• 🛑 Soutenons Pinar Selek, militante écoféministe menacée par le pouvoir turc

    La sociologue Pinar Selek est victime de la répression du pouvoir turc. Cette tribune en soutien à cette voix de l’écologie sociale, qui combat toutes les dominations, retrace son riche parcours militant (...)

    #Pinar_Selek #Turquie #répression #solidarité #féminisme #écologie_sociale

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  • ♀ ✊ #Pinar_Selek #Turquie #répression #solidarité #féminisme

    🛑 Combats de femmes : Pinar Selek, une sociologue engagée et condamnée à mort

    Depuis 1998, la sociologue franco-turque est victime de l’arbitraire de la justice turque. Ayant bénéficié de de l’asile académique en France elle continue ses travaux universitaires mettant en avant la nécessité de la convergence des luttes face à l’intersectionnalité des systèmes de domination (...)

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    🛑 Soutenons Pinar Selek, militante écoféministe menacée par le pouvoir turc...
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  • #Pinar_Selek #Turquie #répression #solidarité #féminisme #écologie_sociale

    ✊ Soutenons Pinar Selek, militante écoféministe menacée par le pouvoir turc !

    La sociologue Pinar Selek est victime de la répression du pouvoir turc. Cette tribune en soutien à cette voix de l’écologie sociale, qui combat toutes les dominations, retrace son riche parcours militant (...)

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  • Mort accidentelle d’un anarchiste de Dario Fo - PARTAGE NOIR
    https://www.partage-noir.fr/mort-accidentelle-d-un-anarchiste-de-dario-fo


    Mort accidentelle d’un anarchiste est une pièce de théâtre écrite par Dario Fo, prix Nobel de littérature en 1997. La première représentation de la pièce a eu lieu le 5 décembre 1970 à Varese, avec une mise en scène de Dario Fo et de son groupe théâtral « La Commune ».

    Cette pièce est une satire qui dénonce les injustices et la corruption en mélangeant rire et gravité.

    La pièce, écrite en 1970, est dédiée à la mort accidentelle de l’anarchiste Giuseppe Pinelli, « accidentellement » tombé du quatrième étage d’un commissariat de Milan, alors qu’il était interrogé dans le cadre de l’attentat de la piazza Fontana, commis en décembre 19693. Cette affaire fera scandale en Italie. Elle mettra au jour des méthodes que Dario Fo dénonce à plusieurs reprises.

    L’écriture de la pièce s’est appuyée sur des documents trouvés par les époux Fo (procès-verbaux, articles de presse, interviews). La pièce a ainsi changé de forme au fur et à mesure que de nouvelles découvertes contribuaient à l’approfondissement de l’affaire Pinelli.

    #Dario_Fo #Pinelli

  • [BD] Giuseppe Pinelli [01] - PARTAGE NOIR
    https://www.partage-noir.fr/bd-giuseppe-pinelli-01

    Texte : MLT & Dessins : OLT - (CC BY-NC-SA)

    Giuseppe Pinelli naît le 21 octobre 1928 dans le modeste quartier de la Porte du Tessin à Milan.

    Pendant la guerre 1 300 partisans anarchistes forment la Brigade Bruzzi-Malatesta. Pinelli y est intégré comme courrier-estafette. A 18 ans il devient anarchiste.

    Entré dans les chemins de fer italiens en 1954, il se marie en 1955 et deux filles naîtront de son union avec Licia Rognini.

    Très actif au sein du mouvement des Jeunes Libertaires il assure en 1963 la liaison entre les générations de militants.

    En 1965 il participe à la création du Cercle culturel Sacco-Vanzetti qui influencera la jeunesse milanaise.

    Il initie en 1968 des conférences au cercle anarchiste Ponte della Ghisolfa récemment créé. Il figure parmi les fondateurs de la section milanaise du syndicat anarcho-syndicaliste USI.

    #USI #PInelli #Italie

  • Italie 1969 : les mécanismes de la provocation et de la répression - PARTAGE NOIR
    https://www.partage-noir.fr/italie-1969-les-mecanismes-de-la-provocation-et-de-la-repression

    Article de Marie Martin paru dans Anarchisme & non-violence n°23 - Octobre-Décembre 1970.

    Le 25 avril 1969, deux bombes explosaient à la Foire de Milan et à la gare, faisant plusieurs blessés légers. Le 12 décembre dans l’après-midi, une bombe plus terrible causait la mort de 16 personnes dans une banque milanaise, à la Piazza Fontana, une autre faisait des blessés et des dégâts matériels dans une banque de Rome. Quelques heures après chacun de ces attentats, des anarchistes étaient arrêtés, leurs locaux perquisitionnés et mis à sac ; l’un d’eux allait, pendant l’interrogatoire de police, « tomber » du 4e étage et se tuer ; plusieurs autres sont encore en prison. Les attentats devaient aussi donner le prétexte d’une véritable chasse aux gauchistes de toutes allégeances, à la fouille de leurs locaux et à la réquisition de ces objets dangereux que sont les tracts et les ronéos.

    #Pinelli #Terrorisme #Italie #Piazza_Fontana

  • l’art « contemporain » ne relève-t-il pas, tout simplement de la psychopathie ? Par Nicole Esterolle - Le vadrouilleur urbain

    Depuis qu’ Harald Szeemann avait déclaré que « les attitudes pouvaient devenir forme », les pires atrocités comportementales ont en effet pu être permises, recommandées, enseignées, esthétisées, légitimées et financiarisées… souvenons-nous des actionistes viennois se roulant tout nus dans les entrailles d’une vache éventrée (lequel mouvement ayant vu ensuite son leader Otto Muelh enfermé 7 ans pour pédophilie)…Souvenons- nous des boudins de sang humain de Journiac…Souvenons-nous du « jeté de chats » de Yan Favre au Louvre, les tulipes de Koons, du viol de cadavres de John Duncan, du vomi de Millie Brown, des auto-mutilations d’Orlan, du piss-christ de Serrano, des palpations de fesses d’Abramovic, des menstrues de Calle, de l’hyper- sexualisme de Millet, de la balancelle à double pénétration d’Hyber, du clouage de scrotum du russe Pavlenski, du potage au foetus humain du chinois Zhi Yu, des plantages de poteaux de Buren, de la Ferrari écraboulillée de Lavier, etc….et c’est à travers ces horreurs que l’art a pu devenir « contemporain » et se parer des vertus esthétiques de la maladie mentale, du TOC (trouble obsessionnel compulsif), du pervers sadique, des pires déviances sexuelles, du désordre psychique, de la sociopathie, de la bouffée délirante, de la délinquance fiscale, du crime artistique en bande organisée, du trouble à l’ordre public, de l’ attentat aux bonnes meurs, , etc… De telle sorte, qu’avec tout ça, la beauté devienneenfin tragique, toxique , sulfureuse, subversive, casseuse de codes, dangereuse, terrorisante à souhait …et « forcément sublime ».


    La police, les pompiers, les médecins urgentistes, les neuro- chirurgiens , les psychiatres, les psychanalystes Junguiens ou lacaniens, n’y peuvent rien, car c’est hors de leur champ opératoire… Seuls les critiques-historiens d’art créés et agréés par le Ministère, sont concernés….et les seuls habilités pour prescrire le symptôme : façon de perpétuer un très gratifiant et lucratif pathos, tant du côté de l’institutionnalité que des réseaux spéculatifs financiers.


    Hyber-Banacelle à double pénétration

    Et c’est ainsi que nous sommes aujourd’hui dans cette étrange situation, où l’on verrait le ministère de l’agriculture répandre le mildiou dans le vignoble français , pour favoriser le commerce des immondes breuvages
    anglo-saxons… Et où l’on voit, de fait, le Ministère de la culture languienne promouvoir une « contemporainite » conceptualo- posturo-bidulaire ravageuse de l’écosystème de l’art, pour promouvoir Jeff Koons , Murakami et autres ignominies artistiques de luxe, issus du grand capital international .
    On en est donc là : le pathos artistique créé par la grande phynance est utilisé par celle-ci comme outil de terreur et de décérébration
assujettissante du bon peuple….Vaste sujet de débat et d’analyse… pour très bientôt, j’espère, avec l’aimable contribution des insoumis et des verts
    En attendant, je vous livre ici les images d’une dizaine d’ atrocités artistiques fondatrices du « contemporain », telles que les aiment et promeuvent les sbires du Ministère Les deux premières sont plus actuelles et moins horribles que les autres, plus « historiques » :
    1/ Piss-christ de Serrano


    – Celle de la machine de Angela Bullock, qui sert à asperger de peinture les murs de la galerie d’exposition…Œuvre assortie u texte explicatif : suivant : « j’ai décidé de fabriquer une machine actionnée par une pompe à main fixée au mur de la galerie. Le “dessin” qui en sort est le résultat d’un rapport physique à l’œuvre. Quand on actionne la pompe, on se retrouve avec une flaque de boue qui s’étale au sol de la galerie. La flaque s’est agrandie tout au long de l’exposition. »…Texte qui ne laisse aucun doute sur la réalité du trouble psycho-mental.
    2/ Willie Brown-Vomi

    – Celle de la lauréate du Prix Marcel Duchamp 2021, qui s’était enduit le corps de peinture aluminium avant de danser pour séduire les vieux barbons libidineux du jury et soutenir les luttes LGBTQA+…Amis de la poésie, bonsoir !…Mais le plus atroce est d’apprendre à cette occasion, que le papa de cette Lili, performeuse de l’extrême, est l’admirable poète poitevin Daniel Reynaud (1936-2001), qui animait dans les années 70, avec son ami Pierre Boujut, tonnelier à Jarnac , l’excellente, géniale et très mythique revue de poésie « La Tour de Feu »….

    3/ Lavier et sa Ferrari


    #paris #capitalisme #argent #fric #fumisterie avec l’ #argent_public #flagornerie #niaiserie #incompétence #perversité #EnMarche #france #en_vedette #art_contemporain #art_contemporien #vide_intellectuel #élites_intellectuelles #escroquerie #fellation_du_vide #pinault #françois_pinault #élites #guerre_aux_pauvres

    Source : https://levadrouilleururbain.wordpress.com/2022/10/27/lart-contemporain-ne-releve-t-il-pas-tout-simplement

    • Si c’est sale, ça plait beaucoup à la pseudo petite bourgeoisie « Cultivée » , qui croit copier la haute.

      Un exemple pour les cours de l’académie esj.
      On fait des cours là dessus avec l’aide du Fresnoy de Tourcoing, le blokaus national des arts contemporains.

  • Au Chili, la nouvelle Constitution massivement rejetée par référendum
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/09/05/au-chili-la-nouvelle-constitution-massivement-rejetee-par-referendum-selon-l

    Près de 62 % des Chiliens n’ont pas soutenu, dimanche, le texte qui devait remplacer celui hérité de la dictature de Pinochet. Le président, Gabriel Boric, a aussitôt annoncé sa volonté de relancer « un nouveau processus constitutionnel ».

    • Chili / gauche : faux cancer, et vraie défaite - Par Daniel Schneidermann | Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-matinaute/chili-gauche-faux-cancer-et-vraie-defaite

      À la désinformation des réseaux sociaux s’est ajoutée l’énergie des grands groupes de presse chiliens, naguère fermes soutiens de la dictature de Pinochet, à exploiter toutes les failles de la Constituante et de ses membres, à commencer par l’affaire Vade. En septembre 2021, un vice-président de l’Assemblée constituante, Rodrigo Rojas Vade, est contraint par une enquête du journal « La Tercera » de reconnaître que la leucémie dont il assurait souffrir, inséparable de sa lutte pour une réforme du système de soins (il apparaissait dans les manifestations de 2019 torse nu, exhibant cathéters et cicatrices), est un mensonge. Il était en fait atteint de syphilis. Il se met en retrait de la constituante, aucun mécanisme de démission n’étant prévu. La presse de droite chilienne (lire notre enquête sur sa mise en cause pour comptes-rendus tronqués du mouvement social de 2019) ne va plus lâcher son os.

      On peut avoir une idée ici de l’ampleur du dossier Rojas dans « La Tercera » (groupe Conesa), et encore ici, le jour du scrutin, une idée de la pression des chaînes chiliennes d’info continue sur le personnage. Ce harcèlement médiatique sur un processus démocratique tâtonnant évoquera sans doute quelques parallèles à nos abonnés vigilants. Le jour même du scrutin chilien, ici même, BFMTV dégainait son pistolet à bouchon contre une réunion publique de Jean-Luc Mélenchon à Lille. Tout parallèle entre les deux situations est absolument autorisé.

    • Est-ce qu’il y a des choses sur un éventuel rôle de l’Église catholique ?

      Parce que j’ai lu quelque part que le refus de l’avortement avait été mis en avant par la droite et les évêques catholiques (avec éventuellement des mensonges sur la réalité du texte proposé) :
      https://www.leparisien.fr/societe/a-rebours-des-etats-unis-le-chili-veut-inscrire-lavortement-inscrit-dans-

      Depuis quelques temps, par ailleurs, il apparaît que l’église chilienne est empêtrée dans ses scandales pédophiles, ce qui me semble aussi un élément qui aurait tendance à radicaliser les catholiques (paranoïa et complotisme).

      Bref je me demande si cet angle du rôle de l’Église a été abordé.

    • Le début du texte de DS évoque rapidement l’IVG.

