• Le jeu de bonneteau du projet de #loi_de_finance #2021

    La lettre de démission du directeur général de la recherche et de l’innovation, B. #Larrouturou (https://seenthis.net/messages/888341), sitôt la loi de programmation de la recherche adoptée, éclaire d’un jour nouveau les #dysfonctionnements chroniques du ministère : les hauts fonctionnaires des administrations centrales n’ont eu aucun contact avec la ministre depuis six mois, cette dernière étant maintenue à l’isolement par le cabinet qui lui a été imposé par l’Elysée. On comprend dans ces conditions que Mme #Vidal ait fait porter les #amendements délétères de son groupe d’influence, la défunte #Curif devenue l’#Udice, par des parlementaires centristes.

    Les universitaires et les chercheurs ont eu la surprise de recevoir un “courrier destiné à l’ensemble des personnels de Madame #Frédérique_Vidal” (sic), truffé de fautes d’orthographe et de syntaxe, rassemblant l’ensemble des éléments de langage budgétaires égrenés par la ministre depuis un an. Leur réfutation, fastidieuse mais nécessaire, a été menée avec sérieux par le rapporteur au Sénat Jean-François Rapin (http://www.senat.fr/rap/l20-138-324/l20-138-3241.pdf), qui a mis à jour l’essentiel des #manipulations_budgétaires. On comprend mal, dans ces conditions, que le groupe Les Républicains ait voté ce #budget, en le conditionnant à l’adoption d’un amendement (http://www.senat.fr/enseance/2020-2021/137/Amdt_II-993.html) aussi absurde qu’injuste prélevant 20 millions à l’#Université au profit des #organismes_de_recherche.

    La #désinformation ne repose pas tant sur des chiffres erronés que sur un projet de loi confus, une comptabilité illisible et un budget insincère. L’angle d’attaque du sénateur Rapin est le bon : la #Loi_de_Programmation_de_la_Recherche ne programme strictement rien. Son volet budgétaire — qui fixe un #plafond bien plus qu’un #plancher — n’a été là que pour camoufler le plus longtemps possible la visée de la loi : dérégulation statutaire et généralisation des contrats. Relevons ici quelques faits saillants.

    Les #postes statutaires — 242 postes de chargés de recherche #CNRS seront ouverts au #concours en 2021 (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042593121) : 51 de moins qu’il y a 3 ans, 117 de moins qu’il y a 10 ans. 60 postes de chargés de recherche à l’#Inserm (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042660370) soit 15 de moins qu’en 2014. Le projet de loi de finance prévoit un plafond d’autorisation d’#emplois de 266 619 soit 11 de moins que l’an dernier. Et pour cause, depuis des années, comme le souligne la Cour des Comptes (https://www.ccomptes.fr/system/files/2020-04/NEB-2019-Recherche-enseignement-superieur.pdf), 20’000 emplois programmés à l’Université ne sont pas créés, faute de moyens. Les 315 emplois supposés être créés dans la #fonction_publique en 2021 (5 200 en 10 ans) par la #LPR sont donc dérisoires et n’existeront probablement même pas, de nouveaux “#gels” de #postes_pérennes compensant les nouveaux #emplois_contractuels (« #tenure_tracks » et doctorants).

    Les #crédits — Dans le projet de loi de finance (http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3642_projet-loi.pdf), les crédits de paiement de la #Mission_Recherche_et_Enseignement_Supérieur décroissent de 28 664 milliards € à 28 488 milliards €, soit -0,6%, quand l’#inflation devrait être de 0,75% et le glissement vieillesse technicité de 0,45%. Le budget de l’Université (programme 150) croît de 244 millions € parmi lesquels 164 millions € pour les mesures de la LPR [1]. Or, l’inflation correspond à 105 millions € et le #glissement_vieillesse_technicité à 56 millions soit -161 millions €. Le plan de #revalorisations et de #promotions des #carrières scientifiques n’est donc pas financé, et sera compensé par la suppression de postes statutaires. Le budget de la #recherche_publique (programme 172) croît de 221 millions € [2]. 60 millions € serviront à résorber un trou dans la #masse_salariale du CNRS, qui y a consommé son fond de roulement ces dernières années. Ne restent pour les mesures de la LPR que 79 millions €. L’inflation correspond à 54 millions € et le glissement vieillesse technicité à 48 millions €, soit -101 millions €. Le plan de revalorisations et de promotions des carrières scientifiques devra donc prélever dans les #crédits_récurrents. En 2021, les crédits de l’#Agence_Nationale_de_la_Recherche (#ANR) augmenteront de 35 millions €. L’augmentation du taux de succès à l’ANR en 2021 ne sera logiquement financée que dans les budgets ultérieurs [3].

    Le #plan_de_relance — Le budget du projet de loi de finances 2021, médiocre, n’a pu être présenté en hausse qu’en mobilisant des crédits du plan de relance (hors LPR, donc) [4] qui proviennent essentiellement de #crédits_européens encore non votés (https://www.budget.gouv.fr/documentation/file-download/6187). Le budget européen pour la recherche est lui même passé de 100 milliards € escomptés à 76 milliards € en juillet puis 80 milliards € en novembre sans que l’on connaisse encore la ventilation entre recherche publique et privée. Impossible, donc, de faire un bilan factuel, prenant en compte les effets budgétaires du Brexit. Dans le plan de relance, 805 millions € sont consacrés à la recherche, qui s’ajoutent aux 1 250 millions d’euros en provenance du #Programme_d’investissements_d’avenir (#PIA). 247 millions € sont dédiés à l’#enseignement_supérieur en 2021, qui s’ajoutent aux 125 millions € du PIA. En 2021, 900 millions € seront consacrés à la #rénovation_énergétique des #bâtiments universitaires, en procédant par appel à projet plutôt que par un recensement des bâtiments vétustes. Cela reste excessivement loin des 6,4 milliards € annoncés par Mme Vidal dans son courrier, dont ni le rapporteur du Sénat, ni nous, n’avons trouvé la trace. Parmi ces sommes, 300 millions € sont supposés être consacrés à la préservation de l’#emploi_privé en #recherche_et_développement (#R&D), qui seront difficilement dépensés, la plupart de ces emplois étant déjà financés par le #Crédit_d’Impôt_Recherche (#CIR). Dernier élément notable, la montée en charge rapide des #prêts_étudiants garantis par l’État annonce l’arrivée du dernier volet de transformation du supérieur : l’augmentation des #frais_d’inscription.

    Reçu via la mailing-list RogueESR, 14.12.2020
    #ESR #université #facs #mensonges #chiffres

  • Débat : Peut-on « séparer la femme de l’artiste » ? (Aurore Turbiau, The Conversation, 05.03.2020)
    https://theconversation.com/debat-peut-on-separer-la-femme-de-lartiste-132926

    Cet article voudrait avancer un autre élément de réponse. Si l’on ne cherche pas particulièrement à « séparer la #femme de l’#artiste », c’est peut-être parce que c’est impossible : en tant que « femme » une écrivaine écrit dans des conditions matérielles précises, qui déterminent en partie l’œuvre qu’elle produit ; en tant que « femme » en plus, il y a des chances qu’elle soit lue et reçue de manière particulière, d’une façon différente des œuvres produites par des hommes. Dans ce sens, les femmes qui créent sont toujours autant « artistes » que « femmes », et de manière inséparable (comme leurs collègues masculins sont aussi à peu près inséparablement « artistes » et « #hommes »).
    […]
    Virginia Woolf a été l’une des premières écrivaines occidentales à le dire et à être vraiment entendue (quoique tardivement) : créer, quand on est une femme, en raison précisément des conditions de vie et tâches sociales liées au sort des femmes dans la #société, ça ne peut pas avoir le même sens que créer, quand on est un homme.
    […]
    Ce que Benoîte Groult dit en somme, c’est que quand l’artiste est une femme, non seulement elle a eu un accès plus difficile à la #création, mais qu’en plus l’on voit toujours la femme en elle avant l’artiste. Cela conditionne absolument la manière dont on juge à la fois la personne et l’œuvre, inséparablement.
    […]
    Et aujourd’hui ? Apparemment, les choses n’ont pas tellement changé : la #condition_sociale des « femmes » continue probablement de les empêcher de créer et d’être jugées comme de vraies « artistes » – sans quoi comment expliquer leur étrange absence des prix littéraires ou des manuels scolaires ? Le « #plafond_de_verre » persiste en littérature, les prescripteurs restent des hommes et les femmes restent moins lues, quoiqu’elles soient nombreuses à créer. Femmes avant tout : artistes minorées.
    […]
    […] l’autonomisation du champ littéraire. Elle a participé à déterminer toute une série de grands partages dans l’#histoire_de_l’art et de la littérature :
    – l’idée qu’on doit séparer l’homme de l’artiste,
    – l’idée que la création est l’œuvre d’un individu (d’un homme, généralement), comme jaillie de nulle part, diamant pur,
    – l’idée que toutes les formes d’art ne se valent pas – certaines étant plus « pures » et de plus grande valeur que d’autres –,
    – l’idée qu’il doit être possible de faire un « art pour l’art » qui soit à lui même son propre but et qui puisse se lire et s’apprécier comme langage parfaitement beau et détaché du réel,
    – l’idée au contraire que les écritures « engagées », aux prises avec le réel de la société qu’elle décrivent, interrogent ou dénoncent, sont en quelque sorte de l’art de moindre qualité – impur.
    […]
    Le slogan « il faut séparer l’homme de l’artiste » cache en fait un double standard et un mécanisme de #domination sociale : aux femmes on ne cède que difficilement la place d’artiste – on n’utilise pas cette phrase pour elles parce qu’elles sont matériellement dominées, même dans leur carrière d’artiste, tout au long de leur vie –, les artistes masculins quant à eux sont autorisés à oublier leur identité, rôle social et responsabilités d’« hommes », puisqu’ils sont « artistes ».

  • Journée internationale des #droits_des_femmes : une conférence-débat au #Conseil_d’État
    https://www.conseil-etat.fr/actualites/actualites/journee-internationale-des-droits-des-femmes-une-conference-debat-au-co

    « 61 % des personnels de la juridiction administrative, 45 % des magistrats et 33 % des membres sont des femmes. Les femmes représentent 50 % du comité de direction du Conseil d’État, 38,5 % des cheffes de juridiction et 27 % des présidentes de section. Le constat est le même que dans toute la fonction publique : plus on monte dans la hiérarchie, moins il y a de femmes. Le Conseil d’État est toutefois légèrement plus égalitaire que la #fonction_publique_d’État dans son ensemble », a rappelé Catherine Bobo, secrétaire générale adjointe du Conseil d’État et déléguée à la diversité, en introduction de la séance. « Les actions que nous avons mises en place depuis 3 ans en matière de #recrutement, #formation, #promotion, et progression de #carrière portent clairement leur fruit, mais nous devons poursuivre nos efforts, pour briser définitivement ce #plafond_de_verre » a-t-elle conclu, en cédant la parole à l’invitée du jour, Françoise Milewski, économiste, chercheure à l’OFCE (l’Observatoire français des conjonctures économiques) et présidente du conseil scientifique de PRESAGE (programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre) à Sciences Po.

  • #Sexisme, « #boys_club » et #plafond_de_verre : les #universités suisses continuent de sacrifier les #femmes

    Cet article fait partie de notre dossier sur la grève des femmes, publié le 14 juin dernier. Nous le republions à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science qui se tient ce 11 février 2020.

    L’université reste un bastion masculin en 2019. Si au niveau bachelor et master, la Suisse atteint la parité – et même une légère majorité de femmes ! –, c’est loin d’être le cas lorsque l’on monte dans la hiérarchie académique. Le pays ne compte que 22,8% de professeures, alors que la Conférence des recteurs avait fixé l’objectif de 25% pour… 2012.

    Pourquoi c’est grave. Ce phénomène appelé leaky pipeline représente une immense perte de compétences pour la recherche. Une fuite des cerveaux vers d’autres carrières, en quelque sorte.

    Dans un contexte de concurrence féroce pour faire preuve d’excellence et attirer les meilleurs chercheurs, mais aussi d’augmentation de la population estudiantine, et donc des besoins en enseignement, il s’agit pour les universités d’un enjeu majeur.

    Les chiffres qui fâchent.

    La Suisse comptait 22,8% de professeures en 2017, selon les dernières données disponibles de l’Office fédéral de la statistique.

    À titre de comparaison, en Europe, la Roumanie arrive en tête, avec 54,3% en 2016, et Chypre ferme la marche avec 13%. La Suisse se place légèrement en-dessous de la moyenne européenne, qui se situe à 23,7%.

    La faible part de professeures varie d’une discipline à l’autre. Elle est particulièrement marquée dans les sciences exactes et naturelles (14,6%), les sciences techniques (15,7%) et les sciences économiques (17,6%).

