno Giorgini
    -- Autonomie. Autonomies

    Gérard Soulier
    -- La loi Reale. La police au-dessus des lois
    -- AFP. « Le complot international »

    Félix Guattari
    -- Masses et minorités à la recherche d’une nouvelle stratégie

    Bifo
    -- Le réformisme en action : le « Devenir-Etat »

    Anna Orsini, Silvia Schiassi
    -- Où étions-nous, ou` en étions-nous ?

    ANNEXES. Les Intellectuels français et le mouvement

    -- Adresse à la conférence de Belgrade
    -- Nous croyons au caractère constructiviste de certaines agitations de gauche
    -- Déclaration des Intellectuels francais présents à Bologne à l’ouverture des rencontres des 27-28-29 septembre

    CHRONIQUES

    Lion Murard, Patrick Zylberman — Le deuxième âge de l’Etat policier

    Cerfi — Le droit à la recherche

    G. Deleuze — À propos des nouveaux philosophes et d’un problème plus général

    est désormais téléchargeable :
    https://drive.google.com/file/d/1L4lHvYkdi1ItVxeRQZuCaaBg_-fOYh_r/view

    #autonomie #Italie #livre #revue

  • Massive New Database Will Finally Allow Us to Identify Enslaved Peoples and Their Descendants in the Americas.
    http://www.openculture.com/2018/01/massive-new-slave-trade-database-will-finally-allow-us-to-identify-afri

    Throughout the history of the so-called “New World,” people of African descent have faced a yawning chasm where their ancestry should be. People bought and sold to labor on plantations lost not only their names but their connections to their language, tradition, and culture. Very few who descend from this painful legacy know exactly where their ancestors came from. The situation contributes to what Toni Morrison calls the “dehistoricizing allegory” of race, a condition of “foreclosure rather than disclosure.” To compound the loss, most descendants of slaves have been unable to trace their ancestry further back than 1870, the first year in which the Census listed African Americans by name.

    But the recent work of several enterprising scholars is helping to disclose the histories of enslaved people in the Americas. For example, The Freedman’s Bureau Project has made 1.5 million documents available to the public, in a searchable database that combines traditional scholarship with digital crowdsourcing.


    http://www.lowcountryafricana.com/the-1870-brick-wall
    he 1870 Census was the first to list freed African Americans by name. The 1860 Census listed only the age and gender of enslaved people, and plantation records, wills, estate inventories and bills of sale often listed only the first names of slaves. To complicate matters, fewer than 20% of freed families in the Lowcountry adopted the name of the final slaveholder, so surname is most often not a good indicator of which slaveholding family’s records hold the keys to your family’s heritage.

    Because of these challenges, many family historians find their research stalled at the 1870 Census. Here, we have compiled all the records in our document database which positively connect freedmen with surnames to former slaveholders.

    As we find new records, we will add them to this page so please check back often. If you find an ancestor here, we would love to hear from you. You can drop us a note on our Contact Page!

    Discover your roots and unlock your future.
    http://www.discoverfreedmen.org

    Enslaved: People of the Historic Slave Trade
    http://research.msu.edu/enslaved-people-of-the-historic-slave-trade
    https://www.youtube.com/watch?v=WMS1r8WHyoc

  • [Guide de lecture] Opéraïsmes – Période
    http://revueperiode.net/guide-de-lecture-operaismes

    Parce qu’il a su relier l’exigence théorique et l’intervention pratique, l’autonomie des luttes et les perspectives stratégiques, l’#opéraïsme fait aujourd’hui l’objet d’un vif intérêt dans différents secteurs de la gauche radicale. Pourtant, le faible nombre de traductions disponibles comme la richesse de cette tradition hétérodoxe du marxisme italien contribuent à en gêner l’appropriation créative. On réduit encore trop souvent l’opéraïsme à un courant homogène, que l’évocation de quelques grands noms (Mario Tronti, Toni Negri) ou l’invocation de quelques concepts clés (composition de classe, refus du travail) suffiraient à cerner. Par contraste, c’est à la diversité interne de l’expérience opéraïste qu’entendent ici rendre justice Julien Allavena et Davide Gallo Lassere. De la scission des Quaderni rossi aux débats que suscita l’émergence de nouvelles figures de la lutte des classes dans les années 1970, en passant par l’enquête ouvrière et la lecture de Marx, c’est une ligne de conduite intellectuelle et politique en perpétuel renouvellement qu’ils donnent à voir dans ce guide de lecture, qu’en complèteront bientôt deux autres consacrés à l’autonomie et au post-opéraïsme.

