• La Fille de Brest

    En 2009, la pneumologue Irène Frachon alerte contre les dangers du Mediator… Servie par Sidse Babett Knudsen ("Borgen") et Benoît Magimel, Emmanuelle Bercot dénonce le #lobby_pharmaceutique et rend hommage au courage d’une femme exemplaire.

    Pneumologue au #CHU de #Brest, Irène Frachon soupçonne le Mediator, un #antidiabétique détourné comme #coupe-faim, d’avoir causé les sévères lésions de valves cardiaques observées sur plusieurs de ses patients en #surpoids, dont Corinne. Parvenant à mobiliser l’équipe des études cliniques de l’hôpital, pilotée par le professeur #Antoine_Le_Bihan, elle se lance dans le recensement de cas similaires afin d’alerter les #autorités_sanitaires. Un éprouvant bras de fer s’engage alors pour obtenir le retrait du marché du médicament, commercialisé depuis trente ans par le laboratoire Servier…

    Combat titanesque
    Au départ, une intuition. En faisant le lien, à la fin des années 2000, entre la prise de Mediator et certaines #affections_cardiaques et pulmonaires mortelles, Irène Frachon n’imaginait pas qu’elle s’engageait alors dans un combat titanesque contre les institutions de santé publique et le groupe pharmaceutique français – expérience qu’elle retracera dans son livre Mediator 150 mg (éd. Dialogues, 2010). Pour évoquer cette affaire qui fit scandale, et dont le chapitre judiciaire n’est toujours pas clos aujourd’hui, Emmanuelle Bercot, sur une suggestion de Catherine Deneuve, avec laquelle elle venait de tourner Elle s’en va, a confié à la Danoise Sidse Babett Knudsen (Borgen) le rôle de la lanceuse d’alerte : « On n’a jamais cherché l’imitation stricte. La ressemblance entre Sidse et Irène réside dans l’énergie qu’elles sont capables toutes les deux de déployer, et leur nature très ‘clownesque’. Ça a pris un peu de temps à Sidse avant de se glisser dans la peau de cette femme inépuisable, qui peut être aussi épuisante. Son bagout, sa vitalité, sa fantaisie verbale, sa joie de vivre à toute épreuve... » Avec, également, le concours de Benoît Magimel (Antoine Le Bihan), qu’elle avait dirigé dans La tête haute et qui sera en novembre 2021 à l’affiche de son prochain film (De son vivant), Emmanuelle Bercot dénonce le pouvoir du lobby pharmaceutique et rend hommage au courage d’une femme médecin exemplaire.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fille_de_Brest
    #film #film_documentaire #documentaire
    #AFSSAPS #Mediator #médecine #laboratoires_pharmaceutiques #industrie_pharmaceutique #big-pharma #Irène_Frachon #benfluorex #valvulopathie #servier #médicament #toxicité #pharmacovigilance #santé_publique

    • Mediator 150 mg, combien de morts

      « Le 25 novembre 2009, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé - Afssaps - annonce la suspension de l’autorisation de mise sur le marché d’un médicament. Il s’agit du Mediator, commercialisé depuis plus de trente ans par le laboratoire Servier, alors consommé quotidiennement par près de 300 000 Français. Cette décision fait suite à la révélation d’une toxicité grave directement liée au médicament : une atteinte des valves du coeur, aux conséquences parfois mortelles. Les premiers éléments laissant suspecter la possibilité d’une telle toxicité remontent à 1997, date à laquelle un médicament proche et commercialisé par le même laboratoire, le coupe-faim Isoméride, est interdit pour les mêmes raisons. Médecin, j’ai été pendant vingt ans témoin puis acteur de cet épisode dramatique. La transparence est une condition de la qualité de la politique de santé des populations. C’est pourquoi je témoigne dans ce livre de ce que j’ai vécu, de la manière la plus factuelle possible. Mon objectif est de permettre à chacun de comprendre comment sont prises certaines décisions de santé publique en France et de contribuer ainsi au débat public, constitutif de l’exercice de la démocratie. »

      https://www.editions-dialogues.fr/livre/mediator-150-mg
      #livre

  • Vaccins, la valse hésitation

    La France serait l’un des pays champions de l’hésitation vaccinale... Même en pleine pandémie de Covid-19, ce qui dans la patrie de Louis Pasteur peut sembler paradoxal.
    Si les anti-vaccins et les complotistes de tout bord sont bien sûr très actifs sur le web et les réseaux sociaux pour convaincre les hésitants des méfaits de la vaccination, la gestion politique désastreuse de plusieurs crises sanitaires comme celle de l’hépatite B ou de la grippe H1N1 a également sa part de responsabilité dans la cristallisation de la défiance.
    Avec l’éclairage d’experts et de nombreuses archives, ce documentaire de Jean-Luc Guidoin explore les ressorts passionnants du « je t’aime - moi non plus » des Français avec la vaccination.

    https://lcp.fr/programmes/vaccins-la-valse-hesitation-69716

    #Louis_Pasteur #Institut_Pasteur #histoire #Ligue_nationale_pour_la_liberté_des_vaccinations #libertés_individuelles #liberté_individuelle #santé_publique #vaccins #vaccination #mouvement_anthroposophe #Rudolf_Steiner #Fraternité_Saint-Pie-X #Andrew_Wakefield #hésitation_vaccinale #anti-vax #défiance #complosphère #complotisme #aversion_au_risque #Henri_Joyeux #Hépatite_B #controverse_médicale #pharmacovigilance #H1N1 #grippe_porcine #refus_vaccinal #réseaux_sociaux #Les_Vaxxeuses #sens_critique

  • Sociologues ou gardiens de la doxa ? Qui entache la réputation de notre discipline ? La réponse de Laurent Mucchielli
    https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/220821/sociologues-ou-gardiens-de-la-doxa-qui-entache-la-reputation-de-notr

    Huit sociologues qui n’ont jamais publié le moindre travail empirique sur l’analyse de la crise sanitaire, ni sur la pharmacovigilance, m’injurient par voie de presse, sur le fondement d’un seul argument (je ne comprendrais rien à la causalité) et de sources douteuses. Voici ma réponse.