    De grandes différences existent aussi entre les institutions, comme le montre notre graphique. L’Université de Lucerne compte 33,8% de professeures. Elle est suivie par le Graduate Institute de Genève (31,3%) et l’Université de Neuchâtel (28,8%). Les EPF se situent en bas du tableau, avec un taux de 14,4% pour Zurich et de 15,6% pour Lausanne.

    Un problème ancien. La prise de conscience ne date pourtant pas d’hier.

    Depuis 2000, les universités ont reçu 65 millions de francs de la Confédération pour développer l’égalité des chances entre les hommes et les femmes. S’ajoutent à cela 12 millions supplémentaires pour la période 2017-2020. Ces montants ont par ailleurs été complétés par des sommes au moins équivalentes venant des universités elles-mêmes. De son côté, le FNS dispose aussi d’instruments pour soutenir les femmes qui font carrière dans la recherche.

    Les programmes fédéraux ont ancré la problématique dans les universités et permis de prendre des mesures concrètes, comme la création de bureaux de l’égalité, le lancement de programmes de mentorat et de sensibilisation, la présence de délégués à l’égalité dans les commissions de nominations ou encore l’ouverture de crèches.

    Pourtant, même si l’on revient de loin – moins de 10% de professeures en 2000 –, force est de constater que les changements sont très lents.

    Un épais plafond de verre. Une étude de la chercheuse en psychologie sociale Klea Faniko s’est penchée sur les obstacles à la progression des chercheuses à l’Université de Genève. Elle conclut que les barrières ne viennent pas des femmes elles-mêmes, qui se montrent tout aussi motivées et investies dans leur carrière que les hommes. Les freins se situent donc dans l’environnement.

    L’université est profondément imprégnée de préjugés sexistes : blagues sur les compétences des femmes, interpellations de type « ma petite » ou « ma mignonne », parole plus fréquemment coupée dans les réunions, tâches administratives confiées à des assistantes plutôt qu’à des assistants : Ces attitudes dévalorisent les chercheuses et constitue un obstacle à leur progression professionnelle. Klea Faniko commente :

    « Dans la mesure où l’université réunit des personnes cultivées, avec un haut niveau de formation, on s’attend à trouver moins de sexisme, de racisme ou d’homophobie que dans le reste de la société, mais ce n’est pas le cas. »

    L’université est encore largement un « boys’ club », où les hommes s’entraident davantage. L’étude constate ainsi une disparité de traitement entre les femmes et les hommes de la part de la hiérarchie. Plus les chercheuses avancent dans leur carrière, moins elles se voient soutenues.

    Le système académique est hostile envers la maternité. Devenir parent n’a pas le même impact pour les chercheuses que pour les chercheurs. Pour les premières, on considère plus facilement que leurs priorités vont changer et que leur motivation va baisser.

    Pourquoi le changement est si lent. Un rapport d’évaluation des programmes fédéraux publié en 2018 par le SEFRI, note que les universités se sont longtemps montrées « très réticentes » à établir des objectifs chiffrés. Les auteurs constatent que les buts fédéraux concernant le nombre de professeures sont restés une indication « très abstraite » au sein des institutions, et les mesures concrètes pour y parvenir « largement floues ».

    Julia Nentwich, professeure en psychologie des organisations à l’Université de St-Gall, a étudié les mesures fédérales. Selon elle, il a fallu près de 15 ans pour que les bureaux de l’égalité des universités parviennent à acquérir la légitimité nécessaire pour agir dans les processus nominations, qui étaient historiquement du ressort des facultés. « Il y a très peu de management top-down dans les universités. Pour provoquer des changements, il faut que tout le monde adhère au même discours. »

    Même si les directions d’université se montrent pro-active, cela ne suffit souvent pas. L’implémentation des conseils et programmes des bureaux de l’égalité restent dépendants des personnes qui ont le pouvoir de faire changer les choses à l’intérieur des facultés. Et il n’y a pas assez de pression sur ces dernières, indique Manuela Hugentobler, chercheuse de l’Université de Berne à l’origine du « Manifeste académique pour la grève des femmes ». Elle donne un exemple :

    « L’Université de Berne a mis en place un guide sur le langage inclusif. Mais ces recommandations ne sont pas vraiment mises en œuvre car, dans les facultés, rares sont les personnes qui y prêtent attention. »

    Les mesures mises en place sous l’impulsion de la Confédération ont par ailleurs longtemps consisté à adapter les femmes à une structure masculine, avec des instruments pour démystifier les carrières, des programmes d’encouragement, du mentorat ou des subsides.

    Carine Carvalho, déléguée à l’égalité de l’Université de Lausanne :

    « On a voulu augmenter les chances des chercheuses d’évoluer dans un système que l’on n’a pas remis en question. Ces mesures ont eu des effets très positifs sur certains parcours individuels, mais ils ne suffisent pas pour atteindre la parité. »

    Les délégués à l’égalité des universités ont entamé une importante réflexion sur la précarité des carrières académiques, qui décourage davantage les femmes que les hommes, avec le passage du post-doctorat au premier poste fixe comme enjeu principal.

    Dans la même optique, Julia Nentwich, de l’Université de St-Gall, propose une solution radicale :

    « Le plus efficace pour réparer le leaky pipeline serait de supprimer les fonctions dans lesquelles il n’y a pas assez de femmes, en l’occurrence celle de professeur ordinaire, et de réorganiser les facultés sans ces royaumes qui concentrent beaucoup de pouvoir et d’argent. »

    Dernier point important, l’université dépend aussi du cadre général en Suisse. Le manque de volonté politique à intégrer les femmes dans le marché du travail, caractérisé par l’absence de congé paternité et une pénurie de solutions de garde pour les jeunes enfants, constitue indéniablement un frein.

    Les revendications actuelles. De nombreuses chercheuses réclament aujourd’hui des mesures fortes. Dans une lettre ouverte, la Conférence des déléguées à l’égalité auprès des universités et hautes écoles polytechniques demande que chaque université engage au moins 50% de femmes dans les fonctions académiques et que le financement des institutions soit lié à leur performance en matière d’égalité.

    Le « Manifeste académique pour la grève des femmes », signé par plus de 1500 scientifiques, comprend 20 demandes. Il exige en premier lieu 50% de nominations de professeures dans toutes les disciplines et 50% de femmes dans les positions dirigeantes jusqu’à obtention de la parité, ainsi que la transparence salariale.

    La suite. Dans la stratégie 2021-2024 de Swissuniversities, l’égalité entre hommes et femmes ne figure plus comme programme fédéral à part entière. La thématique sera probablement intégrée à un volet qui porte sur la diversité au sens large, et recevra donc beaucoup moins de financements qu’au cours de ces vingt dernières années.

    Plus que jamais, la balle est dans le camp des universités.

    https://www.heidi.news/articles/egalite-dans-les-universites-pourquoi-la-suisse-n-atteint-pas-ses-objectifs
    #inégalités #discrimination #université #Suisse #statistiques #chiffres #hommes

    –-> Article paru en juin 2019, republié à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science qui se tient ce 11 février 2020.

  • La parité femmes - hommes en sciences sera atteinte... dans 280 ans
    Vincent Lucchese, Usbek & Rica, le 24 avril 2018
    https://usbeketrica.com/article/la-parite-femmes-hommes-en-sciences-sera-atteinte-dans-280-ans

    Ce sont quelques unes des conclusions relayées par Science News et publiées par des chercheurs de l’Université de Melbourne dans la revue PLOS Biology le 19 avril. Les chercheurs ont utilisé les bases de données de PubMed et arXiv pour répertorier plus de 10 millions d’études publiées dans plus de 6 000 revues scientifiques entre 2002 et 2016. Ils en ont tiré les noms de 36 millions d’auteurs issus de plus d’une centaine de pays et ont déduit de ces noms le genre de chacun des chercheurs signataires, prenant soin d’exclure de l’analyse les 8 % de prénoms mixtes répertoriés.

    Article original :

    The gender gap in science : How long until women are equally represented ?
    Holman L, Stuart-Fox D, Hauser CE PLoS Biol 16:e2004956 (2018)
    https://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.2004956

    Among the major research-producing countries, the STEMM gender gap was especially pronounced in Japan, Germany, and Switzerland. The most gender-equitable countries spanned Europe, South America, and Africa.

    #Femmes #Science #Discriminations #Sexisme #Recherche #Université #Plafond_de_verre #effet_Matilda

    La parité femmes - hommes ne sera donc jamais atteinte, parce qu’entre temps, les hommes seront remplacés par des #robots (ou par la #fin_du_monde ...) :

    Selon des chercheurs, il ne reste que 45 ans aux humains avant d’être dépassés par les machines
    Elisa Braun, Le Figaro, le 13 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/608465

  • Les scientifiques aussi cultivent des stéréotypes de genre
    https://usbeketrica.com/article/scientifiques-aussi-cultivent-stereotypes-genre

    Selon une étude publiée lundi 26 août, les stéréotypes de genre amènent certains jurys du CNRS à défavoriser les femmes lors des concours. De quoi expliquer en partie, dans les sciences « dures » comme dans les sciences sociales, la faible proportion de chercheuses occupant aujourd’hui des postes à responsabilité. Si la science a longtemps été considérée comme un univers strictement masculin, de nombreuses femmes ont participé depuis le XIXe siècle à plusieurs grandes avancées scientifiques, à l’image de (...)

    #discrimination

    • Quant on connait l’étymologie du verbe séduire c’est tout de même pas très surprenant qu’il y ai ces ambiguïtés.

      Du latin seducere (« détourner du droit chemin »).

      Verbe

      séduire \se.dɥiʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison)

      1 - Égarer, abuser, faire tomber dans l’erreur par ses insinuations, par ses écrits, par ses discours, par ses exemples, etc.
      2 - Faire tomber en faute, suborner, corrompre, débaucher.
      3 - Toucher, plaire, persuader.

      https://fr.wiktionary.org/wiki/s%C3%A9duire

      Séduire sur le lieu de travail c’est parfaitement inappropriée et c’est absolument toxique quant il s’agit d’hommes hétéros vis à vis de femmes. Car je rappelle que les hommes ont entre les jambes un organe capable de détruire la santé, la carrière, le corps et la vie des femmes en leur filant des grossesses. Même sans fécondation, il y a aussi des conséquences sur la réputation des femmes et leur disqualification professionnelle et sociale avec le stigmate de la salope qui est toujours aussi puissant. Je suis pour la stigmatisation des dragueurs hétéros au travail et la mort de la séduction sexuelle au boulot.
      Je ne parle pas de criminalisé ce comportement, mais de changer le prisme de perception pour rendre les dominants et oppresseurs responsables de leurs méfaits.
      Si les hommes hétéros n’osent plus séduire ou draguer au boulot de peur d’être poursuivit pour harcelement c’est une très bonne chose. La peur doit changer de camp. Les femmes n’ont plus a avoir peur d’être agressées, c’est aux hommes d’avoir peur d’être agresseurs, ca commence un tout petit peu et c’est formidable.

  • Réjane Sénac : « L’Egalité Est Hors De Prix Ou N’Est Pas » (Forbes France)
    https://www.forbes.fr/femmes-at-forbes/rejane-senac-legalite-est-hors-de-prix-ou-nest-pas

    Les campagnes #Metoo et #BalanceTonPorc rendent visibles à la fois l’ampleur des violences et leur impunité sociale, mais aussi juridique, les dépôts de plainte ayant augmenté de 30% les mois suivants ces campagnes. Les condamnations juridiques sont essentielles car en sanctionnant les comportements et actes violents, elles ont à la fois un rôle réparateur pour les victimes et pédagogique pour tou.te.s. Or, comme le soulignent en particulier les travaux du HCEfh, en France, parmi les dizaines de milliers de femmes victimes de viol tous les ans, environ une sur 10 porte plainte et seule une plainte sur dix aboutit à une condamnation.

    Les deux démarches sont liées et complémentaires. Si j’ai choisi de m’exprimer avec #MeToo, c’est parce qu’il me semble dire plus explicitement la dimension politique du vécu à la fois intime et partagé des violences sexuelles. S’inscrire dans le collectif de celles qui subissent ces violences, ce n’est pas se “victimiser”, mais c’est dénoncer un système de domination et ses conséquences. Au-delà des auteurs de ces violences, il s’agit de « balancer » une société de domination et d’interroger les conditions à mettre en place pour créer une société d’éga.ux.les. Ce partage de témoignages crée, au-delà de leurs particularités, une sororité dans l’adversité, une dénonciation collective d’une biopolitique de la domination.

