• Pollution plastique 5 000 canards se sont jetés à l’eau ce dimanche à Namur : « L’année prochaine on en prévoit 10 000 »

    Ce dimanche 18 mai, la Sambre a couiné. Elle en a vu passer des navires, des kayaks, des péniches amoureuses du ralenti, mais jamais une pareille basse-cour flottante : 5 000 canards jaunes se sont jetés à l’eau depuis le pont de l’Évêché, dans un tourbillon aquatique parfaitement organisé. Canamurois, premier du nom, événement mi-fou, mi-fondé, entièrement dédié à la course… de canards en plastique.

    Organisée par les Rotary Namur Val Mosan et Confluent, les volatiles . . . .


    La suite : https://www.lavenir.net/regions/namur/2025/05/18/5-000-canards-se-sont-jetes-a-leau-ce-dimanche-a-namur-lannee-prochaine-on-en-prevoit-10-000-DB6ES7HEX5F25J3KBFGCY3YNIE/?cx_testId=30&cx_testVariant=cx_1&cx_artPos=2#cxrecs_s

     #plastique #pollution #déchets #environnement #rotary #rotary club #eau #bêtise #conneries #Belgique

  • #Microplastiques : de premières études laissent craindre un impact inquiétant sur notre organisme

    Des chercheurs ont observé des troubles du comportement chez des animaux exposés aux microplastiques. Chez l’humain, leur présence dans le #cerveau soulève de plus en plus de questions.

    Les microplastiques sont partout. Ces minuscules particules, mesurant moins de 5 millimètres de diamètre, sont invisibles à l’œil nu et proviennent de la dégradation d’objets en plastique plus volumineux, comme les sacs ou les bouteilles. Avec le temps, ces déchets se fragmentent et se dispersent dans l’ensemble de notre environnement.

    Selon le magazine en ligne New Scientist (https://www.newscientist.com/article/mg26635421-000-what-are-microplastics-doing-to-your-brain-were-startin), nous consommons environ 52.000 particules de microplastique par an ; 121.000 si l’on inclut celles que nous inhalons. On retrouve ainsi ces petits fragments dans les reins, le foie et d’autres organes humains. Les scientifiques ont récemment découvert que notre cerveau n’était pas protégé par la barrière hémato-encéphalique, qui l’isole du reste de l’organisme, et que des particules étrangères pouvaient y être retrouvées.

    Tamara Galloway, écotoxicologue à l’Université d’Exeter au Royaume-Uni, explique que l’on ne sait pas encore précisément si les microplastiques peuvent perturber notre cerveau, ni comment s’illustreraient ces perturbations. Elle estime cependant que leurs effets sur les humains pourraient être graves. Ce sont principalement les recherches menées sur les animaux qui nous permettent, pour l’heure, de mieux comprendre les effets des microplastiques sur le cerveau et le comportement.

    L’exemple le plus marquant est celui du bernard-l’ermite. Le chercheur Andrew Crump, du Royal Veterinary College de Londres, a exposé ces crustacés à deux environnements : l’un contenant de l’eau propre, l’autre de l’eau polluée par des fragments microscopiques de polyéthylène, un plastique très répandu dans les emballages. Après cinq jours, chaque bernard-l’ermite devait choisir entre deux coquilles : l’une plus petite, l’autre plus grande que celle qu’il occupait. Résultat, les individus exposés aux microplastiques semblaient confus et optaient plus fréquemment pour la coquille la moins adaptée. De quoi suggérer que ces particules altèrent potentiellement leur faculté à prendre des décisions essentielles à leur survie.

    Des indices alarmants

    Malheureusement, le nombre de particules de microplastiques présentes dans notre environnement est en pleine explosion. Matthew Campen, chercheur à l’Université du Nouveau-Mexique, affirme que les cerveaux de personnes décédées en 2024 contenaient environ 50% de microplastiques en plus que ceux de personnes mortes en 2016. Aujourd’hui, on retrouve en moyenne 7 grammes de plastique par cerveau, soit « l’équivalent de quelques bouchons de bouteille d’eau », souligne le média.

    Malgré les restrictions expérimentales (il est compliqué de disséquer des cerveaux d’humains encore en vie), il existe quelques indices d’effets néfastes chez des personnes vivantes. Une étude publiée dans la revue scientifique Sage Journals (https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.3233/JAD-240746) a révélé que les chinois de 60 ans et plus, affirmant être fortement exposés aux microplastiques (notamment en utilisant de la vaisselle en #plastique et en buvant régulièrement de l’#eau_en_bouteille) présentaient un risque accru de #troubles_cognitifs légers.

    Ces résultats soulèvent des préoccupations quant aux effets neurologiques potentiels des microplastiques chez l’humain, bien que des études plus approfondies soient nécessaires pour établir d’éventuels liens supplémentaires.

    En attendant d’en savoir plus, certains gestes simples permettent de limiter notre exposition quotidienne. Cela passe par l’utilisation de contenants en verre ou en céramique, le choix de produits issus de l’agriculture biologique et la préférence pour les aliments non emballés.

    https://www.slate.fr/sciences/microplastiques-pollution-organisme-corps-humain-environnement-probleme-sante-
    #microplastique #santé

  • Pollution : Le Luxembourg balance 20 000 canards en plastique en France.

    Les volatiles en plastique ont pu compter sur le soutien de la foule de spectateurs à nouveau présente pour la course caritative organisée par la Table Ronde Luxembourg.
    . . . . .
    Et toi, surtout ne demande pas ton ticket de caisse au supermarché afin de vérifier ton compte.

    #pollution #pollutions #environnement #eau #plastique #déchets #bêtise #conneries #ue
    Source : https://www.lessentiel.lu/fr/video/tradition-20-000-canards-dans-l-alzette-pour-la-duck-race-2025-103332951

  • Le Formica, une #Histoire d’amour toxique
    https://www.terrestres.org/2025/04/07/le-formica-histoire-toxique

    C’est un matériau emblématique des Trente glorieuses : le Formica, formidable plastique des cuisines modernes. Mais dans le village d’Aude où se trouvait l’usine, formol et phénol, des produits toxiques pas du tout fantastiques, ont laissé des traces dans les corps des ouvrier·es et les rivières de la région. Récit d’un débordement industriel méconnu au royaume des truites fario. L’article Le Formica, une histoire d’amour toxique est apparu en premier sur Terrestres.

    #Modernité #Pollutions #Technocritique #Territoire

  • Microplastiques : une pollution invisible mais massive dans tous les fleuves européens
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/07/microplastiques-une-pollution-invisible-mais-massive-dans-tous-les-fleuves-e


    Bactéries sur du microplastique récolté par les équipes de la mission Tara Microplastiques. LABORATOIRE SOFTMAT/CNRS

    Deuxième résultat qui a sidéré les chercheurs, la concentration « alarmante » de « petits » microplastiques dans les fleuves européens [les « grands » microplastiques mesurent entre 500 micromètres et 5 mm, les « petits » microplastiques entre 25 micromètres et 500 micromètres] : jusqu’à une centaine de microgrammes par mètre cube, soit jusqu’à 1 000 fois plus importante en nombre et masse que les « grands » #microplastiques. Très peu étudiés, ces « petits » microplastiques préoccupent les scientifiques, car ils sont encore plus susceptibles d’être ingérés à tous les échelons de la #chaîne_alimentaire, du microzooplancton aux poissons. Pour les mesurer, il a fallu développer une nouvelle technologie alliant spectrométrie de masse et pyrolyse : « un saut technologique qui nous permet de voir l’invisible », explique Alexandra Ter Halle, directrice de recherche au CNRS et une des meilleures spécialistes mondiales des microplastiques. Cette découverte doit conduire les scientifiques à investir « à fond » ce nouveau champ de recherche, selon M. Ghiglione.

    [...]
    Quels sont les effets de cette dispersion ? Les microplastiques charriés par les fleuves fonctionnent comme des radeaux pour les micro-organismes qui vont s’y accrocher et s’y développer. Ces micro-organismes peuvent être pathogènes. Pour la première fois, les chercheurs ont réussi à identifier une #bactérie particulièrement virulente pour l’homme sur des particules plastiques : Shewanella putrefaciens.

    Cette bactérie est responsable de bactériémies, d’otites, d’infections des tissus mous ou encore de péritonites. Elle a été identifiée dans la Loire, et les analyses ont démontré qu’elle conservait sa virulence sur le plastique. « Ce résultat pose la question de la dispersion de #maladies sur de grandes distances par les plastiques, commente M. Ghiglione. La dissémination de ces pathogènes dans l’environnement est démontrée, le danger existe, il reste désormais à quantifier le risque pour l’homme par d’autres études. »

    Outre les bactéries, les #microplastiques fonctionnent aussi comme des « éponges » à polluants. En exposant des moules – qui sont de redoutables filtres à pollution – à des granulés de plastique retrouvés sur des berges, les chercheurs ont mis en évidence que les particules de plastique pouvaient capter et relarguer des produits chimiques toxiques comme des métaux lourds, des hydrocarbures ou des pesticides en plus des additifs – on en recense plus de 16 000 – qui entrent dans leur composition. Pour les chercheurs, la toxicité des plastiques ne se limite donc pas à leur composition chimique intrinsèque, mais doit aussi prendre en compte le « #cocktail_chimique » que le plastique capte telle une éponge.

