• Trump Administration Waived #Coronavirus Price Protections
    https://theintercept.com/2020/07/01/coronavirus-treatment-drug-contracts-trump

    [#remdesivir] which was developed with at least $79 million in federal funding, will cost private insurers $520 for a single vial, hundreds of times its production cost, which researchers at the University of Liverpool have estimated at 93 cents per dose.

    [...]

    ... given its low production cost, Gilead could #profit from remdesivir even if it was priced at just $1 a day, according to an analysis by Public Citizen. Instead the drug, which was rolled out with the help of the Trump administration, will cost insurers between $3,120 for a five-day course of treatment and $5,720 for a 10-day course.

    #pharma #états-unis

  • Les #brevets versus la #pandémie by Joseph E. Stiglitz, Arjun Jayadev and Achal Prabhala - Project Syndicate
    https://www.project-syndicate.org/commentary/covid19-drugs-and-vaccine-demand-patent-reform-by-joseph-e-stigli

    Dans sa riposte contre la pandémie, la communauté scientifique mondiale démontre une volonté remarquable de partager ses connaissances sur les traitements potentiels, de coordonner les essais cliniques, de développer de nouveaux modèles de manière transparente, et de publier ses découvertes sans délai. Dans ce nouveau climat de coopération, nous pourrions facilement avoir tendance à oublier que les sociétés pharmaceutiques commerciales privatisent et verrouillent des connaissances qui devraient être communes, et cela depuis des dizaines d’années, en exerçant un contrôle sur un certain nombre de médicaments vitaux, au moyen de brevets injustifiés, inutiles ou secondaires, ainsi qu’en faisant pression contre l’approbation et la production de génériques.

    En pleine pandémie de COVID-19, il devient douloureusement évident que cette monopolisation s’opère au prix de vies humaines. Le contrôle monopolistique sur les technologies utilisées pour dépister le virus entrave le déploiement rapide d’un plus grand nombre de kits de test, de même que les 441 brevets de la marque 3M mentionnant « respirateur » ou « N95 » compliquent la possibilité pour de nouveaux producteurs de fabriquer des masques de catégorie médicale à grande échelle. Pire encore, plusieurs brevets sont actuellement en vigueur dans la majeure partie du monde concernant trois des traitements les plus prometteurs contre le COVID-19 – remdesivir, favipiravir, et lopinavir/ritonavir. D’ores et déjà, ces brevets font obstacle à la concurrence, menaçant à la fois l’abordabilité et l’approvisionnement de nouveaux médicaments.

    Nous devons aujourd’hui faire un choix entre deux futurs. Premier scénario, nous poursuivons comme à l’habitude, et nous nous en remettons aux grandes sociétés pharmaceutiques, en espérant qu’un potentiel traitement contre le #COVID-19 satisfera aux essais cliniques, et que d’autres technologies de détection, de test et de protection seront proposées. Dans cet avenir-là, les brevets conféreront aux fournisseurs monopolistiques un contrôle sur la plupart de ces innovations. Ces fournisseurs fixeront des prix élevés, ce qui conduira en aval à un rationnement des soins. Sans intervention publique forte, nous ne pourrons que déplorer le nombre de morts, en particulier dans les pays en voie de développement.

    Le même problème existera pour tout #vaccin potentiel contre le COVID-19. Car à la différence du vaccin de Jonas Salk contre la polio, qui a été immédiatement mis à disposition gratuitement, la plupart des vaccins aujourd’hui commercialisés sont brevetés. Le PCV13, par exemple, actuel vaccin à plusieurs souches contre la pneumonie, qui est administré aux nouveau-nés, coûte plusieurs centaines de dollars, puisqu’il appartient au #monopole de Pfizer. Et bien que Gavi, l’Alliance du vaccin, subventionne une partie des coûts de ce vaccin dans les pays en voie de développement, de nombreuses personnes ne peuvent se le payer. En Inde, plus de 100 000 décès évitables chez les jeunes enfants atteints de pneumonie sont constatés chaque année, pendant que le vaccin rapporte environ 5 milliards $ de chiffre d’affaires annuel à #Pfizer.

    Autre futur possible, nous reconnaîtrions que le système actuel – qui permet aux #monopoles privés de tirer profit de connaissances largement issues d’institutions publiques – est absolument inacceptable. Comme le proclament depuis de nombreuses années les experts et défenseurs de la #santé_publique, les monopoles tuent, en empêchant l’accès à des médicaments vitaux qui auraient été disponibles si un autre système existait – comme celui qui facilite chaque année la production d’un vaccin contre la grippe.

    #santé #privé #hold-up #pharma #complicité

  • Trump’s Vaccine Chief Has Vast Ties to Drug Industry, Posing Possible Conflicts - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/05/20/health/coronavirus-vaccine-czar.html

    Moncef Slaoui, a former pharmaceutical executive, is now overseeing the U.S. initiative to develop #coronavirus treatments and vaccines. His financial interests and corporate roles have come under scrutiny.

    #conflit_d’intérêt #vaccins #vaccin #vaccination #pharma #porte_tournante

  • Exclusive: Iran-linked hackers recently targeted coronavirus drugmaker Gilead - sources - Reuters

    Hackers linked to Iran have targeted staff at U.S. drugmaker Gilead Sciences Inc in recent weeks, according to publicly-available web archives reviewed by Reuters and three cybersecurity researchers, as the company races to deploy a treatment for the COVID-19 virus.

    #Covid-19#Iran#USA#Hacker#Pharmacologie#Déconfinement#Pandémie#migrant#migration

    https://www.reuters.com/article/us-healthcare-coronavirus-gilead-iran-ex-idUSKBN22K2EV
    https://s4.reutersmedia.net/resources/r/?m=02&d=20200508&t=2&i=1517969081&w=1200&r=LYNXMPEG471IY

  • Le #ministère de la #Santé a bien dissuadé les #pharmaciens de vendre des #masques | Reflets.info
    https://reflets.info/articles/masques-le-ministere-de-la-sante-a-bien-dissuade-les-pharmaciens-de-vendre

    « Nous n’avons pas vendu de masques alors qu’on en avait bien le droit parce que nous souhaitions respecter la doctrine d’Olivier Veran même si ce n’était pas un texte juridique, assume Carine Wolf, la présidente nationale de l’Ordre des pharmaciens. Le ministre de la Santé nous disait qu’on devait réserver ce marché à pour les professionnels de santé, et aux soignants en priorité ». Elle confirme ainsi nos informations, les pharmaciens avaient bien le droit de vendre des masques depuis le 23 mars. « On s’est dit que c’était indécent de vendre des masques alors que nos confrères soignants en manquaient toujours, que l’on allait être en compétition avec le stock d’État et qu’il fallait mieux laisser l’État approvisionner. J’ai eu un échange avec le ministre de la Santé à ce propos là, en lui disant : qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on peut se mettre à vendre ? Et il m’a clairement dit : "Non, non, pour le moment on réserve pour les soignants." C’était il y a quinze jours, trois semaines. On a été bons soldats. On a donné notre accord pour ne pas se mettre sur ce marché-là et continuer à alimenter les professionnels de santé en priorité avec le stock de l’Etat. ». La présidente de l’ordre est très claire : « J’ai prévenu le ministre de la Santé qu’on avait des pharmaciens qui voulaient vendre des masques car ils avaient réussi à en faire venir 3 ou 5 millions, il m’a dit : "Ne faites pas ça, vous allez créer la ruée dans les pharmacies, à côté de ça les soignants ne vont pas comprendre qu’eux n’en n’ont toujours pas assez." Donc on a été solidaire de cette situation ».

  • Ventes de masques au grand public : les mensonges du gouvernement | Reflets.info
    https://reflets.info/articles/ventes-de-masques-au-grand-public-les-mensonges-du-gouvernement

    Cela peut paraître incroyable, mais les pharmaciens et la grande distribution, entre autres, pouvaient vendre des masques chirurgicaux depuis le 23 mars. Et pourtant le discours était tout autre. Les autorités sanitaires le martelaient dans les médias : interdiction de vendre des masques chirurgicaux et FFP2 au grand public. Syndicats de pharmaciens et Ordre national ne disaient pas autre chose. De toute façon, jusqu’à une date très récente, ces masques n’étaient, paraît-il, pas nécessaires. Ces éléments de langage servaient surtout à masquer l’imprévoyance organisée par les gouvernements successifs, déjà sous Nicolas Sarkozy, après le départ de Roselyne Bachelot, sous François Hollande puis sous Emmanuel Macron, comme l’a démontré entre autres Libération.

    • « On a fait comme si c’était interdit alors que ça ne l’était pas, explique un cadre d’un répartiteur pharmaceutique sous couvert d’anonymat. La vente a toujours été légale, il n’y a jamais eu d’arrêté disant que les pharmaciens n’avaient plus le droit de vendre des masques. L’État a organisé un rationnement sans le dire. Il y avait tellement peu de masques pour le personnel de santé, que l’Etat ne pouvait pas se permettre de montrer que le grand public pouvait en avoir. Avec ce décret du 23 mars qui menace de réquisition au-delà d’un achat de 5 millions de masques, ce qui est une toute petite quantité, si vous ajoutez en plus le discours du gouvernement et du directeur général de la Santé, M. Salomon, vous verrez que le parti pris du gouvernement, c’est pas de vente en pharmacies, puisqu’il n’y a pas assez de masques pour les soignants. En clair, on nous demande de ne pas les vendre. Ce n’est pas la loi, mais quand vous avez le gouvernement qui dit ça dans toutes les conférences de presse pendant un mois, vous êtes pharmacien, vous vous posez la question, est-ce que vous le faites, est-ce que vous le faites pas. Donc c’est un gentleman agreement qui a perduré pendant toute la crise jusqu’à cette semaine. Quand vous êtes pharmacien et inscrit à l’Ordre, quand vous êtes syndicalistes et que vous respectez la parole des pouvoirs publics. Quand les pouvoirs publics vous demandent de ne pas vendre de masques, aussi parce que l’État en distribue en parallèle et que vous êtes dans une forte tension d’approvisionnement pour l’hôpital, vous respectez ça. Nous avions le droit d’en vendre. Quand vous êtes une profession réglementée, vous ne vous amusez pas à ne pas respecter les paroles des autorités. Ce n’était pas une question légale, c’était une question éthique et morale. Les pharmaciens sont des personnes disciplinées qui respectent les pouvoirs publics et qui sont restées dans les consignes que le gouvernement leur a donné. »

      Le grand public qui n’a pas eu les moyens de se protéger du Coronavirus et les malades du Covid qui n’ont jamais eu accès aux masques même sur ordonnance, alors que les filières d’approvisionnement existaient, apprécieront...

    • De toute façon, les masques étaient inutiles pour le grand public. C’est ce qu’indiquait l’inénarrable porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye à BFM TV le 17 mars : « Les Français ne pourront pas acheter de masque dans les pharmacies, car ce n’est pas nécessaire si l’on n’est pas malade. »

      Le 17 mars au soir, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, affirmait lors de son point presse quotidien que dans la rue, énormément de gens ont des masques qui sont mal ajustés et donc se contaminent massivement en pensant être protégés alors que ces masques sont réservés aux professionnels de santé. Il n’y a pas de raison de porter un masque dans la rue, expliquait-il.

      Le 25 mars, Sibeth Ndiaye précisait, invoquant Jupiter lui-même, que « le président ne porte pas de masque parce qu’il n’y en a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à-vis des autres ». Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron visitait l’hôpital de campagne de Mulhouse avec un masque FFP2 sur le visage...

      Elle n’a pas tort, Ndiaye... Sauf qu’avec la longueur de la période d’incubation de cette maladie, on ne sait pas si on est malade !

  • Pilule, avortement, PMA... Le difficile accès aux soins des femmes confinées
    https://reporterre.net/Pilule-avortement-PMA-Le-difficile-acces-aux-soins-des-femmes-confinees

    Selon la conseillère, de nombreuses personnes s’interdisent (ou se voient refuser) l’accès à la contraception, au dépistage d’une infection sexuellement transmissible ou à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), « comme si les questions de santé sexuelle et reproductive n’avaient plus le droit d’exister en ce moment ».

