Le 14 septembre 2017, il est nommé haut-commissaire à la Réforme des retraites. Le 3 septembre 2019, il entre au gouvernement d’Édouard Philippe en tant que haut-commissaire aux Retraites auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé.
Polémiques
En 2015, le CESE commande un rapport pour évaluer le management du CESE après cinq années de présidence de Jean-Paul Delevoye : il est très critique, pointant du doigt une « crise de modernisation », une « augmentation du stress et des facteurs anxiogènes », une « dévalorisation des agents », une « confusion des missions et des moyens » ou encore une suspicion de conflits d’intérêts. Le rapport, d’un coût de 30 000 euros et qui devait être publié en 2014 est finalement enterré, à la demande de Jean-Paul Delevoye selon le cabinet d’expertise21.
Sous la présidence de Jean-Paul Delevoye, le CESE a considéré « irrecevable sur le fond » la pétition de près de 700 000 personnes organisée par La Manif pour tous et présentée par Philippe Brillaut, maire du Chesnay en février 2013, selon l’argument qu’elle contiendrait une demande « anticonstitutionnelle » au CESE de donner son avis sur le projet de loi contesté22,23. Cette délibération du CESE est annulée par un jugement du 30 juin 2014 du tribunal administratif de Paris24. Ce jugement est toutefois annulé le 15 septembre 2017 par le Conseil d’État, au motif « que, si le CESE peut être régulièrement saisi par voie de pétition d’une question à caractère économique, social ou environnemental alors même qu’un projet de loi qui n’est pas sans lien avec celle-ci est soumis au Parlement, il ne peut être saisi aux fins de donner un avis sur un projet de loi que par le Gouvernement. »25.
À la suite de la défection de Chantal Jouanno pour conduire le grand débat national organisé pour sortir de la crise des Gilets jaunes, Jean-Paul Delevoye est pressenti pour la remplacer26. Cette éventualité, comme les modalités envisagées pour ce débat, est accueillie avec scepticisme27,28.
Le 10 septembre 2019, La Lettre A rapporte que le haut-commissaire aux retraites cumule son salaire mensuel de 10 135 euros bruts avec ses pensions de retraite du régime général, exceptée celle d’ancien parlementaire. La loi n’interdit pas cette double rémunération29,30.
À partir de 2017, il reçoit un salaire supplémentaire de 5368 euros mensuels (soit 64.420 euros net par an) au titre de président du think tank de Help Education Parallaxe31, lequel a été créé par le groupe de formation IGS et le « réseau compétences et développement »32. Il a par ailleurs été payé 25 000 euros en 2016 et 40 000 euros en 2017 comme conseiller délégué général du groupe de formation IGS31.
En novembre 2019, ses propos où il estime qu’il faudra « 50 millions de population étrangère pour équilibrer la population active en Europe en 2050 » et qui ainsi lient l’immigration au sauvetage des retraites sont condamnés par des élus politiques LR et du Rassemblement national33,34.
Dans sa déclaration à la HATVP en date du 15 novembre 2019, il « oublie » de mentionner sa fonction bénévole d’administrateur au sein de l’un des principaux institut de formation de l’assurance, corporation intéressée au premier chef par la réforme des retraites10,35. Selon un ancien dirigeant de cet institut de formation, « Tous les assureurs y forment leurs salariés actuels et futurs » et « les liens avec Jean-Paul Delevoye sont précieux notamment parce que l’ensemble du secteur est très intéressé par la réforme »31. Par ailleurs, cet institut de formation IFPASS est détenu en majorité par IGS36, lequel a rémunéré Jean Paul Delevoye en 2016 et 2017 et cofondé le think tank de Help Education Parallaxe 31 qu’il préside depuis 2017.