#place_de_la_république

  • LA CONDITION DES PERSONNES EXILÉES A PARIS : 8 ANNÉES DE VIOLENCES POLICIÈRES ET INSTITUTIONNELLES

    Trois ans après l’expulsion brutale d’un campement de 500 tentes #place_de_la_République, nous vous partageons le premier #rapport du #CAD (#Collectif_Accès_au_Droit), qui documente les violences policières envers les personnes exilées à Paris et dans sa proche périphérie.

    Ce travail, basé sur le recueil de 448 #témoignages recensés depuis 2015 et sur une enquête flash réalisée ces dernières semaines auprès de 103 personnes exilées, démontre que ces violences constituent depuis 8 ans la condition des personnes exilées à Paris.

    https://collectifaccesaudroit.org/rapport

    #sans-papiers #migrations #France #violences_policières #harcèlement #violence #violence_systémique #violences_institutionnelles #campement #destruction #nasse #nasse_mobile #Paris

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  • Migrants à #Paris : l’#ultimatum aux autorités

    Invité d’« À l’air libre », #Yann_Manzi, cofondateur de l’ONG #Utopia_56 qui vient en aide aux migrants, annonce une nouvelle action, « type place de la République, ou bien différente mais d’ampleur », si les demandes de logement d’urgence ne sont pas acceptées.

    « Tous les soirs, des dizaines de familles, d’enfants, de bébés, de femmes enceintes dorment dehors. » Sur le plateau d’« À l’air libre », mercredi soir, Yann Manzi, cofondateur de l’ONG Utopia 56, qui vient en aide aux migrants à Paris comme à Calais, ne décolère pas. Deux mois après l’évacuation violente de la place de la République, des centaines de migrants sont toujours condamnés à l’errance dans les rues de la capitale et de sa banlieue proche. Et ce malgré les promesses de la ministre du logement, Emmanuelle Wargon. Utopia 56 a donc écrit aux autorités pour leur demander une action concrète. En l’absence de réponse et pour dénoncer cette politique de « non-accueil », Yann Manzi lance donc un ultimatum et promet une nouvelle action d’ampleur en cas de non-réponse.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/140121/migrants-paris-l-ultimatum-aux-autorites

    #asile #migrations #réfugiés #hébergement #logement #SDF #sans-abrisme #sans-abris #France

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    En lien avec la destruction du campement à la #Place_de_la_République (23.11.2020) :

    https://seenthis.net/messages/889796

    ping @karine4 @isskein

    • Des extraits de l’interview à Yann Manzi :
      https://www.youtube.com/watch?v=y3ypJdInLZM&feature=emb_logo

      Extrait de la lettre envoyée par Utopia 56 aux autorités :

      « Nous ne pouvons plus tolérer que le passage à la rue soit une étape obligatoire d’un demandeur d’asile qui arrive à Paris »

      Yann Manzi :

      « On a dit au gouvernement qu’on visibiliserai systématiquement toutes les mises à la rue. (...) On va rendre visibles ces invisibles »

      –----

      Collectif citoyens solidaires du 93 a ouvert un lieu pour les personnes qui, après destruction du campement de Saint-Denis ("refuge" pour 3000 personnes), n’a pas été mises à l’abri.

      Denis, membre du collectif :

      « Il y a une espèce de frustration face à des mots qui peuvent être dits par des politiques institutionnelles et traditionnelles qui se disent de gauche et qui ont en leur possession énormément de locaux vides et qui n’en font rien. Le but c’est de leur forcer un peu la main et de faire ce qu’ils devraient faire : d’investir des locaux vides et qui sont appelés à rester vides pendant un certain temps. ça me parait une décision saine, sage et de bon sens. »

      Réaction de la mairie écologiste de Saint-Denis —> elle a lancé une procédure d’#expulsion.
      Communiqué du 6 janvier 2021 :


      Elle précise aussi que

      « dans cette période hivernale, l’Etat doit demander la réquisition de nombreux logements et bureaux vides qui sont d’ailleurs souvent situés dans des villes bien plus riches que la nôtre »

      –-> Réaction de Yann Manzi :

      « C’est le ping-pong, tout le monde se renvoie la patate chaude, comme on dit, et c’est dans toutes les régions de France : ’C’est pas moi, c’est l’Etat, c’est pas aux élus’, alors qu’en fait on peut imaginer... des locaux vides, il y en a partout. Je crois que c’est une politique et une volonté de #non-accueil, et de passer un message à toutes ces populations qui veulent venir : ’Regardez, on ne vous accueille plus’. C’est un vrai #projet_politique et c’est ça qu’on essaie de démontrer et de dire, c’est que tout cela est bien organisé et voulu. On n’est pas envahis, loin de là ! Cette volonté politique de laisser les gens à la rue c’est une réelle volonté politique. Et c’est ça qui est dramatique, ce rendre compte de ça, ça fait peur... c’est des femmes, des bébés, c’est des enfants et c’est aussi, demain, à cause du covid, beaucoup de nos compatriotes qu’on croise dans les rues. Est-ce que la #rue, en France, dans un pays si riche, est une alternative aujourd’hui pour les gens qui n’ont pas de solution, avec tous ces lieux qui existent ? Nous on dit, tout simplement : ça suffit ! Et les citoyens resteront engagés et resteront là pour être vigilants et pour informer le public. »

      Question du journaliste : « Qu’est-ce qui bloque ? »
      Yann Manzi :

      « Il y a une réelle volonté de non-accueil. C’est une politique de non-accueil. ça fait des décennies qu’on dit qu’il manque des places dans les dispositifs d’accueil d’exilés. Des dispositifs ne sont pas mis en place, et c’est pour faire passer un message, pour tous ceux qui veulent venir : ’Regardez, on n’accueille plus !’. C’est le fameux #appel_d'air, une honte. On imagine que si on accueille bien ils vont venir en masse nous envahir, ce qui est totalement faux et fou. Et puis derrière, plus de #points_de_fixation, donc plus de campements dans Paris et on chasse les gens sous les ponts, donc ça devient totalement inhumain. »

      Journaliste : « Il y a beaucoup d’élus de gauche en Île-de-France, comment vous regardez ce qu’ils font par rapport à ça ? »

      « Je ne fais pas de généralité, mais ce qu’on voit et qu’on constate nous sur le terrain... il y a un moment où les élus ils peuvent faire ce qu’ils peuvent, et après il y a des élus qui ont la volonté de faire croire qu’ils font et la réalité est toute autre. C’est toujours le même jeu : ’C’est pas moi, c’est à l’Etat’. Nous, ce qu’on dit, c’est qu’à un moment donné, pendant cette crise humanitaire et pendant cette crise de covid, on dit que les élus ont des responsabilités et ils peuvent prendre des dispositions qu’aujourd’hui ils ne prennent pas. Et c’est ça qui est alarmant, parce qu’à jouer au ping-pong à dire ’Non, c’est pas moi, c’est l’Etat’, on peut imaginer que les élus ont leur part de responsabilité, ils peuvent faire des choses... après c’est des #choix_politiques : on peut mettre 50 millions pour la rénovation de la cathédrale et on met très peu d’argent pour les exilés. C’est des choix politiques, c’est encore de la politique et bien sûr... les exilés ça n’a pas forcément le vent en poupe, donc c’est évident que électoralement ce n’est pas porteur d’en faire trop pour eux. »

      Journaliste : « Et à #Calais, c’est les mêmes blocages ? »

      Yann Manzi : "Non, c’est pire. Paris c’est très violent et compliqué, mais Calais c’est le #laboratoire sur les politiques migratoires en France et de tout ce qu’on peut faire d’inhumain. On teste des politiques de non-accueil là-bas qui sont extrêmement poussées, sur le fait de laisser des gens à l’abandon dans le froid, sur les empêcher de manger, sur l’empêchement des associatifs de pouvoir les aider. Donc, tout est mis en place pour harceler ces populations, les rendre fous. On a beaucoup d’alertes sur le côté psychologique de ces populations qui vivent à la rue pendant des mois avant de pouvoir avoir un hébergement. Donc la situation est assez alarmante, et Calais et Grande-Synthe c’est une #horreur. Ils vivent dans la #boue, saccagés tous les jours. Il y a eu plus de 1000 démantèlements à Calais. Ce qu’on a vu à la Place de la République ça se passe tous les jours à Calais et à Grande-Synthe, avec des femmes et des enfants, et toujours ces politiques qui se renvoient la balle et ces élus qui disent ’c’est intolérable’, mais par contre qui ne font pas grande chose.

