L’idylle insolite de Donald Trump, artisan du « Muslim Ban » avec la dynastie wahhabite : 2/2
▻https://www.madaniya.info/2019/06/06/lidylle-insolite-de-donald-trump-artisan-du-muslim-ban-avec-la-dynastie-w
Un conseiller du prince héritier d’Abou Dhabi incuclpé aux Etats Unis pour détention de matériel pornographique.
Coup dur pour la stratégie d’endiguement de l’Iran, un des missi dominici américain en direction de l’Arabie saoudite et des Emirats Arabes Unis, Georges Nader, homme d’affaires américain d’origine libanaise, a été inculpé pour détention de matériel pornographique.
Son arrestation est intervenue le 4 juin 2019 une semaine après l’échec du triple sommet de la Mecque (islamique, arabe et Golfe), fin mai, et la décision de Benyamin Netanyahu d’organiser de nouvelles élections législatives israéliennes en septmebre, faute de pouvoir former un gouvernement. Deux echecs qui ont renvoyé aux calendes grecques le lancement de la transaction du siècle, conconctée sous l’égide de Jared Kusgner, le gendre présidentiel américain.
Agé de 60 ans, Georges Nader a été conseiller du prince héritier d’Abou Dhabi, Mohamamd Ben Zayed et son chargé de mission auprès de l’équipe de campagne présidentielle de Donald Trump, en vue d’établir un partenariat privilégié entre les Emirats arabes Unis et les Etats Unis.
L’intermédiaire libano américain avait entrepris des démarches similaires auprès d’Israël, la Russie et l’Arabie saoudite.
Georges Nader avait été entendu par Robert Mueller chargé de l’enquête sur les interérecnes russes de la campagne présidentielle américaine.
Objet d’une première interpellation en 1987, il a été arrêté le 4 juin 2019 à son arrivée à l’aéroport John F. Kennedy de New York, en vertu d’un mandat d’arrêt délivré en 2018, en raison du fait que « sur son portable, il conservait des photos de mineurs en position obscène ».
]]>L’affaire Baring Vostok jette une ombre sur le Davos russe
▻https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/05/l-affaire-baring-vostok-jette-une-ombre-sur-le-davos-russe_5471774_3234.html
Au Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui se tient de jeudi à samedi, l’arrestation des dirigeants du fonds d’investissement privé le plus réputé de Russie sera au cœur des discussions de couloir.
S’il a l’oreille du président Vladimir Poutine sur l’économie, le directeur général du fonds souverain russe RDIF, le libéral Kirill Dmitriev, reconnaît que son influence a aussi ses limites. Il en est ainsi du dossier Baring Vostok qui alimentera les discussions en marge du forum de Saint-Pétersbourg, organisé du jeudi 6 au samedi 8 juin. Les soudaines poursuites judiciaires contre le plus ancien et le plus réputé des fonds d’investissement privés en Russie, avec l’arrestation le 14 février de son fondateur américain, Michael Calvey, de son directeur financier français, Philippe Delpal, et de quatre employés non occidentaux, ont jeté un froid sur le climat des affaires. Un coup de semonce pour beaucoup. « Un problème sérieux », résume laconiquement M. Dmitriev, qui, à la veille du « Davos russe », a confié au Monde son inquiétude.
Comme l’ancien ministre des finances Alexeï Koudrine, le président du patronat Alexandre Chokhine ou le PDG de la Sberbank, principale banque du pays, German Gref, M. Dmitriev a dès le début exprimé son soutien à Baring Vostok. Au nom de RDIF (Russian Direct Investment Fund, clef de voûte des investissements publics avec un capital de dix milliards de dollars, soit 8,9 milliards d’euros), il a envoyé des lettres au parquet pour rappeler la bonne réputation du fonds privé. Et demander que la détention préventive de ses dirigeants soit remplacée par de la résidence surveillée. A ce jour, seuls Michael Calvey et l’un de ses employés russes ont bénéficié d’un tel allégement. Le 21 mai, un juge a rejeté au contraire l’appel de Philippe Delpal.
« J’ai fait tout ce que je pouvais. On espère une fin rapide de cette affaire », dit M. Dmitriev. Il ne commente pas les poursuites pour fraude d’au moins 33 millions d’euros qu’aurait initiées contre Baring Vostok un ex-allié du fonds, soupçonné d’avoir réussi, grâce à des contacts haut placés, à faire emprisonner ses anciens partenaires. Mais il regrette qu’un différend commercial se retrouve au pénal. Un scénario fréquent dans la Russie des affaires, faute d’indépendance de la justice. Mais, jusque-là, aucun Occidental n’avait été arrêté.
A Saint-Pétersbourg, Kirill Dmitriev signera un accord avec Baring Vostok sur l’entrée de RDIF au capital d’un des actifs du fonds dans les nouvelles technologies. Pour pouvoir se rendre au « Davos russe », Michael Calvey a demandé au comité d’enquête de bénéficier d’une dérogation à s[a résidence surveillée ?]
]]>Russie. Des milliards envolés : détournements astronomiques dans le secteur spatial
▻https://www.ouest-france.fr/europe/russie/russie-des-milliards-envoles-detournements-astronomiques-dans-le-secteu
Le secteur spatial russe se trouve au cœur de détournements de fonds astronomiques qui entachent les ambitions de grandeur retrouvée de la Russie dans l’espace.
Des milliards envolés, des responsables en prison et un dirigeant en fuite à l’étranger... Depuis des années, la Russie cherche à redresser l’industrie de son secteur spatial, source d’une immense fierté à l’époque soviétique et dont elle reste un acteur mondial incontournable, mais qui s’est retrouvée ruinée après la chute de l’URSS et qui a essuyé plusieurs humiliants échecs récemment.
Mais les scandales de corruption continuent d’éclater et éclipsent les annonces de projets scientifiques de nouvelles fusées ou stations lunaires. Et le domaine spatial se retrouve aujourd’hui au cœur de détournements de fonds astronomiques qui viennent ruiner les ambitions de grandeur retrouvée de la Russie dans l’espace.
« Des milliards sont volés » au sein du conglomérat public Roskosmos qui regroupe les entreprises de la filière, a résumé à la mi-mai le chef du Comité d’enquête Alexandre Bastrykine, cité par l’agence Ria Novosti. Des enquêtes sont en cours « depuis au moins cinq ans et sont loin d’être achevées », a-t-il ajouté.
Récent épisode de ce feuilleton : en avril, le directeur général de l’Institut des recherches de la construction des équipements spatiaux Iouri Iaskine, a quitté la Russie pour un pays européen d’où il a annoncé sa démission, selon le quotidien Kommersant.
Un audit venait d’être lancé au sein de son entreprise et il craignait la découverte de malversations, selon les sources du journal.
Roskosmos a confirmé la démission de Iouri Iaskine, dont la société participe à la mise au point du système de navigation satellitaire russe Glonass, censé concurrencer le GPS américain, sans expliquer la raison.
Des détournements ont notamment touché les deux projets majeurs du secteur de la décennie écoulée : Glonass et la construction d’un nouveau cosmodrome, Vostotchny, en Extrême-Orient russe, censé remplacer Baïkonour, au Kazakhstan.
Au-delà, presque toutes les entreprises principales du secteur, dont les constructeurs de fusées Khrounitchev et Progress, ont été touchées par des scandales financiers, aboutissant parfois à des peines de prison pour escroquerie à grande échelle.
La Cour des comptes a chiffré les diverses malversations financières au sein de Roskosmos à 760 milliards de roubles (plus de 10 milliards d’euros) en 2017, ce qui représente près de 40 % des infractions découvertes dans tous les secteurs de l’économie russe.
Roskosmos affirme régulièrement coopérer avec les investigations en cours. « L’éradication de la corruption est l’un des objectifs principaux de la direction », a assuré le conglomérat à l’AFP.
À la mi-avril, le président Vladimir Poutine a appelé à « résoudre progressivement les problèmes évidents qui freinent le développement du secteur spatial » : « Les prix et les délais qui sont fixés pour réaliser des projets spatiaux n’ont souvent pas de fondement ».
Redresser le secteur spatial constitue une question de prestige pour le Kremlin, symbolisant sa fierté retrouvée et sa capacité à occuper les premiers rangs mondiaux, surtout dans un contexte de nouvelle Guerre froide avec les États-Unis.
Ruiné dans les années 90, le secteur se maintenait à flot grâce aux contrats commerciaux étrangers. « Mais il restait encore des cadres d’un très haut niveau professionnel et il y avait moins d’accidents pendant les lancements », estime M. Egorov.
Le premier module de la Station Spatiale Internationale (ISS), Zarya, a été fabriqué en Russie et lancé en 1998 en dépit des difficultés financières.
Paradoxalement, la situation s’est dégradée au début des années 2000, lorsque ces problèmes ont été réglés. L’afflux de fonds publics a alimenté les fraudes et la recherche spatiale a cessé d’avancer, selon les experts.
« Aujourd’hui, le secteur spatial fonctionne avec le principe : donnez-nous de l’argent et nous lancerons quelque chose… un jour », explique Vitali Egorov, auteur d’un blog populaire sur l’espace, le Chat Vert (zelenyikot.com).
Seule l’ISS - la Station spatiale internationale - constitue « une tour d’ivoire inébranlable », mais elle joue plutôt « un rôle politique » pour maintenir la coopération internationale et n’apporte rien de nouveau pour la recherche scientifique, estime l’expert.
Les analystes estiment que le directeur général de Roskosmos Dmitri Rogozine, ex-vice-Premier ministre connu pour ses déclarations anti-occidentales et nommé il y a un an, a du mal à gérer les problèmes du secteur.
Les milieux scientifiques reprochent à ce diplômé en journalisme sa méconnaissance du secteur.
« Il aurait pu être un excellent porte-parole de Roskosmos », ironise M. Egorov, tout en relativisant : « Même Superman n’aurait pu gérer cette avalanche de problèmes ».
]]>Venezuela : les Etats-Unis dans l’impasse
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/16/venezuela-les-etats-unis-dans-l-impasse_5462842_3232.html
Editorial du « Monde ». Les choses ne se passent pas comme prévu au Venezuela – du moins pas comme les Etats-Unis les avaient prévues. Ou, pour être encore plus précis, comme les avait prévues John Bolton, le très belliqueux conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump. Ayant lamentablement sous-estimé la résistance du président Nicolas Maduro, la Maison Blanche, qui reste déterminée à ce qu’il quitte le pouvoir d’une manière ou d’une autre, se retrouve aujourd’hui face à un choix peu attrayant : intervenir directement ou attendre que la situation pourrisse lentement.
Les erreurs de jugement de Washington sur la réalité des rapports de force entre l’opposition et le régime hérité d’Hugo Chavez sont apparues au grand jour au moment des événements du 30 avril. Selon des informations concordantes publiées depuis par les médias américains, des pourparlers secrets avec quelques figures-clés du régime avaient conduit le chef de l’opposition, Juan Guaido, à penser qu’il pouvait désormais compter sur un nombre suffisant de défections dans les rangs du pouvoir pour lancer l’offensive finale contre M. Maduro.
C’est ce qu’il a tenté de faire à l’aube du 30 avril, avec, à ses côtés, quelques militaires et Leopoldo Lopez, autre dirigeant de l’opposition, jusque-là en résidence surveillée, mais que l’une de ces défections avait permis de libérer. Au cours de la journée, cependant, il est devenu clair que ceux qui avaient promis d’abandonner Nicolas Maduro avaient changé d’avis et que l’armée restait loyale au régime.
« L’offensive finale » de Juan Guaido – qu’une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis et de nombreux Européens, considèrent comme le président légitime – a tourné au fiasco. Leopoldo Lopez s’est réfugié à l’ambassade d’Espagne et, le lendemain, Nicolas Maduro paradait dans les rues avec l’armée, avant de faire arrêter, quelques jours plus tard, le bras droit de M. Guaido, Edgar Zambrano, vice-président de l’Assemblée nationale. Bien que de plus en plus affaibli, le régime a repris la main.
Furieux devant la tournure des événements, John Bolton a tweeté les noms des personnalités qui avaient planifié de faire défection et affirmé que M. Maduro lui-même était prêt à fuir pour Cuba, mais en avait été dissuadé par Moscou. Selon le Washington Post, M. Trump n’a pas apprécié la fougue de M. Bolton dans cette affaire ; il estime avoir été mal conseillé et induit en erreur sur la longévité de l’équipe Maduro. Depuis, il a eu une longue conversation téléphonique avec le président russe, Vladimir Poutine, et en a conclu que la Russie n’a « aucune envie de s’impliquer au Venezuela », où elle soutient M. Maduro, avec des effectifs toutefois nettement inférieurs à ceux des Cubains. Engagé dans une épreuve de force d’une tout autre ampleur avec l’Iran, M. Trump, qui s’est fait élire en promettant de renoncer à l’aventurisme militaire à l’étranger, n’a aucune envie non plus d’intervenir plus directement au Venezuela.
Le pays, cependant, ne peut pas rester dans une telle impasse. La situation humanitaire est insupportable pour la population, qui se jette sur les routes de l’exil. Une lueur d’espoir est apparue ces derniers jours : le fil du dialogue semble avoir été renoué entre le pouvoir et l’opposition, notamment grâce à une médiation norvégienne. Une transition négociée vers de nouvelles élections, sans interventions étrangères autres que l’assistance aux pourparlers, est la seule issue possible à cette tragédie vénézuélienne.
]]>« Robots tueurs » : un rapport dénonce une dangereuse « course à l’armement »
▻https://usbeketrica.com/article/robots-tueurs-course-armement-rapport
Le développement d’armes létales autonomes est une grave menace d’ordre éthique et sécuritaire, et pour la stabilité et la paix mondiale, alerte une ONG néerlandaise dans un rapport. Or, 7 Etats en particulier se livrent à un début de nouvelle « course à l’armement », dont la France, souligne le rapport, qui appelle à la désescalade. « Celui qui deviendra le leader [en intelligence artificielle (IA)] deviendra le maître du monde. » La déclaration de Vladimir Poutine, assez peu connu pour ses velléités (...)
]]>Trois livres passionnants lus récemment sur #politique, #design, #cybernétique et #architecture
Kevin Limonier, L’Archipel des savants , Histoire des anciennes villes d’élite du complexe scientifique soviétique
Révélé par Soljenitsyne en 1973, le Goulag n’était pas le seul archipel créé par le pouvoir soviétique. Un autre système d’îlots urbains s’est développé dès les années 1950, afin de produire les instruments de la puissance soviétique. Longtemps « invisibles », ces villes fermées, voire non cartographiées, ont produit durant la guerre froide le nec plus ultra scientifique et militaire nécessaire à la compétition technologique est-ouest : essais atomiques, réacteurs nucléaires, accélérateurs de particules, ordinateurs, modules spatiaux. Un siècle après la Révolution d’Octobre 1917, l’essai de Kevin Limonier s’applique à décrire les mutations de Baïkonour,
Obninsk, Doubna ou Akademgorodok, depuis l’URSS de Khrouchtchev jusqu’à la Russie de Vladimir Poutine.
Eden Medina Le Projet Cybersyn, La cybernétique socialiste dans le Chili de Salvador Allende
►http://editions-b2.com/les-livres/70-eden-medina-le-projet-cybersyn.html
e 1970 à 1973, la présidence de Salvador Allende (1908-1973) entendit gérer la transition de l’économie chilienne du capitalisme vers le socialisme. Sous la direction du Britannique Stafford Beer (1926-2002), « père de la gestion cybernétique » adoubé par Norbert Wiener, une équipe interdisciplinaire conçut les modèles cybernétiques d’usines du secteur nationalisé de l’économie, et créa un réseau informatique de collecte et transmission rapides des données économiques entre le gouvernement et les ateliers de production. Bien que jamais activée, sa salle de contrôle dessinée au sein du Palais présidentiel par Gui Bonsiepe (1934- ), étudiant de l’école de design d’Ulm (où il enseigna de 1960 à 1968), constituait la partie visible de ce dispositif...
Un peu cher l’exemplaire, mais je crois que c’est un petit #éditeur.
]]>Russie : Kim Jong-un arrive avec deux heures de retard à une cérémonie militaire
▻https://www.rtl.fr/actu/international/russie-kim-jong-un-arrive-avec-deux-heures-de-retard-a-une-ceremonie-militaire-7
Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a quitté Vladivostok ce matin du vendredi 26 avril. Il participait à son premier sommet avec Vladimir Poutine dont l’objectif était de renforcer les liens avec la Russie en pleine impasse diplomatique avec les États-Unis. Il rejoint donc la Corée du Nord à bord de son train blindé, après avoir assisté à une cérémonie militaire à laquelle il s’est fait attendre.
En effet, Kim Jong-un a fait patienter pendant plus de deux heures les soldats russes à Vladivostok, à l’extrême est de la Russie. Un tapis rouge avait été déroulé pour 10h, devant le mémorial consacré à la Flotte du Pacifique. Alors que la garde en tenue de parade et les journalistes l’attendaient sous le crachin et par une température d’environ 5°C, la cérémonie a été annulée et le tapis remisé.
Ce n’est que plus de deux heures plus tard que les gardes se sont finalement remis en place, que les touristes ont été évacués et que la limousine du dirigeant nord-coréen est arrivée. En manteau et chapeau noirs, Kim Jong-un, accompagné du gouverneur de la région, a déposé une gerbe devant la flamme éternelle, avant d’assister à une brève parade et de repartir.
