• « Ma médaille d’argent du CNRS m’inspire aujourd’hui du dégoût »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/12/04/ma-medaille-d-argent-du-cnrs-m-inspire-aujourd-hui-du-degout_6203861_1650684

    Dans leurs pétitions, les chercheurs ne demandent pas d’augmentation de salaire, ils ne demandent pas plus de moyens, non, ils demandent simplement qu’on les laisse faire leur travail sereinement, et de disposer efficacement de leurs crédits très souvent gérés par le CNRS, même s’ils proviennent d’autres sources !

    Depuis cet été, un trio de logiciels, acheté à une entreprise privée, a été mis en place pour gérer de A (l’ordre de mission) à Z (la remise des états de frais) les déplacements financés par le CNRS. Le résultat est un calvaire indescriptible pour les missionnaires et les gestionnaires. Les missionnaires doivent faire le travail des gestionnaires (générer la liste des frais dans le système et rentrer tous les justificatifs). La difficulté est telle que nombre d’entre eux renoncent à partir en mission ou à se faire rembourser une mission faite. Les gestionnaires, loin d’avoir des tâches en moins, sont débordés par une multitude de validations et d’opérations bloquées, dont le débogage prend un temps fou. Le stress est généralisé.

    Viscosité du système
    Cette catastrophe administrative n’est qu’une (très grosse) goutte d’eau qui fait déborder le vase des entraves au travail de recherche. La gestion au CNRS est envahie par un juridisme qui rend tout acte de plus en plus pesant chaque année. La moindre action hors du laboratoire ou avec des tierces personnes déclenche une avalanche de signatures de convention et d’arguties juridiques, par exemple sur la propriété intellectuelle. La viscosité du système est telle que les chercheurs en viennent à renoncer à des contrats ou que des projets n’aboutissent pas pour des raisons de délai d’engagement de crédits, par exemple. Ingénieurs et techniciens aussi sont touchés par l’inflation administrative, et sont plus souvent à remplir des formulaires qu’à faire le travail scientifique pour lequel ils ont été embauchés.

    #CNRS #bureaucratisation

    • voilà ce que déclarait en 2008 Pécresse, ministre de l’#ESR

      La deuxième orientation, c’est une simplification résolue des contraintes de gestion des unités mixtes afin de rendre du temps de recherche aux chercheurs, car à l’heure actuelle, leur complexité (circuits administratifs et financiers, gestion des personnels, procédures d’évaluation, valorisation des résultats des travaux de recherche...) engendre une surcharge de travail pour les personnels et responsables de laboratoires. Il est souhaitable de limiter à deux les tutelles scientifiques (l’une nationale, l’autre locale) qui s’exercent sur les unités mixtes de recherche, sachant qu’aujourd’hui, près de 50 % des 1 300 UMR sont soumises à plus de deux tutelles, et 20 % en ont plus de quatre. La généralisation d’un mandat de gestion unique pour l’université ou l’organisme qui héberge l’unité simplifiera les circuits de financement et permettra un octroi plus rationnel des moyens. Le rapport recommande également d’aligner les procédures d’achat et toutes les règles financières, fiscales et comptables des laboratoires sur le régime le plus simple et le plus efficace. En matière d’achats publics, un alignement sur les règles du CNRS qui prévoient une délégation de la signature aux directeurs d’unité est préconisé. Enfin, pour alléger le travail des personnels et éviter des doubles saisies, nous devrons mettre en cohérence les systèmes d’information et développer leur interopérabilité.

      https://www.vie-publique.fr/discours/171598-interview-de-mme-valerie-pecresse-ministre-de-lenseignement-supe
      Quant à Sarkozy, il comparait le CNRS à l’Académie des Sciences de l’Union soviétique. L’action pionnière de Sarkozy, Pécresse jusqu’à Macron et ses sbires ont abouti exactement à ça. Bravo à toutes et tous !

    • Un de ces fameux #logiciels pour gérer les #missions (notamment), s’appelle #Notilus (https://academia.hypotheses.org/54107), CHAUCHEMARDESQUE !!!

      Les autres : #Goelett et #Etamine

      Pour info, ce n’est que grâce à l’action conjointe de toustes les directeurices de labo qu’il a été possible de bloquer les frais de gestion de dossier de mission établi (2 EUR par mission, de l’#argent_public donc !) qui étaient facturés par l’entreprise qui a gagné le #marché_public pour CHAQUE mission.

      Pour info, pour réserver des hôtels et des transports il faut passer par l’entreprise qui a gagné le marché public. Pour nous, il s’agit en ce moment de #FCM_Travel... A noter que c’est systématiquement BEAUCOUP plus cher de passer par cette #agence_de_voyage que si on réserverait par nos propres soins.
      Une collègue m’a dit avoir réservé une chambre d’hôtel (pourrie) en France pour le prix de 200 EUR en passant par FCM Travel alors que la réservation via des plateformes proposait, pour la même nuit, quelque chose comme 120 EUR... juste pour vous donner une petite idée...

      Autre chose intéressante, j’ai dû acheter un billet Grenoble-Marseille. J’ai cherché les options sur FCM travel, et la plateforme ne m’offrait aucune solution... j’ai appelé l’opérateur qui m’a dit qu’il fallait que je réserve 2 secteurs séparément : Grenoble-Valence et puis Valence-Marseille (pratique !!!). C’était quelque jours avant qu’on ait l’info des 2 EUR de frais de gestion, et je me dis que ce n’est probablement pas pour rien... en divisant le voyage en 2 secteurs, probablement quelqu’un empoche 2x2EUR... (donc 8 EUR en tout pour l’aller-retour).

      #université #bureaucratie #recherche #ESR #France #dégoût #bureaucratisation #Pierre_Rochette #Pécresse #Valérie_Pécresse

    • Le SNCS-FSU demande l’abandon du système Etamine, Notilus et Goelett

      Communiqué du SNCS-FSU du 23 novembre 2023

      Les personnels des laboratoires et des délégations du CNRS expérimentent le dysfonctionnement et la complexité des outils numériques Etamine, Notilus et Goelett depuis plus de quatre mois. Le SNCS-FSU dénonçait dès le 14 septembre 2023 le calvaire que ce trio de logiciels fait subir à tous les personnels du CNRS. Depuis, la direction du CNRS a indiqué que les principaux dysfonctionnements auraient été résolus. Cependant, tous les personnels constatent que des dysfonctionnements persistent. Mais le plus inquiétant est certainement la complexité de l’ensemble Etamine, Notilus et Goelett. Même après des mois de familiarisation avec ces outils à travers un nombre significatif de missions, il apparaît que la complexité globale de ce système est trop importante et que son utilisation ne sera jamais assez simple pour les agents souhaitant partir en mission. Le SNCS-FSU considère que c’est la conception même du système qui est à revoir.

