• Un temps de Pauchon : question sur le revenu universel

    Toujours à la Maison de la Radio lors de lors de la soirée de clôture de l’opération Ticket For Change concernant de jeunes futurs entrepreneurs et entrepreneuses, #Hervé_Pauchon a eu la grande chance de rencontrer la passionnante #Cynthia_Fleury, #Philosophe et chercheur à l’institut des sciences de la communication au #CNRS et le passionnant #Raphaël_Liogier Philosophe et Sociologue qui nous explique comment on pourrait #changer_le_monde en commençant par la mise en place du « #revenu_universel ».

    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10616-18.09.2015-ITEMA_20799063-0.mp3

    http://www.franceinter.fr/emission-un-temps-de-pauchon-je-ne-sais-pas-pourquoi-on-s-oblige-a-mettr

    #RdB

  • Les conférences : un marché à prix d’or

    http://www.franceinter.fr/emission-secrets-d-info-les-conferences-un-marche-a-prix-dor

    Le concept de la #conférence d’autrefois en Sorbonne est-il dépassé ? Aujourd’hui, dans un climat économique morose, les #entreprises, pour motiver leurs cadres, s’arrachent des personnalités de tout bord dont les tarifs varient de mille euros à cent mille euros

    Les conférenciers les plus sollicités sont les #sportifs. Ils incarnent la réussite, la gagne et l’ambition. A l’image d’Edgar Grospiron, ancien champion olympique de skis sur bosses, qui a monté sa boite de consulting pour gérer ses prestations.

    Plus étonnant, les #philosophes sont aussi très courtisés. Ils délivrent moins un message de réussite que les clés nécessaires – le bonheur selon André Comte-Sponville - pour mieux appréhender sa vie professionnelle.

  • Le rouge et le tricolore | par Alain Badiou
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/01/27/le-rouge-et-le-tricolore_4564083_3232.html

    Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types de manifestation : celle sous drapeau rouge, et celles sous drapeau tricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petites bandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclament des formes sectaires de la religion musulmane, de l’identité nationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sont pas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, qui sont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut faire revenir.

    • Le Rouge et la Marseillaise, par Bernard Chartreux, dramaturge
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/02/10/le-rouge-et-la-marseillaise_4573404_3232.html

      Ne pas signaler, comme le fait Badiou , ce versant religieux des crimes fascistes, c’est fermer volontairement les yeux devant ce qui est sans doute l’événement marquant –en concomitance il va sans dire avec la chute du communisme– de la fin du XXe et du début du XXIe siècle, savoir le retour en force (et inattendu ?) tant sur le plan individuel qu’au niveau géo-stratégique, de la religion. C’est ne pas vouloir voir son caractère impérialiste, dominateur, conquérant, propre à toutes les dérives sectaires et criminelles. C’est s’imaginer que l’on peut l’utiliser (la religion) à des fins politiques toutes différentes de sa finalité propre –un ordre moral coercitif ici bas et la récompense céleste post mortem– alors qu’en réalité c’est elle qui, en dernière instance, va manipuler les apprentis manipulateurs (cf. par exemple les Etats Unis et le fondamentaliste afghan) .

      Avec la classique simplification aberrante sur l’"#opium_du_peuple" qui ne fait aucun cas de ce qui précède l’expression, à propos de la #religion comme « âme d’un monde sans coeur, esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu ».

