• Crise agricole : « On peut s’en sortir sans concentrer la production dans quelques mains » - Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2015/08/24/crise-agricole-on-peut-s-en-sortir-sans-concentrer-la-production-dans-que

    Il y a une frange de la population qui n’a plus les moyens de s’alimenter correctement. La première politique que nous devrions avoir en Europe, c’est celle de l’#alimentation. Est-ce qu’on ne pourrait pas mettre cela en débat ? Remettons de l’argent dans le système, pourquoi pas. Mais pas pour accélérer, pour en sortir ! L’enjeu est là. Surtout, il faut réorienter les aides. Pourquoi pas choisir d’aider plutôt les petites et moyennes fermes ? Aujourd’hui, elles sont moins subventionnées, alors qu’elles créent plus d’#emplois. Et on sait que plus les fermes sont grosses, moins leur production est de qualité.

    Est-il normal que les aides aillent principalement à l’agriculture industrielle, à la quantité au détriment de la qualité ? Si on redistribuait les dix milliards d’euros de subventions annuelles de la Politique agricole commune (#PAC) vers ceux qui produisent de la qualité et du bio, ce qui implique pour eux des coûts de production supplémentaires, ces derniers pourraient proposer leurs produits au même prix que ceux qui font de l’agriculture industrielle. D’autant que la #dépollution des eaux chargées en #pesticides et en nitrates coûte des fortunes à l’Etat, ce qui représente des coûts cachés pour les contribuables. L’agriculture industrielle est en fait « sur-subventionnée ».

    Pour que les paysans et les consommateurs s’en sortent, puissent produire et consommer de la qualité sans se ruiner, il faut relocaliser les productions et les adapter à ce que nous consommons. On entend la FNSEA nous répéter : « mangez ce que nous produisons ». Il faudrait plutôt produire ce que les gens ont envie de consommer. Par exemple, nous ne produisons pas assez de légumes en France. Nous sommes obligés d’en importer. C’est absurde. Pourquoi pas développer le #maraîchage ? Alors bien sûr, cela nourrit moins l’#agrobusiness, surtout le #bio qui se passe d’engrais et de pesticides chimiques. Il y a beaucoup de filières locales qui ne demandent qu’à se développer. Si on déconcentrait la production porcine, qui a été massée dans l’Ouest avec les dégâts que l’on connaît, cela réduirait la pression sur l’#environnement et ferait vivre plus de producteurs sur l’ensemble du #territoire national.

    #agriculture_paysanne contre #agro-industrie #circuits_courts

    • J’ai toujours du mal à voir comment on peut produire mieux et pour le même prix ou moins cher. On entend souvent les arguments écolos ou végans sur le fait que c’est moins cher au marché ou un circuit court, qu’en achetant moins de viande, des produits moins transformés on s’en sort mieux. Franchement j’ai du mal à le voir dans les faits. Je pense déjà que ça sort le rapport de classe de l’équation (ce qui est facile pour le public écolo ou végan), à savoir le temps à consacrer au marché, aux AMAPs, à se former à une nouvelle façon de cuisiner, à préparer les repas. Et aussi que se passer de viande quand on peut s’en payer quand on veut, c’est très différent que de s’en priver par nécessité économique. Et que côté production, à part quelques cas particuliers, je vois pas comment les producteurs peuvent produire moins cher, vu qu’il y a moins de mécanisation. A part en valorisant leur production, ce qui veut dire vendre plus cher ... Ok le système est pipé mais je pense qu’une meilleure agriculture ça veut dire une intensification de la main d’oeuvre, et j’ai du mal à voir comment ça pourrait faire un système où la nourriture est moins chère, si la main d’oeuvre est pas réduite en esclavage. La seule façon que je vois c’est de l’auto production diffuse, de personnes qui feraient pousser des produits qui reviennent souvent cher car ils nécessitent beaucoup de main d’oeuvre ou sont très périssable.

    • La vache de Léon ne rit plus
      http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2015/07/24/la-vache-de-leon-ne-rit-plus

      Tout le monde est coupable dans cette crise : l’Etat qui a pratiqué la politique de l’autruche, les industriels et les distributeurs qui ont pris les paysans pour de vulgaires fournisseurs de commodités, le syndicat majoritaire obsédé par la concurrence, les agriculteurs aux filières mal organisées et aux comportements irresponsables. Il y a un maillon faible dans la crise actuelle dont on ne parle pas et qui explique la rentabilité faible de certains élevages : un endettement insupportable des fermes causé par des équipements inutilement coûteux, des pratiques agricoles onéreuses qui se justifiaient d’autant moins qu’aujourd’hui, on diminue l’usage des nitrates dans les parcelles et des médicaments dans les élevages. On a tant dépossédé les paysans de leurs savoirs qu’ils croient intelligent de piloter une ferme avec des drones. On voudrait tant que les éleveurs prennent des vacances qu’on leur vend de ruineux robots de traite dont ils pourraient se passer. On les pousse tant à produire qu’ils en accusent les distributeurs et les consommateurs fautifs de préférer le bio lorsqu’ils savent désormais qu’une part importante des maladies neurodégénératives sont liées aux pesticides. On a tellement méprisé la polyculture – pourtant la meilleure des assurances contre les aléas de la nature – que la spécialisation a été tenue comme la martingale d’un « progrès » largement illusoire.

    • Le Mans est une ville moyenne, il y a des marchés de quartiers tous les jours sauf le lundi. Le maraîchage local, pas forcément labellisé bio est bien présent. Toutes les classes sociales s’y retrouvent. Les prix sont variable d’un marché à l’autre mais la plupart des légumes sont au prix des supermarchés mais de bien meilleure qualité.

    • Mais, @nicolasm, le machinisme coûte très cher. Beaucoup de machines coûtent le prix d’une maison. Il faut bien le comprendre.
      Regarde les bottes de pailles. À l’époque où elles étaient rectangulaires, il fallait déjà une machine pour les faire, mais d’un autre côté, pas trop trop chère et surtout, pour bouger la paille ou le foin, des bras, des fourches et des remorques suffisaient largement.

      Maintenant, on a les grosses meules cylindriques. Il faut une grosse machine pour les faire, beaucoup plus chère. Et surtout, il faut équiper ton tracteur de l’outil pour les bouger, parce que tu ne peux plus le faire avec une fourche et une remorque à trois balles.

      Donc, avant même de commencer, la plupart des agriculteurs s’endettent pratiquement à vie, à des niveaux que le péquin avec sa maison en préfa a du mal à concevoir.

      Après, les coûts de fonctionnement ont aussi explosé. Les machines sont coûteuses aussi à l’entretien, comme les voitures modernes par rapport aux anciennes, puisque c’est fini de le faire soi-même dans le hangar avec la boite à outil.

      Les semences, tu les achètes tous les ans, alors qu’avant tu resemais une parti de ta récolte, et donc, ça te coutait que dalle. Et ces semences, elles vont avec des produits, des tas de produits très chers pour lesquels, souvent, tu dois acheter aussi une machine spéciale.