    #Italie #marxisme

  • J’ai laissé filer
    Mon rêve de cette nuit
    Une anguille hors de mes filets

    Matin sans courage
    Je remets les choses d’aplomb
    Jacques Di Donato / Nicolas Nageotte

    Tellement au ralenti
    Tellement en retard
    Contraint de conduire

    Dans l’ascenseur
    Mille pensées m’accablent
    Sur mon bureau, photo des enfants

    Formations : Know your data
    Sanctions financières et embargos
    Lutte contre le blanchiment

    Le contenu des ordonnances
    Sur la réforme du droit du travail
    Chantier phare du quinquennat

    Au café un militant
    Parle trop haut, trop fort
    À la cantonade (fatiguant)

    Au café une femme
    Se donne des airs de vamp
    Et râle à propos de tout (drôle)

    Au café une jolie femme minaude
    Son prétendant se donne des airs (décevant)
    Ils mangent tous les deux de la viande. Rouge

    Au café, ce midi
    Je ne trouve pas
    L’inspiration (soupir)

    Au café une jeune femme
    Ressemble à Barbara Crane
    Mais très jeune (étonnant)

    Je bute sur un récit
    Je le passe au passé
    Et désormais tout passe

    Je bute sur un récit illogique de rêve
    Je le passe au passé
    Et le récit devient vraisemblable

    À 15.000 km de Houston
    L’Asie du Sud vit aussi
    Ses pires inondations depuis des années

    Bruxelles cherche une majorité
    Avant d’engager l’" option nucléaire « 
    Contre la Pologne

    L’étonnant décalage de perception
    Parfois, au travail
    Entre la hiérarchie et soi

    Où je comprends, au détour d’une phrase
    Que l’imposture est générale
    Mais surtout au plus haut niveau

    Cela devrait me rassurer
    Sur ma petite imposture
    C’est tout le contraire

    Le Titanic va s’encastrer
    Dans un iceberg
    Et les officiers regardent ailleurs

    Tu serais bien le seul, dans toute l’entreprise
    À trouver à redire à l’immense mensonge
    Du travail, de l’entreprise. Anarchiste employé

    Anarchiste
    Employé
    Propriétaire

    Fut un temps, il fallait améliorer
    Le fonctionnement des applications
    Désormais il faut les rendre sexy

    Anybody who would want to have an argument
    About Northampton not being the center of the world
    Should be aware of who they are taking on
    (A. Moore)

    Soir de solitude
    Dîner de bonne heure
    Et cinéma

    Djam
    De Toni Gatlif
    AVEC Daphné Patakia !

    Les yeux verts
    De Daphné Patakia
    Me guérissent de ses yeux à elle

    Code du travail : » Ces ordonnances
    Ne constituent pas la révolution
    Annoncée par Emmanuel Macron "

    #mon_oiseau_bleu

  • 9 Women Authors Who Pioneered Postcolonial Feminism
    https://feminisminindia.com/2017/08/17/9-women-authors-postcolonial-feminism

    Women in Asia, the Middle-east and Africa face double marginalisation on account of their race as well as sex. The emergence of black feminism as a challenge to mainstream white feminism that either marginalised the voices of women of colour or subsumed it within its larger discourse, was a watershed event (or rather a gradual process) in the history of feminism. Given below is a list of women authors whose writings have established the contours of feminism for us, as post-colonial subjects and as women of colour. This list, however, is not exhaustive and I have incorporated authors whose readings have helped me comprehend feminism better.

