• « Imagine, vivre à la mer et ne pas pouvoir y accéder ? » : en Italie, ils luttent pour des plages libres
    https://reporterre.net/Imagine-vivre-a-la-mer-et-ne-pas-pouvoir-y-acceder-en-Italie-ils-luttent

    Sur le littoral italien, près d’une plage sur deux est privée. Par endroits, ce sont même neuf sur dix. Face à cette situation, des militants se mobilisent pour un accès libre et gratuit à ce bien public.

    Sur la promenade du Corso Italia, à Gênes, Valentina et son ami Maroun s’arrêtent net devant le grand panneau qui annonce « Spiaggia libera » à l’entrée de l’ancienne plage privée Capo Marina. « Cette plage est devenue publique ? C’est incroyable », s’exclame l’éducatrice de 39 ans.

    Un coup d’œil au littoral en contrebas suffit pour saisir son étonnement. Sur les 2,5 km de plages, seulement trois parcelles sont accessibles gratuitement. Le reste est jonché de transats et de parasols rangés par couleur, permettant de différencier la dizaine d’établissements balnéaires collés les uns aux autres.

    #néolibéralisme #privatisation #plage #italie

  • « On n’a jamais vu ça » : à #Boulogne-sur-Mer, les touristes confrontés à la crise migratoire

    Depuis plusieurs mois, le secteur du Boulonnais est ciblé par les réseaux de passeurs pour tenter de traverser la #Manche. Mardi matin, ce sont des vacanciers, en balade sur la #plage de Boulogne, qui ont assisté à un nouvel acte de ce drame humain.

    https://www.lavoixdunord.fr/1353629/article/2023-07-18/n-jamais-vu-ca-six-departs-de-migrants-en-quelques-heures-dans-le-boulo

    –-> jamais vu ça à #Calais, mais ailleurs ? Longue liste ici :
    https://seenthis.net/messages/770799
    Et une carte, de @reka (sur @visionscarto) :


    https://visionscarto.net/voisinage-touristique-europe

    #tourisme #migrations

    signalé aussi par @monolecte
    https://seenthis.net/messages/1010381

    –-

    ajouté à cette métaliste sur les liens entre tourisme et migrations :
    https://seenthis.net/messages/770799

  • Half of U.S. beaches are contaminated with poop
    https://www.zmescience.com/science/news-science/half-of-u-s-beaches-are-contaminated-with-poop

    Thankfully, steps are being taken to address the issue. In 2021, Congress passed the Infrastructure Investment and Jobs Act, also referred to as the bipartisan infrastructure law. This significant legislation allocates nearly $25 billion toward sewage and stormwater projects aimed at protecting our water. However, it may not be enough. To put this into perspective, the Environmental Protection Agency (EPA) estimates that the actual requirement for wastewater infrastructure is a substantial $271 billion.

    #états-unis #plages #caca

  • #Algues_vertes : à #Hillion, « on ne peut plus mettre les pieds à la plage »

    Les habitants de la commune des #Côtes-d’Armor sont de plus en plus dérangés par les émanations dues aux #marées_vertes qui touchent chaque année la baie de #Saint-Brieuc.

    Des rubans de plastique rouge et blanc barrent l’entrée de la #plage de l’Hôtellerie, à Hillion (Côtes-d’Armor). La petite grève est interdite d’accès depuis le 9 juin et « pour une durée indéterminée », indique l’arrêté municipal scotché sur une barrière. Ce lundi, la basse mer dévoile les coupables : l’estran est tapissé d’algues vertes. « Quand on sait à quoi c’est dû, ça gâche le paysage », commente Thomas, un trentenaire qui vient se promener par là presque chaque jour depuis qu’il s’est installé dans le coin l’an dernier.

    Nichée tout au fond du V que forme la baie de Saint-Brieuc, Hillion n’en finit plus de se débattre avec les marées vertes qui la touchent chaque année aux beaux jours. C’est sur les côtes de cette commune d’un peu plus de 4 000 habitants que les échouages sont, de loin, les plus importants – un phénomène sur lequel a contribué à alerter le grand public la BD d’Inès Léraud et Pierre Van Hove, sortie en 2019 et adaptée au cinéma dans un film en salles ce mercredi. Les cours d’eau qui arrivent là ne sont pas forcément plus chargés en nitrates, ces résidus issus de la fertilisation des champs qui alimentent les algues. Mais dans cette gigantesque anse classée réserve naturelle, où la mer se retire sur plus de 7 km, l’eau est peu profonde et se réchauffe vite, favorisant la croissance des ulves. Ce fond de baie est aussi à l’abri de la houle, qui permettrait de disperser les algues en hiver et de limiter leur prolifération estivale. Quand elles s’entassent sur le rivage, elles dégagent en se décomposant de l’hydrogène sulfuré (H2S) qui, à haute dose, peut provoquer être létal. En 2016, un homme de 50 ans avait été retrouvé mort dans une vasière de la commune, les algues avaient été soupçonnées.

    « On a souvent des migraines »

    Comme ailleurs en Bretagne, les échouages ont diminué. Cette année, « on est plutôt sur une moyenne basse », selon Mickaël Cosson, député (Modem) de la circonscription et ancien maire d’Hillion, qui suit toujours de près les affaires communales. Mais les vents de nord-est ont concentré les dépôts sur deux plages, celle de l’Hôtellerie et sa voisine Saint-Guimond. « Ce qui pose problème, c’est leur accumulation sur certains secteurs où on ne peut pas les ramasser : des zones rocheuses inaccessibles et des vasières, où le tracteur ne peut pas aller car il s’enlise », poursuit-il. Sur ces deux plages, les capteurs d’H2S installés l’an dernier, dans le cadre du nouveau volet sanitaire du plan algues vertes, ont déjà sonné deux fois en juin, après avoir brièvement dépassé le seuil d’alerte défini par les autorités.

    « On ne peut plus profiter de nos plages. On adorait aller à l’Hôtellerie, le soir après l’école », se désole Stéphanie Desbois, qui réside depuis dix ans dans le lotissement juste au-dessus. « Au début, ça ne sentait jamais, mais depuis trois ou quatre ans, c’est affreux. Dès qu’il fait chaud et que la mer est basse, ça pue l’œuf pourri dans la maison », décrit-elle. Cette mère de 37 ans commence à se « tracasser » pour la santé de sa famille : « On a souvent des migraines, est-ce que ça vient de là ? »
    Une expérimentation pour ramasser les algues en mer

    Quelques maisons plus loin, Marie-Noëlle et Jean (1) ont eux aussi vu la situation se dégrader. « Quand on est arrivés ici, il y a 40 ans, on se baignait sur cette plage avec nos enfants. Là, on ne peut plus y mettre les pieds. Ça nous fait mal d’être obligés d’expliquer à nos petits-enfants qu’il ne faut pas sauter dans les tas d’algues », dénonce Marie-Noëlle. L’odeur, « très variable selon les vents, la météo et les marées », les oblige parfois à quitter le jardin, pour se réfugier à l’intérieur. C’est quand elle a commencé à sentir les émanations « jusque dans la maison, fenêtres fermées » qu’elle a envisagé un lien avec cette « toux inexpliquée » qu’elle traîne depuis 30 ans. L’an dernier, elle s’est décidée à se signaler à la mairie : orientée vers le centre régional des pathologies environnementales, à Rennes, elle y a passé une batterie d’examens, qui ont conclu à « une fragilité, à laquelle l’exposition à l’H2S peut contribuer, même si ça ne vient peut-être pas de là », rapporte-t-elle. La septuagénaire « pense à l’avenir » : « On connaît très bien l’origine de ces algues ! Je n’ai rien contre les agriculteurs, mais il faut les aider à faire autrement ».

    « Le modèle agricole doit évoluer, mais la sécurité sanitaire doit aussi être assurée », défend Mickaël Cosson. Depuis le rapport cinglant de la Cour des comptes, les choses bougent, se félicite-t-il, « même si ça ne va pas aussi vite qu’on voudrait ». Une expérimentation financée par l’Etat est en cours pour ramasser les algues en mer, avant leur échouage. L’ancien maire pousse aussi pour que les zones les plus dégradées soient réensablées. Des techniques délicates à mettre en œuvre, dans cette réserve naturelle riche en biodiversité, refuge hivernal pour des milliers d’oiseaux migrateurs. Malgré les algues estivales.

    (1) Les prénoms ont été modifiés.

    https://www.liberation.fr/environnement/algues-vertes-a-hillion-on-ne-peut-plus-mettre-les-pieds-a-la-plage-20230
    #Bretagne #France #santé #environnement

  • En #Tunisie, la mort d’une #fillette retrouvée échouée sur une #plage suscite l’#indifférence générale

    Le corps d’une enfant a été retrouvé sur une île de l’archipel des #Kerkennah, au large de #Sfax, en décembre dernier, dans la même position que le petit #Aylan_Kurdi en 2015. Mais contrairement à lui, sa #photo n’a pas fait le tour du monde ni engendré la moindre #réaction politique. Un #silence qui en dit long sur la #banalisation des #naufrages en mer.

    Son corps sans vie a été retrouvé échoué sur une plage, le 24 décembre dernier, vêtu d’un blouson rose bonbon et d’un collant. Âgée d’environ 3 ans, la fillette reposait sur le ventre, face contre terre. Les #îles_de_Kerkennah, au large de Sfax, en Tunisie, ont été les tristes témoins de l’ignominie qui se déroule en #Méditerranée chaque jour : les naufrages qui s’enchaînent à la pelle ; ceux que l’on connaît, parce qu’ils laissent des traces derrière eux, et ceux dont on n’a pas connaissance, qualifiés d’« invisibles », pour lesquels aucune embarcation ni dépouille n’est jamais retrouvée.

    Mais cette fois, il y a une photo. L’enfant a été découvert sur la plage de #Sidi_Founkhal au petit matin, par un habitant de Sfax, originaire des Kerkennah, qui a décidé d’immortaliser l’horreur produite par nos politiques migratoires.

    Retrouvé par Mediapart, Boulbeba Bougacha, âgé de 20 ans, raconte avoir voulu « changer d’air » en allant déjeuner avec ses proches sur la plage, aux alentours de 13 heures, le 24 décembre. « On l’a trouvée là, allongée sur le ventre. On a appelé les autorités, qui sont venues la récupérer. Ça a été un choc. On sait que beaucoup de gens meurent en mer, mais on n’est jamais préparé à voir une chose pareille. »

    Sur la même plage ce jour-là, la mer a expulsé de ses entrailles au moins trois autres corps adultes, tous subsahariens. Boulbeba s’est exprimé sur les ondes de la radio locale Diwan FM, le 26 décembre 2022. Mais, fait surprenant, ni l’information ni la photo n’ont été relayées en Tunisie ou ailleurs, hormis dans quelques rares publications sur les réseaux sociaux. On se souvient de la photo du petit Aylan Kurdi, un enfant kurde retrouvé lui aussi échoué sur une plage de Turquie en 2015, quasiment dans la même position, qui avait suscité l’émoi et l’indignation partout à travers le monde.

    Dans l’archipel de Kerkennah, où règnent les familles de pêcheurs, tout le monde ou presque a entendu parler de la fillette. Mais le choc des premières découvertes de naufragé·es en mer a laissé place, depuis plusieurs années, à une forme de #résilience. « On voit des #cadavres presque tous les jours », lâche Nasser*, qui vit de la pêche.