      Et la nouvelle constitution chilienne fut massivement rejetée par référendum. 62 % de rejets contre 38 % d’approbations, le résultat est sans appel, pour cette constitution de 388 articles, qui proclamait dès ses premières lignes : « Le Chili est un État social et démocratique fondé sur l’État de droit. Il est plurinational, interculturel, régional et écologique […] et sa démocratie est paritaire. » Taillée sur mesure pour favoriser les réformes sociales et écologiques promises par le nouveau président Gabriel Boric, élu après le mouvement social de 2019, elle avait tout pour plaire à la gauche européenne, au point que malgré des sondages unanimes, certains n’envisageaient même pas une défaite (voir ce tweet d’Olivier Faure, ou cet article de « Mediapart », à la veille du scrutin).

      Parmi les causes de cette défaite massive, l’AFP pointe ""une campagne baignée dans un climat de désinformation […] sur les articles en train d’être débattus"" par l’assemblée constituante. L’AFP ne précise pas les contours de cette ""désinformation"", mais on peut les déduire en creux de la lecture de ce « vrai/faux » du site chilien « Pressenza »"", manifestement favorable au projet rejeté. ""La Nouvelle Constitution (NC) élimine-t-elle les Carabiniers du Chili ? Non." « Les parents pourront-ils choisir l’éducation de leurs enfants ? Oui. » "Le droit à la propriété privée demeure-t-il ? Oui, le droit de propriété est maintenu comme un droit fondamental." « Est-ce que je pourrai avoir/garder ma résidence secondaire ? Oui. » Une femme peut-elle avorter jusqu’à 9 mois ? Non." « La justice autochtone s’appliquera-t-elle aux non-autochtones ? Non. » "Etc. etc. « Je vous invite à débattre intensément de la portée du texte, mais pas des mensonges, déformations ou interprétations catastrophistes qui sont déconnectées de la réalité », a exhorté Boric avant le scrutin. En vain.

      Au-delà de la désinformation, les reportages français évoquent la crainte d’une partie des Chiliens, devant la perspective de consentir des droits élargis aux populations autochtones, notamment aux Mapuche, dans le Sud du pays, en raison de conflits autour de terres revendiquées par des groupes radicaux Mapuche (lire cet excellent reportage du « Monde »). La Constituante de 154 membres, paritaire et clairement à gauche, était d’ailleurs présidée par une militante et universitaire issue du peuple mapuche, Elisa Loncon Antileo.

    • Le mot d’une camarade franco-chilienne-mapuche (qui prévoit toujours d’y déménager malgré tout) :
      https://www.facebook.com/konkafel/posts/pfbid02ynMC5ZLM7vw7gKdcMGV4q8JTEf6Ee4nDYuGkjpkWqbE9tfqoHJTd1mEvWiBWZSfal

      Nous avons perdu.
      La tristesse est immense car le gâchis est évident, que de temps, argent et espoirs envolés. Le choc ressentis par les forces progressistes doit être encaissé et analysé.
      Pour ma part j’y vois plusieurs facteurs entremêlés qui peuvent expliquer en partie cette catastrophe.

      1/ Cette campagne électorale a été la plus sale que le Chili n’ai jamais subit, même des élus du congrès aux USA ont écrit aux propriétaires des médias et réseaux sociaux pour alerter sur le taux de fake news qui circulaient.
      Les médias, et les journaux répétant matin midi et soir les « mantras » de l’oligarchie qui les possède tous. Pour preuve, le vote des Chiliens à l’étranger est à plus de 65% à faveur del Apruebo.
      Car oui la programmation mentale est effective, réelle et puissante car implicite.
      Je pratique l’hypnose thérapeutique pour aider mes patient.e.s à changer les habitudes qui les rendent malheureuxes, je connais donc bien les effets des suggestions ciblées, répétées qui finissent par devenir des croyances, qui conditionnent les comportements. Les gens ignorent l’effet que cela a sur eux, car nous préférons penser que nous sommes maîtres de nos pensées et émotions... Mais nous les psys nous savons que ceci n’est qu’une illusion, une illusion de contrôle et de liberté... qui flatte et rassure notre ego.

      2/ Le vote a été rendu obligatoire cette fois, une première au Chili, les gens contraints d’aller se prononcer alors que d’ordinaire ils sont au mieux dans une posture critique, au pire dans une dépolitisation extrême ont manifesté leur rejet des processus électoraux en disant fuck.

      3/ Le racisme intrinsèque de la société chilienne, où la colonialité de l’être y est encore centrale, des générations et des générations ayant grandi avec la haine del indio, c’est à dire d’une partie d’eux même. Ce fut un des principaux enjeux de ce scrutin, la place qui fut faite aux peuples premiers par le processus constituant, fut totalement déformé par les médias et les bots. Le chilien moyen n’aime pas être associé à ses origines, car il faut quand même savoir qu’au Chili il y eu des politiques de blanchiment de la race (sic) menées par l’Etat, avec notamment l’accueil de colons européens a qui étaient données, papiers, terres, bétail, et indios... et ette générosité dura plusieurs siècles, aujourd’hui le 1% plus riche est constitué majoritairement par les descendants des colons.

      4/ La dimension antipatriarcale de la proposition a effrayé, comme le racisme structurel, ces 2 pilliers de la matrice capitaliste sont bien solides, à notre grand désespoir.

      5/ Si le peuple chilien a su se soulever en 2019, la pandémie et toutes ses restrictions ont impacté la dynamique insurrectionnelle, canalisée par le processus constituant qui subit d’emblée le sabotage médiatique. Les gens furent dépossédés de leur puissance d’agir, séparés, contraints de retourner chez eux et d’encaisser, le repli sur soi obligatoire finit par faire taire ce « nous avons mis tant de temps à nous retrouver, ne nous lâchons plus » qui était dit et répété durant el estallido.

      J’écris car j’essaie de comprendre, et aussi de vous expliquer, vous que j’ai saoulé avec mes espoirs, je n’ai toujours pas réussi à chialer mais ça va pas tarder, car il faut là maintenant que l’on accepte cette défaite pour comprendre, sentipensar lo que pasó, el daño que le sigue haciendo a mi pueblo el empresariado, l’oligarchie chilienne n’allait quand même pas nous laisser gagner comme ça, le pays où 1% détient les 50% des richesses...

      Et je ne change pas mes plans, j’ai encore plus envie d’aller sur place pour travailler auprès des gens pour faire avancer notre vision, comprendre de l’intérieur les enjeux, blocages et freins au changement, le syndrome de Stockholm monumental qui règne.
      Cette proposition était beaucoup trop belle pour le sens commun chilien, imprégné par la culture de l’oligarchie, des entrepreneurs triomphant, de l’individualisme cher au liberalisme...

      Certes cette proposition tombe à l’eau, tristesse absolue, mais le processus constituant continue... Sous quelle forme ? Les jours qui viennent seront déterminants, pour l’instant l’émotion est palpable, puis viendra le deuxième temps de la pensé, plus rationnel et froid...
      Ce scrutin nous a été volé, le rôle des médias corrompus est central, nous en voyons ici en France aussi les effets, si les pouvoirs exécutifs et législatifs ne freinent pas ce monopole de l’influence sociale, nous sommes tous foutus, là bas et ici.

  • Dark Side of the Rainbow, un #mashup#Open_Culture (1)
    https://framablog.org/2022/08/05/dark-side-of-the-rainbow-un-mashup-open-culture-1

    Petite série de l’été : au gré de mes découvertes, je partagerai ici quelques-unes des nombreuses ressources disponibles sur le très riche site https://www.openculture.com que je vous invite à découvrir et partager à votre tour sans modération. Aujourd’hui, premier épisode avec … Lire la suite­­

    #Libres_Cultures #Cinema #Le_magicien_d'oz #musique #pink_floyd #Traduction

  • Hommes, femmes et enfants qui ne voulaient que vivre | Pierre Tevanian
    https://lmsi.net/Hommes-femmes-et-enfants-qui-ne-voulaient-que-vivre

    26 juin : nous apprenons avec effroi la décision prise 5 jours plus tôt par la Cour suprême de Turquie : condamnation à prison à perpétuité pour Pinar Selek, écrivaine, sociologue, féministe, militante, au péril de sa vie et donc au risque de l’exil, pour les droits des kurdes, des arméniens, et de toutes les minorités. Comme le rappelle Pascal Maillard, Pinar Selek prenait il y a quelques semaines la défense de huit intellectuel.les condamné.es par le pouvoir turc et devenu.es des « otages de la résistance de Gezi ». Pinar Selek, aujourd’hui réfugiée en France, écrivait ceci : « La spécificité du régime répressif turc découle de la définition constitutionnelle de la citoyenneté républicaine : le monisme y prévaut dans tous les domaines. Quiconque s’écarte des normes établies par le pouvoir politique est (...)

  • #Pinar_Selek : une #persécution sans fin

    Ce 21 juin la Cour suprême de Turquie a prononcé une condamnation à la #prison_à_perpétuité contre l’écrivaine et sociologue réfugiée en France, confirmant une nouvelle fois qu’il n’y a pas d’état de droit dans ce pays. Publication de la première réaction de Pinar Selek ainsi que du communiqué de presse du Collectif de solidarité.

    Il y a un mois, en rédigeant une recension du second roman de Pinar Selek, je me disais que l’écrivaine allait pouvoir un peu souffler, se consacrer à l’écriture, à la recherche et à ses luttes et que le régime turc l’avait probablement oubliée. Aujourd’hui je ne peux m’empêcher de me souvenir du choc de la condamnation de janvier 2013 que nous avions apprise à l’université de Strasbourg où Pinar faisait sa thèse en bénéficiant de la protection académique. Et je me dis que le choc de la condamnation de ce 21 juin 2022 est encore plus violent. Parce que la condamnation vient de la #Cour_suprême de Turquie et qu’on pouvait espérer que les juges de cette instance auraient un minimum d’indépendance par rapport au pouvoir politique. Il n’en est rien. Ce choc est encore plus violent parce que le procureur de la Cour suprême avait requis une condamnation à la prison à perpétuité le 25 janvier 2017 et que les juges ont mis cinq ans à prononcer leur verdict. Plus violent aussi parce que la torture à distance se poursuit, inexorablement. Plus violent enfin parce que les voies de recours s’amenuisent et que la possibilité d’un retour de Pinar dans son pays s’éloigne à nouveau.

    Rappelons pour celles et ceux qui ignoreraient le destin de Pinar Selek qu’elle est la victime de la plus longue et la plus terrible persécution judiciaire infligée par le pouvoir turc. Bientôt un quart de siècle d’acquittements et de nouvelles condamnations qui s’enchainent sans fin, dans le déni absurde des faits : la sociologue n’a jamais posé de bombe sur le Marché aux épices d’Istanbul en 1998 pour la simple et bonne raison qu’il s’agissait d’un accident provoqué par une bouteille de gaz. Les preuves en ont été apportées par plusieurs commissions d’enquête et le seul témoin qui accusait Pinar s’est rétracté après qu’il a été établi que son témoignage avait été arraché sous la torture. Je renvoie à cette biographie (https://pinarselek.fr/biographie) qui comporte un tableau historique de l’affaire judiciaire et à cet entretien avec Livia Garrigue (https://blogs.mediapart.fr/edition/lhebdo-du-club/article/101220/hebdo-95-savoir-lutter-poetiser-entretien-avec-pinar-selek).

    Pourquoi cette persécution sans fin ? Peut-être d’abord parce que le régime turc ne supporte pas que la contestation vienne de ses propres citoyen.nes. Le pouvoir d’Erdogan reproche simplement à Pinar Selek d’être turque. Ce qu’il tolère encore moins, c’est une parole libre. Celle des artistes, des journalistes et des universitaires. Par ses livres, ses enquêtes de terrain et ses recherches, par son enseignement aussi, Pinar accomplit un travail relatif à ces trois professions qui sont parmi les plus réprimées par le pouvoir turc. Quand en plus il s’agit de la voix d’une femme qui porte loin la défense des femmes et de toutes les minorités, d’une femme antimilitariste qui dénonce les violences d’une société patriarcale, qui est l’amie des kurdes et des arméniens sur lesquels elle conduit des recherches, on comprend pourquoi le régime politique turc fait de Pinar Selek un exemple. Avec Pinar Selek il ne s’agit pas simplement de la répression d’une opposante politique. Mais de la répression d’une femme libre.

    Il y a quelques semaines, sur son blog de Mediapart (https://blogs.mediapart.fr/pinar-selek/blog/270422/les-otages-de-la-resistance-de-gezi), Pinar, prenant la défense de huit intellectuel.les condamné.es par le pouvoir turc et devenu.es des « otages de la résistance de Gezi », écrivait ceci : « La spécificité du régime répressif turc découle de la définition constitutionnelle de la citoyenneté républicaine : le #monisme y prévaut dans tous les domaines. Quiconque s’écarte des normes établies par le pouvoir politique est immédiatement perçu comme dangereux, destructeur, voire ennemi. » Mais elle poursuivait ainsi : « Et c’est précisément la #résistance à ce monisme qui depuis longtemps fertilise les alliances entre les différents mouvements féministe, LGBT, antimilitariste, écologiste, libertaire, de gauche, kurde, arménien ». Pinar Selek incarne cette résistance. Le pouvoir turc s’en prend à un #symbole. Mais on ne fait pas disparaître un symbole. Plus la #violence d’un Etat s’exerce contre un symbole, plus le symbole devient vivant et fort. Pinar Selek est une « force qui va ». Mais elle est aussi une force fatiguée et fragile. Elle a besoin de notre soutien. Nous lui devons, après qu’elle a tant donné aux luttes locales et européennes, après qu’elle nous a tant appris. D’ores et déjà la Coordination nationale des Collectifs de solidarité (https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/160917/la-coordination-des-collectifs-de-solidarite-avec-pinar-selek-est-ne) se mobilise et prépare de multiples actions, dont je rendrai compte dès la semaine prochaine dans un nouveau billet. Je donne à lire ci-dessous la première réaction de Pinar à sa condamnation ainsi que le communiqué des Collectifs de solidarité.

