« Loin de créer un “choc des savoirs”, Gabriel Attal va produire un choc d’ignorance », Pierre Merle, spécialiste des questions scolaires
▻https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/19/pierre-merle-specialiste-des-questions-scolaires-loin-de-creer-un-choc-des-s
La réforme souhaitée par le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, sous l’appellation « choc des savoirs », est fondée sur des diagnostics erronés. Première contrevérité, le collège français n’est nullement « uniforme ». En 2022, les collèges publics scolarisent près de 40 % d’élèves défavorisés. Les collèges privés en scolarisent moins de 16 %. Encore ne s’agit-il que de moyenne ! Dans les réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+), la proportion d’élèves d’origine populaire dépasse parfois 70 % alors qu’elle est souvent inférieure à 10 % dans les collèges privés du centre-ville des capitales régionales.
A cette #ségrégation_sociale interétablissement, à laquelle correspondent des différences considérables de compétences des élèves, s’ajoute, énonce notamment une étude publiée en 2016 par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), une ségrégation intraétablissement d’une importance équivalente en raison de la multiplication des #sections bilangues et européennes, des classes à horaires aménagés, des langues rares, etc.
Vouloir créer des groupes de niveau (faible, moyen, fort) dans des classes déjà homogènes est une triple erreur. D’abord, l’idée (en elle-même bienvenue) de réduire à 15 le nombre de collégiens dans les groupes de niveau d’élèves faibles profitera à des élèves moyens, voire bons, scolarisés dans les collèges très favorisés, au détriment des élèves réellement faibles scolarisés en REP.
Ensuite, en 2019, une synthèse des recherches publiée par Sciences Po Paris a montré un effet bénéfique de la mixité sociale et scolaire sur les progressions des élèves faibles, sans effet négatif sur les meilleurs. Séparer encore davantage les élèves faibles des élèves moyens et forts ne fera qu’accentuer leurs difficultés d’apprentissage.
Mixité sociale bénéfique à tous
Enfin, l’évaluation des expériences de mixité sociale réalisées en France, souligne une note publiée en avril par le Conseil scientifique de l’éducation nationale, se traduit par un accroissement du bien-être de l’ensemble des élèves, y compris celui des élèves favorisés. La mixité sociale favorise aussi le développement des capacités socioémotionnelles, réduit la prévalence des #stéréotypes raciaux et sociaux et, pour les élèves socialement défavorisés, améliore leur insertion professionnelle (note de l’Institut des politiques publiques, publiée en novembre). Autant d’effets bénéfiques à tous les élèves. L’établissement scolaire et la classe sont des petites sociétés. Il faut créer de l’unité, non des groupes de niveau.
La seconde contrevérité du projet ministériel est d’accréditer l’idée d’un redoublement favorable aux élèves en difficulté. Un large consensus scientifique a montré que cette politique débouche sur un résultat inverse. Le redoublement produit des effets négatifs en termes d’estime de soi, de motivation et d’apprentissages ultérieurs. Les seules exceptions concernent, outre la classe de terminale, les classes de 3e et de 2de dans lesquelles les élèves faibles, en cas de redoublement, sont motivés pour éviter une orientation non choisie.
Tout comme la création des groupes de niveau, des redoublements plus fréquents pénaliseront les élèves faibles, majoritairement d’origine défavorisée. Alors même que, pour l’école française, le constat principal de l’édition 2022 du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) est l’écart considérable entre le niveau des élèves d’origine défavorisée et favorisée, le ministre Gabriel Attal, loin de créer un choc des savoirs, va produire un choc d’ignorance fondé sur une mise à l’écart encore plus accentuée des élèves les plus faibles.
Le projet ministériel contient d’autres contradictions. Par exemple, Gabriel Attal souhaite une réforme des programmes et une labellisation des manuels scolaires, non pas en référence avec les cycles actuels de trois ans, mais avec des « objectifs annuels », voire « semi-annuels ». Finalement, après avoir dénoncé une uniformité fantasmée du collège, le ministre veut imposer un rythme de progression identique à tous les élèves alors même que, dès l’âge de 2 ans, les inégalités socio-économiques différencient sensiblement leurs compétences langagières.
De surcroît, la décision de réformer au plus vite le « socle commun » [de connaissances, de compétences et de culture] signifie que l’expérience des #professeurs, les plus avertis des difficultés des élèves, ne sera pas prise en compte. Gabriel Attal veut renforcer leur autorité et, dans le même temps, a déjà décidé d’une modification des programmes sans même les consulter. Un bel exemple de déni de leurs compétences. Pourquoi, aussi, faut-il changer d’urgence des #programmes déjà réécrits par Jean-Michel Blanquer ? Sont-ils à ce point médiocres ? Et pourquoi la nouvelle équipe ministérielle ferait-elle mieux que l’ancienne ?
Effets délétères
Dernier exemple, bien que les résultats de #PISA 2022 montrent une baisse des compétences des élèves en #mathématiques, le ministre a décidé la création, à la fin des classes de premières générales et technologiques, d’une nouvelle épreuve anticipée du bac consacrée aux mathématiques et à la culture scientifique. Le ministre se targue de provoquer un choc des savoirs tout en supprimant une année entière d’enseignement scientifique ! Un projet paradoxal dont la genèse tient à l’absence d’une réelle réflexion sur un problème incontournable : la #crise_de_recrutement des professeurs, particulièrement en mathématiques.
La réforme Blanquer, en reportant le concours d’accès au professorat de la fin du master 1 à celle du master 2, a réduit l’attractivité déjà insuffisante du métier d’enseignant. Certes, Gabriel Attal souhaite revenir sur cette réforme désastreuse, mais son projet est controversé. Au mieux, une réforme ne s’appliquera qu’à la rentrée 2025. En attendant, le ministre se contente d’expédients tels que le recrutement de #contractuels non formés, choix incompatible avec l’élévation du niveau scolaire des élèves.