    Lorsque nous le rencontrons à Remla, capitale des îles Kerkennah, l’homme semble soulagé d’être enfin entendu. Au printemps dernier, il dit avoir trouvé un bébé, âgé d’à peine 2 ans. « La dernière fois, j’ai vu quatre ou cinq morts d’un coup. Quand on appelle la garde nationale, ils nous demandent si ce sont des Blancs ou des Noirs. Si ce sont des Noirs, ils ne se déplacent pas. »

    Des pêcheurs traumatisés

    Depuis les années 2000, l’archipel aux 15 000 âmes s’est transformé en lieu de départ pour les personnes souhaitant émigrer vers l’Europe, du fait de sa proximité avec l’île italienne de Lampedusa. Il attire ainsi les Tunisiens, mais aussi, depuis une dizaine d’années les Subsahariens, de plus en plus nombreux à passer par la Tunisie (et le Maghreb de manière générale) pour tenter de travailler et/ou de prendre la mer.

    « De par sa localisation, Sfax a attiré beaucoup de Subsahariens, d’abord parce que c’est la deuxième plus grande ville de Tunisie et qu’il y a un fort besoin de main-d’œuvre, ensuite parce qu’elle est proche de Kerkennah, où des réseaux de passage existaient déjà », analyse Hassan Boubakri, chercheur à l’université de Sousse et de Sfax.

    Jeudi 9 février, des militaires armés contrôlent la montée à bord du Loud, nom du ferry reliant Sfax à Kerkennah en une heure. Plusieurs hommes voyageant seuls sont mis à l’écart, contrôlés puis interrogés.

    « Les autorités surveillent beaucoup l’île désormais, poursuit le spécialiste des migrations. Les Noirs ne peuvent plus rallier Kerkennah et les Tunisiens doivent présenter un justificatif démontrant qu’ils vont travailler ou rendre visite à des proches pour s’y rendre. » Les pêcheurs qui acceptent de s’exprimer confirment tous l’information. Mais ils précisent que des départs par la mer continuent de s’organiser depuis l’archipel, sans doute par l’intermédiaire des Tunisiens y ayant leur « réseau ».

    Les départs se font aussi depuis Sfax, rendant la traversée plus longue et dangereuse pour les exilé·es. « Une journée comme ça, avec un vent du Nord plutôt fort, va nous ramener plusieurs cadavres sur l’île », assure Nasser, qui se dit traumatisé par la vue de visages défigurés ou de corps à moitié dévorés par les poissons et les oiseaux migrateurs, très présents sur l’île. « La dernière fois, j’étais tellement marqué par ce que j’avais vu que sur le trajet retour vers ma maison, j’ai dû m’arrêter sur le bas-côté pour reprendre mes esprits », poursuit-il, le regard vide et abîmé.

    Il y a aussi les squelettes, que les pêcheurs disent observer surtout sur l’île de #Roumedia, située au nord-est de l’archipel. « Il y a un corps qui est là-bas depuis l’Aïd-el-Séghir [la fête marquant la fin du ramadan – ndlr], donc depuis avril dernier. On l’a signalé mais personne n’est venu le récupérer », regrette l’un des amis de Nasser, également pêcheur.

    Un autre explique avoir culpabilisé après avoir laissé un corps dans l’eau lorsqu’il était au large : « Si je l’avais signalé à la garde nationale, elle m’aurait demandé ensuite de l’accompagner jusqu’au #cadavre. C’était trop loin et il y avait de grandes chances que je n’arrive pas à le retrouver », se justifie-t-il.

    Ce dernier se souvient également avoir trouvé, il y a quelques mois, une femme enceinte sur le bord d’une plage. « C’est très dur pour nous. On sort en mer et on ne sait pas sur quoi on va tomber », ajoute-t-il, expliquant avoir constaté une hausse des naufrages en 2022. Tous affirment que « l’#odeur » est insupportable.

    Une question, qu’ils prononcent du bout des lèvres, les taraude : les poissons qu’ils pêchent et qu’ils donnent à manger à leur famille se sont-ils nourris de ces cadavres dont personne ne se préoccupe, parce que « migrants » ?

    À #Mellita, dans le sud des Kerkennah, d’autres remontent régulièrement des corps dans les mailles de leur filet. Certains, comme Ali*, en trouvent coincés dans leur charfia traditionnel, un barrage visant à bloquer le poisson et à le rediriger vers un piège.

    Dans sa maisonnette, l’homme raconte comment il a ainsi trouvé le corps d’un homme d’une quarantaine d’années coincé sous l’eau. « J’ai appelé la garde nationale à 11 heures. J’ai attendu jusqu’à 15 heures mais personne n’est venu le récupérer. Le lendemain, j’ai retrouvé le corps au même endroit. » La garde nationale aurait invoqué un « manque de moyens ».

    Si dix-huit mille personnes ont réussi à traverser la Méditerranée depuis les côtes tunisiennes en 2022 pour rejoindre l’Italie, « au moins neuf mille migrants ont dû mourir en mer », présume un habitant des Kerkennah, qui préfère garder l’anonymat.

    Pour Hassan Boubakri, également président du Centre de Tunis pour la migration et l’asile (Cetuma), plusieurs signes viennent démontrer que l’on assiste à une #banalisation de la mort en Méditerranée, dans un contexte de multiplication des naufrages. « Il y a les #médias qui font régulièrement le décompte des morts, les pêcheurs qui ne sont plus surpris de sortir des corps de leur filet, les riverains de la mer qui souffrent d’assister à tout cela… »

    Et d’ajouter que cette banalisation se traduit aussi à travers les procédures de plus en plus standardisées pour la prise en charge des naufrages et des corps retrouvés. « Tous les acteurs impliqués, comme la garde nationale, l’appareil judiciaire, la médecine légale ou le Croissant-Rouge, sont devenus, même inconsciemment, parties prenantes de cette banalisation. Tout le monde s’accorde à dire que la Méditerranée est devenue un cimetière, alors que cela devrait susciter de la compassion. Mais on est passés de la #compassion à l’#indifférence, avec très peu de perspectives sur les solutions pouvant protéger les personnes menacées », décrypte-t-il.

    La difficile #identification des non-Tunisiens

    Face à ces drames, plusieurs acteurs s’activent, dans l’ombre, pour tenter de documenter les naufrages et permettre l’identification des victimes, comme la plateforme AlarmPhone. Pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui aide au rétablissement des liens familiaux et travaille en coopération avec le Croissant-Rouge tunisien, la recherche et l’identification des personnes disparues en mer sont indispensables.

    Si les autorités tunisiennes restent responsables pour le processus d’identification des personnes ayant perdu leur vie en mer, le CICR intervient en appui, sur la base d’une « demande de recherche », ouverte le plus souvent par un proche de disparu. Il vérifie alors les informations permettant de faire le lien avec la personne présumée disparue. Quelle est son identité ? Quels vêtements ou quels effets personnels avait-elle ? Quel signe distinctif peut permettre de l’identifier ?

    La démarche est plus simple s’agissant des ressortissants tunisiens, pour lesquels les autorités peuvent consulter le fichier des empreintes digitales et dont les familles, basées en Tunisie, se mobilisent pour les retrouver. Elle est moins évidente s’agissant des exilés non tunisiens, dont les proches restent dans le pays d’origine et n’ont pas toujours d’informations sur le projet ou le parcours migratoire de la personne disparue.

    Dans ce cas, le CICR s’autorise à prendre en compte les informations venues d’ami·es ou de connaissances ayant croisé la route d’une personne portée disparue. Mais parfois, le signalement ne vient jamais. « Certains ont peur de signaler une disparition aux ONG parce qu’ils ne font pas la différence avec les autorités. Ils ne veulent pas avoir des ennuis », commente Yaha, une Ivoirienne et entrepreneure installée à Sfax depuis six ans, qui consacre tout son temps libre à accompagner les proches de disparu·es en mer dans leurs recherches, notamment avec le Croissant-Rouge.

    À Sfax, où nous la retrouvons, Yaha rejoint deux jeunes Ivoiriens, inquiets pour un groupe de sept personnes qui ne donnent plus signe de vie. « Il y a cinq adultes et deux enfants, âgés de 2 ans et de 8 mois. Ils ont disparu depuis deux semaines. On sait qu’ils sont morts en mer. Maintenant, on veut savoir si leurs corps ont été retrouvés », souffle le premier, occupé à chercher leurs photos sur son téléphone. La fillette des Kerkennah ? Ils n’en savent rien. Le second commente : « Les gens ne préviennent pas quand ils partent. Il faut attendre qu’ils disparaissent pour qu’on le sache. »

    Tous deux iront, deux jours plus tard, dans les locaux de la garde nationale de Sfax, où ils pourront accéder au registre et aux photos des naufragé·es. Ils seront accompagnés d’un membre du Croissant-Rouge, dont la présence est censée rassurer vis-à-vis des autorités et aider sur le plan émotionnel, dans un moment particulièrement difficile.

    Identifier les personnes disparues n’est pas chose facile : durant le week-end des 28 et 29 janvier, soit la période correspondant à leur disparition, les acteurs associatifs comptent onze à douze tentatives de traversée, dont au moins trois naufrages.

    Une #morgue dépassée

    Pour l’heure, aucune demande de recherche n’a été enregistrée par le #CICR concernant la fillette des Kerkennah, que ce soit en Tunisie ou en Italie. Plusieurs acteurs locaux redoutent que ses parents soient décédés lors du naufrage. « On pense qu’il n’y a pas eu de survivants pour cette embarcation. Elle a été retrouvée à un moment où il y a eu beaucoup de naufrages. On sait juste qu’elle a la peau noire, comme les adultes retrouvés sur place le même jour », indique un membre du tissu associatif. Selon nos informations, son corps est resté un temps à la morgue de l’hôpital de Sfax, avant d’être inhumé.

    « Quand il y a un naufrage, c’est la #garde_nationale qui doit porter secours. S’il y a des personnes décédées, elle les ramène sur terre, où l’unité technique et scientifique prend des photos et des traces d’ADN. [Les corps] sont ensuite emmenés à la morgue, jusqu’à ce qu’ils soient réclamés ou qu’il y ait un ordre d’#enterrement provenant de la municipalité, pour ceux qui n’ont pas été identifiés », détaille la militante des droits humains. Problème, l’unité médico-légale de l’hôpital de Sfax, qui a une capacité de quarante places, est débordée.

    Sollicitées, leurs équipes n’ont pas souhaité s’exprimer. Mais dans un document que nous avons pu nous procurer, l’unité médico-légale fait état d’une « nette augmentation » des naufrages en mer ces dernières années, les exilé·es représentant désormais 50 % de l’activité des effectifs.

    On y apprend également que les personnes de peau noire représentent la majorité des #victimes et que les enfants, de même que les nourrissons, représentent 5 % des naufragés au large de Sfax sur le premier semestre en 2022. La plupart d’entre eux n’avaient aucun document d’identité.