      Le SNCS-FSU demande que le système Etamine, Notilus et Goelett soit abandonné et remplacé par un autre système plus simple, qui fonctionne et qui donne satisfaction. Ce système engendre aujourd’hui une dégradation des conditions de travail de tous les personnels des laboratoires et des délégations du CNRS, et il est évident que cela continuera.

      Pour les agent·e·s souhaitant partir en mission, le constat est indiscutable : l’utilisation de ces logiciels est et restera une perte de temps significative par rapport à la situation antérieure, même dans les rares cas où ces missionnaires se seront parfaitement familiarisé·e·s avec ces outils. D’autant plus qu’il est évident que très peu d’agent·e·s pourront se familiariser avec ce système, même en partant souvent en mission, tant il est complexe et rigide.

      Si le travail des agent·e·s des services de gestion pourrait, à terme, bénéficier de la dématérialisation et du report de certaines tâches vers les missionnaires, elles et ils seront beaucoup plus sollicité·e·s dans l’accompagnement de ces missionnaires. Les agents des services de gestion devront, en effet, répondre à leurs innombrables questions, incompréhensions, agacements, exaspérations, frustrations, désespoirs… L’impossibilité pour les agent·e·s des services de gestion de répondre de façon satisfaisante aux attentes de celles et ceux partant en mission est une cause importante de la dégradation des conditions de travail.

      Le SNCS-FSU estime que le système Etamine, Notilus et Goelett constitue un véritable recul. Le SNCS-FSU considère que la meilleure solution est de l’abandonner et de le remplacer par un système qui simplifie les démarches pour tous les personnels et qui libère du temps pour la recherche.

      Le SNCS-FSU appelle à signer et à faire signer massivement la pétition « CNRS : nouveau système de gestion des missions, on n’en peut plus ! » pour sortir de ce système insupportable et mettre fin à ce calvaire.

      Le SNCS-FSU apporte tout son soutien à tou·te·s les agent·e·s confronté·e·s à ces difficultés et à ce système absurde.

      https://academia.hypotheses.org/54107

    • C’est toujours intéressant d’appréhender le réseau qu’il y a derrière.

      Depuis cet été, un trio de logiciels, acheté à une entreprise privée, a été mis en place pour gérer de A (l’ordre de mission) à Z (la remise des états de frais) les déplacements financés par le CNRS.

      L’entreprise en question fcmtravel avait signé en 2021 pour 3 ans… ça a été reconduit ?
      Le groupement FCM, RYDOO et NOTILUS remporte l’appel d’offres lancé par le CNRS et l’AMUE.
      https://www.fcmtravel.com/fr-fr/resources/news-hub/le-groupement-fcm-rydoo-et-notilus-remporte-lappel-doffres-lance-par-le-c

      La mise en place d’une nouvelle plateforme devait permettre la dématérialisation de bout en bout des processus de la demande de voyage, représentant 97 millions d’euros de dépenses annuelles. Pour accompagner leurs 200 000 utilisateurs potentiels, le CNRS et l’AMUE ont donc fait le choix d’une nouvelle solution ambitieuse avec le groupement Rydoo (portail de réservation et base hôtelière), FCM (agence de voyages d’affaires) et Notilus (solution de gestion des ordres de missions et états de frais).

      Une de leur réalisation commune est l’UGAP, centrale d’achat public. (L’Union des groupements d’achats publics est une centrale d’achat publique française, placée sous la double tutelle du ministre chargé du Budget et du ministre chargé de l’Éducation nationale.)

      Notilus, une des pièces du puzzle à reconstituer …
      Notilus Filiale du Groupe DIMO Software. DIMO est issu de Cerg Finance qui en 1998 rachète XRT https://www.lesechos.fr/1998/09/cerg-finance-acquiert-le-numero-un-americain-des-logiciels-de-cash-manageme #cash-management

  • Dialogue social empêché, démocratie interne dévoyée : au « Monde diplo », la lutte des classes est déclarée https://www.liberation.fr/economie/medias/dialogue-social-empeche-democratie-interne-devoyee-au-monde-diplo-la-lutt

    – Acte I : un non-dialogue social qui dégénère en bataille rangée
    – Acte II : une succession fumeuse
    – Acte III : l’aristocratie des permanents et le prolétariat pigiste

    #allons_bon #Benoît_Bréville #Serge_Halimi #Pierre_Rimbert #Le_Monde_Diplomatique

  • #Pierre_Ramus #anarchisme #autogestion #émancipation #écologie #antimilitarisme #anticléricalisme #fédéralisme_libertaire #feminisme #antiétatisme #anticapitalisme #antifascisme #internationalisme...

    ★ LE MANIFESTE ANARCHISTE : QUE VEULENT LES ANARCHISTES-COMMUNISTES ?...

    ★ Pierre Ramus - Le manifeste anarchiste : Que veulent les anarchistes-communistes ? (1907)

    « Nous, qui défendons la théorie de l’anarchisme-communisme, sommes adversaires de toute religion reposant sur une révélation inexpli­cable et de toute mystique théologico-cléricale ; nous sommes adver­saires de l’État ; nous sommes adversaires de la propriété privée ; nous sommes adversaires de toutes lois imposées par des hommes à d’autres hommes ; nous détestons franchement toute union d’hom­mes imposée par la violence, et donc aussi l’institutionnalisation des relations sexuelles par le mariage.
    L’anarchisme est une conception du monde dont le principe social repose dans le concept de l’anti-autorité. L’autorité est un fait historique, non originel. Elle est née avec la pensée métaphysique de l’homme primitif et fut seulement fondée, dans l’ancienne orga­nisation tribale, par la domination des prêtres qui en ont fait une institution durable. Toute autorité est toujours violence, et l’apparition de son concept préparait son assise matérielle. Sous la conduite des prêtres, qui furent aussi les premiers rois, la croyance ignorante et la soumission à un être transcendant, surnaturel, appelé Dieu mena à la croyance en son autorité temporelle. Ainsi naquit l’État. Pour justifier cette autorité temporelle, il fallait un privilège, le monopole de la propriété, qui trouva sa forme provisoire dans la propriété privée. Et pour protéger ce monopole en faveur d’une oligarchie, le droit de propriété privée, qui jusque-là ne régissait que des cas particuliers, fut érigé en norme et trouva son couronne­ment dans la jurisprudence romaine, dans le code romain.
    Avec la création de la propriété privée par la violence politique, par l’État, s’ouvre un nouveau chapitre de l’histoire de l’humanité. Bientôt ce qu’il y avait d’originellement naturel entre les hommes disparaît presque entièrement. Dans toutes les circonstances de la vie tant individuelle que publique, c’est maintenant l’État et l’intérêt personnel des propriétaires privés qui prononcent les paroles déci­sives. L’humanité souffre ainsi de deux fléaux : l’autorité et le monopole de la propriété privée (...)
     »