L’analyse du projet ministériel montre les effets délétères des mesures envisagées. Groupes de niveau, #redoublement, fin du collège « uniforme », énième réforme des programmes, renforcement de l’autorité du professeur… ne sont que les poncifs éculés de la pensée conservatrice. Ils ne répondent en rien à la crise de l’école française. En revanche, électoralistes et populistes, ces mesures sont susceptibles de servir l’ambition présidentielle de l’actuel ministre de l’éducation.
Pierre Merle est sociologue, spécialiste des questions scolaires et des politiques éducatives, et il a notamment publié « Parlons école en 30 questions » (La Documentation française, 2021).
►https://seenthis.net/messages/1031680
#élitisme #obscurantisme #autorité #école #éducation_nationale #élèves #éducation #groupes_de_niveau #ségrégation #Gabriel_Attal #hétérogénéité #coopération
]]>Alexis Potschke : « J’ai lu le message du ministre et j’ai peur »
▻https://www.cafepedagogique.net/2023/12/12/alexis-potschke-jai-lu-le-message-du-ministre-et-jai-peur
J’ai lu le message du ministre tout à l’heure, et j’ai peur maintenant, très peur de ce qui vient : ça faisait longtemps que je n’avais pas eu peur comme ça.
Il y a un passage qui m’a plongé dans une angoisse terrible. Tenez, c’est ce morceau-là :
« À compter de la rentrée prochaine, les élèves de 6ème et de 5ème seront donc désormais répartis en 3 groupes de niveaux pour leurs enseignements de français et de mathématiques. »
Ça n’a l’air de rien, comme ça, et quiconque ne sait pas vraiment ce qu’est une classe pourrait même hausser des épaules, trouver cela normal, se dire que j’en rajoute, passer outre. Ah ! ces profs, ils se plaignent tout le temps !
C’est malgré tout la mise à mort d’une certaine vision de l’enfance. C’est la fin de l’idée des classes hétérogènes ou chacun peut apprendre à chacun et de chacun, où les élèves en réussite peuvent venir en aide aux élèves en difficulté, et où les élèves en difficulté peuvent prendre confiance en eux, s’appuyer sur leurs pairs ; se sentir un peu, de temps en temps, membre d’un groupe qui n’est ni bon ni mauvais, juste un groupe ; savourer leurs prises de parole réussies, travailler ensemble : apprendre des autres et leur apprendre des choses.
C’est la fin d’un même postulat d’éducabilité. Tous les élèves sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ! À dix ans, le rouage se met en marche : les uns à droite, les autres à gauche, le bénéfice du doute pour le ventre mou, tout ça, ça se rangera plus tard. Hop ! On classe, on trie ! Mais ce qu’il faut bien avoir à l’esprit, c’est que c’est pour le pire. Que ça ne marche pas.
Imaginez-vous, dix ans fraîchement révolus, faire votre entrée au collège. Le couperet est tombé quelques semaines plus tôt, vous ne le saviez peut-être même pas, mais : vous êtes un élève en difficulté. Alors voilà : vos camarades seront des élèves en difficulté. Votre enseignant vous fera des cours pour élèves en difficulté. Vous aurez un emploi du temps d’élève en difficulté. Vous avez dix ans, votre avenir a déjà un nom.
Autour de vous, aussi : essentiellement des garçons. À cet âge, les groupes de niveaux sont aussi, malheureusement, des groupes de genre.
Vous ne pourrez pas profiter des remarques brillantes de vos camarades, travailler avec eux, apprendre d’eux : non, ce n’est pas la place qui vous a été assignée. Vous êtes en difficulté. Vous aurez toujours l’impression que vos enseignants vous parlent plus lentement qu’aux autres, et de la suspicion en lisant les appréciations sur votre bulletin.
Le groupe classe, c’est fini. Bienvenue dans le sépulcre des ambitions. Mais que voulez-vous ? C’est ainsi que fonctionne la fabrique des élites. On vous laissera prendre la forme qu’on attend de vous. Vous n’apprendrez que ce qu’on a décidé de vous apprendre – à vous, parce que vous êtes : en d-i-f-f-i-c-u-l-t-é. Tant pis pour le reste !
]]>Le quasi-marché scolaire aux racines des inégalités (revue n’Autre école)
▻https://www.questionsdeclasses.org/le-quasi-marche-scolaire-aux-racines-des-inegalites-revue-nautre
Selon l’OCDE, « l’école tend à reproduire les effets de l’avantage socio-économique, au lieu de favoriser une répartition plus équitable des possibilités d’apprentissage et des résultats de l’apprentissage ». (OCDE, 2014). Si bien que pour Jean-Paul Delahaye 1, responsable de la mission « Grande pauvreté et réussite scolaire » pour le compte du ministère de l’Éducation nationale, il est impératif de « lutter contre les déterminismes sociaux en tant que déterminants de l’échec scolaire pour faire en sorte que la France ne soit plus le pays dans lequel l’origine sociale pèse le plus sur les destins scolaires ».
