#José_Vieira : « La #mémoire des résistances face à l’accaparement des terres a été peu transmise »
Dans « #Territórios_ocupados », José Vieira revient sur l’#expropriation en #1941 des paysans portugais de leurs #terres_communales pour y planter des #forêts. Cet épisode explique les #mégafeux qui ravagent le pays et résonne avec les #luttes pour la défense des #biens_communs.
Né au Portugal en 1957 et arrivé enfant en France à l’âge de 7 ans, José Vieira réalise depuis plus de trente ans des documentaires qui racontent une histoire populaire de l’immigration portugaise.
Bien loin du mythe des Portugais·es qui se seraient « intégré·es » sans le moindre problème en France a contrario d’autres populations, José Vieira s’est attaché à démontrer comment l’#immigration_portugaise a été un #exode violent – voir notamment La Photo déchirée (2001) ou Souvenirs d’un futur radieux (2014) –, synonyme d’un impossible retour.
Dans son nouveau documentaire, Territórios ocupados, diffusé sur Mediapart, José Vieira a posé sa caméra dans les #montagnes du #Caramulo, au centre du #Portugal, afin de déterrer une histoire oubliée de la #mémoire_collective rurale du pays. Celle de l’expropriation en 1941, par l’État salazariste, de milliers de paysans et de paysannes de leurs terres communales – #baldios en portugais.
Cette #violence étatique a été opérée au nom d’un vaste #projet_industriel : planter des forêts pour développer économiquement ces #territoires_ruraux et, par le même geste, « civiliser » les villageois et villageoises des #montagnes, encore rétifs au #salariat et à l’ordre social réactionnaire de #Salazar. Un épisode qui résonne aujourd’hui avec les politiques libérales des États qui aident les intérêts privés à accaparer les biens communs.
Mediapart : Comment avez-vous découvert cette histoire oubliée de l’expropriation des terres communales ou « baldios » au Portugal ?
José Vieira : Complètement par hasard. J’étais en train de filmer Le pain que le diable a pétri (2012, Zeugma Films) sur les habitants des montagnes au Portugal qui sont partis après-guerre travailler dans les usines à Lisbonne.
Je demandais à un vieux qui est resté au village, António, quelle était la définition d’un baldio – on voit cet extrait dans le documentaire, où il parle d’un lieu où tout le monde peut aller pour récolter du bois, faire pâturer ses bêtes, etc. Puis il me sort soudain : « Sauf que l’État a occupé tous les baldios, c’était juste avant que je parte au service militaire. »
J’étais estomaqué, je voulais en savoir plus mais impossible, car dans la foulée, il m’a envoyé baladé en râlant : « De toute façon, je ne te supporte pas aujourd’hui. »
Qu’avez-vous fait alors ?
J’ai commencé à fouiller sur Internet et j’ai eu la chance de tomber sur une étude parue dans la revue de sociologie portugaise Análise Social, qui raconte comment dans les années 1940 l’État salazariste avait pour projet initial de boiser 500 000 hectares de biens communaux en expropriant les usagers de ces terres.
Je devais ensuite trouver des éléments d’histoire locale, dans la Serra do Caramulo, dont je suis originaire. J’ai passé un temps fou le nez dans les archives du journal local, qui était bien sûr à l’époque entièrement dévoué au régime.
Après la publication de l’avis à la population que les baldios seront expropriés au profit de la plantation de forêts, plus aucune mention des communaux n’apparaît dans la presse. Mais rapidement, des correspondants locaux et des éditorialistes vont s’apercevoir qu’il existe dans ce territoire un malaise, qu’Untel abandonne sa ferme faute de pâturage ou que d’autres partent en ville. En somme, que sans les baldios, les gens ne s’en sortent plus.
Comment sont perçus les communaux par les tenants du salazarisme ?
Les ingénieurs forestiers décrivent les paysans de ces territoires comme des « primitifs » qu’il faut « civiliser ». Ils se voient comme des missionnaires du progrès et dénoncent l’oisiveté de ces montagnards peu enclins au salariat.
À Lisbonne, j’ai trouvé aussi une archive qui parle des baldios comme étant une source de perversion, de mœurs légères qui conduisent à des enfants illégitimes dans des coins où « les familles vivent presque sans travailler ». Un crime dans un régime où le travail est élevé au rang de valeur suprême.
On retrouve tous ces différents motifs dans le fameux Portrait du colonisé d’Albert Memmi (1957). Car il y a de la part du régime un vrai discours de colonisateur vis-à-vis de ces régions montagneuses où l’État et la religion ont encore peu de prise sur les habitants.
En somme, l’État salazariste veut faire entrer ces Portugais reculés dans la modernité.
Il y a eu des résistances face à ces expropriations ?
Les villageois vont être embauchés pour boiser les baldios. Sauf qu’après avoir semé les pins, il faut attendre vingt ans pour que la forêt pousse.
Il y a eu alors quelques histoires d’arrachage clandestin d’arbres. Et je raconte dans le film comment une incartade avec un garde forestier a failli virer au drame à cause d’une balle perdue – je rappelle qu’on est alors sous la chape de plomb du salazarisme. D’autres habitants ont aussi tabassé deux gardes forestiers à la sortie d’un bar et leur ont piqué leurs flingues.
Mais la mémoire de ces résistances a peu été transmise. Aujourd’hui, avec l’émigration, il ne reste plus rien de cette mémoire collective, la plupart des vieux et vieilles que j’ai filmés dans ce documentaire sont déjà morts.
Comment justement avez-vous travaillé pour ce documentaire ?
Quand António me raconte cette histoire d’expropriation des baldios par l’État, c’était en 2010 et je tournais un documentaire, Souvenirs d’un futur radieux. Puis lorsqu’en 2014 un premier incendie a calciné le paysage forestier, je me suis dit qu’il fallait que je m’y mette.
J’ai travaillé doucement, pendant trois ans, sans savoir où j’allais réellement. J’ai filmé un village situé à 15 kilomètres de là où je suis né. J’ai fait le choix d’y suivre des gens qui subsistent encore en pratiquant une agriculture traditionnelle, avec des outils de travail séculaires, comme la roue celte. Ils ont les mêmes pratiques que dans les années 1940, et qui sont respectueuses de l’écosystème, de la ressource en eau, de la terre.
Vous vous êtes aussi attaché à retracer tel un historien cet épisode de boisement à marche forcée...
