• Vies et combats de la Petite Bibliothèque Ronde de Clamart
    paru dans CQFD n°146 (septembre 2016),
    par Emilien Bernard
    http://cqfd-journal.org/Vies-et-combats-de-la-Petite

    Après quelques heures à l’arpenter sous un soleil de plomb, le constat tombe, fatal et sec : Clamart n’a rien de rock & roll. Petite ville des Hauts-de-Seine peuplée d’environ 50 000 péquins, elle présente en ce mois d’août caniculaire un visage bigrement roupillant. Banlieue résidentielle, j’écris ton nom en lettres d’ennui. « C’est sûr que c’est tranquille ici, pépère », résume un jeune clamartois suant, penché en territoire bar-tabac sur la grille de mots-croisés du Parisien. Il n’a pas tort. Que ce soit dans sa partie haute (plus populaire) ou basse (bourgeoise), Clamart n’envoie pas du rêve.

    Deux dates phares ont pourtant agité la ville dans les sixties. D’abord le 22 août 1962 et la tentative d’attentat de l’OAS contre le Général de Gaulle (dite du « Petit-Clamart »), qui vit le grand machin mitraillé s’en sortir miraculeusement et sa zouz Yvonne se distinguer via une phrase reflétant ses préoccupations géopolitiques : « J’espère que les poulets n’ont rien » – ce que faisaient lesdites volailles dans la DS-19 du Président, nul ne le sait [2]. Et le 1er octobre 1965, jour de l’inauguration de la bibliothèque des enfants de Clamart (dite Petite Bibliothèque Ronde). Un bâtiment étrange posé dans la Cité de la Plaine (environ 6 000 habitants, aucune parenté avec sa consœur marseillaise), devenu vivant symbole d’une vision alternative de l’art bibliophile marmotesque (de « marmot »).

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