    Le 19 août 2021, 8 collègues sociologues parisiens ont cru bon de publier dans le journal Le Monde une très courte tribune https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/19/vaccination-contre-le-covid-19-la-sociologie-ne-consiste-pas-a-manipuler-des toute entière dirigée contre ma personne, m’insultant, me diffamant et demandant au CNRS de me sanctionner. Il s’agit de Gérald Bronner, Alain Ehrenberg, Jean-Louis Fabiani, Olivier Galland, Nathalie Heinich, Jean-Claude Kaufmann, Pierre-Michel Menger et Dominique Schnapper. On trouvera ici ma réponse qui :

    1) rappelle l’argumentation de nos huit éminents collègues,
    2) montre qu’ils valorisent la censure de Mediapart en ignorant les arguments des journalistes et des intellectuels qui ont republié nos articles,
    3) montre que, en réalité, ils ne m’ont pas lu et ne connaissent manifestement pas grand chose au sujet,
    4) s’interroge sur leurs motivations et leurs présupposés,
    5) défend effectivement une autre conception de la sociologie que la leur.

    L’argumentation des censeurs
    Selon ces 8 éminents collègues, il est heureux que Mediapart m’ait interdit de publier sur les effets indésirables des vaccins anti-covid car je tromperais mes lecteurs en me parant de mon titre professionnel de directeur de recherche au CNRS et ainsi en « présentant comme scientifique » une analyse qui procéderait « au mieux, d’une erreur d’interprétation inadmissible et, au pire, d’une falsification de données » . Et voici leur explication : mon analyse « confond les décès intervenus durant une période consécutive à une vaccination avec ceux causés par la vaccination – une causalité qui, bien sûr, n’a été nullement avérée, et dont la probabilité est infinitésimale » . La conclusion arrive immédiatement : « C’est là un exemple de la confusion classique entre concomitance et causalité. Une faute de raisonnement qui ferait sourire de la part d’étudiants en première année mais qui, commise par un chercheur au CNRS, constitue une démonstration d’incompétence professionnelle » .
    Fichtre ! Une telle agressivité surprend !

    Et ce n’est pas tout. Non content d’être un imbécile, je serais de surcroît un dangereux complotiste. En témoignerait « la multiplication de publications complotistes commises par ce même sociologue depuis le début de la crise épidémique, et que recense avec précision le site Conspiracy Watch - L’observatoire du conspirationnisme, dans un article du 6 août ».

    Tout d’un coup, ce n’est donc plus un article qui est contestable mais tout mon travail depuis un an et demi qui est qualifié de « douteuse production ». Je ne ferais qu’étaler une « position idéologique » qui « n’a rien à voir avec de soi-disant travaux de recherche indigents, voire frauduleux ». Et ils concluent que j’incarnerais une « dérive » qui « entache la réputation de notre discipline » dont eux prétendent défendre « l’honneur » . Rien de moins !

    Ainsi, l’argumentation de nos éminents collègues tient en tout et pour tout dans deux affirmations :
    1) je ne comprends rien à l’imputabilité des effets indésirables des vaccins,
    2) je suis de toutes façons un affreux complotiste, ce mot discréditant à lui seul l’ensemble de mon travail. Et la messe (d’enterrement) serait dite.

    Mediapart est libre d’adopter la doxa, d’autres ne le font pas
    Ces collègues ignorent que je n’ai pas publié un mais deux articles sur le sujet (voir https://altermidi.org/2021/08/06/le-texte-de-laurent-mucchielli-depublier-par-mediapart et https://www.ardeur.net/2021/08/la-dangerosite-des-nouveaux-vaccins-anti-covid-est-un-fait-historique ).
    Le premier (celui « dépublié » par Mediapart – puisque mes critiques n’assument pas le mot « censure ») a été republié notamment sur un site d’information générale (AlterMidi) , créé par des journalistes indépendants qui ont de surcroît motivé leur décision en écrivant fort intelligemment ceci : « Nous ne sommes pas compétents pour établir la vérité, mais nous constatons que toutes les formes de pouvoir s’arment aujourd’hui de la vérité scientifique pour imposer une marche à suivre et que la science produit des vérités en fonction du contexte social. Voilà pourquoi, avec l’aimable autorisation de son auteur, nous prenons le parti de publier ci-dessous le volet refusé en laissant aux lecteurs la liberté de fonder leurs propres opinions ».