Il est donc nécessaire d’analyser et de comprendre au mieux l’origine exacte des écarts de résultats constatés ; et puisque ces écarts sont moitié moindres dans un pays comme la Finlande, de nous pencher sur les éventuelles différences flagrantes entre les deux systèmes scolaires. Ici, les données fournies par Pisa montrent que les indices socio-économiques des écoles finlandaises sont bien moins dispersés que ceux des écoles françaises
]]>#Développement_humain (2020)
- L´#indice_de_développement_humain et ses composantes
– L´évolution de l´indice de développement humain
– L´indice de développement humain ajusté aux #inégalités
– L´indice de développement de #genre
– L´indice d´#inégalités_de_genre
– Indice de #pauvreté multidimensionnelle : pays en développement
– Tendances démographiques
– #Santé
– Niveaux d´#instruction
– #Revenu_national et composition des ressources
– #Travail et #emploi
– #Sécurité_humaine
– #Mobilité humaine et flux de capitaux
– Qualité du développement humain
– Inégalités femmes-hommes sur le cycle de vie
– Autonomisation des #femmes
– #Durabilité_environnementale
– Viabilité socio-économique
▻http://www.cartostat.eu/dr=2020_developpement_humain/F/TABLEAU.html
#cartothèque #cartes #visualisations #développement_humain
#ressources_pédagogiques #statistiques #chiffres #monde
#inégalités #démographie #éducation #mobilité_humaine #dette #tourisme #migrations #téléphone #téléphone_mobile #mortalité_infantile #paludisme #tuberculeuse #VIH #HIV #scolarisation #alphabétisation #PIB #chômage #réfugiés #IDPs #déplacés_internes #suicide #suicides #violence_domestique #violence_conjugale #alimentation #déficit_alimentaire #espérance_de_vie #lits_d'hôpitaux #soins #médecin #PISA #électricité #eau_potable #assainissement #travail_domestique #accouchement #contraception #congé_maternité #combustibles_fossiles #CO2 #émissions_de_CO2 #forêt #engrais #industrie_agro-alimentaire #pollution #pollution_atmosphérique #hygiène #dépenses_militaires #armée #pauvreté
ping @reka
Fil de discussion sur les résistances au #Decreto_Salvini
Une #carte :
Décompte : 157 communes qui s’opposent plus ou moins ouvertement au décret salvini.
La région #Sicile, par contre, a décidé de ne pas faire recours :
Sicurezza, Musumeci non segue Orlando. « La Sicilia non farà ricorso alla Consulta »
▻https://www.lasicilia.it/news/politica/213400/sicurezza-musumeci-non-segue-orlando-la-sicilia-non-fara-ricorso-alla-cons
Et une #carte, que je vais essayer de mettre à jour régulièrement :
Des maires italiens se lèvent contre les mesures anti-migrants de Salvini
Plus d’une centaine de maires italiens font front contre la loi 132 sur la sécurité, tant voulue par le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini. Ils dénoncent les mesures qui concernent les migrants, inconstitutionnelles selon eux.
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/120119/des-maires-italiens-se-levent-contre-les-mesures-anti-migrants-de-salvini
]]>L’école est plus inégalitaire en France que dans la plupart des pays développés (FranceInter)
▻https://www.franceinter.fr/education/l-ecole-est-plus-inegalitaire-en-france-que-dans-la-plupart-des-pays-dev
La France peut mieux faire pour assurer une réussite égale aux élèves issus de milieux défavorisés, montre une étude publiée lundi par l’OCDE sur la base des données Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves).
]]>Education : « Un des éléments statistiques que je préfère, c’est la dépense publique par élève » - Libération
▻http://www.liberation.fr/france/2018/09/11/education-un-des-elements-statistiques-que-je-prefere-c-est-la-depense-pu
Eric Charbonnier, expert des questions d’éducation à l’OCDE, livre son analyse sur le dernier rapport « Regards sur l’éducation ».
Voilà de quoi alimenter les débats (très vite enflammés) sur notre système éducatif. L’OCDE publie la 27e édition de son pavé annuel, Regards sur l’éducation, comparant tout ce qu’il est possible de comparer entre les systèmes éducatifs de ses 36 pays membres mais aussi de l’Afrique du Sud, de l’Arabie saoudite, de l’Argentine, du Brésil, de la Chine, de la Colombie, du Costa Rica, de la Fédération de Russie, de l’Inde et de l’Indonésie. Au total, 486 pages de tableaux et de graphes, où il est question de dépenses publiques, scolarisation des tout-petits, rémunération des enseignants, statut des chefs d’établissement… Le point de vue d’Eric Charbonnier, analyste français, à la direction de l’éducation de l’OCDE.
Vos publications, à commencer par l’enquête #Pisa publiée tous les trois ans, ont à chaque fois un fort retentissement médiatique, et donc politique. Comment l’expliquer ?
Les comparaisons internationales ont pris de l’importance dans tous les pays, ce n’est pas propre à la France. C’est relativement nouveau. Il y a trente ans, les pays se comparaient beaucoup moins. Les choses ont commencé à changer avec la première enquête Pisa, au début des années 2000. Elle a cassé des idées reçues. Jusqu’ici, on avait coutume de vanter les systèmes éducatifs français et allemands. Pisa est venu montrer que c’étaient en fait des systèmes très inégalitaires, et qu’il existait de bonnes pratiques ailleurs : en Finlande par exemple, au Royaume-Uni ou encore en Estonie. L’Allemagne a réagi rapidement, prenant en compte nos travaux et nos recommandations. Cela a mis plus de temps en France où on a d’abord commencé par critiquer notre méthodologie, avant de commencer à bouger il y a dix ans.
Quelles informations apporte ce nouveau tome de Regards sur l’éducation sur notre système éducatif ?
Un des éléments statistiques que je préfère observer, c’est la dépense publique par élève. La France dépense en moyenne 15% de moins pour les élèves en élémentaire que dans les autres pays de l’OCDE. En revanche, l’enveloppe dévolue au secondaire est 35% plus élevée en moyenne que les autres pays de l’OCDE. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Ces chiffres par exemple, sont les mêmes depuis des années, alors que les gouvernements successifs répètent qu’ils mettent le paquet sur le primaire…
C’est vrai. Les données étaient les mêmes en 2012. En partie, parce que pendant ce temps-là, les autres pays continuent d’investir plus dans le primaire, vu que toutes les études montrent que c’est en agissant dès les premières années de scolarité que l’on peut combattre les inégalités.
Dans votre note sur la France, vous évoquez la scolarisation des enfants de trois ans, où la France est là bien classée.
