• Face à la haine en ligne, « l’État a confié la gestion de la liberté d’expression aux plateformes capitalistes »
    https://www.bastamag.net/Haine-en-ligne-plateforme-Pharos-loi-Avia-attentat-Conflans-moderation-Gaf

    Le gouvernement ressort les dispositions de la loi Avia censés renforcer la lutte contre les contenus haineux sur internet. Ces mesures ont pourtant été censurées par le Conseil constitutionnel en juin, car elles portent atteinte à la liberté d’expression. Explications avec Arthur Messaud, juriste à La Quadrature du Net. Depuis l’attentat de Conflans, le gouvernement cherche à relancer la loi « Avia » (du nom de la députée LREM auteure du projet de loi, Lætitia Avia), contre les contenus haineux et (...)

    #bot #algorithme #manipulation #technologisme #modération #LoiAvia #LaQuadratureduNet #ConseilConstitutionnel-FR #Facebook #Twitter (...)

    ##YouTube

    • C’est Pharos qui avait demandé la censure d’Indymedia, donc pour la censure politique, a priori, ça marche. Mais pour les signalements des messages haineux, ils ne servent pas à grand-chose. Actuellement, sur la modération des contenus en France, l’État a tout délégué aux plateformes étatsuniennes. Des juges sont parfois saisis, mais #Pharos, ce n’est pas la justice. Le droit est construit pour que Twitter, Facebook et les autres modèrent pour le compte de l’État. Ces plateformes privées font donc à la fois office de #police et de juge...

      https://seenthis.net/messages/861733
      #gafam #loi_Avia

  • Cybercriminalité : comment fonctionne la plateforme Pharos ? - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/cybercriminalite-comment-fonctionne-la-plateforme-pharos-22-12-2019-82231

    Par Iris Peron avec E.P.
    Le 22 décembre 2019 à 19h15, modifié le 22 décembre 2019 à 19h37

    Les images d’une d’agression diffusées sur les réseaux sociaux, des internautes sous le choc et des signalements en pagaille. Ces derniers mois, plusieurs enquêtes judiciaires ont pu être lancées grâce au concours d’internautes, qui ont sollicité la plateforme Pharos (plateforme d’harmonisation, de recoupement et d’orientation des signalements, ndlr) afin de signaler un contenu jugé illicite sur Internet.

    [VOS SIGNALEMENTS] Grâce à vos nombreux signalements #Pharos, les #policiers de l’Essonne ont rapidement interpellé les deux auteurs du viol présumé et de la vidéo diffusée en masse, hier, sur les réseaux sociaux.

    Merci de votre mobilisation.
    Merci de ne pas relayer cette vidéo. https://t.co/jZJrbvQ5Kw pic.twitter.com/cmsYofun0J
    — Police nationale (@PoliceNationale) December 21, 2019

    Les exemples ne manquent pas, rien que ces derniers mois : de la sordide vidéo d’un viol en Essonne, qui a donné lieu à l’arrestation de deux adolescents samedi, aux photos pédopornographiques que partageait un CRS retraité, en passant par les propos ultra-violents qu’un internaute de Seine-et-Marne tenait contre des migrants ou les images de mauvais traitements infligés à un chat …

    Le Parisien fait le point sur cette plateforme qui a fêté ses 10 ans cette année et dont l’activité est en pleine expansion. En 2018, Pharos a comptabilisé plus de 163 000 signalements et, selon nos informations, 213 000 rien qu’entre janvier et novembre dernier, soit quatre fois plus qu’à ses débuts.

    Comment fonctionne la plateforme ?

    Pharos est placée sous l’autorité de la sous-direction de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire. Sa mission est de centraliser les signalements effectués par des internautes contre des contenus jugés illicites et diffusés sur le web, afin de les recouper, de les qualifier et d’éventuellement décider d’un traitement judiciaire.