      #incarnation

    • Le texte de Badiou dans sa version non tronquée par Le Monde

      Le Rouge et le Tricolore
      Alain Badiou

      1. Arrière-plan : la situation mondiale.
      Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure du capitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui le régente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figure reconnue de l’universalité. Nous vivons un pénible intervalle : celui qui sépare la fin de la deuxième étape historique de l’Idée communiste (la construction intenable, terroriste, d’un « communisme d’Etat ») de sa troisième étape (le communisme réalisant la politique, adéquate au réel, d’une « émancipation de l’humanité tout entière »). Dans ce contexte, s’est établi un conformisme intellectuel médiocre, une sorte de résignation à la fois plaintive et satisfaite, qui accompagne l’absence de tout futur autre que la répétition déployée de ce qu’il y a.
      Nous voyons alors apparaître, contre-partie à la fois logique et horrifiante, désespérée et fatale, mélange de capitalisme corrompu et de gangstérisme meurtrier, un repli maniaque, manœuvré subjectivement par la pulsion de mort, vers les identités les plus diverses. Ce repli suscite à son tour des contre-identités identitaires arrogantes. Sur la trame générale de « l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre « l’Islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent, d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individus surarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelques dieux ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de la démocratie, des expéditions militaires internationales sauvages, détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye, Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant des milliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec les bandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits, des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrent les grandes compagnies.
      Il en ira ainsi tant que l’universalisme vrai, le prise en main du destin de l’humanité par l’humanité elle-même, et donc la nouvelle et décisive incarnation historico-politique de l’Idée communiste, n’aura pas déployé sa neuve puissance à l’échelle mondiale, annulant au passage l’asservissement des Etats à l’oligarchie des propriétaires et de leurs serviteurs, l’abstraction monétaire, et finalement les identités et contre-identités qui ravagent les esprits et en appellent à la mort.
      La situation mondiale, c’est que tarde à venir, mais viendra – si nous parvenons à le vouloir à grande échelle – le temps où toute identité (car il y aura toujours des identités, y compris différentes, y compris formellement contradictoires) sera intégrée égalitairement et pacifiquement dans le destin de l’humanité générique.
      2. Détails français : Charlie-Hebdo et la « République ».
      Né du gauchisme révolté des années soixante-dix, Charlie-Hebdo est devenu, comme nombre d’intellectuels, de politiciens, de « nouveaux philosophes », d’économistes impuissants et d’amuseurs divers, un défenseur à la fois ironique et fiévreux de la Démocratie, de la République, de la Laïcité, de la Liberté d’opinion, de la Libre entreprise, du Libre sexe, de l’Etat libre, bref, de l’ordre politique et moral établi. Ce genre de renégation, qui est comme le vieillissement des esprits au fil des circonstances, pullule, et n’a en soi-même guère d’intérêt.
      Plus nouvelle semble la construction patiente, entamée en France dès les années quatre-vingt du dernier siècle, d’un ennemi intérieur de type nouveau : le musulman. Cela s’est fait dans la foulée de diverses lois scélérates poussant la « liberté d’expression » jusqu’au contrôle tatillon des vêtements, de nouveaux interdits concernant le récit historique et de nouvelles franchises policières. Cela s’est fait aussi dans une sorte de rivalité « de gauche » avec l’irrésistible ascension du Front national, lequel pratiquait depuis la guerre d’Algérie un racisme colonial franc et ouvert. Quelles que soit la diversité des causes, le fait est que le musulman, de Mahomet à nos jours, est devenu le mauvais objet du désir de Charlie-Hebdo. Accabler de sarcasmes le musulman et faire rire de ses façons est devenu le fonds de commerce de ce crépusculaire magazine « humoristique », un peu comme il y a un petit siècle on se moquait, sous le nom de « Bécassine », des paysannes pauvres (et chrétiennes, à l’époque…) venues de Bretagne pour torcher les enfants des bourgeoises de Paris.
      Tout cela, au fond, n’est pas si nouveau. L’ordre établi parlementaire français – au moins depuis son acte fondateur, à savoir le massacre, en 1871, par les Thiers, Jules Ferry, Jules Favre et autres vedettes de la gauche « républicaine », de vingt mille ouvriers dans les rues de Paris – ce « pacte républicain » auquel se sont ralliés tant d’ex-gauchistes, a toujours soupçonné que se tramaient des choses effrayantes dans les faubourgs, les usines de la périphérie, les sombres bistrots banlieusards. Il a toujours envoyé de fortes brigades policières dans ces endroits, et peuplé les prisons, sous d’innombrables prétextes, des louches jeunes hommes mal éduqués qui y vivaient. Il a introduit dans les « bandes de jeunes » des délateurs corrompus. Elle a aussi, la République, multiplié les massacres et formes neuves d’esclavage requis par le maintien de l’ordre dans l’Empire colonial. Cet Empire sanguinaire, où l’on torturait avec constance les « suspects » dans le moindre commissariat de la moindre bourgade africaine ou asiatique, avait trouvé sa charte dans les déclarations du même Jules Ferry, – décidément un activiste du pacte républicain – lesquelles exaltaient la « mission civilisatrice » de la France.
