person:véronique nahoum-grappe

  • Pourquoi la violence faite aux femmes
    https://www.franceculture.fr/conferences/hesam-universite/pourquoi-la-violence-faite-aux-femmes
    Un débat enregistré en 2014.

    Catherine Deschamps, co-auteur avec Christophe Broqua de « L’échange économico-sexuel »
    Éliane de Latour, IRIS/EHESS
    Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue, Centre Edgar Morin/EHESS
    Françoise Héritier, anthropologue, professeure honoraire au Collège de France.

    On nous parle d’une nature, d’une nature qui serait plus violente chez les hommes, qui serait fondamentalement dominatrice, et on nous parle aussi d’accès de bestialité. Dans tous les cas, on a tout faux ! Ce n’est pas une nature, c’est une culture ! C’est justement parce que les humains sont capables de penser, qu’ils ont érigé un système, qui est un système de valences différentielles du sexe. Et cela s’est passé il y a fort longtemps.

    Nous sommes ainsi les seuls parmi les espèces où les mâles tuent les femelles. Ce n’est donc pas une question de bestialité, de nature, et parce que ce n’est qu’une question de pensée, de culture, de construction mentale, nous pouvons penser que la lutte peut changer cet état de fait.

    • Non à l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme
      Bertrand Badie, Etienne Balibar, Fethi Benslama, Sophie Bessis, Rony Brauman, Alice Cherki, Suzanne Citron, Sonia Dayan-Herzbrun, Michel Dreyfus, Ivar Ekeland, Jeanne Favret-Saada, Marcel-Francis Kahn, Catherine Lévy, Gilles Manceron, Gustave Massiah, Elise Marienstras, Fabienne Messica, Véronique Nahoum-Grappe, Emmanuel Naquet, Jacques Rancière, Bernard Ravenel, Carole Reynaud-Paligot, Michel Rotfus, Elisabeth Roudinesco, Shlomo Sand, Michel Tubiana, Dominique Vidal…
      Libération, le 4 juillet 2017

      Le 1er juin, le Parlement européen a adopté une résolution sur une cause essentielle et qui mérite un traitement sérieux : la lutte contre l’antisémitisme. Or, cette résolution, qui reprend l’une des deux propositions déposées, celle des groupes conservateurs (PPE), libéraux (Alde) et socialistes (S&D), pose de sérieux problèmes. Elle s’appuie, en effet, sur la définition de l’antisémitisme proposée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, l’International Holocaust Remembrance Alliance (Ihra), dont le grave défaut est de s’écarter de son objet en multipliant les références à l’Etat d’Israël.

      Ce n’est pas à un Parlement de définir des notions qui font l’objet d’un vaste débat historiographique et de centaines de travaux critiques. Et le texte de l’Ihra est loin d’être une référence indiscutable. Il affirme d’emblée que : « Les manifestations de l’antisémitisme peuvent inclure le ciblage de l’Etat d’Israël » et mentionne à neuf reprises cet Etat ; même si ses auteurs se voient contraints d’ajouter : « Cependant, une critique d’Israël similaire à celle menée contre n’importe quel autre pays ne peut être vue comme antisémite. » Quand il donne ensuite des « exemples contemporains d’antisémitisme dans la vie publique, les médias, l’école, le monde du travail ou la sphère religieuse », il met sur le même plan quatre exemples de propos haineux, stéréotypés, fantasmés ou négationnistes relevant incontestablement de l’antisémitisme, et sept autres portant sur l’Etat d’Israël, sa « politique actuelle » et ses « actions ».

      C’est cette définition de l’antisémitisme par l’Ihra que la résolution votée par le Parlement européen invite les Etats membres, les institutions et les agences de l’Union à adopter et à appliquer.

      Or, si l’on peut considérer qu’il existe dans certaines attaques formulées contre Israël des dérives antisémites, les critiques de la politique des gouvernements israéliens ne peuvent en aucun cas être assimilées à de l’antisémitisme sans nuire tout à la fois au combat contre l’antisémitisme et contre le racisme, et à la liberté d’opinion nécessaire au fonctionnement de nos démocraties.

      C’est ce qu’ont exprimé au Parlement européen les députés de gauche et écologistes (GUE - NGL et Verts - ALE) qui refusent cette instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme et souhaitent inscrire celle-ci dans le combat, essentiel et universel, contre toutes les formes de racisme et de discriminations. Oui, on peut lutter contre l’antisémitisme et défendre les droits des Palestiniens. Oui, on peut lutter contre l’antisémitisme tout en condamnant la politique de colonisation du gouvernement israélien.

      La lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations ne se divise pas.