    « Ces résultats démontrent que la seule solution pour lutter contre cette #pollution catastrophique, ce n’est pas d’améliorer le recyclage, qui ne fonctionne pas, mais de réduire la production de #plastique », rappelle M. Ghiglione. Les négociations autour d’un futur traité international sur la #pollution_plastique achoppent précisément sur ce point. Estimée à 460 millions de tonnes par an, la production mondiale de plastique devrait tripler d’ici à 2060. A cet horizon, si on ne ferme pas le robinet, ce sera l’équivalent de trois camions-poubelles remplis de plastique qui se déversera chaque minute dans les océans [soit trois plus qu’actuellement].

    edit article entier trouvé là https://archive.ph/6prtx

  • #PFAS dans l’#eau : les sites les plus polluants de #France identifiés

    On commence à identifier les responsables : 146 sites industriels sont à l’origine de la quasi-totalité des rejets de PFAS dans l’eau, selon une étude publiée mardi 1er avril par #Générations_futures (https://www.generations-futures.fr/actualites/rejets-pfas-icpe). Au total, l’association a cartographié les 225 usines les plus émettrices.


    Ce #rapport inédit s’appuie sur l’exploitation des données collectées par les Directions régionales de l’environnement (Dreal) auprès de quelque 2 700 Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).

    « Près de 1 600 établissements ayant effectué leurs analyses ont détecté des PFAS dans leurs #rejets, mais dans la plupart des cas, ce sont des rejets minimes », explique Pauline Cervan, toxicologue au sein de l’association.

    13 « super-émetteurs »

    Parmi les sites pollueurs, l’association a également identifié 13 « super-émetteurs » — notamment #Arkema près de Lyon, #Solvay dans le Gard et #Chemours dans l’Oise.

    Avec également quelques (mauvaises) surprises : à Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, l’usine pharmaceutique #Finorga a évacué jusqu’à 181,9 kilos de fluor organique en un jour vers la station de traitement.

    Les sites industriels identifiés fabriquent des #pesticides, des #médicaments, ou ont recours à des mousses anti-incendies, comme les raffineries #TotalEnergies, particulièrement polluantes.

    « La lueur d’espoir, c’est qu’il apparaît possible de mener des actions ciblées sur ce nombre restreint d’usines », estime Pauline Cervan. Générations futures demande de renforcer la surveillance de ces #polluants_éternels, de réguler les émissions, et d’appliquer le principe pollueur payeur, afin que ces industriels payent pour la #dépollution nécessaire de l’#eau_du_robinet.

    https://reporterre.net/PFAS-dans-l-eau-les-sites-les-plus-polluants-de-France-identifies
    #plastique #pollution #responsabilité #industrie #cartographie #cartographie #visualisation #eau_potable

  • Nourris au #plastique, des bébés #oiseaux souffrent de #démence

    Des #lésions_cérébrales « similaires à la maladie d’#Alzheimer » ? Publiée le 12 mars dans la revue Science Advances, une étude montre comment la #pollution_plastique fait perdre la tête aux #oiseaux_marins (https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.ads0834?adobe_mc=MCMID%3D20597589108928405310818161390203415780%7CMC).

    Maints travaux s’étaient déjà concentrés sur les spécimens décharnés, s’échouant sur les plages ou mourant asphyxiés. Des chercheurs de l’université de Tasmanie se sont, eux, intéressés aux oisillons… à l’apparente bonne santé.

    Comment ? En effectuant des analyses sanguines sur de petits puffins noirs, n’ayant pas encore pris leur envol. L’océan étant infesté de plastique, leurs parents les nourrissent parfois par erreur de déchets. Si les répercussions sont invisibles à l’œil nu, il s’agit presque d’« une condamnation à mort pour ces poussins », déplore Alix de Jersey, l’autrice principale. « Difficile d’imaginer qu’ils parviendront au bout de leur migration [entre l’Australie et le Japon] ».

    Car au-delà des dégradations de la paroi de l’estomac, ces ingestions indésirables entraînent une #neurodégénérescence et des #ruptures_cellulaires. « C’est presque l’équivalent d’un jeune enfant atteint de la maladie d’Alzheimer, poursuit la scientifique. Ces oiseaux souffrent énormément des effets du plastique, notamment sur leur #santé_neuronale. »

    https://reporterre.net/Demence-chez-les-oiseaux-marins-la-faute-a-la-pollution-plastique

  • #PFAS

    Gli inquinanti eterni e invisibili nell’acqua. Storie di diritti negati e cittadinanza attiva.

    Quattro lettere che messe insieme descrivono i contorni di un disastro ambientale globale. I PFAS (composti Poli e perfluoroalchilici), nati dall’attività umana, si sono diffusi in ogni angolo del Pianeta, contaminando l’ecosistema e il nostro organismo.

    In questo sconvolgente reportage, il primo su questo tema nel nostro Paese, Giuseppe Ungherese racconta la storia e gli effetti nefasti dei PFAS, derivati del fluoro utilizzati in moltissimi prodotti di uso quotidiano e definiti “inquinanti eterni”.

    Attraverso un approccio unico, che alterna conoscenze scientifiche, testimonianze e impegno civile, l’autore ci guida in un viaggio nelle ‘zone di sacrificio’: le regioni del mondo più colpite dalla contaminazione, dove gli interessi economici delle industrie e delle multinazionali chimiche hanno sacrificato la salute dell’ambiente e delle comunità, spesso con la complicità delle istituzioni, che per anni hanno ignorato o sottovalutato il problema.

    Dalla causa per crimini ambientali intentata contro l’azienda DuPont negli Stati Uniti, l’inquinamento da PFAS ha colpito molte aree dell’Occidente, arrivando fino in Italia, nello stabilimento della Solvay in Piemonte, e passando per il Veneto, dove hanno contaminato l’acqua potabile di oltre 350 mila persone.

    Negli ultimi anni, numerosi cittadini hanno dovuto attivarsi dal basso per ottenere il riconoscimento dei propri diritti e, attraverso un rinnovato senso di civismo, hanno individuato nelle azioni collettive e nelle proteste una via d’uscita dalla crisi. Questo libro è anche la loro storia.

    https://altreconomia.it/prodotto/pfas
    #livre #Italie #eau #eau_potable #contamination #pollution #plastique #polluants_éternels

  • Alerte au #CVM, le composé qui empoisonne l’eau des campagnes

    Le #chlorure_de_vinyle_monomère, un #plastique, est un cancérogène connu de longue date. Et que l’on retrouve dans des kilomètres de canalisations d’eau, desservant près de 600.000 personnes en #France : une eau dangereuse pour la santé. Enquête sur un péril silencieux.

    La petite route serpente entre vergers et prairies, jusqu’en lisière de forêt. Là, quatre bâtisses en tuffeau dressent leur silhouette claire à travers les arbres. Un petit hameau « du bout du bout », comme le dit Bernadette Hubert, qui vit ici depuis une vingtaine d’années. Un pâté de maisons au bout du village de Parçay-les-Pins, lui-même situé dans un coin du Baugeois, une région reculée de l’Anjou, dans l’extrême nord-est du Maine-et-Loire.

    L’isolement et la tranquillité, voilà ce qui a attiré la famille Coullouette dans cette campagne paisible en 2013. Atteinte d’un carcinome neuro-endocrinien — une tumeur maligne rare —, Anne vient alors de subir sa deuxième transplantation hépatique. Elle, son compagnon et leur fils ne cherchent qu’une chose : un havre de paix. Mais après un an de bonheur tranquille à planter des tomates et à récolter les pommes, une lettre de l’Agence régionale de santé (ARS) vient mettre fin à leur sérénité. L’eau qui coule par leurs robinets est contaminée et impropre à la consommation. Le nom du coupable ? Un certain chlorure de vinyle monomère.

    Appelons-le CVM. Ce produit chimique de synthèse, très volatile, intervient dans la fabrication du PVC, un plastique très courant. « À partir des années 1950, les canalisations d’eau en plomb ont progressivement été remplacées par des canalisations en polychlorure de vinyle, ou PVC, explique Michel Joyeux, chercheur pour Eau de Paris et coauteur d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur le CVM. Or, jusqu’en 1980, le procédé de fabrication était tel que des molécules de chlorure de vinyle étaient retenues en quantité importante dans les canalisations, et pouvaient ensuite migrer dans l’eau potable. » Problème, ajoute M. Joyeux : « Le CVM est un toxique connu depuis longtemps. » Il est notamment classé dans le groupe 1, « cancérogène certain pour l’homme », par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), depuis 1987. « C’est un facteur de risque avéré pour l’angiosarcome hépatique, un cancer du foie rare et de très mauvais pronostic », précise l’Institut de veille sanitaire dans sa note de position de 2010. Une dizaine de cas par an en France. En 2005, l’Agence nationale de santé (Afsa) estimait que pour 100.000 personnes exposées durant leur vie au chlorure de vinyle à des doses supérieures ou égales à 0,5 μg/l, on pourrait craindre 4 à 5 cancers du foie directement liés. Quant au lien entre le CVM et les autres tumeurs hépatiques plus répandues (7.600 cas par an pour le carcinome hépatocellulaire), rien n’est avéré, mais « il pourrait être un facteur de risque ». C’est peu, mais suffisant pour inquiéter le gouvernement, qui demande des contrôles de présence du CVM dans l’eau potable dès 2007.