    1. Toni Morrison
    2. Audre Lorde
    3. Jean Rhys
    4. Nawal El Saadawi
    5. Flora Nwapa
    6. Chimamanda Adichie
    7. Alice Walker
    8. Urvashi Butalia
    9. Mahasweta Devi

    #littérature #femmes #féminisme

  • D’une blague de gauche à l’offensive de l’ultra-droite : aux origines du politiquement correct | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/149652/origines-politiquement-correct

    ...un nouvel ennemi a « ironiquement » fait irruption en territoire états-unien « 200 ans après le Bill of rights », soulève George Bush père. Ce nouvel adversaire de l’intérieur si fourbe et si insidieux porte un nom : le « politiquement correct ». C’est une « croisade contre la civilité » menée dans les universités par des « extrémistes politiques » qui montent les citoyens américains les uns contre les autres « sur la base de leur classe ou de leur race » tout en abusant du privilège du free speech garanti par le 1er amendement de la Constitution américaine, poursuit-il, augurant une bataille culturelle à venir. (...)

    Mais à l’époque, l’expression est principalement auto-ironique : on se moque d’un comportement un peu trop zélé des camarades par rapport à la ligne officielle. « C’était une blague, dans les années 70, entre gens de gauche, expliquait par exemple en 1995 à Libération, la professeure de littérature féministe Alice Jardine alors en procès contre Le Figaro. Une féministe disait, par exemple : “Tiens ce n’est peut-être pas très politiquement correct, mais j’aime bien mettre du vernis à ongles”. Ou un marxiste : “Ce n’est pas très politiquement correct, mais j’adore les grands restaurants” ».

    Pour l’historienne californienne Barbara Epstein, c’est d’ailleurs une référence claire au « correct lineism » cher à l’orthodoxie marxiste-léniniste du Parti communiste américain. « La première fois que j’ai entendu la phrase “politically correct”, c’était à la fin des années 1940 lors des débats politiques entre les socialistes et les membres du Parti communiste américain, se souvient pour sa part le théoricien de l’éducation libre Herbert Khol. Ces débats étaient quotidiens dans le Bronx jusqu’à ce que le comité McCarthy et la Commission de la chambre sur les activités antiaméricaines fassent taire la parole politique dans les années 1950. Avant McCarthy, les membres du Parti communiste appelaient la doctrine officielle du moment la ligne “correcte” ».

    En revanche, l’origine exacte de la notion n’est pas claire du tout. L’expression apparaît pour la première fois dans une décision de la Cour suprême américaine de 1793. Puis, elle est utilisée dans des discours politiques tout au long du XIXe siècle pour désigner ce qu’il est politiquement avisé de dire ou de faire. Mais selon Ruth Perry, professeure de littérature au Massachusetts Institute of Technology (MIT), le terme aurait fait son entrée dans le jargon de la gauche radicale après la première publication aux États-Unis du Petit livre rouge de Mao Zedong en 1967. L’une des premières occurrences du terme date de 1970, lorsque la féministe afro-américaine Toni Cade affirmait dans The Black Woman : An Anthology qu’« un homme ne peut pas être politiquement correct et machiste » afin de dénoncer le sexisme chez les militants noirs, mais c’est alors l’acception satirique du PC qui l’emportait.

    Mis à part au sein du mouvement lesbien, où le « politiquement correct » est alors associé à un mode de vie entièrement lesbien. « En Amérique, parmi de nombreuses militantes lesbiennes, la bisexualité est considérée comme une traîtrise, observait à l’époque l’anthropologue Deborah Goleman Wolf dans The Lesbian Community (1980). Par conséquent, être politiquement correcte, c’est se définir comme lesbienne ».