    Conscients des enjeux politiques de ce moment, certains hommes ont exprimé leur solidarité en rédigeant des tribunes et en participant à des rassemblements. Le dépassement de la normalisation des violences envers les femmes ne pourra se faire qu’avec eux, mais à condition qu’ils ne tombent pas dans le piège de la confiscation de la parole légitime en reproduisant une posture paternaliste même bienveillante.

    L’enjeu est de le faire de manière à ce que les assignations et les stéréotypes inclus dans ces catégories soient ainsi déconstruits et non respectabilisés et modernisés. C’est à cette condition que la mise en place de mesures d’action positive, quel que soit le secteur de politique publique (des « réseaux d’éducation prioritaires plus » dans l’éducation aux lois instaurant un quota pour partager les postes à responsabilité), participera à la déconstruction de l’ordre inégalitaire. Les principes de justification de ces mesures sont déterminants car si ces mesures sont appliquées au nom de la performance de la mixité, et non de la remise en cause des différenciations jugées illégitimes, elles contribueront à renaturaliser les hiérarchies sociales et politiques dans une inclusion sous conditions.

    #sexisme #féminisme #plafond_de_verre #mansplaining #égalité

    • Ainsi, au niveau macroéconomique, des travaux ont montré que la discrimination salariale à l’encontre des femmes accroît l’attractivité de certains pays en termes d’investissements directs étrangers et donc leur dynamisme économique. L’économiste Stéphanie Seguino[7] souligne que dans les pays semi-industrialisés ayant des économies ouvertes et fortement imbriquées dans la globalisation (Thaïlande, Taiwan par exemple…), la discrimination salariale stimule la croissance économique. En effet, les écarts de salaire femmes-hommes y sont supérieurs aux écarts de productivité ente les sexes, ce qui rend ces pays attractifs aux investissements étrangers. Le moindre coût du travail des femmes constitue alors une source de profit. Ainsi, l’argument prétendument pragmatique de l’investissement social dans l’égalité la met en danger en la conditionnant à la démonstration de sa rentabilité.

    • #jeunes #banlieue #livre

      Qui sont « les jeunes de banlieue » ? Qui sont ces grands enfants à peine sortis de l’adolescence, mais déjà marqués par les épreuves, les drames de l’exil et de la misère ? Quelles sont les tensions et les forces qui traversent leurs vies, qui les portent ou les fragilisent ? Et comment expliquer les réussites inespérées de certains sur lesquels personne n’aurait jamais parié ? À travers ce trombinoscope recomposé par la mémoire d’un professeur, au terme de quinze ans d’enseignement, dans des lycées coincés entre un centre commercial et une gare RER, on suit ces vies bouleversantes telles qu’elles s’égrènent au fil des années, dans des discussions, des rencontres, des messages sur les réseaux sociaux. On entend leurs récits de souffrance, de solitude, mais aussi leurs histoires de famille et d’amour. On s’interroge avec eux sur le sens de la loyauté, la force des liens, le poids des origines. On découvre aussi - et heureusement - qu’on ne sait jamais ce dont un élève est capable.

    • Claire Marin souligne qu’il est difficile pour ces élèves de se projeter dans la réussite tant ils manquent de “role model”. Eux sont juste dépourvus des évidences des privilégiés. Ils doivent acquérir du savoir et des codes sociaux pour réussir à gagner leur place dans le monde et prouver qu’ils la méritent. Et malgré tout, ils ne sont pas assurés de réussir à se soustraire à leur ascendance modeste.

      Nabil intègre une grande école, où ses camarades le prennent pour un dealer car il a des origines maghrébines. « La violence policée des beaux quartiers n’est pas moins agressive que les insultes de banlieue. Elle s’appuie sur cette arrogance qui surprend autant qu’elle méprise. » […]

      Un paradoxe surgit. La hantise de la prof est presque de voir ses élèves croire en la possibilité d’une ascension sociale, puisque leurs espoirs et leurs rêves risquent de se fracasser sur le mur de la réalité. Elle craint qu’ils ne soient discriminés dans le monde cruel du travail « à cause de leur nom, leur couleur de peau, leur religion ».

      #éducation #supérieur #classe_prépa #stéréotype #racisme #plafond_de_verre #stigmatisation #inégalités #entre_soi

    • Accusations de sexisme à l’Université : deux enquêteurs ont été nommés

      Les choses n’ont pas traîné. Moins de deux semaines après avoir annoncé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les accusations de sexisme au sein du rectorat de l’Université de Genève (nos éditions précédentes), le recteur Yves Flückiger a désigné les membres de la commission d’enquête et précisé leur mission.

      https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/accusations-sexisme-universite-deux-enqueteurs-nommes/story/30911588

    • La photo du mois dans @lacite signée @albertocampiphoto :

      Combattre le sexisme, une question de timing ?

      Cela fait plusieurs mois que La Cité suit de près la problématique du sexisme au sein du milieu universitaire genevois. Après la publication, en février 2017, des résultats quelque peu inquiétants du rapport Carrière académique à l’Université de Genève : le facteur humain par Klea Faniko et l’article que lui a consacré La Cité *, voilà que, le 20 novembre, l’Université de Genève lance fièrement sa campagne #uniunie contre le harcèlement.


      https://www.lacite.info/hublot/sexisme-unige

    • #Rapport de la #commission_d'enquête indépendante sur les cas de sexisme et de harcèlement

      Mesdames, Messieurs, chères et chers collègues,

      Au cours de l’année 2017, l’Université de Genève a été confrontée à des accusations récurrentes de sexisme et de mobbing au sein du rectorat à l’égard de femmes cadres, relayées à plusieurs reprises par des articles de presse dont la plupart d’entre vous ont eu connaissance.

      En accord avec la politique de tolérance zéro adoptée par l’institution à l’égard du harcèlement sexiste et sexuel, j’ai annoncé le 1er décembre 2017 l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ces accusations. Au terme de plus de deux mois d’auditions, la commission d’enquête a rendu son rapport le 3 avril dernier. D’entente avec le président du Comité d’éthique et de déontologie de l’UNIGE qui en était comme moi le destinataire, j’ai décidé de rendre ce rapport public dans son intégralité, accompagné des commentaires et mesures qu’il m’a incité à prendre.

      La commission d’enquête indépendante n’a pas relevé d’agissements relevant du sexisme et du mobbing liés au genre envers des femmes cadres de la direction de l’université et pouvant être reprochés aux membres du rectorat. La commission relève également que l’incident du stylo tel que relaté dans la presse, faisant état d’un échange supposé entre un membre du rectorat et une collaboratrice, n’a pas pu être confirmé et « doit être considéré comme n’ayant pas existé ».

      En revanche, deux cas de souffrance au travail et un cas de grand inconfort ayant été identifiés par la commission sans toutefois être qualifiés de sexisme, j’ai décidé d’un train de mesures dont vous trouverez le détail dans le communiqué de presse en annexe, qui sera adressé aux médias en fin de matinée.

      J’ai par ailleurs décidé d’accepter la démission de ses fonctions de vice-recteur que m’a présentée Michel Oris, lassé des attaques répétées dont il a fait l’objet et doutant que les conditions d’un travail serein et utile à l’institution puissent être reconstruites. Je tiens à le remercier ici pour la générosité de son engagement sans faille et à souligner l’importance de sa contribution à notre institution, reconnue par l’ensemble de l’équipe rectorale.

      Dès 12h00, le rapport complet pourra être consulté sur le site de l’UNIGE.

      En vous remerciant de votre précieuse collaboration au quotidien, et en vous encourageant à recourir à tous les outils à votre disposition si vous deviez être victime ou témoin d’actes ou de comportements relevant du harcèlement, je vous adresse, Mesdames, Messieurs, chères et chers collègues, mes salutations les meilleures.

      En attendant midi, donc...

    • Procédure réclamée contre Oris

      Article publié dans Le Courrier, le 24 avril 2018

      Le personnel administratif et la CUAE réclament une procédure contre le vice-recteur. Plusieurs de ses collaborateurs le défendent. Tous dénoncent l’incapacité de l’Uni à lutter contre le sexisme.

      MARDI 24 AVRIL 2018 RACHAD ARMANIOS

      L’Université de Genève a à cœur de s’engager contre le sexisme. PATRICK LOPRENO

      UNIVERSITÉ DE GENÈVE

      Les réactions au rapport de l’enquête indépendante sur les soupçons de sexisme au rectorat de l’université de Genève (Unige) se multiplient. Mardi, le personnel administratif et technique (PAT) et la faîtière des étudiants se sont étonnés que le vice-recteur Michel Oris n’ait pas fait l’objet d’une enquête administrative. A l’inverse, une quinzaine de ses collaborateurs ou anciens collaborateurs se sont indignés que le recteur ait accepté sa démission sans le soutenir.

      Pour rappel, les deux enquêteurs ont écarté les accusations de sexisme et de harcèlement sexué. Mais ils ont pointé deux cas de « souffrance manifeste » et un de « grand inconfort » parmi la douzaine de cadres supérieurs en lien direct avec le rectorat. Dans ces cas, une facteur important provient d’une « certaine inadéquation relationnelle » de Michel Oris, parfois maladroit dans ses relations ou clivant. Lassé des attaques, il quittera son poste de vice-recteur à fin juillet, mais restera professeur.

      L’association du PAT s’étonne qu’au vu de son « paternalisme prégnant et d’ordinaire plus marqué à l’égard des femmes », les enquêteurs n’aient pas qualifié ses comportements de « sexisme délibéré » et que le recteur n’ait pas ouvert une enquête administrative contre lui. Pourtant, s’inquiète le PAT, la cadre supérieure ayant dénoncé un incident sexiste fait, elle, l’objet d’une procédure. Dont le retrait est demandé par la CUAE, la faîtière des étudiants. A noter que l’incident n’a pas existé, selon les enquêteurs.

      « Le paternalisme est une forme de sexisme »

      La CUAE dénonce surtout un rapport d’enquête « incohérent » et un rectorat « qui ne prend pas réellement en charge les cas de sexisme et de harcèlement ». Qu’est le paternalisme sinon une forme de sexisme, pointe-t-elle dans une lettre ouverte, aussi signée par des doctorants. Aucune sanction n’est donnée contre celui qui restera professeur et continuera donc à exercer du pouvoir sur ses étudiants ou assistants, souligne la faîtière : « Nous refusons d’être les prochaines victimes, et pour cela, le recteur doit agir. »

      « Les dispositifs tels que le groupe de confiance anonyme et indépendant de l’Unige pourront être activés le cas échéant », avait expliqué Yves Flückiger au Courrier. Une enquête administrative ? Elle ne se justifie pas car les difficultés concernent ses fonctions de vice-recteur et qu’il a démissionné de ce poste, ajoutait-il.

      « On démissionne et plus rien ? L’université apparaît comme une institution hors de tout contrôle effectif, où l’on se protège entre pairs », s’offusque une ancienne assistante de Michel Oris. En 2004, elle et d’autres femmes avaient été entendues dans le cadre d’une enquête contre ce professeur. Aucun acte de harcèlement ou de discrimination n’avait été retenu, mais il avait été sanctionné pour des « difficultés relationnelles certaines », un « excès de familiarité » et l’instauration d’un climat que certains jugeaient « étouffant ». Il n’avait pas compris que certains collaborateurs, en particulier de sexe opposé, n’apprécient pas un excès de familiarité de la part d’un professeur qui n’a plus leur âge et dont ils dépendent hiérarchiquement, notait le rapport d’enquête. Celui publié le 9 avril dernier souligne encore que l’intéressé ne semble pas avoir conscience de l’inadéquation de certains comportements. « Le recteur l’a sciemment promu, confiant les ressources humaines à quelqu’un sans savoir-être », s’étrangle notre interlocutrice.

      « Totalement blanchi »

      Mais des collaborateurs ou ex-collaborateurs du professeur prennent sa défense. Ils fustigent le fait que le recteur ait accepté sa démission alors même que l’enquête l’a « totalement blanchi ». « Les seuls aspects négatifs relevés se limitent à de vagues reproches d’ordre personnel », ont-ils écrit le 10 avril. Ces soutiens sont indignés par la procédure « à charge », sans confrontation des personnes. Michel Oris, lui, s’est scandalisé dans la Tribune de Genève d’une « démarche inquisitoire », se disant victime d’un rapport relayant des « rumeurs » et constituant « une atteinte à sa personnalité ».

      Toutefois, les réactions convergent sur l’affirmation que les mesures contre le harcèlement et le sexisme, comme le groupe de confiance, ne permettront pas le règlement des problèmes à l’université, faute de véritables sanctions et faute de soutien aux victimes. En cause, surtout, le « sexisme structurel » d’une institution foncièrement « hiérarchique et inégalitaire ».