    • Aussi dans l’Huma:

      Non à l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme
      Bertrand Badie, Étienne Balibar, Fethi Benslama, Sophie Bessis, Rony Brauman, Alice Cherki, Suzanne Citron, Sonia Dayan-Herzbrun, Michel Dreyfus, Ivar Ekeland, Jeanne Favret-Saada, Marcel-Francis Kahn, Catherine Lévy, Gilles Manceron, Gustave Massiah, Élise Marienstras, Fabienne Messica, Edgar Morin, Véronique Nahoum-Grappe, Emmanuel Naquet, Jacques Rancière, Bernard Ravenel, Carole Reynaud Paligot, Michel Rotfus, Élisabeth Roudinesco, Shlomo Sand, Enzo Traverso, Michel Tubiana, Dominique Vidal...
      L’Humanité, le 5 juillet 2017
      http://www.humanite.fr/non-linstrumentalisation-de-la-lutte-contre-lantisemitisme-638380

    • Suite là:

      Non à l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme
      Bertrand Badie, Etienne Balibar, Fethi Benslama, Sophie Bessis, Rony Brauman, Alice Cherki, Suzanne Citron, Sonia Dayan-Herzbrun, Michel Dreyfus, Ivar Ekeland, Jeanne Favret-Saada, Marcel-Francis Kahn, Catherine Lévy, Gilles Manceron, Gustave Massiah, Elise Marienstras, Fabienne Messica, Véronique Nahoum-Grappe, Emmanuel Naquet, Jacques Rancière, Bernard Ravenel, Carole Reynaud-Paligot, Michel Rotfus, Elisabeth Roudinesco, Shlomo Sand, Michel Tubiana, Dominique Vidal…
      Libération, le 4 juillet 2017
      https://seenthis.net/messages/612824

  • Les redoutables mécanismes de la violences faite aux femmes
    https://www.franceculture.fr/conferences/hesam-universite/les-redoutables-mecanismes-de-la-violences-faite-aux-femmes?xtmc=femme

    Alors que des hommes cèdent à leurs « pulsions irrépressibles et licites » (Françoise Héritier), ce sont les femmes qui subissent la honte, la souillure et le déshonneur qui s’étend aux leurs. Les femmes victimes de violences dans la sphère publique.

    Un débat enregistré en 2014.

    Catherine Deschamps, co-auteur avec Christophe Broqua de « L’échange économico-sexuel »

    Éliane de Latour, IRIS/EHESS

    Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue, Centre Edgar Morin/EHESS

    Françoise Héritier, anthropologue, professeure honoraire au Collège de France.

    (pas encore écouté)
    #débat #femmes #violences

  • Comment les viols de guerre sont devenus des armes de terreur | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/200815/comment-les-viols-de-guerre-sont-devenus-des-armes-de-terreur

    Parmi d’autres crimes, les viols commis par les combattants de l’État islamique (Daech) frappent l’esprit public. Retour sur ces violences sexuelles devenues stratégies d’épouvante à l’encontre de populations ennemies, qu’étudient les historiens depuis un quart de siècle. Entretien vidéo avec Julie Le Gac et Fabrice Virgili : de la guerre de Troie à la Syrie, en passant par les campagnes napoléoniennes et la Bosnie.

    #paywall bouhou, je référence quand même #viols #viols_de_guerre

    • Suffit de demander gentiment et ça vient :

      http://www.dailymotion.com/video/x2yrhxq_la-femme-comme-champ-de-bataille_news

      https://www.youtube.com/watch?v=kUks-m9ody4

      Comment les viols de guerre sont devenus des armes de terreur

      20 août 2015 | Par Antoine Perraud

      Parmi d’autres crimes, les viols commis par les combattants de l’État islamique (Daech) frappent l’esprit public. Retour sur ces violences sexuelles devenues stratégies d’épouvante à l’encontre de populations ennemies, qu’étudient les historiens depuis un quart de siècle. Entretien vidéo avec Julie Le Gac et Fabrice Virgili : de la guerre de Troie à la Syrie, en passant par les campagnes napoléoniennes et la Bosnie.

      Le 13 août 2015, un reportage du New York Times a montré à la face du monde qu’en Irak et en Syrie, les combattants de l’État islamique (Daech) violent des femmes, parfois pré-pubères, dont la religion n’est pas l’islam : « Une théologie du viol », titrait le quotidien nord-américain, mâtinant d’élans doctrinaires une monstruosité dont l’Histoire n’est pas avare. Et qui revient aujourd’hui tel un serpent de mer, vingt ans après un précédent qui avait secoué les consciences.

      On se souvient de la tuerie de Srebrenica perpétrée du 11 au 13 juillet 1995 et présentée comme le « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale » : plus de 8 000 hommes et adolescents musulmans de Bosnie assassinés par des milices nationalistes serbes. Mais il ne faut pas perdre de vue un phénomène lancinant quoique massif : les quelque 20 000 femmes et adolescentes violées durant la guerre en ex-Yougoslavie.