    L’unité souffre de conditions de travail « difficiles », dues à un manque criant de moyens. À plusieurs reprises, des cadavres ont dû, par manque de place, être entreposés sur un brancard dans les couloirs de l’établissement. « Les migrations dépassent tout le monde, admet Wajdi Mohamed Aydi, adjoint au maire de Sfax chargé des migrations, qui évoque un manque de gouvernance à l’échelle nationale. Il y a des tentatives de traversée et des #accidents chaque semaine, voire chaque jour. On s’occupe de l’#enterrement des personnes non identifiées, en essayant de respecter au mieux leur dignité. » Lorsqu’il n’y a pas de nom, un numéro est inscrit sur la #pierre_tombale.

    Les Subsahariens confrontés à la #précarité et au #racisme

    L’élu pointe aussi un phénomène récent, celui de l’apparition d’embarcations en métal utilisées par les migrants pour la traversée (selon plusieurs sources, certains les fabriqueraient eux-mêmes, sous la houlette des réseaux de passage tunisiens).

    Une information que confirme la militante des droits humains déjà citée : « Ces nouvelles #embarcations en métal sont une catastrophe. Ils cherchent à en fabriquer un maximum de l’heure et ne les soudent pas bien. Les gens ont peu de chances de s’en sortir s’il y a un naufrage car les bateaux coulent plus vite et ils restent coincés à l’intérieur. »

    À six kilomètres au sud de Sfax, dans le quartier défavorisé de #Ben_Saïda, où vit une communauté importante de Subsahariens, Junior s’engouffre dans la maison inachevée qu’il occupe, dont les murs en briques sont restés nus. C’est ici que le jeune Guinéen (Guinée-Conakry), âgé de 16 ans, vit avec au moins soixante-dix autres jeunes, originaires de ce même pays, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Sénégal ou du Mali. Tous ont déjà tenté au moins une fois la traversée et attendent de pouvoir de nouveau tenter leur « chance ».

    Dans l’intérieur sombre de l’habitation, où des matelas et couvertures sont disposés à même le sol, des dizaines de gamins se bousculent, curieux de nous voir pénétrer leur univers. Une majorité de jeunes hommes, encore dans l’adolescence, dont le visage et les corps sont déjà usés par l’exil. « On a été interceptés par la garde nationale il y a deux semaines. Ils nous ont mis en difficulté exprès. Mon frère Mohamed est tombé à l’eau et s’est noyé », résume Junior, encore en état de choc. Il montre une vidéo de la garde nationale fonçant sur une embarcation refusant de s’arrêter en mer. Il montre aussi ses pieds blessés lors de l’interception et restés sans soins depuis.

    Les quelques femmes vivant là, seules ou avec leur enfant, disent être inquiètes pour un couple et son bébé, disparus depuis trois semaines. « On sait qu’ils voulaient traverser. On n’a plus de nouvelles, on pense qu’ils sont morts en mer. » Sur son smartphone, la bouille de l’enfant, dans les bras de sa mère souriante, apparaît.

    Malgré leur disparition en mer, elles veulent partir, elles aussi. « Mais j’ai très peur de l’eau, je ne sais pas nager », hésite l’une d’elles. Elle a quitté son pays pour fuir les violences conjugales. Elle expérimente désormais la violence des frontières.

    Junior n’a pas trouvé la force de contacter le Croissant-Rouge. « J’imagine que mon frère a été enterré. Je n’ai pas cherché à savoir car c’est trop lourd pour moi, ça me fait mal au cœur rien que d’y penser. » Les ados semblent avoir intégré le #risque de mourir en mer. Ils n’ont « pas d’autre choix », assurent-ils. « On ne peut pas rester dans notre pays et on ne peut pas rester ici. »

    Ils dénoncent le « racisme » auquel ils sont confrontés en Tunisie. « Des policiers ont volé mon portable l’autre jour. Au commissariat, ils n’ont pas voulu prendre ma plainte. Dans les épiceries, ils ne veulent pas nous vendre de riz parce qu’il y a une pénurie et qu’on n’est pas prioritaires. »

    Le membre du tissu associatif déjà cité explique : « Leurs #conditions_de_vie se sont durcies. Depuis quelque temps, un blocage a été mis en place à la Poste pour qu’ils ne puissent ni envoyer ni retirer de l’argent. » Il ajoute avoir observé, au cours des derniers mois, de nombreuses « #arrestations_arbitraires » de personnes en situation irrégulière.

    « C’est aussi ça qui pousse les gens à prendre la mer, affirme Yaha. S’ils restent ici sans papiers, c’est comme une prison à ciel ouvert. S’ils veulent rentrer chez eux, ils doivent payer une pénalité [d’un montant maximal de 3 000 dinars tunisiens, soit environ mille euros – ndlr]. Avec cet argent, certains préfèrent partir en Europe, où ils pourront offrir un avenir meilleur à leurs enfants. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/190223/en-tunisie-la-mort-d-une-fillette-retrouvee-echouee-sur-une-plage-suscite-

    #migrations #asile #réfugiés #décès #mourir_en_mer #fille #enfant #enfance #enfants #photographie #racisme #pêcheurs #Alan_Kurdi

    ping @karine4 @_kg_

    • En Tunisie, « il faut dépasser la question des #traversées pour penser l’immigration africaine »

      Dans un contexte où le Parti nationaliste tunisien s’en prend violemment à la communauté subsaharienne et où les naufrages ne cessent de s’intensifier en mer, le géographe #Camille_Cassarini revient sur les évolutions de la présence africaine dans ce pays du Maghreb, dont les politiques migratoires n’échappent pas aux mécanismes que l’on peut observer en Europe.

      DixDix-huit mille personnes ont réussi à rejoindre l’Italie depuis les côtes tunisiennes en 2022. Un chiffre en constante augmentation ces dernières années, démontrant que la crise socio-économique, mais aussi démocratique, dans laquelle s’enfonce la Tunisie ne cesse de pousser des personnes sur les chemins de l’exil.

      À l’heure où les naufrages s’amplifient et où la découverte du corps d’une fillette, échoué sur une plage des îles Kerkennah le 24 décembre dernier, vient brutalement nous rappeler la violence des politiques de fermeture des frontières, Camille Cassarini, chercheur à l’Université de Gênes et chercheur associé au LPED/IRD, alerte sur la nécessité de reconnaître l’immigration africaine en Tunisie.

      Après avoir passé plusieurs années à Sfax pour réaliser sa thèse, ville où la communauté subsaharienne est particulièrement importante, le géographe constate qu’un certain nombre de personnes viennent d’abord pour étudier et travailler.

      « Les personnes subsahariennes sont structurellement irrégularisées par l’État tunisien et leur départ prend avant tout naissance dans ce contexte de vulnérabilité juridique », souligne ce spécialiste des mobilités africaines en Tunisie, estimant que la délivrance d’un titre de séjour et l’ouverture de leurs droits pourraient permettre à certains de se projeter en Tunisie. Il faut, dit-il, cesser de penser ces mobilités sous l’angle du transit vers l’Europe.

      Mediapart : Depuis quand observe-t-on la présence d’exilés subsahariens en Tunisie ?

      Camille Cassarini : Depuis les années 1980, avec principalement des étudiants au départ, issus de classes moyennes supérieures, venus se former dans des instituts publics tunisiens. Il y a un premier changement dans les années 1990, qui correspond au grand pari de Ben Ali sur l’enseignement privé, visant à attirer lesdites « classes moyennes émergentes » d’Afrique.

      C’est ainsi qu’on a vu arriver des Camerounais, Congolais, Sénégalais ou Ivoiriens. Au même moment, il y avait déjà des mobilités de travailleurs qui arrivaient en Tunisie puis tombaient en situation irrégulière, mais on n’en parlait pas du tout.

      Un second changement a eu lieu en 2003, avec l’arrivée de la Banque africaine de développement et de son personnel, qui, à la suite des événements en Côte d’Ivoire, a été déplacée à Tunis. En 2011 enfin, l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire a mis beaucoup d’Ivoiriens sur la route. On estime qu’il y avait alors quelques milliers d’Ivoiriens à Tunis, quelques centaines à Sfax. Ces chiffres ont connu une croissance très forte dans les années qui ont suivi. Je dirais qu’aujourd’hui, entre 30 000 et 50 000 personnes originaires d’Afrique subsaharienne vivent en Tunisie.

      Quel est leur profil ?

      On retrouve toujours une très large majorité de personnes ivoiriennes, ce qui est en soi une particularité, voire un paradoxe, car la Côte d’Ivoire n’était pas un pays d’émigration, contrairement à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. On observe surtout la présence de travailleurs, issus de deux principaux groupes socio-ethniques en Côte d’Ivoire (les Akan et Baoulé, ainsi que les Bété, proches de Laurent Gbagbo), qui, avant, ne migraient absolument pas hors de la Côte d’Ivoire et sont issus de couches sociales assez favorisées.

      Dans quelles conditions de vie évoluent-ils ?

      Jusqu’au Covid-19, tous ces groupes vivaient d’emplois relativement précaires ; pas seulement d’emplois journaliers, payés 25 dinars par jour, mais aussi de petites activités commerciales à la valise (le fait de ramener des produits du pays d’origine pour les revendre en Tunisie).

      Cette population arrivait par avion sans visa et vivait en situation irrégulière (puisque une fois passés les trois mois de séjour autorisés, ils n’ont plus de droit au séjour), dans des logements collectifs, parfois individuels et dans des conditions relativement précaires ; mais des conditions qui, au regard de leur précédente situation en Côte d’Ivoire, n’étaient pas forcément si mauvaises.

      Leur salaire leur permettait d’opérer des renvois de fonds et de soutenir leur famille. Notamment au regard du taux de change qui existait entre le dinar tunisien et l’euro, et donc le franc CFA. À partir de 2018, l’État tunisien a développé une autre politique monétaire, faisant doper les exportations et baisser la valeur du dinar. Les cordons de la bourse ont alors été de plus en plus serrés.

      Quel impact le Covid-19 a-t-il pu avoir sur les migrations de Subsahariens vers et via la Tunisie ?

      Étant donné que ces personnes vivaient majoritairement d’emplois journaliers, sur un marché du travail informel, elles ont été les premières à perdre leur emploi. Elles ont vécu une très forte précarité, notamment parce qu’elles n’avaient ni sécurité sociale, ni parachute, ni aucune structure familiale pouvant leur venir en aide. Et on a vu des choses apparaître pour la toute première fois durant cette période, comme la mendicité et le sans-abrisme. Sur le plan des arrivées, il y a eu une forte baisse des arrivées, mais cela a repris dès que le trafic aérien s’est rouvert.

      Selon les ONG, la présence des Subsahariens a fortement augmenté en 2022. Comment l’expliquez-vous ?

      Les arrivées ont augmenté, oui, mais difficile de dire dans quelle mesure. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a plus seulement que des Ivoiriens. Il y a d’autres nationalités qui ont investi cette route migratoire comme les lieux d’installation ouverts par ces mobilités. Des personnes originaires du Cameroun et de Guinée-Conakry, qui pratiquent les routes migratoires entre Afrique de l’Ouest et Afrique du Nord depuis longtemps.

      Alors qu’on les trouvait beaucoup en Libye, en Algérie ou au Maroc, les mobilités ivoiriennes ont ouvert cette route à travers la Tunisie, notamment jusqu’à Sfax. Aussi, sans doute, parce que des routes s’ouvrent et se ferment en permanence, et que les populations cherchent de nouveaux itinéraires. Chaque groupe en migration a sa propre histoire migratoire.