      Le personnel administratif et technique estime enfin que les tensions entre lui et le rectorat, et de manière générale le monde académique, « sont à un niveau jamais atteint auparavant ». Il demande à être associé aux réflexions pour une meilleure gouvernance. La CUAE, elle, relève qu’Yves Flückiger dira, en juin, s’il veut rempiler dans un an pour un nouveau mandat : « La décision finale n’est pas sienne, il s’agit du recteur de notre université (…) »

    • Université de Genève, la fin de l’innocence

      Dans la lutte contre le sexisme, comme des parallèles en géométrie, les aspirations et les actes de l’Université de Genève ne convergent pas. Déclamée au lendemain de la publication, en novembre 2016, d’un rapport troublant sur l’étendue du sexisme dans l’Alma mater genevoise, la politique de la « tolérance zéro » a manqué son premier test.

      Un nouveau rapport a épinglé le comportement « partenaliste », « excessivement familier » et « inapproprié » d’un vice-recteur, sans la conviction, toutefois, qu’il puisse être qualifié de « sexisme délibéré ». Un choix s’offrait à l’institution : poser le curseur sur l’un ou l’autre de ces termes. Elle a embrassé la seule option qui l’éloignait définitivement de la cible.

      La formule « sexisme délibéré » a été interprétée sous l’angle de l’absence d’intentionnalité : le vice-recteur a clamé avoir été « innocenté », le recteur Yves Flückiger décrétant que le chapitre était clos. Une décision qui tourne hâtivement le dos au questionnement que l’adoption de cette formule soulève pourtant.

      Car plaider l’absence d’intentionnalité, c’est préserver cet angle mort dans lequel se tapit le sexisme. Pourquoi ne pas avoir consulté d’autres experts, pour lesquels le « sexisme délibéré » est un ovni ?

      À quoi bon financer, avec l’argent public, des études sur le sujet, si l’on ignore ce principe cardinal, « il importe peu que l’auteur soit conscient qu’il commet un acte sexiste », comme le rappelle un professeur du droit du travail ? La méthode contre le sexisme consiste à lui arracher son déguisement et l’exposer à la lumière. Non à contribuer à le travestir.

      Le « sexisme délibéré », c’est une feuille de vigne sur le leurre de la tolérance zéro. Car le rapport ne conclut pas à son absence, mais en creux à sa présence, tout en la couvrant du voile de la non-intentionnalité. Vu de la doctrine de la tolérance zéro, cette nuance aurait dû motiver le déclenchement de mesures à la hauteur des enjeux : le sexisme est un poison lent qui, si on le laisse agir, menace d’entraver le bon fonctionnement de l’institution.

      L’affaire se solde par la seule démission spontanée (non exigée) du vice-recteur de ses fonctions rectorales. Il garde son poste de professeur et aucune sanction n’a été prise à son encontre. Pour le rectorat, vaut-il mieux une interprétation controversée qu’un acte exemplaire ?

      Cette issue ne peut que renforcer le « sentiment d’injustice » relevé dans le rapport d’avril. Et surtout cette « peur de représailles » qui entrave la libération de la parole. Les rédactions de presse se retrouvent ainsi engorgées de témoignages, vrais ou faux, alors qu’à l’Université, les lieux préposés à l’écoute du personnel en souffrance sont « peu utilisés ». Un comble.

      Les auteurs du rapport pointent également « l’insuffisance managériale » du rectorat entré en fonction il y a trois ans. Les lacunes se multiplient, au lieu d’être comblées. Il y a dans ces conclusions une telle dimension d’échec qui ne mérite pas qu’on donne à ce rectorat une deuxième chance.

      https://www.lacite.info/editorial/uni-geneve-fin-innocence

    • Sexual harassment isn’t just about sex: Groundbreaking report details persistent hostility female scientists face

      Ask someone for an example of sexual harassment and they might cite a professor’s insistent requests to a grad student for sex. But such lurid incidents account for only a small portion of a serious and widespread harassment problem in science, according to a report released this week by the National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine. Two years in the making, the report describes pervasive and damaging “gender harassment”—behaviors that belittle women and make them feel they don’t belong, including sexist comments and demeaning jokes. Between 17% and 50% of female science and medical students reported this kind of harassment in large surveys conducted by two major university systems across 36 campuses.

      “We are trying to bring to the fore the concept of gender harassment,” says anthropologist Kate Clancy of the University of Illinois in Urbana, an author of the report. “The vast majority of sexual harassment that occurs is sexist hostility and crude behavior. And the literature supports that these everyday experiences may have as bad or worse personal and professional consequences as things like unwanted sexual advances.”

      Decades of failure to curb sexual harassment, despite civil rights laws that make it illegal, underscore the need for a change in culture, the report says. “We have been addressing this problem for a long time. And we have not made progress,” said cardiologist Paula Johnson, president of Wellesley College in Massachusetts and co-chair of the committee that wrote the report. “The legal system alone is really just not adequate for addressing the issues.” The authors suggest universities take measures to clearly report the number of harassment complaints they receive and investigations they conduct, use committee-based advising to prevent students from being in the power of a single harasser, and institute alternative, less formal ways for targets to report complaints if they don’t wish to start an official investigation.

      The report, Sexual Harassment of Women: Climate, Culture, and Consequences in Academic Sciences, Engineering, and Medicine, noted that many surveys fail to rigorously evaluate sexual harassment. It used data from large surveys done at two major research universities—the University of Texas system and the Pennsylvania State University system—to describe kinds of sexual harassment directed at students by faculty and staff. The most common was “sexist hostility,” such as demeaning jokes or comments that women are not smart enough to succeed in science, reported by 25% of female engineering students and 50% of female medical students in the Texas system. The incidence of female students experiencing unwanted sexual attention or sexual coercion was lower, ranging in both Texas and Pennsylvania between 2% and 5% for the former and about 1% for the latter. But the report declares that a hostile environment—even if it consists “more of putdowns than come-ons,” as Johnson puts it—makes unwanted sexual attention and coercion more likely.

      The report says women in science, engineering, or medicine who are harassed may abandon leadership opportunities to dodge perpetrators, leave their institutions, or leave science altogether. It also highlights the ineffectiveness of ubiquitous, online sexual harassment training and notes what is likely massive underreporting of sexual harassment by women who justifiably fear retaliation. To retain the talents of women in science, the authors write, will require true cultural change rather than “symbolic compliance” with civil rights laws.

      http://www.sciencemag.org/news/2018/06/sexual-harassment-isn-t-just-about-sex-groundbreaking-report-details-per

    • Révocation d’un prof agrégé (pour notamment harcèlement envers ses étudiantes) !

      "Considérant qu’il résulte de l’instruction que monsieur XXX adopte avec ses étudiants un comportement brutal et arbitraire, comme en attestent les expulsions d’étudiants d’amphithéâtre, perçues comme humiliantes selon les témoignages recueillis, dont l’une a été suivie de la déclaration publique de monsieur XXX selon laquelle « tout serait fait » pour que l’étudiant expulsé n’ait pas son année ou, dans le même sens, les 00/20 attribués par monsieur XXX à quarante-et-une copies de la promotion comportant 170 étudiants ; que l’une des étudiantes personnellement contactées par monsieur XXX, qui s’est vu attribuer la note de 3/20 après qu’elle lui avait demandé de cesser tout contact avec elle, a considéré cette notation comme constitutive de représailles ; qu’au regard du comportement général adopté par monsieur XXX à l’égard des étudiants, les intéressées se sont légitimement senties placées en situation d’intimidation ;

      Considérant qu’il résulte de l’instruction que des étudiants se sont offusqués de l’utilisation par monsieur XXX de propos grossiers et choquants en cours, relatifs aux pratiques sexuelles telles la sodomie ou la fellation ; que monsieur XXX a adressé des mails insultants et diffamatoires aux personnels administratifs et à ses collègues, comme un courriel adressé à des collègues faisant état de ce que Monsieur YYY, qui représente l’université dans les procédures disciplinaires le concernant, était accusé de plagiat par un autre universitaire"

      Publié par Serge Slama sur FB :
      https://www.facebook.com/serge.slama/posts/10156552923114647

      voilà le lien pour ce cas :
      http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid20536/bulletin-officiel.html?cid_bo=133844&cbo=1

    • #Témoignages de #sexisme_ordinaire à l’université

      Un exemple :

      Bonne pouliche reproductrice

      “Au cinquième siècle avant Jesus-Christ dans la Grèce antique, une femme servait essentiellement de bonne pouliche reproductrice. Prenez-en note pour plus tard, mesdemoiselles.”

      Un enseignant d’histoire Ancienne lors de notre second cours de première année en licence d’Histoire … Des années plus tard, cette remarque demeure encore dans ma tête et me choque toujours autant, surtout lorsque l’on prête attention au sous-entendu qu’elle contient.

      https://payetafac.tumblr.com

    • GARCIA Project

      The GARCIA Project is concerned with the implementation of actions in European Universities and research centres to promote a gender culture and combat gender stereotypes and discriminations. The project runs from February 2014 to January 2017.

      By taking into account the involved organisations, but also their broader national context, this project aims to develop and maintain research potential and skills of both, women and men researchers, in order to sustain the quality of their working conditions.

      Particular attention is given to the early stages of academic and scientific career. The project focuses on both, STEM (Science, Technology, Engineering and Mathematics) and SSH (Social Sciences and Humanities) disciplines to assure that the aim of transforming academia and research towards a more gender equal environment can be extended to all levels of the institution by putting into practice the best systemic organisational approaches.

      Macro, meso and micro level analyses will be followed by the implementation of action plans, which are mainly directed to: gender regimes; awareness raising on gendered practices; gender equality in management and decision making; the phenomenon of Leaky Pipeline; the implicit gendered subtexts in evaluating excellence.

      http://garciaproject.eu

    • Gender and Precarious Research Careers

      The literature on gender and science shows that scientific careers continue to be characterised – albeit with important differences among countries – by strong gender discriminations, especially in more prestigious positions. Much less investigated is the issue of which stage in the career such differences begin to show up.

      Gender and Precarious Research Careers aims to advance the debate on the process of precarisation in higher education and its gendered effects, and springs from a three-year research project across institutions in seven European countries: Italy, Belgium, the Netherlands, Iceland, Switzerland, Slovenia and Austria. Examining gender asymmetries in academic and research organisations, this insightful volume focuses particularly on early careers. It centres both on STEM disciplines (Science, Technology, Engineering and Mathematics) and SSH (Social Science and Humanities) fields.

      Offering recommendations to design innovative organisational policies and self-tailored ‘Gender Equality Plans’ to be implemented in universities and research centres, this volume will appeal to students and researchers interested in fields such as Gender Studies, Sociology of Work and Industry, Sociology of Knowledge, Business Studies and Higher Education.


      https://www.taylorfrancis.com/books/e/9781351781428
      #précarité #carrière #livre

    • Harcèlement sexuel : 
dans l’enseignement supérieur, des #cellules_d’écoute au compte-gouttes

      La ministre de l’Enseignement supérieur avait annoncé il y a près d’un an la généralisation dans toutes les universités de tels lieux. Plusieurs semaines après la rentrée, des initiatives ont bien été mises en place, mais chaque établissement fait comme il l’entend et à moyens constants.
      « Lors d’un oral, un enseignant à Paris-I m’a fait remarquer à la fin de ma présentation que je devrais arrêter de me caresser les seins pendant que je parlais, ça distrayait le public. J’avais en réalité épousseté mon tee-shirt pour y enlever une miette. Je n’ai parlé à personne de son comportement, je n’aurais pas su vers qui me tourner et je craignais un retour de bâton », lance Sandra (1), 27 ans. Les faits qu’elle relate datent de quelques années, mais les choses n’ont malheureusement pas radicalement changé depuis. Portée par la vague #MeToo, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait annoncé en décembre que toutes les universités et écoles devraient se doter de cellules d’écoute et de lutte contre le harcèlement sexuel dès cette rentrée. Promettant, en outre, de suivre de « très près la réalisation de ces objectifs ».

      Rien de vraiment nouveau. Selon la ministre, ces cellules existaient déjà en 2017 dans une vingtaine d’universités. Le tout était donc de les généraliser. En 2015, une circulaire incitait déjà les établissements à se doter de moyens de prévention et de prise en charge du harcèlement sexuel. Cette fois-ci, le coup de pression a-t-il été suivi d’effets ?