    Afin de garantir le droit d’interrompre une grossesse non-désirée, une centaine de professionnelles ont réclamé, dans une tribune publiée le 31 mars, l’allongement dérogatoire du délai d’IVG de quatorze à seize semaines d’aménorrhée. Une mesure rejetée par le Parlement, et qui, pour le ministre de la Santé, est un sujet « trop important pour être traité dans l’urgence »... Pour l’heure, le gouvernement s’est contenté d’allonger le délai de l’IVG médicamenteuse à domicile (de sept à neuf semaines d’aménorrhée), d’assouplir les protocoles pour limiter les allers-retours dans les structures médicales et de favoriser les téléconsultations.

    Dans un courrier adressé le 23 avril à des associations et parlementaires, le ministre admet également la possibilité de pratiquer des IVG tardives, au-delà de quatorze semaines, en cas de « détresse psychosociale » qui mettrait en péril la santé de la mère. Des mesures qui restent timorées face à la situation : avorter à domicile peut s’avérer impossible, en particulier pour les mineures qui ne souhaitent pas que leurs parents soient au courant, et quant à la « détresse psychosociale », sa détermination reste à l’entière discrétion des praticiens. Le refus d’allonger légalement le délai d’IVG laisse ainsi présager, au moment du déconfinement, « un engorgement des services, avec une arrivée massive de femmes en fin de délai ou hors-délai », conclut Perrine.

    En temps de crise sanitaire, la santé reproductive et mentale des femmes est menacée du fait de réponses politiques insuffisantes, mais aussi parce qu’elle est déjà, en temps normal, négligée. « Sur le plan psychologique, quand on subit des échecs de PMA, mais aussi quand on fait une grossesse extra-utérine, on avorte, on accouche, on n’est pas accompagnées, conclut Estelle. Chacune se débrouille avec ses armes. On a beau le savoir, on le subit quand même... »

    Comme toujours, #arbitraire #violences_médicales #pharmacie #droits_reproductifs en danger...

  • Contrairement aux affirmations à l’emporte-pièce de...

    ....la CNN...
    Remdesivir : Covid-19 patients recovering quickly after getting experimental drug - CNN
    https://www.cnn.com/2020/04/16/health/coronavirus-remdesivir-trial/index.html

    ... et Bret Stephens (New York times)...
    Opinion | The Story of Remdesivir - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2020/04/17/opinion/remdesivir-coronavirus.html

    ...les résultats partiels d’une étude en cours (connus grâce à une « fuite »- qui a fait bondir la valeur en bourse de la compagnie pharmaceutique mère...) ne prouvent nullement l’efficacité du #remdesivir, comme expliqué ci-dessous :

    What’s Happening With Remdesivir ? | In the Pipeline
    https://blogs.sciencemag.org/pipeline/archives/2020/04/17/whats-happening-with-remdesivir

    But now that it’s out there, let’s talk about what’s in the leak. Gilead stock jumped like a spawning salmon in after-market trading on this, and one of the reasons was that that 113 of the 125 patients were classed as having “severe disease”. People ran with the idea that these must have been people on ventilators who were walking out of the hospital, but that is not the case. As AndyBiotech pointed out on Twitter, all you had to do was read the trial’s exclusion criteria: patients were not even admitted into the trial if they were on mechanical ventilation. Some will have moved on to ventilation during the trial, but we don’t know how many (the trial protocol has these in a separate group).

    Note also that this trial is open-label ; both doctors and patients know who is getting what, and note the really key point: there is no control arm . This is one of the trials mentioned in this post on small-molecule therapies as being the most likely to read out first, but it’s always been clear that the tradeoff for that speed is rigor. The observational paper that was published on remdesivir in the NEJM had no controls either, of course, and that made it hard to interpret. Scratch that, it made it impossible to interpret. It will likely be the same with this trial – the comparison is between a five-day course of remdesivir and a ten-day course, and the primary endpoint is the odds ratio for improvement between the two groups.

    Et ce d’autant plus que la « fuite » survient juste après l’annonce de l’arrêt avant-terme de deux études chinoises sur le remdesivir (ce qui avait eu un mauvais effet sur la cotation en bourse...)

    More Small Molecule Clinical Data Against Covid-19, As of April 16 | In the Pipeline
    https://blogs.sciencemag.org/pipeline/archives/2020/04/16/more-small-molecule-clinical-data-against-covid-19-as-of-april-16

    I refer to trials of Gilead’s remdesivir in China, one for moderate cases and one for severe ones, both of which were updated yesterday to “suspended” on ClinicalTrials.gov. That took people by surprise, and Gilead’s stock dropped in response.

    #mic-mac #manipulations # #sars-cov-2 #coronavirus #covid-19 #pharma

    • Data on Gilead’s #remdesivir show no benefit for #coronavirus patients
      https://www.statnews.com/2020/04/23/data-on-gileads-remdesivir-released-by-accident-show-no-benefit-for-corona

      Étude chinoise prématurément interrompue dont une mouture a été confiée à l’OMS qui l’a accidentellement rendu public (voir ci-dessous) avant d’être retirée,

      According to the abstract, 158 patients received remdesivir and 79 patients were in the control arm; one patient in the control arm withdrew before receiving treatment. The abstract said that for time to clinical improvement, the hazard ratio was 1.23, which would normally mean the patients on remdesivir improved more slowly than those in the control group.

      However, in a previous note to investors preparing them for the data, Umer Raffat, a biotech analyst at Evercore ISI, had said to expect the opposite arrangement: that a hazard ratio of 1.2 would show patients were doing better. It is not certain how the hazard ratio is being described in the abstract.

      Whether or not the drug benefit is trending in a positive or negative direction, the difference described in the abstract is not statistically significant, meaning that the study failed.

    • Le remdesivir accélère nettement la guérison des patients Covid-19, annoncent les Etats-Unis - Heidi.news
      https://www.heidi.news/sante/le-remdesivir-permet-d-accelerer-la-guerison-des-patients-covid-19-se-felici

      Folle journée pour le remdesivir, cet antiviral évalué dans plusieurs essais cliniques de par le monde. L’immunologiste Anthony Fauci, directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (Niaid) et membre éminent de la task force Covid-19 américaine, a annoncé mercredi 29 avril la réussite du principal essai contrôlé randomisé américain. Le traitement expérimental aurait permis de réduire d’un tiers le temps de récupération des patients Covid-19 sévères, et les résultats suggèrent fortement un bénéfice en survie.

      #paywall

    • Remdesivir for the Treatment of Covid-19 — Preliminary Report | NEJM
      https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2007764

      Étude randomisée en double aveugle, resultats préliminaires : n’est clairement utile à ce stade des résultats que dans le groupe modérément oxygéno-requérant,

      The benefit was most apparent in patients with a baseline ordinal score of 5 (requiring oxygen), a finding most likely due to the larger sample size in this category (since the interaction test of treatment by baseline score on the ordinal scale was not significant). Confidence intervals for baseline ordinal scores of 4 (not receiving oxygen), 6 (receiving high-flow oxygen), and 7 (receiving ECMO or mechanical ventilation) are wide. We note that the median recovery time for patients in category 7 could not be estimated, which suggests that the follow-up time may have been too short to evaluate this subgroup. Additional analyses of outcomes such as the time to a one- or two-point improvement on the ordinal scale score will be conducted after the full cohort has completed 28 days of follow-up and may provide additional insight into the treatment of this critical subgroup. Our findings highlight the need to identify Covid-19 cases and start antiviral treatment before the pulmonary disease progresses to require mechanical ventilation.

    • Covid-19 : remdésivir (Veklury°) autorisé dans l’Union européenne, avec beaucoup d’incertitudes et d’inconnues
      https://www.prescrire.org/fr/203/1845/58853/0/PositionDetails.aspx

      Quelle efficacité pour les patients gravement atteints ? À partir de cette analyse intermédiaire, la mortalité à 14 jours a été estimée à 7 % dans le groupe remdésivir, versus 12 % dans le groupe placebo. La différence n’est pas statistiquement significative (p = 0,06), autrement dit il y a une probabilité non négligeable que la différence soit due au hasard. La durée médiane avant amélioration clinique (définie surtout par la fin de l’hospitalisation ou l’arrêt de l’apport en oxygène) a été de 11 jours dans le groupe remdésivir versus 15 jours dans le groupe placebo (différence statistiquement significative, p < 0,001). La différence sur ce critère a été rapportée uniquement chez les patients dont l’état à l’inclusion justifiait au moins un apport en oxygène (12 jours versus 18 jours), mais pas chez ceux moins gravement atteints (5 jours, sans différence entre les deux traitements). D’autres analyses n’ont pas montré d’efficacité du remdésivir chez les patients les plus gravement atteints qui, au moment de leur inclusion dans l’essai, recevaient une ventilation, invasive ou non. Chez les patients sous ventilation invasive à l’inclusion, une augmentation de la mortalité avec le remdésivir a même été évoquée.

      5 jours ou 10 jours ? Dans un autre essai randomisé, mais non aveugle, deux durées de traitement par remdésivir ont été comparées : 5 jours versus 10 jours, chez 402 patients hospitalisés à cause d’un covid-19 grave, justifiant pour la plupart au moins un apport en oxygène, et âgés en moyenne de 62 ans. Seulement 43 % du groupe « 10 jours » ont reçu réellement 10 jours de traitement et 27 % des patients de ce groupe n’ont reçu que 5 jours ou moins de traitement. La mortalité à 14 jours a été de 8 % dans le groupe « 5 jours » versus 11 % dans le groupe « 10 jours ». Ces résultats sont difficiles à interpréter car malgré la répartition par tirage au sort, les patients du groupe « 5 jours » étaient moins fréquemment atteints d’une forme grave de covid-19 que ceux du groupe « 10 jours », avec, à l’inclusion, 26 % des patients sous ventilation invasive ou non dans le groupe 5 jours, versus 35 % dans le groupe « 10 jours ». Cependant, il n’est pas exclu qu’un traitement prolongé par remdésivir ait eu un effet délétère. Selon le RCP, le traitement doit durer au minimum 5 jours et au maximum 10 jours.

      À suivre. En somme, comme pour tout nouveau médicament et encore plus ceux autorisés par AMM conditionnelle, il y a de nombreuses inconnues autour du remdésivir. Elles concernent à la fois ses effets indésirables et son efficacité au-delà de celle d’un placebo, ce qui incite à la prudence. Des résultats incomplets et fragiles d’un seul essai ont montré une amélioration clinique un peu plus rapide avec le remdésivir, mais uniquement chez des patients dont l’état justifie un apport en oxygène, et sans effet démontré sur la mortalité. En l’état actuel des connaissances, et en dehors du cadre de la recherche clinique, un traitement par remdésivir n’est pas justifié chez les patients dont l’état ne justifie pas un apport en oxygène, ni chez les patients les plus gravement atteints, dont l’état justifie une ventilation invasive.
      ©Prescrire 13 juillet 2020

    • Covid-19 : comment Gilead a vendu son remdésivir à l’Europe
      https://seenthis.net/messages/888882

      Testé sans grand succès contre Ebola, le remdésivir a été opportunément repositionné au début de l’épidémie de Covid-19, sur la base d’études antérieures avec d’autres coronavirus (SARS-CoV-1 et MERS-CoV). Gilead n’a pas grand-chose à perdre : il ne sait que faire des doses qu’il n’a pas utilisées lors des essais cliniques menés en Afrique.

      Le 6 février, un petit essai est lancé avec 237 patients recrutés dans les hôpitaux de Wuhan, foyer chinois de l’épidémie. L’espoir est immense, alors que la ville est déjà confinée depuis deux semaines, mais les résultats sont loin d’être à la hauteur : publiés en avril dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet, ils ne montrent aucune efficacité sur la mortalité.

      Le cours de Gilead perd quelques points sur les indices boursiers, mais le laboratoire américain ne se décourage pas. Un essai de plus grande ampleur − un millier de patients − a été lancé en février aux Etats-Unis : Gilead compte dessus pour convaincre la FDA, l’agence américaine du médicament. Un peu ébranlé par les résultats chinois, le laboratoire modifie cependant son critère d’efficacité principal : ce ne sera plus la mortalité, mais la « durée de récupération ».

  • The American Patient: How Trump Is Fueling a Corona Disaster - DER SPIEGEL
    https://www.spiegel.de/international/world/the-american-patient-how-trump-is-fueling-a-corona-disaster-a-024a5cc9-2c07-

    ... the pandemic is also exposing weaknesses that existed before Trump’s election: a health-care system that fails the very moment when it is most needed, and a capitalist system that is unrestrained during boom times, and unimpeded when it crashes.

    [...]