    #politically_correct

  • J – 50 : Est entrée Shirley. Elle ne s’appelle pas Shirley. Shirley était une amie à Chicago. Elle faisait partie de la petite bande de personnes qui avaient de façon plus ou moins directe partie liée avec Leo’s le petit diner dans lequel étaient servis les meilleurs petits déjeuners de tout Chicago et sans doute de tout le Mid-West, à n’en pas douter de toute l’Amérique, bref de l’univers tout entier. Shirley qui était peintre est devenue informaticienne et c’est à ce titre qu’elle travaille désormais à IBM et qu’elle vient d’être dépêchée en France pour une mission d’une journée, venir nous offrir à nous pauvres informaticiens français la voix de la raison, la voix de Maman , comme on dit à IBM et comme on se demande depuis quelques années ce que cela veut dire, parle-t-on toujours de la maison mère pour quelques-uns d’entre nous chez le client, ou parle-t-on désormais de la Présidente Directrice Générale de la Très Grande Entreprise ? Shirley n’était pas une très grande peintre, elle était en revanche une amie adorable, elle et son mari étaient souvent prompts d’une part à nous inviter Cynthia et moi à passer prendre une bière ou à dîner, et de même Kevin, le mari de Shirley, nous faisait rire quand il rappelait utilement à Cynthia que quand je comprenais quelque chose avec retard — et Cynthia n’était jamais patiente, en rien d’ailleurs — il pouvait s’agir d’un temps de traitement de l’information pour passer cette dernière de l’anglais au français. Tu te rappelles quand même que notre Phil est français ? Cela avait le don remarquable d’amadouer Cynthia, ce qui n’était jamais un maigre bénéfice, Shirley est donc devenue informaticienne. Elle travaille chez Maman. Spécialiste d’une plateforme sur laquelle on peut construire des applications de stockage et de recherches d’informations et de documents de production. Elle est dans cette salle de réunion la seule interlocutrice qui ne parle pas français, du coup la dizaine de personnes dans cette salle de réunion que nous sommes, sommes tenus de parler en anglais, même entre nous. Shirley a apporté avec elle ses façons de faire du Mid-West, un nom de famille typiquement irlandais, un accent américain sans douceur, un franc-parler qui est à la fois poli mais aussi terriblement autoritaire, une manière d’être habillée comme un sac, des blagues toutes faites, et finalement, même dans les petites choses une manière de comprendre le monde seulement au travers d’un prisme terriblement autocentré. Côté Français, lors du nécessaire tour de table se produit un très remarquable ré-échantillonnage hiérarchique, non plus en fonction des postes que les unes et les autres occupent, mais désormais en fonction de la fluidité de l’anglais des unes et des autres, ce qui me fait instantanément monter en grade. Et du coup c’est une très curieuse réunion, en anglais devant un public qui ne comprend pas tout, avec une hiérarchie des intervenants entièrement remaniée, c’est par ailleurs une femme qui est à la tête de cette réunion, Shirley, en fait pas Shirley, mais, Toni, une femme qui lui ressemble beaucoup, qui ressemble même à la Shirley d’aujourd’hui, telle que je l’imagine sans l’avoir revue depuis plus de vingt-cinq ans, et finalement je suis plus ou moins à la tête de cette réunion pour la partie française, et cela ne tombe pas très bien parce qu’en ce moment je ne suis pas du tout au meilleur de mes capacités, lesquelles sont entièrement captives de pensées que je nourris pour une femme merveilleuse au point d’en perdre toutes mes capacités au point d’avoir de véritables hallucinations au point de projeter sur le cadre pas franchement égrillard d’une salle de réunion des images de nudité certes fort plaisantes mais néanmoins pas du tout à propos.

    Et j’en viens même, je perds les pédales, là c’est évident, à singer les manières de certains dirigeants lors de réunion de ce type, par briser là, prétexter d’avoir une autre réunion concurrente, continuez sans moi les gars et n’oubliez pas de m’envoyer le compte-rendu, je vous répondrais avec mes remarques, pour me jeter sur mon téléphone de poche et envoyer quelques messages à la femme merveilleuse de toutes mes pensées en ce moment, avec une orthographe aussi rigoureuse que celle de jeunes gens qui s’entretiennent subrepticement de la progression de leurs sentiments en plein cours.

