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  • Venezuela : le rapport de Michelle Bachelet à ll’ONU fustige Nicolas Maduro - Amériques - RFI
    http://www.rfi.fr/ameriques/20190705-venezuela-le-rapport-onu-embarrasse-nicolas-maduro


    Michelle Bachelet, haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, fustige Nicolas Maduro dans un rapport présenté ce vendredi 5 juillet à Genève.
    REUTERS/Fausto Torrealba

    Michelle Bachelet, haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, doit présenter ce vendredi 5 juillet à Genève un rapport très attendu sur le Venezuela. En réalité, il est déjà disponible depuis jeudi et c’est un coup dur pour son président, Nicolas Maduro.

    En 2018, 5 287 personnes ont été tuées pour « résistance à l’autorité » au cours d’opérations de sécurité, selon les chiffres même de Caracas. Pour l’ONU, ces opérations cacheraient en fait des meurtres. Les témoins entendus par les enquêteurs accusent les forces spéciales de s’être muées en bataillons de la mort.

    La haut commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet demande leur dissolution : « L’usage de la force de manière excessive et parfois léthale a été employé à plusieurs reprises contre les manifestants. Y compris lors d’opérations de sécurité par les forces spéciales, et qui ont conduit à plusieurs meurtres, principalement des jeunes hommes », relate-t-elle.

    Selon l’ancienne présidente chilienne, « il pourrait bien s’agir d’exécutions extra-judiciaires. Ces cas doivent faire l’objet d’une enquête approfondie, pour que les auteurs de ces meurtres soient jugés. Des garanties doivent être apportées pour que ces événements ne se reproduisent pas. »

    Michele Bachelet, qui s’est rendue au Venezuela il y a deux semaines, dénonce également les disparitions forcées et les arrestations des voix critiques du régime de Maduro. Près de 800 personnes seraient toujours en détention de manière arbitraire. Les autorités ont mis en place une stratégie « visant à neutraliser, réprimer et incriminer les opposants politiques », indique le rapport.

    Une victoire pour l’opposition, un scandale pour les partisans du président ; quoi qu’il en soit ce rapport fait couler beaucoup d’encre au Venezuela.

    « Le rapport reconnaît l’existence de personnes détenues pour des raisons politiques. Il reconnaît l’existence de disparitions forcées et l’existence de tortures et de traitements inhumains. Je crois que c’est un rapport très important, au moins dans l’histoire de la répression politique que l’on vit depuis 18 à 20 ans », commente Alfredo Romero, directeur de l’organisation Foro Penal.

    • Bachelet en la ONU: Los venezolanos merecen una vida mejor y libre de miedo
      http://www.el-nacional.com/noticias/mundo/bachelet-onu-los-venezolanos-merecen-una-vida-mejor-libre-miedo_287536


      FOTO: EFE

      La alta comisionada de Naciones Unidas para los Derechos Humanos solicitó que las violaciones de derechos humanos sean investigadas a fondo para que se establezcan las responsabilidades

      Michelle Bachelet, alta comisionada de Naciones Unidas para los Derechos Humanos, subrayó este viernes el derecho de los venezolanos de tener una vida mejor, libre de miedo y con acceso a alimentos, agua y servicios sanitarios.

      «El destino de más de 30 millones de venezolanos está en las manos de las autoridades y de su habilidad para poner los derechos humanos por delante de cualquier ambición ideológica o política», señaló en su discurso de presentación del documento en Ginebra.

      El informe acusa a Nicolás Maduro de graves vulneraciones de derechos, y documenta, entre otros graves hechos, más de 6.800 ejecuciones extrajudiciales por las fuerzas de seguridad venezolanas entre enero de 2018 y mayo de 2019.

      «Estos delitos deben ser investigados a fondo, estableciendo responsabilidades para sus autores y garantizando su no repetición», afirmó la alta comisionada.

      Bachelet también denunció las repetidas informaciones recibidas sobre torturas durante detenciones arbitrarias y en este sentido recordó la muerte, recientemente, del oficial de fragata Rafael Acosta cuando se encontraba bajo custodia, un caso que pidió sea investigado de forma imparcial y transparente.

      Por otro lado, la ex presidente de Chile indicó que las instituciones y el Estado de Derecho en Venezuela se han «erosionado» y el ejercicio de las libertades de expresión, asociación, asamblea y participación corre peligro de ser castigado con represalias y represión.

      También denunció el uso repetido de «fuerza excesiva y letal contra manifestantes y ataques contra oponentes políticos y defensores de los derechos humanos, con métodos que van desde las amenazas y las campañas de descrédito a detención arbitraria, tortura, violencia sexual, asesinatos y desapariciones forzadas».

      «La única forma de salir de esta crisis es la unión, y pido que vea a la oposición y los defensores de derechos humanos como socios en la causa común de estos derechos y de la justicia, para plantar las semillas de un acuerdo duradero que lleve a la reconciliación», concluyó.

  • « La drague est anti-féministe » | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1561380437-drague-anti-feministe-Valerie-Rey-Robert

    Depuis MeToo, on entend beaucoup que les hommes ne peuvent plus draguer. Est-ce mal ?

    Non. Je les trouve indécents. Des femmes racontent les souffrances par lesquelles elles sont passées. Et le fait que, en face, des hommes racontent : « Ouais mais moi j’ai envie qu’on me suce la bite » – c’est à ça que ça revient – c’est extrêmement indécent.

    Et, par ailleurs, ils ont raison d’avoir peur. Parce que certains ne vont plus pouvoir se comporter comme ils le faisaient. DSK, par exemple, avait visiblement des comportements de prédateur répétés – il était connu pour ça non ? – et continuait autant qu’il le voulait. C’est une question d’époque. Pour les femmes de l’âge de ma mère, c’était normal. Ma mère me racontait que dans les soirées étudiantes de droit et de médecine, il fallait savoir enlever ses talons hauts très vite, pour courir au bon moment. Et il ne fallait pas trop boire, sinon, comme elle le disait, « on y passait ». C’était totalement intériorisé par les femmes. Et une partie des hommes ne pourra aujourd’hui plus baiser non plus. Certains ont construit leur façon d’avoir des relations sexuelles sur l’acharnement, jusqu’à ce que les femmes cèdent. C’est fini ! Et comme certains sont trop inintéressants, moches, pas séduisants, sans humour, pas intelligents, et qu’ils ne pourront plus forcer, ces mecs-là vont rester sur le carreau. Ils vont devoir être ingénieux et plein d’humour au lieu d’insister comme des porcs.

    #hétérosexualité #harcelement #drague #espace_public #culture_du_viol #galanterie #sexisme

    • Je vous suis complétement dans votre raisonnement, et j’en profite pour partager vos mots autour de moi.
      Cependant, il reste une question qui me trouble un peu et que AOFobb soulève : quelle est la différence entre « rapports de séduction » et « drague » ?
      A part l’aspect linguistique, je ne vois pas bien.

    • Cette histoire d’appropriation du temps évoqué par Valérie Rey-Robert me semble assez pertinente pour faire la distinction. De manière globale, le privilège masculin correspond d’ailleurs à une forme ou une autre d’appropriation du temps et/ou de l’espace des autres, phénomène auquel les femmes sont les premières à devoir se soumettre.

      La drague, c’est du vol de temps : faire perdre son temps à une femme, optimiser indument celui du prédateur.

      La séduction serait alors un rapport humain où l’on envisage justement de « prendre son temps » et de surtout pas s’accaparer celui de l’autre.

    • Le temps est un paramètre intéressant ici, merci. Mais alors.. la drague est la séduction sont de même nature ?!
      Il s’agirait d’un degré différent d’implication dans le temps de l’autre ?

      La séduction c’est du slow-drague ?!

      (Je pense à voix haute, excusez l’apparent jeu de rhétorique..)

    • Non, la séduction n’est pas de la « slow-drague », car un rapport au temps différent définit un rapport social et humain d’une autre nature et non pas d’une autre « intensité »

      C’est la même chose pour le travail dans la société capitaliste qui - en tant que rapport social, et même forme de synthèse sociale - est fondé sur le temps abstrait (et plus précisément sur une dialectique abstrait/concret au sein d’une dimension temporelle sociale spécifique à la dynamique du capital cf. Postone), catégorie qui n’existe tout simplement pas dans les sociétés non-capitalistes.

    • La drague ca viens de la pêche, ca consiste à raclé tout ce qui traine au fond des mers. Dragué une femme c’est la traité de trainée, de moule sur patte, de morue, de thon, limande, balaine, étoile de mer.... Dragué c’est essayé de chopper TOUT CE QUI PASSE, même les espèces non comestibles. Le dragueur attrape tout et fait le tri après, tant pis si les 3/4 des organismes du fond des mers sont morts dans l’opération. Le dragueur n’aime pas vraiment les poissons, il cherche seulement à dominer. Dominer les morues qui passent à sa porté sans leur maquereau - les punir pour cela et essayé d’en bouffé le plus possible au passage, mais surtout le dragueur veux dominer les autres maquereaux à qui il veux montré qu’il à la plus grosse vessie natatoire.

    • Merci pour ces juteux éclaircissements. Ca vous dérange si je publie à un cercle amical cet échange ? Les tournures de Mad Meg, toujours à point me font rougir de vérité ! Et la réponse, merci, cette analogie pêcheresse, située tout à fait comme il faut, indiquant bien que d’un point de vue à l’autre il est question de volonté, finalement. C’est pas du Schopenahaeur. Ou alors si, en mieux, et ça mérite attention. Cimer.

  • Le partage des tâches, enjeu féministe primordial : « Et toi, concrètement, comment tu fais ? » Ben je fais comme ça. Comme un mec, oui » | Comment peut-on être féministe ?
    http://www.commentpeutonetrefeministe.net/2015/07/05/partage-des-taches-feminisme

    En fait, ce qui m’a facilité la tâche, c’est que j’ai toujours pensé que je méritais ce qu’il y a de mieux pour moi, et je te prie de croire que je ne me prends pas pour de la merde, ce qui est assez culotté de ma part car je ne vaux pas mieux que n’importe qui d’autre. Mais je vaux autant qu’un homme et puisque notre société n’a pas encore amorcé le renoncement volontaire des hommes à leurs propres privilèges, je considère que j’ai droit aux mêmes privilèges qu’eux.

    J’estime donc, comme un homme, que certaines choses doivent aller d’elles-mêmes, et ce sans mesquinerie aucune : je sais bien que la plupart des hommes n’estiment pas consciemment que certaines choses leur sont dues, mais ils ont tout simplement, pour beaucoup d’entre eux, été éduqués dans un schéma les amenant à considérer, en totale bonne foi, que les choses sont « ainsi ».

    Alors moi, je fais pareil, et je me comporte comme si ma bite me conférait le droit à n’avoir qu’une seule journée de travail par tranche de 24 heures. Et toute ma famille s’en porte très bien, car l’égalité n’est pas un péril pour l’équilibre familial, contrairement à ce que les réacs de toutes obédiences tentent de nous faire croire.

    Autre critère à prendre en compte : il se trouve que j’ai une grande affection pour moi-même et pour l’homme que je suis, affection qui me pousse à penser que tout autant que mes enfants et mon mari, je mérite à tour de rôle le blanc du poulet, le cœur de la salade, des draps qui sentent le frais mais que je n’ai pas eu à laver moi-même, un bain avec beaucoup de mousse, le coussin le plus moelleux du canapé, les repas partagés assise avec ma famille et non debout devant l’évier, des grasses matinées, de la vaisselle propre et non lavée par moi, du linge que je trouve plié et rangé dans mon armoire sans avoir plié et rangé le linge de trois autres personnes en plus du mien, des packs de lait en réserve sans que ce soit forcément moi qui pense à en racheter, de beaux enfants avec des cheveux bien coupés sans que je ne sois obligée de prendre moi-même rendez-vous pour eux chez le coiffeur, du café chaud le matin que je n’ai pas eu besoin de faire, des professeurs rassurés de pouvoir joindre les parents de mes gosses sans que je ne sois systématiquement obligée d’écourter ma journée de travail pour me rendre aux entretiens, et du temps pour mes loisirs.

    Spéciale dédicace à @mad_meg qui a déjà référencé ce texte plein de fois !

  • Notes anthropologiques (XXXIX)

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-XXXIX

    Et si nous parlions encore une fois d’argent ? (III)
    Le grand commerce

    À mon arrivée au Mexique, il y a maintenant deux jours, ce qui m’a frappé d’emblée en discutant avec les gens est bien l’importance que peut prendre l’argent dans leur vie. En Europe aussi l’argent a bouleversé de fond en comble la vie des gens ; au Mexique, il la bouleverse. C’est l’odeur de l’argent semblable à celle du sang qui a engendré dans tout le pays les cartels du capitalisme sauvage et la longue liste des meurtres impunis. C’est lui qui dicte la politique du président de la République mexicaine face aux puissances du Nord. C’est bien enfin cette actualité d’un chambardement qui distingue les pays qui seront toujours « en voie de développement » des pays du premier monde. C’est bien cette nécessité impérieuse de l’argent qui jette les habitants du Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua, de Colombie et du Venezuela sur les routes de l’exil, c’est elle aussi qui condamne les Mexicains à quitter leur famille, leur village ou leur quartier pour les États-Unis. Il s’agit d’un véritable exode et tous ces êtres humains qui se dirigent désespérément et au péril de leur vie en direction des pays du premier monde sont les victimes de la guerre qui fait rage actuellement. Cette guerre n’est pas à venir, elle est le malheur quotidien des hommes et des femmes. C’est une guerre contre l’humain. Encore faut-il, dans la confusion que cette guerre fait régner dans les esprits, tenter de préciser ce qu’est l’humain et chercher à définir ce qui s’oppose à lui. (...)

    #anthropologie #monnaie #Mexique #Grèce_antique #Nouvelle-Guinée #don #humanité #société #Odyssée #esclave

  • Un enfant est tué par ses parents tous les cinq jours en France
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/un-enfant-est-tue-par-ses-parents-tous-les-cinq-jours-en-france-20190426

    Près d’un Français sur quatre dit avoir subi des maltraitances dans son enfance

    Qui sont les auteurs de tels actes ? Selon le rapport, les personnes impliquées sont très majoritairement les parents biologiques ». « Ce sont toutefois principalement les pères qui sont responsables de la mort des nourrissons victimes du syndrome du bébé secoué ». Le document souligne également « un lien très fort entre la violence conjugale et les violences commises sur les enfants ».

