person:woody allen

  • Le #Prix_Nobel de la #paix 2018 a été décerné à #Denis_Mukwege et #Nadia_Murad, pour dénoncer les victimes de #violences_sexuelles.

    J’étais surpris que l’on récompense un homme pour son action en faveur des femmes, et une femme comme simple victime, mais comme beaucoup se sont réjoui ici de la récompense de Denis Mukwege, je n’ai rien dit.
    https://seenthis.net/messages/726904
    https://seenthis.net/messages/726918

    Et puis on apprend que Nadia Murad ne cesse de prendre Israël comme exemple et comme soutien.
    https://seenthis.net/messages/727264
    https://seenthis.net/messages/727820

    Alors on se rappelle des calculs géopolitiques du comité Nobel et on réalise que pour dénoncer les victimes de violences sexuelles, on ne prend que des cas de violences perpétrées par des Noirs et des Arabes, ce qui permet d’invisibiliser les violences faites aux femmes par de riches hommes blancs comme Harvey Weinstein, Woody Allen, Roman Polanski, Donald Trump, Bertrand Cantat, Dominique Strauss Kahn, Luc Besson, Brett Kavanaugh...

    #racisme

    • on ne prend que des cas de violences perpétrées par des Noirs et des Arabes, ce qui permet d’invisibiliser les violences faites aux femmes par de riches hommes blancs comme Harvey Weinstein, Woody Allen, Roman Polanski, Donald Trump, Bertrand Cantat, Dominique Strauss Kahn, Luc Besson, Brett Kavanaugh...

      @sinehebdo Depuis l’affaire Weinstein il n’y a pas une semaine sans que les médias occidentaux ne parlent des violences sexuelles perpétrés dans ces même pays occidentaux par des hommes blancs (l’affaire Polanski reprise aussi très régulièrement et actions contre Cantat ) alors que par ailleurs, absolument rien dans les médias sur les viols en RDC (juste quelques travaux universitaires sur le viol comme arme de guerre) et tu parles d’invisibiliser les violences faites aux femmes par de riches hommes blancs ?

    • @odilon , désolé, je ne parlais pas (et je ne voulais pas) d’invisibiliser les victimes racisées (Nafissatou Diallo en sait quelque chose, mais aussi les enfants violés par les soldats de l’armée française en Centrafrique), mais de la tentative d’invisibiliser les #grands_hommes prédateurs sexuels occidentaux, et de perpétuer l’idée qu’il n’y a que les Noirs et les Arabes qui sont violents et sexistes (là bas comme ici).

      En d’autres termes, je ne conteste pas à Denis Mukwege d’avoir mérité son prix, mais vu qu’il y avait une troisième place sur le podium, une organisation comme #metoo qui dénonce le sexisme aux Etats-Unis (par exemple) aurait peut-être pu partager ce prix...

    • Question : qui auriez-vous récompensé comme personnalité ou organisation symbolique de la lutte contre les violences faites aux femmes en occident ?

      Harvey Weinstein, Woody Allen, Roman Polanski, Donald Trump, Bertrand Cantat, Dominique Strauss Kahn, Luc Besson, Claude Lanzmann, Brett Kavanaugh... et j’en oublie un : Jean-Claude Arnault !

      (...) la légitimité même de l’académie suédoise qui est en cause et sa gestion d’une crise historique, qui a débuté en novembre 2017, en plein mouvement #metoo. Dix-huit femmes accusaient le mari d’une des académiciennes de viols et d’agressions sexuelles. Un Français, Jean-Claude Arnault, 71 ans, directeur d’un lieu d’expositions culturelles dans la capitale du royaume. Un audit, mené par un cabinet d’avocats, a depuis révélé que l’académie lui versait de généreuses subventions. Le parquet financier a ouvert une enquête.

      Le prix Nobel de littérature en 2018 reporté d’un an
      Anne-Françoise Hivert, Le Monde, le 4 mai 2018
      https://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2018/05/04/l-academie-suedoise-ne-decernera-pas-de-prix-nobel-de-litterature-en ?

      A la place, le prix nobel alternatif de littérature a été décerné à la Guadeloupéenne Maryse Condé :

      Maryse Condé remporte le Nobel « alternatif » de littérature
      La Libre Belgique, le 12 octobre 2018
      https://seenthis.net/messages/728549

  • Je crois avoir déjà ici ou là sur seenthis ( https://seenthis.net/messages/358700 ) dit tout mon dégoût pour le plus mauvais dessinateur de presse à l’Est du Mississippi, je veux parler de l’épouvantable Plantu. Je ne reviens pas sur le graphisme à pleurer (et souvent plagiaire) de ce type ni même sur son humour extrêmement besogneux (quand il n’est pas radicalement de très mauvais goût) alors que reste-t-il ? Et bien le type à l’instar de Woody Allen devient gâteux et non seulement se répète (combien de fois Plantu nous aura gratifié en cas de catastrophe humaine d’un dessin façon Je suis Charlie d’un des symboles du pays où se sont produits qui le séisme, qui l’incendie ou l’affaissement de terrain, lequel symbole national est représenté en pleurs ? Ici ce sont les Gênois qui vont être ravis de se savoir descendants de Romus, passons), Plantu peut désormais se répéter deux jours de suite. Quel talent ! Quel irremplaçable talent ! Naturellement je ne peux pas croire que les personnes qui travaillent au _Monde-, singulièrement à la maquette, ne se rendent pas compte que le vieux yoyotte d’importance, du coup je crains que nous le lectorat soyons condamné à subir Plantu quotidiennement jusqu’à la mort et donc jusqu’à la nausée.

  • Rire de soi a un prix. Voilà pourquoi Hannah Gadsby arrête l’humour
    https://www.nouvelobs.com/rue89/notre-epoque/20180710.OBS9478/rire-de-soi-a-un-prix-voila-pourquoi-hannah-gadsby-arrete-l-humour.html

    Déconstruction critique du stand-up et de l’industrie de l’humour en général, "Nanette" interroge alors le concept même de blague, qui n’aurait besoin que d’une situation initiale et d’une chute – drôle –, au détriment de la "vraie" fin d’une histoire qu’un public ne saurait supporter.

    Elle avait commencé par dire que le garçon de l’arrêt de bus ne l’avait pas tapée parce qu’il ne "tapait pas les femmes". On avait rigolé. A la fin du spectacle, elle revient sur ses propos en expliquant qu’il l’a bel et bien tabassée, qu’elle n’a ni porté plainte ni été à l’hôpital : "J’étais persuadée que c’était tout ce que je méritais."

    Ce témoignage en guise de colonne vertébrale, "Nanette" transcende la fonction cathartique du spectacle : il n’est plus question de ménager le public, de le libérer d’une tension ou d’un stress, mais d’interroger la manière dont il se considère au sein de la société. Spectateurs, êtes-vous des oppresseurs ?

    Alors Hannah Gadsby arrête l’humour, le rire est mort et "Nanette" est le théâtre d’une colère qui s’érige notamment contre la domination de l’homme blanc hétérosexuel, dont elle relève la susceptibilité, non sans ironie, dans l’après #Metoo :
    ""Pour la première fois de l’histoire, vous êtes une sous-catégorie de l’humanité. Vous dites ’Non, on a inventé les catégories, on n’est pas censés jouer, on est neutres’. Plus du tout. Personnellement, j’ai toujours été jugée sur ce que je suis : j’ai toujours été une grosse gouine moche. Je suis morte à l’intérieur, je suis blindée, je peux gérer. Mais vous, les gars, vous êtes fragiles.""
    Avoir peur des hommes

    S’appuyant sur sa formation en histoire de l’art, elle attaque les représentations des femmes, condamnées à être "vierges" ou "putes", ainsi que "l’art majeur" dont les acteurs font bloc autour de Picasso, par exemple, "qui s’est tapé une mineure" en la personne de Marie-Thérèse Walter.

    Elle parle des hommes célèbres dont il faut "protéger la réputation". Les "Donald Trump, Pablo Picasso, Harvey Weinstein, Bill Cosby, Woody Allen, Roman Polanski". ("Ces hommes ne sont pas des exceptions, ils sont la règle.")

    Elle insiste aussi sur les dommages générés par ces réflexes patriarcaux, notamment dans le cadre de l’affaire Monica Lewinsky :
    ""Si les humoristes avaient fait leur travail correctement et s’étaient moqués de l’homme qui avait abusé de son pouvoir, peut-être que l’on aurait une femme expérimentée à la Maison-Blanche, au lieu d’un homme qui reconnaît ouvertement avoir agressé sexuellement des jeunes femmes simplement parce qu’il le pouvait.”"

    #grand_homme #humour #féminisme

    • Citation de Picasso présente dans son spectacle et dont je n’arrive pas à trouvé d’autre source :

      Dès que je quitte une femme, je devais la bruler. En détruisant la femme, on détruit le passé qu’elle représente.

      Mais quel enflure ! En cherchant des citations misogynes de picasso google m’a proposé aussi la mysogynie de Bazelitz, Kundera

      Sur la misogynie de picasso :
      http://homocoques.fr/2-articles/596-en-etudiant-picasso-j-ai-decouvert-le-monstre

      Et je m’en sens mal car Picasso fut sans conteste un génie. Je crois qu’il a basculé en psychopathe autour de Guernica et de la guerre. La gloire et l’argent alors assurés, il a vécu avec le sentiment d’une impunité totale. Au début des années 1950, par exemple, il confisque leur passeport à deux petites Américaines venues le voir. Il leur prodigue « des gâteries » - quel euphémisme sordide - pendant deux jours avant de leur rendre leurs papiers.

      ...

      Otto Van Rees, un de ses voisins à l’époque du Bateau-Lavoir, a dit de lui : « C’est un horrible Espagnol, un cinglé. Il est peut-être un artiste merveilleusement doué mais il n’a strictement que ses intérêts en vue. Nous étions tous aussi pauvres que des rats et nous nous aidions mutuellement. Picasso ne rendait jamais rien. » Françoise Gilot qui fut une de ses compagnes et lui a donné deux enfants hors mariage a eu aussi ces mots : « Picasso peint avec le sang des autres. » Cela le résume bien. Sa jouissance est prioritaire sur tout, et faire jouir l’autre n’est absolument pas son souci. Je ne pense même pas qu’il ait su que les femmes puissent éprouver du plaisir.

      ...

      L’image de Picasso est celle de la liberté absolue. Or c’était aussi un censeur. Il a fait interdire les mémoires de Fernande et a voulu récidiver quand Françoise a publié son témoignage. Il a également fait interdire de toutes les bonnes galeries parisiennes l’artiste Luc Simon qui lui succédait dans les bras de Françoise.

      ...

      Il aura haï les femmes qu’il a eues au point de les battre et de les enfermer. Marie-Thérèse a employé le mot viol. Françoise a eu une joue percée par une gauloise allumée et ne parlons pas de la tragédie sadomaso avec Dora Maar. Marie-Thérèse et Jacqueline se sont suicidées. Maya, une de ses filles, et Marina, une de ses petites-filles, ont dit des choses sur leur gêne éprouvée gamines… Tous, en particulier ses amantes, n’auront été que des esclaves à son service, n’ayant droit ni au désir ni aux sentiments. Loin de lui, elles peuvent mourir, elles le devraient même. Les seules femmes ayant tenu tête auront été son première mécène Gertrude Stein et Françoise Gilot pour laquelle j’éprouve un immense respect.

      #viol #sadisme #violences_sexuelle #violences_masculine

  • La comtesse aux seins nus
    http://www.nova-cinema.org/prog/2018/165-offscreen/vampires-suck/article/la-comtesse-aux-seins-nus

    Jess Franco, 1975, BE-FR, HD, VO FR ,96’

    Impensable de passer à côté de Jess Franco dans ce module Vampire déviant. Il y avait même l’embarras du choix, mais cette « Comtesse aux seins nus » semblait finalement évidente. C’est le premier rôle principal de Lina Romey, sa muse, sa femme, qui l’accompagnait lors de sa venue dans les premières années du festival. Le film fait aussi un peu partie du Nova puisqu’une peinture grand format, tiré d’une scène du film, hante notre couloir depuis longtemps. On y retrouve les obsessions (mot qui semble formé pour lui) du cinéaste lubrique ultra-prolifique (un méta Woody Allen sous plusieurs aspects donc...) à la grammaire cinématographique plus fournie que maîtrisée, avec ses prétentions littéraires, son amour des paysages du sud, etc. Les codes (...)

  • #MeToo : à force de « mais », on n’avance pas | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/158344/metoo-mouvement-general

    MAIS il faut faire attention. MAIS ça va trop loin. MAIS les réseaux sociaux ne doivent pas être un tribunal populaire. MAIS il faut laisser la justice faire son travail. MAIS il y a des femmes qui mentent. MAIS il y a des femmes qui se victimisent. MAIS il y a des hommes qui sont persécutés. MAIS la séduction.

    Arrivée au point « séduction », en général, je sucre mon café avec un comprimé de valium, en me demandant si je vis sur la même planète que les personnalités qui se répandent dans les médias, toutes pétries d’inquiétudes face aux hordes féministes qui terrorisent le pays.

    Sur ma planète à moi, ça ne va pas trop loin : ça ne va nulle part

    Il ne se passe rien. Je cherche des exemples d’hommes dont la vie professionnelle et personnelle aurait été ébranlée par des accusations, mensongères ou pas. Je n’en vois aucun. Quel homme a été cloué au pilori du féminisme vengeur ?

    Prenons les cas les plus connus sur lesquels on prétend que les féministes enragées, comme moi, s’acharnent : la promo du dernier film de Woody Allen s’est bien passée, Roman Polanski devrait être un personnage du prochain film de Tarantino, Bertrand Cantat est en tournée (le 29 mai prochain il sera à l’Olympia et c’est déjà complet), Gérald Darmanin est toujours ministre de la République, Nicolas Hulot n’a pas perdu un point dans les sondages de popularité et reste le politique le plus apprécié des Français, le journaliste de LCP, Frédéric Haziza, qui était accusé d’agression sexuelle, a réintégré son poste et son accusatrice a démissionné, la cagnotte « Free Tariq Ramadan » a dépassé les 100.000 euros en quelques jours.

    Dans les médias, je ne peux citer qu’un cas où il s’est passé quelque chose. Patrice Bertin, célèbre voix de France Inter, mis en cause par plusieurs journalistes pour harcèlement et tentative de viol, est parti en retraite anticipée en novembre dernier. Je ne vais pas me prononcer sur ces cas, au demeurant forts différents les uns des autres. J’aimerais simplement qu’on se rende compte du décalage entre un discours général du « ça va trop loin » et le réel.

    À LIRE AUSSI Harvey Weinstein, Woody Allen, Roman Polanski... Comment juger l’œuvre des artistes visés par #MeToo ?
    Vous savez où est Harvey Weinstein ?

    Quand on nous dit que ça va trop loin, on se fout tout bonnement de notre gueule. Vous savez où est Harvey Weinstein ? En Arizona, où il se fait des hôtels et des restaurants de luxe. On pense qu’il est aussi allé se dorer les poils du cul dans un centre qui traite les problèmes d’addiction, The Meadows (les prairies), où a également séjourné Kevin Spacey. Ça se trouve ils se sont fait des apéros sympas au bord de la piscine.

    Photo officielle tirée du site de la clinique The Meadows.

    Je crois que j’ai rarement assisté à un tel décalage entre un discours et le réel. Ça me rappelle la campagne électorale de Jacques Chirac en 2002, la manière dont il avait martelé sans cesse le mot « insécurité », qui était une nouveauté lexicale, et même « sentiment d’insécurité », réussissant à créer une impression de danger qui, peu de temps avant, était inexistante.

    Mais les détracteurs du mouvement #MeToo n’ont pas seulement décorrélé l’impression générale de la situation concrète. Ils ont enterré le mouvement grâce à un magnifique tour de passe-passe qui a consisté à déplacer des questions sociétales sur le terrain judiciaire en évoquant la présomption d’innocence, et sur le terrain moral en évoquant le puritanisme. Chapeau bas.

    Ce faisant, ils ont réussi à faire oublier le plus important. Si des centaines de milliers de femmes ont parlé, ce n’était pas pour faire condamner par le tribunal d’internet des centaines de milliers d’hommes. D’abord, ce ne sont pas les pires histoires qui ont été racontées. Ensuite, l’écrasante majorité n’a pas donné de nom. Il s’agissait de montrer la réalité massive des agressions sexuelles, que ce problème concernait tout le monde et méritait une prise de conscience collective. Ce qui comptait, ce n’était pas les noms mais le nombre.
    On a dit quoi ?

    On a parlé de cette sensation étrange que nos corps ne nous appartiennent pas vraiment, que n’importe qui s’autorise à les toucher, à les commenter, à les juger

    Comment peut-on s’approprier son propre corps quand on nous répète que ce qui est constitutif de lui, comme la cellulite ou les règles, est dégoûtant ? Il a fallu attendre 2016 pour populariser un peu la véritable forme du clitoris. On nous dit encore des trucs comme « il faut souffrir pour être belle » –et est-ce que ça, ça ne parasite pas aussi complètement notre rapport au corps ? Et le consentement, combien de fois je n’ai pas été pleinement consentante ? Est-ce qu’on ne peut l’être qu’à moitié ? On parle de tout ça, on s’interroge, on se questionne. Et en face, on nous répond quoi ? « Elles veulent changer la fin du Carmen de Bizet. » À un tel niveau d’incompréhension, j’ai du mal à croire à un simple malentendu.
    Ce dont #MeToo témoignait, c’est qu’être une femme en 2018 ce n’est pas être l’égale d’un homme

    Et cette inégalité fondamentale est protéiforme.

    C’est être perçue comme un objet sexuel, c’est être discréditée, ne pas avoir la même liberté de déplacement dans l’espace public, ne pas être prise au sérieux au travail, être moins écoutée, moins payée, se taper les tâches ménagères, c’est appartenir encore et toujours à la sphère privée et être au service des autres parce que nous sommes là pour rendre leur vie plus douce. Et c’est, quand on tente de sortir de ces cases, se trimballer le sentiment d’être une imposture vivante, de perpétuellement devoir quelque chose à quelqu’un, de n’être pas à la hauteur, soumise au jugement permanent de la société.

