• Human Material Loop sets out to commercialise textiles made from hair
    https://www.dezeen.com/2023/11/28/human-material-loop-textiles-from-hair

    Dutch company Human Material Loop is using an unusual waste source to make a zero-carbon wool alternative that requires no land or water use: human hair.

    People’s discomfort around the use of human hair is said to fade when they see the fabric

    #tissus #cheveux

    • ça me parait pas mal. récupérer tel ou tel morceau pour ne pas gâcher l’entièreté des corps d’exterminés ou ne pas négliger d’éventuels usages des déchets déjà produits par des vivants, c’est la nuit (et brouillard) et le jour. voilà des matériaux organiques de qualité qui n’auront pas à être produits.

      + Hypoallergenic by nature
      + Cruelty free
      + 100% natural
      + Fully traceable
      + Value from waste

      https://humanmaterialloop.com
      je m’attendais à trouver des tarifs élevés, or ils sollicitent des dons...

      #cheveux #textile

    • Par contre on traduit un peu vite « hair » par « cheveux » alors que ça veut aussi dire « poils ». Et là, quand on pense à certains barbus d’ici et d’ailleurs, ça donne moins envie.

    • la laine c’est pas mal, ça permet aussi de vivre avec des animaux utiles pour plein de choses Les montagnes se sont vidées parce que les tracteurs tombent dans les pentes et le cheval de trait est loin. les ronces reprennent leurs droits et la forêt gagne. Mes cheveux ne feront pas l’isolation de mon toit, alors que les moutons si en plus, merci, d’empêcher les chasseurs de venir dans des forêts qui n’existent pas !
      Des fois je pige pas.
      #brouteuse

    • mais c’est pas ou bien des moutons et des chèvres ou bien des pilosités humaines devenues inutiles, pourquoi pas les deux et moins de plastique ?

      si on prend leur pub au mot, récupérer un tiers des cheveux jetés en Europe, c’est déjà une bonne manière de produire moins (sous réserve que la récup ne nécessite pas beaucoup plus de travail et d’énergie que mettons du #plastique Shein)


      edit regardant à nouveau le chiffre, je crois que c’est inévitablement un produit de niche rare et cher, que ça vaut moins que le #recyclage des tissus déjà gaspillés dans la fringue

    • @arno une très ancienne tradition d’usage du cheveux persiste dans le métier de posticheur, pour les personnes sous chimio ou le spectacle et jusqu’à très récemment pour la calvitie.
      Mon arrière grand père était posticheur et ma mère possède toujours sa poupée d’enfance avec de vrais cheveux (c’était bien souvent le cas avant l’apparition du synthétique).
      J’ai moi-même fabriqué un masque de « bête » pour un spectacle. Pour l’aspect dru, j’avais le choix entre le poil de yack ou le cheveu d’Indonésienne. Pour une question de budget j’ai choisi le premier.

  • Recycled plastics contain more chemicals than original plastics, study finds

    An examination of recycled plastic pellets from several countries found they contain hundreds of hazardous chemicals, according to this recent study published by Data in Brief (https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352340923008090)

    In short:

    - The study detected 491 chemicals in recycled pellets, with evidence to suggest the presence of an additional 170 compounds.
    - The chemicals found included plastic additives as well as pesticides, pharmaceuticals, and industrial chemicals.
    - When compared to original (unrecycled) pellets of the same type of plastic, the recycled pellets contained more chemicals in higher amounts.

    Key quote:

    “Plastics act as a Trojan horse, absorbing chemicals in contact with them, with the potential for these compounds to be later released into the environment.”

    – Study coauthor Dr. Eric Carmona Martínez, via direct correspondence

    Why this matters:

    Hazardous substances can contaminate plastics at any point during their lifecycle, and because companies are not required to monitor the composition of their plastics, recycled products contain an unknown number of chemicals. As a result, recycled plastics are potentially more toxic than their original counterparts, highlighting the need for policies that gate how these plastics can be used.

    https://www.ehn.org/recycled-plastics-contain-more-chemicals-than-original-plastics-study-finds-266

    #plastique #plastique_recyclée #recyclage #toxicité

  • Microplastic-eating plankton may be worsening crisis in oceans, say scientists | Marine life | The Guardian
    https://www.theguardian.com/environment/2023/nov/09/microplastic-eating-plankton-worsening-crisis-oceans-plastic-pollution

    Phytoplankton found in marine and fresh water can ingest and break down microplastics, scientists have discovered. But rather than providing a solution to the threat plastics pose to aquatic life, the tiny creatures known as rotifers could be accelerating the risk by splitting the particles into thousands of smaller and potentially more dangerous nanoplastics.

    #plancton #rotifères #plastiques #nano

  • Dangerous invasive species are colonizing aquatic plastic debris
    https://interestingengineering.com/science/dangerous-invasive-species-are-colonizing-aquatic-plastic-de

    The scientists conducted a thorough analysis of fouling organisms on a range of stranded litter materials, including plastic, glass, rubber, foam sponge, fabric, metal, and wood. A surprising realization emerged from their painstaking work: 3,130 specimens/colonies representing 17 species and seven phyla were present on the polluting items, attaching themselves and contaminating them.

    The increase in man-made garbage in the ocean over the past few years has given marine organisms, even invasive ones, a wide variety of substrates to settle on. The build-up of marine garbage, particularly in close proximity to densely populated areas or popular tourist spots, has unintentionally turned into a conduit for the spread of fouling species, resulting in extensive ecological and financial ramifications.

    #plastique #mer

  • Des #microplastiques ont été retrouvés dans… les #nuages, faut-il s’en inquiéter ? - Edition du soir Ouest-France - 29/09/2023
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-09-29/des-microplastiques-ont-ete-retrouves-dans-les-nuages-faut-il-s-en-inqu

    Au niveau environnemental, c’est une très mauvaise nouvelle. L’auteur principal de l’étude, Hiroshi Okochi, professeur à l’école de Sciences créatives et d’ingénierie de l’Université Waseda de Tokyo, insiste dans un communiqué : « Si on ne s’attaque pas de façon proactive au problème de la #pollution #plastique de l’#air, des changements dans le #climat et des risques écologiques pourraient devenir une réalité, causant des dommages environnementaux graves et irréversibles à l’avenir ».

    Il explique le processus : lorsque les microplastiques passent au-dessus de l’atmosphère, ils sont alors exposés aux ultraviolets du soleil. Ils se dégradent, et relâchent des gaz à effet de serre, ce qui contribue alors au changement climatique.

    Source :
    Airborne hydrophilic microplastics in cloud water at high altitudes and their role in cloud formation | Environmental Chemistry Letters
    https://link.springer.com/article/10.1007/s10311-023-01626-x

  • VIDEO. « Les arbres ont poussé dans le plastique » : dans la forêt près de Vittel, l’immense décharge sauvage de Nestlé menace de polluer les nappes phréatiques
    https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/video-les-arbres-ont-pousse-dans-le-plastique-dans-la-foret-pres-de-vit

    En creusant à cet endroit, le collectif a mis au jour « une gigantesque fosse » d’une centaine de mètres de long, d’une quinzaine de mètres de hauteur, et d’une trentaine de mètres de largeur. Selon la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), cette seule décharge contient 42 000 mètres cubes de plastique. Car il en existe trois autres dans le secteur... Nestlé a fini par reconnaître l’existence des quatre sites en 2017. Le groupe assure qu’une entreprise externe a été mandatée pour les dépolluer… mais n’a indiqué aucune date.

  • Morale de l"émancipation", ne faites pas ce que je dis, je ne le fais pas non plus.
    Pendant que Macron alerte sur le « fléau » du plastique, l’Elysée commande des centaines de milliers d’« articles jetables » pour ses cuisines


    Dans les cuisines du palais de l’Elysée, en octobre 2013. MARTIN BUREAU / AFP

    La présidence de la République a conclu un contrat de fourniture de matériel de cuisine jetable, fermant la porte à des solutions alternatives, comme le réemploi ou les matériaux durables.
    Par Maxime Vaudano

    Cent trente mille barquettes de cuisson, 5 000 rouleaux de film alimentaire, 72 000 sacs de cuisson sous vide, 7 000 pochettes de congélation… Une vague de plastique s’apprête à déferler dans les cuisines de l’Elysée. Les services du Château ont conclu en mars un contrat avec trois fournisseurs pour s’approvisionner en « articles jetables de cuisine » jusqu’à la fin du quinquennat. A rebours des prises de position publiques du président Emmanuel Macron, qui dénonçait le 29 mai le « fléau » de la pollution plastique, une « bombe à retardement » qu’il s’agirait de désamorcer « le plus vite possible » afin de « sauver notre planète ».
    Ce marché permettra à l’Elysée de fournir ses restaurants et sa crèche en articles jetables de cuisine en fonction de ses besoins sur la période 2023-2027, pour un montant maximal de 432 000 euros. Sollicitée, la présidence de la République affirme que « la plupart » de ces produits concernés sont en papier ou en carton. La présence de plastique serait « marginale », limitée à des articles soumis à des normes d’« hygiène », comme le film alimentaire ou les poches à douille de pâtisserie.
    Pourtant, d’après les documents contractuels transmis au Monde par l’Elysée, dix-sept des trente références de produits du cahier des charges contiennent du plastique : pots à sauce, sacs bretelles, housses de protection de chariots, sacs-poubelle, barquettes de cuisson, bacs de stockage… Plus de 800 000 articles de cuisine jetables en plastique pourraient être livrés sur quatre ans, selon nos calculs, à partir d’une simulation de commande présente dans les documents du marché. Alors même que des solutions alternatives en verre, tissu, métal ou pulpe de canne existent sur le marché pour chacun de ces produits. « Si un consommateur lambda est capable d’avoir accès à des solutions alternatives, je ne vois pas pourquoi l’Elysée n’en serait pas capable », estime Nathalie Gontard, chercheuse à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et spécialiste de la #pollution #plastique.
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/09/04/pendant-que-macron-alerte-sur-le-fleau-du-plastique-l-elysee-commande-des-mi
    https://justpaste.it/col1m

    #jetable

  • éliminer les déchets plastiques en les transformant en aliment, en voilà une bonne idée .
    https://www.dezeen.com/2023/08/16/csm-student-eleonora-ortolani-recycles-plastic-into-vanilla-ice-cream-design


    Puisqu’on bouffe déjà du pétrole :

    This synthetic vanillin is usually produced from crude oil, sharing the same fossil fuel origin as plastic, which is partly what drew the scientists to choose the flavour molecule for their experiment.