      Pour suivre l’avancement du dossier, le ministère a mis en ligne une cartographie en open source recensant les initiatives des établissements visant à lutter « contre les violences sexistes et sexuelles ». Soixante-cinq sont répertoriées, mais seulement 25 renvoient à des dispositifs opérationnels, 25 autres sont en cours d’installation et le reste en cours de réflexion (14) ou sans statut (1). Contacté, le ministère n’a pour le moment pas souhaité donner plus d’éléments sur les modalités de mise en œuvre de cette mesure. Camille (1), de l’association Clasches (Collectif de lutte antisexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur) souligne : « Ça n’a pas du tout été mis en place partout. Des réflexions sont lancées, mais pour l’heure ça n’a pas révolutionné le paysage universitaire. Les initiatives recensées sont en plus très inégales. Ça peut être une cellule ou juste un plan d’action dont on ne connaît pas l’application. »
      Pionnier

      C’est en 2008, à l’université Lille-III, qu’a été fondée la première cellule de veille de France sous l’impulsion de Nathalie Coulon, enseignante-chercheuse en psychologie. Depuis sa création, une soixantaine de saisines ont été enregistrées. « La moitié n’est pas du registre du harcèlement sexuel. Mais ce qu’on voit n’est pas ce qui existe réellement. Certains en parlent à d’autres ou le gardent pour eux », note-t-elle. Etudiants, doctorants, personnels, tous peuvent témoigner.

      Sandrine Rousseau, vice-présidente de l’université de Lille chargée de l’égalité femmes-hommes explique : « L’université est un lieu où se développent des violences sexistes et sexuelles, notamment en raison des rapports de pouvoir très particuliers. S’il arrive quelque chose, on peut nous envoyer un mail. Après un premier rendez-vous, au-delà de l’écoute et des conseils, une enquête interne indépendante peut être menée par la cellule. On peut ensuite convoquer les instances de discipline et accompagner la victime. »

      La forme que prend la cellule est laissée à la libre appréciation des établissements. Celle de l’université de Bordeaux, qui existe depuis 2015, comme celle de Clermont-Auvergne, créée en septembre, se basent sur le principe lillois avec un dispositif interne et dédié. L’Université Sorbonne-Paris-Cité, entre autres, a choisi l’externalisation en la confiant à l’Institut en santé génésique. L’Institut polytechnique (INP) de Grenoble s’est récemment penché sur la question. Ici, pas de cellule dédiée, mais deux dispositifs pour traiter les risques psychosociaux (harcèlement moral, sexuel, racisme…) : un pour le personnel, un autre pour les doctorants et les étudiants, toujours en cours d’élaboration.
      « Un regard plus extérieur

      Tous disent la même chose. La généralisation des cellules est une nécessité. Leur mise en place reste toutefois pour le moment basée sur la bonne volonté des établissements. « La difficulté est que tout se fait à moyens constants », confie Ioannis Parissis, vice-président en charge des ressources humaines à l’INP Grenoble. A Lille, Nathalie Coulon dresse le même constat : « Il ne suffit pas de décréter qu’il faudrait qu’il y en ait. C’est un chemin qui prend du temps, il faut mobiliser des personnes, les former, avoir des moyens. Dans ma déclaration d’heures de l’année dernière, je n’ai eu que six heures d’équivalent TD de gratification. Par rapport au temps consacré, c’est ridicule. Les autres personnes font ça dans le cadre de leur mission ou en plus du reste. C’est du bénévolat. »

      Pour Clasches, les cellules sont un premier pas. Mais la réflexion doit aller plus loin avec des faits punis à leur juste mesure. « On milite pour qu’il y ait un regard plus extérieur sur ces affaires. Une fois que des procédures disciplinaires arrivent à être lancées, ce sont des personnes de l’établissement qui jugent leurs collègues ou étudiants. Rien n’empêche qu’en interne, le travail soit fait pour étouffer les affaires. D’ailleurs, lorsque des sanctions sont prononcées, très peu mentionnent le terme "harcèlement sexuel", on parle plutôt de "comportement inapproprié". Les établissements tentent de ne pas rester inactifs, tout en donnant un minimum de sanction. » Le collectif plaide pour une remise à plat de ces procédures dans lesquelles les victimes, dépossédées de leur affaire, n’ont qu’un statut de témoin.

      https://www.liberation.fr/france/2018/11/04/harcelement-sexuel-dans-l-enseignement-superieur-des-cellules-d-ecoute-au
      #France

    • A l’#ENS #Lyon, la culture du silence face à des affaires de harcèlement

      Depuis l’émergence du mouvement #Metoo il y a un an, au moins cinq affaires de harcèlement et de sexisme ont secoué la célèbre grande école. Une timide libération de la parole, malgré la frilosité d’une direction plus soucieuse de préserver la réputation d’#excellence de l’établissement.


      https://www.mediacites.fr/enquete/2018/11/28/a-lens-lyon-la-culture-du-silence-face-a-des-affaires-de-harcelement

    • Violences sexuelles : dans l’enseignement supérieur et la recherche aussi, #SupToo !

      Plus d’une centaine d’universitaires, venus de toutes les disciplines, appellent à témoigner des violences sexistes ou sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche, grâce aux réseaux Tumblr SupToo et #SupToo. Loin d’être des lieux préservés, « nos établissements sont des espaces où les circonstances aggravantes, d’abus d’autorité et de dépendance, sont au cœur même des fonctionnements institutionnels ».

      Toutes les enquêtes le montrent, les violences faites aux femmes concernent tous les milieux sociaux et professionnels. Il n’y a donc aucune raison que nos universités et établissements d’enseignement supérieur et de recherche en soient préservés. D’autant plus qu’en leur sein les relations hiérarchiques se conjuguent souvent aux rapports de pouvoir multiples liés à l’autorité, au prestige, aux grades et aux fonctions.

      Le recrutement des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs, leurs promotions, l’attribution de responsabilités ou le financement des contrats doctoraux sont décidés par des pair·e·s. En master ou en thèse, certaines démarches administratives (réinscription, bourse, titre de séjour, etc.), les demandes de financement, les lettres de recommandation, les candidatures à des postes ou les autorisations de publication nécessitent l’appui des responsables de master, de mémoire, du directeur ou de la directrice de thèse, de laboratoire, d’équipe de recherche etc.

      Loin d’être des lieux préservés, nos établissements d’enseignement supérieur sont donc des espaces propices aux violences sexistes et sexuelles, où les circonstances aggravantes, d’abus d’autorité et de dépendance, sont au cœur même des fonctionnements institutionnels.

      D’un établissement à l’autre, cela conduit à des situations qui se ressemblent tristement.

      C’est l’étudiante, d’abord fière que son responsable de diplôme souhaite travailler sur son projet de mémoire le soir après les cours, et qui se trouve progressivement prise dans une spirale sans plus savoir comment dire non. Elle commence à ne plus venir en cours, subit les blagues de son harceleur devant le rire des autres étudiant·e·s et finit par arrêter ses études, dans l’incompréhension totale de ses parents.

      C’est la doctorante qui, en colloque à l’étranger, ne sait plus comment faire comprendre à son directeur de thèse que non, elle n’a pas besoin d’être raccompagnée jusqu’à la chambre de son hôtel. Une fois rentrée dans son laboratoire, elle craindra les échanges seule avec lui, il lui reprochera alors d’être moins investie, et préfèrera soutenir un autre projet plus prometteur.

      Ainsi, les violences bénéficient d’un contexte favorable : abus de pouvoir et de confiance, dépendance et silence, vulnérabilité exacerbée pour les étudiantes étrangères connaissant mal leurs droits et plus isolées. Car la personne qui les dénoncera courra le risque d’être privée de toute chance d’avoir une carrière académique ; il sera facile d’avancer des motivations scientifiques (manque de qualification ou de motivation) pour convaincre les instances compétentes de rejeter sa candidature à un recrutement ou une promotion. Bien sûr des sections disciplinaires existent et sont parfois mobilisées mais elles sont composées de pair.e.s appartenant à l’établissement, trop peu formé.e.s et outillé.e.s sur ces sujets, méconnaissant jusqu’à leur propre rôle, et leur saisine peut s’avérer compliquée, largement tributaire du bon vouloir de la direction ou présidence de l’établissement, du rectorat ou du ministère.

      Depuis quelques années les choses commencent à changer. Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles se mettent en place, des formations toujours plus nombreuses sont proposées, des guides sont publiés, des campagnes de sensibilisation sont produites et des groupes de travail existent, avec le soutien du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Une dynamique très positive est enclenchée, avec un investissement remarquable des personnes qui portent ces dispositifs, et des associations partenaires. Mais cela ne suffit pas, les sanctions envers les agresseurs sont souvent minimes et les moyens manquent cruellement.

      L’expérience des établissements mobilisés montre que, pour pouvoir entendre la parole des témoins et des victimes, accompagner ces dernières dans toutes les dimensions nécessaires (médicale, juridique, psychologique, sociale…), mais aussi mener des actions de prévention, tous les établissements doivent disposer d’au moins une personne formée et à temps plein sur les questions d’égalité. De plus, l’institution doit maintenant prendre conscience de l’ampleur du phénomène et construire des garde-fous plus efficaces contre les violences faites aux femmes.

      Pour la mise en œuvre effective de la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique, nous demandons donc que des moyens conséquents soient dégagés, accompagnés d’une large réflexion sur les dysfonctionnements de nos établissements. Nous appelons le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, la conférence des présidents d’université, la conférence des grandes écoles, la conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, les président.e.s d’université, les syndicats, les associations et l’ensemble des personnels à se saisir pleinement de ces enjeux.

      Afin de soutenir cette dynamique, nous invitons toutes les femmes et tous les hommes à partager leur expérience en tant que témoin ou victime de violences sexistes ou sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche. Plusieurs réseaux existent : Tumblr SupToo, #SupToo. Vous pouvez aussi vous adresser à la mission Égalité ou à la cellule contre le harcèlement de votre établissement lorsqu’elle existe, et soutenir sa mise en place lorsqu’elle n’est pas encore instituée.

      Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche forment les citoyens et citoyennes de demain, ils se doivent d’être exemplaires en matière d’égalité et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Ensemble, mobilisons-nous pour un enseignement supérieur et une recherche sans violences.

      Signataires :

      Sylvie Cromer – sociologie
      Philippe Liotard – épistémologie
      Séverine Lemière – économie
      Colette Guillopé – mathématiques
      Réjane Sénac – science politique
      Yves Raibaud – géographie
      Gabrielle Houbre – histoire
      Brigitte Ranque – médecine
      Béatrice Delzangles - droit public
      Nolwenn Lécuyer – archéologie
      Claudine Hermann – physique
      Rozenn Texier-Picard – mathématiques
      Artemisa Flores Espinola – sociologie
      Kamila Bouchemal – études de genre, littératures comparées
      Michèle Ferrand – sociologie
      Elisabeth Luquin – anthropologue
      Cendrine Marro – psychologie et sciences de l’éducation
      Anne-Laure Féral-Pierssens – médecine
      Dominique Chandesris – physique
      Pascale Molinier – psychologie sociale
      Barbara Schapira – mathématiques
      Nathalie Bertrand – informatique
      Rachel Silvera – économie
      Rebecca Rogers – histoire
      Catherine Marry – sociologie
      Hélène Marquié – études de genre, art
      Françoise Vouillot – psychologie
      Jules Falquet – sociologie
      Gwenaelle Perrier – science politique
      Marion Charpenel – sociologie
      Anne Eydoux – économiste
      Florence Rochefort – histoire
      Hélène Fleckinger – cinéma
      Erika Flahault – sociologie
      Marion Girer – droit
      Dominique Fougeyrollas – sociologie
      Azadeh Kian – sociologie
      Françoise Milewski – économie
      Christelle Hamel – sociologie
      Sophie Pochic – sociologie
      Patrick Laurenti – biologie
      Hélène Nicolas – anthropologie
      Françoise Picq – science politique
      Nathalie Lapeyre – sociologie
      Hélène Breda – sciences de l’information et de la communication
      Marina Rosas-Carbajal – sciences de la Terre
      Fatiha Talahite – économie
      Delphine Naudier – sociologie
      Mathilde Guergoat-Larivière – économie
      Anne-Marie Devreux – sociologie
      Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles – épidémiologiste
      Fabienne Gillonnier – EPS-STAPS
      Lucile Ruault – sociologie politique
      Marion Tillous – géographie
      Eliane Viennot – littérature
      Fabrice Dhume – sociologie
      Jessica Brandler-Weinreb – sociologie
      Coline Cardi – sociologie
      Anne Bertrand – mathématiques
      Margaret Maruani – sociologie
      Soline Blanchard – sociologie
      Virginie Nicaise – psychologie
      Anne-Françoise Bender – gestion
      Nathalie Coulon – psychologie
      Christine Gruson – sociologie
      Rose-Myrlie Joseph – sociologie
      Geneviève Pruvost – sociologie
      Catherine Thibault – physique nucléaire et physique des particules
      Joëlle Wiels – biologie
      Hélène Périvier – économie
      Hyacinthe Ravet – sociologie et musicologie
      Cécile Ottogalli-Mazzacavallo – histoire
      Delphine Chedaleux – histoire des médias
      Geneviève Pezeu – sciences de l’éducation
      Frédéric Le Roux - mathématiques
      Indira Chatterji - mathématiques
      Maxime Forest – science politique
      Anaïs Bohuon – STAPS
      Clare Ramsbottom – anglais
      Didier Chavrier – sciences de l’éducation
      Nahema Hanafi – histoire
      Claire Blandin – sciences de l’information et de la communication
      Fabrice Virgili – histoire
      Karine Bergés – civilisation espagnole
      Natacha Lillo – civilisation espagnole contemporaine
      Yannick Chevalier – grammaire et stylistique française
      Pascale Rialland – biologie
      Antoine Cazé – littérature américaine
      Anne Le Friant – sciences de la Terre
      Pascal Tisserant – psychologie sociale
      Michela Petrini – physique
      Christian Brouder – physique
      Condon Stéphanie – socio-démographie
      Christine Rivalan Guégo – études hispaniques
      Alice Debauche – sociologie
      Emmanuel Fureix – histoire
      Magali Mazuy – sociologie et démographie
      Camille Schmoll – géographie
      Jean-Christophe Komorowski – sciences de la Terre
      Florence Gherchanoc – histoire
      Annik Houel – psychologie sociale
      Françoise Thébaud – histoire
      Laure Bonnaud – biologie
      François Bouteau – biologie
      Marguerite Cognet – sociologie
      Josette Feral – études théâtrales
      Nathalie Feuillet – sciences de la Terre
      Éric Queinnec – biologie
      Régine Dhoquois – droit
      Marion Paoletti – science politique
      Cedric Lemogne – médecine
      Sandrine Rousseau – économie
      Antigoni Alexandrou – physique
      Audrey Darsonville – droit
      Fanny Gallot – histoire
      Gaël Pasquier – sociologie
      Romain Pudal – sociologie
      Silyane Larcher – science politique
      Claire Cossée – sociologie
      Irène Peirera – philosophie
      Aude Rabaud – sociologie et anthropologie
      Samir Hadj Belgacem – sociologie
      Marion Carrel – sociologie
      Violaine Girard – sociologie
      Lissel Quiroz – histoire
      Laure Pitti – sociologie
      Abdellali Hajjat – science politique
      Arlette Gautier – sociologie
      Frédérique Le Doujet-Thomas – droit
      Sandy Montanola – information et communication
      Irène Berthonnet – économie
      Myriam Hachimi Alaoui – sociologie
      Lissel Quiroz – histoire
      Jérôme Courduriès – anthropologue
      Jean-Baptiste Combes – économie de la santé
      Miyana Hémadi – chimie