      Ces populations, différentes les unes des autres, cherchent-elles toutes à tenter la traversée pour l’Europe ?

      Mes travaux montrent que les Ivoiriens sont venus en Tunisie pour travailler et s’installer. Ces mobilités s’apparentent donc de plus en plus à une immigration, avec des gens qui restent plusieurs années, fondent une famille et occupent des emplois et une position sociale en Tunisie. On est face à un début d’immigration qui est appelée à rester.

      Concernant les Guinéens et Camerounais (et je le dis avec beaucoup de prudence car je n’ai pas mené d’enquête sur le sujet), on sait que ce sont des groupes connus pour rechercher une traversée vers l’Europe. On sait aussi que ce sont des groupes surreprésentés dans les demandes d’asile en Europe. C’est une donnée sur laquelle on peut s’appuyer pour faire l’hypothèse qu’ils ne sont pas forcément en Tunisie pour y rester, contrairement aux Ivoiriens. Mais il faudrait y consacrer des travaux.

      L’arrivée de nouvelles nationalités a-t-elle changé la donne pour les réseaux de passage ?

      Oui. Ces nouvelles nationalités ramènent avec elles leur expérience de la route et de la traversée. Certaines personnes sont restées très longtemps en Libye et ont acquis de bonnes connaissances dans la fabrication de bateaux. En arrivant à Sfax, qui est une ville littorale avec toute une économie de la mer, elles se sont mises à fabriquer des bateaux ou à acheter des moteurs. C’est le cas des Guinéens et des Gambiens. Aujourd’hui, on voit de nouveaux types d’embarcation en métal.

      Cela étant dit, aucune économie du passage ne se fait sans l’aval, le soutien et la protection de réseaux de passage tunisiens vers l’Europe. Les personnes en situation de domination quotidienne, sans capital social ni économique, n’ont pas les moyens de mettre en place de tels réseaux. Les Tunisiens cherchent un public, certains Subsahariens leur donnent accès à ce public-là, et ensuite, c’est de la négociation et du business. S’il y a une économie du passage des Subsahariens vers l’Europe, c’est avant tout parce qu’il y a une économie du passage des Tunisiens vers l’Europe.

      Avec l’arrivée de ces nouvelles nationalités, l’économie du passage s’est diversifiée. On a une plus grande offre du passage, pour une demande qui n’est pas nécessairement plus importante qu’avant. La conséquence de cela, c’est que les prix ont baissé. Lorsqu’il fallait payer auparavant 5 000 dinars, 1 000 ou 1 500 dinars suffisent désormais pour partir.

      Avez-vous le sentiment que le nombre de naufrages a augmenté ?

      Les organisations de la société civile disent que cela augmente. Mais depuis le début de mon travail en Tunisie, donc en 2017, j’ai toujours entendu parler des naufrages et des morts qui en découlent. L’ennui, c’est qu’on a beaucoup de mal à décompter ces naufrages, on ne sait pas exactement qui meurt, puisqu’on compte beaucoup de disparus en mer.

      En Tunisie, on sent que cette question des disparitions prend de plus en plus d’importance, d’abord chez les familles de Tunisiens disparus qui se mobilisent, mais aussi chez les familles et proches de Subsahariens, parce qu’elles sont installées en Tunisie. C’est plus compliqué en revanche pour les autres, lorsqu’ils sont en transit et n’ont pas forcément de proches en Tunisie. C’est le travail des organisations telles que la Croix-Rouge internationale que de les aider à retrouver un proche disparu.

      Ceux qui survivent à ces naufrages restent confrontés à de forts traumas et ne sont pas du tout pris en charge ensuite. Cela fait partie de toute cette architecture frontalière, qui consiste à marquer les gens dans leur mémoire, leur corps, leur histoire.

      Qu’est-ce qui pousse les gens à tenter la traversée au risque de perdre la vie en mer ?

      Je crois qu’il faut déconstruire les logiques qui amènent les gens à partir, notamment parce que j’ai connu des personnes qui avaient construit une vie en Tunisie (comme les Camerounais) et qui sont parties malgré tout pour l’Europe. Les traversées sont aussi le produit de la fermeture des frontières qui s’opère en Afrique et, sans nier l’influence des États européens dans ce domaine, il ne faut pas non plus sous-estimer la capacité des États maghrébins et africains à développer leurs propres agendas stratégiques vis-à-vis de la migration.

      En Tunisie, les personnes subsahariennes sont structurellement irrégularisées par l’État tunisien et leur départ prend avant tout naissance dans ce contexte de vulnérabilité juridique : c’est parce qu’on empêche les circulations entre pays africains que ces personnes sont amenées à partir. Soit elles dépensent l’argent économisé dans le paiement de pénalités pour rentrer dans leur pays, soit elles paient une traversée vers l’Europe, le tout sous l’effet conjugué de la baisse du dinar, du renforcement de l’appareil policier tunisien et d’un climat de peur.

      Il faut donc poser la question fondamentale du droit au séjour pour les personnes subsahariennes en Tunisie. On ne parle pas de la nationalité, mais de l’obtention d’un titre de séjour qui leur ouvre des droits. Il faut dépasser la question des traversées pour penser l’immigration africaine en Tunisie.

      La Tunisie nie-t-elle l’existence de cette immigration ?

      Jusqu’ici, il n’y avait jamais eu de débat politique ou de véritable positionnement des acteurs politiques vis-à-vis de l’immigration africaine en Tunisie. Depuis quelque temps, le Parti politique nationaliste tunisien a lancé des campagnes xénophobes et racistes de lutte contre la présence africaine en Tunisie, reprenant les mêmes discours que les partis xénophobes en Europe, autour de la théorie du « grand remplacement ». Pour la première fois, un parti fonde sa rhétorique sur la présence africaine en Tunisie. Ce n’est pas anodin, parce que le pays avait toujours nié cette présence.

      Paradoxalement, cela montre que l’immigration africaine devient un sujet politique. On ne la regarde plus seulement comme une sorte d’extériorité, on la pense au regard de la société tunisienne, de manière très violente certes, mais cela fait naître de nouveaux débats. On voit d’ailleurs des acteurs de la société civile qui, en réaction à cette campagne, appellent à la régularisation. Finalement, on a une politisation latente et progressive de la question des mobilités africaines. On est bien face à une immigration.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/190223/en-tunisie-il-faut-depasser-la-question-des-traversees-pour-penser-l-immig

  • Les #VasesCommunicants de janvier 2022 :

    Forme de l’esprit, d’Alice Diaz (sur des images de Pierre Ménard)
    https://youtu.be/Hx4WvPmiEuI

    La mémoire et l’oubli, de Pierre Ménard (sur des images d’Alice Diaz)
    https://www.youtube.com/watch?v=32-wm9BI1SE

    http://liminaire.fr/vases-communicants/article/forme-de-l-esprit-la-memoire-et-l-oubli

    Tous les mois, faire échange de vidéo. S’emparer des images et de la bande son, entrer en dialogue avec, sans nécessairement modifier le montage de la vidéo mais en ajoutant selon ses préférences (voix off, texte lu, improvisé, écrit sur l’image, ajout de sons, de musique), puis envoyer sa propre vidéo à son correspondant pour qu’il s’en empare à son tour.
    Le premier vendredi du mois, chacun diffuse le mixage/montage qu’il a réalisé sur la vidéo de l’autre et découvre à son tour son montage mixé sur la chaîne YouTube de son invité. (...) #Journal / #Vidéo, #Architecture, #Écriture, #Sons, #Mer, #Plage, #Miroir, #Paysage, #Ville, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, #Vidéo, #Littératube, #vidéoécriture (...)

  • #Walid_Ebeid #The_Immigrant

    Addressing one of the great moral issues of our time, the refugee crisis in which tens of thousands of unfortunate souls drowned in the Mediterranean, Ebeid commented: “People who feel like strangers in their own countries seeking for a better life in other places where they will realize that they are more strange.” His painting The Immigrant is a kind of shock art, intended to shake us out of complacency. Reversing roles, and expectations, it depicts a fully clothed man (washed up onshore?) lying next to a naked woman at the beach. He is lifeless and discolored, she pale and languid. One of the nudist’s legs is raised, idly—like a cat’s tail twitching on a lazy summer day. It appears that the woman is reading a book, but upon closer inspection, it turns out to be a passport. This is angry, indignant art, laced with defiance and a strange eroticism. But the true obscenity that such a challenging painting suggests is indifference to the pain of Others.

    https://www.worldliteraturetoday.org/blog/culture/protest-art-walid-ebeid-reflections-four-paintings-yahia-labab

    #décès #migrations #plage #peinture #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #Méditerranée #mer_Méditerranée #mourir_en_mer #art_et_politique

    –---

    ajouté au fil de discussion : #tourisme et migrations :
    https://seenthis.net/messages/770799

    ping @isskein @reka

  • Les #VasesCommunicants de novembre 2022 :

    Jeté dehors, de Laurent Givelet (sur des images de Pierre Ménard) https://youtu.be/_mvY5Wo4bg4

    La vitesse des rêves, de Pierre Ménard (sur des images de Laurent Givelet) https://www.youtube.com/watch?v=EVbQIXz-jjA

    http://liminaire.fr/vases-communicants/article/la-vitesse-des-reves-jete-dehors

    Tous les mois, faire échange de vidéo. S’emparer des images et de la bande son, entrer en dialogue avec, sans nécessairement modifier le montage de la vidéo mais en ajoutant selon ses préférences (voix off, texte lu, improvisé, écrit sur l’image, ajout de sons, de musique), puis envoyer sa propre vidéo à son correspondant pour qu’il s’en empare à son tour.
    Le premier vendredi du mois, chacun diffuse le mixage/montage qu’il a réalisé sur la vidéo de l’autre et découvre à son tour son montage mixé sur la chaîne YouTube de son invité. (...) #Journal / #Vidéo, #Architecture, #Écriture, #Sons, #Mer, #Plage, #Miroir, #Paysage, #Ville, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, #Vidéo, #Littératube, #vidéoécriture (...)

  • Les #VasesCommunicants d’octobre 2022 :

    Il y a une guerre derrière la ville, de Juliette Cortese (sur des images de Pierre Ménard) https://youtu.be/3qon-YzTz8w

    À l’envers du miroir, de Pierre Ménard (sur des images de Juliette Cortese) https://www.youtube.com/watch?v=teXqF1-J6aU&feature=youtu.be

    http://liminaire.fr/vases-communicants/article/a-l-envers-du-miroir-il-y-a-une-guerre-derriere-la-ville

    Tous les mois, faire échange de vidéo. S’emparer des images et de la bande son, entrer en dialogue avec, sans nécessairement modifier le montage de la vidéo mais en ajoutant selon ses préférences (voix off, texte lu, improvisé, écrit sur l’image, ajout de sons, de musique), puis envoyer sa propre vidéo à son correspondant pour qu’il s’en empare à son tour.
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  • Le fléau des moules jetées dans la baie du Mont-Saint-Michel

    Les moules sous taille s’étalent sur la plage de Cherrueix, avec en toile de fond le Mont-Saint-Michel, en septembre 2022. - © Guy Pichard/Reporterre

    Dans la baie du Mont-Saint-Michel, les mytiliculteurs déposent de grandes quantités de moules non commercialisables sur la plage. Cela crée des nuisances sanitaires et olfactives. De quoi créer la discorde.