Cette utopie industrialiste date du XIXe siècle, des ingénieurs forestiers parlant déjà de vouloir récupérer ces « terres de personne ». Puis sous Salazar, dans les années 1930, il y a eu un débat intense au sein du régime entre agrairistes et industrialistes. Pour les premiers, boiser ne va pas être rentable et les baldios sont vitaux aux paysans. Pour les seconds, le pays a besoin de l’industrie du bois pour décoller économiquement, et il manque de bras dans les villes pour travailler dans les usines.
Le pouvoir central a alors même créé un organisme étatique, la Junte de colonisation interne, qui va recenser les baldios et proposer d’installer des personnes en leur donnant à cultiver des terres communales – des colonies de repeuplement pour résumer.
Finalement, l’industrie du bois et de la cellulose l’a emporté. La loi de boisement des baldios est votée en 1938 et c’est en novembre 1941 que ça va commencer à se mettre en place sur le terrain.
Une enquête publique a été réalisée, où tout le monde localement s’est prononcé contre. Et comme pour les enquêtes aujourd’hui en France, ils se sont arrangés pour dire que les habitants étaient d’accord.
Qu’en est-il aujourd’hui de ces forêts ? Subsiste-t-il encore des « baldios » ?
Les pinèdes sont exploitées par des boîtes privées qui font travailler des prolos qui galèrent en bossant dur. Mais beaucoup de ces forêts ont brûlé ces dernière décennies, notamment lors de la grande vague d’incendies au Portugal de 2017, où des gens du village où je filmais ont failli périr.
Les feux ont dévoilé les paysages de pierre qu’on voyait auparavant sur les photos d’archives du territoire, avant que des pins de 30 mètres de haut ne bouchent le paysage.
Quant aux baldios restants, ils sont loués à des entreprises de cellulose qui y plantent de l’eucalyptus. D’autres servent à faire des parcs d’éoliennes. Toutes les lois promues par les différents gouvernements à travers l’histoire du Portugal vont dans le même sens : privatiser les baldios alors que ces gens ont géré pendant des siècles ces espaces de façon collective et très intelligente.
J’ai fait ce film avec en tête les forêts au Brésil gérées par les peuples autochtones depuis des siècles, TotalEnergies en Ouganda qui déplace 100 000 personnes de leurs terres pour du pétrole ou encore Sainte-Soline, où l’État aide les intérêts privés à accaparer un autre bien commun : l’eau.
▻https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/021223/jose-vieira-la-memoire-des-resistances-face-l-accaparement-des-terres-ete-
#accaparement_de_terres #terre #terres #dictature #histoire #paysannerie #Serra_do_Caramulo #communaux #salazarisme #progrès #colonisation #colonialisme #rural #modernité #résistance #incendie #boisement #utopie_industrialiste #ingénieurs #ingénieurs_forestiers #propriété #industrie_du_bois #Junte_de_colonisation_interne #colonies_de_repeuplement #cellulose #pinèdes #feux #paysage #privatisation #eucalyptus #éoliennes #loi #foncier
]]>Chef-d’œuvre en péril : la cité-jardin de la Butte-Rouge
▻https://metropolitiques.eu/Chef-d-oeuvre-en-peril-la-cite-jardin-de-la-Butte-Rouge.html
Édifiée au milieu du XXe siècle, la Butte-Rouge à #Châtenay-Malabry est exemplaire des cités-jardins. Dans un ouvrage retraçant son #histoire, Élise Guillerm expose les qualités urbaines et architecturales de cet écoquartier avant l’heure, dont l’existence est aujourd’hui menacée par un projet de #rénovation_urbaine. L’analyse des politiques urbaines, et singulièrement des politiques de rénovation urbaine, invalide l’idée suivant laquelle la connaissance historique permettrait d’éviter la reproduction des #Commentaires
/ #urbanisme, rénovation urbaine, #cité-jardin, #HLM, #peuplement, #patrimoine, #paysage, #développement_durable, #environnement, histoire, (...)
]]>L’immigration dans les #campagnes françaises
▻https://metropolitiques.eu/L-immigration-dans-les-campagnes-francaises.html
Quelle est la place des immigrés dans les campagnes françaises ? À partir de données détaillées sur les cinquante dernières années, Julie Fromentin montre leur croissance modérée, mais la forte diversification de leurs pays d’origines comme des territoires où ils s’installent. Depuis les années 2000, la société française est marquée par le creusement des #inégalités sociales et territoriales (Lambert et Cayouette-Remblière 2021 ; Fleury et al. 2012). Cette tendance n’est pas propre à la France et s’inscrit #Terrains
/ ruralité, #immigration, #peuplement, inégalités, #ségrégation, campagnes
#ruralité
▻https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_fromentin.pdf
L’émergence des « cités gitanes » dans les années 1960 : une politique de #peuplement racialisée
▻https://metropolitiques.eu/L-emergence-des-cites-gitanes-dans-les-annees-1960-une-politique-de-
Dans les années d’après-guerre, des dispositifs spécifiques sont créés pour loger des populations catégorisées comme « #Tsiganes » ou « d’origine nomade ». Au nom de la différence culturelle qui leur est assignée, ces opérations conduisent à reléguer ces groupes hors des centres urbains, dans des conditions de #logement souvent précaires. À la fin des années 1950 et dans le courant des années 1960, des dispositifs de #relogement d’un nouveau genre sont développés en France en direction de populations désignées #Terrains
/ #bidonville, #race, #racisme, logement, #Roms, Tsiganes, peuplement, relogement, #histoire
]]>Du Nord au Sud, qui étaient les premiers Américains ? - Ép. 1/4 - Les Amériques avant l’Amérique
▻https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/les-ameriques-avant-lamerique-14-du-nord-au-sud-qui-etaient-les-premie
En 1929, la découverte du site archéologique de Clovis au Nouveau Mexique a permis d’établir une première hypothèse sur l’origine du peuplement américain. Ce site, véritable trésor d’outils taillés, très sophistiqués, laissait à penser que les premiers hommes à avoir foulé le sol américain seraient arrivés vers -13 000 ans, en passant par le détroit de Béring. Les archéologues ont fait de ces lointains ancêtres les premiers Américains, modernes, aventuriers, pionniers et chasseurs. La découverte archéologique s’est alors rapidement muée en dogme idéologique et en mythe des origines. Toutefois, depuis les années 1980, de nombreuses découvertes invalident cette théorie. Le peuplement du continent américain a pu survenir bien plus tôt, dès -40 000 voire avant. Il est aussi fort probable que ces premiers “Américains” aient emprunté un passage plus austral pour parvenir jusqu’au continent.