    –—

    DÉCLARATION DE PINAR SELEK FAITE À LA BBC SUITE À SA CONDAMNATION À PERPÉTUITÉ LE 21 JUIN

    Tout est possible sauf ma condamnation à nouveau.
    Ce jugement n’est pas seulement injuste et insensé mais de plus inhumain dans la mesure où dans le dossier, il y a de nombreux rapports d’expertise qui établissent qu’il s’agissait d’une explosion due à une fuite de gaz, où l’on n’a pas pris une seule fois ma déposition sur cette question, on ne m’a pas posé une seule question sur ce sujet.
    Le procès avait été lancé en s’appuyant uniquement sur la déposition d’Abdülmecit O. qui avait déclaré que nous avions agi ensemble, qui, par la suite, a renié sa déposition au tribunal car elle avait été extorquée sous la torture. Cette personne a été acquittée avec moi et son acquittement fut définitif et l’appel est demandé uniquement pour mon acquittement.
    Ce jugement n’a donc rien à voir avec le Droit.
    Comme les motifs du jugement ne sont pas encore publiés, je ne peux pas commenter davantage.
    Je lutterai, nous lutterons contre cette #injustice jusqu’à la fin.

    Pinar Selek

    –-

    Communiqué de presse

    mercredi 22 juin 2022

    Nous, collectifs de solidarité avec Pınar Selek, sommes choqués et révoltés par la décision grotesque et scandaleuse de la Cour suprême de Turquie qui vient de condamner l’écrivaine et sociologue à la prison à perpétuité.

    Absolument rien dans le dossier judiciaire ne tient debout, comme l’avaient démontré les quatre acquittements successifs(*).

    Les conséquences pour Pınar en apparaissent d’autant plus inhumaines : la condamnation à perpétuité en elle-même d’une part, mais également les millions d’euros de dommages et intérêts qui vont désormais s’abattre et faire peser sur Pınar et sa famille une pression financière inouïe.

    Nous, collectifs de solidarité avec Pınar Selek, restons pleinement mobilisés à ses côtés et allons mettre en œuvre tout ce qui est possible pour défaire cette décision inacceptable.

    Dès maintenant, nous en appelons à l’État Français afin qu’il exprime son soutien ferme et entier à sa ressortissante Pınar Selek, qu’il proteste officiellement auprès des autorité turques et s’engage à protéger Pınar Selek contre toutes les conséquences potentielles de cette décision inique.

    La Coordination des collectifs de solidarité avec Pınar Selek

    contact : comitepinarseleklyon@free.fr

    (*) Sociologue, écrivaine et militante de Turquie aujourd’hui exilée en France, Pınar Selek s’est engagée en Turquie pour la justice, les droits de tou·te·s et contre la violence et le militarisme, et subit pour cela la répression de l’État turc depuis 24 ans.

    En 1998, Pınar Selek est arrêtée et emprisonnée à cause de ses recherches. Elle est ensuite accusée d’avoir commis un attentat sur le marché d’Istanbul. Tous les rapports officiels d’expertise concluent à l’explosion accidentelle d’une bonbonne de gaz. Pınar Selek est acquittée à 4 reprises, mais à chaque fois l’État fait appel.

    Le seul témoin qui l’avait accusée d’avoir commis un attentat avec lui, un jeune homme kurde, s’est rétracté par la suite car ses aveux avaient été extorqués sous la torture, et il a été acquitté définitivement. Dans ce contexte, la poursuite des accusations contre Pınar Selek révèle donc son unique visée, qui est répressive.

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/250622/pinar-selek-une-persecution-sans-fin

    #condamnation #justice (euhhh...) #Turquie

    • Pinar Selek : lettre ouverte au Président de la République

      Emmanuel Macron et son gouvernement apporteront-ils « un soutien ferme et inconditionnel » à Pinar Selek ? C’est la demande que formulent une cinquantaine de personnalités. Parmi les premiers signataires Arié Alimi, Ariane Ascaride, Julien Bayou, Judith Butler, Annie Ernaux, Olivier Faure, Mathilde Panot ou bien encore Edwy Plenel. Vous pouvez désormais vous associer à ce texte en le signant.

      Rédigée par les Collectifs de solidarité avec Pinar Selek et publiée initialement dans Libération, une Lettre ouverte à Emmanuel Macron demande que la France apporte son « soutien ferme et inconditionnel » à la sociologue persécutée par le pouvoir turc. Parmi les premiers signataires le journaliste Edwy Plenel, des personnalités du monde politique (Julien Bayou, Elsa Faucillon, Olivier Faure, Mathilde Panot, Sandra Regol), de la culture (Annie Ernaux, Ariane Ascaride, Robert Guédiguian, Valérie Manteau …), des chercheur·es et des intellectuel·les engagé·es (Etienne Balibar, Ludivine Bantigny, Judith Butler, Claude Calame, Laurence De Cock, Eric Fassin …), des avocats (Arié Alimi, Henri Braun, Patrick Baudouin, président de la LDH…), des présidents d’université et des responsables syndicaux (Solidaires, SNESUP et CGT). Un formulaire permet de recueillir de nouvelles signatures. Signez et faites signer cette lettre ouverte. Merci à vous ! Merci pour Pinar Selek.

      Pascal Maillard

      PS : Pour plus d’informations voir le site dédié à Pinar Selek et cet autre billet. Je signale également une tribune signée par des chercheur.es en sciences sociales parue dans Le Monde. Je rappelle enfin le lien vers une cagnotte qui doit permettre de financer les frais d’avocat et les déplacements en Turquie pour soutenir et défendre Pinar Selek.
      LETTRE OUVERTE

      À M. Emmanuel Macron, Président de la République Française,

      Copie : Mme Élisabeth Borne, Première ministre

      Copie : Mme Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires étrangères

      Copie : Mme Laurence Boone, secrétaire d’État chargée de l’Europe

      Copie : M. Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et des outre-mer

      Copie : Mme Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche

      Copie : Mmes et MM. les président·es de groupes à l’Assemblée nationale

      Lyon, le 12 juillet 2022

      Objet : Quatrième annulation de l’acquittement de Pinar Selek par la Cour suprême de Turquie le 21 juin 2022 et réaction de la France

      Monsieur le Président de la République,

      Au cours des dernières années, nous avons été amenés à échanger à plusieurs reprises avec vous et avec des membres de vos gouvernements successifs au sujet de la situation de Pinar Selek et de l’indispensable mobilisation de l’État français pour assurer la sécurité de notre concitoyenne eu égard à la persécution judiciaire dont elle est victime en Turquie, son pays d’origine.

      Ainsi, répondant à notre sollicitation, vous nous écriviez le 16 janvier 2018 que vous entreteniez « avec la Turquie un dialogue soutenu et exigeant sur la question des Droits de l’Homme », et que « la Turquie [devait] respecter ses engagements européens et internationaux en matière de libertés fondamentales ».

      Aujourd’hui, la situation de Madame Pinar Selek a brutalement évolué depuis l’annonce par la Cour suprême de Turquie mardi 21 juin 2022 de l’annulation de son acquittement, en dépit d’un dossier judiciaire vide et des quatre audiences qui après un examen des faits ont conduit, au fil de 24 ans de procédure, à ce que soit à chaque fois reconnue son innocence. Outre la gravité de la nouvelle injonction de la Cour Suprême de Turquie, qui au mépris de la réalité des faits exige que Pinar Selek soit condamnée, ce sont également des demandes de dommages et intérêts qui risquent à présent de s’abattre sur Pinar Selek et de faire peser sur elle et sa famille une pression financière inouïe.

      Nous nous permettons de rappeler que Pinar Selek a bénéficié de l’asile politique dans notre pays, qu’elle a ensuite acquis la nationalité française et qu’elle est aujourd’hui enseignante-chercheure à Université Côte d’Azur. Femme engagée, sociologue reconnue et écrivaine talentueuse, Pinar Selek est une grande figure de la défense de la liberté, de la recherche et des Droits humains. Nous croyons qu’elle mérite la reconnaissance et le soutien de la République.

      C’est pourquoi nous attirons votre attention sur l’urgence qu’il y aurait à ce que la France rappelle publiquement son soutien ferme et inconditionnel à notre compatriote et proteste auprès de la Turquie contre cette décision, qui traduit un harcèlement judiciaire hors du commun, une torture institutionnelle insupportable, et une atteinte au droit de Pinar Selek à être jugée de manière équitable, par un juge indépendant et impartial dans un délai raisonnable. Nous estimons enfin essentiel que votre gouvernement mette tout en œuvre pour assurer la protection nécessaire de notre ressortissante face aux conséquences de cette décision de justice, en particulier sur la sécurité et les biens de Pinar Selek.

      Nous sommes convaincus, Monsieur le Président de la République, que vous serez sensible à la situation de Pinar Selek et que vous agirez à la mesure de l’urgence.

      Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de toute notre considération.

      La coordination nationale des collectifs de solidarité avec Pinar Selek

      Premiers signataires :

      Arié Alimi, avocat

      Ariane Ascaride, comédienne
      Rusen Aytaç, avocate, membre du Conseil national des barreaux

      Etienne Balibar, professeur émérite, Université de Paris-Nanterre
      Ludivine Bantigny, universitaire, historienne
      Jeanne Barseghian, Maire de Strasbourg
      Zerrin Bataray, avocate, conseillère régionale Auvergne Rhône-Alpes
      Patrick Baudouin, avocat, président de la Ligue des droits de l’Homme
      Julien Bayou, député, président du groupe Écologiste-NUPES à l’Assemblée Nationale
      Alain Beretz, ancien président de l’Université de Strasbourg
      Oristelle Bonis , éditrice en chef, Éditions iXe

      Henri Braun, avocat au Barreau de Paris
      Jeanick Brisswalter, président Université Côte d’Azur
      Christine Buisson, chercheuse, co-secrétaire nationale de Sud Recherche EPST Solidaires
      Judith Butler, Maxine Eliot Professor of Comparative Literature and Critical Theory, University of California, Berkeley
      Claude Calame, historien et anthropologue, directeur d’études à l’EHESS, Président de la Section EHESS de la LDH
      Gérard Chaliand, écrivain
      Fabien Charreton, libraire
      Laurence De Cock, historienne, LDH
      Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg
      Jean-Pierre Djukic, Directeur de recherche, Université de Strasbourg
      Simon Duteil et Murielle Guilbert, délégués généraux de l’Union syndicale Solidaires
      Annie Ernaux, écrivaine
      Eric Fassin, sociologue, Paris 8
      Elsa Faucillon, députée, Gauche démocrate et républicaine-NUPES
      Olivier Faure, député de Seine-et-Marne – Premier secrétaire du Parti socialiste
      Robert Guédiguian, réalisateur
      Jacqueline Heinen, professeure émérite de sociologie, UVSQ Paris-Saclay
      Béatrice Hibou, politiste, directrice de recherche, Sciences Po, CERI, CNRS
      Ahmet Insel, économiste, ancien professeur de l’Université Galatasaray
      Henri Leclerc, avocat honoraire, Président d’Honneur de la Ligue des droits de l’Homme
      Marie Lesclingand, directrice du département de sociologie-démographie de l’Université Côte d’Azur
      Valérie Manteau, écrivaine, prix Renaudot 2018
      Sylvie Monchatre, sociologue, professeure, Université Lumière Lyon 2
      Rina Nissim, écrivaine, éditrice et naturopathe
      Mathilde Panot, députée, présidente du groupe LFI-NUPES à l’Assemblée Nationale
      Marie-Aimée Peyron, avocate, Ancienne Bâtonnière de Paris, vice-Présidente du Conseil national des barreaux
      Jean-François Pinton, président de l’ENS de Lyon
      Edwy Plenel, journaliste
      Martin Pradel, avocat, membre du Conseil national des barreaux
      Reine Prat, autrice, ancienne haute fonctionnaire au ministère de la Culture
      Sandra Regol, députée écologiste-NUPES
      Anne Roger, secrétaire générale du SNESUP-FSU
      Marie Rodriguez, LDH de Marseille
      Laurence Roques, avocate, présidente de la commission Libertés droits de l’Homme du Conseil national des barreaux
      Gaëlle Ronsin, directrice de publication de la revue Silence
      Réjane Sénac, directrice de recherche au CNRS
      Josiane Tack et Patrick Boumier, co-secrétaires généraux du SNTRS-CGT

      https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/180722/pinar-selek-lettre-ouverte-au-president-de-la-republique

  • "Comme dans un #ping-pong" : 34 personnes coincées sur un îlot d’#Evros, à la frontière gréco-turque (à partir du 30.03.2022)

    Pendant plus de 48 heures, 34 migrants, dont des enfants, sont restés bloqués sur une petite île au milieu du fleuve d’Evros, à la frontière entre la Turquie et la Grèce, les deux pays se rejetant la responsabilité de leur prise en charge. C’est finalement une décision de la Cour Européenne des droits de l’Homme qui a poussé au lancement d’une évacuation ce vendredi. Ce type de situation se multiplie en raison de la « systématisation » des refoulements par les autorités grecques, selon les ONG.

    Depuis le 30 mars, 34 migrants étaient bloqués sur un îlot au milieu du fleuve Evros, qui marque la zone frontalière entre la Grèce et la Turquie. « Nous avons reçu de leur part des photos de voitures de police et de pompiers, vers midi : a priori, ils sont donc sur le point d’être évacués ou viennent de l’être... Mais nous n’avons pas encore reçu de confirmation », relate Lorenz, responsable du réseau d’activistes Alarm Phone, qui a donné l’alerte.