    Car, si le risque paraît mince, le nombre de personnes potentiellement exposé pourrait être élevé. « Les canalisations posées avant 1980 représentent environ 50.000 km de conduite, soit 5% du linéaire national », indique l’Institut de veille sanitaire, qui chiffre à « moins de 600.000 » le nombre d’habitants concernés par la pollution. Donc, plusieurs centaines de milliers de Français boiraient depuis plus de cinquante ans une eau présentée comme potable, mais qui contient en fait une substance cancérogène. Gloups.

    « Attention, relativise Michel Joyeux. Cette pollution touche surtout les zones rurales, les maisons isolées, plutôt dans l’Ouest et dans le Nord. » Grosso modo, il y a plus de CVM en bout de réseau, là où le débit est faible et où l’eau peut stagner dans les tuyaux pendant plusieurs jours. Mais combien de foyers cela représente-t-il ?

    Flairant le scandale, le ministère de la Santé a fait passer en 2012 une circulaire sur les modalités de repérage des canalisations et de gestion du risque sanitaire lié au CVM. Il a demandé aux Agences régionales de santé de procéder à des contrôles dans les zones à risque. Car les données manquent cruellement : la présence du CVM n’était pas du tout évaluée avant 2007, et les tests effectués depuis « ne permettent pas de détecter les non-conformités », comme le précise la circulaire gouvernementale. « Les analyses peuvent sensiblement varier en fonction de l’utilisation du réseau, observe Michel Joyeux. En journée ou de nuit, en été ou en hiver, d’une maison à celle d’à côté, le taux de CVM n’est pas le même. »
    « Un problème de santé publique national »

    Ce coup de fouet ministériel a tout de même permis de dresser un premier tableau. « Au niveau régional, la population concernée par une eau contenant des teneurs supérieures à la valeur limite en CVM (de 0,5 μg/l) est estimée à 2 %. Pour le Maine-et-Loire, cette population est estimée à moins de 1 %», indique à Reporterre, par courriel, l’ARS des Pays de la Loire. Soit près de 74.000 personnes dans la région ligérienne, dont 8.000 dans le département où vit Anne Coullouette. En France, d’après la synthèse effectuée en janvier 2017 par l’UFC-Que Choisir, 350 communes seraient concernées, particulièrement dans le Centre, les Pays de la Loire, le Massif central et les Charentes.

    Parmi ces 350 villages, il y a Douchy-Montcorbon, dans le Loiret. Habitant le hameau des Desvignes, Philippe Simond-Côte reçoit en février dernier un courrier de la mairie lui demandant « de ne plus utiliser l’eau du robinet pour l’usage alimentaire, sauf si elle est portée à ébullition » (le CVM étant très volatile, il s’évapore). Joint par Reporterre, il se dit scandalisé : « En 2017, en France, dans un des pays les plus riches et développés de la planète, des centaines de milliers de personnes ne peuvent plus boire leur eau ! » Pour lui, cette histoire de CVM est, ni plus ni moins, « un problème national de santé publique ».

    Retour à Parcay-les-Pins. Le soleil est à son zénith, il n’a pas plu depuis plusieurs jours. Pourtant, la petite route qui mène chez les Coullouette paraît mouillée et ravinée, comme après une grosse averse. Anne et Frédéric suivent les traces humides, jusqu’à une plaque en bordure du bitume. Sous la trappe, un système électronique ouvre les vannes à intervalles réguliers pour « purger » le réseau et rejeter le CVM présent dans l’eau. « Chaque nuit, 8,5 m3, soit 8.500 litres, sont déversés dans le fossé et sur la route, soupire Anne Coullouette. C’est plus de 30 fois notre consommation quotidienne… et ce gaspillage est considéré comme dérisoire par les pouvoirs publics, ça me rend malade ! » Installée fin 2015, cette purge automatique a en effet permis de repasser sous le seuil fatidique des 0,5 μg/l… mais à quel prix ?

    « Une purge coûte 20 euros, c’est très peu en comparaison avec les autres solutions qui s’offrent à nous, note Jean-Jacques Fallourd, élu à la communauté de communes de Baugeois-Vallée, dont dépend Parçay. Ce n’est pas satisfaisant d’un point de vue environnemental, mais c’est la meilleure mesure provisoire. » Pour la famille Coullouette, cette « mesure provisoire » dure depuis deux ans, et même plus, si l’on compte les purges manuelles effectuées entre décembre 2014 et décembre 2015 par un technicien de Veolia. Dans le Maine-et-Loire, il reste environ 78 purges en service soit environ 700 m3 par jour (700.000 litres). « Ces purges représentent à peine 0,5 % de l’eau prélevée pour l’eau potable, tempère l’ARS dans un courriel adressé à Mme Coullouette, que celle-ci nous a lu. On peut comparer ce chiffre aux pertes liées aux fuites estimées entre 5 % et 25 % de l’eau produite. Ces purges sont nécessaires d’un point de vue sanitaire dans l’immédiat. »

    « Si elle n’avait pas secoué le cocotier, on n’aurait jamais rien su »

    Depuis trois ans qu’elle enquête à sa manière sur le sujet et tente d’alerter ses concitoyens, Anne Coullouette s’est souvent vu reprocher d’être « une parano » : « On me fait régulièrement remarquer que j’affole mes voisins pour rien », observe-t-elle, amère. À ses côtés, Bernadette Hubert voit Anne comme une lanceuse d’alerte : « Si elle n’avait pas secoué le cocotier, on n’aurait jamais rien su. L’eau n’a aucun goût ni aucune odeur particulière, pourtant, elle n’est pas bonne à boire. Et les contrôles ne sont pas faits dans chaque maison, alors comment savoir si on est concerné quand on vit en zone rurale ? »

    À Douchy, la mairie a opté pour une autre solution : après avoir distribué un litre d’eau par personne sous forme de bouteille plastique, elle a préféré installer une fontaine publique sur une des places du village. La centaine d’habitants concernés par la contamination au CVM est invitée à venir remplir ses bidons, « comme au bon vieux temps ». « C’est la promenade quotidienne à la claire fontaine », plaisante Philippe Simond-Côte, qui regrette cependant la frilosité des élus : « Chacun semble penser que ce n’est pas si grave, puisqu’on vit avec cette pollution depuis plusieurs décennies et que personne n’en est mort. » Sauf qu’entre l’exposition au CVM et l’apparition d’une tumeur hépatique, 50 ans peuvent s’écouler.

    La seule solution pérenne semble être le changement de canalisation… mais c’est aussi la plus coûteuse. Entre 75 et 200 euros par mètre linéaire selon les besoins en réfection de chaussée, d’après le ministère de la Santé. Or, il resterait près de 50.000 km de canalisations en PVC datant d’avant 1980. À Parçay-les-Pins, M. Fallourd assure que « toutes les options sont sur la table ». En attendant, les Coullouette vont encore voir de l’eau couler sur la chaussée.

    https://reporterre.net/Alerte-au-CVM-le-compose-qui-empoisonne-l-eau-des-campagnes
    #contamination #CVM #pollution #PVC #vétusté #potabilité #eau_potable #canalisation #cancer #santé_publique #santé

    signalé par @monolecte ici :
    https://seenthis.net/messages/641425

    • Du 16/01/2025
      https://reporterre.net/Dans-la-Sarthe-une-eau-du-robinet-cancerigene

      Et vous, comment lavez-vous vos fruits et légumes ? Marie [*], habitante de Pruillé-l’Éguillé (814 habitants), a une technique bien particulière : elle n’utilise que de l’eau préalablement bouillie. « C’est super chiant, mais dans le doute, je préfère procéder ainsi », soupire-t-elle. Assise devant une tasse de thé fumante, Marie, rencontrée chez elle en décembre 2024, raconte un quotidien fait d’hypervigilance : ne pas avaler d’eau quand elle se brosse les dents, ne boire que de l’eau en bouteille…

      La raison d’une telle prudence tient en trois lettres : CVM, pour chlorure de vinyle de monomère. Dès 2013, des analyses ont détecté, dans l’eau potable de nombreux secteurs de la Sarthe, la présence de ce gaz organique et incolore s’évaporant une fois porté à ébullition.