      « C’est une #violence_policière à Calais et Grande-Synthe depuis le démantèlement de la jungle de Calais... c’est incroyable ce qui se passe là-bas »

      #in/visibilité #visibilisation #invisibilité #visibilité #inhumanité #responsabilité #violence #harcèlement #santé_mentale

  • De l’usage des #campements dans les #politiques_migratoires

    La litanie des #expulsions de migrants se poursuit, après Paris place de la République fin novembre, les associations alertent sur l’accélération du phénomène à #Calais au cours du mois écoulé. Alors que l’expérience longue pourrait informer de nouvelles pratiques, pourquoi ce recours systématique à l’expulsion perdure-t-il ? Parce que les campements sont un répertoire des politiques migratoires, et non la conséquence d’un trop plein auquel nos capacités d’accueil ne pourraient plus faire face.

    **

    Lundi 23 novembre 2020, vers 19h, plusieurs centaines de personnes exilées issues du campement de St-Denis n’ayant pu bénéficier de “la #mise_à_l’abri” organisée par la préfecture de Paris la semaine précédente, accompagnées d’associations de soutien, d’avocats, d’élus et de journalistes, déploient 200 tentes sur la #place_de_la_République. Malgré la résistance des exilés et de leurs soutiens, la place sera évacuée le soir même. La police pourchassera jusque tard dans la nuit et en dehors de #Paris celles et ceux qui n’ont plus où aller. La #violence déployée fera l’objet de nombreuses images sur les réseaux sociaux.

    Cette opération est loin d’être inhabituelle, contrairement à ce que laisse penser la médiatisation inédite à laquelle elle a donné lieu et qui s’explique par une conjonction de facteurs : le lieu de la scène (le centre de Paris), le moment (montée des critiques sur les violences policières et adoption d’une loi interdisant de les filmer), les acteurs (des journalistes et des élus violentés et non plus seulement des exilés et leurs soutiens). Depuis le 2 juin 2015 et l’évacuation d’un campement dans Paris (sous le métro la Chapelle), on dénombre soixante-six opérations de ce type dans la capitale et sa petite couronne (une moyenne d’un par mois). Dans le Calaisis, elles relèvent de la routine.

    Les évacuations de campement sont ainsi devenues courantes, relayées par des articles de presse qui se suivent et se ressemblent, préférant souvent à l’analyse un alignement de faits bruts immédiats, peu éloignés des communiqués de la préfecture de police. Que révèle donc la litanie dans laquelle s’inscrit cet énième épisode ? Que cristallise-t-il comme phénomènes ?

    Pour le comprendre, nous proposons de revenir sur la manière dont sont fabriqués ces campements et mises en scène ces évacuations en faisant l’effort d’inverser le regard, de le diriger vers les coulisses que la lumière des projecteurs laisse dans l’ombre.

    La fabrique des campements

    À première vue, le campement apparaît comme le signe d’un #trop_plein, preuve que les étrangers seraient trop nombreux et que nous aurions atteint les limites de nos #capacités_d’accueil, d’un point de vue économique comme social. Les campements sont en réalité davantage fabriqués par les choix de politiques migratoires de l’État, que par une submersion par le nombre.

    Ceux qui survivent dans les campements du Nord de Paris sont majoritairement en demande d’asile, certains attendent une réponse, d’autres de pouvoir simplement déposer une demande, une minorité a été déboutée. Ils sont majoritairement Afghans et Soudanais, mais aussi Ethiopiens et Erythréens et dans une moindre mesure Guinéens et Ivoiriens. Pas de Chinois, de Sri-Lankais, de Maliens… qui sont accueillis – bien ou mal – par des compatriotes installés de longue date. Pas non plus de Syriens – qui sont peu venus en France.

    Les campements sont le résultat de #politiques_publiques qui ont précarisé les demandeurs d’asile au lieu de les laisser doucement s’intégrer au tissu économique et social de notre pays. Car en vertu d’une loi adoptée en 1991, les demandeurs d’asile n’ont pas le droit de travailler. En contrepartie, ils sont censés bénéficier d’un #hébergement, d’une #allocation et de l’#accès_aux_soins. En leur interdisant l’accès au marché de l’emploi, on les assigne à une #dépendance, qui leur est ensuite reprochée. Et qui s’est transformée en #précarité extrême – jusqu’à la rue pour certains – à mesure que les réformes successives ont introduit de nombreuses conditions pour accéder et se maintenir dans le #dispositif_d’aide. Des aides par ailleurs attribuées dans la pratique de manière toujours plus tardive, incomplète et fréquemment suspendues sous divers motifs, ou simplement par erreur.

    Les campements sont également fabriqués par le #choix_politique de sous-dimensionner de manière structurelle le #dispositif_d’hébergement dédié aux demandeurs d’asile. Ce choix, car il s’agit bien d’un choix et non d’une fatalité, est spécifiquement français. On ne trouve en effet aucun campement dans les rues des pays européens comparables à la France. Les seuls pays confrontés à ce phénomène sont ceux qui, situés aux portes de l’Europe, conjuguent arrivées massives et contexte économique dégradé, tels la Grèce, la Bulgarie ou l’Italie.

    Au plus fort des mouvements migratoires vers l’Europe en 2015, la France ne recensait que 79 000 demandeurs d’asile (soit 0,1% de sa population) là où l’Allemagne en comptabilisait un million, mais aucun camp de rue. L’#Allemagne a en effet choisi d’ouvrir des #hébergements, réquisitionner des centaines de gymnases et même un ancien aéroport, plutôt que de laisser les exilés dehors. En France, c’est la théorie de l’#appel_d’air, selon laquelle des conditions favorables risqueraient d’attirer les migrants et des conditions défavorables de les dissuader de venir, qui explique le choix de privilégier une politique basée sur l’#insuffisance_structurelle.

    À la fois issu de dynamiques spontanées (des personnes à la rue qui se regroupent pour passer la nuit) et organisées (des soutiens qui apportent nourritures, tentes et vêtements puis qui exigent des pouvoirs publics l’installation de points d’eau et de WC), les campements apparaissent et s’étendent jusqu’au jour où, jugés trop gros et/ou trop visibles, les autorités décident d’une opération d’évacuation. Ces évacuations laissent cependant toujours dans leur sillage les germes du prochain campement.

    Car si une partie des personnes est effectivement mise à l’abri dans des #hôtels pour entrer dans le #dispositif_national_d’accueil, d’autres sont placées dans des #gymnases avant d’être remises à la rue une ou deux semaines plus tard. Un dernier groupe est systématiquement laissé sur le trottoir sans aucune solution, pas même celle de retourner au campement puisque celui-ci a été détruit pour des raisons sanitaires.