La France est en tête : quasiment tous les enfants vont à l’école dès trois ans, contre une moyenne de 76% dans l’OCDE. Annoncer la scolarisation obligatoire c’est bien, mais dans les faits cela ne change rien. Il y a en revanche de gros progrès à faire pour améliorer la qualité de l’enseignement en maternelle, notamment le taux d’encadrement. En maternelle, on a un professeur pour 23 élèves, soit 8 de plus que la moyenne des pays de l’OCDE. Dans nos travaux, on insiste beaucoup sur la qualité de l’enseignement, c’est une donnée très importante pour lutter contre les inégalités. Les politiques publiques ne doivent pas se contenter d’être axé sur la quantité. C’est la même chose pour l’enseignement professionnel.
C’est-à-dire ?
La France investit plus d’argent que les autres pays de l’OCDE dans la filière professionnelle. En revanche, elle reste encore beaucoup trop une voie de garage pour ceux qui décrochent. Là encore, les statistiques sont éloquentes : 87% des élèves en filière professionnelle ont des parents qui n’ont pas de diplôme de l’enseignement supérieur, contre 51% dans les filières générales. Il faut déplacer le débat et avoir aujourd’hui une vraie réflexion sur la qualité de la voie professionnelle.
Vous pointez aussi la faible reconnaissance du travail de directeur ou directrice d’école, ce qui fait d’ailleurs écho à un débat actuel en France.
Nos indicateurs sont préparés longtemps en avance, bien en dehors du temps politique. Certains résonnent avec les débats en cours, comme celui des directeurs d’école. C’est une bonne chose, mais ceci dit, on soulève le problème depuis dix ans. En France, un directeur d’école en France gagne à peine 7% de plus que ses collègues enseignants en élémentaire. Ils sont fatalement moins payés chez nous qu’ailleurs. Dans les autres pays de l’OCDE, l’écart de salaire entre enseignant et directeur est en moyenne de 40%. Au-delà de la rémunération, la question de leur rôle et donc de leur statut se pose. Même chose pour les chefs d’établissement au collège et lycée. En France, leurs missions se résument à des questions de disciplines et de budget.
Vous êtes en train de dire qu’il faudrait laisser plus d’autonomie aux établissements, une idée que défend le ministre Blanquer ?
Il faut être prudent avec ce mot « autonomie » qui suscite toujours de vives réactions, surtout en France. Je pense qu’il serait intéressant de réfléchir au rôle des chefs d’établissement à l’égard des équipes. Il y a une réflexion à engager. Sur ce sujet comme sur d’autres, l’idée n’est pas de reproduire à l’identique ce qui se fait ailleurs, mais d’avoir une idée précise des politiques qui sont menées et de la façon dont les pays réagissent à des difficultés semblables aux nôtres. Ces comparaisons permettent d’avoir des éléments de réponse sur les façons d’intervenir.
Marie Piquemal
Tableau de données chiffrées dans l’article même.
]]>“The Gender-Equality Paradox in Science, Technology, Engineering, and Mathematics Education” by Gijsbert Stoet and David C. Geary,
▻http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0956797617741719
The paradox is that countries with greater gender equality (Scandinavia, for instance) have a lower percentage of female STEM (Science, Technicques, Engineering, Mathematics) graduates, and also higher intraindividual differences in abilities (measured with #PISA).
▻https://doi.org/10.1177/0956797617741719
An hypothesis of the authors is that, in countries with lower gender equality (arabic-muslim countries, for instance), women are more eager to go to relatively well-paid STEM jobs, to secure some independance. In more egalitarian countries, it is not so necessary so women go to other areas. It’s just an hypothesis: as often in social sciences, there are few certainties.
The paper is not officially on-line, it seems, but is available on Sci-Hub ▻http://sci-hub.tw/10.1177/0956797617741719
]]>Quelles pratiques pédagogiques préfèrent les enseignants ? (Le Café Pédagogique)
▻http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/09/20092017Article636414894287993495.aspx
L’OCDE donne aux élèves et professeurs le choix entre 3 grands types de pratiques.
Des pratiques « structurantes » :
– Le professeur énonce explicitement les objectifs d’apprentissage.
– Le professeur laisse les élèves refaire des tâches similaires jusqu’à ce que chaque élève ait compris l’objet de la leçon.
– Le professeur présente un résumé des thèmes récemment étudiés.
Les pratiques « axées sur l’élève » :
– Les élèves travaillent en petits groupes pour trouver ensemble une solution à un problème ou à un exercice.
– Le professeur donne des travaux différents aux élèves qui ont des difficultés d’apprentissage et/ou à ceux qui progressent plus vite.
Et des activités d’approfondissement :
– Les élèves travaillent sur des projets qui leur prennent au moins une semaine.
– Le professeur demande aux élèves d’expliquer leur raisonnement sur les problèmes complexes.
– Le professeur encourage les élèves à résoudre les problèmes de plus d’une manière.
[…] De ces trois types de pratiques ce sont les premières qui l’emportent de loin.
[…] Comment expliquer cet écart entre déclarations des enseignants et des élèves ? L’OCDE n’apporte pas vraiment de réponse.
[…] Quand on regarde les écarts entre pays on voit qu’ils portent essentiellement sur les pratiques tournées vers les élèves.
[…] Et la France dans tout ça ? […] L’enquête montre qu’on y fait appel nettement moins que la moyenne aux travaux de groupe et à la différenciation et un peu plus aux résumés de cours.
[…] Contrairement à ce que laisse entendre l’OCDE, il n’y a pas de corrélation entre les pratiques pédagogiques mentionnées et les résultats scolaires. Ces pratiques trouvent place dans des systèmes scolaires avec des pesanteurs spécifiques et des pratiques culturelles nationales. Les isoler n’est pas forcément signifiant.
[…] Le professeur français est celui qui s’estime le moins bien formé sur le plan pédagogique. Seulement 6 enseignants sur 10 se jugent suffisamment préparés sur ce terrain-là, alors qu’ils sont 9 sur 10 dans les autres pays. Il a de fortes attentes de formation particulièrement sur l’utilisation des TIC en classe, les conseils et l’orientation des élèves, les pédagogies personnalisées. Sur ces points les demandes françaises sont deux fois plus importantes que la moyenne OCDE. Et restent lettre morte : les enseignants français participent moins à des formations que leurs collègues et jugent leurs formations peu utiles. Ceci explique aussi le choix des pratiques.