    • CVM (chlorure de vinyle monomère), on en connait la toxicité depuis un bon bout de temps :

      https://www.occitanie.ars.sante.fr/le-chlorure-de-vinyle-monomere-cvm-0

      Les risques et seuils sanitaires associés sont déterminés par les instances nationales. Pour en savoir plus consultez le site du Ministère de la santé et de la Prévention et l’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

      Les progrès des techniques analytiques ont permis d’inclure systématiquement l’analyse de CVM dans le contrôle sanitaire de l’eau potable à partir de 2007. Les directives européennes successives sur l’eau destinée à la consommation humaine ont fixé à 0,5 µg/litre la limite de qualité dans l’eau du robinet à ne pas dépasser pour la concentration en CVM.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Chlorure_de_vinyle

      Des années 1960 aux années 1980, des dizaines de milliers de kilomètres de canalisations en PVC ont été installées (dont en France) pour transporter l’eau potable. À cause des procédés de fabrication retenus dans ces deux décennies par l’Industrie du plastique ces tuyaux ont relargué, de manière chronique, dans l’eau, des résidus de chlorure de vinyle connus pour leur caractère cancérogène. Là et quand il est recherché, ce polluant est encore retrouvés par les analyses d’eau, à des taux dépassant en France la limite réglementaire de 0,5 μg/L dans plusieurs milliers de communes ; des centaines de milliers de Français ingèrent donc, sans le savoir et depuis des années ou décennies, cette molécule. En dépit d’obligations légales, la première campagne systématique de recherche du CVM dans l’eau n’a débuté qu’en 2011 ; et en 2025, la cartographie de cette pollution est encore lacunaire. Selon le ministère de la santé, environ 140 000 km de canalisations seraient concernés par une contamination au CVM20.

      Une étude a montré qu’en conditions d’écoulement maîtrisées, en 48 h de contact entre une eau à 10°C et une eau à 20°C, le taux de CVM dissous dans l’eau double ;

      à une température donnée, la teneur en CVM dans l’eau d’une canalisation en PVC augmente pratiquement linéairement avec le temps de contact ; la concentration double entre 24 heures et 48 heures de temps de contact ;
      le transfert de CVM depuis une telle canalisation en PVC vers l’eau est important au début de l’exploitation de la canalisation, puis décroît au fil des années. Toutefois, au vu des concentrations en CVM dans les canalisations et dans l’eau, il est estimé que le relargage de CVM peut encore théoriquement durer plusieurs siècles.

      En Janvier 2025, le journal Le Monde relaye un article scientifique qui critique « le discours mensonger des industriels chargés de sa fabrication » et l’inaction de l’État français en matière de prévention et de traitement de ce problème sanitaires, et qui rappelle que les industriels connaissaient la toxicité de cette molécule dès les années 1960 ; une molécule pour laquelle l’Union européenne n’a pas fait de focus, et qui a fait l’objet de déclarations trompeuses des autorités françaises (qui ont systématiquement minimisé les risques associés à l’ingestion de monomère de plastique « en occultant des informations décisives dans ses communications publiques », alors que la dangerosité du CVM, même à faible dose était connue des insustriels et confirmée par les agences sanitaires du pays). Le chercheur, en s’appuyant sur des arguments scientifiques, sur des rapports publics et les données d’Agences Régionales de Santé (ARS), il montre que l’Etat français n’a en outre pas respecté son obligation européenne de mettre en place des mesures visant à éviter les dépassements de normes de potabilité de l’eau, ce qui fait selon lui de ce problème un « scandale sanitaire majeur » et une « négligence fautive ».

    • #Eau_potable cancérigène : 50 ans de « scandale sanitaire »

      Des milliers de km de tuyaux d’eau potable sont contaminés par un agent cancérigène, le CVM. Un problème connu depuis les années 1970. Des analyses inédites révèlent l’ampleur du scandale sanitaire et de l’inaction de l’État.

      Pour des centaines de milliers de Françaises et de Français, l’eau du robinet n’est plus potable. En cause, le CVM, ou chlorure de vinyle monomère, un gaz reconnu comme cancérigène. Cinquante ans après les premières alertes, Reporterre livre des analyses inédites dévoilant une pollution d’ampleur... et l’inertie de l’État.

      Des révélations permises grâce à un lanceur d’alerte, le chercheur en sciences politiques Gaspard Lemaire. Il a obtenu — non sans mal — des milliers d’analyses d’eau auprès des autorités sanitaires. Les résultats, que Reporterre a pu consulter, montrent une pollution significative. Au total, 6 410 prélèvements d’eau potable sont contaminés par ce composé toxique, dans neuf régions [1]. De quoi parler d’un « scandale sanitaire majeur », selon le doctorant.
      Un scandale sanitaire minimisé

      Afin de bien saisir l’affaire, remontons quelques décennies en arrière. Le CVM est employé dans la fabrication d’objets en plastique PVC, en particulier les tuyaux. Or depuis les années 1930, les preuves de sa toxicité se sont accumulées. Jusqu’en 1987, quand le Centre international pour le cancer l’a classé comme cancérigène certain pour l’humain.

      Malgré les alertes, « les producteurs de PVC se sont efforcés de dissimuler durant des années la toxicité du CVM et les dangers encourus par les travailleurs comme par les consommateurs », note Gaspard Lemaire dans un article. À partir des années 1960, ce plastique a inondé le marché des canalisations, en plein boum. En France, « l’adduction d’eau dans la partie ouest du pays n’est survenue que dans les années 1960-1970 », raconte Frédéric Blanchet, de l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (Astee). Beaucoup de hameaux, de fermes isolées ont été raccordés à cette époque-là.

      Dans les années 1980, de nouveaux procédés de fabrication ont permis d’éliminer la majeure partie du CVM dans le PVC. Mais le mal était déjà fait. Le ministère de la Santé estime à environ 140 000 km le linéaire de canalisations en PVC posé avant 1980 ou dont la date de pose est inconnue [2]. « C’est considérable », remarque Franco Novelli, de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR).

      « Les législateurs ont gravement
      manqué de diligence »

      Pourtant, il a fallu attendre plusieurs décennies avant que les pouvoirs publics ne prennent la mesure du problème. « Informés des risques liés à la contamination des réseaux d’eau par cette substance, les législateurs ont gravement manqué de diligence », observe Gaspard Lemaire dans son article. Ce n’est qu’en 1998 que l’Union européenne a fixé un seuil à ne pas dépasser pour le CVM dans l’eau potable : 0,5 microgramme par litre (µg/L).

      Puis, « alors que l’État français aurait dû mettre en place des mesures visant à éviter ces dépassements, la première campagne systématique visant à détecter la présence de [cette substance] dans l’eau ne date que de 2011 », indique le chercheur. Interrogé par Reporterre, le ministère de la Santé livre une version différente : « L’analyse du chlorure de vinyle monomère (CVM) dans l’eau du robinet est systématique depuis 2007 », nous a-t-il indiqué par courriel.

      Une vision enjolivée de l’histoire : en 2007, le gouvernement a pris un arrêté qui prévoit enfin la mise en place d’analyses des eaux potables. Mais la première mission de détection du composé toxique dans les réseaux n’a été menée qu’en 2011, nous a affirmé l’Astee, qui a participé à ce programme. Des recherches tardives, qui ont confirmé les craintes des autorités.

      Depuis une dizaine d’années, les signaux rouges se sont ainsi multipliés. Des habitants ont découvert du jour au lendemain qu’ils ne pouvaient plus consommer l’eau du robinet, comme Reporterre le racontait en 2017. Des communes se sont retrouvées à devoir distribuer de l’eau en bouteille. En urgence, des syndicats des eaux ont ouvert les vannes de leurs canalisations et mis en place des purges pour vider les réseaux des eaux contaminées [3]. Bref, c’est le branle-bas.
      Des petites communes laissées-pour-compte

      Mais pas question de laisser s’ébruiter le scandale ! Comme Reporterre l’a raconté, les habitants sont souvent peu ou pas informés de la pollution. Et les autorités sanitaires renâclent à livrer leurs analyses. Après plusieurs réclamations et un passage par la Commission d’accès aux documents administratifs, Gaspard Lemaire a cependant obtenu de neuf agences régionales de santé (ARS) les résultats des prélèvements effectués.

      D’après ces résultats, transmis à Reporterre et aux médias Le Monde, Politis, France culture et « Envoyé spécial », 6 410 non-conformités ont été identifiées entre 2014 et 2024 dans neuf régions. Les dépassements de limites de qualité atteignent jusqu’à 1 400 fois le seuil fixé par la réglementation européenne. Avec des disparités fortes entre territoires : en Normandie, 11 % des prélèvements d’eau se sont révélés non conformes, alors que ce taux tombe à 0,5 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

      Globalement, les petites communes en bout de réseau sont les plus affectées, car l’eau ayant tendance à stagner dans les canalisations se charge en CVM [4]. Au total, d’après une instruction du ministère de la Santé publiée en 2020, « plus de 120 000 analyses de CVM ont été réalisées sur le réseau de distribution d’eau depuis octobre 2012 avec un taux de conformité proche de 97 % ».

