#phallosophie

  • Frédéric Lordon : « Quant à moi, je ne pense donc pas faire partie des personnes à convaincre en priorité de l’anti-dualisme — mais je dois compter avec les effets d’une visibilité distordue où mes interventions politiques font systématiquement oublier mes travaux philosophiques. »
    https://www.revue-ballast.fr/frederic-lordon-la-multitude-mobilisee-en-masse-est-lunique-solution

    (…) Donc oui, le spi­no­zisme aide à pen­ser phi­lo­so­phi­que­ment l’écologie. Et oui, l’attrition de nos sen­si­bi­li­tés me pré­oc­cupe autant qu’un latou­rien qui piste les loutres. Maintenant la ques­tion poli­tique, c’est : qu’est-ce qu’on fait avec tout ça ? Le déli­cieux Pierre Charbonnier cite Philippe Descola pour rap­pe­ler qu’on ne peut pas « être révo­lu­tion­naire poli­ti­que­ment et conser­va­teur onto­lo­gi­que­ment ». Il va pour­tant fal­loir y arri­ver car, dans l’urgence extrême de l’écocide, mettre la révo­lu­tion poli­tique sous condi­tion de la révo­lu­tion onto­lo­gique est la cer­ti­tude de finir grillés, noyés, suf­fo­qués, pan­dé­miés et tout ce que vous vou­lez. La révo­lu­tion onto­lo­gique (désas­treuse) qui a fait émer­ger la méta­phy­sique du sujet et du libre-arbitre, puis l’a conver­tie en un ima­gi­naire com­mun, a pris des siècles. Celle qui l’annulera pour (re)faire les droits de l’égalité onto­lo­gique et de l’interdépendance géné­rale en pren­dra à peu près autant. Or nous n’avons pas des siècles. Donc on va lais­ser les uni­ver­si­taires (je m’y inclus) pré­pa­rer la révo­lu­tion onto­lo­gique, mais on ne va pas non plus se la racon­ter en tech­ni­co­lor sur les pou­voirs de la phi­lo­so­phie pre­mière, et on va plu­tôt tâcher de trou­ver et rapi­dos de quoi lais­ser une chance à l’humanité de conti­nuer à habi­ter cette pla­nète. Or cette chance pas­se­ra par la posi­tion d’un cer­tain nombre d’actes, à com­men­cer par des actes de nomi­na­tion, et en fait de dési­gna­tion.

    cc @pguilli

    • Au reste, je n’aurais nul besoin de me prévaloir de Spinoza pour justifier d’être sensible au sensible — on peut parfaitement l’être sans lui. Il se trouve que je le suis et qu’en plus je suis spinoziste. Simplement je n’éprouve pas le besoin de raconter mes petites aventures sensibles.

      cette manière égotique de disqualifier la question, le ton sarcastique (appris dans L’idéologie allemande) qui mime l’autodérision, c’est une diversion. dépolitiser l’enjeu, c’est le côté droitier de Lordon

      « Le ravage de la Terre et le résultat d’une économie politique qui a su capitaliser sur l’atrophie de la socialité envers les non-humains et les altérités en général. » Nous ne sommes pas seuls - Politiques des soulèvements terrestres, Léna Balaud, Antoine Chopot, p.82

    • Toujours aussi juste ! Lordon.

      Tout ce que je viens de dire atteste que je prends acte — mais de quoi ? en quels termes ? C’est ça toute la question. Oui, je prends acte qu’une révolution a eu lieu. Non je ne prends pas acte que le mot adéquat pour la nommer soit « Anthropocène ». « Anthropocène » nous dit que la cause de l’écocide c’est « l’homme » — pardon : « l’Homme ». Ah bon ? On se croirait revenu avant les Thèses sur Feuerbach : « l’Homme » — cette chose qui n’existe nulle part sinon dans la tête des philosophes idéalistes. Non, ce qui a foutu en l’air le climat et détruit la planète, ça n’est pas « l’Homme », ce sont les hommes capitalistes. Andreas Malm a fait litière de cet absurde « Anthropocène » dont le nom même n’est qu’un évitement : un de ces stratagèmes gélatineux typiques de l’idéalisme moraliste, qui fait toujours tout pour ignorer les forces matérielles et les forces sociales, les hégémonies et les conflits, les rapports sociaux et les rapports de force, et qui finalement nous laisse quoi comme possibilité ? Réformer l’Homme ? On sait déjà comment ça se finit : par le tri des déchets et l’apologie des « petits gestes » qui « permettront de tout changer ». Or voilà : les petits gestes pour tout changer sont précisément des béquilles pour tout reconduire, donc pour ne rien changer. Ou alors on va créer le parlement de la Loire, du bois de Saint-Cucufa ou du Gave de Pau ? Le capital tremble sur ses bases. Je pourrais dire que tout ce texte un peu énervé du blog du Diplo auquel vous faites référence a été sous la gouverne d’une image unique : l’hilarité des hommes du Medef. Je pense qu’ils ne doivent pas en croire leurs yeux ni leurs oreilles. Une « gauche radicale » pareille, c’est totalement inespéré, même dans leurs rêves les plus fous. En ces matières je pense qu’on peut se fier à des critères très rustiques mais très sûrs : quand quelque chose contrarie le capital, il ne rit pas du tout, il fait donner ses médias (j’entends : ses médias, convenablement agencés par lui, donnent d’eux-mêmes), et la requalification des contrariants en fous dangereux (désormais on dit « radicalisés », une expression très commode qui sert à plein de choses) ne se fait pas attendre.

      Reprenons : je prends acte qu’une révolution a eu lieu. Elle n’est pas celle de l’« Anthropocène », mais celle du Capitalocène, c’est-à-dire l’œuvre du capitalisme et des capitalistes. Je prends acte surtout de ce qu’une autre révolution doit impérativement suivre, celle-ci si nous ne voulons pas terminer calcinés — en réalité nous terminerons plutôt à nous entretuer pour les dernières flaques d’eau. Quand j’y repense, je trouve la phrase de Latour hallucinante : arrêtez de poursuivre la révolution, elle a déjà eu lieu ! Oui, seulement ça a été la révolution des capitalistes, ce qui me semblerait un puissant mobile non pas pour lâcher l’idée de révolution mais pour la poursuivre derechef, d’autant plus vigoureusement, et dans la direction exactement opposée.

  • Manon Garcia : « La philosophie a implicitement écarté la moitié de l’humanité de sa réflexion »

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/manon-garcia-la-philosophie-a-implicitement-ecarte-la-moitie-de-lhumanite

    La philosophe Manon Garcia s’en est récemment agacée dans un tweet. « C’est pénible les classements de la Bibliothèque nationale de France : je découvre que mon livre et mon recueil de philosophie féministe sont classés en féminisme et non en philosophie. Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir est en littérature et en féminisme, pas en philo. La philosophie féministe n’est pas de la philosophie ? » L’anecdote illustre parfaitement ce que démontre le recueil Philosophie féministe (patriarcat, savoirs, justice), que l’autrice d’On ne naît pas soumise, on le devient (Flammarion, 2018) fait paraître chez Vrin. Alors que dans les pays anglo-saxons la philosophie féministe est valorisée comme un champ à part entière de la discipline, la France considère encore bien souvent que philosophie et féminisme ne peuvent aller de pair. Les dix textes majeurs ici rassemblés et présentés par cette spécialiste de Simone de Beauvoir, professeure à l’université de Yale à partir …

    #philosophie #phallosophie #sexisme #misogynie #féminisme #male_gaze #invisibilisation #femmes #paywall

    • très drôle la sculpture !

      Ça me donne l’occasion de poster ici sur le nommage des rues des philosophes féministes. Je crache pas dans la soupe, c’est bien qu’il y ait des noms de rues portées par des femmes et il n’y en aura jamais assez.
      Mais là à Cugnaux, banlieue de Toulouse, dans un quartier sorti de terre il y a moins de 50 ans (à vue d’œil), ça m’a fait doucement marrer que le #pâté_de_rues aux noms de femmes soit jouxté par l’avenue pompidou (quand même plus large une avenue, allez hop, un président couillu), à égalité avec le pâté de rues aux noms de fleurs, ou celui des rues aux noms de régions. Je me demande comme ce n’est pas loin du grand supermarché si il ne vont donner des noms de produits « rue du boudin blanc », « rue du dentifrice à deux couleurs », « rue des promotions », « Allée du moins 30% » pour égayer un peu leur ennui et stimuler leur créativité.

      il y a vraiment un truc à étudier là-dedans sur le mode de fonctionnement des élites.

      Tiens, promène toi par ici, tu vas rire !

      https://www.openstreetmap.org/#map=18/43.53198/1.34732

      #féminisme
      #quota_cantonné
      #Simone_Weill
      #phallocrate
      #la_plus_grosse

    • Yoan Capote
      Cuban, b. 1977•
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      Yoan Capote is a Cuban sculptor of great talent, and one of his country’s most promising contemporary artists. Capote’s work is known to be “solid”, “irreverent”, “provocative”, “non-conformist”, and deals principally with interactions between individuals and their psychological experiences. His pieces often merge human organs with inanimate objects, rearranging the human body and reinventing the purpose of everyday life objects. Yoan Capote held many exhibitions all over the world.
      Yoan Capote
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      Racional, 2006
      Marble and metal
      33 3/10 × 15 1/2 × 10 7/10 in
      84.5 × 39.4 × 27.3 cm

      https://www.artsy.net/artwork/yoan-capote-racional-1

    • Les dix textes majeurs ici rassemblés et présentés par cette spécialiste de Simone de Beauvoir, professeure à l’université de Yale à partir de juillet 2021, prouvent exactement le contraire. Michèle Le Dœuff, Nancy Bauer, Sandra Harding, Geneviève Fraisse ou Christine Delphy expliquent pourquoi les femmes ont été si rares dans la discipline, se demandent si la philosophie est une science sexiste et ce que peut apporter le féminisme à la pensée (et pas seulement aux femmes). Certains textes s’opposent aussi, lorsqu’il s’agit par exemple de savoir si « le multiculturalisme nuit aux femmes ». Preuve que la philosophie féministe n’est pas un courant de pensée monolithe.