    Parmi ces personnes, on compte quatre femmes, dont une enceinte, et six enfants de moins de dix ans, signalent Alarm Phone et Border Violence Monitoring Network (BVMN), dans un communiqué commun paru le 31 mars.

    « Ils ont très froid la nuit et craignent que la pluie arrive. Ils nous rapportent que leurs réserves d’eau et de nourriture sont épuisées au point qu’ils les rationnent en ne les donnant qu’aux enfants », décrivaient les deux organisations.

    « Appel humanitaire : nous sommes coincés depuis deux jours sur une île grecque de la rivière d’Evros. Nous avons de jeunes enfants, des femmes et un vieil homme », précisait le groupe de 34 exilés dans un message d’alerte envoyé le 31 mars à diverses organisations internationales.

    « Une fois encore, Frontex reste inactif et met des vies en danger »

    Alarm Phone et BVMN assurent avoir prévenu, le 30 mars, les autorités grecques, l’agence Frontex, ainsi que le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (UNHCR). Mais aucune évacuation ni forme d’assistance n’avait été réalisée.

    Dans la foulée, Frontex a confirmé avoir reçu l’appel de détresse, mais « n’a fait que le transférer aux autorités grecques », pointent les deux organisations. À leurs yeux, « une fois encore, Frontex reste inactif et met des vies en danger ».

    Alarm Phone et BVMN ont également pu joindre au téléphone des officiers grecs. Ces derniers ont reconnu avoir connaissance de cette situation, « et ont assuré qu’ils ramèneraient les personnes en Grèce ». Mais sans mettre en oeuvre cette promesse. Une nuit de plus s’est donc écoulée.
    Déblocage de la situation grâce à la CEDH

    Le déblocage de la situation est venue de la Cour Européenne des droits de l’Homme (CEDH). Saisie en urgence de l’affaire, celle-ci a imposé des mesures provisoires de protection de ces 34 personnes. Elle a notifié l’État grec, au matin de ce 1er avril, de son obligation de fournir un abri et des vivres au groupe.

    « La décision de la CEDH est un argument fort, et un instrument puissant. Dans ce cas concret, elle a créé la pression dont nous avions besoin pour augmenter les possibilités d’évacuation des personnes », souligne Lorenz. De quoi « redonner un peu d’espoir, ce matin, au groupe avec lequel nous sommes resté en contact permanent ».

    Mais aux dernières nouvelles, les personnes demeuraient toujours « épuisées et très effrayées, car la situation reste très incertaine », insiste Lorenz. Et pour cause : la menace d’un refoulement vers la Turquie continue de planer.
    « Les deux autorités jouent avec la vie des gens comme dans un ping-pong »

    « On voit beaucoup de cas de personnes qui arrivent sur le territoire grec, se font repérer, et refouler par les autorités sur ces petites îles dans la rivière », affirme Lorenz. C’est là que commence le jeu géopolitique : « ces îles sont-elles sur le territoire grec, ou turc ? Ce n’est souvent pas clair. Les deux autorités jouent avec la vie des gens comme dans un ping-pong ».

    https://twitter.com/alarm_phone/status/1509610524559953923

    « Nous sommes toujours en contact avec le groupe et ils viennent de nous dire qu’ils ont été attaqués par des hommes en tenue militaire », relayait Alarm Phone dans un tweet hier. Les 34 personnes témoignaient alors auprès des ONG avoir vu des « véhicules militaires et des voitures banalisées » rôdant sur la rive non loin de l’îlot, ainsi que des « drones » dans les alentours.

    « Nous souffrons du froid, mais nous ne pouvons pas allumer un feu pour nous réchauffer à cause de l’armée grecque (...) Les militaires grecques terrifient les enfants et les femmes avec leurs méthodes, ils veulent que nous nous rendions pour nous ramener en Turquie », écrivaient-elles dans leur message aux organisations internationales. Or, toutes ces personnes souhaitent demander l’asile en Grèce, indiquent les ONG.

    Les intimidations, et surtout les « pushback » (refoulements à chaud), sont ainsi monnaie courante dans la région de l’Evros. Ils sont documentés par les acteurs de terrain, ONG et enquêtes médiatiques, malgré le déni des autorités.

    Une situation qui se répète

    Pas plus tard qu’à la mi-mars 2022, un groupe de 30 Syriens était également resté bloqué sur un îlot pendant près de cinq jours. Selon leurs témoignages, les autorités grecques elles-mêmes les auraient refoulés sur ce bout de terre.

    Dans cette opération, un petit garçon de quatre ans, le fils de l’une des personnes du groupe, s’est noyé. Suite à la couverture médiatique et la mobilisation d’ONG autour de cette affaire, les autorités grecques avaient finalement porté assistance aux autres migrants du groupe, le 18 mars.

    En janvier également, 25 Syriens et 4 Turcs étaient restés coincés de la même façon. Comme le rapportait la presse grecque, Athènes refusait d’organiser leur sauvetage, leur intimant de retourner par leurs propres moyens en Turquie, en traversant l’Evros. « Les courants du fleuve sont forts en hiver. Il est impensable de laisser des personnes entrer dans l’eau », s’offusquait alors Nathalie Gruber, la porte-parole de l’association Josoor, auprès d’InfoMigrants.

    Ce type de situations, avec des groupes laissés sur des îlots sans pouvoir en repartir, a été documenté et médiatisé tout au long de l’année 2021 également. « Depuis 2020, craignant des représailles, les Grecs ne déposent plus toujours les migrants côté turc, ils ne s’approchent plus des rives voisines, ils laissent les exilés sur ces îles entre les deux pays », expliquait Natalie Gruber à InfoMigrants.
    Une pratique ancienne, mais qui se normalise

    « Les pushback ont toujours été une pratique constante de la violence aux frontières, depuis le milieu des années 90. Mais ces deux dernières années, on observe une normalisation de cette violence. Cela devient une pratique systématique », décrit Lorenz.

    « Ici, ça se fait très souvent. La zone frontalière est militarisée (interdite aux civils), ce n’est pas compliqué, personne ne nous surveille », confirmait un ex-policier grec dans un témoignage recueilli par InfoMigrants. Il agissait ainsi, d’après ses dires, depuis les années 90.

    Depuis de nombreuses années, les populations sur la route de l’exil traversent l’Evros depuis les rives turques pour entrer en Union européenne. Mais la crise migratoire de mars 2020, pendant laquelle des dizaines de milliers de migrants sont arrivés en Grèce via Kastanies après l’ouverture des frontières turques, a tout aggravé. « Nous avons aujourd’hui 850 militaires le long de l’Evros », avait déclaré un garde-frontière de la région à une équipe d’InfoMigrants sur place. « Frontex est présent avec nous ».

    https://www.infomigrants.net/fr/post/39597/comme-dans-un-pingpong--34-personnes-coincees-sur-un-ilot-devros-a-la-
    #limbe #zone_frontalière #île #Evros #asile #migrations #réfugiés #frontières #fleuve_Evros #Turquie #Grèce #Thrace #îlots

    –-

    ajouté à la métaliste sur #métaliste sur des #réfugiés abandonnés sur des #îlots dans la région de l’#Evros, #frontière_terrestre entre la #Grèce et la #Turquie :
    https://seenthis.net/messages/953343

    • NON-assistance for 34 people stuck on a Greek islet in the border river between Turkey and Greece

      Joint Statement by Alarm Phone & Border Violence Monitoring Network (BVMN)

      For almost two days, 34 people – including four women, one of whom is pregnant, six children under the age of 10 and 24 men – are stuck on a small islet of the Evros river at the land border between Turkey and Greece. The Greek authorities, as well as Frontex and the UNHCR, have been informed since mid-day yesterday, March 30. Since then, the group has reported that from the Greek side, military vehicles as well as unmarked cars have been visiting the Greek river bank next to the islet, and drones have reportedly spotted the area. The group still has not been evacuated. We urge the Greek authorities to rescue them off the islet immediately.

      They are freezing at night and are worried it will start raining soon. They report that their food and water supplies are so low that they are now rationing their supplies to the children only.

      Yesterday, the group sent this message to several organizations:

      “Humanitarian appeal: We have been stuck for two days on a Greek island in the Evros river. We have young children, women and an old man. We suffer from lack of food and two children are in poor health. We hope to help us reach the Cross or the Red Crescent. We cannot get out of here and our situation is tragic.

      Please help us. This is our situation for two days. We suffer from cold, but we cannot light a fire to warm up because of the Greek army and the children are suffering from cold in the middle of the island. Greek soldiers terrify children and women with their methods, they want us to surrender ourselves to take us back to Turkey.”

      At noon on March 30 Alarm Phone alerted Greek authorities, Frontex and UNHCR in order to assist the group in getting off the islet. On the phone, Greek officers first told Alarm Phone they did not find the group. They later acknowledged, however, knowing about the case and assured to bring the people to Greece. Despite their promises, the group remains stuck on the islet without any help ever since. Also, Frontex confirmed having received the distress call, however only forwarding it to the Greek authorities. Once again, Frontex stays inactive and puts people’s lives at risk.

      In a similar incident on March 18, a child drowned, as reported by ECRE. Any loss of life would be on the authorities who remained inactive despite knowing about the distress situation!

      The Border Violence Monitoring Network (BVMN) reached out to the European Court of Human Rights (ECtHR) and called to invoke Interim Measures on this case to push for their safe passage to Greece. The people are tired, desperate and need immediate assistance – they cannot stay another night on the island. We demand immediate intervention!

      https://alarmphone.org/en/2022/03/31/non-assistance-for-34-people

  • Première : le musée des Beaux-Arts de Gand lance une visite guidée LGBTQ+ Anne François, Belga
    https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2022/02/08/premiere-le-musee-des-beaux-arts-de-gand-lance-une-visite-guid

    Le musée des Beaux-Arts de Gand (MSK) a lancé lundi une visite guidée sur le thème de l’orientation sexuelle LGBTQ+. Cette nouveauté invite les visiteurs à découvrir l’histoire méconnue de douze œuvres et questionne, notamment, la représentation du genre à travers les époques. Il s’agit, selon le MSK, de la première initiative de ce type dans un musée des Beaux-Arts en Belgique. Elle a déjà été menée dans d’autres pays voisins.

    L’objectif de la visite guidée est d’inciter les visiteurs, quel que soit leur genre ou leur orientation sexuelle, à réfléchir à des thèmes auxquels ils n’auraient peut-être jamais pensé lors de leurs visites précédentes. La visite peut également être une façon pédagogique d’aborder différentes thématiques avec des groupes scolaires.

    Les visiteurs peuvent notamment admirer un tableau de famille du 17e siècle de la main de Cornelis De Vos (photo) sur lequel les jeunes garçons portent des robes longues, ainsi qu’une œuvre représentant la transformation d’Hermaphrodite, un dieu grec représenté comme une figure féminine possédant des organes génitaux masculins.

    La collection du musée contient également un vieux portrait d’un « homme ayant eu une relation avec un autre homme ». « Pour certaines œuvres, on voit immédiatement que le thème fait allusion au thème de la visite guidée, pour d’autres une explication est nécessaire afin de voir comment l’artiste a abordé le thème des genres de façon subtile ou explicite il y a des siècles », indiquait Bart Ooghe du MSK.

    Cette visite guidée a été inspirée par des initiatives menées précédemment au Victoria & Albert Museum à Londres et au Amsterdam Museum, où elles rencontrent beaucoup de succès. Le MSK considère l’inclusion de la communauté LGBTQ+ comme une étape importante dans la recherche de nouvelles perspectives permettant d’enrichir et d’actualiser les collections.

    La visite guidée sera amenée à évoluer au fil du temps et d’autres œuvres pourraient être présentées à l’avenir. A long terme, le MSK veut inclure une information permanente sur le thème LGTBQ+ pour une série de ses œuvres.

    La collection du Musée des Beaux-Arts de Gand est accessible en permanence, mais pour la visite guidée LGTBQ+ il faut réserver. La première d’entre elle est prévue pour samedi 12 février.

    #lgbt #lgbtq #lgbtq+ #genre #queer #lgbtq+ #pinkwashing #mode

  • #Pologne - #Biélorussie : positions GPS et vidéos, les appels à l’aide des migrants bloqués dans la #forêt

    Ils viennent du Yémen, de Syrie, d’Irak ou de République démocratique du Congo : depuis le mois d’août, des milliers de migrants tentent de traverser la frontière polonaise depuis la Biélorussie. Pour le gouvernement polonais, ces migrants sont instrumentalisés par le chef d’État biélorusse, Alexandre Loukachenko, et doivent être reconduits à la frontière. Refoulés des deux côtés, des hommes, des femmes et des enfants se retrouvent alors bloqués le long de la frontière, en pleine forêt. Certains tentent de lancer l’alerte.

    Pour ce nouveau numéro de Ligne Directe, « Pologne, Biélorussie : piège en forêt pour les migrants » (à voir ci-dessus), Maëva Poulet, journaliste des Observateurs de France 24, était avec Gulliver Gragg, correspondant de France 24, en tournage pendant la semaine du 4 octobre dans la région frontalière de Poldachie, en Pologne. Elle revient, dans ce carnet de reportage sur les alertes lancées par les migrants aux ONG et à la presse.

    « Nous allons probablement rencontrer une famille avec des enfants. Voulez-vous vous joindre à nous ? » Samedi 9 octobre. Il est 15 heures lorsque Piotr Bystrianin nous envoie ce message. Piotr est membre de la #Fondation_Ocalenie, une ONG polonaise d’aide aux migrants et réfugiés basée à Varsovie. Depuis cet été, chaque semaine, leur équipe se relaie pour être présente à 200 km de la capitale, dans la région frontalière de #Podlachie pour surveiller cette crise migratoire inédite en Pologne, et venir en aide aux migrants.