      Pas très rassurant, estime Gaspard Lemaire : « Un taux de non-conformité de 3 % laisse penser qu’un nombre important de Français sont manifestement exposés au CVM. » Aucune estimation précise du nombre de communes et de personnes affectées n’a été diffusée. Mais selon une note de position de l’Institut de veille sanitaire publiée en 2010, 600 000 personnes seraient concernées par des niveaux de CVM non conformes. Le chercheur dénonce ainsi une « dissimulation du problème de la part de l’État [...] qui a systématiquement minimisé les risques ».
      Des solutions trop coûteuses

      Comment expliquer une telle attitude des pouvoirs publics ? Nous avons posé la question au ministère, qui estime — comme nous l’avons écrit plus haut — avoir réagi dès 2007. Soit neuf ans après l’adoption de la directive européenne sur ce sujet. Dans son courriel, l’exécutif indique aussi être allé « plus loin que la réglementation européenne », qui ne requiert pas de prélèvements ni d’analyses poussées de l’eau potable. Pour le reste, il nous renvoie vers les collectivités propriétaires des réseaux, « en charge des travaux nécessaires en cas de présence de CVM ». En clair : circulez, il n’y a rien à voir.

      Pour Frédéric Blanchet, de l’Astee, la prise de conscience (tardive) des autorités s’explique par un manque d’expertise : « Dans le domaine de l’eau, il existe une barrière analytique : on ne peut évaluer que ce qu’on sait analyser, indique-t-il. Pendant longtemps, on ne savait pas quantifier du CVM à 0,5 µg/L. » Autant chercher une aiguille dans une botte de foin sans bonnes lunettes.

      L’expert se souvient aussi du « flou total » à la fin des années 2000, quand il est apparu urgent de traiter cette contamination. « On voyait apparaître de plus en plus de non-conformités [d’eau potable avec trop de CVM], et on ne savait pas quoi faire, se souvient-il. On avait très peu d’exemples d’autres pays et de référentiels réglementaires pour gérer ces situations. »

      Un argument nuancé par Gaspard Lemaire : « Aux États-Unis, dès 1975, l’Agence de l’environnement avait été en mesure de détecter la présence de CVM dans l’eau avec un seuil de détection de 0,03 µg/L », note-t-il dans son article. Pour le chercheur, la raison de l’inaction étatique tient plutôt à la complexité du sujet : une fois que le problème est connu et reconnu, il faut agir. Or les solutions sont coûteuses et difficiles à mettre en place.

      « C’est vraiment un casse-tête »

      « Quand on constate des dépassements répétés de la limite de 0,5 µg/L, l’eau est déclarée non conforme, et on a trois ans pour gérer le problème, détaille Franco Novelli. On peut diluer l’eau contaminée, distribuer de l’eau en bouteille, purger les canalisations… Mais à terme, la seule solution, c’est de remplacer les tuyaux. »

      Or cette dernière — et unique — solution prend du temps, beaucoup de temps. Il faut d’abord déterminer les canalisations à risque à l’aide de modèles informatiques complexes, puis effectuer une série de prélèvements. Dans les Côtes-d’Armor, il a ainsi fallu plus de deux ans pour juste identifier précisément les 77 km problématiques, sur les 4 500 km de tuyauterie départementale. « Si l’on veut faire les choses bien, avec précision, il faut prendre du temps », indique Joël Rivallan, ancien directeur de syndicat départemental des eaux.

      Mais même une fois les tronçons incriminés bien identifiés, encore faut-il pouvoir les changer ! Le changement d’un kilomètre de canalisation coûte entre 50 000 et 200 000 euros selon la configuration des lieux, d’après les chiffres transmis par le ministère.

      Une somme colossale, que les petites communes rurales — principalement concernées — n’ont généralement pas. « C’est vraiment un casse-tête, soupire Bertrand Hauchecorne, premier élu de la commune de Mareau-aux-Prés dans le Loiret et membre de l’Association des maires ruraux de France. Comme on n’a pas les moyens de renouveler les réseaux, on fait des emprunts, mais cela augmente le prix de l’eau, parfois à des montants difficilement acceptables par les usagers. »

      Car malgré les promesses du président Macron, les aides ne sont pas à la hauteur. « Le plan eau n’a pas eu d’effet sur le terrain, constate l’édile. Les Agences de l’eau ont des moyens en baisse, le Fonds vert se réduit peu à peu et les dotations des départements ne sont pas systématiques. » Face à ce mur d’investissement, les pouvoirs publics semblent tentés par la stratégie de l’autruche.

      « C’est difficile d’informer le public sur le fait que les canalisations sont cancérogènes, et que pendant des années on n’a rien fait », résume Gaspard Lemaire. Pour le chercheur, « la gestion de cette affaire ne relève nullement d’un cas isolé, mais témoigne d’une incapacité généralisée de l’État à protéger les citoyens contre les menaces sanitaires croissantes ».

      https://reporterre.net/Eau-potable-cancerigene-50-ans-de-scandale-sanitaire

    • À #Strasbourg et en #Alsace, une eau contaminée aux polluants éternels

      Une étude d’UFC-Que Choisir du Bas-Rhin publiée jeudi 23 janvier 2025 confirme la contamination de l’eau de Strasbourg aux polluants éternels ou PFAS. Retour sur un problème sanitaire régional.

      Dans un communiqué publié jeudi 23 janvier, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir et l’association écologiste Génération futures ont révélé les résultats de leurs analyses sur la qualité de l’eau à Strasbourg et à Mulhouse. Huit polluants éternels – des per- et polyfluoroalkylées plus connus sous le nom de PFAS – ont été retrouvés dans l’eau du robinet analysée. Les mesures ont été effectuées entre juin et novembre 2024 par un laboratoire indépendant. Ce dernier a détecté l’un de ces polluants éternels, le perfluorooctane sulfonate (PFOS), à hauteur de 1,9 nanogramme par litre (ng/l). Utilisés dans la fabrication de produits anti-adhésifs et de mousses anti-incendie, les PFOS sont toxiques. Ils sont interdits à la production et d’utilisation depuis 2019 en Europe.

      Des normes qui ne rassurent pas

      Cette étude fait écho à une enquête d’Ici Alsace (anciennement France Bleu Alsace). Des mesures avaient révélé que les eaux du robinet de Strasbourg et d’Ammerschwir près de Colmar sont contaminées aux polluants éternels. Au micro d’Ici Alsace, Thierry Schaal, vice-président de l’Eurométropole en charge de la gestion de l’eau potable, a assuré que les PFAS présents dans l’eau de l’agglomération ne contiennent que des concentrations inférieures aux valeurs limites. Selon la norme européenne appliquée en France à partir de 2026, la somme des 20 principaux PFAS ne doit pas excéder les 100 ng/l.

      Mais l’UFC-Que Choisir estime que ces normes sont obsolètes et qu’elles ne permettent pas de garantir l’innocuité des eaux testées :

      « Cette valeur de 100 ng/l ne se base sur aucune donnée toxicologique. C’est simplement le niveau de détection qu’atteignaient les méthodes d’analyse il y a quelques années. (...) Si l’on prenait la norme bien plus protectrice pour les consommateurs que le Danemark appliquera en 2026 (2 ng/l pour la somme de quatre PFAS), alors le prélèvement de Strasbourg serait non-conforme. »

      Une contamination régionale

      En 2023, un consortium de médias intitulé le Forever Pollution Project avait révélé l’étendue de la pollution aux PFAS en Europe. En Alsace, les bords du Rhin sont particulièrement touchés. L’enquête, republiée par Rue89 Strasbourg, révélait la contamination de 200 sites en Alsace, avec un pic à 941 ng/l dans la commune du Vieux-Thann dans le Haut-Rhin.

      Rue89 Strasbourg a aussi cartographié les résultats d’une étude de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) sur les prélèvements d’eaux rejetées par des entreprises alsaciennes pouvant « présenter des dangers (incendie, explosion, etc.) pour l’environnement, la santé et la sécurité publique » Cette étude a révélé la présence de PFAS dans 99 des 116 sites analysés en Alsace. Parmi eux, des entreprises de l’Eurométropole de Strasbourg comme la papeterie Blue Paper à Strasbourg, le complexe Alsachimie et Butachimie de Chalampé (Haut-Rhin) ou encore le cimentier Holcim à Altkirch.
      Toute la nappe alsacienne polluée

      Cette pollution de l’eau se retrouve aussi au niveau de la nappe phréatique d’Alsace. En 2024, Rue89 Strasbourg a détaillé les résultats d’une étude réalisée par l’Observatoire de la nappe d’Alsace (Aprona). Cette dernière a révélé que 97,5% des 200 points de mesure en Alsace sont contaminés par l’acide trifluoroacétique, appelé TFA. Cette molécule, de la famille des PFAS, est très peu connue. Aucune étude n’a encore été réalisée pour documenter sa toxicité. De ce fait, elle continue à être utilisée.