      On voit la philosophie comme une discipline objective et abstraite alors que le féminisme est du côté de l’engagement politique. Une philosophie féministe, est-ce que ça existe ? Comment la définir ?

      Il n’y a pas de contradiction entre philosophie et féminisme. Comme l’ont montré entre autres les philosophes féministes, c’est une illusion que de croire que la philosophie telle qu’elle a été pratiquée pendant près de deux millénaires était apolitique et objective. La position sociale dans laquelle on se trouve se reflète dans les questions que l’on se pose et l’histoire de la philosophie reflète les préoccupations de ceux qui s’y attellent. Par exemple, de Sénèque à Machiavel, certains philosophes ont été conseillers politiques, il est évident que cette position sociale a un effet sur la façon dont ils pensent le pouvoir. Et qu’ils vont nécessairement le penser différemment qu’une femme qui n’a pas le droit de participer à la vie de la cité parce qu’elle est femme. On peut dire que la philosophie féministe est une branche de la philosophie qui est informée par des considérations féministes et qui contribue aux combats féministes. C’est une certaine façon d’interroger le monde – comment est-ce que les rapports de genre structurent notre pensée, nos sociétés ? – qui conduit la philosophie à s’attaquer à de nouveaux objets ou à considérer ses objets traditionnels de façon nouvelle. Un exemple très simple : l’histoire de la philosophie a été marquée par une pensée binaire entre le soi et l’autre, mon corps et le monde extérieur. Une fois que l’on réfléchit à l’expérience de la grossesse, ces questions se posent différemment puisque mon corps peut alors inclure un corps étranger qui est à la fois moi et non-moi. Le fait que cette expérience ne soit pas entrée en ligne de compte dans la philosophie traditionnelle du corps, invite à se demander que faire du principe de non-contradiction ou des catégories binaires dont je parlais, mais ça peut aussi conduire à des questionnements philosophiques sur la façon dont le savoir est produit.

      Rousseau, Hegel ou Comte… leurs écrits ne sont pas tendres avec les femmes (1). La philosophie est-elle sexiste ?

      L’histoire de la philosophie est sexiste, oui, mais sans doute en grande partie parce que la philosophie est fille de son temps. Dans l’ensemble, la culture, la pensée, l’art ont été sexistes – mais aussi racistes, classistes – jusque très récemment. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas lire ces philosophes ou que la philosophie soit bonne à jeter à la poubelle. En revanche, il me semble important d’une part de les recontextualiser, c’est-à-dire de se demander ce que cela voulait dire de tenir de tels propos à cette époque. Par exemple, quand on pense au fait que Comte est contemporain de Mill [dans De l’assujettissement des femmes (1869), John Stuart Mill défend le droit de vote des femmes, ndlr] son sexisme est plus difficile à comprendre que lorsqu’on lit Rousseau à l’aune des théories du XVIIIe siècle sur les femmes. D’autre part, il faut se demander quelle place joue le sexisme dans leur système de pensée. C’est ce que montre la philosophe américaine Nancy Bauer dans un texte reproduit dans le recueil (2) : le problème, c’est de savoir si le sexisme est nécessaire à la pensée du philosophe en question. Le sexisme d’Aristote, par exemple, paraît moins indissociable de sa pensée que celui de Schopenhauer ou de Nietzsche de la leur.

      Pourtant des femmes philosophes ont existé : la penseuse cynique grecque Hipparchia (IVe siècle avant notre ère), la théologienne anglaise Mary Astell qui publie ses Réflexions sur le mariage en 1730… Pourquoi sont-elles si méconnues ?

      D’abord, la réalité est que les femmes n’étaient généralement pas considérées comme des êtres humains à part entière et donc dans leur immense majorité elles n’avaient pas accès à l’éducation, elles devaient se consacrer au travail manuel et au travail domestique ou, chez les plus favorisées, à l’organisation de la vie sociale. En tout cas, il était hors de question qu’elles soient des penseuses. Il y a par conséquent fort peu de femmes philosophes. Et dans les rares cas où des femmes ont pu accéder à la pensée, cela a très souvent été, comme l’a montré Michèle Le Dœuff, dans le cadre d’une relation amoureuse ou au moins amicale avec un penseur : Hipparchia, Héloïse, Elisabeth de Bohème, Harriet Taylor et d’une certaine manière Beauvoir. Elles sont ainsi passées à la postérité comme des compagnes. Et puis, prosaïquement, ces femmes ont souffert de tous les clichés sur les femmes savantes, leurs travaux ont été considérés comme mineurs si jamais ils portaient sur des sujets peu sérieux comme… les femmes. C’est un cercle vicieux !

      Quel est l’apport majeur de la philosophie féministe ?

      Son premier apport est sans doute de rendre visible le fait que la philosophie n’avait jusque-là pas pensé la féminité – ni la masculinité d’ailleurs. Quand Beauvoir ouvre Le Deuxième Sexe avec la question « qu’est-ce qu’une femme ? », ce qui saute aux yeux, c’est que cette question n’avait jusque-là jamais été sérieusement posée par la philosophie. Ça veut tout de même dire que la philosophie, avec son ambition universaliste, avait implicitement écarté la moitié de l’humanité de sa réflexion, ce n’est pas rien ! Plus généralement, on peut dire que la philosophie féministe est faite de trois grandes contributions : une critique du canon philosophique ; l’introduction de nouveaux objets pour l’analyse philosophique (le genre, mais aussi la vulnérabilité, les violences domestiques par exemple) ; le développement de nouvelles façons de penser des questions traditionnelles de la philosophie, comme je le montrais à partir de l’exemple de la grossesse qui renouvelle la façon de penser le corps.

      Pourquoi le concept d’« oppression » est-il central dans la philosophie féministe ?

      Le concept d’oppression n’a pas été inventé par les philosophes féministes mais elles l’ont transformé : alors que pendant longtemps, on ne parlait d’oppression que pour désigner les effets du pouvoir des tyrans, les Américaines Marilyn Frye et Iris Young ont montré qu’il y avait oppression dès lors que des phénomènes structurels et systématiques créent des groupes sociaux dont les membres de l’un ont du pouvoir sur les membres de l’autre par le simple fait d’appartenir à ce groupe. Par exemple, les hommes sur les femmes, les riches sur les pauvres, les blancs sur les non-blancs. Parler d’oppression c’est, sur le plan descriptif, montrer que la société est structurée par des contraintes institutionnelles injustes et inégales et, par conséquent, sur le plan normatif, mettre en évidence la nécessité d’un changement social vers une société plus juste.

      En prenant pour objet la sphère domestique, la philosophie féministe a montré que le privé est politique puisque s’y joue une grande partie de la domination sur les femmes.

      La sphère privée est un des sujets centraux de la philosophie féministe. Par exemple, quand on réfléchit au consentement sexuel, on ne fait rien d’autre que d’analyser la façon dont les rapports intimes sont traversés par des rapports de pouvoir. Montrer que le pouvoir ce n’est pas seulement celui d’un gouvernement sur les citoyens mais que la société est un tissu de rapports de pouvoir et de domination qui viennent se déployer y compris dans la famille ou dans le couple est un des apports décisifs de la philosophie féministe.

      Si elle a émergé en France avec Beauvoir, la philosophie féministe s’est développée principalement dans les pays anglo-saxons depuis les années 70, où en est-elle aujourd’hui en France ?

      Elle a continué, bien après Beauvoir, à se construire en France, avec Michèle Le Dœuff, Colette Guillaumin et Sarah Kofman, par exemple. Mais c’est vrai que ces philosophes féministes en France ont été en quelque sorte mises en retrait de la vie universitaire et ont eu du mal à faire des émules. Puis est venue une nouvelle génération, notamment avec Elsa Dorlin et Sandra Laugier, qui a fait revenir la philosophie féministe en France, tant et si bien qu’elle est un des champs les plus dynamiques en ce moment, avec beaucoup de chercheuses comme Camille Froidevaux-Metterie ou Vanina Mozziconacci, mais aussi beaucoup d’étudiant·e·s et de doctorant·e·s qui s’intéressent à ce champ et en développent les possibilités.

      Depuis quelques années, des polémiques virulentes opposent les féministes « universalistes » et « intersectionnelles », ou « deuxième » et « troisième vague »… peut-on réconcilier ces deux camps ?

      Certes, il y a des désaccords parfois très forts parmi les féministes mais ils sont surtout la marque de la vitalité de la pensée féministe. Plus vous avez de gens différents qui luttent ensemble, plus il est probable que ces gens se disputent au sujet de leurs luttes ! C’est salutaire et cela nous permet à toutes d’avancer.

      L’intersectionnalité, en considérant la multiplicité des identités et des facteurs de domination, ne met-elle pas en péril le fait de penser « les femmes » ? Ne met-elle pas ainsi la philosophie féministe dans une impasse ?

      Pourquoi on ne pourrait plus parler « des femmes » ? On peut tout à fait parler d’elles sans postuler qu’elles ont exactement la même expérience du fait d’être des femmes. Je crois qu’il est très important d’arrêter de laisser l’extrême droite dicter nos façons de penser les concepts de la recherche en sciences sociales. Le concept d’intersectionnalité est un concept sérieux et, comme beaucoup de concepts de sciences sociales, tous les chercheurs et chercheuses ne s’accordent pas sur sa définition, sur son emploi. Mais il faut arrêter le fantasme qui consiste à en faire un cheval de bataille d’idéologies séparatistes et dangereuses, ce n’est tout simplement pas le cas ! Il faut lire les philosophes féministes qui travaillent sur ces sujets comme Uma Narayan, Serene Khader ou Soumaya Mestiri. Le discours consistant à dire que l’intersectionnalité interdirait de parler « des femmes » transforme une question réelle et importante – quel est le sujet du féminisme si on ne pense pas que toutes les femmes sont opprimées de la même manière ? – en une affirmation fausse, dont la fonction est simplement de faire peur aux gens en disant « regardez tous ces gens qui luttent contre de multiples oppressions, en fait ils veulent détruire la lutte des femmes ! » C’est du fantasme, et du fantasme raciste.

