• Ce qu’il faut retenir de la sortie de crise britannique, Points de vue
    http://www.lesechos.fr/opinions/points_vue/0203152745949-ce-qu-il-faut-retenir-de-la-sortie-de-crise-britannique-63328

    Ce qu’il faut retenir de la sortie de crise britannique
    Par Hélène Rey | 29/11 | 06:00 | 3commentaires
    Télécharger le PDF
    Ces temps-ci, on peut souvent lire des comparaisons entre les performances de l’économie anglaise et de l’économie française. L’adoption des politiques d’austérité du gouvernement Cameron aurait conduit à une reprise vigoureuse de l’économie britannique. La réalité est un peu différente. Certes, les estimations récentes du NIESR, équivalent britannique de l’OFCE, montrent que l’économie du Royaume-Uni devrait croître de 1,4 % cette année et de 2 % en 2014 et le chômage décroître de façon graduelle pour atteindre environ 7,4 % mi-2014. Après plusieurs années de déclin et de stagnation, la croissance est donc revenue, tirée par la demande des ménages anglais. Mais le PIB britannique n’a toujours pas rattrapé son niveau de janvier 2008, le revenu national étant toujours environ 3 % plus faible qu’à son pic !
    La crise actuelle et la politique d’austérité au Royaume-Uni ont conduit à une chute du revenu national beaucoup plus persistante que pour n’importe quelle autre crise au XXe siècle, y compris la Grande Dépression des années 1930. De plus, l’augmentation prévue de la consommation des ménages en 2014 est conditionnée à la possibilité que le regain d’activité du marché immobilier ait des effets positifs sur l’activité économique. L’Etat britannique a récemment subventionné les acquisitions immobilières en donnant un garantie publique sur les emprunts ad hoc. Une telle politique a conduit à une hausse des prix (quand la demande croît et que le parc immobilier est quasi fixe, les prix ajustent à la hausse) et l’effet de richesse qui s’en est suivi a pu soutenir la consommation. Mais la qualité des prêts s’est aussi vraisemblablement détériorée, ce qui pourrait conduire à une détérioration du budget de l’Etat en cas de retournement des prix de l’immobilier. Davantage de consommation des ménages dans un contexte de stagnation des revenus réels veut dire aussi moins d’épargne ; cela peut être un problème pour une économie où la dette des ménages est déjà à 160 % de leur revenu disponible brut (contre 103 % en France). Le déficit public, quant à lui, s’élevait à 7,9 % en 2012, le gouvernement ayant relâché sa politique d’austérité. La dette anglaise et la dette française sont à peu près au même niveau (90 % et 89 % du PIB respectivement).

    #crise
    #PIB-britannique
    #OFCE
    #Royaume-Uni