#éducation #pratiques_enseignantes #pédagogie #OCDE #PISA #TALIS #formation_continue
]]>Que nous apprend #PISA ?
franceculture : Rue des écoles
L’enquête la plus décisive sur l’état de notre système scolaire.
Enquête PISA 2015, source OCDE▻https://www.franceculture.fr/emissions/rue-des-ecoles/que-nous-apprend-pisa
]]>Pisa, la France, les sciences : ne pas se tromper de problème
▻https://blogs.mediapart.fr/samy-johsua/blog/071216/pisa-la-france-les-sciences-ne-pas-se-tromper-de-probleme
Existe-t-il un autre domaine que l’#éducation où ce que produit une officine de la très libérale OCDE serait repris sans hésitation ? En ce qui concerne les #sciences, #Pisa donne les USA à égalité avec la France. Or, selon une enquête rapportée par Le Monde[2], « Un quart des Américains (26 %) ignorent que la Terre tourne autour du Soleil et plus de la moitié (52 %) ne savent pas que l’homme a évolué à partir d’espèces précédentes d’animaux. …
article de samy johsua
]]>#PISA 2015 : l’école française est toujours plus inégalitaire
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/061216/pisa-2015-lecole-francaise-est-toujours-plus-inegalitaire
La dernière livraison de l’enquête PISA confirme, sans surprise, que l’école française demeure la plus inégalitaire de la plupart des pays de l’OCDE. La #France parvient très bien à continuer de fabriquer des élites mais échoue encore à permettre aux plus défavorisés de réussir.
]]>Andreas Schleicher : « Le système scolaire français ne s’adapte pas à la société » - Le Point
▻http://www.lepoint.fr/societe/andreas-schleicher-le-systeme-scolaire-francais-ne-s-adapte-pas-a-la-societe
Lorsque le premier classement Pisa est sorti, en 2001, l’Allemagne était classée à peu près comme la France : sur 31 pays, elle arrivait alors 21e. Ne pas être en tête a créé outre-Rhin un véritable choc national, une remise en question, et des mesures intéressantes ont été prises pour remonter la pente. C’est à ce moment-là qu’est apparue l’école toute la journée, par exemple. Les enfants défavorisés, au lieu de traîner tout l’après-midi dans la rue, ont été pris en charge par l’école. Pendant ce temps, la France s’est simplement demandé quel était ce classement qui osait remettre son système scolaire en question. Or le rapport – très passif – maître-élève ou l’apprentissage des leçons « par cœur » qu’elle pratique encore beaucoup ne sont plus adaptés au monde d’aujourd’hui.
N’est-ce pas précisément le « par cœur » qui fait la force des pays asiatiques qui sont en tête du classement ?
Il faut se méfier des clichés. Les classes asiatiques ne sont pas des « récitoires » de leçons comme on se les imagine souvent. Bien au contraire. Si le « par cœur » fait en effet partie de la pédagogie, c’est davantage l’implication du professeur et le lien tissé avec sa classe qui font la force du système. Au Japon, par exemple, si un enfant a des problèmes avec la police, ce ne sont pas les parents qui seront contactés mais l’enseignant. Avoir 50 élèves dans une classe ne pose pas de soucis particuliers : les enseignants savent les mobiliser par petits groupes, les recevoir individuellement… En Chine, c’est pareil. Les professeurs n’enseignent que onze heures par semaine et, le reste du temps, ils reçoivent les parents ou les élèves individuellement, assistent aux cours d’autres professeurs, prennent le temps d’élaborer une culture collaborative de l’éducation, s’occupent de projets innovants qui vont faire leur renommée et accélérer leur carrière.
]]>Cette école française qui néglige les enfants pauvres (L’Obs)
▻http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20160414.OBS8490/cette-ecole-francaise-qui-neglige-les-enfants-pauvres.html
[La France] est 35e sur 37 ! La France ne sait toujours pas emmener tous les élèves sur le chemin de la réussite. Elle est même vertigineusement à la traîne, selon un rapport de l’Unicef publié ce jeudi et qui porte sur les inégalités entre les enfants dans les pays de l’OCDE et de l’Union européenne. Le diagnostic : les élèves défavorisés ont un retard scolaire jugé « très préoccupant » et les inégalités avec les plus favorisés, en terme de performances scolaires, se renforcent.
Les auteurs dressent un tableau décevant dans l’ensemble, puisque dans de nombreux pays et dans tous les domaines, « le fossé s’est davantage creusé entre les enfants les plus défavorisés et leurs pairs depuis les années 2000 ».
NB : ce rapport se fonderait sur les données de 2012, donc si ça se trouve #ça_va_mieux (ce sont les éléments de langage du MEN, en tout cas).
#éducation #inégalités #pauvreté #statistiques #UNICEF #déterminisme_social
]]>Le numérique à l’école n’est pas une garantie de performances (Figaro.fr)
►http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/09/15/01016-20150915ARTFIG00009-le-numerique-a-l-ecole-n-est-pas-une-garantie-de-
Que nous apprend ce rapport sur le numérique ? A contre-courant des idées reçues, il constate que les pays où les élèves font un usage modéré de l’ordinateur en classe enregistrent de meilleures performances scolaires. […] À l’inverse, dans les pays où il est plus courant d’utiliser internet à l’école, les performances scolaires ont reculé entre 2000 et 2012. […]
Seules exceptions à ce tableau qui séduirait les détracteurs du numérique à l’école : l’Australie et de la Norvège. Deux pays ayant sur le sujet une expérience de 5 à 10 ans, qui leur a permis de révolutionner les pratiques pédagogiques, par une personnalisation des enseignements, et surtout, par un vrai travail collaboratif des professeurs.