    #violence #enfance #virilité #assassins #tabou

    • Les statistiques sont en effet très vagues, à l’image du mépris qu’a la société pour les enfants. L’invisibilisation des violences masculines est aussi habituelle. Les pères ne s’occupent que très peu des enfants par rapport aux femmes. Mais le peu de temps ou ils s’en occupent leur permet d’explosé les scors de sévices, tortures, mutilations et assassinats en tout genre.

      J’avais entendu critiqué cette stat de « deux enfants tués par jours » dans je ne sais plus quelle conférence sur le sujet. L’intervenante expliquait que c’etait une erreur reprise par la presse et que c’est plutot 2 enfants tués par semaines mais il y en a peut être plus dissimulés parmi les accidents domestiques et morts subites du nourrisson. Désolé de ne rien avoir de plus précis, mais c’est pareil que pour les violences faites aux femmes, et les violences sexuelles.

      Nous sommes toujours sous la tyrannie du paterfamillias, selon le même mode de fonctionnement que dans la Rome antique. Le père dispose de vie et de morts sur son épouse, ses enfants et esclaves autant que sur son betail et ses chiens. Du coup si on parle de violences faites aux enfants ca sera celle des mères qui est considéré comme une anomalie, mais celle des pères va de soi, elle est normal, admise. La société dénonce le viol et le pédoviol uniquement si il est le fait d’un étranger. Comme dans les 10 commandements de Moïs, le viol n’est pas interdit, ce qui est interdit c’est de violer les femmes, enfants, esclaves et bétail appartenant à un paterfamillias, mais les femmes et enfants sans propriétaire sont parfaitement violables selon le dieu de la bible. C’est pour ca qu’on prépare les filles contre les violeurs de rue, les inconnus de parkings, mais pas contre les « viols par propriétaires » - époux, conjoints, pères, beau-pères, tuteurs masculin quelconque, prètre jusqu’à récement et autres fonctions masculine de pouvoir medecins, profs, patrons.. et aussi les putiers qui deviennent en fait propriétaires des femmes par l’argent puisque leurs viols non plus ne sont pas reconnus comme de « vrai viols ».

      Dans la même idée, le fait de vouloir interdire aux parents et en fait surtout aux pères de maltraité leurs enfants est très mal vue. La presse parle d’une « loi anti-fessée », qui est une punition à caractère sexuel parfaitement intégrée, intégrée au point que cette pratique est utilisé comme euphémisme pour défendre les droits des parents à infligé des sévices à leur gosses.

      Une fessé les a pas tués disent-illes, mais celleux qui en sont mort·es ne sont pas là pour parler.

      #domination_parentale #domination_adulte #domination_masculine #paterfamilias

  • Damien Castelain, président de la MEL, en garde à vue pour des soupçons de détournement de fonds publics YF avec AFP - 2 Juillet 2019 - FR3 Régions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille-metropole/damien-castelain-president-mel-garde-vue-enquete-detour

    Le président de la Métropole européenne de Lille, Damien Castelain, était en garde à vue ce mardi matin dans le cadre d’une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics, a-t-on appris de source proche du dossier.

    Le directeur général des services (DGS) de la métropole, Bruno Cassette, était également en garde à vue dans cette affaire portant sur des dépenses effectuées entre janvier 2017 et mai 2018.

    Deux autres personnes ont été placées en garde à vue dans l’après-midi, selon le parquet. De source proche du dossier, il s’agit de la compagne de M.Castelain et de l’ancienne chargée de communication au sein de la collectivité. 

    Le président de la MEL et son DGS ont été tous deux convoqués ce mardi matin par la brigade financière de la PJ de Lille, en charge de l’enquête préliminaire ouverte en juillet dernier pour détournement de fonds publics et recel, suivie d’un signalement, en octobre dernier, de l’Agence Française anticorruption (AFA). 

    Depuis la publication en juin 2018 par le site Médiacités d’une enquête portant au départ sur 11 000 euros de dépenses réalisées entre janvier 2017 et mai 2018, des soupçons de détournement d’argent public pèsent sur Damien Castelain. Dans cet article, le site affirmait avoir épluché « quelques centaines de factures » qui n’avaient « pas grand chose à voir » avec les fonctions politiques du président de la MEL, notamment pour des parfums, services de bien-être, ou nuits en hôtel de luxe le week-end.

    Suite à une plainte contre X et un signalement de l’association de lutte contre la corruption Anticor, le parquet de Lille avait ouvert en juillet 2018 une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics et recel. De son côté, l’Agence Française anticorruption (AFA) a effectué en octobre un signalement auprès du parquet, puis rendu en décembre un « rapport de contrôle » sur la MEL, confidentiel mais rapidement dévoilé par Médiacités. Elle y relevait selon le site des « irrégularités », considérant par ailleurs que l’analyse de certaines factures n’avait « pas permis de s’assurer » qu’elles avaient été « engagées dans l’intérêt de la collectivité ».

    L’AFA s’intéresse également aux travaux en cours du futur siège de la MEL, ainsi qu’aux conditions dans lesquelles a été employée une chargée de communication de cette collectivité. Selon le rapport d’une mission d’évaluation interne, le coût du déménagement dans ce futur siège se révèle largement supérieur à celui voté en 2017.

    Mi-juin, Damien Castelain a annoncé avoir remboursé « l’intégralité des notes de frais » signalées dans le rapport de l’AFA, afin de « couper court aux polémiques malsaines », selon son avocate Me Florence Rault qui réfutait « un aveu quelconque de culpabilité ». Un « don » de 20542,03 euros a ainsi été versé en avril à la métropole lilloise. 

    Dès la publication de l’enquête en 2018, M.Castelain avait fustigé « une chasse à l’homme téléguidée » et assuré que ces chiffres étaient « faux », parlant pour sa part de « 395 euros par mois de frais de représentation ». Le président de la MEL est par ailleurs mis en examen pour « trafic d’influence passif » et « complicité de favoritisme » dans l’enquête sur l’attribution du marché du Stade Pierre-Mauroy à Eiffage en 2008.
     
    #Lille #MEL #Corruption #damien_castelain #recel #Anticor #stade #favoritisme #économie #politique #justice #trafic_d_influence #élu #sport #football #favoritisme #Villeneuve_d_Ascq

  • Rueil-Malmaison : 3 femmes dénonçant une pancarte sexiste convoquées par la police - Terrafemina
    https://www.terrafemina.com/article/rueil-malmaison-trois-femmes-denoncant-du-sexisme-convoquees-par-la-police_a348065/1

    C’est l’histoire d’un restaurateur à Rueil-Malmaison, qui chaque jour, pour amuser les passant·es, écrit une blague sur l’ardoise devant son commerce. Parfois, fier de lui, il en poste des photos sur un groupe Facebook d’entraide locale nommé « Rueil-Malmaison ».

    Fin janvier, une jeune femme, C., abonnée à la page Facebook « Rueil-Malmaison », fatiguée du sexisme régulier de ces photos, décide de dénoncer sur Twitter le sexisme des pancartes où on peut par exemple lire : « Un jour, les femmes domineront le monde, mais pas aujourd’hui c’est les soldes », ou une autre encore plus problématique « Mon secret séduction tient en trois mots : Gentillesse, Humour, Bagou. Si ça marche pas ? Je me contente des premières lettres ». Le tout faisant le mot « GHB », soit la drogue du violeur.

    Aujourd’hui, pour avoir dénoncé cette ardoise que l’on pourrait considérer comme un appel au viol, trois femmes sont convoquées au commissariat de Rueil-Malmaison : C., son amie L., qui avait repris la photo pour la dénoncer sur Twitter, et l’une de leurs anciennes professoresses qui avait dénoncé sur sa page Facebook privée les insultes des internautes reçues par C..
    La réponse du restaurateur

    La professoresse explique : « Un brigadier chef m’a appelée sur mon téléphone portable vendredi (1er février) pour me convoquer. Sous le coup de la stupéfaction, j’ai raccroché. J’ai rappelé pour demander pourquoi j’étais convoquée et il m’a dit texto : ’Pour harcèlement sur les réseaux sociaux’, ce à quoi j’ai répondu : ’C’est une plaisanterie ?’. »

    Elles ne savent pas officiellement l’objet de leur convocation qui, pour la professoresse, devait avoir lieu ce jeudi 7 février à 14h30, mais qui est reportée selon le commissariat de Rueil-Malmaison, le brigadier s’occupant de l’affaire étant « malade depuis mercredi ». Pour les deux jeunes femmes, la convocation est reportée sans date pour le moment.

    Le commerçant avait déjà menacé L. de porter plainte via des messages privés sur Twitter envoyés après la première publication et dénonciation de cette pancarte. Ce qu’il semble avoir fait. Contacté, il ne confirme pas, répondant : « Ce dossier est dans les mains de la justice et c’est la justice qui décidera des suites de ce dossier ou pas. »
    Aide juridique de la Fondation des femmes

    Avertie de la convocation le vendredi 1er février, et ne voulant pas y aller seule, la professoresse, enseignante de longue date, a cherché de l’aide, qu’elle a trouvé auprès de la Fondation des Femmes, structure de soutien aux actions pour l’égalité femmes-hommes et qui lutte contre les violences faites aux femmes. La Fondation l’a aiguillée vers sa Force juridique, qui réunit plus de 150 avocat.e.s, professionnel.le.s du droit et expert.e.s bénévoles défendant les droits des femmes.

    Pour Anne-Cécile Mailfert, Président de la Fondation des Femmes, cette affaire de Rueil-Malmaison est « stratégique », tombant la même semaine que le procès pour diffamation contre six femmes ayant témoigné contre l’ex-député EELV Denis Baupin, qui attaque également France Inter et Mediapart ayant enquêté sur le sujet.

    Elle dénonce les tentatives de mise sous silence des femmes qui dénoncent le sexisme et les violences : « Un an après #MeToo, on a l’impression qu’il y a ce retour de bâton qui est très préoccupant. #MeToo a permis de libérer la parole et il faut qu’on puisse continuer à le faire dans de bonnes conditions. On ne peut pas dire d’un côté aux victimes ’allez-y parlez’, et puis de l’autre côté ’ha bah non faut pas parler sur Twitter, il ne faut porter plainte’. Et une fois qu’elles portent plainte, on vous attaque pour dénonciations calomnieuses [affaire Baupin], et quand elles parlent sur les réseaux sociaux, on leur dit qu’elles harcèlent. »

    Pour Anne-Cécile Mailfert, quelque chose ne tourne pas rond : « Dans le cas de Rueil, on prendre la plainte pour harcèlement d’un homme sexiste. Il y a probablement un officier de police qui va travailler pendant plus d’une semaine sur cette affaire. C’est vraiment un dévoiement de la justice et de la police, qui sont en train de travailler là-dessus plutôt que sur des choses plus importantes et plus graves. »

    Selon la présidente de la Fondation des Femmes, la pancarte du restaurateur va au-delà du sexisme : « Ça n’est pas juste une ’blague’ sexiste, il est allé encore plus loin. La dernière pancarte sur le GHB, ça c’est un délit puisque c’est une incitation à la commission de délit. »
    "Le dossier du monde à l’envers"

    C’est l’avocate Sophie Soubiran qui accompagnera les trois femmes au commissariat de Rueil-Malmaison. Selon elle, « c’est le dossier du monde à l’envers. On a à l’origine une personne qui fait un délit d’incitation à un crime -qui est un délit de presse puisqu’il le poste sur Facebook- le fait que le GHB est une alternative à la séduction. Il est là, le problème juridique. Qu’ensuite, des jeunes femme courageuses décident d’utiliser les réseaux sociaux pour dénoncer et faire cesser, ça se passe normalement. Là où ça ne va plus, c’est quand on commence à utiliser le droit pour les faire taire. »

    Elle dénonce le deux poids deux mesures : « Quand on connaît le traitement qui est fait aux femmes qui vont déposer plainte dans les commissariats, même s’il y a des choses qui s’améliorent, pour des vraies atteintes... ».

    Et ajoute : « Elles sont toutes les trois convoquées rapidement. Cela veut dire qu’on met en branle tout un dispositif au commissariat pour traiter la plainte de ce restaurateur qui considère qu’il n’a pas à répondre de ses actes. Il y a un problème de disproportion absolu [...] Il ne faut pas que les femmes qui prennent la parole de manière plus globale, dans ce contexte de procès Baupin, soient les victimes au carré avec l’usage du droit. »
    Une plainte pour provocation à la commission d’une infraction

    La professoresse convoquée explique avoir simplement voulu dénoncer du sexisme ordinaire, et dans le cas de son ancien élève, les attaques qu’elle subissait sur Facebook. Elle ne veut pas atteindre au commerce du restaurateur : « Je ne veux pas détruire la vie de quelqu’un, mais je ne veux pas qu’on détruise la mienne ou celles de mes élèves. »

    La vitesse avec laquelle elle a été convoquée l’interpelle, alors qu’elle-même avait porté plainte il y a deux ans pour une autre affaire dont elle vient tout juste d’avoir des nouvelles : « Là, on est convoquées en quinze jours. Il aurait suffit à ce monsieur de dire à L. et C. : ’Désolé, je ne me suis pas rendu compte, j’ai été sexiste’ et ça se serait arrêté là. »

    S’il semble que cela soit le restaurateur qui ait porté plainte, la riposte s’organise pour sa pancarte. Le collectif féministe contre le viol va déposer plainte ce jeudi 7 février pour provocation à la commission d’une infraction, délit passible d’une peine de prison.

    #police #sexisme #culture_du_viol #harcelement #backlash

  • La violence conjugale plus répandue chez les policiers ? | JDM
    https://www.journaldemontreal.com/2015/11/01/la-violence-conjugale-plus-repandue-chez-les-policiers

    La publication récente d’un livre prétendant qu’il y a une « épidémie secrète » de violence conjugale chez les policiers fait sursauter les forces de l’ordre québécoises.

    « Un nombre bouleversant de cas de violence conjugale se déroule derrière les murs des maisons de policiers alors que la plupart des services de police font très peu pour les contrer », écrit d’entrée de jeu l’auteur Alex Roslin dans son livre intitulé Police Wife, qu’il co-signe avec Susanna Hope.