      Or, voyez-vous, un nombre considérables des jeunes qui peuplent nos banlieues, outre leurs louches activités et leur manque flagrant d’éducation (étrangement, la fameuse Ecole républicaine n’a rien pu, semble-t-il, en tirer, mais n’arrive pas à se convaincre que c’est de sa faute, et non de la faute des élèves), ont des parents prolétaires d’origine africaine, ou sont eux-mêmes venus d’Afrique pour survivre, et, par voie de conséquence, sont souvent de religion musulmane. A la fois prolétaires et colonisés, en somme. Deux raisons de s’en méfier et de prendre les concernant de sérieuses mesures répressives. La police, heureusement, sous la direction éclairée de nos gouvernements, tant de droite extrême que de gauche résolue, fait ce qu’il convient. Supposons que vous soyez un jeune noir ou un jeune à l’allure arabe, ou encore une jeune femme qui a décidé, par sens de la libre révolte, puisque c’est interdit, de se couvrir les cheveux. Eh bien, vous avez alors neuf ou dix fois plus de chances d’être interpellé dans la rue par notre police démocratique et très souvent retenu dans un commissariat, que si vous avez la mine d’un « Français », ce qui veut dire, uniquement, le faciès de quelqu’un qui n’est probablement ni prolétaire, ni ex-colonisé. Ni musulman. Charlie-Hebdo, en un sens, ne fait qu’aboyer avec ces mœurs policières.
      On prétend de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman en soi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’est objectivement faux. Prenez une caricature typique : on y voit une paire de fesses nues, c’est tout, et la légende dit « Et le cul de Mahomet, on peut s’en servir ? ». Le Prophète des croyants, cible permanente de ces stupidités, serait-il un terroriste contemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politique que ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « liberté d’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visant l’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’un racisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter de rire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation « occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, non seulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditions dramatiques, mais envers une très large fraction du peuple laborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie la vaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accélérée les chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures du matin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuple qui, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, ses voyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesse existentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraie politique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, et même, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté.
      Autrefois déjà, dès le XVIIIe siècle, toutes ces blagues sexuelles, antireligieuses en apparence, antipopulaires en réalité, avaient donné un « humour » de caserne ou de salle de garde. Voyez les obscénités de Voltaire à propos de Jeanne d’Arc : son La Pucelle d’Orléans est tout à fait digne de Charlie-Hebdo. A lui seul, ce poème cochon dirigé contre une héroïne sublimement chrétienne autorise à dire que les vraies et fortes lumières de la pensée critique ne sont certes pas illustrées par ce Voltaire de bas étage. Il éclaire la sagesse de Robespierre quand il condamne tous ceux qui font des violences antireligieuses le cœur de la Révolution, et n’obtiennent ainsi que désertion populaire et guerre civile. Il nous invite à considérer que ce qui divise l’opinion démocratique française est d’être, le sachant ou non, soit du côté constamment progressiste et réellement démocrate de Rousseau, soit du côté de l’affairiste coquin, du riche spéculateur sceptique et jouisseur, qui était comme le mauvais génie logé dans ce Voltaire par ailleurs capable, parfois, d’authentiques combats.
      Mais aujourd’hui, tout cela pue la mentalité coloniale – comme du reste la loi contre le foulard « islamique » rappelait, en bien plus violent, hélas, les moqueries contre la coiffe bretonne de Bécassine : tous points où le racisme culturel racoleur fusionne avec l’hostilité sourde, l’ignorance crasse et la peur qu’inspire au petit bourgeois de nos contrées, très content de lui-même, l’énorme masse, banlieusarde ou africaine, des damnés de la terre.
      3. Ce qui est arrivé, 1 : Le crime de type fasciste.
      Et les trois jeunes Français que la police a rapidement tués ?
      Remarquons en passant que c’était faire, à la satisfaction générale, l’économie d’un procès où il aurait fallu discuter de la situation et de la réelle provenance des coupables. C’était aussi un trait tiré sur l’abolition de la peine de mort, le retour à la pure vengeance publique, dans le style des westerns.
      S’il faut les caractériser, disons qu’ils ont commis ce qu’il faut appeler un crime de type fasciste.
      J’appelle crime de type fasciste un crime qui a trois caractéristiques. D’abord, il est ciblé, et non pas aveugle, parce que sa motivation est idéologique, de caractère fascisant, ce qui veut dire : stupidement identitaire, nationale, raciale, communautaire, coutumière, religieuse... En la circonstance, les assassins avaient visiblement comme cibles trois identités souvent visées par le fascisme classique : les publicistes considérés comme du bord opposé, les policiers défendant l’ordre parlementaire haï, et les Juifs. Il s’agit de la religion dans le premier cas, d’une Etat national dans le second, d’une prétendue race dans le troisième. Ensuite, il est d’une violence extrême, assumée, spectaculaire, parce qu’il vise à imposer l’idée d’une détermination froide et absolue, qui du reste inclut de façon suicidaire la probabilité de la mort des meurtriers. C’est l’aspect « Viva la muerte ! », l’allure nihiliste, de ces actions. Troisièmement, le crime vise, par son énormité, son effet de surprise, son côté hors norme, à créer un effet de terreur et à alimenter, de ce fait même, du côté de l’Etat et de l’opinion, des réactions incontrôlées, lesquelles, aux yeux des criminels et de leurs patrons, vont justifier après coup, par symétrie, l’attentat sanglant.
      Ce genre de crime demande des tueurs que ceux qui les manipulent peuvent abandonner à leur sort dès que l’acte a eu lieu. Ce ne sont pas de grands professionnels, des gens des services secrets, des assassins chevronnés. Ce sont des jeunes du peuple, tirés de leur vie, qu’ils prévoient sans issue, ni sens, par la fascination de l’acte pur mêlé à quelques ingrédients identitaires sauvages, et qui accèdent aussi, ce faisant, aux armes sophistiquées, aux voyages, à la vie en bande, à des formes de pouvoir, de jouissance, et à un peu d’argent. En France même, on a vu, à une autre époque, des recrues de groupes fascisants capables de devenir des meurtriers et des tortionnaires pour des raisons du même genre. Ce fut notamment le cas, pendant l’occupation de la France par les nazis, de bien des miliciens embauchés par Vichy sous le drapeau de la « Révolution nationale ».