[…]
Et la France ? Les technologies de l’information sont moins répandues en classe (24 % des enseignants les utilisent) que dans l’OCDE (37 % en moyenne). Pour autant, les élèves français se révèlent performants dans l’évaluation Pisa de l’écrit électronique.
[…]
Or, seuls 12 % des élèves français naviguent de manière très peu ciblée, contre 15 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Preuve que les compétences de base, qui permettent d’utiliser positivement le numérique, ne leur font pas défaut.
]]>BALLAST Franck Lepage : « L’école fabrique des travailleurs adaptables et non des esprits critiques »
►http://www.revue-ballast.fr/franck-lepage
Ancien directeur du développement culturel à la Fédération française des maisons des jeunes et de la culture, auteur des conférences gesticulées « Inculture(s) 1 — L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en ont pas voulu (une autre histoire de la culture) » et « Inculture(s) 2 — Et si on empêchait les riches de s’instruire plus vite que les pauvres (une autre histoire de l’éducation) », cofondateur de la coopérative d’éducation populaire Le Pavé et de l’association l’Ardeur, militant se refusant artiste, décrit comme un « Desproges bourdieusien¹ », Lepage affirme que « la démocratie ne tombe pas du ciel, elle s’apprend et s’enseigne » et que « pour être durable, elle doit être choisie : il faut donc que chacun puisse y réfléchir ». Il défend qu’il « incombe à la République d’ajouter un volet à l’instruction publique : une éducation politique des jeunes adultes² ». Dans l’une de ses conférences, il explique à travers son propre parcours et ce qu’il appelle « son échec d’ascension sociale » comment le système éducatif français actuel favorise la reproduction des inégalités de classe et comment son regard sur l’éducation a été profondément influencé par ses études à feu l’Université expérimentale de Vincennes, dans les années 1970. Entretien, quelque part en Guadeloupe.
]]>3 idées reçues sur l’éducation française démontées par l’OCDE (L’instit’humeurs)
▻http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2014/09/13/3-idees-recues-sur-leducation-francaise-demontees-par-locde.html
1. Non, la France ne dépense pas beaucoup pour l’éducation (encore moins pour le primaire)
[…]
2. Oui, le temps accordé aux fondamentaux est parmi les plus élevés
[…]
3. Oui, le niveau des jeunes français est supérieur à celui de leurs aînés
#éducation #évaluation #PISA #OCDE #salaires #budget_éducation #programme_scolaire #le_niveau_baisse_ou_pas
]]>Les élèves français doués pour résoudre les problèmes… non scolaires (LeMonde.fr)
▻http://campus.lemonde.fr/societe/article/2014/04/01/les-eleves-francais-doues-pour-resoudre-les-problemes-non-scolaires_4
La résolution de problème n’est pas une discipline scolaire. Elle ne fait appel à aucune connaissance spécifique en mathématiques ou sciences, mais requiert une réflexion et la mise en place de stratégies plus ou moins évoluées. Pour réussir, comme l’explique Mme Vayssettes, « les élèves doivent être ouverts à la nouveauté, accepter le doute et l’incertitude, et oser utiliser leur intuition pour s’orienter vers une solution ».
[…]
Les résultats à cette épreuve sont moins corrélés à l’origine sociale que les scores en maths et en français.
[…]
Difficile pour autant de conclure que l’école française serait moins inégalitaire qu’on ne le croyait puisque la résolution de problèmes n’est pas une discipline qui y est enseignée. […] c’est même dans cette direction qu’il faut chercher les raisons du succès à l’épreuve.
« Les élèves ne se retrouvent pas face à une discipline estampillée scolaire. Ce qui leur évite les a priori et les angoisses qu’on observe sur les mathématiques », observe [la directrice de la DEPP].
Pour la directrice de la DEPP, l’autre facteur désinhibant reste le fait que cette épreuve se déroule sur écran. […]
Ce bon classement serait donc moins celui de l’école française que celui de la capacité qu’a la jeunesse du pays à acquérir des compétences essentielles à la vie économique, en dehors de l’école…
]]>Surprising Test Results For Some Of The World’s Richest Students
▻http://www.huffingtonpost.com/2014/01/23/pisa-wealth_n_4641669.html
L’image ci-dessous est la même que sur le billet sauf que je suis passé pâr là avec ma paire de ciseaux photoshop pour reclasser les pays, juste histoire de voir. Et c’est très intéressant
❝The WorldPost has gotten the first look at the math scores of students at every socioeconomic decile from the 65 countries that participate in the Programme for International Student Assessment. What they reveal about the correlation between wealth and a student’s academic performance is surprising.
https://dl.dropbox.com/s/mnnwdzysnn0m81n/2014_OECDScores-sorted.png?dl=0
#éducation #savoir #science #mathématique #école #pisa #pisa_survey
]]>Six pistes pour rendre l’école française plus égalitaire (Rue89 Bordeaux)
▻http://rue89bordeaux.com/2014/03/pistes-ecole-francaise-plus-egalitaire
En attendant, l’évaluation PISA de novembre 2013 est venue rappeler quelques vérités sur le mauvais état de l’école française :
1- La réussite scolaire est de plus en plus liée au milieu social des élèves. […]
2- Le niveau moyen de nos élèves à la fin de la scolarité obligatoire baisse. […]
3- La France est championne d’Europe pour le niveau de stress de ses élèves […]
4- Or, les systèmes scolaires qui atténuent les inégalités sont aussi les plus efficaces. […]
Voici six propositions pour mettre fin à cette aberration française : on ne peut réussir sa vie sans avoir réussi ses études.