    Pour appuyer son propos, l’auteur québécois cite deux études américaines datant du début des années 1990 montrant que 40 % des policiers auraient été violents avec leur conjointe au cours de l’année précédente.

    En entrevue avec Le Journal, Roslin avance que ses années de recherche sur le sujet lui permettent de conclure que les proportions et la « culture de police » sont les mêmes au Canada. Le fléau serait toutefois caché derrière un « mur bleu du silence ». Une affirmation qui ne trouve pas écho auprès des différents acteurs des milieux policier et sociocommunautaire québécois (voir autre article).

    15 fois plus élevé

    Trois causes expliqueraient ce taux de violence conjugale 15 fois plus élevé que celui de la population générale, d’après Roslin.

    Il y a d’abord le pouvoir et le contrôle. « Beaucoup entrent dans la police avec les meilleures intentions. [...] Mais certains peuvent être attirés pour d’autres raisons, parce qu’ils aiment le pouvoir que confère le fait d’avoir une arme, un badge et un uniforme, parce qu’ils sont insécures ou ont une rage d’être en contrôle », croit-il.

    Roslin évoque aussi une « attitude dérogatoire envers les femmes ». À titre d’exemple, un sondage réalisé auprès de 873 policiers américains en 2006 indiquerait que seulement 7,1 % acceptent que « les femmes sont aussi capables que les hommes de penser logiquement ».

    Enfin, « la troisième raison pour laquelle autant de policiers sont violents à la maison semble être simplement le fait qu’ils peuvent s’en tirer », note Roslin, prétendant que les agents se protègent entre eux lors d’une enquête.

    Criblée de balles

    L’auteur cite l’exemple de Jocelyn Hotte, un policier de la GRC qui a tué son ex-conjointe Lucie Gélinas sur une autoroute montréalaise en 2001. Cette dernière avait porté plainte à la police de Laval une semaine avant sa mort, une plainte qui avait été jugée infondée.

    « Ce n’est pas seulement la police de Laval et la GRC qui n’ont pas agi. [...] Aucun autre service de police ou gouvernement au Canada n’a tiré les leçons de cette tragédie, d’après ce que je peux voir », déplore-t-il, précisant qu’aucun policier n’est automatiquement congédié s’il est reconnu coupable de violence conjugale.

    Roslin va même jusqu’à dire que le Canada « traîne 20 ans derrière les États-Unis en laissant des armes dans les mains des abuseurs ».

    « Peut-être qu’il y aura un autre incident grave si rien ne change », a prévenu l’auteur en entrevue avec Le Journal.

    Une des raisons du grand nombre de féminicide et viol est peut être à chercher dans le fait que les policier sont environ 15 fois plus violents avec leurs conjoint·es que la moyenne.

    #violence_masculine #couple #police #féminicide #culture_du_viol #patriarcat

  • À Grenoble, les militants du burkini tentent de convaincre les passants
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/a-grenoble-les-militants-du-burkini-tentent-de-convaincre-les-passants-2019

    À Grenoble ce dimanche, l’opération burkini dans les deux piscines municipales n’a pas eu lieu. La contre-opération « Tous à poil » non plus. Après plusieurs incidents dans les bassins et la fermeture des lieux à la demande des agents de la ville, les habitants ont pu se baigner tranquillement à la piscine en plein-air Jean-Bron, comme à celle des Dauphins. En revanche, chacun a dû vider son sac à l’entrée devant des vigiles (en nombre pour l’occasion : + 50% à Jean-Bron, +25% aux Dauphins, selon la mairie), avec pour obligation de montrer son maillot de bain. La police municipale était aussi là, de l’entrée jusqu’aux bassins de Jean-Bron, avec un petit renfort ponctuel de la police nationale. Et il a fallu ranger serviettes et maillots plus vite que d’habitude, puisque les deux établissements municipaux fermaient à 14 heures , au lieu de 19 heures au plus tôt en temps normal.

    Ils sont une quinzaine, ce dimanche midi, réunis à quelques pas de Jean-Bron, pour cette « opération burkini » : certains membres de l’Alliance citoyenne de Grenoble, d’autres venus en soutien sans pour autant afficher clairement leurs couleurs. Parmi eux, trois femmes voilées. Ils savent qu’ils ne vont pas pouvoir se mettre en burkinis, le dispositif de la Ville faisant obstacle. Alors que faire ? Aller à la piscine, payer son ticket d’entrée, et mobiliser les autres clients avant les bassins, c’est-à-dire dans les vestiaires ? Tous ne sont pas d’accord. Leur sortie sera donc minimale : discuter avec les passants devant l’établissement. Avant, ils doivent se préparer, avec des jeux de rôle. Extraits des dialogues, par les femmes voilées : « Nous, on ne peut pas aller à la piscine », « on nous oblige à mettre des maillots deux pièces » , « ce n’est pas normal, on est dans un état laïc ». Il est presque 13 heures quand l’équipée se décide à partir à pied pour la piscine. Dans les rangs, on parle de Tariq Ramadan, de la différence entre laïcité et laïcisme, eux protégeant la première, quand l’autre est le fait de ceux qui ne sont pas d’accord avec eux.

    « Le religieux n’a pas sa place dans une piscine »

    Ca m’étonnerais que « chacun » ai du vidé son sac et montré son maillot de bain pour prouvé que c’est pas une maillot trop pudique. Seul les femmes sont discriminées ici. Et si le religieux n’as pas sa place à la piscine alors que les mecs soient contrôlés aussi et les circoncis interdit de piscine.

    #discrimination #sexisme #islamophobie #marronnier #laïcité_mon_cul

  • Brexit : dans la petite #enclave de #Drummully en #Irlande, la crainte du retour des checkpoints

    Source : AFP

    Pour les habitants du « Polype de Drummully », petit territoire irlandais enserré en Irlande du Nord, la vie sans une frontière ouverte est inimaginable et évoque la sombre époque des checkpoints.

    La frontière entre les deux Irlande serpente ici dans la campagne verdoyante et dessine un territoire de 10 kilomètres carrés qui s’enfonce en terre britannique mais reste relié à la République d’Irlande par une étroite bande de terre d’une centaine de mètres de large seulement.

    A moins d’enfiler les bottes pour traverser des prairies, c’est par la route nationale 54, qui passe par l’Irlande du Nord, que se fait l’accès à ce confetti aux contours de polype.

    « A nos yeux, il n’y a pas de frontière parce que c’est une route que nous empruntons tous les jours », explique Bernis McElwain, 40 ans, qui a toujours vécu dans cette région.

    Seule une ligne sur le macadam, un changement dans le balisage et des panneaux de limitation de vitesse en kilomètres ou en miles permettent aux automobilistes de savoir dans quel pays ils se trouvent quand ils roulent sur cette voie qui traverse la frontière à quatre reprises en dix minutes de trajet.

    Mais à l’heure du Brexit, prévu le 29 mars 2019, cette frontière deviendra la nouvelle limite extérieure de l’Union européenne, ce qui pourrait engendrer de nouveaux contrôles.
    ’Nous n’en voulons pas’

    « Franchement, ce n’est pas faisable, nous n’en voulons pas », prévient John Connolly, qui craint que la vie devienne « impossible ». A 59 ans, il a toujours vécu à Drummully, « l’île » comme les quelque 200 locaux surnomment l’endroit.

    Les négociateurs britanniques et européens se sont engagés à préserver une circulation sans friction entre l’Irlande et l’Irlande du Nord. Mais la date du divorce approche et la question n’est toujours pas résolue.

    « Ils ne savent pas vraiment ce qu’est cette frontière », juge John Connolly. « Ils pensent simplement qu’il y a une route et une intersection. Mais c’est une toute autre histoire quand vous êtes ici ».

    Eamon Fitzpatrick tient un commerce au bord de la route, une quincaillerie qui fait aussi station-service. Les murs de son local tremblent parfois à cause de l’important trafic routier.

    La frontière passe juste devant l’entrée de son magasin mais seule la note qui précise qu’il accepte les paiements en livres comme en euros permet de le deviner.

    « Aujourd’hui, on peut monter dans une voiture et rouler vers le nord ou vers le sud sans aucun problème », souligne ce patron, à qui il arrive de traverser la frontière jusqu’à 25 fois par jour.

    Une liberté de circulation que les habitants de la quasi-enclave craignent de voir restreinte par de futurs contrôles. « L’humeur générale n’est pas bonne dans le coin », dit Bernis McElwain.

    Elle-même est née en République d’Irlande mais a grandi en Irlande du Nord, avant de déménager et de traverser la frontière dans l’autre sens. Sa mère, qui habite toujours en Irlande du Nord, réfléchit désormais à faire construire une maison en République, au cas où une frontière vienne la séparer de sa famille.
    Opportunité de réunification

    L’appréhension est d’autant plus grande que la population se remémore l’époque pas si lointaine des « Troubles », période de violences entre les républicains, qui souhaitaient le rattachement de l’Irlande du Nord à la République d’Irlande, et les unionistes, qui défendaient le maintien de la province dans le Royaume-Uni.

    Pendant ce conflit sanglant, qui a pris fin en 1998 avec la signature de l’Accord du Vendredi Saint, le potentiel agricole de l’enclave était sous-exploité, à cause des coûts qu’engendrait le passage des contrôles à la frontière, gardée par des soldats.

    Surtout, les gens vivaient dans la peur et l’isolement, souligne Pat Treanor, conseiller municipal Sinn Féin.

    « Ils ont passé les 20 dernières années à se reconstruire une vie normale. Ils aiment ça, ils veulent que cela continue, ils ne veulent pas revenir en arrière avec l’installation d’une nouvelle frontière », déclare-t-il à l’AFP.

    Le blocage actuel pourrait toutefois représenter une opportunité politique pour son parti qui milite pour la réunification sur l’île d’Irlande.

    "Débattre du Brexit ramène l’attention sur cette ligne illogique et contre-nature qui traverse notre pays, estime Pat Treanor. « L’accent mis sur la séparation fait progresser le débat ».

    16/10/2018 09:23:58 - Drummully (Irlande) (AFP) - © 2018 AFP

    #enclave de #Drummully en #Irlande #frontière

  • Ce que les combattants juifs de 1948 disent sur la Nakba | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/ce-que-les-combattants-juifs-de-1948-disent-sur-la-nakba

    Date de publication : Vendredi 1 juin 2018 - 14:57 | Dernière mise à jour : il y a 1 mois 2 semaines
    Si, officiellement, Israéliens et Palestiniens s’écharpent au sujet des événements de 1948 qui ont conduit 805 000 Arabes à l’exil forcé, en pratique, des combattants juifs ont très tôt témoigné des crimes dont ils ont pu être complices, voire auteurs.

    Pour les Israéliens, 1948 incarne l’heure de gloire du projet sioniste, le moment où les juifs reviennent dans les pages de l’Histoire comme des acteurs de leur destin et, surtout, parviennent à réaliser l’utopie émise 50 ans plus tôt par Theodor Herzl : l’édification, en Palestine, d’un État refuge pour le « peuple juif ».

    Pour les Palestiniens, 1948 symbolise l’avènement du processus colonial qui les a dépossédés de leur terre et de leur droit à la souveraineté, leur « Nakba » (catastrophe).
    Les premières voix dissonantes

    Par différents biais, certains Israéliens ont, dès le lendemain de 1948, témoigné des événements passés. Durant le conflit, certains cadres du mouvement sioniste interpellent la direction au sujet du traitement de la population arabe de Palestine, qu’ils jugent indigne des valeurs que les combattants juifs prétendent défendre. D’autres prennent des notes pour espérer témoigner dès que le feu aura cessé.

    Durant le conflit, certains cadres du mouvement sioniste interpellent la direction au sujet du traitement de la population arabe de Palestine, qu’ils jugent indigne des valeurs que les combattants juifs prétendent défendre

    Yosef Nahmani, officier supérieur de la Haganah, la force armée de l’Agence juive qui deviendra l’armée d’Israël, écrit ainsi dans son journal, en date du 6 novembre 1948 : « À Safsaf, après […] que les habitants eurent hissé le drapeau blanc, [les soldats] ont rassemblé les hommes et les femmes séparément, ligoté les mains de cinquante ou soixante villageois, et les ont abattus et tous enterrés dans une même fosse. Ils ont également violé plusieurs femmes du village. […] Où ont-ils appris un comportement aussi cruel, pareil à celui des nazis ? […] Un officier m’a raconté que les plus acharnés étaient ceux qui venaient des camps. »

    En réalité, dès que la guerre prend fin, le récit du vainqueur s’impose et la société civile israélienne fait face à de nombreux autres défis, bien plus urgents que le sort des réfugiés palestiniens. Ceux qui souhaitent témoigner le font par la fiction et la littérature.

    L’écrivain et homme politique israélien Yizhar Smilansky publie ainsi dès 1949 Khirbet Khizeh, où il évoque l’expulsion d’un village arabe éponyme. Pour l’auteur, nul besoin d’avoir de remords sur cette part de l’histoire, ce « sale boulot » était nécessaire pour bâtir le projet sioniste. Son témoignage reflète une sorte d’expiation des péchés : reconnaître ses torts et les dévoiler pour se libérer d’un poids.

    Devenu un best-seller, le roman est adapté en téléfilm en 1977 mais sa diffusion suscite de vifs débats car il remet en cause la version israélienne d’un peuple palestinien parti volontairement de ses terres pour ne pas vivre aux côtés des juifs.
    Photo extraite du film tiré du roman Khirbet Khizeh montrant une brigade de combattants juifs pendant la Nakba (Wikipedia)

    D’autres ouvrages sont publiés, mais peu font autant preuve de réalisme que la trilogie de Netiva Ben-Yehuda, publiée en 1984, dont le titre traduit de l’hébreu est « Le chemin des liens : roman sur trois mois en 1948 ». Commandante du Palmah, l’unité d’élite de la Haganah, elle évoque les exactions et les humiliations commises sur la population arabe et livre des éléments sur le massacre d’Ein Zeintoun, qui eut lieu autour du 1er mai 1948.
    La focalisation sur Deir Yassin

    Le 4 avril 1972, le colonel Meir Pilavski, membre du Palmah, se confie dans les colonnes de Yediot Aharonot, l’un des trois plus grands quotidiens israéliens, sur le massacre de Deir Yassin, qui eut lieu le 9 avril et où près de 120 civils perdirent la vie. Il affirme que ses hommes étaient à proximité des événements mais qu’il leur fut conseillé de se retirer lorsqu’ils comprirent que les miliciens de l’Irgoun et du Stern, des groupes d’ultras qui avaient fait scission de la Haganah, étaient à la manœuvre.