    The U.S. actually ought to be very well prepared for a pandemic. In 2018, almost 18 percent of the country’s gross domestic product flowed into the health sector, a total of $3.6 trillion (3.3 trillion euros). But the American health-care system is enormously expensive and highly inefficient. The wealthy and people with good jobs often receive excellent medical care. But a lot of that money goes into the coffers of pharmaceutical and insurance companies.

    That is now being exacerbated by political ineptitude.

    #système #santé #etats-unis #assurances #pharma

  • L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) signale, lors des traitement par lopinavir-ritonavir et par hydroxychloroquine, des effets indésirables graves accrus (plus importants que ceux déjà connus pour des applications non-covid) chez les patients atteints de Covid-19. Les effets indésirables semblent surtout cardiaques concernant l’hydroxychloroquine, et des atteintes du rein et du foie concernant lopinavir-ritonavir (article de l’Express).

    C’est pourquoi l’ANSM rappelle que ces médicaments [ne doivent pas être prescrits par des médecins libéraux dans leur application anti-covid mais] doivent être utilisés uniquement à l’hôpital, sous étroite surveillance médicale dans le cadre fixé par le Haut conseil de la santé publique.

    En collaboration avec le réseau national des centres de pharmacovigilance (CRPV), l’ANSM a mis en place une surveillance continue des effets indésirables liés à l’utilisation des médicaments chez les patients atteints du COVID-19, en particulier lorsqu’ils sont utilisés en dehors des essais cliniques. Plusieurs molécules sont suivies dont l’hydroxychloroquine et le lopinavir/ritonavir.
    ...

    Une centaine de cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec des médicaments utilisés chez des patients infectés par le COVID-19, dont 82 cas graves dont 4 cas de décès. La majorité des cas d’effets indésirables déclarés se répartissent par moitié entre lopinavir-ritonavir et hydroxychoroquine. La plupart des effets observés sont connus et décrits dans la littérature et dans les notices et RCP (résumé des caractéristiques du produit) des médicaments : hépatotoxicité, nephrotoxicité, atteintes rétiniennes, troubles cardio-vasculaires notamment.

    L’existence de ces risques cardiovasculaires nous a conduits à mettre en place une seconde enquête, menée par le CRPV de Nice, dédiée à ces évènements particuliers.

    53 cas d’effets indésirables cardiaques ont ainsi été analysés, dont 43 cas avec l’hydroxychloroquine, seule ou en association (notamment avec l’azithromycine). Ils sont classés en trois catégories : 7 cas de mort subites, dont 3 « récupérées » par choc électrique externe, une dizaine de troubles du rythme électrocardiographiques ou symptômes cardiaques les évoquant comme des syncopes, et des troubles de la conduction dont allongement de l’intervalle QT, d’évolution favorable après arrêt du traitement.

    Ce premier bilan montre que les risques, notamment cardio-vasculaires, associés à ces traitements sont bien présents et potentiellement augmentés chez les malades du COVID-19. La quasi-totalité des déclarations provient des établissements de santé. La prescription non autorisée en ville explique vraisemblablement la quasi absence de signalement dans ce secteur, bien que des cas de prescriptions ou d’autoprescriptions par des médecins aient été rapportés.

    Ces informations, si l’on prend en compte la sous-déclaration des effets indésirables, habituelle, et probablement accentuée dans cette période de forte tension dans les services hospitaliers, constituent un signal important. C’est pourquoi l’ANSM rappelle que ces médicaments doivent être utilisés uniquement à l’hôpital, sous étroite surveillance médicale dans le cadre fixé par le Haut conseil de la santé publique.

    https://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/Medicaments-utilises-chez-les-patients-atteints-du-COVID-19-une-surveilla

    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/hydroxychloroquine-l-avertissement-de-l-agence-du-medicament_2123489.html

    Les procédures de " pharmacovigilance ", c’est à dire le suivi et le recensement des "incidents" signalés par les médecins, lors de la mise en vente de médicaments nouvellement autorisés, ou d’autorisation d’anciennes molécules pour de nouvelles applications, sont des procédures essentielles.

    #Coronavirus #covid-19 #hydroxychloroquine #Didier-Raoult #politique-de-santé #pharmacovigilance

  • Chloroquine : pourquoi le passé de Didier Raoult joue contre lui | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070420/chloroquine-pourquoi-le-passe-de-didier-raoult-joue-contre-lui?onglet=full

    La chloroquine sera (ou pas) la solution miracle au Covid-19. En attendant d’en avoir la confirmation (ou l’infirmation), Mediapart a voulu comprendre la défiance du monde médical et scientifique à l’égard de Didier Raoult, son principal promoteur. Nos recherches nous ont permis de découvrir des rapports et des témoins qui pointent des résultats scientifiques biaisés et des financements opaques.

    #Science #Conflits_intérêt #Pharmacie #Big_pharma

    • Il est impossible de savoir si le traitement à la chloroquine permettra un jour d’abattre le Covid-19 (relire ici notre enquête et là l’étude de la revue médicale indépendante Prescrire). Une chose est cependant sûre : le débat qui fait rage au sein de la communauté scientifique se cristallise autour de Didier Raoult, grand apôtre de ce traitement, qui se présente comme la victime de l’intelligentsia scientifique parisienne liée à l’industrie pharmaceutique.

      Il est vrai que rarement un professeur de médecine aura été aussi critiqué (lire ici l’enquête de notre partenaire Marsactu). Sauf que ces critiques ne viennent pas de nulle part, comme l’a découvert Mediapart en se plongeant dans le passé de l’infectiologue. Des résultats biaisés, des méthodes peu scrupuleuses et une opacité dans les financements des travaux nourrissent le dossier de ses contempteurs.

      Didier Raoult, en dépit d’une brillante carrière, s’est vu privé en janvier 2018 du label du CNRS et de l’Inserm, deux de ses établissements de tutelle. Mediapart a pu consulter les deux rapports scientifiques qui ont conduit à ce retrait. Instruits en janvier 2017, par le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES), autorité administrative indépendante, ils sont le fruit du travail d’une quinzaine de chercheurs européens venant notamment du University College de Londres (UCL), de l’Institut Bernhard Nocht de médecine tropicale de Hambourg ou de l’Institut Pasteur.

      Ces études dressent un bilan sans concession de l’Urmite, le fameux laboratoire de recherche de Didier Raoult sur les maladies infectieuses et tropicales (scindé depuis cet audit en deux unités, Mephi et Vitrome).

      Selon les évaluateurs, faute d’analyse épidémiologique, de vérifications et de recherches approfondies, le travail de certaines équipes de son unité n’apporte pas de « bénéfice scientifique ».

      Concernant la « qualité scientifique et la production » de l’unité Mephi (pour « Microbes, évolution, phylogénie et infection »), dédiée notamment à l’identification de nouvelles bactéries et virus, les évaluateurs regrettent que la priorité soit donnée au « volume de publications plutôt qu’à leur qualité ». Si l’unité du professeur Raoult a été à l’origine de plus de 2 000 publications entre 2011 et 2016, « seules 4 % d’entre elles l’étaient dans des revues de haut impact international », précisent-ils.

      Par ailleurs, le « manque d’expertise dans des domaines clefs » , en particulier « en épidémiologie » , entraîne des essais cliniques mal conduits et des études biostatistiques approximatives. En résumé, les découvertes ne donnent lieu à aucune recherche approfondie permettant de connaître par exemple les effets d’un virus sur le corps humain.

      Concernant « Microbiota », l’équipe de Didier Raoult, les scientifiques remarquent que l’approche qui consiste à découvrir systématiquement de nouvelles bactéries n’est pas suivie des analyses nécessaires. Selon eux, cette « compilation de nouvelles bactéries » – comme « on collectionne les timbres », persiflent les évaluateurs – donne certes lieu à un volume important de publications, mais sans plus d’avancées pour la connaissance scientifique et médicale.

      Ils considèrent, par ailleurs, que la création d’un journal New Microbes and new infections, « qui sert à publier des articles refusés par les autres revues, est quelque peu désespérée » . Ils relèvent que ce journal est juge et partie, puisque plusieurs chercheurs du laboratoire font partie du comité éditorial dirigé par le professeur Michel Drancourt, lui-même à la tête de l’unité de recherche Mephi et bras droit de Didier Raoult.

      Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Lors de leur inspection, les scientifiques notent à plusieurs reprises l’isolement du laboratoire, tant au niveau national qu’international, et mentionnent l’« adversité » dont fait preuve son directeur.

      Selon la commission d’évaluation, cette opposition systématique du professeur à la communauté scientifique isole ses équipes des autres laboratoires et a pour conséquence une moindre qualité des recherches menées, ne permettant pas d’avoir un « bénéfice scientifique et épidémiologique ».

      Mêmes constats pour la seconde unité Vitrome (pour « Vecteurs-infections tropicales et méditerranéennes »), spécialisée dans la découverte de pathogènes émergents et de leurs vecteurs (comme les moustiques, les puces ou les tiques).

      Là encore, le nombre de publications ne semble pas être gage de qualité. Sur 1 153 articles parus entre 2011 et 2016, dont la moitié ont pour auteur Didier Raoult, seuls quatre peuvent être considérés comme « remarquables ». Quant au travail de recherche scientifique, la multiplication des découvertes de nouvelles formes microbiennes répond davantage à une logique « productiviste » que scientifique, « ne démontrant pas, par exemple, leur pathogénicité ».

      « La peur de le contredire peut conduire à biaiser les résultats »

      Mediapart a voulu confronter toutes ces assertions à des témoins de l’époque. Parmi eux, Paul, qui a travaillé comme ingénieur auprès de Didier Raoult jusqu’en 2016. Il témoigne sous la condition de l’anonymat (voir la Boîte noire de cet article) : « J’étais sur l’identification de nouvelles bactéries. Et trouver ainsi des bactéries, c’est du chiffre, puisqu’une nouvelle bactérie donne lieu à une nouvelle publication, qui garantit à la fois la notoriété du laboratoire et l’argent. »

      En effet, en vertu du Système d’interrogation, de gestion et d’analyse des publications scientifiques (Sigaps), chaque publication permet à un chercheur, un service ou une université de gagner des points, à partir desquels est calculée une rétribution.

      Avec un tel objectif d’articles à publier, fixé au préalable, cet ingénieur n’a pas « trouvé d’intérêt scientifique à ce travail », qu’il qualifie de « quantitatif, d’affichage et lucratif » .

      Le troisième rapport auquel nous avons eu accès date également de 2017. Il révèle, lui, des cas de harcèlements, déjà pointés par notre partenaire Marsactu (à lire ici), mais également de graves manquements aux règles de sécurité. Il est l’œuvre des représentants des CHSCT des quatre organismes et établissements de tutelle (université d’Aix-Marseille, CNRS, Inserm et Institut de recherche pour le développement), dépêchés sur place après un courrier signé par 12 membres du laboratoire, alertant sur les humiliations et les pressions subies.

      Selon ces représentants des CHSCT, le personnel du laboratoire « manipule des agents biologiques pathogènes dans des locaux non réglementaires » et sans encadrement suffisant. Certains techniciens et étudiants travaillent avec des produits chimiques, cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction sous des hottes aspirantes défectueuses. Autre critique : « La culture de cellules humaines ainsi que la manipulation de produits sanguins de statut sanitaire inconnu sont réalisées dans des laboratoires banalisés. »

      Outre ces mises en danger, plusieurs ingénieurs font part de menaces et de leur peur de représailles s’ils venaient à parler. « Certains se sentent comme des pions », à la merci du professeur Didier Raoult, qui peut décider du jour au lendemain de mettre fin à leur recherche.

      Face à la gravité de cette situation, le comité de visite décide d’autoriser des témoignages écrits (authentifiés), permettant ainsi de préserver davantage la confidentialité.

      Sur sept témoignages écrits reçus, deux révèlent et regrettent les résultats volontairement biaisés de leurs études. Un ingénieur fait ainsi part d’une « falsification de résultats d’expérience à la demande d’un chercheur » et un autre « met en cause la rigueur scientifique lors de l’obtention de certains résultats ».