C’est ainsi que s’est clôturée la première rencontre entre les deux dirigeants russe et nord-coréen. Un tel sommet n’avait pas eu lieu depuis 2011 entre l’ex-président Dmitri Medvedev et Kim Jong-il. Sans avancée concrète, cette visite a permis au dirigeant nord-coréen d’afficher l’entente « historique » avec l’allié de Pyongyang de la Guerre froide.
]]>Moscou distribue des passeports russes aux habitants des régions rebelles du Donbass
▻https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/24/vladimir-poutine-simplifie-l-octroi-de-la-nationalite-russe-aux-habitants-de
Etrange cadeau de bienvenue qu’adresse la Russie au président nouvellement élu d’Ukraine. Alors que Volodymyr Zelensky annonçait, le soir de sa victoire triomphale, dimanche 21 avril, sa volonté de « relancer » le processus de paix de Minsk, Moscou porte un coup majeur à ce texte censé régler le conflit dans le Donbass ukrainien.
Mercredi 24 avril, Vladimir Poutine a signé un décret permettant l’octroi de passeports russes, à travers une procédure simplifiée, aux habitants des entités séparatistes de l’Est ukrainien. Selon le texte mis en ligne par le Kremlin, les habitants de « certaines parties » des régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk – soit ceux résidant dans les « Républiques populaires » des mêmes noms – pourront obtenir la nationalité russe grâce à une procédure accélérée et même s’ils ne remplissent pas les critères habituellement requis, comme une résidence de plus de cinq ans sur le territoire russe ou l’obligation de renoncer à sa nationalité d’origine.
Selon Moscou, cette mesure répond uniquement à des visées « humanitaires » et vise, peut-on lire dans le décret, à « protéger les droits et libertés de la personne et du citoyen ». En février 2017, le Kremlin avait déjà avancé la même justification en annonçant la reconnaissance des documents émis par les deux territoires séparatistes.
Contradiction avec les accords de Minsk
Le pas qui est aujourd’hui franchi est considérable : il est en contradiction directe avec la lettre et l’esprit des accords de Minsk qui, quoique au point mort, prévoient une réintégration de ces territoires, aujourd’hui subordonnés à Moscou, dans le giron ukrainien.
]]>Israël vote pour l’apartheid (Gidéon Levy)
Gideon Levy 7 avril 2019 | Haaretz | Traduction SM pour l’Agence Média Palestine
▻http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2019/04/09/gideon-levy-israel-vote-pour-lapartheid
L’élection de mardi entraînera à coup sûr un résultat : une centaine de membres de la prochaine Knesset seront des partisans de l’apartheid. Ce fait est sans précédent dans les États démocratiques. Cent législateurs sur 120, une majorité archi-absolue qui soutient la continuation de la situation actuelle, à savoir l’apartheid.
Avec une majorité pareille, il sera possible pour la prochaine Knesset de déclarer officiellement Israël comme État d’apartheid. Face à un tel soutien à l’apartheid et compte tenu du caractère durable de l’occupation, aucune propagande ne pourra réfuter cette vérité toute simple : presque tous les Israéliens souhaitent que l’apartheid continue. Leur culot – ce qu’on appelle chutzpahen yiddish – atteignant des sommets, ils qualifient cela de démocratie, alors même que plus de 4 millions de personnes qui vivent près d’eux et sous leur domination n’ont pas le droit de voter pour cette élection. (...)
]]>Netanyahu: Reoccupation of Gaza ’still on the table’
April 5, 2019 10:31 A.M. (Updated: April 5, 2019 10:31 A.M.)
▻http://www.maannews.com/Content.aspx?ID=783108
JERUSALEM (Ma’an) — Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu said, on Thursday, that he had spoken with many Arab leaders about the possibility of taking over the besieged Gaza Strip, however, there were “no takers.”
]]>Israël, deuxième puissance cybernétique, est-il impliqué dans les cyberattaques au Venezuela ? (Réseau International)
▻https://www.crashdebug.fr/international/15874-israel-deuxieme-puissance-cybernetique-est-il-implique-dans-les-cyb
Les doutes se confirment...
Par Valentin Vasilescu
Moins d’une semaine avant les élections législatives israéliennes, le Premier ministre Benjamin Netanyahu effectue une brève visite surprise à Moscou. Le Kremlin n’a pas révélé l’ordre du jour de la réunion entre Netanyahu et Vladimir Poutine, mais il semble qu’il y aura des discussions « passionnées ». La visite a lieu peu après que deux avions russes avec 100 soldats à bord aient atterri à l’aéroport de Caracas. Il semblerait qu’une partie des Russes soient des spécialistes de la cybersécurité. Leur présence est liée à une série de pannes électriques qui ont touché la majeure partie du Venezuela.
Kaspersky Lab, basé à Moscou, est le détecteur de cyberattaques le plus avancé au monde. Kaspersky Lab compte 400 millions de clients dans le monde et fournit une (...)
#En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales
]]>Révélations sur des « patriotes » qui projetaient des attentats islamophobes
En France, 350 militants de l’ultradroite possèdent légalement, comme le terroriste de Christchurch, des armes à feu. Tenant des propos similaires à ceux de Brenton Tarrant, certains membres du site Réseau libre ont cherché à perpétrer des attentats visant la communauté musulmane. Emportés par leur haine, ces nostalgiques de l’OAS exprimaient aussi leur mépris à l’encontre… des victimes du 13-Novembre ou du colonel Beltrame.
Au lendemain du deuxième anniversaire du massacre du 13-Novembre, Merlin (un pseudo) « persiste et signe » : « Je m’engage à buter tout ce qui peut être musulman, hommes, femmes, enfants. Et ce sans pitié et sans remords. » Au cours de l’été 2018, Glock 17 bat le rappel des troupes : « Nettoyez vos canons, graissez vos culasses, et tirez dans le tas ! »
Mais, le 30 septembre 2018, Anonyme se languit toujours : « Vivement la première salve patriotique ! J’ai la détente qui me démange, je commence à avoir une crampe à l’index… » À l’approche du troisième anniversaire du 13-Novembre, Povbête regrette : « Si j’étais calé, j’irais bien faire sauter une petite mosquée, histoire de me remonter le moral et de faire comprendre à ces saloperies de muzz [abréviation de musulmans] qu’on ne veut pas d’eux. »
Entre deux imprécations haineuses, ils s’échangent des conseils techniques, dissertent sur la meilleure façon de commettre ce qu’ils ne nomment jamais comme un attentat, préférant parler d’« insurrection anti-islamique brutale et spontanée ». Glock 17 préconise des « tirs à l’affût et [de] reprendre le cours des choses de la vie sans JAMAIS revendiquer et se vanter ». Zardoz propose de « buter l’ambassadeur du Qatar pour l’exemple » tandis que Bjorn milite pour des actions visant à « monter les communautés muzz les unes contre les autres en alternant les cibles. Jamais au même endroit avec, si possible, des modes opératoires différents. Le but est de distiller la peur chez les muzz. Et bon safari à tous ! »
Ces échanges ont lieu sur le site reseaulibre.org, sabordé en novembre dernier et sur lequel Mediapart enquête depuis près d’un an. Au fil des discussions entre les quelque 800 membres actifs du site s’esquisse le tableau d’une communauté de suprémacistes blancs, obsédés par la peur de l’autre, n’attendant qu’une étincelle pour passer à l’acte et perpétrer leurs propres attentats islamophobes.
Les thèses véhiculées par ce site sont celles qui ont inspiré le terroriste australien de Christchurch, qui a tué, le 15 mars, cinquante personnes dans deux mosquées, en Nouvelle-Zélande : la théorie du « grand remplacement » élaborée par l’essayiste d’extrême droite Renaud Camus, l’échec d’un Front national jugé trop modéré, l’attentat islamophobe prôné pour défendre la race blanche.
Dans son manifeste, intitulé lui aussi « Le grand remplacement » et posté sur les réseaux sociaux une heure avant les attentats, Brenton Tarrant, le terroriste de Christchurch, justifiait sa volonté de s’en prendre à des musulmans et évoquait la France et son « invasion par les non-Blancs ». Le manifeste donne pour point de bascule de son auteur le fait que Marine Le Pen ne soit pas parvenue à s’opposer à Emmanuel Macron, le candidat du « mondialisme » lors de la dernière élection présidentielle.
Selon nos informations, les services de renseignement estiment à 350 le nombre de membres de l’ultradroite qui, comme l’Australien Tarrant, possèdent légalement une ou plusieurs armes à feu. Parmi eux, 147 font l’objet d’une fiche sûreté de l’État, la fameuse fiche S. La DGSI s’inquiète de l’émergence au sein de la mouvance traditionnelle d’extrême droite radicale de groupuscules qualifiés de « populo-patriotes » réunissant des « guerriers de claviers », le plus souvent jusque-là inconnus des services et n’excluant plus de recourir à l’action violente. Comme l’expriment au quotidien les membres de Réseau libre.
D’abord sous l’intitulé d’ EuroCalifat , puis de Réseau libre, l’autoproclamé « réseau des Patriotes » a vu le jour en réaction à la vague migratoire de l’été 2015. « L’invasion musulmane en Europe a débuté il y a quelques semaines », écrivent ses administrateurs le 10 septembre de cette année-là. Des administrateurs qui, d’emblée, annoncent la couleur : « Le combat ne sera pas virtuel, il sera dans la rue de vos villes et campagnes, dans vos maisons. Préparez-vous-y ! »
Le serveur étant hébergé en Russie, aucune donnée de connexion ne peut être communiquée aux autorités françaises. Du moins « sans un ordre judiciaire d’un tribunal russe », comme s’en gargarisent les administrateurs. Pour achever le dispositif de sécurité, les membres ne peuvent communiquer entre eux que s’ils ont installé sur leurs ordinateurs un logiciel de cryptage des messages. L’anonymat de chacun ainsi préservé, la parole se lâche.
L’islamophobie et le racisme s’y expriment sans filtre. On y parle de « crouilles », de « singes », de « bougnoules »… On s’assume membre de « la fachosphère ». Comme le terroriste australien de Christchurch, on idolâtre le Norvégien Anders Breivik qui a tué 77 personnes le 22 juillet 2011, d’abord en faisant exploser une bombe à Oslo puis en ouvrant le feu sur la petite île d’Utoya, où se tenait un camp de la jeunesse travailliste.
« Tant qu’à aller en taule, il vaut mieux y aller pour une action à la Anders Breivik », assume Beretta. Un administrateur de Réseau libre prophétise à propos de la France : « Attention, un Breivik qui n’a plus rien à perdre pourrait surgir… » Ce qui provoque l’assentiment de Francky la Tabasse : « Oui, il était en avance sur son temps, il y en aura d’autres ! »
Les concerts du rappeur Médine prévus au Bataclan à l’automne 2018 leur font voir rouge, comme l’a relevé à l’époque Le Journal du dimanche. « La Saint-Barthélemy [référence au massacre des protestants en 1572 – ndlr] se fêtera en 2018 les 19 et 20 octobre », pouvait-on lire sur la page d’accueil du site. « Il y a, c’est évident, des opérations prévues par divers groupes de patriotes, pour les concerts orduriers des 19 et 20 octobre au Bataclan. […] Pour info, nous pensons qu’aucune action “légale” ne pourra empêcher ces concerts. Réseau libre travaille donc sur un autre type d’action, sans s’inquiéter des probables dommages collatéraux, partant du principe que tous les spectateurs sont des ordures… », écrit l’un des administrateurs le 8 septembre.
Un membre se porte volontaire « pour abattre cette ordure de Médine », un autre plaide pour une série d’assassinats de musulmans dans diverses villes de l’Hexagone, des tracts de revendication épinglés sur les cadavres au moyen « de brochette à barbecue agrémentée d’une saucisse pur porc »… L’annulation par Médine de ses concerts coupe l’herbe sous le pied des plus velléitaires. Même si Réseau libre conseille « très, très fortement » au rappeur de renoncer à se produire en public et ce quelle que soit la salle de concert : « Considérant que ses spectateurs sont tous des envahisseurs de notre pays, il n’y aura pas de dommages collatéraux, seulement des ennemis éliminés. »
Les « Bisounours » du 13-Novembre et la « supercherie » Beltrame
C’est une constante chez les membres du site, tout le monde est mis dans un même sac : les musulmans, les terroristes et même leurs victimes. Ainsi les survivants et les familles des défunts des massacres du 13-Novembre sont catalogués « Bisounours », « victimes de leur lâcheté et de leur soumission ». Les associations qui les représentent « nagent dans la bien-pensance ». « Un bon nombre des refroidis des attentats parisiens étaient certainement des vivre-ensemblistes de première », estime Gary.
Le 28 avril 2017, le compte Twitter EuroCalifat, vestige du site qui avait précédé Réseau libre, lance le hashtag #JeSuisNiNi : « Face aux attentats musulmans en Europe, Ni fleurs Ni bougies ! Que les ‘‘victimes’’ assument leurs choix politiques ! »
Même le gendarme Arnaud Beltrame, qui donna sa vie en échange de celle d’une otage lors de l’attentat de Trèbes, ne trouve pas grâce à leurs yeux. Son héroïsme ne serait que « supercherie ». Une femme ne supporte pas qu’« un ex du GIGN se fasse si lamentablement doublé » par « une merde de musulman » parvenant à l’égorger.
Le sacrifice de Beltrame ne serait, selon elle, que le suicide « d’un loser, d’un perdant ! ». Un autre s’indigne qu’un lieutenant-colonel en activité se soit proposé en otage à la place d’un civil. « Cela ne se fait pas en temps de guerre, il y a une échelle de valeur. […] Un officier est plus utile au combat qu’un civil, DONC il doit passer en priorité ! »
Le billet de Réseau Libre visant Pierre Serne avait été posté sur Twitter le 27 janvier 2018.
Plusieurs personnalités politiques, journalistes ou militants, sont aussi vilipendées sur le site. C’est le cas du conseiller régional d’Île-de-France (EELV) Pierre Serne, ciblé parce qu’homosexuel et défendant les droits des sans-papiers. En janvier 2018, l’élu, qui venait d’obtenir gain de cause devant le tribunal administratif de Paris après son recours contre la décision de Valérie Pécresse de supprimer l’aide au transport pour les bénéficiaires de l’Aide médicale d’État (AME), a été violemment attaqué dans un billet homophobe et xénophobe intitulé « Z’êtes clando ? 75 % de réduction ! ».
Le texte, assorti d’une photo montrant son visage tuméfié « après une saine correction », lors d’une manifestation pour les droits LGBT à Moscou en 2006, le qualifiait de « vermine de souche » et de « petite fiotte gay ». Réseau libre se réjouissait de cette « raclée prise alors qu’il prétendait forcer les autorités russes à autoriser une ‘‘marche des tarlouzes’’ à Moscou », et spéculait sur des violences plus importantes qui pourraient « prochainement lui tomber dessus en francarabia ».
Les représentants politiques de l’extrême droite ne sont pas beaucoup mieux considérés. Ainsi Marine Le Pen se retrouve dans le « Racailloscope » qui réunit les personnages publics supposés complaisants vis-à-vis de l’islam, mais aussi de l’étranger. La patronne du Rassemblement national, représentée en boubou, se voit reprocher son « renoncement à toutes les valeurs nationalistes et patriotiques du FN à son origine ». Le terroriste de Christchurch décrira lui aussi dans son manifeste Marine Le Pen comme une incapable.
Deux personnages retranchés derrière des anonymats relatifs ont le droit à d’autres égards. Il faut dire qu’ils sont des contributeurs réguliers de Réseau libre.
À chaque question qu’on lui pose, il commence ses réponses par un « Réfléchissez ! » péremptoire, des « Vous êtes naïf » et « Soyons sérieux » moqueurs ou, au mieux, un « Il ne vous a pas échappé » complice. Sur Réseau libre, les interviews de Monsieur X oscillent entre connivence et mégalomanie. « Il serait dommage de priver vos lecteurs de mes lumières », « C’est toujours intéressant avec Monsieur X », fanfaronne-t-il. L’homme est présenté par le site comme « un officier français des Services », un « contact dans les services antiterroristes ». À ce titre, il est interrogé après chaque attentat et n’hésite pas à évoquer « une guerre de civilisation ».
Concernant le sort à réserver aux djihadistes, il résume, dans un entretien en mars 2016, les deux options à ses yeux : « La première, on fait tout pour récupérer les individus vivants en espérant qu’ils parlent et pour les traduire devant un tribunal. La seconde, on identifie la menace et on procède à son élimination au moment opportun. Je vous laisse deviner quelle est mon option préférée… »
En juin de cette même année, il annonce « un attentat imminent », d’après « des informations crédibles, recoupées » avec des services étrangers. Il s’agirait d’une attaque d’envergure contre une petite ville entière qui serait ciblée par plusieurs dizaines de terroristes armés. Un seul moyen de se protéger, selon lui : constituer « des milices citoyennes, puissamment armées » qui patrouillent dans les villes. Et, bien sûr, un arsenal pour se défendre. « Dites-vous bien qu’avoir une arme non autorisée peut vous conduire en prison, mais ne pas en avoir peut vous conduire au cimetière », conclut ce jour-là Monsieur X.
D’autres fois, il dénonce « des agents dormants à l’intérieur de nos systèmes de sécurité », il y aurait des « des barbus, fussent-ils sans barbe » parmi les policiers chargés d’assurer la protection du président de la République, des barbus au sein des aéroports. Il voit l’œuvre d’une « cinquième colonne musulmane » un peu partout et espère « un ordre clair pour nettoyer » les banlieues. Des propos bien peu républicains pour un supposé fonctionnaire.