      Ce que l’on sait, en revanche, c’est que le TFA est issue de la dégradation d’un pesticide fluoré, le flufénacet. Ce pesticide, utilisé dans les grandes cultures céréalières (blé et orge principalement), est vendu par les entreprises Bayer et BASF. La commercialisation de ce produit, officiellement reconnu comme perturbateur endocrinien l’année dernière, devait cesser en 2013. Mais le pesticide a fait l’objet de neuf dérogations émanant de la Commission Européenne, permettant à Bayer et BASF de continuer réaliser à vendre cette molécule toxique.
      Une recherche de solutions en cours

      Face à l’urgence de la situation, des chercheurs de l’Université de Strasbourg se sont fixé comme objectif de trouver une solution contre l’accumulation de cette pollution (lire notre article). Stéphane Vuilleumier et Michaël Ryckelynck cherchent ainsi le micro-organisme qui sera capable de dégrader les milliers de PFAS existants pour lutter contre leur accumulation dans les milieux naturels. Un projet audacieux et complexe, toujours en cours au moment de publier cet article.

      D’autres solutions sont envisagées pour dépolluer les environnements. D’abord par une interconnexion des réseaux d’eau pour diluer les polluants. D’autres communes préfèrent installer des filtres au charbon actif (en projet à Mommenheim). Selon une enquête publiée par Le Monde, « la facture vertigineuse que les Européens devront payer pour éliminer les PFAS de leur environnement » se situe « entre 95 et 2 000 milliards d’euros sur vingt ans ».

      https://www.rue89strasbourg.com/strasbourg-alsace-eau-polluants-eternels-331148

  • Les #PFAS, une famille de 10 000 « polluants éternels » qui contaminent toute l’humanité
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2025/01/14/les-pfas-une-famille-de-10-000-polluants-eternels-qui-contaminent-toute-l-hu

    #mal_barré #sans_scrupules #plastique #tefal

    extrait

    Vingt usines de fabrication de PFAS, dont seize sont toujours actives, ont été localisées en Europe pour la première fois en 2023 par le Forever Pollution Project, une enquête collaborative internationale menée par Le Monde et seize médias partenaires. La France en compte cinq à elle seule – deux à Pierre-Bénite (Rhône), une à Villers-Saint-Paul (Oise), une à Tavaux (Jura) et une autre à Salindres (Gard), dont la fermeture a été annoncée en octobre 2024 par Solvay.

    Comme la chimie du fluor nécessite un savoir-faire complexe et des infrastructures spécifiques, peu d’entreprises la maîtrisent. Parmi les plus importantes : AGC, Arkema, Daikin, Gore ou Syensqo (Solvay). Les plus célèbres, DuPont (aujourd’hui Chemours) et 3M, sont aussi celles qui ont créé ces substances. Leurs pratiques ont fait l’objet de nombreuses enquêtes journalistiques et universitaires qui ont révélé une connaissance en interne de la toxicité des PFAS depuis 1961 et de leur persistance dans le sang depuis 1975 . Dans le film Dark Waters (Todd Haynes, 2019), l’acteur Mark Ruffalo incarne l’avocat Rob Bilott, à l’origine de la découverte du scandale de la pollution éternelle autour de l’usine DuPont de Parkersburg (Virginie-Occidentale, Etats-Unis) à la fin des années 1990. Une découverte qui a, depuis, engendré de nombreux procès aux Etats-Unis et coûté à la firme des milliards d’euros de compensations financières.

  • Alerte sur la hausse des maux frappant les enfants exposés à des substances chimiques de synthèse, Stéphane Foucart

    Des spécialistes de santé environnementale s’inquiètent de la hausse continue des troubles neurodéveloppementaux chez les enfants américains et européens et mettent en cause la faiblesse des études toxicologiques préalables à la mise sur le marché des substances chimiques de synthèse.

    L’épidémie est silencieuse et passe largement sous le radar médiatique, mais les chiffres sont vertigineux. Dans un article de synthèse publié mercredi 8 janvier par le New England Journal of Medicine https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMms2409092, 25 chercheurs spécialistes de #santé_environnementale alertent sur la hausse continue des #maladies_non_transmissibles touchant les #enfants, et causées par l’exposition à bas bruit aux substances chimiques de synthèse présentes dans l’environnement, les objets du quotidien et la chaîne alimentaire. Les auteurs, issus de 17 institutions scientifiques européennes et américaines, appellent à une refonte réglementaire d’urgence, aux Etats-Unis et en Europe, afin d’écarter les substances dont les effets délétères n’ont pas été rigoureusement testés.

    « Au cours du demi-siècle écoulé, les taux des maladies non transmissibles se sont envolés chez les enfants. L’incidence des cancers pédiatrique a augmenté de 35 %. La fréquence des anomalies congénitales de l’appareil génital masculin a doublé, écrivent-ils. Les troubles du neurodéveloppement [retard du développement intellectuel, dyspraxie, dysgraphie, troubles de l’attention, hyperactivité, etc.] touchent aujourd’hui un enfant sur six et un trouble du spectre autistique est diagnostiqué chez un enfant sur trente-six. La prévalence de l’asthme pédiatrique a triplé. Celle de l’obésité a presque quadruplé et a entraîné une forte augmentation du diabète de type 2 chez les enfants et les adolescents. »

    Frappants, ces chiffres concernent les enfants américains, mais les chercheurs indiquent que ces maladies sont également à la hausse en Europe. A l’échelle de l’Union européenne, les auteurs indiquent, par exemple, que les cancers pédiatriques augmentent de 0,5 % à 1 % par an depuis les années 1970, ou encore que la prévalence de l’autisme est passée de 0,2 % des enfants de 5 à 18 ans en 1990 à environ 1,4 %. Comme aux Etats-Unis, l’asthme a triplé au cours des cinquante dernières années en Europe et touche un peu moins d’un enfant sur dix. Aux Etats-Unis comme en Europe, la fertilité masculine s’effondre au même rythme, la densité de spermatozoïdes ayant perdu environ 60 % en cinq décennies.

    « La situation s’aggrave rapidement »

    Les auteurs indiquent qu’aujourd’hui 350 000 substances chimiques de synthèse sont sur le marché, dont les quatre cinquièmes n’ont fait l’objet d’aucune étude toxicologique. Or il existe aujourd’hui, écrivent les scientifiques, « un large éventail de preuves » liant les expositions chimiques périnatales ou prénatales à l’ensemble des maladies non transmissibles en augmentation chez l’enfant, ainsi qu’à la perte de capacités cognitives, indexée en points de quotient intellectuel (QI). Depuis la fin des années 1990 le nombre d’études publiées sur les effets délétères des expositions chimiques sur l’enfant est passé d’un millier par an à plus de 11 000 en 2020, notent les chercheurs pour qui la réalité des effets délétères ne fait pas de doute.

    Au reste, le fait est reconnu par les autorités elles-mêmes. Une étude confidentielle des services de la Commission européenne, révélée en juillet 2023 par Le Monde https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/07/11/l-exposition-des-europeens-aux-produits-chimiques-dangereux-est-generalisee- et le Guardian, indique que le retrait des substances les plus dangereuses du marché européen permettrait d’économiser jusqu’à 31 milliards d’euros en frais de santé et en productivité économique. En cause, le laxisme des réglementations en vigueur, des deux côtés de l’Atlantique.

    Aux Etats-Unis, notent les auteurs, « le Toxic Substances Control Act part du principe que tous les produits chimiques fabriqués sont à la fois inoffensifs et bénéfiques, et les fabricants ne sont que rarement tenus d’examiner les risques potentiels pour la santé des produits chimiques nouveaux ou existants ». En Europe, le règlement REACH (pour Registration, Evaluation, Authorization and Restriction of Chemicals) est moins lâche, mais reste insuffisant. « REACH ne parvient pas à contraindre la production de substances chimiques, écrivent les chercheurs. Dans l’Union européenne, le contrôle préalable à la mise sur le marché repose en grande partie sur les données fournies par l’#industrie, qui sont acceptées avec peu de contrôles de qualité. » Les auteurs demandent la mise en place de tests rigoureux obligatoires préalables à toute autorisation et un suivi scientifiquement indépendant sur leurs effets chroniques postérieurement à leur mise sur le marché.

    L’appel des chercheurs risque de ne pas être accueilli très favorablement. Il est peu probable que l’administration Trump, qui sera en place le 20 janvier, se lance dans un renforcement réglementaire – l’heure est plutôt au mouvement inverse. Quant à l’Union européenne, elle a remisé ses projets de refonte du règlement REACH à l’automne 2024, sous la pression des industriels. Il y a pourtant urgence, disent les chercheurs. « La pollution par les produits chimiques synthétiques et les plastiques est l’un des grands défis planétaires de notre époque, souligne l’auteur principal Philip Landrigan, directeur de l’Observatoire de la santé planétaire du Boston College. La situation s’aggrave rapidement. L’augmentation continue et incontrôlée de la chimie de synthèse met non seulement en danger les enfants du monde entier, mais elle menace aussi la capacité de reproduction de l’humanité. »

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/01/10/alerte-sur-la-hausse-des-maux-frappant-les-enfants-exposes-a-des-substances-

    https://seenthis.net/messages/949825

    #santé #chimie_de_synthèse #plastique

    • Oui, ma génération a été la première à être aussi massivement exposée à des produits industriels depuis l’utérus, partout, y compris dans la bouffe. Bien sûr, impossible d’en tirer des généralités, mais en termes de santé et de survie à moyenne échéance, il m’apparait que nous sommes sur une pente régressive. Nos grand-parents avaient une espérance de vie à 50 ans remarquable (une fois que tu as passé la guerre, c’est bon) que nous n’avons clairement pas. Le cancer tuait plus que maintenant, mais les gens en avaient probablement moins et surtout moins tôt.