    De fortes odeurs de décomposition se dégagent sur la plage dans la zone d’épandage. © Guy Pichard / Reporterre

    « Week-end de grande marée à Cherrueix, en Bretagne, début septembre. Les allées et venues des engins agricoles sont incessantes sur la plage. Les uns déposent les ouvriers mytilicoles, les éleveurs de moules, pour entretenir les fameux bouchots, ces pieux de bois où poussent ces mollusques. Les autres vident sur le sable leurs remorques pleines de moules sous taille, qui font moins de 4 centimètres et sont donc trop petites pour être vendues. L’estran est jonché de coquilles d’une couleur bleutée.

    La couche est si épaisse qu’on ne voit même plus le sable, d’autant que des centaines de goélands viennent bruyamment savourer ce festin en putréfaction. Ces mollusques sont déposés depuis plusieurs années à même la plage, au grand dam d’associations écologistes et de riverains qui ont déposé des plaintes en 2020.

    Les mytiliculteurs sont présents dans cette baie du Mont-Saint-Michel depuis soixante-dix ans, mais c’est seulement depuis une dizaine d’années que ce dépôt de moules pose problème. En effet, lorsqu’elles font moins de 4 centimètres, ces mollusques sont impossibles à commercialiser sous l’appellation AOP « moules de bouchot baie du Mont-Saint-Michel » . Elles sont alors déversées sur une zone bien délimitée, sur la grève de la Larronnière, à Cherrueix.

    « Sur les 12 000 tonnes de moules produites dans la baie du Mont-Saint-Michel l’année dernière, 10 à 15 % d’entre elles étaient sous taille » , explique Sylvain Cornée, président du comité régional de la conchyliculture (CRC) Bretagne Nord et mytiliculteur. Un chiffre contesté par la direction départementale des territoires et de la mer. L’année dernière, elle estimait ce pourcentage à 30 %. https://reporterre.net/IMG/pdf/note_participation_du_public_-_gestion_moules_sous_taille_juin2021.pdf

    « Les moules sous-calibrées existent partout, mais ce qui diffère, ce sont les pratiques, explique Aurélie Foveau, ingénieure en écologie côtière à l’Ifremer [1]. En baie de Somme par exemple, la récolte se fait encore en partie manuellement, cela permet de mieux sélectionner les tailles des coquillages et diminue ainsi ce problème. »


    © Guy Pichard / Reporterre

    En attendant, rien que cette année, trois arrêtés préfectoraux ont posé un cadre juridique sur cette pratique. Le dernier, du 8 juillet, demande des suivis environnementaux, sanitaires et en matière de qualité de l’air. En effet, les quantités de moules sont telles que de fortes odeurs de décomposition se dégagent de ces tas. Mais elles font surtout peser sur la plage et le biotope marin de réels risques sanitaires.

    « De l’hydrogène sulfuré [le même gaz rejeté par les algues vertes] https://reporterre.net/Algues-vertes-le-desastre-s-amplifie a été détecté par des agents de l’État, dit Sylvain Cornée. Les épandages en tas polluaient au gaz et ce, depuis cinq ans. Le CRC a donc imposé l’épandage avec des bennes agricoles, pour que l’épaisseur soit faible partout. » Si l’épaisseur de déchets mytilicoles sur la plage est donc limitée à 5 centimètres aujourd’hui, plus de 10 centimètres ont été constatés par endroits lors de notre reportage, début septembre.
    . . . . . .
    La suite : https://reporterre.net/Le-fleau-des-moules-jetees-dans-la-baie-du-Mont-Saint-Michel


    © Guy Pichard / Reporterre

    #moules #Mont-Saint-Michel #pollution #aoc #bouchots #plage #conchyliculture #Bretagne #mer #épandages #hydrogène_sulfuré #gaz

    • 70,000 protest in Prague against Czech government, EU, NATO New York Post - 3 Septembre 2022
      An estimated 70,000 people protested in Prague against the Czech government on Saturday, calling on the ruling coalition to do more to control soaring energy prices and voicing opposition to the European Union and NATO.


      The Prague protest was held a day after the government survived a no-confidence vote amid opposition claims of inaction against inflation and energy prices. - MARTIN DIVISEK/EPA-EFE/Shutterst

      Organizers of the demonstration from a number of far-right and fringe political groups including the Communist party, said the central European nation should be neutral militarily and ensure direct contracts with gas suppliers, including Russia.

      Police estimates put the number of protesters at around 70,000 by mid-afternoon.

      “The aim of our demonstration is to demand change, mainly in solving the issue of energy prices, especially electricity and gas, which will destroy our economy this autumn,” event co-organizer Jiri Havel told iDNES.cz news website.

      The protest at Wenceslas Square in the city center was held a day after the government survived a no-confidence vote amid opposition claims of inaction against inflation and energy prices.

      The vote showed how Europe’s energy crisis is fueling political instability as soaring power prices stoke inflation, already at levels unseen in three decades.
      . . . . . . .

      #manifestation contre l’#OTAN #NATO et l’#UE #union_européenne #énergie #Tchéquie #Prague
      Source : https://nypost.com/2022/09/03/70000-protest-in-prague-against-czech-government-eu-nato

  • Les #VasesCommunicants :

    L’obstination des vagues, de Caroline Diaz (sur des images de Pierre Ménard) : https://www.youtube.com/watch?v=yqXk-gMq8DY&feature=youtu.be

    Surface sensible, de Pierre Ménard (sur des images de Caroline Diaz) https://youtu.be/m6vmMTBoLno

    http://liminaire.fr/vases-communicants/article/surface-sensible-l-obstination-des-vagues

    Tous les mois, faire échange de vidéo. S’emparer des images et de la bande son, entrer en dialogue avec, sans nécessairement modifier le montage de la vidéo mais en ajoutant selon ses préférences (voix off, texte lu, improvisé, écrit sur l’image, ajout de sons, de musique), puis envoyer sa propre vidéo à son correspondant pour qu’il s’en empare à son tour.
    Le premier vendredi du mois, chacun diffuse le mixage/montage qu’il a réalisé sur la vidéo de l’autre et découvre à son tour son montage mixé sur la chaîne YouTube de son invité. (...) #Journal / #Vidéo, #Architecture, #Écriture, #Sons, #Mer, #Plage, #Normandie, #Paysage, #Ville, #Visages, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, #Vidéo, #Littératube, #vidéoécriture (...)

  • Sur les #plages d’#Oran, un « mur de la honte » pour endiguer l’exil

    Dans cette ville de l’Ouest algérien, les autorités ont choisi d’ériger un mur à certains points des plages pour contrer les départs de migrants par la mer. Habitants et collectifs citoyens dénoncent son « inefficacité » et un « désastre écologique ».

    9 heures du matin, à #Aïn_El-Turk. La petite plage de #Trouville, située sur la corniche oranaise, se réveille ce lundi 7 mars aux sons des marteaux-piqueurs et des cris des ouvriers, qui s’attellent à construire le mur que les autorités ont décidé d’ériger pour lutter contre l’émigration par la mer en Algérie (harraga ou harga en arabe). Un mur de béton percé de fenêtres que beaucoup ont vite qualifié de « mur de la honte », défigurant certaines parties du #littoral et bouchant l’accès aux plages des riverains, excédés par le projet.

    « C’est n’importe quoi… Je suis un enfant de la mer et je n’ai jamais vu ça de ma vie, râle Miloud, un habitant des alentours, la trentaine, en chargeant l’arrière de son camion de vieux matelas. Ils n’ont qu’à nous enfermer dans une cage, tant qu’ils y sont ! On prend encore de l’argent pour le dépenser inutilement, alors que des gens ont du mal à se nourrir. » Indigné, le pêcheur affirme voir régulièrement les migrants partir par la mer. « Les gens veulent partir et ce n’est pas un mur qui va les en empêcher. La mafia des passeurs est très bien organisée, ce n’est pas ça qui va l’arrêter de travailler. »

    À ses côtés, une voisine, teinture blonde et khôl aux yeux, djellaba sur le dos, confie ne rien comprendre à la situation. « Ils vont complètement nous boucher la vue. D’habitude, j’aime m’asseoir là-bas pour regarder la mer », dit-elle en pointant du doigt le bord de route situé à quelques mètres de chez elle. En s’approchant, on y découvre des escaliers et une partie de la chaussée tombés en ruine. Une image immortalisée par de nombreux détracteurs du projet, et qui a laissé certains d’entre eux penser, photos à l’appui postées sur les réseaux sociaux, que le mur à peine construit s’était effondré.

    Derrière le mur, le mal-être des candidats au départ ignoré

    « En réalité, ils ne l’avaient pas encore monté à cet endroit. Ils avaient creusé l’espace pour faire construire le mur et n’avaient pas anticipé la pluie. Les escaliers situés derrière se sont effondrés dans la nuit car l’eau s’est infiltrée », explique Larbi, membre du comité de quartier à l’origine de plusieurs rassemblements pour protester contre la construction du mur. Avec Karim, son voisin et ami, ils font le tour du littoral pour constater les « dégâts ».

    Un peu plus loin, sous le regard attentif d’une caméra de vidéosurveillance installée il y a peu, tous deux pestent contre l’extension du mur, qui s’apprête à fermer totalement l’accès aux riverains. « La conséquence, c’est que des jeunes ont trouvé ce recoin à squatter le soir alors qu’avant, c’était un endroit tranquille », regrette Karim, qui vit ici depuis quarante ans. Ses filles, âgées de 10 et 12 ans, se disent contre le mur également : « Ça ne veut pas rentrer dans leur tête. »

    Deux jours plus tôt, samedi 5 mars, une réunion était organisée avec des représentants de la wilaya d’Oran (équivalent de la préfecture en France) et cinq associations agissant en défense de l’environnement, durant laquelle les opposants au projet ont explicité les raisons de leur désaccord. Un « désastre écologique » pour les uns, une « honte pour la ville d’Oran » pour les autres. « Cela ne concerne pas que les Oranais, mais tous les Algériens. On ne les laissera pas faire », martèlent plusieurs membres du comité de quartier.

    « Aucune étude n’a été réalisée pour faire cela, enchaîne Karim. On a proposé d’autres solutions à la wilaya, comme l’installation de plots de stationnement ou de petits obstacles dans les escaliers menant aux plages, qui peuvent aussi empêcher les réseaux de passeurs d’acheminer leur matériel. »

    Le projet, dont le coût s’élèverait à 150 milliards de centimes (soit environ 7 millions d’euros) pour toute la côte oranaise, a été validé par la wilaya d’Oran. À Trouville, tout près du mur en construction, la résidence secondaire du wali apparaît. « C’était son idée. Il l’a défendue en disant qu’il était lui aussi un enfant de la mer. Mais il ne vient pas très souvent », tacle Larbi. « Il a du béton dans la tête », ironise un passant qui s’invite au débat.

    Face à la mobilisation, le comité de quartier affirme avoir réussi à décrocher une réduction de la hauteur du mur, passant de quatre à un mètre, avec un supplément « grillages ». Le mur devient un muret, symboliquement plus acceptable dans l’inconscient collectif. Après Bomo plage et Trouville, celui-ci doit s’étendre jusqu’aux Andalouses, la plage la plus prisée des touristes immigré·es en été, en passant par d’autres plages du littoral, devenues les principaux points de départ des réseaux de passeurs. En 2021, les traversées de l’Algérie vers l’Espagne ont fortement augmenté et plusieurs naufrages meurtriers ont été recensés.