Tant et si bien qu’un membre interroge les administrateurs : « Serait-il possible que vous vous fassiez balader par un mytho ? »
Réseau libre et certains membres prennent la défense de Monsieur X : tout ce qu’il a dit se serait vérifié par la suite. C’est plus compliqué que cela. Ses propos dénotent quelques connaissances en matière de terrorisme, mais ses bouffées paranoïaques dévoient ses analyses.
Mediapart n’a pas pu identifier qui se cachait derrière Monsieur X. En revanche, les services de renseignement s’inquiètent depuis plus d’un an de connivences entre certains membres des forces de l’ordre et l’ultradroite. D’après nos informations, un commissaire occupant un poste central dans la lutte antiterroriste s’est vu récemment reprocher par sa hiérarchie directe les propos complotistes qu’il tenait lors de réunions stratégiques.
De son côté, Monsieur X semble trahir, au moins à une occasion, le secret d’enquêtes en cours. Dans un entretien publié sur le site le 23 septembre 2018 et intitulé « Exclusif : les vraies raisons de l’annulation du concert au Bataclan », il affirme que le rappeur Médine aurait été contraint d’annuler ses concerts à cause d’un projet d’attentat détecté par un informateur de la DGSI (et par Mediapart, lire notre Boîte noire).
Monsieur X assure que l’indicateur était l’administrateur d’un forum de jeu sur lequel les membres du complot échangeaient. « Si les intéressés lisent ça (et ils le liront sans doute) ils vont cesser de communiquer sur ce forum, assure Monsieur X. Franchement, ces activistes ont eu une excellente idée, ils semblent d’un excellent niveau opérationnel et méritent en quelque sorte de ne pas être identifiés ! Vous savez, je ne suis pas le seul dans les Services à être de votre côté… Ou du leur… »
Dans la foulée de cet entretien, Réseau libre explique avoir décidé de diffuser cet entretien « pour que les gars sachent qu’ils ont été balancés et qu’ils agissent en conséquence ».Un ancien de l’OAS « avec pas mal d’années de tôle derrière lui, mais qui ne regrette rien »
La paranoïa, déjà galopante dans les rangs des habitués du site, est à son paroxysme depuis l’été 2018 et la vague d’interpellations ayant visé des membres du groupe Action des forces opérationnelles (AFO) qui préparait des attaques contre des musulmans. L’un d’eux s’était constitué dans son domicile un laboratoire de fabrication d’explosifs. Plusieurs armes à feu avaient également été découvertes en perquisition. Les services de renseignement suspectent que plusieurs caches d’armes auraient été disséminées dans les onze régions où cette cellule clandestine est présente.
Sur Réseau libre, le coup de filet fait réagir. Anonyme et Beretta évoquent « les copains d’AFO », « des copains résistants qui se mouillent pour nous et ce pays de merde », des copains qui n’avaient encore rien fait mais « en avaient peut-être l’intention »… Le 14 août, Vidocq, qui se revendique comme un membre du groupe ayant échappé aux interpellations, cherche à rassurer tout le monde : « Quelques groupes, comme nous l’AFO, s’organisent en prévision du grand chaos. Notre devoir est de défendre la MÈRE PATRIE de tous envahisseurs […]. Depuis cette affaire, nous engrangeons beaucoup d’adhésions. »
AFO engrange également la caution du criminologue Xavier Raufer qui, quelques jours après le coup de filet, donne une interview au site complotiste Boulevard Voltaire. Celui qui aime à se définir comme « un expert » considère qu’on a là une affaire montée de toutes pièces par un renseignement intérieur obsédé par de « fantomatiques terroristes d’extrême droite ».
En appui de sa démonstration, l’âge des interpellés : « On ne passe pas au terrorisme au moment de la ménopause ou au moment de la retraite. » Et leur volubilité sur les réseaux sociaux. « Quand des gens ont des projets terroristes, ils évitent de tout raconter sur un site internet ou sur un blog. On sent donc un peu la conspiration des branquignols avec des gens qui peut-être parlaient beaucoup, s’échauffaient les uns les autres », juge-t-il. Des propos étonnants car, au moment où Xavier Raufer s’exprime, personne n’a évoqué de communications des membres d’AFO sur « un site internet »…
De son vrai nom Christian de Bongain, Xavier Raufer, après avoir milité au sein du mouvement d’extrême droite Occident, s’est fait connaître par ses nombreux ouvrages, certains coécrits avec Alain Bauer, consacrés à la criminalité et au terrorisme. Après avoir eu son rond de serviette dans les médias, il a peu à peu disparu des écrans et accorde désormais l’essentiel de ses entretiens à sa propre chaîne YouTube, à Atlantico, ou à des publications d’extrême droite (Boulevard Voltaire, Éléments, Breizh Info, TV-Libertés).
Toutes ses productions sont en revanche reprises sur Réseau libre où il est, outre Monsieur X, l’expert le plus cité et la seule personnalité, hormis le collectif depuis interdit Les Brigandes, à voir ses prises de parole publiques reproduites. On y retrouve notamment la vidéo de son intervention aux Estivales de Marine Le Pen en septembre 2016, où il analyse « l’invisible désastre sécuritaire » de la France et affirme que « chacun sait que la plupart du temps, j’espère ne pas avoir un procès en disant cela, ce sont rarement des Berrichons qui cambriolent ».
Si le fond choque, la forme reste toujours policée, le criminologue continue d’enseigner au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), à des fonctionnaires qui passent « une licence professionnelle d’analyste criminel opérationnel, mention renseignement ».
Sur Réseau libre, un certain XR emploie un ton beaucoup moins feutré. Au lendemain des attentats du 13-Novembre, XR délivre une analyse acidulée : « La rafalade des melons, n’importe qui aurait pu la faire ! » ; s’impatiente : « Les banlieues qui ont fêté les attentats seront-elles nettoyées ? » ; stipendie « les gouvernements successifs […] qui ont acheté une paix sociale illusoire dans les cités en finançant les racailles ». Un dernier thème, exprimé publiquement en des termes moins crus, par Xavier Raufer qui aime insister sur « ces politiques de la ville, qui financent les émeutiers ». À l’occasion de la première commémoration du 13-Novembre, XR se lamente contre « les zélites de la francarabia » ; lors de l’éclatement de l’affaire Benalla, il se gausse de « toutes ces putes de la ripoublique ».
« XR », le pseudo peut évoquer bien sûr les initiales de Xavier Raufer. Le criminologue l’utilise en tout cas officiellement comme nom de son mail personnel et de sa chaîne YouTube « XR Vidéos ». Les membres de Réseau libre ne s’y trompent pas. Ainsi, lorsque Patriote commente la vidéo de Xavier Raufer aux Estivales de Marine Le Pen, il le nomme « XR ». Alors qui se cache derrière le XR, contributeur privilégié de Réseau libre, qui s’exprime de manière grivoise et haineuse ? Le criminologue lui-même, ou un animateur du site cherchant à faire croire qu’il a le soutien du criminologue et offrant une copie bien plus vulgaire que l’original ?
Contacté, Xavier Raufer conteste formellement connaître jusqu’à l’existence de Réseau libre : « Je n’ai jamais entendu parler de ces gens-là, je ne sais pas qui c’est. Je n’ai jamais correspondu avec eux. » De lui-même, il décrit en tout cas la sociologie des membres de Réseau libre, parlant d’une « mouvance de conspirateurs du midi de la France qui se la jouent en préparant des trucs qui n’auront jamais lieu », d’« anciens conspirateurs Algérie française » qui, « après avoir bu trois litres de Cahors », vont « mettre une tête de cochon devant une mosquée ».
Pour lui, il s’agirait d’inoffensifs « mythomanes, cinglés, alcooliques ». Être la référence de ce site ne l’inquiète pas : « C’est un hommage que le vice rend à la vertu, balaie-t-il. Les gens me citent parce qu’ils ont envie de me citer, et je ne suis en aucun cas responsable ».
Questionné sur son interview sur Boulevard Voltaire dans laquelle il évoque des membres d’AFO qui s’échaufferaient sur un site internet – ce qui n’a jamais été mentionné jusqu’ici dans les médias, ni dans la procédure –, Xavier Raufer s’énerve. « Je suis criminologue depuis trente ans, ça se passe toujours de la même façon, et en gros ça ne pouvait s’être passé que comme ça. Vous savez, quand un médecin a vu cent bronchites, à la 101e il est capable d’expliquer comment ça se passe ! »
Lorsque Monsieur X et XR prennent la parole sur Réseau libre, ils s’adressent à un public âgé de « papys font la résistance », « plus proche de sucer les pissenlits par la racine que de téter le biberon », résume un de ces principaux contributeurs. Corneliu est « un vieux soldat », Vidocq « un vétéran des troupes de marine ». « J’ai 64 ans, je suis malade, célibataire et sans enfants, sans famille », se décrit Patriote. À 65 ans, Merlin, autoproclamé « soldat du Christ, comme soldat pour ma Patrie », considère que « bordel ! Puisque vous êtes plus prêt de la mort, comme je le suis, que de la naissance, qu’est-ce que ça peut foutre de crever les armes à la main ? »
Contacté, cet ex-contributeur très actif précise avoir quitté le site à cause de certains désaccords de fond, mais ne renie rien. Pour ce sexagénaire retraité, il s’agissait « de redonner espoir à tous les vrais patriotes », « de réveiller les moutons sur ce qu’il advenait de notre nation » et de « renier tout ce qui caractérise la gauche caviar, les gauchos en général et les collabos sous toutes leurs formes ». Il affirme qu’« aucun d’entre [eux] » ne serait passé « de la parole aux actes ».
Souvent pointe une nostalgie pour la France d’avant. Ulysse raconte « les sirènes d’usine d’autrefois » qui le réveillaient tous les matins à l’aube, regrette « l’école sous Pétain » où « on ne faisait pas tant d’histoires », la discipline était sévère et les maîtresses en blouse grise. ARNT, « un ancien de l’OAS, avec pas mal d’années de tôle derrière lui, mais qui ne regrette rien », invite les membres voulant s’inspirer du passé à aller au préalable sur Google « à la rubrique ‘‘victimes de l’OAS’’, en termes d’efficacité meurtrière, c’est autre chose que le SAC ! ». Le Touriste, ayant « un peu connu le côté obscure (sic) de la vie », rappelle ce qui lui semble l’essentiel de la clandestinité : « Si vous êtes en retard à un rendez-vous vous n’avez que trois excuses : la police, l’hôpital ou la mort ! »
Une figure d’ultradroite ressurgit en Russie
Réseau libre compte pas moins de 1 500 abonnés à sa newsletter et 2 600 commentateurs uniques. Parmi eux, 800 sont des membres actifs (dont 390 sont présents sur Twitter). Le premier billet du site explique que ses « rédacteurs » sont « de diverses origines » que « certains ont milité et/ou militent dans des organisations diverses, en général très discrètes », que certains « ont déjà à leur actif une importante expérience de l’information en ligne » sur des sites d’ultradroite et « participent bien souvent à d’autres blogs et sites sous divers pseudonymes ».
Sur Réseau libre se côtoient des membres des réseaux Rémora (fondés par un ancien inspecteur des Renseignements généraux, les ex-RG, et appelant la société civile à se substituer aux soldats, aux policiers et aux gendarmes en cas d’attaque des « islamo-terroristes »), l’administrateur d’un cercle de tir belge, un président de club de karaté francilien, un chef d’atelier mécanicien poids lourds, un dirigeant d’une société de sécurité incendie du sud de la France, un sexagénaire belge conseiller en alimentation bio et témoin de Jéhovah, un abbé dont le site a fermé pour « incitation au terrorisme », ou encore des contributeurs d’un blog de réinformation russe ou de sites de la « fachosphère » français tels que Riposte laïque (un site islamophobe dont l’animatrice a écrit, au sujet du terroriste de Christchurch, que « quoi qu’il ait fait, Brenton Tarrant est des nôtres »).
Les adresses mail des membres de Réseau libre renvoient en France, Belgique, Suisse, Allemagne, Canada, Russie. Mais s’agissant de l’administration et l’animation du site, tout converge vers un Français réfugié au pays de Vladimir Poutine : Joël Michel Sambuis, 59 ans. Contacté par Mediapart, il n’a pas donné suite.
Grillé en France à cause d’une série de condamnations (« détention d’armes » en marge d’un groupe paramilitaire effectuant des virées armées, « escroquerie », « faux et usage de faux »), ce diplômé en mathématiques de l’université de Grenoble s’était exilé en 1998 à Moscou grâce à un passeport contrefait. Avec sa femme russe, cet admirateur du régime poutinien menait grand train dans la capitale.
Un vétéran des services de renseignement français se souvient de ce personnage perçu comme un « mythomane » : « Il se présentait comme un ancien des services de renseignement, mais aussi comme un ancien du service d’ordre du RPR, puis du Front national. En avançant, on s’est rendu compte qu’il n’était peut-être pas si mythomane... Notre hypothèse, c’était qu’il avait été récupéré par les services russes. »
Sur Réseau libre, Joël Sambuis jongle avec divers pseudonymes, mais signe ses textes majeurs du nom SOS-R, en référence à SOS-Racaille, ancêtre de ce « réseau des patriotes ». Tout a commencé à la fin des années 1990 : Sambuis investit les forums en ligne Usenet avec des commentaires racistes sous le pseudonyme de Caméléon. L’année suivante, il lance un site du même nom, spécialisé dans la revente de faux papiers, comptes bancaires, internet ou téléphoniques anonymes, qui propose aux internautes le kit du parfait anonyme. En 2001, la plateforme Liberty-web est créée, qui hébergera une trentaine de sites islamophobes : SOS-Racaille, Libertyvox, Euro-Reconquista, Canal-Résistance, etc.
Site phare de cette nébuleuse, SOS-Racaille voit converger islamophobes et néonazis. On y discute des moyens d’amener la France à la guerre civile, on attaque violemment des internautes jugés « trotsko-UMPistes », qui sont la cible de rumeurs et d’usurpations d’identité.
En 2001, le site annonce le lancement d’un groupe d’action, les Comités Canal Résistance (CCR), présenté comme une « organisation clandestine » créée « au cœur du dispositif d’État », comptant des « fonctionnaires de police ou de justice », et voulant « retrouver la racaille et la châtier ». Menés par un certain « Colonel X », les CCR annoncent une dizaine d’attaques et prédisent un « 9 septembre de la vermine pro-musulmane de France ». Leur seule action revendiquée sera l’attaque à la peinture, en janvier 2003, d’une quinzaine de mosquées dans l’Hexagone.
Face à l’inaction des policiers et à l’inaboutissement des plaintes pour cyberharcèlement du fait de l’anonymat des auteurs, une dizaine de victimes du réseau SOS-Racaille, passionnées d’informatique, décident d’enquêter elles-mêmes, regroupées dans un groupe baptisé V8.
Ce petit cercle remonte une filière russe et identifie Joël Sambuis, puis transmet ses trouvailles aux autorités. Les policiers ne prêtent pas attention au travail de ces « cyberenquêteurs ». Jusqu’à ce que la galaxie SOS-Racaille, où fleurissaient des appels à « abattre Ben Shirak », n’inspire le militant d’extrême droite Maxime Brunerie dans sa tentative d’assassinat de Jacques Chirac, le 14 juillet 2002. Toute la nébuleuse Liberty-web disparaît subitement, puis Joël Sambuis est arrêté à Moscou par les polices française et russe, sans être extradé.
S’appuyant sur des « messages » apparus dans les investigations menées à l’époque par la section antiterroriste de la brigade criminelle, qu’il dirigeait, Amaury de Hauteclocque avait affirmé aux auteurs du livre La Fachosphère, que Maxime Brunerie « avait pris ses instructions de la part de (...) Joël Sambuis ». Mais faute d’identification formelle, Sambuis sera libéré six mois plus tard et bénéficiera d’un non-lieu. S’estimant « à l’abri » à Moscou, il reconnaîtra être « le dirigeant de la plateforme de Liberty-web » et le « webmaster de SOS-Racaille ».
Quinze ans plus tard, l’histoire se répète. Le 26 avril 2018, le conseiller régional Pierre Serne dépose une plainte avec constitution de partie civile des chefs d’« injure publique en raison de l’orientation sexuelle » et de « provocation à la haine, à la violence ou à la discrimination à raison de l’orientation sexuelle ». L’enquête, ouverte en août 2018, est close un mois et demi plus tard, les investigations menées n’ayant pas permis d’identifier l’auteur et le directeur de publication de Réseau libre…
Fin 2018, l’élu, s’appuyant sur « plusieurs indices graves et concordants », dépose une requête pour demander à la juge d’ordonner une série d’actes permettant, selon lui, de confirmer l’identité de l’auteur et animateur du site. Joint, Pierre Serne souhaite que la justice agisse contre « ce genre d’injures et de menaces, qui préfigurent parfois aussi des passages à l’acte » : « Les auteurs de ce site anonyme et caché, pourtant assez aisés à identifier, sévissent depuis des années en toute impunité, s’en sortent sans souci. […] Il est temps qu’ils soient eux aussi pourchassés, condamnés, affichés, mis hors d’état de nuire. Y compris quand ils sont bien camouflés et vivent officiellement des vies bien rangées de bons pères de famille, notables locaux ou cadres respectés »
Est-ce dû à la plainte du conseiller régional, au démantèlement d’AFO ou à la conjonction des deux ? Toujours est-il que les administrateurs de Réseau libre prennent au sérieux la pression qui pèse sur eux.