    LIRE AUSSI > Meurtres, viols… sur les réseaux sociaux, la criminalité en direct

    Les enquêteurs de Pharos alertent alors les services compétents territorialement (police, gendarmerie, douanes…), afin de déclencher une enquête sous l’autorité du procureur de la République. Il arrive fréquemment que des victimes visées par des contenus offensants ou apparaissant sur certaines images ne soient pas avisées de leur diffusion sur Internet et soient retrouvées ultérieurement.

    Les enquêteurs de Pharos peuvent également transmettre à d’autres pays certaines informations récoltées, quand les contenus le nécessitent et effectuer des veilles ponctuelles sur certains sujets d’actualité. Cela a notamment été le cas lors des multiples manifestations de Gilets jaunes.
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    La responsabilité de supprimer le contenu offensant revient quant à elle à l’hébergeur.

    Quels types de signalements ?

    La moitié des signalements sur la plateforme sont liés à des escroqueries présumées. Dans l’autre moitié, on compte notamment des contenus pédopornographiques ou atteintes aux mineurs, du terrorisme ou des discours d’incitation à la haine. Les signalements pour cyberharcèlement ne sont pas comptabilisés à ce stade, car ils sont à la marge.

    LIRE AUSSI > Vidéo d’un viol en Essonne : comment les réseaux sociaux ont fait accélérer l’enquête

    En moyenne, en 2018, près de 3 100 signalements étaient reçus chaque semaine par la plateforme. Les années 2015 et 2016 ont par ailleurs connu un pic de signalements liés à des contenus terroristes.

    « Les contenus ou comportements que vous jugez simplement immoraux ou nuisibles n’ont pas à être signalés sur Pharos », insiste sur son site le ministère de l’Intérieur. « Les affaires privées, même si elles utilisent Internet (insultes, propos diffamatoires, harcèlement) relèvent de la compétence du commissariat de police ou de la brigade de gendarmerie de votre lieu d’habitation et non de Pharos », rappelle aussi la place Beauvau.

    Qui travaille sur cette plateforme ?

    En tout, 27 policiers et gendarmes, spécialistes de la cybercriminalité, travaillent au recueil des signalements, indiquait en juin dernier François-Xavier Masson, le patron de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) à l’AFP.

    Deux unités sont venues renforcer le dispositif en 2015, l’une dédiée aux discriminations et l’autre au blocage des contenus. Depuis, le nombre d’enquêteurs a encore évolué : en février dernier, le ministre de l’Intérieur a annoncé avoir doublé les effectifs de la cellule « discours de haine et de discriminations ».

    #Cybercriminalité #Police #Pharos #Pratiques_numériques

  • Culture du viol, culture du déni
    https://www.liberation.fr/checknews/2019/05/17/la-scene-dans-laquelle-nicolas-gregoire-se-met-en-scene-dans-son-livre-es

    Bonjour,

    Vous nous avez saisis sur Twitter au sujet d’un passage du livre de l’ancien journaliste Nicolas Grégoire. L’auteur, qui a travaillé à l’UDF de 1996 à 1997 affirme depuis 2017 avoir été rémunéré comme assistant parlementaire alors qu’il travaillait en réalité pour le parti. Malgré ses nombreuses relances auprès de journalistes, l’affaire n’a été couverte que par le Télégramme. Depuis, il accuse les médias (dont Libération) de censure et d’avoir voulu étouffer l’histoire. Checknews avait déjà répondu une question sur le sujet.

    Il raconte donc son histoire dans un livre, auto-édité « pour échapper à la censure et aux pressions ». La première partie a été mise en ligne gratuitement. Christophe Cécil-Garnier, journaliste pour Street Press et auteur, en 2017, d’un portrait de Nicolas Grégoire dans Slate, écrit le premier, jeudi soir, que Nicolas Grégoire y décrit une scène de viol, sans qualifier ses actes.

    C’est avec "la blonde" qu’arrive ce passage.

    Nicolas Grégoire, même s’il dit en avoir honte, ne nomme pas les choses : c’est un viol.