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2022/08/le-manifeste-anarchiste-que-veulent-les-anarchistes-communiste

  • Pierre Ramus : Etat et violence
    https://www.partage-noir.fr/pierre-ramus-etat-et-violence

    (Texte tiré d’une anthologie publiée par un pacifiste autrichien, Franz Kobler : Violence et non-violence, Zurich 1928. Le texte de Ramus est la première partie d’un « dialogue » sur l’État et la violence ; le second texte, signé d’un juriste, tend à prouver que l’État est nécessaire, et donc la violence ; ce qui importe, c’est de savoir si elle est juridiquement fondée, ou non.) #Anarchisme_et_Non-Violence_n°16_-_Janvier_-_Février_1969


    / Rudolf Grossmann (Pierre Ramus) , [Source : Fragments d’Histoire de la gauche radicale]

    #Rudolf_Grossmann_Pierre_Ramus_ #[Source :_Fragments_d’Histoire_de_la_gauche_radicale]
    #histoire #Rudolf_Grossmann #Pierre_Ramus

  • Pierre Ramus : La préparation à la guerre sans la résistance du peuple. Pourquoi ?
    https://www.partage-noir.fr/pierre-ramus-la-preparation-a-la-guerre-sans-la-resistance-du

    Ce texte de Ramus est tiré de la Brochure mensuelle n°154, Paris octobre 1935. Il commence par une description de la préparation à la guerre qui se fait dans tous les pays et de la montée de l’hitlérisme. Nous avons supprimé certains passages qui sont devenus inactuels. #Anarchisme_et_Non-Violence_n°16_-_Janvier_-_Février_1969
    / [Source : Fragments d’Histoire de la gauche radicale], Rudolf Grossmann (Pierre Ramus)

    #[Source :_Fragments_d’Histoire_de_la_gauche_radicale] #Rudolf_Grossmann_Pierre_Ramus_
    #histoire #Rudolf_Grossmann #Pierre_Ramus

  • Die Neue Generation (1923) : Les objecteurs de conscience en #Autriche
    https://www.partage-noir.fr/die-neue-generation-1923-les-objecteurs-de-conscience-en

    Avant la [première] guerre mondiale, le mouvement antimi­litariste était relativement peu étendu en Autriche ; si, sous la terrible pression du militarisme, il ne se trouvait que peu d’hom­mes pour refuser d’être ses es­claves, il faut plus s’étonner du courage de ces quelques-uns que de leur petit nombre. #Anarchisme_et_Non-Violence_n°16_-_Janvier_-_Février_1969

    / Rudolf Grossmann (Pierre Ramus) , Autriche, [Source : Fragments d’Histoire de la gauche radicale]

    #Rudolf_Grossmann_Pierre_Ramus_ #[Source :_Fragments_d’Histoire_de_la_gauche_radicale]
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/anv-n16-2.pdf

  • Pierre Ramus - Présentation
    https://www.partage-noir.fr/pierre-ramus-presentation

    Ce numéro d’Anarchisme et non-­violence présente exclusivement des textes d’un auteur peu connu des lecteurs français, l’Autrichien Pierre Ramus. Pourquoi Ramus ? #Anarchisme_et_Non-Violence_n°16_-_Janvier_-_Février_1969

    / #Autriche, [Source : Fragments d’Histoire de la gauche radicale], Rudolf Grossmann (Pierre Ramus)

    #[Source :_Fragments_d’Histoire_de_la_gauche_radicale] #Rudolf_Grossmann_Pierre_Ramus_
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/anv-n16-2.pdf

  • Le macronisme au pouvoir (3/3) : pouvoir fort ou pouvoir faible ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150418/le-macronisme-au-pouvoir-33-pouvoir-fort-ou-pouvoir-faible

    Emmanuel Macron. © Reuters L’hyper-président Macron bombe le torse à l’international, ne craint pas d’affronter « en même temps » les étudiants, les cheminots et les écolos, et met en scène son pouvoir « jupitérien ». Mais après un an à l’Élysée, a-t-on affaire à nouveau type de chef d’État ou à un colosse aux pieds d’argile ? Dernier volet de notre enquête.

    #France #Culture-Idées #Alain_Garrigou #Antoine_Vauchez #Didier_Fassin #Dominique_Rousseau #Emmanuel_Macron #Frédéric_Sawicki #Gérard_Bras #Nicolas_Roussellier #Olivier_Mongin #Pierre_Birnbaum #Pierre_Rosanvallon #Sandra_Laugier

  • Le macronisme au pouvoir : une démocratie exsangue
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/130418/le-macronisme-au-pouvoir-une-democratie-exsangue

    Le constat de crise de la démocratie représentative est largement partagé. Mais plutôt que de l’affronter pour tenter de la résoudre, Macron pense pouvoir la contourner en misant sur un autoritarisme technocratique, passant outre l’esprit des lois et les réalités de la société. Deuxième volet de notre enquête.

    #Culture-Idées #Chantal_Mouffe #David_Van_Reybrouck #Didier_Fassin #Dominique_Rousseau #Emmanuel_Macron #Florent_Guénard #Frédéric_Sawicki #Gérard_Bras #Nicolas_Roussellier #Pierre_Rosanvallon #Sandra_Laugier

  • Le macronisme au pouvoir : anatomie d’une présidence
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/100418/le-macronisme-au-pouvoir-anatomie-d-une-presidence

    Emmanuel Macron, 15 mars 2018. © Reuters Le « macronisme » a déjà été maintes fois scruté dans ses influences et sa trajectoire. Mais quelle pratique du pouvoir la première année de Macron à l’Élysée dessine-t-elle ? Comment les chercheurs qui travaillent sur l’État, la démocratie et le politique s’en saisissent-ils ? Enquête en trois volets.