    Et si tu doutes encore que tout ça c’est bien de la merde :

    Ortolani explained that the scientists engineered an enzyme that they placed in E. coli bacteria to enable it to sever the super-strong links between molecules in the structure of plastic as part of its metabolic process.

    #recyclage #plastique

  • Le plastique ne se recycle pas
    https://lesjours.fr/obsessions/les-plastiqueurs/ep6-recyclage

    Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. C’est le calcul qu’a fait l’industrie du plastique dès les années 1980, en décidant de promouvoir le recyclage de son matériau fétiche. À première vue, l’idée semble séduisante, brillante même. Qui ne voudrait pas croire au recyclage ? Un processus vertueux visant à faire disparaître les déchets plastiques que nous générons pour en faire de nouveaux emballages ou de nouveaux canards de bain. Avec cette alléchante promesse : la fin du plastique dans les océans et une boucle infinie qui permettrait de ne plus jamais produire de plastique vierge. Attendez… « Ne plus jamais produire de plastique vierge » ? À moins d’être suicidaire, comment l’industrie du plastique pourrait-elle soutenir un processus qui signerait sa mort ?

    La réponse se trouve dans l’excellent documentaire Plastic Wars, diffusé ce printemps et réalisé conjointement par NPR et PBS, la radio et la chaîne de télévision publiques américaines. Dans cette enquête de la journaliste Laura Sullivan, trois anciens responsables de l’industrie admettent pour la première fois à visage découvert que la promotion du recyclage ne faisait que répondre à une stratégie pour verdir l’image du plastique auprès des consommateurs et les déculpabiliser dans leurs achats.

  • Plastique : le recyclage n’est pas synonyme d’économie circulaire, prévient un rapport parlementaire
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport-opecst-recyclage-plastique-42112.php4#ntrack=cXVvdGlkaWV

    « l’économie du plastique reste (…) très linéaire, contrairement au discours ambiant faisant croire à sa circularité grâce au recyclage »

    Bien sûr, des efforts ont été entrepris pour écoconcevoir les produits, collecter et trier les déchets ou encore incorporer des polymères recyclés. Mais « le recyclage progresse moins vite que la production de plastique et ne permet par d’endiguer la production de déchets », constate Philippe Bolo. Concrètement, l’OCDE explique que la production mondiale de déchets plastique va tripler entre 2019 et 2060. Et la progression du recyclage n’empêchera pas un doublement des fuites de déchets plastique dans l’océan et un triplement de leur accumulation dans les milieux aquatiques.

    Quant au recyclage chimique (l’Europe compte 44 projets dans 13 pays, dont 13 en France), il n’aura qu’une efficacité « limitée sans une action forte sur les deux autres leviers d’amélioration du taux de recyclage que sont la recyclabilité et le tri des déchets ». D’autant que ces technologies « soulèvent de nombreuses interrogations » en matière d’impact environnemental, d’élimination des substances toxiques ou encore de traçabilité des résines qui en sont issues. Sans compter que son développement pourrait se faire au détriment du recyclage mécanique, explique la note.

    #pétrochimie #greenwashing #plastique #recyclage

  • Recyclage chimique : l’État liste les déchets qui devraient être admis en installations de pyrolyse
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/critere-recyclage-chimique-plastiques-sortie-statut-dechet-41988

    Quels seront les déchets plastique autorisés à être recyclés chimiquement dans les installations de pyrolyse ? C’est à cette question, déterminante pour l’approvisionnement des futures installations, que vont bientôt répondre les pouvoirs publics. Le ministère de la Transition écologique a mis en consultation jusqu’au 4 juillet un projet d’arrêté visant à encadrer la production d’huile issue de la pyrolyse de déchets en plastique.

    Je découvre au détour de ce #paywall « l’huile de pyrolyse » un combustible de synthèse, une sorte de goudron obtenu à partir de déchets de bois, de plastiques ou de pneus !
    C’est « moins polluant que le fuel lourd », nous voilà rassurés.


    En photo ça parait noir , mais en fait c’est vert, bien-sûr ...
    #miam #huile_de_pyrolyse #huile_pyrolytique

    • Arf, pour transformer le polystyrène en colle liquide, certain·es le dissolvent dans de l’acétone.
      La pyrolyse c’est en chauffant à haute température, pour généralement obtenir un solide carboné, une huile et un gaz.

      A un moment ou un autre (dans 300 ans ?) il faudra abandonner les plastiques au lieu de perlimpinponner la pollution qu’ils engendrent dans tous les cas.
      Sur qu’avec un bon coup d’acétone ou de pyrolyse dans les océans, ce n’est plus en ingérant des plastiques que poissons, tortues, oiseaux s’étoufferont.

      #plastiques #fausses_solutions

  • Recycled plastics often contain more toxic chemicals says Greenpeace
    https://www.dezeen.com/2023/05/26/recycled-plastics-greenpeace-report

    These suggest that recycled plastics often contain higher concentrations of toxic chemicals such as flame retardants, benzene and other carcinogens than virgin plastic. Recycled plastics also contain “numerous endocrine disruptors that can cause changes to the body’s natural hormone levels”, according to the Greenpeace report.

    Plastic recycling a “toxic endeavour”

    Chemicals in recycled plastics have been linked to cancer, cardiovascular disease, obesity and other health issues, the report says. These can affect not just the end-user of the recycled product, but also frontline communities and workers involved in the process.

    Le mythe du #recyclage vertueux des #plastiques prend encore un coup.
    #greenwashing ( #écoblanchiment, en bon français)

  • En #mer, le #plastique favorise la propagation d’une #bactérie potentiellement toxique
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/mediterranee-le-plastique-favorise-la-propagation-d-une-bacterie-potenti

    (Décembre 2022)

    Les chercheurs du CNRS ont étudié 200 bactéries, dont l’une est bien connue des producteurs d’huitres ou de coquillages : la #Vibrio Parahaemolyticus. Elle vit près des côtes et sa présence conduit régulièrement à suspendre la commercialisation des mollusques et coquillages pour éviter les intoxications. Si les chercheurs avaient récemment découvert qu’elle pouvait s’accrocher au plastique, ils montrent désormais qu’elle adore ce matériau.

    Source : Vibrio spp and other potential pathogenic bacteria associated to microfibers in the North-Western Mediterranean Sea | PLOS ONE
    https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0275284

    Les #vibrions sont également retrouvés dans l’#algue #sargasse :
    “Sargasso Sea Vibrio bacteria : underexplored potential pathovars in a perturbed habitat” - ScienceDirect
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0043135423004694

    Compte-rendu en français : Orage « pathogène » parfait : Bactéries Vibrio, Sargassum et débris marins plastiques - Crumpe
    https://www.crumpe.com/2023/05/orage-pathogene-parfait-bacteries-vibrio-sargassum-et-debris-marins-plastiqu

    Une nouvelle étude révèle comment l’interaction entre Sargassum spp., les débris marins plastiques et les bactéries Vibrio crée la tempête “pathogène” parfaite qui a des implications à la fois pour la vie marine et la santé publique. Les bactéries Vibrio se trouvent dans les eaux du monde entier et sont la principale cause de décès chez l’homme dans le milieu marin.

  • « Aujourd’hui, 40 kilos de pluie de plastique sont attendus » : la « météo plastique » arrive à Paris
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/05/25/aujourd-hui-40-kilos-de-pluies-de-plastique-sont-attendues-la-meteo-plastiqu

    Son lancement mondial à Paris n’est pas dû au fait que la capitale française soit sujette à un microclimat plastique particulier, mais à ce qu’elle accueille du 29 mai au 3 juin la deuxième session de négociations consacrées à l’élaboration d’un traité international visant à en finir avec la pollution au plastique.

    L’opération de sensibilisation passera par un affichage dans le métro, sur les Abribus et autres panneaux publicitaires numériques pendant la durée des négociations. Les bulletins « météo plastique », comme ceux de Météo-France, pourront, eux, être consultés sur le site Plasticforecast.com, même après le sommet des Nations unies. « Le Plastic Forecast prouve qu’il est quasi impossible de se soustraire à cette menace », commente Marcus Gover, coordinateur des recherches sur le plastique à la Fondation Minderoo. Associée au très sérieux Boston College, la fondation a publié cette année un rapport de référence qui évalue le coûts des impacts environnementaux et sanitaires de la pollution au plastique, estimée à plus de 350 millions de tonnes par an à l’échelle de la planète.