    Le soir quand je parcours les messages en question, en écoutant un vieux disque de jazz, in a sentimental mood de Duke Ellington avec John Coltrane, et que je constate l’heure d’envoi et de réception de ces messages que je qualifierais pudiquement d’adolescent, lesquels horaires coïncident parfaitement avec les trois heures de cette réunion fleuve, en anglais, avec Shirley qui nous vient tout droit des Etats-Unis d’Amérique, envoyée par Maman, je m’interroge salement sur d’une part mon irresponsabilité, la toxicité de mes sentiments pour le moins volatiles et, finalement, les véritables enjeux de mon travail alimentaire, mon day job comme disent Shirley et ses semblables.

    Et j’éclate de rire tout seul dans mon canapé en me demandant quelle impression je ferai au jeune homme que j’ai été, à Cynthia, Shirley et Kevin et eux-mêmes aujourd’hui qu’ont-ils fait de leurs talents ? À quelle réunion de travail ont-ils participé aujourd’hui et se souviennent-ils de nos dîners entre amis, de nos bières au Czar bar ou au Gold Star , de nos parties de billard, des chantiers sur lesquels je donnais la main à Kevin ou encore à Glenn, sur lesquels j’aurais pu mourir cent fois en tombant d’échafaudages à la fois branlants et étroits, des soirées dans le sous-sol de la maison construite par Glenn, de nos interprétations très avinées de standards de rocks ou encore de nos parties de softball sur la grande étendue de pelouse de Wicker Park. C’était au millénaire précédent. Vraiment.

    #qui_ca

  • La liberté de s’exprimer sur Israël en butte à des attaques dans les universités britanniques
    The Guardian, le 27 février 2017
    http://www.aurdip.fr/la-liberte-de-s-exprimer-sur.html