    #Culture-Idées #Alain_Garrigou #Antoine_Vauchez #Chantal_Mouffe #David_Graeber #David_Van_Reybrouck #Didier_Fassin #Dominique_Rousseau #Emmanuel_Macron #Frédéric_Sawicki #Gérard_Bras #Nicolas_Roussellier #Pierre_Birnbaum #Pierre_Rosanvallon #Sandra_Laugier

  • La post-vérité, tombeau incertain des démocraties
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/030318/la-post-verite-tombeau-incertain-des-democraties

    L’élection de Trump a suscité maints commentaires sur la déstabilisation démocratique provoquée par l’activisme numérique des artisans de la post-vérité et des #théories_du_complot. Le colloque organisé à l’occasion des dix ans de La #Vie_des_Idées a éclairé la question, tout en révélant des divergences politiques et intellectuelles fortes sur le sujet.

    #Culture-Idées #complotisme #démocratie #Gérald_Bronner #Pierre_Rosanvallon #post-vérité

  • Les colibris vous prennent pour des pigeons !
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/05/30/les-colibris-vous-prennent-pour-des-pigeons

    Ce qui a avant tout attiré notre attention sur la “famille des Colibris” et son fondateur #pierre_rabhi, c’est le caractère réactionnaire de leur #discours et les liens entretenus avec l’extrême droite (voir liens en bas de page). S’ils.elles prétendent … Continue reading →

    #ANTICAPITALISME #colibri #gourou #hiérarchie #pratique

    • le bilan comptable des colibris paru au journal officiel mis en perspective avec quelques déclarations du sieur rabhi, c’est au contraire très bien documenté pour un article qui vise juste à montrer les contradictions monétaire des colibris et de leur fondateur. Pour aller un peu plus loin que toutes les critiques idéologiques sur le sexisme, l’essentialisme du bonhomme, mais montrer aussi un peu comment sa position matérielle profite des effort de ses « militants »...c’est votre critique qui n’est ni étayée ni convaincante et vient se poser sous ce billet comme justement une intox pour décourager par un argument d’autorité sa lecture...

  • Réforme constitutionnelle en "démocratie d’autorisation"

    « J’attends évidemment avec confiance le vote sur l’ensemble de la révision constitutionnelle demain, et avec encore plus de confiance la révision constitutionnelle. Je l’espère au Congrès à Versailles » a confié Valls
    Ne doutons pas que les élus godillots de nos deux assemblées croupions répondront à son attente et sauront être "à la hauteur des exigences des Français".

    Vivement la prochaine réforme constitutionnelle Billet politique de Benoît Bouscarel.
    Les députés ont voté, hier, l’article 2 du projet de loi de réforme constitutionnelle
    http://www.franceculture.fr/emissions/le-billet-politique-de-benoit-bouscarel/vivement-la-prochaine-reforme-constitutionnelle

    Et si les députés avaient mal voté ? C’est visiblement ce qu’a pensé très fort Manuel Valls, le Premier Ministre qui hier soir, une fois l’article 2 du projet de loi de réforme constitutionnelle adopté, a voulu revenir sur le vote de... l’article 1, pourtant examiné, et adopté avant-hier soir, certes dans un hémicycle clairsemé.

    Ce que Manuel Valls a voulu modifier, notamment, au coeur de la nuit, c’est l’amendement Denaja qui proposait d’interdire la dissolution de l’Assemblée Nationale pendant la durée de l’état d’urgence. Cette interdiction, expliquait Denaja, qui depuis a curieusement changé d’avis, permettait d’éviter qu’un gouvernement à la dérive se retrouve un jour, en période de crise, sans contrôle parlementaire. Ce à quoi Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI ajoutait qu’il était quand même extrêmement difficile d’imaginer la tenue d’une campagne électorale sereine, pour élire de nouveaux députés, avec perquisitions nocturnes, assignations à résidence et interdiction de rassemblements à tout bout de champ.

    Cette précaution, qui avait le malheur de n’avoir pas les faveurs de la droite, a donc été annulée hier, par un autre amendement, voté à la demande de Manuel Valls, qui sait très bien que chaque voix LR va compter, sur ce texte.

    Tout ça pose le problème de l’équilibre des pouvoirs. C’est encore une preuve, en tout cas, du déséquilibre de nos institutions actuelles, au profit de l’exécutif, au détriment du législatif. C’est notamment ce que décrit Pierre Rosanvallon, dans son dernier ouvrage, paru l’an dernier : "Le bon gouvernement", quand il parle du pouvoir législatif “subordonné à la fonction gouvernante”.

    Notez, d’ailleurs, qu’hier soir, plusieurs députés, dont la socialiste Sandrine Mazetier, sont allés jusqu’à proposé de composer, de faire du donnant-donnant : “on interdit au gouvernement de dissoudre, et en échange, on est prêt à renoncer au vote de censure”. Ça n’a pas marché, force est restée à l’exécutif, et Manuel Valls a eu gain de cause. En jouant, exactement comme l’explique Rosanvallon, sur les notions de volonté, d’efficacité, ou de respect des décisions prises…

    Un député frondeur nous confiait hier soir que ce genre d’attitude, “so 5ème République”, “tellement typique de notre régime”, réduisait effectivement le parlement à la soumission. Et ils sont probablement nombreux ce matin, comme lui, à attendre impatiemment la prochaine réforme constitutionnelle.

    >>>> Le bon gouvernement, Pierre Rosanvallon. Extraits
    http://www.seuil.com/extraits/9782021224221.pdf

    À l’âge de la prédominance du pouvoir exécutif, la clef de la démocratie réside dans les conditions du contrôle de ce dernier par la société. C’est donc le rapport gouvernés-gouvernants qui devient l’enjeu majeur. L’objectif ne peut être celui d’un impossible autogouvernement (alors que l’idéal du peuple-législateur fait sens), tant la notion de gouvernement présuppose une distinction fonctionnelle entre gouvernés et gouvernants. Mais il est de maintenir cette relation dans son strict caractère fonctionnel, en définissant les conditions d’une action gouvernementale qui la rendent appropriable par les citoyens et n’en font pas une instance de domination, expression d’un pouvoir oligarchique coupé de la société. Le problème est que la seule réponse qui ait actuellement été apportée à cet impératif s’est limitée à l’élection de la tête de cet exécutif. Mais c’est seulement une démocratie d’autorisation qui est mise en place de la sorte, un permis de gouverner qui est accordé. Ni plus ni moins. Ce qui ne saurait suffire, tant nous voyons dans le monde de présidents élus qui
    sont bien loin de se comporter en démocrates.