    Les débats vont se focaliser autour des événements de Deir Yassin, au point d’oublier les près de 70 autres tueries de civils arabes. L’enjeu est important pour la gauche sioniste : placer la responsabilité des massacres sur des groupes d’ultras

    Dès lors, les débats vont se focaliser autour des événements de Deir Yassin, au point d’oublier les près de 70 autres tueries de civils arabes. L’enjeu est important pour la gauche sioniste : placer la responsabilité des massacres sur des groupes d’ultras.

    En 1987, lorsque paraissent les premiers ouvrages des « nouveaux historiens » israéliens tels qu’Ilan Pappé, une partie considérable des bataillons juifs de 1948 sont mis en cause. Pour celles et ceux qui s’étaient tus durant les dernières décennies, il est temps de parler publiquement.

    Une partie de la société israélienne semble également prête à entendre. Dans un contexte de première Intifada palestinienne et de négociations pré-Oslo, les milieux pacifistes entendent interroger leur société sur leur rapport à l’Autre et à l’histoire nationale.

    Ces espaces d’échanges se referment brutalement avec le déclenchement de la seconde Intifada, plus militarisée et qui s’inscrit dans un contexte d’échec des pourparlers de camp David et de rupture des négociations israélo-palestiniennes. L’affaire Teddy Katz incarne ce changement de contexte.
    L’« affaire » Teddy Katz

    Kibboutznik de 60 ans, Teddy Katz décide en 1985 de reprendre ses études et s’inscrit dans un parcours de recherche historique sous la direction d’Ilan Pappé, à l’université d’Haïfa. Il souhaite éclairer les événements qui se sont déroulés dans cinq villages palestiniens, dépeuplés en 1948. Il compile 135 entretiens de combattants juifs, dont 65 qui se concentrent sur la tragédie qui aurait eu lieu dans le village de Tantoura, vidé de ses 1 200 habitants le 23 mai 1948 par un bataillon du Palmah.

    Après deux ans de recherche, Katz affirme dans ses travaux qu’entre 85 et 110 hommes ont été froidement abattus sur la plage de Tantoura, après avoir creusé leurs propres tombes. La tuerie se poursuit ensuite dans le village, maison par maison. Une chasse à l’homme se joue également dans les rues. Le massacre cesse avec l’intervention d’habitants juifs du village voisin de Zikhron Yaakov. Au final, plus de 230 personnes sont assassinées.

    En janvier 2000, un journaliste de Maariv décide de retourner voir certains des témoins que mentionne Katz. Le principal témoin, Bentzion Fridan, commandant du bataillon du Palmah qui a opéré à Tantoura, nie tout en bloc et, avec d’autres gradés, porte plainte contre Katz. Celui-ci doit faire face à une dizaine d’avocats décidés à défendre l’honneur des « héros » de la nation.

    […] la version palestinienne de 1948 n’intéresse plus les pacifistes israéliens, trop occupés pour la plupart à rentrer dans le rang pour ne pas subir la condamnation d’une société refermée sur elle-même

    Sous la pression médiatique – qui parle de lui comme d’un « collabo » qui relaie la version de l’ennemi – et judiciaire, il accepte de signer un document reconnaissant avoir falsifié les témoignages. Bien qu’il décide quelques heures plus tard de se rétracter et qu’une commission universitaire ait plaidé en sa faveur, la procédure judiciaire se termine.

    Entre l’effondrement d’Oslo, le retour au pouvoir du Likoud, l’échec des négociations de Camp David et de Taba, la seconde Intifada et les attentats kamikazes, la version palestinienne de 1948 n’intéresse plus les pacifistes israéliens, trop occupés pour la plupart à rentrer dans le rang pour ne pas subir la condamnation d’une société refermée sur elle-même.
    Témoigner pour la postérité

    En 2005, le réalisateur Eyal Sivan et l’ONG israélienne Zochrot développent le projet Towards a Common Archive visant à collecter les témoignages de combattants juifs de 1948. Près d’une trentaine acceptent de témoigner, sans tabou ou presque, sur ce qu’ils ont fait et vu durant cette période riche en événements et où les récits s’affrontent.

    Pourquoi des combattants acceptent-ils de témoigner quelques années plus tard ? Pour Pappé, directeur scientifique du projet, il y a trois raisons. Premièrement, la plupart arrivent à la fin de leur vie et ne craignent donc plus de parler.

    Deuxièmement, ces ex-combattants considèrent qu’ils se sont battus pour un idéal qu’ils voient se détériorer avec la montée en Israël des milieux religieux, de l’extrême droite et du choc néolibéral imposé par Netanyahou durant ses mandats successifs. Troisièmement, ils sont persuadés que tôt ou tard, les jeunes générations apprendront l’origine des réfugiés palestiniens et ils pensent que la transmission de cette histoire gênante fait partie de leur responsabilité.

    Les témoignages de ces combattants ne sont pas homogènes. Certains se livrent explicitement quand d’autres ne souhaitent pas aborder certains sujets. Néanmoins, si tous se rejoignent sur la nécessité, en 1948, d’expulser les populations arabes pour bâtir l’État d’Israël, leurs avis s’opposent parfois sur l’utilité des tirs sur les civils.

    Tous affirment avoir reçu des ordres précis concernant la destruction des maisons arabes pour empêcher toute volonté de retour des populations exilées.

    Le « nettoyage » des villages se faisaient méthodiquement : à l’approche du lieu, les soldats tiraient ou envoyaient des grenades pour effrayer la population. Dans la majeure partie des cas, ces actes suffisaient à faire fuir les habitants. Parfois, il fallait faire sauter une ou deux maisons à l’entrée du village pour contraindre les quelques récalcitrants à fuir.

    Concernant les massacres, pour certains, ces actes faisaient partie des opérations de « nettoyage » puisque la direction du mouvement sioniste les avait autorisés, dans certains cas, à franchir cette ligne. La « ligne », justement, était franchie systématiquement lorsque la population refusait de partir, voire se retranchait pour résister et combattre.

    Plus de 60 ans après ces événements, les combattants n’expriment pas ou peu de regrets. Il fallait, selon eux, libérer l’espace du territoire promis par l’ONU pour y fonder l’État juif et faire disparaître les Arabes du paysage

    À Lod, plus d’une centaine d’habitants se réfugièrent ainsi dans la mosquée, croyant les rumeurs selon lesquelles les combattants juifs n’attaquaient pas les lieux de culte. Un tir de lance-roquettes eut raison de leur refuge, qui s’écroula sur eux. Les corps furent ensuite brûlés.

    Pour d’autres, les dirigeants Yigal Allon, chef du Palmah, et David Ben Gourion, chef de l’Agence juive, se seraient opposés aux tirs sur les civils, donnant l’ordre de les laisser partir puis de détruire les maisons.

    Les combattants témoignent également d’une attitude contrastée des Palestiniens. Dans la majeure partie des cas, ils semblaient « effrayés » et complètement perdus par les événements, accélérant le flot de réfugiés. Certains Arabes suppliaient les soldats de ne pas leur faire « comme à Deir Yassin », selon ces témoignages.

    D’autres semblaient convaincus de pouvoir revenir chez eux à la fin des combats, si bien qu’un témoin affirme que des habitants du village de Bayt Naqquba laissèrent à leurs voisins juifs du kibboutz de Kiryat-Avanim, avec qui les relations étaient bonnes, la clé de leurs maisons pour qu’ils puissent veiller à ce que rien n’y soit pillé.

    Ces bonnes relations judéo-arabes reviennent régulièrement, et rares sont les témoins qui parlent de mauvaise entente avant le début de la guerre. Lors d’une expulsion autour de Beersheba, des paysans palestiniens vinrent demander de l’aide aux habitants du kibboutz voisin, qui n’hésitèrent pas à intervenir et à dénoncer les actes des soldats sionistes.

    Plus de 60 ans après ces événements, les combattants n’expriment pas ou peu de regrets. Il fallait, selon eux, libérer l’espace du territoire promis par l’ONU pour y fonder l’État juif et faire disparaître les Arabes du paysage.

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    #Palestine #histoire

    • «  »" En réalité, dès que la guerre prend fin, le récit du vainqueur s’impose et la société civile israélienne fait face à de nombreux autres défis, bien plus urgents que le sort des réfugiés palestiniens. Ceux qui souhaitent témoigner le font par la fiction et la littérature.""" = tant que les réfugiés restent vivants : une fois morts ils sont oubliés !

      «  »" les pacifistes israéliens, trop occupés pour la plupart à rentrer dans le rang pour ne pas subir la condamnation d’une société refermée sur elle-même «  »" = une autre manière de rester dans la victimisation !

      Il paraît que l’humanité va atteindre les 10 milliards d’humains vivants et qu’il n’y a pas de place pour tous : les nettoyages ethniques pour l’éthique peuvent commencer ; non ? à moins que ça ne court-circuite des commerces ...

  • Un commissariat de l’Eure attaqué par des jeunes aux cris d’« Allah Akbar » (Le Figaro)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16196-un-commissariat-de-l-eure-attaque-par-des-jeunes-aux-cris-d-allah-a

    Le commissariat a été pris d’assaut dans la nuit de jeudi à vendredi. - Crédits photo : Google Street View

    EXCLUSIF - Une quinzaine de personnes ont lancé projectiles, engins pyrotechniques et pavés sur ce commissariat au sud de Rouen, dans la nuit de jeudi à vendredi, insultant les fonctionnaires venus défendre les lieux.

    La scène est impressionnante. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le commissariat de Val-de-Reuil-Louviers (Eure), au sud de Rouen, a été pris d’assaut par une bande de jeunes. Aux alentours de deux heures du matin, une quinzaine d’individus cagoulés ont attaqué l’établissement en lançant des projectiles en nombre, tirant également des mortiers, selon les rapports de police, consultés par Le Figaro. Sur les images de vidéosurveillance que nous avons pu consulter, on aperçoit deux agents (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Après l’arrêt de Paye Ta Shnek, il nous faudrait un « Paye Ton Féminisme » | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/179034/arret-paye-ta-shnek-tumblr-violences-sexuelles-engagement-feminisme

    Ce Tumblr, qui publiait depuis sept ans des témoignages de victimes de violences sexuelles, a été un espace et un moment essentiel entre l’affaire DSK et MeToo.

    Après sept années d’existence, Paye Ta Shnek s’arrête. Ce Tumblr, qui publiait les témoignages anonymes de femmes confrontées au harcèlement de rue, voire à des agressions sexuelles, était tenu par Anaïs Bourdet. Ou plutôt devrais-je dire Queen Anaïs, tellement j’apprécie son travail (allez écouter son interview). L’effet de liste de ces interpellations sexuelles et sexistes est saisissant. Et totalement étouffant.

    Anaïs Bourdet a expliqué qu’elle ne supportait plus de faire ce travail. « Je n’en peux plus. Je n’y arrive plus. Je n’arrive plus à lire vos témoignages et à les digérer en plus des violences que je vis dès que je mets le pied dehors. La colère que j’ai accumulée en presque sept ans me bouffe. » Contrairement à ce qu’on pourrait penser de l’extérieur, ce genre de démarche demande un véritable engagement. Il ne s’agit pas seulement de copier-coller des témoignages. Il faut les encaisser, il faut gérer l’afflux énorme de mots, de douleurs, de violence, il faut le cas échéant orienter les femmes vers des associations, être là, présente, tout en gardant une distance pour se préserver, et faire tout cela sans jamais avoir été formée.

    Anaïs est graphiste free-lance. On ne lui a pas appris à gérer la souffrance des autres, et celle que cela pouvait engendrer chez elle. Et puis, la plupart du temps, le travail ne s’arrête pas là. On prend du temps pour participer à des rencontres, des tables rondes, des conférences. Et là, c’est un investissement de temps qui pose la question du militantisme. Comment gérer une vie professionnelle souvent précaire et un engagement qui pourrait prendre toute la place mais qui est effectué gratuitement ?

    Ensuite, il y a la conscience d’un écart qui se creuse. L’écart entre l’investissement que l’on fait et les progrès réels de la cause défendue. Anaïs Bourdet, dans son texte de fermeture de Paye Ta Shnek, dit : « Rien n’a changé, les hommes sont toujours aussi violents. Oui, les hommes. J’ai bien dit les hommes. Toujours trop nombreux à nous traumatiser, toujours pas assez nombreux à nous aider pour que ça pèse dans la balance. […] J’ai passé ces sept dernières années, avec vous, à tout donner pour faire reculer ces violences, aux côtés des assos et collectifs qui se bastonnent aussi sur le sujet, et je n’ai pas réussi à observer le moindre recul. Oui, c’est un constat d’échec. »

    Cette année, dans les cercles féministes, on a de plus en plus parlé de « burn-out militant ». Cette année sans doute aussi parce que le backlash s’est organisé. Parce qu’être une militante féministe sur internet devient de plus en plus difficile face aux cyber-harcèlements organisés par les adversaires qui veulent faire disparaître la parole féministe du web.

    C’est comme si nous nous retrouvions coincées entre d’un côté les violences que nous lisons, dépositaires de ce que subissent les femmes, et de l’autre les violences qui consistent à nous empêcher de parler des premières. Il nous faudrait peut-être un espace qu’on appellerait « Paye Ton Féminisme » où chacune pourrait témoigner de ce qu’elle se mange en raison de son engagement féministe.