      Sans compter les mises aux normes de matériel. À tes frais. Même s’il en passe plusieurs en peu de temps. Tu te ré-ré-endettes ou tu arrêtes. Le cycle de l’endettement n’a pas de fin. Donc, faut que tu rembourses toujours plus. Donc, que tu produises toujours plus, avec toujours plus d’intrants, de machines, de frais, pour un résultat net toujours plus pourri. Parce que dans le même temps, tu niques ta terre, ton seul bien, à force de devoir toujours produire plus pour arriver à régler tes dettes.

      Et c’est comme ça qu’on a un double problème de surcouts de production et de surproduction avec dégradation de la qualité… et donc des prix… et donc encore plus de pression pour produire encore plus de merde qui coûte toujours plus à produire et rapporte toujours moins.

    • @odilon

      distribuer les subventions nécessaires (personne ne nie cette nécessité) à la petite agriculture plutôt qu’aux grosses usines.

      Exactement, et s’épargner collatéralement les coûts des pollutions et des problèmes de santé liés, coûts actuellement portés par la collectivité.
      http://www.fnab.org/index.php/nos-actions/eau-et-environnement/660-couts-des-principales-pollutions-agricoles-de-leau-

      L’estimation du coût annuel de la dépollution (pesticides et nitrates) des eaux de surface et côtières est de 54 milliards d’euros selon une étude du CGDD, soit le budget annuel de la PAC.

      La PAC est donc payée deux fois (subvention à l’agriculture polluante + dépollution).

    • Oui on est d’accord sur l’endettement, et on a largement dépassé le seuil des rendements négatifs. Mais j’ai l’impression que souvent on regarde l’équation du côté de la ferme, et qu’il y a vraiment moyen de s’en sortir en produisant moins et mieux, mais je pense que ça veut souvent dire une production valorisée, c’est à dire payée plus chère par le public. Donc ce qui est une solution pour le côté productif l’est-elle pour le côté consommation de celleux qui ne peuvent pas se permettre de payer plus cher pour des meilleurs produits ?

      J’ai l’intuition qu’on ne peut pas se passer d’augmenter beaucoup la part de la population active dans l’agriculture, mais que forcément en bout de chaîne il faudra augmenter la part de l’alimentation dans le budget.

    • @nicolasm

      La seule façon que je vois c’est de l’auto production diffuse

      Même avis, pour tout ce qui nécessite du soin fréquent et donc beaucoup d’heures de main d’oeuvre.

      forcément en bout de chaîne il faudra augmenter la part de l’alimentation dans le budget.

      Et baisser la part du logement en même temps. Chez moi je le vois assez clairement, sur le long terme ce qui augmenté ces 30 dernières années c’est le nombre de résidences secondaires (43 769 pour 300 000 habitants en Pays Basque Nord) et le prix du logement, et ce qui a diminué c’est le nombre de fermes et l’offre de bouffe locale.
      #spéculation

    • On paye déjà très cher des produits de merde. Parce qu’il y a d’autres parasites dans l’équation, comme les marges monstrueuses de la distribution qui est en train de tourner à un quasi-monopole (reste combien de groupes et d’enseignes ?)

      Je vais acheter mes légumes chez la maraichère du coin : ils sont incomparablement meilleurs, nettement moins chers et en plus, ils ne polluent pas.

    • Pour en revenir à ce sujet intéressant, je me demande souvent quelles sont les pistes pour produire des aliments de qualité tout en améliorant la santé écologique de l’agro-écosystème et des environs, tout en ne sélectionnant pas automatiquement un public aisé financièrement (et donc a priori a plus fort impact négatif sur l’environnement). C’est pour ça que je vois l’autoproduction comme si intéressante, mais la question reste ouverte pour les personnes qui veulent en faire leur métier où la quantité qui ne peut pas être autoproduite (pas l’opportunité ou pas l’envie).

      (Je veux dire les piste pour quelqu’un qui veut se lancer dans la production de nourriture, parce que le système marche tellement sur la tête que des pistes au niveau politique on en voit facilement quelques unes)

    • Ta question n’est pas très claire ou pas bien posée @nicolasm
      Produire de la nourriture coûte... au moins le prix de la terre qui en France est privatisée. Ça c’est un premier point. Se nourrir aux temps des communaux n’était pas un problème, tout le monde parvenait à se nourrir. Les enclosures ont conduit à l’appauvrissement des structures sociales rurales.
      Ensuite, c’est beaucoup de travail. La société de consommation a fait pousser les ménages à consacrer une partie du budget familial de plus en plus faible pour s’alimenter afin de consommer des produits manufacturés, des voitures, partir en vacances, etc. Puis la part du budget consacré à se loger et le prix de l’énergie ont explosé. Au final il ne reste plus grand chose pour se nourrir correctement.
      Le système des amap n’est pas si mal, souvent les amapiens peuvent mettre la main à la pâte, ce qui contribue à diminuer un peu les coûts. Mais il faut bien voir qu’à partir du moment où tu t’installe professionnellement, en plus du prix de la terre, il y a les salaires, les charges sociales et les taxes diverses qui se répercutent forcément sur le prix de vente des produits. Ces agriculteurs ne visent pas spécialement une clientèle aisée.
      Les subventions ont été mises en place à la base, pour permettre aux plus pauvres de pouvoir se nourrir. Sauf qu’aujourd’hui, les subventions sont distribuées à l’agro-industrie.
      L’accès à la terre, chez nous aussi, est un premier obstacle. Il faut parfois négocier avec les collectivités locales pour obtenir un bout de terrain et produire sa nourriture.

    • Les AMAP ça reste un truc de classe aisée : sans même parler du prix des paniers, il y a déjà le principe même de devoir donner 3 mois, 6 mois, voire 1 an de chèques d’un coup, même si c’est encaissé mois par mois ensuite => tous ceux qui n’ont pas un CDI assez élevé ou un revenu régulier certain, c’est totalement NIET de s’inscrire là-dedans.

      Nous on fait partie d’un groupe producteurs-consommateurs hybride qui ne suit pas la charte AMAP, en milieu urbain, et depuis le début on a décidé que les commandes se feraient mois par mois, donc pour seulement 4 semaines d’un coup, exprès pour que les gens plus précaires, sans CDI puissent venir commander quand ils savent que le mois suivant ils peuvent (oui je sais il y a toujours encore plus précaires).

      Cela dit, on aurait tous un toit gratuit ou à très faible coup (de quoi juste payer l’entretien et les impôts), on pourrait parfaitement payer de la nourriture non mécanisée produite avec plus de main d’œuvre et donc plus cher. La nourriture il faut la produire en permanence, et tant qu’on est dans un système de valeur, argent, etc : ok il faut payer les gens qui produisent.