    Introduction p 20 , Le rapport gouvernés-gouvernants

    >>>> Pierre Rosanvallon : “Qu’est-ce qu’un bon gouvernant ?” Les Inrocks - 2015.
    http://www.lesinrocks.com/2015/08/25/actualite/politique/pierre-rosanvallon-quest-ce-quun-bon-gouvernant-11769237

    #Benoît_bouscarel #réforme_constitutionnelle #déchéance_de_nationalité #gouvernement_hollance #5ème_République #démocratie_d'autorisation #gouvernés_gouvernants #séparation_des_pouvoirs #Pierre_Rosanvallon.

  • Ticket for change

    La mission
    Activer des talents pour changer la société par l’entrepreneuriat

    #Ticket_for_Change a pour mission de permettre au plus grand nombre de devenir #entrepreneur_du_changement.

    Nous appelons entrepreneur du changement un individu qui cherche à résoudre un #problème_de_société, en développant un projet à impact social avec un modèle économique pérenne. Ce projet peut être lancé en créant une structure nouvelle (#entrepreneuriat), ou au sein d’une structure existante (#intrapreneuriat). Être entrepreneur du changement, c’est aussi donner envie à d’autres de s’engager.

    Ecouter cette interview de d’#Hervé_Pauchon qui est allé à la rencontre de ces jeunes entrepreneurs du changements présents à l’événement du Ticket Change Tour :
    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10616-17.09.2015-ITEMA_20798251-0.mp3

    http://tour.ticketforchange.org
    http://tour.ticketforchange.org/cest-quoi-le-tour

    #France #économie #intrapreneurs #sponsors #Pierre_Rabhi

  • « La nuit du chamane »
    http://syntone.fr/la-nuit-du-chamane

    Sous la forme d’un livre, « Lichen », de l’artiste sonore #Pierre_Redon, connecte #son, #photographie, #édition et technologies #numériques. Un dispositif sophistiqué mais léger, qui explore les identités sexuelles, les normes, les notions de #genre et les freins de la morale.

    (...) Voir un créateur sonore incarner physiquement son propre projet n’est pas fréquent. Que cela advienne chez Pierre Redon avec, ici, un personnage mi-fictionnel, mi-citationnel (les Navajos, les Inuits) surprend moins. Adepte d’#écologie_sonore, Pierre Redon se distingue par une démarche atypique qu’il nourrit autant de quêtes théoriques que d’imports culturels singuliers. Ses marches sonores (Saint-Ouen l’Aumône, Faux-la-Montagne, etc.), dont il est un initiateur des plus recherchés, ne sont par exemple pas de simples divertissements guidés. Elles témoignent d’une étude empathique pour le profil ethnographique et sociologique du lieu traversé. Une sorte d’immersion très contextualisée, rarement prévisible. D’autres projets, comme Tülü, composition musicale quadriphonique inspirée par les tapis nomades turcs, sont inclassables. Outre la liberté d’inspiration, et un certain renouvellement dans le mode d’implication de l’artiste, ce qui relie ses créations entre elles est leur rapport au son : sans concession pour son auditoire, ne craignant pas de lier parole documentaire et composition musicale, elles ne sacrifient pas leur objet au confort d’écoute.

    https://soundcloud.com/syntonefr/lichen-de-pierre-redon-extrait-hida-viloria

    #création_sonore #audio

  • Pierre Rabhi contre les familles homosexuelles : « loin de toutes hypocrisie ou complaisance, et avec tout le respect dû aux personnes, je considère comme dangereuses pour l’avenir de l’humanité, la validation de la famille « homosexuelle », alors que par définition cette relation est inféconde » (le semeur d’espoir, Acte Sud).

    Une entrevue récemment retranscrite lui a donné l’occasion d’affirmer dans le détail cette proposition :
    http://www.lesenrages.antifa-net.fr/rabhi-sur-la-famille-et-la-pma-a-droite-toute-2

  • De quoi Pierre Richard est-il le nom ? - Les mots sont importants (lmsi.net)

    http://lmsi.net/De-quoi-Pierre-Richard-est-il-le

    D’abord avec un petit film drôle qui a plus de quarante ans mais qui a bien vieilli, Les malheurs d’Alfred (1972), un des meilleurs Pierre Richard (si on excepte le génial Naufragés de l’île de la tortue de Jacques Rozier), dont je découvre alors qu’il est réalisé par Pierre Richard lui-même mais scénarisé par quelqu’un que j’aime beaucoup et que je n’attendais pas là : Roland Topor ! Sur fond de satire féroce de la télévision et de ses déjà souriants et déjà crapuleux animateurs, le malheureux Alfred est tout mignon, et Pierre Richard ramène tranquillement dans la culture mainstream un petit quelque chose de beatnik et de poétique, en imposant un personnage, son personnage, déjà esquissé deux ans plus tôt dans Le distrait, que la suite déclinera plus ou moins de la même manière, du Grand Blond avec une chaussure noire à La chèvre et Les compères, en passant par Je suis timide mais je me soigne : rêveur, gauche, malchanceux, dépressif, voire suicidaire, inadapté en tout cas au monde du travail, de la famille et de la patrie – bref : au patriarcat.

    #cinéma #années_1970

  • Contre Pierre Rabhi (et qu’Althusser repose en paix.)
    http://blogs.mediapart.fr/blog/yann-kindo/120714/contre-pierre-rabhi-et-qualthusser-repose-en-paix

    Il a été déjà question de Pierre Rabhi plusieurs fois sur ce blog. Pour l’essentiel, à l’occasion d’une visite à sa ferme expérimentale pas loin de chez nous en Ardèche, au cours de laquelle on avait pu constater avec quelques copains de l’AFIS à quel point les méthodes agronomiques du bonhomme sont une sorte d’arnaque qui repose sur l’exploitation de main d’œuvre gratuite et de dons divers et variés, pour aboutir au final à un résultat absolument minable en termes de production, dont auraient honte même les plus incompétents des jardiniers amateurs (dans mon style)

    http://blogs.mediapart.fr/blog/yann-kindo/280912/agroecologie-quand-bastamag-voit-ce-quil-croit

    http://afis-ardeche.blogspot.fr/2012/09/humanisme-notre-visite-chez-des.html#mor

    Je ne vais pas en rajouter ici sur la question proprement agronomique, que l’on peut considérer comme réglée : si on généralisait les illusions et l’incompétence qui règnent à la ferme du Mas de Beaulieu, il y aurait encore plus de sous-nutrition sur la planète que le capitalisme ne réussit déjà à en provoquer.