Dans un billet stupéfiant d’audace publié le 30 septembre 2018, ils menacent à leur tour… les « collabos de la DGSI ». Ils préviennent que « si nous nous sentons un peu trop étouffés par leur surveillance », « si Réseau libre devait être mis hors ligne ou ses admins inquiétés », les identités de certains agents « actifs » de la DGSI « dont nos contacts en haut lieu nous ont communiqué photos, adresses et numéros de téléphone » seront diffusées « automatiquement sur plusieurs réseaux sociaux, sites de réinformation, médias français et étrangers ! ».
Mais, moins d’un mois plus tard, Réseau libre, dans un article intitulé « Clap de fin : le rideau tombe », annonce « fermer définitivement ses portes ». « La raison ? Non point les procédures judiciaires avérées ou non, les menaces diverses et variées. Non, tout simplement un constat réaliste qu’il n’y a en francarabia et probablement dans la plupart des pays occidentaux plus rien à sauver », se justifie l’administrateur en remerciant au passage « l’inestimable XR et Monsieur X ».
Avant de renvoyer vers le site de Léon (un ancien contributeur très virulent) – qui affiche pour profession de foi « Vous vous préparez à un affrontement sans pitié dans vos villages et vos villes pour libérer notre pays ? Vous êtes Léon ! » –, Réseau libre offre à ses membres « un cadeau d’adieu » : les adresses mail d’un « ami de la Grande Serbie » qui permet « de s’équiper » et fournit une prestation « honnête, discrète et fiable ».
Douze jours plus tard, Anonyme dépose l’un des derniers commentaires laissés sur Réseau libre. Il est très heureux. Il vient de recevoir sa commande. « Une arme de poing et une d’épaule, je n’en dis pas plus. Merci encore à Réseau libre d’avoir permis ceci ! »
Matthieu Suc & Marine Turchi
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/010419/revelations-sur-des-patriotes-qui-projetaient-des-attentats-islamophobes
]]>#Tchétchénie : #Oïoub_Titiev en prison, les droits de l’Homme bâillonnés
En Tchétchénie, le responsable de l’organisation de défense des droits de l’Homme Mémorial, Oïoub Titiev, a été condamné cette semaine à quatre ans de prison dans une colonie pénitentiaire pour détention illicite de stupéfiants. Des preuves fabriquées de toutes pièces selon l’ONG qui a de plus en plus de difficultés à travailler en Tchétchénie, petite république de la Fédération de Russie aux mains du tout puissant président Ramzan Kadyrov, soutenu sans faille par Vladimir Poutine.
TRIBUNE. Non au massacre des LGBTI en Tchétchénie
▻https://www.nouvelobs.com/monde/20190320.OBS2152/tribune-non-au-massacre-des-lgbti-en-tchetchenie.html
C’est en toute impunité que la Tchétchénie perpétue un génocide contre les personnes LGBTI+ avec la complicité de Vladimir Poutine. L’Union européenne doit réagir. Un appel à l’initiative de Place publique.
Or, depuis 2017, un mécanisme génocidaire à l’encontre des LGBTI+, persécutés pour ce qu’ils sont, est en cours en Tchétchénie. Stigmatisations, délations, persécutions, viols, tortures, exécutions, emprisonnement dans des « camps ». Les nombreux témoignages concordent, c’est bien de façon planifiée et systémique que le pouvoir tchétchène organise ce crime contre l’humanité sous l’œil complice de Moscou et dans une quasi omerta internationale. Ces exactions s’ancrent dans la logique d’un pouvoir pour lequel la violation générale des droits humains est la règle.
L’ensemble de ces faits a, par ailleurs, donné lieu à une "Plainte pour génocide contre Ramzan Kadyrov" déposée par les associations Mousse, Stop Homophobie, Asso Comité Idaho France, auprès de la Cour Pénale Internationale. Nous reprenons ce mot génocide à escient car il correspond à ce qui est défini à l’article 211-1 du code pénal français en l’étendant à tout “groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire”. Nous regrettons que cela ne soit pas le cas dans la convention de l’ONU de 1948 et estimons que le terme génocide devrait être appliqué également lorsqu’il s’applique aux personnes LGBTI+.
]]>Enfants de djihadistes : « Nos dirigeants et nos concitoyens doivent comprendre que leur retour est inéluctable », Marie Dosé, Henri Leclerc
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/08/enfants-de-djihadistes-nos-dirigeants-et-nos-concitoyens-doivent-comprendre-
Quelque 70 enfants localisés au Kurdistan attendent d’être rapatriés en France. Ils sont des victimes de la guerre et des choix de leurs parents, rappellent les avocats Marie Dosé et Henri Leclerc.
Tribune. A l’heure où nous écrivons, une centaine d’enfants français, majoritairement âgés de moins de 6 ans, sont détenus dans les camps de Roj et de Al-Hol, au Kurdistan syrien. Certains, qui y sont nés, n’ont que quelques mois, d’autres y ont déjà passé les deux tiers ou la moitié de leur vie après avoir été arrachés à leurs familles en France.
Ces dernières semaines, le nombre de femmes et d’enfants détenus dans le camp de Al-Hol est passé de 10 000 à 33 000, et vingt-neuf enfants, dont des nourrissons, sont morts sous la pluie, dans la boue et le froid glacial, après que leurs familles ont fui le dernier réduit de l’organisation Etat islamique (EI).
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a constaté à la toute fin du mois de janvier que les enfants étaient tous atteints d’hypothermie au moment de leur décès, a fait part de sa plus extrême préoccupation quant à la situation sanitaire et humanitaire dans ce camp où tout manque : l’eau, les vivres et les soins les plus élémentaires.
Des victimes
Sa déléguée en Syrie, Elizabeth Hoff, parle de conditions « déchirantes », quand les Nations unies ont admis une situation « critique » et que les rapports successifs de l’Unicef, alarmants, anticipent une aggravation de la situation, au regard de l’afflux prévisible de familles fuyant le califat en ruine. Enfin, quand ils ne meurent pas, ces enfants présentent sur le visage et le corps de graves signes de mutilations consécutifs à des éclats d’obus ou de roquettes.
Aussi est-il de la dernière urgence de considérer ces enfants pour ce qu’ils sont : des victimes. Ils n’ont en effet demandé ni à naître en Syrie ni à être conduits dans cet enfer. Mais peut-on encore parler d’urgence quand il est à craindre que tout soit déjà trop tard ?
Les autorités françaises s’obstinent en effet à refuser de les rapatrier, probablement par crainte de la réaction d’une opinion publique mal ou sous-informée. Il faut savoir en effet que, depuis le début de la guerre, par l’entremise d’ONG ou de passeurs, 84 enfants ont pu rentrer chez eux, en France. Leurs mères, qui ont fui l’EI et ont pu rejoindre la Turquie, ont toutes été livrées à la France, en application d’un protocole négocié entre les deux pays, où elles ont aussitôt fait l’objet d’une prise en charge judiciaire.
Quant aux enfants, tous ont été immédiatement pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance et placés dans des familles d’accueil spécialement formées à ce genre de circonstances. Suivis avec beaucoup d’attention et d’humanité par des éducateurs spécialisés, des psychologues et des psychiatres, ils apprennent peu à peu à se reconstruire. De retour chez nous – chez eux –, ils retrouvent leurs familles et font connaissance avec leurs grands-parents, leurs oncles et tantes : ils sont sauvés du pire.
Violation de la Convention des droits de l’enfant
Début février, 70 enfants identifiés et localisés au Kurdistan syrien devaient être rapatriés par le gouvernement français. Pourtant celui-ci, sans fournir la moindre explication ou justification, a décidé de faire marche arrière.
Le président de la République lui-même ne s’est exprimé qu’à une seule reprise sur le sort de ces enfants, il y a déjà dix-huit mois de cela, assurant alors que leur situation serait examinée au « cas par cas ». Depuis, cette déclaration n’a été suivie d’aucun effet : aucun rapatriement n’a été effectué. Moyennant quoi, en les abandonnant à leur sort dans une zone où aucune ONG n’est présente, ni Médecins sans frontières, ni Médecins du monde, et en les exposant directement à un risque de mort presque certaine, l’inertie et le silence de la France la rendent coupable de violation de la Convention internationale des droits de l’enfant, dont elle fut signataire dès 1989.
Même le président de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov, dont le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a rien d’un parangon de démocratie, a déclaré que les enfants, de fait, étaient innocents, et que « personne ne leur [avait] demandé où ils voulaient naître ».
La Russie a récemment rapatrié deux cents femmes et enfants, de même que le Maroc et les Etats-Unis ont fait revenir leurs propres ressortissants. Au demeurant, voilà un an que les Kurdes n’ont de cesse d’exhorter la France à rapatrier ses enfants et leurs mères. Nous posons donc cette question : la République française ne peut-elle pas faire, sinon mieux du moins aussi bien que Ramzan Kadyrov, Vladimir Poutine, Mohammed VI et Donald Trump ?
L’Etat doit faire preuve d’humanité et de responsabilité
Il est temps que nos dirigeants, mais aussi nos concitoyens, comprennent que le retour de ces enfants est inéluctable. Dans les semaines et peut-être les jours qui viennent, les Kurdes n’auront plus les moyens ni même la possibilité de continuer à porter le fardeau de ce désastre, a fortiori depuis que les forces américaines ont décidé de se retirer du secteur, ouvrant la voie à une offensive turque dont les Kurdes ont tout à craindre.
Ils ne deviendront des « bombes à retardement », suivant cette expression machinale ressassée un peu partout, que si la France les abandonne à leur sort en Syrie, là où ils ne tarderont plus à faire figure de proie idéale pour les innombrables groupuscules terroristes. Alors seulement, nous pourrons parler de « bombes à retardement ».
Comment la France peut-elle rester sourde à ce drame ? Comment peut-elle rendre de si jeunes enfants comptables des mauvais choix de leurs parents ? La France est-elle devenue si peu forte, si peu rayonnante, si peu soucieuse de ses valeurs qu’elle refuse de sauver ses propres enfants ?
Il est temps que des voix s’élèvent, que ce gouvernement cesse de tergiverser, que le président de la République fasse preuve, certes d’humanité, mais plus encore de sens des responsabilités, et qu’un terme soit mis à un silence qui ne fait que nourrir les ressentiments les plus rétrogrades et les plus contraires à son histoire.
]]>• Les éditions Les petits matins sous le coup d’une « procédure bâillon » ! Audiences les 14 et 15 mars 2019
Le 17 mars 2016, notre maison d’édition a publié un essai intitulé Les Réseaux du Kremlin en France. Quelques mois après la sortie de cet ouvrage, six plaintes ont été déposées contre la directrice de la publication, Marie-Édith Alouf, et l’auteure du livre, Cécile Vaissié, professeure en études russes, soviétiques et post-soviétiques à l’université Rennes-2. Chef d’accusation : « diffamation publique envers un particulier ».
Les audiences se tiendront les 14 et 15 mars 2019 devant la 17e chambre correctionnelle du nouveau palais de justice, à Paris.
Que dit ce livre ?
Depuis quelques années, le Kremlin mène des campagnes de « séduction » très offensives dans l’Union européenne pour tenter d’influer sur les affaires intérieures de plusieurs pays membres. Pour ce faire, le pouvoir incarné par Vladimir Poutine finance, à l’étranger, des associations et des think tanks, des médias de propagande, des « usines à trolls » et des réseaux d’influence, voire des partis.
Qu’en est-il en France ?
C’est ce que révèle cet ouvrage à travers une enquête très fouillée où l’on croise des descendants de la diaspora russe, des politiciens de divers bords, des journalistes, des hommes d’affaires et tous ceux que fascine, pour diverses raisons, la personnalité de Vladimir Poutine.
Qui sont les plaignants ?
• DJORDJE KUZMANOVIC est un ancien officier de l’armée française. Il était en charge des questions de défense et de stratégie à La France insoumise jusqu’à son départ de cette formation (à la suite d’une contestation interne) fin 2018.
• VÉRA NIKOLSKI, épouse de Djordje Kuzmanovic, est la secrétaire administrative du groupe d’amitié France-Russie à l’Assemblée nationale.
• OLIVIER BERRUYER, actuaire de profession, anime le blog « Les Crises », spécialisé dans l’économie et la géopolitique, et accordant une large place à l’espace post-soviétique.
• PIERRE LAMBLÉ, enseignant, gère le site « Europe, Russie comprise » et anime la page Facebook « Europe et Russie ».
HÉLÈNE RICHARD-FAVRE se présente comme écrivaine et tient un blog sur le site Tribune de Genève.
• GUÉORGUI CHEPELEV est enseignant en langue russe et président du Conseil des compatriotes, qui dépend directement de l’ambassade de Russie.
Une attaque coordonnée
À l’exception de M. Guéorgui Chepelev, les plaignants sont tous défendus par le même avocat, Me Jérémie Assous (également conseil de la chaîne Russia Today), et leurs plaintes ont toutes été déposées le même jour. Il s’agit manifestement d’une attaque coordonnée, visant à mettre en difficulté financière une petite maison d’édition indépendante, bien obligée de se défendre.
« Poursuite-bâillon »
Nous dénonçons cette tentative d’intimidation – l’ironie de l’histoire étant qu’elle ne provient pas d’acteurs d’extrême droite (largement évoqués dans le livre), comme nous aurions pu le craindre, mais de protagonistes classés pour certains à gauche de la gauche, donc présumés proches des valeurs progressistes, humanistes et écologistes défendues par notre maison depuis quinze ans.
Plus largement, nous dénonçons un « vent mauvais » de volonté de censure. Car cette attaque qui frappe aujourd’hui Les petits matins s’inscrit dans un mouvement plus vaste : l’inquiétante multiplication en France des « poursuites-bâillon ». Voir les affaires Bolloré contre France 2, Vinci contre l’association Sherpa, Chimirec contre l’universitaire Laurent Neyret et la revue Environnement et développement durable, etc.
Cécile Vaissié est enseignante-chercheuse et l’ouvrage Les Réseaux du Kremlin en France est le fruit de plusieurs années de travaux universitaires précurseurs et unanimement salués comme tels.
C’est la liberté d’expression et de communication, dans l’enseignement et la recherche notamment, qui est mise à mal par de telles actions ; c’est la liberté d’expression et le droit à l’information, protégés par la Constitution et les traités internationaux, qu’il faut défendre aujourd’hui.
Lors des audiences qui se tiendront les 14 et 15 mars, l’occasion nous sera donnée à nous et à nos conseils, Maîtres Patrick Klugman et Ivan Terel, de réfuter des poursuites que nous estimons abusives, de mettre en lumière la rigueur de notre enquête et de réaffirmer notre volonté d’informer et de publier librement.
Les Réseaux du Kremlin en France : ce qu’en a dit la presse
• TV5 Monde
Un livre passionnant [...] pour découvrir le « soft power » à la russe.
• France Inter, Nicolas Demorand
Un livre [qui] se lit comme un roman policier, c’est du pur John le Carré ! [...] Un très gros travail sur l’information et la manipulation de l’information.
• France Culture, « L’esprit public », Michaela Wiegel
Pour ceux qui veulent aller plus loin dans la connaissance des réseaux russophiles en France, je recommande le livre [de Cécile Vaissié]. C’est une recherche très fouillée [...] notamment du côté russe.
• Libération
Quelques articles de presse ont déjà tenté de mettre en évidence l’existence, en France, d’une nébuleuse pro-Poutine. Mais le livre de Cécile Vaissié va beaucoup plus loin.
• Philosophie magazine
[L’ouvrage] démonte, de manière très précise et documentée, les puissants réseaux d’influence du poutinisme dans un pays encore souvent fasciné par les clichés de la Sainte Russie.
CONTACT :
Marie-Édith Alouf, lespetitsmatins@wanadoo.fr – 01 46 59 11 73 – 06 08 77 65 53
▻http://www.lespetitsmatins.fr
• ▻http://www.lespetitsmatins.fr/collections/les-reseaux-du-kremlin-en-france
Moldavie : aux législatives, les prorusses donnés en tête
▻https://www.lemonde.fr/international/article/2019/02/22/moldavie-aux-legislatives-les-prorusses-donnes-en-tete_5426843_3210.html
Faire des élections législatives qui se déroulent en Moldavie dimanche 24 février le lieu d’un nouvel affrontement entre l’Est et l’Ouest est tentant. De fait, l’état des lieux est singulier : cette ancienne République soviétique qui a signé en 2013 un accord d’association avec l’Union européenne est sur le point, si l’on en croit les sondages, de donner la victoire au Parti socialiste du président Igor Dodon, admirateur revendiqué de Vladimir Poutine et partisan d’un rapprochement avec Moscou. L’essentiel de l’enjeu, dimanche, sera de savoir si les socialistes remportent la majorité absolue ou s’ils doivent entreprendre de complexes négociations pour la formation d’une coalition.
De fait, la Russie pousse son avantage, comme l’UE l’a fait ces dernières années en soutenant les majorités pro-européennes. Cadeau le plus visible fait à M. Dodon, les autorités russes fermeront les yeux sur de possibles entorses aux règles d’immigration des nombreux Moldaves de Russie qui désireraient rentrer au pays voter. Moscou a aussi suspendu l’embargo pesant sur certains produits alimentaires moldaves. Un résultat que le président Dodon s’était engagé à obtenir de son « ami » Poutine, auquel il a rendu visite plus de dix fois en deux ans, un record inégalé dans le monde.