      (1) Hegel écrivait : « Les femmes peuvent avoir de la culture, des idées, du goût de la finesse, mais elles n’ont pas l’idéal » ; et Auguste Comte : « C’est afin de mieux développer sa supériorité morale que la femme doit accepter avec reconnaissance la juste domination pratique de l’homme… »

      (2) La philosophie féministe est-elle un oxymore ? de Nancy Bauer (2003).

      #intersectionnalité

  • François Bégaudeau : « Il n’y a jamais de désir personnel »

    « Mon texte, “L’Affaire Pauline”, est une étude de cas. Le cas Pauline. Je pars du plus simple : le conflit entre le désir (spontané) et l’ordre (répressif), ici incarnés par une adolescente et son père. Après, je complique, avec l’idée qu’il n’y a jamais de désir personnel. On est toujours sous l’emprise d’un désir. Ici, Pauline préfère l’emprise de son désir (aller danser) à l’emprise de son père. La vraie question, ce n’est pas de savoir si on est libre ou pas. C’est celle de la qualité du désir.

    Je suis un spinozien du dimanche, mais la liberté me paraît secondaire là-dessus. Le consentement au désir est quelque chose de très paradoxal et de très obscur. Le désir nous prend bien avant qu’on puisse y consentir. Quand j’ai un désir de gâteau au chocolat, le désir me prend, sans me demander mon consentement. Le désir est toujours une capture. C’est ça qui nous embête, dans nos sociétés qui croient tant au libre-arbitre.

    Il ne faut pas perdre de vue non plus qu’on est dans une société où s’exerce un “capitalisme de la séduction”, comme dit Michel Clouscard. Est-ce que les injonctions à consommer sont en train de stimuler un désir ? J’aime trop le mot désir pour l’utiliser dans ce cas. Peut-être vaudrait-il mieux dire que ce capitalisme crée des pulsions, même si je n’aime pas créer d’un côté des mots propres et de l’autre des mots sales.

    Par ailleurs, on peut constater que le désir d’aller danser est très standardisé, conditionné par une industrie du divertissement. Cela n’invalide pas forcément ce qu’il y a de beau dans ce désir : danser. L’important, je crois, ce n’est pas de chercher un désir libre, parce que ça n’existe pas, mais un désir singulier. Peut-être ce que Deleuze appelle les devenirs.

    La littérature est intéressante pour dire ça. Je me moque un peu de l’approche psychosociale, mais ça m’intéresse beaucoup en réalité. Tout ce qui se tient à la jonction entre la pscyhologie et la sociologie est intéressant, parce que nous sommes à la fois des sujets psychologiques et sociaux. Après, pour montrer que nos affects sont très largement socialisés, il faut la jouer fine. Rentrer dans le détail des micro-conditionnements sociaux de la psyché. S’intéresser aux individus. C’est bien, c’est l’échelle de la littérature, l’échelle individuelle. Nous, les romanciers, on n’est pas trop mauvais sur l’individu. Enfin, je l’espère.
    Vis ma « vie de moche » : François Bégaudeau s’attaque à la dictature de la beauté

    Bien sûr, il faut parfois surveiller ce qu’on dit publiquement, si on ne veut pas se faire lyncher sur les réseaux sociaux. J’en suis autant effrayé que quiconque. Pas par la perspective d’une censure généralisée, à laquelle je ne crois pas, mais par le déploiement de la bêtise : quand on fait primer la morale sur la pensée, quand le premier geste consiste à juger, à dire “c’est bien” ou “c’est mal” sans passer par l’élucidation. Des instances de censure se mettent en place dans le cinéma et là où il y a de l’argent. Mais pour ce qui est de la littérature, je garde le bel optimisme du minoritaire.

    Si Philip Roth s’est vu reprocher des représentations sexistes du désir, par des féministes américaines, c’est parce qu’il a le grand défaut d’avoir été très lu et exposé, mondialement. Moi, je ne me sens pas du tout surveillé dans la littérature : tout le monde s’en fout de la littérature. Donc on peut vraiment écrire ce qu’on veut. On peut explorer la notion de consentement, par exemple, sans avoir peur de se faire flinguer. D’ailleurs j’aime une certaine crudité dans les scènes de sexe, je ne suis pas pudique là-dessus.

    J’adore Bataille, Guyotat, ou le dernier livre de Guiraudie (“Ici commence la nuit”). La question, c’est l’intérêt d’en faire – pour le roman, pour le lecteur. Les métaphores lourdes me semblent poser un problème, donc pour ma part j’aime réduire le sexe à des gestes, en behaviouriste. Quand on raconte un rapport sexuel, on a intérêt à ce que ça ne soit pas génial. Et je reste toujours un peu elliptique, au bout du compte. Avec la conviction, comme le dit la dernière phrase de mon texte, qu’“on n’en a jamais fini avec le désir”. »

    Propos recueillis par Grégoire Leménager

    Bel exemple de domination masculine que ce concept de Désir en phallosophie. Ici la seule femme mentionné est une ado fictive qui n’a qu’un prénom et qui n’incarne pas l’autorité d’un paterfamillias, tandis que 100% des références littéraires sont 100% mâles.
    Ca m’épate toujours de voire la facilité avec laquelle les femmes sont comparée à des gâteaux au chocolat ou des chemisiers #objectification tandis que des (s)pinoziens du (di)manche se tripotent sur la notion du consentement en répétant comme des péroquets ce que leur dictent leurs paires.

    #phallosophie #phallosophe #manspreading #boys_club #domination_masculine #culture_du_viol #male_gaze #patriarche #consentement #désir #inversion_patriarcale

    • J’avais pas vu que l’intervention de ce phallo fait partie d’un dossier « Comment désirer après #MeToo ? » qui est un bel exemple de #backlash

      Le désir, ce « lutin espiègle qui nous joue des tours », comme disait Lacan , connaît-il ses derniers soubresauts ? En 1998, dans « les Particules élémentaires », Michel Houellebecq notait : « Pour que la société fonctionne, pour que la compétition continue, il faut que le désir croisse, s’étende et dévore la vie des hommes. » Les hommes, surtout les femmes, semblent en train d’achever cette hydre à fantasmes formatés par l’imagerie capitaliste. En guise de flèche mortelle, un hashtag : #MeToo. Les affaires Weinstein , Polanski ou Matzneff ont rebattu les cartes du Tendre et mis au cœur du jeu la notion de consentement. Retour à l’ordre moral, pour les uns ; révolution, pour les autres. Elan vital, sauvage, le désir obéit aujourd’hui à de nouvelles lois. Lui qui repose sur le manque – à l’origine, désir signifie « absence d’un astre » – se trouve confronté à la surabondance. En un clic, il peut être exaucé. Et alors qu’il s’épanouit dans la transgression, n’étouffe-t-il pas dans une société débarrassée de nombreux tabous ? Quatorze écrivains se sont penchés sur le sujet dans « les Désirs comme désordre » (Editions Pauvert), recueil de textes aux accents étrangement plus politiques qu’érotiques. Six d’entre eux évoquent pour « l’Obs » cet obscur objet de la pensée et ses métamorphoses.

      La page d’acceuil ne met en valeur que les points de vue émis par les hommes, il faut cliqué sur le dossier pour voire que 3 femmes ont été aussi invités à répondre à la question, mais celles qui ont été élus ont aussi un discours sexistes.

      Aurélien Bellanger : « Avec Houellebecq, la partouze est apparue comme un idéal démocratique »

      Blandine Rinkel : « Le désir s’éprouve dans l’ambigu »

      François Bégaudeau : « Il n’y a jamais de désir personnel »

      Camille Laurens : « Domestiquer le désir me semble l’effet d’un puritanisme excessif »

      Laurent Binet : « Le désir de désordre est un désir de justice »

      Maria Pourchet : « La guerre des sexes a périmé trop vite la guerre des classes »

      Coté femmes on a droit à la promotion de la zone grise, la comparaison #metoo = puritanisme et l’opposition de la lutte des classes et des violences sexuelles faites aux femmes sur leur lieux de travail.

    • c’est moi où il y a une confusion, en france au moins, entre les #sex_wars, moment du féminisme où va se poser la dichtomie prosex vs... « puritaines » et une « guerre des sexes » qui opposerait les hommes aux femmes ?

  • States sur les condamnations pour viol en france
    https://www.youtube.com/watch?v=jxJbnQNrafk

    Dans cette video il est expliqué que les condamnations pour viol sont en augmentation depuis 10 ans il va meme jusqu’a prétendre que cette progression est en augmentation en synchronisation avec l’augmentation des dépôts de plainte.
    Or j’ai plutot lu l’inverse du coup j’ai été vérifié ce info et ce prétendu zététicien dit n’importe quoi et ne fournis bien sur aucune source pour ces grosses intoxes.

    condamnations pour viol
    2007 = 1 652
    2010 = 1.342
    2011 = 1.257
    2012 = 1.271
    2013 = 1.196
    2014 = 1.066
    2015 = 1.024
    2016 = 1.003

    Source https://fr.statista.com/statistiques/953012/condamnations-pour-viol-france

    ___

    states du ministère
    http://www.justice.gouv.fr/art_pix/Annuaire_ministere-justice_2018_CHAPITRE_8.pdf

    Voici les infos - en premier les condamnations pour viol sur majeur·es puis condamnation pour viol sur mineur·es

    2013 = 735 + 463 = 1198
    2014 = 656 + 410 = 1066
    2015 = 623 + 401 = 1024
    2016 = 563 + 457 = 1020
    2017 = 576 + 472 = 1048
    2018 = 527 + 501 = 1024

    Il y a bien une baisse du nombre de condamnations pour viol alors que les dépôts de plaintes augmentent.