    À LIRE AUSSI En 2017, la Women’s March était une réaction ; en 2018, elle est une révolution

    Être une femme, c’est ne pas s’appartenir pleinement. Face à tout ça, un homme qui réécrit la fin de Carmen, je m’en contrecarre le cul.
    On s’épuise... et parfois je me demande si ce n’est pas un peu fait exprès

    Mais polémiquer dessus, je reconnais que c’était une excellente diversion. À chaque « fake news » sur « les féministes », il faut que l’on perde du temps et de l’énergie à rétablir les choses, à expliquer que non, il n’y a pas une internationale vaginale qui exigerait de brûler toutes les copies de Blow-up ou que désormais les parents doivent s’échanger des exemplaires de la Belle au bois dormant sous le manteau sous risque d’être arrêtés par une milice féministe. Alors, on est là, on reste calmes, on répète que les oeuvres questionnent la société, et qu’à l’inverse, on a le droit de les questionner, de les analyser, de les décortiquer. Que critiquer, ce n’est pas censurer.

    Et on s’épuise à ça. Et parfois, je me demande... si ce n’est pas un tout petit peu fait exprès.

    Un peu comme le botté en touche des « il faut laisser la justice faire son travail ». C’est pratique ça, la justice doit faire son travail. Mais un mouvement, ce ne sont pas des cas particuliers alignés les uns derrière les autres. Ce mouvement dit quelque chose de notre société, et ce n’est pas la justice qui va changer la société. La justice s’occupe du cas particulier, le reste, l’addition de ces cas, c’est notre problème à tous. À nous de regarder la somme en face.

    Tous ces arguments qui suivent le « MAIS » sont une vaste mascarade.

    À LIRE AUSSI Quand la presse américaine écrit l’histoire, la nôtre choisit la réaction…

    Arrêtez de vous cacher derrière l’institution judiciaire ou la peur de la censure pour ne surtout pas réfléchir à tous les comportements au quotidien qui ne vont pas, à toutes les inégalités qu’on accepte et qu’on nourrit, à tous les stéréotypes qui font passer pour acceptable ce qui ne devrait pas l’être.

    #backlash #sexisme #misogynie #domination_masculine #masculinisme #féminisme

  • Why We Applaud When Woody Allen Insults Women
    https://www.thecut.com/2018/01/woody-allen-american-film-institute-diane-keaton.html

    I don’t like Woody Allen and haven’t for a while — since around 1979, when he made a movie about a self-involved, middle-aged comedy writer dating and dicking around a 17-year-old. I thought Manhattan was creepy, but not half as creepy as the way Allen got lionized for basically filming his own life in black-and-white and giving it a Gershwin soundtrack. So I missed the part of the AFI tribute when Allen proved, yet again, that being him means you can do almost anything and get people to shower you with praise.

    “He did what?” I asked my friend.

    “He called her a ‘fellatrix.’ I think that’s what he said.” She was sounding a little less sure now.

    She warned me that the video clip of the speech on YouTube, while short, was hard to take, but said I should watch it through to the end.

    #WoodyAllen #cinéma #misogynie

  • A la Cinémathèque, le cinéaste Sharunas Bartas gardé à l’abri de ses accusatrices - Culture / Next
    http://next.liberation.fr/cinema/2018/01/26/a-la-cinematheque-le-cineaste-sharunas-bartas-garde-a-l-abri-de-ses-

    Après la polémique Polanski, l’institution s’est à nouveau distinguée en coupant court à toute question gênante au maître lituanien, mis en cause pour agression sexuelle par deux actrices.

    Mais voilà que le 19 janvier, toujours à la Cinémathèque, lors d’un échange avec le public, une question est posée frontalement à Sharunas Bartas, qui reste de marbre. Une spectatrice commence par les remercier, lui et ses pairs, pour leurs réflexions sur la censure en Russie. A propos de paroles étouffées, elle demande à Bartas s’il a l’intention de répondre aux accusations d’agression sexuelle de deux jeunes femmes - l’une des deux, Paule Bocculaite, a été indemnisée d’une somme dérisoire après qu’il l’a bombardée d’une télé et poursuivie, en voiture, dans la forêt, a-t-elle relaté en Lituanie. Le micro est alors immédiatement repris. « On est ici pour parler de cinéma. Y a-t-il quelqu’un qui a une vraie question sur le cinéma à poser ? » Rideau et perplexité, vis-à-vis de la position de la Cinémathèque, qui choisit d’inviter Bartas mais de le maintenir dans une bulle et d’interdire tout ce qui pourrait la briser - comme si le cinéma et ceux qui le font étaient étanches au monde.

    L’autre accusatrice, Julija Steponaityte, est à Paris, où Libération l’a rencontrée. Elle n’a pas été conviée à la Cinémathèque, alors que celle-ci a choisi son visage dans Summer d’Alanté Kavaïté pour affiche du cycle en guise d’argument publicitaire. Elle ne s’est pas même sentie suffisamment « bienvenue » pour acheter un billet. En effet, depuis qu’elle a relaté ce qui lui est arrivé, en novembre sur Facebook, la jeune femme fait l’objet d’un déferlement de haine relayé par une part influente de l’intelligentsia lituanienne. « Des émissions de télé me sont consacrées où des "experts" se livrent à une analyse de mon cas et utilisent des posts de mon ex-petit ami pour dire que j’ai plein d’amants ! En 2018 ! »

    Julija Steponaityte aurait apprécié des excuses de Bartas ou, du moins, qu’il admette l’abus de pouvoir. La hargne qui s’est développée contre elle en Lituanie lui paraît « un signe envoyé à toutes celles qui aimeraient réagir contre une agression sexuelle ».

    Car ce n’est pas sa « petite histoire » qui est en jeu, explique-t-elle. Et c’est la raison pour laquelle elle ne peut pas accepter le « soutien » de la Cinémathèque au silence de Sharunas Bartas, car cet appui revient à « gommer l’effort des Lituaniennes pour sortir de la domination masculine ». Elle ajoute : « Même Woody Allen s’exprime ! En ne disant rien, Bartas laisse croire que son statut d’artiste le rend supérieur à ses propres actes et que la blessure des femmes n’est rien. » Quant à la direction du Centre du cinéma lituanien, elle refuse de prendre position tant que le cinéaste ne se sera pas exprimé. « Son mutisme le rend inattaquable, et offre donc un exemple à suivre pour tous les autres agresseurs. »

  • Woody Allen ou la fabrique du connard | Azélie
    https://excursusblog.wordpress.com/2017/11/18/woody-allen-ou-la-fabrique-du-connard

    Les faits sont connus : Woody Allen est accusé d’agression sexuelle sur sa fille Dylan Farrow. Sans revenir sur cette affaire incontestable, et pourtant contestée, je pense qu’il est nécessaire de se pencher aussi sur la filmographie d’Allen : comme pour Polanski, visionner ses films est en effet assez édifiant. J’ai, avant de partir aux États-Unis, voulu revoir Annie Hall et Manhattan, bien décidée à oublier la vie de l’artiste, pour me concentrer sur l’œuvre. C’est en fait impossible : l’œuvre d’Allen est taillée sur mesure pour le justifier lui-même – phénomène d’ailleurs mis en avant par Willa Paskin pour Louie de Louis C.K. La filmographie d’Allen est bien une vaste machine servant son auteur : elle est la fabrique du connard. Source : ex (...)

  • DISCOURS D’#OPRAH_WINFREY AUX GOLDEN GLOBES AWARDS
    https://tradfem.wordpress.com/2018/01/08/discours-doprah-winfrey-aux-golden-globes-awards

    Je tiens à remercier la Hollywood Foreign Press Association. Nous savons que la presse est en état de siège ces jours-ci. Nous savons également que c’est le dévouement insatiable de découvrir la vérité absolue qui nous empêche de fermer les yeux sur la corruption et l’injustice – les tyrans et les victimes, les secrets et les mensonges. Je tiens à dire que j’apprécie plus que jamais la presse alors que nous tentons de chercher notre voie dans ces temps compliqués. Ce qui m’amène à ceci : ce que je sais à coup sûr, c’est que dire notre vérité est l’outil le plus puissant que nous ayons tous. Et je suis particulièrement fière et inspirée par toutes les femmes qui se sont senties assez fortes et habilitées pour prendre la parole et partager leurs récits personnels. Chacune d’entre nous dans cette salle est célébrée à cause des récits que nous racontons, et cette année nous sommes devenues le récit.

    Mais ce n’est pas seulement un récit affectant l’industrie du divertissement. C’est un récit qui transcende toute culture, géographie, race, religion, politique ou lieu de travail. Je veux donc ce soir exprimer ma gratitude à toutes les femmes qui ont enduré des années de sévices et d’agressions parce qu’elles, comme ma mère, avaient des enfants à nourrir et des factures à payer et des rêves à poursuivre. Ce sont les femmes dont nous ne connaîtrons jamais les noms. Ce sont des travailleuses domestiques et des travailleuses agricoles. Elles travaillent dans des usines et elles travaillent dans des restaurants, et en milieu universitaire, en génie, en sciences de la santé et d’autres domaines. Elles font partie du monde de la technologie, de la politique et des affaires. Ce sont nos athlètes aux Jeux olympiques et ce sont nos militaires dans l’armée.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.harpersbazaar.com/culture/film-tv/a14551183/oprah-winfrey-golden-globes-speech-transcript

    #Violences_masculines #MoiAussi

  • « L’armée d’espions » de Weinstein pour étouffer les accusations d’abus sexuels

    http://www.liberation.fr/planete/2017/11/07/l-armee-d-espions-de-weinstein-pour-etouffer-les-accusations-d-abus-sexue

    Harvey #Weinstein a employé des moyens colossaux pour tenter d’étouffer les révélations sur ses #abus_sexuels présumés, utilisant par l’intermédiaire de ses avocats les services d’ex-agents secrets enquêtant sous de fausses identités ou des journalistes de la presse à scandale, affirme le New Yorker lundi.

    Selon l’article, le producteur en disgrâce a déployé cette « armée d’espions » depuis au moins l’automne 2016. Le New Yorker cite des dizaines de documents et sept personnes directement impliquées dans les efforts du producteur déchu pour empêcher en vain la publication d’accusations à son encontre. D’après l’hebdomadaire, une ex-agent israélienne, employée de la société #Black_Cube, dont le contrat prévoyait au moins 200 000 dollars d’honoraires, a notamment contacté l’actrice #Rose_McGowan, l’une des principales accusatrices de #Harvey_Weinstein, en prétendant être une militante pour les droits des femmes. Elle a enregistré en secret des heures de conversations avec McGowan, qui s’apprête à publier ses mémoires, « The Brave », un livre qui inquiétait Weinstein.

    L’agent de #BlackCube qui avait établi des contacts avec Rose McGowan a par ailleurs, sous une différente identité, contacté des journalistes enquêtant sur les agressions sexuelles présumées de Weinstein, notamment un reporter du magazine New York, Ben Wallace, pour savoir de quelles informations ils disposaient.

    Weinstein et son équipe ont aussi enquêté sur les reporters eux-mêmes, y compris leur vie personnelle et sexuelle et leurs précédentes enquêtes et potentiels litiges, pour tenter de les contredire, les discréditer ou les intimider. Son équipe a notamment rassemblé des éléments sur l’ex-femme de M. Wallace.

    Weinstein, aujourd’hui visé par des enquêtes policières à Londres, New York et Los Angeles, « surveillait personnellement les progrès de ces enquêtes ». Certaines étaient orchestrées par les avocats de Weinstein y compris #David_Boies, célèbre notamment pour avoir défendu #Al_Gore lors du litige sur le scrutin présidentiel de 2000 et pour avoir plaidé en faveur du mariage gay devant la Cour suprême, bien que son cabinet défende par ailleurs le New York Times dans un procès pour diffamation.

    Selon le New Yorker, Harvey Weinstein a également obtenu des informations de #Dylan_Howard, directeur des contenus d’ #American_Media_Inc. qui publie le magazine de ragots #National_Enquirer. L’un des journalistes de National Enquirer a notamment appelé l’ex-femme d’un réalisateur ayant eu une relation amoureuse avec Rose McGowan, Roberto Rodriguez, pour lui faire dire des commentaires négatifs sur la comédienne.

    La porte-parole de Weinstein #Sallie_Hofmeister et #Boies n’ont pas répondu aux demandes de commentaires de l’AFP Hofmeister a déclaré au New Yorker : « C’est une fiction de suggérer que des personnes aient pu être visées (ou aient fait l’objet d’efforts d’intimidation) » évoquant une « conspiration ».

    La société Kroll a par ailleurs envoyé à Weinstein 11 photos où Rose McGowan et Weinstein apparaissaient ensemble à différents événements des années après son agression présumée, pour discréditer ses accusations.

    La célèbre avocate de célébrités Blair Berk, qui fait partie de l’équipe légale de Weinstein, a décrit ces méthodes comme ordinaires. « Tout avocat de défense au pénal qui se respecte enquêterait sur des allégations non prouvées pour savoir si elles sont crédibles ».

    Ronan Farrow, l’auteur de l’article du New Yorker - le fils de Mia Farrow et Woody Allen - précise que Weinstein utilisait des #détectives pour enquêter sur les j#ournalistes qui écrivaient des articles négatifs sur lui depuis des années.

    Le New Yorker écrit également que des ex-employés de Weinstein ont été recrutés sous le faux prétexte de faire des recherches pour un livre sur « les belles années de Miramax », la maison de production co-fondée par Harvey Weinstein et son frère Bob. Au lieu de cela, ils ont été utilisés pour rassembler des listes d’anciens employés et d’actrices, les contacter… et les intimider.

    #viol

    • Harvey Weinstein’s Army of Spies By Ronan Farrow, November 6, 2017
      https://www.newyorker.com/news/news-desk/harvey-weinsteins-army-of-spies

      he film executive hired private investigators, including ex-Mossad agents, to track actresses and journalists.

      [...]

      On October 28, 2016, Boies’s law firm, Boies Schiller Flexner, wired to Black Cube the first hundred thousand dollars, toward what would ultimately be a six-hundred-thousand-dollar invoice. (The documents do not make clear how much of the invoice was paid.) The law firm and Black Cube signed a contract that month and several others later. One, dated July 11, 2017, and bearing Boies’s signature, states that the project’s “primary objectives” are to “provide intelligence which will help the Client’s efforts to completely stop the publication of a new negative article in a leading NY newspaper” and to “obtain additional content of a book which currently being written and includes harmful negative information on and about the Client,” who is identified as Weinstein in multiple documents. (In one e-mail, a Black Cube executive asks lawyers retained by the agency to refer to Weinstein as “the end client” or “Mr. X,” noting that referring to him by name “will make him extremely angry.”) The article mentioned in the contract was, according to three sources, the story that ultimately ran in the Times on October 5th. The book was “Brave,” a memoir by McGowan, scheduled for publication by HarperCollins in January. The documents show that, in the end, the agency delivered to Weinstein more than a hundred pages of transcripts and descriptions of the book, based on tens of hours of recorded conversations between McGowan and the female private investigator.

  • Fuyant les forces du désordre
    Je trouve refuge dans un régiment
    Je suis négligent avec la chatte de Raymond

    C’est sans vraies forces
    Que je tape mon rêve
    Au clavier

    Il est truffé de fautes de frappe
    Grande est la tentation de ne pas corriger
    Après tout c’est le récit d’un rêve

    En sortant de ma chambre
    Je sursaute, la cousine Déborah
    Porte le t-shirt fétiche de Sarah

    Emmenant Sarah au train
    J’entends qu’on s’entend mieux avec la Lybie
    Ce qui permet de réduire le nombre de réfugiés

    J’entends aussi que Macron
    Va faire un discours à la Sorbonne
    Dont on connait déjà le contenu

    Et dont on sait déjà
    Qu’il s’agit d’un message
    Pour les Allemands

    Et sinon on va sortir de l’état d’urgence
    En en décrétant
    La permanence

    On
    Est
    Un con

    Jambes de coton
    Mes pas d’automate
    Jusqu’à mon siège à cinq roulettes

    Mais sur combien
    De touches et de boutons
    Je peux appuyer chaque jour ?

    85 pour un poème
    Retours à la ligne
    Et majuscules comprises

    Je relis et je corrige le récit de mes rêves
    Au café avant ma séance d’analyse
    Comme on prend une douche avant d’aller chez le médecin

    Je chantonne
    En sortant
    De chez l’analyste !

    Dans le métropolitain je vois passer une contrebassiste
    Jesse ! Jesse ! Jessica ! je l’appelle. Elle ne répond pas
    J’ai oublié que Jesse était un de mes personnages de roman

    «  ? T’as l’air de bonne humeur
    Remarque ma collègue. ? Je sors du psy »
    Tête de ma collègue !

    Retour du travail
    Soleil radieux
    Chaleur presque

    Air calme
    Seul à la maison
    Essayer d’écrire, n’y pas parvenir

    Aller chercher Emile au rugby
    Plaisir de revoir les copains
    T’as vu les Bocks ont pris cher ! 57-0 !

    Gnoccis au saumon
    Courgettes crues au citron
    Mimolette ancienne (six mois)

    Les Fantômes deviennent
    Frôlé par un V1
    À la toute fin du texte

    Deux semaines
    Que j’écrivais hanté
    Par les Fantômes

    Les relire
    Maintenant
    Une douzaine de fois

    Les relire maintenant douze fois
    Le plus dur est fait
    Place au plaisir, fin de la peur d’échouer

    Hannah and her sisters de Woody Allen
    Tout son cinéma, même avant Husbands and wives
    Est en train de me devenir insupportable

    #mon_oiseau_bleu

  • Du danger de (trop) s’indigner en ligne
    http://abonnes.lemonde.fr/big-browser/article/2017/10/20/du-danger-de-trop-s-indigner-en-ligne_5203946_4832693.html

    L’indignation de leurs utilisateurs est un des carburants qui font tourner Twitter ou Facebook. Elle est recherchée et encouragée par ces multinationales car elle est au cœur même du fonctionnement des plates-formes qu’elles ont créées. Le contenu à fort quotient émotionnel génère le plus de likes, de commentaires, de partages – une des émotions qui rapportent le plus est la colère. Pour que ces services, que nous utilisons gratuitement, soient rentables, ces entreprises ont besoin de toujours plus de trafic, donc de revenus publicitaires. Elles ont intérêt à ce qu’on y reste le plus longtemps possible.