Ces récentes découvertes sont mal accueillies et les défenseurs de la “période de Clovis” comme origine du peuplement américain ont déployé tout un panel de contre-arguments, souvent plus idéologiques que scientifiques. Ces objets taillés bien plus anciens seraient le fait de singes capucins et non d’hommes, voire de la nature elle-même qui aurait par hasard, au fil des millénaires, façonné ces minéraux. Malgré l’irréfutabilité des preuves que la science apporte aujourd’hui, le dogme tient bon. Que sait-on, aujourd’hui, des premiers humains à avoir foulé le sol du continent américain ? Pourquoi cette question se heurte-t-elle à de lourds arguments idéologiques ? Quelles sont les nouvelles techniques mises en œuvre par les archéologues pour infirmer ces contre-arguments fallacieux ?
]]>Héritages coloniaux. Les #Suisses_d'Algérie
Quels rapports les pays européens entretiennent-ils avec leur #passé_colonial ? La manière dont ils traitent, relisent, reconstruisent, oublient ou dissimulent ce volet de leur histoire est déterminante pour comprendre la géopolitique mondiale d’aujourd’hui, et questionner nos sociétés actuelles.
La Confédération, sous sa cape de #neutralité, a longtemps nié son implication dans des processus coloniaux. Pourtant, des Suisses ont participé du #peuplement de « l’#Algérie_française », où ils ont exercé des formes de #domination, notamment via des #investissements_privés. À la proclamation de l’indépendance algérienne, la Confédération s’est trouvée face à la délicate organisation du « #retour » des colons helvètes. Suite aux nationalisations et aux expropriations outre-mer, des biens ont dû être protégés, des pensions versées.
Ce livre offre de précieux outils pour appréhender l’#histoire_coloniale dans un monde décolonisé. Étayée par des sources d’archives suisses, françaises, italiennes et anglaises – pour la plupart inédites –, cette étude reconstitue les jeux d’échelles et met en évidence le rôle déterminant de l’Association des Suisses spoliés d’Algérie ou d’outre-mer.
▻https://www.seismoverlag.ch/fr/daten/heritages-coloniaux
#colonialisme #colonisation #Suisse #Algérie #Association_des_Suisses_spoliés_d'Algérie_ou_d'outre-mer (#ASSAOM) #Marisa_Fois
#livre
–—
Ajouté à la métaliste sur la Suisse coloniale :
►https://seenthis.net/messages/868109
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Il y a 9 000 ans, une communauté aux problèmes urbains modernes.
Les bioarchéologues rapportent de nouvelles découvertes dans les anciennes ruines de Çatalhöyük, en Turquie moderne. Les résultats donnent une idée de ce qu’était une vie humaine au moment du passage d’un mode de vie nomade de chasse et de cueillette à une vie plus sédentaire construite autour de l’agriculture.
Il y a environ 9 000 ans, les habitants de l’une des premières grandes communautés agricoles du monde comptaient également parmi les premiers humains à faire face aux dangers de la vie urbaine moderne.
Des scientifiques qui étudient les anciennes ruines de Çatalhöyük, dans la Turquie moderne, ont découvert que ses habitants - entre 3 500 et 8 000 habitants à son apogée - connaissaient la surpopulation, les maladies infectieuses, la violence et les problèmes environnementaux.
(...)
« Çatalhöyük a été l’une des premières communautés proto-urbaines au monde et les résidents ont vécu ce qui se passait lorsque l’on réunissait de nombreuses personnes dans une petite zone pendant une période prolongée ».
(...)
Çatalhöyük a commencé comme une petite colonie vers 7100 av. J.-C., probablement constituée de quelques maisons de briques en terre crue dans ce que les chercheurs appellent la période Early. Elle a atteint son apogée entre 6700 et 6500 av. J.-C. avant le déclin rapide de la population à la fin de la période. Çatalhöyük a été abandonné vers 5950 av.
Alimentation.
L’agriculture a toujours été une partie importante de la vie dans la communauté.(...) : les résidents avaient une alimentation trop riche en blé, en orge et en seigle, ainsi qu’une gamme de plantes non domestiquées.
(...) Les protéines dans leur régime alimentaire, [provenaient] d’ovins, de caprins et d’animaux non domestiques. Les bovins domestiques ont été introduits à la fin de la période, mais les moutons ont toujours été les animaux domestiques les plus importants dans leur régime alimentaire.
« Ils ont cultivé et élevé des animaux dès qu’ils ont eu créé la communauté, mais ils intensifiaient leurs efforts à mesure que la population augmentait ».
La diète riche en céréales signifiait que certains résidents développaient bientôt une carie dentaire - l’une des soi-disant « maladies de la civilisation ». Les résultats ont montré qu’environ 10 à 13% des dents d’adultes découvertes sur le site présentaient des signes de caries dentaires.
Agriculture et changement climatique.
Les changements au fil du temps dans la forme des sections transversales des os de la jambe ont montré que les membres de la communauté à la fin de la période de Çatalhöyük marchaient beaucoup plus que les premiers habitants. Cela suggère que les résidents ont dû déplacer l’agriculture et le pâturage plus loin de la communauté au fil du temps.
« [Les chercheurs pensent] que la dégradation de l’environnement et le changement climatique ont forcé les membres de la communauté à s’éloigner de la colonie pour s’installer dans des fermes et à trouver des provisions comme du bois de chauffage ». « Cela a contribué à la disparition ultime de Çatalhöyük. »
D’autres recherches suggèrent que le climat au Moyen-Orient est devenu plus sec au cours de l’histoire de Çatalhöyük, ce qui a rendu l’agriculture plus difficile.
Les résultats de la nouvelle étude suggèrent que les résidents ont souffert d’un taux d’infection élevé, probablement en raison de la surpopulation et d’une mauvaise hygiène. Jusqu’à un tiers des restes de la période précoce montrent des signes d’infections des os.
Architecture et hygiène.
Au plus fort de la population, les maisons ont été construites comme des appartements ne laissant aucun espace entre eux. Les résidents entraient et sortaient par des échelles sur les toits des maisons.
Les fouilles ont montré que les murs et les sols intérieurs étaient souvent recouverts d’argile. Et tandis que les résidents gardaient leurs sols pratiquement sans débris, l’analyse des murs et des sols des maisons a montré des traces de matières fécales animales et humaines.
« Ils vivent dans des conditions de surpeuplement, avec des fosses à ordures et des enclos pour animaux juste à côté de certaines de leurs maisons. Il y a donc toute une série de problèmes d’assainissement qui pourraient contribuer à la propagation de maladies infectieuses », a déclaré Larsen.