Maniant aussi bien la carotte que le bâton, le Kremlin a aussi, subrepticement, rappelé qu’il disposait d’autres moyens de pression. Le 22 janvier, Moscou a autorisé l’ouverture sur son sol d’une « représentation officielle » de la Transnistrie, l’entité séparatiste de l’est moldave. Et à deux jours du vote, vendredi 22 février, le ministère de l’intérieur russe a opportunément annoncé l’ouverture d’une enquête pénale contre Vlad Plahotniouc, longtemps l’homme fort du camp pro-européen au pouvoir, en l’accusant d’avoir retiré « illégalement » 37 milliards de roubles de Russie.
]]>#RUSSIE : Manœuvres nationalistes contre révolte populaire
En Russie aussi l’Etat a décidé de porter un sale coup contre les retraites. La nouvelle réforme, qui rentre en vigueur le premier janvier 2019, inquiète particulièrement les femmes, qui craignent de se retrouver sans ressources à un moment de leur vie où trouver un emploi devient difficile et où elles jouent un rôle crucial dans les familles. Cet été, pour la première fois depuis la Révolution russe, le gouvernement russe a relevé progressivement l’âge de la retraite de cinq ans, le portant pour les femmes à 60 ans et pour les hommes à 65 ans. Dans un pays où les pensions sont maigres et l’espérance de vie plafonne à 66 ans pour les hommes et 70 ans pour les femmes, la nouvelle a entraîné une levée de boucliers et entamé la popularité de Vladimir Poutine. Mais la colère n’a pas pu déboucher, étouffée par les manoeuvres des politicards et les syndicats détournant la colère avec une demande de référendum
Cependant cette réforme a laissé des traces dans la conscience populaire. Pour essayer de détourner la colère populaire, rien de mieux que le bon vieux nationalisme. Poutine a donc récemment bloqué des navires militaires ukrainiens dans le détroit d’Azov, espérant ainsi flatter la fibre nationaliste Russe. Côté Ukrainien, la manouvre arrange aussi le président Porochenko, qui cherche à se faire réélire en mars prochain. Elu triomphalement après les évènements de Maidan en 2014, sa popularité s’est effondrée en raison de l’aggravation de la crise économique et de la multiplication des scandales financiers de corruption le visant lui ou son entourage. Rien de tel qu’un bon état d’urgence pour essayer de se redorer son blason …
Ci-dessous deux textes d’analyse de nos compagnons de la section russe de l’#AIT (#KRAS-AIT) :
le premier sur les raison de l’échec du mouvement contre la réforme des retraites, et le second sur la gesticulation nationaliste en mer d’AZOV ; Alors que Poutine nous est présenté en France par les populistes de droite ou de gauche comme un grand leader et un modèle à suivre, ces textes remettent les pendules à l’heure sur la réalité sociale et politique en Russie.
RUSSIE : LA GRANDE « DEFORME » DES RETRAITES
La Réforme des retraites a été approuvée par la Douma (le Parlement russe), le 26 septembre 2018, après un vote express. La loi a été approuvée par Russie unie, le parti de Poutine. Les trois partis d’opposition - Parti communiste, Parti libéral démocrate et Fair Russia ont voté contre. Mais cela n’a absolument rien changé car ils sont minoritaires. Dans la foulée, Poutine a signé la loi pour qu’elle entre en application sans tarder, dès le 1er janvier 2019.
C’est un coup dur porté à l’ensemble de la population active de Russie : L’âge de la retraite sera progressivement relevé à 60 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes. Cela représente une perte de revenu énorme pour des millions de personnes. Et des millions d’autres ne prendront jamais leur retraite, car ils mourront avant l’âge de la retraite.
Pensions et espérance de vie
L’espérance de vie moyenne officielle en Russie est de 72 ans. Mais c’est la différence de température moyenne à l’hôpital entre la morgue et le service des maladies infectieuses. Dans 47 des 83 régions du pays (notamment Sibérie, Oural, Volga et Nord) l’espérance de vie moyenne des hommes n’atteint pas le nouvel âge de la retraite. Ainsi, des millions de personnes ne recevront jamais de pension, bien qu’elles paieront des cotisations toute leur vie.
Les pensions en Russie sont extrêmement basses, en moyenne 13 500 roubles (180 euros) par mois. Il est impossible de vivre de cet argent. Par conséquent, beaucoup de ceux qui ont atteint l’âge de la retraite continuent à travailler - jusqu’à 40% dans certaines régions. Ainsi, leur pension devient une augmentation tangible de leur salaire. L’augmentation actuelle de l’âge de la retraite prive des millions de personnes d’environ un tiers de leurs revenus car les pensions vont en plus baisser. Avec la nouvelle réforme, des millions d’hommes âgés de 60 à 65 ans et de femmes âgées de 55 à 60 ans perdent en moyenne 14 000 roubles par mois.
La vague actuelle de réformes néolibérales en Russie a atteint un stade tout à fait considérable. Après la victoire de Poutine aux élections présidentielles de mars 2018, le cours de l’offensive antisociale et de la "politique d’austérité" a été proclamé ouvertement. L ’"optimisation" de l’éducation et de la santé, en cours depuis plusieurs années, est désormais suivie de nouvelles réformes ou, comme on les appelle ironiquement, des "déformes".
La TVA est passée de 18% à 20%. Dans les milieux gouvernementaux, ils disent ouvertement que l’actuelle réforme des retraites n’est que « la première étape » ; il est probable que la privatisation de l’assurance pension est maintenant en avance. Les entrepreneurs proposent déjà de modifier le Code du travail en leur donnant la possibilité de licencier leurs employés simplement pour "perte de confiance". Et la présidente de la banque centrale, Elvira Nabiullina, est envoyée au siège du Fonds monétaire international pour enseigner également aux néolibéraux occidentaux comment leurs collègues russes luttent efficacement contre l’inflation.
Tout capitalisme est finalement le pouvoir des riches. C’est clair. Mais nulle part ailleurs cela ne se manifeste aussi clairement et avec autant de cynisme que dans la Russie moderne, où 10% des familles les plus riches contrôlent 82% de toutes les richesses[1]. Le barème progressif d’imposition du revenu en Russie n’existe plus depuis 2001 et toutes les tentatives pour le réintroduire sont catégoriquement rejetées par le parlement. La même chose se produit avec toute autre proposition visant à encourager les riches à donner au moins un peu de leur richesse. Les riches sont assez intelligents pour trouver de nouveaux moyens d’échapper à l’impôt et, par conséquent, leur imposition supplémentaire n’a pas de sens, a récemment déclaré le vice-Premier ministre Siluanov, l’un des principaux néolibéraux du gouvernement. Plus que ça. Le parlement soutient tous les nouveaux privilèges accordés aux grandes entreprises russes.
Et la résistance sociale ?
Divers sondages montrent qu’environ 80% de la population rejette la réforme des retraites. Près de 50% des personnes interrogées ont même exprimé leur volonté d’exprimer leur mécontentement dans la rue. Le journal russe Kommersant a souligné que si plusieurs millions de personnes dans les grandes villes descendaient dans les rues pour protester, les autorités seraient obligées d’arrêter la réforme. Mais c’est précisément ce qui n’est pas arrivé. Bien que des rassemblements de protestation aient eu lieu dans plus de 80 villes du pays, ils se sont révélés relativement peu fréquentés. Même à Moscou et à Saint-Pétersbourg, quelques dizaines de milliers de personnes seulement y ont pris part.
Il y a plusieurs des raisons à cet échec. Tout d’abord, la stratégie sournoise des cercles dirigeants, qui combinent répression et "concessions" préparées à l’avance. Cette ligne leur a apporté le succès. Bien que la campagne de propagande du gouvernement et de ses médias n’ait pas réussi à convaincre la population cette fois que la réforme était « nécessaire » (le « médicament amer mais nécessaire », a appelé le Premier ministre Medvedev), ni même à profiter aux futurs retraités, la politique de la carottes et du bâton a conduit à la résignation et au sentiment triste que de toute façon, rien ne pourra être changé.
Le gouvernement a délibérément choisi un moment privilégié pour annoncer une réforme : le 14 juin, au début de la Coupe du monde, qui a eu lieu cette année en Russie. Cela a permis aux autorités d’interdire toute manifestation dans les villes les plus importantes du pays jusqu’au 25 juillet, apparemment pour maintenir l’ordre public pendant les manifestations sportives. Déjà le 19 juillet, la loi avait été adoptée par le parlement en première lecture ; les premiers grands rassemblements de protestation à Moscou et à Saint-Pétersbourg n’ont eu lieu que le 28 juillet. Un temps précieux a été perdu.
Puis, quand une vague de protestations a éclaté, les autorités ont commencé à les "trier" avec soin. Certains rassemblements de protestation ont été autorisés, d’autres ont été interdits. Les autorisations étaient données dans des lieux isolés, loin du centre-ville, afin de réduire le nombre de participants possibles dès le début. Parfois, au dernier moment, l’autorisation était annulée sans prévenir, de sorte que ceux qui souhaitaient y prendre part étaient complètement désorientés.
Des manifestations non déclarées ont été brutalement dispersées par la police anti-émeute, faisant ainsi l’objet de nombreux passages à tabac et arrestations. Par exemple, lors des manifestations du 9 septembre, 1018 personnes ont été arrêtées dans tout le pays.
Parallèlement à cela, un "sucre d’orge" a été offert aux gens. Le président Poutine a rompu son silence théâtral et a annoncé quelques amendements à la réforme. Par exemple, il a annoncé que pour les femmes le nouvel âge de la retraite serait redescendu à 60 « seulement ». En outre, une légère augmentation des retraites avait été promise (moins de 1000 roubles par mois). Il ne s’agissait pas de véritables concessions, mais bien d’une manœuvre planifiée : proposer d’abord la version la plus dure de la réforme, puis l’adoucir légèrement.
Ni ces manœuvres ni d’autres n’ont sauvé la popularité de Poutine et de son gouvernement, qui est tombée à un niveau record. Mais ils ont très fortement contribué à la désorientation de la population notamment dans les provinces. Cependant, les erreurs et les faiblesses du mouvement de protestation également évidentes. Il était malheureusement sous le contrôle total des partis politiques, qui n’étaient intéressés que par les résultats des prochaines élections. De tels intérêts de parti divisent souvent le mouvement de protestation. Par exemple, le 2 septembre, deux grands rassemblements de protestation ont eu lieu simultanément à Moscou, le Parti communiste et la Parti socialiste (Fair Russia) ayant tenté de les utiliser pour promouvoir leur candidat à la mairie.
Les institutions de l’opposition ont voulu empêcher par tous les moyens la radicalisation des manifestations. Ainsi, l’opposition a pratiquement cessé d’organiser de grandes réunions en août et ne les a reprises qu’en septembre, alors qu’il restait trop peu de temps pour que le mouvement se déroule. Au lieu de cela, un pari fut placé sur un référendum hypothétique contre la réforme des retraites, même s’il était clair dès le début que les autorités empêcheraient tout vote populaire sur cette question par le biais de diverses procédures institutionnelles. Et l’opposition extraparlementaire est restée petite et faible.
Il convient de mentionner en particulier le rôle honteux joué par les structures syndicales russes. Certes, les deux grands syndicat - FNPR pro-gouvernemental et KTR « d’opposition » - ont déclaré lors de négociations avec le gouvernement et les hommes d’affaires qu’ils avaient rejeté la réforme. Mais en même temps, ils n’ont rien fait pour organiser un mouvement de protestation de plusieurs millions de personnes, réellement massif. La direction centrale du FNPR a saboté toute manifestation de rue. Il a refusé de mener des actions centralisées et a seulement autorisé ses syndicats locaux à participer à des rassemblements. Mais les syndicats locaux n’ont développé que de petites mobilisations, plutôt symbolique.
Les dirigeants de la KTR ont commencé par se placer à la tête du mouvement, sans toutefois risquer la radicalisation. Ils ont rassemblé plusieurs millions de signatures contre la réforme et ont pris part à plusieurs rassemblements de protestation purement administratifs. Au contraire, il ne voulait pas entendre les appels à la grève générale.
Les anarcho-syndicalistes de KRAS, la section russe de l’Association internationale des travailleurs, ont compris dès le début qu’il serait impossible d’arrêter la réforme avec l’aide de protestations individuelles. Ils ont donc essayé de répandre l’idée d’une grève générale en prenant part à des rassemblements de rue, en diffusant des affiches et des tracts et en lançant une campagne en ligne. Une telle grève serait un véritable moyen de mettre fin à cette réforme antisociale. L’idée a été soutenue et diffusée par d’autres anarchistes et des militants individuels dans différentes villes du pays.
Le régime était bien conscient du danger d’une telle radicalisation et la police a tenté à plusieurs reprises d’interdire et de disperser les rassemblements organisés par les compagnons. L’idée d’une grève générale a été relativement bien perçue par les manifestants. En principe, certains militants syndicaux de base ont aussi réagi de manière positive. Mais cela ne pouvait pas changer la position négative des directions syndicale. Une forte atomisation de la société russe, qui a conduit à une passivité profondément enracinée, a empêché l’auto-organisation et une action indépendante des gens "ordinaires". La "majorité silencieuse" critique est restée muette et reste toujours silencieuse ...
Original en Russe : ▻http://www.aitrus.info/node/5187
MANOEUVRES DE "PROPRIETAIRES" DANS LE DETROIT DE KERCH …
" Ils nous ressortent à nouveau le patriotisme - cela veut dire qu’ils sont en train de nous faire les poches " Ce vieux dicton du XIXème sicèle est très populaire parmi les critiques du régime en Russie. Car il décrit avec précision ce qui se cache derrière l’incident dans le détroit de Kertch.
Qui est "propriétaire" de la Crimée ? Dans quelles eaux territoriales – Russes ? Ukrainiennes ? - s’est déroulée la dernière confrontation entre navires de guerre ? Un avertissement at-il été donné ? Ce sont des questions pour les experts du Droit International et de la Tactique Militaire ou pour les commentateurs politiques. Mais en tant que personnes ordinaires, nous nous intéressons aux sources de la croissance actuelle du militarisme dans la région et aux dangers qu’elle comporte.
L’exacerbation actuelle des relations russo-ukrainiennes reflète plus que jamais les problèmes politiques internes grandissants des régimes de Kiev et de Moscou. Les politiques antisociales néolibérales des élites dirigeantes des deux pays se heurtent à un mécontentement public croissant. En Ukraine, le gouvernement du président Porochenko a récemment fortement augmenté le prix du gaz naturel, comme l’avait demandé le FMI. Cela a conduit à l’extinction de nombreux systèmes de chauffage résidentiels, ce qui a provoqué des manifestations de rue animées en novembre dans plusieurs villes. À Krivoi Rog, des personnes ont pris d’assaut le bâtiment de la société de gaz et ont allumé le chauffage elles-mêmes. A d’autres endroits, les rues ont été bloquées. Porochenko est maintenant la cible de la haine populaire : sous sa présidence, l’extrême pauvreté a augmenté de plusieurs dizaines de points de pourcentage. Et les élections présidentielles sont prévues en Mars 2019.
Mais la situation n’est potentiellement pas meilleure en Russie. Après les élections du printemps 2018, le gouvernement du président Poutine a lancé un assaut frontal néolibéral contre la population. À la suite de la réforme des retraites, sa popularité et celle de son parti au pouvoir sont tombées à un niveau sans précédent. De vieux thèmes patriotiques tels que « la Russie se lève » ou l’euphorie entourant l’unification avec la Crimée perdent de leur pouvoir. Les cercles dirigeants ont un besoin urgent d’un nouveau numéro pour distraire le public.
Dans des situations similaires, les puissances présentes ont souvent pris le risque d’une « petite guerre victorieuse » [expression utilisée pour motiver la guerre de la Russie avec le Japon en 1905 et la guerre d’Eltsine contre la Tchétchénie en 1994]. Mais dans l’Europe d’aujourd’hui, de tels jeux sont trop dangereux. Au moins, commencer délibérément une guerre est trop risqué. Mais l’hystérie militariste reste un instrument politique éprouvé et efficace. Les politiciens impopulaires font de leur mieux pour se présenter comme des "hommes forts" se dressant face à "l’adversaire géopolitique". En suscitant la peur du « danger de l’extérieur », ils visent à unir et à mobiliser la population au nom de "l’idée nationale" et, partant, à creuser le fossé qui sépare les dirigeants et les gouvernants.
Deux questions demeurent. Premièrement, combien de temps encore les Russes et les Ukrainiens tomberont-ils dans de tels pièges ? Deuxièmement, quel est le risque que la situation devienne incontrôlable et que l’hystérie militariste dégénère en véritable conflit militaire ? Dans le monde actuel du militarisme capitaliste, il est malheureusement impossible de répondre à ces questions à l’avance.
Original en Russe : ▻http://www.aitrus.info/node/5182
]]>Une nouvelle course aux armements ? Vladimir Poutine prévient que la Russie réagira à tout déploiement américain d’armes nucléaires en Europe
▻https://www.crashdebug.fr/international/15691-une-nouvelle-course-aux-armements-vladimir-poutine-previent-que-la-
Et vous savez pourquoi les Américains se sont retirés de ce traité INF, qui datait de la guerre froide ? C’est par ce qu’ils ont développé de nouveaux mini missiles nucléaires, ce qui implique qu’ils pourraient s’en servir... La Russie ne fait donc que répondre aux prises de positions américaines, qui n’hésiterais pas a frapper nos pays par de « petites » frappes nucléaires, enfin tant soit peut qu’on puisse dire qu’une bombe nucléaire est petite, du reste comme le soulignait Chalouette lorsque nous étions aux États-unis dans les années 80/90 nous avions vu un reportage a la télé, ou nous avions constaté totalement effaré que les Américains appelait l’Europe « The Battlefield », « le champ de bataille ! » forcément ils peuvent faire péter chez nous des charges nucléaires, eux (...)