    Le second a été publié notamment sur le site de L’ardeur , où l’équipe rédactionnelle (des intellectuels de gauche, militants de l’éducation populaire) a également longuement expliqué http://www.ardeur.net/2021/08/pourquoi-nous-publions-un-article-de-laurent-mucchielli pourquoi elle s’engageait en nous publiant. Nos éminents critiques ne les ayant naturellement pas lus non plus, je leur fais un résumé : « L’argument selon lequel sa légitimité pourrait être mise en question par le fait qu’il intervient aujourd’hui dans le domaine sanitaire, pour lequel ‘il n’a pas de compétence universitaire ou scientifique particulière’, nous semble spécieux et inquiétant. Car c’est à une question bien plus large que le seul aspect sanitaire que nous sommes confrontés. (…)

    Nous entrons aujourd’hui, sous couvert d’un ‘état d’urgence sanitaire’, dans une phase de contrôle total de la population, un nouvel ‘ordre sanitaire’ calqué sur la mise en place de ‘l’ordre sécuritaire’ (…). Après l’instrumentalisation et la stigmatisation du jeune, forcément de banlieue, celle du ‘non-vacciné’. Ainsi que l’ont montré les philosophes Barbara Stiegler et Grégoire Chamayou, les penseurs du néo-libéralisme, de Lippman à Hayek, ont théorisé le principe d’un État fort, policier et carcéral, pour maintenir sous contrôle des populations qui risqueraient de ne pas comprendre ou accepter la condition qui leur est assignée. Nous nous y dirigeons à grands pas et, une nouvelle fois, celle qui se nomme encore la gauche, dans sa quasi-totalité, fait allégeance ». En outre, ils estiment que « L’argumentation de Mediapart est par ailleurs fallacieuse car elle repose sur l’idée que le texte de Laurent Mucchielli diffuserait de ‘fausses informations’ : la rédaction de Mediapart peut contester l’interprétation que le sociologue fait des chiffres qui appuient sa démonstration, il n’empêche que ceux-ci sont officiels (…). Nous savons le pouvoir des mots : étendre la notion de ‘fausses nouvelles’, jusque-là réservée aux faits eux-mêmes, à leur interprétation est porteur des dérives potentielles les plus graves ».
    Et les auteurs de conclure que la censure par Mediapart est « un geste proprement inouï : nous revendiquons de pouvoir lire des analyses critiques de la politique sanitaire dans des médias « de gauche ». Mediapart rejoint dans ce geste de censure Facebook, YouTube et l’ensemble des médias de propagande gouvernementale ».
    On le voit, il est permis de penser autrement que dans le béat conformisme ambiant. Et nous sommes très nombreux dans ce cas.

    A propos de l’innocuité des vaccins anti-Covid
    Même en s’y mettant à huit, mes éminents collègues ne m’ont manifestement pas lu, ce qui certes permet de gagner beaucoup de temps, mais est tout de même un peu gênant lorsque l’on se permet de proférer en public de telles injures.

    Les deux articles sur la pharmacovigilance sont signés par six personnes et non une seule. Les cinq autres auteurs sont deux collègues universitaires en informatique (Emmanuelle Darles) et en mathématique (Vincent Pavan), une biologiste ancienne chercheuse à l’INSERM (Hélène Banoun), un médecin généraliste (Éric Ménat) et un pharmacien hospitalier (Amine Umlil) qui est spécialiste de pharmacovigilance. Mon nom apparaît en premier car je suis le principal rédacteur, mais les cinq autres signatures ne sont pas là pour faire tapisserie. Elles traduisent le fruit du travail d’un petit groupe, comme pour la plupart des articles que j’ai publiés sur la crise sanitaire depuis un an et demi. Mon enquête sur la gestion politico-sanitaire de la crise du Covid a débutée en mars 2020.
    J’ai publié une soixantaine d’articles (que j’appelle les « épisodes » de la série) et une trentaine de collègues universitaires (de toutes disciplines) et de professionnels de santé (ambulatoires ou hospitaliers). Je suis également le rédacteur principal de cinq tribunes collectives, publiées entre septembre 2020 et janvier 2021, qui ont rassemblé à chaque fois entre 200 et 600 signataires, essentiellement des universitaires et des professionnels de la santé, du droit, de l’éducation et de la culture. Tout ceci est indiqué sur la page du site Internet https://www.lames.cnrs.fr/spip.php?article1536 de mon laboratoire sur laquelle il suffit de cliquer. Mais il est évidemment infiniment plus facile de se défouler en quelques lignes et en recopiant des sources de seconde voire de troisième main plutôt que d’étudier un peu sérieusement un dossier qui fait en réalité plusieurs centaines de pages.

    Venons-en à ce défoulement. Mes huit critiques n’ont en tout et pour tout qu’un seul argument intellectuel : je ne comprendrais rien à l’imputabilité des effets indésirables des vaccins, mon raisonnement ne serait donc même pas digne d’un étudiant de première année de sociologie. Tiens donc. Vérifions alors. Relisons ce que nous avons écrit dans ces deux articles qui discutent en réalité à chaque fois la question complexe de l’imputabilité. N’importe quel lecteur honnête peut y constater que nous avançons six arguments que je copie-colle simplement ici :

    1- « Sur tous les sites de pharmacovigilance du monde, on trouve les mêmes précautions d’interprétation indiquant que les déclarations d’effets indésirables imputées à tel ou tel médicament ne sont qu’une présomption de causalité (imputabilité). Cette présomption est cependant considérablement renforcée lorsque les décès surviennent très rapidement après la vaccination, ce qui est le cas comme on le verra avec les données américaines ».