    Même lorsque les prévisions sont au beau fixe, le bulletin annonce des « précipitations » de plastique de l’ordre de 40 kilos sur une journée. Par temps de pluie, c’est jusqu’à 420 kg de plastique qui s’abattent sur la tête des Parisiens. .... La Fondation Minderoo se fonde sur le chiffre de 48 tonnes par an à Paris pour son modèle.

    https://justpaste.it/2j464

    #plastique #météo_plastique #pollution #microparticules #nanoparticules #the_plastic_people_of_the_universe

  • Des plastiques « biodégradables »… qui ne se dégradent pas Philippe Robitaille-Grou

    Les plastiques dits « compostables » ou « biodégradables » sont vendus à la tonne pour redorer le blason écologique des fabricants. Mais il y a un hic. Plusieurs d’entre eux ne se dégradent que dans certains environnements contrôlés, alors que dans la nature, où ils aboutissent, la réalité est tout autre.

    C’est ce que constatent des chercheurs de l’Institut océanographique Scripps à San Diego dans leur article publié mercredi dans la revue PLOS One.

    Des soi-disant “bioplastiques” n’ont pas le moindre signe de biodégradation après avoir passé plus d’un an dans l’océan, montrent les expériences effectuées par les auteurs.


    “C’est du greenwashing”, ou écoblanchiment, dénonce la Québécoise Sarah-Jeanne Royer, autrice principale de l’étude, qui a mené cette recherche dans le cadre de son postdoctorat à l’institut californien. “Beaucoup de gens vont croire qu’en utilisant ces bioplastiques, ils feront un bon geste pour la planète et que le produit va se dégrader s’il se retrouve dans l’environnement, mais pour ça, on a besoin de conditions de compostage très particulières.”

    Recette différente, mêmes résultats
    Vêtements, tapis, autres textiles… La production mondiale de fibres synthétiques continue de croître à un rythme effréné. Elle a atteint 68 millions de tonnes en 2020, selon les données de l’organisme à but non lucratif Textile Exchange, et est composée principalement de polyester, un plastique qui peut demeurer dans l’environnement durant plusieurs siècles.

    Un rapport de la firme Research and Markets prédit d’ailleurs que le marché global de fibres synthétiques connaîtra une croissance de plus de 7 % en quatre ans, de 2021 à 2025. Une vaste partie de ces fibres se retrouve dans les eaux usées, notamment par l’intermédiaire des machines à laver qui ne parviennent pas à les filtrer, et est par la suite acheminée dans les océans.



    La plage de Kamilo, à Hawaï, est reconnue pour la grande quantité de déchets de plastique qui s’y accumule.

    L’acide polylactique (PLA), fabriqué avec de l’amidon végétal, est couramment utilisé comme substitut “plus vert” des plastiques à base de pétrole. La nouvelle étude n’abonde toutefois pas dans ce sens.

    Après 428 jours dans l’eau de mer, les textiles faits de PLA, tout comme ceux formés de polyester, ne présentaient aucun signe de dégradation : le diamètre des fibres n’avait pas diminué et l’empreinte chimique, servant à indiquer la composition moléculaire, ne montrait pas la moindre transformation.

    Le PLA se dégrade seulement s’il est soumis à des températures et à des pressions très élevées, ce qui n’est pas le cas dans les milieux où il aboutit généralement, remarquent les auteurs.

    Ces résultats “soulignent à quel point le langage employé pour qualifier les plastiques est crucial”, estime le biologiste marin Dimitri Deheyn, qui a participé aux travaux.

    Les fabricants devraient avoir à fournir aux clients toute information sur la biodégradabilité de leurs produits, renchérit Sarah-Jeanne Royer. “Lorsqu’on achète une boîte de conserve, on sait exactement tout ce qu’il y a à l’intérieur en raison des lois mises en vigueur, explique-t-elle. Mais au niveau de produits comme le textile, il n’y a pas vraiment de norme environnementale pour bien informer les clients.”

    « On nous trompe. Et ça peut mener à des catastrophes du point de vue environnemental. »
    — Une citation de Sarah-Jeanne Royer, autrice principale de l’étude

    Autres substituts
    D’autres options souvent présentées comme solutions de rechange au plastique traditionnel ont été mises à l’épreuve par les chercheurs.

    Les textiles fabriqués à base de cellulose naturelle ont fait meilleure figure que le PLA. Ils se dégradaient complètement en à peine un mois.

    Les auteurs notent cependant que les matériaux analysés ne contenaient pas d’additifs. Or, les entreprises incorporent souvent des nanomatériaux, entre autres pour améliorer la protection contre l’eau et les rayons ultraviolets. Ces ajouts peuvent rallonger le temps de dégradation des produits, voire les rendre carrément non biodégradables.

    Certains fabricants se targuent plutôt de se servir de mélanges de cellulose naturelle et de plastique. Selon l’étude, seule la partie naturelle de ces mélanges parvient à se biodégrader.

    Réduire à la source
    Les recherches de l’Institut océanographique Scripps ne sont pas les premières à montrer les limites de la production de plastiques prétendument “plus verts”.

    En 2019, des chercheurs de l’Université de Plymouth au Royaume-Uni révélaient que plusieurs sacs de plastique vendus comme “biodégradables” ou “compostables” étaient encore, après trois ans passés dans la nature, en suffisamment bon état pour transporter près de cinq livres de provisions.

    Selon Sarah-Jeanne Royer, ces divers résultats montrent l’importance de tests standardisés pour vérifier si les plastiques dits “biodégradables” le sont véritablement. Mais, outre les normes en place, les efforts devraient à la base se concentrer sur une réduction de la production et de la consommation de plastique, “bio” ou non, martèle la chercheuse.

    “Si on prend l’industrie de la mode, par exemple, c’est la deuxième la plus polluante au monde”, affirme-t-elle. “Il faut acheter moins, et lorsqu’on le fait, il faut être bien renseigné pour pouvoir miser sur des matériaux de qualité.”

    Mme Royer a également décidé de mettre la main à la pâte pour s’attaquer à la pollution plastique déjà présente. Elle fait partie de l’organisme à but non lucratif Ocean Cleanup, qui sillonne les océans pour en extraire les déchets de plastique. Plus de 100 000 kg ont été retirés à ce jour.

    #plastique #polyester #biodégradables #composte #biodégradation #greenwashing #écoblanchiment #fibres_synthétiques #acide_polylactique #PLA #cellulose #nanomatériaux #mode

    Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1981758/bioplastique-compostable-environnement-textiles-ecoblanchiment

  • Rebecca R Helm sur Twitter :

    All the animals that eat plastic... guess what! They are trying to eat FLOATING LIFE

    https://twitter.com/RebeccaRHelm/status/1654540516657340416

    High concentrations of floating neustonic life in the plastic-rich North Pacific Garbage Patch | PLOS Biology
    https://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.3001646

    Our data suggest higher concentrations of floating life and plastic inside than outside the NPGP [North Pacific “Garbage Patch”], and positive correlations between the logs of neuston concentrations and the log of plastic concentration for 3 out of 5 neuston taxa, Velella, Porpita, and Janthina.

    #neuston #plastique

    Neuston — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Neuston

    Le neuston, en limnologie et en océanographie, est l’ensemble des organismes liés à la surface de l’eau, c’est-à-dire à l’interface entre l’eau et l’atmosphère.

  • Yet Another Problem With Recycling: It Spews Microplastics
    https://www.wired.com/story/yet-another-problem-with-recycling-it-spews-microplastics

    THE PLASTICS INDUSTRY has long hyped recycling, even though it is well aware that it’s been a failure. Worldwide, only 9 percent of plastic waste actually gets recycled. In the United States, the rate is now 5 percent. Most used plastic is landfilled, incinerated, or winds up drifting around the environment.

    Now, an alarming new study has found that even when plastic makes it to a recycling center, it can still end up splintering into smaller bits that contaminate the air and water. This pilot study focused on a single new facility where plastics are sorted, shredded, and melted down into pellets. Along the way, the plastic is washed several times, sloughing off microplastic particles—fragments smaller than 5 millimeters—into the plant’s wastewater.

    [...]

    Their microplastics tally was astronomical. Even with filtering, they calculate that the total discharge from the different washes could produce up to 75 billion particles per cubic meter of wastewater. Depending on the recycling facility, that liquid would ultimately get flushed into city water systems or the environment. In other words, recyclers trying to solve the plastics crisis may in fact be accidentally exacerbating the microplastics crisis, which is coating every corner of the environment with synthetic particles.

    It seems a bit backward, almost, that we do plastic recycling in order to protect the environment, and then end up increasing a different and potentially more harmful problem,” says plastics scientist Erina Brown, who led the research while at the University of Strathclyde.

    [...]

    The full extent of the problem isn’t yet clear, as this pilot study observed just one facility. But because it was brand-new, it was probably a best-case scenario, says Steve Allen, a microplastics researcher at the Ocean Frontiers Institute and coauthor of the new paper. “It is a state-of-the-art plant, so it doesn’t get any better,” he says. “If this is this bad, what are the others like?

    These researchers also found high levels of airborne microplastics inside the facility, ready for workers to inhale. Previous research has found that recycled pellets contain a number of toxic chemicals, including endocrine-disrupting ones. Plastic particles can be dangerous to human lung cells, and a previous study found that laborers who work with nylon, which is also made of plastic, suffer from a chronic disease known as flock worker’s lung. When plastics break down in water, they release “leachate”—a complex cocktail of chemicals, many of which are hazardous to life.