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/061218/violences-sexuelles-dans-l-enseignement-superieur-et-la-recherche-au

    • Discriminations en tout genre à l’Université. Recommandations à l’attention du Rectorat.

      Messages clés

      Le Service Egalité ainsi que la division des ressources humaines de l’Université de Genève mettent en place des mesures pour favoriser l’égalité et le bien-être : promotion de la diversité, lutte contre les discriminations, sensibilisation.
      Malgré ces mesures, sexisme, paternalisme et malaises professionnels étaient encore rapportés à la Cellule Confiance en 2018.
      Fort de ce constat, le présent rapport contribue à l’effort universitaire en la matière en adressant ses recommandations au Rectorat.

      Résumé

      La campagne #UNIUNIE diffusée depuis 2017 par le Service Egalité a constitué une démarche active pour sensibiliser les personnes qui fréquentent l’Université à l’existence du harcèlement sexuel et sexiste au sein même de l’institution.

      Durant le semestre de printemps 2019, les 21 étudiant-e-x-s de la clinique d’analyse sociale ont réalisé 26 entretiens auprès d’étudiant-e-x-s et du corps enseignant pour mieux appréhender les effets de la campagne #UNIUNIE et les expériences de #discrimination. Le cours a également bénéficié des contributions de 3 expertes en politiques de genre et d’égalité, internes et externes à l’université.

      Ces étudiant-e-x-s de Master ont développé une liste de 14 #recommandations adressées au Rectorat de l’Université de Genève. Ces dernières visent à favoriser l’inclusion et le respect des modes de vie pluriels à l’université. À travers un travail collaboratif élaboré autour de réflexions, de discussions, de revues de littérature et d’entretiens menés seul-e-x-s ou en groupes, nous avons produit des recommandations orientées sur cinq axes : la sensibilisation, l’inclusion, l’agir civique, la transparence des procédures et l’adaptation des structures universitaires aux modes de vie pluriels. Ces mesures élargissent en outre les actions menées par l’Université dans cette campagne en incluant d’autres formes de discriminations.

      https://www.unige.ch/sciences-societe/socio/fr/publications/sociobrief/sociobrief-1

  • #AAH et revenu du conjoint : la mesure choquante ? - Allocation et aides financières aux adultes handicapés (10191)
    https://informations.handicap.fr/art-aah-revenu-conjoint-51-10191.php

    Quant à l’APF (Association des paralysés de France), elle fait son propre calcul, avec le scénario le plus défaitiste. « Même avec la revalorisation de 90 euros, le plafond de ressources pour le couple serait de 1 350 euros par mois, contre 1 621,78 euros aujourd’hui, estime-t-elle. Avec cette baisse du plafond, les allocataires de l’AAH vivant en couple (plus de 250 000 bénéficiaires) vont perdre une partie conséquente de leur AAH, au maximum 272 euros par mois, y compris en tenant compte de la revalorisation ». L’APF alerte le président de la République et son gouvernement de « la dimension terriblement négative de ces mesures qui va à l’encontre de l’ambition et des intentions affichées d’une société plus inclusive et de lutte contre la #pauvreté des personnes en situation de handicap ».

    • Commentaire sur Facebook

      Augmentation de l’AAH annoncée : « L’allocation aux adultes handicapés passera à 860 euros le 1er novembre 2018, puis à 900 euros le 1er novembre 2019. En 2 ans, la hausse sera donc d’environ 90€ ».

      En réalité, +49,11€ dans un an et +40€ supplémentaires dans deux ans, soit un total de 89,11€ dans deux ans.

      Dans le même temps, augmentation immédiate de 2€ par jour du forfait journalier (soit 60,83€ par mois en moyenne).

      Quel avantage réel restera-t-il aux personnes handicapées accueillies en Maison d’Accueil Spécialisée ?

      Elles seront même perdantes immédiatement, puisque leurs revenus, nets de forfait journalier, passeront de 263,39€ à 202,56€ au 1er janvier 2018, soit une baisse de 23%.

      En fonction des effets contradictoires de ces mesures, les résidents de MAS ne verront réellement les effets de l’augmentation de leur AAH (de 28,28€ mensuels en moyenne et non 90€) qu’à partir d’avril 2022, d’après mes calculs.

      Certes, le décret n° 2010-15 du 7 janvier 2010 garantit un minimum de ressources à hauteur d’au moins 30 % de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) à l’ensemble des personnes en situation de handicap résidant en Maison d’Accueil Spécialisée, mais l’impact de ces mesures se reportera alors sur le budget de fonctionnement des établissements.

    • Macron réalise un projet PS.

      « Un travail de rapprochement des règles de prise en compte de la situation familiale des bénéficiaires de l’AAH avec celles applicables aux bénéficiaires d’autres minima va être engagé, au regard des disparités de traitement mises en lumière tant par le rapport Sirugue de 2016 relatif à la réforme des minima sociaux que par l’enquête en cours de la Cour des comptes sur les prestations monétaires aux ménages modestes. En effet, le niveau de ressources garanti à un couple comptant un bénéficiaire de l’AAH s’établit aujourd’hui à 2 fois celui d’une personne isolée, alors qu’il s’établit à 1,5 fois pour les bénéficiaires du RSA. Les règles d’appréciation des revenus des bénéficiaires de l’AAH en couple, qui représentent un peu moins d’un quart des allocataires, seront rapprochées en deux temps de celles des autres minima. » (...)

      Rappelons que les personnes concernées réclament depuis longtemps déjà la fin de la prise en compte des revenus du conjoint, afin de pouvoir bénéficier de ressources propres.

      #rapport_Sirugue #minima_sociaux

  • #chômeurs visibles et invisibles : la barre des 11 millions dépassée !
    http://reformeraujourdhui.blogspot.com/2017/08/chomeurs-visibles-et-invisibles-la.html

    Les chiffres des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi pour le #mois de juillet 2017 font apparaître une nouvelle augmentation du chômage.Comme c’était le cas sous le quinquennat de François Hollande, Emmanuel Macron et ses différents ministres et secrétaires d’Etat évoquent des résultats plutôt encourageants mais ne parlent ni du nombre de chômeurs toutes catégories confondues ni des personnes exclues des statistiques officielles...Selon le dernier rapport complet de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques *, on constate pour le mois de juillet 2017 une nouvelle augmentation du nombre de chômeurs, toutes catégories confondues : A : 3 518 100 (+ 0,1 % sur 1 #an), demandeurs d’emploi sans emploi B : 748 300 (+ 2,9 % sur 1 an), demandeurs d’emploi ayant exercé une (...)

    #bénéficiaires #demandeurs_emploi #plafonds #RSA

  • « Goujat ! » Les profs de lettres pétitionnent contre le sexisme (Rue89)
    http://rue89.nouvelobs.com/2016/10/27/goujat-les-profs-lettres-petitionnent-contre-sexisme-265521

    En cause, les remarques du président du jury, Patrick Laudet, universitaire, Inspecteur Général et diacre par ailleurs.

    Celui-ci fait le constat de la dégradation du métier mais se félicite entre autres de l’augmentation du nombre de candidats, et particulièrement de candidats masculins au CAPES de Lettres.

    Car, écrit-il :

    « La proportion des garçons au CAPES de lettres, celle des candidats et plus encore celle des reçus, s’améliore significativement, ce qui est un symptôme d’attractivité nouvelle pour le métier de professeur de Lettres.

    Enseigner les lettres n’est pas une spécificité féminine et nos élèves ont besoin de l’expérimenter au quotidien.

    Ils y gagneront incontestablement, les garçons entre autres, et la présence accrue d’hommes pour enseigner les Lettres contribuera à affiner l’image parfois dégradée qu’ils ont de la discipline. Pour qui est légitimement soucieux de parité, c’est là une tendance vraiment encourageante. »

    (i) Il y a donc inversion de causalité : c’est parce qu’un métier est moins attractif qu’il se féminise et non l’inverse.
    (ii) Il y a double stigmatisation des enseignantes : responsables de la dégradation du métier et ne pouvant satisfaire à ce qu’attendraient les élèves-garçons.
    (iii) Cette histoire révèle en creux, dans l’enseignement comme ailleurs, la difficulté des femmes à accéder à certains postes à responsabilités ou plus prestigieux [NB : même si ça évolue un peu : ma chaîne hiérarchique IEN-DASEN-Rectrice-Ministre est entièrement féminine depuis 2 ans, ainsi que la conseillère pédagogique et la directrice. Néanmoins cette féminisation est davantage le signe de la raréfaction des hommes, les statistiques montrent que leur sur-représentativité lorsqu’on s’élève persiste.]

    #éducation #enseignantes #sexisme #genre #plafond_de_verre

  • Mediafact: le #FN a-t-il atteint son «plafond de verre»?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140216/mediafact-le-fn-t-il-atteint-son-plafond-de-verre

    Le #Front_national serait le « premier #parti de #France », en tête chez les ouvriers et les #jeunes, et « aux portes du #pouvoir ». C’est ce que répète #Marine_Le_Pen depuis sa première place aux européennes. D’autres estiment au contraire que le parti frontiste aurait atteint un « #plafond_de_verre » et serait trop isolé pour l’emporter. Réponses sur « Mediafact ».

    #élection_présidentielle #élections #ouvrier

  • Mediafact : le #FN a-t-il atteint son « #plafond_de_verre » ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120216/mediafact-le-fn-t-il-atteint-son-plafond-de-verre

    Le #Front_national serait le « premier #parti de #France », en tête chez les ouvriers et les #jeunes, et « aux portes du #pouvoir ». C’est ce que répète #Marine_Le_Pen depuis sa première place aux européennes. D’autres estiment au contraire que le parti frontiste aurait atteint un « plafond de verre » et serait trop isolé pour l’emporter. Réponses sur "Mediafact".