    2- « Il est évident qu’il est très difficile de déterminer la cause exacte d’un effet indésirable grave lorsque le malade présente (ou présentait s’il est décédé) des comorbidités importantes, ou lorsque son dossier médical est insuffisamment connu. Le raisonnement vaut d’ailleurs aussi pour les morts réputés causées par la covid [morts de la covid ou avec la covid ?]. Et c’est aussi pour cette même raison que, quel que soit le médicament concerné (vaccin ou autre), il ne faut jamais l’administrer uniformément mais bien au cas par cas en fonction de l’état de santé général de la personne et des éventuelles spécificités de son histoire médicale ».

    3- « En matière de mortalité, la preuve ultime de l’imputabilité qu’est la répétition du même symptôme à la suite de la même médication ne peut par définition pas être fournie (on ne meurt qu’une fois…) ».

    4- Qu’on le veuille ou non, « il existe des faits (des effets indésirables graves sont constatés dans les heures et les jours qui suivent un acte médical) et il n’est pas possible de s’en débarrasser d’un revers de la main au prétexte que la causalité directe (a fortiori unique) n’est pas établie. C’est un peu comme si on voulait contester l’existence d’un homicide au motif que l’on n’a pas encore trouvé le coupable. Les déclarations de pharmacovigilance relatives aux effets indésirables graves de la vaccination sont là, il faut les interpréter et non tenter de les cacher sous le tapis ».

    5- « On verra que la comparaison avec d’autre médicaments montre qu’il se passe bel et bien quelque chose d’inédit pour ces vaccins génétiques anti-covid ». Car nous avons également prouvé par la comparaison avec d’autres pays et avec les vaccins contre la grippe saisonnière.

    6- « Autre exemple saisissant de parti-pris : à la fin du mois de mars 2020, il avait suffi de 3 cas de décès (liés en réalité à des auto-médications surdosées) remontés par la pharmacovigilance pour déclencher en France une tempête politico-médiatique sur le thème de la dangerosité de l’hydroxychloroquine. En d’autres termes, pour la plupart des journalistes [et de certains sociologues, donc], les statistiques sanitaires sont indiscutables quand elles vont dans le sens de la narration officielle, mais elles deviennent soudainement discutables lorsqu’elles contredisent cette même narration. Cette malhonnêteté intellectuelle devrait sauter aux yeux ».

    J’ai beau réfléchir, je ne vois pas quoi ajouter. En revanche, je serais curieux de connaître les publications scientifiques m’ayant manifestement échappées, qui permettant à mes éminents collègues d’affirmer que la probabilité (que les effets indésirables graves voire mortels déclarés par les médecins à la pharmacovigilance et attribués aux vaccins le soient effectivement) est « infinitésimale » . Cela me rassurerait sur leur « compétence professionnelle ».

    Quand la sociologie de salon perd le contact avec le réel
    Je terminerai par quatre arguments que je crois importants.

    1) Sur la civilité qui fait tellement défaut à ce genre de diatribe
    « Incompétence professionnelle », même pas « le niveau d’un étudiant de première année », grave atteinte à « la réputation de notre discipline », « fraude », « balivernes »… Pourquoi m’insulter, cher(e)s collègues ? Ne savez-vous donc pas parler normalement ? Comme des gens civilisés ? Accessoirement, connaissez-vous mon CV avant de me traîner dans la boue ? Ce langage est effarant, il traduit une grave et révélatrice incapacité à maîtriser ses émotions. On y reviendra.

    Drapés dans leur hautain mépris, mes huit éminents détracteurs ne respectent donc pas les règles déontologiques élémentaires de la disputatio scientifique. Ont-ils pris réellement connaissance de mon travail ? On vient de voir que non. M’ont-ils écrit pour m’interroger sur mon travail ? Jamais. Ont-ils manifesté l’envie de débattre dans un séminaire ou un autre cénacle universitaire quelconque ? Jamais. A l’image des journalistes sans doute trop heureux de les publier (on sait combien j’ai critiqué https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/150721/la-crise-sanitaire-revele-l-inquietant-declin-du-journalisme le traitement de la crise sanitaire par le journal Le Monde notamment, et ce journal s’est bien gardé de me prévenir et de me proposer un droit de réponse), mes collègues pratiquent la tentative d’assassinat à distance. C’est tellement plus confortable. Ce faisant, ils se mettent au niveau de ce qui s’étale tous les jours sur des réseaux sociaux comme Twitter devenus le lieu d’une lutte d’influence sauvage où tous les coups sont permis. Cette façon de faire bafoue les règles les plus élémentaires de la civilité et de la déontologie universitaire.

    2) Sur le « complotisme »
    Mes savants donneurs de leçons pratiquent allègrement le procès d’intention et l’invective gratuite. Me voilà donc « complotiste ». Je me permets de leur conseiller la lecture de mon article du 16 novembre 2020 https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/161120/le-complotisme-pour-les-nuls-l-occasion-d-un-recent-documentaire intitulé « Le complotisme pour les nuls ». Cette expression est devenue à la fois un fourre-tout pour caser toute forme de critique et une sorte de point Godwin qui sert à discréditer globalement une personne pour mieux éviter d’avoir à discuter précisément ses arguments. L’étape suivante consiste à suggérer que la personne a des accointances avec l’extrême droite, quand les prétendus débatteurs n’utilisent pas l’arme ultime consistant à accuser les gens d’antisémitisme (comme certains s’amusent actuellement à le faire sur la page que me consacre le site wikipedia). Tout ceci non seulement n’est pas sérieux, mais est de surcroît insultant et diffamatoire. Le vrai conspirationnisme est une forme de pensée magique visant à expliquer le réel par le jeu de forces occultes cachées. Ceci n’a strictement rien à voir avec l’analyse sociologique que je développe pour analyser la construction de la narration officielle que j’appelle « la doxa du covid » et dont j’analyse les acteurs et les discours dans un autre épisode (central) de la série (21 février 2021) https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/210221/qui-construit-la-doxa-du-covid .