    C’est une réalité qu’on a trop tendance à oublier lorsqu’on traite de polémiques nées sur les réseaux sociaux. Molly Crockett, professeure adjointe de psychologie à l’université Yale (Connecticut), le rappelle justement dans « Indignation morale à l’ère digitale », une étude qui s’intéresse « à la façon dont la technologie peut transformer l’expression de l’indignation morale et ses conséquences sociales ».

    Le dernier mouvement qui est apparu, massif et organique, est incarné en France par le hashtag #balancetonporc avec lequel des milliers de femmes ont partagé sur Twitter leurs expériences d’agression ou de harcèlement sexuels. A moins d’une semaine d’existence, on ne peut pas encore dire s’il restera une explosion cathartique de victimes tentant de se libérer d’un poids trop longtemps enfoui, ou s’il aboutira à des avancées tangibles pour lutter contre le harcèlement et les violences envers les femmes.

    Il n’est pas surprenant que cette prise de parole collective ait pu naître et essaimer sur les réseaux, mais comme le dit le chercheur Olivier Ertzscheid sur Rue89, « ce serait une catastrophe que ces débats commencent et terminent sur Twitter ou sur Facebook. Comme ce serait une catastrophe de croire que ces plates-formes protégeront ». Si ces espaces deviennent des agoras numériques où des problèmes de société émergent et débordent jusque dans la « vie réelle », c’est qu’ils remplissent un vide laissé par les pouvoir publics et les médias.

    Pour Twitter et Facebook, #balancetonporc n’est qu’un hashtag parmi d’autres, intéressant uniquement dans la mesure où il rapporte du trafic. Olivier Ertzscheid rappelle, lui aussi, une vérité qu’on oublie trop souvent :

    « Il n’y a pour ces plates-formes ni victimes ni bourreaux, ni opprimés ni oppresseurs, seulement des usagers et des clients. »

    #Médias_sociaux #Indignation #Activisme #Olivier_Ertzscheid

    • Le texte oublie que ce tag est utilisé par les victimes, c’est pas un tag pour s’indigner, c’est un flot de témoignages par les victimes exaspérées (très majoritairement des femmes). Ceux qui s’en indigne ce sont les gens (tres majoritairement des hommes) qui ont fait les autruches jusqu’ici et qui sont indignés de ne plus pouvoir le faire.
      ce texte fait vraiment pensé à du #mansplannig et une atténuation de la violence de ce que vivent les victimes qui est au dela de l’indignation car c’est de la révolte et de la rébellion.
      Dire que c’est une explosion cathartique c’est aussi deja désactivé et effacé l’idée de révolte. La #catharsis c’est un défouloir symbolique pas une réclamation de justice concrète et politique. Si ces témoignages sont réduit à une vulgaire catharsis ca implique que ca ne sois que de la comédie et que une fois les spectacle fini les choses reprenne leur place, c’est a dire que les hommes pourrons à nouveau violer et agressé en paix.

    • Après, il faut aussi voir la critique globale faite aux médias sociaux, qui permettent l’activisme, mais plus difficilement la construction d’alternatives. Voir le livre de Zeynep Tufekci Twitter and tear gas (traduction à venir au printemps).
      Mais ce à quoi nous assistons est vraiment exceptionnel, vient juste après l’altercation télévisée entre Sandrine Rousseau et Christine Angot, les mises en cause de Denis Baupin (qui était à l’époque vice-président de l’Assemblée nationale). Le New-York Times ne s’y est pas trompé en soulignant l’importance de l’affaire Weinstein... spécifiquement pour la France. C’est que se trouve aujourd’hui une conjonction d’événements et de sentiments assez rares, et qui donc ouvre des perspectives totalement nouvelles. Le moment particulier dans lequel « la peur change de camp », et qui signale des basculements essentiels.

    • Je te met pas en cause @hlc moi aussi je met des articles avec lesquels je suis pas d’accord pour l’archivage. Je réagis à l’article pas à ton choix de le relayé. Et je suis d’accord pour les pbl causé par les réseaux sociaux mais pas de la manière dont en parle Olivier Ertzscheid et cet article (c’est à dire #androcentrisme et #mansplanning ) .

      edit @vanderling cet article est très interessant. Merci pour le signalement.

      « Woody Allen, Bill Cosby, Roman Polanski, DSK, Ghomeshi, Sklavounos, Trump, Cantat… J’en oublie, liste Mme Aurousseau. Le vent souffle fort, la tempête se préparait et la vague actuelle ne vient pas de nulle part. Si on l’envisage dans sa continuité, dans ces tempêtes successives, et qu’on regarde l’ouragan actuel… oui, peut-être qu’en le situant dans un temps continu, à l’échelle occidentale, peut-être qu’on assiste à un changement de culture. »

      Une chose est sûre : tous les spécialistes s’entendent pour dire que ce qui marquerait vraiment un changement, ce serait un électrochoc du système judiciaire — depuis les services de la police jusqu’à la loi, en passant par la façon de l’appliquer — afin « qu’il n’y ait plus une femme sur trois, chiffre Chantal Aurousseau, qu’il n’y ait plus un homme sur quatre qui vivent un événement traumatique lié à leur genre » et qu’il y ait beaucoup, beaucoup plus que trois agressions sexuelles déclarées sur 1000 qui se concluent par une condamnation.
      « MeToo » depuis longtemps MeToo existait déjà. La militante noire Tarana Burke l’a dit une première fois, et fortement, en 1996 — bien avant l’envol, en 2006, de Twitter. C’était un slogan, pas destiné à devenir viral mais à forger une solidarité, plus souvent une sororité, chez les victimes racisées et démunies qui se retrouvent dans des secteurs où organismes de soutien et centres d’aide ne se rendent pas.
      Selon la spécialiste des relations difficiles, des conflits et du harcèlement Chantal Aurousseau, #MoiAussi « est un choix de mots incroyablement juste », choix qui a pu contribuer à nourrir la déferlante. « Ce sont très souvent ces mots-là les premiers, dans l’histoire d’une femme qui témoigne. Juste un like, une émoticône, un “moi aussi” peuvent être déclencheurs. Un petit bout de texte de rien, s’il est bien reçu, peut ensuite ouvrir sur toute une nouvelle appropriation de son propre récit », indiquait Mme Aurousseau lors d’une présentation de l’étude « Témoigner de son agression sexuelle sur les réseaux sociaux : quelle expérience pour les femmes ? », dont elle est coauteure.

      « À force de dire “moi aus­si”, poursuit la professeure en entrevue, ça permet à ces femmes de se voir, de réaliser qu’elles veulent prendre une distance, puis de le faire ; et intérieurement, cette distance les protège de futurs événements. Même si elles ne sont pas arrivées à dire “non” au moment où ça se passait, sentir qu’en dedans d’elles il y a un “non” qui se dit, qui se dresse, fait qu’elles se sentent en sécurité. On a découvert que ce n’est jamais un témoignage, mais “un processus de témoignage” qui fait le travail et qui se construit à travers toutes sortes de gestes. »

      et j’en profite pour isolé un article linké dans ledevoir :
      3 agressions sexuelles déclarées sur 1 000 se soldent par une condamnation. Pourquoi ?

      C’est le seul crime violent dont le taux n’a pas diminué depuis 1999. À quelle étape du processus judiciaire le système laisse-t-il tomber les victimes ?
      http://lactualite.com/societe/2017/10/19/3-agressions-sexuelles-declarees-sur-1-000-se-soldent-par-une-condamnati

      L’article parle du taux très faible de condamnations 3 pour mille par rapport aux total des agressions déclarés par sondages et sur les 3 752 accusations qui passent au tribunal, la moitié (48 %) se soldent par un verdict de culpabilité. L’article parle du Canada, mais en France les condamnations sont souvent ridicules cf : http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/arras-pas-de-calais-le-pere-violait-sa-petite-fille-et-la-mere-ne-disait-

    • L’extrait du texte d’Olivier Ertzscheid a été choisi par le journaliste du Monde et placé dans le contexte de son propre article. Je pense que le texte original veut dire autre chose, centré sur l’analyse des médias sociaux (qui est le projet général d’O.E.). Je ne le lis pas comme « donnant des conseils » (mansplanning), mais comme décrivant ce qu’il voit.
      On le trouve à :
      http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2017/10/balancetonporc.html

    • Le texte de O.E est moins pourris que celui du e-monde.fr mais il prête quand même de drôles d’idées aux gens en particulier aux femmes.

      Mais accepter que ces débats commencent et se terminent sur Twitter ou sur Facebook serait une catastrophe. Comme serait une catastrophe de croire que ces plateformes protégeront la parole des victimes.

      Je voie pas qui accepte que ca commence et finisse sur twitter et justement les victimes ne donnent pas de noms puisqu’elles savent que la justice donnera raison aux agresseurs comme elle le fait habituellement.

      et il donne quant meme des conseils aux victimes (conseils que je trouve pas mauvais) : « Parce qu’un coup de dé jamais n’abolira le hasard. Et qu’un hashtag jamais, ne rendra la justice. »

    • @mad meg, ce serait bien que tu laisses les personnes de religion juive ou musulmane répondre.

      A l’étranger, c’est le hashtag #Metoo qui a été choisi. Je me demande pourquoi, c’est #balancetonporc en France.

      Il ne faut pas oublier non plus, que le porc a subit une opération chirurgicale l’empêchant d’être un agresseur sexuel.
      P.S. dénoncer, pas dénoncé.

    • Ne pas avoir de testicules comme tu dit du porc ne garantie pas que tu ne puisse pas etre un agresseur sexuel. Aussi pour les juives et les musulmanes j’espère que tu ne considere pas ces personnes comme un bloc qui déciderait d’une manière unique ! Moi j’ai parlé de la notion de pureté pas du choix que feront les femmes. Sinon tes remarques antisémites et ton deni classiste et maintenant ton utilisation des musulmanes sont vraiment détestable. Tu es un grand joueur de #bingo

      @unagi quelle horreures ces réactions sur Twitter. Je plein ce femmes qui se prennent ces torrents de merde masculinistes. Êt l’autre qui exige des noms histoire qu’en plus les victimes se prennent des condamnation pour diffamation ( vu que c’est parole contre parole pour prouver un viol ou une agression sexuelle alors que les Twitter seront des preuves à charge contre elles’

    • @unagi . Effectivement, je n’appartient à aucune de ces 2 religions, c’est pour cela que je pose la question.
      J’ai des amis/relations dans ces 2 religions, je leur poserai la question Lundi.
      Je pensais que sur SeenThis, j’aurai la réponse.

      Curieux @mad meg que tu trouve ma question antisémite , tu catalogues rapidement. Prend le temps de t’expliquer. Pourquoi oublies tu les musulmans.
      Sur twitter, cela aurait été sale . . . .
      Il est vrai que tu as l’exclusivité de la parole quel qu’en soit le moyen.

      As tu déjà participé à une conférence débat autrement que par ordinateur interposé ?
      Avec des des êtres humains ?

      L’utilisation de la tête de porc sur une synagogue, ou de mosquée se porte bien en France.
      C’est pour cela que je pose la question sur l’utilisation d’un hashtag avec le mot porc dedans.
      Ailleurs, c’est le hashtag #metoo .

      J’espère qu’Acrimed nous fera un article sur cette question.
      Le titre de l’Article repéré par Hervé Le Crosnier était : Du danger de (trop) s’indigner en ligne
      Je rajoute : Et de poser des question.

    • Ce que je trouve antisémite c’est pas cette question là c’est ta comparaison entre les femmes victimes d’agressions qui utilisent le tag #balancetonporc et les collabos de la gestapo et ton utilisation du mot #délation . cf : https://seenthis.net/messages/638677#message638741

      Pour ta question d’ici je trouve que c’est de l’instrumentalisation de ta part des femmes juives et musulmanes c’est donc une combo de paternalisme sexiste, islamophobe et antisémite si tu veux le détail. Et je pense ca parceque sur le sujet de ces dénonciations des violences sexuelles que subissent les femmes tu ne cesse de chercher le déni par tous les moyens. Tes premiers messages pour attenué l’aspect sexuel des agressions en effacant l’aspect genré es agressions pour en faire un problème de classes sociale. Ensuite ton utilisation de la gestapo pour qualifier les dénonciatrices et maintenant tes histoires de porcs. Comme quoi les musulmanes et les juives ne pourraient pas écrire le mot porc sur twitter pour dénoncer des agresseurs sexuels sur twitter. Et au passage tu glisse plein de culture du viol insidieuse dans tes messages. Par exemple ta parenthèse sur la castration des porcs qui fait comme si les agressions sexuelles étaient uniquement possibles de la part de mâles non castrés. Je laisse pas passé ce genre de choses.

    • Rendre visible ce qui a lieu, c’est plus que s’indigner, c’est chercher à rendre inacceptable.

      En arabe Halouf (animal impur) est une insulte usuelle. Et il faut ignorer beaucoup pour ne pas le savoir. Idem pour Hellüf en hébreu. Le cochon a pas de chance, omnivore comme nous, il est une figure repoussoir de l’animalité (considéré comme sale, cannibale, si les conditions s’y prêtent) qui est aussi la nôtre. Cochon, porc, schwein, pig, je sais pas si il y a une seule langue ou le terme cochon soit pas injurieux mais j’en serais étonné. Les humains (et parmi eux les hommes au premier chef) sont bien sûr les plus dangereux des animaux, mais lorsqu’ils sont qualifié d’un nom d’animal c’est en général pour pointer une humanité considérée comme défaillante, vue comme soumise à ses instincts les plus vils, indigne.
      Oui, @bce_106_6, cette façon de coller du gestapo et du camp de ci de là hors de propos est non seulement fautive (que peut-on croire décrire ou caractériser ainsi, à tors et à travers..) est insupportable. Et comme je ne suis pas un chien qui opine lorsqu’un morceau de sucre ou de viande lui est offert, les « cadeaux » n’y changent rien.

      Ces prises de parole sont libératrices et c’est ce qui compte. Faire mine de voire que cela ressemble à de la délation alors même que rares sont les noms cités (pas de preuve = procédure pour diffamation), c’est encore une fois tout mélanger.
      Plus qu’une dénonciation, terme effectivement ambigu, j’y vois une critique en acte, il y a un nous les femmes et pas un chacune son histoire, son traumatisme aussi, dire la violence subie est une modalité de combat.

      Une twiteuse disait 1/qu’elle craignait que cela ne change rien 2/puis raconte avoir vu un « frotteur » se prendre des coups de sac (sic) d’autres femmes que celle directement visée.
      https://twitter.com/Lili_etc/status/921123065429360642

      Donc, là le message est clair : si tu te hasarde à faire le porc, fait gaffe à tes miches. Ça me semble pas mal.

      Et puis depuis d’autres positions dominées que celle des femmes, on sait très bien ce que ça donne d’en dire en détail l’inacceptable (si bien naturalisé lorsqu’il est tu), de le contester, et d’agir en conséquence. Cela manque un peu partout, alors faut pas bouder. Je crois qu’on va entendre parler d’effets concrets dans l’espace public, au travail, et, pour une toute petite partie sans doute, dans les familles.

    • Pour répondre plus brièvement à @bce_106_6 : ta question est absurde, les juives et les musulmanes pratiquantes, plus que les autres, ne verront aucun inconvénient à traiter leurs agresseurs du nom de l’animal qui les répugne le plus !
      Ce sont plutôt les amoureuses des animaux qui pourraient hésiter...

    • Avant tout Dror, mes félicitations pour ta retenue et ta politesse.

      Pourquoi cette question ?
      Je me méfie de l’unanimité des MSM (Main Steam Média) et des MS Médias Sociaux, à propos du hashtag vengeur #balancetonporc .
      Il y avait unanimité à propos de #jesuischarlie dans un premier temps.
      Je cherche une explication.

      Je maintient ma question, et seules les femmes juives ou musulmanes ont la réponse, pas d’inquiétude, j’en fréquente.
      Par ailleurs, comme tu l’as deviné, je faisais une étude sur les insultes utilisées sur SeenThis.
      Ma collection de copies d’écran commence à être intéressante.
      Pour ce qui de coller du gestapo ce n’est pas moi qui m’arroge d’avoir la vérité et le monopole sur un sujet de ce blog.

      Il va y avoir des effets concrets dans l’espace public, au travail, et, pour une toute petite partie sans doute, dans les familles, tu as entièrement raison.
      Ce hashtag sera aussi utilisé par les harceleurs(es) (sous un pseudo féminin le plus souvent), sous couvert d’anonymat, tu t’en doutes.
      Rien de plus simple pour se débarrasser de ceux qu’on a dans le nez, un peu comme l’adjectif antisémite. C’est pas moi qui l’ai utilisé.

      On remarquera aussi, que depuis ce hashtag vengeur, le sujet du Harcèlement au travail, envers les femmes ou les hommes, mis sur la place publique par Elise Lucet a disparu des radars.

      Les femmes victimes d’actes insupportables, et pas seulement celles des milieux où s’exerce le pouvoir, méritent mieux que d’être des « balances »

    • Maintenant les victimes de violences sexuelles sont comparées à #jesuischarlie
      Sauf que ces femmes qui s’expriment parlent de violences qu’elles ont subit elles mêmes pas de la mort de quelques journalistes.
      Après les collabos des nazis voici aussi les « balances » c’est à dire celles qui parlent aux flics. On te viol et si tu parle aux flics tu es une sale « balance », les agresseurs sexuels devraient t’envoyer des fleurs tellement tu t’applique à défendre leurs interets. Mais rassure toi les femmes ne peuvent pas balancer aux flics car justement les flics ca les fait marré les violences sexuelles, et ce tag qui te rend tout colère c’est justement une solution trouvé par ces femmes pour se faire entendre malgrès l’étouffoir judiciaire/policier.
      Tu traite les femmes de charlie, en sous entendant que c’est du grégarisme de leur part, mais il y a plus de 600000 agressions sexuelles et viols par an (uniquement pour les personnes de plus de 18ans) et vu l’ampleur des violences sexuelles que les hommes infligent aux femmes c’est normal que ca fasse l’effet d’un raz de marée quant ca tombe. Tu choisi systhématiquement d’attaqué les femmes - bourgeoises-gestapistes-islamophobes-antisémite (en sous entendant qu’utilisé le mot porc pour agresseur sexuel serait une exclusion des musulmanes et juives de la part des victimes qui s’expriment) et maintenant Charlie et « balances ». J’ai hate de voire la suite c’est un vrai festival.
      Sinon pour ta collection d’insultes tu peu ajouter violophile parceque t’es un sacré gros violophile mec vu ton acharnement à faire culpabilisé les victimes de violences sexuelles qui l’ouvre par tous les moyens possibles et imaginables.