    Quand la journaliste l’interroge sur la question des inégalités, Rabhi brasse encore du vide avec des trucs du genre : « Contre les inégalités, il faut inventer de nouvelles politiques, inventives, locales. ». Oui, inventons des inventions, c’est ça qu’il faut faire, mais c’est bien sûr ! Qui pourrait ne pas être d’accord avec des solutions inventives, surtout si elles sont au niveau local, en plus ? Parce que le niveau local, c’est le bon niveau, c’est sûr, à l’heure où l’ensemble de la production est désormais mondialisée... A part ça, que nous dit Rabhi ? Qu’« il faut des règles éthiques et morales », que « Si une société est généreuse et vraiment préoccupée d’équité, elle résoudra le problème. », que « la société civile est un immense laboratoire d’utopies et d’expérimentations d’intérêt général. », que « nous appelons à l’insurrection des consciences », et que « L’écologie devrait être transversale. Elle concerne tout le monde, les arbres, les créatures, tout. ». Et bla bla bli et bla bla bla. Ça doit pas demander beaucoup d’efforts, d’aligner comme ça de telles platitude creuses [car oui, Rabhi arrive à rendre creux ce qui est pourtant plat, c’est en cela que c’est un être d’exception à mes yeux]

    Et surtout, en termes de critique du capitalisme et de perspectives politiques pour les exploités et les opprimés, le discours de Rabhi ne pisse pas plus loin que ce que n’importe quel pape moyen peut raconter dans un sermon qui ferait titrer aux journalistes des choses du genre « L’Eglise se place résolument aux côtés des pauvres ».

    Dans cette interview avec Jade Lingaard, jamais Rabhi ne prononce des mots comme « bourgeoisie », « classes sociales » ni même tout simplement « capitalisme ». Tout cela n’existe pas pour lui, il faut juste que chacun se serre un peu la ceinture et tout ira bien.

    D’ailleurs, en fait, pour être honnête, je crois à la réflexion que le Pape se préoccupe plus des inégalités sociales et des réalités du capitalisme que ne le fait Pierre Rabhi.

    Ce qui n’est pas très surprenant, parce qu’en fait Rabhi s’accommode très bien du capitalisme et du pouvoir de la bourgeoisie, ce qui doit expliquer pourquoi il est le « penseur » « radical » préféré des bourgeois et du show-bizz.

    Dans l’interview à Médipart, Rabhi nous dit :
    « L’argent, je ne le diabolise pas. On en a tous besoin, moi le premier. »
    Effectivement, on l’a vu dans la reportage de l’AFIS 07 à la ferme expérimentale des disciples de Rabhi : ils en ont besoin, d’argent, vu qu’ils ne produisent que très peu par eux-mêmes, malgré toute la main d’œuvre gratuite à leur disposition. Alors ils font payer les « stagiaires » qui viennent travailleur pour eux, et ils font appel aux dons. Et ce à une échelle semble-t-il très large. Parce que la sobriété heureuse de Rabhi, pour qu’elle puisse se répandre, il faut quand même que de riches mécènes plus heureux que sobres viennent lui donner un petit coup de pouce. Ainsi, comme les ventes des livres et des DVDs du gourou ne suffisent pas encore à mettre assez de beurre dans les épinards, il s’est créé une « fondation Pierre Rabhi » dont voici la liste des membres fondateurs ainsi que le comité exécutif :
    http://www.fondationpierrerabhi.org/fondateurs-et-structures-historiques.php

    Aux côté des éditions Actes Sud, on trouve donc d’abord Point Afriques Voyages et son PDG Maurice Freund. Oui oui, une agence de voyages qui organise des transports en avion [quelle horreur !!!!! Et le réchauffement climatique ? Et le repli sur le local ?] pour entre autres aller faire en Afrique des circuits en 4X4 [oh mon Dieu, pas le 4X4, non, pas ça !!!]

    Il y a aussi parmi les fondateurs Charles Kloboukoff, dont la « petite » entreprise résiste très bien à la crise, puisque Léa Nature surfe sur le créneau porteur des produits bio et qu’il est à la pointe du très classique processus de concentration du capital qui est actuellement à l’œuvre dans ce secteur florissant :
    http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers,1/agriculture-biologique,54/la-concentration-dans-le-bio,940.html

    « Le 20 mai dernier, le géant du bio Léa nature a pris le contrôle total d’Ekibio, dont il détenait jusqu’alors 40% du capital. Désormais, le groupe de Charles Kloboukoff pèse donc plus de 200 millions d’euros et emploie près de 1000 personnes. Il devient ainsi l’un des leaders incontestés de la transformation des produits bio en France. (…). À l’horizon 2020, son futur holding, baptisé Groupe Léa Biodiversité (et qui réunira Léa Nature et Ekibio) devrait atteindre les 350 millions d’euros de chiffre d’affaires, avec une part à l’international de près de 10 %, notamment vers l’Asie et le continent américain. »

    Le local, on vous dit, le local.

    La sobriété heureuse, qu’on vous dit, visez petit pour être épanouis, qu’on vous dit.

    Mais il y a de aspects du message de Rabhi que son bailleur de fonds a bien enregistrés, il faut arrêter de faire du mauvais esprit :

    « Avec une croissance continue oscillant entre 10 et 30% par an depuis dix ans, le groupe affiche une augmentation de son chiffre d’affaires de 11 % pour 2013.

    Bref, Charles Kloboukoff n’est pas vraiment un adepte de la décroissance ! En tout cas, en ce qui concerne ses propres affaires. Car le discours n’est plus du tout le même lorsqu’il s’agit, par exemple, de l’Afrique. Selon lui, ce continent ne doit pas profiter du développement que l’on connaît en Occident. « Le monde occidental qui a colonisé ce continent porte une grande responsabilité dans les dérives modernistes que rencontrent les peuples africains. Nous avons tout fait pour les couper de leurs racines et les éloigner d’une vie simple et authentique. Nous avons introduit des méthodes du soi-disant développement qui ne sont pas les leurs, et ainsi suscité des tentations destructrices. L’Afrique aurait très bien pu se passer du consumérisme occidental ! », estime le businessman, qui souligne qu’« heureusement, beaucoup d’Africains vivent encore dans le détachement et la simplicité matérielle ». Autrement dit, dans la pauvreté et la misère.