    #viol #statistiques

    • J’ai repensé à ta remarque @marclaime ; « Savoir raison garder »

      C’est amusant car tu constitue le maillon d’une chaine de plusieurs hommes raisonneurs raisonnables qui m’as justement conduit à faire ce poste.

      A l’origine j’étais agacée par la posture « raisonnablement » sexiste de la chaine Youtube « la tronche en biais » qu’ils appellent entre eux « la teub ». Cette chaine comporte un gros biais masculiniste alors qu’elle se revendique de la raison et d’une posture scientifique la plus neutre et objective possible. Elle fait une audience importante pour de la zététique avec très peu de femmes invités et beaucoup de commentaires sexistes du présentateur, sur la question du féminisme, ils ont invité Peggy Sastre qui est entre autre l’autrice de la pétition sur la liberté (pour les hommes) d’importuner (sexuellement les femmes). Le prochain numéro de la Teb sera sur la chasse aux sorcières et le spécialiste invité sera encore une fois un homme.
      Donc agacée par la TEB je cherche si il y a des critiques de ce masculinisme de la TEB chez des zététicien·nes de zététicien·nes. Je tape « zététique + féminisme »
      Je tombe d’abord sur ce youtubeur « hypnomachie » :
      https://www.youtube.com/watch?v=ApBtsVvwXfA


      Qui explique que le féminisme n’a pas lieu d’être car les femmes transmettent 60% de leur ADN à leur progéniture lorsque les hommes ne transmette que 40% du leur... #WTF Ce youtubeur n’utilise pas le conditionnel, il ne fournis aucune source, et je passe sur la débilité de son idée que la transmission d’ADN annulerait le bien fondé de l’égalité politique entre les sexes. Ce raisonnement par la nature et l’ADN me fait d’ailleurs pensé à la #phallosophie nazie tel que décrite par Chapoutot https://seenthis.net/messages/819928

      Le youtubeur d’hypomachie est interpellé en commentaire, plusieurs personnes lui demandent ses sources, il n’en fournis aucune et se contente de répondre « ca dépend ce qu’on entend par ADN »...

      Après ce mâle raisonnement sur les femmes sensé démonté un autre mâle raisonnement sur les femmes, Youtube me propose la vidéo que j’ai mis en début de ce poste. Cette fois le youtubeur « les Echanges de Savoirs de Sénart ESS »
      à l’air un peu moins machiste que celui d’hypomachie. Mais il dit quant même n’importe quoi avec les meilleurs intentions du monde. Il ne source pas et il fait la morale aux victimes de viol en leur disant d’aller porter plainte car il en est certain, les condamnations augmentent en rapport au nombre de dépôt de plaintes...

      Du coup je prend du temps pour vérifié cette #fake_News , je fournis une source sérieuse. Ce youtubeur a d’ailleurs répondu qu’il était effectivement dans l’erreur, j’espère qu’il saisira l’occasion de faire une vidéo là dessus et réfléchir sur ses biais masculins. Et après ceci, malgré la documentation que je fournis sur seenthis sur les condamnations pour viols, à nouveau un homme m’explique en deux lignes expéditives, que selon lui je ne sais pas garder ma raison car les condamnations pour les délits doivent être confondus avec celles pour les crimes.

      Comme si l’impunité des viols pouvait être comptabilisé pour exactement l’inverse de ce que c’est.
      Et comme si il était déraisonnable pour une femme d’osé seulement prétendre vouloir raisonner.

      #dissonance_statistique #dissonance_cognitive #male_gaze #déni #culture_du_viol #fraternité #paternalisme #correctionnalisation #euphémisation #raison #hystérie
      #inversion_patriarcale #sexisme

    • « Raison garder » était de trop, il était possible d’apporter un argument sans suggérer qu’une femme était hors de sa raison...

      @antonin1 Je ne sais pas ou tu voie des arguments, je n’ai vu qu’une affirmation fausse et hors sujet qui témoigne d’une très forte solidarité avec les violeurs et d’un mépris profond pour les victimes.
      « raison gardé » n’est pas que de trop, il est le reflet du sexisme de @marclaime

    • Suggérer que la correctionnalisation est l’une des raisons de l’invisibilité de ces condamnations, pour moi c’est un argument. Après, je comprends que ça te fasse déconsidérer des arguments qui s’inscrivent dans un cadre sexiste comme ce « raison garder ».

    • C’est pas ce que j’ai compris des propos de @marclaime
      il ne parle pas d’invisibilisation, il dit que les correctionnalisations sont des condamnations pour viol qu’il serait raisonnable de confondre et comptabilisé avec les condamnations pour viols aux assisses.

      Moi je parle des condamnations pour viol par la justice française et uniquement de cela. Qu’est ce que j’en ai à faire de comptabilisé les condamnations pour des délits si je parle des condamnations pour des crimes ? Dans le meilleur des cas cette remarque est hors sujet mais comme c’est introduit par une remarque sexiste c’est pas seulement du hors sujet, c’est du déni de dominant enrobé de condescendance. C’est aussi de mansplanning car je suis tout de meme bien informé des correctionnalisations et c’est bien pour ca que j’ai documenté depuis des années ce sujet et que je parle ici des seuls condamnations aux assises et que j’ai pris la peine de l’expliqué dans mon poste.

  • L’univers obscur des INCELS
    https://www.youtube.com/watch?v=GqEWqrr4T9s

    Exploration du discours masculiniste des auteurs de féminicides et leurs adeptes.

    #masculinisme #féminicide #culture_du_viol #domination_masculine #know_your_ennemy #PUA #PNL
    #chasse #virilo-carnisme
    Je découvre que la création de la première communauté incel (via newsletter à l’époque) était le fait d’une lesbienne qui avait du mal à trouvé des partenaires et n’as pas rejeté les hommes qui se sont intégré dans sa communauté.

    • Je découvre Henri Peña-Ruiz, un « philosophe » qui ne comprend pas la polysémie des mots et ne définit pas son vocabulaire tout en l’imposant aux autres.
      Il est bien raciste il explique qu’"il faut qu’on s’inspire du soin aux vieux des sociétés dites primitives"
      bien sur il pense pas à dire que c’est les femmes qui se coltinent ce boulot- comme c’est le cas aussi dans notre société primitive.
      #racisme #islamophobie #sexisme #phallosophie

      Sur le racisme, tout le monde fait comme si c’était un mot du vocabulaire biologique, mais pas du tout ca viens de l’élevage, quant on croise des individus pour faire des races à tondre, à traire, à tuer. Appliqué aux etres humains ca veux dire qu’on pense en terme d’elevage, pour mieux tondre, traire, tuer.

  • Damasio, Dufresne, Lordon : #résistance, résistances | | Télé Millevaches
    https://telemillevaches.net/videos/damasio-dufresne-lordon-resistance-resistances

    C’est le Dictionnaire amoureux de la Résistance, de Gilles Perrault, qui sert de point de départ à cette rencontre. L’esprit de la Résistance peut-il encore nous être utile aujourd’hui ? Peut-on le voir à l’œuvre dans les mouvements des peuples actuels ? Cette question qui leur est proposée, Alain Damasio, David Dufresne et Frédéric Lordon la débordent bien vite. Peut-on échapper à la société de contrôle ou doit-on la renverser ? Est-il possible de construire un archipel de dissidences qui résiste à la répression ? Le Grand soir n’est-il qu’un fossile d’une pensée politique ensevelie ? Une rencontre proposée par Serge Quadruppani. Enregistrée le 19 août 2019 avec la complicité du festival Les Écrits d’août et de l’Université populaire d’Eymoutiers. — (...)

    #média #prospective #société

  • « Peut-on considérer le cannibalisme comme une forme d’amour ? »

    Amanda Lear, artiste

    « Salvador Dalí m’avait confié qu’il aimerait manger sa femme Gala. Dans ma rue, il y a quarante ans, un Japonais amoureux a découpé et bouffé une Hollandaise », note l’artiste multicasquette Amanda Lear. Chanteuse, actrice, animatrice, elle est aussi peintre à ses heures perdues.

    #cannibalisme #misogynie #bac #grosses_têtes #phallosophie
    Aimer une femme ou aimer la viande c’est tellement semblable que la difficulté posé par cette question est un sujet de bac. C’est sympas de faire posé cette question misogyne par une femme, privilège de la galanterie coquière et cocardière. Amanda Lear dit n’importe quoi, Issay Sagawa n’était en aucun cas amoureux de sa victime. Ses parents très fortunés l’avait envoyé en France car au japon il mordait les prostituées au sang et il fallait éloigné cet héritier de zaibatsu du Japon avant qu’il y ai scandale. Ce grand romantique n’a pas été condamé en France ni au Japon et il fait des films porno et des pubs pour des boucheries, tout en oubliant pas de mettre une dédicace dans la langue des parents de sa victime dans chacun des livres qu’il publie pour s’enrichir de son crime.

    #séduction_à_la_française #féminicide #amour #couple #carnisme #hétérosexualité

  • Nouveau métier dans les lettres ? Philosophe d’entreprise
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/03/09/les-jeunes-diplomes-en-philo-pour-l-entreprise-tissent-leur-toile_5433589_44

    Ce jeune doctorant est l’un des premiers salariés recrutés par la jeune pousse Spoon, à l’origine de l’automate. Ses missions sont multiples : définir les valeurs de l’entreprise, réfléchir sur les questions éthiques posées par l’intelligence artificielle, en passant par l’organisation de « midis philo » pour ses collègues.

    https://s14-eu5.startpage.com/cgi-bin/serveimage?url=https:%2F%2Fc8.alamy.com%2Fcomp%2FBPGFH8%2Fmarina-

    Pour les non geek, l’image c’est Star Trek : métier « conseiller »

    • J’ai l’impression que ca fait 20 ans que les étudiant·es en philo trouvent leurs débouchés pro dans les « ressources humaines » en entreprises. être diplômé·e de philo ca me semble pas être un synonyme de philosophe et être philosophe ca me se semble pas non plus être un indice de sagesse (au contraire) ou de volonté de bienfait vis à vis de l’humanité. La très large majorité des philosophes sont d’abominables misogynes et ne sont que des #phallosophes .
      #phallosophie

      exemple 2011 :

      Les philosophes sont, paraît-il, appréciés dans les entreprises pour leur rigueur. Ils savent penser, ils savent discuter, ils savent rédiger. Donc si vous un métier vous tente, vous avez le choix :

      CULTURE : conseiller en développement culturel, responsable des affaires culturelles, directeur de centre culturel, médiateur culturel, attaché culturel, responsable d’agence de tourisme.