    La situation est devenue inacceptable et cela ne nous honore pas (Saïd Sayoud, wali d’Oran)

    Après un long silence, le wali d’Oran, Saïd Sayoud, a finalement réagi dans une déclaration publique dimanche 13 mars et a présenté ces pans de mur comme une « solution temporaire ». « Nous n’avons pas construit n’importe quel mur, nous avons construit des obstacles qui mènent à certains endroits en mer qui sont utilisés pour l’émigration clandestine. Et cette décision n’a pas été prise par le wali individuellement mais par la commission de sécurité, au nom de l’intérêt général », a-t-il déclaré.

    Et d’ajouter, tout en vantant l’installation de caméras de vidéosurveillance : « La situation est devenue inacceptable et cela ne nous honore pas en tant que responsables. Nous sommes à la première page des médias et nous devons donc nous unir pour mettre fin à ce phénomène. Tout le monde peut être témoin que nous avons réussi à contrôler l’émigration clandestine au niveau de la wilaya d’Oran. Celle-ci a chuté de 70 % au cours des derniers mois. »

    Larbi, lui aussi pêcheur, souligne qu’il ne s’agit en aucun cas pour le collectif de soutenir le phénomène de harraga ou les réseaux de passeurs. « Vous croyez qu’on est insensibles à ce sujet ? Qu’on n’a pas eu de morts dans notre entourage ? On n’est pas pour la harga, mais ces méthodes ne nous conviennent pas. Ce n’est pas un mur qui va stopper les traversées par la mer. »

    Les autorités ne se demandent pas comment donner aux gens envie de rester ? (Une habitante de Trouville)

    Nombre de riverains et riveraines interrogé·es pointent « l’hypocrisie » d’un projet déjà jugé « inefficace », et qui va surtout gêner la population locale avant de mettre en difficulté les passeurs. « Pourquoi ne pas s’attaquer à la source du problème ? Les autorités ne se demandent pas pourquoi les gens veulent partir et comment leur donner envie de rester ? », interroge une habitante du coin.

    Pour un autre riverain, rencontré devant le mur érigé face à un hôtel avec vue sur mer, le mur n’est que « camouflage ». « Ils ont laissé le phénomène de harraga s’amplifier sur les dernières décennies et maintenant ils construisent un mur. C’est trop tard, il fallait se réveiller avant », dénonce le quinquagénaire, pour qui le mur ne va qu’encourager le business très lucratif des réseaux de passeurs, qui pourront agir plus discrètement, selon lui, derrière la façade de béton.

    Un avis partagé par Larbi, du comité de quartier : « Avec ces murs, ils vont faire le taxi, en faisant des allers-retours pour récupérer et déposer les gens, sans même descendre de leur bateau. » « Je vois les bateaux servant aux passeurs presque tous les jours à la plage, abonde Salim*, un habitant du littoral. Quand la mer est calme, ils mouillent au large. Quand il y a du vent, ils vont se réfugier au cap Falcon. Tout le monde sait comment ils fonctionnent mais ils ne sont jamais inquiétés. »

    Et le pêcheur, vivant sur l’une des plages de la corniche oranaise, ajoute : « Je vois aussi les frégates de la marine et les hélicoptères de la gendarmerie faire des rondes en plein jour, pour soi-disant surveiller la côte, alors que les départs se font de nuit. S’ils voulaient vraiment lutter contre la harraga, ils le pourraient autrement qu’avec un mur. »

    https://www.mediapart.fr/journal/international/150322/sur-les-plages-d-oran-un-mur-de-la-honte-pour-endiguer-l-exil
    #mur #barrières #murs #murs_intra-urbains #Algérie #migrations #asile #réfugiés

  • Crise climatique : un mur de sept mètres pour protéger les riches propriétés à Sydney
    https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/inegalite-climatique-un-mur-de-sept-metres-pour-proteger-les-plus-riches-a-

    Pour protéger leur propriété en bord de mer des tempêtes, des résidents ont investi des centaines de milliers de dollars pour construire un mur de sept mètres de haut. Quitte à dénaturer et fragiliser la plage publique, dénoncent les opposants au projet. Si les populations les plus riches sont les plus responsables du réchauffement climatique, elles sont aussi celles qui peuvent le plus facilement s’adapter à ses conséquences. 

    La plage de Collaroy, à Sydney en Australie se fracture. Un mur de sept mètres de haut est actuellement en cours de construction sur le rivage australien. D’un côté, 49 riches propriétés menacées par les tempêtes et l’érosion de la côte. De l’autre, la plage, et les autres résidents, dont certains s’offusquent de voir le rivage dénaturé alors que les premières pierres du rempart de 1,3 kilomètre de long ont été posées en décembre 2020.

    Pour engager la construction du chantier, chacun des propriétaires a déboursé 300 000 dollars, rapporte le quotidien britannique Guardian qui a chroniqué l’affaire. De quoi assurer 80% du coût total. Le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud et le Conseil des plages du Nord se sont engagés à compléter la facture. . . . . .

    #Australie #riches #plages #climat #effondrement #catastrophe #it_has_begun #collapsologie #changement_climatique #capitalocène #fin_du_monde #écologie #environnement #capitalisme

  • Le nettoyage mécanique des plages dévaste leur biodiversité
    https://reporterre.net/Le-nettoyage-mecanique-des-plages-devaste-leur-biodiversite

    Le recours quasi-systématique aux techniques de #nettoyage_mécanique pose cependant question, explique Florian Geoffroy. Elles portent en effet durement atteinte à la vitalité des écosystèmes dunaires. Le fait de retirer la #laisse_de_mer, c’est-à-dire le mélange de coquillages, d’algues et de bois flotté naturellement amené par la marée, a des conséquences particulièrement néfastes pour la biodiversité. « Cela appauvrit le sol et empêche le développement des plantes qui permettent aux espèces inféodées à ces milieux de se nourrir, de se réfugier et de se reproduire », note Florian Geoffroy. La laisse de mer constitue également un habitat de choix pour les insectes, notamment les puces de mer. Lorsque les algues sont retirées des plages, les insectes qui y vivent disparaissent. Par ricochet, cela nuit aux espèces qui en dépendent : « Beaucoup d’oiseaux s’en nourrissent. Cela a également une incidence sur la biodiversité en mer puisque, lorsque les algues sont reprises par la marée, les jeunes poissons se nourrissent des insectes qui les ont colonisées. »

    #plage #littoral

  • Déconfinement : les cérémonies religieuses à nouveau autorisées
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/deconfinement-les-ceremonies-religieuses-a-nouveau-autorisees_3977359.h

    Désinfection des mains et masque obligatoire, filtrage à l’entrée : les cérémonies religieuses vont pouvoir reprendre dès le samedi 23 mai, selon des modalités fixées par un décret publié au Journal officiel et immédiatement entré en vigueur. Ce texte complète un decret du 11 mai sur les mesures de lutte contre le Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.

    Le ministre de l’Intérieur et les responsables des cultes se sont accordés lors d’une réunion « sur les mesures à prendre pour assurer la sécurité sanitaire de tous », a expliqué le ministère dans un communiqué peu avant la publication du décret.

    Cette concertation s’est imposée au gouvernement après que le Conseil d’Etat lui a ordonné lundi de lever dans un délai de « huit jours » l’interdiction totale de réunion de cultes figurant dans le décret de déconfinement du 11 mai. « Si l’objectif d’une reprise généralisée des cérémonies religieuses reste le 3 juin », rappelle le ministère, « il sera ainsi possible (...) de célébrer à nouveau, progressivement, des offices » à compter de la parution du décret.

    Et là, pas de notion de « messe dynamique » ? Assis à la messe, oui ; allongé à la plage non. Je remarque juste qu’aucun cluster n’a jamais été déclenché à la plage, alors que des régions entières contaminées à cause d’une célébration religieuse… (oui, je sais, en janvier, la plage…)

  • AYS Daily Digest 27/4/20

    GREECE

    A move to Moria

    A month after arriving and after having lived on beaches and tents in three places on the north of Lesvos, 127 people have been transferred to the Moria refugee camp. Their asylum process can only now begin formally, but this begs a question — what must someone’s reality be when a move to the infamous Moria is a step forward….?

    Not even the minimum
    “Government negligence endangers human lives” is in the title of the report by Human Rights Watch regarding the current conditions imposed on everyone by the presence of Covid-19, requiring knowledge of the rights and possibilities of protection of those whose freedom of movement and choice has been even more limited.
    “It is clear that Greece does not comply with the minimum measures of prevention and protection against coronavirus in the structures of the islands,” said the organization’s researcher, Belkis Ville.
    Despite the constant meetings and announcements by government officials, no measures are being taken to protect vulnerable groups, not in Kranidi with 150 cases of corona disease, nor for transfers from the KYT (Reception and Identification Centers) of the islands of the Eastern Aegean. No substantive protection measures have been implemented until last night, not even for the refugees living at the hotel in Kranidi, and even for those who are in the high risk category, it is reported.

    It seems that at the most recent meeting at the Ministry of Health, the existing measures were confirmed, thus no improvement is being made a priority in any of the spheres, including health. The previously announced move, promised to the Commissioner Johansson, of unaccompanied minors from the islands that was to take place right after Easter has not yet begun, and there’s no telling when and if it will happen in full capacity.

    After the fires
    Europe Must Act has sent out an open letter to the EU Commissioner Ylva Johansson, stating, among other things, that:
    These fires were often caused by fights amongst camp residents. The tensions, and the fires caused by them, are the cumulative effects of subhuman conditions on hotspot island camps and the additional stress created by Covid-19 quarantine measures taken by authorities.
    One tragedy after another. These events highlight how inherently flawed Europe’s current policy on migration and asylum is. Risking human lives is irresponsible governance at the highest level,
    and calling on the Commissioner to work with the Greek authorities and Member States to evacuate asylum seekers and refugees from the islands to Europe, and demanding a statement from the EU Commission on this emergency situation on the Aegean Islands. Find the entire letter here.

    No public scrutiny over racism and hate
    The 55-year-old man who shot at refugees in Moria was released on parole, the Greek media reported, and according to sources on site, fascist groups at the court of Mytilene attacked journalists, throwing stones at them. The Greek police allegedly aggressively removed the journalists, not even trying to stop the attacks, but preventing any reporting on them.

    BOSNIA AND HERZEGOVINA

    A group of activists who started Transbalkanska solidarnost invite people to join their protest against IOM’s “non-action” in Bosnia and Herzegovina, by calling people to actively reach out to them during 48 hours, starting on 27 April.

