• Ecole inclusive : le Conseil constitutionnel censure une réforme introduite par l’éducation nationale dans le projet de loi de finances
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/29/ecole-inclusive-le-conseil-constitutionnel-censure-une-reforme-introduite-pa

    Ce dernier prévoyait la transformation des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (#Pial) en pôles d’appui à la scolarité (PAS) d’ici 2026. Les Pial, créés lors du premier quinquennat du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, par la loi pour une #école de la confiance de 2019, sont surtout un outil de mutualisation et de répartition des 124 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) entre les établissements d’un territoire.

    Leur remplacement par des PAS – dont 100 devaient être créés en septembre 2024, dotés chacun d’un enseignant spécialisé – induisait un changement dépassant largement la seule dénomination. Il s’agissait de repenser l’organisation de l’#inclusion_scolaire et la répartition des compétences entre l’#éducation_nationale et les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), sur lesquelles repose la reconnaissance du #handicap ainsi que la définition des modalités de scolarisation des élèves.

    « Réponse plus rapide et qualitative »

    Les PAS ont été pensés comme une interface entre les équipes éducatives, le secteur médico-social et les familles d’enfants handicapés mais aussi d’#élèves dits « à besoins éducatifs particuliers » – ceux qui n’ont pas de reconnaissance de handicap mais requièrent néanmoins des adaptations. Le PLF prévoyait que les PAS « expertisent les besoins de l’élève », et, surtout, « définissent » et « assurent » une réponse dite « de premier niveau ». Le texte rendait ainsi possible, sans passer par les MDPH, la « mise à disposition de matériel pédagogique adapté », « l’intervention de personnels de l’éducation nationale en renfort » ou encore « de professionnels des établissements et services médico-sociaux ». « Le dispositif offrira une réponse plus rapide et plus qualitative », a défendu le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, lors de l’examen du texte.

    La reconnaissance du handicap et l’ouverture du droit à un accompagnement humain restaient toutefois possibles et entièrement du ressort des MDPH. En revanche, et c’était là un bouleversement profond de l’organisation qui prévaut depuis l’instauration de l’école inclusive en 2005, la création des PAS retirait aux #MDPH le pouvoir de définir les modalités de mise en œuvre de l’aide et, notamment, le nombre d’heures durant lesquelles un élève doit bénéficier d’un #AESH en classe. Ces compétences revenaient aux PAS et, donc, à l’Etat.

    https://archive.is/5hxLs

    #loi_de_finances #management #travail

    • Tant qu’il n’y aura pas de coordinateur au #PIAL de Linselles, les parents d’Hugo ne pourront lancer aucune démarche. « A priori plusieurs dizaines d’enfants sont concernés sur notre secteur », relate Nicolas Karasiewicz, le père d’Hugo.

      Un recours en justice si la situation ne s’améliore pas

      Une situation qui s’est rapidement fait sentir sur les résultats du jeune garçon, qui présente une vraie fatigue visuelle, et des notes en baisse.

      « J’aimerais qu’on puisse concrètement avoir une date, savoir quand le coordinateur du PIAL va arriver pour lancer les recrutements, s’exclame le père qui ne décolère pas. Il faut informer les familles, faire en sorte que la situation revienne à la normale, que des recrutements soient effectués en urgence pour apprivoiser les examens sereinement : il faut que ça bouge ! »

      Le manque d’AESH n’étant pas propre au territoire, Nicolas a pu s’entretenir avec des parents faisant face à la même difficulté que lui : « certains parents recrutent eux mêmes les AESH, mais à leurs frais. C’est loin d’être une solution et loin d’être satisfaisant », gronde-t-il.

      Lassé de voir cette situation stagner, le père du jeune garçon se dit « prêt à poursuivre cette affaire en justice s’il le faut ».

      Contactés à plusieurs reprises, le département du Nord et le rectorat n’ont pas donné suite à nos sollicitations.