    Un sondage organisé par des associations en 2020 a montré qu’une évacuation laisse en moyenne un quart des personnes sans solution le jour même et que près de la moitié de ceux qui sont mis à l’abri se retrouvent à la rue le mois suivant. Les deux-tiers des personnes évacuées l’auraient ainsi déjà été plusieurs fois.

    Rien d’étonnant donc à ce que les campements succèdent aux opérations de mise à l’abri, et inversement. Cela n’empêche pas la préfecture d’annoncer à chaque évacuation, que cette fois c’est la dernière.

    Une question se pose alors. À la soixante-sixième évacuation, alors que l’expérience longue pourrait informer de nouvelles pratiques, pourquoi rien ne change ?

    Est-ce de l’impuissance ? De l’impréparation ? Et si le campement et l’évacuation constituaient des répertoires de l’#action_publique, plutôt que les manifestations d’un phénomène qui la dépassent ? Ils serviraient alors à cadrer le débat en mettant en scène et en image l’immigration comme un problème, un « trop-plein », justifiant selon la théorie – jamais démontrée – de l’appel d’air, une politique de fermeté.

    Le campement : invisible mais pas trop

    Le campement doit pouvoir servir d’illustration sans cependant prendre trop d’ampleur. D’où une gestion subtile par l’État de la visibilité des campements qui nécessite de naviguer habilement entre la #mise_en_scène du débordement et la maîtrise du #désordre.

    Les campements existent de longue date en France (campements Rroms, campements du Calaisis depuis la fin des années 1990) ainsi que les regroupements informels (à Paris, gare de l’Est au début des années 2000, puis à Austerlitz en 2014) mais ne surgissent dans l’espace médiatique qu’à partir de l’été 2015. Leurs images, relayées par les médias et les réseaux sociaux, entrent en résonance avec les messages, différents selon les publics, que les autorités souhaitent faire passer sur l’immigration.

    Aux citoyens français, on montre l’immigration comme problème en mettant en #spectacle des migrants non seulement trop nombreux mais aussi affamés, sales, malades qui suscitent dès lors un mélange d’#empathie, de #dégoût et de #crainte. La persistance des campements malgré les évacuations fait apparaître l’immigration comme un puits sans fond en donnant l’impression qu’on écume, mais que l’inondation est trop importante.

    Aux migrants, c’est le message du #non-accueil (« il n’y a pas de place pour vous ») qu’on espère faire passer par ces images dans l’objectif de faire fuir ceux qui sont déjà là et décourager ceux qui pourraient vouloir venir.

    Mais les campements ne doivent pas non plus être trop visibles car ils peuvent susciter une #solidarité susceptible de se mettre en travers des politiques migratoires restrictives. Pour peu qu’ils soient au cœur des villes, ils peuvent devenir lieux de rencontre, d’apprentissages, d’engagement et de mobilisation. La quasi-totalité des #collectifs_solidaires est ainsi née dans les campements. Leur recrutement dans les milieux non militants et leur mode de fonctionnement agile et horizontal ont largement renouvelé et même bousculé le champ du soutien aux étrangers.

    Les campements, lieux où personne a priori ne souhaite se retrouver, sont ainsi devenus, dans un renversement, un objectif, un moyen d’obtenir quelque chose pour les exilés et leur soutien. Car, paradoxalement, alors que les évacuations avaient pour objectif affiché de faire disparaître les campements, elles ont abouti à en faire une modalité d’accès à l’hébergement, bien souvent la seule.

    « Faire tenir » un campement est devenu dès lors stratégique pour les personnes exilées et les militants. Il constitue non seulement une solution immédiate bien que précaire mais il permet aussi de rendre visible la situation des exilés et susciter par là une solution plus pérenne. Ce n’est dès lors plus seulement le campement mais aussi sa visibilité qui est devenue une ressource, pour les exilés et leurs soutiens. Et c’est bien en retour la lutte contre cette visibilité qui est devenue un enjeu pour les pouvoirs publics.

    D’où l’ambivalence du traitement étatique à l’égard des campements : les laisser se former tant qu’ils restent de petite taille et peu visibles, les évacuer mais jamais complètement ; les tolérer mais pas n’importe où. Surtout pas au centre, à Paris : depuis 2016, la politique de la préfecture de police de la capitale, appuyée en cela par la Mairie, consiste à repousser les campements à la périphérie puis à l’extérieur de la ville. Les consignes des policiers auprès des personnes exilées sont sans ambiguïté : pour espérer poser sa couverture quelque part, il faut partir en dehors de Paris.

    Le campement revient néanmoins sous les feu des projecteurs au moment de l’évacuation organisée comme un spectacle.

    L’évacuation : le spectacle… et ensuite

    L’évacuation est autant une opération de #maintien_de_l’ordre que de #communication. C’est le moment où l’État met en scène sa #responsabilité et sa #fermeté. Son #humanité aussi. Il doit laisser voir un subtil mélange de deux facettes : non, il n’est pas laxiste en matière d’immigration mais oui, il respecte les valeurs républicaines et humanistes. Il doit aussi faire croire aux habitants du campement, comme aux médias, que tout le monde va être mis à l’abri… tout en ayant prévu un nombre de places insuffisant.

    D’où les deux moments de l’évacuation : celui visible du spectacle sur une scène centrale sous les projecteurs, en présence de nombreux acteurs ; puis quand ces derniers sont partis, la suite en coulisses, où la violence peut se déployer à l’abri des regards.

    Après 66 évacuations parisiennes, il est possible d’identifier un #rituel respecté à la lettre. Les mêmes gestes sont répétés avec précision et minutie, sans presque aucune variation.

    D’abord la date : un vrai-faux mystère est savamment entretenu autour du jour de l’évacuation. Certains acteurs, les structures d’hébergement mais aussi les journalistes, doivent être au courant. D’autres, les associations et les personnes exilées, doivent être tenus dans l’ignorance pour limiter les risques d’installations de dernière minute sur le campement. Les collectifs solidaires seront néanmoins les premiers sur place au petit matin pour distribuer boissons chaudes et informations, tenter de récupérer du matériel et surveiller les comportements des policiers.

    Les opérations proprement dites débutent à 5h du matin par l’encerclement du campement par des policiers lourdement équipés ; le préfet arrive, il ouvre la conférence de presse à laquelle assistent les journalistes, les élus et l’opérateur France Terre d’Asile. Il déclare qu’il convient de lutter contre les « #points_de_fixation » que constituent les campements parce qu’ils sont dangereux « pour les riverains comme pour les migrants », il annonce que suffisamment de places ont été mobilisées pour que tout le monde soit hébergé, que c’est la dernière évacuation et que le campement ne se reformera pas. Les journalistes relaient le nombre de places rendues disponibles et interviewent un exilé et un soutien.

    Les exilés montent dans les bus après avoir été fouillés un par un, pendant que leurs tentes, sacs de couchage et autres affaires sont détruites. Les soutiens profitent de la fenêtre d’attention médiatique pour déployer une banderole destinée à être photographiée et relayée sur les réseaux sociaux.

    Alors que les journalistes et les élus sont partis depuis longtemps, on « s’apercevra » qu’il n’y a pas assez de place. Commence alors la seconde partie de l’évacuation. La mise à l’abri prend un sens différent : il s’agit de mettre à l’abri des regards ceux qui demeurent à la rue. Les policiers laissés seuls face à cette pénurie organisée, ayant ordre de faire disparaître « le campement », piochent alors dans leur répertoire : violence verbale et physique, coups de matraque, coups de pied, gaz lacrymo… pour chasser les personnes vers un ailleurs indéfini. Ce que les exilés et les soutiens encore présents s’efforceront de rendre visible par des photos et films sur les réseaux sociaux.