      Mais les logements bordel !… Il y a plus de logements (et je ne parle bien que des logements décents hein) que de ménages en France, et mis à part l’entretien, ya rien à payer, c’est juste des rentes de merde ! On ne paye aucun travail, on fait juste fructifier un capital immobilier. C’est totalement indécent vu la quantité de logements et le nombre de personnes qui galèrent (soit parce qu’elles n’ont pas de toit, soit comme beaucoup parce qu’on a un toit mais que ça prend la plupart de notre argent), et les conséquences sanitaires qui en découlent (soit avoir un logement pourri, froid, etc, soit avoir un logement correct mais bouffer de la merde). À chaque fois les discussions sur la bouffe me font revenir à ça, parce que ça me parait encore plus révoltant, vu que si ce problème était résolu politiquement, on pourrait presque tous payer des agriculteurs correctement.

    • Y a quoi comme pistes intéressantes pour le logement ? Tous proprio (mais j’imagine que ça ne règle pas les problèmes de rente et transmission), tous locataires des logements nationalisés (mais qui habite où, comment on fait en cas de changement de lieu de travail par ex.) ? J’imagine que des personnes ont déjà réfléchi à ce genre de problématiques ?

  • #Monsanto’s coming up with an alternative to GMOs | Grist
    http://grist.org/news/monsantos-coming-up-with-an-alternative-to-gmos

    Here’s how it works: All living things contain DNA, and that DNA carries the genetic information that cells need to make proteins. But it’s actually RNA, DNA’s less famous workhorse of a partner, that takes that genetic information out into the cell to get shit done. Viruses also use RNA, however, so cells have a kind of defense mechanism to detect viral RNA, memorize its contents, destroy it, and then hunts down its progeny to destroy them too.

    Told you it was kind of badass.

    With a little tweak, however, this defense mechanism can be turned against itself, so that a cell starts attacking its own genetic code. That’s where BioDirect comes in. Using spray-on RNA that looks like viral RNA but is actually genetic information from weeds or pests or whatever it is Monsanto wants to target, the company can effectively turn the enemy against itself. It could even use BioDirect to target certain genes in crops themselves in order to make those crops, for example, drought resistant.

    So if an orange grove in Florida is suddenly overrun with the insect that transmits greening disease (look it up — it’s destroying the orange industry), farmers could, in theory, just spray on some insect RNA BioDirect until the situation is under control and then go about their business — no pesticides or genetically engineered trees required.

    #it_has_begun #agriculture #pesticide #RNA_tueurs

  • D.D.T. : comment l’#URSS a empoisonné les campagnes moldaves

    L’URSS n’y est pas allée de main morte avec les #pesticides dans les années 1970-80 en Moldavie. L’agriculture moldave a servi de terrain d’expérimentation à Moscou et, aujourd’hui encore, les effets de l’épandage massif de produits toxiques, dont le D.D.T., se font sentir sur la population et la biodiversité.

    http://www.courrierdesbalkans.fr/articles/d-d-t-comment-l-urss-a-empoisonne-les-campagnes-moldaves
    #DDT #agriculture #Moldavie #soviétisme
    cc @odilon

  • Le #travail des #enfants dans l’#agriculture | FAO | Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
    http://www.fao.org/childlabouragriculture/fr

    Le travail des enfants est un phénomène observé principalement dans le secteur de l’agriculture. Environ 100 millions de garçons et filles travaillent dans l’agriculture, l’élevage, l’exploitation forestière, la pêche ou l’aquaculture, souvent pendant de longues heures et en étant exposés à des risques professionnels. Le travail infantile constitue une violation des #droits de l’enfant. Mettant en danger leur santé et leur éducation, il constitue également un obstacle au développement agricole durable et à la sécurité alimentaire.

    [...]

    Par travail des enfants, on entend tout travail inadapté à l’âge des enfants, qui nuit à leur #éducation ou risque de nuire à leur #santé, leur #sécurité ou leur #morale. Il convient de souligner que les travaux effectués par des enfants ne sont pas tous considérés comme du #travail_infantile. Certaines activités peuvent aider les enfants à acquérir des compétences pratiques importantes et contribuer à leur survie et leur sécurité alimentaire. Cependant, la plupart des tâches agricoles effectuées par les enfants ne sont pas adaptés à leur âge, les mettent souvent en danger ou sont incompatibles avec leur éducation. Par exemple, on parlera de travail des enfants dans le cas d’un enfant qui s’occupe du bétail alors qu’il n’a pas l’âge minimum requis pour travailler, d’un enfant qui épand des #pesticides ou encore d’un enfant qui ne peut pas aller à l’école parce qu’il a travaillé toute la nuit sur un bateau de pêche.

  • Study on #pesticides in lab rat feed causes a stir
    http://phys.org/news/2015-07-pesticides-lab-rat.html

    French scientists published evidence Thursday of pesticide contamination of lab rat feed which they said discredited historic toxicity studies, though commentators questioned the analysis.

    Le Pr #Séralini dénonce des tests faussés sur les pesticides et #OGM - Sciencesetavenir.fr
    http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20150702.OBS1995/le-pr-seralini-denonce-des-tests-fausses-sur-les-pesticides-et-ogm.

    Aujourd’hui, le chercheur caennais est persuadé que c’est l’alimentation des rats en question qui est en cause. Et cette découverte, si elle s’avérait, aurait des implications majeures pour la toxicologie réglementaire. « Inexorablement, cette nourriture polluée masque les éventuels effets secondaires recherchés dans les tests, assène le biologiste moléculaire. Nous avons ainsi détecté dans 9 des 13 régimes des résidus du principal pesticide du monde, à base de glyphosate et d’adjuvants toxiques, comme le Roundup et ses génériques. Et 11 d’entre eux contenaient des OGM avec lesquels ce Roundup est largement utilisé. » Conclusion : «  Utiliser des rats nourris avec une alimentation contaminée, cela revient simplement à vouloir montrer le caractère non dopant d’une substance en réalisant une étude avec Lance Armstrong (coureur cycliste américain déchu de ses titres pour dopage, NDLR) comme témoin ». Les chercheurs réclament a minima une alimentation améliorée, vierge de polluants et d’OGM, pour les animaux testés. La même que celle qu’ils avaient donné à leurs rats témoins ou contrôle lors de leur fameuse étude sur le maïs NK 603... Les experts de Monsanto et des Agences sanitaires, ainsi que les toxicologues ne manqueront certainement pas de répliquer à ces critiques.

    #biais #incroyable

  • «Une planète trop peuplée»: anatomie d’un mythe - LeTemps.ch
    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/f1801488-0e15-11e5-bce4-0f8872f43eca/Une_plan%C3%A8te_trop_peupl%C3%A9e_anatomie_dun_mythe

    Nourrir tout le monde implique-t-il d’aller dans le mur sur le plan écologique ? Les #populationnistes pensent que oui. Pour eux, « le monde est confronté à un choix cornélien entre l’#agriculture industrielle, qui détruit l’#environnement mais nourrit tout le monde, et l’agriculture respectueuse de l’environnement, qui protège ce dernier mais ne nourrit pas la moitié des habitants sur Terre. Heureusement, il y a tout lieu de penser qu’ils ont tort. » Le contre-exemple vient de #Cuba : « Soudain privé de ses approvisionnements en carburants, en #engrais, en #pesticides et en semences lorsque l’Union soviétique s’est effondrée en 1990, le pays a adopté à grande échelle une agriculture #biologique à faible impact. » Résultat : « l’agriculture cubaine s’est plus que redressée, en usant de procédés qui n’étaient pas censés fonctionner ». Plusieurs études ont confirmé cette possibilité. Une méta-analyse de 300 recherches, conduite en 2007 à l’Université du Michigan, comparait les rendements de l’agriculture industrielle et écologique en montrant que « l’approvisionnement en denrées biologiques estimé excédait l’approvisionnement alimentaire actuel dans toutes les catégories de produits ».