    Ne pas le nommer tel quel, ne pas le prendre en compte, ça s’appelle la culture du viol. pic.twitter.com/wPqlFDVHOx
    — Christophe-C Garnier (@ChrisCGarnier) 16 mai 2019

    L’auteur, lui, dément faire l’apologie du viol dans ce passage, et assure que la scène qu’il décrit n’est pas un viol.

    D’ailleurs, quand je me décris comme menteur et voleur, c’est aussi de l’apologie ? Non, subitement, c’est de la sincérité !

    Mais revenons au passage en question. J’ai demandé à des juristes. Personne ne m’a dit que, selon le Code pénal, c’était du viol. Mais peu importe.
    — Nicolas Grégoire (@nicolasgregoire) 16 mai 2019

    C’est faux, ce n’est pas un viol. Et si c’était un viol, je l’aurait écrit ! Et je me serais dénoncé moi-même !

    Je dénonce un comportement, et on me traîne dans la boue comme si j’en faisais l’apologie, sur des bases fausses, c’est absolument insupportable.
    — Nicolas Grégoire (@nicolasgregoire) 16 mai 2019

    Plusieurs juristes ont réagi, expliquant au contraire que les faits décrits relevaient effectivement du viol.

    Le viol se définit comme un acte de pénétration sexuelle (ça ne fait aucun doute), par contrainte, menace, violence ou surprise. Ici il s’agit de surprise.
    — secret (@jjalmad) 16 mai 2019

    L’article 222-23 du code pénal punit le viol de quinze ans de prison. Il définit le viol comme « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise ». Dans l’extrait en question, il est bien écrit que sa conjointe est endormie, « les yeux mi-clos, du ton geignard de ceux qu’on réveille », ce qui relève de la surprise, et qu’elle n’est pas consentante puisqu’elle répète à trois reprises : « Non…, non, non ». Par ailleurs, lorsqu’il est commis par le conjoint ou concubin, le viol est passible de 20 ans de réclusion.

    Si le livre est présenté comme un récit factuel, rien ne permet pour autant d’affirmer que la scène décrite s’est réellement passée. Les faits, censés s’être déroulés il y a plus de 20 ans, seraient prescrits.

    Sur Twitter, la police nationale a expliqué avoir été saisie via la plateforme de signalement pharos.

    Bonjour, les enquêteurs de la plateforme #Pharos ont été saisis. Merci pour votre vigilance. Pour signaler des contenus illicites sur le web, rendez-vous sur la plateforme #Pharos : https://t.co/cC9MlFxtoq pic.twitter.com/nrvvIEOfVw
    — Police nationale (@PoliceNationale) 17 mai 2019

    L’auteur a accusé les médias de se servir de cet extrait pour allumer un contre-feu.

    Comme pour le Bayrougate, désespérés que j’aie toutes les preuves, journalistes et politiques mis en cause m’attaquent sur ma personne.

    Contre-feu lâche et malheureusement efficace. Mais je ne lâcherai pas.#PasAvantLeDeuxiemeTour
    — Nicolas Grégoire (@nicolasgregoire) 17 mai 2019

    Rappelons par ailleurs que, quelques jours plus tôt, sous un tweet annonçant la réouverture de l’enquête sur Julian Assange ce même Nicolas Grégoire affirmait que l’accusation de viol contre le fondateur de Wikileaks ne tenait pas parce qu’il n’y avait « pas eu contrainte ». Or, dans ce cas aussi, la plaignante accuse Assange d’avoir engagé un rapport sexuel sans préservatif alors qu’elle dormait.

    Non, ce n’est pas un viol, parce qu’il n’y a pas eu contrainte.

    — Nicolas Grégoire (@nicolasgregoire) 13 mai 2019

    Mise à jour vendredi 17 mai à 18h15 : Dans un communiqué, Nicolas Grégoire est revenu sur le récit décrit dans son livre, affirmant que la femme était éveillée et consentante.
    Pauline Moullot

    #viol #consentement #domination_masculine #violences_par_conjoint #déni #hypocrisie