      ENSEIGNEMENT : formateur, responsable pédagogique, CPE, enseignant-chercheur, professeur des écoles.

      COMMUNICATION : chef de publicité, concepteur-rédacteur, webmaster, pigiste, rédacteur en chef, attaché de presse, chargé de relations publiques.

      SOCIAL : animateur socio-culturel, conseiller en emploi et insertion professionnelle, éducateur spécialisé, administrateur de mission.

      AMENAGEMENT : urbaniste, chargé d’étude en aménagement, conseiller en développement local.

      METIERS DU LIVRE : Conservateur de bibliothèques, bibliothécaire, documentaliste, éditeur, libraire, secrétaire d’édition, responsable d’édition, cyberdocumentaliste.

      RH (ressources humaines) : assistant de direction, assistant ressources humaines, attaché territorial, attaché d’administration centrale, consultant en recrutement.

      MULTIMEDIA : webmaster, développeur multimédia, chef de projet informatique, ingénieur commercial, technicien/ingénieur réseau, consultant internet, infographiste.

      http://laurentpendarias.com/2011/09/que-faire-avec-un-diplome-de-philosophe

      exemple 2007 :

      Il faut insister encore sur le fait que la philosophie a réussi sa conversion à l’économie, qu’elle est donc reconnue aujourd’hui comme une activité professionnelle à part entière. Il n’y a plus de raison en effet de douter de sa capacité à créer des richesses et à prendre part au monde des affaires. Les nouvelles contraintes de la professionnalisation lui ont permis d’augmenter rapidement ses parts de marché et d’entrer en concurrence, dans certains secteurs de pointe, avec des disciplines très compétitives. En s’ouvrant à l’entreprise, aux médias et à la recherche (publique et privée), elle a par ailleurs bénéficié d’une formidable diversification de son champ d’application.

      5Si les philosophes de métier, quand bien même ils disposent de solides portefeuilles de compétences, peinent encore à s’imposer sur le marché du travail, c’est seulement du fait de leur grand nombre au sortir des Universités. Mais on peut d’ores et déjà miser sur une accélération de tendance et, forts de leur popularité auprès des décideurs, la proportion de philosophes contraints de prospecter dans d’autres secteurs devrait, d’ici peu, commencer à décroître — d’autant plus qu’on sollicite à présent leur expertise dans des domaines très attractifs comme les nouvelles technologies ou la gestion des organisations. Ce qui exige en échange qu’ils soient en mesure de vendre leur savoir-faire auprès des cabinets de recrutement.

      https://journals.openedition.org/leportique/1393

      exemple 2004 - la revue l’étudiant conseil les RH
      https://www.youscribe.com/BookReader/Index/434406/?documentId=405041

      –—

      Ici un site de phallosophesse tendance lacano-escroc - branche hyper compatible avec le capitalisme dans sa tournure la plus rapace.
      Et donc cet escroqueuse fait de la didactique en entreprise comme Lacan et Freud en faisaient en leur temps dans le show-biz en oubliant pas de se faire payer en espèces.

      http://www.educ-revues.fr/diotime/affichagedocument.aspx?iddoc=32842

      Mon expérience de la consultation philosophique en entreprise

      Eugénie Vegleris, consultante en philosophie dans les entreprises

      Tout ce que je vous dirai s’inspire de mon expérience1. Cette expérience a douze ans et s’est construite au fur et à mesure de mes interventions, et surtout de mes interventions en entreprise. Je suis intervenue, en effet, dans des entreprises très différentes et y ai accompli des missions différentes. Quelques noms connus d’entreprises privées :

      Adidas, entreprise de vêtement de sport.
      Guilbert, entreprise de distribution de matériel de bureau.
      Lilly, entreprise pharmaceutique (qui a perdu l’exclusivité du prosak...).
      Thales, entreprise d’équipements électroniques.
      Thomson, entreprise d’équipements multimedia.
      France Telecom, entreprise française des communications (téléphone fixe, téléphone mobile, Internet).
      Groupe ex Printemps, Pinault, Redoute, entreprises de grande distribution - FNAC - et entreprises de distribution de produits de luxe - Gucci. Le Printemps vient d’être vendu à l’entreprise italienne Rinascente.
      Schneider Electric et Hager Group,entreprises de systèmes électriques et électroniques pour l’équipement des bâtiments.
      La Mondiale, entreprise d’assurances et retraites.
      MACSF, entreprise d’assurance secteur médical.
      Caisses Régionales d’Assurance Maladie (entreprises de sécurité sociale de base).
      Crédit Commercial et Industriel et Caisse Nationale des Dépôts, entreprises bancaires.

      Mais j’interviens également auprès de diverses associations, entre autres :

      La Papothèque, lieu d’accueil de parents et d’enfants dans un environnement urbain défavorisé.
      L’Institut Supérieur de Communication et de Management Médical, lieu de formation des médecins hospitaliers.
      L’Académie de Strasbourg, formation continue des acteurs de l’insertion sociale.

      Avant de parler de ma pratique de la consultation en entreprise, je voudrais dire quelques mots sur l’histoire de la consultation philosophique.

      En 2007 cette didacticienne prétend faire de la « philosophie d’entreprise » depuis 12 ans, ca nous renvoie en 1995.

      Hegel faisait deja de la philosophie d’entreprise en légitimant l’esclavage avec sa dialectique inepte du maitre et de l’esclave. Dialectique idéal pour faire pleuré sur les pauvres dominant·es qui sont besoin des dominé·es.

  • Norbert Elias, Catherine Deneuve et l’égalité des sexes
    http://www.laviedesidees.fr/Norbert-Elias-Catherine-Deneuve-et-l-egalite-des-sexes.html

    Avec l’affaire Weinstein, on a beaucoup débattu des pulsions sexuelles masculines. La sociologie de Norbert Elias s’avère une ressource précieuse pour comprendre ce moment déjà historique, par-delà l’opposition médiatique entre liberté d’importuner et devoir moral de balancer les porcs.

    #Essais

    / #femmes, #progrès, #harcèlement_sexuel

    • Autant qu’un progrès (vers plus d’égalité) et plutôt qu’une régression (vers un ordre moral répressif), le mouvement #MeToo et ses suites attesteraient la fragilité de codes normatifs qui ont encore besoin d’être réaffirmés.

      Désigné la lutte contre les viols, les violences sexuelles et le harcelement sexiste et sexuel comme un regression vers un ordre moral répressif c’est particulier. Pour moi c’est les viols et violences sexuelles qui sont des manfestation de morale répressive et d’un code normatif. Quelle drole d’idée de prendre un vieux mec qui parle de civilisation en 1930 pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui. Il n’y a pas de femmes qui ont réfléchit la dessus pour avoir besoin de mettre encore un homme en avant sur ces questions ?

      Par exemple Elias voit la galanterie et la courtoisie comme la manifestation d’une égalité femmes-hommes. Il sous-entend que les hommes de la haute socité seraient moins suceptibles de violer et brutaliser les femmes (weinshtein et DSK montrent pourtant bien le contraire), Elias fait comme si c’etait un problème de manque de courtoisie alors que le courtoisie n’existe qu’au masculin (la femme courtoise est une insulte putophobe en français). L’amour courtois est un des fondement de la culture du viol, car dans la courtoisie, une femme respectable doit se refusé et l’homme doit insister-la forcer et si elle résiste pas, elle n’est pas respectable et les hommes peuvent la forcer aussi.

      Prétendre aussi que la révolution française à favorisé une amélioration de la condition féminine (et de manière irrémédiable ajout-il) est très discutable aussi (le droit au divorce seul droit obtenu par les femmes à l’époque à été supprimé sous napoléon).

      Parler « d’inégalité harmonieuse » pour le fait de tuer les épouses en Indes et de les faire marché en arrière, c’est un choix de vocabulaire qui témoigne d’une vision très androcentrique... Je voie pas trop l’harmonie dans le féminicide, mais pour Elias ca le fait vu son choix de vocabulaire.

      #violences_sexuelles #dicrimination #domination_masculine #phallosophie

  • #Frédéric_Gros : « C’est confortable d’#obéir »

    Après avoir inauguré nos discussions de cette année par une réflexion sur le tueur de masse, Frédéric Gros complétera cette matière à penser en tant que philosophe. Il s’interroge en effet dans son dernier livre (#Désobéir, Albin Michel) sur l’acte d’obéir, ou mieux, de #surobéir, c’est-à-dire d’anticiper le désir du maître. Il trace la voie fragile - mais la seule qui puisse convenir à un homme démocratique - d’une obéissance à soi qui ne se confond pas avec le désir.

    https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-penser-avec-antoine-garapon/frederic-gros-cest-confortable-dobeir


    #obéissance #désobéissance

  • On oublie à quel point faire de l’« homme » un mot neutre est problématique | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/154106/femme-homme-changer-sexe

    On touche là à un point de crispation très français alors que le terme humain progresse au niveau international. Peut-on parler de luttes d’influences, de résistance des élites au pouvoir ? Le mystère reste entier pour cette langue qui se prétend universelle, avec un génie propre. Pourtant, cet usage pose de nombreuses questions. Lucy, notre ancêtre, était-elle un homme préhistorique ? La phrase semble bancale, incorrecte. Ajouter une capitale (majuscule) ne change rien : Lucy ne sera jamais un « Homme préhistorique ».