    Un modèle maintenant menacé par les #Etats-Unis

    What Cuba can teach America about organic farming
    http://www.pbs.org/newshour/bb/cuba-can-teach-america-farming

    JEFFREY BROWN: But questions loom, as diplomatic relations between the U.S. and Cuba improve, and American agriculture and food companies look for commercial opportunities on the island.

    JASON REIS: I was just talking to our guide at the farm here, and she says that genetically modified organisms are outlawed in Cuba. They’re not allowed. However, chemicals may be allowed.

    And I don’t know what will happen if the American agriculture companies get in here, and are able to sell their products, if it’s going to continue like this organic model, or if it’s going to look a lot more like what we see in the U.S. I really — I really don’t know what’s going to happen.

    JEFFREY BROWN: Miguel Salcines says farming here will change, but he hopes the focus on organic methods continues.

    MIGUEL SALCINES (through translator): The use of chemicals is inevitable. The chemists are going to return. What we have to know is to what extent, and use them as little as possible, and try to continue to emphasize organic agriculture.

  • Espace Presse | Greenpeace France
    http://presse.greenpeace.fr/agriculture-ogm/declaration-de-greenpeace-suite-a-sa-mise-en-demeure-par-lassociat

    Paris, le 26 juin 2015 – Greenpeace a été mise en demeure par l’avocat de l’Association Nationale #Pommes Poires (ANPP) de renommer son rapport intitulé ‘Pommes Empoisonnées – Mettre fin à la contamination des vergers grâce à l’agriculture écologique’ afin de ne pas laisser supposer, selon l’ANPP, que les pommes contiennent du #poison, ce qui lui causerait un grave préjudice.

    Nous ne renommerons pas ce rapport : modifier son titre ne changera rien aux résultats des tests présentés dans cette publication. Et cela ne changera rien, non plus, à l’incapacité actuelle de notre agriculture à se débarrasser de son addiction aux pesticides chimiques de synthèse.

    Les producteurs sont aujourd’hui les premières victimes de ces pesticides, qui mettent en péril leur santé et celle de leurs exploitations, et menacent la capacité à produire à long terme en épuisant les ressources naturelles. Greenpeace a publié en mai un rapport montrant que les #agriculteurs et leurs familles sont parmi les plus exposés aux risques des #pesticides. Les initiatives positives pour produire plus sainement existent, mais de trop nombreux pesticides sont encore utilisés dans la production actuelle.

    Greenpeace est convaincue que changer en profondeur notre modèle agricole et alimentaire ne peut reposer sur les seuls efforts des agriculteurs. La #grande_distribution porte une responsabilité dans la situation actuelle et a les moyens de la faire évoluer. En s’engageant dans une course effrénée aux prix bas, et en imposant des contraintes de volume, d’esthétique, etc., ce secteur exerce une pression excessive sur les producteurs.

    L’obsession de produire sainement doit remplacer celle de payer moins cher. Et la grande distribution, à qui Greenpeace s’adresse aujourd’hui dans le cadre de sa campagne ‘course zéro pesticide’, peut et doit favoriser cette évolution en donnant les moyens aux agriculteurs de mettre en œuvre et développer des alternatives aux pesticides.

    • Greenpeace est convaincue que changer en profondeur notre modèle agricole et alimentaire ne peut reposer sur les seuls efforts des agriculteurs.

      Là je suis pas d’accord, pour changer de modèle agricole il faut accompagner les agriculteurs vers une conversion à tous les niveaux : état, régions, villes, consommateurs. Il faut quand même rappeler que la plupart d’entre eux ont été contraints de se soumettre à l’agro-industrie prônée par l’Europe et la PAC ! A part quelques privilégiés, beaucoup sont endettés jusqu’au cou et vraiment dans la mouise. Faire pression sur la grande distribution c’est bien gentil mais c’est quand même le maillon de la chaine qui fout la merde et qu’il faudrait remplacer par des commerces de proximité revendant les productions locales.

  • CIRC : 3 nouveaux #pesticides et herbicides classés #cancérogènes ou cancérogènes probables | Le Quotidien du Médecin
    http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2015/06/24/circ-3-nouveaux-pesticides-et-herbicides-classes-cancerogenes-o

    Le centre international de recherche sur le #cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), vient de classer trois nouveaux agents – deux insecticides, le lindane et le DDT, et l’herbicide 2,4-D – comme substances cancérogènes ou probablement cancérogènes pour l’homme. L’étude de cancérogénicité est publiée cette semaine dans la revue « The Lancet Oncology ».

    Le lindane : cancérogène avéré

    Pour le lindane (gamma-hexachlorocyclohexane), le groupe de travail de 26 experts a indiqué disposer d’« indications suffisantes » pour affirmer une association avec le lymphome non hodgkinien (LNH) chez l’homme. Le CIRC cite de grandes études épidémiologiques sur les expositions en milieu agricole, menées aux États-Unis et au Canada, qui auraient montré une augmentation du risque de 60 % de LNH chez les personnes exposées au lindane.

    Le CIRC l’a donc rangé dans le groupe 1 – premier échelon de dangerosité. Si l’insecticide a été largement utilisé, y compris dans l’agriculture et pour le traitement des poux et de la gale chez l’homme, son utilisation « est désormais interdite ou limitée dans la plupart des pays » rappelle le centre dans un communiqué de presse diffusé mardi.

    Le DDT : cancérogène probable

    Le DDT (dichlorodiphenyltrichloroethane) a, quant à lui, été classé comme « cancérigène probable » (groupe 2A), sur la base d’« indications suffisantes » selon lesquelles le DDT provoque le cancer chez l’animal de laboratoire, et d’« indications limitées » de sa cancérogénicité pour l’homme. Chez l’homme, l’instance cite des études épidémiologiques montrant une association entre l’exposition au DDT et le LNH, le cancer des testicules et le cancer du foie.

    « Le DDT et ses produits de dégradation sont très persistants et peuvent se retrouver dans l’environnement et dans les tissus animaux et humains dans le monde entier », souligne le CIRC. Malgré l’interdiction du pesticide dans les années soixante-dix, il reste utilisé « de manière strictement limitée en vertu de la Convention de Stockholm » dans la lutte anti-vectorielle, contre le paludisme.

    2,4-D : peut-être cancérigène

    Enfin, le 2,4-D (acide 2,4-dichlorophenoxyacetique), a été classé comme « peut-être cancérogène » pour l’homme (Groupe 2B), car les indications sont cette fois « insuffisantes » chez l’homme et « limitées » chez l’animal. Le 2,4-D est un désherbant dénoncé depuis longtemps par les groupes environnementaux aux États-Unis, qui tentent de persuader les autorités d’en restreindre l’usage.