#En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales
]]>La Russie va développer de nouveaux missiles, déclare Sergueï Choïgou
▻https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KCN1PU0WG/la-russie-va-developper-de-nouveaux-missiles-declare-serguei-choigou.html
(Reuters) - La Russie doit développer d’ici à 2021 de nouveaux missiles à portée intermédiaire compte tenu de la décision des Etats-Unis de ne plus respecter le traité FNI, a déclaré le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, cité mardi par l’agence Ria.
Donald Trump a annoncé la semaine dernière que les Etats-Unis se retireraient dans six mois de ce traité signé en 1987 pour éliminer tous les missiles de croisière et balistiques américains et russes tirés depuis le sol et ayant une portée située entre 500 km et 5.500 km.
Washington, qui accuse la Russie d’avoir violé le traité FNI en développant un nouveau missile, le Novator 9M729 (SSC-8 pour l’Otan), a cessé de respecter ses obligations samedi, a annoncé le secrétaire d’Etat Mike Pompeo.
Vladimir Poutine a déclaré le même jour que Moscou cessait à son tour de respecter ses obligations.
Pour Sergueï Choïgou, la Russie doit augmenter la portée de ses missiles tirés depuis le sol, ce qui lui permettrait d’atteindre des cibles situées plus loin de ses frontières, notamment en Europe.
Selon RIA, le ministre de la Défense a ordonné la reprise du développement d’un nouveau missile de croisière et d’un missile hypersonique tiré depuis le sol qui devront être opérationnels au plus tard en 2021.
Vladimir Poutine a supervisé fin décembre un tir d’essai du missile hypersonique Avangard, capable de transporter des ogives nucléaires et conventionnelles.
Il avait déclaré l’été dernier que la Russie serait bientôt capable de frapper n’importe quel point du monde en déjouant le bouclier antimissile des Etats-Unis.
]]>Nucléaire : Trump et Poutine sur le sentier d’une nouvelle guerre froide
▻https://www.crashdebug.fr/international/15594-nucleaire-trump-et-poutine-sur-le-sentier-d-une-nouvelle-guerre-fro
Si il devait y avoir un conflit, avec les nouveaux missiles hypersonique Russes, ce n’est pas gagné pour Washington....
Le président Donald Trump a décidé de sortir du traité sur les missiles nucléaires intermédiaires INF. Un retrait suivi
quelques heures après par le retrait de la Russie annoncé par Vladimir Poutine. - Brendan Smialowski/AFP
Les Etats-Unis imités par la Russie ont décidé de sortir du traité sur les forces nucléaires intermédiaires signé il y a trente ans pour mettre un terme à la crise des « euromissiles ».
OEil pour oeil. Dent pour dent. Après Donald Trump, Vladimir Poutine a annoncé, samedi à Moscou, sa décision de se retirer du traité de démantèlement des missiles nucléaires de portée intermédiaire. La Russie et les Etats-Unis s’accusent respectivement de ne plus respecter ce (...)
#En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales
]]>enquête ouverte par le parquet pour (notamment) atteinte à la vie privée de M.Benalla
▻https://twitter.com/Mediapart/status/1092378594716856320
URGENT. Deux procureurs, accompagnés de trois policiers, ont voulu perquisitionner ce matin, à 11h10, les locaux de Mediapart dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet pour (notamment) atteinte à la vie privée de M.Benalla suite à nos révélations de la semaine dernière.
La vie privée de Benalla est importante. Le procureur n’a pas classé l’affaire sans suite. Y-a des fois, y-a des principes importants. La parité des conseils municipaux de l’opposition. Et la vie privée de Benalla.
]]>Trolls russe : après les fake news, découvrez les hate news
▻https://www.ladn.eu/media-mutants/fakes-news-hate-news-trolls-russe
Souffler sur les braises
Il est très compliqué de prouver formellement que cette vidéo est un pur fake. Mais son mode opératoire - du choix de son sujet jusqu’à sa diffusion - répond à celui de l’Internet Resarch Agency, un organisme basé à Saint-Pétersbourg. Créé en 2013 par un business man proche de Vladimir Poutine, Yevgeny Prigozhin, il s’agit d’une véritable usine à trolls dont l’objectif est d’inonder le Web de fake news. Pointée du doigt par l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans l’élection américaine, l’Internet Resarch Agency serait responsable, entre autres rumeurs, de celles affirmant qu’Hillary Clinton célébrait des messes satanistes ou gérait des réseaux pédophiles.
Pour alimenter les sujets qui fâchent, l’Internet Resarch Agency s’immisce dans des milliers de groupes Facebook aux opinions radicalement opposées. Ainsi en mai 2016, en pleine campagne présidentielle américaine, l’agence a réussi à monter, devant une mosquée de la ville de Houston, une manifestation de suprémacistes blancs et, au même moment, une contre-manifestation de musulmans. Les deux groupes se sont opposés sur le terrain sans que, ni les uns ni les autres, ne comprennent que les organisateurs étaient installés derrière des écrans en Russie. L’Internet Resarch Agency sévit également sur Twitter. Elle contrôle des centaines de bots postant plusieurs millions de tweets hargneux. Son objectif n’est pas directement idéologique : il ne s’agit pas de valoriser telle ou telle opinion – les féministes ou les masculinistes, les suprémacistes blancs ou les musulmans. Non, l’objectif de l’agence est de faire monter les tensions entre ces communautés afin de nourrir un climat de haine entre elles.
L’idée reste la même : alimenter plusieurs groupes antagonistes pour attiser les conflits entre eux. La première étape consiste à inonder l’opinion publique de fake news pour rendre indémêlable le vrai du faux, et obtenir que les débats se concentrent sur cet inextricable imbroglio plutôt que de se concentrer sur de vrais problèmes. « La plus grande crainte des régimes autocratiques, c’est que la société civile se coordonne en tant que contre-pouvoir, poursuit Guy-Philippe Goldstein. Pour garder le contrôle, ils veulent donc diviser la société, en diffusant la haine notamment. »
]]>Îles Kouriles : rencontre entre Poutine et Abe pour des négociations difficiles - Asie-Pacifique - RFI
▻http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20190122-japon-russie-rencontre-poutine-abe-negociations-iles-kouriles
Où l’on reparle du #différend_frontalier et du conflit sur la #souveraineté territoriale des #iles_kouriles entre le #japon et la #russie
Le président russe Vladimir Poutine reçoit mardi 22 janvier à Moscou le Premier ministre japonais Shinzo Abe pour des négociations sur les îles disputées de l’archipel des Kouriles. Des discussions qualifiées d’emblée de « pas faciles » par les deux parties.
Ces quatre îles volcaniques, appelées Kouriles du Sud par la Russie et Territoires du Nord par le Japon, ont été annexées par l’URSS à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, mais sont revendiquées par Tokyo depuis.
]]>Russie : rap, rock et jazz dissidents face au pouvoir
▻https://www.franceculture.fr/musique/russie-rap-rock-et-jazz-dissidents-face-au-pouvoir
À l’image du rap aujourd’hui, le rock et le jazz ont souvent été jugés subversifs par le pouvoir russe. De Husky à Eddie Rosner, en passant par Viktor Tsoï, qui a inspiré le film « Leto », portraits de trois artistes qui ont incarné, à leurs époques, la dissidence musicale dans le Kremlin.
1. Husky, rappeur dans le viseur
Le rap comme d’autres musiques modernes, repose sur trois piliers : le sexe, les drogues et la révolte. Et cela mène à la dégradation de la nation.
Vladimir Poutine, Saint-Pétersbourg, 15 décembre 2018.
Artiste influent, Husky comptabilise des millions de vues sur YouTube. En novembre 2018, un de ses concerts est annulé pour « extrémisme ». Il décide de se produire dans la rue devant ses fans. Arrêté pour « hooliganisme », il passe 12 jours en prison. En octobre 2018, il dénonçait déjà l’annulation de certains concerts. Sur le réseau social russe VK, il rapporte les motifs invoqués par les autorités : « insulte aux croyants », « propagande nazie », « débauche sexuelle », appel au « cannibalisme ». Ses textes évoquent une société sombre, certains critiquent le pouvoir et la religion. Suite à son arrestation, trois stars du rap ont organisé un concert de soutien.
Ce concert, il est non seulement pour Husky qui a été libéré, mais on est là aussi pour tous les artistes qui ont subi ce genre de situation dans le passé .
Rappeur Oxxxymiron, lors de la représentation à Moscou, le 26 novembre 2018.
Dans le passé, la scène rock a aussi été mise sous pression.
2. Viktor Tsoï : rocker chez les Soviets
Tsoï commence sa carrière à Leningrad dans les années 1980. Le rock s’était exporté en Russie malgré la frilosité et les restrictions du régime. À cette époque, il y avait deux sortes de groupes : les officiels d’un côté, soutenus par le label d’État et les groupes amateurs clandestins. Au départ, Viktor Tsoï fait partie de ceux-ci. En 1981, pour contrôler la scène underground de la ville, les autorités ouvrent le rock club. Les artistes s’engagent à faire contrôler leurs textes et à ne plus diffuser clandestinement. En contrepartie, ils profitent d’équipements et d’une exposition médiatique. Tsoï se produit sur scène, sous la surveillance du KGB. Il fonde Kino en 1982 et se fait un nom dans la contre-culture. Avec la libéralisation en 1985, il accédera au statut de « rock star ». Sa mort à 28 ans dans un accident a fait de lui une légende.
3. Eddie Rosner « Le Jazzman du goulag »
Du saxophone au couteau, il n’y qu’un pas.
Staline
Allemand exilé en URSS pendant la période nazie, Eddie Rosner devient très vite une vedette du jazz. À bord d’un train spécial, il multiplie les tournées dans toute l’Union soviétique. Il jouera même pour Staline. Avec la Guerre froide, le jazz devient une musique de l’Ouest, elle sera interdite en URSS. En 1947, Eddie Rosner est envoyé au goulag, il y retrouve d’autres musiciens tombés en disgrâce, forme un nouvel orchestre et y donne des concerts. À la mort de Staline, le jazz est de nouveau toléré, Eddie Rosner est libéré, il reprend sa carrière.
]]>Des mésaventures de Monsieur « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher » en 2018 : Les Champs Elysées, théâtre du pouvoir macronien, de l’investiture aux « gilets jaunes », Ariane Chemin, 29 décembre 2018
En décembre, retranché à l’Elysée, il a renoncé aux bains de foule et autres déambulations. Pour les fêtes, il s’est privé de vacances au ski, à La Mongie dans les Htes-Pyrénées, où il va depuis son enfance, pour ne pas attiser encore l’exaspération de ses concitoyens. (ailleurs dans le même journal)
▻https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2018/12/28/aux-champs-elysees-splendeurs-et-miseres-d-emmanuel-macron_5402911_4500055.h
L’ostentatoire avenue parisienne s’est transformée en rendez-vous des « #gilets_jaunes ». Un retour de bâton pour le président qui y a régulièrement mis en scène son pouvoir « jupitérien ».
Raide comme un lancier dans son command car , Emmanuel Macron remonte les Champs-Elysées. Il a posé sa main sur l’arceau du véhicule militaire. Derrière lui, le Louvre et sa Pyramide, point de départ de la fameuse « voie royale », perspective esquissée au XVIIe siècle par le jardinier Le Nôtre, qui file désormais sans obstacles jusqu’au quartier d’affaires de la Défense. Un sourire pincé assouplit légèrement les lèvres du héros. Regard martial, maxillaires saillants, il faut clore la séquence du « président normal ». Représenter les Français, mais d’abord incarner la France.
À chaque président, son mini-coup d’Etat dans des protocoles trop huilés. Ce dimanche 14 mai 2017, la passation des pouvoirs s’est déroulée selon le rituel constitutionnel : tapis rouge, garde républicaine, tête-à-tête avec François Hollande, visite du PC Jupiter, ce bunker réservé au commandement militaire. Emmanuel Macron est devenu à 39 ans le 25e président de la République française.
Mais, au moment de quitter l’Elysée pour gagner la place de l’Etoile et raviver la flamme du tombeau du Soldat inconnu, surprise : ce n’est pas la traditionnelle Citroën qui patiente devant la grille du Coq, sortie la plus discrète du Palais. Emmanuel Macron n’a pas fait son service militaire mais raffole de l’uniforme. Sa griffe, ce sera ce VLRA (véhicule léger de reconnaissance et d’appui) en « livrée camouflage ».
Ce jour-là, les Champs-Élysées s’imposent comme la scène politique du pouvoir macronien
Hormis les cordons de chevaux et de motards de la garde républicaine, rien ne protège le nouveau président des spectateurs postés le long des trottoirs. De quoi aurait-il peur ? On ne hait pas un inconnu. À mi-parcours, plusieurs chevaux se cabrent brusquement, manquant de semer la panique dans le cortège, mais les ruades sont vite oubliées, un épiphénomène dans ce cours radieux. Qu’importe s’il a été élu par moins de 21 millions d’électeurs [8 657 000 au premier tour, ndc] : Macron a conquis le pouvoir à la vitesse d’un Rafale, sans mandat ni parti. Il a raflé 66 % des voix au second tour, face à Marine Le Pen, et savoure son apothéose sur l’avenue de la mémoire nationale.
Le pays tout entier a pris l’habitude de s’y rassembler pour fêter ses triomphes, deux millions de personnes pour la libération de la capitale en août 1944, un million et demi pour la victoire des Bleus de Zidane en juillet 1998. Ce 14 mai 2017, dans l’objectif des photographes, le visage juvénile du président sur « la-plus-belle-avenue-du-monde », encadré par l’écarlate des plumets, le cuivre des casques, le bleu des gyrophares, symphonie de couleurs devenue spécialité française, offre des clichés de rêve. Comment imaginer que l’avenue de son sacre deviendra bientôt le théâtre de sa disgrâce, l’artère d’une tragédie en plusieurs actes ? Ce jour-là, les Champs-Élysées s’imposent comme la scène politique du pouvoir macronien.
Un spectacle en trompe-l’œil
14 juillet 2017. C’est encore l’état de grâce. Le lendemain de son investiture, Emmanuel Macron a rendu visite à Angela Merkel, puis reçu Vladimir Poutine à Versailles. Pour son premier défilé militaire, il a même convaincu le président des États-Unis, installé six mois plus tôt à la Maison Blanche, de traverser l’Atlantique. Comme pour chaque fête nationale, les Champs ont sorti le grand jeu. Tout au long de ses deux kilomètres, l’avenue est pavoisée, drapeaux, fourreaux et kakémonos. Le président savoure le spectacle. On lui donne même les clés des jardins des Tuileries, qu’il traversera à pied, sous la lune, le 8 mars 2018, au retour d’un dîner officiel.
Cette année, centenaire de l’engagement américain dans la guerre de 1914-1918 oblige, cinq militaires en uniforme de « Sammies » défilent avec l’armée française. Somptueux. Des chars vieux d’un siècle descendent les pavés de l’avenue. « Il y avait beaucoup d’avions », commente Donald Trump, emballé. « Les gens ne savent pas quels grands guerriers il y a en France », s’émerveille le chef d’Etat américain. Il repart même à Washington avec un projet fou : copier ce défilé sur Pennsylvania Avenue, entre le Capitole et la Maison Blanche. « France is back », se réjouissent les diplomates.
Seuls quelques gradés le savent, les Champs-Elysées offrent ce jour-là un spectacle en trompe-l’œil. En arrivant place de l’Etoile, le président a tapé en souriant sur l’épaule galonnée du chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, comme si de rien n’était. Après son élection, Emmanuel Macron a souhaité garder près de lui le général de 60 ans une année supplémentaire. Mais, deux jours plus tôt, on a rapporté au locataire de l’Elysée le coup de gueule du haut gradé devant la commission défense de l’Assemblée à l’annonce de coupes programmées dans le budget militaire : « Je ne vais pas me faire baiser comme ça ! »
Macron n’a pas apprécié. Villiers veut faire de la politique ? O.K., il va comprendre. Le nouveau chef de l’Etat l’a recadré lors de la traditionnelle garden-party du ministère des armées, la veille du défilé. « Il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique. J’aime le sens du devoir. J’aime le sens de la réserve. » Réserve, devoir, le président reprend à son compte les obligations des militaires pour mieux mettre au sol le chef des armées. « Je suis votre chef ! », claque aussi Macron en poussant les octaves jusqu’au fond des jardins de l’hôtel de Brienne.
Macron tremble un court moment
Depuis, les deux hommes n’ont pas échangé un mot. Sur le command car, le visage de Villiers reste blanc comme la nuit qu’il vient de passer. Seule son épouse a pu le convaincre d’aller défiler. Il est seul à savoir que cette revue des troupes est sa ronde d’adieu : allez, se persuade en effet l’Elysée, il ne partira pas, aucun chef des armées n’a osé le faire depuis 1958. La Macronie se trompe. Les militaires ont l’habitude de se faire broyer le dos par des rangers, pas par des souliers vernis, et Villiers est une sacrée tête de lard. Cinq jours après la parade sur les Champs, le général cinq étoiles démissionne.