Surpeuplement et violence.
Les conditions de surpeuplement à Çatalhöyük pourraient également avoir contribué à des niveaux élevés de violence entre résidents, selon les chercheurs.
Sur un échantillon de 93 crânes de Çatalhöyük, plus d’un quart - 25 personnes - ont présenté des signes de fractures cicatrisées. Et 12 d’entre eux ont été victimes plus d’une fois, avec deux à cinq blessures sur une période donnée. La forme des lésions suggère que les coups portés à la tête par des objets durs et ronds les ont causés - et que des boules d’argile de taille et de forme correspondantes ont également été trouvées sur le site.
Plus de la moitié des victimes étaient des femmes (13 femmes et 10 hommes). Et la plupart des blessures se trouvaient au sommet ou à l’arrière de la tête, ce qui donne à penser que les victimes ne faisaient pas face à leurs agresseurs lorsqu’elles étaient frappées.
« Nous avons constaté une augmentation des lésions crâniennes au cours de la période moyenne, lorsque la population était la plus nombreuse et la plus dense », a déclaré Larsen.
« On pourrait argumenter que le surpeuplement entraîne une augmentation du stress et des conflits au sein de la communauté. »
Composition des ménages.
La plupart des gens ont été enterrés dans des fosses creusées dans le sol des maisons et les chercheurs pensent qu’ils ont été enterrés sous les maisons dans lesquelles ils vivaient. Cela a conduit à une découverte inattendue : la plupart des membres d’un ménage n’étaient pas liés biologiquement.
Les chercheurs ont découvert cela en découvrant que les dents d’individus enfouis sous la même maison n’étaient pas aussi semblables que ce à quoi on pourrait s’attendre si elles étaient apparentées.
"La morphologie des dents est hautement contrôlée génétiquement. Les personnes apparentées présentent des variations similaires dans la couronne de leurs dents et nous n’avons pas trouvé cela chez des personnes enterrées dans les mêmes maisons."
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les relations des personnes qui vivaient ensemble à Çatalhöyük, a-t-il déclaré. "C’est toujours une sorte de mystère."
Dans l’ensemble, Larsen a déclaré que l’importance de Çatalhöyük est qu’il s’agissait de l’un des premiers « méga-sites » néolithiques au monde construit autour de l’agriculture.
"Nous pouvons en apprendre davantage sur les origines immédiates de nos vies aujourd’hui, sur notre organisation en communautés. Bon nombre des défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont les mêmes que ceux qu’ils ont eus à Çatalhöyük - seulement magnifiés."
9,000 years ago, a community with modern urban problems
▻https://news.osu.edu/9000-years-ago-a-community-with-modern-urban-problems
#Préhistoire #Néolithique #Çatalhöyük #sédentarisation #villes #9000BP #mode_de_vie #violence #peuplement
DOI : 10.1073/pnas.1904345116
]]>Flows of people in villages and large centres in Bronze Age Italy through strontium and oxygen isotopes
▻https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0209693
▻https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?id=10.1371/journal.pone.0209693.g014&size=inline
Un nouveau site archéologique révise la chronologie des habitations humaines sur le plateau tibétain.
Qinghai-Tibet Plateau First Conquered by Humans at Least 30,000 Years Ago---Chinese Academy of Sciences
Les ancêtres des humains se sont d’abord rendus à l’intérieur du plateau Qinghai-Tibétain il y a environ 30 000 à 40 000 ans, selon une nouvelle étude réalisée par des scientifiques de l’Académie chinoise des sciences (ACS). Cette nouvelle découverte recule les données les plus anciennes sur l’habitation à l’intérieur de 20 000 ans ou plus.
L’équipe de recherche (...) dirigée par le Dr. ZHANG Xiaoling et le Prof. GAO Xing de l’Institut de paléontologie et de paléoanthropologie des vertébrés (IVPP) du CAS, (...) publiée dans Science, était basée sur les recherches de Nwya Devu, le site archéologique le plus ancien et le plus élevé du Paléolithique datant du début de l’âge de pierre, connu dans le monde entier.
[C’est] une avancée majeure dans notre compréhension de l’occupation humaine et de l’évolution du plateau Qinghai [situé au Nord-Est du plateau tibétain et de plus basse altitude]., ainsi que des migrations et des échanges humains préhistoriques à plus grande échelle.(...)
La haute altitude, l’hypoxie atmosphérique, les températures froides toute l’année et la faible pluviosité du plateau créent un environnement extrêmement difficile pour l’habitation humaine. Les preuves archéologiques indiquent qu’il s’agissait de l’un des derniers habitats colonisés par l’Homo sapiens. Aujourd’hui, le plateau Qinghai est le troisième endroit le moins peuplé de la planète.
Jusqu’à présent, il n’existait aucune preuve concrète montrant que des personnes vivaient à l’intérieur du plateau avant l’époque géologique de l’Holocène (il y a 4 200 à 11 700 ans). En outre, seuls quelques sites archéologiques datant de façon fiable datant du Pléistocène (11 700 à 2,58 millions d’années) ont été découverts aux abords du plateau.
Le site paléolithique de Nwya Devu découvert par cette équipe confirme que des ancêtres des humains ont foulé le plateau Qinghai à une altitude d’environ 5 000 mètres d’altitude, il y a environ 30 000 à 40 000 ans. C’est le premier site archéologique paléolithique découvert au Tibet qui conserve une stratigraphie intacte permettant une datation de l’Antiquité du site. Nwya Devu est situé dans la région de Changthang, dans le nord du Tibet, à environ 300 km au nord-ouest de Lhasa, capitale de la région autonome du Tibet, à environ 4 600 mètres d’altitude.
Attention : je n’ai pas lu l’article original de Sciences et il me semble donc qu’il y a un problème de localisation : Ci-dessus, Nwya Devu se situerait dans la région du Changthang (la plus grande aire du plateau tibétain, situé au Sud-Ouest) mais le début de l’article mentionne le plateau Qinghai (situé au Nord-Est et de plus basse altitude).
Le site comprend une vaste surface dense d’artefacts en pierre et un enregistrement continu enterré de l’occupation humaine. C’est le plus ancien site paléolithique connu sur le plateau Qinghai et le plus élevé jamais découvert au monde. Avant cette découverte, les premières traces archéologiques d’activités humaines en haute altitude provenaient de l’Altiplano andin, à environ 4 480 mètres d’altitude, montrant une habitation humaine il y a environ 12 000 ans.