    « Depuis son introduction en 1945, le 2,4-D a été largement utilisé pour lutter contre les mauvaises herbes en agriculture, en foresterie et en milieu urbain et résidentiel, rappelle le CICR. Les expositions professionnelles au 2,4-D peuvent survenir lors de la fabrication comme de l’application, et la population générale peut être exposée par le biais des aliments, de l’eau, de la poussière ou d’applications résidentielles, et pendant la pulvérisation. »

    Rappelons qu’au mois de mars dernier, le CICR avait déjà classé cinq pesticides comme cancérogènes « probables » ou « possibles » : le Roundup, le malathion, le dazinon, le tetrachlorvinphos et le parathion.

  • La nourriture des rats de laboratoire fausse les #études de #santé_publique, affirme Gilles-Eric Séralini
    http://reporterre.net/La-nourriture-des-rats-de-laboratoire-fausse-les-etudes-de-sante-publiqu

    Le pesticide le plus présent dans l’#alimentation, le #Roundup, a été détecté dans 9 des 13 échantillons analysés. 11 d’entre-eux présentaient également des traces d’OGM. “Le lien entre les #OGM et les #pesticides est grand, rappelle Gilles-Eric Séralini. Dans 80 % des plantes transgéniques, elles sont modifiées pour être des éponges à Roundup. Les 20 % restant ont été modifiés pour produire leur propre pesticide”.

    Les régimes alimentaires français des #rats_de_laboratoires étaient ceux présentant le plus fort taux de #métaux_lourds, contenant du mercure et de l’arsenic.

    Avec les #PCB et les #dioxines présents également dans les régimes, “les rats ont 40 % de risque supplémentaire de développer des #maladies_chroniques avec ces nourritures qu’avec des nourritures saines”, commente M. #Séralini.

    • Pour ceux qui ont des rats domestiques, on apprend assez vite qu’ils finissent pour 90% d’entre eux avec des tumeurs cancéreuses. L’explication probable mais non vérifiée est qu’ils seraient tous issus de lignées nés dans des laboratoire d’essais sur animaux et ont subi des expérimentations irrémédiables pour leur descendance.

      http://www.proanima.fr

  • A Hayange, la colère monte contre le FN - Libération
    http://www.liberation.fr/politiques/2015/06/09/a-hayange-la-colere-monte-contre-le-fn_1326283

    L’ex-délégué du personnel, Vito Cisternino, et sa femme, sont en arrêt maladie depuis novembre. Depuis une descente imprévue d’une équipe de la mairie pour vider manu militari les affaires personnelles du couple entreposées depuis des années dans le local attenant à leur logement de fonction. Disparus, les vieux outils hérités du père, le repose-pieds de la grand-mère, les pneus neige… « On nous a détruits, piétinés notre carrière, je prends des calmants, ma femme perd ses cheveux », dit l’homme de 60 ans.

    Le quotidien d’une petite ville gérée par le FN

    #Hayange #Engelmann #peste_brune

  • La vraie fausse interdiction du Roundup : le coup de com de Ségolène Royal
    http://www.bastamag.net/Offensive-sur-le-Round-Up-le-coup-de-com-de-Segolene-Royal

    Ségolène Royal vient d’annoncer l’interdiction, à partir du 1er janvier 2016, de la vente en libre-service aux particuliers des produits désherbants contenant du glyphosate, dont le fameux Roundup fabriqué par Monsanto. Un amendement à la loi de transition énergétique devrait être déposé au Sénat en juillet, a t-elle précisé. Dans les faits, il ne s’agit pas vraiment d’une interdiction. Les particuliers pourront continuer à se fournir en #Pesticides contenant du glyphosate : les points de vente devront (...)

    En bref

    / Pesticides, #Politique, Quelle agriculture pour demain ?, Pollutions

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ? #Pollutions_

    • Coucou Greenpeace, l’union européenne compte 28 membres...

      L’Europe est l’un des premiers bassins de production et consommation de pommes au monde, et la pomme est le fruit le plus apprécié dans les 27 pays membres de l’Union européenne.

  • Idée n°126 : comprendre Xylella

    https://1000ideespourlacorse.wordpress.com/2015/05/31/idee-n126-comprendre-xylella

    Xylella fastidiosa, c’est un problème. Un gros problème (je rappelle pour ceux qui étaient sur Mars ces derniers mois que Xylella est une bactérie pathogène particulièrement retorse, qui s’attaque à pas mal de végétaux, cultivés et sauvages, et qui menace d’arriver bientôt en Corse, vu qu’elle fait des ravages dans le sud de l’Italie). José Bové l’a dit, c’est l’équivalent de la peste. Et si José Bové l’a dit, c’est que c’est vrai. Mais c’est un peu court, je trouve. [...]

    Parce que le plus extraordinaire, c’est que toutes ces pestes sont là pour une bonne raison. Et par « bonne », j’entends bien « positive ». Dans un écosystème dégradé, déséquilibré, affaibli, la seule façon pour cet écosystème de s’en tirer, c’est de réduire sa biomasse globale et de modifier l’équilibre des espèces. Plus assez de nutriments, plus assez de vie biologique, l’écosystème doit éliminer une partie de ses populations pour retrouver un équilibre, et aussi modifier sa génétique générale. Les « pestes » servent à accélérer le mouvement de l’évolution génétique, à éliminer les individus les plus faibles et les moins adaptés (et de ce fait, par leur mort et leur décomposition, relancer les processus biologiques : une nouvelle biodiversité se mettra en place, et de nouveaux cycles pourront se succéder), et font partie de la résilience du système et de son évolution.

    Évidemment, pour les individus sacrifiés, pour ceux qui subissent la peste, et pour nous qui faisons face à un risque terrible de destruction de notre patrimoine agricole, ce n’est pas d’un grand réconfort de savoir que les bactéries sont là pour réparer nos erreurs. Les millions de morts de la peste noire n’auraient sans doute pas été très réconfortés de savoir que l’épidémie était en train de rétablir l’équilibre population européenne/production agricole, et qu’un siècle plus tard démarrerait la renaissance. De même pour nous, si Xylella ou d’autres pestes détruisaient l’essentiel de nos espèces végétales, nous nous moquerions un peu de savoir que les écosystèmes sont capables de retrouver leurs équilibres en quelques siècles.

    Réflexion intéressante, même si on peut ne pas partager l’optimisme qui consiste à croire que les « bactéries sont là pour réparer nos erreurs », etc.

    #écologie, #Xylella_fastidiosa,

    • Revenons-en à notre époque, si semblable au 14ème siècle. Nous avons vécu quelques siècles d’expansion formidable. Expansion due largement à ses débuts à la qualité des systèmes agricoles européens. Nous le savons fort mal, mais ce qui a caractérisé l’agriculture européenne, depuis le 17ème siècle au sud, un peu plus tard au nord, ce sont des systèmes agricoles inédits, agro-sylvo-pastoraux, système d’arboriculture méditerranéen au sud et en montagne, système bocager au nord et en plaine, pour faire simple encore une fois.