    Signatures (plus de 200 profs britanniques): Prof Jonathan Rosenhead, Prof Conor Gearty, Prof Malcolm Levitt, Tom Hickey, Prof Dorothy Griffiths, Prof Moshé Machover, Sir Iain Chalmers, Prof Steven Rose, Prof Gilbert Achcar, Prof Penny Green, Prof Bill Bowring, Mike Cushman, Jim Zacune, Dr Jethro Butler, Dr Rashmi Varma, Dr John Moore, Dr Nour Ali, Prof Richard Hudson, Dr Tony Whelan, Dr Dina Matar, Prof Marian Hobson, Prof Tony Sudbery, Prof John Weeks, Prof Graham Dunn, Dr Toni Wright, Dr Rinella Cere, Prof Ian Parker, Dr Marina Carter, Dr Shirin M Rai, Andy Wynne, Prof David Pegg, Prof Erica Burman, Dr Nicola Pratt, Prof Joanna Bornat, Prof Richard Seaford, Dr Linda Milbourne, Dr Julian Saurin, Dr Nadia Naser-Najjab, Prof Elizabeth Dore, Prof Colin Eden, Dr Neil Davidson, Jaime Peschiera, Catherine Cobham, Prof Haim Bresheeth, Dr Uriel Orlow, Dr Saladin Meckled-Garcia, Dr Abdul B Shaikh, Dr Mark Leopold, Prof Michael Donmall, Prof Hamish Cunningham, Prof David Johnson, Dr Reem Abou-El-Fadl, Dr Luke Cooper, Prof Peter Gurney, Dr Adi Kuntsman, Prof Matthew Beaumont, Dr Teodora Todorova, Prof Natalie Fenton, Prof Richard Bornat, Dr Jeremy Landor, Dr John Chalcraft, Milly Williamson, David Mabb, Dr Judit Druks, Dr Charlie McGuire, Dr Gholam Khiabany, Glynn Kirkham, Dr Deirdre O’Neill, Dr Gavin Williams, Prof Marsha Rosengarten, Dr Debra Benita Shaw, Dr João Florêncio, Prof Stephen Keen, Dr Anandi Ramamurthy, Dr Thomas Mills, Dr Don Crewe, Prof Robert Wintemute, Andy Gossett, Prof Mark Boylan, Angela Mansi, Dr Paul Taylor, Tim Martin, Keith Hammond, Karolin Hijazi, Dr Kevin Hearty, Prof Daniel Katz, Dr Richard Pitt, Prof Ray Bush, Prof Glenn Bowman, Prof Craig Brandist, Prof Virinder S Kalra, Dr Yasmeen Narayan, Prof Michael Edwards, John Gilmore-Kavanagh, Prof Nadje Al-Ali, Prof Mick Dumper, Graham Topley, Dr Shuruq Naguib, Prof David Whyte, Peter Collins, Dr Andrew Chitty, Prof David Mond, Prof Leon Tikly, Dr Subir Sinha, Dr Mark Berry, Dr Gajendra Singh, Prof Elizabeth Cowie, Dr Richard Lane, Prof Martin Parker, Dr Aboobaker Dangor, Dr Siân Adiseshiah, Prof Dennis Leech, Dr Owen Clayton, Dr John Cowley, Prof Mona Baker, Dr Navtej Purewal, Prof Mica Nava, Prof Joy Townsend, Dr Alex Bellem, Dr Nat Queen, Gareth Dale, Prof Yosefa Loshitzky, Dr Rudi Lutz, Dr Oliver Smith, Tim Kelly, Prof Laleh Khalili, Prof Aneez Esmail, Fazila Bhimji, Prof Hilary Rose, Dr Brian Tweedale, Prof Julian Petley, Prof Richard Hyman, Dr Paul Watt, Nisha Kapoor, Prof Julian Townshend, Prof Roy Maartens, Dr Anna Bernard, Prof Martha Mundy, Prof Martin Atkinson, Dr Claude Baesens, Dr Marijn Nieuwenhuis, Dr Emma Heywood, Dr Matthew Malek, Prof Anthony Milton, Dr Paul O’Connell, Prof Malcolm Povey, Dr Jason Hickel, Dr Jo Littler, Prof Rosalind Galt, Prof Suleiman Shark, Dr Paula James, Dr Linda Pickard, Pat Devine, Dr Jennifer Fortune, Prof Chris Roberts, Dr Les Levidow, Dr Carlo Morelli, Prof David Byrne, Dr Nicholas Cimini, Prof John Smith, Prof Arshin Adib-Moghaddam, Dr Peter J King, Prof Bill Brewer, Prof Patrick Williams, Prof Daphne Hampson, Dr Wolfgang Deckers, Cliff Jones, Prof Luis Pérez-González, Prof Patrick Ainley, Dr Paul Kelemen, Prof Dee Reynolds, Dr Enam Al-Wer, Prof Hugh Starkey, Dr Anna Fisk, Prof Linda Clarke, Prof Klim McPherson, Cathy Malone, Prof Graham Dawson, Prof Colin Green, Prof Clément Mouhot, Prof S Sayyid, Prof William Raban, Prof Peter Hallward, Prof Chris Rust, Prof Benita Parry, Prof Andrew Spencer, Prof Philip Marfleet, Prof Frank Land, Dr Peter E Jones, Dr Nicholas Thoburn, Tom Webster, Dr Khursheed Wadia, Dr Philip Gilligan, Dr Lucy Michael, Prof Steve Hall, Prof Steve Keen, Dr David S Moon, Prof Ken Jones, Dr Karen F Evans, Dr Jim Crowther, Prof Alison Phipps, Dr Uri Horesh, Dr Clair Doloriert, Giles Bailey, Prof Murray Fraser, Prof Stephen Huggett, Dr Gabriela Saldanha, Prof Cahal McLaughlin, Ian Pace, Prof Philip Wadler, Dr Hanem El-Farahaty, Dr Anne Alexander, Dr Robert Boyce, Dr Patricia McManus, Prof Mathias Urban, Dr Naomi Woodspring, Prof David Wield, Prof Moin A Saleem, Dr Phil Edwards, Dr Jason Hart, Dr Sharon Kivland, Dr Rahul Rao, Prof Ailsa Land, Dr Lee Grieveson, Dr Paul Bagguley, Dr Rosalind Temple, Dr Karima Laachir, Dr Youcef Djerbib, Dr Sarah Perrigo, Bernard Sufrin, Prof James Dickins, John Burnett, Prof Des Freedman, Dr David Seddon, Prof Steve Tombs, Prof Louisa Sadler, Dr Leon Sealey-Huggins, Dr Rashné Limki, Dr Guy Standing, Dr Arianne Shahvisi, Prof Neil Smith, Myriam Salama-Carr, Dr Graham Smith, Dr Peter Fletcher