    *

    Comme les « faux mineurs isolés » et les « étrangers qui abusent » (des allocations, du système de soin et d’asile), les campements et leur évacuation sont une figure centrale du #récit_médiatique sur le phénomène migratoire. Pourtant, ils n’en représentent qu’une toute petite partie et nous en disent moins sur ce dernier que sur nos choix politiques. Ce récit sert tout autant à raconter une histoire qu’à en taire une autre.

    Les campements et les évacuations racontent l’immigration comme #problème et les étrangers comme trop nombreux et trop coûteux pour pouvoir être bien accueillis. L’horizon des politiques migratoires est dès lors restreint à une seule question : comment réduire le nombre des arrivées et éviter les « appels d’airs » ? Ainsi racontée, l’histoire interdit de prendre le recul nécessaire à une compréhension fine du phénomène migratoire. Elle dirige toutes les ressources vers le #non_accueil, le #contrôle et la #répression et les détourne de l’investissement dans l’accueil, la formation, l’insertion et tous les autres outils permettant aux étrangers de construire leur place dans notre société.

    Ce #récit laisse dans l’ombre l’histoire d’un #État qui condamne à la misère les nouveaux arrivants en les privant du droit de travailler, substitué par un système d’accueil structurellement sous-dimensionné et de moins en moins accessible. Il permet enfin de continuer à ignorer les recherches qui depuis maintenant plus de 30 ans démontrent de manière presque unanime que l’immigration est très loin de constituer un problème, économique, social ou démographique.

    Les campements sont un répertoire des politiques migratoires et non la conséquence d’un #trop_plein. Ils perdurent jusqu’à ce jour car ils sont non seulement le résultat mais aussi une justification des politiques migratoires restrictives. À rebours du campement et des impasses qui nous tiennent aujourd’hui lieu de politique, les recherches et les pratiques de terrain, vivifiées par l’émergence en 2015 d’un mouvement solidaire inédit, inventent des #alternatives et dessinent des perspectives où l’immigration n’est ni un problème ni une solution, mais bien ce qu’on en fait.

    https://aoc.media/analyse/2021/01/05/de-lusage-des-campements-dans-les-politiques-migratoires
    #campement #migrations #asile #réfugiés #Karen_Akoka #Aubépine_Dahan #précarisation #visibilité #in/visibilité #vide #plein #droit_au_travail #travail #SDF #sans-abris #sans-abrisme #destruction #ressources_pédagogiques

    ping @isskein @karine4

  • Interview de #Emmanuelle_Wargon, ministre déléguée chargée du #logement sur les événements qui ont eu lieu à Place de la République lors de l’évacuation du campement le #23_novembre_2020

    Sur les événements :
    https://seenthis.net/messages/888104

    L’interview (à partir de la minute 16’30) :

    "Certaines images de l’#évacuation m’ont choquée, comme le ministre de l’intérieur et je trouve bien qu’il y a eu une enquête de l’IGPN qui permette de regarder ce qui s’est vraiment passé pendant cette évacuation. Ces images ne montrent pas ce qu’on fait par ailleurs pour héberger les mêmes personnes, pour héberger les 3000 personnes qui venaient du #campement de Saint-Denis et qui ont été mises à l’abri et j’espère pouvoir trouver des solutions dans les jours qui viennent aux 300 qui étaient #Place_de_la_République. D’ailleurs, hier soir j’ai annoncé qu’on avait trouvé 103 places, il en manque encore donc nous sommes toujours en train de chercher des places.
    Journaliste : Je voulais revenir sur le communiqué que vous avez fait hier avec Marlène Schiappa, vous parlez d’une opération d’évacuation, pourquoi il n’y a pas un mot sur les #violences_policières ?

    EW : La question posée n’est pas seulement la manière dont s’est déroulée l’évacuation, c’est : qu’est-ce qu’on fait pour ces personnes... Et c’est à cette question que nous avons voulu répondre, en disant que tous les jours nous ouvrons des places, nous cherchons à héberger ces personnes qui sont sans solution et qui finissent à la rue.

    Journaliste : On a là des gens à qui on interdit, que ça soit à Paris ou ailleurs, de faire des choses basiques : de manger, de boire, de dormir dans des conditions normales. Est-ce que ça vous choque ?

    EW : Mais un campement, que ça soit sous l’autoroute, sur le parvis de l’hôtel de ville ou sur la Place de la République, ça n’est pas une solution. Quand les campements sont évacués, après beaucoup de temps... En fait, on laisse s’installer une situation qui est une situation en général indigne... On a ouvert 185’000 places d’hébergement, c’est les chiffres, c’est hyper abstrait, personne ne sait si c’est beaucoup ou pas. Il y en avait 155’000 y a 4 ans à la fin du quinquennat Hollande, donc ça fait 30’000 de plus, c’est beaucoup. Le sujet pour moi c’est de trouver une solution à chaque personne, et c’est difficile, et on n’a pas de solution en claquant des doigts, mais c’est ce qu’on essaie de faire.
    –-> le journaliste montre une vidéo avec le témoignage de « Reza » :
    « On a parlé avec les représentants de la mairie, ils ont dit ’On a beaucoup beaucoup de places et c’est la préfecture qui bloque. Le problème vient de la préfecture, la préfecture c’est le ministre de l’intérieur, c’est le gouvernement, c’est le gouvernement qui doit prendre ses responsabilités’ »

    EW : "ça c’est trop facile, parce que c’est pas la mairie qui a des solutions et il suffirait de suivre la mairie et l’Etat qui ne veut pas. La mairie a fini pour nous dire : ’Il y a deux centres de congrès possibles’. J’ai d’ailleurs reçu un courrier des deux maires d’arrondissement concernés pour me dire qu’ils n’avaient pas été concertés, que ce n’était pas avec leur accord et que c’était plus compliqué que ça. On va étudier ces deux centres, on en a trouvé un troisième, qui est Porte de la Villette, que nous avions déjà identifié et qui est en train d’être équipé. Moi, je prends toutes les solutions, mais il faut aussi financer ces places et c’est pas la mairie qui les finance.

    Journaliste : L’Etat a refusé les deux propositions...

    EW : Pas du tout ! L’Etat n’a pas du tout refusé, on est en train d’instruire...

    Journaliste : On a toujours l’impression qu’il faut faire disparaître ces gens... Qu’il ne faut pas qu’ils restent...

    EW : Franchement vous vous plaquez un modèle de vision, vous plaquez un schéma de vision sur la réalité. Moi, je me bats...

    Journaliste : Le préfet les fait partir de Paris pour pas qu’ils soient visibles dans Paris...

    EW : C’est pas ce qui se passe. On les héberge dans des hôtels dans Paris, dans des centres d’hébergement dans Paris. On ne peut pas dire que l’action du gouvernement c’est une action qui leur tourne le dos et qui s’en désintéresse. Ce n’est juste pas vrai. C’est pas ce qu’on fait tous les jours. Il y a une attention. Il n’y a jamais eu autant d’argent sur l’aide alimentaire, il n’y a jamais eu autant d’argent sur l’hébergement d’urgence, il n’y a jamais eu autant de personnes accueillies. On a ouvert avec la ville de Paris un centre de plus au Carreau du Temple, c’est en plein centre-ville, donc ça n’est juste pas vrai de dire que le gouvernement veut les faire disparaître. Je ne peux pas vous laisser dire cela.