    En attendant, on a pris l’habitude de ces messages publiés sur internet expliquant qu’unetelle a décidé de disparaître quelque temps, qu’elle a besoin de s’occuper d’elle, de se protéger. Heureusement, il y en a toujours d’autres pour venir prendre la relève, occuper l’espace, relancer une initiative. La semaine où j’ai appris l’arrêt de Paye Ta Shnek, j’ai rencontré la créatrice du compte Instagram T’as pensé à ? qui publie des témoignages sur la charge mentale, mais pas que : elle m’a dit qu’elle aussi se trouvait confrontée à des histoires de violences conjugales. Elle a lancé son compte il y a quelques mois, elle est la première surprise par son succès. Alors elle veut agir, être utile au plus de femmes possible. Quand l’une s’en va, l’autre arrive (même si Anaïs continue d’animer YESSS, un podcast féministe qui se concentre sur les victoires). Autant dire que les masculinistes ne sont pas prêts d’être débarrassés de nous.
    La liste de témoignages anonymes, une idée géniale

    Si je prends le temps d’évoquer Paye Ta Shnek, c’est parce que ce blog aura été un moment important dans le féminisme récent. Le féminisme sort du purgatoire au moment de l’affaire DSK –en partie d’ailleurs grâce aux alliés de DSK. Les entendre partout dans les médias répéter qu’il s’agit d’un homme parfait, que tout cela c’est de la gauloiserie et que les Américain·es sont vraiment trop puritain·es, a révélé l’extraordinaire complaisance de notre société envers les violences sexuelles.

    À ce moment-là, en privé, entre ami·es, on commence à parler des violences sexuelles que chacun·e a subies. Arrive alors Paye Ta Shnek qui a cette idée géniale de la liste de témoignages anonymes pour montrer l’universalité du phénomène et qu’il n’est pas limité à certains quartiers ou milieux, mais qu’il se retrouve dans toute la France.

    À la suite de Paye Ta Shnek, d’autres blogs s’ouvrent, sur le même principe. Par catégorie professionnelle, les femmes témoignent. Les avocates, les étudiantes, les assistantes parlementaires. C’est aussi pour cela que c’est un peu absurde de dire que la parole s’est libérée au moment de MeToo. C’est un processus qui s’est fait par étapes. Et puis, précisément, il y a eu Me Too qui a franchi un cap : il ne s’agissait plus de témoigner de façon anonyme, mais en son nom propre, via son compte Facebook ou Twitter.

    Le processus de prise de parole et de prise de conscience n’est évidemment pas achevé. Mais Paye Ta Shnek a été un espace et un moment essentiel entre DSK et MeToo. Grâce lui soit rendue.

  • Le record absolu de chaleur en France battu, et ça ne devrait pas s’arrêter
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280619/le-record-absolu-de-chaleur-en-france-battu-et-ca-ne-devrait-pas-s-arreter

    Le record absolu de température en France a été battu vendredi, avec 45,1 °C relevés à Villevieille (Gard). Selon l’Organisation météorologique mondiale, la vague de chaleur qui touche actuellement l’Europe « correspond parfaitement » aux phénomènes extrêmes liés à l’impact des émissions des gaz à effet de serre. L’agence prévoit une année 2019 parmi les plus chaudes jamais enregistrées.

    #CLIMAT #coût,_inondations,_dérèglement_climatique,_réchauffement_climatique,_incendies,_Climat,_sécheresse,_Christian_Aid

  • BALLAST | Daniel Tanuro : « Collapsologie : toutes les dérives idéologiques sont possibles »
    https://www.revue-ballast.fr/daniel-tanuro-collapsologie-toutes-les-derives-ideologiques-sont-possi

    Les nom­breux effets du dérè­gle­ment cli­ma­tique sont sous nos yeux. La non linéa­ri­té de ce pro­ces­sus rend les pro­jec­tions futures incer­taines, mais il ne fait aucun doute que le modèle éco­no­mique domi­nant en est l’une des prin­ci­pales causes. Ancien ingé­nieur agro­nome et auteur de L’Impossible capi­ta­lisme vert, Daniel Tanuro défend une alter­na­tive éco­so­cia­liste : une rup­ture radi­cale avec le pro­duc­ti­visme — qui a long­temps impré­gné les cou­rants socia­listes majo­ri­taires. Mais de l’urgence à la catas­trophe, il n’est par­fois qu’un pas, que la col­lap­so­lo­gie fran­chit sans hési­ter : ses par­ti­sans vont affir­mant que l’effondrement de la civi­li­sa­tion que nous connais­sons aura lieu dans un ave­nir très proche, et qu’il est déjà trop tard pour agir des­sus. Tanuro se porte en faux ; nous en dis­cu­tons.

    #effondrements #collapsologie (vs) #écosocialisme

  • Tiens, une configuration en #CSS pour fabriquer directement du scroll doux (« smooth scroll ») :

    scroll-behavior: smooth;

    Ça permet du coup de se débarrasser des scripts JS avec lesquels on fait ça d’habitude.

    Inconvénient, Safari ne le prend pas en compte (mais ça se dégrade très bien, puisque le scroll sera effectif, simplement il ne sera pas « progressif »).

    Avantage, on peut le désactiver facilement avec une media query pour les gens qui ont le mal de mer :

    html {
     scroll-behavior: smooth;
    }

    @media (prefers-reduced-motion: reduce) {
     html {
       scroll-behavior: auto;
     }
    }
  • Sebastian Roché : « Affirmer que la “police des polices” est indépendante est faux »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/27/sebastian-roche-affirmer-que-la-police-des-polices-est-independante-est-faux

    Le système de contrôle français de la police s’est incontestablement modernisé, notamment sous l’impulsion de Marie-France Moneger, la précédente patronne de l’IGPN, qui a œuvré à la décision de publication d’un rapport annuel incluant une compilation de l’usage des armes et de la violence policière (les chiffres n’ont toujours pas été publiés à ce jour). Elle a aussi introduit des personnes non policières dans sa « mission d’appui et de conseil » (une sorte d’organe d’orientation), et a créé une plate-forme Internet pour que les citoyens puissent la saisir directement. Ce n’est pas rien. Mais transparence n’est pas indépendance.

    En effet, il n’en reste pas moins qu’on ne peut, hors de tout esprit de polémique, qualifier l’IGPN d’indépendante. Il n’y a qu’à lire l’article 1er du décret qui l’établit : « L’Inspection générale de la police nationale est un service actif de la direction générale de la police nationale. » Raisonnons par l’absurde : si un service de la police est qualifié d’indépendant, comment nomme-t-on un service d’inspection qui serait extérieur à la police mais dans le périmètre du ministère de l’intérieur ? L’Inspection générale de l’administration (IGA) serait alors « super-indépendante » ? Et que penser des « autorités indépendantes » qui n’ont pas de lien avec l’exécutif comme la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) ? Elles aussi tomberaient dans la même catégorie fourre-tout ?

    L’indépendance ne se réduit pas au fait de ne pas recevoir d’instruction du ministre. Affirmer que l’IGPN est indépendante est simplement faux. Cela ne signifie nullement que les enquêteurs qui travaillent à l’IGPN ne sont pas professionnels, faut-il le préciser ?
    Deux concepts distincts

    Professionnalisme et indépendance sont deux concepts distincts. Mais il faut appeler un chat un chat : l’IGPN est non seulement un service du ministère de l’intérieur, mais en plus un service de police. Que les enquêtes pénales menées par l’IGPN soient dirigées par un juge, ce qui est une bonne chose, n’y change rien. Le directeur de l’IGPN est nommé par l’exécutif, les agents y sont affectés par le ministère de l’intérieur et leurs carrières en dépendent. Enfin, ce sont des policiers qui enquêtent sur des policiers.

    En matière d’indépendance, on doit pouvoir faire mieux. Et c’est précisément ces limites que les pays les plus attentifs à l’Etat de droit, et donc au contrôle de l’usage de la violence par la police, ont voulu corriger.

    C’est, par exemple, le cas du Royaume-Uni où, pour les affaires graves, l’Office indépendant du comportement policier (IOPC, Independant Office for Police Conduct) peut s’autosaisir. Il ne rend pas de comptes à l’exécutif, dispose de son propre budget, de ses propres enquêteurs, qui ne sont pas rattachés à un service actif de la police, et ses directeurs ne peuvent pas, du fait de la loi, être des policiers.

    Au Danemark, l’Autorité indépendante pour les plaintes à l’encontre de la police, qui a été créée en 2012, est dirigée par un bureau composé d’un juge, d’un avocat, d’un professeur de jurisprudence et de deux membres du public. Elle dispose d’enquêteurs. Isoler l’organe de l’influence directe et indirecte de l’exécutif, de la hiérarchie policière, donner un rôle aux personnels non policiers (pour échapper aux normes informelles de la profession), voilà les critères en vigueur.
    Gagner la confiance du public

    L’absence de complète indépendance, en toute logique, limite l’action du directeur d’un organe d’inspection, fût-il animé de la meilleure bonne volonté au monde. Comment expliquer autrement qu’un organisme dont les statuts lui donnent « une mission générale d’inspection, d’étude, d’audit et de conseil (…) de la direction générale de la police nationale » ne juge pas opportun de le faire de toute urgence, étant donné le nombre de blessés graves ?

    Si les propos tenus par la direction de l’IGPN lors de la conférence de presse de juin sont exacts, « dans une majorité de cas, nous n’avons pas pu identifier les policiers », pourquoi dire en même temps qu’il n’y a pas urgence à mettre sur pied une mission d’audit pour modifier profondément la traçabilité des violences ?

    Gagner la confiance du public, telle est chez nos voisins la motivation à l’origine de la création des organismes indépendants de contrôle de la police. Cette ambition nous fait défaut. Cela entrave la démocratisation de la police. Reconnaître les problèmes, plutôt que les couvrir d’un voile de novlangue, aiderait à sortir de la crise ouverte par un usage immodéré des armes « moins mortelles », lanceurs de balles de défense (LBD) et grenades au premier chef.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le lourd bilan des lanceurs de balles de défense de la police

    Dans la droite ligne des prises de parole du président de la République Emmanuel Macron et du ministre de l’intérieur Christophe Castaner, on constate que le procureur de Paris puis la directrice de l’IGPN réfutent en chœur – et en toute indépendance – le terme de « violence policière ». Il est pourtant aisé à comprendre.

    Une violence policière est une violence commise par un policier, une violence non policière est commise par un non-policier. Soyons-en conscients : si les violences policières sont légales dans notre pays, le problème n’est pas moindre, mais plus sérieux encore.

    Car violence légale n’est pas légitime pour autant, et il est préjudiciable que les deux concepts soient confondus. On se souvient que les révoltes de Los Angeles de 1992 n’ont pas été déclenchées par les violences des policiers qui frappaient au sol un citoyen sans défense, mais par la décision de justice : leurs actes étaient déclarés conformes à la loi, et les agents, innocents. C’est dire l’enjeu d’un examen impartial des faits par des organes indépendants auxquels le public fait confiance. Et de décisions justes dans les cours de justice. La tempête est devant nous.

    #maintien_de_l'ordre #police #justice #igpn

  • Vieille ville de Jérusalem : comment le passé de la Palestine est lentement effacé
    Par Jonathan Cook - Mardi 25 juin 2019 - Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/en-bref/vieille-ville-de-jerusalem-comment-le-passe-de-la-palestine-est-lente

    (...) Le statut final de la vieille ville a fait l’objet de diverses propositions depuis le plan de partage élaboré par les Nations unies en 1947. Celui-ci suggérait que la ville relève d’un régime international spécial, distinct de la division de la Palestine historique en États arabe et juif en raison de son importance commune pour les musulmans, les juifs et les chrétiens.

    Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est – vieille ville comprise – comme capitale d’un futur État, tandis que les dirigeants israéliens revendiquent l’ensemble de Jérusalem comme « capitale éternelle » de l’État depuis 1949.

    La vieille ville a un énorme symbolisme historique, économique, religieux et désormais national pour les Palestiniens et les Israéliens, en particulier à cause du complexe al-Aqsa, connu sous le nom de Haram al-Sharif pour les musulmans et du Mont du Temple pour les juifs. C’est le problème le plus explosif dans un conflit déjà enflammé. (...)

  • Lyon : plus d’un millier de vélo en libre-service vandalisés 24 Juin 2019 - Le figaro
    Source : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/lyon-plus-d-un-millier-de-velo-en-libre-service-vandalises-20190624

    Depuis plusieurs semaines, des groupes de jeunes dégradent en masse des stations de vélo lyonnaises. En conséquence, JCDecaux a décidé de déployer d’anciens vélos, retirés de la circulation en 2018.

    C’est une vague de dégradations sans précèdent qui s’abat sur le dispositif de transport lyonnais « Vélo’v ». Depuis plusieurs semaines, le service est confronté à des actes de vandalisme d’une violence sans précédent avec 1.200 vélos à réparer sur un parc de 4.000 cycles. « Ces actes ont démarré au mois de mars et se sont nettement intensifiés ces dernières semaines. Les attaques sont très rapides, en quelques secondes les personnes cassent des parties des vélos, notamment la béquille, pour pouvoir les récupérer », explique au Figaro la Métropole de Lyon.

    Pour freiner cette recrudescence de vandalisme plusieurs stations ont été fermées. « Nous avons remarqué que quand nous réparions la flotte d’une station, celle-ci était attaquée dès le lendemain. C’est du pur vandalisme. En conséquence, nous avons fermé plus de 25 bornes », précise la Métropole. Les services de police municipale de Lyon et Villeurbanne sont mobilisés pour accentuer la surveillance des stations exposées à ces actes. « Mais ces opérations de dégradations se déroulent tellement vite qu’il est difficile de prendre en flagrant délit les vandales. On peut toutefois espérer qu’une arrestation dissuadera les autres de continuer », dévoile la Métropole.

    Face à ces actes malveillants, l’opérateur en charge du service, JCDecaux, a récemment porté plainte pour dégradations. D’après la Métropole, les auteurs de ces dégradations sont des jeunes lycéens et collégiens. « Dans ce contexte, la Métropole de Lyon s’est pleinement engagée aux côtés de JCDecaux, pour mettre fin à cette situation préjudiciable, non seulement pour les équipes de JCDecaux, les collectivités, mais aussi et surtout les utilisateurs », souligne la Métropole.