    Recycling a plastic bottle, then, isn’t just turning it into a new bottle. It’s deconstructing it and putting it back together again. The recycling centers are potentially making things worse by actually creating microplastics faster and discharging them into both water and air,” says Deonie Allen, a coauthor of the paper and a microplastics researcher at the University of Birmingham. I’m not sure we can technologically engineer our way out of that problem.

    #plastique #pollution #recyclage #eau #air

  • Du plastique jusqu’à la moelle

    Ou Notre mode de vie nous empoisonne, par Mark O’Connell
    https://www.nytimes.com/2023/04/20/opinion/microplastics-health-environment.html?searchResultPosition=1

    Il y a du #plastique dans notre corps, dans nos poumons, dans nos intestins et dans le sang qui nous irrigue. Nous ne pouvons pas le voir, ni le sentir, mais il est là. Il est présent dans l’eau que nous buvons et dans la nourriture que nous mangeons, et même dans l’air que nous respirons. Nous ne savons pas encore ce qu’il nous fait, car nous n’avons pris conscience de sa présence que très récemment ; mais depuis que nous en avons pris connaissance, il est devenu une source d’anxiété culturelle profonde et multiforme.

    Peut-être que ce n’est rien, peut-être que c’est bien. Peut-être que cet amalgame de fragments - morceaux de bouteilles d’eau, de pneus, d’emballages en #polystyrène, #microbilles de produits cosmétiques - nous traverse et ne nous cause aucun dommage particulier. Mais même si c’était vrai, il resterait l’impact psychologique de savoir qu’il y a du plastique dans notre chair. Cette connaissance est vaguement apocalyptique ; elle ressemble à une vengeance divine, sournoise et poétiquement appropriée. Peut-être que c’est notre destin depuis le début, de parvenir à une communion finale avec nos propres déchets.

    Le mot que nous utilisons, lorsque nous parlons de cette présence troublante en nous, est « microplastiques ». Il s’agit d’une vaste catégorie qui englobe tout morceau de plastique d’une longueur inférieure à cinq millimètres, soit environ un cinquième de pouce. Une grande partie de ces matières, aussi minuscules soient-elles, sont facilement visibles à l’œil nu. Vous l’avez peut-être vu dans les photographies utilisées pour illustrer les articles sur le sujet : une multitude de minuscules éclats multicolores sur le bout d’un doigt, ou un petit tas lugubre sur une cuillère à café. Mais il y a aussi, et c’est encore plus inquiétant, ce que l’on ne voit pas : ce que l’on appelle les #nano-plastiques, qui ne représentent qu’une infime fraction de la taille des microplastiques. Ils sont capables de traverser les membranes entre les cellules et on a observé qu’ils s’accumulaient dans le cerveau des poissons.

    On sait depuis un certain temps qu’ils sont nocifs pour les poissons. Dans une étude publiée en 2018, il a été démontré que les poissons exposés aux microplastiques avaient des niveaux de croissance et de reproduction plus faibles ; leur progéniture, même lorsqu’ils n’étaient pas eux-mêmes exposés, a été observée comme ayant également moins de petits, ce qui suggère que la contamination perdure à travers les générations. En 2020, une autre étude, menée à l’université James Cook en Australie, a démontré que les microplastiques modifiaient le comportement des poissons, des niveaux d’exposition plus élevés ayant pour conséquence que les poissons prennent plus de risques et, par conséquent, meurent plus jeunes.

    Le mois dernier, le Journal of Hazardous Materials a publié une étude examinant les effets de la consommation de plastique sur les oiseaux de mer. Les chercheurs ont mis en évidence une nouvelle maladie fibrotique induite par le plastique, la #plasticose. Ils ont constaté que les cicatrices du tractus intestinal causées par l’ingestion de plastique rendaient les oiseaux plus vulnérables aux infections et aux parasites ; elles nuisaient également à leur capacité de digérer les aliments et d’absorber certaines vitamines.

    Ce n’est évidemment pas le bien-être des poissons ou des oiseaux de mer qui rend ces informations les plus inquiétantes. Si nous - j’entends par là la civilisation humaine - nous préoccupions des poissons et des oiseaux de mer, nous ne déverserions pas chaque année quelque 11 millions de tonnes de plastique dans les océans. Ce qui est vraiment inquiétant, c’est la perspective que des processus similaires puissent être à l’œuvre dans notre propre corps, que les microplastiques puissent raccourcir notre vie et nous rendre plus stupides et moins fertiles par la même occasion. Comme l’indiquent les auteurs du rapport sur la plasticose, leurs recherches « soulèvent des inquiétudes pour d’autres espèces touchées par l’ingestion de plastique » - une catégorie qui inclut largement notre propre espèce.

    En effet, tout comme les poissons doivent nager dans le blizzard de déchets que nous avons créé dans les mers, nous ne pouvons pas non plus éviter le plastique. L’un des éléments les plus troublants de la situation des microplastiques - nous ne pouvons pas vraiment parler de « crise » à ce stade, car nous ne savons pas à quel point elle peut être grave - est son caractère étrangement démocratique. Contrairement, par exemple, aux effets du changement climatique, qui que vous soyez et où que vous viviez, vous êtes exposé. Vous pourriez vivre dans un complexe sécurisé dans les endroits les plus reculés, à l’abri des incendies de forêt et de la montée du niveau de la mer, vous seriez exposé aux microplastiques lors d’une averse. Les scientifiques ont trouvé des microplastiques près du sommet de l’Everest et dans la fosse des Mariannes, à 36 000 pieds sous la surface du Pacifique.

    Dans ce contexte, la plupart des changements que nous apportons pour tenter de nous protéger de l’ingestion de microplastiques semblent essentiellement d’ordre cosmétique. Vous pouvez, par exemple, cesser de donner à votre enfant de l’eau dans un gobelet en plastique, et vous aurez peut-être l’impression de faire quelque chose pour réduire son niveau d’exposition, mais seulement jusqu’à ce que vous commenciez à penser à tous les tuyaux en #PVC par lesquels l’eau a dû passer pour arriver jusqu’à lui en premier lieu.

    Dans une étude réalisée l’année dernière, des chercheurs italiens ont analysé le lait maternel de 34 nouvelles mères en bonne santé et ont constaté la présence de microplastiques dans 75 % des échantillons. Une ironie particulièrement cruelle, compte tenu de l’association du lait maternel à la pureté et au naturel, et de l’anxiété des nouveaux parents à l’égard des microplastiques. Cette recherche fait suite à la révélation, en 2020, de la présence de microplastiques dans le placenta humain. Il semble que ce soit devenu une sorte de définition : Être humain, c’est contenir du plastique.

    Considérer cette réalité, c’est entrevoir une vérité plus large : notre civilisation, notre mode de vie, nous empoisonnent. Une étrange logique psychique est à l’œuvre ici ; en remplissant les océans des détritus plastiques de nos achats, en nous débarrassant négligemment des preuves de nos inépuisables désirs de consommation, nous nous sommes engagés dans une sorte de processus de répression. Et, comme l’a souligné Freud, les éléments de l’expérience que nous refoulons - souvenirs, impressions, fantasmes - restent « pratiquement immortels ; après des décennies, ils se comportent comme s’ils venaient de se produire ». Ce matériel psychique, « inaltérable par le temps », était destiné à revenir et à empoisonner nos vies.

    N’est-ce pas ce qui se passe avec les microplastiques ? L’intérêt du plastique, après tout, est qu’il est virtuellement immortel. Dès son apparition dans les produits de consommation de masse, entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, son succès en tant que matériau a toujours été indissociable de la facilité avec laquelle il peut être créé et de son extrême durabilité. C’est précisément ce qu’il y a de plus utile qui en fait un problème. Et nous continuons à en fabriquer, année après année, décennie après décennie. Considérez ce fait : de tout le plastique créé depuis le début de la production de masse, plus de la moitié a été produite depuis l’an 2000. Nous pouvons le jeter, nous pouvons nous tromper en pensant que nous le « recyclons », mais il ne s’absentera pas de lui-même. Il réapparaîtra dans les aliments que nous mangeons et dans l’eau que nous buvons. Il hantera le lait que les nourrissons tètent au sein de leur mère. Comme un souvenir refoulé, il demeure, inaltérable par le temps.

    Dans les années 1950, alors que le plastique produit en masse commençait à définir la culture matérielle en Occident, le philosophe français Roland Barthes voyait dans l’avènement de cette matière « magique » un changement dans notre relation à la nature. "La hiérarchie des substances, écrit-il, est abolie : une seule les remplace toutes : le monde entier peut être plastifié, et même la vie puisque, nous dit-on, on commence à fabriquer des aortes en plastique.

    Faire attention à ce qui nous entoure, c’est prendre conscience de la justesse de Barthes. Au moment où je tape ces mots, mes doigts appuient sur les touches en plastique de mon ordinateur portable ; le siège sur lequel je suis assis est rembourré avec une sorte de polymère à effet similicuir ; même la douce musique d’ambiance que j’écoute pendant que j’écris est envoyée directement à mes cochlées au moyen d’écouteurs Bluetooth en plastique. Ces objets ne constituent peut-être pas une source immédiate particulièrement grave de microplastiques. Mais quelque temps après qu’ils aient atteint la fin de leur vie utile, vous et moi risquons de les consommer sous forme de minuscules fragments dans l’eau. Dans l’océan, les polymères contenus dans la peinture sont la principale source de ces particules, tandis que sur terre, la poussière des pneus et les minuscules fibres de plastique provenant de tapis et de vêtements sont parmi les principaux contributeurs.