      Mediapart a retrouvé d’autres témoins de telles dérives : plusieurs ingénieurs ou chercheurs nous ont fait part de faits similaires. Comme Mathieu, qui a préparé sa thèse de doctorat auprès du professeur Didier Raoult. Le problème, selon lui, est qu’« il n’admet pas la discussion » : « On fonctionne à l’envers. Il a une idée et on fait des manips pour prouver qu’il a raison. Avec la peur de le contredire, cela peut conduire à biaiser les résultats. Or, c’est bien le doute et la discussion qui permettent à la science d’avancer. »

      Il se rappelle la première réunion en présence du professeur. « C’était un mercredi après-midi, à l’occasion d’un “work in progress”. C’est le moment où les thésards présentent l’état de leur recherche. Nous avions cinq minutes pour présenter parfois trois à quatre mois de travail. C’est très court. Au moindre désaccord, Didier Raoult disait : “Vous n’êtes pas là pour penser, c’est moi qui pense.” »

      Mathieu n’est pas sorti indemne de ses quatre années passées à l’Urmite. En 2015, alors que le laboratoire lui propose de rester, il choisit de partir. « Je travaillais sur un sujet sur lequel Didier Raoult m’avait donné un angle de recherche et, au fil des tests, je constatais qu’il avait tort, puisqu’à chaque fois, mes tests étaient négatifs. On m’a demandé d’insister et j’ai passé près d’un an à les faire pour prouver qu’il avait raison. À la suite de plusieurs dizaines de répétitions, sans que ce soit complètement positif, un signal est allé dans le sens de Raoult. C’était approximatif, voire biaisé dans la démarche, et donc dans les résultats » , confesse-t-il. Malgré cela, son directeur de doctorat, proche collaborateur de Didier Raoult, lui annonce que son étude sera publiée.

      « Vu le faible niveau de cette étude et les problèmes qu’elle posait au vu de sa démarche scientifique pour le moins douteuse, on a passé un an à la présenter à des revues qui nous l’ont refusée en pointant du doigt le manque de rigueur scientifique et en particulier des expériences et des contrôles manquants » , déplore Mathieu.

      Adressés au professeur Didier Raoult, les courriers de refus, que Mediapart a pu consulter, font part des remarques suivantes : « les résultats ne sont pas suffisamment solides », « manque de connaissance » ou « les données sont pour la plupart descriptives » et ne permettent pas de démontrer l’hypothèse initiale de l’étude.

      Signée par le professeur Raoult, cette étude sera finalement publiée, dans Microbial Pathogenesis, un journal qui a pour membre du comité d’édition Didier Raoult.

      Angoissé par le comportement du professeur, qui « fracasse toute personne n’allant pas dans son sens et tient ainsi tout le monde par la peur », Mathieu a fait des cauchemars près de six mois après avoir quitté le laboratoire. « Je n’ai pas d’animosité mais de la crainte et de la méfiance », précise-t-il.

      Encore choqué d’avoir dû signer une publication aux résultats biaisés, ce chercheur regrette de n’avoir pu protester, sa #bourse dépendant de l’Institut. « Non seulement je dépendais de Raoult pour mes études mais j’avais aussi observé comment sa notoriété lui permettait à lui et ses proches de briser la #carrière de ceux qui le contestaient. »

      À l’inverse de Mathieu, Antoine, chercheur à l’Inserm, s’est opposé à Didier Raoult. En préambule de son témoignage, il tient à préciser qu’il ne veut pas prendre parti dans la polémique « regrettable sur la chloroquine » : « Que ce traitement soit bon ou pas, il aurait fallu prendre plus de précautions pour l’annoncer, aucun essai clinique ne permettant à ce jour de se prononcer sur son efficacité. »

      L’annonce précipitée du professeur sur ce médicament n’a guère étonné ce chercheur. « Il veut toujours être le premier et qu’on parle de lui. Ce qui l’amène à aller vite mais c’est parfois critiquable sur la rigueur de la méthode scientifique », explique-t-il.

      C’est lors de la découverte d’une nouvelle souche d’un virus qu’Antoine va « refuser de signer une publication, dans laquelle le professeur voulait donner une interprétation sur le mode de fonctionnement de ce virus » : « Or, nous n’avions pas suffisamment d’éléments de preuves pour aller aussi loin dans les interprétations. Le faire pouvait conduire à émettre des affirmations non démontrées scientifiquement. »

      Le chercheur quitte le laboratoire, estimant non seulement que le travail, trop descriptif faute de réflexion plus approfondie, y est peu satisfaisant d’un point de vue scientifique, mais surtout que « les méthodes sont discutables en termes de rigueur. Raoult disait souvent : “Quand je dis quelque chose, c’est que c’est vrai.” »

      En 2006, suspectés de fraude, le professeur Didier Raoult et son équipe ont été interdits de publication pendant un an par l’American Society for Microbiology dans toutes les revues éditées par cette société savante.

      « Cette question sur des résultats biaisés n’est pas propre au laboratoires de Didier Raoult mais ce n’est pas admissible que ce soit tu. C’est d’ailleurs bien cela qui est problématique : que des organismes comme le CNRS ou l’Inserm ne réagissent pas rapidement », soupire Dominique, professeure et ancienne directrice d’unité à l’Inserm, qui a alerté les deux établissements publics entre 2006 et 2009.

      « J’ai constaté, hélas, ce manque de déontologie. Il y a un peu plus de 10 ans, j’ai dirigé une commission de visite de l’Urmite, à la demande du CNRS », précise-t-elle, comme cela se fait régulièrement pour évaluer le travail d’un laboratoire de recherche.

      « Ce qui m’a marqué, raconte-t-elle, c’est l’obsession de Didier Raoult pour ses #publications. Quelques minutes avant que ne commence l’évaluation de son unité, c’est d’ailleurs la première chose qu’il m’a montrée sur son ordinateur, son facteur H. » Le #facteur_H est la mesure de la portée et de l’impact des publications cumulées d’un chercheur. « Je ne me suis pas laissé impressionner par ce genre de référence qui m’importe peu », s’amuse-t-elle.

      « Nous prenons toujours un temps pour rencontrer les équipes sans leur directeur, poursuit-elle. Son laboratoire accueille de nombreux étudiants étrangers. D’une part, nous avions pu constater des pressions exercées à leur encontre, étant plus précaires que le reste des chercheurs, explique-t-elle. Quelques-uns nous avaient également alertés sur des études dont les résultats étaient arrangés. »

      À l’issue de cette visite, le comité a rendu son rapport au CNRS et à l’Inserm, rapport « qui est resté lettre morte », regrette Dominique. « Je pense qu’à cette époque, la notoriété de Didier Raoult les a convaincus d’enterrer ces faits, ayant eux-mêmes intérêt à soutenir un laboratoire dont le directeur avait un tel facteur H », ironise-t-elle.

      En 2010, Didier Raoult reçoit même le Grand Prix Inserm 2010 pour l’ensemble de sa carrière. Et il faudra donc attendre 2018 pour que le CNRS et l’Inserm sanctionnent les dysfonctionnements de ce laboratoire.

      Nous avons soumis au professeur Didier Raoult plusieurs questions concernant les rapports d’évaluation scientifique instruits par le Hceres. C’est Yanis Roussel, doctorant et chargé de la communication du professeur, qui nous a répondu : « Concernant la partie scientifique, nos travaux sont évalués par un conseil scientifique. Nous pensons qu’en tant qu’experts extérieurs, ils sont les mieux placés pour relater la pertinence des travaux menés à l’IHU. »

      Notons que la présidente de ce conseil, la professeure Laurence Zitvogel, détenait jusqu’au 15 septembre 2019 (lire ici sa déclaration publique d’intérêts) 39 % de parts dans Everimmune, une des start-up qui travaillent avec la fondation et qui est dirigée par sa sœur, Valérie Zitvogel-Perez.

      La start-up Pocramé développe des tests avec le laboratoire de Didier Raoult pour des croisiéristes

      Reste cependant un point que la commission d’évaluation de 2017 n’a pu vérifier, ses demandes d’information étant restées sans réponse : le financement du laboratoire et des projets.

      Le professeur Raoult, qui se targue d’être indépendant, oublie de préciser que sa fondation a reçu, selon les données du ministère de la santé, 909 077 euros provenant de laboratoires pharmaceutiques depuis 2012. Outre 50 000 euros versés par Sanofi en 2015, l’institut Mérieux, membre fondateur de la fondation et membre de son conseil d’administration, a apporté plus de 700 000 euros au laboratoire.

      Sur le site EurosForDocs recensant les données du ministère de la santé sur les déclarations obligatoires de liens d’intérêts entre les professionnels de santé et les industries pharmaceutiques, aucune trace du professeur Didier Raoult. Seule sa fondation y est mentionnée.

      On peut y lire « convention », « dons de fonctionnement », parfois « rémunération ». Sans plus de précisions. Cette opacité est induite par le statut de « #fondation », choisi en 2010-2011, lors de la création des six instituts hospitaliers universitaires (IHU), parmi lesquels celui du professeur Raoult. Un statut retenu notamment pour faciliter la participation du privé.

      Ce statut spécifique a cependant montré ses limites en matière de gouvernance et de transparence. En 2016, à la suite d’un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), les ministres de la santé et de la recherche annoncent que les futurs IHU ne bénéficieront plus de cette convention.

      Didier Raoult est néanmoins parvenu à conserver son statut si convoité de fondation, pour son IHU.

      À partir des déclarations publiques faites par la fondation de Didier Raoult et par les laboratoires sur transparence.gouv, le site dédié du ministère de la santé, Mediapart a donc tenté de comprendre quelles étaient la hauteur et la destination des financements des laboratoires pharmaceutiques au sein de la fondation. Tout n’est pas limpide.

      Première dissonance : concernant le laboratoire Mérieux : 715 077 euros de « dons de fonctionnement », de « convention », de « partenariat » sont déclarés. Nous avons demandé des précisions, notamment sur les « rémunérations » d’un montant de 165 000 euros.

      Producteur de tests de dépistage du Covid-19, Mérieux assure qu’« il n’y a eu aucune collaboration dans [ce] domaine » avec l’IHU.

      Le laboratoire explique qu’« en tant que cofondateur et dans le cadre d’une convention de partenariat », l’institut Mérieux « s’est engagé à des dons de 125 000 € par an, pour la période allant de 2012 à 2015, et de 25 000 € par an pour celle de 2016 à 2021. Il s’agit de dons et en aucun cas de rémunérations ».

      Tandis que c’est sa filiale, le laboratoire Mérieux, qui entre 2012 et 2014 a versé 165 000 € « pour mener, il y a quelques années une collaboration avec l’IHU dans le domaine de la tuberculose ».

      Ces versements étaient destinés, selon Mérieux, à prendre en charge « des frais de thèse d’un doctorant de la fondation principalement affecté aux activités de recherche d’un programme dirigé par le professeur Raoult sur la tuberculose ». Ni l’intitulé de la thèse, ni son auteur ne nous ont été communiqués.

      Vérification faite auprès de plusieurs doctorants, la bourse versée par l’IHU varie entre 1 000 et 1 400 euros par mois durant trois ans. En toute logique, dans le cadre de cette thèse sur la tuberculose, le doctorant aurait donc reçu entre 36 000 et 50 400 euros. Le reste, soit un minimum de 114 600 euros, aurait-il dès lors été alloué à des frais, sachant que Mérieux verse déjà 125 000 euros à la fondation pour le fonctionnement de son laboratoire ?

      Le laboratoire bioMérieux ne nous a pas apporté de réponse, se contentant de nous renvoyer vers Didier Raoult.

      Ce n’est cependant pas le professeur qui nous a répondu, mais la présidente de la fondation Méditerranée infection Yolande Obadia. Là encore, ni l’intitulé de la thèse de doctorat, ni le bénéficiaire de cette rémunération de 165 000 euros ne nous seront donnés : « [Nous sommes] tenus par une clause de confidentialité stricte sur l’ensemble des contrats que nous signons avec les industriels. »

      En revanche, le docteur Yolande Obadia nous précise que le laboratoire Mérieux participe à hauteur de 1,2 million d’euros au budget de la fondation Méditerranée infection, qui s’élève, au total, à 120 millions d’euros et est financé à 60 % par l’Agence nationale pour la recherche (ANR).

      Le docteur estime naturel, comme le prévoit les statuts de la fondation, que ce groupe pharmaceutique occupe un siège au sein du conseil d’administration, au même titre que les organismes publics, et juge que sa présence « en qualité de fondateur et dans la gouvernance de la fondation est une nécessité de l’IHU, dont l’objectif est d’avoir une vision stratégique globale de l’ensemble des acteurs intervenants dans le domaine de la recherche, du soin et des traitements des patients ».