– Reprendre complètement la formation des enseignants […]
– Reconstruire la formation continue […]
– Refondre les programmes […]
– « Dynamiter » le corps des inspecteurs pédagogiques […]
– Lutter contre la ségrégation scolaire […]
– Faire réussir tous les élèves, et en particulier les 20 % en grand échec […]
]]>Paradoxe des maths en France : des pointures mais trop d’élèves dégoûtés (Libération)
▻http://www.liberation.fr/societe/2014/02/25/paradoxe-des-maths-en-france-des-pointures-mais-trop-d-eleves-degoutes_98
Alors qu’un mathématicien sur quatre récompensés par la médaille Fields (souvent comparée au prix Nobel) est français, 40.000 élèves sont touchés chaque année par l’innumérisme -équivalent de l’illettrisme pour le calcul et les nombres-, selon l’enquête Pisa (OCDE) publiée en décembre.
[…]
« L’école a fait des maths une science d’imbéciles faite d’apprentissage par cœur de techniques et d’application de règles abstraites sans savoir pourquoi », regrette le mathématicien Michel Broué, grand nom de l’école française et spécialiste de l’algèbre.
[…]
« C’est la seule discipline dans laquelle l’élève peut prouver au maître que le maître à tort car elle repose sur la rigueur intellectuelle et la démonstration, qui ne sont malheureusement pas enseignées », dit-il.
]]>L’école et les « hommes libres » : Claude Lelièvre répond à Natacha Polony (L’Express)
▻http://www.lexpress.fr/education/l-ecole-et-les-hommes-libres-claude-lelievre-repond-a-natacha-polony_147901
Natacha Polony confond benoîtement un pourcentage d’élèves issus de milieux populaires parmi les reçus aux grandes écoles, avec un pourcentage de reçus parmi l’ensemble des enfants d’origine populaire.
[…]
Il est vrai que se rendre compte qu’il y a deux fois plus de garçons que de filles qui n’atteignent pas en France le niveau de compétence 2 considéré comme un minimum à atteindre pour réussir son parcours personnel (26% de garçons contre 14% de filles selon l’enquête PISA 2009) ne va pas dans le sens de la réduction de cette grave question au débat sempiternel sur les méthodes d’apprentissage (un des ’’fonds de commerce’’ de Natacha Polony qu’elle ne manque pas de mettre en œuvre), même si elles peuvent avoir bien sûr leur importance.
[…]
Par ailleurs la focalisation récurrente sur le ’’lire, écrire, compter’’ (reprise à son compte par Natacha Polony dans son interview) ne va pas non plus dans le sens réellement historique de l’ambition des fondateurs l’Ecole républicaine, et de ce qui peut faire -précisément- la différence entre une école ’’républicaine’’ et une école d’’’Ancien Régime’’ (à savoir ce qui « est vraiment éducateur », et où « réside la vertu éducative »).
#éducation #polémique #histoire_de_l'éducation #lire_écrire_compter #statistiques #oups
]]>Classement PISA : la France championne des inégalités scolaires (LeMonde.fr)
►http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2013/12/03/classement-pisa-la-france-championne-des-inegalites-scolaires_3524389_147368
Des écarts qui se creusent
Si, en mathématiques, la part des élèves très performants est restée stable par rapport à 2003 (13 %), la proportion d’élèves en difficulté s’est, elle, envolée (22,4 %, contre 16,6 % il y a dix ans). […] Ce sont eux qui tirent les résultats de la France vers le bas, eux que le système ne parvient pas à faire progresser. […]
Le poids croissant des inégalités sociales
Plus qu’ailleurs et plus que par le passé, les origines sociales pèsent sur la réussite scolaire. C’est en France entre un cinquième et un quart des résultats des élèves en mathématiques (22,5 %) qui sont directement imputables aux origines socio-économiques, contre 15 % en moyenne dans l’OCDE. […] Un chiffre qui vaut à la France la triste réputation de pays le plus inégalitaire de l’OCDE. […] Certains pays […] ont su, en dix ans, améliorer l’équité sociale de leur système scolaire. La France pas.
Les difficultés des enfants d’immigrés
Le système français est encore plus discriminant pour les enfants issus de l’immigration, « au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté », lit-on au fil de l’enquête.
Des élèves anxieux
[…] A l’anxiété s’ajoute un manque de confiance en soi ; un manque, aussi, de persévérance lorsque les élèves butent sur un problème. […] L’anxiété est encore plus forte chez les enfants issus de milieux modestes.
Les filles moins performantes
Elles ne réussissaient pas mieux – en mathématiques du moins – que les garçons en 2003, et c’est encore le cas aujourd’hui. […] A résultats équivalents, elles se sentent « moins sûres de leurs compétences » et font preuve d’une « moindre persévérance ». En compréhension de l’écrit, en revanche, les filles gardent un très net avantage, […].
La France pointée du doigt comme le système scolaire le plus inégalitaire…
]]>Blog gaulliste libre : A l’école, pas assez de professeurs pas assez payés !
▻http://www.gaullistelibre.com/2013/12/a-lecole-pas-assez-de-professeurs-pas.html
Après avoir montré que le poids des dépenses publiques en France n’est pas si élevé que les statistiques le laissent entendre, du fait de gros écarts de périmètres entre pays, on peut pousser la démarche en montrant également que notre pays consacre finalement assez peu de moyens à l’éducation nationale.
Notre école publique abandonnée
Certes, cela va à l’encontre de la propagande néolibérale fustigeant des professeurs qui seraient trop nombreux et trop payés. Mais, de plus en plus de données et d’études démontrent l’exact contraire, à savoir que la France manque de professeurs, notamment dans le primaire (merci la RGPP de Nicolas Sarkozy) et qu’ils sont relativement peu payés. Tout d’abord, l’étude PISA rapportait que les professeurs sont payés 7% de plus que le PIB par habitant dans le premier cycle et 8% de plus dans le second, contre 24% et 29% en moyenne dans l’OCDE, soit 15 à 20% de moins !....
#dépenses-publiques
#Nicolas-Sarkozy
#PISA
#éducation-nationale
#Shanghai, l’exception #scolaire #chinoise
La capitale économique domine les tests #Pisa mais masque les disparités du système scolaire en #Chine.
Le test #PISA est désormais sur toutes les lèvres et la Chine semble se préparer à en exploser tous les standards...mais cela ne sera pas sans conséquences sur la qualité intrinsèque de l’éducation.