      Ce qui caractérisait fondamentalement ces systèmes, c’était l’équilibre entre 3 types principaux de cultures : les arbres et plantes vivaces, les cultures annuelles et l’élevage. Un équilibre capable de maintenir la fertilité des sols, et même de l’améliorer progressivement (aidé en montagne par des réseaux extraordinaires de murs de pierre sèche, par exemple), tout en conservant des écosystèmes complexes, à la biodiversité maximale, comprenant l’ensemble des règnes du vivant (bactéries, champignons, plantes, animaux…), et au sein de ces règnes eux-mêmes la plus grande diversité possible, dans les mêmes espaces. Un équilibre qui évitait toute pandémie, sauf sur les grandes monocultures : phylloxera sur la vigne, mildiou sur la pomme de terre en Irlande.

      Mais le milieu du 20ème siècle est arrivé, et ces systèmes ont été démantelés. Remembrement, ou déprise agricole, c’est selon, monoculture généralisée, utilisation massive de pesticides, d’engrais de synthèse, incendies… Avec pour principal résultat la rupture de ces équilibres. Le principe de l’agriculture conventionnelle étant de laisser le moins possible de biodiversité dans le champ, et dans les régions de production, qui se spécialisent. Le problème, c’est que quand on tente d’éradiquer insectes, champignons et bactéries, il finit toujours par y en avoir un plus malin que les autres, qui mute et devient résistant à tous les pesticides connus. Et là, celui-ci se multiplie. Et comme il trouve un terrain vierge (toutes les autres espèces qui pouvaient occuper le terrain ont été éradiquées ou très affaiblies), la voie est libre pour lui.

      Si la mondialisation l’aide à se déplacer, notre peste n’en est que plus rapide à se diffuser, mais sa virulence est bien due au fait qu’elle trouve, comme Yersinia pestis au moyen âge, le champ libre à son explosion. Des organismes affaiblis pour les pestes antiques, des écosystèmes affaiblis pour les pestes modernes.

      En Méditerranée, d’immenses écosystèmes ont souffert, depuis un siècle, d’incendies, d’abandon, puis de reprise agricole partielle, mais avec des moyens modernes souvent brutaux : labours profonds, surpâturage, irrigation abusive, engrais, pesticides, destruction systématique de la biomasse surnuméraire… Les murs de soutènement qui retenaient les sols se sont effondrés, des haies ont été supprimées… Le climat a un peu changé sur le bassin, mais il a beaucoup changé localement, là où la couverture végétale a été largement modifiée. On pompe de l’eau dans toutes les nappes. Bref, les écosystèmes, aussi bien naturels que cultivés, ont été soumis à rude épreuve. Ce qui est surprenant, ce n’est pas qu’il arrive aujourd’hui toutes sortes de problème. Ce qui serait surprenant, c’est qu’il n’en arrive pas. Ce serait surprenant, et pour tout dire dommage.

    • Face à Xylella, il faut donc sans doute fermer les ports et stériliser les zones touchées. Sans doute faut-il le faire, pour éviter Xylella en Corse, et la ruine des régions agricoles déjà touchées. Pour gagner du temps, aussi. Mais si nous nous arrêtons là, si par ailleurs nous ne travaillons pas à rééquilibrer nos écosystèmes, si nous ne travaillons pas à comprendre pourquoi Xylella (et le Cynips, et Tuta absoluta, et le charançon rouge, et les abeilles qui meurent, et tout le reste), alors ce temps gagné ne servira à rien, et nous n’en aurons pas fini de voir la liste des « pestes » s’allonger. Nous devons quitter le moyen âge dans notre gestion des #écosystèmes, comme nous l’avons fait dans la gestion des populations humaines.

      C’est là un enjeu de Xylella qui va bien au-delà de savoir si oui ou non elle arrivera chez nous . Si Xylella arrive à nous faire comprendre ça, alors ce sera finalement la meilleure chose qui soit arrivée ces derniers temps. Sinon, l’empêcher d’arriver ne fera que retarder la catastrophe.

    • L’impact social de la peste du milieu du XIVe siècle en Europe, c’est aussi, du fait du délitement des liens par réduction massive de la population, la montée en puissance d’un appareil militaire s’appuyant sur la soldatesque (qui perçoit une solde, en argent sonnant et trébuchant, plutôt qu’une part en nature, même extorquée par la force ou la ruse)

      En fait d’adaptation, (y avait-il d’ailleurs une telle « nécessité » de s’adapter pour la société européenne : autrement dit son évolution ne pouvait-elle venir que d’un facteur externe contingent devant assurer le « déblocage » d’une situation où la reproduction de la synthèse sociale n’était irrémédiablement plus assurée sur ces bases propres ?). En fait d’adaptation donc, une des conséquences de la peste, c’est un renversement qui fait la part belle à des éléments jusque là subalterne dans la vie quotidienne : l’appareil militaire et l’abstraction monétaire.

    • son évolution ne pouvait-elle venir que d’un facteur externe contingent devant assurer le « déblocage » d’une situation où la reproduction de la synthèse sociale n’était irrémédiablement plus assurée sur ces bases propres ?

      C’est vrai que la question se pose. Quand Fabien dit :

      Dans un écosystème dégradé, déséquilibré, affaibli, la seule façon pour cet écosystème de s’en tirer, c’est de réduire sa biomasse globale et de modifier l’équilibre des espèces. Plus assez de nutriments, plus assez de vie biologique, l’écosystème doit éliminer une partie de ses populations pour retrouver un équilibre, et aussi modifier sa génétique générale.

      Je suis pas d’accord avec le fait que ce soit la seule façon. Dans un agrosystème en tout cas on peut augmenter la biomasse (notamment le carbone du sol là où l’humus est très dégradé) et augmenter la biodiversité, en limitant dans le même temps l’érosion physique et les pertes d’eau utile.
      C’est d’ailleurs ce qu’il dit à la fin de l’article.

    • Comme @rastapopoulos : très étrange façon de présenter les choses. Le système est doué de raison, de la capacité d’anticiper, etc. Un peu comme si dans le système proie/prédateur dont on discutait il y a peu, les proies « décidaient » de se laisser manger « pour » faire baisser le nombre de prédateurs…
      A priori, la disparition/destruction d’espèces dégage des niches écologiques pour d’autres.

      … ce n’est pas par hasard.

      #téléologie

    • à propos de la soldatesque dont parlait @ktche
      http://seenthis.net/messages/184058

      pour nourrir une armée, il faut que les #soldats puissent acheter avec des pièces de la boustifaille sur des marchés ; pour cela, il faut créer des marchés – où les soldats pourront acheter des poules, des fruits, des légumes ; ce que font les conquérants en exigeant que les #taxes soient payées en pièces métalliques. L’or et l’argent étant acquis par la guerre, extraits des mines par des esclaves et distribués aux soldats ;
      pour obtenir ces pièces et payer les taxes, les peuples « occupés » sont donc forcés de vendre leurs poules, fruits et légumes aux #militaires ; bingo.