    #Palestine #Grande-Bretagne #Liberté_d'expression #Liberté_académique #Universités #Semaine_contre_l'apartheid_israélien #Israeli_Apartheid_Week #BDS #Boycott_universitaire

  • Les clés d’un nouveau modèle social
    http://www.laviedesidees.fr/Les-cles-d-un-nouveau-modele-social.html

    Tout revenu de base n’est pas bon à prendre. Ariel Kyrou et Yann Moulier Boutang, rédacteurs de la revue Multitudes, militent ici pour l’instauration d’un revenu inconditionnel et suffisant qui, en donnant un nouveau sens au #travail, participe à la construction d’une société contributive.

    Essais & débats

    / #revenu_universel, #impôt, travail

    #Essais_&_débats

    • Nombre d’économistes de gauche restent sceptiques vis-à-vis de ce revenu de base. Ainsi Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac France, craint-il l’avènement d’une société duale, entre ceux ayant ou non un emploi. Comment expliquer pareilles divergences entre chercheurs a priori du même bord ? Qu’ils soient issus des syndicats, d’une gauche ou d’une droite défendant mordicus la valeur du travail, ses adversaires semblent croire encore aux vertus de la croissance économique et à l’horizon du plein emploi. Ses partisans constatent quant à eux l’inadéquation de ces objectifs à la réalité, voire la nécessité de boussoles moins « productivistes ». Mais quels sont dès lors les arguments économiques, sociaux et culturels des défenseurs d’un revenu universel d’existence ? Seraient-ils d’une certaine façon les « Modernes », prenant acte du chômage technologique d’aujourd’hui et de demain, que l’on pourrait opposer à des « Anciens », persuadés que les emplois éliminés par l’automatisation seraient systématiquement compensés à terme par ceux créés via l’innovation technologique – selon la théorie de la « destruction créatrice » de Joseph Schumpeter ? Et si cette métaphore est juste, sur quels critères reposerait la différence entre le revenu de base tel que qu’il est défendu par Benoît Hamon ou Yannick Jadot et la version que soutiennent Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Boutin ou encore Alain Madelin ?

      Après, ceux qui craignent « une société duale entre ceux qui ont un emploi et les autres » devraient un peu sortir de leur grotte : c’est fait !
      Et les conditions de vie qui sont faites aux #chômeurs sont de nature à peser sur les autres en les manipulant par la peur d’une condition sur laquelle ils n’ont aucune prise. Oui, on va rappeler que ce n’est pas le salarié qui décide d’être chômeur, mais le patron qui choisit de fabriquer un chômeur pour optimiser ses profits.
      #RDB

    • Enfin un papier qui - n’en déplaise aux tenants des idéologies syndicales tradi et gauchistes recentrées (l’emploi comme sésame de la dignité et de la politique) - clarifie pour partie les enjeux.
      La #réforme_fiscale indispensable au financement d’une telle réforme est présentée ici comme pouvant être indolore (jusqu’à prévoir de réviser l’ISF ?). L’"euthanasie des rentiers " (Keynes) façon bisounours ?

      Un texte voisin (s’attarder au cas du bureaucrate socialiste Hamon est sans doute la meilleure manière de ne pas tenir compte du contenu de ce texte) :
      Hamon et le revenu universel, Toni Negri
      HTTP://WWW.EURONOMADE.INFO/?P=8792

  • J – 64 : Nous n’avons pas vu le retable du jugement dernier de Rogier Van der Weyden — puisque nous avons trouvé portes closes à Beaune —, mais nous avons fait le tour d’un petit lac dont les romains se servaient pour alimenter en eau la ville d’Autun.