    Conditions in the camps run by IOM in BiH during the COVID-19 pandemic resemble those in concentration camps:
    _violence against people in the camps is on the rise,
    _food is constantly insufficient and not nutritious enough while even more reduced and worse in quality,
    _hygienic conditions are concerning,
    _healthcare remains at a bare minimum,
    _people are denied the freedom to move and leave the camps for an indefinite period.
    Transbalkan Solidarity contends that:
    _Soap is not a luxury!
    _Trash is not food!
    _A camp is not a living space!
    _A tent is not a house!

    https://medium.com/are-you-syrious/ays-daily-digest-27-4-20-another-political-interference-in-the-freedoms-of-a

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Grèce #Bosnie-Herzégovine #Moria #Plage #Lesbos #Kranidi

  • AYS Daily Digest 13/04/20

    GREECE
    Coronavirus Hysteria Continues, So Does Inhumane Treatment

    The Greek minister of immigration, Notis Mitarakis, formally denied a rumor that Turkey was planning to send groups of people on the move that were carriers of COVID-19 to Greece. The rumor, which has no basis in truth, was spread by several pro-government newspapers and even government officials, including Deputy Minister George Koumoutsakos. The rumor was clearly designed to justify illegal pushbacks and violent treatment of people on the move.
    Instead of spreading lies, government officials should be more occupied with helping the vulnerable people they have abandoned to their fates. Over a hundred people who have arrived on Lesvos since 14th March have been kept in makeshift camps on the beach since then. They do not have adequate housing, any toilets, showers, or protective equipment. People who are already in Moria cannot withdraw cash with their government-issued money cards anymore, forcing them to shop in only two shops that accept these cards. Not only will this increase crowding, it hurts independent shops organized in the camp that can only accept cash.
    The IOM did announce that over 2,000 vulnerable people, including everybody over the age of 65, will be transferred away from the hotspots and housed in hotel rooms. However, much more needs to be done for people still stuck in these unsanitary camps before it is too late.

    https://medium.com/are-you-syrious/ays-daily-digest-13-04-20-no-protection-or-information-for-those-tested-nega

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Ilesgrecques #Camp #Lesbos #Moria #Campimprovisé #Plage #Transfert #Hôtel #Hotspot

  • [Les Promesses de l’Aube] Enigme Musicale du 10 mars - Offscreen 2020
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/offscreen-2020

    Ce matin, en compagnie de Micha, on parle de l’édition 2020 du festival Offscreen : offscreenings, films de voyage dans le temps, Honk Kong catégorie III, beach horror et autres étrangetés cinématographiques. Toutes nos rubriques habituelles aussi : énigme, calendrier princier, revue de presse, journal de ce qu’il reste du vélo (...), voyage musical en Italie (sans risques ni restrictions), etc.

    Tous les mardis matins, c’est l’Enigme Musicale des Promesses de l’Aube !

    Un petit montage sonore qui illustre un évènement, politique, social ou culturel, qui s’est déroulé à la date du jour...

    Vous l’avez retrouvé ? Téléphonez entre 7 et 9h au 02/732.04.50 ou envoyez un courriel avant 9h à concours@radiopanik.org (Objet : Enigme du jour). Laissez votre adresse et si votre réponse est bonne, vous recevrez (...)

    #genre #plage #Cinéma #horreur #Z #série_B #exploitation #genre,plage,Cinéma,horreur,Z,série_B,exploitation
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/offscreen-2020_08353__0.mp3

  • Lebanese brave badly polluted water to swim at public beaches - Reuters

    https://www.reuters.com/article/us-lebanon-pollution-idUSKCN1UC1PR

    BEIRUT (Reuters) - On a beach in northern Lebanon, men and women swim in the Mediterranean’s warm blue waters close to a sewage outlet, while children play in sand that is strewn with litter.

    Clichés : Août 2019, sewage water drop off ...
    #liban #eau #beyrouth #pollution #santé

    • it safe to go back into the water? A systematic review and meta-analysis of the risk of acquiring #infections from recreational exposure to seawater
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5913622/pdf/dyx281.pdf

      This is the first systematic review to evaluate the evidence that bathers are at risk of getting sick from exposure to sea- water, and to quantify this risk compared with non- bathers. The findings indicate that bathers are at a higher risk of experiencing a variety of symptoms of illness compared with non-bathers, including ear ailments, gastroin- testinal illness and symptoms of any illness. Recreational exposure to coastal waters is likely to cause these illnesses, although future epidemiological studies should aim to identify the microorganisms responsible for observed symptoms, to address the issue of specificity.

      #plages #baignades #santé

  • #Liban : Où aller à la #plage en 2019

    https://libnanews.com/liban-pollution-plage-ete-2019
    https://i0.wp.com/libnanews.com/wp-content/uploads/2019/06/Lebanon-Plage-2019.001.jpg?fit=992%2C616&ssl=1

    Une nouvelle étude concernant la #pollution de nos #plages et de la mer a été publiée par le CNRS Libanais. Il s’agit plus particulièrement d’une étude des concentrations de Streptocoques de nos côtes.
    Cette enquête cependant n’inclue pas les autres types de polluants dont ceux d’origine chimiques.

    Selon cette étude conduite sur base d’échantillons récoltés en mai 2019, la présence de streptocoques est dépasserait de 50 fois, la limite maximale considérée comme sure de l’OMS à Beyrouth. 26 autres sites ont également fait l’objet d’une étude similaire.
    Antelias, #Beyrouth, Salaata et Tripoli déconseillées pour la baignade

    5 sites dont 4 à Beyrouth – avec plus précisément 10 000 streptocoques pour 100 millilitre – et un Tripoli au Nord Liban, ont ainsi plus une concentration record de 500 streptocoques pour 100 millilitre. Record cependant à Antelias reconduit pour la 3ème année consécutive, où plus de 36 000 streptocoques ont été retrouvés pour 100 millilitre d’eau.

  • Eden Bay à Ramlet el-Baïda : une seule solution, la démolition - Raja NOUJAIM - L’Orient-Le Jour

    https://www.lorientlejour.com/article/1121011/eden-bay-une-seule-solution-la-demolition.html

    https://s.olj.me/storage/attachments/1122/113114_761078.jpg/r/800

    Plus d’un an et demi après l’attribution par le mohafez de Beyrouth, Ziad Chbib, du permis de construire à la société Eden Bay Resort SAL sur la parcelle 3689 Moussaitbé, à Ramlet el-Baïda, le scandale perdure. Le promoteur est en passe d’achever l’hôtel et continue d’empiéter illicitement sur les biens publics en édifiant sur le sable un grand escalier fixe en béton et pierres ; en aménageant une route vers la plage pour ses véhicules ; et surtout en haussant graduellement le niveau du sol sableux tout le long de son projet, le polluant par le rajout de terre afin de créer des passages… Tout ceci afin de pouvoir réserver le bénéfice exclusif de la plage à l’ouest de son bâtiment à son profit et celui de ses clients éventuels !

    #beyrouth #liban #immobilier #scandale_immobilier #Ramlet_el_Bayda

    • A Ramlet el-Baïda, l’Eden Bay Resort inauguré sur fond de manifestations - Suzanne BAAKLINI - L’Orient-Le Jour
      https://www.lorientlejour.com/article/1122651/inauguration-de-leden-bay-resort-sur-fond-de-manifestations.html
      https://s.olj.me/storage/attachments/1123/114327_756866.jpg/r/800

      C’était une scène surréaliste hier à Ramlet el-Baïda (plage de sable de Beyrouth). D’un côté le très controversé projet d’Eden Bay Resort inauguré en grande pompe, et de l’autre les militants de plusieurs groupes de la société civile qui manifestaient contre ce complexe touristique construit à même la plage, qu’ils combattent depuis bientôt deux ans. Le groupe de protestataires s’avance très loin sur la plage pour mieux se faire entendre de la foule sur la terrasse, jusqu’à se heurter au « mur » d’agents de l’ordre qui l’empêche d’aller plus loin, malgré sa contestation du fait que la plage forme une continuité indivisible. Bien que les agents aient affirmé que la mesure était « exceptionnelle », en raison de la « célébration » en cours, Ali Darwiche, président de Green Line, assure que « des pêcheurs ont essayé de traverser devant le projet hier (dimanche) et en ont été empêchés par des vigiles sur place ».

    • Le très contesté Lancaster Eden Bay vise un taux d’occupation de plus de 55% cet été

      https://www.lecommercedulevant.com/article/28492-le-tres-conteste-lancaster-eden-bay-vise-un-taux-doccupati

      Inauguré fin juin, l’établissement cinq étoiles bénéficie d’un accès direct à la plage de Ramlet el-Baïda, une localisation, sur l’une des dernières étendues publiques de Beyrouth, qui lui vaut d’être au cœur d’une vaste polémique.

    • Jad Tabet : 80 % de la côte libanaise a été privatisée
      https://www.lecommercedulevant.com/article/28384-jad-tabet-80-de-la-cote-libanaise-a-ete-privatisee

      Plusieurs affaires récentes sont venues rappeler l’appétit des promoteurs immobiliers pour le littoral. Trois projets de développement dans la région de Zouk Mosbeh, Zouk el-Kharab et Damour ont ainsi été approuvés par le Conseil des ministres, malgré leur rejet par le Conseil supérieur de l’urbanisme. En parallèle, à Enfé, l’évêché orthodoxe de Tripoli a lui aussi demandé l’autorisation d’utiliser le domaine public maritime, ranimant les craintes d’un projet de “village touristique” dans l’une des dernières régions préservées du pays. Entretien avec le président de l’ordre des ingénieurs et des architectes de Beyrouth, Jad Tabet, qui suit de près ces dossiers.

    • Itani: Some in municipality culpable in Ramlet al-Baida flooding | News , Lebanon News | THE DAILY STAR
      http://www.dailystar.com.lb//News/Lebanon-News/2018/Nov-17/469462-itani-some-in-municipality-culpable-in-ramlet-al-baida-flooding

      The Daily Star

      BEIRUT: Beirut Mayor Jamal Itani Saturday vowed to hold accountable some in the municipality who he said knew that a major sewer and storm drain had been blocked with concrete, but had remained silent about it.

      “There are people who knew and remained silent, or gave permission, and it’s true that nobody could have [poured this concrete] without someone seeing,” Itani said in a live interview on local news channel LBCI Saturday. The mayor Friday had called for an investigation into the matter after the blocked drain caused the main road at Beirut’s Ramlet al-Baida to flood following heavy rainfall.

    • The untouchable hotel | Executive Magazine
      https://www.executive-magazine.com/real-estate-2/the-untouchable-hotel

      While it is widely assumed that Lebanon’s real estate business is rife with unethical dealings, only a few detailed examples of wrongdoing actually come to light. In the case of Eden Bay, a resort situated along Ramlet al-Baida—Beirut’s last public beach—evidence of violations and fraud piled up throughout 2017.

      The disclosures culminated in the form of a report compiled mid-2017 by the president of the Beirut Order of Engineers and Architects (OEA), Jad Tabet. The report alleges eight violations related to Eden Bay and is informed by building documents released by the Municipality of Beirut. The report’s allegations range from the infringement of public property to the forgery of permit application material. As a whole, Tabet’s report portrays a development project for which legal obstacles were fudged or ignored entirely to deliver the lucrative seafront hotel. Public pressure from media coverage, a unified civil society movement, and even lawsuits initiated by NGOs and the environment ministry have not prevented the completion of the hotel.