    Car ce sont, en effet, les utilisateurs du service qui payent les conséquences de ces incivilités. Sur Twitter, nombre d’entre eux se plaignent de l’absence des vélos et de la fermeture de certaines bornes. Pour pallier ce manque, un millier d’anciens vélos en libre-service sont réintroduits à partir de ce lundi, le temps de réparer le quart du parc touché. « 1 000 Vélo’v de la précédente génération, utilisés jusqu’en juillet 2018, seront progressivement réintroduits le temps de remettre en circulation l’ensemble des Vélo’v. Grâce à la qualité de ses solutions et selon les principes de l’économie circulaire, JCDecaux prévoit systématiquement de donner une 2ème vie à ses équipements, ce qui permet, dans cette situation exceptionnelle, de remettre rapidement des vélos en circulation », précise la Métropole de Lyon et JCDecaux dans un communiqué commun.

    Le service lyonnais de vélo-partage comptait plus de 77.500 abonnés annuels en avril, chaque vélo du parc étant utilisé 6 à 10 fois par jour. Environ 8,5 millions de locations avaient été recensées en 2018.

    #vélib #vélo #paris #transport #velib #espace_public #circulation #JCDecaux

  • Découvrir la #France derrière des barbelés

    Chaque année, à leur descente de l’avion, du train ou du bateau qui les a menés en France, des milliers d’étrangers sont victimes de l’arbitraire de la frontière et ne sont pas autorisés à pénétrer sur le territoire. Quand ils ne sont pas renvoyés illico, on les enferme en « #zone_d’attente ».

    Tout commence lors des contrôles des passagers. Certaines personnes sont admises sur le territoire Schengen sur simple présentation de leurs documents de voyage. D’autres, en raison de leur provenance, de leur nationalité ou de leur comportement, subissent un contrôle plus poussé.

    Claudia, Lola et Sarah [1], trois amies de nationalité dominicaine, résident à Naples depuis huit ans. Elles décident de venir en France, sans avoir réservé leur billet retour, une condition nécessaire à leur entrée sur le territoire – ce qu’elles ignorent. Lorsque Claudia passe les #contrôles_frontaliers, aucune question ne lui est posée : elle est admise sur le territoire français. Ses deux amies n’ont pas la même chance et subissent un contrôle plus approfondi. Elles ont beau présenter immédiatement leurs cartes de résidence italienne, comme pour rassurer la police française : elles ne veulent pas rester, elles ont leur vie en Italie... rien n’y fait. L’entrée leur est refusée et elles sont enfermées jusqu’à leur refoulement.

    Bienvenue en « zone d’attente ». Des lieux de #privation_de_liberté [2] qui se trouvent dans les #aéroports, les #ports et les #gares desservant l’international. En France, il en existe cent une, toutes différentes. Il peut s’agir d’une salle dans l’aéroport de Toulouse, de cellules dans le sous-sol de l’aéroport de Marseille ou encore d’une chambre d’hôtel en face de l’aéroport de Nantes.

    À #Roissy, la #Zapi_3 (Zone d’attente pour personnes en instance) s’étend sur deux niveaux et peut recevoir jusqu’à 120 personnes. Placé au bord des pistes, le bâtiment est entouré de grillages surplombés de barbelés. L’intérieur n’est pas moins oppressant : présence policière constante, caméras de surveillance, fenêtres condamnées, lumière de néons blafarde et bruit incessant des haut-parleurs appelant des personnes pour un éventuel renvoi. Surnommée « l’hôtel » par la police aux frontières, la Zapi 3 est la vitrine des zones d’attente françaises.
    *

    Lorsqu’elles ne sont pas immédiatement renvoyées vers leur pays de provenance, les personnes non-admises sur le territoire sont donc enfermées en zone d’attente, pour une durée initiale de quatre jours et une durée maximum de vingt jours, le temps pour les autorités d’organiser leur renvoi. Durant leur maintien, elles sont dépendantes de la #police_aux_frontières (#PAF) pour l’exercice de leurs droits : enregistrement d’une demande d’asile, repas, accès aux soins.

    Dina et Ehsan, un couple afghan, sont arrivés de Grèce à l’aéroport de Beauvais. Placés en zone d’attente, ils ont vécu un calvaire durant cinq jours avant d’être libérés au titre de l’asile. Dina, alors enceinte de cinq mois, souffrait de maux de ventre et de saignements abondants ; Ehsan, lui, avait une plaie au bras nécrosée et inquiétante, due à une blessure par balle. Seule une lotion vitaminée leur a été délivrée lors de leur bref passage à l’hôpital.

    Les conditions d’enfermement étaient également inhumaines : un espace extrêmement sale, des poubelles débordantes, une chaleur suffocante, l’impossibilité de se laver, pas d’accès à un espace extérieur et une nourriture en quantité et qualité insuffisantes.

    À leur arrivée, la police a refusé d’enregistrer leurs demandes d’asile, et tenté de les renvoyer à deux reprises vers la Grèce. Pendant quatre jours, le couple n’a reçu aucune explication sur ses droits, la PAF n’ayant pas fait appel à un interprète. Les agents ont refusé de leur remettre les documents administratifs relatifs au refus d’entrée et au maintien en zone d’attente.

    La procédure de demande d’asile à la frontière est un #filtre qui sert avant tout au contrôle des flux migratoires, au détriment de la protection des personnes. Elle ne tend pas à reconnaître le statut de réfugié, mais seulement à donner l’autorisation d’entrer sur le territoire français afin d’y déposer une demande d’asile. Cette première décision revient au ministère de l’Intérieur. Pour cela, le demandeur est entendu par l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et des apatrides) qui examinera de façon superficielle le « caractère manifestement infondé » de sa demande [3].

    Lydia est nicaraguayenne. Elle a demandé l’asile à la frontière depuis la zone d’attente de Roissy. Sur la base d’un entretien de 25 minutes avec interprète, l’Ofpra et le ministère de l’Intérieur ont considéré que sa demande était manifestement infondée, décision confirmée par le tribunal administratif qui a rejeté son recours contre la décision ministérielle. Lydia a alors subi plusieurs tentatives d’embarquement. Après vingt jours d’enfermement, elle est placée en garde à vue pour avoir refusé d’embarquer, puis directement au Centre de rétention administrative (#CRA) sur la base d’une obligation de quitter le territoire français émise à l’issue de la garde à vue. L’Ofpra lui accordera finalement le statut de réfugiée depuis le CRA.

    La situation de Lydia n’est malheureusement pas isolée. Si certaines personnes finissent par être libérées de la zone d’attente, les autres sont majoritairement refoulées ou placées en garde à vue pour leur refus d’embarquer, ce qui constitue souvent le point d’entrée d’une spirale d’enfermements successifs. Les possibilités sont nombreuses : prison, local ou centre de rétention administrative. Si le juge prononce une interdiction du territoire français, la personne est placée en rétention juste après l’audience. Si, en plus, le juge condamne la personne (le refus d’embarquer est un délit passible de trois ans de prison ferme), elle sera placée en rétention à sa sortie de prison. La police tentera de nouveau de l’éloigner et si elle persiste à refuser d’embarquer, elle pourra une nouvelle fois être placée en garde à vue et condamnée.
    *

    Pour se protéger d’un prétendu « risque migratoire » ou d’un « afflux massif », l’enfermement est un instrument central et banalisé de gestion des populations migrantes en Europe et au-delà. Les logiques frontalières sont généralement les mêmes : rejet, #invisibilisation, opacité des pratiques, fichage, violations des droits fondamentaux. L’enfermement se double d’une dimension de « #tri à l’entrée », qui renverrait à l’idée de prévention associée à l’image de « criminels » placés derrière des barreaux. Cet enfermement crée surtout des traumatismes profonds.

    http://cqfd-journal.org/Decouvrir-la-France-derriere-des

    #zones_d'attente #refoulement #push-back #refoulements #refoulements #aéroport #enfermement #détention_administrative #rétention

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  • Cartographier les migrations #1 : Un monde de cartes

    Verbatim

    Cela fait longtemps que l’Humanité produit différents types de cartes. Cartes polynésiennes, table de #Peutinger, portulans, etc., nombre d’entre elles étaient notamment conçues pour le repérage et l’organisation des déplacements humains sur terre ou en mer.

    L’histoire de la cartographie est aussi l’histoire de la représentation du Monde. Si la première carte du monde connu date de l’époque babylonienne (vers 600 avant notre ère), ce sont les grecs qui ont posé les fondements de la cartographie scientifique : mesure de la rotondité de la terre (Ératosthène), systèmes de projection, découpages en zones, etc.

    Les premières représentations de données sous la forme de graphiques sont également très anciennes : elles datent du XIVe siècle et sont signées Nicolas Oresme, un intellectuel né en Allemagne, ancien évêque de Lisieux à qui sont attribués les premiers histogrammes de l’Histoire.

    En 1826, une conjonction graphique qui mêle ces histoires de la mise en graphique et de la cartographie s’ouvre avec les travaux du français #Charles_Dupin. Nait alors la première carte (#choroplèthe) représentant des données statistiques localisées invisibles à l’œil nu, une carte de l’instruction populaire en France. Comme l’indique #Gilles_Palsky, on a effectivement d’abord appris à représenter le temps sous la forme de diagramme, puis l’espace sous la forme de carte.

    Et puis, il y a #Charles_Joseph_Minard, ingénieur civil français qui entreprend, à l’heure de la retraite, un travail considérable de cartographie statistique fondé sur « un calcul par l’œil ». Sa carte figurative sur la Campagne de Russie de 1812-1813 est d’ailleurs considérée aujourd’hui comme le « Gold Standard » de la dataviz.

    Minard produira nombre de cartes et graphiques descriptifs de mouvements de transports, avant d’étudier également ceux de populations humaines. Sa mise au point de plusieurs variables visuelles posera les fondements d’une école française de la sémiologie cartographique.

    La publication illustrée des Lois de la migration à la fin du XIXe siècle par #Ernst_Georg_Ravenstein, cartographe allemand installé à Londres, ouvre la voie vers un changement de paradigme théorique : les approches monographiques, purement descriptives, sont progressivement complétées par une vision idiographique qui donnera lieu à un renouvellement progressif des méthodes et des cartographies correspondantes.

    Le tournant spatial de la fin des années 1960 entraînera dans son sillage un renouvellement de la figure de la carte statistique liée à un double mouvement. D’une part, les principes de sémiologie acquis au cours du temps sont formalisés par Jacques Bertin, dans le registre de la cartographie générale ; ils incluent à la marge des considérations liées aux déplacements. D’autre part, le développement d’une algorithmie spécifique au traitement et à l’analyse de données localisées va devenir une pratique courante avec les travaux de #Waldo_Rudolf_Tobler, géographe américain qui publiera, notamment, les premiers scripts autorisant le dessin automatique sur une carte, décrivant en particulier des interactions territoriales par des flux ; plus généralement l’émergence de nouveaux outils, les Systèmes d’information géographique.

    La production cartographique actuelle sur les déplacements, forte des acquis théoriques et méthodologiques du passé, est soutenue ces dernières années par le développement de l’informatique graphique et un engouement général pour la cartographie. Sa fabrique connaît en effet un renouvellement profond dans le contexte de la cartographie 2.0, une évolution en même temps qu’une ouverture des outils et des pratiques qui s’inscrit dans un contexte de permanence de questionnements anciens (figurer des routes, des directions majeures, montrer des zones d’accumulation, …).

    https://neocarto.hypotheses.org/5807

    #vidéo #migrations #cartographie #visualisation #Nicolas_Lambert et #Françoise_Bahoken (@fbahoken) #mobilité #flux #histoire_de_la_cartographie #histoire

    https://www.youtube.com/watch?v=j-QeXDiK1Iw

    #ressources_pédagogiques
    ping @karine4

    • Cartographier les migrations #2 : enjeux théoriques et méthodologiques

      Verbatim

      Les images cartographiques produites au cours du temps sur des mouvements et déplacements apparaissent diverses dans leur forme, dans leur fond et dans leur mise en œuvre. Dans la mesure où elles peuvent être (perçues comme) complexes, il devient intéressant de les examiner de plus près.

      Pour cela, il convient d’adopter une posture critique dé-constructive de ces images pour essayer d’identifier les éléments qui les composent, leur structure élémentaire et plus loin leur fondement théorique. Quel est le processus mis en œuvre pour réaliser cette carte de migrations ? Dans quel cadre théorique (approche réseau, approche gravitaire, approche visuelle) s’inscrit-elle ? Quel phénomène y est symbolisé ? A l’aide de quels procédés ?

      Cette seconde partie du séminaire met en œuvre une approche compréhensive à visée pédagogique, pour présenter les enjeux théoriques et méthodologiques d’une cartographie de migrations. Le rappel des notions mobilisées concernant la mesure de l’information est mis en perspective avec la symbolisation cartographique qui peut être réalisée en lien avec une difficulté spécifique qui se pose d’emblée pour les migrations.

      L’usage de la #flèche génère une erreur qui conduit généralement à interpréter son dessin sur une carte comme une généralisation de comportements individuels, alors qu’elle symbolise plutôt le comportement d’un agrégat – et non celui d’un groupe ou d’un individu. Son examen conduit à arbitrer sur le choix du niveau de chacune des composantes (sociale, spatiale, temporelle …) mobilisée dans l’analyse cartographique des déplacements, en général.

      La prise en compte de ces choix théoriques dans la symbolisation graphique des migrations n’est donc pas sans conséquences sur le type d’images réalisée, sur leur signification. On montre enfin qu’il existe en réalité trois modalités cartographiques de ces déplacements qui diffèrent fondamentalement sur les plan graphique et théorique.

      https://www.youtube.com/watch?v=Xy5M-Irpom0


      https://neocarto.hypotheses.org/5809
      #flèches

    • Cartographier les migrations #3 : enjeux rhétoriques
      Verbatim

      La carte est l’instrument fondamental du géographe. Elle permet de faire émerger des hypothèses, de tester une intuition, de valider un raisonnement, de spatialiser le regard. En sciences, la carte peut d’ailleurs valoir de preuve. L’élaboration d’une carte à la fin d’un processus de recherche permet aussi d’expliquer par l’image le résultat d’un raisonnement donnant toujours lieu à une #représentation donnée du Monde, située. Le fait qu’il y ait 1000 et 1 manières de mettre le Monde en cartes suggère autant de discours envisageables. La carte illustre en réalité, par l’intermédiaire d’un langage graphique plus ou moins formel, un ensemble d’arguments dont la présentation n’est pas dénuée de techniques de rhétorique.