      @sinehebdo au sujet de l’aspect spéciste du tag Hypatie en parle ici ; http://hypathie.blogspot.fr/2017/10/balancetonharceleur-enfin-elles.html
      Et je suis d’accord avec elle pour déploré que « porc » ca invisibilise les agresseurs sexuels qui sont des hommes. Ca pose aussi la figure du monstre/inhumain et sur cette figure il y a une phrase dans la femme au couteau :

      "Le problème dans le fait de dépeindre les abuseurs comme étant des monstres 24h/24 c’est que quand une personne fait l’expérience de la violence dans sa propre vie, iel se met à penser “oh, mais il est tellement gentil la plupart du temps, il ne pourrait pas être un abuseur” ou “mais il n’est pas TOUJOURS horrible, il est génial d’habitude, alors il ne peut pas être un abuseur”, et iels font l’erreur de penser qu’iels ne doivent pas être vraiment en train d’être maltraité-es alors qu’en réalité, c’est le cas."

      http://lafemmeaucouteau.tumblr.com

    • Ce n’est pas la première fois qu’une « affaire » de harcèlement ou d’agression sexuels suscite un afflux de témoignages. Ce fut le cas en 2011 après l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn

      Reste que l’accueil fait, ces derniers jours, aux appels à dénonciation a été pour le moins partagé. La démarche a été jugée « délatrice » par certains, dans la mesure où l’on encourage les femmes à citer nommément leur harceleur.

      on trouve des propos comme celui-ci :

      « Ces histoires de harcèlements réels ou supposés commencent à bien faire. (…) Cette ambiance de délation et d’ordre moral est vraiment malsaine. A part de réels problèmes de violences sur les femmes, celles-ci doivent apprendre à gérer leurs relations en société, à ne pas avoir d’attitude soumise, ambiguë, et savoir ce qu’elles souhaitent. »

      La « crispation » sur ce sujet du harcèlement et des agressions sexuels dont sont victimes les femmes et – parfois – les critiques de la dénonciation qu’elles en font

      renvoient au fait qu’il existe en France, depuis les années 2000, une rhétorique consistant à véhiculer l’idée que ces violences envers les femmes sont un trait culturel appartenant à certains groupes sociaux. Elles se trouvent donc rejetées dans « l’exotisme » d’une autre culture, et d’une autre catégorie sociale.

      Or, dans le cas du mouvement enclenché ces derniers jours, les témoignages de femmes, par leur nombre et leur diversité, montrent tout à la fois l’ampleur du problème du harcèlement sexuel et le fait que celui-ci concerne toute notre société, qu’il touche toutes les catégories socioprofessionnelles, y compris les plus privilégiées.

      « Montrer que le problème ne peut pas être renvoyé à “eux” mais qu’il existe aussi chez “nous” est un enjeu fondamental du féminisme », explique M. Fassin :

      « Il l’est depuis les années 1980 aux Etats-Unis, date à laquelle les féministes s’efforcent de faire reconnaître l’existence du “date rape”, le viol pendant un rendez-vous, et pas seulement par un inconnu. Et c’est l’enjeu d’une bataille très forte aujourd’hui en France. »

      Dès lors, le problème n’est plus de l’ordre de l’« étranger », il est « parmi nous ». C’est là que se met en place une forme de résistance, selon le sociologue. « Cela pousse à se demander si le harceleur est quelqu’un d’entre nous, et pourquoi on tolère cela. »
      « Trouver que les autres sont des barbares ne coûte rien »

      Mais la violence de certaines réactions est également à la mesure du changement en cours. « Cette résistance, c’est aussi une résistance au fait que les choses sont en train de bouger », analyse le sociologue.

      http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/10/18/balancetonporc-il-n-est-pas-surprenant-que-certains-hommes-protestent-vigour

    • Je suis convaincu qu’une bonne partie des risques que tu pointes, @bce_106_6 , ne sont que théoriques et que la triste réalité est que rien de tout cela ne se produira pour la bonne et simple raison que dans quelques jours, au mieux quelques semaines, tout le monde sera passé à autre chose et aura oublié tout ça, et les femmes retourneront à leurs harcèlements quotidiens. A mon avis, la vraie question est plutôt « comment faire pour que la campagne actuelle se pérénise dans le temps », mais les médias sociaux sont incompatibles avec le long terme.

      L’autre chose que je remarque dans tes commentaires est que, en soulevant toutes ces questions annexes, tu changes de sujet. Peut-être que c’est involontaire, mais en faisant ça on a l’impression que tu veux qu’on parle plus de la forme que du fond. Je te le dis d’autant plus franchement que je pense que ma petite remarque humoristique sur les cochons est du même acabit, et qu’elle n’avait peut-être pas sa place ici non plus. #BalanceTonHarceleur

  • Publié le 15 octobre 2017
    Woody Allen se dit « triste » pour Harvey Weinstein
    http://www.lapresse.ca/cinema/201710/15/01-5140076-woody-allen-se-dit-triste-pour-harvey-weinstein.php

    « Toute l’affaire Harvey Weinstein est très triste pour tout le monde », a déclaré le réalisateur américain dans une interview à la BBC.

    « C’est tragique pour les pauvres femmes qui se sont retrouvées impliquées, triste pour Harvey dont la vie est tellement bouleversée », a-t-il ajouté.

    « Il n’y a pas de gagnants là-dedans, c’est juste très, très triste et tragique pour ces pauvres femmes qui ont dû traverser tout ça », a déclaré Woody Allen.

  • Qui est Ronan Farrow, le « tombeur » d’Harvey Weinstein ?

    http://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/10/13/ronan-farrow-le-tombeur-d-harvey-weinstein_5200274_3476.html

    Fils de Woody Allen et Mia Farrow, le journaliste et juriste a recueilli des témoignages de victimes du producteur hollywoodien.

    Ronan Farrow, qui a publié dans le New Yorker les ­révélations qui ont fait un paria du producteur Harvey Weinstein, l’un des hommes les plus puissants d’Hollywood, n’est pas tout à fait un journaliste ordinaire. A 29 ans, il a déjà eu plusieurs carrières : diplomate, militant, avocat. Il est aussi fils de stars. Son père est Woody Allen. Sa mère Mia Farrow. Un couple orageux, dont la rupture, en 1992, lorsque le cinéaste est tombé amoureux de Soon-Yi, la fille adoptive de l’actrice, a fait les délices de la presse new-yorkaise à scandales.

    Ronan Farrow n’a jamais pardonné à son père ce qu’il a qualifié de « transgression morale », au point d’abandonner le prénom que le réalisateur lui avait choisi à la naissance – Satchel, comme son joueur de base-ball favori Satchel Paige. Depuis des années, le jeune homme n’a cessé de défendre ­Dylan, une autre de ses sœurs adoptives, qui a accusé Woody ­Allen de l’avoir agressée sexuel­lement alors qu’elle avait 7 ans. Avec leur mère Mia Farrow, la tribu fait corps à chaque fois que le réalisateur d’Annie Hall est invité pour un hommage. En 2015, lorsque son père a présenté son film L’Homme irrationnel à Cannes, Ronan Farrow a signé un texte dans le Hollywood Reporter qui expose son analyse de la couverture – ou la non-couverture – par la presse des accusations d’agressions sexuelles contre les puissants.

    Surdoué

    Quand Ronan-Satchel est né, en décembre 1987, à New York, la famille baignait dans un mélange de bohème multiethnique et de snobisme de l’Upper East Side. A la maternelle, l’enfant avait déjà un psychiatre. Très jeune, il était familier des gros titres et des paparazzis. Ses grands-parents étaient l’actrice irlandaise Maureen O’Sullivan, la Jane du Tarzan Johnny Weissmuller, et le réalisateur australien John Farrow, autre couple en dysfonctionnement chronique. Le fils de stars a toujours été surdoué. A 15 ans, il sortait de l’université Barnard, à New York, le plus jeune diplômé (en biologie et philosophie) de l’histoire de l’institution. A 16 ans, il était admis à la faculté de droit de Yale. A 21 ans, il passait le barreau de New York, tout en travaillant comme chargé du droit humanitaire à la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants. « Je brûlais de faire mes preuves », a-t-il dit au magazine Esquire. Loin de « l’ombre imposante de parents célèbres ». A 23 ans, il rédigeait les discours de Richard Holbrooke, l’envoyé spécial de Barack Obama pour l’Afghanistan. Après la mort du diplomate, il est devenu le conseiller à la jeunesse de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton.

    Ronan Farrow n’avait que 5 ans quand il a été pris dans le tumulte du divorce de ses parents. Mia Farrow, l’héroïne du Rosemary’s Baby de Polanski, a toujours mené une vie hors du commun. A 21 ans, elle a épousé Frank Sinatra, qui en avait trente de plus. En deuxième mariage, le compositeur et chef d’orchestre André Previn. Woody Allen l’a fait tourner dans treize de ses films, de Zelig à La Rose pourpre du Caire. Ils sont restés douze ans ensemble, mais ils ne se sont jamais mariés. Militante passionnée, courant d’expéditions humanitaires en séjours au Darfour, Mia Farrow a adopté 11 enfants, parmi les plus déshérités de la terre. En 1992, la tribu – et l’industrie cinématographique – a été secouée par un tremblement de terre lorsque Mia Farrow a découvert chez Woody Allen des photos d’une de ses filles adoptives, nue. Soon-Yi Previn, 21 ans, avait été adoptée en ­Corée à l’âge de 8 ans par Mia et André Previn. Elle a trente-cinq ans de moins que le cinéaste. La liaison a fait scandale.

    Une enquête de dix mois

    Dylan, 7 ans, n’a plus voulu voir son père adoptif. Le traumatisme n’a jamais disparu. Pour la Fête des pères, en 2012, Ronan a publié un Tweet sardonique. « Bonne Fête des pères. Ou, comme on dit dans ma famille, bonne fête des beaux-frères. »

    En 2013, après le département d’Etat, Ronan Farrow a été recruté par MSNBC, la chaîne câblée, pour une émission de l’après-midi censée s’adresser aux « millenials ». Il était trop sérieux. L’émission n’a duré qu’un an. Depuis 2015, il reste sous contrat avec NBC pour des grands sujets d’investigation. L’enquête sur les agressions sexuelles dont est accusé Harvey Weinstein lui a pris dix mois. Il y dénonce un système de couverture des agressions sexuelles à Hollywood, par la presse, les agents, les intermédiaires chargés des relations publiques, aboutissant à une « culture d’acquiescement ». Pourquoi a-t-il choisi de publier son scoop dans le New Yorker plutôt que sur la chaîne qui l’emploie ? Mercredi 11 octobre, les responsables de NBC ont nié avoir refusé son enquête par crainte de nuire à un homme aussi influent qu’Harvey Weinstein. L’enquête n’était « pas publiable en l’état », ont-ils affirmé. Interrogé – sur la même chaîne MSNBC –, Ronan Farrow a réfuté cette explication, soulignant que le New Yorker avait immédiatement accepté le dossier. Il s’est néanmoins gardé d’accuser directement la chaîne d’avoir cédé à des pressions.

    Dans son texte de 2015 au Hollywood Reporter, Ronan Farrow estime que la presse ne saurait s’exonérer de l’écoute des victimes au motif qu’il n’y a pas de plainte. « Notre rôle est encore plus important quand le système légal ne remplit pas sa mission auprès des vulnérables confrontés aux puissants, écrit-il. Souvent les femmes ne peuvent pas ou ne veulent pas porter plainte. Le rôle d’un reporter est celui de porteur d’eau pour elles. » Selon lui, une nouvelle génération de médias, « libérés des années de journalisme d’accès », commence à enquêter sur les agressions sexuelles commises par les « moguls » d’Hollywood ou d’ailleurs. « Les choses changent », assure-t-il.

  • Qui est Ronan Farrow, le tombeur d’Harvey Weinstein - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/medias/qui-est-ronan-farrow-le-tombeur-d-harvey-weinstein_1951787.html

    Le journaliste de MSNBC et du New Yorker n’est pas le premier à raconter l’envers fétide du rêve hollywoodien. Mais pour lui, c’est une affaire de famille. Celle d’un père prestigieux, Woody Allen, dont il ne cesse de dénoncer, de tweets en tribunes ou en plateaux télé, les dérapages sexuels, notamment commis selon lui aux dépens de sa soeur, Dylan Farrow. Et s’il voue une rancune particulière au milieu du cinéma, s’il l’observe avec une telle défiance et y a plongé ses antennes, c’est parce que le tout Hollywood a pris fait et cause pour son père au moment de son divorce d’avec sa mère, la non moins prestigieuse Mia Farrow.

    https://www.newyorker.com/news/news-desk/from-aggressive-overtures-to-sexual-assault-harvey-weinsteins-accusers-te

    Bien ouèj quand même, comme au bowling, #strike.

  • http://www.corinnemercadier.com

    Cette nuit j’ai fait un rêve assez compliqué. En tentant de le prendre en note, pour une de ses scènes, voulant décrire la lumière, je finis par écrire, une lumière comme dans les Polaroids de Corinne Mercadier. Je réalise alors que cela doit bien faire une vingtaine d’années que je n’ai plus vu une photographie de Corinne Mercadier, ce qui me donne l’occasion de découvrir le travail de cette photographe.

    Mardi 22 août

    Je rentre d’un voyage de Hongrie, je suis debout dans un car bondé – on dirait un croi-sement entre les scènes d’ouverture de 8 1/2 de Federico Fellini et sont plagiat, Stardust Me-mories , de Woody Allen − et je suis un peu chargé, j’ai trop de valises et de vêtements – un pullover, une veste et un manteau que j’aurai du mal à réenfiler dans ce car bondé quand nous serons arrivés au terminus. Le car nous conduit vers une ville – Budapest ? − depuis laquelle nous pourrons prendre le train ou l’avion. À la différence des autres voyageurs qui rentrent tous de voyages organisés, beaucoup de vacances au ski – ce sont beaucoup les équipements de skis des unes et des autres qui contribuent à créer la cohue et l’encombrement dans le car −, je n’ai pas de ticket ni d’avion ni de train pour mon retour. Et je ne parviendrai pas du tout à m’en procurer un : il y a un monde fou qui rend tout déplacement difficile dans le grand hall qui ressemble à celui de Montparnasse, surtout en étant pareillement chargé, le hall est aussi bondé comme le serait un marché dans un pays africain et je suis sans cesse distrait par la nécessité, par ailleurs, de rapporter un souvenir à mes parents, notamment du paprika. Finalement j’échoue tout à fait à me procurer un ticket pour mon retour, lesquels tickets sont beaucoup trop chers et peu nombreux, des voyageurs qui ont passé la nuit dans le hall de gare se les arrache à prix d’or dès l’ouverture des guichets et je suis contraint de remonter dans le car pour retourner vers la petite cité balnéaire, d’où je viens et où, en fait, habitent mes parents. Le voyage du retour est très beau, il y a un peu moins de monde dans le car, et j’engage la conversation avec deux familles qui sont dans la même situation que la mienne d’absence de ticket pour le retour, notamment une famille qui a un enfant autiste et qui me parle du parcours de leur enfant, de ses difficultés et d’un film qu’ils ont tourné avec d’autres familles concernées par le handicap mental. Nous passons par de très beaux paysages de plaine qui ressemblent au Vexin, pour certains passages de cette très belle route, le car monte sur des rails comme pour des montagnes russes avec des virages très relevés, ce qui m’amuse fort. De temps en temps je prends quelques photographies qui sont toutes réussies, par exemple, sur le bas-côté de la route, des enfants qui s’amusent à rouler en vélo dans de grands flaques de pluie, le tout à contre-jour parfaitement débouché, en revanche je me fais la réflexion que j’ai déjà pris mille fois de telles photographies et qu’il est vraiment temps que je passe à autre chose, par exemple je devrais m’interdire de prendre des photographies de route. De retour chez mes parents je m’ouvre de mes difficultés pour le retour et ils ne me proposent aucune aide, sauf à me conduire au car le lendemain et, de fait, je me fais du souci que le lendemain ce ne sera pas plus facile de me procurer un ticket, je dois réfléchir à une stratégie pour ne pas échouer le lendemain, comme par exemple de prendre le premier car du matin pour avoir une chance d’arriver un peu avant l’ouverture des guichets et si cela ne suffit pas, de passer la nuit suivante sur place, il y a donc encore de l’espoir en me débrouillant tout seul. Le soir, je mets à profit cette dernière soirée inescomptée, ce qui fâche mes parents qui pensent que je devrais au contraire en profiter pour me coucher de bonne heure et non, sans cesse, tirer sur la corde de profiter de toutes les occasions pour satisfaire ma curiosité, et donc, je sors et je retombe fortuitement sur la famille avec son enfant autiste, qui m’invite à venir voir le film qu’ils ont réalisé, et dont ils ont obtenu que justement il puisse passer dans le cinéma de cette petite ville. La dernière scène du film est très belle et très mystérieuse, elle se passe sur une plage très plate à la mer immobile, une vraie mer d’huile, tout est filmé légèrement sous-exposé – un peu comme du polaroid, façon Corinne Mercadier − et des enfants autistes sortent de l’eau comme s’ils débarquaient, − et là on dirait des photographies, légèrement sombres et sous-exposées, de Robert Capa le jour J. en Normandie − il y des effets de doublage saisissants, on a le sentiment que ces enfants tiennent des discours très savants et très philosophiques à propos de l’altérité et du temps, mais on comprend que c’est doublé parce que les voix sont des voix déliées d’adulte, parmi lesquels je reconnais celle, éraillée, et donc pas du tout enfantine, de Gilles Deleuze. Au générique je découvre que le film a été produit par l’ancienne principale du collège d’Émile que je rencontre à l’occasion du débat d’après cette projection et auprès de laquelle je suis obligé de manger mon chapeau et de faire amende honorable, elle n’est la perverse polymorphe que je croyais qu’elle était. Mais quand même cela m’embête beaucoup parce que j’ai fini d’écrire le chapitre des Salauds la concernant et je me demande même si ce n’est pas déjà parti chez l’imprimeur.