    « Je suis convaincu que les produits vivants, qui se développent par eux-mêmes en puisant dans la nature les nutriments dont ils ont besoin, sont plus profitables à l’Homme que les produits sous perfusion d’intrants chimiques », déclare l’homme d’affaires. Pour lui, « ce qui nous manque le plus, c’est cette capacité à écouter la part d’irrationnel en nous. ».

    Eloge du naturel et de l’irrationnel et apologie de la pauvreté (pour les autres surtout), la pensée Rabhi n’est pas trahie par la croissance du chiffre d’affaire et l’absence de diabolisation de l’argent dont on a évidemment tous besoin, et soi-même le premier.

    Ensuite, parmi les piliers de la Fondation Pierre Rabhi, il y a fort logiquement François Lemarchand, le fondateur de la chaîne de magasins bobos Nature et Découvertes – qui a aussi par ailleurs sa propre Fondation à son nom, évidemment. Si Bill Gates en a une, il n’y a pas de raison qu’il n’en ait pas. La fortune personnelle de François Lemarchand était estimée à 45 millions d’euros en 2009 [Source : Wikipédia, article sur le bonhomme]. Sans doute François Lemarchand ne fait-il que s’efforcer d’appliquer le bon conseil que donne Rabhi dans son interview à Médiapart :

    « Souvent je rencontre des jeunes qui me demandent comment vivre dans la simplicité, avec un simple lopin de terre. Je leur réponds : « Commencez par devenir millionnaires ! » La terre est devenue tellement chère. Le foncier fait partie des sujets à repenser. »

    En attendant de « repenser le foncier » [encore une formule creuse] et de cultiver son petit lopin de terre, François Lemarchand est déjà devenu multimillionnaire. On verra après pour la suite du projet....

    A ses côtés pour soutenir l’ « insurrection des consciences » du prophète Rabhi, on trouve également Jacques Rocher, héritier du groupe de cosmétiques Yves Rocher, rien que ça. Mais attention, Jacques Rocher est un écolo, et donc il utilise le profit de l’exploitation de ses employés et de la vente de ses produits très au-dessus de leur valeur réelle pour faire planter des arbres. C’est pas pareil.

    Enfin, le tableau des mécènes Fondateurs ne serait pas complet sans une authentique princesse héritière apparentée à la famille des Grimaldi du Rocher, la ci-devant « Constance de Polignac ». Lisez dans La Croix le récit merveilleux de la rencontre fructueuse entre la « princesse écolo » et le pauvre agriculteur algérien, c’est digne des meilleurs papiers de Gala ou des plus belles histoires de la collection Harlequin :

    http://www.la-croix.com/Actualite/France/Constance-de-Polignac-ou-les-aventures-d-une-princesse-ecolo-2013-06-19-97

    Après, c’est sûr, dans le registre « La bourgeoise et le jardinier », on a le droit de préférer « L’amant de Lady Chatterley », quand même... Pour leur part, Rabhi et Constance de Polignac ont ensemble développé un projet de rénovation d’un domaine de la famille en Bretagne. Il faut préciser toutefois, par rapport au récit de La Croix, que, comme toujours, quand il est écrit des choses comme « Ils ont rénové », il faut comprendre qu’ils ont apporté le pognon et/ou leurs envies, et que concrètement ce sont les travailleurs employés qui ont vraiment rénové le domaine et créé la valeur liée à son exploitation.

    Celle-ci se présente ainsi :
    « Outre son activité hôtelière familiale de haut niveau, Kerbastic est aussi une exploitation agricole et forestière où la préservation de la biodiversité et la production biologique sont une priorité absolue. On y a même fait l’acquisition d’une jument de trait »

    On peut-être sûr qu’avec l’application des méthodes agricoles de Rabhi, le pognon qui rendra l’ensemble viable ne viendra pas de la production agricole qu’on y fait mais des dépenses luxueuses de bien être et de divertissement de bourgeois qui se sont enrichis avec le travail des autres, ce qui est appelé par La Croix une « activité hôtelière familiale de haut niveau » [sobre et heureuse]

    Bref, avec tous ses bourgeois pleins aux as dans la Fondation Pierre Rabhi, il est probable que les membres fondateurs arrivent à donner les 325 000 euros sur les 5 premières années auxquels ils se sont engagés, afin de financer l’activité de Rabhi en synergie avec ses autres structures - comme il est indiqué dans la présentation de la Fondation.

    Tout le monde l’aura donc compris : le réseau de Pierre Rabhi est une des meilleures opportunités de Greenwashing pour des capitalistes qui aiment la nature. D’ailleurs, dans le Comité Exécutif de la Fondation Pierre Rabhi, aux côtés des habituels charlatans naturopathes et écomédecins, il y a l’incontournable Serge Orru, ancien dirigeant du W.W.F. France, qui a dû quitter ses fonctions dans l’ONG sous pression interne parce que ses méthodes faisaient quand même trop mauvais genre. Il avait notamment été publiquement enfoncé dans un entretien avec Elise Lucet pour l’émission Cash Investigation, spectacle réjouissant qui n’est malheureusement plus disponible en ligne depuis la suppression du lien sur Youtube.

    Mais soyons fair-play, et reconnaissons pour finir que Rabhi ne fait pas que récolter la charité de millionnaires pour financer les activités de son réseau de jardiniers incompétents. Il sait aussi donner de sa personne, et les supports de sa parole de type livres ou DVD se vendent sans doute bien et viennent compenser ce que l’activité (très peu) productive ne parvient pas à assurer. D’ailleurs, d’une certaine manière, la parole de Rabhi elle-même est d’or, au sens propre du terme. En effet, Rabhi peut aussi avoir des caprices de diva et sait monnayer ses prêches publics à leur juste valeur (à ses yeux). Par exemple, quand la mairie de Privas en Ardèche l’a sollicité en 2012 pour participer à la semaine du développement durable, il a dû décliner l’offre. Bien qu’il se sentait alors « dans l’optimum de [ses] compétences spécifiques » [= parler pendant des heures pour brasser du vide], il était appelé en d’autres lieux, notamment à l’international – le local, on vous dit, le local- , parce que, on s’en doute, il est très demandé. Ce qui est par contre plus surprenant dans la réponse faite par une collaboratrice de Rabhi aux solliciteurs privadois, c’est leur choix de ne faire participer Rabhi qu’à un événement « en mesure d’accueillir au minimum 600 personnes et qui soit bien relayée dans les médias. », avec comme conditions (toutefois négociables) de rembourser les frais de déplacement, hôtel et nourriture pour deux personnes [normal] en plus d’un cachet de.... 1000 euros ! [Source de l’information protégée, mais bon, la ville a été gérée par la gauche, alors....]