  • A #Hawaï, poisons de paradis
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/06/03/poisons-de-paradis_4646102_3244.html

    Klayton Kubo vit de pêche et de travaux de peinture et, depuis dix ans, il a pris le sentier de la guerre. Les firmes Pioneer et Syngenta ont installé leurs laboratoires de chaque côté de Waimea, prenant le village en tenaille. Il se méfie de leurs manœuvres et de leurs avocats. « Ils n’ont aucun respect pour nous », se désespère-t-il. Il venait de repeindre sa maison, en 2000, quand elle a été recouverte d’un épais nuage rouge. Il a demandé des explications à Pioneer, qui lui a rétorqué « secret industriel ». Depuis, il se heurte au même mur. « Je n’ai pas de diplôme, je ne parle pas comme leurs ingénieurs mais je sais qu’ils répandent ici des quantités massives de poison. » Le militant soulève ses lunettes noires, pour montrer ses yeux rougis. « Et ne croyez pas que je consomme de la marijuana ! »

    #agrochimie #gangsters #criminels #pesticides

    Merci Le Monde de mentionner le nom de l’artiste qui a fait ce dessin

  • #Pesticides : des effets sous-estimés - 26 mai 2015
    http://www.ecotoxicologie.fr/actus.php

    Sebastian Stehle et Ralf Schulz (Université de Coblence-Landau) viennent de publier la première analyse à échelle mondiale sur la problématique des pesticides dans les milieux aquatiques, compilant 833 études scientifiques concernant plus de 2 500 sites répartis dans 73 pays.

    Leurs conclusions ont de quoi inquiéter. Tout d’abord, l’étude montre que les pesticides peuvent réduire de plus de 40% la biodiversité de certaines classes d’organismes aquatiques. Pire, lorsque le pesticide est présent au niveau du seuil réglementaire toléré, la perte est en moyenne de 30% et même 10 fois en dessous du seuil, la perte est de 12%.

    Une autre illustration de la toxicité de ces substances, cette fois, envers l’homme : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il y a chaque année dans le monde 1 million de graves empoisonnements par les pesticides, avec quelques 220 000 décès !

    En savoir plus (http://www.hydrauxois.org/2015/04/les-effets-des-pesticides-en-rivieres.html)

  • Pertubateurs endocriniens : la Commission Européenne au service des multinationales de la chimie - Philippe Lamberts
    https://www.facebook.com/philippelambertseurope/posts/592782930863267

    La #Commission_Européenne se préparait à présenter une liste de ces #perturbateurs_endocriniens avec pour but d’interdire 31 #pesticides. Mais c’était sans compter sans l’#American_Chamber_of_Commerce (AmCham) qui représente les intérêts des multinationales américaines. Celle-ci fit le siège de la Commission et réussit à convaincre sa plus haute responsable, l’hyper-libérale Catherine Day... de renvoyer tout cela à une nouvelle étude d’impact, repoussant la mesure d’au moins deux ans. Tout cela pour ne pas fâcher la partie américaine dans le cadre des négociations du traité commercial transatlantique (#TTIP).

  • Intoxication aux #Pesticides : l’interminable combat des ex-salariés d’un géant français de l’agroalimentaire
    http://www.bastamag.net/Intoxication-aux-pesticides-l-interminable-combat-des-ex-salaries-d-un-gea

    Depuis cinq ans, des anciens salariés de la coopérative agricole bretonne Triskalia mènent un combat sans relâche. Travaillant dans le silo d’une filiale, ils ont été intoxiqués par les pesticides épandus sur les céréales dans l’attente que les cours remontent. Ils ont été licenciés et se battent depuis devant les tribunaux pour faire reconnaître leur préjudice et obtenir réparation. Cette affaire met en lumière les difficultés pour les travailleurs de l’agroalimentaire de faire reconnaître les activités à (...)

    #Résister

    / A la une, #Bretagne, #Transformer_le_travail, Quelle agriculture pour demain ?, Pesticides, #Conditions_de_travail, (...)

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ? #Santé_

  • Pertes d’abeilles sans précédent aux Etats-Unis
    http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2015/05/13/les-etats-unis-connaissent-des-pertes-d-abeilles-sans-precedent_4633089_1652

    L’université américaine du Maryland a rendu publics, mercredi 13 mai, les résultats de son enquête annuelle sur les mortalités d’#abeilles. Les chiffres présentés donnent à voir une catastrophe inédite. Selon les données recueillies, les apiculteurs américains ont perdu en moyenne 42,1 % de leurs colonies entre avril 2014 et avril 2015. Pour la première fois, les mortalités hivernales ont été inférieures aux mortalités intervenues au cours de la saison d’activité des ruches – le printemps et l’été –, une situation décrite comme « inédite et tout à fait exceptionnelle » par l’apidologue Dennis van Engelsdorp, maître de conférences en entomologie à l’université du Maryland et coauteur de l’enquête.

    ...

    Les résultats présentés montrent que certaines des situations les plus problématiques (plus de 60 % de pertes totales) se concentrent dans la « #Corn_Belt », la région des grandes cultures, les plus gourmandes en #pesticides.

  • Action : InVivo doit cesser d’empoisonner les agriculteurs ! | Greenpeace France
    http://agriculture.greenpeace.fr/action-invivo-doit-cesser-dempoisonner-les-agriculteurs?__utm

    Ce matin à 7h40, une quinzaine d’activistes de Greenpeace a bloqué l’entrée principale de la coopérative agricole InVivo à Paris avec un mur de bidons symbolisant des pesticides.
    Ces bidons représentent un volume de 10 000 litres, soit l’équivalent du volume de substances actives vendues en une heure et demie en France.

    En 2012 – 2013, via la vente de #pesticides de synthèse, #Invivo a réalisé un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros.
    Par ailleurs, Invivo investit dans la recherche et le développement de pesticides chimiques à bas prix, en sachant pertinemment les impacts que ceux-ci peuvent avoir sur la santé. Ces investissements doivent être redirigés vers la recherche de solutions et pratiques alternatives. Nous leur demandons d’arrêter à très court terme la vente des pesticides chimiques les plus dangereux.

  • #Pesticides : c’est notre #santé qui est en jeu ! | Greenpeace France
    http://agriculture.greenpeace.fr/pesticides-cest-notre-sante-qui-est-en-jeu

    Certaines personnes, du fait de leur patrimoine #génétique, seraient plus sensibles que d’autres à l’impact #toxique des pesticides, qui peut être transgénérationnel. Certaines études indiquent que même si les générations futures ne sont pas directement exposées aux pesticides, elles pourraient en subir les conséquences car leurs grands-parents y étaient exposés !