▻http://www.liberation.fr/monde/2013/12/04/shanghai-l-exception-scolaire-chinoise_963933
Revue de Presse Hebdomadaire sur la Chine du 02/12/2013
]]>Key findings - Organisation for Economic Co-operation and Development
▻http://www.oecd.org/pisa/keyfindings/pisa-2012-results.htm
Tous les résultats de l’enquête PISA. Dans la presse norvégienne, on fait la gueule et on accuse les travaillistes du fiasco : la Norvège est plutôt très mal placée dans la liste...
PISA 2012 is the programme’s 5th survey. It assessed the competencies of 15-year-olds in reading, mathematics and science (with a focus on mathematics) in 65 countries and economies.
Around 510 000 students between the ages of 15 years 3 months and 16 years 2 months participated in the assessment, representing about 28 million 15-year-olds globally.
The students took a paper-based test that lasted 2 hours. The tests were a mixture of open-ended and multiple-choice questions that were organised in groups based on a passage setting out a real-life situation. A total of about 390 minutes of test items were covered. Students took different combinations of different tests. They and their school principals also answered questionnaires to provide information about the students’ backgrounds, schools and learning experiences and about the broader school system and learning environment.
]]>#PISA condamne les inégalités et le niveau de l’école en #France
▻http://fr.myeurop.info/2013/12/03/classement-pisa-condamne-ecole-france-12650
Renaud de Chazournes
Les écoliers français ont, de nouveau, raté leur concours mondial PISA. Trop nuls en maths, il sont à la 25 ème place sur 65. Le fossé qui se creuse entre bons et mauvais élèves et entre les filles et les garçons. Les meilleurs élèves de la classe européenne sont suisses, néerlandais ou finlandais.
Les élèves français ont un #niveau_scolaire médiocre et les #inégalités_scolaires selon le milieu #Social augmentent, selon l’étude PISA (Programme lire la (...)
#Société #Politique #Europe #école #éducation #France #Vincent_Peillon
]]>Quand Petite Poucette écrit (Le Café Pédagogique)
►http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/06/19062013Article635072261688668540.aspx
L’étude confirme combien l’écrit occupe une place centrale dans la vie quotidienne des adolescents. SMS, messageries instantanées, réseaux sociaux en sont les principaux vecteurs, mais il emprunte d’autres modalités : lettres, créations narratives, écrits fonctionnels du quotidien, citations ou poèmes recopiés, réflexions et notes personnelles via journal intime ou sur supports variés, y compris scolaires comme les cahiers et classeurs… […] Cette importance de la communication influe sur les manières d’écrire et produit de nouvelles conventions […] Sans doute, l’école aurait-elle tout intérêt à prendre conscience de cette appétence des adolescents pour l’écriture, y compris dans sa dimension fondamentalement relationnelle : à multiplier et diversifier les situations de production de textes, à leur donner un vrai destinataire, autrement dit à mettre en place des dispositifs d’écriture autres que le sempiternel « devoir » sur « copie »…
[…]
L’étude montre encore combien les adolescents ont développé une forte adaptabilité, acquis une capacité à utiliser différentes variantes de la langue […] Les auteurs font d’ailleurs remarquer que le langage SMS lui-même est plus complexe qu’on ne le pense et obéit à des règles, « auxquelles on ne déroge pas impunément, sans risque de sanction sociale […]. Toutes ces constations donnent à penser qu’il une y a bien là une forte conscience des situations énonciatives et des codes linguistiques, une forme d’intelligence et de maîtrise de la langue plus subtile qu’on ne le croit. […]
L’étude souligne enfin combien les adolescents, bien qu’ils ne soient pas brillants (ou peut-être parce qu’ils ne se le sont pas ?), ne font guère preuve de laxisme en matière d’orthographe. […] Les auteurs montrent en particulier combien les ados se révèlent « très conformistes lorsque l’on parle d’orthographe » […]
Des aspirations à une vraie maitrise de la langue apparaissent aussi : les adolescents s’inventent des codes stricts, adhèrent fondamentalement aux normes scolaires, évoluent peu à peu dans leurs pratiques pour coller davantage à celles-ci. Il apparait dès lors que les pratiques d’écriture numérique de Petite Poucette ont développé chez elle une qualité essentielle : l’éducabilité.
]]>Répondre à la promesse républicaine d’égalité (Le Café pédagogique)
►http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/06/04062012Article634743915834585659.aspx
Une partie des réformes de l’école prévues par le nouveau gouvernement sont déjà connues : rythmes scolaires, révision des programmes de l’école élémentaire, formation des maîtres… Réformes urgentes tant, sur les dix dernières années, les constats des recherches #PISA sont alarmants : augmentation de la proportion d’élèves faibles, accroissement des inégalités de compétences entre élèves, origine sociale déterminant plus qu’ailleurs le destin scolaire. Toute la difficulté du redressement est, outre les réformes difficiles déjà programmées, de modifier en profondeur les spécificités du système éducatif français.
[…]
Pour les élèves en difficulté, la note n’est pas seulement inutile, elle est aussi contreproductive. L’exigence institutionnelle de la note finit par se substituer à l’essentiel : aider, expliquer, apporter confiance et enthousiasme. […] L’élève n’est pas une performance qu’il faut évaluer mais une intelligence qu’il faut construire.
[…]
De nouveau, sous couvert de différences individuelles, notre école de la République scolarise de plus en plus séparément les enfants des catégories aisées et populaires.
[…]
L’individualisation se réalise parfois au détriment du collectif, parfois même contre certains élèves qui vont davantage progresser dans l’anonymat de la classe.
[…]
Le fossé croissant entre la promesse d’égalité et la réalité grandissante de l’inégalité n’est pas seulement un renoncement à une école de la République digne de ce nom, elle détruit aussi, progressivement et en profondeur, le fondement même de la démocratie politique.
]]>