      Si l’on veut réduire le risque des crimes fascistes, c’est de ce portrait qu’il faut s’inspirer. Les facteurs décisifs autorisant l’apparition de ces crimes sont clairs. Il y a l’image négative que la société se fait des jeunes venus de la misère mondiale, la façon dont elle les traite. Il y a le maniement inconsidéré des questions identitaires, l’existence non combattue, voire encouragée, de déterminations racialistes et coloniales, les lois scélérates de ségrégation et de stigmatisation. Il y a surtout sans doute, non pas l’inexistence – on trouve dans notre pays des militants pleins d’idées et liés au peuple réel –, mais la faiblesse désastreuse, à échelle internationale, des propositions politiques hors consensus, de nature révolutionnaire et universelle, susceptibles d’organiser ces jeunes dans la solidité agissante d’une conviction politique rationnelle. Ce n’est que sur le fond d’une action persistante pour modifier tous ces facteurs négatifs, d’un appel à changer de fond en comble la logique politique dominante, qu’on aurait pu raisonnablement faire prendre à l’opinion la vraie mesure de ce qui se passait, et subordonner l’action policière, toujours dangereuse quand elle est livrée à elle-même, à une conscience publique éclairée et capable.
      Or la réaction gouvernementale et médiatique a fait exactement tout le contraire.
      4. Ce qui est arrivé, 2 : L’Etat et l’Opinion.
      Dès le début, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesurée et extrêmement dangereuse du crime fasciste. Au crime à motivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Que du reste ce thème soit identitaire et guerrier, on l’a bien vu lorsque nos dirigeants, les Hollande et les Valls, suivis par tous les organes médiatiques, ont entonné l’air, inventé par Bush à propos de la sinistre invasion de l’Irak – dont on connaît aujourd’hui les effets dévastateurs et absurdes –, de la « guerre contre le terrorisme ». C’est tout juste si, à l’occasion d’un crime isolé de type fasciste, on n’a pas exhorté les gens soit à se terrer chez eux, soit à revêtir leur uniforme de réserviste et à partir au son du clairon en Syrie.
      La confusion a été à son comble quand on a vu que l’Etat appelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au pays de la « liberté d’expression », une manifestation sur ordre de l’Etat ! On avait de bonnes raisons de se demander si Valls n’envisageait pas d’emprisonner les absents. On a puni, de ci de là, ceux qui étaient rétifs à la minute de silence. Nous aurons vraiment tout vu. C’est ainsi qu’au plus bas de leur popularité, nos dirigeants ont pu, grâce à trois fascistes dévoyés qui ne pouvaient imaginer un tel triomphe, défiler devant un million et quelques de personnes, à la fois terrorisées par les « musulmans » et nourries aux vitamines de la démocratie, du pacte républicain et de la grandeur superbe de la France. Il a même été possible que le criminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rang des manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion et la paix civile.
      La « liberté d’expression », parlons-en ! La manifestation affirmait au contraire, à grand renfort de drapeaux tricolores, qu’être français c’est d’abord avoir tous, sous la houlette de l’Etat, la même opinion. Il était pratiquement impossible, tous ces jours -ci, d’exprimer sur ce qui se passait une autre avis que celui qui consiste à s’enchanter de nos libertés, de notre République, à maudire la corruption de notre identité par les jeunes prolétaires musulmans et les filles horriblement voilées, et à se préparer virilement à la « guerre contre le terrorisme ». On a même entendu le cri suivant, admirable dans sa liberté expressive : « nous sommes tous des policiers ».
      Comment du reste ose-t-on aujourd’hui parler de « liberté d’expression » dans un pays où, à de très pauvres exceptions près, la totalité des organes de presse et de télévision sont aux mains de grands groupes privés industriels et/ou financiers ? Faut-il que notre « pacte républicain » soit souple et accommodant pour qu’on s’imagine que ces grands groupes, que Bouygues, que Lagardère, que Niel, et tous les autres, sont prêts à sacrifier leurs intérêts privés sur l’autel de la démocratie et de la liberté d’expression !
      Il est très naturel en réalité que la loi de notre pays soit celle de la pensée unique et de la soumission peureuse. La liberté en général, y compris celle de la pensée, de l’expression, de l’action, de la vie même, consiste-t-elle aujourd’hui à devenir unanimement des auxiliaires de police pour la traque de quelques dizaines d’embrigadés fascistes, la délation universelle des suspects barbus ou voilés, et la suspicion continue concernant les sombres « cités de banlieues », héritières des « faubourgs » où l’on fit autrefois un carnage des Communards ? Ou bien la tâche centrale de l’émancipation, de la liberté publique, est-elle bien plutôt d’agir en commun avec le plus possible de jeunes prolétaires de ces banlieues, le plus possible de jeunes filles, voilées ou non, cela n’importe pas, dans le cadre d’une politique neuve, qui ne se réfère à aucune identité (« les prolétaires n’ont pas de patrie ») et prépare la figure égalitaire d’une humanité s’emparant enfin de son propre destin ? Une politique qui envisage rationnellement que nos vrais maîtres impitoyables, les riches régents de notre destin, soient enfin congédiés ?
      Il y a eu en France, depuis bien longtemps, deux types de manifestations : celles sous drapeau rouge, et celles sous drapeau tricolore. Croyez-moi : y compris pour réduire à rien les petites bandes fascistes identitaires et meurtrières, qu’elles se réclament des formes sectaires de la religion musulmane, de l’identité nationale française ou de la supériorité de l’Occident, ce ne sont pas les tricolores, commandées et utilisées par nos maîtres, qui sont efficaces. Ce sont les autres, les rouges, qu’il faut faire revenir.