      Ainsi que le rappelle le docteur Obadia, « le conseil d’administration est composé de 17 membres. Les cinq membres fondateurs, dont la fondation Mérieux, deux enseignants chercheurs et 10 personnalités qualifiées ». Parmi ces « 10 personnalités qualifiées » figure l’ancien ministre de la santé Philippe Douste-Blazy, qui a récemment pris position en faveur d’une utilisation massive de la chloroquine dans la lutte contre le coronavirus.

      Deuxième dissonance : le laboratoire Sanofi. Interrogé par Mediapart sur la nature des « rémunérations » à hauteur de 50 000 € versées à la fondation, Sanofi répond tout d’abord qu’il s’agit, d’un « partenariat de recherche », « lors de la mise en place de l’IHU Méditerranée » en 2015.

      Or, la mise en place de l’IHU date de janvier 2012 (à la suite de la convention signée avec l’ANR). Sur cette discordance et sur la destination des fonds, Sanofi se dispense de tout commentaire mais tient à ajouter que « ce partenariat n’a pas permis de mettre en place de nouvelles solutions thérapeutiques » : « Nous avons donc cessé la collaboration avec l’IHU Méditerranée en 2015. »

      Contacté par Mediapart, la fondation de Didier Raoult nous informe qu’il ne s’agit pas de « 50 000 euros mais de 150 000 euros ». Sans plus de commentaires ni d’explications concernant la déclaration officielle initiale de 50 000 euros faite sur le site du ministère de la santé.

      Troisième dissonance : nous n’en saurons pas beaucoup plus sur les 144 000 euros versés, en décembre 2017, par le laboratoire français Ceva, spécialisé dans la santé animale et numéro 5 mondial, qui travaille aujourd’hui sur le Covid-19. « Il s’agit de bourses doctorales financées par Ceva. Comme pour tout contrat signé avec un industriel, nous sommes évidemment tenus par une clause de confidentialité stricte », répond la présidente de la fondation, Yolande Obadia.

      Enfin, dans sa déclaration publique d’intérêt (DPI) publiée le 19 mars, le professeur Didier Raoult ne précise ni le montant de sa collaboration avec le laboratoire Hitachi, ni celui des actions qu’il détient dans huit #start-up.

      Ces sociétés bénéficient du savoir-faire scientifique et du matériel du laboratoire, et cèdent, en contrepartie, 5 % de leur capital à l’IHU. Parmi elles, Pocramé, cofondée par le docteur Pierre-Yves Levy, biologiste à l’IHU, et l’entrepreneur Éric Chevalier. Cette start-up conçoit et commercialise des bornes-laboratoires mobiles, dispositif qui permet de diagnostiquer, de manière rapide, une série d’infections dangereuses et contagieuses.

      Cette borne-laboratoire est d’ailleurs présentée sur le site de la fondation, parmi « les produits issus de l’IHU », pour « le diagnostic syndromique rapide et délocalisé des infections aiguës et leurs diagnostics différentiels ».

      Contacté par Mediapart, son directeur, Éric Chevalier, précise : « Le siège de l’entreprise est à Aubagne mais nous sommes hébergés par la fondation du professeur Didier Raoult. Nous travaillons avec ses équipes pour valider un test permettant de détecter rapidement le coronavirus actuel. Nous pensons pouvoir le proposer à nos clients, parmi lesquels la compagnie de croisière Ponant et l’armateur CMA-CGM, d’ici la fin du mois d’avril. »

      Interrogé sur le montant des actions qu’il détient dans Pocramé, le professeur Raoult, qui n’est pourtant pas avare de communication, comme le montre notamment cette chaîne officielle sur YouTube, n’a pas répondu.

      #communauté_scientifique

    • Didier Raoult inaugure son IHU Méditerranée Infection sur un mode défensif, 28/3/2018
      https://marsactu.fr/didier-raoult-inaugure-son-ihu-mediterranee-infection-sur-un-mode-defensif

      Un coup de vent, frais et violent, en guise d’inauguration. Une plaque dévoilée en deux-temps, trois mouvements, une visite au pas de course et un discours à l’emporte-pièce. Le professeur Didier Raoult inaugurait ce mardi, l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection. Son IHU est “le plus grand investissement d’État jamais acquis pour un projet de recherche”, comme le définit son ami, le président (LR) de la Région, Renaud Muselier. Et pourtant le professeur Raoult est sur des charbons ardents. L’inauguration de ce projet à 160 millions d’euros se fait dans une inhabituelle discrétion.

      Source, un fil documenté de @OlivierByrne sur touiteur :
      L’Institut Hospitalo-Universitaire de Marseille - Petite histoire de l’IHU de Raoult sorti de terre en 2015 et inauguré le 27 Mars 2018. Un des 9 projets lauréats du Grand Emprunt lancé en 2009 par Nicolas Sarkozy.
      https://twitter.com/OlivierByrne/status/1308689295528595459

      #IHU #santé-publique

  • Comment la #France se prive de 150 000 à 300 000 tests par semaine
    https://www.lepoint.fr/sante/exclusif-comment-la-france-se-prive-de-150-000-a-300-000-tests-par-semaine-0

    Implantés sur tout le territoire, 75 laboratoires publics (et leurs 4 500 employés) dépendent des départements, et assument la lourde tâche d’effectuer les analyses de contrôle des eaux, d’hygiène alimentaire ou de #santé animale.

    Contrairement aux laboratoires de santé humaine, qui ne traitent ordinairement qu’un faible nombre d’analyses, ils sont dimensionnés pour travailler « par troupeaux », à la chaîne : pendant les crises de la vache folle ou de la peste aviaire, ils ont réalisé des dizaines de milliers de tests… par jour ! Et justement : c’est cette spécificité qu’ils pensaient que le gouvernement prendrait en compte.

    Les laboratoires de biologie humaine, qui réalisent les tests aujourd’hui, travaillent avec des machines très performantes, mais » fermées, « c’est-à-dire conçues pour ne travailler qu’avec un seul type de réactifs », décrypte Philippe Nicollet, directeur du laboratoire départemental de l’environnement et de l’alimentation de Vendée.

    Cela explique la pénurie actuelle de réactifs : les appareils disponibles dans les CHU ou les laboratoires privés, peu nombreux, sont souvent limités aux réactifs de leurs fabricants (une machine #bioMérieux ne peut pas traiter un réactif #Roche, par exemple.) À l’inverse, les machines utilisées dans les laboratoires départementaux sont « ouvertes » [...] Des tests #PCR, ils en réalisent des centaines par jour. [...] « Il suffirait de vérifier auprès de l’Institut Pasteur que nos kits sont fiables, de les adapter au besoin… C’est l’affaire de quelques jours », confirme Jean-Louis Hunault, président du SIMV (Syndicat de l’industrie du médicament et du diagnostic vétérinaires).

    [...]

    ... le ministère de la Santé ne nous a pas répondu. Sinon par ces mots : « Il y a un problème de norme. C’est à l’étude… »

    #pharma #coronavirus #sars-cov2 #covid-19 #public #privé

  • Une algue rouge qui inhibe les coronavirus - Le Marin
    (version papier, pas de lien)

    Une protéine isolée des algues rouges, la #griffithsine, est considérée comme un potentiel inhibiteur de certains coronavirus

    La griffithsine, une protéine dérivée des algues rouges du genre Griffithsia sp est une possible option thérapeutique dans le traitement du Covid-19. Cet agent antiviral cible certains coronavirus en inhibant leurs protéines à pointe, à l’origine de leur aspect en couronne, et empêche ainsi leur entrée dans les cellules hôtes.

    Selon une publication parue le 19 février dans Nature reviews drug discovery, la griffithsine a déja démontré son pouvoir inhibiteur sur le SARS-CoV, le virus à l’origine de l’épidémie de Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) de 2003, ou le MERS-CoV, à l’origine du syndrome respiratoire du Moyen-Orient.

  • Des stocks de médicaments sous tension dans les services de réanimation
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/03/26/des-stocks-de-medicaments-sous-tension-dans-les-services-de-reanimation_6034

    L’inquiétude porte principalement sur l’approvisionnement en curares, qui permettent de pratiquer une intubation.

    « Depuis 10 jours, c’est la bataille pour obtenir des boîtes », lâche un pharmacien hospitalier. Avec l’afflux de cas graves de #Covid-19 dans les services de #réanimation, la consommation d’#anesthésiques et d’#hypnotiques s’est envolée dans son établissement, et ses stocks sont au plus bas. « Nous frappons à toutes les portes pour en trouver, mais nous ne sommes pas les seuls », soupire-t-il. Et pour cause : avec l’afflux de patients Covid-19, le recours à ces molécules a été multiplié par 5 ou 10. « Il faut anticiper, sinon l’histoire des masques risque de se décliner dans d’autres domaines », craint Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, en référence à la #pénurie de masques respiratoires.

    L’inquiétude porte en premier lieu sur les #curares, utilisés pour relaxer les muscles au moment de l’intubation. Depuis un an, les ruptures de stocks se sont multipliées et les pharmaciens craignent que les laboratoires pharmaceutiques ne soient plus en mesure d’honorer toutes les commandes. « Il ne suffit pas d’augmenter la production, encore faut-il avoir accès à la matière première », souligne Nathalie Pons-Kerjean, chef du service de pharmacie à l’hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine), rappelant que le curare est extrait d’une plante exotique.

    Limitation des exportations
    Elle s’interroge aussi sur les mesures de réquisition que certains Etats pourraient prendre en cas de pénurie mondiale. « Que se passera-t-il si les Américains décident de bloquer les exportations de curare ? », demande-t-elle, en précisant que le laboratoire américain Pfizer est l’un de ses premiers fournisseurs. L’Inde a déjà pris une telle mesure : le 4 mars, le pays a interdit l’exportation de 26 principes actifs jugés stratégiques, dont plusieurs antibiotiques et le paracétamol, utilisé pour lutter contre les fièvres et les douleurs caractéristiques des formes légères de Covid-19.

    Pour épargner leurs stocks de curare, les médecins réfléchissent déjà à l’adaptation de leurs protocoles. « Nous essayons de réduire les doses et les durées d’utilisation, car nous ne voulons pas que cela compromette notre capacité à traiter les futurs patients », explique Djillali Annane, chef du service de réanimation de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), en rappelant qu’il n’existe pas d’alternative pour les curares. « Si nous devons nous en passer, nous ne serons plus dans une prise en charge optimale », prévient-il. Pour l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France, l’accès aux médicaments de réanimation est devenu un sujet majeur, car cela pourrait très vite devenir un facteur limitant dans la prise en charge des patients, indique-t-on.

    Un suivi hebdomadaire des stocks
    Les tensions d’approvisionnement concernent aussi d’autres molécules, comme le #midazolam – un sédatif puissant utilisé aussi bien en réanimation qu’en #soins_palliatifs – ou le propofol – un anesthésique qui a fait l’objet d’une alerte le 10 mars par l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) à la suite de la défaillance d’un fabricant. « La Suisse a bien voulu mobiliser des stocks pour nous », précise Mélanie Cachet, directrice adjointe de l’inspection au sein de l’agence.
    Depuis 2016 et la loi de modernisation du système de santé, les industriels sont tenus d’élaborer des « plans de gestion des pénuries » pour tous les médicaments dont la rupture représente « un risque grave et immédiat » pour les patients. « C’est à eux de trouver des solutions, par des importations ou une augmentation de la production », insiste Mélanie Cachet.

    Compte tenu de l’enjeu pour la prise en charge des patients Covid-19, l’ANSM a mis en place un suivi hebdomadaire des stocks pour une centaine de molécules essentielles, et les commandes sont désormais contingentées. Dans un tel contexte, « les laboratoires doivent réguler les flux », indique l’inspectrice. L’un des enjeux est d’assurer une bonne répartition des ressources sur l’ensemble du territoire, en fonction de la progression de l’épidémie. « Un pilotage national est très important pour garantir une équité dans les prises en charge des patients », estime une pharmacienne du CHU de Strasbourg.
    Le #propofol est à ce stade le seul médicament pour lequel un risque de rupture a été formellement identifié, mais « des investigations sont en cours » pour les curares et le midazolam, à la suite des signalements des médecins et des hôpitaux. La réglementation ne permet pas à la France de limiter les exportations des molécules à risques. « Mais il n’est pas interdit de penser que, compte tenu de la situation exceptionnelle, l’ANSM soit amenée à prendre des mesures également exceptionnelles », indique Mélanie Cachet. Selon nos informations, des discussions sont aussi en cours avec des industriels pour réorienter en urgence les chaînes de production françaises. A condition de disposer des matières premières nécessaires.