    Commentaire de Célia Mebroukine (journaliste Mediapart) par rapport aux propos de Emmanuelle Wargon :

    "Ce que dit la ministre est vrai concernant les financements sur l’hébergement d’urgence, sur l’aide alimentaire, mais ce qu’on sait aussi, et c’est assez malheureux, c’est qu’en 2019 un demandeur d’asile sur deux n’était pas hébergé, malgré la création de places, ce sont les conclusions d’un rapport de l’association Forum Réfugiés Cosi. On reste donc sur un gros chantier pour le gouvernement Macron...
    Autre journaliste sur le plateau :
    « Et je note que des maires d’arrondissements ont refusé que soient utilisés des locaux qui étaient vides pour héberger ces exilés et que la ministre n’y peut rien »

    Cécile Rilhac, députée du Val-d’Oise (LREM) :

    « C’est la #séparation_des_pouvoirs. Les #municipalités, c’est très délicat... Nous, dans le Val-d’Oise, quand il y a eu la première évacuation de Saint-Denis... nous avons accueilli beaucoup de réfugiés de Saint-Denis, et là c’est le gouvernement qui a ’imposé’ à Cergy de récupérer... on a utilisé la patinoire »

    Journaliste : « Donc c’est possible ? »

    CR : « Donc c’est possible. Mais vous savez très bien qu’il y a aussi des résistances des populations locales, je pense à certains arrondissements de Paris, ou les riverains, ils n’ont pas envie... et ils font pression sur leurs maires, justement, parce qu’ils ne veulent pas avoir de migrants »

    Journaliste : « C’est donc une histoire de rapport de force »

    CR : "A un certain moment il faut aussi que nous, nous sortons aussi les biscotto... le gouvernement et aussi les services préfectoraux, parce que ce sont souvent les préfets qui doivent mener des bras de fer avec certains maires pour faire en sorte que ces migrants soient hébergés dignement.

    https://www.youtube.com/watch?v=g6dJA_6iG3c&feature=emb_logo

    #migrations #asile #réfugiés #France #hébergement #logement #compétence #responsabilité

    ping @karine4 @isskein @thomas_lacroix

  • Les exilé·es chassé·es de la #République. #Violence d’un soir, continuité d’une politique

    Lundi soir, place de la République, les forces de police ont brutalement appliqué le principe "#zéro_tolérance" qui résume à lui seul la politique de #harcèlement méthodiquement menée contre les exilé·es qui tentent, faute de solutions d’hébergement, de survivre en s’installant dans les #interstices de l’#espace_public.

    Au cœur de #Paris, sur cette place symbole et sous le regard de témoins qui peuvent et savent se faire entendre, la violence de cette politique est devenue visible : les coups, les tentes arrachées et confisquées, leurs occupant·es pourchassé·es à coups de grenades lacrymogènes ou de désencerclement ont répliqué à la "constitution d’un campement" qui n’était tout simplement "pas acceptable" selon le communiqué par lequel la préfecture de police et celle de la région Île-de-France (Prif) ont tenté de justifier "la dispersion de cette occupation illicite ».

    Cette opération de police n’a fait que mettre en évidence le traitement que les exilé·es subissent, en réalité, depuis des mois sinon des années. En tout cas depuis que la doctrine du gouvernement repose sur un même credo : parce que leur seule présence n’est "pas acceptable", empêcher qu’ils se rassemblent, disperser tout regroupement, interdire la (re)constitution de tout ce qui peut ressembler, de près ou de loin, à un lieu de vie. Et pour ce faire, entraver et discréditer l’action de toutes celles et ceux qui tentent de substituer l’entraide à l’isolement, la solidarité au dénuement.

    Que personne ne s’y trompe, ces #violences sont depuis longtemps le lot quotidien des habitants des #campements. À Paris et dans les environs de Paris où, par exemple, celles et ceux que la dispersion de celui de Saint Denis, le mardi précédent, avait laissé·es sans solution d’hébergement étaient, ces derniers soirs, systématiquement traqués jusque dans les fourrés où ils étaient contraints de se cacher.

    Si la brutalité policière de la place de la République justifie pleinement les condamnations indignées qu’elle suscite, elle n’a pour autant rien à envier à celle que subissent pareillement, à Calais et dans sa région, les centaines d’exilé·es qui tentent, depuis plusieurs années, de survivre dans le même dénuement et où sévit, sous l’autorité du ministre de l’intérieur, la même politique d’éradication des "points de fixation". Dispersion systématique des campements, harcèlement policier permanent, confiscation des tentes et des effets personnels, coups, invectives, gazages, sont régulièrement constatés et documentés par les associations et bénévoles qui, dans une indifférence fataliste, s’épuisent à tenter d’inverser la logique du rejet.

    En confiant une enquête à l’IGPN sur les événements de la place de la République, le ministre feint d’ignorer que le mauvais scénario qui s’y est joué n’est que la réplique de l’action constante de ses forces de police et le produit d’une politique délibérée qui prétend faire du harcèlement une méthode de dissuasion. Aurait-il soudainement pris conscience des excès, voire même des impasses, de la guerre d’usure ainsi menée contre les exilé·es ?

    Ce serait un revirement spectaculaire de celui qui, après avoir reçu la maire de Calais le 10 septembre dernier, annonçait le renforcement des effectifs de CRS et avoir demandé au préfet du Pas de Calais de prendre un arrêté interdisant aux associations de distribuer de la nourriture aux exilé·es dans le centre de la ville [1].

    « Choquantes », c’est le qualificatif que Gérald Darmanin a choisi à propos des images et vidéos non floutées que les réseaux sociaux ont permis de diffuser et qui lui auraient ouvert les yeux sur les violences exercées par ses propres services.

    Si d’aventure il entendait convaincre de sa volonté de tourner le dos à la politique sur laquelle les événements de la place de la République ont jeté une lumière crue, le retrait du projet de loi sur la sécurité globale serait un premier test de sa sincérité.

    https://www.gisti.org/spip.php?article6508
    #violences_policières #asile #migrations #réfugiés #destruction #démantèlement #France #23_novembre_2020
    #place_de_la_République

    • Evacuation de la place de la République : le #rapport vite fait mal fait de l’#IGPN

      Dans son rapport de synthèse sur la soirée de lundi, rendu public sur décision de Gérald Darmanin, la « police des polices » n’évoque que trois scènes. Et concède d’éventuels #manquements dont deux sont déjà aux mains de la justice.

      C’est la copie médiocre d’un élève pris par le temps, mais obligé de rendre son devoir. Saisie d’une #enquête_administrative sur l’évacuation de la place de la République, lundi soir, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) explique qu’elle a fait de son mieux compte tenu du délai imparti et du cadre posé : « la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos et de messages évoquant des comportements inappropriés de policiers ».

      Dans un « rapport de synthèse » de deux pages adressé au préfet de police de Paris Didier Lallement et rendu public jeudi soir (à télécharger ici) – Gérald Darmanin s’y était engagé –, la directrice de l’IGPN s’excuse presque. « Dans le temps imparti (48 heures), je ne peux vous rendre compte que des conclusions provisoires qui sont contenues dans les trois rapports d’enquête joints. » Lesdits rapports restent confidentiels, les citoyens ayant seulement accès à leur substantifique moelle.