  • 6 Young Actors Who Are Breaking Free of Hollywood’s Ingenue Trope | L.A. Weekly
    http://www.laweekly.com/arts/6-young-actors-who-are-breaking-free-of-hollywoods-ingenue-trope-8081160

    In many ways, the modern starlet — a diminutive term for which there is no male counterpart — can be credited to Woody Allen, a man who himself has been long plagued by accusations of sexual misconduct and abuse; it was Allen’s ongoing work with female muses in movies such as Annie Hall, Zelig and Match Point that helped bring the ingenue offscreen. As the entertainment industry began to use the term to describe lead actresses Mia Farrow, Diane Keaton, Scarlett Johansson and Emma Stone, both on- and offscreen, these leads enjoyed powerful rises to fame. But critical acclaim garnered in this way comes at the cost of being typecast for a singular role and public persona — and it has lasting consequences. “[Naming] new young actresses as ’ingenues’ and ’it girls’ only reinforces the damaging media narrative that women’s value lies in their youth, beauty and sexuality, rather than in their artistic ability and capacity to lead,” Jennifer Siebel Newsom, maker of the documentary Miss Representation and founder of nonprofit the Representation Project, says via email.

    Le documentaire “Miss Representation” peut être vu ici:
    http://documentarylovers.com/film/miss-representation

    #actrices

  • @arno, ben en fait ne va surtout pas voir le dernier film de Philippe Garrel, l’Amant d’un jour que normalement je t’aurais recommandé les yeux fermés, je peux être tellement fan de Garrel et même lui passer des trucs énormes (c’est ce que j’avais tenté d’écrire dans une chornique à propos de L’Eté brûlant http://www.desordre.net/blog/?debut=2011-11-20#2934 ).
    Parce que là quand même je me demande si la sénilité, qui a emporté Woody Allen il y a une vingtaine d’années, n’est pas en
    train de nous voler Philippe Garrel, et c’est fort triste.

    Je passe sur les impensés lamentables d’une certaine répartition des rôles, une jeune étudiante qui tombe éperdument amoureuse de son professeur de philosophie, son aîné d’au moins 25 ans et qui a donc l’âge de la fille du professeur de philosophie, tous les personnages féminins du film ont moins de 25 ans, pour les personnages masculins il y a le choix entre des quinquagénaires à l’intellect séduisant ou au contraire de jeunes hommes aux corps d’appolon, et, sinon, par ci par là, des hommes repoussoirs, tel ancien de l’Algérie et tel clochard dans un bistro, tout ceci est certainement mieux dit que je ne pourrais jamais le faire, sur le sujet, dans cet article : http://www.genre-ecran.net/?L-amant-d-un-jour .

    Mais pour te dire @arno, quand je vais voir un film de Garrel, il y a tant et tant de choses que je suis prêt de laisser sur le bord du chemin pour mieux jouir de ces petites choses qui sont pour moi le sel même de ce cinéma que je vénère, des compositions abstraites admirables avec des bouts de murs, leurs plinthes et les prises électriques, des cadrages aux compositions dignes de la grande peinture, un éclairage en noir et blanc absolument lumineux, des effets de profondeur de champ qui ont une sensualité quasi dérangeante, sauf qu’en fait, hier soir, je me demande à quel moment l’un de ces plans pouvait encore me faire plaisir, me faire jouir, tant il y avait redite d’avec tous les autres films de cet immense réalisateur.

    Du coup je me pose la question de la fameuse oeuvre de trop, de l’oeuvre médiocre qui finit par montrer où se trouve la médiocrité dans les autres oeuvres, par exemple le ratage de Daniel Buren à Monumenta il y a cinq ans et qui jette un jour terriblement décoratif sur une oeuvre dont je pensais jusqu’alors qu’elle était majeure, tel roman de jeunesse de Georges Perec, le Condottière que je regrette tellement qu’on ait publié post mortem et qui donne à voir un jeune Perec qui bourre les côtes de son lecteur en lui disant sans cesse, tu as vu comme c’est malin ce que je viens d’écrire et l’auteur de la Disparition ne sort pas grandi d’un tel éclairage ( https://www.desordre.net/bloc/contre/pages/183.htm ) et je passe sur la longue cohorte des films séniles de Woody Allen depuis Husbands And Wives qui fait oublier qu’avant cela il y a eu Manhattan, Zelig et September .

    Et j’en finis par me dire que ce qui me cause tant de peine, de grands artistes qui tombent de leur piédestal, n’est pas justement une expérience comme une autre de la vie, laquelle reste le foyer de l’art, une expérience de la médiocrité, cette dernière étant sans doute indispensable pour que par contraste on puisse, plus rarement, jouir de chefs d’oeuvre.

    Voilà @arno, j’espère que tu ne te lasses pas trop de ces prises à parti cinéphiles entre nous dont l’intersection pour le moment connue de nos prédielctions est formée par le trio ( Alien, Les ailes du désir , et peut-être les Fantômes d’Isamël )

  • Le stérotype de la « fille sexy née de la dernière pluie », une réactualisation du fantasme de la vierge totalement soumise aux pouvoir masculin

    https://www.youtube.com/watch?v=0thpEyEwi80

    This is such an interesting dissection of a very common trope in writing female characters that I never really thought about before, but it’s so prevalent and so obvious and so fucking disgusting.

    this is such an important video. for those who can’t watch: the ‘born sexy yesterday’ trope features heavily in science fiction, referring to a character who is typically an alien, a mermaid, an android, or some other non-human presented as a sexy woman, who

    has no understand of basic human society, and often a childlike naïveté
    is not ashamed or even really conceptually aware of her own nudity
    is totally inexperienced with sex and sexuality
    is often preternaturally skilled at something the male protagonist respects, such as combat

    as the narrator points out, none of these character traits are problematic in and of themselves. they become problematic when the ‘born sexy yesterday’ character develops a relationship with a male protagonist. here’s how:

    her cutesy naïveté and lack of understanding in her new environment positions the male protagonist (MP) as an experienced and admirable protector, showing her the ropes for everything from eating a sandwich to sex. this is the ultimate student-teacher fetish. it sexualizes inexperience and innocence.

    though the MP may be average in literally every way, her alien-ness and lack of familiarity with human society means she has nothing to compare him to, and he becomes her “dream guy” by default. this creates female characters who exist to assuage male fears of inadequacy and rejection.

    her unabashed nudity gives the director plenty of excuses to film nude or partially nude scenes, with the female character freely dancing and prancing around. she is overtly sexual, but has no sexual desires or thoughts of her own. because remember, she is the born sexy yesterday trope.

    her inexperience with sex and sexuality satisfies the male desire for a “pure, unspoiled” woman who has never been corrupted by the touch of a man, and will not reject him because she literally doesn’t know any better. as her relationship with the MP progresses and inevitably becomes sexual, he shows her everything from kissing to penetration, deflowering her and reinforcing his role as the teacher, hers as the innocent… dare i say child?

    in many ways it’s the ultimate male power fantasy. a completely unremarkable man stumbles upon a gorgeous woman who is totally ignorant and in a strange environment. the MP has 100% of the power in their relationship, which he will exercise to his sexual fulfillment.

    another point the narrator makes which i think is incredibly important is that this trope started in colonialist dramas. a european male would go off to a foreign land, meet a totally-sexy-and-totally-unaware-of-it indigenous woman who lives an ignorant life among her tribe. he would “enlighten” her and show her the ways of the “modern world,” and in her gratitude and wonder she would fall for him. his reward was to enlighten her once more and show her the ways of intercourse.

    it has since transformed and the born sexy yesterday character is now more acceptable as a literal non-human, rather than a “naked and ignorant” native.

    via : http://mirrorontheworld.tumblr.com/post/160329567546/rad-seraph-tmirai-this-is-such-an-interesting

    #domination_masculine #sexisme #stéréotype #vierge #hétérosexisme #racisme #colonialisme

    • Ce que tu décrit semble être une sous-catégorie du stéréotype de la fille née sexy de la dernière pluie : celle du dernier homme sur terre avec la fille sexy née de la dernière pluie. La fille sexy et innocente et vierge même sans contexte apocalyptique reste une femme qui ne connais pas d’autre hommes et donc le mec dans l’histoire est toujours sans concurrence, un sorte de mâle-alpha né de la dernière pluie par absence de concurrents. Pour Woody Allen, il est cité dans la video au sujet de ce trope et vu les accusations de viol et inceste c’est pas étonnant qu’on trouve ce sale type sur ce trope.

      Ce trope met bien en lumière la résistance des imaginaires hétérosexuels en particulier masculins à toute idée d’égalité sexuelle. Je vais le retrouvé mais ca me fait pensé à une conférence sur la sexualité à destination des ados que j’avais mise sur seenthis qui expliquait que la sexualité était le domaine le plus réactionnaire qui soit et le plus hostile à toute égalité et que c’était probablement sur ces fondements que les reste ne bougeait plus.

      Tant qu’il y aura des hommes pour trouvé que l’innocence est sexy, on aura des problèmes d’oppression sexuel (et pas seulement) des femmes et des enfants.

    • Bien je vais regardé les autres. De mon coté je retrouve pas la video de la conférence dont je parle plus haut, je l’avais peut être pas taggé ou alors taggé avec des fautes d’orthographe (^.^)

  • Prochaine ouverture du Bal Nègre à Paris : quel usage du mot « nègre » en France ?
    http://africultures.com/prochaine-ouverture-du-bal-negre-a-paris-quel-usage-du-mot-negre-en-fr

    La salle de spectacle « Le Bal Nègre » ouvrira au 33 rue Blomet à Paris en mars 2017. Le maître des lieux, Guillaume Cornut, est un ancien de Normale Sup’ et de l’ENSAE, devenu trader à Londres et à New-York. Passionné de musique et lui-même pianiste, il a eu l’idée d’un lieu qui renoue avec l’esprit des Années Folles. Il cite d’ailleurs souvent dans ses interviews le film de Woody Allen Midnight In Paris qui met en scène les cabarets de l’entre-deux-guerres. Source : Africultures

  • Signataires de la pétition pour Roman Polanski / All signing parties to Roman Polanski’s petition - SACD
    http://www.sacd.fr/Tous-les-signataires-de-la-petition-All-signing-parties.1341.0.html ?

    #souteneurs #showbiz #viol #pédophile

    Roman Polanski a été informé des nombreux témoignages envoyés jusqu’à maintenant et vous remercie de votre soutien.

    Roman Polanski has been informed of the large number of messages that have been sent to him so far and thanks you for the support you keep giving him.

    [dernière MAJ : 29 octobre 16h / last update : october 29th - 4pm]