    3) Sur les sources d’information de mes détracteurs
    J’aimerais demander à mes huit savants accusateurs quelles sont leurs sources pour mettre ainsi en cause mon travail. Leur article n’en mentionne que trois, deux sources journalistiques (une dépêche type fact-check de l’ #AFP et la déclaration de la rédaction de Mediapart contre mon article) et un article https://www.conspiracywatch.info/laurent-mucchielli-de-mediapart-a-francesoir.html d’un site Internet intitulé Conspiracy Watch. Ce site m’a en effet consacré tout un article à charge pour m’assimiler en fin de compte à l’extrême droite sous prétexte qu’untel ou untel reprendrait ici ou là tel ou tel de mes propos. De la part d’un site qui a soutenu depuis un an et demi (avec d’autres https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-plus-d-un-quart-des-francais-pensent-que-le-coronavirus-a-ete-fa comme Jérôme Fourquet, directeur du pôle opinion et stratégies d’entreprises à l’IFOP) que l’hypothèse de l’accident de laboratoire à Wuhan relevait du complotisme, cela fait sourire (voir notre analyse https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/100521/l-epidemie-de-coronavirus-probablement-pour-origine-un-accident-de-l ). Il s’agit d’un site assurant manifestement avant tout la promotion personnelle de son créateur, un certain Rudy Reichstadt que l’Observatoire du néo-conservatisme présentait en 2013 https://anticons.wordpress.com/2013/09/09/rudy-reichstadt-opportuniste-neo-conservateur comme « un opportuniste de la galaxie néo-conservatrice », un « expert autoproclamé », « proche de BHL », « disciple de Pierre-André Taguieff et très proche de Caroline Fourest », « c’est surtout le jeu des réseaux qui lui a permis d’exister ». Plus récemment, Le Monde Diplomatique a raconté également https://www.monde-diplomatique.fr/mav/158/BREVILLE/58491 comment « il s’impose dans les médias en tant qu’expert ès théories du complot. Il multiplie les entretiens et les tribunes dans Le Monde, Libération, Le Parisien, etc. Quand les universitaires Gérald Bronner et Pierre-André Taguieff ne sont pas libres, c’est lui qu’on invite pour commenter les dernières élucubrations sur tel ou tel attentat ». Pascal Boniface, Frédéric Lordon, Jean Ziegler et bien d’autres ont ainsi eu à subir ses attaques généralement pleines de mauvaise foi et d’amalgames. Chacun jugera si M. Reichstadt est ou non plus crédible que moi en matière de lutte contre l’extrême droite.

    J’en profite pour dire de façon générale que ce chantage permanent à l’extrême droite est non seulement profondément ridicule me concernant (j’ai combattu l’extrême droite toute ma vie, mon dernier livre https://www.fayard.fr/documents-temoignages/la-france-telle-quelle-est-9782213716800 paru en mars 2020 est tout entier dirigé contre cette idéologie) mais aussi et surtout très dangereux sur le double plan intellectuel et politique.

    Il s’agit en réalité de la stratégie du pouvoir exécutif actuel que de se poser pour 2022, comme il l’a déjà fait en 2017, en rempart contre l’extrême droite. Se dire de gauche et reprendre à son compte cette rhétorique revient donc à se tirer une balle dans le pied. De gauche intellectuelle et politique, il n’y en aura bientôt plus du tout si chacun se jette ainsi dans les bras du pouvoir actuel. Que des intellectuels se droitisent en vieillissant n’est hélas pas original. Mais que la direction d’un syndicat comme Sud Éducation (qui titre un communiqué récent https://www.sudeducation.org/communiques/pour-la-vaccination-contre-lextreme-droite « Pour la vaccination, contre l’extrême droite ») ne le comprenne pas est juste atterrant. Et il n’est pas le seul.

    4) Sur la sociologie de salon et « la réputation de notre discipline »
    Résumons : huit sociologues qui n’ont jamais publié le moindre travail empirique sur l’analyse de la crise sanitaire et de sa gestion politique, ni sur la pharmacovigilance, m’injurient et me diffament sur le fondement d’un seul argument (je ne comprends rien à la causalité) et des informations tirées de deux coupures de presse et d’un article d’un site Internet qui ne vaut pas tripette. Oserais-je dire que c’est très faible intellectuellement ? Et que cela ressemble davantage à un règlement de compte qu’à une critique scientifique ?

    Que vous ai-je donc fait de si insupportable, cher(e)s collègues ?

    Certes, bien que n’étant nullement opposé à la vaccination en soi , je critique en revanche ce que j’appelle l’idéologie vaccinale https://wonderfulnews.world/mucchielli qui, comme toute idéologie, divise stupidement le monde en amis en ennemis (pro et anti). Certes encore, je critique ce laisser-passer sanitaire incroyablement discriminatoire https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/170821/le-laisser-passer-sanitaire-un-dispositif-discriminatoire-au-sens-de (principe d’égalité entre les citoyens) en indiquant de surcroît qu’il n’a aucun fondement épidémiologique puisque la vaccination ARNm ne garantit pas de la contamination ni de la transmission du virus (ce qui est juste un fait, que l’on connaît, ou pas).

