Palestine occupée : Une histoire peu connue : les camps de concentration et de travail d’Israël en 1948-1955 - 2/2 - Yazan al-Saadi
Yazan al-Saadi est journaliste au Al-Akhbar en anglais. Son compte twitter : @WhySadeye
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Le soutien de l’économie d’Israël par les « travaux forcés »
La politique qui consiste à cibler des civils, en particulier les hommes « valides », ne fut pas un hasard, selon l’étude, qui établit que « avec des dizaines de milliers de juifs, hommes et femmes, appelés au service militaire, les internés civils palestiniens constituaient un complément important à la main d’œuvre civile juive employée en vertu de la législation d’urgence au soutien de l’économie israélienne, » que même les délégués du CICR ont noté dans leurs rapports.
Les prisonniers étaient obligés de faire des travaux publics et militaires, comme assécher les zones humides, travailler comme employé, collecter et transporter les biens pillés aux réfugiés, déplacer les pierres des maisons palestiniennes démolies, paver des routes, creuser des tranchées militaires, enterrer les morts, et bien plus encore.
Comme le décrit un ancien détenu palestinien nommé Habib Mohammed Ali Jarada dans l’étude, « A la pointe du fusil, ils nous obligeaient à travailler toute la journée. La nuit, nous dormions sous des tentes. En hiver, l’eau s’infiltrait sous nos couchages, fait de feuilles sèches, de cartons et de morceaux de bois. »
Un autre prisonnier à Umm Khaled, Marwan Iqab al-Yehiya, a déclaré dans un entretien avec les auteurs, « Nous devions casser et transporter des pierres toute la journée [dans une carrière]. Nous avions pour toute nourriture quotidienne une pomme de terre le matin et la moitié d’un poisson séché le soir. Ils rouaient de coups quiconque désobéissait aux ordres. » Ce travail était entrecoupé d’actes d’humiliation par les gardiens israéliens ; Yehiya parle de prisonniers « alignés et obligés de se déshabiller, comme punition pour l’évasion de deux prisonniers pendant la nuit. »
« Les adultes et les enfants [juifs] du kibboutz voisin venaient nous regarder, alignés et nus, et riaient. Pour nous, c’était terriblement dégradant, » a-t-il ajouté.(...)
Carte des camps de travail forcé (Source : Salman Abu Sitta, Palestine Land Society)
source Al Akhbar : ▻http://english.al-akhbar.com/content/israels-little-known-concentration-and-labor-camps-1948-1955
première partie :
▻http://seenthis.net/messages/298056