    #homme #humain #DroitsHumains #LangueFrançaise

  • #Althusser et le #meurtre d’Hélène Rytmann – Période
    http://revueperiode.net/althusser-et-le-meurtre-dhelene-rytmann

    Le meurtre d’Hélène Rytmann par Louis Althusser est une tragédie qui a trop longtemps été balayée d’un revers de main par la gauche althussérienne. L’apport de Rytmann dans la trajectoire du philosophe est honteusement ignoré. Le meurtre est entièrement mis sur le compte de la démence, et celle-ci ne fait l’objet d’aucune analyse attentive. Refusant cette posture de déni, Richard Seymour mobilise l’éthique de la psychanalyse pensée par Lacan pour relire le féminicide et l’inscrire dans un cas singulier. Loin de déresponsabiliser Althusser, la clinique s’avère être la seule approche à même de donner sens et gravité à un passage à l’acte, de pouvoir se déclarer coupable. Cette réflexion est aussi une leçon de chose sur la brutalité et l’aberration de la psychiatrisation du crime.

    #féminicide

    • C’est ce qu’on appel un pervers narcissique et une relation d’emprise. Il est décrit avec beaucoup d’atténuation de son acte tout le long de ce texte
      par exemple :

      Selon Elizabeth Roudinesco, si l’on avait donné à Althusser l’occasion de témoigner, il aurait déclaré être coupable du meurtre de sa femme, et porter pleinement le fardeau de cette responsabilité.

      Ca coute rien d’affirmer une telle chose et ca rapporte beaucoup, surtout si c’est une femme qui le dit, c’est une double ration de cookies pour Richard et althussmachin.

      Sa relation avec Rytmann relevait de l’éblouissement, et il tentait de lui rendre son amour « comme une offrande religieuse, comme je l’avais fait pour ma mère » : une idéalisation qui, bien sûr, était profondément ambivalente. Il voulait tout d’elle :

      Il doit faire référence à l’éblouissement des phares d’une voiture te roule dessus, sinon je voie pas trop l’éblouissement dans le « il voulait tout d’elle », Il voulait tout d’elle et il lui a tout pris. Et ce Richard appel ca de l’ #amour
      Pour l’idéalisation de sa mère et ses offrandes ridicules c’est pas ambivalent, c’est du poison de A à Z, il y a pas un coté cool et un coté pas cool à cette béatification haineuse de sa mère puis de Rytmann, il y a que des cotés toxiques.

      Il n’est pas nécessaire de croire que Rytmann était plus « gentille » dans leur relation que ne l’était Althusser, ce qui reviendrait à reconduire une version du mensonge patriarcal selon lequel « les femmes sont plus gentilles que les hommes ». D’après tous les témoignages, ils se tourmentaient l’un l’autre et faisaient chacun les frais de la maladie de l’autre.

      C’est la seule mention du patriarcat dans le texte de Richard, ce qui révèle un bel opportunisme. Allez savoir comment juger si elle était PLUS ou pas PLUS gentille que althusschose mais on s’en fiche.

      C’est aussi plein de fatras freudien sur la mère qui à un enfant-penis et la peur de la castration de ce monsieur que comprend bien Richard. Qui d’un coté se plein de toute puissance simultanément dit qu’il est tout castré. Comme ca il à le beurre, l’argent du beurre et la peau de la crémière. C’est un pauvre petit grand homme. Quoi que tu dise ou que tu fasse il saura se faire plaindre.

      Tout en prétendant rendre hommage à Rytmann, ce Richard fait tout le contraire et dépolitise complètement le féminicide et la responsabilité d’Althusser pour noyer tout ca dans une soupe psychanalytique phallocrate et de l’individualisme libéral pour faire la pub de l’integral de l’oeuvre phallosophique d’Altusstruc.
      #fraternité #euphémisation #violence_masculine #couple #phallosophie #grand_homme

    • Son autobiographie, écrite en 1985, expose les caractéristiques de sa psychose : l’expérience d’un vide subjectif, de n’avoir pas de réalité intransitive, d’une existence qui soit en fait une ruse, est cristallisée dans sa (fausse) revendication de charlatanerie intellectuelle. Il explique par exemple qu’il n’a jamais lu les auteurs qu’il cite.

      et plus loin

      Elle façonna toutes ses idées politiques, même lorsqu’il rompit avec le PCF au cours des critiques années 1970. En réalité, Rytmann a sans doute contribué à certains des articles politiques publiés sous le nom de Louis Althusser. Nombre d’éléments attestent que la cinglante polémique qu’Althusser mena avec la direction du PCF au cours des années 1970 porte sa marque mordante — bien que K. S. Karol, dans ses souvenirs des Althusser, n’en dise pas mot.

      Si lui même dit qu’il est un imposteur intellectuel et que il est avéré que Rytmann à contribué, allez savoir quand il dit qu’il veut tout d’elle, jusqu’où il a pu aller.

  • Platon et Aristote, de sacrés machos ! | Nous les femmes
    https://nous-les-femmes.org/2013/12/20/platon-et-aristote-de-sacres-machos

    Etre femme dans le monde antique, c’est mener l’existence d’une éternelle soumise : dès les premiers jours de sa vie, la petite fille subit l’autorité de son père. Devenue jeune mariée, elle quitte le foyer familial. Elle ne se libère de la domination paternelle que pour accepter celle de son mari. Tout au long de son existence, une femme doit tolérer la présence d’un homme au-dessus d’elle, qu’il soit son père, son mari, son oncle ou son frère.

    La vie d’une femme est tracée dès sa naissance : la tâche qu’on lui assigne est de procréer et d’entretenir le logis familial. Il est donc plutôt rare qu’une maîtresse de maison quitte son foyer pour flâner dehors, surtout si elle n’est pas accompagnée de son époux. En Grèce ancienne, une femme parcourant seule les rues de la cité fait scandale. Seules les prostituées ont droit à ce privilège. A Athènes, les citoyennes participent très rarement aux fêtes religieuses de la ville. L’entrée du théâtre leur est interdite. Les femmes ne sont pas autorisées à jouer la comédie, ce sont des comédiens masculins qui interprètent les rôles de femmes.

    En Grèce, quand un mari trouve son épouse en compagnie d’un autre homme, il est autorisé à les tuer tous les deux sur l’instant. En revanche, si l’inverse se produit, l’épouse trompée ne peut que réclamer le divorce. Les Athéniennes n’ont pas le droit d’avoir de relation conjugale en dehors de celles qu’elles partagent habituellement avec leur époux. En revanche, un homme marié a le droit de fréquenter une esclave ou une autre citoyenne, à la condition que celle-ci ne soit pas la conjointe d’un autre Athénien.

    En matière d’héritage, là encore, l’inégalité prévaut. Les femmes ne peuvent pas toujours disposer librement de ce dont elles ont hérité parce que la loi impose qu’elles remettent la part reçue à leurs enfants. Si, au moment de sa mort, un homme n’a qu’une fille unique, celle-ci récupère l’ensemble des biens paternels. Mais elle est alors contrainte à épouser un membre de sa famille (oncle, cousin…) pour que l’héritage ne tombe pas en des mains étrangères.

    –-----
    https://www.cairn.info/revue-francaise-d-histoire-des-idees-politiques1-2002-2-page-309.htm
    Légalité, justice et femmes dans la République et les Lois de Platon
    parGerasimos Santas

    Cet article soutiens que Platon était un proto-féministe.

    #femmes #platon #aristote #Philosophie #phallosophie

    • http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les-philosophes-et-la-guerre-des-sexes_780271.html

      Platon, par exemple, divise le genre humain en mâles et femelles comme les nombres pairs et impairs, dans La République. Mais ces nombres ne sont pas équivalents entre eux. Aux yeux d’Aristote, la femme est ontologiquement, c’est-à-dire par nature, inférieure à l’homme. Plus proche de l’enfant ou de l’animal, faite pour être gouvernée par le sexe fort, incapable de transmettre autre chose que la « forme » de la vie à l’embryon, et non son « essence » -prérogative exclusivement masculine. Pis : la « femelle », comme la nomme le philosophe grec, s’apparente à un « monstre » lorsqu’elle est engendrée à la place d’un mâle. Chez Platon, la démonstration biologique tourne même explicitement au hold-up. La femme accouche les corps ? L’homme -Socrate, en l’occurrence- accouche les « âmes ». Il engendre. En bonne logique platonicienne, qui scinde matière et esprit pour parvenir à l’Idée pure, la femme n’a donc aucun intérêt. "Dans les dialogues platoniciens, Socrate est finalement le seul à détenir la véritable fécondité, explique Cynthia Fleury. Par cette substitution magnifique, cette terrible ruse inaugurale, la philosophie, dès son origine, confisque à la femme la naissance des âmes. Rien que cela !

      Dans Le Banquet, c’est pourtant une digne représentante de la gent féminine, Diotime, qui initie Socrate au secret d’Eros. « Lorsqu’il rencontre une femme exceptionnelle, Socrate aime philosopher avec elle », confirme Frédéric Lenoir, auteur de Socrate, Jésus, Bouddha (Fayard). Mais Diotime n’a rien d’une femme ordinaire : elle est prêtresse à Mantinée. « D’ailleurs, note le spécialiste des religions, au moment de sa mort, Socrate demandera que toutes les femmes quittent la pièce pour rester avec ses compagnons masculins. » Diotime révèle aussi que le seul amour qui mène à l’idée du Bien est celui pratiqué... entre hommes. On n’en sort pas.

    • La banalité du mâle - Les mots sont importants (lmsi.net)
      http://lmsi.net/La-banalite-du-male

      Louis Althusser, philosophe à l’Ecole Normale Supérieure, assassine Hélène Legotien, sa femme, le 16 novembre 1980. Dans un article publié initialement dans Nouvelles Questions féministes en 2015, Francis Dupuis-Déri revient sur la thèse qui va s’imposer dans les débats publics, celle de la folie, à grands renforts de cautions intellectuelles empressées de disculper le tueur. Un des intérêt de cet article est de fournir les éléments factuels montrant, de façon implacable, la pertinence d’une autre grille de lecture, elle sociologique et féministe, qui donne à voir un meurtre finalement très banal.