    • Le #philosophe et le #djihadiste, Jacob Rogozinski
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/02/20/le-philosophe-et-le-djihadiste_4580674_3232.html

      Dans une récente tribune (Le Monde, 28 janvier), Alain Badiou qualifie de « crime #fasciste » l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo et des Juifs de l’hypermarché casher. Peu importe que les tueurs se soient réclamé Al-Qaida et de Daech, peu importe qu’ils aient donné à leur acte une signification religieuse (« nous avons vengé le Prophète ! ») : comme si rien n’avait changé depuis les années 1930, notre philosophe n’y voit que du « fascisme ». Il s’obstine en effet à ressusciter le vieux nom sanglant de « communisme » et à désigner comme « fasciste » ce qui lui fait obstacle. Obstination qui le rend sourd et aveugle à ce qu’il y a de nouveau, de singulier dans la situation présente. (...)

      Foucault ne s’est pas assez interrogé sur ce qui incite les individus à adhérer aux dispositifs de pouvoir. Pour qu’un homme accepte de se soumettre à un dispositif, il faut que celui-ci soit parvenu à capter certains de ses affects, de ses désirs, de ses fantasmes, à les intensifier ou les modifier, à les infléchir en les orientant vers certaines cibles. Les affects qui animent un grand nombre de jeunes, victimes du chômage, du racisme, de leur relégation dans des quartiers déshérités, sont des sentiments de révolte contre l’injustice : l’indignation, la colère. Il arrive toutefois qu’une juste colère se transforme en un autre affect qui ne tient plus aucun compte du juste et de l’injuste, mais vise uniquement à détruire son objet.
      Cet affect mortifère est la haine. En captant la révolte, l’indignation, la colère, les dispositifs de terreur les exacerbent, les font virer à la haine et donnent à cette haine des cibles contre lesquelles se déchaîner. Comment empêcher le djihadisme d’exploiter une rébellion légitime ? En luttant concrètement contre l’injustice qui l’engendre, contre toutes les formes d’oppression et de ségrégation ; mais aussi en travaillant collectivement, patiemment, à re-fonder un projet d’émancipation qui aura tiré la leçon des désastres du XX° siècle. Seule une politique d’#émancipation qui saurait « tirer sa poésie de l’avenir et non du passé » pourra parvenir à briser la logique de la haine.

      Encore une alternative piégée, #mao_stal et/ou #anticommuniste.

      #dispositifs_de_terreur

  • L’école d’Athena

    à la demande de @Rastapopoulos, voici une petite présentation de mon projet artistique en cours.
    Habituellement je travail à partir d’une peinture classique célèbre que je détourne et m’approprie. Cette fois j’ai choisi « L’école d’Athènes » une fresque peinte par Raphaël qui se trouve au Vatican et dont une tapisserie la représentant se trouve dans l’hémicycle de l’Assemblé nationale française.

    Dans cette image on peu voire 58 hommes de sexe masculin, qui sont des philosophes plus ou moins célèbres. Le fait qu’il n’y ai pas de femmes ni au Vatican, ni à l’assemblé nationale n’est bien sur pas un hasard, on voie bien que la philosophie et la politique sont des domaines dans lesquels les femmes ne sont pas les bienvenus.

    En parallèle à cela je me rend compte que les femmes sont effacés dans l’histoire, et en ce qui concerne le féminisme c’est comme si on repartait à zero toutes les 2 ou 3 générations. Il y a des féministes depuis qu’il y a des femmes mais nous n’en serions qu’a la 3eme génération parait-il. Je réunis les documents sur l’histoire des femmes avec le tag #historicisation sur @seenthis

    Le projet consiste à faire un grand ensemble de 58 portraits de femmes philosophe féministe, en pied et chacune d’un format d’environ 2m de haut. J’essaye aussi de ne pas représenté que des bourgeoises universitaires blanches française ou etatsuniennes mais de veillé à un choix intersectionnel dans mes portraits.
    Tous les choix ne sont pas faits mais ici vous avez un trombinoscope des 139 femmes que j’ai séléctionné pour ma série. http://ecole-athena.blogspot.fr/2013/12/139-portraits-de-feministes.html

    Pour le moment j’ai deux portraits achevés, Olympe de Gouges et Angela Davis, visible en détail grâce à la fantastique webapp faite par @fil et visible ici
    http://www.madmeg.org/athena
    et le troisième portrait, celui de Christine de Pisan est presque achevé
    http://ecole-athena.blogspot.fr/search/label/03
    Les deux prochain serons Jac sm Kee http://ecole-athena.blogspot.fr/search/label/04
    et Phoolan Devi http://ecole-athena.blogspot.fr/search/label/05

    et vous pouvez suivre le projet sur mon blog dédié à ce travail ici http://ecole-athena.blogspot.fr

    Vous pouvez voire aussi les magnifiques photos du travail en progrès faites chaque semaine par @baroug et visibles ici
    https://www.flickr.com/photos/baroug/sets/72157635990871776
    https://www.flickr.com/photos/baroug/sets/72157642767075004
    et là https://www.flickr.com/photos/baroug/sets/72157647886790890

    cc @sharazde
    #shamlesse_autopromo #feminisme #femmes #philosophes

  • «Pierre Rabhi, paysan philosophe» - 24 Octobre 2013 - Agoravox TV
    http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/pierre-rabhi-paysan-philosophe-24-41514

    Cette vidéo est une capsule de l’émission française « Complément d’enquête » sur le parcours de Pierre Rabhi, et l’influence croissante de sa philosophie de vie et de ses expériences agraires sur de plus en plus de gens dans le monde.
     
    http://www.blueman.name/Des_Videos_Remarquables.php?NumVideo=6457

    Synopsis :
     
    Il est depuis une vingtaine d’années l’infatigable promoteur de l’agro-écologie qu’il oppose au modèle d’une société de consommation à bout de souffle.
     