    En 2019, une étude commandée par le Fonds mondial pour la nature a révélé qu’une personne moyenne pourrait consommer jusqu’à cinq grammes de plastique par semaine, soit l’équivalent d’une carte de crédit entière, selon les termes des auteurs du rapport. La formulation était quelque peu vague ; si nous consommons l’équivalent d’une carte de crédit, nous pouvons supposer que nous en consommons également beaucoup moins. Mais le rapport a été largement diffusé dans les médias et ses affirmations surprenantes ont capté l’imagination d’un public inquiet. Le choix de l’image de la carte de crédit n’y est pas étranger : l’idée que nous mangeons notre propre pouvoir d’achat, que nous nous empoisonnons peut-être avec notre consumérisme insistant, s’enfonce dans l’inconscient comme une idée surréaliste. Lorsque j’y pense, je ne peux m’empêcher de m’imaginer en train de passer ma carte Visa au mixeur et de l’ajouter à un smoothie.

    Le récent film de #David_Cronenberg, « Crimes of the Future », s’ouvre sur une scène saisissante montrant un petit garçon accroupi dans une salle de bains et mangeant une corbeille à papier en plastique comme un œuf de Pâques. Le film part du principe que certains êtres humains ont acquis la capacité de manger et de se nourrir de plastique et d’autres substances toxiques. « Il est temps que l’évolution humaine se synchronise avec la technologie humaine », déclare l’un de ces personnages. "Nous devons commencer à nous nourrir de nos propres déchets industriels ; c’est notre destin.

    Aussi grotesque que soit l’intrigue, elle est aussi perversement optimiste : Notre meilleur espoir pourrait être un saut évolutif qui nous permettrait de vivre dans le désordre que nous avons créé. (Même si l’on peut dire que ce n’est optimiste que dans la mesure où la « Modeste proposition » de Jonathan Swift l’est). Lors d’interviews réalisées à l’époque de la sortie du film, M. Cronenberg a révélé qu’il était préoccupé par les récentes informations concernant la présence de microplastiques dans le sang humain : « Peut-être que 80 % de la population humaine a des microplastiques dans sa chair », a-t-il déclaré lors d’une interview. "Nos corps sont donc différents de ce qu’ils ont été dans l’histoire. Ce phénomène n’est pas près de disparaître.

    En tant que parent, je suis partagé entre le désir de protéger mes enfants des microplastiques - ainsi que de toutes les autres choses dont je veux les protéger - et le soupçon que cet effort pourrait être largement futile. Une rapide recherche sur Google a révélé que ces inquiétudes sont de plus en plus répandues chez les parents et font l’objet d’une abondance croissante de contenus en ligne. Dans un article sur la protection des enfants contre les microplastiques, je lis qu’il faut éviter de blottir les peluches dans le lit et que ces bêtes menaçantes inattendues, plutôt que de les laisser traîner dans la chambre ou dans le lit de l’enfant, devraient être conservées en toute sécurité dans un coffre à jouets (plus loin dans le même article, le scientifique de l’#environnement qui fait cette recommandation déconseille également d’inculquer la peur à nos enfants). Même si j’aimerais minimiser les menaces ambiantes pour la santé de mes enfants, je ne veux pas non plus être le genre de parent qui insiste pour que ses peluches soient rangées en toute sécurité dans un coffre lorsqu’elles ne sont pas utilisées - car de toutes les menaces ambiantes qui pèsent sur mes enfants, celle que je tiens le plus à compenser est ma propre névrose.

    Et bien que les préoccupations concernant les microplastiques soient évidemment compatibles avec les discours plus larges de l’environnementalisme et de l’anti-consumérisme, elles n’intéressent pas exclusivement les gauchistes et les libéraux comme moi. Joe Rogan, qui est peut-être le plus grand vecteur de masculinité de notre culture, parle de ce sujet depuis plusieurs années. Dans un épisode de son podcast l’année dernière, M. Rogan s’est inquiété des effets alarmants des phtalates, un produit chimique utilisé pour accroître la durabilité des plastiques, dans le sang humain : Selon lui, les bébés naissaient avec des « taches » plus petites. (La tare, a-t-il précisé, est la distance entre le pénis et l’anus).

    Non seulement les taches des enfants diminuent à une vitesse alarmante, mais les pénis et les testicules eux-mêmes diminuent également. « C’est un phénomène sauvage, car il modifie littéralement le profil hormonal et le système reproductif des êtres humains, ce qui nous affaiblit et nous rend moins masculins », a-t-il déclaré. Un invité a fait remarquer qu’il y avait une sorte de compromis en jeu, car si vivre dans le monde moderne signifiait une exposition sans précédent à ces produits chimiques, cela signifiait aussi vivre beaucoup plus longtemps. « En quelque sorte », a répondu M. Rogan, « mais vous vivez comme une chienne ». Tout comme le changement climatique et la pollution sont les préoccupations traditionnelles de la gauche, les effets démographiques de la baisse de la natalité sont une source d’anxiété pour les conservateurs. En d’autres termes, quel que soit le scénario apocalyptique que vous préférez, les microplastiques ont tout prévu.

    Les microplastiques se sont installés dans le système sanguin culturel, et leur prévalence dans l’air du temps s’explique en partie par notre incertitude quant à la signification, du point de vue de la pathologie, du fait que nous sommes de plus en plus remplis de plastique. Cette ambiguïté nous permet d’attribuer toutes sortes de malaises, tant culturels que personnels, à cette nouvelle information sur nous-mêmes. Le tout a une résonance étrangement allégorique. Nous nous sentons psychiquement défigurés, corrompus dans nos âmes, par un régime régulier de déchets figuratifs du techno-capitalisme - par le défilement abyssal de TikToks ineptes et de prises sans cervelle, par les influenceurs d’Instagram pointant des boîtes de texte tout en faisant de petites danses, par la prolifération sans fin de contenu de pacotille généré par l’I.A.. Nous sentons notre foi dans le concept même de l’avenir se liquéfier à peu près au même rythme que les calottes glaciaires. L’idée que des déchets microscopiques traversent la barrière hémato-encéphalique semble être une entrée pertinente et opportune dans les annales de l’imaginaire apocalyptique.

    Et l’aura d’indétermination scientifique qui entoure le sujet - peut-être que ce truc cause des dommages inimaginables à nos corps et à nos esprits, mais peut-être aussi que tout va bien - lui confère un caractère légèrement hystérique. Nous ne savons pas ce que ces plastiques nous font, et il n’y a donc pas de limite aux maladies que nous pourrions leur attribuer de manière plausible. Peut-être que ce sont les microplastiques qui vous rendent dépressif. C’est peut-être à cause des microplastiques que vous avez constamment un rhume de cerveau depuis Noël. Peut-être que ce sont les microplastiques qui vous empêchent, vous et votre partenaire, de concevoir un enfant, ou qui vous rendent paresseux et léthargique, ou oublieux au-delà de vos années. Ce sont peut-être les microplastiques qui ont provoqué le cancer de votre estomac ou de votre cerveau.

    Je suis moi-même sujette à cette tendance. Il y a quelques années, on m’a diagnostiqué une #maladie_auto-immune chronique. Comme c’est généralement le cas pour ce type d’affection, elle est apparue sans cause connue. Elle ne met pas la vie en danger, mais il y a eu des périodes où elle m’a rendu malade au point de m’empêcher de travailler pendant une semaine ou deux d’affilée, et où j’étais si fatigué que j’avais du mal à me lever du canapé pour aller me coucher le soir. Toutes les huit semaines, je me présente dans un service de perfusion d’un hôpital, où l’on me branche à une poche contenant une solution liquide d’un anticorps monoclonal. (Ces poches sont, bien sûr, fabriquées à partir d’une sorte de #polyéthylène, un fait que vous devez m’imaginer raconter avec un haussement d’épaules élaboré, indiquant de grandes réserves d’ironie stoïque).

    En 2021, une étude publiée dans la revue #Environmental_Science_and_Technology a trouvé des niveaux significativement plus élevés de microplastiques dans les échantillons de selles de personnes ayant reçu un diagnostic de DIB, mais qui étaient par ailleurs en bonne santé, par rapport à celles qui n’avaient pas de DIB.

    Plus je passais de temps à faire des recherches pour cet essai, plus je me demandais si les microplastiques n’étaient pas à l’origine de mon état. Mon propos ici n’est pas d’affirmer quoi que ce soit, car je n’en sais pas assez pour le faire. Mon propos, en fait, est précisément que le fait de ne pas savoir génère sa propre énergie. Je pense qu’il est au moins plausible que ma maladie soit causée par les microplastiques, mais il est tout aussi plausible qu’elle ne le soit pas. Et je suis conscient que cette ambiguïté est elle-même étrangement séduisante, que c’est sur un tel terrain vague épistémologique que s’élèvent les grands édifices branlants de la conspiration et de la conjecture.

    Jusqu’à ce que nous en sachions beaucoup plus qu’aujourd’hui, en tout cas, parler des microplastiques peut ressembler étrangement à parler des effets nocifs des radiations des téléphones portables. (Le temps viendra, tôt ou tard, où nous saurons ce que les microplastiques nous font, mais d’ici là, le sujet reste ambigu et donc très suggestif.