      Il faut souligner, d’abord, ce que le rapport de synthèse n’évoque pas. Rien sur le dispositif policier en lui-même, sa pertinence, sa proportionnalité, les ordres donnés, le recours à des BAC de nuit plutôt qu’à des unités spécialisées dans le maintien de l’ordre. Rien sur les nasses dans lesquelles se sont retrouvés piégés des manifestants et des élus, des avocats, des journalistes. Rien, surtout, sur les migrants vidés de leurs tentes comme des jambons, les affaires confisquées, les chaussures manquantes, la poursuite dans les rues puis la reconduite aux frontières de Paris.

      Invité sur France 2 pour une interview de sept minutes, jeudi soir, le ministre de l’intérieur n’a développé aucun discours critique sur le déroulement de l’opération, renouvelant son soutien au préfet de police. Gérald Darmanin a rappelé que la manifestation place de la République était « illégale » puisque sans « aucune autorisation ». « J’ai demandé qu’on évacue, bien sûr, cette place », a ajouté le ministre, appelant ses concitoyens à ne pas « toujours juger dans l’émotion » provoquée, selon lui, par les images.

      Le rapport de l’IGPN ne porte pas sur la soirée entière mais sur trois scènes, filmées et largement relayées sur les réseaux sociaux comme dans les médias traditionnels. Deux d’entre elles ont déclenché, mardi, l’ouverture d’enquêtes préliminaires menées par le parquet de Paris pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique ». C’est sur celles-là que le rapport s’attarde.

      La première scène montre le croche-pied d’un policier sur un migrant qui tombe au sol, interrompu dans sa fuite. L’auteur de ce croche-pied, un commissaire divisionnaire de la BAC nuit en Seine-Saint-Denis, a reconnu son geste, qu’il explique par la fatigue, la lassitude et un dispositif de maintien de l’ordre mal construit.

      Selon le rapport de synthèse, ce commissaire « avait reçu la mission d’empêcher les usagers d’emprunter la rue dont il tentait d’interdire l’accès ». « S’il est possible de comprendre qu’au regard de ces instructions, il ait envisagé un moyen pour ralentir ou stopper la progression des manifestants, […] le barrage qu’il constituait quasiment seul n’était ni efficace ni inviolé. »

      Compte tenu du risque de blessure grave, et puisque l’homme qui court ne représente aucune menace, l’IGPN conclut que ce geste, choisi « sans doute en une fraction de seconde », constitue « un manquement par un usage disproportionné de la force ». Le ministre a complété au 20 heures : pour cet acte « totalement injustifié », il réclame un conseil de discipline, l’organe interne à la police qui propose des sanctions.

      La deuxième scène, faisant également l’objet d’une enquête judiciaire, montre le journaliste de Brut, Rémy Buisine – même si le rapport prend soin de flouter son nom – recroquevillé au sol, contre un mur, un policier s’agitant au-dessus de lui. Le journaliste a fait savoir, par la suite, que le même agent s’en était pris trois fois à lui dans la soirée. Mais les vidéos de ce moment précis ne permettent pas de discerner, il est vrai, s’il reçoit des coups.

      À ce sujet, le rapport de l’IGPN souligne dans un langage administratif alambiqué que « les constatations réalisées sur la vidéo, malgré l’impression donnée par les images, ne font état d’aucun coup porté par le policier avec les poings ou avec la matraque ». Il résume l’audition du gardien de la paix, qui « nie tout acte de violence, ayant simplement cherché à se dégager d’une situation de corps à corps ».

      Les déclarations de ce policier n’étant « ni corroborées ni infirmées » par d’autres témoignages ou d’autres vidéos, l’IGPN promet de continuer ses investigations « pour compléter et déterminer s’il y a eu usage de la force, pour quelles raisons éventuelles et dans quelles conditions M. Buisine s’est retrouvé allongé au sol ».

      Au détour d’une phrase, le rapport souligne que « l’usager victime n’a pas répondu aux sollicitations de l’IGPN », ce qu’a répété le ministre de l’intérieur sur France 2. « C’est bien évidemment faux, je reste à disposition des enquêteurs dans les plus brefs délais », a répondu Rémy Buisine quelques minutes plus tard.

      Le gardien de la paix mis en cause par Rémy Buisine, appartenant lui aussi à la BAC de nuit du 93, est visible sur d’autres images au cours de la soirée. L’IGPN écarte tout manquement professionnel dans la troisième scène, tendue, où ce fonctionnaire écarte un manifestant d’un coup de pied à l’entrejambe. Car pour l’IGPN, il ne s’agit pas d’un simple coup de pied, mais d’un « chassé frontal », geste technique d’intervention enseigné dans les écoles de police.

      « La technique a été mise en œuvre avec un objectif à ce moment précis de maintien à distance. Le danger (attitude offensive et agressive des manifestants) était réel et de plus en plus imminent. » Ce policier sans casque ni bouclier, qui selon l’IGPN ne disposait pas non plus de gazeuse lacrymogène, « semble avoir utilisé la seule possibilité qu’il avait de repousser ses agresseurs. […] Il a atteint son objectif et n’a pas blessé d’usager ».

      Anticipant, peut-être, les critiques, voire les moqueries, l’IGPN prend soin de rappeler que « tout usage de la force, quelle que soit l’analyse technique et juridique que l’on puisse en faire, est par nature choquant pour des observateurs ». Mais qu’elle se doit de « décortiquer les images » pour en proposer une analyse légale et déontologique. Ce geste, le seul examiné dans son rapport à ne pas faire l’objet d’une enquête pénale, lui semble donc conforme aux canons de la profession.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/261120/evacuation-de-la-place-de-la-republique-le-rapport-vite-fait-mal-fait-de-l

    • #Fabien_Jobard, sociologue, à propos de l’#évacuation de la place de la #République

      #Fabien_Jobard, sociologue, à propos de l’#évacuation de la place de la #République : « Cela illustre la hantise des pouvoirs publics de tout mouvement qui s’installe. Les préfets aujourd’hui sont formés à craindre tout ce qui peut ressembler à une zone d’occupation temporaire ».

      https://twitter.com/_alairlibre/status/1331300451833274372

      Transcription :

      "La hantise de la part des pouvoirs publics de tout mouvement qui s’installe quelque part... Les préfets aujourd’hui sont formés en France à craindre tout ce qui peut, de près ou de loin, ressembler à une #zone_d'occupation_temporaire, voire le pire de tout, une #ZAD.
      En ce qui concerne les migrants, la #peur du #campement.
      Effectivement, on intervient le plus tôt possible, pour éviter que se mettent en place des #habitudes : apporter de la #nourriture, apporter de l’eau, mettre en place des toilettes sèches, que sais-je... qui transforment la Place la république et qui rendent, plus tard, l’évacuation médiatiquement plus difficile. Cela explique une intervention très précoce, brutale, quasi-instantanée, qui a l’avantage en plus, puisqu’on est dans une #bataille_de_l'image... la manifestation... c’est rendre manifeste, rendre visible les choses. Là, elle a l’avantage, en hiver, de se dérouler de #nuit, donc ça explique cette intervention très rapide. Bien sûr les migrants ne sont pas seuls, il y a autour d’eux depuis au moins les années 1970 tout un ensemble d’associations , y compris d’#élus, d’élus locaux, #Audrey_Pulvard, d’élus nationaux comme #Eric_Coquerel... et donc ça donne ces #images difficilement compréhensibles d’élus de la République ne pouvant être entendus, ne parlant presque pas la même langue que des policiers qui semblent exécuter des #ordres venus d’une #autorité très lointaine.