      Certaines cartes de l’agence #Frontex en sont l’exemple frappant. En représentant des migrations sud-nord par de grosses flèches rouges pointant de façon menaçante vers les pays de l’Union européenne, leurs cartes font plus que mettre, simplement, des chiffres en images. Elles racontent un phénomène inscrit dans un espace géographique, de son point de vue : celui d’une autorité qui considère qu’il faut « protéger » les frontières européennes de l’arrivée de migrants jugés trop nombreux. Le mode de représentation traduit un parti pris cartographique indéniable pour soutenir leur position. Et pourtant, d’autres choix étaient possibles : en jouant sur l’#échelle du rendu ou sur les #figurés graphiques eux-mêmes, ou sur les questionnements sous-jacents. Qu’y a-t-il derrière ces grosses flèches rouges ? Quid des histoires individuelles de ces hommes, de ces femmes et enfants en migration ?

      Faire une carte, ce n’est pas mettre en image le réel, c’est en représenter une facette. C’est porter un regard sur le Monde, donner une représentation nécessairement tronquée et simplifiée de la réalité. La réalisation d’une carte résultant de choix pris dans un éventail de possibles, elle n’est ni totalement objective, ni complètement neutre ; elle se doit donc d’être conçue avec honnêteté.

      Les cartes servent aussi à dénoncer, à alerter. C’est l’objectif de celles qui sont réalisées depuis 2003 sur les morts et portés disparus aux frontières de l’Europe. En montrant les logiques spatiales et leurs évolutions à travers le temps, ces cartes permettent de mettre directement en cause les politiques de durcissement des frontières extérieures de l’Union européenne et leurs conséquences. Chaque fois qu’un point de passage est fermé (détroit de Gibraltar, Iles Canaries, Lampedusa,  etc.), les #flux_migratoires sont déviés mais non stoppés. En d’autres termes, chaque fermeture conduit à des morts… La carte réalisée dans ce contexte joue alors un rôle de contestation qui n’est pas sans rappeler la démarche du géographe américain #Wiliam_Bunge.

      Enfin, l’exemple de la cartographie des migrants syriens permet de montrer à quel point les images cartographiques peuvent être sujettes à caution. En changeant les mots, les couleurs, la taille des symboles, l’emprise de la vue, il est possible de faire tout dire à une carte, et son contraire ! À travers cet exercice de #déconstruction, l’esprit critique est de mise. Cette mise en garde permet de démontrer qu’aucune carte n’est innocente ; que derrière chacune d’elles se cachent des choix et des intentions qu’il faut savoir débusquer pour bien comprendre son message.

      https://neocarto.hypotheses.org/5811
      #rouge #préjugés #invasion #afflux

    • Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. L’ex-inspecteur des Finances de Bercy, Emmanuel Macron est arrivé au château en mai 2017, précédé de « la promesse de l’aube » avec des idées à contre-temps, pour ne pas dire de fausses idées sur la diplomatie. Ses prétendus conseillers diplomatiques, une sorte de « dream team » (Philippe Etienne, Aurélien Lechevallier, Clément Beaune, Etienne de Gonneville, Alice Rufo, Franck Paris, Jean-Marc Berthon, Alexandre Adam, Marie Audouard, Pascal Confavreux, Marie Philippe, Nicolas Jegou, Jennifer Moreau1) n’entendent rien à la diplomatie tant ils chevauchent en permanence des chimères. En fait de conseillers, il s’agirait plutôt de vulgaires courtisans2.

      Deux ans après la prise de fonctions d’Emmanuel Macron à la tête d’un État en faillite, le moins que l’on soit autorisé à dire est que la diplomatie d’Austerlitz ressemble comme deux gouttes d’eau à la diplomatie de Waterloo. Le navire France prend l’eau de toutes parts. Une sorte de Titanic diplomatique… Une diplomatie qui conjugue harmonieusement vrais échecs et fausses valeurs pour celui qui prend le temps d’analyser la pratique jupitéro-pinocchienne extérieure au-delà de l’écume médiatico-bling-bling.
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      DIPLOMATIE DES VRAIS ÉCHECS

      Libye ou la déflagration qui n’en finit toujours pas
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      Syrie ou l’étrange défaite des crânes d’œuf
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      Mali ou les prémisses d’un Afghanistan de proximité
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      Brexit ou le bal des somnambules invétérés

      Nous n’en finissons pas de payer, intérêt et principal, l’addition de l’opération « crétin des Alpes ». Ce dernier qui a pour nom, Michel Barnier a amplement démontré les limites de ses compétences diplomatiques, pour ne pas dire l’étendue de son incompétence (notoire pour tous ceux qui ont eu l’immense privilège d’approcher de près ce grand benêt). Aujourd’hui, les Britanniques nous mènent en bateau21. Alors que Theresa May demande un nouveau report jusqu’à la fin juin – enjambant au passage l’obstacle des élections européennes -, Donald Tusk propose un an de plus et Emmanuel Macron s’impatiente (les 27 transigent sur six mois après un psychodrame franco-allemand22). Drôle de diplomatie qui ignore la vertu cardinale de la patience dans la négociation internationale. La négociation sur le nucléaire iranien, autrement plus facile, aura duré plus d’une décennie.

      C’est à n’y rien comprendre alors que l’on nous claironnait, il y a quelques semaines encore que la Perfide Albion passerait immanquablement sous les fourches caudines du plus grand négociateur de tous les temps, émissaire de la Commission européenne (celle qui n’avait rien anticipé), le farceur, Michel Barnier23. C’est la fable de l’arroseur arrosé. Comme dirait l’autre, les Anglais nous ont fait « chier » pour entrer dans l’Europe et nous font « chier » pour en sortir. « Le pourrissement du Brexit contamine désormais l’Union européenne »24. Telle est la triste réalité pour l’homme qui n’a toujours pas compris que gouverner, c’est prévoir, y compris et surtout, le pire, l’impensable, en particulier le « no deal » (l’absence d’accord). Et ceci intervient dans un contexte de grande défiance des citoyens français à l’égard de la construction européenne (Cf. les élections au Parlement européen du 26 mai 2019)25.

      Grâce au ciel, le Quai d’Orsay hérite d’une femme parfaite pour prendre en charge les affaires européennes, Amélie de Montchalin, la « Sœur Sourire de la start-up nation » qui parle « cash » et ne « lâche rien »26. Cela va décoiffer dans les chaumières. La France est de retour après le tsunami de Nathalie Loiseau de mauvais augure.

      Aussi vrais que sont les multiples échecs que nous subissons – la liste n’est malheureusement pas exhaustive -, les valeurs que nous défendons sont aussi fausses que la monnaie de singe. Et cela commence sérieusement à se voir comme le nez au milieu de la figure en France, mais surtout à l’étranger où notre crédit diplomatique est au plus bas.

      DIPLOMATIE DES FAUSSES VALEURS
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      Arabie saoudite ou le triomphe des droits-de-l’hommiste aveugles
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      Yémen ou la complicité de multiples crimes horribles
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      Japon ou le triomphe de la présomption de culpabilité
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      Afghanistan ou une véritable honte pour la France des Lumières

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  • L’Isle de Jean-Charles vouée à disparaître en Louisiane Caroline Montpetit en Louisiane - 22 juin 2019 - Le devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/environnement/557293/l-ile-de-jean-charles-vouee-a-disparaitre-en-louisiane

    Les habitants de l’Isle de Jean-Charles, en Louisiane, sont les premiers réfugiés liés à la montée des eaux en Amérique. Visite d’une communauté en sursis et d’un pays à la merci de la mer.

    Lorsque le prêtre catholique Roch Naquin était enfant, les étendues de terre s’étendaient à des kilomètres derrière sa maison. Il allait y couper du bois avec ses frères pour faire du feu, et les aînés y cueillaient les plantes utilisées pour soigner les maladies. Autour de sa maison, des troupeaux de bétail paissaient en liberté. Le jardin et la mer fournissaient amplement de quoi manger.

    Son île, c’est l’Isle de Jean-Charles, dans la paroisse de Terrebonne, à 127 kilomètres au sud-ouest de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Une étendue de 300 mètres sur 3 kilomètres de long, reliée au continent par une route, souvent rendue impraticable par les ouragans, les inondations et les marées. L’île, telle que les habitants l’ont connue dans leur jeunesse, a disparu sous les vagues d’eau salée que le golfe du Mexique fait entrer chaque année, de plus en plus loin à l’intérieur des terres. On dit que 98 % de la surface de l’île a ainsi disparu sous les eaux du golfe depuis 60 ans. En fait, l’ensemble de la côte louisianaise cède au golfe l’équivalent d’un terrain de football chaque heure.

    Derrière la maison du père Naquin, c’est désormais de l’eau que l’on voit à perte de vue, avec, au loin, un puits de pétrole qui surgit de la ligne d’horizon.

    Son voisin, Chris Brunet, a lui aussi vu le paysage se transformer depuis son enfance. « Ma soeur, qui a 16 ans de plus que moi, allait à la pêche à pied, avec pépère pis mémère. Moi, 16 ans plus tard, j’allais au même endroit avec mon père en pirogue », raconte-t-il.

    Des causes complexes
    Les causes de cette disparition graduelle de l’île sont complexes et multiples. Mais au premier rang des accusés, on trouve l’industrie du pétrole, qui a creusé des dizaines de milliers de kilomètres de canaux pour prospecter et extraire du pétrole et du gaz naturel du golfe. Ces canaux ont peu à peu grugé la terre. On montre aussi du doigt des digues qui ont été construites au nord-est, le long du Mississippi, après les inondations dévastatrices de 1927.

    « Ça a empêché l’eau douce de circuler jusqu’à nous, raconte Chris Brunet, l’un des habitants de l’île. Autrefois, on pouvait se rendre en pirogue jusqu’à La Nouvelle-Orléans. » Les digues empêchent aussi le fleuve Mississippi de distribuer chaque année le limon et les sédiments qui régénéraient la terre de toute la région. Et puis, il y a aussi la montée des océans, annoncée par les experts en changements climatiques, qui n’annonce rien qui vaille pour les prochaines décennies. « Les scientifiques parlent des changements climatiques, des gaz à effet de serre. J’imagine que ça doit jouer », dit-il.
    L’Isle de Jean-Charles en images : https://www.ledevoir.com/societe/environnement/557312/l-isle-de-jean-charles-en-images

    Autrefois si fertile, la terre de l’île, qui permettait aux habitants d’être autosuffisants, est désormais impropre à la culture, parce que trop salée. « Je m’ennuie de jardiner », soupire Denecia Billiot, 94 ans. Installée sur la galerie de sa maison, avec sa fille Theresa qui tricote à ses côtés, Mme Billiot se souvient de l’époque où elle cultivait un grand jardin derrière sa maison, où ses sept enfants ont grandi. Dans la maison voisine, sa petite-fille, Erica, vit avec son fils de six ans, Tristan. Malgré son grand âge et les difficultés d’accès à l’île par mauvais temps, quand la marée envahit la route, Mme Billiot a choisi de rester sur l’île. Sa petite-fille Erica aussi.

    « Si l’île coule, je vais la regarder couler », lance-t-elle.

    Quatre générations habitent ainsi dans ce petit coin de pays qui les a vues naître, et qu’elles vont peut-être voir disparaître. Quatre générations d’autochtones francophones, car la majorité des habitants de l’île appartiennent à la bande biloxi-chitimacha-choctaw, qui réunit des Autochtones de différentes ethnies. « Nous nous sommes unis pour être plus forts », raconte le chef Albert Naquin.

    Partir ou rester ?
    Mais tout cela ne sera plus qu’histoire ancienne d’ici quelques décennies. À cause du golfe qui mange de plus en plus la côte, la vie des habitants de l’Isle de Jean-Charles est tellement précaire que le gouvernement de la Louisiane a proposé un plan de relocalisation de sa population. Les habitants de l’île deviennent ainsi les premiers réfugiés liés à la montée des eaux d’Amérique. En janvier dernier, l’État a acheté pour 48 millions des terres situées à l’intérieur des côtes, quelques dizaines de milles au nord de Houma, à Shriever. Des terres, longées par la route 24, près d’une usine de Chevron, et qui n’ont aucun accès à l’eau. L’État de la Louisiane a promis d’y creuser un étang où on pourrait pêcher et d’y construire des maisons modernes.

    Déjà, de nombreux habitants ont quitté l’île, épuisés de faire face, année après année, aux inondations provoquées par les ouragans. Rita Falgout, effrayée par la montée des eaux qui envahit régulièrement la route d’accès à l’île, a décidé de partir lorsque son mari est devenu malade.

    « J’avais peur de l’eau, dit-elle, et peur de ne pas pouvoir sortir de l’île en cas de besoin. »

    Il y a à peine un an, elle a accepté la proposition du gouvernement lui offrant de déménager dans un appartement de la ville de Houma. Depuis, son mari est mort dans une maison de retraite, et Rita Falgout est revenue vivre auprès des siens à Pointe-aux-Chênes, près de l’Isle de Jean-Charles. « Mon frère ne voulait pas que je reste seule », dit-elle. Maintenant, elle a l’intention de profiter de la maison que lui propose de construire l’État à Shriever.

    Un plan contesté
    Mais le plan de relocalisation proposé ne fait pas l’affaire du chef de la bande biloxi-chitimacha-choctaw, Albert Naquin, qui conseille à ses membres de ne pas accepter le « forfait ». D’abord, il souhaiterait que le plan soit un projet de réunification de la bande. Cette communauté a déjà été lourdement touchée par les politiques américaines à l’égard des Autochtones.

    De leur côté, les fonctionnaires du gouvernement de la Louisiane souhaitent que le nouveau projet soit offert à tous, quelles que soient leur appartenance ethnique ou leur origine ethnique, sans projet précis de réunification d’une bande en particulier. Selon eux, certains habitants de l’Isle de Jean-Charles ne sont pas des Biloxi-Chitamacha-Choctaw, mais plutôt des membres de la nation houma, ou encore des non-Autochtones. Or, pour le chef Naquin, « le but, c’est de réunifier la bande ». Il dit d’ailleurs travailler « sur un autre plan », qui se réaliserait sans l’intervention de l’État.