Cette découverte approfondit considérablement l’histoire de l’occupation humaine du plateau Qinghai et l’antiquité des adaptations humaines à haute altitude (> 4 000 m d’altitude).
Le Pléistocène supérieur (il y a environ 12 000 à 125 000 ans) a été une période cruciale pour l’évolution humaine. Au cours de cette période, le comportement et les capacités cognitives des humains anciens se sont développés rapidement et leur capacité d’adaptation à un plus large éventail d’environnements s’est accrue de manière similaire. Les artefacts culturels préhistoriques de Nwya Devu fournissent d’importantes preuves archéologiques des stratégies de survie des peuples modernes anatomiquement et comportementalement modernes dans ce qui est sans doute l’environnement terrestre le plus rigoureux sur terre. Il permet également d’analyser les échanges et les interactions paléolithiques entre l’Est et l’Ouest en suggérant des voies de migration possibles.
Le document a été approuvé par trois relecteurs au cours du processus d’évaluation. L’un d’eux a conclu qu’il « est assez original et très excitant, et qu’il intéressera au plus haut point les lecteurs de Science et les chercheurs qui étudient l’origine et la dispersion des humains modernes. colonisation en altitude. Les résultats ont de profondes implications pour la compréhension du calendrier et de la dynamique de la colonisation humaine du plateau tibétain. »
Le projet Nwya Devu a été financé par le programme de recherche prioritaire stratégique de l’Académie chinoise des sciences, la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine et le projet Financement des fouilles et déploiement emphatique de l’Institut de paléontologie et de paléoanthropologie des vertébrés.
#Paléolithique #Peuplement #Tibet #Asie #Chine #30000BP #40000BP
Date : 30 novembre 2018
Source : #Chinese_Academy_of_Sciences_Headquarters
Journal Reference :
X. L. Zhang, B. B. Ha, S. J. Wang, Z. J. Chen, J. Y. Ge, H. Long, W. He, W. Da, X. M. Nian, M. J. Yi, X. Y. Zhou, P. Q. Zhang, Y. S. Jin, O. Bar-Yosef, J. W. Olsen, X. Gao.
►http://english.cas.cn/newsroom/news/201812/t20181203_201748.shtml
The earliest human occupation of the high-altitude Tibetan Plateau 40 thousand to 30 thousand years ago. Science, 2018 ;
Science 30 Nov 2018 :
Vol. 362, Issue 6418, pp. 1049-1051
DOI : 10.1126/science.aat8824
L’hypothèse des routes maritimes pour la colonisation de l’Europe.
Article déjà vu ici parmi d’autres propos des gènes : ►https://seenthis.net/messages/702895
Les populations néolithiques, qui ont colonisé l’Europe il y a environ 9 000 ans, ont probablement migré du Proche-Orient vers l’Anatolie et de là vers l’Europe centrale via la Thrace et les Balkans. Un itinéraire alternatif aurait été île en île à travers la côte sud de l’Europe. Pour tester cette hypothèse, nous avons analysé les polymorphismes de l’ADN du génome sur les populations riveraines de la côte méditerranéenne, d’Anatolie et d’Europe continentale. Nous observons une structure frappante corrélant les gènes avec la géographie autour de la mer Méditerranée avec des clines caractéristiques du flux de gènes d’est en ouest. En utilisant l’analyse des réseaux de population, nous avons également constaté que le flux de gènes d’Anatolie en Europe provenait du Dodécanèse, de la Crète et de la côte méridionale, ce qui est compatible avec l’hypothèse selon laquelle une route côtière maritime était principalement utilisée pour la migration d’agriculteurs néolithiques en Europe.
Le génotypage des populations existantes et anciennes a été utilisé pour répondre à la question des origines de la population européenne. Le génome des Européens d’aujourd’hui reflète la fusion des colons paléolithiques qui ont colonisé l’Europe 35 000 à 40 000 ans avant l’ère actuelle (BPE) et du peuple néolithique qui a commencé à coloniser l’Europe environ 9 000 ans. La contribution du néolithique au pool génétique d’Européens modernes a été estimée à l’aide d’études sur les populations européennes existantes, en utilisant l’ADN mitochondrial, l’ADN du chromosome Y ou les polymorphismes de l’ADN nucléaire. Des études sur l’ADN mitochondrial estiment que la contribution du néolithique aux lignées maternelles des Européens modernes oscille entre 10 et 20%. Une étude d’environ 22% a été suggérée par une étude des polymorphismes du chromosome Y, qui a également révélé que la contribution du néolithique était plus prononcée le long de la côte méditerranéenne. Les contributions néolithiques de 50 à 70% ont été estimées avec d’autres méthodologies, y compris des marqueurs d’ADN hautement polymorphes. Les caractéristiques clinales de la diversité génétique des polymorphismes autosomiques ou du chromosome Y en Europe suggèrent que les migrants néolithiques sont originaires du Proche-Orient . Il a été proposé que ces migrants du Proche-Orient apportent en Europe leurs nouvelles technologies agricoles et peut-être la langue indo-européenne. Comment ces peuples néolithiques ont-ils atteint l’Europe du Proche-Orient ?
Le couloir du Levant, qui s’étendait du croissant fertile aux parties sud-est du bassin anatolien central, avait pour principal centre géographique la transition du mode de vie néolithique à la recherche de nourriture. Les agriculteurs du néolithique auraient pu emprunter trois voies de migration vers l’Europe. L’une d’elles était par voie terrestre jusqu’en Anatolie du nord-est et de là, à travers la Bosphore et les Dardanelles, jusqu’à la Thrace et aux Balkans. Un deuxième itinéraire était un itinéraire maritime allant de la côte anatolienne égéenne aux îles de la Méditerranée et à la côte de l’Europe méridionale. La troisième partait de la côte du Levant jusqu’aux îles de la mer Égée et à la Grèce. La navigation à travers la Méditerranée a été active pendant le Néolithique ancien et le Paléolithique supérieur (16e – 18e), comme en témoignent la découverte d’obsidienne de l’île de Milos dans des sites paléolithiques de la partie continentale grecque et la colonisation précoce de la Sardaigne. Corse et Chypre (23 ans). Si les paysans du néolithique qui ont colonisé l’Europe ont emprunté une voie maritime, ils se sont d’abord dirigés vers l’île du Dodécanèse et de la Crète. Le Dodécanèse est très proche de la côte égéenne de l’Anatolie, tandis que les îles du Dodécanèse situées à l’extrême ouest sont très proches de la Crète. La Crète abrite l’une des plus anciennes colonies néolithiques d’Europe sur le site de Knossos, établie entre 8 500 et 9 000 BPE, et les habitants de l’île ont mis en place la première civilisation européenne avancée commençant à environ 5 000 BPE.