    Olivia A. Bugnon, Michael A. Russ, Erika Abrams, Marguerite Aflallo, Fortunio Aflallo, Stéphane Agussol, Fatih Akin, Yves Alberty, Stephane Allagnon, Brice Allavoine, Woody Allen, Pedro Almodovar, Gianni Amelio, Greta Amend, Wess Anderson, Michel Andrieu, Roger Andrieux, Pascale Angelini, Yannick Angelloznicoud, Jean-Jacques Annaud, Bernard Anne, Tomas Arana, Frédéric Aranzueque-Arrieta, Alexandre Arcady, Fanny Ardant, Asia Argento, Judith Arlt, Marie-Hélène Arnau, Stéphane Arnoux, Darren Aronofsky, Stéphanie Arques-Voitoux, Olivier Assayas, Alexander Astruc, Simone Audissou, Gabriel Auer, Jennifer Augé, Zdzicho Augustyniak, Alexandre Babel, Vladimir Bagrianski, Jean-Yves Bainier, Hélène Bainier, Lubomila Bakardi, Fausto Nicolás Balbi, Eleonor Baldwin, Jean-François Balmer, Alberto Barbera Museo nazionale de Torino, Sylvie Bardet-Borel, Ruth Barensteiner, Luc Barnier, Christophe Barratier, Ernest Barteldes, Carmen Bartl, Pascal Batigne, Sylvette Baudrot, Anne Baudry, Henning Bauer, Tone Bay, Juan Antonio Bayona, Xavier Beauvois, Liria Begeja, Matthieu Béguelin, Gilles Behat, Jean-Jacques Beineix, Marco Bellochio, Yannick Bellon, Florence Bellone, Monica Bellucci, Véra Belmont, Jacqueline Belon, Jean-Marc Benguigui, Djamel Bennecib, Saïd Ben-Said, Luc Béraud, Jean-Pierre Berckmans, Jacob Berger, Christof Berger, Alain Berliner, Gael Garcia Bernal, Pascal Berney, Xavier Berry, Jean-Paul Bertin, Bernardo Bertolucci, Giuseppe Bertolucci, Jean-Marie Besset, Nico Beyer, Marlène Bisson, Arnstein Bjørkly, Lucien Blacher, Jean-Marc Bloch, Léa Bloch, Marks Blond, Catherine Boissière, Anne-Sylvie Bonaud, Olivier Bonnet, Thierry Boscheron, Renata Bosco, Freddy Bossy, Claudia Bottino , Jacqueline Bouchard, Louise Anne Bouchard, Patrick Bouchitey, Cédric Bouchoucha, Paul Boujenah, Patrice Bourbon, Frédéric Bourboulon, Jérôme Bourgon, Etienne Boussac, Christine Bouthemy, Katia Boutin, Elizabeth Brach, Ian Brady, Jacques Bral, Sophie Bramly, Paulo Branco, Patrick Braoudé, Guila Braoudé, Edwin Brienen, Adrien Brody, Stéphane Brodzki, Isabelle Broué, Max Brun, Merima Bruncevic, Bastien Brunel, Caroline Brunner, Anne Burki, André Buytaers, Anthony Byrne, Come Caca, Marco Cacioppo, Gerald Calderon, Monica Cannizzaro, Peggy Carajopoulou-Vavali, John Carchietta, Christian Carion, Angela Carlin, Henning Carlsen, Jean-Michel Carré, Esteban Carvajal Alegria, Lionel Cassan, Bryan Cassiday, Pascale Castioni, Miss Catadler, Steve Catieau, Morgane Caux, Mathieu Celary, Pedro Celestino, Teco Celio, Muriel Cerf, Dabiel Chabannes, Thierry Chabert, Chagi, Jean-Yves Chalangeas, Daniel Champagnon, Christophe Champclaux, Georges Chappedelaine , Litseselidis Charalampos, Yann Charbonnier, David Charhon, Fabienne Chauveau, Claire Chazal, Valérie Chemarin, Patrice Chéreau, Hubert Chertier, Brigitte Chesneau, Marie-Christine Chesneau, Michel Chevalier, Franck Chevalier, Mishka Cheyko, Catherine Chiono, Catherine Chouchan, Elie Chouraqui, Alex Cichy, Souleymane Cissé, Jean- Pierre Clech, Henri Codenie, Robert Cohen, Olivier Cohen, Lilia Cohen Decerisy, Catherine Colassin, Suzanne Colonna, Jean-Paul Commin, Andrea Concato, Patrick Conrad, Anne Consigny, Alain Cophignon, Antony Cordier, Alain Corneau, Jérôme Cornuau, Bruno Coulais, Guy Courtecuisse, Miguel Courtois, Antoine Courtray, Christiane Courvoisier, Guillaume Cousin, Morgan Crestel, Rudyard Cretenet, Dominique Crevecoeur, Alfonso Cuaron, Estelle Cywje, Isabelle D. Philippe, Nicola D’Ugo, Frédéric Damien, Sophie Danon, Bill Darbyshire, Olivier Dard, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Isabelle Dassonville, Sophie Davidas, Robin Davis, Bruno de Almeida, Marion de Blaÿ, Agnès de Kergorlay, François de Lamothe, Hervé de Luze, Artus de Penguern, Valérie de Saint-Do, Wim De Temmerman, Virginie De Wilde, Christel de Wit, Olivier Debert, Viviane Decuypere, Guillermo del Toro, Alain Delannoy, Benoît Delmas, Michel Deloore, Jonathan Demme, Nicolaine den Breejen, Ruud den Dryver, Louisa Dent, Caroline Deruas, Edwin Dervaux, Dante Desarthe, Romain Desbiens, Sophie Deschamps, Thomas Desjonquères, Alexandre Desplat, Chris Devi, Rosalinde et Michel Deville, Guillaume D’Ham, Christelle Didier, Dieter Diependaele, Anne-Sophie Dinant, Kathrin DiPaola, Claire Dixsaut, Julien Doger, Catherine Doire, Xavier Dolan, Fanny Dollé-Labbé, Helen Donlon, Ariel Dorfman, Kristen Doty, Jean Douchet, Thierry Drean, Fabrice du Welz, Marina Duarte Nunes Ferreira, Nicholas Dubreuil, Danièle Dubroux, Martine Dugowson, François Duhamel, Sissi Duparc, Jean Dusaussoy, Verlaine Eddy, Daniel Edinger, Yaniv Elani, Majka Elczewska, Benoît Eliot, Gerónimo Elortegui, Elrem, Sam Enoch, Peter Lucas Erixon, Ernest, Ann Eyckmans, Nicolas Fagard, Jacques Fansten, Joël Farges, Gianluca Farinelli (Cinémathèque de de Bologne), Etienne Faure, Pierre Antoine Faure, Guy Ferrandis, Maud et Romain Ferrari, Michel Ferry, Jean Teddy Filippe, Aurélie Fiorentino, Alan Fischer, Bob Fischer, Martine Fitoussi, Sebastian Fleischhacker, Joy Fleury., Michael Flynn, Hugues Fontenoy, Scott Foundas, Werner Fraai, Jean-Robert Franco, Stephen Frears, Patrick Frégonara, Marion Frelat, Thierry Frémaux, Christine Freret, Marc Freycon, Nadine Fruchard, Sam Gabarski, Dominique Gadoin, Jean Francois Gaillard, René Gainville, Sara Gandolfi, Fernand Garcia, Matteo Garone, Vincent Garreau, Philippe Garrel, Yves Gasser, Tony Gatlif, Catherine Gaudin-Montalto, Jean-Marc Gauthier, Costa Gavras, Christiane Gehl-Gabadou, Nathalie Geiser, Lizi Gelber, Isabelle Gély, Jean-Marc Ghanassia, Alain Gil, Véronique Gillet, Terry Gilliam, Christian Gion, Zbiggy Giovanos, Agata Giovanos, François Girault, Stéphane Gizard, Michaël Goldberg, Nelson Gonzalez, Carlos Miguel Bernardo González, Charles Andre Gordeaux, Christophe Goumand, Yann Gozlan, Michel Gras, Eric Gravereau, Martin Gregus, Dominique Greusard, Thierry Grizard, Serge Grünberg, Geoffroy Guerrier, Florent Guézengar, Marc Guidoni, Laurence Guillat, Bernd Günther, Marta Gutowska, Michele Hababou, Mikael Håfström, Lesly Hamilton, Catherine Hargreaves, Ronald Harwood, Dimitri Haulet, Geert Heirbaut, René Heitz, Buck Henry, Michèle Henx, Nicole Herbaut de Lamothe, Ingrid Herbert, Thoralf Herz, Siegfried Hettegger, David Heyman, Laurent Heynemann, Joshua Highfield , Patrick Hirigoyen, Fritz Erik Hoevels, Dominique Hollier, Isabelle Hontebeyrie, Frédéric Horiszny, Andreas Horvath, Robert Hossein, Igor Hrovatic-Hanover, Jean-Loup Hubert, Wendy Hudson, Allison Hull, Alejandro Gonzalez Inarritu, Luce Jaccard, Gilles Jacob, Eric et Veronique et Nicolas Jacquelin, Olivier Jacquet, Just Jaeckin, Thomas Jahn, Olivia Janik, Olivier Jansen, Nihad Christian Jarallah, Jean-Baptiste Jay, Anne Jeandet, Marie Jergan, Alain Jessua, Renate Jett, Sébastien Jimenez, Arthur Joffé, Pierre Jolivet, Kent Jones (World Cinema Foundation) , Erik Jørgensen, Emmanuelle Jossifort, Peter Josy, Florence Joutel, Rémy Jouvin Bessière, Alexandra Julen, Paola Jullian, Roger Kahane, Pierre Kalfon, Elisabeth Kalinowski, Michel Kammoun, Pascal Kané, Reena Kanji, Nelly Kaplan, Wong Kar Waï, Katylodola, Elisabeth Keplinger, Nicolas Kermel, Darius Khondji, Nathalie Kiener, Ladislas Kijno, Luc Kinsch, Muriel Kintziger, Richard Klebinder, Jonathan Klein, William Klein, Harmony Korinne, Jan Kounen, Andrzej Krakowski, Chantal Krakowski, Sylvia Kristel, Hanna Kudelski, Diane Kurys, Elzbieta Kusak-Majchrzak, Emir Kusturica, Irene Kuznetzova, Jean Labadie, Eliane Lacroux, Eric Lagesse, Michel Laigle, Stéphane Lam, John Landis, Claude Lanzmann, David Lanzmann, André Larquié, Pauline Larrieu, Jacques et Françoise Lassalle, Marc Latil, Carole Laure, Christine Laurent-Blixen, Pierre Laville, Emilien Lazaron, Junille Le Pesteur, Eric Le Roy, Pierre Le Scouarnec, Fábio Leal, Pawel Lech, Vinciane Lecocq, Eric Lecocq, Patrice Leconte, Linda Lefebvre, Béatrice Lefoulon, Catherine Legal, Delphine Legros, Claude Lelouch, Jean-louis Lemierre, Ann Lemonnier, Julieta Lencina, Alain Lenglet, Gérard Lenne, Claudine Lenoir, Julie Lerouxel, Les Nanaqui, Larry Levine, Charlotte Levy, Lorraine Lévy, Pierre et Renée Lhomme, Stephane Lioret, Katarzyna Lipinska, Marish Lippi, Jean-Marc Loiseau, Catherine Rachel Loiseau, Cynthia Long, Jean-Claude Irving Longin, Marisa Lorah, Marceline Loridan-Ivens, Nicole Lormeau, Joffrey Louis, Michael Louis Wells, Boris Loundine, Rachel Lowenstein, Catalina Lozano, Hugo Luczyc-Wyhowski, Flore Luquet, Laurence Lustyk, David Lynch, Bania Madjbar, Krzysztof Majchrzak, Velipekka Makkonen, Laurent Malet, Tim Malieckal, Guy Malugani, Erling Mandelmann, Bertrand Mandico, Michael Mann, Alessandro Marcelli, Carlos Marciales, Yvon Marciano, François Margolin, Joseph Marin, Jean-Pierre Marois, Tonie Marshall, Alexandre Martelin, Alain Martin, Sandrine Martin, Danielle Martinetti, Florent Martinez, Didier Martiny, Mario Martone, Thierry Mathelin, Christine Mathis, Esmeralda Mattei, Nicolas Mauvernay, Yannick Mazet, Christopher, Spencer et Claire Mc Andrew, Natalie Mei, Michelle Géranium Melman-Gory, Guillermo Menaldi, Mathieu Mercier, Muriel Mercier, Frédéric Mermoud, Nicolas Mesdom, Laura Metaxa, Margot Meynier, Allison Michel, Radu Mihaileanu, Anna Mikropoulou, Jean-Louis Milesi, Claude Miller, Lionel Miniato, Eric Miot, Bernard Mirgain, Annie Misserey, Nelly Moaligou, Jean - Marc Modeste , Mario Monicelli, Maryline Monthieux, Miguel Morales, Jeanne Moreau, Frédéric Moreau, Sarah Moreau-Flament, Gael Morel, Christian Morel de Sarcus, Omayra Muñiz Fernández, Carmen Munoz, Stephanie Murat, Christian Mvogo Mbarga, Tim Myers, Anna N.Levine, Elisabeth Nègre, Charles Nemes, Florence Nicolas, Juliette Nicolas-Donnard, Sandra Nicolier, Edouard Niermans, Rachel Noël, Rui Nogueira, Olivier Nolin, Alejandra Norambuena Skira, Anna Nordahl, Fabrice Nordmann, Fabrice O. Joubert, Sigrid Obellianne, Lucien Obellianne, Marc Obéron, Michel Ocelot, David Ogando, Mariana Oliveira Santos, Szentgyörgyi Ottó, Martine Pagès, Eric Pape, Vincent Pappalardo, Jacques Paratte, Nadia Paschetto, Abner Pastoll, Alexander Payne, Guy Péchard, Nicola Pecorini, Richard Pena (Directeur Festival de NY), Lindsey Pence, Olivier Père, Suzana Peric, Vladimir Perisic, Patrick Perlman, Jacques Perrin, Laurent Petitgirard, Cesare Petrillo, Hervé Philippe, Thomas Pibarot, Andréa Picard, Michel Piccoli, Arnaud Pierrichon, Stéphane Pietri, Anne Pigeon Bormans, Samuel Pinon, Claude Pinoteau, Jean Piva, Guillaume Pixie, Gosia Plachta, Michele Placido, Sabrina Poidevin, Agnès Catherine Poirier, Emmanuel Pollaud-Dulian, Maud Pommier-Samaan, Jean-Yves Potel, Stéphane Pozderec, Harry Prenger, Jean et Marie Prévost, Gilbert Primet, Peter Priskil, Angélique Prokop, Stefanos Psaromiligas, Bozena Psztyk, Florence Quentin, Marie-Hélène Raby, Philippe Radault, Tristan Rain, Florence Raphaël, Jean-Paul Rappeneau, Joseph Rassam, Rolandas Rastauskas, Brett Ratner, Raphael Rebibo, Redha, Ben Omar Redouan, Carol Reid, Dusan Reljin, Jo Reymen, Laurence Reymond, Catherine Reynier-Barateau, Yasmina Reza, Christiane Rhein, Jacques Richard, Dominique Robert, Margarita Robski, Pascale Rocard, Jean-Jacques Rochut, Christian Rogler, Yannick Rolandeau, Michèle Rollin, Paul Rondags, Avital Ronell, Frank Roozendaal, Graciela Rosato, michèle Rossi-Ducci, Elisabeth Roudinesco, Kontochristopoulou Roula, Laurence Roulet, Joshua Rout, Paolo Roversi, Didier Roy, Jacques Rozier, Charles Rubinstein, Isabelle Ruh, Martin Ruhe, Sonia Rykiel, Anita S. Chang, Esteban S. Goffin, Joaquin Sabina, Marc Saffar, Ludivine Sagnier, Gabriela Salazar Scherman, Thérèse Saliceti, Walter Salles, Jean-Paul Salomé, Jean-Frédéric Samie, Marc Sandberg, Emmanuel Sapin, Léo Scalpel, Jerry Schatzberg, Richard Schlesinger, Kirstin Schlotter, Daniel Schmidt, Georg Schmithüsen, Julian Schnabel, Pierre Schoendoerffer, Barbet Schroeder, J. Neil Schulman, Pierre Schumacher, Pierre-Alexandre Schwab, Ettore Scola, Luis Gustavo Sconza Zaratin Soares, Martin Scorsese, Carole Scotta, Steven Sedgwick, Andrea Sedlackova, Frank Segier, Michèle Seguin-Sirhugue, Guy Seligmann, Dominique Sels, Elis Semczuk, Christiane Semczuk, Lorenzo Semple Jr, Julien Seri, Joël Séria, Catherine Sermet, Olivier Séror, Henry-Jean Servat, Ken Seton-Vyhnal, Sophie Sharkov, Boris Shlafer, Nanan Sikki, Antoine Silber, Pierre Silvant, Charlotte Silvera, Noel Simsolo, Christophe Sirodeau, Philippe Sisbane, Abderrahmane Sissako, Beatrice Sisul , Grégoire Sivan, Petter Skavlan, Romain Slocombe, Jola Lech Slowianska, Marcin Sokolowski, Pierre Somers, Loïc Sorel, Paolo Sorrentino, Valérie Soulier, Arnaud Soulier, Vassilis Sourapas, Yannis Stavrou, Roch Stephanik, Karen Stetler, Denise Stieglitz, Guillaume Stirn, Bernard Stora, Stephan Streker, Gérard Stum, Jean-Marc Surcin, Tilda Swinton, Christian Szafraniak, Piotrek Szymanek, Jean-Charles Tacchella, Radovan Tadic, Mickael Tanguy, Danis Tanovic, Bertrand Tavernier, André Techiné, Katie Teece, Hutfer Teense, Cécile Telerman, Harold Alvarado Tenorio, Marie-Ange Terrier, Alain Terzian, Christian Texier, Jean-Paul Thaens, Valentine Theret, Virginie Thévenet, Alexandre Thiery, Pascal Thomas, Jeremy Thomas, Marc Thomas Charley, Balthasar Thomass, Cyril Thurston, Zelda Tinska, Frédérique Topin, Giuseppe Tornatore, Serge Tosca, Cali Tosca, Serge Toubiana, Walter Toubin, Jean-Luc Touillon, Maurizio Trani, Daniel Treichler, Guillemette Trimech, Nadine Trintignant, Claire Tromeur, Fernando Trueba, Julie Turcas, Mitja Tušek, Tom Tykwer, Alexandre Tylski, Stephen Ujlaki, Fritz Urschitz, José Antonio Valdés Peña, Kenny Valdisserri, Jaques Vallotton, Phil van der Linden, G.W. van der Meiden, Betrand van Effenterre, Leopold van Genechten, Pieter van Hees, Edith Van Her, Rudolf van Maanen, Christophe van Rompaey, Dorna van Rouveroy, Elbert van Strien, Vangelis, Alessio Vannetti, Jean-Pierre Vaucouloux, Lucília Verdelho da Costa, Christian Verdu, Jean-Pierre Vergne, Sarah Vermande, Elizabeth Verry, Maryana Vestic, Julien Veyret, Caroline Veyssière, Francesco Vezzoli, Régine Vial, Daniel Vigne, Vivien Villani, Marta Villarroya Estruch, Marc Villemain, Jean-François Villemer, Daria Vinault, Verde Visconti, Ivan Vislen, Didier Volckaert, Alain Vorimore, Thomas Vossart, Gilles Walusinski, Eric Watton, Lioba Wehinger, Monika Weibel, Florian Weigl, Dominique Welinski, Wim Wenders, Raphaël Wertheimer, Andy Whittaker, Cornélius Wiijgers, Dorothée Wiijgers, Agnès Wildenstein, Anaïse Wittmann, A Wolanin, Margot Wolfs, Peter Woltil, Arnaud Xainte, Steve Yeo, Likhem Young, Paule Zajdermann, Christian Zeender, Claudie Zehnacker, Ania Zenowicz, Fabrice Ziolkowski, Terry Zwigoff.

    Et les organisations professionnelles / and professional organizations

    – l’Académie des César
    – l’API (Association des producteurs Indépendants)
    – l’ARP
    – l’ARRF – Association des Réalisateurs et réalisatrices de Films - Belgique
    – Bund gegen Anpassung
    – la Cinémathèque Française
    – la Cinémathèque de Dijon / Cinémathèque Jean Douchet
    – le Festival de Cannes
    – le Festival des Rencontres internationales du cinéma de patrimoine de Vincennes
    – le Fonds Culturel Franco Américain
    – le Groupe 25 images
    – la SACD
    – Le Bureau National du SFA
    – le SPI
    – Le Syndicat National des Techniciens de la Production Cinématographique et de Télévision
    – l’Union des producteurs de films
    – L’équipe du dernier film de Roman Polanski « Ghost »
    – Pathé
    – Scott Foundas (LA Weekly)

    #840_pourritures

  • J – 161 : Je me demande si je ne m’étais pas un peu (beaucoup) trompé à propos du film Habemus Papam de Nanni Moretti. À sa sortie nous avions couru avec B, en salle, mais alors, je devais être encore sous l’influence de Michele, grand détracteur de Nanni Moretti qu’il compare, pas à tort, à Claude Chabrol ou à Woody Allen, j’avais surtout vu les défauts de ce film, parmi lesquels les blagues du Nanni Moretti qui cabotine en psychanalyste au chevet d’un pape neurasthénique et qui feint d’être surpris de ne pas pouvoir aborder avec sa Sainteté les sujets comme le sexe ou l’amour maternel.

    Dans Arthrose je mentionne, décidément une manie, ce film, aussi me suis-je mis en tête de le revoir pour en saisir un extrait et l’inclure à mon récit multi médiatique, et je découvre que ce film est au contraire, au-delà de sa drôlerie pas toujours finaude, perclus d’éclats de finesse, pour beaucoup dus au jeu étincelant de Michel Piccoli, pas tellement dans ses moments de crise, mais bien plutôt dans sa bonhomie inquiète.

    C’est un film qui questionne, sans moquerie excessive, les limites humaines dans le voisinage du divin, ainsi les cardinaux réunis en conclave élisent un des leurs pour succéder au précédent Pape, fraîchement décédé, mais il ne faut pas perdre d’esprit que cela relève malgré tout de la désignation divine, et du coup que fait-on quand le Pape avant même de donner des signes de compétence donne surtout des signes alarmants de faiblesse, et loin de l’image que l’on se fait d’un conclave tiraillé par les combines pour accéder au trône, nombreux sont les cardinaux qui prient pour ne pas être désigné par le doigt pseudo divin.

    Foi et crédulité sont étroitement mêlés dans ce film, qui donnent corps in fine aux fictions théâtrales à la fois celles du protocole, celle de la supercherie, le Pape a quitté le Vatican depuis trois jours mais on continue de feindre qu’il est retiré en prières dans ses appartements où un garde suisse agite de temps en temps le rideau pour donner le change à des cardinaux bien crédules, surtout mal équipés pour faire face à une crise, mais aussi celle du théâtre, celui qui se joue sur scène Tchekhov et le théâtre de l’existence, celui qui fait mentir à ses enfants à propos d’un nouvel amant, de même celui qu’un Pape dont on ne connait pas encore le visage peut se rendre à une consultation de psychanalyse de façon anonyme et quand l’analyste demande quelle est sa profession l’analysant répond qu’il est acteur de théâtre justement.

    Et quand bien même le Pape peut encore déambuler dans les rues de Rome incognito , être une manière de passager clandestin de la ville, et être la fois attendu parmi les colonnes du Bernin sur la place Saint-Pierre et passer pour un vieux qui parle tout seul dans les transports publics, il est surtout un homme comme tant d’autres, et à la différence de ses collègues cardinaux, bien conscient de n’être que cela, un mortel, pas du tout d’essence ou d’extraction divines et en proie au plus grand désarroi bien conscient de ses limites inavouables en tant qu’homme.

    Il faut tout le talent invraisemblable d’un Michel Piccoli pour donner corps, littéralement, à un tel personnage, à un tel homme, et tout cela en quelques hochements de tête à la fois bonhommes et inquiets, de quelques mouvements de rides sur le front, de quelques sourires enfantins de vieillard - notamment lorsqu’il confie à un petit garçon que lui-même au même âge se battait souvent avec sa petite sœur, celle-là même à qui, plus tard, il faisait répéter son rôle dans la Mouette , au point qu’il pourrait aujourd’hui donner la réplique pour remplacer un comédien souffrant. Et ne serait-il pas alors, infiniment plus à sa place ?

    Quant à la place de Moretti, elle paraît incroyablement plus être derrière la caméra plutôt que devant.

    Exercice #39 de Henry Carroll : Prenez une photographie qui vous fait perdre votre pire habitude photographique.

    Lorsque je porte un regard un peu rétrospectif sur mon travail de photographe, je ne suis pas tendre et je me trouve plein de tics. De mauvaises habitudes en somme. Il me semble avoir mis plus de dix mois à me remettre d’une habitude de pencher légèrement mon cadre au début de mon séjour de trois ans à Chicago, trop et directement influencé par la rétrospective de Gary Winogrand en 1988 à l’Art Institute of Chicago .