    Le chef Naquin lui-même ne vit pourtant plus sur l’île depuis longtemps, mais bien dans la communauté voisine de Pointe-aux-Chênes, protégée par une toute nouvelle digue de 12 pieds. La maison familiale, où il est né, a été rasée par l’ouragan Betsy en 1965 et le chef a décidé de déménager à Pointe-aux-Chênes après l’ouragan Carmen, en 1973. « Si j’étais resté sur l’île, je serais probablement pauvre, parce qu’il faut tout refaire tous les trois ou quatre ans », raconte-t-il, devant sa maison de briques.

    À son avis, les membres de la bande biloxi-chitimacha-choctaw, qui ont hérité de maisons de l’Isle de Jean-Charles au fil des générations, n’ont pas les moyens de payer les frais inhérents à un déménagement dans une maison du gouvernement, en plus d’entretenir leur maison sur l’île.

    Nichées à 15 pieds de hauteur
    Autrefois, la maison du père Roch Naquin était construite sur des blocs de deux pieds, parce que le lieu n’était pas sujet aux inondations. « Puis, il y a eu l’ouragan Hilda qui nous a inondés, puis l’ouragan Carmen, et quelques autres. Mais il y a eu l’ouragan One, en 1985, on a reçu beaucoup d’eau. On a monté la maison sur huit pieds. On a été saufs pour quelques ouragans. Quand l’ouragan Lily s’est abattu au début des années 1990, nous inondant de nouveau, on l’a montée à 11 pieds. L’ouragan Crystal a quand même fait quelques dégâts. Le toit a été arraché », raconte-t-il.

    Même chose pour Bertha Naquin, qui nous reçoit dans sa maison perchée sur des piliers de 15 pieds. Après avoir vécu plusieurs années à Houma, elle a décidé de se réinstaller dans son coin de pays. « Ici, je suis chez moi », dit-elle.

    Si sa maison perchée est plus protégée des inondations, cela la rend toutefois plus vulnérable aux ouragans. « C’est sûr que, s’il y a un ouragan, je ne reste pas ici », dit-elle.

    Pour s’assurer de pouvoir partir avant que la route soit inondée, il faut constamment guetter les signes avant-coureurs des désastres. « Il faut regarder les marées et, si le vent vient du sud-est, il faut s’en aller », dit-elle.

    Le père Roch Naquin estime, de son côté, que les habitants de l’île devraient accepter l’offre du gouvernement de la Louisiane et saisir l’occasion de s’en aller. « Si tu ne pars pas, que quelque chose de terrible arrive, que ta maison est détruite, il sera trop tard. Moi, je suis prêt à partir, quand les nouvelles maisons seront construites », dit-il.

    #climat #réfugiés_climatiques #environnement #changement_climatique #usa

    • Les traces d’Iberville
      L’Isle de Jean-Charles doit son nom à Jean-Charles Naquin, colon français originaire de Saint-Malo, en France. Son fils, Jean-Marie Naquin, a épousé une Autochtone choctaw, Pauline Verdin, en 1824. Renié par sa famille en raison de ce mariage interracial, Jean-Marie trouve refuge sur l’île avec son épouse et lui donne le nom de son père qui y faisait des affaires, dit-on, avec le pirate français Jean Lafitte.

      « Ils faisaient de la contrebande autour du bayou de l’île. C’était un endroit caché, où ils ne pouvaient pas être vus », raconte le chef Albert Naquin, qui est son arrière-arrière-arrière-petit-fils. La légende veut d’ailleurs que Jean Lafitte ait laissé quelques trésors dans les environs.

      Mais c’est bien avant tout cela que les Autochtones choctaw, biloxi et chitimacha de Louisiane ont commencé à adopter le français, qu’ils parlent encore aujourd’hui, comme langue d’usage.

      En 1699, l’explorateur Pierre Lemoyne d’Iberville découvre l’embouchure du Mississippi par la mer et y fait construire trois forts français. Au cours de trois voyages consécutifs, il crée dans la région des liens solides avec les autochtones, renforcés par l’envoi de missionnaires et de coureurs des bois français. Au fil des générations, le français a peu à peu supplanté les langues autochtones comme langue d’usage dans les familles, même si aujourd’hui, la plupart des habitants de l’Isle de Jean-Charles ont appris l’anglais à l’école. Chris Brunet, dont la famille vit sur l’île depuis des générations, raconte que son arrière-grand-mère parlait encore le choctaw.

    • Le titre original c’est « Two potentially life-friendly planets found orbiting a nearby star », un peu moins flippant.

      Cela dit, en anglais comme en français, le terme « habitable » désigne en astronomie une région d’un système planétaire et un environnement où pourrait se trouver une forme de vie. Un astronome (espagnol…) l’utilise en ce sens dans l’article : « see if they are actually habitable and, perhaps, even inhabited ». Donc il n’est bien sûr pas vraiment question de se chercher une planète de rechange…

      Mais faut reconnaître que le mot est assez ambigu, pas très rigoureux et que si ce genre de recherches a pu faire rêver, aujourd’hui clairement ça ferait plutôt cauchemarder…

  • Ces blagues politiques qui pouvaient vous coûter la vie sous Staline - Russia Beyond FR

    https://fr.rbth.com/histoire/83065-urss-blagues-staline

    Les fantômes d’Alexandre le Grand, de Jules César et de Napoléon regardent le défilé sur la place Rouge dans les années 1940.

    « Si j’avais eu des chars soviétiques, j’aurais été invincible ! », s’exclame Alexandre.

    « Si j’avais eu des avions soviétiques, j’aurais conquis le monde entier ! », déclare César.

    « Si j’avais eu la Pravda [le principal journal soviétique], le monde n’aurait jamais entendu parler de Waterloo ! », assure Napoléon.

    #soviétisme #blagues_soviétiques #staline

    • «Cher Leonid Ilitch»: Brejnev, superstar des blagues soviétiques - Russia Beyond FR
      https://fr.rbth.com/ps/2016/12/19/cher-leonid-ilitch-brejnev-superstar-des-blagues-sovietiques_661588

      Leonid Brejnev, dirigeant de facto de l’Union soviétique pendant 18 ans, est entré dans l’histoire comme un homme politique, mais également comme le personnage central de nombreuses blagues.

    • Dans le même genre #Humour #arabe glané dans la presse, et traduit par moi
      #Entre_Les_Oreilles, le 4 septembre 2013
      https://entrelesoreilles.blogspot.com/2013/09/elo156-humour-arabe.html

      #Egypte (sous Moubarak) :

      Quand Nasser est devenu président, il voulait une vice-président plus bête que lui-même, pour éviter un challenger, il a donc choisi Sadate. Quand Sadate est devenu président, il a choisi Moubarak pour la même raison. Moubarak n’a pas de vice-président, car il n’y a pas un Egyptien plus stupide que lui.

      Quand Moubarak a consolidé sa puissance, qu’il a commencé à gagner les élections avec plus de 90 pour cent des voix, et à purger ses rivaux dans l’armée, il envoya ses conseillers politiques à Washington, pour aider à la campagne pour la réélection de Bill Clinton en 1996, après que le président américain ait déclaré admirer la popularité de Moubarak. Lorsque les résultats sont arrivés, c’est Moubarak qui était élu président des Etats-Unis.

      Dieu convoque Azrael, l’archange de la mort, et lui dit : « Il est temps d’aller chercher Hosni Moubarak. »
      "Etes-vous sûr ?" Azrael demande timidement.
      Dieu insiste : « Oui, son heure est venue ; va et apporte moi son âme. »
      Alors Azrael descend du ciel et se dirige droit vers le palais présidentiel. Une fois là, il essaie d’entrer, mais il est capturé par la Sécurité d’Etat. Ils le jettent dans une cellule, le tabassent et le torturent. Après plusieurs mois, il est finalement libéré.
      De retour au ciel, Dieu le voit tout meurtri et brisé et demande : « Qu’est-il arrivé ? »
      "La Sûreté de l’Etat m’a battu et torturé," dit Azrael à Dieu. « Ils viennent juste de me renvoyer. »
      Dieu pâlit et d’une voix effrayée dit : « Tu leur as dit que c’est moi qui t’ai envoyé ? »

      Dans une autre scène de lit de mort, Azrael revient à Moubarak et lui dit : « Vous devez dire au revoir au peuple égyptien. » Moubarak demande : « Pourquoi, où vont-ils ? »

      Moubarak, sur son lit de mort, se lamente : « Que feront les Egyptiens sans moi ? » Son conseiller tente de le réconforter : « Monsieur le Président, ne vous inquiétez pas, les Egyptiens sont un peuple résilient qui pourraient survivre en mangeant des pierres ». Moubarak fait une pause pour réfléchir et dit à son conseiller : « Accorde à mon fils Alaa le monopole pour le commerce des pierres ».

      Hosni Moubarak, Barack Obama et Vladimir Poutine, lors d’une réunion, sont ensemble quand soudain, Dieu apparaît devant eux.
      « Je suis venu pour vous dire que la fin du monde sera dans deux jours », dit Dieu. « Prévenez votre peuple. »
      Ainsi, chaque dirigeant remonte à sa capitale et prépare une allocution télévisée.
      A Washington, M. Obama dit : « Mes chers compatriotes, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle est que je peux vous confirmer que Dieu existe. La mauvaise nouvelle est qu’il m’a dit que la fin du monde était dans deux jours ».
      A Moscou, M. Poutine dit : « Gens de Russie, je regrette de devoir vous informer de deux mauvaises nouvelles. Premièrement, Dieu existe, ce qui signifie que tout ce que notre pays a cru pendant la plupart du siècle dernier était faux. Deuxièmement, le monde se termine dans deux jours ».
      Au Caire, Moubarak dit : « O Egyptiens, je viens à vous aujourd’hui avec deux bonnes nouvelles ! Tout d’abord, Dieu et moi venons de tenir un important sommet. Ensuite, il m’a dit que je serai votre président jusqu’à la fin des temps. »
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      #Syrie (pendant la guerre civile) :

      Deux Syriens font la mendicité dans la rue Hamra, à Beyrouth. Après un moment, ils se rencontrent et comparent leurs revenus. L’un d’eux a gagné beaucoup, l’autre presque rien. L’homme qui n’a pas beaucoup gagné demande : « Qu’est-ce que tu leur dis ? Moi je dis toujours que je suis un pauvre syrien qui a dix enfants à nourrir... ». L’autre homme répond : « Moi, je leur dis que je suis un Syrien pauvre aussi, et que je n’ai pas assez d’argent pour mon voyage de retour. »

      Un Américain, un Français et un Syrien arrivent en enfer. Le diable les accueille, leur montre un téléphone et leur donne l’occasion de parler à leurs familles. Tout d’abord, l’américain parle pendant un certain temps à ses proches. Après avoir fini, le diable exige de lui mille dollars pour l’appel. L’américain se plaint - mais en vain. Il doit payer. Le Français pense être plus sage, et parle à sa famille pendant seulement une minute. Mais le diable exige de lui mille euros. Le Français est furieux - mais il doit payer. En fin de compte, c’est au tour du Syrien. Il parle pendant longtemps parce qu’il doit saluer tous les membres de sa grande famille. Après sa conversation, le diable ne lui fait payer qu’une livre syrienne. L’Américain et le Français sont scandalisés et demandent au diable : « Pourquoi ? ». Il répond : « C’était un appel local. »
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      #Liban (pendant l’occupation syrienne) :

      Question : Pourquoi Emile Lahoud (le président libanais 1998-2007) utilise seulement du papier hygiénique à deux épaisseurs ?
      Réponse : Parce qu’il doit envoyer une copie de chaque document à Damas.
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      #Moyen-Orient (en août 2013) :

      L’Iran soutient Assad. Les Etats du Golfe sont contre Assad.
      Assad est contre les Frères musulmans. Les Frères musulmans et Obama sont contre le général Sisi. Mais les pays du Golfe sont pro-Sisi ! Ce qui veut dire qu’ils sont contre les Frères musulmans.
      L’Iran est pro-Hamas. Mais le Hamas est derrière les Frères musulmans.
      Obama soutient les Frères musulmans, mais le Hamas est contre les Etats-Unis.
      Les Etats du Golfe sont pro-US. Mais la Turquie est avec les Etats du Golfe contre Assad, pourtant la Turquie est pro-Frères musulman contre le général Sisi. Et le général Sisi est soutenu par les pays du Golfe !
      Bienvenue au Moyen-Orient et passez une bonne journée.
      Mr. Al-Sabah, London EC4, UK, Financial Times...

      #blagues

    • Un médecin cubain part vivre aux États-Unis. Comme il ne peut pas exercer, il monte un business dans Manhattan et pose un écriteau à l’entrée de sa boutique :

      « Nous soignons n’importe quelle maladie pour 20$, c’est garanti. Dans le cas contraire, nous vous offrons 100 $."

      Trump, qui passe par là, lit l’écriteau et y voit une occasion facile de gagner 100$. Il entre et il dit au médecin :

      Trump : j’ai perdu le sens du goût.

      Le médecin cubain : infirmière, prenez la petite fiole dans la boîte 22 et administrez trois gouttes sur la langue de monsieur.

      Trump : Hey ! Mais c’est dégueulasse, c’est de la merde !

      Le médecin cubain : Félicitations, vous avez récupéré le goût. Vous me devez 20$.

      Trump s’en va, vexé, et revient une semaine plus tard, décidé à récupérer son argent.

      Trump : j’ai perdu la mémoire, je n’ai plus aucun souvenir.

      Le médecin cubain : infirmière, apportez-moi la petite fiole de la boîte 22.

      Trump : Hey man, come on ! C’est de la merde ça, tu me l’as déjà donnée la semaine dernière !.

      Le médecin cubain : Félicitations, vous avez récupéré la mémoire. Vous me devez 20$.

      Trump repart, humilié, et revient de nouveau une semaine plus tard, plus déterminé que jamais à récupérer son argent américain.

      Trump : Ma vue a terriblement baissé. Je vois tout flou, je ne distingue plus les détails et les lunettes ne me sont d’aucune aide.

      Le médecin cubain : Oh ! Vous m’en voyez sincèrement désolé, pour cela nous n’avons aucune médecine. Voici pour vous un billet de 100$.

      Trump : Hey ! Are you kidding me ? C’est seulement un billet de 10$. Tu as cru pouvoir me berner ?

      Le médecin cubain : Félicitations, vous avez récupéré la vue. Vous me devez 20$ !

      #Cuba #USA