Pour obtenir des informations sur la question des migrations vers l’Europe, nous avons analysé les polymorphismes de nucléotide simple (SNP) autosomiques d’un génome entier à partir d’un ensemble de données de 32 populations. Cet ensemble de données comprend des échantillons de population des îles de Crète et du Dodécanèse, un de Cappadoce en Anatolie centrale, trois sous-populations de différentes régions de la Grèce continentale, 14 autres populations d’Europe méridionale et septentrionale, cinq populations du Proche-Orient et sept de l’Afrique du Nord. . En plus des méthodes établies d’analyse génétique, nous utilisons une approche de réseau de génétique de population qui permet de définir les voies du flux de gènes entre populations. Nos données sont compatibles avec l’hypothèse qu’une route maritime reliant l’Anatolie et l’Europe du Sud à travers le Dodécanèse et la Crète était la principale route utilisée par les migrants du néolithique pour atteindre l’Europe.
▻https://doi.org/10.1073/pnas.1320811111
#Préhistoire #Néolithique #peuplement #Europe #9000BP
#Peristera_Paschou #Université_de_Thrace
Maritime route of colonization of Europe | PNAS
►http://www.pnas.org/content/111/25/9211
Le désert occidental australien peuplé depuis environ 47 800 ans.
La nouvelle excavation de Karnatukul (Serpent’s Glen) a fourni des preuves de l’occupation humaine du désert occidental australien jusqu’à 47 830 cal. BP (âge médian modélisé). Cette nouvelle séquence a 20 000 ans de plus que l’âge connu antérieurement pour occuper ce site.
La ré-excavation de Karnatukul visait à contextualiser l’assemblage d’art peint. Nous rapportons des analyses d’assemblages d’artefacts de pierre et d’art pigmentaire, de fragments de pigment, d’anthracologie, de nouvelles dates au radiocarbone et d’analyses détaillées des sédiments. La combinaison de ces éléments contribue de manière significative à notre compréhension de cette première occupation du désert occidental australien.
(...)
Cette étude recalibre la première occupation pléistocène du noyau du désert australien et confirme que des personnes sont restées dans cette partie de la zone aride pendant le dernier maximum glaciaire.
(...)
Cette corrélation entre art rupestre et preuves de l’occupation affine notre compréhension de la façon dont les peuples du désert occidental ont inscrit leurs paysages dans un passé récent, tandis que la séquence d’occupation récemment décrite met en évidence la culture adaptative dynamique des premiers Australiens, soutenant les arguments en faveur de leur migration très précoce rapide des côtes et des tropiques nordiques dans toute la partie aride du continent.
Pour aller plus loin :
La génétique confirme que les premiers Australiens étaient originaires d’Afrique Le monde 14.05.2007
►https://www.lemonde.fr/planete/article/2007/05/14/la-genetique-confirme-que-les-premiers-australiens-etaient-originaires-d-afr
#Préhistoire #Paléolithique #Peuplement #Australie
#47850BP #McDonald_J #Reynen_W #Petchey_F #Ditchfield_K #Byrne_C #Vannieuwenhuyse_D_et_al #Max_Planck_Institute (editeur).
►https://doi.org/10.1371/journal.pone.0202511
Karnatukul (Serpent’s Glen) : A new chronology for the oldest site in Australia’s Western Desert
►https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0202511
►https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?size=large&id=10.1371/journal.pone.0202511.g017
►https://journals.plos.org/plosone/article/figure/image?id=10.1371/journal.pone.0202511.g018&size=inline
La recherche sur le site de Gault repousse la date des premiers nord-américains : La datation par luminescence confirme la présence humaine en Amérique du Nord avant 16 000 ans.
20/07/2018
Pendant des décennies, les chercheurs ont cru que l’Hémisphère occidental [le continent américain] avait été colonisé par les humains il y a environ 13500 ans, une théorie basée largement sur la distribution répandue des artéfacts de Clovis datés à cette époque. Les artefacts de Clovis sont des outils de pierre préhistoriques distinctifs ainsi nommés parce qu’ils ont d’abord été trouvés près de Clovis, au Nouveau-Mexique, dans les années 1920, mais ont été identifiés depuis dans toute l’Amérique du Nord et du Sud.
Cependant, au cours des dernières années, les preuves archéologiques ont de plus en plus remis en question l’idée de « Clovis First ».
[Cette étude] a daté un important assemblage d’artefacts de pierre âgés de 16 à 20 000 ans, repoussant la chronologie des premiers habitants humains de l’Amérique du Nord avant Clovisby, d’au moins 2 500 années.
Significativement, cette recherche identifie une technologie de point de projectile précoce inconnue auparavant non liée à Clovis, qui suggère que la technologie de Clovis s’est propagée à travers une population indigène déjà bien établie.
(...)
L’équipe de recherche a identifié les artefacts au site de Gault au Texas central, un site archéologique étendu avec des preuves d’occupation humaine continue. La présence de la technologie de Clovis sur le site est bien documentée, mais des fouilles en dessous des dépôts contenant des artefacts de Clovis ont révélé des sédiments bien stratifiés contenant des artefacts distinctement différents de Clovis.
Gault site research pushes back date of earliest North Americans : Luminescence dating confirms human presence in North America prior to 16 thousand years ago, earlier than previously thought
L’étude originale : ▻http://advances.sciencemag.org/content/4/7/eaar5954
DOI : ▻https://doi.org/10.1126/sciadv.aar5954
#préhistoire #paléolithique #Amérique #clovis #peuplement #16000BP #Thomas_J._Williams # Michael_B._Collins #Kathleen_Rodrigues #William_Jack_Rink #Texas_State_University #Desert_Research_Institute #University_of_Nevada #McMaster_University
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Le débat du peuplement du Sud-Est asiatique clôt par une analyse novatrice de l’ADN ancien extrait de squelettes âgés de 8 000 ans... Et ce n’est pas la solution qu’on pouvait espérer (comme souvent).
The prehistoric peopling of Southeast Asia | Science
▻http://science.sciencemag.org/content/361/6397/88.full
L’Asie du Sud-Est est l’une des régions les plus génétiquement différentes du monde, mais depuis plus de 100 ans, les scientifiques ne sont pas d’accord sur la théorie de l’origine de la population de la région.