    De façon plus actuelle, je pense que ma pire habitude est de bâcler. D’être négligeant. Pas très méticuleux. t c’est finalement quand je prends des photographies en vue de faire de l’animation, simplement en étant contraint de poser l’appareil sur un trépied que je m’éloigne le plus de cette mauvaise habitude de la négligeance.

    #qui_ca

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/nick_cave_into_my_arms.mp3

    J – 166 : Wim Wenders ne doit pas être loin d’atteindre le même stade ridicule de la sénilité que celui atteint et dépassé depuis fort longtemps par Woody Allen. Ou comment avec les meilleurs ingrédients, les plus fins qui soient, il est possible de préparer un plat immangeable.

    Ainsi, ce cinéaste qui a enchaîné les navets depuis Les Ailes du désir, - le dernier film en date étant Everything will be fine qui se pose là en matière de navet, avec un acteur, John Franco, dont on a le sentiment qu’il a tout le temps été filmé avec le soleil et ou l’éclairage dans les yeux, tellement il a l’air contrarié - un peu avec la même régularité que Woody Allen depuis, soyons clément, Husbands and wives , Wim Wenders, donc, s’attaque à la mise en scène cinématographique d’une pièce de théâtre de Peter Handke, les Beaux jours d’Aranjuez , un texte sans doute pas facile, sans aucune concession de la part de Peter Handke, une narration lente, faite de la patiente accumulation des images, toutes nées de l’observation extrêmement attentive de la nature qui sert ensuite de boussole du réel - exemple : on reconnaît, de façon infaillible, que l’on est au faite de l’été, de la saison chaude, à la chair presque blanche, et aux pépins quasi noirs, au contraire, des pommes, les lecteurs aficionados de Peter Handke, dont je suis, jubilent dans la salle, ils ne sont pas nécessairement majoritaires, quand bien même le public est extrêmement peu nombreux -, des dialogues qui parlent d’amour physique en maintenant ce dernier absolument garanti de toute vulgarité, laquelle est également reconduite, en toutes choses, par les gestes attentifs de cette homme et de cette femme qui ont pris plaisir à définir antérieurement au dialogue le périmètre de ce dernier, bref un texte aride, anti spectaculaire par excellence, et pour lequel on devine d’emblée que la mise en scène cinématographique sera une gageure, il serait, en effet, plus cinématographique de s’attaquer à un texte de Virginie Despentes, mais Wenders il est copain avec Handke, pas avec Despentes - parce que l’entre soi n’est pas non plus le plus petit défaut de cette entreprise qui n’en manque pas, consanguinité, qui, nul doute, concoure au naufrage, qui pour dire à Wenders au tournage ou au montage que c’est un naufrage ?

    Pour parvenir à une telle adaptation, il aurait fallu un réalisateur, déjà capable de diriger ses comédiens, ce pourquoi Wim Wenders n’aura jamais brillé, souvent sauvé par des talents hors pairs auxquels il n’est pas nécessaire de donner la moindre indication de jeu, ils s’en sortiront toujours, Bruno Ganz ( Les ailes du désir ) ou Harry Dean Stenton ( Paris, Texas ), mais que les comédiens soient plus poussifs, juste un peu moins solaires (Patrick Bachau, dans l’État des Choses , William Hurt dans Until The End Of The World , ou carrément mauvais (Solveig Dommartin dans les Ailes du désir ou dans Until The End Of The World ) et alors le film cale dans tous les virages, c’est ici le cas avec Reda Kateb qui tire vaillamment son épingle du jeu, et obtient une mention passable, mais pour Sophie Semin et Jens Harzer c’est une longue noyade.

    Wenders est plein de tics. Pas une scène, presque pas un seul plan de son film où la caméra n’est pas sujette à un très léger travelling de côté avec une lenteur fort décorative, sans compter que tous les plans de discussions entre les deux personnages principaux sont l’objet d’un panoramique qui tournoie tout autour d’eux, et comme Wenders aime par-dessus tout cet effet, qu’il aime ce qu’il fait, ce qu’il tourne, qu’il est marié à ses images, le spectateur est au bord de rendre pendant tout le film à force de ce très léger mais persistant roulis, qui, naturellement, n’apporte rien au sens. D’ailleurs il sera difficile, impossible, de s’accrocher au sens d’une conversation dont on devine que des pans entiers sont passionnants, c’est quand même du Handke pur sucre, même si directement écrit en Français, mais à aucun moment ce cinéma sans âme, sans éclairage autre que celui du grand jour en plein été, ne viendra apporter le moindre éclat, la moindre surprise.

    Ce sont même une suite ininterrompue de surprises éventées qui adviennent, l’écrivain qui décrit sur le motif cette conversation en regardant par la fenêtre la terrasse sur laquelle il imagine cette conversation a un jukebox de marque Würlitzer dans son salon - comme bourrade dans les côtes pour les lecteurs de Handke, ou même simplement toute personne qui se serait même brièvement penchée sur la bibliographie de Handke, cela se pose là - et de temps en temps, quand l’inspiration manque, tout en allant chercher un verre d’eau dans la cuisine à l’évier et au mobilier fort passéistes, il choisit un titre, changement de galette et là vous pouvez être sûr de tomber au choix sur les fadaises rock’n’roll des débuts de Wim Wenders, Summer in the city , ou soit de sa clique de copains qui écumaient Berlin avant la chute du mur, parmi lesquels Nick Cave, et ô surprise, c’est Nick Cave lui-même qui vient chanter, mal, en s’accompagnant, mal, au piano Into My Arms , d’ailleurs il n’a pas l’air en très grande forme le Nick Cave, on croirait même qu’il va se mettre à pleurer après avoir envoyé, mal, sa fadaise, ou n’est-ce que le maquillage qui masque mal que ce n’est plus le jeune premier dandy des années 80 non plus. De même dans trois petits plans insignifiants, on aperçoit au loin la silhouette vieillissante également du jardinier de cette demeure bourgeoise, le jardinier en question travaille bien au-delà de l’âge de la retraite, il a très exactement, 73 ans, vous avez deviné, le jardinier en veston fort chic et pantalon à pince écru c’est Peter Handke lui-même, si ce n’est pas mignon tout plein.

    On voudrait faire du mauvais cinéma, on ne s’y prendrait pas autrement.

    Je fais grâce des quelques erreurs de script ou de raccord, j’avoue avoir beaucoup de mal à savoir si le changement de couleur de la robe du personnage de la femme est une erreur de script ou si ce changement est infiniment symbolique de rien, en fait. C’est ni fait ni à faire et cela ne pourrait même pas être remonté. Sauf à tout couper.

    Le film commence par un moment voulu de grâce, filmer Paris désert en plein jour, avec ce fameux petit mouvement de caméra en lent travelling latéral, mais on comprend sans mal que ces quelques plans fort coquets sont en fait, les Champs-Elysées, la Concorde et les quais de Seine à cette même hauteur de la place de la Concorde, à six heures du matin d’un 14 juillet quand tout le quartier est bouclé la veille, un Paris de carte postale, une sorte de Paris éternel pour touriste - pour qui exactement les Champs Elysées sont une représentation acceptable et symbolique de Paris ? - et se termine par un time lapse accéléré — que l’accélération de ce time lapse n’est été imprimée au reste de ce film d’un cinéaste devenu fort médiocre et se regardant filmer —, de la chute du jour dans ce décor hautement bourgeois d’une demeure cossue en pleine campagne, mais de laquelle on voit encore la Défense. Aucun stéréotype ne nous sera épargné et surtout pas celui de l’écrivain dans sa grande demeure bourgeoise donc - les écrivains sont riches dans l’imaginaire de Wenders - il écrit sur une machine à écrire - en 2016, j’exige un recensement de savoir quels sont encore les écrivains qui peinent sur leur Remington - il hésite beaucoup devant sa page blanche, se dit les phrases à voix haute avant de les taper et écrit sous la dictée de ses personnages qu’il distingue en entrouvrant les yeux par la fenêtre qui donne sur la terrasse où ils sont assis et quand en fin d’après-midi, il est vraiment trop à la peine sur son Olivetti il part se promener en forêt chercher l’inspiration sans doute. Ainsi va la littérature en 2016. Si c’est Wenders qui le dit.

    #qui_ca

  • Première fois que je retourne à la piscine depuis des lustres, non pas des lustres, mais des mois, oui. La piscine ne me punit pas trop sévèrement de cette désertion, je parviens à faire mon aquatique kilomètre, un peu sans force à la fin, mais jusqu’au bout malgré tout.

    Du coup, les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs de piscine, l’idée de reprendre toutes les mentions de ces choses auxquelles je pense en faisant mes longueurs de piscine, ce qui finissait par devenir une catégorie en soi dans la rubrique Contre . http://www.desordre.net/bloc/contre/index.htm

    #40.

    Ma mauvaise humeur ne doit pas être si soluble que cela dans l’eau, ce qui est heureux, sinon tous les autres nageurs de la piscine finiraient par brasser de l’encre de Chine.

    #47.

    M’élançant seul, premier arrivé, dans le grand bassin olympique de la piscine de Montreuil, je ne peux m’empêcher d’être pris d’un frisson grandiloquent, toute cette eau pour moi seul, et ce faisant je me livre à un rapide calcul 50 x 20 x 3 = 3000 mètres cubes d’eau, soit trois millions de litres d’eau tout de même. C’est souvent que je fais du calcul en nageant, ainsi le nombre de carreaux au fond de la piscine doit équivaloir au nombre de pixels du premier envoi d’images auquel j’ai assisté en 1987. Si je savais remettre la main sur ce fichier, on pourrait proposer à la piscine de Montreuil, lors de leur prochaine vidange des trois millions de litres d’eau, de repeindre chaque carreau tel un pixel. La mairie de Montreuil pourrait organiser un concours, envoyez votre image de 10 kilo-octets pour le fond de la piscine Colette Besson. Pour ma part je leur enverrais bien une photo aérienne du bassin en question, mais c’est moi bien sûr. D’ailleurs la saison prochaine, après la vidange annuelle, chacun pourra constater que j’ai gagné le concours. Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs de piscine.

    Vers la fin de mon kilomètre, l’affluence est nettement plus forte et certains dépassements occasionnent bien des tourbillons et alors, je me dis que nous sommes peut-être une petite cinquantaine de nageurs à faire des longueurs, cela fait quand même quelques remous, il devrait y avoir un moyen de récupérer un peu de cette énergie non ? Une mini centrale hydro-motrice. Sans compter l’inénarrable barbotage des mamies dans le petit bain au son d’un disco d’un autre âge. Est-ce que les remous des mamies ne pourraient pas alimenter une petite batterie laquelle prendrait en charge la dépense électrique de la sono et du disco ? Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs à la piscine.

    N’empêche dans ce groupe de femmes, majoritairement, âgées je croise le regard d’une amie de longue date, nous nous sommes rencontrés aux Arts Déco, je sais son combat récent et je la trouve bien courageuse dans sa régularité, le soir j’ironise, son sens de l’humour est intact, en lui envoyant un mail pour lui dire que depuis le temps que je rêvais de la voir en maillot de bain. N’empêche, c’est vrai, j’ai un peu de mal à me dire qu’il s’agit de la même personne que j’ai connue tellement jeune et qui désormais barbote avec les mamies du mardi midi, je crois qu’il n’y a pas de mot pour décrire mon vertige tandis que je sors de la piscine de Montreuil, entré dans l’eau en conquérant d’un bassin olympique, et sortant écrasé par la perspective fuyante du temps : je suis donc rentré aux Arts Déco il y a vingt sept ans. Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs à la piscine.

    #59.

    Pensée profonde du jour : après une matinée à faire de la feuille de calcul, le spectacle, en nageant, du carrelage de la piscine n’est pas la meilleure récréation qui soit.

    Corollaire à cette pensée, est-ce qu’avec un bon vidéo projecteur, on ne pourrait pas nous passer des films (muets, forcément muets) au fond de la piscine.

    Lot de consolation : le soleil en entrant par les larges baies vitrées crée de très beaux dessins lumineux difractés par l’agitation de la surface de l’eau, je les mémorise et l’après-midi, de retour au travail, je m’évertue de les superposer mentalement à mes feuilles de calcul.

    #201.

    Chaque année, prendre la résolution de tout écrire dans son agenda, les kilomètres parcourus à la piscine, les livres lus, les films et les spectacles vus, les concerts et les disques écoutés et les expositions visitées. Et à la fin de l’année faire le bilan comptable de cette activité contre. Oui, se dit-il, et il le note dans son agenda, dans la colonne des choses à faire.

    #203.

    Les choses auxquelles on pense à la piscine.

    Je fais vingt longueurs de cinquante mètres, mille mètres, un kilomètre. C’est une progression lente, il y a peu je faisais encore du deux à l’heure. Je suis tout juste descendu en dessous de la barre des vingt cinq minutes pour ce kilomètre. Progression lente, coûteuse aussi et il est à peine exagéré de dire que chaque mètre compte, que chaque mètre coûte. Et je compte. Et cela me coûte. Ce n’est pas seulement à chaque virage que je compte. Je compte les demies longueurs, parfois même les quarts de longueurs. Le fond de la piscine est carrelé, je suis souvent tenté d’en compter les carreaux qui défilent lentement sous moi. Ou je les identifie à des pixels. D’ailleurs en comptant longueurs et mètres je me donne des repères en pixels, 400 mètres c’est une image de 400 pixels de large, 700, 725 ce sont les pixels de large pour de nombreuses images du Désordre, 600, 800 aussi et 1000 la nouvelle largeur des images de la Vie, 1000 c’est l’objectif, si lentement atteint à l’image de ces barres de téléchargement qui progressent avec lenteur, kilo-octet à kilo-octet. Et c’est à une barre de téléchargement que je pense quand je nage et que je compte les longueurs que je fais.

    Les choses auxquelles on pense en nageant. Vraiment.

    #223.

    En faisant ses longueurs à la piscine, depuis quelques temps, cela ne lui suffisait plus de boucler la distance impartie, il se battait désormais aussi contre la pendule, l’objectif avait d’abord été de boucler le kilomètre en moins d’une demi-heure, ce samedi après-midi, il tentait de descendre en dessous de 24 minutes, ce qu’il ne parvint pas à faire en dépit d’efforts coûteux qui le laissèrent absolument haletant, peut-être pas au point de se sentir mal, mais asphyxié épuisé cela oui. Tandis qu’il tirait sur ses bras dans les deux dernières longueurs, se faisant violence, il pensa, c’est bien lui, qu’à défaut d’écrire comme Robert Musil, il allait bientôt mourir comme ce dernier d’une crise cardiaque, dans la salle de gymnastique (fin assez décevante et médiocre tout de même pour un auteur comme Musil, mais passons). Et il nageait, la dernière longueur en sprint, pensant à toutes ces figures admirées qu’il pourrait imiter à bon compte, à défaut d’en imiter, même imaprfaitement, le talent, les rides sur le front, comme celles de Samuel Beckett, la carrure de René Char, les angoisses et les crises de désespoir chaque matin comme Pablo Picasso, les bourrades dans les côtes comme Georges Perec, on laisserait de côté, assez vivement, la robe de chambre de Louis-Ferdinand Céline et les collections de papillons de Pierre Bergougnioux, se tenir au garde à vous au téléphone, comme Marcel Proust, régresser au point d’en devenir terriblement réactionnaire comme Keith Jarrett. Et mal vieillir, de façon tellement sénile et stérile, comme Woody Allen. Aller un peu trop loin dans la mise en scène de soi-même comme Edouard Levé. Tout un programme. Les choses auxquelles on pense, bien immodestement, en faisant ses longueurs à la piscine.

    Dans la même journée, tu fais un kilomètre à la piscine, tu vas écouter le concert d’Ervan Parker, et tu finis d’écrire ton article contre les photographies d’Issouf Sanogo. Dans la même journée.

    #236.

    Chaque année ta banque t’envoie deux agendas, deux exemplaires du même agenda, cadeaux commerciaux de pas grand chose. Cette année tu as pris le parti de toute noter dans cet agenda, les lectures, les films, les disques, les concerts, les spectacles, les kilomètres parcourus à la piscine, tout.

    Que tu aies besoin de tenir une comptabilité de tout ceci me dépasse un peu, qu’elle soit rigoureuse, après tout, pourquoi pas ?, mais qu’est-ce qui t’empêche d’utiliser le deuxième agenda, le deuxième exemplaire, pour y noter n’importe quoi, ce qui me passe par la tête ?, oui, pourquoi pas, que le deuxième exemplaire de l’agenda soit l’occasion de tous les débordements possibles de la fiction, tu peux t’y prêter des lectures que tu n’as pas eues, pas encore, des concerts auxquels tu as peu de chance de te rendre, trop chers ou trop loin, des spectacles auxquels tu ne peux que rêver de te rendre et des films que tu as manqués au moment de leur sortie en salle, mens, invente, fais ce que tu veux.

    Et n’oublie pas, de temps en temps, de partir de chez toi en prenant le mauvais agenda, et alors, oblige-toi à vivre ce qui est noté dans l’agenda de la fiction.

    #286.

    Régulièrement quand tu passes par la Croix de Chavaux, par exemple pour aller à la piscine, tu regardes le haut immeuble où tu sais que ton ancienne analyste continue de recevoir ses patients. Tu regardes les fenêtres du dernier étage en repensant à toutes ces photographies que tu as prises de cette fenêtre, de l’agitation de la place, dont tu fais finalement partie, d’en bas, regardant vers les hautes fenêtres.

    Et puis une fois tous les ans, tous les deux ans, tu ressens dans l’étau toujours plus serré de tes propres doutes, le besoin de reprendre rendez-vous auprès de ton analyste. Tu vas la voir pour faire fonctionner devant ses yeux les rouages que tu as découverts dans son cabinet, tu veux t’assurer que tes compréhensions contemporaines sont compatibles avec tes fonctionnements anciens.