    Pour prendre la mesure de la chose, je précise que j’organise depuis des années dans la même ville des conférences avec des intervenants universitaires dont certains sont des pointures dans leur domaine, et avec tous infiniment plus de compétences spécifiques à leur optimum que n’en a jamais eues Pierre Rabhi. Et tous l’ont fait gratuitement, sans rechigner à causer dans un café devant 20 personnes, en étant quasiment toujours logé chez l’habitant, et alors que certains refusaient même [à mon grand désarroi] de se faire simplement prendre en charge leur repas.

    Rabhi, lui, en voisin ardéchois qu’il est, n’avait en gros qu’à franchir le col de l’Escrinet pour venir délivrer son préchi-précha vide de toute information concrète et qui ne demande donc aucun travail de préparation. Pour 1000 euros et devant 600 personnes minimum...

    Conclusion : L’interview de Médiapart avec Pierre Rabhi était titrée selon ses mots : « Le développement durable est une mystification ».

    Le développement durable, je sais pas.

    Mais ce dont je suis sûr, c’est que Pierre Rabhi est une mystification.

    #les_points_sur_les_i #appeler_un_chat_un_chat

  • S’initier à l’agroécologie : mode d’emploi | Agnès Rousseaux et Ivan du Roy (Basta !)
    http://www.bastamag.net/article2556.html

    Avis aux jardiniers en herbe, aux paysans et aux citoyens curieux : cet été, Basta ! vous initie à l’agroécologie. Ou comment apprendre à se passer de pesticides, à dépenser beaucoup moins d’eau, à planter en hiver sans chauffer ses serres, à semer sans payer de redevances à l’agrobusiness, tout en produisant ce que l’on souhaite pour se nourrir. Visitez avec nous la ferme expérimentale de l’association Terre et Humanisme, installée au cœur de l’Ardèche, véritable laboratoire des techniques agroécologiques. Reportage et vidéos. Source : Basta !

    • Une réponse à cet article que n’avait peut-être pas encore assez de recul sur l’arnaque aux bénévoles qu’il induit :
      « TERRE ET HUMANISME » :
      NOTRE VISITE CHEZ DES AGROECOLOGUES ARDECHOIS

      http://afis-ardeche.blogspot.fr/2012/09/humanisme-notre-visite-chez-des.html?m=1

      Le 19 juillet 2012, le site Bastamag publiait un article d’Agnès Rousseaux et d’Ivan Du Roy, intitulé : « s’initier à l’agroécologie : mode d’emploi ».
      Cet article fait l’éloge d’une ferme expérimentale, le mas de Beaulieu, de l’association « Terre et Humanisme », situé en Ardèche sur la commune de Lablachère et qui existe depuis 1998.

      Au total, quel bilan tirer de cette petite visite fort instructive, en tous cas beaucoup plus que l’article de Bastamag qui, nous le savons désormais, présentait une vision complètement fantasmée de la réalité ?

      Ce sont manifestement l’amateurisme et l’idéologie qui prévalent en ces lieux, avec une petite touche de croyances ésotériques pour finir de décrédibiliser l’entreprise.
      Dans la présentation initiale qui nous a été faite par le chargé de communication, la ferme agroécologique se présentait comme étant à la fois un lieu de production et d’expérimentation :

      - en termes de production, le résultat nous a semblé plutôt désastreux. Au point que la présentation initiale , qui évoquait le rapport De Schutter18

      - et la possibilité de nourrir la planète avec les méthodes de l’agroécologie, nous est apparue rétrospectivement d’une prétention frisant l’indécence.

      - en termes d’expérimentation, le résultat est là aussi confondant, voire désarmant, puisque les animateurs n’ont tout simplement aucune notion de la moindre procédure expérimentale rigoureuse qui leur permettrait de valider quelque expérimentation que ce soit.
      Après avoir constaté sur place la réalité de la situation, on en est que d’autant plus sidérés de retrouver en ligne sur le site de l’Express une interview du "directeur" de Terre et Humanisme, qui ose prétendre que "nous avons de bons résultats avec nos potagers." ,et que "les agricultures bio et biodynamique donnent de meilleurs résultats que l’agriculture conventionnelle." 19
      Au Mas de Beaulieu, l’ image donnée est celle d’une aspiration à l’autosuffisance alimentaire, avec même l’ambition de nourrir la planète avec ces méthodes. En réalité, il n’en est rien, et le centre expérimental n’arrive à afficher ses très maigres résultats que sur la base d’un apport massif d’aide extérieure, que ce soit sous forme d’argent [stagiaires, donateurs, souscripteurs], de recours systématique et généralisé à du travail gratuit, et d’intrants venus de l’extérieur. Ces derniers sont soit achetés avec les deniers des donateurs — en ce qui concerne la fameuse paille, omniprésente et le terreau de semis pour préparer tous les jeunes plants qu’ils utilisent dans les jardins, mais aussi qu’ils vendent —, soit offerts par d’autres agriculteurs – en ce qui concerne le fumier-. Avant de nourrir la planète, il faudrait donc que Terre et Humanisme soit déjà un minimum capable de se nourrir par elle-même avec ses propres efforts, ce qui est très très loin d’être le cas.

      Par contre le Mas de Beaulieu est assez rationnel si l’on considère qu’il n’est pas une « ferme », mais un outil de communication. Il faut le considérer comme une vitrine de l’association. S’il était bien agencé, si en 10 ans T&H en avait fait un terrain d’expérience agronomique cohérent avec les contraintes que cela implique, ils perdraient certainement leur fond de commerce et leurs bénévoles.
      Or, là, le Mas représente exactement ce que le « curieux » vient chercher. Une pseudo modernité (écolo-filtration et récupération d’eau…), et la nature dans un bordel bien organisé.... enfin, "bien" n’est pas le bon mot ! Et en plus, on peut y voir ou faire des expériences.
      Si l’on prend « expérience » dans le sens de ce qu’un gamin expérimente en salle de classe, et si "production" veut dire que les graines germées ont fait des pousses.

      L’article est vraiment très long et très étayé...

      #écologie #agroécologie #agriculture et #arnaque au #bénévolat #Pierre_Rhabi