    Certes enfin, je soutiens que les quatre vaccins ARNm fabriqués en urgence par les industriels pour profiter de l’aubaine financière ont des effets indésirables plus nombreux et plus graves qu’aucun autre vaccin utilisé massivement ces trente dernières années. Et j’en conclus que la moindre des précautions serait donc de réserver ces vaccins aux personnes réellement menacées par les formes graves de Covid et de décréter de toute urgence un moratoire pour toutes les autres catégories de la population, dans l’attente de données et d’analyses plus approfondies. Je l’ai écrit, je le maintiens et je suis prêt à le défendre devant n’importe qui.

    Alors, est-ce un crime, un sacrilège, qui justifie que l’on souhaite me brûler en place publique ? Peut-être après tout, mais dans ce cas ces sociologues me permettront de leur répondre qu’ils ne font à mes yeux qu’incarner les mécanismes de domination idéologique des élites et les pressions de conformité que je mets en lumière dans mon analyse, qu’ils sont ainsi de bons petits soldats de la doxa, et qu’ils rejoignent la liste de ces intellectuels (voire une précédente polémique https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/261020/doxa-anti-raoultiste-et-police-de-la-pensee ) prenant le risque d’être peut-être considérés dans le futur comme ayant été en quelque sorte les idiots utiles d’une vaste opération idéologico-commerciale.

    Mais peut-être aussi y a-t-il autre chose qui permette de comprendre cette haine ? A vrai dire, pour certains, je me doute de la réponse. J’ai déjà eu l’occasion de dire ce que je pensais de la sociologie de salon de l’un d’entre eux (voilà qu’il me fait à mon tour le coup du « danger sociologique » ! https://www.puf.com/content/Le_danger_sociologique ). Certains sont probablement par ailleurs des soutiens politiques de l’actuel président de la République (je remarque que trois d’entre eux https://www.liberation.fr/checknews/2019/03/19/qui-sont-les-intellectuels-qui-ont-refuse-l-invitation-a-debattre-avec-ma étaient au fameux dîner de l’Élysée le 18 mars 2019, y servant de décor ou de caution), ce qui est évidemment leur droit mais n’est pas mon cas. Enfin, j’ai sans doute aussi le malheur de m’inspirer régulièrement de Pierre Bourdieu pour analyser doxas et sociodicées dans cette affaire. Or chacun sait combien au moins quatre autres de mes huit accusateurs ne cessent de régler leurs comptes avec Bourdieu même longtemps après sa mort. Et l’on devinera que je trouve cela pitoyable. Je n’ai pas connu Bourdieu et je ne suis pas de votre génération. Je tente simplement de faire mon métier de sociologue et mon devoir d’intellectuel engagé sur la gestion politico-sanitaire de cette crise, comme je l’avais fait auparavant à plusieurs reprises, par exemple sur les émeutes de 2005 ou sur le mouvement des gilets jaunes de 2018-2019.

    Comme plusieurs d’entre vous, je ne me suis jamais senti cantonné à un micro-domaine de spécialité. Mais je ne pratique pas la sociologie de salon. Au cours de mon enquête en cours, comme déjà dit, j’ai interviewé une cinquantaine de médecins et de chercheurs, publié une soixantaine d’articles et une bonne trentaine de collègues (tous « complotistes » et « incompétents » aussi du coup ?), passé des semaines à analyser des données statistiques. Bref, j’ai beaucoup travaillé sur la gestion politico-sanitaire de cette crise. Pas vous que je sache (mais j’attends avec grand intérêt vos publications sur le sujet). Alors la moindre des honnêtetés intellectuelles et des civilités serait de prendre au sérieux ce travail avant de prétendre porter sur lui un jugement global, a fortiori aussi caricaturalement lapidaire. A vrai dire, j’aimerais beaucoup pouvoir débattre davantage avec des collègues sociologues, dans le cadre d’un séminaire de recherche par exemple.

    Mais là, franchement, avec un langage aussi violent, des sources aussi superficielles et une argumentation aussi faible, croyez-vous être crédibles dans votre prétention à sauvegarder la « réputation de notre discipline » ? Je crains fort, au contraire, que ce genre de règlements de compte ne convainque que celles et ceux qui partagent vos petites émotions hargneuses, et fasse en définitive plus de tort que de bien à notre discipline.

    #sociologue_de_salon : #Gérald_Bronner, #Alain_Ehrenberg, #Jean-Louis_Fabiani, #Olivier_Galland, #Nathalie_Heinich, #Jean-Claude_Kaufmann, #Pierre-Michel_Menger et #Dominique_Schnapper

    #Conspiracy_Watch #agression #complotisme #censure #analyse_critique #politique_sanitaire #médias #conformisme #analyse_sociologique
    la #doxa du #covid #Jérôme_Fourquet #IFOP #Rudy_Reichstadt #Pierre-André_Taguieff #Caroline_Fourest #crise sanitaire #pharmacovigilance #police_de_la_pensée #Bourdieu #sociologie #Laurent_Mucchielli

  • L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) signale, lors des traitement par lopinavir-ritonavir et par hydroxychloroquine, des effets indésirables graves accrus (plus importants que ceux déjà connus pour des applications non-covid) chez les patients atteints de Covid-19. Les effets indésirables semblent surtout cardiaques concernant l’hydroxychloroquine, et des atteintes du rein et du foie concernant lopinavir-ritonavir (article de l’Express).

    C’est pourquoi l’ANSM rappelle que ces médicaments [ne doivent pas être prescrits par des médecins libéraux dans leur application anti-covid mais] doivent être utilisés uniquement à l’hôpital, sous étroite surveillance médicale dans le cadre fixé par le Haut conseil de la santé publique.