    A la fin de cette séance, tu remontes au dernier étage de cet immeuble de sept étages et tu photographies la place de la Croix de Chavaux. Tu détailles du regard les mouvements des véhicules et des passant, le clignotement des éclairages publicitaires, les nuages qui passent, depuis ce point de vue de créateur presque.

    Parfois tu te demandes si d’avoir accès à cet escalier, de temps en temps, pour y monter au dernier étage, ne serait pas suffisant. Tu te sentirais un peu cerné par tes doutes. Tu monterais en haut de la place, photographierait l’agitation et la circulation autour de cette place, et tu te sentirais à nouveau en phase, tu pourrais reprendre ta place dans le manège.

    Et pareillement quand tu reprends contact avec ton ancienne analyste tu retrouves, avec le même plaisir, le catalogue de je ne sais plus quelle rétrospective de Jean-Michel Basquiat. Dont tu dois être, à en juger par le manque d’usure du livre, le seul lecteur. Un lecteur très épisodique.

    #307.

    Et tout d’un coup, le corps plongé dans l’eau de la piscine, c’est comme si je replongeais dans la musique de Stephen O’Malley, plus sûrement les acouphènes d’hier soir se réveillent dès que l’eau vient faire pression sur mes tympans. Dommage c’était une bonne idée, un peu de musique pendant que je nage, tellement mécaniquement, aux confins de l’ennui.

    #308.

    De retour de la piscine, je croise mon amie Daphna, et je peine à croire que cinq minutes plus tard je serais de nouveau prisonnier de l’open space. Daphna que je connais depuis 1986. Tous les deux étudiants aux Arts Décos. Je ne sais pas très bien ce que penserait le jeune homme que j’étais alors de cette situation.

    En tout cas je sais ce que l’homme d’aujourd’hui pense du jeune homme d’alors. Et le simple fait de croiser Daphna me le rappelle instantanément. Ce jeune homme n’était pas brillant. Pas tous les jours.

    Ou dit différemment, de quoi ai-je le plus honte, aux yeux du jeune homme d’alors d’être devenu un employé de banque, un Bartleby, ou à mes yeux d’aujourd’hui, du jeune homme suffisant que j’étais alors ?

    #309.

    Le virage s’est fait l’été dernier. Pendant tout le mois de juillet je suis allé à la piscine tous les jours en sortant du travail et tous les jours j’ai nagé un petit kilomètre. Et pour tout dire, j’avais le sentiment que cet exercice et cette astreinte quotidiens produisaient un affinement du corps, et même réveillaient des muscles ayant insuffisamment travaillé ces dernières années. Je me surprenais à retrouver une force dans les bras que je n’avais plus depuis tellement longtemps. Un peu plus et je contemplais dans le miroir les vaisseaux saillants de mes avant-bras et je me prenais sans doute à rêver qu’encore quelques dizaines de kilomètres et j’aurais de nouveau un corps de jeune homme.

    Et puis, naturellement, ce qui devait arriver arriva, un jour, fin juillet, je me suis fait un claquage. Finie la phase 2 de l’opération Corps de rêve.

    Et pourtant j’ai besoin d’aller à la piscine faire des longueurs, j’en ai besoin pour rester maître de mes difficultés respiratoires. Et c’est déjà nettement moins glorieux. Quand je sors de l’eau, on ne dirait pas Sean Connery dans James Bond contre le Docteur No ou Daniel Craig dans le même appareil, dans Casino Royal, non c’est plutôt au personnage secondaire de l’Autofictif d’Eric Chevillard qui est l’occasion d’haikus mordants que je pense, le Gros Célibataire.

    Le Gros Célibataire sort de l’eau
    à bout de souffle
    avec une échelle.

    Sur l’arrête du nez, la marque rouge des caoutchoucs de mon respirateur.

    Donc ne plus s’illusionner sur l’opération Corps de rêve, et comprendre que la phase 2 a effectivement commencé, c’est la phase dans laquelle il faut faire de l’exercice pour retarder l’arrivée de la grande faucheuse et d’ailleurs il faut que j’arrête de m’illusionner, les baigneuses quand elles me regardent admiratives, ce n’est pas pour la largeur de mes épaules qu’elles ont ont des regards aimables, mais, au contraire elles sont pleines de commisération pour un ce qu’elles prennent, à juste titre, pour un vieil homme (encore) bien conservé.

    Ainsi va la vie à bord du Redoutable.

    #329.

    Chaque fois que je reprends latéralement ma respiration en nageant, je déchiffre, je ne peux m’en empêcher, tout ce qui est écrit sur les murs, les défense de, les ville de Montreuil, les numéros de couloir, tout ce qui est écrit, je finis par le lire, comme d’ailleurs je peux le faire de tout ce qui est écrit sur une boîte de céréales au petit déjeuner, sans doute pour rompre avec l’ennui des longueurs de piscine.

    Ils attendent quoi exactement à la piscine de Montreuil pour couvrir les murs de Haïkus ?

    #332.

    Ca y est, ils m’ont enfin entendu à la piscine de Montreuil, ils ont tendu un immense écran de toile. En revanche je doute beaucoup que ce sera pour projeter des haïkus ou encore Film de Samuel Beckett, en tout état de cause, la prochaine fois que j’irai à la piscine le projecteur sera en état de marche et on devrait, en toute logique, m’entendre pester sur le fait que le programme projeté n’est pas à mon goût.

    Comment est-ce que je peux encore tomber dans de tels panneaux.

    #345.

    Tandis que les portes de la piscine ouvrent pour son public du midi, salariés qui vont faire quelques longueurs sur le temps de pause du midi et mamies du disco aquatique, reflue une petite foule de jeunes adultes handicapés, tous ou presque un immense sourire aux lèvres, on sent que cela leur fait plaisir la piscine, l’un d’eux s’égare dans les douches sa démarche chaloupée et mal habile parfaitement en rythme de la musak diffusée par la radio de la piscine.

    #347.

    A la piscine tu es dépassé dans ta ligne par un groupe de torpilles humaines, tu en prendrais presque ombrage d’être pareillement doublé, es-tu si lent ?, puis tu remarques l’étonnant équipement de ces nageurs plus rapides, des palmes et des prothèses aux mains pour augmenter la force de brassage sans doute. Et dire que tu pensais que le seul équipement nécessaire à la nage était un maillot de bain (facultatif dans les rivières des Cévennes quand on est entre soi et quel plaisir).

    Tu repenses, à ces types qui descendaient les pentes du Puy de Sancy sur leur vélo tout terrain, leur équipement était celui que tu aurais prêté à des motards tout terrain, certains d’entre eux portaient au dessus de leur casques de petites caméras et filmaient leur descente depuis ce point de vue privilégié. Nul doute que les vidéos réalisées étaient le soir-même sur les plates-formes de partage de vidéos.

    Et tu avais ri à cette idée que ces petites vidéos étaient littéralement des surmoi.

    #357.

    A la piscine, ma volonté commande à mes bras de tirer plus fort dans l’eau, pour éprouver mes poumons, lesquels tentent de se faire entendre auprès de ma volonté qui s’émousse un peu, mais tient bon, tant que le kilomètre ne sera as parcouru pas de répit pour les bras et les épaules qui à leur tout mettent les poumons à l’épreuve.

    Tenir, disais-je.

    #432.

    Je ne sais ce à quoi pensent les autres nageurs dans la piscine de Montreuil, mais s’ils sont tous occupés, comme je le suis en faisant mes longueurs, à des projets chimériques que les miens en ce moment, j’ose espérer que les Maître-nageurs sauveteurs de notre piscine ont reçu une formation spéciale pour traiter non seulement les noyés mais aussi les aliénés.

    #452.

    Je commence mes longueurs à la piscine dans l’agréable sensation de glisser sur une eau limpide et déserte, un kilomètre plus loin, je rampe dans une mer de mercure, trouble et surpeuplée.

    #453.

    C’est fréquent que nageant dans la piscine je trouve en pensée la solution pour tel projet laissé en plan la veille au soir dans le garage. Il arrive aussi, et je ne peux m’empêcher d’éprouver un léger sentiment d’injustice, que je trouve la solution d’un problème resté en plan au travail, c’est comme si j’avais gâché la récréation.

    Mais le choix de la dérive de mes pensées en nageant m’appartient aussi peu que celui des images de mes rêves.

    Et d’ailleurs est-ce que si nous avions le choix du programme de nos rêves, est-ce que ce seraient encore des rêves ?

    Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs à la piscine, en repoussant de toutes ses forces les choses auxquelles on ne veut pas penser. Comme par exemple de repenser au rêve de cette nuit.

    #456.

    Le rêve d’une installation du futur, les pensées des nageurs d’un bassin olympique sont projetées au fond de la piscine par je ne sais quel procédé et dessinent une toile immense d’images se chevauchant avec de très beaux effets d’opacités diverses, et nager serait alors aussi beau que de se tenir fermement au bastingage de l’installation de Georges Didi-Huberman, au Fresnoy à Toucoing, ce qui tend à penser qu’on n’est sans doute pas obligé d’attendre l’avènement de la technologie qui permettrait la mise en images des pensées des nageurs, et sans attendre cette dimension interactive, d’ores et déjà, transformer les fonds des piscines en écrans géants. Je serai le premier à m’abonner à un tel service.

    Pareillement, je rêve de nager dans une piscine labyrinthique.

    Et pour les lecteurs des Idées noires de Franquin, on pourrait de temps en temps corser un peu l’affaire en introduisant un requin dans le labyrinthe. Surtout ne pas péter.

    Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs à la piscine. Et dans la dernière longueur de me dire, je devrais créer une manière de tag pour ces choses auxquelles je pense en faisant mes longueurs à la piscine.

    #12.

    La surprise en plongeant dans la piscine, l’eau est chaude, collante, et tous les jeux d’ombres et de lumières flous qui étaient ceux de la rivière ont été remplacés par le quadrillage net des carreaux au fond de la piscine, netteté due aux lunettes dites de piscine. Et les retirer serait s’exposer à la morsure du chlore. Tandis que dans la Cèze ce sont les yeux nus que je me jette à l’eau, souvent accompagné par des myriades de vairons.

    Mais soyons juste, dans la piscine municipale je ne redoute pas la potentielle présence de couleuvres au fond de l’eau.

    #20.

    Naïvement j’ai cru ce matin, avant de partir à la piscine, que de comptabiliser les kilomètres parcourus à la piscine depuis de début de l’année allait me rendre les choses plus faciles, ainsi j’ai parcouru 32 kilomètres à la nage depuis le premier octobre 2013, soit un peu en deça de la distance qui sépare Paris de Pontoise. Bref, je ne suis rendu qu’à Saint-Ouen l’Aumône, encore un kilmomètre et j’arrive à Maubuisson, encore un autre et je suis chez B. et encore un autre et je franchis l’Oise (à la nage sans doute) et je pourrais prendre mon café dans la si bonne brûlerie sur le haut de Pontoise.

    Est-ce la perspective de nager sur un plan d’eau aussi incliné que la montée depuis les rives de l’Oise vers l’église Saint-Maclou de Pontoise ou tout simplement parce que j’avais sans doute imaginé que je devais déjà être rendu du côté de Senlis et que d’ici à la fin de l’année nul doute je parviendrais, à la nage donc, jusqu’à Bapaume, et que la comptabilité dans mon agenda de toutes les mentions de kilomètres aquatiques a révélé un chiffre très en dessous de ce que j’espérais, il n’empêche, je finis le kilomètre d’aujourd’hui, épuisé et découragé.

    En nage serais-je tenté de dire.

    #31.

    Retour des vacanciers. Cette fois-ci à la piscine, tu reconnais les corps halés dans l’eau et anticipe leur vigueur éphémère, ceux-là vont entamer leurs longueurs au quart de tour, mais vont vite s’essouffler, en novembre ils auront oublié du tout au tout le chemin de la piscine. En attendant éviter leurs mouvements vifs dans les lignes comme les croiseurs font des torpilles fourbes des sous-marins.

    Nageant tu repenses à certaines scènes de Das Boot de Wolfgang Petersen. Et dans tes rêves d’installations à la piscine de Montreuil, tu penses à ce que cela serait de nager dans une piscine aussi vaste, dans l’obscurité, poursuivi par le bruit d’un sonar.

    Les choses auxquelles on pense en faisant ses longueurs à la piscine.

    #32.

    Tu voudrais, comme cela, toute l’après-midi peut-être pas, mais davantage que ce que tu ne fais, cela sûrement, pouvoir continuer d’ouvrir une nouvelle fenêtre de mail pour t’envoyer un nouveau paragraphe de Contre. Mais cela ne fonctionne pas comme cela, ce serait trop facile. Te levant de ton petit banc abrité des regards à quelques encablures seulement de ton travail, ou, tout aussi bien, en revenant de faire ton kilomètre à la piscine, tu peux en écrire deux ou trois, parfois quatre, cinq c’est arrivé une fois, le petit banc et la piscine te donnent cet élan, mais davantage, non, ce n’est vraiment pas possible. Non que tu n’aies pas déjà essayé, ne serait-ce que par désoeuvrement, ou, plus sûrement pour distraire ton ennui, mais la source, c’est dire si elle est modeste, est vite tarie.

    Et tu sais, depuis toujours, qu’il ne faut jamais trop tirer sur les sources modestes. Sans courir le risque de les assécher définitivement.

    Va donc prendre un café dans un gobelet de plastique brun ou croque dans une pomme mais ne commets pas l’imprudence de trop essayer.

    Contre c’est ne pas trop tirer d’eau chaque jour.

    #89.

    Pour la première fois depuis tellement longtemps, le rêve d’une apnée qui n’est pas angoissante, pas synonyme d’asphyxie ; mais bien au contraire plaisante, ivresse même, je viens de plonger à la piscine et je remonte très lentement à la surface, en fait j’ai atteint une telle profondeur que c’est une vraie nage que de revenir à la surface, une nage verticale, je trouve que le cyclone de bulles que j’ai créé dans mon plongeon est admirable au regard, je mets très longtemps à remonter à la surface, mais je prends mon temps, je fais durer le plaisir. Je fais durer l’apnée. C’est une apnée de rêve à la façon de celles interminables de Johny Wesmüller dans le Tarzan de Van Dyke.

    Et si c’était dans ce rêve qu’était contenu l’espoir de ma guérison ?

    En rêve, on peut faire tellement de choses, y compris de guérir d’un mal incurable (mais pas dangereux).

    #120.

    Faisant tes longueurs à la piscine le midi sur ton temps de déjeuner, tu réalises une fois de plus à quel point tu tiens un compte serré des longueurs déjà parcourues et de celles qui restent à faire et tu voudrais que cela aille plus vite, être bientôt sorti de l’eau, arrêter d’étouffer volontairement pendant trois passages de bras, que cesse la douleur légère mais continue dans les bras, les avant-bras surtout, et les épaules, et pour te représenter tout cela, tu ne cesses de calculer le ratio des longueurs faites versus les longueurs restant à faire en des pourcentages, tout en te faisant la réflexion que la représentation graphique de tout ceci dans ton esprit est celle d’une barre de défilement sur un ordinateur, représentation que tu généralises à d’autres moments de l’existence, comme la progression des jours de la semaine.

    Tu remarques que ta progression, comme cela l’est sur un ordinateur vieillissant, voire en fin de parcours, est de plus en plus laborieuse au fur et à mesure que la barre de défilement fonce.

    Et, faisant tes longueurs à la piscine le midi sur ton temps de déjeuner, tu fais l’application de cette longueur, de cette difficulté accrue et du pourcentage accompli contre le pourcentage restant à réaliser, l’application de tout ceci donc, à ton existence toute entière.

    Et d’après toi, tu en es où sur ta barre de défilement ?

    #133.

    A la piscine, en pleine forme, tu nages vite et longtemps, plus vite et plus longtemps que d’habitude et tu remarques alors que la lutte que tu mènes contre toi-même n’a plus son siège dans ton souffle mais dans les bras. Ce que tu regrettes, si tu vas à la piscine pour faire des longueurs, ce n’est pas pour accentuer le côté armoire à glace, pitié !, c’est bien davantage pour travailler ton souffle, augmenter cette capacité pulmonaire qui te fait défaut, surtout la nuit, mais voilà, tu le réalises en nageant, cela fait deux ans que tu fais des longueurs à la piscine, tu t’es endurci dans cet exercice, tu as plus de souffle et aussi plus de force dans les bras, et donc, réalisation amère, si tu veux travailler son souffle, il va falloir désormais faire davantage de longueurs, tirer davantage sur les bras, au point de te faire manquer de souffle.

    Les choses auxquelles on pense quand on fait des longueurs !

    Et sans doute aussi, nageant aujourd’hui avec de pareilles pensées en tête, as-tu le sentiment de nager avec la mort aux trousses, tu nages d’autant plus vite aujourd’hui.

    Exercice #7 de Henry Carroll : comment vous sentez-vous, exprimez-le avec la lumière

    Souvenir d’une grippe carabinée, avec de remarquables pics de fièvre.

    #qui_ca

  • Thunderheart

    http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2013/08/11/sometimes-they-have-to-kill-us-they-have-to-kill-us-because

    Attila, ma fille aînée, m’a récemment demandé d’établir une liste de mes dix films préférés. L’exercice ne manque pas d’intérêt, mais j’ai eu bien du mal à ne pas lui répondre une bonne trentaine de titres, de Citizen Kane (1941, Orson Welles), à Zero Dark Thirty (2012, Kathryn Bigelow) de Rio Bravo (1959, Howard Hawks) à Mishima (1985, Paul Schrader), de Nocturne Indien (1989, Alain Corneau) au Magnifique (1973, Philippe de Broca), des Tontons flingueurs (1963, Georges Lautner) à Apocalypse Now (1979, Francis Ford Coppola), de Nomads (1986, John McTiernan) à La Belle au Bois Dormant (1959, Clyde Geronimi), de Blade Runner (1982, Ridley Scott) à Master and Commander (2003, Peter Weir), Et si je m’étais laissé aller, j’aurais pu aussi mentionner les films de Brian De Palma, Michael Mann, Sam Peckinpah, Alfred Hitchcock, John Carpenter, Christopher Nolan, Jacques Audiard, Steven Soderbergh, Woody Allen, etc. La malheureuse enfant ne m’en demandait évidemment pas tant…