      D’ailleurs, la nouvelle campagne de bourrage de crânes pour niquer encore les régimes de retraites a été tellement spécifique que s’en était risible : l’augmentation de l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans.

      Là, chaque mot compte.
      65 ans. Pas 64. Pas 60. Surtout pas 60, parce que le gros de la troupe des prolos à métiers pourris qui usent et cassent le corps meure autour de 60 ans. Et 65 ans, c’est ce qu’ils veulent comme nouvelle régression en attendant la suivante. Donc l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans te parle très spécifiquement de la survie à 65 ans et du bon accès de la population de bourgeois et classes moyennes supérieures à un bon cadre de vie, des métiers pas horrible et ce qui reste du système de santé.
      Parce que les autres sont morts. Et c’est leur disparition du tableau avant le cliché de l’instant t qui fait que pour ceux qui restent, il y a moins de maladies et de handicaps.

      Parce que « en bonne santé », c’est quand on a enlevé les malades… par extinction naturelle. Et ça évite de parler de l’espérance de vie
      tout court, qui elle, se casse gentiment la gueule précisément avec l’augmentation de l’incidence de plein de maladies, y compris jugulées et disparues de longues date, à la faveur d’un effondrement sanitaire et social profond : dégradation des conditions de vie des prolos, destruction avancée du système de santé public et dégradation accélérée de l’environnement.

    • Des classeurs, des étages de classeurs, du plancher au plafond. Ils contiennent des données sensibles : 90 000 dossiers documentés de malformations congénitales, dépistées avant ou après la naissance. Des données souvent synonymes d’épreuves pour les familles concernées, mais qui peuvent se révéler précieuses en matière de santé environnementale pour rechercher la cause de ces malformations et en prévenir l’apparition quand elles sont liées à des expositions à des polluants.

      Ces murs de classeurs sont situés dans un tout petit local au cœur de la ville de Lyon, les bureaux du Remera, pour Registre des malformations en Rhône-Alpes. Cette association et son équipe mènent ce travail de collecte depuis plus de cinquante ans. « Nous surveillons toutes les issues de grossesses des mères qui résident dans le Rhône, l’Ain, la Loire et l’Isère, pour lesquelles des anomalies ont été détectées chez l’embryon, le fœtus ou l’enfant », précise Emmanuelle Amar, directrice du Remera depuis 2007.

      https://basta.media/Bebes-nes-sans-bras-qui-veut-la-peau-du-registre-Remera-association-qui-a-p

      Sinon à sainte-Pazanne (44), tout est sous contrôle :
      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/sainte-pazanne-44680/risques-majeurs-la-commune-de-sainte-pazanne-a-son-plan-de-sauvegarde-f

      https://seenthis.net/recherche?recherche=Sainte+Pazanne

      Mais comme de juste, tout ceci semble I-NEX-PLI-CA-BLE

    • Si on regarde bien, cacher la poussière sous le tapis, c’est plutôt « systémique » quand il s’agit de se confronter aux lobbies de l’agriculture productiviste ...
      Ce thread (sur eX-Twitter) :
      https://threadreaderapp.com/thread/1112948727768117249.html

      Ce sont des particuliers qui alertent l’ARS parce que apparemment, les pouvoirs publics ont autre chose à faire. Cependant, on conclut à « un excès de cas de leucémies », ce qui, on peut le comprendre, ne suffit pas à soulager l’inquiétude légitime des habitants de cette commune.
      Et là, l’ARS nous communique que « une étude épidémiologique va être menée par Santé publique France pour faire la lumière sur ces neuf cas de cancers pédiatriques. Les premières conclusions seront rendues à l’automne 2019 ».
      Elle est pas belle la vie ? A la décharge de cet organisme de santé publique, il faut convenir qu’il est très difficile voire « délicat » de débusquer les salopards qui nous pourrissent la vie.

  • Les #sols sont largement pollués par les #microplastiques

    Une étude de l’Ademe publiée le 26 décembre fait état d’une présence massive de microplastiques dans les sols, en particulier agricoles. Une pollution en grande partie due à un tri des déchets défaillant, d’après ces travaux inédits en France.

    C’est une première du genre. Si jusqu’ici la #contamination des eaux et des océans par les plastiques, objet de nombreuses recherches, était connue, celle des sols l’est beaucoup moins. Jeudi 26 décembre, l’Ademe est venue combler ce manque en publiant une étude sur la présence de microplastiques sous nos pieds. Le résultat n’est pas beau à voir : les trois quarts des sols examinés par l’Agence de la transition écologique sont contaminés par des produits issus de la dégradation de matières plastiques.

    Pour arriver à ce résultat, l’Ademe a examiné 33 sols différents, parmi lesquels 29 sols agricoles (grandes cultures, prairies, vignes, vergers), et 4 sols forestiers. Elle y a détecté, pour 76 % d’entre eux, des microplastiques d’une taille comprise entre 0,3 et 5 mm. Autrement dit, certains sont invisibles à l’œil nu, mais un kilo de sol sec contient en moyenne 15 particules de microplastiques, selon l’étude. La plupart de ces résidus appartenant au polyéthylène, la matière plastique la plus commune.

    « Nous avons été surpris par la quantité de microplastiques, témoigne auprès de Mediapart Roland Marion, directeur de l’économie circulaire à l’Ademe. Nous nous doutions que ces particules étaient présentes dans les sols mais aucune étude quantifiée avec ce niveau de détail n’avait été faite auparavant et l’on ne pensait pas que le pourcentage de sol touché serait aussi élevé. »

    Pour l’Ademe, la nouvelle est à prendre au sérieux, et il va falloir poursuivre les travaux au-delà de cette première étude, qui ne porte que sur 33 échantillons. Car ce qui est en jeu, c’est une pratique qui se voulait écologique : le #tri et le #recyclage des déchets – les #biodéchets, issus de la décomposition des aliments, permettant de remplacer les engrais chimiques dans les champs agricoles. Or ce tri est mal fait, et ces fertilisants à base de matières naturelles contiennent des tas de #résidus issus de la dégradation d’#emballages plastiques. L’agence a analysé 167 échantillons de matières organiques ; 166 d’entre eux comprenaient des microplastiques.

    « Notre étude pointe les pratiques de collecte et de tri des déchets, poursuit Roland Marion. Il y a, en amont, un tri qui peut être mal réalisé dans les foyers. Il faut comprendre que ce que l’on fait chez nous a un impact sur ce qui est épandu dans les champs... Mais il y a aussi des outils industriels défectueux. Ils sont censés séparer les biodéchets du reste, mais le plastique passe malgré tout. C’est le cas notamment des #TMB [#tri_mécano-biologique, ndlr], on en compte une quarantaine sur le territoire. »

    Les défauts de cette technologie sont connus, et les produits organiques issus de ce tri ne pourront plus être épandus sur les sols agricoles à partir de 2027. Au vu des résultats de son étude, cependant, l’Ademe préconise de cesser cet usage dès à présent. « On peut recycler ces déchets autrement, par exemple en les mettant dans un méthaniseur, pour produire du gaz », précise Roland Marion.

    Le tri des déchets et le #paillage en cause

    Autre technologie à l’origine de la pollution des sols : le « paillage » à base de films plastiques. Ces grandes bâches, utilisées en agriculture pour recouvrir les sols afin d’y retenir chaleur et humidité et empêcher les « mauvaises herbes », entraînent elle aussi une infiltration de produits plastiques dans les parcelles. « Bien que les films soient retirés des sols en fin de cultures, les fragments de films au #polyéthylène ont été retrouvés sans les huit sous-parcelles d’essai, écrit l’Ademe. Des fragments de films biodégradables ont également été retrouvés au moins cinq ans après la fin des paillages. »

    Le plastique n’est pourtant pas indispensable dans cette technique de couverture des sols qui présente l’avantage de se passer de produits chimiques. Le paillage peut en effet se faire avec de la matière végétale (terreau de feuilles mortes, paille, copeaux de bois, chanvre…). « Les toiles ou bâches plastiques utilisées comme paillage sont nocives pour la vie des sols et la biodiversité, lit-on sur le site de l’Office français pour la biodiversité (OFB). Au bout d’un certain temps, le soleil et la pluie dégradent ce plastique en micro et nanoparticules, qui vont contaminer durablement les sols et l’eau. Il est absolument nécessaire d’éviter d’utiliser ce type de paillage. Même les paillages en #bioplastiques sont à écarter : certains sont biodégradables, mais pas tous. De plus, leur recyclage est très difficile voire impossible. »

    L’alternative est donc toute trouvée, et elle est en réalité déjà pratiquée par de nombreuses personnes. À quand des mesures du ministère de l’agriculture pour réduire cet usage du plastique dans les champs ?