Selon une théorie, les chasseurs-cueilleurs autochtones Hòabìnhiens qui peuplaient l’Asie du Sud-Est il y a 44 000 ans adoptaient des pratiques agricoles indépendantes, sans l’apport des premiers agriculteurs d’Asie de l’Est. Une autre théorie, appelée « modèle à deux couches », est favorable à l’opinion selon laquelle les riziculteurs en migration venant de ce qui est aujourd’hui la Chine ont remplacé les chasseurs-cueilleurs indigènes Hòabìnhiens.
(...) Aucune théorie n’était complètement exacte. Leur étude a découvert que les populations actuelles d’Asie du Sud-Est sont issues d’au moins quatre populations anciennes.
(...)
La recherche pionnière est particulièrement impressionnante car la chaleur et l’humidité de l’Asie du Sud-Est en font l’un des environnements les plus difficiles pour la préservation de l’ADN, ce qui pose d’énormes défis aux scientifiques.
"En séquençant 26 anciens génomes humains - 25 d’Asie du Sud-Est, un Jōmon japonais - nous avons montré qu’aucune des deux interprétations ne correspondait à la complexité de l’histoire de l’Asie du Sud-Est : Les chasseurs-cueilleurs Hòabìnhiens et les fermiers d’Asie de l’Est ont contribué à la diversité actuelle de l’Asie du Sud-Est, avec d’autres migrations affectant les iles du Sud-Est asiatique et le Vietnam. Nos résultats aident à résoudre l’une des controverses les plus anciennes de la préhistoire en Asie du Sud-Est." Hugh McColl, doctorant au Centre de GéoGénétique au Musée d’Histoire Naturelle du Danemark de l’Université de Copenhague, et l’un des auteurs principaux du document
#Néolitique #Asie #Sud-Est-asiatique #Jomon #peuplement #ADN #Cambridge_university
#Hugh_McColl #Fernando_Racimo #Lasse_Vinner #Fabrice_Demeter #Takashi_Gakuhari et al
Colombie : la paix dévoile des merveilles d’art rupestre cachées dans la jungle : Geo.fr
▻https://www.geo.fr/reportages/colombie-la-paix-devoile-des-merveilles-d-art-rupestre-cachees-dans-la-jungle-18
Au cœur de la jungle du Guaviare, zone stratégique du conflit dont des groupes armés se disputent encore le contrôle, se dressent les tepuys du parc naturel du Chiribiquete et de la Serrania de la Lindosa, montagnes érodées de l’ère tertiaire, aux allures de tambours géants.
Disséminées dans l’océan vert émeraude du sud de la #Colombie, sur un territoire presque aussi grand que la Suisse, ils abritent contre leurs flancs des centaines de #fresques_rupestres, d’une valeur inestimable pour la compréhension du #peuplement de l’#Amazonie.
]]>La dernière période glaciaire a-t-elle affecté l’allaitement chez les Amérindiens ? De nouvelles découvertes établissent un lien entre la mutation génétique et la croissance des canaux mammaires, et les dents en forme de pelle.
23 avril 2018
Did last ice age affect breastfeeding in Native Americans ? New findings link genetic mutation to mammary duct growth as well as shoveled teeth.
L’article original :
▻http://www.pnas.org/content/early/2018/04/18/1711788115
Le résumé en anglais :
▻https://www.sciencedaily.com/releases/2018/04/180423155057.htm
Des indices ont été tirés d’un article de 2007 et, par la suite, dans une étude de 2015, par Dennis O’Rourke, un co-auteur de Hlusko ; Etude dans laquelle des scientifiques ont déduit de l’ADN des Amérindiens qu’ils s’étaient séparés d’autres groupes asiatiques il y a plus de 25 000 ans même s’ils sont arrivés en Amérique du Nord il y a seulement 15 000 ans .
Leur conclusion était que les ancêtres amérindiens se sont installés pendant environ 10 000 ans dans une région entre l’Asie et l’Amérique du Nord avant de finalement s’installer dans le Nouveau Monde. Cet arrêt dit « béringien » coïncide avec la hauteur du dernier maximum glaciaire entre 18000 et 28000 ans.
C’est à cette période qu’a eu lieu cette mutation.
An important take-home message is that human variation today reflects this dynamic process of ephemeral populations, rather than the traditional concept of geographic races with distinct differences between them.
#préhistoire #Amérique_du_nord #peuplement #mutation #Leslea_Hlusko #Université_de_Californie #Berkeley #25000BP
]]>Encore du nouveau en ce qui concerne le peuplement de l’Amérique du Nord.
L’étude des pointes de lance donne une nouvelle explication de la façon dont les premiers humains se sont installés en Amérique du Nord.
Spear point study offers new explanation of how early humans settled North America
▻https://today.tamu.edu/2018/04/02/spear-point-study-offers-new-explanation-of-how-early-humans-settled-nor
Heather Smith and Ted Goebel, Center for the Study of the First Americans, part of the Department of Anthropology at Texas A&M.
Après la route de la côte, les premiers colons auraient exploré la route de l’intérieur mais du sud vers le nord et non l’inverse comme on le pensait précédemment.
Although during the late Ice Age there were two possible routes for the first Americans to follow on their migration from the Bering Land Bridge area southward to temperate North America, it now looks like only the Pacific coastal route was used, while the interior Canadian route may not have been fully explored until millennia later, and when it was, primarily from the south
This is tangible evidence of a connection between people in the Arctic and the Mid-continent 12,000 years ago, a connection which may be either genetic or social, but ultimately, speaks volumes of the capability and adaptability of early cultures in North America
#Préhistoire #Clovis #12000BP #technique #Peuplement #Amérique_du_Nord #Smith #Goebel #Texas_A&M
]]>Merci à @odilon pour ce post qui nous fait découvrir les dernières recherches sur « Cheddar Man », le plus ancien squelette complet (Mésolithique, 9000 BP) trouvé sur les îles britanniques.
►https://seenthis.net/messages/666845
Il est dommage qu’on en sache pas plus au moyen d’une publication dans une revue scientifique (il n’y aurait pour le moment qu’un documentaire sur channel 4 le 18 février, « First Brit : Secrets of the 10,000 Year Old Man. »). Pourtant l’un des participants à l’étude n’est pas n’importe qui. Le Professeur Mark Thomas a de nombreuses publications sur le génome humain.