    Nous n’avons pas mangé de cette côte de bœuf — puisque je ne mange plus de viande ? dont j’aimais régaler mes amis quand je viens à Autun, mais Martin a cuit excellemment nos maquereaux sur la braise.

    Nous n’avons pas fait de photographies des dernières réalisations d’Isa, mais j’ai pris presque 600 photographies pendant le week-end à Autun — alors que je ne prends presque plus de photographie.

    Nous n’avons pas regardé Toni Erdman sur l’écran géant du hangar, là-même où j’avais projeté les images d’ Apnées et celles du spectacle avec Brâhma , mais nous avons discuté de Carl André.

    Nous n’avons pas mangé de la sole, mais du cabillaud.

    Nous ne nous sommes pas quittés comme souvent peu de temps après le déjeuner du dimanche midi parce que chaque fois je dois prendre toutes les précautions nécessaires pour être rentré et accueillir les enfants, et de ce fait nous avons pu aller nous promener en forêt, une merveilleuse forêt aux immenses mélèzes et aux jeunes chênes.

    Nous n’avons pas bu de bourgogne blanc mais du Gamay et cela allait très bien avec les bulots et le cabillaud.

    Je n’ai pas pu écouter le disque offert par Sophie Agnel en trio, parce qu’il était en quatuor avec un drone, le moteur vrombissant de mon automobile, du coup j’ai écouté des variétés internationales, Frank Zappa.

    Je n’ai pas vu les éoliennes nuitamment sur le chemin du retour, mais j’ai deviné leurs grandes ombres à bâbord, dans la nuit.

    #qui_ca

  • Contre l’allocation universelle
    Daniel Zamora, Jean-Marie Harribey, Mateo Alaluf, Seth Ackerman


    https://www.luxediteur.com/catalogue/contre-lallocation-universelle

    Depuis la crise de 2008, l’idée d’une allocation universelle suscite un engouement renouvelé, tant en Europe qu’en Amérique. Le projet trouve des appuis à gauche comme à droite et, de l’avis de bien des spécialistes, il pourrait être le fondement des politiques sociales de l’avenir. Plus d’un penseur critique l’a prôné, Philippe Van Parijs, Toni Negri, José Bové ou André Gorz, mais que signifie vraiment cet étonnant consensus ?

    Selon les auteurs de cet essai, l’allocation universelle, sous couvert d’une bienveillante redistribution de la richesse, consacre l’abandon de l’enjeu politique central des cent cinquante dernières années : le conflit entre le capital et le travail. Chacun des textes composant ce livre œuvre au rappel de l’importance décisive de cette question, pour justifier qu’il faille impérativement être contre l’allocation universelle.

    #toread #livres #revenu_garanti #revenu_universel #protection_sociale

  • Hamon et le revenu universel, par Toni Negri - EuroNomade
    http://www.euronomade.info/?p=8792

    Le thème welfariste du plein emploi n’est donc plus central, puisque – que l’on ait du travail ou pas – dans la société qui est la nôtre, dans les réseaux de coopération qui enferment aujourd’hui les forces productives dans les rapports de production, chacun est dans tous les cas engagé dans le processus productif. C’est la mise en lumière de cette évidence qui a fait scandale. Il est assez comique d’écouter à la télévision les vieux loups des grandes banques, les catholiques pleins de charité, les syndicalistes enragés, déclarer tous que le problème est celui du respect de la dignité du travail, de son caractère personnel et sacré – comme s’ils voulaient revenir à un Locke originaire et à l’idée que c’est le travail qui crée la liberté. En s’indignant de cette manière, ils dissimulent en réalité des craintes sans doute différentes mais convergeant toutes dans une opposition au revenu universel : la peur, surtout, que le revenu universel ne permette de constituer un terrain unitaire de lutte susceptible de briser la fragmentation de classe et/ou la dissipation de la multitude que les opérations extractives du commandement capitaliste ont déterminées.

    via @thibnton

    #revenu_garanti