Peu sans doute rejoindre la réflexion sur carmignola.
Je m’étais promis de ne jamais intervenir à propos du « Printemps républicain »
▻https://blogs.mediapart.fr/geoffroy-de-lagasnerie/blog/260118/je-metais-promis-de-ne-jamais-intervenir-propos-du-printemps-republi
Je leur répondais toujours : « Non, il faut les ignorer ».
Mais je pense que je me trompais. Je me demande même si ma manière de dire « il faut les ignorer » n’était pas liée au fait que j’étais blanc et que, n’étant ni arabe ni noir, je n’étais pas susceptible de devenir la cible de leurs attaques - en sorte que je n’étais pas autant touché par leurs opérations – et que je sous-estimais les dommages objectifs et les souffrances qu’ils causent.
Car il est vrai qu’il y a un problème majeur avec ce que fait le Printemps Républicain en ce moment. Leurs actions ont des conséquences réelles et symboliques considérables et il faut trouver des moyens de les stopper.
Régulièrement le Printemps Républicain lance – ou suit – des campagnes qui visent à exclure du champ politique, culturel ou médiatique des personnalités. Ses campagnes s’articulent à des motifs très différents, elles prennent pour objet soit des vieux tweets soit des prises de position émises par telle ou telle personne.
On a souvent tendance à être pris au piège de leurs opérations en leur répondant en répondant au sujet de la polémique lancée -sur la laïcité, sur le racisme d’Etat, etc.
Mais en fait, le plus important n’est pas là. Peut-être en réagissant ainsi perdons-nous de vue l’essentiel, qui se situe dans le profilage racial qui guide les activités du Printemps Républicain.
Nous vivons dans un champ culturel au sein duquel il existe une sous-représentation massive des noirs et des arabes. Et pourtant, si l’on récapitule la liste de celles et ceux qui ont du subir les campagnes de disqualification du Printemps Républicain, on ne trouve que des Noirs et des Arabes : Mehdi Meklat, Badroudine Saïd Abdallah, Oulaya Amamra, Mohamed Saou, Rokhaya Diallo, Yassine Bellatar, Karim Rissouli, et, dernièrement, Widad Ketfi.