    En collaboration avec le réseau national des centres de pharmacovigilance (CRPV), l’ANSM a mis en place une surveillance continue des effets indésirables liés à l’utilisation des médicaments chez les patients atteints du COVID-19, en particulier lorsqu’ils sont utilisés en dehors des essais cliniques. Plusieurs molécules sont suivies dont l’hydroxychloroquine et le lopinavir/ritonavir.
    ...

    Une centaine de cas d’effets indésirables ont été déclarés en lien avec des médicaments utilisés chez des patients infectés par le COVID-19, dont 82 cas graves dont 4 cas de décès. La majorité des cas d’effets indésirables déclarés se répartissent par moitié entre lopinavir-ritonavir et hydroxychoroquine. La plupart des effets observés sont connus et décrits dans la littérature et dans les notices et RCP (résumé des caractéristiques du produit) des médicaments : hépatotoxicité, nephrotoxicité, atteintes rétiniennes, troubles cardio-vasculaires notamment.

    L’existence de ces risques cardiovasculaires nous a conduits à mettre en place une seconde enquête, menée par le CRPV de Nice, dédiée à ces évènements particuliers.

    53 cas d’effets indésirables cardiaques ont ainsi été analysés, dont 43 cas avec l’hydroxychloroquine, seule ou en association (notamment avec l’azithromycine). Ils sont classés en trois catégories : 7 cas de mort subites, dont 3 « récupérées » par choc électrique externe, une dizaine de troubles du rythme électrocardiographiques ou symptômes cardiaques les évoquant comme des syncopes, et des troubles de la conduction dont allongement de l’intervalle QT, d’évolution favorable après arrêt du traitement.

    Ce premier bilan montre que les risques, notamment cardio-vasculaires, associés à ces traitements sont bien présents et potentiellement augmentés chez les malades du COVID-19. La quasi-totalité des déclarations provient des établissements de santé. La prescription non autorisée en ville explique vraisemblablement la quasi absence de signalement dans ce secteur, bien que des cas de prescriptions ou d’autoprescriptions par des médecins aient été rapportés.

    Ces informations, si l’on prend en compte la sous-déclaration des effets indésirables, habituelle, et probablement accentuée dans cette période de forte tension dans les services hospitaliers, constituent un signal important. C’est pourquoi l’ANSM rappelle que ces médicaments doivent être utilisés uniquement à l’hôpital, sous étroite surveillance médicale dans le cadre fixé par le Haut conseil de la santé publique.

    https://ansm.sante.fr/S-informer/Actualite/Medicaments-utilises-chez-les-patients-atteints-du-COVID-19-une-surveilla

    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/hydroxychloroquine-l-avertissement-de-l-agence-du-medicament_2123489.html

    Les procédures de " pharmacovigilance ", c’est à dire le suivi et le recensement des "incidents" signalés par les médecins, lors de la mise en vente de médicaments nouvellement autorisés, ou d’autorisation d’anciennes molécules pour de nouvelles applications, sont des procédures essentielles.

    #Coronavirus #covid-19 #hydroxychloroquine #Didier-Raoult #politique-de-santé #pharmacovigilance

  • Procès du Mediator : « Georges, il faut retirer ton signalement ! »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/16/proces-du-mediator-georges-il-faut-retirer-ton-signalement_6015664_3224.html

    Alerté par les dénominateurs communs entre ces #médicaments [l’Isoméride et le Pondéral, également commercialisés par les laboratoires #Servier et retirés du marché en 1997 pour cause d’effets secondaires majeurs] et le #benfluorex, la substance chimique active du #Mediator, le cardiologue décide de faire un signalement au centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de Marseille. Le « cas Chiche », qui établit pour la première fois un lien entre valvulopathie et prise de Mediator, est jugé « plausible » par le centre marseillais. L’information est transmise début 1999 à Paris.

    C’est peu dire que les laboratoires Servier n’apprécient pas l’initiative de ce fâcheux trublion marseillais. Entendu comme témoin, mardi 15 octobre, au procès du Mediator, le cardiologue raconte la suite de l’histoire. « J’ai eu zéro accusé de réception du centre national de #pharmacovigilance, mais j’en ai eu trois de Servier ! »

    #pouvoirs_publics #défaillance #France

  • Médicaments : les lanceurs d’alerte enfin écoutés ? - 08/02/2019 - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2019/02/08/medicaments-les-lanceurs-dalerte-enfin-ecoutes,8003696.php

    "C’est sans doute à ce type d’adresse mail que j’aurais pu écrire en 2010 pour dénoncer le scandale du Médiator si l’Agence (Afssaps à l’époque, NDLR) avait été moins gangrénée par les conflits d’intérêt avec Servier", indique le Dr Irène Frachon. La mise en place de cette adresse mail "est une bonne chose dans l’absolu et cette démarche montre une évolution considérable des mentalités depuis 2010", estime-t-elle.

    "Je suis persuadée que cela part d’un bon sentiment, mais la dénonciation de dysfonctionnements bouscule toujours des systèmes", soulève-t-elle. Or l’ANSM est chargée de la pharmacovigilance et du contrôle du système entier des médicaments et produits de santé. "Quand les contrôles sont pris en flagrant délit de défaillance, sa responsabilité est impliquée », poursuit le Dr Frachon. « Une dénonciation par un lanceur d’alerte peut potentiellement mettre en cause l’Agence pour sa passivité, pour son inertie…"

    Pour Marine Martin, de l’Apesac, lanceuse d’alerte de la Dépakine, la situation n’a pas tellement changé. "Beaucoup de gens essayent d’alerter sur des problématiques mais ne sont pas entendus car les laboratoires ont toute l’attention des politiques. Ils ont un énorme pouvoir car ils financent beaucoup d’études".