    Une position GPS nous est envoyée : direction le petit village de #Stara_Luplanka. C’est ici qu’une famille venue du Kurdistan irakien a été repérée. Après sept jours de marche depuis la Biélorussie, elle est arrivée en Pologne en échappant au contrôle des gardes-frontières. « Nous recevons des alertes concernant la présence de groupes de migrants », explique brièvement Piotr Bystrianin. Ce que nous savons, c’est que beaucoup de migrants envoient leur position GPS, aux organisations ou à la presse, pour appeler à l’aide.

    Une « #guerre_hybride » entre la Pologne et la Biélorussie

    Le rendez-vous est en lisière de forêt, près d’un champ de maïs. Karolina Szymańska, également membre de la fondation, nous fait signe d’attendre : « Nous devons d’abord discuter avec ces gens ». C’est un père seul et ses quatre enfants, âgés de 8 à 14 ans. « Ils ont très froid et ils ont peur », explique Piotr pendant que sa collègue leur offre à boire, à manger et des vêtements chauds.

    Au téléphone, un traducteur arabophone explique au père la situation. Car la stratégie de la Pologne est claire : les migrants se trouvant côté polonais doivent être refoulés à la frontière, en Biélorussie. Le parlement polonais y a autorisé les gardes-frontières le 14 octobre. Et ce, même s’il s’agit de demandeurs d’asile.

    La Pologne estime en effet que ces migrants ne sont pas en danger en Biélorussie, pays dans lequel ils sont arrivés légalement, en avion, munis de visas. C’est également ce qui fait dire à l’Union européenne que le régime de Minsk mène une « guerre hybride » : en réponse à des sanctions européennes, la Biélorussie chercherait à déstabiliser les 27 en envoyant des migrants aux frontières.

    « Parfois, ils les ramènent dans la forêt, même s’il y a des enfants »

    Pour que cette famille irakienne échappe à un refoulement, Piotr et Karolina n’ont qu’une option à proposer : la demande d’asile. Mais il faut que la famille veuille l’enregistrer en Pologne, et donc rester en Pologne. Or, selon le gouvernement polonais, beaucoup veulent en réalité rejoindre l’Allemagne, l’Angleterre, ou la France. Il faut aussi, pour mener une demande d’asile, être en mesure d’expliquer que l’on fui des craintes de persécutions ou des conflits. Ce n’est pas le cas de tous les migrants qui traversent cette frontière.

    Dans le cas de cette famille, plusieurs éléments lui permettent de solliciter l’asile. « La famille va donner procuration à [Karolina], et elle va appeler les gardes-frontières pour leur demander de venir. Elle va les aider dans leur demande de protection internationale en Pologne. »

    Nous attendons alors deux heures l’arrivée des gardes-frontières. C’est à eux d’enregistrer la demande. Reste qu’avec la nouvelle loi, ils n’y sont pas obligés. Les médias ont été invités par l’ONG pour aider à faire pression. « Parfois, ils les ramènent dans la forêt, même s’il y a des enfants », insiste Piotr. Ce soir-là, grâce à la mobilisation de Piotr et Karolina - et peut-être à la présence de plusieurs caméras dont la nôtre - la famille sera amenée au poste des gardes-frontières, où elle passera la nuit, au chaud, en attendant la suite de l’instruction de sa demande.

    « C’est comme un #ping-pong »

    Si cette famille a pu être aidée, c’est aussi parce qu’elle a réussi à dépasser la zone de l’état d’urgence : une bande de 3 km tracée par la Pologne tout du long de sa frontière avec la Biélorussie, formellement interdite d’accès aux organisations comme aux journalistes.

    Le long de la frontière, les migrants se retrouvent donc seuls entre les gardes-frontières polonais et biélorusses. Côté polonais, ils sont ramenés manu militari en Biélorussie… En Biélorussie, ils sont également refoulés : depuis octobre, le pays refuse de laisser entrer les migrants déjà passés côté européen. « La seule chance de sortir de la Pologne, c’est d’entrer en Biélorussie. La seule chance de sortir de la Biélorussie, c’est d’entrer en Pologne. C’est comme un ping-pong », confie Nelson (pseudonyme), un migrant originaire de la République démocratique du Congo qui a contacté notre rédaction.

    Nelson a filmé et documenté les nuits passées entre les deux pays, dans un « #no_man's land » labyrinthique dans les bois, où les températures chutent à 0 degré la nuit en ce mois d’octobre. « On a rencontré quelques militaires polonais. Je leur ai dit, voilà, moi je viens du Congo, j’aimerais demander l’asile. Ils m’ont dit ’tu ne vas rien faire’. Ils ont commencé à nous embarquer de force et ils nous ont ramenés à la frontière. C’est la première nuit que nous avons passée dehors, avec mes enfants », poursuit Nelson. L’une de ses vidéos montre ses enfants dormir dans la forêt, sans tente, à même le sol, près d’un feu de camp. « Il faisait extrêmement froid, et extrêmement sombre ».


    Côté frontière #Pologne - #Biélorussie, des migrants alertent également. La Pologne les refoule en Biélorussie... qui les renvoie en Pologne. Ils se retrouvent donc coincés dans la forêt entre les deux pays. Ici des messages envoyés sur WhatsApp à notre journaliste @maevaplt (3)
    — Les Observateurs (@Observateurs) October 22, 2021
    https://twitter.com/Observateurs/status/1451574931192365059

    « On ne peut plus continuer »

    Ces images, comme celles d’autres migrants qui appellent à l’aide, sont de rares témoignages de ce qu’il se passe dans la bande frontalière interdite d’accès. Depuis septembre, au moins neuf personnes sont mortes d’hypothermie ou d’épuisement dans la forêt.

    D’autres migrants ont contacté notre rédaction depuis cette zone, parfois sans réussir à envoyer d’images. Certains ont envoyé des messages de détresse. « Il fait froid, il n’y a rien à manger, c’est un enfer », nous a écrit un Congolais. « On ne peut plus continuer », dit un Irakien dans un audio WhatsApp. « Bonjour madame, je suis à la frontière », écrit encore une migrante dont nous ne connaissons pas l’origine. Elle n’enverra aucun autre message après celui-ci.

    Seule chance pour eux de se faire aider, partager avec les organisations présentes à la frontière leur position GPS… depuis une forêt où le réseau internet et téléphonique est instable, et sans électricité pour recharger son téléphone.

    https://observers.france24.com/fr/%C3%A9missions/ligne-directe/20211025-pologne-bielorussie-migrations-migrants-foret-ong-human

    #Ocalenie #frontières #asile #migrations #réfugiés #Belarus #limbe #blocage

    –-> je rapatrie ici des infos d’un fil de discussion que j’avais mis sur un fil qui traite quand même d’un peu d’autre chose... mot d’ordre « de l’ordre dans les archives »
    >> fil de discussion sur le #mur qui est en train d’être construit à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie :
    https://seenthis.net/messages/927137
    #murs #barrières_frontalières

    –-

    ajouté à la liste des #zones_frontières créée pour pouvoir expulser/refouler des migrants :
    https://seenthis.net/messages/795053

    • « Hamza me dit qu’il a peur de mourir de froid dans la forêt ». Reportage avec les bénévoles à la frontière qui tue, entre la Biélorussie et la Pologne

      La #zone_frontalière entre la Biélorussie et la Pologne est devenue le théâtre d’une #crise_humanitaire. Face aux violations de droit multiples de la part des autorités polonaises et bélarusses, et au silence indifférent des institutions européennes, des réseaux de militants et de locaux apportent une aide de base à ces personnes en détresse.

      Par Agata Majos, à #Hajnówka – Depuis quelques jours, je fais partie du réseau militant #Grupa_Granica. Notre travail, c’est de soulager la souffrance des personnes qui se cachent dans la forêt polonaise. Si trouvés par des garde-frontières ou par la police, le risque est grand qu’ils soient de nouveau repoussés en Biélorussie. Cauchemar sans fin qui, pour certains, finira par la mort.

      Le 2 septembre, la Pologne a introduit l’état d’urgence sur une bande qui jouxte la frontière. Seuls les habitants de cette zone peuvent y accéder. La présence des militants et des médias est interdite. Nous opérons pourtant dans les forêts qui se trouvent de notre côté.

      Mon premier jour au QG des militants, près de la ville de Hajnówka. Je vais à ma première intervention. Un groupe de six personnes, cinq Syriens et un Irakien. C’est leur dixième séjour sur le sol polonais. Les gardes-frontières polonais les ont repoussés déjà neuf fois. Ça fait un mois qu’ils essayent de traverser cette forêt.

      Au début, lorsqu’on les approche, ils ont peur de nous. On siffle. C’est pour les rassurer, comme ça ils savent qu’on n’est pas des gardes-frontières. Qu’on a des bonnes intentions.

      Ils dévorent la nourriture qu’on apporte. Pour certains, ça fait des jours qu’ils n’ont pas mangé. On leur donne de l’eau, du pain, de la nourriture en boite (thon ou pâté), du chocolat, des barres énergétiques, de la soupe chaude. La soupe ne devrait pas être trop épicée – ils sont nombreux à avoir des problèmes gastriques. C’est parce qu’ils mangent très peu et ils boivent de l’eau boueuse des flaques, des marais et des ruisseaux.

      On apporte aussi des couvertures d’urgence. Des chaussures et des chaussettes – les pieds sont souvent dans le pire état. Des batteries externes, absolument essentielles, car avec un portable chargé ils peuvent se localiser sur une carte, écrire un mot à leurs familles. Un portable chargé peut sauver la vie dans ces conditions infernales.

      Les signes de leur séjour en Biélorussie, on les voit partout sur leurs corps.

      On se met autour du feu, on sort un paquet de cigarettes. Un moment rare de détente, comme si on était à une soirée entre amis. Un des réfugiés, Omar*, nous montre les photos de sa femme et deux enfants, âgé de deux et cinq ans. On demande s’ils sont toujours en Syrie. Il répond que non, qu’ils sont en Biélorussie à la frontière. J’essaie de ne pas imaginer dans ma tête ce qu’ils se passe avec eux.

      Les réfugiés que l’on rencontre racontent que ce qui se passe du cote bélarusse de la frontière, c’est le pire. Les signes de leur séjour en Biélorussie, on les voit partout sur leurs corps. Des blessures causées par le fil barbelé, des ecchymoses par les coups de garde-frontières. Certains ont des blessures causées par les morsures des chiens policiers.

      Omar me montre une photo de lui en Syrie, puis se pointe du doigt. Sur la photo, il est bien habillé, soigné, il est dans un restaurant avec un ami. Ici, maintenant, il est dans des vêtements sales, la barbe qui n’a pas été rasée depuis des semaines. C’est comme s’il voulait dire : regarde ce que je suis devenu. Il me montre sa main, un morceau de son doigt manque. Effet de son passage de la frontière.

      Dans un sac à dos qu’on a apporté, on trouve un paquet de Toffifee. Ils l’ouvrent et nous en proposent. Au début on refuse, on dit qu’ils en ont plus besoin que nous. Mais ils ont besoin de partager. Je prends mon Toffifee et je le cache dans ma poche. Je n’arrive pas à le manger, le ventre serré.

      Il est temps de partir. « Quand je m’installe à Berlin, je vous inviterai tous », dit Omar.
      « Ça marche ! », on répond en riant, tout en sachant qu’il y a peu de chance que ça arrive vraiment.

      On rentre au QG des militants pour se reposer un peu quand soudain l’information nous tombe dessus : six enfants sont à l’hôpital de Hajnówka avec leur mère hospitalisée. On ne sait pas encore ce qui va leur arriver. Il faut leur préparer des vêtements chauds, au cas où ils seraient repoussés de nouveau. Ça peut paraitre fou, mais rien ne nous étonne plus dans cet enfer.

      On apprend que le plus petit a trois ans et que le plus grand fait 150 cm. Je fouille dans les cartons dans notre dépôt. Je cherche des bonnets, chaussures, manteaux les plus chauds possible. Je me demande ce qui a bien pu se passer avec l’humanité pour que l’on soit là, à chercher des vêtements chauds pour des tout petits enfants, qui vont peut-être devoir passer des jours, ou des semaines, dans une forêt froide et humide. Je n’arrive pas à comprendre.

      Ce sont des questions que les militants se posent tous les jours. Avant de venir sur place, avec mes trois amis avocats, on a appelé une avocate en droit d’asile qui nous a expliqué la procédure. Pourtant, on sait très bien qu’on entre dans une zone ou la loi n’existe plus. Ou ces procédures-là, prescrites par la loi nationale et internationale, ne sont plus applicables. Quelques chanceux vont pouvoir déposer une demande d’asile – généralement quand il y a des médias, des enfants, les cas « médiatiques ». Pour le reste, c’est le refoulement en Biélorussie. Rappel : les médias n’ont pas accès la zone sous état d’urgence.

      Comme chaque semaine, Wanda et Robert, deux habitants d’un village qui se trouve dans la zone interdite, viennent à notre base. On leur donne des vêtements et des chaussures. Ils racontent que parfois, dans les villages au plus près de la frontière, on entend des voix venant des champs du maïs qui appellent « au secours ! ». Certains habitants reviennent avec de l’aide. D’autres appellent les autorités.

      Depuis quelques jours, certains habitants de la région allument un feu vert devant leurs maisons. C’est un signe pour des réfugié-e-s que c’est une maison ou ils peuvent venir se réchauffer, manger quelque chose, charger leur portable, se reposer un peu avant de reprendre la route. L’initiative est de Kamil Syller, habitant du village Werstok.