  • Sur le plan idéologique, nous vivons sous l’empire des déconstructeurs. Depuis au moins trois décennies, dans tous les domaines, nous subissons leur action dissolvante. Politique, médias, luttes sociales, tout y passe. « L’effet de ce ‘’déconstructivisme’’ frénétique est d’ouvrir par force sur un complet chaos de la pensée où rien ne demeure des anciens concepts admis et discutés – ni le réel (si contradictoire qu’il se révélerait inassimilable), ni le pouvoir (si multiple qu’il en deviendrait insaisissable), ni la nature humaine (si floue que sa seule réalité relèverait de la fiction), ni la vérité (si conditionnée qu’il serait, par avance, vain de distinguer le vrai du faux), ni le langage (si normé qu’il tiendrait de la prison), ni le corps (si biologiquement indéfinissable qu’il n’aurait d’existence possible que dans le transgenre). »

    Dans le débat public d’aujourd’hui, les questions identitaires occupent désormais le premier plan, surtout lorsqu’elles sont le fait des minorités. Comme l’a dit Deleuze, « C’est ça, être de gauche : savoir que la minorité, c’est tout le monde. » (Abécédaire, cité par Garcia (dorénavant G.), p. 47) Le social est « marqué par la prolifération, le surgissement imprévisible de nouveaux motifs de discrimination, d’exclusion, de ‘’stigmatisation’’ ou d’ ‘’invisibilisation’’ » (G., p. 23).

    Encyclopédie de L’Agora | Renaud Garcia : une critique de gauche de la déconstruction
    http://agora.qc.ca/documents/renaud_garcia_une_critique_de_gauche_de_la_deconstruction
    #Penser #Société #Politique #2017

    • @Aude

      Ce passage me sembletout de même résumer assez bien le côté « tour de passe-passe » de son argumentaire :

      , si ce qui est a été construit et peut être déconstruit, il devient alors possible de le reconstruire. Cette métaphore aboutit à faire de la technique l’instrument de cette reconstruction. La technique est alors au service de désirs individualistes qui ne trouvent plus comme limite qu’une éthique minimaliste : faire tout ce que l’on désir sans nuire à autrui.

      Prétendre que « déconstruire » mène à servir sur un plateau à « la technique » un monde à reconstruire fait de désirs individualistes me semble instruire un faux procès - et relever d’un regard pour le moins surplombant et chargé de mépris vis à vis des personnes qui ont recours à cet outil critique dans les luttes qu’elles mènent. Et, de fait, il me semble difficile de garder grand chose de vivant de la critique si l’on jette la déconstruction - un genre de critique sans lame, à laquelle manquerait le manche. Il resterait à s’accrocher à l’idée !

      Quant à sa prétention (que je trouve assez extravagante) à ramener contre les luttes des minorités la notion de « limite » à la vie humaine (non que le présent ne foisonne de perspectives de fuites en avant sans limites : mais en imputer la cause, comme la faiblesse de l’idéologie libertaire, aux « déconstructeurs » et, à travers eux, aux luttes menées à l’extérieur du mouvement libertaire, sans lui, me semble tout simplement malhonnête)... je peine un peu à la juxtaposer avec son attachement à l’illusion (qui pour moi signe tout simplement la position de privilégié) de disposer d’un point absolu ou enraciner une révolte et une critique universelles.
      D’un côté les limites, surtout pour les autres qui critiquent mal, de l’autre l’universalisme pour lui et les siens. Cherchez l’erreur !

      D’autant plus que je ne vois pas en quoi le renoncement à cet universalisme déjà là, produit historique masculin et occidental, qu’il insiste pour présenter comme une catastrophe, interdirait de concevoir un projet, à produire ensemble sur un pied d’égalité - qui mériterait peut être bien le nom d’universel, pour le coup, ou un autre.

      En passant, sa compréhension d’une notion comme celle d’intersectionnalité - telle qu’il l’explique lors d’une interview à Radio libertaire - m’a paru des plus fantaisistes, et propre à rendre incompréhensible le simple fait que ce concept permet par exemple - mais peut-être que je me trompe - d’exprimer le fait que les individus se trouvent pour la plupart au carrefour de plusieurs oppressions, et que les oppressions se co-construisent, ce qui implique d’envisager les oppressions dans la complexité leurs interactions. Lui semble curieusement n’y voir que le germe d’un particularisme infini et diviseur pour les individus...

      Certes, Renaud Garcia n’a pas l’arrogance grossière d’un Escudero, et sa culture libertaire scolaire en impose un peu plus. (je n’ai pas lu son livre : j’ai lu et écouté les interview de lui disponible sur le net, et je suppose qu’il essaie d’en rendre compte honnêtement) Mais son propos bien que plus policé et moins outrancièrement falsifiant, ne cesse à mes yeux de trahir à quel point il parle depuis le même point de vue, et défend le même refus obstiné de se dessiller le regard.

      En l’écoutant, j’ai repensé à une fameuse phrase de Brice Hortefeux sur les auvergnats :
      « Quand il n’y en a qu’une, ça va. Le problème, avec les minorités, c’est quand il y en a plusieurs. »

    • Nous évoquions plus haut le rejet, par les pensées décontructionnistes, des grands concepts de la modernité, notamment la notion de vérité. Pour Foucault, par exemple, « un savoir n’est jamais en définitive ni vrai ni faux, mais qu’il se manifeste davantage comme un certain ‘’ régime de vérité’’ qui découpe dans la réalité, à un certain moment, des objets intelligibles » (G., p. 21). « Selon Foucault, ce que l’on appelle la ‘’vérité’’ n’est pas vraiment lié, comme on pourrait le penser selon une définition classique (aristotélicienne), au rapport de concordance entre un énoncé et des faits qui existent indépendamment de l’énonciateur. La vérité est davantage conçue comme un système de règles, toujours instable, intriqué dans un réseau complexe de pratiques et de discours, qui s’alimentent l’un l’autre. » (G., p. 20-21)

      Pour avoir lu Baudrillard (peut-être pas la référence la plus classieuse du post-modernisme...) quand j’étais encore bien jeune, je ne peux qu’abonder dans ce sens. Alors même que j’étais ébahi par le style, je ne pouvais m’empêcher d’être très chiffonné par ce rapport très spécial à la vérité (de manière triviale, je dirais qu’il s’agissait tout simplement d’un « je m’en foutisme » plus ou moins assumé). Quant aux conséquences politiques de cette façon de réfléchir, difficile de savoir quel véritable impact cela a eu, mais quand je vois l’état de décomposition de tout ce qui est, pour faire simple, à gauche du PS (et du PS lui même d’ailleurs) a priori ça n’a pas attiré les foules.

    • Gilles Deleuze et Felix Guattari ont tenté, à travers la notion de minorité, d’exprimer la double irréductibilité (à la forme-État et à la forme capital) de ces « communautés concrètes qui se situent hors du rapport de travail » : « De manière générale, les minorités ne reçoivent pas davantage une solution de leur problème par intégration, même avec des axiomes, des statuts, des autonomies, des indépendances. Leur tactique passe nécessairement par là. Mais si elles sont révolutionnaires, c’est parce qu’elles portent un mouvement plus profond qui remet en question l’axiomatique mondiale. La puissance de minorité, de particularité, trouve sa figure ou sa conscience universelle dans le prolétaire. Mais, tant que la classe ouvrière se définit par un statut acquis, ou même par un État théoriquement conquis, elle apparaît seulement comme « capital », partie du capital (capital variable), et ne sort pas du plan du capital. […] On voit mal ce que serait un État amazone, un État des femmes, ou bien un État des travailleurs précaires, un État du « refus ». Si les minorités ne constituent pas des États viables, culturellement, politiquement, économiquement, c’est parce que la forme-État ne convient pas, ni l’axiomatique du capital, ni la culture correspondante », Mille plateaux.

      et pas #déconstruction ...

    • @Aude

      je n’entend pas sous-estimer les mésusages et les détournements individualistes, à des fins de carrière militante, d’autopromotion, que tu évoques (je fais succinct, mes excuses si c’est trop simplificateur). Le monde militant à ma connaissance a toujours été le lieu de tels petits jeux de pouvoir, et je suis enclin à penser que les circonstances historiques présentes sont propices à de tels comportement.
      Mais il me semble à minima que c’est faire preuve d’une grande légèreté intellectuelle, à fortiori de la part d’un professeur de philosophie, que de prétendre que la cause se trouverait dans le concept, surtout lorsque les concepts en question ont servi à mettre à jour le fait désagréable pour l’ego que tant de révolutionnaires et autres radicaux, par bien des aspects, faisaient aussi partie du problème.

      Je ne veux pas méconnaître les expériences que tu cites : mais pour une partie des anarchistes et autres révolutionnaires, « déconstruction » est désormais un anathème, ce qui me semble une forme de défaite de la pensée, et quiconque dans son analyse des rapports de pouvoir, commence à prendre au sérieux la notion d’intersectionnalité, se fait traiter de post-moderne, par des gens qui tiennent visiblement à ne pas savoir de quoi il retourne, et à ce que leurs propres privilèges demeurent indicibles.

      Je ne pense pas que de tels résultats aient la moindre efficacité pour ce qui est de contrer ou limiter l’ampleur des problèmes que tu soulèves.
      Encore une fois, je saisis cela un peu vite, en espérant ne pas être trop simpliste.

    • @Aude

      Encore une fois, je suis d’accord en partie avec ce que tu écris.