    Mais n’y a-t-il pas quelque chose de manifestement absurde dans l’affirmation selon laquelle nous ne savons pas si le plastique que nous avons dans le sang nous fait du tort ? De quels critères de nocivité s’agit-il pour que nous devions attendre les résultats des tests avant de décider dans quelle mesure nous devons nous préoccuper des milliers de petits fragments de déchets qui circulent dans nos veines ? Il est certain que le fait de leur présence est déjà alarmant en soi, et que cette présence, en tout état de cause, se manifeste au moins aussi fortement sur le plan psychique que sur le plan physiologique.

    Une série de photographies de l’artiste Chris Jordan, intitulée « Midway. Message from the Gyre », compte parmi les images les plus indélébiles et les plus bouleversantes des dommages causés à la nature par notre consommation insouciante et incessante de plastique : Message from the Gyre". Chacune de ces photographies représente le corps d’un albatros dans un état plus ou moins avancé de décomposition. Au centre de chaque carcasse évasée et desséchée se trouve un amas d’objets en plastique que l’oiseau a consommés avant de mourir. L’horreur de ces images réside dans la juxtaposition surréaliste d’éléments organiques et inorganiques et dans le volume ahurissant de plastique contenu dans leur tube digestif. Les corps de ces créatures autrefois magnifiques retournent lentement à la terre, mais les déchets humains qui les ont rendues malades restent inviolables, inaltérables par le temps : couvercles de dentifrice, bouchons de bouteilles, briquets entiers qui semblent encore fonctionner parfaitement, minuscules poupées d’enfants et mille autres traces non identifiables de notre productivité déréglée et de notre faim insouciante.

    Le sujet des microplastiques est doté d’une lucidité cauchemardesque, car nous comprenons qu’il s’agit d’un symptôme d’une maladie plus profonde. Le mal impensable que nous avons fait à la planète - qui est fait à la planète en notre nom, en tant que consommateurs - est visité, de cette manière surréaliste et obscure, sur nos propres corps. Lorsque nous regardons les corps en décomposition de ces oiseaux remplis d’ordures, nous savons que nous ne regardons pas seulement ce que nous faisons au monde, mais aussi ce que notre monde endommagé nous fait.

    #microplastique

  • Le #plastique, la nouvelle bombe climatique de #TotalEnergies

    Fabriqué à partir de #pétrole, le plastique est en train de devenir la nouvelle façon d’engranger des #profits pour les #industries_fossiles. TotalEnergies vient de s’associer avec #Saudi_Aramco, le plus gros pétrolier du monde, pour ériger un #complexe_pétrochimique géant en #Arabie_saoudite. Leur but : nous inonder de plastique, au détriment du climat.

    L’information est passée complètement inaperçue. Pour cause, elle a été communiquée juste avant Noël dernier, dans la torpeur des vacances de fin d’année.

    TotalEnergies et Saudi Aramco, le plus gros groupe pétrolier mondial, ont annoncé conjointement la construction d’un « complexe pétrochimique géant en Arabie saoudite ».

    Baptisé « #Amiral », ce site de « taille mondiale » représente un investissement colossal de plus de 10 milliards d’euros, pour un démarrage prévu en 2027. L’objectif de cette méga-usine : fabriquer à partir de pétrole des matières plastiques.

    Le plastique est en effet issu à 99 % de composés fossiles. Il est notamment fabriqué à partir de #naphta, un liquide issu de la distillation du pétrole. Pour produire du plastique, le secteur #pétrochimique utilise donc du pétrole à la fois comme matière première et comme énergie – ce qui le classe au rang des industries les plus énergivores du monde.

    Pourquoi les pétroliers misent-ils si gros sur le plastique ? Les ressources en énergies fossiles s’épuisant, et voulant anticiper la fin progressive des moteurs à essence dans les pays du Nord, les multinationales de l’or noir cherchent de nouveaux gisements de croissance pour valoriser leurs barils de brut.

    Et utiliser le pétrole pour produire les matériaux plastiques utilisés dans les emballages, les ordinateurs, les smartphones, les détergents ou les vêtements s’avère particulièrement juteux car la demande explose.

    Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la consommation de plastique a quadruplé en 30 ans sous l’effet des marchés émergents. Les perspectives de profits s’annoncent mirifiques : alors qu’en Amérique du Nord, la consommation de plastique par habitant dépasse les 200 kilogrammes par an, elle est de l’ordre de 45 kilogrammes en Chine, à peine une dizaine en Inde.

    « Ce sera l’un des projets les plus profitables de notre portefeuille », s’est réjoui Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, en 2018, lorsque les deux rois du pétrole ont annoncé un premier accord pour le complexe Amiral. Amin Nasser, le PDG de la compagnie saoudienne Saudi Aramco, a pour sa part déclaré : « Le secteur de la pétrochimie a connu une croissance significative au niveau mondial, il constitue l’un des futurs moteurs de la croissance. »

    La pétrochimie mondiale dévore déjà 15 % de la production totale de pétrole et incarne « la principale source de croissance de l’utilisation du pétrole », selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Au rythme actuel de production, le pétrole sera à terme plus utilisé pour fabriquer du plastique que comme carburant pour les voitures.
    Boom climaticide

    Aujourd’hui, une tonne de plastique finit dans l’océan toutes les trois secondes. Selon le programme de l’ONU pour l’environnement, les plastiques représentent « au moins 85 % du total des déchets marins » et constituent l’une des principales menaces pour la préservation de notre planète.

    1,4 million d’oiseaux et 14 000 mammifères marins meurent tous les ans à cause de l’ingestion de plastique. Par ailleurs, les micro-plastiques sont désormais omniprésents dans la chaîne alimentaire humaine.

    Ce matériau constitue également une menace grandissante pour le climat. L’industrie du plastique est la source de gaz à effet de serre industriel qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Rien qu’en 2019, la production et l’incinération du plastique avaient rejeté plus de 850 millions de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère – soit presque autant que ce qu’a émis l’Allemagne durant cette même année.

    Si le plastique se développe comme prévu actuellement, d’ici à 2030, ses émissions pourraient atteindre 1,34 gigatonne par an, l’équivalent des émissions rejetées par près de 300 centrales à charbon.

    « Nos économies sont fortement dépendantes des produits pétrochimiques, mais le secteur fait l’objet de beaucoup moins d’attention qu’il ne le devrait, alertait, dès 2018, Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. La pétrochimie est l’un des principaux angles morts du débat mondial sur l’énergie. »
    Capitalisme plastique

    À l’heure actuelle, les géants pétro-gaziers investissent massivement dans le plastique, notamment sur le continent asiatique où se situent 80 % des complexes pétrochimiques que le secteur fossile compte construire d’ici à 2025.

    Le top départ vers cette nouvelle manne de pétro-profits a été sifflé par Saudi Aramco, le premier exportateur mondial de pétrole qui a engrangé en mars dernier des bénéfices record gigantesques de 161 milliards de dollars. En novembre 2018, son patron Amin Nasser a en effet annoncé que sa firme investirait 100 milliards de dollars dans la pétrochimie au cours de la prochaine décennie. « L’énorme croissance de la demande de produits chimiques nous offre une fantastique fenêtre d’opportunité, s’est-il targué. Mais de telles fenêtres, par leur nature même, n’offrent un maximum de bénéfices qu’à ceux qui agissent rapidement. »

    Pour tisser à toute vitesse son maillage d’usines de plastique à travers l’Asie, Saudi Aramco n’hésite pas à s’allier avec d’autres industriels comme l’américain #ExxonMobil, le malaisien #Petronas ou la compagnie tricolore TotalEnergies.

    Pour leur pôle pétrochimique pharaonique Amiral, la multinationale saoudienne et TotalEnergies ont prévu de s’installer à #Al-Jubail, sur la côte est de l’Arabie saoudite, où les deux firmes exploitent déjà depuis 2014 une raffinerie géante, considérée comme l’une des plus rentables au monde.

    Contactée par Mediapart (voir notre Boîte noire), TotalEnergies explique que le complexe produira, à destination « du marché domestique et asiatique essentiellement », un million de tonnes de polyéthylène par an, la matière plastique la plus commune qui entre dans le processus de fabrication de nombreux produits de notre vie quotidienne – emballages, bouteilles, sacs plastiques, câbles, etc.

    Interrogé sur l’impact climatique d’Amiral, TotalEnergies a répondu que « ce projet s’inscrit pleinement dans l’objectif de la compagnie d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et dans [leur] ambition de promouvoir une économie circulaire des plastiques en Arabie saoudite ».

    Et d’ajouter : « Le pétrole sera au service de la fabrication de plastiques, notamment issus du recyclage, et qui contribuent à l’amélioration de l’efficacité énergétique de nombreuses applications finales. »

    Les 15 et 16 avril derniers, le G7 a réuni au Japon les ministres du climat, de l’environnement et de l’énergie. Dans leur déclaration finale, les sept grandes puissances économiques mondiales se sont engagées à « mettre fin à la pollution plastique, avec l’ambition de réduire à zéro toute pollution plastique supplémentaire d’ici à 2040 », avec pour optique la mise en place d’un traité juridiquement contraignant.

    Des engagements qui apparaissent bien faibles au vu des investissements monstres et des futurs profits sur l’industrie du plastique de TotalEnergies et Saudi Aramco.

    En 2018, le groupe saoudien en partenariat avec la compagnie française avait invité la presse à visiter ses installations pétrochimiques à Al-Jubail. En vantant le mégaprojet Amiral, Patrick Pouyanné s’était alors félicité devant un parterre de journalistes que, grâce au plastique, « l’industrie pétrolière a encore de beaux jours devant elle ».