      Certains habitants de la zone font eux-mêmes des interventions dans des forêts. Ils sont très engagés mais leurs possibilités sont limitées. Comme la zone est fermée aux personnes de l’extérieur, on ne peut pas y aller les soulager. Ils se retrouvent seuls face à une souffrance difficile à imaginer.

      – « Ce qui serait utile, c’est une formation médicale, dit Robert, Pour savoir comment reconnaître les symptômes d’hypothermie. Comment savoir que la personne est dans un état critique et qu’il faut appeler les secours ? »

      Mais appeler une ambulance signifie aussi que les garde-frontières sont avertis (l’ambulance est obligée de le faire). En conséquence, c’est un « push-back » quasiment garanti.

      Notre groupe militant collabore étroitement avec l’ambulance des Médecins à la Frontière (Medycy na granicy), une initiative des médecins et ambulanciers qui fournissent de l’aide médicale aux réfugié-e-s. Ils le font d’une manière bénévole. Depuis des semaines, ils font appel aux autorités pour les laisser entrer dans la zone de l’état d’urgence. Sans résultat.

      Ce jour-là, les Médecins à la Frontière nous informent qu’ils soignent un groupe de trois personnes – deux Irakiens et un Turc. Les gardes-frontières ont remarqué l’ambulance et sont déjà sur place. Il faut y aller pour recueillir des procurations des réfugié-e-s. C’est leur seule chance pour commencer la procédure d’asile. On y va.

      Les trois hommes sont déshydratés, affamés, avec des symptômes d’hypothermie. Ils ont bu de l’eau contaminée d’un ruisseau, ils ont des symptômes d’intoxication alimentaire. Un homme, Hamza, est dans un état grave. On va à l’hôpital dans la ville de Hajnówka. En route, on passe à côté d’une autre ambulance. On voit une personne à terre, recouverte d’une couverture de survie. On se demande si elle est toujours vivante.

      Hamza prend mon portable. Avec mon outil de traduction, il dit qu’il ne peut pas rentrer en Biélorussie, il raconte qu’ils les ont battus et maltraités. Il a peur de mourir de froid dans la forêt.

      Je verrai cette personne plus tard à l’hôpital. C’est un jeune homme, il a survécu. Quand je le vois aux urgences, le médecin me demande de lui dire, avec l’application de traduction de mon téléphone, qu’il va aller prendre une douche. Il tremble énormément, je n’ai jamais vu une personne trembler autant. Je mets la langue kurde et je parle à mon portable. Il ne m’entend pas mais je vois qu’il essaye de me dire quelque chose. Je me rapproche pour l’entendre, sa voix est très faible. « No Belarus, no Belarus », il dit. Partout sur son corps, des blessures et des traces de coups.

      Après deux ou trois heures, les trois réfugiés avec qui je suis venue se sentent beaucoup mieux. Je recueille des procurations. Je leur dis pourquoi la demande d’asile est leur seule possibilité dans cette situation. J’essaie de leur expliquer que le fait de faire la demande ne garantit pas qu’ils ne vont pas être de nouveau repoussés en Biélorussie. Hamza prend mon portable. Avec mon outil de traduction, il dit qu’il ne peut pas rentrer en Biélorussie, il raconte qu’ils les ont battus et maltraités. Il a peur de mourir de froid dans la forêt. Je ne sais pas quoi lui répondre, comment le réconforter. Je sais très bien, on l’entend tous les jours, que la loi ne fonctionne pas. Mais je ne peux rien lui garantir.

      On a un moment libre. Un militant, Olek, me raconte que quand il était petit, il passait l’été dans ces forêts, ou ses parents ont une maison de vacances. Il raconte comment il ramassait des champignons et faisait du vélo. Moi je lui raconte que l’année dernière je suis venue dans un des villages d’à côté pour écouter le brame du cerf. On se dit qu’on ne pourra plus jamais venir ici comme touristes. Qu’on ne pourra jamais se promener dans ces forêts sans penser à toutes ces personnes qu’on a rencontré parmi les arbres, dont on ne connaitra jamais le sort.

      Comme celui d’Omar et de son groupe. Ou celui de Hamza ses deux amis Irakiens. Je contacte les garde-frontières pour apprendre où ils les ont pris – étant leur conseillère, j’ai le droit d’avoir accès à cette information. Pourtant, on m’informe que personne ne sait où ils sont, personne ne les a jamais vus.

      Tout comme les six enfants de l’hôpital de Hajnówka. Plusieurs institutions, dont l’adjoint au Défenseur des droits, ont essayé d’intervenir en leur faveur.

      Mon Toffifee, je le tiens encore dans ma poche. Je n’arrive toujours pas à le manger.

      * Les noms des militants et des réfugié-e-s ont été changés

      https://courrierdeuropecentrale.fr/no-belarus-no-belarus-reportage-avec-les-benevoles-a-la-fron

    • Entre la Pologne et le Belarus, les migrants abandonnés dans une #zone_de_non-droit

      Le Parlement polonais a voté, le 14 octobre, la construction d’un mur à sa frontière avec le Belarus. Mais aussi la possibilité de refouler les migrants, coincés entre les deux pays, dans une forêt où l’état d’urgence a été décrété.

      Un mur d’une valeur de 350 millions d’euros et le « droit » de refouler les migrants qui se présentent à ses frontières avec le Belarus. C’est ce qu’a voté le Parlement polonais, jeudi 14 octobre, faisant fi du droit international, qui interdit la pratique du push back (refoulement) lorsque les personnes en migration déclarent vouloir demander l’asile dans un pays. Des mesures qui surviennent au moment où la Pologne a créé, à sa frontière, une zone enclavée en pleine forêt, où les migrants restent bloqués sans eau ni nourriture, dans des conditions de vie extrêmes.

      Dimanche 17 octobre, à l’initiative de groupes féministes, des manifestations se sont tenues à Varsovie et dans plusieurs autres villes polonaises, comme Cracovie, pour dénoncer ces refoulements et les « actions scandaleuses des autorités vis-à-vis des personnes à la recherche d’un refuge en Pologne ». Le même jour, un ressortissant ukrainien qui transportait vingt-sept migrants irakiens dans une voiture aurait été arrêté par les garde-frontières polonais, selon l’ambassade de France en Pologne.

      Depuis l’été dernier, la Pologne est devenue l’un des principaux points de passage des migrants qui, venant du Belarus, tentent de traverser la frontière pour rejoindre l’Allemagne et l’Europe de l’Ouest. Les forces de l’ordre polonaises sont accusées par plusieurs ONG, dont Amnesty International, d’abandonner à leur sort des demandeurs d’asile se présentant à leurs frontières et de les renvoyer de force vers le Belarus. Ainsi, mi-août dernier, Amnesty International a pu documenter et prouver, grâce à une enquête numérique, le « renvoi forcé illégal » d’une trentaine d’Afghans ayant déposé une demande d’asile en Pologne vers le Belarus.

      « Des personnes demandent l’asile dans un pays de l’Union européenne et un État membre de l’Union européenne viole de manière éhontée leurs droits : l’Union européenne doit agir rapidement et fermement pour dénoncer ces atteintes flagrantes au droit européen et international », avait alors dénoncé Eve Geddie, directrice du bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes.

      En catimini, dès le 20 août, la Pologne a officialisé le refoulement des migrants par le biais d’un arrêté ministériel. L’état d’urgence décrété dans cette zone frontalière, côté polonais, début septembre, a ensuite fortement restreint l’accès aux ONG et journalistes, les empêchant de documenter le quotidien des personnes vivant ou se présentant à la frontière. C’est dans le cadre de la loi sur le renforcement de la sécurité aux frontières de l’État, adoptée mardi 19 octobre, que le Parlement a légalisé la pratique du refoulement.

      Le Parlement polonais peut voter ce qu’il veut, les refoulements restent une violation du droit international.

      Jan Brzozowski, chercheur et spécialiste des migrations

      « Les migrations sont une nouvelle fois utilisées pour des raisons politiques, analyse le Polonais Jan Brzozowski, chercheur à l’université d’économie de Cracovie et spécialiste des migrations. Mais le Parlement polonais peut voter ce qu’il veut, les refoulements restent une violation du droit international. Ces mesures n’ont donc aucune valeur à l’extérieur de la Pologne. On n’attend pas du gouvernement qu’il accepte toutes les demandes d’asile mais que la loi internationale soit respectée, donc que les migrants qui se présentent à notre frontière, même illégalement depuis le Belarus, soient autorisés à déposer une demande de protection et qu’elle soit étudiée sérieusement. »

      Pour Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, ce scénario ressemble fort au conflit né entre la Grèce et la Turquie il y a quelque temps. « Le Belarus utilise sa frontière avec la Pologne pour mettre l’Europe dans une situation difficile, en permettant à qui en a l’envie de rentrer sur le territoire sans visa. C’est ainsi que des Afghans ou des Irakiens prennent l’avion pour Minsk et entrent, à l’aide de passeurs ou autrement, sur le territoire polonais. Cela fait partie des intentions de Loukachenko d’utiliser la pression migratoire pour mettre une pression politique sur l’Europe, qui a émis beaucoup de sanctions à l’égard de son régime », souligne-t-elle.

      Problème : l’instrumentalisation de la question migratoire par les deux pays engendre une situation catastrophique à la frontière, en particulier dans cette zone de non-droit où nul ne peut accéder. Déjà sept personnes ont perdu la vie depuis l’été et nombre d’observateurs ont constaté des cas d’hypothermie, de maladies liées à l’environnement de vie, de mal ou non-nutrition.

      « Il faut imaginer une zone de 400 kilomètres de long et 3 kilomètres de large, en état d’urgence, où les seules personnes habilitées à y être sont les garde-frontières. Une zone forestière où il n’y a rien, où l’on ne peut se protéger du froid et où l’on n’a pas à manger. Les réfugiés qui y sont coincés n’ont pas le droit de la traverser pour aller sur le reste du territoire polonais, au risque d’être renvoyés dans cette zone ou d’être repoussés vers le Belarus. Ces push back, sans prise en compte de leur situation individuelle, sont illégaux au regard du droit international. Mais finalement tout est illégal, y compris le fait de les bloquer dans cette zone sans leur apporter une aide humanitaire », résume Agnès Callamard, experte des droits humains, qui rappelle la responsabilité du gouvernement polonais dans ces multiples violations du droit international.

      Les gens boivent l’eau des marais, certains tombent malades.

      Anna Alboth, membre de l’ONG Minority Rights Group

      Anna Alboth, membre de l’ONG Minority Rights Group, estime qu’environ 5 000 personnes seraient aujourd’hui parquées dans cette forêt, au milieu des marécages et des animaux sauvages, sans ressources pour survivre. « On ne peut pas parler d’un afflux, ces mesures sont disproportionnées », relève Agnès Callamard. « Les gens boivent l’eau des marais, certains tombent malades. Les gens ne connaissent pas la géographie des lieux et ne sont pas habitués au froid. Plusieurs migrants nous ont raconté qu’ils n’avaient pas mangé ni bu pendant des jours. Nous, on est juste des travailleurs humanitaires, personne ne nous a préparés à patrouiller en forêt à la recherche de personnes cachées pour leur donner une simple bouteille d’eau », regrette Anna Alboth, qui vient de passer plusieurs semaines à la frontière, rencontrant des groupes de femmes seules, des familles, des enfants, venus pour la plupart de l’Afrique de l’Ouest (Congo, Nigéria), du Kurdistan irakien, de Syrie et du Yemen.

      Si quelques habitants tentent d’aider les migrants sur place, une majorité d’entre eux, rapporte Anna Alboth, appellent la police pour dénoncer leur présence aux abords de la forêt, répondant aux conseils des policiers. « Ils font du porte-à-porte pour inviter les gens à dénoncer les migrants, en affirmant qu’ils sont dangereux et en leur conseillant de bien fermer leurs fenêtres et porte d’entrée le soir. Ils affirment aussi transférer les migrants dénoncés vers des centres d’accueil où ils peuvent demander l’asile, ce qui est faux. 95 % d’entre eux n’en ont pas la possibilité et sont refoulés. »

      Une« propagande » également dénoncée par le chercheur Jan Brzozowski, qui rappelle qu’un programme scandaleux a été diffusé récemment en Pologne, insinuant que les migrants détenaient du matériel illégal sur leurs téléphones comme du contenu pédopornographique, ou étaient des sympathisants de l’État islamique. « Un mensonge total visant à manipuler les gens. La population adhère à la propagande du gouvernement polonais et n’est pas suffisamment informée. Elle ignore ce qu’il se passe à la frontière. »

      L’idée d’une “invasion” prépare la population à accepter le pire des agissements.

      Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

      À ses yeux, l’une des priorités serait de « sensibiliser » les Polonais sur la réalité du terrain, car le gouvernement polonais actuel accorde une « importance forte » à l’opinion publique. « Cela doit passer par le peuple. Le soutien, même symbolique, des ONG travaillant sur les droits humains à travers le monde peut aussi aider. Quant à l’idée de sanctions au niveau européen, je crois que ce serait contreproductif : on voit bien comment les relations avec l’Union européenne se détériorent dans un contexte où la Pologne espère gagner en autonomie. »

      Jeudi 7 octobre, le Tribunal constitutionnel polonais a rendu une décision venant contester la primauté du droit européen (lire ici notre entretien). Au Parlement européen, mardi 19 octobre, les députés ont appelé la Commission européenne à « utiliser tous les outils à sa disposition pour défendre les citoyens polonais » et à lancer des procédures d’infraction envers la Pologne.