    • Rappelons que les #pharmabarons ont pratiquement stoppé toute la production sur notre territoire pour augmenter leurs marges en sous-traitant en Inde ou en Chine.

      Il a toujours été évident que c’est de la connerie que d’externaliser les activités stratégiques.

      Et l’on se rend compte que la #mondialisation, ça tourne court quand on passe en mode « chacun pour soi et sauve qui peut ».

      https://www.usinenouvelle.com/article/sanofi-et-le-jeu-subtil-de-l-ancrage-francais-dans-une-competition-in

    • Et surtout, on ne change rien → 24/02/2020 :
      Sanofi va externaliser son activité de principes actifs pour tiers, deux usines sont concernées en France
      https://www.usinenouvelle.com/article/sanofi-va-externaliser-son-activite-de-principes-actifs-pour-tiers-de

      Le géant pharmaceutique français va se désengager partiellement de la production de principes actifs. Sanofi veut regrouper une division commerciale et six usines européennes, dont deux en France, dans une entité indépendante pour la production d’ingrédients pharmaceutiques. Le projet vise une introduction en bourse en 2022, avec maintien de Sanofi à hauteur de 30% dans le capital et comme principal client. Une annonce qui intervient dans un contexte international de trop grande dépendance vis-à-vis de l’Asie, comme le rappelle la crise liée au coronavirus Covid-19.

    • Sanofi revoit sa carte industrielle européenne
      https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/sanofi-veut-externaliser-la-fabrication-de-ses-principes-actifs-en-europe-1

      Mais, derrière cette louable préoccupation, il y a aussi pour Sanofi la nécessité de réduire le nombre de ses usines en Europe, héritage des fusions successives qui ont construit le groupe mais aussi de rééquilibrer son parc industriel en faveur de la production biotechnologique puisque ses nouveaux ou futurs produits sont essentiellement des médicaments biologiques. Avec les cinq sites de synthèse chimiques qui lui restent, il estime avoir assez de capacité.

    • COVID-19 : Interpellation du gouvernement sur les risques de ruptures de médicaments, Communiqué de presse – Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament – vendredi 27 mars 2020
      https://blogs.mediapart.fr/edition/transparence-dans-les-politiques-du-medicament/article/270320/covid-19-interpellation-du-gouvernement-sur-les-risqu

      Alerté.es par plusieurs responsables de services hospitaliers parisiens, qui évoquent la diminution inquiétante des stocks de certains médicaments, nous avons interpellé hier le gouvernement, ainsi que Jean-François Delfraissy et Jérôme Salomon, pour qu’ils détaillent leur action pour anticiper de probables pénuries. Il devient crucial et urgent qu’ils nous répondent. (...)

      Nous leur avons notamment demandé si des moyens sont recensés au niveau national pour voir quelle ligne de production de #médicament pourrait être utilisée ou réquisitionnée pour réorienter au plus vite la production vers ces médicaments de première nécessité dont nous allons manquer. Car chaque jour compte, notamment dans la mesure où la demande mondiale pour ces médicaments est en train d’exploser.

      Nous n’avons toujours pas de réponses.

      Nous avions alerté dès juillet dernier et l’annonce d’un plan dédié par Mme Agnès Buzyn sur l’insuffisance des mesures proposées par le gouvernement contre les pénuries de médicaments, ainsi que sur le manque de transparence quant à l’origine de la matière première. Nous avions souligné l’importance de lister l’origine de la matière première pour anticiper ce type de rupture.

      L’exemple du manque de matières premières pour les réactifs du dépistage montre que nos alertes n’ont pas été prises au sérieux, avec pour conséquence de retarder dramatiquement l’extension du dépistage recommandée par l’Organisation mondiale de la santé. De même, les manques de #matériel_de_prévention ont révélé des dysfonctionnements majeurs dans la réponse à la crise autant que les failles des politiques de santé menées depuis vingt ans.

      Nous espérons qu’il n’en sera pas de même pour cette alerte et que le silence du gouvernement à nos questions est le signe qu’il est au travail pour éviter ces pénuries. Nous l’appelons à rompre ce silence : seule une communication transparente sur ce qu’il fait peut éviter la panique face à une situation angoissante pour les patient-es et leur famille.

    • Médicaments pour soigner le Covid-19 : des hôpitaux au bord de la pénurie, par
      https://www.mediapart.fr/journal/france/270320/medicaments-pour-soigner-le-covid-19-des-hopitaux-au-bord-de-la-penurie?on

      Les médicaments anesthésiques, qui permettent de placer sous respirateur artificiel les malades Covid-19, sont en tension en Île-de-France. Le corps médical tente de rationner leur utilisation. D’autres médicaments essentiels pour faire face à l’épidémie pourraient très vite venir à manquer.

      Les hôpitaux franciliens sont lancés dans une course folle pour ouvrir, dans les 48 heures, mille nouveaux lits de réanimation, et porter leur nombre à deux mille en tout. Mais les patients Covid dans un état critique ont d’autres besoins essentiels qui pourraient venir à manquer : les médicaments. Selon le point de situation du ministère de l’intérieur du 25 mars, que nous nous sommes procuré, « les hôpitaux civils n’ont qu’une semaine d’approvisionnement, tandis que les hôpitaux militaires n’ont plus que 2,5 jours de stock, contre quinze jours en temps normal ». Le point de situation de l’Agence régionale de santé, au 26 mars, évoque même une « rupture en fin de semaine » de curare, ces anesthésiques essentiels.

      Sans entrer dans le détail des chiffres, lors d’un point presse de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ce 27 mars, le directeur général Martin Hirsch a aussi reconnu que « les stocks sont très courts sur certains médicaments ». Son adjoint, François Crémieux les a énumérés : « Les produits en forte tension sont les curares, les hypnotiques, les corticoïdes et les antibiotiques. »

      Il faut dire que de nouveaux malades du Covid arrivent sans cesse : 172 au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan dressé le 26 mars au soir par l’Agence de régionale de santé d’Île-de-France. Or, pour réussir à absorber ce flot de malades qui s’étouffent littéralement, « on a plusieurs préoccupations, explique le réanimateur Antoine Vieillard-Baron, de l’hôpital Ambroise-Paré, à Paris. On doit ouvrir des lits, trouver du personnel suffisamment qualifié, des respirateurs. Mais on est aussi préoccupés par les médicaments ».

      Dans les services de réanimation, déjà sous très forte tension, c’est « un énorme poids supplémentaire », raconte, anonymement, un réanimateur francilien. « Nous sauvons la vie des patients Covid les plus critiques en les endormant profondément, et en les faisant respirer grâce à des machines, explique-t-il. Pour cela, on a recours à des médicaments anesthésiques puissants, notamment le curare, pour que l’organisme oppose le moins de résistance possible. Ce sont des médicaments quotidiens, anciens, de première nécessité. Dans mon hôpital, nous avons trois jours de stock. Pour s’en sortir, on fait appel à la débrouille, on appelle des collègues pour trouver des lots ici et là. Et on réfléchit à avoir recours à d’autres médicaments, parfois abandonnés depuis longtemps. On s’éloigne des standards de soins, à l’aveugle. C’est vrai, on doit choisir les patients admis dans notre service, en fonction de leur probabilité de s’en sortir. Mais si on en venait à ne plus soigner ou à mal soigner ceux qui peuvent s’en sortir, ce serait vraiment terrible. »

      À l’AP-HP, le directeur médical de crise Bruno Riou assure qu’un texte sur « les bons principes d’administration de ces médicaments » est en cours de diffusion dans les 39 hôpitaux de l’AP-HP, dans le but de « rationaliser » leur utilisation. Autrement dit, les économiser. Il assure que la qualité de la prise en charge des malades ne sera pas affectée : « On a par exemple des appareils qui mesurent la profondeur de la sédation, le degré de curarisation, pour ajuster la dose. On peut ainsi diminuer de 20 % la quantité de produits utilisés. »

      Est-ce que cela sera suffisant pour gérer la tension, et éviter une pénurie, mortelle pour les patients ? Les laboratoires pharmaceutiques sont-ils en capacité de livrer les hôpitaux au plus vite ? François Crémieux, le directeur général adjoint de l’AP-HP, n’est pas très précis : « Nous sommes en lien direct avec certains laboratoires, qui sont rassurants sur les capacités de production de curare. Sanofi, par exemple, est très mobilisé. Mais le contexte de la pénurie est européen. Il y a des enjeux de juste répartition entre les différents pays européens. »

      Des bénévoles de la protection civile transfèrent des patients infectés par le COVID 19 et ayant des problèmes respiratoires dans les hôpitaux parisien © AFP
      Des bénévoles de la protection civile transfèrent des patients infectés par le COVID 19 et ayant des problèmes respiratoires dans les hôpitaux parisien © AFP
      Encore une fois, l’Allemagne semble la mieux positionnée, puisqu’« une partie de ces médicaments vient d’Allemagne », relève le ministère de l’intérieur dans sa note Covid-19 du 26 mars.

      Le président de la Commission médicale d’établissement de l’AP-HP, Rémi Salomon, ne cache pas son affolement : « J’essaie de faire remonter l’information depuis plusieurs jours, en interne, auprès du ministère de la santé, jusqu’à l’Élysée. Je parle aussi à des dirigeants de l’industrie pharmaceutique. Je constate qu’il n’y a pas de plan de crise général. » À croire, après le manque de masques et de tests de dépistage, que le gouvernement a toujours un temps de retard.

      L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) n’a par exemple pas mis à jour les tensions d’approvisionnement pour le Cisatracurium. Cet anesthésique figure aujourd’hui sur sa liste des médicaments en rupture de stock, mais est indiqué comme « remis à disposition » depuis fin janvier 2019… Alors qu’il est en tension actuellement.

      Contactée à de multiples reprises, l’ANSM n’a pas répondu à nos sollicitations. Pour toute réponse à nos demandes, Aspen Pharma, le fabricant de plusieurs curares a répondu par courriel : « La période actuelle nous amène à nous concentrer sur des priorités de gestion d’entreprise à distance tout comme les approvisionnements de nos clients. »

      Comme l’épidémie, le manque de médicaments se fait sentir par vagues, avec quelques jours de décalage en fonction de l’arrivée de la déferlante de patients dans chaque région. Le 20 mars, les pharmacies d’hôpitaux de Bretagne ne signalaient pas de tension d’approvisionnement sur les anesthésiques. Mais dès le 23 mars, les inquiétudes montent à Lorient, Pontivy, Vannes, Rennes… Et le 26 mars, l’anesthésique propofol est officiellement en rupture de stock dans un hôpital breton, et même l’éphédrine, de l’adrénaline. Autant de produits essentiels pour ranimer les patients.

      L’autre grande inquiétude concerne les ruptures de stock d’antibiotiques comme l’Augmentin indiqué « en tension d’approvisionnement » sur le site de l’Agence du médicament depuis le 6 février 2020 déjà. Or « l’Augmentin ou ses génériques sont donnés à tous les patients Covid-19 pour éviter les surinfections bactériennes, notamment pulmonaires », s’alarme Alain Astier, chef de pôle honoraire de la pharmacie de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Car on ne meurt pas directement du virus, mais de la surinfection qu’il provoque en affaiblissant notre corps.

      Bientôt un outil numérique pour cartographier les stocks de médicaments

      Un pharmacien d’un CHU qui préfère ne pas être identifié a même confié à Mediapart la liste des 95 médicaments en rupture de stock dans son établissement au 26 mars. Le générique d’un antibiotique primordial, l’Amoxicilline/acide clavulanique en sachet y figure : le laboratoire Sandoz, filiale du géant pharmaceutique suisse Novartis, annonce un réapprovisionnement théorique… à compter du mois d’août.

      Interrogé , Novartis répond « disposer de stocks suffisants »… Sauf que la molécule est disponible, mais pas en sachet, seulement en comprimé. « Ce sont des gros comprimés très difficiles à avaler. On ne peut pas les écraser, ils sont impossibles à prendre pour les patients sous sonde naso-gastrique, typiquement, les patients Covid-19 en réanimation, dénonce un pharmacien d’hôpital. C’est un vieux médicament qui ne se vend pas cher, génériqué depuis longtemps, ce n’est pas la priorité des laboratoires d’en assurer l’approvisionnement. Mais aujourd’hui, il est nécessaire qu’ils le fabriquent en très grande quantité compte tenu du nombre de patients Covid-19 dans le monde ! »

      Si Novartis annonce à Mediapart que l’Amoxicilline est façonnée en Autriche, c’est-à-dire mis en comprimé ou en sachet, l’entreprise refuse d’indiquer où elle se procure la matière première en invoquant la « confidentialité de l’information ». Or les tensions d’approvisionnement des médicaments, qui se font encore plus ressentir en cette période de crise et de flambée mondiale de la demande, s’expliquent en partie par la dépendance des laboratoires pharmaceutiques vis-à-vis de l’Asie.