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/210423/le-plastique-la-nouvelle-bombe-climatique-de-totalenergies
    #industrie_du_plastique

  • L’industrie de l’eau en bouteille pollue et freine l’accès à l’or bleu Aurélie Coulon

    Selon un rapport des Nations unies, l’industrie de l’eau en bouteille creuse les inégalités d’accès au précieux liquide et aggrave la pollution plastique. L’idée que l’eau en bouteille serait de meilleure qualité est aussi remise en question.

    Dans le monde, un million de bouteilles d’eau est vendu chaque minute avec une consommation annuelle estimée à 350 milliards de litres. Un rapport publié ce jeudi par l’Institut pour l’eau, l’environnement et la santé de l’Université des Nations unies (Unu-Inweh) – basé au Canada – dresse le tableau, souvent critique, des tendances et des impacts de cette industrie, en s’appuyant sur des données issues de 109 pays. La sortie de ce document précède de quelques jours la Conférence des Nations unies pour l’eau qui se tiendra à New York du 22 au 24 mars.

    « Ce rapport pose la question du rôle des industriels dans l’accès à l’eau potable pour tous, qui est l’un des buts de développement durable approuvés par les Nations unies en 2015, explique Zeineb Bouhlel, chercheuse à l’Unu-Inweh et autrice principale du rapport. Notre travail montre que le marché de l’eau en bouteille n’est pas aligné avec ce but et même, ralentit les efforts pour l’atteindre. »

    Un marché lucratif, surtout en Asie
    Les plus gros consommateurs d’eau conditionnée sont les citoyens asiatiques, de la région Asie-Pacifique plus précisément, puis viennent les Etats-Unis et l’Europe. Dans ces derniers, l’eau en bouteille est perçue comme meilleure pour la santé et de meilleur goût que celle du robinet, et constitue donc un bien de luxe plus que de nécessité, « les habitants des pays du Sud achètent des bouteilles avant tout pour remédier au manque ou à l’absence d’un système solide de distribution publique », d’après les auteurs. En Europe, l’Allemagne est le plus gros marché.

    En 2021, cinq compagnies – PepsiCo Inc, The Coca-Cola Company, Nestlé Waters, Danone et Primo Waters Corporation – combinaient un revenu de 65 milliards par an, soit un quart du total global.

    Déplétion des ressources en eau
    Or, produire des bouteilles d’eau consomme… de l’eau, utilisée comme contenu mais aussi dans le processus de production. Selon des estimations tirées des données fournies par les fabricants, Coca-Cola en utilise en moyenne 1,9 litre pour produire un litre en bouteille, contre 3,3 litres pour Unilever et 4,1 litres pour Nestlé.

    Dans le monde, l’or bleu mis en bouteille provient principalement de sources souterraines. Des études basées sur des déplétions en eau déclarées en Inde, au Pakistan, au Mexique, au Népal et au Canada ont permis de déterminer qu’en 2021, Coca-Cola en avait extrait 300 milliards de litres et Nestlé Waters 100 milliards. Le géant chinois Hangzhou Wahaha est lui aussi cité avec ses 12 millions de litres prélevés chaque jour dans les sources des monts Changbai. Tout comme Danone qui extrait 10 millions de litres à Evian-les-Bains quotidiennement.

    « Les informations sur les quantités prélevées par les industriels sont rares et nous avons fait des estimations sur la base de ce qui était disponible, commente Zeineb Bouhlel. Comparé aux prélèvements pour l’irrigation, l’usage pour l’eau en bouteille est bien inférieur, pour le moment. Mais même si ces chiffres sont petits en valeur absolue, l’impact à l’échelle locale sur l’accès aux ressources en eau peut être important. »

    Contacté par Le Temps, le porte-parole de Nestlé Waters s’en défend : « Partout où nous embouteillons, nous veillons à ce qu’il n’y ait pas d’impact négatif sur les bassins-versants et les aquifères locaux. Pour preuve, nous certifierons toutes nos usines selon la norme de l’Alliance for Water Stewardship d’ici à 2025. Là où c’est nécessaire, en collaboration avec des partenaires, nous fournissons un accès à l’eau et à l’assainissement aux communautés proches de nos usines. »

    Des traces de contamination aussi
    Par ailleurs, « les entreprises de boissons aiment désigner l’eau en bouteille comme une alternative sûre à celle du robinet, en pointant du doigt certains ratés du système publique », affirme Zeineb Bouhlel. Alors que la réalité est tout autre, à voir la longue liste des cas de contamination des eaux en bouteille, toute marque confondue. Il peut s’agir de métaux lourds ou d’autres pollutions chimiques comme les pesticides ou les microplastiques. « Ce qui m’a le plus frappé, ce sont les fois où ce sont des micro-organismes qui ont été retrouvés dans des bouteilles », remarque l’autrice. Des microbes – pour certains résistants aux antibiotiques – ont été identifiés depuis dix ans dans des dizaines de bouteilles de marques différentes, aux Etats-Unis, en Chine, en France, au Portugal et dans d’autres pays.

    « Cela ne veut pas dire que toutes les eaux en bouteilles sont contaminées, mais elles ne sont pas forcément meilleures que celle du robinet », commente Vladimir Smakhtin, ancien chercheur à l’Unu-Inweh, tout juste retraité, et coauteur du rapport. Il rappelle avec ses collègues que la source de l’eau (système municipal ou surface de prélèvement), le processus de traitement (par chlorination, exposition à la lumière ou par la température), les conditions de stockage et l’emballage sont autant de facteurs potentiels qui peuvent altérer la qualité de l’eau en bouteille.

    « Des entreprises privées s’approprient un bien public à faibles coûts, le traitent et le revendent à ceux qui ne peuvent pas se le payer, affirme le rapport. Ironiquement, de nombreux cas parmi 40 pays montrent que ce produit final n’est pas sûr pour la santé, les entreprises étant bien moins contrôlées que les installations publiques. »

    Pollution plastique importante
    Enfin, troisième dégât de l’eau en bouteille pointé par ce rapport, sa contribution importante aux déchets de plastique. Les industriels auraient produit autour de 600 milliards de bouteilles plastiques en 2021. Une grande part n’est pas recyclée et finit dans des décharges à ciel ouvert, rarement contrôlées.

    Coca-Cola par exemple, produit près de trois millions de tonnes de plastique en 2019, dont seulement 3% sont réutilisables, selon certaines estimations établies par la Fondation Ellen MacArthur. L’entreprise Coca-Cola, contactée par Le Temps, n’a pas voulu commenter les données mondiales, mais rappelle que pour la Suisse, ses activités sont encadrées par l’ordonnance sur les emballages pour boissons.

    « Le problème des déchets plastiques provenant des bouteilles s’accélère, et il correspond déjà chaque année à une file de camion de 40 tonnes reliant New York à Bangkok », illustrent les auteurs. « La plupart des pays dans le monde n’ont pas de système de gestion des déchets, confirme Pascal Hagmann, directeur de l’ONG d’étude sur la pollution des océans par les déchets plastiques (Oceaneye). Il y a un manque d’anticipation dans ce domaine. »

    Or selon les projections, le marché des eaux en bouteille va continuer de grossir, les ventes de bouteilles devraient doubler d’ici 2030 pour atteindre un revenu global de 500 milliards de dollars. « Nous espérons que notre rapport permettra de lancer des réflexions au sein des gouvernements et dans la société, pour adapter les législations, déclare Zeineb Bouhlel. Il faudrait plus de régulation de ce secteur industriel et plus d’investissements dans les infrastructures publiques pour assurer un accès égal à l’eau. »

    #eau #capitalisme #déchets #pollution #plastique #agriculture #environnement #santé #privatisation #PepsiCo #Coca-Cola #Nestlé #Nestlé_Waters #Danone #Primo_Waters_Corporation

    Source et Shémas : https://www.letemps.ch/sciences/lindustrie-leau-bouteille-pollue-freine-lacces-lor-bleu

    • « or bleu » : Une expression assez ignoble dans le titre.

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  • « Polluants éternels » : explorez la carte d’Europe de la contamination par les PFAS
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/23/polluants-eternels-explorez-la-carte-d-europe-de-la-contamination-par-les-pf

    Notre carte montre les usines de production de PFAS, certains sites où ils sont utilisés, ainsi que les sites où une contamination a été détectée et ceux où elle est présumée.

    • Révélations sur la contamination massive de l’Europe par les #PFAS, ces polluants éternels

      Au moins 2 100 clusters à des niveaux de contamination jugés dangereux
      Nous avons calculé des clusters pour rassembler les sites de prélèvements les plus rapprochés. Ils sont ici répartis selon la concentration maximale de PFAS mesurée dans chaque site et chaque cluster.
      Les « hotspots » sont des sites et des clusters dont la concentration mesurée dépasse les 100 ng/kg, c’est-à- dire des niveaux jugés dangereux pour la santé par les experts que nous avons interrogés.

      Certains se situent dans le voisinage des vingt usines de production de PFAS que nous sommes parvenus à localiser – la liste et la cartographie de ces sites industriels n’avaient jamais été établies. Notre enquête dévoile également les localisations de près de 21 500 sites présumés contaminés en raison d’une activité industrielle exercée actuellement ou par le passé à travers toute l’Europe ainsi que plus de 230 usines identifiées comme utilisatrices de PFAS.