Macron tremble un court moment, à l’automne, en apprenant que son ancien chef d’état-major s’apprête à publier un livre : il se rassure en notant que l’ouvrage ne comporte aucune petite phrase ou règlement de comptes. Un coursier a d’ailleurs apporté courtoisement le premier exemplaire de l’ouvrage dédicacé à l’Elysée.
Dans les jours suivants, Servir (Fayard) est dans toutes les librairies. Depuis les années 1970, les salles de cinéma de l’avenue demeurent, chaque mercredi, le meilleur baromètre du succès d’un film, et le drugstore Publicis, au pied de l’Arc de triomphe, est un bon sismographe des ventes de livres. Dès le 8 novembre, les écrits du général y font chauffer les étals.
Le grondement de 700 bikers déboulant sur les Champs, le 9 décembre, couvre heureusement cette onde de choc. Johnny Hallyday, ce morceau du patrimoine français, est mort. C’est l’une des dernières mythologies nationales qu’on enterre. L’Elysée a décidé de lui offrir des obsèques XXL. Des dizaines de milliers de fans patientent entre l’Etoile et la Concorde. Des motards venus de tous les pays se joignent aux Harley rutilantes qui escortent le cercueil blanc du rocker. « Johnny était là pour vous, vous êtes là pour lui » : pour mettre en mots les liens tissés par un autre, Macron, ce jour-là, est très bon. Jeunes, vieux, femmes et hommes, urbains et « périphériques », une foule accourue de toute la France pleure un gilet de cuir sur l’avenue la plus courue de France.
Ici siègent l’argent, le pouvoir, la réussite
C’est ici, en 2015, qu’Emmanuel Macron a testé pour la première fois sa popularité. Manuel Valls avait pris l’habitude chaque 11-Novembre de prendre un verre avec quelques-uns de ses ministres sur une terrasse des Champs-Élysées. Mais sur BFM-TV, autour de la table du bistrot, c’est le tout frais patron de Bercy qui prend la lumière. Il a l’habileté de descendre seul le trottoir des Champs. « Vous êtes le seul intelligent de ce gouvernement, les autres on ne veut pas en entendre parler », lance une vendeuse de chaussures. Cette fois, la caméra du « Petit journal » est là et immortalise ce premier bain de foule, sa première échappée.
Vuitton et ses monogrammes dorés, Ladurée et ses macarons parfumés, Lancel, Guerlain, Cartier… Entre l’avenue Montaigne et l’avenue George-V, le « triangle d’or » des Champs-Elysées concentre toutes les griffes du luxe français. Ici siègent l’argent, le pouvoir, la réussite. Le chef de l’Etat connaît bien le quartier. C’est là que banquiers et avocats d’affaires se donnent rendez-vous. Là qu’ils ont leurs bureaux. À l’été 2014, lorsqu’Emmanuel Macron avait quitté le secrétariat général de l’Elysée et réfléchissait à se lancer dans les affaires, Antoine Gosset-Grainville l’avait hébergé quelques semaines dans son cabinet, au 44 de l’avenue.
Les Champs, c’étaient surtout Henry Hermand. Le mécène d’Emmanuel Macron donnait ses rendez-vous au Lancaster, un palace de la rue de Berri, l’adresse de ses premiers bureaux avant d’emménager rue Lamennais. Le vieux monsieur s’était entiché d’« Emmanuel » en 2002, et le président sait bien que son « casse » électoral aurait été impossible sans ce généreux patron de la grande distribution. Hermand s’est éteint quelques mois avant la présidentielle, au 288e rang des fortunes françaises, sans avoir vu son protégé au faîte de la gloire.
Les gênantes punchlines du président
L’aurait-il mis en garde, cet homme de la « deuxième gauche », contre ses saillies de plus en plus gênantes, de plus en plus voyantes ? Ces « gens qui ne sont rien », « le Gaulois réfractaire au changement », « les fainéants, les cyniques, les extrêmes ». Et puis cette phrase volée à de Gaulle : « La seule chose qu’on n’a pas le droit de faire, c’est de se plaindre. » Un festival.
Les punchlines présidentielles glissent sur les pavés des Champs-Elysées, mais pas sur le bitume des nationales et des départementales, ces routes des triangles de détresse que déploie la France des vieux diesels, des petites retraites, cette France des cuves à fioul qu’il va falloir remplacer au plus vite pour se mettre aux normes.
Le pays silencieux a la mémoire longue. Les formules tournent dans les têtes et les groupes Facebook, prêtes à surgir sous un gros feutre ou une bombe de peinture. Tout cloche dans les phrases de ce président-là, même le « pognon de dingue ». Pognon, c’est de l’argot de riches, un mot de tradeurs ou de théoriciens de la « société inclusive » encanaillés devant les films d’Audiard, de jeunes banquiers qui fument sur les trottoirs au coin des Champs-Élysées, en bras de chemise et pantalons slimissimes.
L’été 2018 approche. 2017 avait laissé croire au retour de la croissance, mais elle semble désormais un brin compromise. En bas des Champs, côté pair – celui que préfère la banlieue –, les galeries et boutiques de prêt-à-porter notent que l’économie nationale donne des signes de faiblesse. Mais la veine sourit au président. Dimanche 15 juillet, l’équipe de France de football remporte le Mondial 2018. Dans les loges du stade Loujniki, à Moscou, Macron bondit en l’air comme un coach sur le bord du terrain. Voilà à nouveau la place de l’Etoile au cœur de la folie qui s’empare du pays. La foule entonne même un chant à la gloire du milieu de terrain N’Golo Kanté sur l’air des « Champs Elysées » de Joe Dassin : « Il est petit, il est gentil, il a stoppé Leo Messi, mais on sait tous c’est un tricheur, N’Golo Kanté… »
Le bus accélère, le quinquennat s’emballe
En écho aux réseaux sociaux, la RATP rebaptise la station de métro en bas de l’avenue « Deschamps-Elysées Clémenceau », spéciale dédicace au sélectionneur des Bleus. Les noms des vingt-trois joueurs s’affichent sur le fronton de l’Arc de triomphe. Ces dernières années, hélas, le monument a surtout servi d’épitaphe : « Paris est Charlie », pleurait en janvier 2015 une bannière noire projetée sur le monument. Deux ans plus tard, un policier, le capitaine Xavier Jugelé, mourait sous les balles d’un islamiste au 104 de l’avenue, entre les magasins Marionnaud et Yves Rocher. Ce dimanche d’été 2018, le triomphe des hommes de Didier Deschamps permet de retrouver la légèreté oubliée. De l’avenue Marigny au Grand Palais s’improvise une samba endiablée.
Les champions sont attendus le lendemain, au même endroit. Ce lundi 16 juillet, l’avion de l’équipe de France a atterri à 17 heures à l’aéroport Charles-de-Gaulle, avec pas mal de retard. Quand, à 19 h 20, les héros atteignent enfin la place de l’Etoile, la foule des supporteurs cuit depuis des heures dans une chaleur d’étuve. D’un coup, dans le halo des fumigènes, apparaît le bus à impériale. L’avenue s’efface dans une brume rose, presque un spectacle de Disney. Trop courte extase.
Jean Lassalle inscrit le « scandale des Champs » aux questions d’actualité de l’Assemblée. « M. Macron a voulu accaparer [les joueurs] à l’Elysée. Résultat : un peuple entièrement déçu, moins de dix heures après avoir dansé tous ensemble. »
Il y a vingt ans, le bain de foule de l’équipe d’Aimé Jacquet avait duré quatre heures. Cette fois, les groupies de Kylian Mbappé et d’Antoine Griezmann n’ont droit qu’à une parade express. À l’avant de l’autocar, un jeune homme a l’oreille vissée à son portable. Il raccroche et fait un geste au conducteur. Le bus accélère, et c’est tout le quinquennat qui s’emballe avec lui.
Les 1 700 mètres du parcours prévu sont bouclés en vingt minutes. Tant pis pour la foule massée le long des trottoirs : le couple Macron guette les joueurs sur le perron de l’Elysée et aimerait faire profiter les JT de 20 heures de leurs retrouvailles. À 19 h 51, les Bleus prennent la pose entre coupe et président. Place de l’Etoile, la fan-zone commence à comprendre qu’elle s’est fait voler ses champions.
Furieux qu’on soit « capable de faire tourner au vinaigre ce qu’il y a de plus beau », le député Jean Lassalle, fils de bergers occitans de la vallée d’Aspe, un fort en gueule réélu sans souci depuis 2002, inscrit le « scandale des Champs » au menu des questions d’actualité de l’Assemblée nationale. « M. Macron a voulu accaparer [les joueurs] à l’Elysée. Résultat : un peuple entièrement déçu, moins de dix heures après avoir dansé tous ensemble. (…) le petit peuple [n’aurait] pas le droit de voir l’équipe qui vient de triompher en son nom devant la planète tout entière ? Il est trop petit, le peuple, trop petit ! »
Jamais sans Benalla
Même la coupe a été dérobée aux regards. « On la cherchait partout », a dit Philippe Tournon, l’attaché de presse de l’équipe de France. Le jeune inconnu du bus l’a gardée avec lui et trimballe pendant quelques jours et quelques nuits le trophée dans une malle en aluminium. Il la montre à ses amis de l’Elysée et de la Préfecture de police de Paris, la pose fièrement sur le bureau du commandant Jean-Yves Hunault, propose à Laurent Simonin, autre ponte de la « préf », de l’admirer à son tour.
Le nom de ce conseiller ? Alexandre Benalla. Depuis la campagne, cet adjoint au chef du cabinet d’Emmanuel Macron ne compte pas ses heures et peut tout dire ou presque au chef de l’Etat. Brigitte Macron a « Mimi » (Marchand), le président peut compter sur Alex. Dans les moments délicats, Benalla sait tout faire, même faire accélérer le bus des Bleus sur les Champs-Elysées.
Emmanuel Macron a pourtant failli le perdre. Le 1er mai 2018, Benalla a été autorisé à assister en « observateur » aux manifestations aux côtés des forces de l’ordre. Bien qu’il ne soit pas policier, il portait ce jour-là un casque et un brassard. Face à un manifestant, puis à un couple lançant des bouteilles sur des agents, place de la Contrescarpe, il n’a pu se retenir d’intervenir, avec balayette et clés de bras. Suffisant en principe pour saisir la justice. Mais, en un an à l’Elysée, Benalla a tout vu, tout su, et s’est rendu indispensable : le chef de l’Etat a choisi d’étouffer la faute.
« S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher », lance, fin juillet, Emmanuel Macron devant les députés de sa majorité.
Le 18 juillet, trois jours après la victoire des Bleus, le chauffeur de Laurent Simonin est occupé à admirer la Coupe du monde quand il entend Benalla souffler : « Mon affaire va sortir. C’est une question d’heures. » Dès le lendemain, l’« affaire » vire au scandale. Le parquet de Paris ouvre une information judiciaire, le Parlement deux commissions d’enquête. « S’ils veulent un responsable, il est devant vous. Qu’ils viennent le chercher », lance, fin juillet, Emmanuel Macron devant les députés de sa majorité. Etrange formule, aussitôt moquée sur les réseaux sociaux et qui ne tombe pas dans l’oreille de sourds.
Le 11-Novembre, Donald Trump est de retour sur la place de l’Etoile, pour célébrer le centenaire de l’armistice de 1918. Il a cette fois sa tête des mauvais jours : Emmanuel Macron vient d’avancer sur CNN l’idée d’une « armée européenne », un projet « très insultant », a tweeté, de son avion, le président américain. Il sèche la remontée des Champs, comme Vladimir Poutine.
Un souci de plus pour Emmanuel Macron qui sort à peine d’une minitornade médiatique : il s’est englué tout seul dans un débat sur l’opportunité d’un hommage au maréchal Pétain, choquant pas mal de Français et, surtout, d’historiens. La chanteuse béninoise Angélique Kidjo peine à détendre l’atmosphère. L’ambiance a bien changé depuis juillet 2017.
Et les « gilets jaunes » vinrent chercher Macron…
Six jours plus tard, les premiers « gilets jaunes » fleurissent sur l’avenue. Ils n’ont pas supporté l’annonce de la hausse du prix des carburants. Ils se donnent rendez-vous sur Facebook et sur les ronds-points des zones commerciales. Parmi eux, peu d’ouvriers, peu d’habitants des quartiers, mais des tas de gens qui se sentent seuls et viennent se réchauffer autour des flammes des braseros. Beaucoup pensent que tous les journalistes et tous les politiques mentent. Ils ont la rage.
Qu’ils viennent me chercher, disait Macron. « On vient te chercher chez toi ! », crient les manifestants. Ils ont l’intention d’approcher aussi près que possible du palais de l’Elysée. Les rues qui bordent le Faubourg-Saint-Honoré sont bloquées ; le repli se fait donc sur les Champs. Le samedi 17 novembre, ce ne sont que de petites grappes, du côté de la Concorde. Le 24, ils investissent la place de l’Etoile, sur du Joe Dassin encore : « J’manifestais sur l’avenue, mais mon gilet leur a pas plu… ».
Sur leurs dossards fluo, des doléances sur la vie chère, le smic, l’ISF. « Macron, invite-nous au Fouquet’s ! » Il y a surtout le RIC, ce référendum d’initiative citoyenne, qui pourrait peut-être permettre de renverser le président. L’un des porte-parole du mouvement rêve tout haut du général de Villiers à l’Elysée ; d’autres crient « All cops are Benalla » (« tous les flics sont des Benalla »), détournement improvisé de « All cops are bastards ». Tout s’emmêle, mais un slogan, « Macron démission », fédère les participants, et l’arrière-plan demeure le même : les Champs-Elysées.
Début décembre, cette fois, ce sont des blindés de la gendarmerie qui encerclent la place de l’Etoile, du jamais-vu depuis la guerre. Le samedi précédent, l’Arc de triomphe a en effet été vandalisé. De Tokyo à New York, la photo fait la « une » des magazines de la planète, qui racontent même que Paris brûle. Dans les entrailles de son musée, la réplique en plâtre d’une statue de François Rude a perdu un œil.
Le lendemain, Macron s’y rend à pied. Se recueille devant le Soldat inconnu. Ne dit rien. Sauf ces quelques mots, glissés au président du Centre des monuments nationaux : « Rouvrez le plus vite possible. » En s’éloignant, il peut voir des touristes faire des selfies devant les piliers de l’Arc tagués d’insultes. Le 15 mai 2017, l’avenue était le champ d’honneur d’un jeune président. Aujourd’hui, on photographie les stigmates d’un champ de bataille.
]]>Un ex-conseiller de Sarkozy prend la tête de Rusal, le géant russe de l’aluminium
▻https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/28/un-ex-conseiller-de-sarkozy-prend-la-tete-de-rusal-le-geant-russe-de-l-alumi
Une nouvelle vie, assez inattendue, s’ouvre pour Jean-Pierre Thomas. L’ex-député des Vosges et trésorier du Parti républicain, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, s’apprête à prendre la tête de #Rusal, le premier producteur d’aluminium au monde. Le groupe industriel russe a annoncé vendredi 28 décembre sa nomination comme président du conseil d’administration à partir du 1er janvier.
Jean-Pierre Thomas, 61 ans, était déjà membre du conseil d’administration de Rusal depuis juin, et rien ne laissait prévoir qu’il allait en prendre la présidence. Mais la crise russo-américaine au centre de laquelle s’est trouvé Rusal a bouleversé la donne.
Début avril, Donald Trump a en effet dévoilé des sanctions américaines contre 24 oligarques et responsables politiques russes proches du président Vladimir Poutine, et contre 14 groupes et entreprises soupçonnés d’être liés à des « activités malveillantes » envers les démocraties occidentales. Cible numéro un : Oleg Deripaska, 50 ans, le « roi de l’aluminium » avec son groupe Rusal.
Pour le producteur d’aluminium, qui réalisait jusqu’alors 14 % de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, ces sanctions représentaient une très forte menace. Le groupe industriel craignait de perdre une partie de ses marchés, et de ne pas pouvoir honorer les échéances sur sa dette. A la Bourse de Hongkong, où le groupe est coté, l’action a immédiatement encaissé le choc, avec une baisse de 50,4 % en une journée, le lundi 9 avril.
]]>Ces nouvelles armes qui vont donner une avancée militaire considérable à la Russie
▻https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/ces-nouvelles-armes-qui-vont-donner-une-avancee-militaire-considerable-a-l
La Russie a réussi un test du nouveau système de missile hypersonique russe Avangard, capable de transporter des ogives nucléaires et conventionnelles.
La Russie développe des armes de rupture stratégique, les missiles hypersoniques (#Kinjal et #Avangard) qui pourront lui conférer à terme une avancée technologique et militaire. Dans ce cadre, Vladimir Poutine a supervisé le test réussi du nouveau système de missile hypersonique russe Avangard, capable de transporter des ogives nucléaires et conventionnelles, a annoncé mercredi le Kremlin selon l’agence de presse RIA. De façon générale, le développement de vecteurs hypervéloces pourrait conférer une avance militaire considérable à un club restreint d’Etats détenteurs, estime le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).
Les armes hypersoniques marquent une rupture
De telles armes grâce à leur vitesse supérieure à Mach 5, à la condition qu’elles soient associées à des manœuvres, disqualifient les capacités actuelles d’interception des défenses adverses (déni d’accès). Du coup, ces armements peuvent faire peser à tout moment et à toute distance une menace instantanée de frappe conventionnelle, voire nucléaire. Selon le SGDSN, les vecteurs hypersoniques restent encore très immatures et les premières mises en service opérationnelles ne devraient pas intervenir avant plusieurs années et ce, avec de probables limitations en termes de charge utile, d’autonomie de navigation et de précision terminale.