    #élection_présidentielle #élections #ouvrier

  • La Cour des comptes préconise de réduire l’indemnisation des chômeurs, Derek Perrotte
    http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021628923787-chomage-la-cour-des-comptes-suggere-de-baisser-les-allocations

    François Hollande a souligné dans son discours ce lundi que la durée d’indemnisation « est la plus longue d’Europe ». (...)
    La Cour recommande dès lors de rogner sur les #allocations : alors qu’un #chômeur célibataire sans enfant touche en moyenne 70% de son ancien #salaire net, « une diminution d’un point » de ce taux « représenterait une #économie de 422 millions d’euros ». Elle souligne que de fortes économies sont aussi possibles en revenant sur le principe « un jour cotisé/un jour indemnisé » en place depuis 2009 : passer à un ratio de 0,9 rapporterait 1,2 milliard d’euros par an. Autre recommandation : passer de 50 à 55 ans l’âge à partir duquel un chômeur peut prétendre à 36 mois d’indemnisation (contre 24 mois pour les plus jeunes), une mesure qui économiserait 450 millions d’euros.
    Côté recettes, le rapport pointe que le taux de cotisation est « inchangé depuis 2007 » et que 0,1 point supplémentaire rapporterait 500 millions par an. Dans sa ligne de mire, on retrouve aussi le mécanisme d’activité réduite (chômeurs travaillant en partie dans le mois), au « coût élevé » et qui peut « installer les salariés de certains secteurs dans la #précarité . »
    Interrogé sur une éventuelle baisse de l’#indemnisation, le ministère du Travail répond que « l’#Unédic est du ressort des partenaires sociaux ; le gouvernement n’intervient pas dans la négociation ». Sauf l’Elysée apparemment.

    http://www.unedic.org/sites/default/files/cour_des_comptes_observations_definitives_gestion_ac2008-2014.pdf

    Les membres de la cour des comptes reçoivent des salaires de 8000 à 12 000 € par mois.

    Chômage : les défis de Hollande en cinq graphiques
    http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/01/18/le-chomage-et-hollande-en-cinq-graphiques_4849358_4355770.html

    François Hollande est dos au mur. Le président de la République a conditionné une nouvelle candidature en 2017 à l’« inversion de la courbe du chômage ».

    Emploi : le plan de la dernière chance pour Hollande
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/18/emploi-le-plan-de-la-derniere-chance_4849035_3234.html

    500  000 #formations "supplémentaires", relance de l’apprentissage
    Soutenir l’#emploi dans les PME
    «  Toute #entreprise de moins de deux cent cinquante salariés qui recrutera un salarié payé entre 1 et 1,3 smic en CDI ou en CDD de six mois et plus se verra compenser l’ensemble de ses cotisations sociales, assure le chef de l’Etat. Concrètement, cela signifie que l’Etat prendra à son compte la totalité des prélèvements sociaux, ce qui représente une somme de 2  000  euros pour assurer effectivement zéro charge.  » Cette aide, accordée pour deux ans, sera mise en place tout de suite.

    Simplifier la rupture du contrat de travail
    (...) réforme des #prud’hommes, engagée par la loi «  croissance, activité et égalité des chances économiques   » d’août  2015, sera parachevée «  avec l’instauration d’un plafond pour les indemnités prononcées   ». (...) jusqu’au bout, on cherchera à réformer, même si cela ne plaît pas à tout le monde.

    #précarisation #guerre-aux_pauvres #assistance_aux_entreprises

    • Assurance chômage : « S’il n’y a pas d’accord entre partenaires sociaux, nous prendrons un décret » prévient El Khomri
      http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/assurance-chomage-s-il-n-y-pas-d-accord-entre-partenaires-sociaux-nous-p

      « C’est aux partenaires sociaux de mettre les voies et les moyens » pour « assurer la pérennité financières » de l’Unedic, en #déficit de 4 milliards d’euros..

      #sauver_le_régime #austérité

    • 35 heures, assurance chômage... les propos subliminaux de François Hollande
      http://www.latribune.fr/economie/france/35-heures-assurance-chomage-les-propos-subliminaux-de-francois-hollande-54

      ...la situation financière de l’Unedic. L’Institution perd environ quatre milliards d’euros supplémentaires chaque année. Et, à ce rythme, la #dette cumulée atteindrait 29,4 milliards d’euros fin 2016 et 35 milliards fin 2018, soit l’équivalent d’une année de #cotisation... Alors que les réserves de l’Unedic s’élèvent à environ 50 milliards d’euros.
      Or, les pouvoirs publics sont très préoccupés par la situation financière de l’Unedic. Et pour cause, son déficit est pris en compte pour apprécier le respect par la France des critères de Maastricht qui limite à 3% du PIB le #déficit_public d’un pays. Or, la France s’est engagée à être dans les clous fin 2017.

      (...)l’#Etat, qui apporte sa garantie financière à l’Unedic, a, in fine, le dernier mot puisque c’est le ministère du Travail qui doit agréer la convention. Il peut donc refuser cet #agrément si les règles arrêtées ne lui conviennent pas.

    • Pourquoi l’Assurance chômage intéresse tant le monde politique ? Jean-Christophe Chanut via @cie813
      http://www.latribune.fr/economie/france/pourquoi-l-assurance-chomage-interesse-tant-le-monde-politique-544708.html

      Depuis plusieurs semaines les déclarations se sont multipliées sur l’indemnisation des chômeurs. A commencer par François Hollande qui, lors de ses vœux aux « acteurs de l’entreprise et de l’emploi » a rappelé que la France avait les #durées d’indemnisation les plus longues en Europe... Le sous-entendu était très clair.
      Ce sont aussi le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, et le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen qui y sont allés de leurs petites phrases sur un régime qui devrait davantage inciter à la reprise de l’emploi.

      Assurance chômage : vers une baisse des allocations ?
      http://www.latribune.fr/economie/france/assurance-chomage-vers-une-baisses-des-allocations-542490.html

      A droite, Nicolas Sarkozy a aussi enjoint les partenaires sociaux à réduire le déficit de l’assurance chômage. Et s’ils n’y parviennent pas, l’ancien chef de l’Etat propose alors de confier à l’Etat, pour un temps du moins, la gestion de l’assurance chômage. Nicolas Sarkozy : "le FN, c’est le symptôme, la fièvre, pas le virus"
      http://www.latribune.fr/economie/france/nicolas-sarkozy-le-fn-c-est-le-symptome-la-fievre-pas-le-virus-536712.html

      La préparation des esprits joue donc à fond afin de mettre la pression sur les gestionnaires de l’Unedic. Mais, dans la réalité, qu’en est-il de l’état du régime. Tour d’horizon. (...)

      Un système trop généreux ?

      Beaucoup de fantasmes circulent sur l’indemnisation des demandeurs d’emploi. D’abord, il est important de préciser que seule une minorité de demandeurs d’emploi sont indemnisés. Selon les dernières données connues de la Dares (service statistiques du ministère du Travail), qui portent sur le mois de septembre 2015, 39,9% des demandeurs d’emploi en catégories « A,B,C,D,E » sont indemnisés par l’assurance chômage (hors allocation de formation) et 8% le sont au titre du régime de solidarité nationale (par exemple, les titulaires de l’allocation de solidarité spécifique, l’ASS), après avoir épuisé tous leurs droits à l’assurance chômage... Une minorité donc.

      Quant au #montant moyen de l’allocation perçue, il atteint 1.057 euros net par mois à la fin 2014 (dernières données connues). Dans le détail, 99% des demandeurs d’emploi indemnisés perçoivent moins de 3.872 euros brut par mois, 95% moins de 2.079 euros et 50% moins de 1.031 euros. Quant à la fameuse allocation maximale de 7.183 euros brut par mois, elle est perçue par... 1.440 allocataires, soit 0,04% des bénéficiaires. Les allocataires concernés sont des personnes qui percevaient un salaire d’au moins 12.516 euros bruts par mois en 2014. Et ils ont droit à une allocation égale à 57% de leur ancien salaire (dans la limite de ces 12.516 euros). (...) La question du #plafond de l’allocation, [et les #cotisations ?]

      Les effets pervers des droits rechargeables

      Toute période travaillée par un demandeur d’emploi avant l’épuisement de ses allocations allonge la durée de ses droits à l’Assurance chômage, si la perte de ce nouvel emploi n’est pas volontaire. C’est ce que l’on appelle "les #droits_rechargeables". Il faut cependant avoir au moins travaillé 150 heures sur l’ensemble de la période d’indemnisation. Si cette condition est remplie, une fois tous les droits initiaux du demandeur d’emploi utilisés, et seulement à ce moment-là, il va être effectué un « rechargement » des droits qu’il a acquis en travaillant pendant la période d’indemnisation. Ce « rechargement » lui ouvre de nouveaux droits, c’est-à-dire une allocation d’un nouveau montant pour une nouvelle durée qui sera calculée sur la base des activités reprises.

      Alors certes, le système est ingénieux car il incite les demandeurs d’emploi à reprendre une activité. Mais il a un effet pervers : il pousse les employeurs à multiplier les contrats courts. De fait, les entreprises, avec la complicité en général subie des salariés, ont très bien compris qu’elles pouvaient optimiser leur gestion du personnel peu qualifié en se défaussant sur l’assurance chômage. En d’autres termes, elles utilisent cette main d’œuvre sur des plages horaires les plus courtes possibles, via des CDD très courts puis s’en délestent... puis réembauchent en CDD court quand elles en ont de nouveau le besoin. Pour preuve, selon une note du Conseil d’analyse économique, 70% des embauches en contrat court... sont des réembauches chez un ancien employeur .

    • Engouement du gouvernement pour la réforme de l’assurance-chômage
      http://www.lejdd.fr/Politique/petits-calculs-Le-soudain-engouement-du-gouvernement-pour-la-reforme-de-l-assu

      Bercy a prévu, avant même de connaître l’issue de la négociation, que l’assurance-chômage (Unedic) devait économiser 800 millions d’euros cette année. Ou plus précisément sur les six derniers mois, puisque la nouvelle convention doit entrer en vigueur au 1er juillet. Cette somme - élevée pour une période si courte - est inscrite dans la programmation budgétaire du pays, transmise à Bruxelles. Elle doit contribuer à réduire le déficit public à 3,3% du PIB, après 3,8% (sans doute un peu moins) estimés pour 2015, objectifs à tenir sous peine de sanction de nos partenaires de l’UE. Autrement dit, la fameuse barre des 3% serait à portée de main avant la présidentielle, si tant est que les partenaires sociaux y mettaient un peu d’ardeur. Les pressions du gouvernement s’expliquent : il existe un risque que les négociateurs attendent le retour de la croissance ou un changement de majorité pour agir sur les comptes, voire se déchirent sans aboutir, reportant de facto l’atteinte des 3%.

      Or, faute d’inversion de la courbe du chômage, les économies à l’Unedic ne peuvent venir que d’un tour de vis.

    • Alexandre Saubot (Medef) élu président de l’Unédic
      http://www.boursorama.com/actualites/assurance-chomage-alexandre-saubot-medef-elu-president-de-l-unedic-96400

      Polytechnicien passé par les directions de l’Armement et du Trésor, par le ministère de la Culture et par le groupe bancaire Natexis Banques populaires (devenu Natixis), M. Saubot dirige depuis 2000 le groupe Haulotte, fabricant de nacelles élévatrices et de chariots télescopiques basé dans la Loire.

    • El Khomri n’exclut pas la possibilité d’une dégressivité des allocations chômage
      http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021662195308-el-khomri-nexclut-pas-la-possibilite-dune-degressivite-des-all

      Elle a par ailleurs précisé que le gouvernement « prendrait ses responsabilités » en l’absence d’accord entre partenaires sociaux. « Si les partenaires sociaux n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la nouvelle convention de l’assurance chômage , le gouvernement prendra ses responsabilités et évoquera toutes les pistes, nous prendrons un #décret », a déclaré la ministre, interrogée sur la possibilité de réintroduire la dégressivité des allocations chômage.
      « La dégressivité avait été mise en oeuvre de 1992 à 2001, elle n’a pas montré, d’après les études, que ça avait joué un rôle sur les personnes les plus en difficulté [?!!, #wtf, ndc] . Il faut regarder les choses de façon non passionnée et mettre en oeuvre cette nouvelle convention pour favoriser le retour à l’emploi », a-t-elle poursuivi.

      Leurs « négociations » débuteraient le 22 février.

    • Dégressivité de l’assurance chômage > « Une piste » étudiée par le gouvernement, selon Michel Sapin
      https://twitter.com/itele/status/694157330535985153

      Si je vous dit, je suis plus efficace, j’apporte plus d’éléments pour former le chômeur, que j’apporte plus de chances de retrouver plus vite un emploi, je pense que tout le monde est gagnant (...), si vous êtes dans la dégressivité d’un côté, vous devez être dans l’ augmentation des droits à la formation, des droits à la reprise de l’emploi (...) tout est possible [comme disait lUMP...], on peut très bien imaginer qu’entre un an et deux ans [d’indemnisation]..., en fonctions des situations, des personnes, des âges, bref, il y a plein d’éléments qui peuvent être discutés par les partenaires sociaux, et je souhaite que ce soient les partenaires sociaux qui trouvent un accord, ils l’ont toujours trouvé jusqu’à présent.