    Santé : les pesticides sèment le trouble
    http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/300718/rapport_sante_et_pesticides.pdf

    LES PESTICIDES DANS LES #FRUITS ET #LÉGUMES
    [...]
    De nombreuses études publiées entre 2007 et 2014 suggèrent que les légumes, notamment les légumes à feuilles vertes, et les fruits, tels que les pommes et les raisins, sont généralement les aliments qui contiennent les niveaux de résidus de pesticides les plus élevés.
    [...] Bien que des recherches poussées suggèrent que le fait de nettoyer les légumes et de les cuisiner réduise le niveau de certains résidus situés à la surface, dans certains cas la préparation peut au contraire concentrer les niveaux de résidus (Keikotlhaile et al. 2010).

    LES PESTICIDES DANS LE #POISSON
    [...] Les composés organostanniques (et plus particulièrement le tributylétain ou TBT) ont également été largement utilisés en tant qu’agents antisalissures sur les bateaux, donnant lieu à une pollution étendue de nombreuses eaux côtières et menant à une interdiction totale de leur utilisation par l’Organisation maritime internationale dans le cadre de la Convention internationale sur le contrôle des systèmes antisalissure nuisibles sur les navires de 2001 (ou Convention AFS, entrée en vigueur en 2008). Une étude sur la pollution par les organoétains dans les environnements marins a déterminé qu’un composé du triphénylétain (TPT), utilisé en tant que pesticide sur terre, constituait l’un des polluants les plus répandus dans les sédiments. Les composés du triphénylétain ne sont pas facilement biotransformés par les organismes marins, ce qui entraîne leur bioaccumulation et potentiellement leur bioamplification par le biais des chaînes alimentaires marines. Les concentrations d’organoétains sont particulièrement élevées dans le sang des personnes consommant de grandes quantités de #fruits_de_mer, et il a été suggéré que la surveillance régulière des niveaux de ces substances était nécessaire à des fins de santé publique (Yi et al. 2012).

    LES PESTICIDES DANS LES PRODUITS ANIMAUX
    Les #animaux d’#élevage peuvent également accumuler les pesticides par le biais d’aliments contaminés et de traitements vétérinaires. Bien que ces substances soient généralement stockées dans la graisse et les muscles des animaux, on en retrouve également dans le cerveau, le foie, les poumons et autres #abats. Les insecticides et les acaricides sont souvent utilisés pour lutter contre les ectoparasites tels que les araignées rouges dans le cadre de la production avicole (#volailles et œufs). Certains de ces pesticides s’accumulent dans les muscles, la graisse et le foie des animaux, et peuvent être détectés dans les #œufs longtemps après que les produits chimiques aient été éliminés des autres tissus. Le #lait et les produits laitiers en général contiennent eux aussi de nombreuses substances en raison de la bioaccumulation et du stockage des pesticides dans les tissus graisseux des animaux. Ce phénomène est particulièrement inquiétant quand on sait que le lait de vache constitue souvent un élément de base de l’alimentation chez l’homme, et qu’il est en grande partie consommé par les enfants.

  • Découverte d’importantes zones mortes dans l’océan Atlantique Nord - notre-planete.info
    http://www.notre-planete.info/actualites/4269-zones-mortes-ocean

    « Avant notre étude, on pensait que les eaux libres, loin des côtes, de l’Atlantique Nord avaient des concentrations minimales en oxygène d’environ 40 micromoles par litre d’eau de mer, ou encore 1 millilitre d’oxygène dissous par litre d’eau de mer » explique l’auteur principal de l’étude, Johannes Karstensen, un chercheur à GEOMAR, au Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel, (Kiel, Allemagne). Si cette concentration en oxygène est faible, elle est suffisante pour assurer la survie de la plupart des poissons.

    Carte des zones mortes. Les cercles rouges localisent et donnent la taille de la plupart des zones mortes. Les points noirs localisent des zones mortes dont la taille n’est pas connue

    #Zone_morte — Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_morte

    Une zone morte est une zone hypoxique (déficitaire en oxygène dissous) située dans un environnement aquatique (mers, océans, estuaires, grands lacs, mares, etc.).

    [...]

    La plupart des formes de vie consommant de l’oxygène disparaissent alors au profit de #bactéries et d’organismes fongiques.

    [...]

    Le nombre et la taille de ces zones augmentent chaque décennie au moins depuis les années 1970 et plus particulièrement depuis la fin des années 19904. Les scientifiques en comptaient en 2003 près de 150 majeures sur la planète, chacune traduisant très probablement des phénomènes graves de dystrophisation marine. Dans certains cas, comme en mer Baltique, en quelques dizaines d’années, toutes les formes de vie supérieure ont disparu, au profit de bactéries très primitives proches de celles qui vivaient il y a plusieurs milliards d’années, avant l’apparition de la vie sur les terres émergées.

    [...]

    Dans un premier rapport pour l’ONU, les experts ont identifié comme première cause les apports de #fertilisants agricoles et les apports de nutriments et de matière organique induits par la dégradation et l’#érosion croissante des #sols agricoles ou déboisés, dans un contexte d’#agriculture de plus en plus intensive. Le rapport OSPAR 2002 sur l’état de #santé des #écosystèmes pointe plus particulièrement l’#azote comme responsable.

    [...]

    Divers facteurs aggravent ces effets :
    – pollutions diverses, principalement industrielles, urbaines et automobiles.
    – Le manque de réseaux de collecte et d’épuration des eaux usées dans les régions densément peuplées participe sans doute aussi au phénomène, mais ne peut expliquer à lui seul la répartition de ces zones.
    – Dans certaines régions du monde, les taux d’azote dissous dans les pluies augmentent également fortement (notamment depuis l’usage de l’épandage d’engrais azotés liquides sur les champs). De même, les pluies acides solubilisent plus de nutriments, qui sont emportés à la mer ou dans les lacs. Les grandes inondations sont également plus fréquentes, souvent pour des causes humaines (pratiques agricoles, remembrements, perte de matière organique des sols et imperméabilisation croissante des surfaces habitées). La combinaison de ces trois phénomènes accélèrent les apports de matières eutrophisantes en mer.
    – La turbidité augmente alors, au point d’empêcher les rayons solaires de pénétrer l’eau. La photosynthèse planctonique est inhibée et ni les rayons ultra-violets solaires, ni l’oxygène ne jouent plus leur rôle de « désinfectant » naturel.
    – Diverses #pollutions, par les #pesticides, par les métaux lourds, par les hydrocarbures et localement par des polluants chimiques issus de l’immersion de déchets, peuvent exacerber le phénomène en inhibant également la photosynthèse et/ou en tuant un grand nombre de plantes ou d’autres organismes.
    – Localement, un lien possible avec l’impact de fermes marines aquacoles a été évoqué.
    – L’utilisation de boules d’amorces riches en matière organique par les pêcheurs en eau douce fermée ou à courant lent est également une cause majeure d’eutrophisation et d’anoxie des eaux non superficielles ;
    – Enfin, une cause possible ou additionnelle, non citée par le rapport de l’ONU, mais décrite par la Commission OSPAR pourrait être explorée, en Baltique notamment ; il s’agit de possibles impacts différés de l’immersion massive dans le passé de #munitions conventionnelles et chimiques.