Outre la France, quatre pays disposent de programmes visibles de recherche et de développement en matière d’armements hypersoniques : les Etats-unis, la Chine, la Russie et l’Inde (en coopération avec la Russie). Il est évident qu’à l’horizon 2030, les armements hypersoniques figureront très certainement dans les arsenaux de plusieurs puissances. La France elle-même envisage d’en disposer pour la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire à partir de 2035. Et vraisemblablement avant si la France choisit l’hypervélocité pour les missiles qui vont succéder au Scalp et à l’Exocet , le programme FMAN/FMC, en coopération avec la Grande-Bretagne.
Le président russe a observé l’essai à distance, d’un bâtiment du ministère de la Défense à Moscou. Le test a eu lieu dans l’extrême-orient russe. Le maître du Kremlin a annoncé en mars une série de nouveautés dans le domaine de l’armement, parmi lesquelles l’Avangard, à l’occasion d’un discours au ton particulièrement offensif. Il a affirmé qu’elles pourraient frapper presque n’importe quel point du globe et échapper à un bouclier antimissile construit par les États-Unis.
En mars, la Russie avait testé avec succès le nouveau missile hypersonique Kinjal (poignard) qualifié par le président Vladimir Poutine d’"arme invincible". Lors d’un discours au Parlement le 1er mars, le président russe avait assuré que les missiles Kinjal allaient dix fois plus vite que la vitesse du son et pouvaient déjouer les systèmes antimissiles existants.
]]>" Meeting Snowden " par Flore Vasseur
▻https://enuncombatdouteux.blogspot.com/2018/12/meeting-snowden-par-flore-vasseur.html
Le temps d’une rencontre inédite, Edward Snowden, Lawrence Lessig et Birgitta Jónsdóttir, figures de la lutte pour les libertés, s’interrogent sur l’avenir de la démocratie.
▻https://www.youtube.com/watch?time_continue=3&v=Q2yb6dyrsh0
Députée islandaise depuis 2009, Birgitta Jónsdóttir se mobilise pour redonner le pouvoir au peuple. Professeur de droit à Harvard et pionnier de l’Internet libre, l’Américain Lawrence « Larry » Lessig dénonce sans relâche l’influence délétère de l’argent sur la politique et la collusion des élites, qui mine l’intérêt général. Quant à son compatriote Edward Snowden, ancien collaborateur de la CIA et de la NSA, il a révélé la surveillance généralisée de la population et des alliés des États-Unis, et vit désormais en Russie, où il a obtenu un asile politique d’autant plus précaire que les relations entre les deux pays apparaissent aujourd’hui illisibles.
Tandis que, depuis Moscou, Vladimir Poutine règne en maître sur la scène internationale, son homologue américain Donald Trump, pur produit de la société du spectacle, s’installe aux commandes de la première puissance nucléaire avec autoritarisme… Cette nouvelle page de l’histoire signera-t-elle la fin de la démocratie ?
Figures de proue d’un mouvement mondial de défense des libertés, ces trois compagnons de lutte, qui s’estiment et s’entraident à distance sur Internet, se sont rencontrés pour la première fois en secret à Moscou, à la veille de Noël. Ils ont autorisé les caméras de Flore Vasseur à capter cette conversation hors norme, au fil de laquelle émergent des questionnements essentiels : comment sauver la démocratie ? Qu’est-ce que l’échec ? Qui écrit l’histoire ?
Documentaire complet de Flore Vasseur
]]>En Russie aussi, la politique antisociale de Poutine mobilise
▻https://la-bas.org/5342
De Vladimir Poutine, il en est presque toujours question pour des questions internationales ou géostratégiques. C’est encore le cas cette semaine avec la capture de trois navires ukrainiens par la marine russe au large de la Crimée. Mais quelle politique mène le président Poutine en Russie ?Continuer la lecture…
]]>Russia-Ukraine tensions rise after #Kerch Strait ship capture - BBC News
▻https://www.bbc.com/news/world-europe-46340283
Ukraine’s parliament is to decide whether to bring in martial law, after Sunday’s capture of three of its naval vessels and 23 crew members by Russia.
The three ships were sailing off the coast of Crimea, which was annexed by Russia in 2014, when they were seized.
Russia opened fire, before its special forces stormed the vessels. Between three and six Ukrainians were injured.
Ukraine said it was a Russian “act of aggression”. Moscow said the ships had illegally entered its waters.
On Monday, Ukrainian President Petro Poroshenko said he was proposing that parliament back a 30-day martial law - half the length of that recommended by Ukraine’s security and defence council a day earlier.
In a televised address, Mr Poroshenko said he did not want martial law to affect presidential elections set for 31 March 2019. If backed by MPs, martial law would enter into force at 09:00 local time (07:00 GMT) on 28 November.
Sunday’s clash between Russian and Ukrainian vessels marks a major escalation of tension between the two countries.
This is the first time the two militaries have come into open conflict in recent years, although Ukrainian forces have been fighting Russian-backed separatists and Russia volunteers in the east of the country.
]]>Actions et cortège de tête contre la venue de Donald Trump à #paris le 11 novembre
▻https://nantes.indymedia.org/articles/43485
L’Action Antifasciste Paris-Banlieue invite toutes les personnes concernées à se mobiliser au cours de la journée du dimanche 11 novembre, par tous les moyens nécessaires, ainsi qu’à prendre la tête de la manifestation contre Donald Trump, au départ de la place de la République à 14 heures Le 11 novembre, l’État français commémorera le centenaire de l’Armistice de 1918, marquant la fin de la « Première #Guerre mondiale ». Le président américain Donald Trump sera présent à la cérémonie, tout comme une soixantaine d’autres chefs d’État et de gouvernement, dont Angela Merkel, Benyamin Netanyahou ou Vladimir Poutine. A défaut d’un défilé militaire sur le sol des États-Unis qui lui a été refusé, celui-ci a annoncé il y a quelques semaines qu’il se rendrait en France, tant il avait trouvé « formidable » le défilé du 14 (...)
#Répression #Resistances #antifascisme #Guerre,Répression,Resistances,antifascisme
]]>La menace Black Bloc plane sur les cérémonies du #11_Novembre - Le Parisien
▻http://www.leparisien.fr/faits-divers/la-menace-black-bloc-plane-sur-les-ceremonies-du-11-novembre-09-11-2018-7
Pour ce week-end, près de #10000_policiers ont été mobilisés sur l’ensemble du dispositif, samedi et dimanche, à la fois pour le Forum de la paix qui se tiendra à la Villette, ainsi que pour les commémorations proprement dites. Le concert donné par l’orchestre de Radio France à la Philharmonie de Paris samedi soir devant 1 600 invités et à la même heure le dîner des chefs d’État au musée d’Orsay sont également des événements sensibles et évoqués dans la note des services de renseignement parisiens.
Une menace dans la menace. Alors que 72 chefs d’État et 98 délégations étrangères sont attendus dimanche pour les commémorations du 11 Novembre, un rassemblement contre la venue de Donald Trump a été autorisé le même jour place de la République à Paris, à 14 heures, où sont attendues « plusieurs milliers de personnes », selon la préfecture de police (PP), qui dit se préparer à « un risque de débordements dû à la création attendue d’#un_Black_Bloc
#lol
Ces pays du monde où s’opère la jonction entre religion et nationalisme | Mediapart
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/280918/russie-inde-pologne-israel-turquie-iran-quand-la-religion-rencontre-le-nat
lusieurs dizaines d’États sur la planète sont aujourd’hui gouvernés par des régimes qui relèvent du nationalisme religieux ou qui sont influencés par cette configuration idéologique. Ce phénomène affecte tous les continents, démontrant que cette forme de nationalisme s’adapte à des religions très diverses, monothéistes ou non. Plus intolérant encore que les autres nationalismes face à la dissidence ou à l’opposition, plus inclusif aussi pour tous ceux qu’il entend incorporer au récit national, il se nourrit souvent de l’explosion des inégalités, des frustrations économiques et sociales, et semble désormais constituer une réponse traditionaliste de la « communauté nationale » à la globalisation et à la modernité.
En Europe, il s’impose surtout à l’Est, au sein de feu l’empire soviétique. En Russie, où l’Église orthodoxe a joué un rôle central dans la quête de la nouvelle identité nationale post-communiste, Vladimir Poutine a été un acteur majeur du retour du religieux sur la scène russe et internationale. Retour qui se traduit aujourd’hui, selon le patriarche orthodoxe Kirill, par un « état de fusion symbiotique entre le fait national et le fait religieux ». En Arménie, en Ukraine, mais aussi en Pologne ou en Hongrie, c’est également le nationalisme religieux qui sous-tend les dérives xénophobes et autoritaires.
Nous publions ici l’essentiel du chapitre consacré à l’Inde du livre coordonné par Oliver Da Lage, L’Essor du nationalisme religieux, à paraître début novembre.
]]>Le gendre de Trump fait tout pour sauver Ben Salman, par Gilbert Achcar dans Al-Quds Al-Arabi - Actuarabe
▻http://actuarabe.com/le-gendre-de-trump-fait-tout-pour-sauver-ben-salman
L’ensemble des médias internationaux ont mis en avant les échecs de Ben Salman à la suite de ses actions inconsidérées et l’assassinat de Khashoggi n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Mais le Prince héritier n’a pas pris en compte le fait que les actes que peut se permettre un dirigeant autoritaire comme Vladimir Poutine ne peuvent pas être commis aussi facilement par un dirigeant otage des Etats-Unis. Personne ne doute de la responsabilité directe de Poutine dans la tentative d’assassinat de l’ancien espion russe en Grande-Bretagne il y a huit mois, mais cette action n’a pas fait trembler le trône du nouvel empereur de Russie. Ce dernier ne dépend de personne et possède tous les éléments constitutifs du pouvoir. Il a même entre ses mains les éléments constitutifs de la puissance internationale, dont il se sert pour soutenir par exemple la famille Assad en Syrie.
]]>« Nous irons au Paradis comme les martyrs » : les propos de Vladimir Poutine expliqués
▻https://www.crashdebug.fr/international/15198-nous-irons-au-paradis-comme-les-martyrs-les-propos-de-vladimir-pout
Le porte-parole du Président russe a expliqué à quoi faisait référence Vladimir Poutine, lorsqu’au Club de discussion Valdaï, il évoquait la possibilité d’une frappe nucléaire, le « Paradis » et « les martyrs ». Selon lui, il s’agit d’une image puisque la Russie « n’attaquera jamais personne en premier ».
La Russie « n’attaquera jamais personne en premier » en cas de guerre nucléaire, a assuré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en commentant les propos tenus par Vladimir Poutine dans le cadre du Club de discussion Valdaï. « Nous, en tant que victimes de l’agression, nous irons au Paradis comme les martyrs, alors qu’eux [les agresseurs, ndlr], ils crèveront tout simplement, sans même avoir eu le temps de se repentir », a alors lancé le dirigeant russe.
« Il n’était principalement pas (...)
#En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales
]]>Macron’s life advice spurned : Gangster from ‘middle finger’ pic arrested for drugs possession — RT World News
▻https://www.rt.com/news/441654-macron-middle-finger-arrest
On dirait que les Russes chambrent Macron...
]]>Remaniements : la démocratie au risque des émotions
▻https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/remaniements-la-democratie-au-risque-des-emotions-794171.html
L’actualité du gouvernement Philippe illustre un tournant émotionnel qui transforme, de façon insidieuse, notre relation à l’État, mais aussi à la citoyenneté et au territoire. Par Alain Faure, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
[…]
Les sanglots de Nicolas Hulot, l’uppercut d’Alexandre Benalla et l’attachement lyonnais de Gérard Collomb sont mis en scène dans toute leur intensité grâce aux médias de l’immédiat et aux réseaux sociaux du numérique. L’information est frontale, elle nous saisit, elle nous touche au cœur et elle nous électrise (en deux clics). C’est l’impression enivrante que la politique se déroule dorénavant dans une communion-répulsion affective avec les événements et avec des acteurs de premier plan.
Pour décrypter la puissance du phénomène, il existe des travaux très convaincants en sociologie politique, en sociohistoire et en philosophie politique qui dévoilent l’entreprise d’envoûtement à l’œuvre. Les larmes recouvrent et masquent le sang du pouvoir, les affects sont les complices d’une manipulation des âmes où les puissants apprivoisent les passions.
Mais il manque au tableau une mise en équation qui se révèle aujourd’hui déterminante : c’est la combinatoire de ces perceptions sensibles, et non leur simple addition, qui formate dorénavant l’imaginaire politique.
Vu sous cet angle dynamique, le « tournant émotionnel » est profondément instable et disruptif, il devient le produit explosif et incontrôlable des trois promesses entremêlées. L’État omniscient, la citoyenneté du nombril et la magie des lieux sont des perceptions écorchées du vivre ensemble qui transforment, dans l’ivresse des égos du politique, les esthétiques de l’autorité, de l’engagement et de l’attachement au territoire.
Notons enfin que le phénomène n’est pas une particularité made in France. Il se développe de façon tout autant explosive à l’étranger, et selon des formes démocratiques pour le moins inquiétantes.
Sur l’État omniscient par exemple, les élections récentes en Russie, aux États-Unis, en Italie et au Brésil montrent que pour conquérir le pouvoir, les vainqueurs se sont appliqués à surjouer une médiation hyperpersonnalisée de nature divinatoire. Vladimir Poutine, Donald Trump, Matteo Salvini et Jair Bolsonaro sont les shamans contemporains de l’anti-mondialisation, ils revendiquent avec ferveur un État surplombant et autoritaire tout en justifiant les contraintes terrestres de l’impuissance publique et de la loi du marché. L’incantation passe toujours avant la responsabilité (et les croyances avant l’esprit de réforme).
Sur la « citoyenneté du nombril », la montée du populisme émotionnel est observée partout dans le monde. Elle est sans équivoque concernant le rôle dorénavant donné aux émotions intimes dans le processus électoral : une vox populi par les tripes, en première intention, qui semble résolument désinhibée pour parler altérité, frontières, religion, famille... On découvre chaque jour de nouveaux buzzs sur Internet qui individualisent dans l’indignation les thématiques du chômage, de l’insécurité, des discriminations ou encore du terrorisme.
Enfin sur la magie des lieux, on observe un regain régionaliste sans précédent dans tous les systèmes politiques et quelle que soit la tradition démocratique en présence. Les effervescences observées en Catalogne et dans l’Italie du Nord sont la partie visible d’un « retour du local » plein de paradoxes. Les plaidoyers identitaires font cohabiter des élans d’émancipation et des replis sur soi, des euphories participatives et de véritables régressions sociales...
]]>Un espoir pas si fou : les loups hors de chez nous
▻http://www.dedefensa.org/article/un-espoir-pas-si-fou-les-loups-hors-de-chez-nous
Un espoir pas si fou : les loups hors de chez nous
Faire les yeux doux à Bakou
L’intérêt de Vladimir Poutine pour le sport japonais qu’il pratique avec un grand art ne justifie pas à lui seul sa présence à Bakou pour l’édition 2018 du championnat du monde dejudo. Poutine s’adonne à un inlassable travail de détricotage des fils tissés autour de la Fédération de Russie. Au cours de sa rencontre avec le chef d’Etat de l’Azerbaïdjan qui a eu lieu à cette occasion, il a été question de sécurité régionale, d’armements et d’une éventuelle intégration de l’Azerbaïdjan, pays ‘non aligné’, au sein de l’Organisation du Traité de Sécurité Collective. Il s’agit de supplanter l’influence de Tel Aviv fournisseur de drones utilisés par Bakou en 2016 contre l’Arménie. Ilham Alyiev avait déclaré récemment que son pays avait acquis pour (...)
]]>Les orthodoxes russes et ukrainiens au bord du schisme
▻https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/09/19/les-orthodoxes-russes-et-ukrainiens-au-bord-du-schisme_5357206_3214.html
Territorial et politique, le conflit entre la Russie et l’Ukraine se déplace désormais sur le terrain religieux. Dans la foulée d’une assemblée extraordinaire, le Saint-Synode, l’institution collégiale au sommet de sa hiérarchie, qui s’est réunie à Moscou le 14 septembre, l’Eglise orthodoxe russe a pris la décision sans précédent de rompre pour partie ses relations avec le patriarcat de Constantinople. Car ce dernier s’apprête à reconnaître l’autocéphalie, l’indépendance de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, aujourd’hui encore divisée en deux principales branches concurrentes, dont la plus importante dépend de Moscou depuis la fin du XVIe siècle.
La décision finale de Bartholomée Ier, le patriarche de Constantinople, considéré comme le chef symbolique des 300 millions de chrétiens orthodoxes dans le monde, devrait intervenir lors de la réunion de son propre synode, prévue du 9 au 11 octobre. Mais l’envoi préalable de deux de ses représentants à Kiev « dans le cadre des préparatifs de l’octroi de l’autocéphalie à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine », selon les termes de son communiqué, ne laisse guère de doutes sur ses intentions. « Nous sommes arrivés avec une mission extraordinaire (…) afin de continuer le travail sur une chose déjà décidée », a confirmé, lundi 17 septembre, l’un des deux émissaires, l’archevêque américain Daniel, en marge d’une rencontre avec le président ukrainien, Petro Porochenko.
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