      Entre 60 et 80 % des principes actifs, les moteurs des médicaments, sont issus d’un pays hors de l’Union européenne, selon l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), et essentiellement de Chine et d’Inde où les coûts de production sont moindres. La proportion était seulement de 20 % il y a trente ans (Lire aussi Pénurie de médicaments : le dangereux business de l’industrie pharmaceutique).

      Le ralentissement, voire l’arrêt des chaînes de production des usines de fabrication chinoises des matières premières de médicaments du fait du confinement a réduit l’offre à mesure que la demande locale, puis mondiale, s’est embrasée. La prise de conscience du médicament comme produit stratégique est le reflet de la perte de la souveraineté française du fait du choix des industriels. Elle s’est accentuée avec cette crise sanitaire mondiale.

      Même le Doliprane, le médicament le plus vendu dans l’Hexagone, que Sanofi présente comme un pur produit « made in France », est dépendant de la production de sa matière première hors d’Europe. « Sanofi se procure son principe actif dans différents continents », admet le porte-parole du laboratoire.

      Or le paracétamol est recommandé en cas de fièvre liée au Covid-19, à l’inverse des anti-inflammatoires tels que l’ibuprofène ou la cortisone, comme l’a annoncé Olivier Véran, ministre de la santé, le 14 mars. La demande a encore augmenté en officine de ville au point que son achat devient rationné le 18 mars, mais aussi en hôpital. Dans une des pharmacies hospitalières interrogées, il sera de nouveau disponible, mais seulement à partir du 20 avril. « Cette situation de tension est seulement une question de jours », tente de rassurer le porte-parole de Sanofi.

      « Le manque de médicaments vitaux à venir pour lutter contre le Covid-19 serait insupportable. Nous importons de l’étranger beaucoup de médicaments de sédation profonde, or des solutions françaises sont envisageables », assure Pauline Londeix, confondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.

      L’Observatoire a publié un communiqué de presse le 27 mars, devant l’absence de réponse du gouvernement à son courrier envoyé la veille. « Nous avons notamment demandé si des moyens sont recensés au niveau national pour voir quelle ligne de production de médicament pourrait être utilisée ou réquisitionnée pour réorienter au plus vite la production vers ces médicaments de première nécessité dont nous allons manquer. Car chaque jour compte, notamment dans la mesure où la demande mondiale pour ces médicaments est en train d’exploser », explicite le communiqué.

      D’autant que des mesures de protectionnisme sont envisageables sur les médicaments vitaux de la part des pays étrangers producteurs de remèdes. Exactement comme l’a fait le gouvernement français le 25 mars. Il a interdit l’exportation de médicaments à base d’hydroxychloroquine, expérimenté comme traitement du Covid-19 (lire aussi Chloroquine : itinéraire d’un traitement qui suscite espoir et controverse), par décret. Et ce, pour répondre aux inquiétudes montantes concernant les tensions d’approvisionnement naissantes du Plaquenil, le médicament à base d’hydroxychloroquine fabriqué par Sanofi – cette fois uniquement dans l’Hexagone – avec « une capacité de production qui évitera à la France toute rupture de stock », assure le porte-parole du laboratoire.

      Autre explication des difficultés d’approvisionnement dans les pharmacies des hôpitaux : les établissements des régions touchées à retardement tentent de faire des stocks pour se prémunir des pénuries à venir sur les produits vitaux face au Covid-19, ce qui alimente les tensions. « Depuis trois semaines, les pharmacies d’hôpitaux ont fait des stocks : habituellement, elles ont trente jours de réserves de médicaments, là elles en ont plutôt pour 45 jours », explique Jacques Trevidic, président du syndicat Action praticiens hôpital.

      « À Mulhouse, nos collègues ont utilisé en trois, quatre jours l’équivalent des produits dont ils ont besoin en un mois en réanimation habituellement », rapporte Cyril Boronad, pharmacien cannois. Pour répondre à ces pics de demandes, « souvent les laboratoires contingentent les livraisons en calculant ce qu’ils distribuent en fonction des consommations antérieures. Sauf que quand des services d’hôpitaux sont réquisitionnés pour soigner les patients Covid-19, le stock de produits vitaux pour soigner le coronavirus est réduit à zéro rapidement, explique Patrick Léglise, vice-président du Synprefh (Syndicat national des pharmaciens des établissements publics de santé). Nous essayons de trouver des médicaments alternatifs quand c’est possible, mais rapidement, eux aussi se retrouvent en tension en cascade. » Comble de la désolation de la situation sanitaire, il rapporte même des difficultés à s’approvisionner à présent en housses funéraires.

      Selon nos informations, l’agence régionale de santé d’Île-de-France a conclu un contrat avec la start-up MaPUI Labs le 27 mars qui sera opérationnel dans les prochains jours : son outil numérique cartographie les stocks de médicaments de ses hôpitaux et facilite les échanges de médicaments entre les établissements de la région en cas de ruptures de stock et de besoins imminents dans certains d’entre eux. D’autres régions ont montré leur intérêt. Un traçage instantané et national faciliterait les trocs de traitements en urgence… À condition que l’industrie pharmaceutique en fabrique suffisamment.

  • Chloroquine : le protocole Raoult
    LE 24/03/2020
    https://www.franceculture.fr/emissions/radiographies-du-coronavirus/chloroquine-le-protocole-raoult

    SCIENCES | Chaque jour, Nicolas Martin, producteur de La Méthode Scientifique, fait un point sur l’avancée de la recherche sur le Coronavirus. Il revient aujourd’hui sur l’étude du professeur Didier Raoult en essayant d’expliquer ce qui rend les résultats difficiles à interpréter et pourquoi le protocole mené divise la communauté scientifique. (...)

    #Chloroquine

  • #Atalanta - #Valence, la « #partie_zéro » ?

    Le 19 février dernier, l’Atalanta de Gian Piero Gasperini explosait Valence (4-1) en huitième de finale aller de la Ligue des champions devant plus de 40 000 tifosi venus de Bergame et des alentours. Un moment historique pour le club lombard qui a néanmoins une face sombre. En effet, aujourd’hui, plusieurs médecins pensent que cette rencontre pourrait bien être l’une des causes majeures du chaos qui règne actuellement dans la cité italienne. Explications.

    Il y a un mois jour pour jour, Adriano Trevisan s’éteignait près de Padoue et devenait ainsi la première victime du Covid-19 en Italie. La première d’une longue série, qui ne cesse de s’étirer de l’autre côté des Alpes. Samedi, comme partout dans le pays, de nouveaux chiffres sont tombés à Bergame et ces derniers ne sont pas bons, évidemment. Rien que pour la journée, 715 nouveaux cas ont été recensés dans la « Cita dei Mille » , ville de 120 000 habitants, qui a déjà perdu 533 de ses citoyens depuis le début de la pandémie. Des citoyens qui ont peut-être reçu aujourd’hui un début de piste : et si la propagation express du virus était simplement due à la rencontre de #Ligue_des_champions Atalanta-Valence, disputé le 19 février dernier au #stade San Siro de Milan ?

    « Atalanta-Valence a été une #bombe_biologique »

    En effet, il y a un mois, plus de 43 000 spectateurs venus de Bergame et de ses environs venaient assister dans l’enceinte milanaise à un moment d’histoire. Ce soir-là, la Dea renversait Valence (4-1). Les quotidiens italiens parlaient de « fête » , de « nuit magique » , de « soirée inoubliable » . Des irréductibles qui ont suivi l’équipe depuis la Serie C, aux enfants qui ont manqué l’école pour assister à cette campagne européenne inédite pour leur club, tous voulaient en être. Sans savoir que ce serait au péril de leur vie. « J’ai entendu plein de théories (à propos de la propagation plus rapide qu’ailleurs du virus à Bergame, N.D.L.R.), voici la mienne, répond ce jour #Fabiano_Di_Marco, responsable du département pneumologie de l’hôpital Papa Giovanni XXIII de Bergame au Corriere della Sera. 19 février, 40 000 Bergamasques à San Siro pour Atalanta-Valence. En bus, en train, en voiture. Atalanta-Valence a été une bombe biologique. » En cause : la #promiscuité entre supporters dans un métro milanais bondé, dans les tribunes, autour des foodtrucks pour déguster de délicieux panini.

    Puis, ces moments de joie. Fêtés sans respect de consignes qui n’existaient pas encore. Parfois, même, en compagnies de certains des 2500 supporters valenciens ayant fait le déplacement à Milan. Pour échanger des fanions, faire des photos souvenirs, partager des bières dans un même réceptacle. Sans parler uniquement des supporters, le journaliste espagnol Kike Mateu, atteint du coronavirus, était présent au stade et a côtoyé ses confrères et consœurs dans les coursives du stade et en salle de presse. Chez les joueurs, aussi. Si Ezequiel Garay (premier joueur infecté en Liga) n’était pas du voyage en Italie, près de 35% de l’effectif de Valence est infecté aujourd’hui. Cela fait déjà quelques coïncidences.

    Prier pour Bergame

    Depuis l’hôpital Umberto I de Rome, le médecin Francesco Le Foche n’écarte pas non plus l’hypothèse. « Il y a probablement eu plusieurs déclencheurs et catalyseurs pour expliquer la diffusion du virus, explique-t-il au Corriere dello Sport. Le match #Atalanta-Valencia aurait très bien pu être l’un d’entre eux. Il a été le point culminant de l’#euphorie_collective dans une saison de football unique pour ce club. Un mois s’est écoulé depuis ce match, le timing est donc pertinent. Le regroupement de milliers de personnes, à quelques centimètres les unes des autres, se livrant à des manifestations d’euphorie comme des étreintes ou des cris, tout cela a pu favoriser la #propagation du virus. »

    Si la Serie A doit reprendre ses droits le 2 mai prochain, et que le Napoli compte reprendre le chemin de l’entraînement la semaine prochaine, pas sûr que l’on rejouera de sitôt en Lombardie et à Bergame. Du moins, pas avec du public. En attendant, du côté de l’Atalanta, aucun membre de l’effectif n’a (à ce jour) été recensé comme étant atteint du Covid-19. Federica Percassi, la fille du président de l’Atalanta, a appelé sur Instagram « à prier pour Bergame » ce lundi à 12h. Malheureusement, il n’y a plus que cela à faire, car il est trop tard, et surtout inutile, d’avoir des remords concernant une rencontre qui devait être une fête comme une autre.

    https://www.sofoot.com/atalanta-valence-la-partie-zero-481483.html
    #foot #football #match_de_foot #coronavirus #Bergame #Italie #contamination #cas_zéro
    ping @simplicissimus @fil

  • Catherine Lemorton : « Les élus et les firmes se claquaient la bise… »
    https://www.prescrire.org/Fr/218/1902/58460/0/PositionDetails.aspx

    La question de l’influence de la firme #Servier est évoquée au procès #Mediator°. Comment l’influence des firmes se manifeste-t-elle au Parlement ? Éléments de contexte avec Catherine Lemorton, pharmacienne depuis 1984 et députée de 2007 à 2017. (Février 2020)

    #conflit_d'intérêt #santé #pharma #corruption

  • Les pharmacopées traditionnelles - Ép. 1/4 - De la plante au médicament
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/de-la-plante-au-medicament-14-les-pharmacopees-traditionnelles-0


    Depuis une vingtaine d’années, l’ethnopharmacologie s’est développée en étudiant en parallèle la culture des tribus utilisant des plantes, et leur réelle efficacité biologique. Malheureusement certaines tribus autochtones se sont vues dépouillées de leurs plantes sacrées traditionnelles, obligées de payer pour leur propre savoir et ne touchant aucune royalties des brevets déposés, ce qui interroge sur la brevetabilité du vivant.

    De nos jours, la plante apporte encore de nouvelles matières à la thérapeutique dans le domaine de la cancérologie par exemple avec la pervenche de Madagascar et l’If, ou de la maladie d’Alzheimer avec la Galantamine extraite du Perce-Neige… Sans plantes ces principes actifs n’existeraient pas. Mais le temps presse, car ce patrimoine de l’humanité s’appauvrit chaque jour, et sa perte sera irréparable.