      En ital les carottes rhétoriques, en gras le nouveau droit de/à l’employabilité...
      Plus, plus vite, gagnant, des ficelles dignes de la harangue d’un camelot sur le marché.
      #crapule

    • La justification principale énoncée publiquement - car on ne dit pas que la France s’est engagé à réduire son déficit public dans lequel figure celui d’une Unedic aux comptes plombés par le chômage de masse, les dégrèvements de cotisations et, plus structurellement, par un financement exclusivement gagé sur le volume horaire d’emploi - c’est "pour mobiliser plus de moyens sur la formation des chômeurs" (13/1/16, Jean-Marie Le Guen).

      Après avoir contribué à payer le CICE pour assister les entreprises (TVA, pas de hausse du RSA, etc.), les chômeurs et précaires vont donc devoir payer des formations dont la principale vertu sera de les rendre invisibles (passage en catégorie D).

      Le plan de formation de 500 000 chômeurs
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/01/05/formation-de-500-000-chomeurs-le-plan-de-francois-hollande-suscite-des-inter

      Il y n’a actuellement que 280 000 chômeurs en catégorie D ( dispensés de recherche d’emploi, exclue des chiffres du chômage annoncés rituellement).

    • Dégressivité des allocations chômage : le gouvernement « lutte contre les chômeurs », Philippot, FN
      http://www.lepoint.fr/bourse/degressivite-des-allocations-chomage-le-gouvernement-lutte-contre-les-chomeu

      Florian Philippot, l’un des vice-présidents du FN, a estimé mardi que la dégressivité des allocations chômage envisagée par le gouvernement, d’après plusieurs ministres, prouvait que celui-ci « lutte contre les chômeurs » plutôt que contre le chômage.
      « Cette dégressivité a existé en France, entre 1992 et 2001, elle n’a eu aucun effet, ça a été prouvé par des études de l’Insee je crois, ça n’a eu aucun impact sur l’emploi », a jugé l’eurodéputé.
      Au Front national, « on ne pense pas qu’il faille taper sur les chômeurs (...) Oui, il y a des fraudeurs, il faut lutter de manière plus générale activement contre les fraudeurs. Mais moi, je sépare le bon grain de l’ivraie, je veux pas mettre tout le monde dans le même sac. L’immense majorité des chômeurs, s’ils n’ont pas de boulot, c’est qu’il n’y a pas de boulot et ils en cherchent »(...).

  • Pourquoi les inégalités hommes-femmes perdurent dans l’audiovisuel
    http://www.lesinrocks.com/2015/06/23/actualite/pourquoi-les-inegalites-hommes-femmes-perdurent-dans-laudiovisuel-117559

    Une étude de cas consacrée aux journalistes révèle que la féminisation du secteur s’accompagne d’une précarisation, que les femmes sont toujours relativement exclues des postes dirigeants et que les inégalités salariales persistent. Ainsi, d’après les données de la Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels, les femmes représentaient 40 % de la population des titulaires de la carte de presse en 2000, contre 46 % 13 ans plus tard. Cette tendance est similaire dans l’audiovisuel : 33% des cartes en 2000 contre 43% en 2013.

    Sous-représentées dans les fonctions les plus prestigieuses

    Mais quelles fonctions occupent-elles ? Le constat fait par les chercheurs est sans surprise : les femmes sont sous-représentées dans les fonctions d’encadrement et les fonctions prestigieuses, alors qu’elles sont sur-représentées dans les fonctions hiérarchiquement inférieures. Par exemple, en 2013, 65% des secrétaires de rédaction sont des femmes, alors qu’elles ne sont que 36% à être rédacteur en chef, et 32% à être journalistes reporter d’images.

    Le titre est trompeur car l’article ne répond pas a la question « pourquoi » et se content de recopié des statistiques.
    #sexisme #discrimination #journalisme #plafond_de_verre #emploi

  • Plafonnement aux prud’hommes : une « destruction du droit du travail » ? - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2015-06-13/Plafonnement-aux-prud-hommes-une-destruction-du-droit-du-travail-id1

    « Quand le plancher devient le #plafond, c’est qu’on marche sur la tête ! » Sur son blog, l’avocat en droit du travail David Van der Vlist, membre du Syndicat des avocats de France (fondé par des avocats de gauche) et ancien responsable du syndicat étudiant Unef (proche du PS), décortique l’annonce de réforme du gouvernement sur le plafonnement des dommages et intérêts qu’un #salarié peut toucher après un #licenciement abusif devant les #prud'hommes. Une réforme éclipsée cette semaine dans les medias par l’affaire du vol Poiriers-Berlin du Premier ministre.

    Jusque là, le code du travail fixait un #plancher de réparation de 6 mois de salaire pour tout licenciement abusif (sauf dans le cas d’un salarié ayant moins de 2 ans d’ancienneté ou travaillant dans une entreprise de moins de 11 salariés). Pour Van der Vlist, ce plancher est indispensable : « si l’on veut que l’obligation de fonder le licenciement sur une cause réelle et sérieuse soit respectée, il est indispensable que les conséquences d’un licenciement injustifié soient véritablement dissuasives. [...] Or si un salarié ne peut espérer obtenir que 3 mois de SMIC (3300 € net environ), il aura peu intérêt à saisir un conseil de prud’hommes, a fortiori s’il doit prendre un avocat qu’il devra payer une somme similaire (sans certitude de victoire). A partir de là, l’employeur a un faible risque contentieux puisque peu de salariés risquent de l’attaquer [...] L’employeur peut alors licencier sans véritable motif et le #droit_du_travail est réduit à une déclaration de bonnes intentions. »

    « IL NE SERA, LA PLUPART DU TEMPS, PLUS RENTABLE D’ATTAQUER L’EMPLOYEUR. »

    Or, c’est précisément vers cette situation que la réforme conduit pour le blogueur. Pour tous les salariés qui ont moins de deux ans d’ancienneté, le juge ne pourra plus accorder plus de 3 ou 4 mois de #salaire d’#indemnités, en fonction de la taille de l’entreprise. « Il ne sera, la plupart du temps, plus rentable d’attaquer l’employeur. Dans plusieurs cas, l’ancien plancher devient le maximum. »

    #renard_libre_dans_le_poulailler_libre #économie

  • CDD renouvelable deux fois, « lissage » des seuils sociaux : le « Jobs Act » à la française dévoilé par Valls
    http://www.latribune.fr/economie/france/cdd-renouvelables-deux-fois-lissage-des-seuils-sociaux-le-jobs-act-a-la-fr

    • L’exécutif introduit la possibilité de renouveler deux fois (au lieu d’une actuellement) les contrats à durée déterminée ou en intérim. Cet assouplissement de la prolongation des CDD, que réclamait le patronat, se fera « sans bien sûr toucher à la durée maximale de 18 mois » prévue par la loi pour ces contrats, a précisé le Premier ministre.
    • Une prime de 4.000 euros va être immédiatement créée et versée aux entreprises sans aucun salarié qui effectuent leur première embauche. Cette prime, de 2.000 euros la première année et 2.000 euros la deuxième, sera versée pour tous les CDI et CDD de plus de 12 mois signés entre aujourd’hui et le 8 juin 2016. Sont concernées les entreprises n’ayant jamais eu de salarié ou n’en ayant pas eu depuis au moins 12 mois. Cette mesure « permettra de créer de 60.000 à 80.000 emplois », selon le ministre de l’Economie Emmanuel Macron.

    • Le chef du gouvernement a aussi présenté une initiative pour « lisser » les seuils sociaux qui s’appliquent aux entreprises en fonction de leur nombre d’employés et qui déclenchent une série de contraintes pour les entreprises. Ainsi, « au cours des trois prochaines années, les recrutements des entreprises jusqu’à 50 salariés inclus ne déclencheront pas de prélèvements fiscaux et sociaux supplémentaires au titre d’un franchissement de seuil », explique le dossier de presse de Matignon.

    • Les indemnités prud’homales accordées aux salariés licenciés sans cause réelle et sérieuse seront plafonnées. Ce plafonnement variera selon la taille de l’entreprise et l’ancienneté du salarié licencié, mais ne concernera pas les grandes entreprises et les « atteintes graves au droit du travail », comme les discriminations ou le harcèlement, a précisé Manuel Valls.
    […]
    « Notre volonté est que ce ’programme’ constitue à la fois un véritable levier de développement économique et un acte de confiance envers les TPE-PME, pour les inscrire dans une croissance durable, sereine, et riche en emplois ».

    Pour l’emploi je ne sais pas, ou plutôt c’est tout vu.
    En revanche pour la démographie des entreprises, je prévois un gros baby boom.

    Et on voit apparaître le concept d’atteintes normales au droit du travail. Bientôt, les atteintes légitimes au droit du travail ?

    #socialistes

  • Chômage : François Rebsamen suggère de diminuer l’indemnisation des plus aisés
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/05/21/rebsamen-suggere-de-diminuer-l-indemnisation-chomage-des-plus-aises_4638146_

    D’après l’Unédic, 880 personnes percevaient l’#allocation maximale fin 2013, soit 6 273 euros net mensuels. Ils représentaient 0,02 % des bénéficiaires et 0,23 % des dépenses d’allocation, pour un montant de 66,2 millions d’euros.

    Dans son rapport Eclairages de novembre 2014, l’#Unédic n’évoque pas le nombre d’indemnisés atteignant le #plafond mais seulement ceux dont l’enveloppe dépasse les 4 000 euros. Selon les calculs du Monde, ils étaient alors – hors intermittents – 17 560, touchant en moyenne 5 200 euros par mois. Si l’on extrapole ce chiffre sur un an, cela représente un coût d’1,1 milliard d’euros. Dans l’hypothèse, par exemple, où le plafond serait ramené de 6 000 à 4 000 euros, cette somme serait réduite à 843 millions d’euros, soit une économie annuelle de 257 millions.

  • La grossesse reste un obstacle pour un tiers des femmes cadres
    http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/la-grossesse-reste-un-obstacle-pour-un-tiers-des-femmes-cadres-24-03-2015

    Difficile de concilier carrière et maternité. Environ un tiers de femmes cadres ont vécu leur maternité comme un obstacle professionnel, selon une étude publiée mardi par l’association « A compétence égale ».

    Ainsi, près d’un quart des mères affirme avoir été écartées de prises de décisions auxquelles elles avaient l’habitude de participer, à leur retour de congé maternité.

    #discrimination #sexisme #plafond_de_verre #maternité #femme #femmes

  • http://madame.lefigaro.fr/societe/dgseparis-nid-despionnes-230215-94803

    "Anne affiche la moue de la mère qui culpabilise. « Cette semaine, j’ai oublié trois fois le goûter de ma fille », soupire-t-elle. Ces derniers jours, cette grande brune, regard métallique et corps athlétique moulé dans une veste de cuir noir, dort quasiment au bureau tant la tension grimpe d’heure en heure. Mais cette quadra au look de businesswoman n’a pas les yeux rivés sur des colonnes de chiffres. Non, ingénieur passée par l’ENA, elle est [...]"

    #féminisme #people #espionnage #DGSE

  • Paul Pasquali : « De la ZEP à la prépa, le risque d’être vu comme un traître » (Libération)
    http://www.liberation.fr/societe/2014/10/10/de-la-zep-a-la-prepa-le-risque-d-etre-vu-comme-un-traitre_1119105

    #paywall

    Durant cinq ans, le sociologue Paul Pasquali a suivi des élèves passant des cités aux grandes écoles. Il montre la difficulté à franchir les « frontières sociales » et les limites d’un système censé ouvrir les filières d’élite.

    #éducation #éducation_prioritaire #grandes_écoles #élitisme #frontières_sociales #ségrégation #discrimination #plafond_de_verre #sociologie #mixité_sociale

  • Le Moyen Âge comme vous ne l’avez jamais vu
    https://lejournal.cnrs.fr/videos/le-moyen-age-comme-vous-ne-lavez-jamais-vu

    Dans le Languedoc-Roussillon, les plafonds peints de grandes demeures médiévales sont tirés de l’oubli, voire sauvés de la destruction, grâce à une poignée d’historiens. En marge des manuscrits et de l’architecture, jusqu’alors principales références du Moyen Âge, elles devraient apporter un regard tout neuf sur la vie quotidienne à la fin du XVe siècle, avec des citadins qui semblaient beaucoup aimer s’entourer d’images...

    Lire aussi notre article « Les plafonds polissons du Moyen Âge », dans le Journal du CNRS n°269.