      La dynamique actuelle aux frontières entre la Pologne et le Belarus rejoint, pour Agnès Callamard, ce que l’on voit ailleurs dans le monde et en Europe concernant les migrations : la symbolique de « l’invasion » s’installe dans les esprits, propagée par les milieux de droite et d’extrême droite. Et tant pis si des personnes (y compris des enfants) « meurent de faim ».

      « La majorité des Polonais est d’accord pour que le gouvernement prenne ces mesures, note la secrétaire générale d’Amnesty International, qui revient d’un séjour en Pologne. On n’arrête pas de les bombarder de messages insinuant que le pays est envahi et que s’il ne fait rien, cela aboutira à la même situation qu’en 2015. L’idée d’une “invasion” prépare la population à accepter le pire des agissements. On voit cela partout en Europe, où l’on essaie d’habituer les gens à déshumaniser les réfugiés. Et ça marche. »

      https://www.mediapart.fr/journal/international/201021/entre-la-pologne-et-le-belarus-les-migrants-abandonnes-dans-une-zone-de-no

    • Video shows Polish guards using tear gas to push back migrants

      A group of migrants stuck at the Belarusian-Polish border trying to cross the border barrier has been repelled by guards using tear gas, the Polish Border Guard said. Up to 15,000 migrants and refugees could be stranded in the border region between the two countries.

      A group of migrants stuck on the Polish-Belarusian frontier for weeks tried to break through the border barrier, according to the Polish Border Guard.

      Near the village of Usnarz Gorny, six people threw wooden logs onto the barbed wire fence in an effort to topple it, the agency said in a tweet on Wednesday (October 20) that included a video of the incident. The migrants also threw stones at border guards and soldiers, the tweet added. Some were equipped with axes and pliers, it said.

      https://twitter.com/Straz_Graniczna/status/1450830048035024903

      Border guards used tear gas to stop the migrants, which can be seen in the last 15 seconds of the video. Nevertheless, 16 of them eventually forced their way into Polish territory but were pushed back to the other side of the border, according to the agency.

      It is important to note that the information provided by the Polish Border Guard cannot be independently verified because Poland has imposed a state of emergency in the border region. Journalists and aid workers are not allowed in.

      Over the past few months, thousands of mainly Middle Eastern migrants have been trying to reach the European Union via Belarus. They chose paths to EU member states Lithuania, Latvia and Poland. According to news agency dpa, around 15,000 migrants have gathered at the Polish-Belarusian border since then. The Lithuanian government on Wednesday spoke of a total of 6,000 to 7,000 who could be waiting at the EU external border with Belarus.

      Read more: Germany mulls sanctions to stop migration from Belarus amid growing concern over rights violations
      Geopolitical conflict

      The governments of Poland and other EU countries as well as EU institutions have repeatedly accused Belarusian ruler Lukashenko of allowing people from countries like Iraq and Lebanon to travel toward the bloc’s external borders via Belarus to put pressure on the EU and sow division. On Wednesday, Germany’s interior minister, Horst Seehofer, accused Belarus of organizing human trafficking, calling it a form of “hybrid threat by weaponizing migrants.”

      Underlying the recent spike in irregular migrant arrivals to the EU via Belarus is a complicated geopolitical conflict. In May, Lukashenko’s security forces diverted a Ryanair plane with a Belarusian activist on board flying from Greece to Lithuania. As a result, the EU imposed sanctions on Belarus.

      In return, Lukashenko indicated that Belarus could retaliate by loosening border controls for irregular, western-bound migrants as well as drug trafficking.

      On Wednesday, the body of a Syrian was found in a river in the border region between Poland and Belarus. It was the eighth recorded migrant death since the beginning of the surge in arrivals. Amnesty International, the Council of Europe and others have repeatedly criticized member Poland for its treatment of migrants at the border with Belarus.

      https://www.infomigrants.net/en/post/35949/video-shows-polish-guards-using-tear-gas-to-push-back-migrants

      #Usnarz_Gorny #push-backs #refoulements

    • Freezing to death: the migrants left to die on the Poland-Belarus border – video
      https://www.youtube.com/watch?v=uassRA0qF-s

      Migrants are dying in Poland’s forested border with Belarus, as the countries are locked in a geopolitical standoff. Polish authorities accuse Belarus of deliberately abandoning migrants near its border in an attempt to destabilise the EU because the bloc imposing sanctions on Belarus after its disputed election.

      Poland has responded by declaring an emergency zone, forbidden to journalists and activists, where it is believed that, hidden from sight, they are illegally forcing people seeking asylum back over the border instead of processing applications. We follow Piotr Bystrianin, an activist trying to locate desperate migrants in the woods before the border guards do.

      https://www.theguardian.com/world/video/2021/oct/22/freezing-to-death-the-migrants-left-to-die-on-the-poland-belarus-border

      #froid

  • En vrac sur le Web
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#vrac

    C’est Noël, la fête du petit Jésus et de tous les enfants pour les adeptes de la religion chrétienne… mais ces bondieuseries sirupeuses ne nous ferons pas oublier l’attirance criminelle que portent certains prêtres auxdits enfants, avec sinon la bénédiction, du moins la tolérance de la hiérarchie de l’Eglise. A force de répéter que la femme, c’est le démon… comment s’étonner de tels agissements. Récemment, les « incartades » d’un évêque avec une spécialiste de la théologie, relation entre deux adultes consentants, a attiré les foudres sur ce religieux qui aimait trop sa prochaine. Il a vite été démis de ses fonctions…

    #Noël #catholique #anarchisme #UTCL #LouiseMichel #CourantAlternatif #PingouinGoéland

  • Influence, les armes de la com

    L’ascension et la chute du défunt magnat de la com politique #Timothy_Bell, qui a promu tour à tour Margaret Thatcher et #Jacob_Zuma, Pinochet et #Asma_el-Assad. Une vertigineuse incursion dans la géopolitique de la #désinformation.

    Anobli pour ses hauts faits de communicant politique après des débuts fracassants en 1979 auprès de Margaret Thatcher, Timothy Bell (1941-2019) aura travaillé quarante ans à "vendre" aussi, avec un succès inégal, le dauphin de Pinochet, le dernier président du régime sud-africain d’apartheid #Frederik_De_Klerk, l’épouse du dictateur syrien Asma el-Assad ou le projet américain de "nation building" en Irak. Mais en 2017, les basses œuvres de sa multinationale, Bell Pottinger, rappelée en Afrique du Sud pour redorer le blason des corrupteurs frères #Gupta et de leur homme de paille, le président #Jacob_Zuma, sont exposées en pleine lumière. Vingt ans après avoir attisé en 1994 les rivalités entre le mouvement zoulou #Inkatha et l’#ANC de Mandela, au prix de sanglants affrontements, sir Bell a tenté cette fois d’orchestrer la colère des déshérités noirs contre les propriétaires blancs. Le scandale entraîne sa chute et celle de ses clients.

    "Les gens qui réussissent"
    Recueillant l’effarant testament du vieux mercenaire déchu, Richard Poplak et Diana Neille confrontent sa parole à une fascinante pléiade d’anciens alliés, clients et adversaires. Si Lord Bell, refusant de s’avouer vaincu, déroule un an plus tard avec une forfanterie de façade ses précédents faits d’armes ("J’éprouve une sympathie innée pour les gens qui réussissent"), un autre spin doctor dévalué, Nigel Oakes, expose sa vision quasi mystique de la manipulation “scientifique” des masses. Ébloui dans les années 1980 par les performances du KGB russe, “trente ans en avance sur tout le monde”, il est le fondateur de la société SCL, dont la filiale Cambridge Analytica a siphonné en 2016 les données de millions d’utilisateurs de Facebook dans le but de faire élire Donald Trump. Face à ces “vieux hommes blancs riches” (dont Frederik De Klerk), deux des tombeuses sud-africaines de Bell Pottinger, la pétulante ex-députée Phumzile Van Damme et la journaliste Marianne Thamm, apportent une touche d’espoir combatif. Tissées avec un art consommé du cadre et du montage, les voix de cette vingtaine de témoins de première main racontent l’émergence et l’essor d’un des secteurs commerciaux les plus lucratifs de notre temps, souvent légal, toujours occulte : la subversion de la démocratie. Une incursion vertigineuse dans la géopolitique mondiale de la désinformation.

    https://www.arte.tv/fr/videos/083969-000-A/influence-les-armes-de-la-com

    #film #film_documentaire #documentaire
    #Bell_Pottinger #Pottinger #Tim_Bell #Margareth_Thatcher #relations_publiques #Saatchi_&_Saatchi #publicité #Phumzile_Van_Damme #Afrique_du_Sud #Cambridge_Analytica #communication_stratégique #Rupert_Murdoch #médias #UK #Angleterre #Pinochet #moralité #influence #communication #com #Zuma #De_Klerk

  • PICASSO = GROSSE MERDE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=gsuLpUTs50c

    #picasso #cestuneautrehistoire

    Vous n’avez jamais compris ce que représentait Picasso dans ses œuvres ? Voici.

    Le podcast absolument brillant qui m’a servi de source pour cet épisode et à écouter absolument pour comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la fabrication des génies et de leur impunité, by Julie Beauzac :
    https://www.venuslepodcast.com/episodes/picasso%2C-s%C3%A9parer-l'homme-de-l'artiste
    et par ici son insta : https://www.instagram.com/venuslepodcast

  • Aux arbres, citoyens ! : dans le #Morvan, des résistants achètent la forêt pour la sauver

    « Il faut sauver ce qui peut encore l’être » : dans le Morvan, des citoyens rachètent des forêts traditionnelles de #chênes, #hêtres et autres #châtaigniers pour empêcher leur #destruction au profit d’#arbres_résineux, plus rentables mais « catastrophiques » pour la #biodiversité.

    Plus rien ne se dresse sur la colline dénudée. Au milieu de l’ancienne forêt devenue désert, la statue de Saint Marc, où les randonneurs se reposaient à l’ombre, garde dorénavant un cimetière de troncs couchés attendant d’être ramassés. « C’est une catastrophe écologique et visuelle », enrage Régis Lindeperg, de l’association Adret Morvan qui lutte contre l’enrésinement. Dans cette parcelle du Vieux Dun (#Nièvre), une vingtaine d’hectares d’#épicéas viennent d’être coupés.

    « Les coupes rases libèrent du carbone, assèchent les sources et appauvrissent les sols, ce qui empêche plus d’une ou deux replantations. Les sylviculteurs scient la branche sur laquelle ils sont assis », raille M. Lindeperg. « En un siècle, on aura tout grillé », abonde Frédéric Beaucher, qui défend la « vraie » forêt, de #feuillus, contre les rangs d’oignon de pins « plus proches du champ de maïs » en terme de biodiversité, selon Régis Lindeperg.

    Contre les « planteurs de résineux », qui représentent selon lui une bonne partie des propriétaires forestiers ou des sylviculteurs du Morvan, M. Beaucher a créé en 2015 #Le_Chat_Sauvage, un groupement forestier de citoyens prêts à acheter des feuillus, et ainsi « sauver ce qui peut encore l’être ». « On a maintenant 120 hectares de forêts et plus de 500 sociétaires ».

    Roger Denis est de ceux-là. En 45 ans de médecine de campagne à parcourir le Morvan, ce retraité de 69 ans a vu « le #paysage se modifier » et a investi plus de 10.000 euros dans le Chat Sauvage.

    Jadis marginaux, les #résineux représentent 47% des 155.000 hectares de forêts du Morvan, selon des chiffres de 2016 du Parc naturel régional (PNR). Et « le phénomène s’accélère », assure Jean-Sébastien Halliez, maire PS de Brassy (Nièvre). « Sur la commune, il existe peut-être une dizaine de coupes rases. Il y a une dizaine d’années, il n’y en avait qu’une de temps en temps ».

    – « Une goutte d’eau » -

    Entre 2005 et 2016, 4.270 ha de feuillus ont été rasés et 10.860 ha de résineux plantés, selon le parc régional. C’est que le calcul est simple, explique Tristan Susse, expert forestier : le #pin_Douglas, résineux préféré dans le Morvan, « produit 400 m3 l’hectare, à 60-70 euros le m3, le feuillu 100 m3 et pour 50 euros le m3 en moyenne ».

    Le cours du #Douglas a de plus quasiment doublé en deux ans, notamment en raison de la mode des #constructions_en_bois. « Si on ne fait rien, on ne voit pas ce qui empêcherait l’enrésinement total du Morvan », avertit Sylvain Mathieu, président du PNR et vice-président PS de Bourgogne-Franche-Comté en charge de la forêt.

    « La seule solution est une loi interdisant les #coupes_rases, comme en Suisse », répond Lucienne Haèse, 80 ans et figure historique du mouvement. En 2003, cette pionnière a créé à Autun (Saône-et-Loire) le #Groupement_forestier_pour_la_sauvegarde_des_feuillus_du_Morvan (#GFSFM), premier du genre en France.

    Aujourd’hui, le GFSFM, en charge du sud du Morvan, a 350 ha et 970 sociétaires. Avec Le Chat Sauvage, son petit-frère dans le nord, cela fait moins de 500 ha. « Oui, c’est une goutte d’eau », reconnaît M. Beaucher. « Mais cela permet d’interpeller. Et ça fonctionne : il y a une prise de conscience ».

    De plus en plus de petits propriétaires vendent leurs forêts aux groupements citoyens « pour qu’elles échappent à l’#enrésinement », affirme Mme Haèse. Et certains forestiers assurent avoir évolué, comme la Société forestière, qui gère 6.900 ha dans le Morvan.