    #médecine #médicament #plantes

  • Registrierte Arzneimittelhändler
    https://www.dimdi.de/dynamic/de/arzneimittel/versandhandel/haendler/index.html

    Voici une liste des pharmacies en ligne qu’on peut qualifier de fiables en prenant comme xritère les normes allemandes.

    In den folgenden Übersichten können Sie nachschauen, ob Ihr Arzneimittelhändler im Register erfasst ist. Die Links in der Spalte „Internetadresse/n“ führen Sie sicher zur Webseite des gewünschten Versandhändlers. Darüber hinaus finden Sie Kontaktdaten von Händlern und deren zuständigen Behörden.

    #santé #pharmacie_en_ligne #Allemagne

  • Swiss pharma giants swallow up start-ups in push for next big gene therapy - SWI swissinfo.ch
    https://www.swissinfo.ch/eng/business/zolgensma_swiss-pharma-giants-swallow-up-start-ups-in-push-for-next-big-gene-therapy/45549868

    Swiss drug makers are increasingly relying on buying science rather than doing it themselves, with taxpayers footing some of the bill for big discoveries. The investigation by Swiss public television comes as Novartis announces it is reconsidering a lottery program to distribute free-of-charge the most expensive treatment ever developed.

    (...) over 200 cell and gene therapies are currently in development, raising concerns about how over-stretched health systems are going to afford to pay for these “miracle” cures.

    (…) In a marked shift from how companies used to defend high prices by pointing to the cost of R&D, Novartis has justified the price based on the value it brings in terms of additional years of life, quality of life and cost savings to health systems.

    (…) big pharmaceutical companies are relying more heavily on buying smaller companies with drugs in advanced stages of development rather than investing in their own science.

    Of the 16 big pharmaceutical companies RTS investigated, Roche and Novartis relied the most on acquisitions with 49 and 45 companies swallowed up by the Basel-based health giants respectively since 2000.

    #datasource #pharma #santé

  • La testostérone, un traitement pour l’endométriose et un antidouleur ?
    https://blogs.mediapart.fr/juliet-drouar/blog/201219/la-testosterone-un-traitement-pour-lendometriose-et-un-antidouleur

    Le patriarcat se fonde sur l’idée et la (re)production de la différence des corps et des sexes en deux catégories. Sur une nature à être femme ou homme. Or tous les êtres humains produisent de la testostérone et des œstrogènes à des taux différents et la #testostérone est une piste de traitement sérieuse pour lutter contre la douleur et l’ #endométriose . Et ça, le #patriarcat n’en veut pas...

  • Why prescription drugs cost so much more in America | Financial Times
    https://www.ft.com/content/e92dbf94-d9a2-11e9-8f9b-77216ebe1f17

    En dehors de celles pour « la recherche et le développement » (R&D) d’un médicament, quelles sont les autres dépenses d’une compagnie pharmaceutique ?

    Major #pharma companies make about twice as much in profit each quarter as they spend on R&D. And most spend significantly more on sales and marketing — particularly in the US, where TV advertising is allowed.

    The industry is also spending more money on M&A and share buybacks. Increasingly, #big_pharma is outsourcing innovation to smaller biotechs, then buying the companies before they have a product on the market and using their own commercial machines to sell the drugs widely.

    When they are not buying companies, they are often buying back shares. Unlike dividends, buybacks boost earnings per share, helping executives meet targets and bag bonuses. From 2006 to 2015, 18 major pharma companies spent $261bn on buying back shares, 57 per cent of what they spent on R&D, according to William Lazonick, a professor of economics at the University of Massachusetts Lowell.

    He says the drug companies and their lobbyists “are talking out of both sides of their mouth”. “Either the purpose of a drug company and the people managing it is to take the profits and reinvest them . . . to do drug development. That I have no problem with,” he says. “Or it is to distribute money to shareholders, which is in fact what they are doing.”

    • Même avec toutes ces dépenses, le prix des médicaments devrait être beaucoup plus abordable (sans empêcher des profits raisonnables) ; pourquoi ce n’est pas le cas ?

      All over the world, drugmakers are granted time-limited monopolies — in the form of patents — to encourage innovation. But America is one of the only countries that does not combine this carrot with the stick of price controls.

      The US government’s refusal to negotiate prices has contributed to spiralling healthcare costs...

      [...]

      Missing from the US landscape are authorities such as the National Institute for Health and Care Excellence (Nice) in the UK or the Patented Medicine Prices Review Board in Canada, which negotiate prices and consider value for money.

      De plus, comme le fait remarquer l’économiste US Dean Baker, cette absence de contrôle des prix qui permet des marges faramineuses incitent à mettre sur le marché des produits inefficaces, sinon délétères : exemple de l’oxycontin.
      https://seenthis.net/messages/698357

    • Le refus du gouvernement étasunien de contrôler les prix est d’autant moins justifié que l’argent public joue un rôle énorme dans la découverte des médicaments :

      ... the biggest single funder of innovation in the US remains the government. In 2017, the US National Institutes of Health spent more than $32bn on research, compared with an estimated $71bn from all the members of PhRMA, the major pharmaceutical industry lobbying association.

      D’autant plus que des lois existent, qui permettent à l’état étasunien d’intervenir en faveur de la fin des monopoles quand de l’argent public a été dépensé,
      https://www.counterpunch.org/2019/12/05/the-big-deal-in-warrens-prescription-drug-plan

      The government can do this both because it has general authority to compel licensing of patents (with reasonable compensation) and because it has explicit authority under the 1980 Bayh-Dole Act to require licensing of any drug developed in part with government-funded research. The overwhelming majority of drugs required some amount of government-supported research in their development, so there would be few drugs that would be exempted...

    • Même assuré, un malade n’est pas sur de pouvoir se payer ses médicaments quand le système « déductible » entre en jeu (le prix du médicament n’est couvert qu’à partir d’un certain seuil, seuil qui peut signifier le déboursement de plusieurs milliers de dollars par le malade). D’autant plus que, paradoxalement (mais non mystérieusement*), ce ne sont pas les produits les moins chers que les assurances choisissent de couvrir...

      Pharmaceutical companies point the finger at the pharmacy benefit managers who work for insurers. Each insurer has a list that shows which drugs it will pay for and in what order. Pharma companies want to be at the top of the list, so they pay rebates to PBMs to ensure good placements. The money is split with the insurers.

      The drugmakers argue that rebates are the problem. They say that list prices look high but are rarely what an insurer or patient pays. People do pay list price, however, if they are uninsured, and they pay a proportion of it if their plan has co-insurance, requiring them to pay, for example, 20 per cent of prescription costs.

      On the journey across the border, patients who have never met before share similar war stories of battling with insurance companies. Hunter Segos’s insurer refused to cover his insulin when he used a discount card the pharmacist had given him to try to make it cheaper.

      Odette’s husband’s insurer will not pay for the type of insulin that her doctor says she needs, so she has to take other medicines to compensate for side effects. “I can get the insulin I was supposed to be on for three years for the first time today,” she says.

      * Why Do Americans Pay More for Drugs ? by Robin Feldman - Project Syndicate
      https://www.project-syndicate.org/commentary/america-pharma-companies-weak-price-competition-by-robin-feldman-

      At the center of the system are “pharmacy benefit managers” (PBMs), who represent health-insurance plans in drug-price negotiations with pharmaceutical companies. Because health insurers pay PBMs based on the discounts they secure, these intermediaries should in theory try to negotiate the lowest possible drug prices for their clients. But in practice, established drug companies offer PBMs financial incentives to favor their higher-priced drugs and block cheaper competitors.

  • Cybercriminalité : comment fonctionne la plateforme Pharos ? - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/cybercriminalite-comment-fonctionne-la-plateforme-pharos-22-12-2019-82231

    Par Iris Peron avec E.P.
    Le 22 décembre 2019 à 19h15, modifié le 22 décembre 2019 à 19h37

    Les images d’une d’agression diffusées sur les réseaux sociaux, des internautes sous le choc et des signalements en pagaille. Ces derniers mois, plusieurs enquêtes judiciaires ont pu être lancées grâce au concours d’internautes, qui ont sollicité la plateforme Pharos (plateforme d’harmonisation, de recoupement et d’orientation des signalements, ndlr) afin de signaler un contenu jugé illicite sur Internet.

    [VOS SIGNALEMENTS] Grâce à vos nombreux signalements #Pharos, les #policiers de l’Essonne ont rapidement interpellé les deux auteurs du viol présumé et de la vidéo diffusée en masse, hier, sur les réseaux sociaux.

    Merci de votre mobilisation.
    Merci de ne pas relayer cette vidéo. https://t.co/jZJrbvQ5Kw pic.twitter.com/cmsYofun0J
    — Police nationale (@PoliceNationale) December 21, 2019

    Les exemples ne manquent pas, rien que ces derniers mois : de la sordide vidéo d’un viol en Essonne, qui a donné lieu à l’arrestation de deux adolescents samedi, aux photos pédopornographiques que partageait un CRS retraité, en passant par les propos ultra-violents qu’un internaute de Seine-et-Marne tenait contre des migrants ou les images de mauvais traitements infligés à un chat …

    Le Parisien fait le point sur cette plateforme qui a fêté ses 10 ans cette année et dont l’activité est en pleine expansion. En 2018, Pharos a comptabilisé plus de 163 000 signalements et, selon nos informations, 213 000 rien qu’entre janvier et novembre dernier, soit quatre fois plus qu’à ses débuts.

    Comment fonctionne la plateforme ?

    Pharos est placée sous l’autorité de la sous-direction de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire. Sa mission est de centraliser les signalements effectués par des internautes contre des contenus jugés illicites et diffusés sur le web, afin de les recouper, de les qualifier et d’éventuellement décider d’un traitement judiciaire.

    LIRE AUSSI > Meurtres, viols… sur les réseaux sociaux, la criminalité en direct

    Les enquêteurs de Pharos alertent alors les services compétents territorialement (police, gendarmerie, douanes…), afin de déclencher une enquête sous l’autorité du procureur de la République. Il arrive fréquemment que des victimes visées par des contenus offensants ou apparaissant sur certaines images ne soient pas avisées de leur diffusion sur Internet et soient retrouvées ultérieurement.

    Les enquêteurs de Pharos peuvent également transmettre à d’autres pays certaines informations récoltées, quand les contenus le nécessitent et effectuer des veilles ponctuelles sur certains sujets d’actualité. Cela a notamment été le cas lors des multiples manifestations de Gilets jaunes.
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    La responsabilité de supprimer le contenu offensant revient quant à elle à l’hébergeur.

    Quels types de signalements ?

    La moitié des signalements sur la plateforme sont liés à des escroqueries présumées. Dans l’autre moitié, on compte notamment des contenus pédopornographiques ou atteintes aux mineurs, du terrorisme ou des discours d’incitation à la haine. Les signalements pour cyberharcèlement ne sont pas comptabilisés à ce stade, car ils sont à la marge.

    LIRE AUSSI > Vidéo d’un viol en Essonne : comment les réseaux sociaux ont fait accélérer l’enquête

    En moyenne, en 2018, près de 3 100 signalements étaient reçus chaque semaine par la plateforme. Les années 2015 et 2016 ont par ailleurs connu un pic de signalements liés à des contenus terroristes.

    « Les contenus ou comportements que vous jugez simplement immoraux ou nuisibles n’ont pas à être signalés sur Pharos », insiste sur son site le ministère de l’Intérieur. « Les affaires privées, même si elles utilisent Internet (insultes, propos diffamatoires, harcèlement) relèvent de la compétence du commissariat de police ou de la brigade de gendarmerie de votre lieu d’habitation et non de Pharos », rappelle aussi la place Beauvau.

    Qui travaille sur cette plateforme ?

    En tout, 27 policiers et gendarmes, spécialistes de la cybercriminalité, travaillent au recueil des signalements, indiquait en juin dernier François-Xavier Masson, le patron de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) à l’AFP.

    Deux unités sont venues renforcer le dispositif en 2015, l’une dédiée aux discriminations et l’autre au blocage des contenus. Depuis, le nombre d’enquêteurs a encore évolué : en février dernier, le ministre de l’Intérieur a annoncé avoir doublé les effectifs de la cellule « discours de haine et de discriminations ».

    #Cybercriminalité #Police #Pharos #Pratiques_numériques