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      #élève #école #école_inclusive (elle se revendique telle...) #AESH

    • Il me semble que c’est pour partie différent, @sombre. De fait, l"école inclusive" est un thème introduit dans la loi de 2013. Ça vient sanctionner le fait que l’on dit privilègier désormais la « situation de handicap » et les manières de compenser celle-ci plus que « le » handicap. Il n’y jamais eu assez de personnel (AVS, puis AESH) pour doter les élèves qui se voient notifier un accompagnement par les MDP. Mais le dispositif, loin d’être en déshérence, monte en charge (132 000 AESH actuellement). Le plus souvent sans formation initiale, voire continue, des personnels, et avec des salaires de merde (de nombreuses luttes ont eu lieu à ce sujet ces dernières années). Ce qui n’est pas pour rien dans le difficultés rencontrées pour recruter.
      Une des solutions employées, dans le cas de Paris, c’est d’av voir ouvert le recrutement effectué par le Recorat et les PIAL (pôle inclusif d’accompagnement localisés, sic) aux animateurs périscolaires (payés par la Ville). Vu la cherté des loyers, il faut bien deux salaires de ce genre...
      Le « taux de couverture » des notifiés #MDPH, à savoir celleux qui disposent effectivement d’une AESH, varie très fortement selon les régions (de 30 à... 65%, à #Paris).

      Ils flexibilisé la chose à fond en créant des « AESH mutualisés » (en théorie jusqu’à 8 élèves en même temps...). Quant dire que l’intérêt de l’élève n’est pas prioritaire. Il s’agit de produire un bilan comportant un taux de couverture « en progression ». Ils en sont même au point de prévoir, pour s’affranchir de cette contrainte, de vouloir s’approprier une prérogative des MDPH, fixer le nombre d’heure d’attribution d’une AESH aux élèves concernés.

      Cela reste un secteur d’emploi en pleine croissance, ce qui rend difficile de mettre sous le tapis ses aspects contradictoires. C’est un des seuls domaines où il y a des luttes dans l’éducation nationale. Et des avancées susceptibles de faire tache d’huile. Ainsi le rectorat de Paris a, pour la première fois cette année, mis en place une semaine de formation initiale par laquelle passe les vagues incessantes de recrutés, formation suivie d’une formation continuée sur l’année, dont des groupes de travail axés sur les pratiques professionnelles qui peuvent permettent à des AESH de partager leurs difficultés. Un cadre d’échange collectif avec supervision, comme il devrait en exister partout et continûment (ce qui n’est pas le ca ici non plus) dans les métiers de la relation.

      de la doc
      https://www.sudeducation75.org/?s=aesh

      #emploi_précaire #salaire #formation

    • Pas tout à fait. Il s’agit de faire mine de répondre (c’est un effet réelle) à ce qui désormais considéré comme un besoin social en dépensant le moins possible. Là c’est 135 000 salaires, et ça va augmenter. D’où cette « recherche de productivité » où l’employeur peut dire « 8 heures c’est 8 heures » (d’attribution d’AESH) à propos d’heures où une AESH accompagne 4 élèves à la fois (une intensification du travail destructrice).
      C’est des mécanismes très contradictoires. Il y a par exemple des collèges où l’on met tous les élèves avec notifications MDPH dans les mêmes classes (école inclusive on vous dit) afin de ne aps avoir à réclamer des AESH au rectorat, au risque de ne pas les avoir.

      Tout cela va bouger (vers une tendance à l’abandon sous couvert d’accompagnement) avec cette saloperies de classe de niveau, où se retrouveront la très grande majorité des élèves en situation de handicap.

    • Intensification destructrice du travail de l’employé·e qui aura pour conséquence une dégradation de la prestation de service public, à savoir l’inclusion et l’instruction des élèves en situation de handicap.
      On est bien dans le cas d’une réduction des moyens en affamant la bête service public, tout comme lorsqu’on fait des économies sur l’entretien du réseau ferroviaire, on dégrade la prestation de service public de transport en commun en mettant la vie des usagers en danger.

  • La rentrée méprisée des accompagnants d’élèves en situation de handicap (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/182403/rentree-accompagnants-eleves-situation-handicap-aesh-precarite-mepris-educatio

    Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, parlait de sortir de la précarité les AESH (appelé·es AVS pour auxiliaire de vie scolaire jusqu’en 2014[2]), en « professionnalisant » le travail de ces accompagnateurs et accompagnatrices, jusqu’alors non reconnu comme un véritable métier. Mais, au lieu d’éclaircir et de fluidifier un statut pour le moins complexe, les décisions gouvernementales semblent avoir plongé les ultimes résistant·es des AESH dans un état oscillant entre colère froide et résignation démissionnaire.

    #éducation #handicap #AESH #PIAL #Précariat