    • Beirut’s last public beach: residents fear privatisation of Ramlet al-Baida | Cities | The Guardian

      https://www.theguardian.com/cities/2017/feb/02/beiruts-public-space-last-beach-residents-fear-privatisation-ramlet-al-

      A private development close to Beirut’s last remaining public beach is sparking anger among residents who fear companies will leave nothing for the poor and middle classes – encroaching further into a city that already lacks public space
      Cities is supported by
      Rockefeller Foundation
      About this content

      Alex Dziadosz in Beirut

      Thu 2 Feb 2017 07.15 GMT
      Last modified on Fri 11 May 2018 13.08 BST

      Take a stroll down the golden sands of Ramlet al-Baida, Beirut’s last public beach, and you’ll see families fishing and smoking shisha in ramshackle palm frond cabanas, boys kicking footballs under battered lamp-posts, and children building sandcastles in the waves. It is a rare outlet in a city where public spaces are few and far between. But at the beach’s southern end, the scene abruptly gives way to looming cranes and men in hard hats driving rebars into a rising edifice of concrete.

    • Beirut Destroys the City’s Last Public Beach
      https://www.oroom.org/forum/threads/beirut-destroys-the-city%E2%80%99s-last-public-beach.51610

      The controversy over the ownership of Ramlet El Bayda first made news headlinesback in 2012,and has since been at the center of a tug-of-war between activists, on the one hand, and real estate developers and officials, on the other.

      InJune 2016, government officials denied any speculation about the closure of the beach for real-estate-development purposes, after some of the installations were destroyed by excavators.

      Ziad Chebib, the governor of Beirut, hadsaid:

      The Ramlet El Bayda public beach will not be closed and any form of restricting citizens from accessing the shores, be it for constructional purposes or by erecting fences to close off the area is strictly prohibited.

      In this case, activists have the law on their side. Indeed,“Article 2 of Order 144,” the lawregulating coastalproperties in Lebanon since 1925, stipulates that the seashore until the farthest area reached by the waves during winter as well as sand and rocky shores are considered public property.

      But despite this law,decree changes and loopholeshave allowed more and more development to happen on the Lebanese coast.

      This is not the first case of coastal development in Lebanon happening at the expense of public property. Just recently, activists heldprotestsagainst the government’s plans to transformKfarabida’s rocky beachin the Batroun district in Northern Lebanon to yet another Yacht Club.

      The legality of this project has also been the subject of much controversy, as many rules are being bent by using ministerial decrees to get the project approved. Six months earlier, the issue of theAdlounbeach in South Lebanon was raised by local media outlets. It was reported that the natural coast was being destroyed in order to be replaced by a port worth26.6 million USDand erasing, in the process, a Phoenician port site of high cultural and archeological value. The excavations began with no proper environmental impact assessment prompting a conflict between the Ministry of Public Works and the Ministries of Environment and Culture.

    • No One Wants to Take the Blame for Friday’s Sewage floods | Blog Baladi
      https://blogbaladi.com/no-one-wants-to-take-the-blame-for-fridays-sewage-floods

      Every time it rains in Lebanon, sewer lines are blocked causing floods all over the road but what happened on Friday was a different story. Ramlet el Baida and Bliss streets were flooded by sewage because the main sewer and wastewater drain lines were blocked illegally.

      Beirut Gov. Ziad Chebib rushed to blame Eden Bay and the Ghobeiri municipality but a daily star article revealed that the governor had stopped works to unblock the sewer line a day before. Moreover, almost everyone in Lebanon is aware that this resort has blocked a sewer line for months now yet no actions were taken. Weirdly enough, Beirut Mayor Jamal Itani wasn’t aware of that blockage and had called for an investigation which will probably be forgotten sometime soon.

    • Legal Agenda
      http://legal-agenda.com/en/article.php?id=3647
      http://legal-agenda.com/uploads/1493812554-Page 5 - ruines-achouriennes.png

      Editor’s note: The following article was written prior to the recent ruling on April 11, 2017, in which the State Shura Council reversed its earlier decision that suspended the construction permit of the Eden Bay resort.

      The Eden Bay resort project (commonly known as the Eden Rock resort), situated at the southern tip of Beirut, has been a major topic of interest for public opinion and the Lebanese media. This is certainly due to several factors, namely that it is one of the few cases related to the protection of maritime public property with a positive, even if initial, outcome. Having issued three successive rulings, the judiciary has asserted itself as a weapon of public action against powerful companies and financiers. Not only has the investing company’s ongoing construction work in defiance of judicial orders infuriated many citizens. It has led to significant implications at the judicial level: because of these actions, the case now is not just one about the environment and protecting a beach, but also about the judiciary’s independence and the fight against corruption.

      In this article, I shall reflect on some lessons that the activist community might be able to draw on from this experience.

      Lesson 1: Access to Information is an Essential Part of the Battle to Annul Administrative Decisions

    • Ramlet el Baida : débordement du Privé sur le domaine public maritime - Cynthia BOU AOUN
      https://libnanews.com/ramlet-el-baida-debordement-prive-domaine-public-maritime-cynthia-bou-aou

      Depuis quelques semaines, les travaux d’excavation défigurent la plage de Ramlet el Baida sur la partie à l’extrême sud de la dernière plage publique restante à Beyrouth en vue de la construction d’un autre complexe touristique, l’ « Eden Bay Resort », ce qui suscita une mobilisation des ONG et de la société civile qui considèrent que le site fait partie du domaine public maritime. Le chantier a démarré après que le gouverneur de Beyrouth Ziad Chbib a libéré les parcelles appartenant à la « Société foncière touristique Eden Rock s.a.l » [3689 – 3690 – 3691 – 3692] en juin 2016, qui justifie cette décision hâtive en affirmant qu’il s’agit de « parcelles privées car à l’origine, elles étaient de nature rocheuse mais le sable les a envahit suite à l’interruption des travaux ». Cette décision s’accompagne de la signature du propriétaire d’un engagement à limiter la construction sur 2 bien-fonds [3691 – 3692] à « 1m maximum au-dessus du terrain naturel » [en d’autres termes à ce que la loi de construction permet pour les sous-sols] et à modifier en conséquence le permis de construire de sorte à relocaliser le projet sur la partie nord de la parcelle [3689 – 2390]. Bizarrement, ce permis à été approuvé sur base de cet engagement, avant même de présenter un nouveau dossier de permis modifié !

    • Development of public beaches sparks outrage in Lebanon
      https://www.al-monitor.com/pulse/originals/2018/07/lebanon-public-beach-violations-hotel-tourism.html

      BEIRUT — Lancaster Eden Bay Hotel opened June 25 on Ramlet al-Baida seashore in Beirut, despite all the legal conflicts that occurred with the construction of the project. It had an invalid building permit, and the municipality of Beirut did not grant the hotel an occupancy permit. However, project owner Wissam Achour insisted on opening the hotel as a fait accompli.

      On May 9, Nahnoo — an NGO founded in 2009 that works to protect public property and cultural heritage in Lebanon — published a report b

    • http://lcps-lebanon.org/featuredArticle.php?id=111

      In a public statement last January, Beirut’s mayor reiterated his electoral promise to protect and harness the city’s coast as its most important resource. Yet, nine months after he assumed office, Mr. Itani has yet to make an announcement about how he will address forty illegal buildings that distort and privatize the city’s seafront.[1] In fact, Beirut’s municipal council has so far been publicly unresponsive to activists’ demands, namely that it intervene to stop encroaching development along the coast (and elsewhere). More alarming, the council and its president have remained mute about the Eden Rock/Eden Bay resort saga, the blatantly illegal seven-floor touristic development that was the subject of two decisions from the higher court council (Majlis al-Shura) before the city’s governor—ironically once a judge on the council himself—issued a statement ordering the developer to stop construction.

    • The last public beach in Beirut | 1843
      https://www.1843magazine.com/dispatches/dispatches/the-last-public-beach-in-beirut

      It’s one of the only spaces in Lebanon’s capital where people can mingle for free. But the shadow of private development looms large
      Ellie Violet Bramley | February 4th 2019

      On the afternoon I visit Ramlet al-Bayda beach, a young bride and groom are having their photograph taken. She holds her white dress up carefully, the voluminous skirt hovering a few inches above the sand like a frilly spaceship. Their friends and relatives buzz around them excitedly, playing music from their phones. Other beach-goers sit on plastic chairs close to the water’s edge, chatting, smoking argileh (the Lebanese word for shisha) and taking in the scene. Nearby, children are making the most of a seesaw and swings.

    • Beirut Municipality Removing Violations on #Ramlet_el_Bayda Beach | Blog Baladi
      https://blogbaladi.com/beirut-municipality-removing-violations-on-ramlet-el-bayda-beach

      It’s hard to mention violations on Ramlet el Bayda’s beach without the Eden Bay coming to mind, but it’s no longer a priority apparently or maybe they’re legit now (because Lebanon right?). Remember the sewage floods too last winter? Also forgotten.

      What seems to be a priority to the Beirut Municipality is removing a bunch of illegal bamboo beach bars and benches, set up on a beach infested by sewage waters and garbage, and surrounded by violating restaurants and cafes. Yes we’re all for removing violations but what’s the point of doing so when the beach poses serious health risks to all those swimming or sun-bathing?

      Now one can argue that it is not the municipality’s job to remove other violations, but what about the sidewalks? What about the garbage lying around? What about providing clean and free public beaches and green spaces to its residents? What about clean air? noise pollution? What about bicycle paths and safe pedestrian side walks? Where are we from all that?

      #liban #beyrouth #privatisation #côtes #plage

  • It Looks Like a Lake Made for Instagram. It’s a Dump for Chemical Waste.
    https://www.nytimes.com/2019/07/10/world/europe/siberia-lake-instagram.html

    There is only one problem: The lake is a man-made waste site for a power plant, Heating and Electrical Station Number 5. And that irresistible blue hue is not the color of pristine waters reflecting off the sky, but rather the deposits of calcium salts and metal oxides, according to the electrical company that runs the plant.

  • Opposition mayor bans Syrians from beach in western Turkey

    Syrians have been barred from public beaches by the mayor of Mudanya, a coastal district in the western Turkish province of Bursa, who said that he would not allow Syrians disturb Turkey’s own people, Karar newspaper reported on Saturday.

    Hayri Türkyılmaz from the Republican People’s Party (CHP), who was elected for a second term as Mudanya’s mayor on March 31, also attempted to ban Syrians from using beaches in 2014, Karar said.

    “Nobody has the right to bother others or restrict their freedoms”, tweeted Türkyılmaz. “While our children are dying (in Syria), our mothers are crying, our economy is going downhill, we won’t tolerate our people being annoyed as they live a life of comfort”.

    Turkey hosts some 3.6 million registered refugees from Syria, according to the latest United Nations figures published in May. Many in Turkey object to their presence, and the tensions have been fuelled in part by viral reports – often fake – of misdeeds by refugees, as well as inaccurate reports on the benefits offered them by the Turkish government.

    Turkish news site Gazete ABC reported that a high number of Syrians had been a fixture on the beaches in Mudanya for months, likening them to an “invasion”.

    The Syrians had been moved off the beaches and municipal police posted to ensure they did not return, Gazete ABC said.

    “They can either conform to us or they can go back to their own country”, Türkyılmaz said.

    With a reported 79 percent of Turks holding unfavourable views of the refugees, nationalist politicians have brought the issue to the agenda over recent years. This year another newly elected CHP mayor, Tanju Özcan of the north western Turkish province of Bolu, announced that he was cutting aid to Syrian refugees.


    https://ahvalnews.com/syrian-refugees/opposition-mayor-bans-syrians-beach-western-turkey
    #ségrégation #racisme #réfugiés_syriens #asile #migrations #réfugiés #Turquie #plage

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