    « Depuis deux ans, la Société forestière n’a programmé aucune transformation de feuillus en résineux au sein du #parc_du_Morvan », affirme ainsi Amaury Janny, directeur pour la région centre. La surface de #monocultures de résineux va même « diminuer », selon lui, car les replantations vont dorénavant se faire avec un « mélange de trois #essences » et non plus seulement du Douglas par exemple.

    https://www.ipreunion.com/france-monde/reportage/2021/09/19/aux-arbres-citoyens-dans-le-morvan-des-resistants-achetent-la-foret-pour-

    #forêt #résistance #France #déforestation #pins #collectivisation

    –-

    On en parlait déjà en 2016 sur seenthis :
    Contre l’enrésinement du #Morvan, des habitants ont créé un groupement forestier pour protéger leurs #forêts.
    https://seenthis.net/messages/515235

  • HYPERTROPHIE DU GROTESQUE : Mr AILLAGON COMMENTE TROIS ŒUVRES DE LA COLLECTION PINAULT par Nicole Esterolle (Billet d’humeur)
    https://levadrouilleururbain.wordpress.com/2021/08/29/hypertrophie-du-grotesque-mr-aillagon-commente-trois

    Mr Aillagon (Directeur de la collection Pinault, ex-ministre de la culture, ex- directeur du Château de Versailles et du Centre Pompidou) est assurément la figure la plus emblématique de cette hystérisation du vide , de cette fellation compulsive du rien, de l’intellectualisation de la niaiserie crasse, de la surqualification de l’incompétence, propres au monde de l’art dit « contemporain » et de sa critique flagorneuse tétanisée par tant d’imbécilité. …. « La conjuration des imbéciles » disait Jean Baudrillard, de l’AC…

    1 -« Cette grande œuvre de Jeff Koons, représente l’artiste lui-même avec son épouse de l’époque, la star porno italienne Ilona Staller, dite « la Cicciolina ». Il se représente ainsi le jour de leur mariage, en train de s’embrasser. C’est une illustration de la joie nuptiale hypertrophiée, exagérée  » , , explique Jean-Jacques Aillagon…

    2 – « L’artiste Cattelan représente ici des corps drapés, qui à l’observation s’avèrent anatomiquement absurdes, tant la position de leurs membres est peu conventionnelle »  , explique le même Aillagon…

    3 – Au sujet de Bear and Rabbit On a Rock,  oeuvre de papy pervers chocolat plug anal giga-merde Paul McCarthy (clou de l’expo Pinaullt) figurant l’étreinte sexuelle de deux grandes peluches anthropomorphes d’une lapine blanche et d’un ours brun. Le re-même Aillagon s’est encore une fois surpassé aux bords de l’épectase, en déclarant tout de go que la bouche béante de la lapine lui rappellerait l’Extase de sainte Thérèse  du Bernin…Oui, il l’a dit…

    #fumisterie avec l’ #argent_public #flagornerie #niaiserie #incompétence #perversité #EnMarche #france #en_vedette #art_contemporain #art_contemporien #vide_intellectuel #élites_intellectuelles #Aillagon #Jean-Jacques_Aillagon #escroquerie #hystérisation #incompétence #fellation_du_vide #pinault
     #françois_pinault #Paul_McCarthy #élites

  • #Angleterre : Vague de quarantaines à cause du Covid : inquiétude d’avoir des rayons vides dus à la "pingdémie" au Royaume-Uni.
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_vague-de-quarantaines-a-cause-du-covid-inquietude-d-avoir-des-rayons-vid

    Au Royaume-Uni, on craint de plus en plus que la « #pingdémie » ne provoque des pénuries alimentaires. "Nous sommes très préoccupés par la situation", a reconnu le ministre de l’Économie, Kwasi Kwarteng, interrogé sur des photos de rayons vides dans les supermarchés. "Nous suivons l’évolution de la situation."

    En une semaine, des centaines de milliers de personnes au Royaume-Uni ont reçu via une application officielle un appel à se mettre en quarantaine à domicile. Elles sont considérées comme ayant été en contact avec une personne testée positive au coronavirus et ont donc été "pinguées", ce qui signifie qu’ils ont reçu une notification sur leur téléphone.

    Demande de test PCR
    Les entreprises se plaignaient déjà de la pénurie de personnel due au Brexit et disent maintenant que la situation menace d’empirer à cause de cette ’pingdemie’. Selon Sky News, les chaînes d’approvisionnement "commencent à s’effondrer", car les chauffeurs routiers et les personnes travaillant dans le secteur de la viande, entre autres, restent à la maison.

    Ce nouveau type d’épidémie dominait d’ailleurs les premières pages des médias britanniques jeudi. "La ’pingdémie’ perturbe l’approvisionnement alimentaire des supermarchés", titre le Daily Telegraph. Le Sun et le Daily Mail ouvrent avec des photos d’étagères vides. "Des craintes de pénurie alors que les magasins sont touchés par la +pingdémie+", écrit le Times.

    Certaines entreprises prennent désormais les choses en main. La société Bidfood a appelé les employés "pingués" à venir travailler si un test PCR montre qu’ils ne sont pas infectés. Ces travailleurs jouent un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire, a justifié le patron de cette entreprise, Andrew Selley, auprès de la BBC.

    Aussi dans les services publics
    Les services publics n’ont pas échappé non plus aux conséquences de la "pingdémie", la police manquant de bras pour pouvoir répondre rapidement aux appels qu’elle reçoit. La police de Cleveland dit que des congés du personnel ont finalement été retirés.

    Les Britanniques ne sont pas légalement obligés de se mettre en quarantaine à domicile pendant dix jours s’ils reçoivent une notification via l’application, qu’ils ne sont d’ailleurs pas non plus obligés de télécharger.

    De nombreuses personnes ont toutefois répondu à l’appel et le gouvernement est sous pression pour prendre des mesures. Ce dernier a déjà décidé qu’à partir du 16 août, les personnes entièrement vaccinées ne devront plus être placées en auto-isolement si elles entrent en contact avec le virus, sauf si elles sont elles-mêmes testées positives.

    #pénuries #supermarchés #ping #chaîne_alimentaire #approvisionnement #services_publics #vaccination #test_pcr #covid-19 #isolement #cas_contact #travail #économie #coronavirus #santé #surveillance #travail #confinement #covid #sars-cov-2 #pandémie #contacttracing #isolement

  • 5 September 2007 PAUL HARRIS - Their names could hardly sound more British - Harry, Geoffrey and Sid; Ernest, Willy and Eric.
    https://www.dailymail.co.uk/news/article-479882/Reunited-The-German-refugees-fled-Nazis-fight-Britain.html

    In their uniforms they looked just like any of their chums, united in wartime against the common enemy of Hitler’s Germany.

    But they shared a fascinating secret. For this was an unsung army of refugees who fled the Nazis to fight for Britain during the Second World War.

    And only their real names - among them Horst, Helmut, and Ernst - betrayed the story of their German links.

    Yesterday - most of them still proudly bearing the home-grown names they acquired to blend in all those years ago - they came together for the first time in a unique tribute to the part they played in Britain’s victory over Germany.

    Their service was recognised by the Imperial War Museum in a ceremony to mark the courage of more than 100 surviving men and women who joined British forces in the liberation of Europe.

    The event coincides with the publication of a book, The King’s Most Loyal Enemy Aliens, that tells their stories for the first time.

    These were not merely evacuees seeking safe haven in England, but a generation of Germans and Austrians determined to do their bit for the war.

    Some saw frontline service as commandos, marines or tank crew.

    Others fought in the D-Day landings, or played vital roles in communications and code-breaking, using their native German in aid of the Allied cause.

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    Ernest Goodman

    One of them even has the distinction of being the man who shot and arrested “Lord Haw Haw”, the traitorous propagandist William Joyce.

    But being an “alien” in Britain during wartime - not to mention having a German accent - meant that this particular band of brothers sometimes faced danger from both sides.

    Harry Rossney was among them. He was born Helmut Rosettenstein in the Baltic port of Koenigsberg, and partly raised in a Berlin orphanage.

    Even now, nearly 88 years later, he still speaks with a heavy German accent.

    Six decades ago on a moonless Devon beach, it nearly cost him his life.

    Mr Rossney joined the Pioneer Corps after coming to England in 1939. He was dispatched to the North Devon coast one evening, armed only with a pick-axe handle, and ordered to keep watch for an enemy invasion.

    Unfortunately, a squad of soldiers was also patrolling the beach. “Halt! Who goes there?” was the cry that rang out in the dark.

    Harry identified himself - and immediately heard a rifle being cocked in front of him.

    “He heard my accent and thought he’d found the enemy,” Mr Rossney said. "I thought that was it - this was how my war was going to end. But a sergeant’s voice shouted ’Hold your fire!’, which allowed me to explain who I was.

    “I don’t think they understood, but that split second saved my life.”

    Mr Rossney, a craftsman and signwriter, was drafted to Normandy after D-Day, where his skills were employed to hand-write the names of fallen Allied soldiers on the temporary crosses that eventually became Commonwealth War Graves.

    There were so many, he said, he could barely keep up.

    “I loved my country but it rejected me,” said Mr Rossney, who married 53 years ago and still lives in North-West London.

    "Now, I’m as English as I can possibly be. But it was different back then. My christian name couldn’t really be more German, and everyone at that time was suspicious.

    "I suppose it was pointless to have an English name with an accent like mine, but that’s the name I took. I just looked through the telephone book and picked one out.

    "I’m proud of what I did, although there were so many others like me who did so much more, and exposed themselves to great danger.

    “But I’m very grateful someone has acknowledged that we existed.”

    Some 75,000 German and Austrian refugees arrived in Britain during the 1930s, many of them Jews fleeing Nazi persecution.

    Most were interned when war broke out - the Government failed to distinguish between those who had fled and those who might pose a threat.

    But many were determined to fight for Britain.

    So in 1940, more than 4,000 were allowed to enlist in the non-combatant Pioneer Corps, with many later drafted into fighting units in the Army, Royal Navy and RAF.

    All signed a loyal oath to the King, and mischievously nicknamed themselves The King’s Own Enemy Aliens.

    Geoffrey Perry, now 85, was born Horst Pinschewer and grew up in Berlin, before coming to Britain as a Jewish schoolboy evacuee.

    He was educated at Buxton College in Derbyshire, where, he said, “the headmaster made it his duty to turn us into little Brits”.

    It was Mr Perry - who became a Press photographer and broadcaster - who captured William Joyce.

    In May 1945, he and a British officer with the unlikely name of Bertie Lickorish encountered an odd-looking figure in a forest near the German border with Denmark.

    Mr Perry had been drafted in to broadcast from Radio Hamburg when the Allies liberated Germany, and did so from the same microphone that Joyce used to transmit his sneering, English-accented propaganda to Britain.

    “I shot him in the bum,” Mr Perry recalled gleefully. "It was one shot but four holes - in one cheek and out the other side; then through the other cheek and out again.

    “I’d asked him if he was by any chance Lord Haw Haw. His hand went to his pocket as if to pull out a gun - so I fired.”

    Mr Perry, who is widowed with two sons and four grandchildren, and also lives in North-West London, is modest about his role in the war, even though he fought in the wake of the D-Day landings and was among those who witnessed the horrors of Belsen concentration camp after it was liberated.

    “I had a personal and national motivation for joining the Army, and I’m proud that I did, but I don’t regard it as a big deal,” he said. “I’m sure that the next generation would do precisely the same thing if the need arose.”

    • The King’s Most Loyal Enemy Aliens: Germans Who Fought For Britain in the Second World War, by Helen Fry (Sutton Publishing)

    THE KING’S OWN ENEMY ALIENS

    Ernest Goodman


    • Ernest Goodman, now 82, was born Ernst Guttmann in Breslau (now Wroclaw in Poland) and evacuated to England in 1939. He served with the Coldstream Guards, and was on the front line through France, Belgium and Holland. He was wounded during the assault on the Rhine.

    Eric Sanders


    • Eric Sanders, now 88, was born Ignaz Schwarz in Vienna and arrived in England in 1938. Joined Pioneer Corps and later volunteered for “hazardous duty”. Trained for the Special Operations Executive to be dropped behind enemy lines, he was one of 30 “refugee” SOE men. At end of the war, returned to Vienna in British uniform as a translator with a unit reconstructing Austria.

    Geoffrey Perry


    • Geoffrey Perry, now 85, was born Horst Pinschewer and grew up in Berlin before being evacuated to England. Took part in D-Day landings and carried out prisoner of war interrogations. On May 28, 1945, he arrested Lord Haw-Haw. “Historically, I think I’m more excited by the fact that I broadcast from his actual microphone when we took over Radio Hamburg.”

    Harry Rossney


    • Harry Rossney, now 87, was born Helmut Rosettenstein in Koenigsberg. Partly brought up in Berlin before coming to England in March 1939. Joined Pioneer Corps before serving with the Graves Restoration Unit in post D-Day Normandy. “I was not a hero,” he said. “I would rather see this in the wider context as a history lesson for the younger generation.”

    Sidney Graham


    • Sidney Graham, now 83, was born Szaja Gumpricht in Danzig, West Prussia, (now Gdansk in Poland). Evacuated to England in February 1939 and was one of only two known “aliens” to serve in the Royal Navy, decoding enemy transmissions. All his family, except for his sister, were murdered in the Holocaust. He said: “My life belongs to England - they saved me from certain death.”

    Willy Field


    • Willy Field, now 87 and a keen Arsenal fan, was born William Hirschfeld in Bonn. Sent to Dachau concentration camp in 1938, allowed to emigrate to England in 1939 - but arrested as an enemy alien and sent to Australia. Volunteered to fight for Britain, and trained as a tank driver with the Royal Armoured Corps 8th Hussars. Fought in Normandy. He said: “I’m very British.”

    #guerre #histoire #espionnage #pinschewer #shoa #résistance #Royaume_Uni #Allemagne