    Pendant une semaine nous avons suivi Pierre Rabhi, de son potager ardéchois jusqu’aux plateaux de télé en Belgique.
     
    Ses conférences se tiennent désormais à guichets fermés.
     
    Source : France 2.
     
    Une jolie vidéo, qui fait chaud au cœur, parce-qu’elle montre qu’un seul homme peut contaminer favorablement l’évolution de la société.
     
    En somme, Pierre Rabhi est un super gentil virus : un petit animal qui contamine positivement les autres.
     
    Espérons que cette bonne maladie se convertira rapidement en pandémie mondiale, à fortiori puisqu’à partir d’un nombre donné de convertis, la théorie du 100e singe va faire brusquement son effet, transformant dès lors le monde entier.

    #Pierre-Rabhi
    #paysan
    #philosophe

  • Le blues du #Net, par #Bernard_Stiegler
    http://reseaux.blog.lemonde.fr/2013/09/29/blues-net-bernard-stiegler/#xtor=RSS-32280322

    #Bernard_Stiegler (à gauche) et Jean-Hugues Barthélémy (à droite),colloque Gilbert Simondon, Cerisy-la-Salle, juillet 2013, cliché Dom Lacroix

    Le #philosophe Bernard Stiegler définit la révolution numérique autour de la notion de #publication et de ses significations sociétales. L’#Internet et le #Web sont porteurs de potentialités inouïes, pas encore mesurées. Mais ce processus a fait l’objet d’une capture par de grandes compagnies des &Eacute# ;tats-Unis qui mettent en péril nos sociétés. Bernard Stiegler…

  • Dans la série Cinéastes de notre temps « Pasolini l’enragé » (1966)
    de Jean-André Fieschi

    http://www.youtube.com/watch?v=1ldHF9dBjsI

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pasolini_l'enragé

    Pasolini s’introduit en présentant le #cinéma sous deux aspects : #linguistique et #stylistique. Linguistique, car pour le #cinéaste, le cinéma est un #langage, un moyen d’exprimer sa #rage dans une autre langue que celle qui procède de sa nationalité. Le #discours déforme quand le cinéma est « la reproduction du langage naturel de la réalité ». À ce degré, l’expérience suffit. Pour le second aspect, stylistique, il s’agit de maîtriser la technique et la connaissance cinématographique. Un problème qu’il contournera pour son tout premier film, #Accatone, en simplifiant la narration (des gros plans, peu de #mouvements de #caméra, etc.).
    L’entretien permet au réalisateur qui a déjà réalisé huit #films d’appeler à lui ses #théories #cinématographiques. Ainsi, il ne nie pas son lien de parenté avec le néoréalisme italien mais s’en distingue dans le message et dans le style. Pasolini oriente ses films vers ce qu’il appelle le « #sous-prolétariat ». Cette #catégorie #sociale, selon lui, se différencie du #prolétariat #marxiste en ce qu’elle n’est accrochée à aucune #industrie. Cette #population végète dans la #misère en #banlieue de #villes sans moyens de #production. Il l’oppose à une petite #bourgeoisie, particulière à l’#Italie, dont il est issu et contre laquelle il se dresse. Quand le #néoréalisme contient dans une description furieuse de la réalité, un message d’espoir qui est celui d’une révolution culturelle en attente au sortir de la guerre, Pasolini, qui arrive vingt ans après, crie son désespoir et son amour pour le sous-prolétariat - qu’il sacralise dans la forme par des gros-plans.
    Le #documentaire dresse un portrait d’un #poète et #philosophe du #cinéma ; la sagacité du cinéaste ira même s’exercer à s’interroger sur le #portait qui est en train de se dessiner de lui. Il se conclut par un résumé de #Théorème, son prochain film alors en tournage.

    #Pier-Paolo_Pasolini #Critique #Théorie #Histoire #Politique #Religion #Vidéo

  • « Le #Front_national sera majoritaire », prédit le #philosophe #Bernard_Stiegler
    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-front-national-sera-majoritaire-predit-le-philosophe-bernard-stiegler_12

    Un nouveau modèle #industriel, fondé sur une économie de contribution, doit être mis en oeuvre par la #France et l’#Europe. Les réseaux numériques ne fonctionnent que parce que les internautes alimentent le #Web. Cette infrastructure rend possible une économie de #partage des #savoirs, ce dont témoignent le #logiciel_libre, les #fab_labs, les réseaux énergétiques décentralisés, etc.

    • #Stiegler aurait-il pour rôle « le philosophe radical de service » du système médiatique et politique ?

      En lisant l’interview, dès la première réponse il perd toute crédibilité puisqu’il reprend comme vérité un sondage de l’ifop (patronat) et de Valeurs Actuelles réalisé par internet « par questionnaire auto-administré en ligne » :

      le FN deviendra majoritaire dans les années qui viennent et sera présent au gouvernement : selon un récent sondage, 40 % des Français affirment aujourd’hui partager ses idées.

      http://www.ifop.fr/media/poll/2324-1-study_file.pdf

      Puis il pointe les responsabilité des politiques hors-FN, on se dit « quelle bonne idée » sauf que la seule chose qu’il trouve à reprocher à la gauche c’est :

      Par exemple, lorsque Eva Joly, le soir du premier tour de la présidentielle de 2012, s’en prend à l’électorat du Front national qu’elle dit être une « tache indélébile sur le visage de la démocratie ».