      Mais, par exemple, l’emploi que faisait Léo Thiers Vidal de la notion d’"état agentique" m’a semblé et me semble toujours précieux pour comprendre ma propre place de mec hétéro dans le patriarcat, et la dissonance qu’il peut y avoir entre ce que je crois être et faire, et la manière dont je me trouve pris dans les rapports sociaux, dont j’ai appris à m’y installer.
      Et je ne vois pas à quoi prendre conscience de sa propre position au sein de rapports de domination structurels peut être nuisible - si ce n’est aux illusions sur la « radicalité » de la critique que nous portons, que nous nous plaisons volontiers à entretenir sur nous même, en particulier lorsqu’on se définit comme anarchiste et que l’on est un homme blanc hétéro...
      D’autant plus qu’il me semble, pour l’avoir pratiquée longtemps, que la boîte à outil anarchiste traditionnelle ne fournit aucun outil théorique pour exprimer ces questions là - ce qui n’a jamais empêché un anarchiste d’y venir pour des questions d’éthique personnelle, mais c’est une autre histoire.
      ENcore une fois, je saisis cela en vitesse.
      Pour les universitaires américains, je suis surpris de voir la fréquence à laquelle ils surgissent devant moi sous le clavier d’anarchistes français... le reste du temps, je n’en croise quasiment jamais !

  • Compétition! | Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2016/06/08/competition

    Il parait que la compétition, c’est bon pour notre poil. Personnellement, je n’y ai jamais cru. Et les derniers développements du grand cirque du sport — soi-disant près du peuple — me confortent plus que jamais dans mon dégout profond de cette vile émotion qui pourrit immanquablement le sport et le reste de la société avec lui.

    #compétition #corruption #sport

    • http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/06/07/mort-de-kimbo-slice-le-doux-geant-qui-a-popularise-le-mma_4941262_4832693.ht

      Malgré cette popularité, Kimbo Slice ne combattra que 7 fois (5 victoires et 2 défaites), alternant avec des essais dans la boxe professionnelle (7 victoires, dont 6 knock-out entre 2011 et 2013). Dans une discipline comme dans l’autre, il n’aura jamais de ceinture de champion, ce qui lui allait très bien. Il ne cherchait pas les titres, content que le sport lui ait permis de payer l’éducation supérieure de ses six enfants.

      « Les gars qui ont les titres, ils sont incroyables. Je suis juste content de passer de belles journées dans ce milieu – être avec eux, faire les combats d’ouverture, simplement contribuer à l’UFC et au sport. C’est vraiment ce que je veux faire. Je ne prévois pas de gagner des titres ou rien du genre. J’essaie d’apprécier chaque combat, l’un après l’autre. »

    • Au fond c’est exactement comme si vous aviez un ensemble de jeunes femmes aux vertus plutôt douteuses. Alors, pour prendre la photo, vous mettez devant une jeune fille à la pureté absolue. Alors on dit que la pureté de la jeune fille du milieu va rejaillir sur l’opinion qu’on aura des jeunes femmes qui sont autour… C’est vraiment se moquer du monde ! C’est nous tromper sur la marchandise et du coup le sponsoring devrait être totalement interdit !

      #vertus #pureté #marchandise #phallosophie #sexisme

    • Ouais, c’est déprimant de se rendre compte que de toutes les #dominations, c’est le sexisme qui résiste le mieux, y compris à l’intelligence !
      Jacquard a passé une grande partie de sa vie à démontrer que la pensée libérale ou raciste ne reposait sur aucun substrat scientifique et plaf, moi aussi, j’ai eu un gros soupir en tombant sur ce passage lors de la sélection de l’extrait de la conférence.

      Je l’ai laissé, parce que je me suis dit deux choses :
      – Déjà, que ma conscience féministe s’était bien aiguisée depuis la première mise en ligne de la conférence. Parce qu’à l’époque, je n’avais pas tiqué.
      – Et que vu le parcours intellectuel de Jacquard, ce passage démontrait ce que je viens d’écrire au-dessus : le profond enkystement de la pensée sexiste dans notre société et la difficulté subséquente que nous avons à lutter contre ce genre d’évidence.

    • Oui Jacquard lui-même pris en flagrant délit de diffusion de cliché insultant et de raccourci de la pensée (vertu = pureté = virginité féminines = moeurs sexuelles féminines), avec cette métaphore sexiste sur la notion de vertu :-(
      Pour info j’avais assisté à une conférence, en 2013 je crois, où il parlait de la compétition et je ne me souviens pas de cette métaphore : peut-être avait-il pris (ou lui avait-on fait prendre) conscience de la portée de ses propos.

      Sinon je ne suis pas sûr de bien comprendre ce passage :"

      On n’a pas le droit de faire son maximum pour dépasser l’autre alors qu’on doit faire son maximum pour se dépasser soi !

      "
      N’est-ce justement pas l’inverse ?

      Enfin j’épingle ces deux phrases pour moi-même et un projet d’article sur le #management

      Mais chaque fois qu’on fait un gagnant, on fait toute une multitude de perdants !

      ...

      La seule chose à faire, c’est de supprimer la cause du dopage et la cause du dopage, c’est la compétition !

    • @petit_ecran_de_fumee la phrase que tu relève me semble assez claire. Pour moi ca veux dire que la compétition est à proscrire car elle nuit à la collectivité et aux individus mais le dépassement de soi par contre doit être valorisé car il est bénéfique aux individus et à la collectivité puisque les individus sont plus épanouis. C’est pas sur que ma formulation soit plus claire ^^

      Sinon @monolecte je ne dit pas que Jacquard est à jeter, je suis bien d’accord avec ce qu’il dit sur la compétition. Et je suis d’accord avec tes deux observations. Ce qui est aussi regrétable c’est que le sujet de la compétition est tout de même à sa base très très chargé de culture de la virilité et de l’oppression des femmes alors c’est pas très « sage » de faire l’impasse sur les recherches féministes à ce sujet comme l’a fait Jacquard. Par sa méconnaissance du féminisme il passe à coté du cœur de l’esprit de compétition ; la compétition c’est d’abord une lutte fraternelle pour justifier et perpétué l’infériorité des femmes. Je ne compte pas le nombre de fois ou j’ai lu ou entendu que les femmes sont inférieur physiquement aux hommes et que ca serait prouvé par les résultats inférieurs des femmes aux compétition sportives.

    • La cause du dopage, c’est le fric, le profit, le pouvoir. Donc la compétition n’est qu’un rouage de plus qui permet à la machine capitaliste de tourner à plein régime.

      En apparté pour @monolecte : il y a quelques interventions assez sidérantes dans les commentaires de ton article sur ton blog ...

  • #ALAIN_BADIOU : penser les #meurtres_de_masse

    Le lundi 23 novembre, Alain BADIOU était au Théâtre de la Commune. Le philosophe y a donné une conférence exceptionnelle suite aux #attentats du 13 novembre à Paris. Après la version vidéo, Là-bas si j’y suis publie en exclusivité le texte d’Alain BADIOU qui paraitra prochainement aux éditions Fayard sous le titre Notre mal vient de plus loin.


    http://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/alain-badiou-penser-les-meurtres-de-masse-du-13-novembre-version-texte

    • J’ai pas encor lu mais une rapide recherche m’indique qu’il n’y a aucune mention de genre, sexe, masculinité ni virilité dans cette analyse. Il y a une mention des femmes, une seule dans tout le texte qui fait 3 km, et elles sont comparé a des voitures. Et ce philosophe ne fait aucune remarque la dessus, comme si en matière de sexe et de genre, il pensait comme Daech qu’on peu énumérés les femmes avec les voitures.

      Ce qui m’intéresse ici, c’est ce que cette subjectivité fascisante propose aux jeunes. Après tout les tueurs de janvier comme ceux de novembre sont des jeunes, ce sont des jeunes d’ici. Ce sont des jeunes hommes entre vingt et trente ans, majoritairement issus de l’immigration ouvrière, à la deuxième ou troisième génération. Ces jeunes se considèrent comme sans perspective, sans une bonne place qu’ils pourraient occuper. Même ceux qui sont un peu éduqués, qui ont le bac, sont dans cette vision des choses : pas de place pour eux, pas de place en tout cas conforme à leur désir. Ces jeunes se voient donc à la marge à la fois du salariat, de la consommation et de l’avenir. Ce qu’alors leur propose la fascisation (qu’on appelle stupidement, dans la propagande, une « radicalisation », alors que c’est une pure et simple régression) est un mélange d’héroïsme sacrificiel et criminel et de satisfaction « occidentale ». D’un côté, le jeune va devenir quelqu’un comme un mafieux fier de l’être, capable d’un héroïsme sacrificiel et criminel : tuer des occidentaux, vaincre les tueurs des autres bandes, pratiquer une cruauté spectaculaire, conquérir des territoires, etc Cela d’un côté, et de l’autre, des touches de « belle vie », des satisfactions diverses. Daech paye assez bien l’ensemble de ses hommes de main, beaucoup mieux que ce qu’ils pourraient gagner « normalement » dans les zones où ils vivent. Il y a un peu d’argent, il y a des femmes, il y a des voitures, etc. C’est donc un mélange de propositions héroïques mortifères et, en même temps, de corruption occidentale par les produits. Et ça, c’est un mélange consistant qui a toujours été au fond, l’une des caractéristiques des bandes fascistes.

      Je ne pense pas que je vais perdre mon temps avec la lecture de ce texte qui sent fort le vieux patriarche prostatique. Comme d’hab 50% de l’humanité est un impensé. Marre de la #phallosophie

    • Il ne s’agit pas de révérer Badiou (oh non, jamais), et ce texte lui même n’est pas exempt de difficultés (...) mais je te signale @mad_meg qu’il cite la formule de DSK et ses amis, sans la lui attribuer explicitement, de « matériel humain », avec les "" après avoir évoqué la fonction politique du PS. C’est malgré tout l’un des textes (ici transcrit, c’est beaucoup moins chiant que l’audition)
      http://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/alain-badiou-penser-les-meurtres-de-masse-du-13-novembre-version-texte

      les plus utile pour comprendre ce qui ce passe, avec celui de Bertho, il me semble. Même si, l’esquisse d’approche en terme de pulsion et de #subjectivité qu’il propose loupe totalement la réassurance virile, et le (re)partage des sexes sous l’égide d’une réaffirmation de la domination masculine qui est aussi en cause ici, de part et d’autre.
      Et puis, il y a Phèdre :)