    L’indépendance de l’ANSM est donc encore remise en question. Irène Frachon, elle, fait preuve d’optimisme. "L’ANSM a pris conscience que la simple pharmacovigilance ne suffisait pas. Qu’il existe une pharmacodélinquance, constituée de faits délictueux".

    #lanceurs_d‘alerte

  • Le #docetaxel, traitement de #chimiothérapie : chronique d’une catastrophe annoncée | Rose Magazine
    http://www.rosemagazine.fr/magazine/sante/article/docetaxel-generique


    Et un scandale sanitaire de plus ! L’inaction de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) est criminelle ! Combien de temps et de morts faudra t’il pour que les firmes pharmaceutiques soient plus contrôlées et que les pouvoirs publics soient au minimum réactifs quand ils sont alertés.
    #médicaments #médecine #cancer #ANSM #laboratoires_pharmaceutiques #génériques

    • En 2010, le Taxotere-Sanofi vit les derniers jours de son très juteux brevet. La molécule va dans quelques mois tomber dans le domaine public. Cette année-là, Sanofi change la présentation de son médicament et simplifie la préparation des perfusions en un unique flacon prêt à diluer. Cette nouvelle présentation est approuvée par l’Agence européenne du médicament (EMA). Un changement anodin ? Non. Rien n’est anodin lorsqu’on parle d’un cytotoxique avec une « marge thérapeutique » si étroite.

      D’ailleurs, les soignants observent vite une différence.

      (...)

      En 2012, [le] #brevet de Sanofi tombe dans le domaine public et la molécule docétaxel devient libre de droit. Les premiers génériques arrivent sur le marché.

      Au vu de l’augmentation des effets secondaires pour une variation de 1% dans le Taxotere, comment personne n’a pu anticiper, même imaginer, que le passage au générique allait être problématique ? Une équipe de l’ESCPCI de Paris avait pourtant, en 2008, étudié la qualité des 31 génériques du docétaxel déjà sur le marché international. Résultats de l’étude : « 90% des génériques étudiés contiennent insuffisamment de médicament, un haut niveau d’impuretés ou les deux à la fois. Cela peut à la fois affecter l’efficacité et la sécurité du médicament ». (...)

      C’est à ce moment précis que le train de la #pharmacovigilance déraille.

  • Vers une #privatisation du suivi des effets indésirables des médicaments ? - LeTemps.ch
    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/23c3da2e-e38c-11e4-94b8-e7cac4d21567/Vers_une_privatisation_du_suivi_des_effets_ind%C3%A9sirables_des_m%C3%A9dica

    Swissmedic, l’institut suisse des produits thérapeutiques, ouvre la porte à une privatisation de la #pharmacovigilance, activité assurée aujourd’hui par des services d’hôpitaux universitaires. Ce changement de donne suscite des inquiétudes quant à la qualité du suivi des effets secondaires des médicaments, et pourrait permettre l’influence de l’#industrie_pharmaceutique, concernée au plus haut chef. Pour la Fédération romande de consommateurs, la sécurité des patients doit primer sur tout autre critère, économique notamment.

    #santé #pharma

  • Présence de sels d’#aluminium dans les #vaccins
    http://www.groupe-crc.org/Presence-de-sels-d-aluminium-dans.html

    → Sur le Gardasil Vous avez aussi entendu que les travaux du Dr Lee (USA) sont maintenant confirmés par les travaux du Pr Belec (Hôpital Européen Georges Pompidou). Des fragments d’ADN sont bien présents dans chaque ampoule de Gardasil, collés à l’adjuvant aluminique. Je rappelle qu’il est maintenant admis que l’aluminium vaccinal migre dans l’organisme, pour s’accumuler finalement dans le cerveau. Monsieur Nicolas Ferry (directeur des thérapies innovantes, des produits issus du corps humain et des vaccins à l’ANSM) a reconnu, lors de sa présentation du 22 mai, que « la reconnaissance de la myofasciite à macrophages (MFM) a tardé, sans doute, parce que les déclarations n’étaient pas suffisantes ». Il a rajouté qu’il existait une mesure de « Pharmacovigilance renforcée sur la myofasciite à macrophages ». Il a par ailleurs précisé : « le Gardasil fait l’objet d’un suivi renforcé par l’Agence. Les évènements indésirables sont analysés par l’Agence ». En toute logique, si l’on veut qu’une réelle pharmacovigilance s’exerce, et dans la mesure où la myofasciite à macrophages n’est pas connue du corps médical, il est nécessaire qu’une information objective basée sur des faits scientifiques soit transmise à ce corps médical. Il a été clairement établi lors de ces deux colloques du 22 mai que la question de la toxicité de l’aluminium vaccinal se posait de manière indiscutable (même si cela ne fait pas pour l’instant l’objet d’un consensus), et cela est encore plus vrai en ce qui concerne les vaccins contre le papillomavirus, avec la présence de fragments d’ADN dans chaque ampoule de Gardasil. Je rappelle que des cas de myofasciite à macrophages post-Gardasil sont remontés déjà à la #pharmacovigilance.

    #santé