      Une anthropologue française, Véronique Nahoum-Grappe, avait étudié ce fait contre lequel elle s’était insurgée ; alertant l’opinion publique, écrivant des articles, participant à des rencontres et débats. L’évocation de Véronique Nahoum-Grappe sert d’amorce dans la vidéo ci-dessous, réalisée avec notre partenaire depuis cinq ans : le CHS (Centre d’histoire sociale du XXe siècle : Paris I-CNRS). Nous avons tenté de cerner, de contextualiser, de problématiser la question des viols de guerre, avec l’historienne Julie Le Gac et l’historien Fabrice Virgili.
      Lire aussi

      Matéi Visniec : le dramaturge, le journaliste et la mémoire

      Par Antoine Perraud

      À partir de la pièce de Matéi Visniec, La Femme comme champ de bataille (Ed. Actes Sud-Papiers), l’échange commence par examiner le conflit bosniaque. Celui-ci, entre 1992 et 1995, fit en effet redécouvrir non pas un phénomène marginal ou collatéral, mais bien une arme de guerre : les viols et la terreur qu’ils inspirent – aujourd’hui en Syrie et en Irak, hier au Rwanda (4’30). Il existe une organisation à grande échelle de la violence sexuelle (6’30), qui n’est pas sans suites – enfants nés des viols.

      Peut-on expliquer comment, au cours de l’Histoire, le viol, de débordement des soldats ou d’économie du butin, se transforme en arme de guerre (à 8’00) ? Le viol n’est ni marginal ni invariant a-historique, comme on peut le constater en étudiant la question : de la période mésopotamienne aux guerres napoléoniennes, en passant par les guerres de religion en France (11’30).

      Le passage à l’acte – effet d’aubaine furtif de la troupe ou punition de l’ennemi conçue par le commandement – ne permet pas toujours de bénéficier de sources croisées (victimes, bourreaux, encadrement – même si les codes militaires donnent de précieuses indications : à 14’00). Différences entre le passage de l’armée napoléonienne en Pologne (alors rayée de la carte) et l’expérience menée en Espagne (qui voit naître les techniques de guérilla). Cas de la Première Guerre mondiale (16’30), où il s’agit de faire de l’autre le barbare. Puis de la Seconde Guerre mondiale, où des violences sexuelles sont commises sur tous les théâtres d’opération, de bout en bout du conflit : du viol de Nankin à l’entrée des troupes soviétiques en Allemagne (les exactions y furent commises à très grande échelle), voire aux quelques dérapages des troupes américaines en France – rappel du clivage entre Noirs et Blancs au sein de l’armée US (à partir de 18’15). Arrêt sur image à propos d’une « violence intermédiaire » lors des tontes épuratrices de femmes dans la France libérée (20’30).

      Comment l’historiographie s’est-elle saisie du cas des martyriseurs et autres perpétuateurs (à partir de 22’00) ? Qu’est-ce qui permet et rend possibles de tels gestes de violence, marqués par l’effet de groupe ? Obligé de forer dans l’intime, l’historien se voit de temps en temps reprocher de franchir les limites du voyeurisme…

      Les victimes, qui portent parfois l’enfant du viol, subissent l’opprobre (à partir de 26’30) : situations en Italie ou en Allemagne à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Ou en Algérie lors du conflit colonial : évocation de Mohamed Garne (à 28’45) – dont l’expérience a fait l’objet d’une émission de télévision, Secret de famille (France 2). La réponse juridique a connu de multiples recours, partant d’abord du principe que quiconque ne saurait porter plainte pour être né…

      Le sperme de l’ennemi prend des proportions politiques et fantasmagoriques considérables dans les sociétés construites sur le modèle biologique (30’00), alors que l’absorption des enfants du viol s’avérait moins problématique dans la France marquée par le messianisme républicain au XXe siècle… La question des réparations (32’00) est examinée à la lumière du cas italien et des conventions juridiques au sortir de 1945. Existe également une question d’ordre mémoriel, avec excuses à la clef.

      L’émission se termine (à partir de 34’30) sur quelques précisions concernant les réticences de la France, ou en tout cas du site du Quai d’Orsay, à rendre publique la résolution des ministres des affaires étrangères du G8, en 2013 à Londres, sur la « prévention des violences sexuelles dans les conflits » (déclaration à lire ici).

      Le film d’Angelina Joly, Au pays du sang et du miel (2011) est cité. Aurait pu être cité un autre film, consacré au gynécologue congolais Denis Mukwege : L’Homme qui répare les femmes (2015) de Thierry Michel et Colette Braeckman

  • Le diktat des apparences | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-diktat-des-apparences

    L’égalité des femmes et des hommes est en principe acquise, mais « les magazines féminins, tout en proclamant à longueur de colonnes que ­l’essentiel est d’être “soi-même, rayonnante, lumineuse, épanouie…”, continuent d’imposer une image du corps féminin qui convient avant tout au regard masculin, ajoute Véronique Nahoum-Grappe, du Centre Edgar Morin. Être socialement laide, pour une fille, constitue une faute identitaire majeure dans notre société. Sur la plage, on ne condamne pas une femme qui bronze seins nus parce que l’on juge qu’elle transgresse la morale, mais en vertu du principe qu’“une moche n’a pas le droit de se montrer”. Et même au sommet de l’État, on assiste à la rencontre des belles et du trône »…