►https://iris.ucl.ac.uk/iris/browse/profile?upi=MTHOM52
L’article de vulgarisation du musée (très complet au demeurant) :
►http://www.nhm.ac.uk/discover/cheddar-man-mesolithic-britain-blue-eyed-boy.html
Face of first Brit revealed
►http://www.ucl.ac.uk/news/news-articles/0218/070218-Face-of-cheddar-man-revealed
Le Docteur Tom Booth(Chercheur postdoctoral associé à l’étude) déclare à juste titre que Cheddar Man nous rappelle « que vous ne pouvez pas faire d’hypothèses sur ce à quoi ressemblaient les gens dans le passé en fonction de ce à quoi les gens ressemblent dans le présent »
’He reminds us that you can’t make assumptions about what people looked like in the past based on what people look like in the present, and that the pairings of features we are used to seeing today aren’t something that’s fixed.’
Un bémol quand même. L’auteur de l’article du temps cite Chris Stringer, directeur des recherches au Musée d’histoire naturelle de Londres :
« Nous savons que la couleur de peau plus claire est apparue au cours de ces 10 000 dernières années, avec l’invention de l’agriculture »
Soit. Mais n’oublions pas le métissage d’Homo sapiens avec Néandertal qui lui, avait la caractéristique d’avoir perdu sa couleur de peau foncée des dizaines de milliers d’années auparavant. Tout cela pour dire que l’histoire des migrations est très complexe et montre assurément de très nombreuses phases.
#préhistoire #Cheddar_Man #peuplement #Mésolithique #9000BP #iles_britanniques
Colonisation de l’Amérique : la route du Varech.
Une équipe d’anthropologues de plusieurs institutions aux États-Unis abandonnent le point de vue conventionnel selon lequel les peuples "Clovis" (#Clovis-first_model) ont traversé un pont terrestre sur l’actuel détroit de Béring ont été les premiers arrivés en Amérique. Des preuves plus récentes suggèrent que d’autres sont arrivés bien plus tôt, utilisant probablement des bateaux et faisant du cabotage.
Cela aurait été possible, notent les auteurs, à cause de ce qui a fini par être connu sous le nom de « varech » ; les forêts de varech poussant juste au large. Tout ce varech aurait fourni un riche habitat pour les créatures marines qu’auraient pu manger les voyageurs.
Les auteurs concluent en soulignant que trop peu de recherches ont été faites au large des côtes - les premiers voyageurs auraient résidé principalement sur des terres maintenant recouvertes par la mer en raison des niveaux océaniques mondiaux plus élevés.
Les auteurs concluent en soulignant que trop peu de recherches ont été faites au large des côtes - les premiers voyageurs auraient résidé principalement sur des terres maintenant recouvertes par la mer en raison des niveaux océaniques mondiaux plus élevés.
Cette réflexion rejoint celle d’Emmanuel Guy qui, lui aussi, pense que de nombreux abris, campements sont actuellement au large de nos côtes.
►https://clio-cr.clionautes.org/ce-que-l-art-prehistorique-dit-de-nos-origines.html
Read more at : ▻https://phys.org/news/2017-11-anthropologist-group-humans-americas-kelp.html
]]>World population estimator and gridded data from NASA | FlowingData
▻http://flowingdata.com/2018/01/24/world-population-estimator-and-gridded-data-from-nasa
Population data typically comes in the context of boundaries. City data. County data. Country data. With their Population Estimate Service, NASA provides data at higher granularity. You can request estimated population in the context of a world grid.
Here’s an interactive map to demonstrate the API. Click and drag a shape across any region in the world and get an estimate of the population within that shape. [via kottke]
]]>L’histoire de la population nord-européenne révélée par les anciens génomes.
Max Planck Institute for the Science of Human History.
Pour cette étude, l’équipe de recherche, composée de scientifiques de Lituanie, Lettonie, Estonie, Russie et Suède, a rassemblé des données génomiques de 38 anciens Européens du Nord, de chasseurs-cueilleurs nomades du Mésolithique (il y a environ 12 000 à 7 000 ans), d’agriculteurs néolithiques dans le sud de la Suède (il y a environ 6 000 à 5 300 ans) jusqu’aux métallurgistes de l’âge du bronze tardif dans la Baltique orientale (environ 1300 à 500 avant notre ère).
Il en ressort deux points :
– il y a eu deux routes de colonisation de la Scandinavie
– l’agriculture et l’élevage ont été importés par de nouveaux arrivants
Northern European population history revealed by ancient human genomes | Max Planck Institute for the Science of Human History
▻http://www.shh.mpg.de/803153/northern-european-population-history
#Préhistoire #peuplement #Mésolithique #Néolithique #âge_du_bronze #Max_Planck_Institut #Europe #14000-2500BP
]]>« Aborder la ségrégation à partir des quartiers populaires, c’est prendre le problème à l’envers »
▻http://www.lemonde.fr/banlieues/article/2015/01/24/aborder-la-segregation-a-partir-des-quartiers-populaires-c-est-prendre-le-pr
Ceux-là même qui répètent qu’il ne faut pas faire d’amalgames, qu’il faut prendre garde à ne pas stigmatiser les musulmans, alimentent par leurs discours sur les quartiers populaires un autre amalgame. Passer d’un événement dramatique à la dénonciation des « territoires perdus de la République » est d’autant plus absurde que les frères Kouachi ont passé une bonne partie de leur adolescence en Corrèze ! On peut donc redouter que ce genre de déclarations choc de Valls, sous couvert d’un « parler vrai » consistant à développer une lecture racialisée du monde social et de l’espace urbain (tout en la dénonçant !), contribue au renforcement des préjugés qui servent de terreau aux discriminations. D’autant plus que dans le déferlement d’annonces de ces derniers jours, la lutte contre les discriminations est une nouvelle fois la grande absente.
Aborder la ségrégation à partir des quartiers populaires, c’est prendre le problème à l’envers. Parce que la situation des quartiers pauvres n’est que le résultat de mécanismes qui se jouent à l’échelle de la ville, en partant des quartiers riches, ces « ghetto du gotha » décrits Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot au regard desquels les quartiers HLM sont des quartiers de mixité sociale ! C’est par le haut du marché immobilier que se déploient les processus de spécialisation, avec des mécanismes d’éviction qui se diffusent des quartiers riches vers les quartiers mixtes et, en bout de chaîne, vers les quartiers pauvres. Si on veut lutter contre la ségrégation, partons des mécanismes qui en sont à l’origine et non des conséquences.
Cf. aussi
L’invention des "quartiers sensibles", par Sylvie Tissot (2007)
▻http://www.monde-diplomatique.fr/2007/10/TISSOT/15252