      #Place_de_la_république #points_de_fixation #fixation

    • La #violence comme seul horizon politique

      Inacceptable ; c’est le mot qu’a utilisé le préfet de police de Paris, à propos de l’« #occupation_illicite » de la place de la République après que des exilé·es y ont installé une centaine de tentes, pour justifier la violence rare avec laquelle a été menée, le 24 novembre, leur « #dispersion ».

      Sans doute estimait-il « acceptable » que plusieurs centaines de personnes qui n’avaient pas été prises en charge une semaine auparavant, lors de l’évacuation du campement dans lequel elles survivaient depuis plusieurs semaines porte de Paris, à Saint-Denis, soient privées de toit, contraintes à l’errance et exposées au harcèlement policier.

      Depuis des mois, les violences à l’égard des personnes exilées se sont amplifiées, que ce soit dans le nord-ouest de la France [1], le long de la frontière franco-italienne ou à Paris et dans sa périphérie. Celles infligées lors des opérations de démantèlement de leurs campements – au caractère hautement politique – sont particulièrement impressionnantes.

      Le 17 novembre, une énième expulsion – c’est le 65e démantèlement de grande ampleur en Île-de-France depuis 2015 – mobilise d’importantes forces de police dès 4 heures du matin. Il s’agit, comme chaque fois, de « mettre à l’abri » – provisoirement et dans des hébergements d’urgence [2] – des personnes survivant dans des conditions insalubres et contraires à la dignité humaine. Comme chaque fois, des centaines d’entre elles ne peuvent même pas grimper dans le bus qui les mènerait vers cet hébergement, juste pour souffler. Car, comme chaque fois, l’opération policière n’a pour but que de les faire disparaître. Cette fois encore, les forces de l’ordre ont pourchassé tou·tes ces recalé·es de l’hébergement en banlieue nord et jusque dans les rues de la capitale pour les empêcher de poser leur tente. Au cours des nuits qui ont suivi, la chasse à l’homme a continué avec une violence inouïe.

      Pour que leur sort ne reste pas dans l’ombre, des exilé·es, rejoint·es par des militant·es, ont installé un campement symbolique place de la République en plein cœur de Paris. Dans l’espoir que, leur situation étant ainsi exposée, des solutions de mise à l’abri pérenne leur soient proposées. Mais le préfet de police ne l’entendait pas ainsi et ses troupes, mobilisées en hâte, ne les ont pas lâché·es ; il ne leur a pas fallu plus d’une heure pour sortir les matraques, les grenades lacrymogènes ou de désencerclement et les LBD. Des vidéos, largement diffusées sur les réseaux sociaux, montrent des policiers soulevant des tentes et les secouant pour en faire tomber les occupants, et jetant dans un camion le peu d’affaires que les exilé·es avaient réussi à conserver… Tolérance zéro. Et à nouveau, la traque impitoyable et indigne a recommencé.

      Rarement mises en évidence et condamnées, les violences policières ont cette fois suscité de nombreuses réactions d’indignation, y compris de responsables politiques dont on pourrait attendre qu’ils mobilisent les moyens à leur disposition plutôt que de se contenter de protestations, aussi bienvenues soient-elles. Au demeurant, elles ne peuvent faire oublier que ces violences s’inscrivent dans la continuité de la politique d’éradication des « points de fixation » méthodiquement menée depuis plusieurs années tant à Paris qu’à la frontière britannique ; parce que leur seule présence n’est « pas acceptable », il s’agit d’empêcher que les exilé·es se rassemblent et d’interdire la (re)constitution de tout ce qui peut ressembler à un lieu de vie. Et, pour ce faire, d’entraver et de discréditer l’action de toutes celles et ceux qui tentent de substituer l’entraide à l’isolement, la solidarité au dénuement [3].

      Plusieurs actions sont en cours pour dénoncer ces violences commises devant des journalistes, des membres d’associations et des élu·es, comme la demande de mise en place d’une commission d’enquête parlementaire et le dépôt de plaintes pénales groupées pour violences volontaires et dégradations de biens. On espère qu’elles auront plus de succès que l’enquête confiée à l’IGPN par le ministre de l’intérieur qui s’est dit « choqué » par les événements de la place de la République… feignant d’ignorer qu’ils sont la réplique de l’action constante de ses forces de police et le produit d’une politique délibérée qui prétend ériger le harcèlement en méthode de dissuasion.

      Si le ministre a dû se résoudre à cette désapprobation minimaliste, c’est qu’il ne pouvait que s’incliner devant l’évidence après la circulation de vidéos montrant la violence des forces de l’ordre. Ces images, sans appel, font écho au délit que le gouvernement tente d’intégrer dans la proposition de loi sur la sécurité globale. Les diffuser pourrait, désormais, être passible d’emprisonnement ! En muselant les défenseurs des libertés publiques, le gouvernement veut imposer un monopole policier sur le récit des opérations dites de maintien de l’ordre.

      L’invisibilisation est de longue date un élément central des politiques ignorant les droits et rejetant a priori toute revendication des exilé·es, que les gouvernements voudraient isoler dans un face-à-face à huis clos avec les forces de l’ordre. En cherchant à priver l’ensemble des mouvements sociaux du « droit à l’image », le gouvernement franchit une nouvelle étape de son projet visant à étouffer les voix dissidentes sous la pression policière. Ne le laissons pas faire. Nous ne renoncerons pas à opposer la réalité vécue par les exilé·es aux « éléments de langage » institutionnels.

      https://www.gisti.org/spip.php?article6526

  • Les policiers manifestent aussi, au risque de la confrontation
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170516/les-policiers-manifestent-aussi-au-risque-de-la-confrontation

    Plusieurs syndicats de policiers ont suivi l’appel à manifester d’Alliance #Police nationale mercredi #place_de_la_République contre les « violences anti-flics ». Une contre-manifestation a été autorisée par le préfet, et des manifs sauvages sont annoncées.

    #France #manifestation #Nuit_debout #Syndicat_Alliance

  • Policiers dans la rue, le risque de la confrontation
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170516/policiers-dans-la-rue-le-risque-de-la-confrontation

    Plusieurs syndicats de policiers ont suivi l’appel à manifester d’Alliance #Police nationale mercredi #place_de_la_République contre les « violences anti-flics ». Une contre-manifestation a été autorisée par le préfet, et des manifs sauvages sont annoncées.

    #France #manifestation #Nuit_debout #Syndicat_Alliance

  • “L’AVENIR DU MOUVEMENT C’EST DANS 10 MINUTES, ET C’EST CES ENCHAÎNEMENTS DE MINUTES QUI FONT L’AVENIR DE #nuit_debout
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/04/23/lavenir-du-mouvement-cest-dans-10-minutes-et-cest-ces-en

    Qui se cache derrière le #site nuitdebout.fr ? Numerama est parti à la rencontre de ces militants qui font vivre le site, dont le nom de domaine a été réservé par une agence de communication parisienne, puis mis à disposition … Continue reading →

    #LUTTES #organisateur #place_de_la_commune #place_de_la_république

    • La nuit debout c’est, nous dit-on une agora, une agora où la discussion règne. En réalité, c’est le même qui fraye avec le même. L’autre c’est l’ennemi. C’est intéressant, malgré tout, je ne veux pas donner trop d’importance à ce qui m’est arrivé. Il s’agit pour Nuit Debout en quelque sorte de manifester le besoin d’un monde postérieur à la bourgeoisie et au capital, où pourrait s’épanouir une véritable communauté humaine et on commence par purger, comme s’il n’y avait pas eu de XXe siècle, comme s’il n’y avait pas eu d’expériences totalitaires, on commence par purger cette communauté de toute présence divergente, dissidente, étrangère. Je pense qu’il y avait des gens à Nuit Debout qui étaient désolés de ce qui m’était arrivé, mais ils étaient apparemment très minoritaires.

