• Article 218 - Le contrat de travail « agile » et le nouveau test libéral pour Hollande

    Vous avez entendu ce Week-end de nombreux commentaires sur ce contrat de travail « agile », qui permettrait à tout employeur de licencier comme il veut ses salariés. Ces malheureux chefs d’entreprises sont en effet traumatisés par l’exigence de justifier leurs décisions de licenciements, et sont confrontés à des décisions de prud’hommes. Ils ne veulent plus prendre de risque financier sur l’emploi.

    Bien. Mais j’avais toujours appris lors de mes études d’économie que l’entrepreneur libéral méritait son profit (c’est ce qui le distingue du prêteur qui veut un intérêt pour l’usage de son argent) parce qu’il prenait un risque. C’est la fonction de l’entrepreneur schumpétérien : révolutionner les modes de production par l’innovation, en prenant des risques sur les moyens (techniques, humains ...) permettant une offre distinctive (nouveaux produits ou services ...). L’entrepreneur, c’est celui qui prend un risque pour le capital qu’il investit.

    Donc, nos nouveaux entrepreneurs ne veulent plus prendre de risques. Eux qui critiquent la fonction publique ; pas de risque sur le contrat de travail, pas de risque sur le coût du travail (pas de charges sociales patronales sur un salaire brut jusque 1,3 SMIC - ce devrait être un nouveau dispositif du Xième plan d’Hollande pour lutter contre le chômage ...) ... Ils vont bientôt devenir adeptes de la planification à la soviétique en exigeant des consommateurs qu’ils achètent obligatoirement leurs produits sous peine de sanction. Ils y sont d’ailleurs presque, à partir de positions oligopolistiques conquises dans de nombreux secteurs, avec une concurrence réduite au minimum, des ententes sur les produits, les prix ...

    En fait, ce contrat de travail « agile » est le nouveau ballon d’essai du patronat, destiné en réalité à faire avaler la pilule du barème qu’il essaie d’imposer pour les indemnités décidées par les prud’hommes. Avec la bonne vieille tactique de « demander plus » pour effrayer, afin d’obtenir moins (en fait l’objectif réel), ce qui permettra aux politiques et aux syndicats d’afficher une nouvelle victoire contre le patronat, alors qu’il s’agira d’une capitulation en rase campagne (Macron 1 avait été retoqué par le conseil constitutionnel sur ce dispositif des prud’hommes).

    Nos chers libéraux sont indécrottables. Beaucoup de libéralisme pour les autres, et le maximum de protection pour eux. Le risque, c’est pour les salariés, pas pour eux.

    Vive les nouveaux emplois « Hollande/Macron ». Par petits pas, le code du travail pour lesquels les salariés ont lutté pendant des décennies va bientôt être vidé de toute substance. Le social-libéralisme est dépassé par le libéralisme pur et dur. Et surtout, ne bougez pas le petit doigt : l’état d’urgence est là, pour une durée ... indéterminée. On sait maintenant à quoi ça sert ! Et il s’agit de renouveler la flamme de la peur avec toutes les commémorations ... alors que les franciliens préfèrent aller aux soldes plutôt que Place de la République ... Mais ce sont des lève-tard, d’après Anne Hidalgo. Une petite larme à la « Obama » peut-être ?

    B. Boussemart
    La richesse des Mulliez et les grandes fortunes
    Source : http://richessem.eklablog.com/article-218-le-contrat-de-travail-agile-et-le-nouveau-test-liber
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