      Dire cela, c’est faire exactement ce que l’on reproche au Front national, à savoir désigner des boucs émissaires et fabriquer un exutoire pour éviter de parler des vrais enjeux.

      Par contre il ne pointe pas les propos de #Valls (qui à cette époque a déjà dit plusieurs fois que les #Roms ont « Vocation ») ni la politique de #Hollande (expulsions en masse, légitimation des stigmatisation racistes de la police en refusant le pv après contrôle d’identité).

      Et il enchaine sur un propos incroyable :

      Eva Joly a gravement échoué, parce que son discours n’était absolument pas à la hauteur de ses ambitions.

      Son échec ne s’explique absolument pas par un stigmatisation acharnée de l’ #écologie et d’ #Eva_Joly elle même du fait de sa double-nationalité, ni des accords de la direction d’EELV avec le PS.

      Nan vraiment Stiegler est un guignole, la question est « à quoi sert-il ? », surtout du point de vue du Point et compagnie.

    • C’est mathématique et j’en avais parlé y a des années : les électeurs des partis traditionnels en ont ras la rondelle de se faire enfler à chaque élections avec des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient et finissent par s’abstenir logiquement, alors que les électeurs du FN, eux, sont de bons petits soldats sans états d’âme. Donc, le FN n’a pas besoin de progresser, il lui suffit d’attendre tranquillement que les autre partis se dissolvent dans l’abstention pour remporter le morceau, sachant que — comme le souligne à sa façon Fillon — le coup du sursaut républicain est usé jusqu’à la corde et ne marche plus.

      Mais le pire, c’est qu’en plus, le FN gagne des voix dans un corps social qu’on a bien préparé à l’implantation du cancer.

  • Oeuvres ouvertes : Une lettre de Flaubert à George Sand sur un camp de Bohémiens à Rouen
    http://oeuvresouvertes.net/spip.php?article524

    lettre de Flaubert lue le samedi 4 septembre à Saint Denis de la Réunion

    Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j’en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule, en leur donnant quelques sols. Et j’ai entendu de jolis mots à la Prudhomme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre.

    C’est la haine qu’on porte au Bédouin, à l’Hérétique, au Philosophe, au Solitaire, au Poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. »

    12 juin 1867

    (Correspondance, éd. de la Pléiade tome 5, pp. 653-654)

    #roms ( bohémiens )
    #Flaubert
    #haine
    #bédouin
    #hérétique
    #philosophe ( ou sont-ils ? )
    #solitaire
    #poète

  • Albert Camus - Que Faire à Paris ?
    http://quefaire.paris.fr/programme/59407_albert_camus

    ALBERT CAMUS
    De nombreuses bibliothèques célèbrent le centenaire de la naissance d’Albert Camus (1913-1960), prix Nobel de littérature en 1957.

    http://www.ina.fr/video/I10097466

    Au programme en septembre et octobre, plusieurs rencontres et tables rondes pour évoquer son œuvre, articulée autour des thèmes de l’absurde et de la révolte....

    #Culture
    #Art
    #littérature
    #Philosophe
    #Nobel_de_littérature

  • Diogène de Sinope, le chien royal

    Dans la série une vie une oeuvre, un portrait du philosophe « clochard » Diogène de Sinope et sa résonance contemporaine .
    http://www.youtube.com/watch?v=epW-8gZwQEk

    A une époque où #Platon puis #Aristote règnent en maîtres sur la #pensée_athénienne, voici que surgit #Diogène, l’exilé de #Sinope, qui revendique le chien comme emblème philosophique. Il sera « le chien royal », après #Antisthène, « le vrai chien », que l’on considère comme le père fondateur de l’#école_cynique. Diogène crèe le personnage du #philosophe_vagabond, barbe hirsute, manteau de bure, besace et baton dont il fera grand usage pour convertir ses contemporains à la philosophie, la sienne. Vivant dans une jarre à proximité de l’#Agora, interpellant les passants au hasard des rencontres, les #raillant et les #fustigeant de ses féroces jeux de #langage - le #rire est sa #méthode - il engage ses congénères à vivre selon les #lois de la #nature. Faisant fi des #tabous, des #illusions et de toutes les conventions sociales, de provocations en provocations, Diogène vit comme un #chien, mangeant au creux de ses mains, pissant et crachant sur les #puissants, se masturbant sur la place publique... Sa #théatralité fait #scandale et perturbe, par un #renversement absolu des valeurs, la #bonne_conscience de ses contemporains et l’#ordre de la #cité. On l’a beaucoup caricaturé, mais Diogène le #subversif intempestif est un penseur qui exprime avec #radicalité une #vision du #monde et une #pensée philosophique.