      Au fil des connaissances collectées, les effets, même à faibles doses, d’une exposition aux PFAS s’allongent comme une visite médicale de cauchemar qui n’épargne aucune zone du corps. Diminution du poids des bébés à la naissance, de la fertilité ou de la réponse immunitaire aux vaccins chez les enfants ; augmentation des risques de cancers du sein, du rein ou des testicules ; maladies de la thyroïde ; colite ulcéreuse ; hausse du taux de cholestérol et de la tension artérielle, et prééclampsie chez les femmes enceintes ; risques cardio-vasculaires. L’équipe de Mme Goldenman estime que les PFAS pèsent chaque année entre 52 et 84 milliards d’euros sur les systèmes de santé européens.

      #plastique #pollution #écologie #santé

      https://justpaste.it/cehhw

    • « Alors, est-ce l’industrie chimique qui est responsable ou bien l’Etat qui est trop faible et n’exige pas plus de l’industrie chimique ? », questionne M. Cousins. Personne à ce jour n’a jamais été mis en prison pour avoir commis cette contamination historique, éternelle sans doute. Mais peut- on vraiment la qualifier de crime ?

      Professeure de droit à l’université Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas), Lieselot Bisschop s’intéresse précisément au concept de « crime industriel facilité par l’Etat » (« state-facilitated corporate crime ») « pour appréhender les dommages environnementaux et humains causés par les firmes » dans le contexte de la pollution aux PFAS. Un terme qui se rapporte « aux situations où les institutions gouvernementales ne réglementent pas des activités commerciales illégales ou socialement préjudiciables, ou bien créent un environnement juridique qui permet à ces préjudices de se produire et de se poursuivre », explique-t-elle. Des activités souvent « terribles mais légales » (« awful but lawful »).

      Si la chercheuse n’a pas encore livré son verdict académique, Martin Scheringer s’empare volontiers de la notion. « Pendant longtemps, les autorités n’ont pas vu tout cela comme un crime, mais comme un facteur de développement et une source de richesse dans leurs pays, dit-il. Cela a conduit tous ces acteurs étatiques à commettre d’énormes erreurs au cours des cinquante ou soixante dernières années, et ces erreurs se sont transformées en crimes. »

  • EU dumps 37 million items of plastic clothing in Kenya a year.
    https://www.euronews.com/green/2023/02/16/eu-dumps-37-million-items-of-plastic-clothing-in-kenya-a-year-which-countr

    “We went to the Ground Zero of the #fast_fashion world to unmask an ugly truth - that the trade of used clothing from Europe is, to a large and growing extent, a trade in hidden waste,” says Betterman Simidi Musasia, founder and patron of Clean Up Kenya, which advocates for sustainable public sanitation.

    [...] “A large proportion of clothing donated to charity by well-meaning people ends up this way. Why? Because the backbone of the fast fashion industry is plastic, and plastic clothing is essentially junk,” says Musasia.

    [...] More than two thirds of clothing is now made of plastics like nylon and polyester which are impossible to recycle.

    #déchets #vêtements #plastique #pollution

  • Time to kick the butt of the most common litter item in the world: Ban cigarette filters
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969722083607

    Cigarette filters offer no public health benefits, are single-use plastics (cellulose acetate) and are routinely littered. Filters account for a significant proportion of plastic litter worldwide, requiring considerable public funds to remove, and are a source of microplastics. Used cigarette filters can leech toxic chemicals and pose an ecological risk to both terrestrial and aquatic ecosystems. Bottom-up measures, such as focusing on consumer behaviour, are ineffective and we need to impose top-down solutions (i.e., bans) if we are to reduce the prevalence of this number one litter item. Banning filters offers numerous ecological, socioeconomic, and public health benefits.

    #cigarettes #pollution #plastique #déchets

  • Countries split on plastics treaty focus as U.N. talks close
    https://www.reuters.com/business/environment/countries-split-plastics-treaty-focus-un-talks-close-2022-12-03

    More than 2,000 delegates from 160 countries, meeting in Uruguay in the first of a planned five sessions of the Intergovernmental Negotiating Committee (INC), aim to craft the first legally binding agreement on plastic pollution by the end of 2024.

    The negotiations in the coastal city of Punta del Este pitted a “High Ambition Coalition,” including European Union members, against countries including the United States and Saudi Arabia, which have the world’s top plastic and petrochemical companies.

    [...] The High Ambition Coalition of over 40 countries, including EU members, Switzerland, host Uruguay and Ghana, wants the treaty to be based on mandatory global measures, including curbs on production.

    [...] That approach contrasts with the country-driven pledges advocated by countries including the United States and Saudi Arabia.

    [...] Environmental group Greenpeace said that without a strong treaty, plastic production could double within the next 10 to 15 years, and triple by 2050.

    #plastique

    • ENTRETIEN. L’avalanche de plastique continue jusqu’à l’océan, déplore la journaliste Dorothée Moisan
      https://www.ouest-france.fr/environnement/pollution/entretien-l-avalanche-de-plastique-continue-jusqu-a-l-ocean-deplore-la-

      La journaliste Dorothée Moisan fait le point sur une industrie qui n’a pas prévu de « fermer les robinets ». Selon elle, la quantité de matières plastiques déversées dans l’océan devrait doubler avant 2050.

      #paywall

    • Cet article soutient que pour qu’un traité (idéalement global et contraignant) soit effectif, il faut qu’on ait bien plus de connaissances sur tout le cycle de vie du plastique (d’où il vient, qui est responsable, où il va, où sont les pollutions), ce qui suppose que la #science du plastique se développe grandement et d’avoir bien plus de données, notamment sur la production.
      Plastics tsunami : Can a landmark treaty stop waste from choking the oceans ?
      https://www.nature.com/articles/d41586-022-03793-3

      Researchers worry that public discussions focus on recycling and ways to deal with the plastic once it has reached the consumer — ideas promoted by industry — rather than who is creating all the plastic and where it’s going. Hence the emphasis in the NASEM report and global talks on circular-economy design strategies that address that first stage in the plastic life cycle, production.

      “We care so much about this material in the environment — that’s when we’re getting outraged,” Jambeck says. “But we don’t care about it before that point. If you want to prevent it from getting in the environment, we have to care so much more about it upstream, and track that data.”

  • Les produits pour lisser les cheveux, notamment par les femmes noires, font courir un risque accru de cancer de l’utérus.

    Use of Straighteners and Other Hair Products and Incident Uterine Cancer | JNCI : Journal of the National Cancer Institute | Oxford Academic
    https://academic.oup.com/jnci/advance-article/doi/10.1093/jnci/djac165/6759686

    L’étude se fonde sur les données de près de 33.500 Américaines, recrutées entre 2003 et 2009 et suivies sur quasiment onze années. Au total, 378 femmes ont développé un cancer de l’utérus.

    Pour les femmes n’ayant jamais utilisé de produit de lissage capillaire, le risque de développer un cancer de l’utérus d’ici leurs 70 ans est de 1,64%, contre 4,05% pour les utilisatrices fréquentes, a détaillé dans un communiqué Alexandra White, auteure principale de l’étude.

    #cancer #perturbateurs_endocriniens #cancérigènes #cheveux_frisés #femmes_noires

    Et comme ce n’est jamais indiqué nulle part, je te rappelle que les #perturbateurs endocriniens investissent les cellules fœtales car ils ont quasiment la même structure moléculaire que les hormones humaines. Et qu’il faut attendre un certains nombre d’années avant qu’elles ne déclenchent des cancers, une fois le foetus devenu adulte, donc longtemps après, (ou pas). C’est la mère « contaminée » qui est le véhicule des hormones perturbées par ces produits de merde à base de #pétrole #plastique #chimie #moderne Aujourd’hui ce sont elles qui se choppent ces cancers, demain ce seront leurs enfants mais tout le monde s’en fout.

    Avec le tag #L'OREAL_criminel puisqu’ils sont les promoteurs internationaux du défrisage des cheveux crépus.

    Hair products may contain hazardous chemicals with endocrine-disrupting and carcinogenic properties. Previous studies have found hair product use to be associated with a higher risk of hormone-sensitive cancers including breast and ovarian cancer; however, to our knowledge, no previous study has investigated the relationship with uterine cancer.
    Methods

    We examined associations between hair product use and incident uterine cancer among 33 947 Sister Study participants aged 35-74 years who had a uterus at enrollment (2003-2009). In baseline questionnaires, participants in this large, racially and ethnically diverse prospective cohort self-reported their use of hair products in the prior 12 months, including hair dyes; straighteners, relaxers, or pressing products; and permanents or body waves. We estimated adjusted hazard ratios (HRs) and 95% confidence intervals (CIs) to quantify associations between hair product use and uterine cancer using Cox proportional hazard models. All statistical tests were 2-sided.
    Results

    Over an average of 10.9 years of follow-up, 378 uterine cancer cases were identified. Ever vs never use of straightening products in the previous 12 months was associated with higher incident uterine cancer rates (HR = 1.80, 95% CI = 1.12 to 2.88). The association was stronger when comparing frequent use (>4 times in the past 12 months) vs never use (HR = 2.55, 95% CI = 1.46 to 4.45; Ptrend = .002). Use of other hair products, including dyes and permanents or body waves, was not associated with incident uterine cancer.
    Conclusion

    These findings are the first epidemiologic evidence of association between use of straightening products and uterine cancer. More research is warranted to replicate our findings in other settings and to identify specific chemicals driving this observed association.

    #utérus #sein