      Alain Finkielkraut

      Ce que j’ai pu constater en traversant la rue, c’est que ça ne prend pas. C’était samedi soir, les gens allaient au théâtre, en sortaient (...) ils ne prêtaient aucune attention à ce qui se passait à quelques mètres d’eux. C’est comme une petite bulle révolutionnaire, au milieu d’une ville complétement indifférente. Je m’interroge sur l’extraordinaire publicité donnée à ce mouvement par les médias. On lui a fait le lancement de Star Wars alors que c’est une petite kermesse sous cloche.

      #Alain_Finkielkraut
      #France_culture : les matins http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-18.04.2016-ITEMA_20964073-2.mp3

    • Je signal qu’il y a une erreur, non minime (même si tout le reste est bien) :

      Peu après, il lance : « Des coups de latte, hein, qu’il me faut ? Des coups de latte, hein ? » « N’en rajoutez pas non plus… », réplique un participant. « Mais ça va ! Je me fais insulter : je peux répondre », rétorque M. Finkielkraut.

      à 1m42s il est clair que c’est bien la situation inverse, c’est à dire Finkielkraut et sa femme qui menacent la manifestante de coups de lattes et elle qui s’en offusque :

      Sylvie Topaloff, femme de Finkielkraut (on la voit avancer sa tête) :
      « C’est des coups de lattes qui seront indiqués. »

      Finkielkraut :
      « Des coups de lattes hein qu’il te faut ! C’est des coups de lattes hein qu’il te faut ! »

      La manifestante :
      « Des coups de lattes ?! Des coups de lattes !! Qu’il me faut ?!!! »

      Et la seconde d’après Finkielkraut justifie brillamment ses menaces :

      Oh mais ça va je me fait insulter je peux répondre aussi !

      On notera que les manifestant n’ont pas menacer de coups de lattes Alain Finkielkraut, ils n’ont fait que le qualifier de facho et lui demander de partir.

      Peut-être qu’à la prochaine manif en marchant contre la loi travail Marine Le Pen viendra et si elle se fait virer elle accusera les manifestants de fascisme et de privatisation de l’espace public ?

      https://www.youtube.com/watch?v=0XWuQbRCo18

    • En fait, après moult écoutes du passage, on s’aperçoit que Finkielkraut et sa femme fantasment « une attaque à coups de lattes » par les manifestants et, situation étonnante, leur expression craintive de cette attaque se formalise par une menace envers la manifestante de coups de lattes - en tout cas c’est comme ça qu’elle le comprend puisque l’idée qu’elle même porte des coups de lattes à Finkie et Topaloff ne lui traverse même pas l’esprit.

      Au final on a là une illustration parfaite de la pensée de Finkielkraut marquée par une paranoïa permanente qui, en inventant des ennemis imaginaires, agresse réellement des personnes réelles qui n’ont rien demandées ni fait - ce qui les pousses à se défendre, ce que Finkielkraut interprète comme une confirmation de l’existence des attaques qu’il croit subir.

      Bref Finkielkraut est un grand malade paranoïaque.

    • Sa Suffisance Finkielkraut et les « fascistes »
      La #place_de_la_République est devenue le lieu d’un immense forum et d’innombrables rencontres et discussions. De cette heureuse situation, déjà saluée ici, certains ont cru pouvoir déduire qu’il s’agit de l’endroit où il importe de se montrer devant micros et caméras (en nombre, il est vrai).

      #Finkielkraut, #crétin_de_service_public, ratiocineur de la déploration moisie, ami et caution du fasciste antisémite Renaud Camus, un type qui petit déjeune au #Medef comme vous et moi au bistrot du coin, bref l’une des incarnations les plus infectes de la nouvelle réaction s’est cru autorisé hier soir samedi à parader en bordure des assemblées et groupes divers.

      S’étant refusé à quitter les lieux, comme cela lui a d’abord été gentiment recommandé, M. Finkielkraut s’est donc fait proprement virer de la place sous les quolibets. Démontrant à la fois son humiliation d’avoir mal évalué les effets de sa notoriété, et sa légendaire finesse d’analyse politique, l’histrion de France-culture a répliqué en traitant ses raccompagnateurs/trices de « fascistes ».

      Dans certaines bouches, tous les mots sont doux à entendre.
      http://lignesdeforce.wordpress.com/2016/04/17/sa-suffisance-finkielkraut-et-les-fascistes


      http://twitter.com/histgeoblog/status/722526687750176769/photo/1?ref_src=twsrc%5Etfw

  • AG et commissions : les Nuits debout parlent aussi organisation
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150416/ag-et-commissions-les-nuits-debout-parlent-aussi-organisation

    L’assemblée générale du mardi 5 avril 2016, #place_de_la_République à Paris. © T. A. Au cœur du mouvement, assemblées générales et commissions variées donnent la pulsation. Entre débats nocturnes et actions collatérales, l’horizontalité – de l’organisation, de la prise de décision – voit peu à peu s’élever face à elle la verticalité – indispensable à l’efficacité selon certains.

    #France #David_Graeber #Frédéric_Lordon #Nuit_debout #social

  • AG et commissions : les #Nuit_debout parlent aussi organisation
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150416/ag-et-commissions-les-nuit-debout-parlent-aussi-organisation

    L’assemblée générale du mardi 5 avril 2016, #place_de_la_République à Paris. © T. A. Au cœur d’un mouvement qui avance en marchant, assemblées générales et commissions variées donnent la pulsation. Entre débats nocturnes et actions collatérales, l’horizontalité – de l’organisation, de la prise de décision – voit peu à peu s’élever face à elle la verticalité – indispensable à l’efficacité selon certains.

    #France #David_Graeber #Frédéric_Lordon #social

  • « Nuit Debout », pour construire un nouveau récit commun
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/080416/nuit-debout-pour-construire-un-nouveau-recit-commun

    Place de la République, jeudi 7 avril 2015. Le mouvement contre la #loi_sur_le_travail devient l’expression d’une défiance générale à l’égard des institutions politiques. Ne manquait plus que le scandale des Panama Papers pour que la duplicité des élites apparaisse au grand jour et provoque un véritable krach du discrédit : discrédit de la parole publique, de la démocratie, mais aussi discrédit des mythes construits par le storytelling néolibéral.

    #Culture-Idées #Nuit_debout #place_de_la_République

  • La « Nuit Debout » s’étire jusqu’au « 32 mars »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020416/la-nuit-debout-setire-jusquau-32-mars

    © D.I. Après une première nuit passée #place_de_la_République à Paris, les opposants à la #loi_sur_le_travail ont poursuivi leur occupation. Deux mille personnes, jeunes adultes pour la plupart, se sont retrouvées pour discuter passionnément du monde dans lequel ils aimeraient vivre. Et pour être ensemble, tout simplement.

    #France #manifestation #Nuit_debout #social

  • A #paris, la première « Nuit debout » tient jusqu’au petit matin
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010416/paris-la-premiere-nuit-debout-tient-jusquau-petit-matin

    Jeudi 31 mars, #place_de_la_République à Paris © CG Hier soir place de la République, ils étaient des centaines, jeunes et moins jeunes, pour un rassemblement ludique et studieux à la fois. L’évacuation du site par la police au petit matin ne leur a pas coupé l’envie : un nouveau rendez-vous est donné ce soir à 18 heures.

    #France ##NuitDebout #loi_El_Khomri #loi_sur_le_travail #Nuit_debout