    #Philosophie #Cyniques #Grèce #Radio #Audio #France_culture

  • Un livre manifeste contre l’ordre libéral
    http://www.lesinrocks.com/2013/06/24/actualite/manifeste-convivialiste-incisif-rassembleur-11404334

    Un autre monde est-il possible ? A cette question lancinante, de multiples courants de pensée et d’action critique tentent depuis les années 90 d’apporter sinon des solutions, du moins des horizons. De l’alter-mondialisme à l’#écologie sociale et #solidaire, des Indignés à Occupy #Wall_Street, du #mutualisme au #commerce #équitable, des systèmes d’échange local à l’économie de la #contribution #numérique, de la #décroissance au post-développement, de la recherche d’indicateurs de richesse alternatifs à la sobriété volontaire, des théories du #care aux nouvelles pensées des communs…Le paysage des mouvements théoriques et pratiques contestant le cadre #néolibéral dominant souffre, en dépit de son foisonnement, d’un effet d’éclatement.

    Pour de nombreux acteurs #intellectuels proches de ces #mouvements, il manque un fil commun à toutes ces initiatives disséminées. D’où l’envie de multiples chercheurs, #philosophes, économistes, sociologues, de dessiner un #corps_doctrinal minimal qui rassemblerait toutes les parties dans un dessin partagé : le “convivialisme”, nom donné à tout ce qui dans les doctrines existantes “concourt à la recherche de principes permettant aux êtres humains à la fois de rivaliser et de coopérer, dans la pleine conscience de la #finitude des ressources naturelles et dans le souci du partagé du soin du monde”. Initié par le sociologue #Alain_Caillé, auteur en 2011 avec Marc Humbert, #Serge_Latouche et Patrick Viveret de l’essai Du #convivialisme, dialogues sur la société conviviale à venir (La Découverte), un “Manifeste #convivialiste” vient aujourd’hui poser les bases d’un corps #doctrinal commun, construit sur quelques principes fondateurs : “des principes de #commune #humanité, de #commune_socialité, d’#individuation, d’opposition maîtrisée…”

    #Manifeste #Libéralisme #Critique #Politique #Société #livre

    • Pour Alain Caillé, il existait ainsi “un besoin d’identifier un fonds doctrinal minimal commun”, d’un art de vivre qui “valorise la relation et la coopération, qui permette de s’opposer sans se massacrer, en prenant soin des autres et de la nature.” Spécialiste de l’œuvre de Marcel Mauss (Essai sur le don), Alain Caillé estime que le “convivialisme”, quarante ans après l’essai séminal d’Ivan Illich, La convivialité, éclaire et encadre la question clé de toute société : comment inciter les individus à coopérer pour se développer et donner chacun le meilleur d’eux-mêmes tout en leur permettant de “s’opposer sans se massacrer” ? Comment faire obstacle à l’accumulation de la puissance, désormais illimitée et potentiellement autodestructrice, sur les hommes et la nature ?

      « fonds doctrinal minimal commun ».. L’idée m’intéresse... Je suis heureux de voir que ça converge avec ce que je décrivais justement ici : http://seenthis.net/messages/150334#message150665
      on est bien plus dans l’idée conciliant coopération et émancipation, que dans une vision utilitariste de l’humain.

    • De mémoire, ce doit être Edgar Morin qui a atomisé en 1973 l’idée de culture définissant l’humanité en tant qu’ensemble cohérent, sous-jacente à l’idée de l’existence d’un fonds intellectuel commun à l’humanité.

      Toute approche culturelle de l’homme consiste surtout à créer de l’exclusion (envers ceux aux yeux desquels l’idéal créé n’a aucun sens)

  • Entretien avec #Henri_Lefebvre sur la rentabilité et la privatisation des espaces.
    https://www.youtube.com/watch?v=0kyLooKv6mU

    http://articulo.revues.org/897

    Volontiers présenté comme #philosophe, #urbaniste ou #sociologue, Henri Lefebvre (1901-1991) devrait en tant que « #spatiologue » interpeller davantage, et en tout premier lieu, les #géographes. Comme c’est encore loin d’être vraiment le cas, les objectifs de cet article sont en ce sens principalement les suivants :

    2- Faire d’abord le lien entre #la_pensée_spatiale d’Henri Lefebvre,

    telle qu’elle apparaît tout particulièrement dans La production de l’espace (1974) et sa #Critique_de la_vie_quotidienne (1947, 1967, 1981). En partant de ce constat : trop souvent la référence à la pensée de Lefebvre s’en tient-elle à la seule idée, longtemps sujette à réticences, d’une « production » de l’espace. L’espace n’apparaît-il pas, ne se donne-t-il pas comme une donnée a priori, intangible et neutre ? Pourtant, au-delà de cette idée fondatrice, il convient de revenir aux textes, pour envisager ce qui découle de l’approche « dialectique » de l’espace de Lefebvre, notamment de ses #idées non seulement de « production », mais aussi de « #triplicité » et de « #conflictualité » de l’#espace.

    3- Examiner ensuite comment certains géographes contemporains ayant la volonté de s’inspirer de cette pensée – surtout brésiliens et anglo-saxons, bien davantage que francophones – la prolongent et l’actualisent dans leurs propres réflexions. S’il se vérifie d’abord, une nouvelle fois, que « nul n’est prophète en son pays », il apparaît ensuite rapidement que l’écho mondial des idées de Lefebvre sur l’espace, bien plus ailleurs qu’en France donc, en souligne tout l’intérêt et l’actualité.

    #Urbanisme #Sociologie #Marxisme #Propriété #Vidéo