    Ces bâches sont « une vraie catastrophe », souligne Marc-André Selosse, biologiste spécialiste des sols. « On sait qu’on ne peut pas éliminer le plastique, une fois qu’il est là, il est là pour toujours… Donc il faut tout faire pour ne pas l’introduire. »

    Le chercheur rattaché au Museum national d’histoire naturelle, « seulement à moitié étonné par l’étude de l’Ademe », reconnaît que les effets du plastique sur les sols sont encore mal connus. « Mais il a un effet sur la #biodiversité, c’est certain, puisqu’il est absorbé par toute la faune qui vit sous nos pieds. Or c’est un cancérogène et un #perturbateur_endocrinien. C’est donc une pression de plus, qui s’ajoute à tout ce que les animaux des sols subissent déjà avec les pesticides, le labour, le changement climatique… Cela commence à faire beaucoup ! »

    Et pour ne rien arranger, l’intrusion du plastique dans les sols les rend plus hydrophobes ; autrement dit cela réduit leur capacité à retenir l’eau. « Or il nous faut de l’eau dans les sols pour nos étés secs... », rappelle le scientifique.

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/261224/les-sols-sont-largement-pollues-par-les-microplastiques
    #plastiques #pollution #France #statistiques #chiffres

  • La pollution aux microplastiques est massivement répandue dans les sols français
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/12/26/la-pollution-aux-microplastiques-est-massivement-presente-dans-les-sols-fran

    Les unes après les autres, les publications scientifiques documentent l’accumulation de microplastiques dans les océans et, à travers elle, la menace que fait peser cette pollution hors de contrôle sur les écosystèmes marins. Elles sont en revanche beaucoup plus rares à se pencher sur leur présence dans les sols. Une étude inédite publiée jeudi 26 décembre par l’Agence de la transition écologique (Ademe) vient combler ce vide pour la France. Les résultats, auxquels Le Monde a eu accès, révèlent une « présence quasi systématique » : les trois quarts des sols français sont contaminés par des microplastiques, c’est-à-dire des fragments de plastique inférieurs à 5 millimètres (mm) de diamètre.

    Surtout, l’Ademe s’est intéressée pour la première fois à une autre source potentielle de microplastiques : les matières organiques utilisées pour fertiliser les sols. Parce qu’ils permettent de réduire le recours aux engrais de synthèse, ces produits résiduaires organiques (PRO) constituent un « enjeu fort de l’économie circulaire et de la transition agroécologique et climatique », rappelle l’agence. Pour autant, l’innocuité des épandages doit être surveillée pour garantir la qualité des sols.

    Améliorer le tri des biodéchets

    L’Ademe estime que, chaque année, ces épandages déversent entre un million et un milliard de particules de plastique par hectare de sol agricole. Avec un apport moyen d’environ 60 000 particules par kilogramme de matière sèche, les amendements les plus contaminés sont les composts issus du tri automatisé des ordures ménagères résiduelles, une pratique qui reste toutefois rare. A la différence des composts fabriqués à partir de biodéchets triés directement à la source, ces composts sont encore réalisés à partir de la fraction organique des déchets de la poubelle grise. Ils sont contaminés par les emballages qui s’y trouvent encore trop souvent par erreur de tri.

    La loi antigaspillage pour une économie circulaire de 2020 prévoit l’interdiction de leur épandage en 2027. L’Ademe recommande de ne pas attendre pour les limiter, et d’améliorer la collecte séparée et le tri des biodéchets pour pouvoir les valoriser de manière agronomique. Depuis le 1er janvier, tous les Français sont censés bénéficier de solutions de tri des biodéchets à la source, mais, un an après, moins de la moitié ont réellement un moyen mis à leur disposition. A contrario, les matières issues de fumiers ou de lisiers sont les moins contaminées.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La loi antigaspillage doit « encore faire ses preuves », quatre ans après son adoption

    L’étude révèle en outre que les polymères les plus fréquemment retrouvés dans les échantillons, polystyrène en tête, sont des marqueurs des emballages. Aussi, l’Ademe recommande en premier lieu d’agir à la source en limitant l’utilisation des plastiques dans les emballages. Autre enseignement : près des trois quarts des microplastiques sont inférieurs à 1 mm, ce qui posera un problème en matière de réglementation, prévient l’Ademe. Les textes qui encadrent les fertilisants fixent des seuils seulement pour des « impuretés plastiques » supérieures à 5 mm et, théoriquement, bientôt à 2 mm.

    « Comme on l’a fait pour les milieux aquatiques, il est désormais urgent d’accélérer la recherche pour évaluer les conséquences de cette contamination terrestre sur l’environnement et la santé humaine », commente Isabelle Deportes. L’Ademe prévoit de poursuivre les études pour intégrer des données de surveillance des sols urbains et des territoires d’outre-mer.

    Stéphane Mandard

    #Pollution #Plastique #Emballages #Compost

  • Scientists Warn of Harmful Release From Tea Bags

    Drinking tea from plastic-containing tea bags could expose you to billions of nano- and microplastics with every sip, putting your health at risk.

    Many tea bags contain small amounts of tiny plastic particles called microplastics. When these interact with hot water, they can get released into the tea and end up being drunk.

    Food, packaging and kitchenware are major sources of plastic pollution, but scientists do not yet know exactly how they impact our health.

    However, they do know that they release chemicals called endocrine disrupters, which are believed to disrupt human hormones and increase the risk of certain cancers.

    Microplastics may also increase the risk of cancers by interacting with genetic material in our cells.

    Microbiologists at the Independent University of Barcelona (Universitat Autònoma de Barcelona, UAB), Spain, recently studied plastic released by three different tea bags and their effect on human cells.

    Ricardo Marcos Dauder, one of the study authors from UAB, told Newsweek that, when scientists talk about microplastics, they don’t just mean plastic that degrades and produces small pieces of plastic, but pieces of plastic that can be easily measured in micrometers: between 1 and 1000 micrometers, equivalent to one thousandth to one millimeter.

    This study specifically looked at nanoplastics, measured between 1 and 1000 nanometers—which is even smaller.

    “All the data shows that the smaller the size, the higher the uptake [of plastic] into the cells,” said Dauder. “The smaller the size, the higher the risk.”

    The microbiologists found that commercially available tea bags released huge amounts of plastic particles into hot water when brewed, experimenting on tea bags made from three plastics: polymers called polypropylene, nylon-6 and cellulose.

    They found that tea bags containing polypropylene released approximately 1.2 billion particles of plastic per drop—or milliliter—of tea. Those containing cellulosed released 135 million particles per drop and nylon-6 released 8.18 million particles per drop.

    Then, the scientists stained the particles and exposed them to various cells from a human intestine, to track how they might interact inside the body once ingested.

    After 24 hours, a specific type of digestive cell that produces mucus in the intestines had absorbed considerable amounts of micro and nanoplastics. The plastics had even entered the nucleus of some of these cells, which is where genetic material is kept.

    This suggests that digestive mucus might play a key role in absorbing micro and nanoplastics into the body before they are transported into the bloodstream and elsewhere in the body.

    Dauder said that nanoplastics could easily “cross biological barriers” into the blood and then affect different organs. Inside cells, they could disrupt mitochondria, the “energy factory” of each cell, and our DNA, increasing the risk of cancer.

    “Carcinogenesis is really related to genotoxicity, or to damage to the DNA,” said Dauder.

    UAB scientist Alba García-Rodríguez described the research on plastic pollutants as “a very important tool to advance research on their possible impacts on human health.”

    “We are exposed everywhere to micro-nano plastics,” said Dauder. "We don’t need to be in special conditions, in special places, to be exposed. Something as simple as preparing a cup of tea is enough to ingest, every time that you drink a cup of tea, millions or more nanoparticles or nanoplastics.

    “Tea bags are just one example of one particular route of exposure to these micro-nano plastics, but there are thousands of ways we can be exposed,” added Dauder.

    The team used a long list of cutting-edge techniques to track the microplastics, including electron microscopes, infrared technology, lasers and nanoparticle tracking analysis.

    “The insights gained from this study should inform regulatory policies aimed at minimizing plastic contamination in food contact materials and protecting public health,” the scientists wrote.

    Dauder said that he hoped the research would be used to help regulate the use of single-use plastic, but added that the presence of micro- and nanoplastics meant we would struggle ever to completely clean up plastic pollution.

    https://www.newsweek.com/harmful-release-tea-bags-microplastics-nanoplastics-2005123
    #thé #micro-plastiques #plastique #sachets_de_thé #Perturbateurs_endocriniens

    • https://eu.boell.org/en/about-us
      C’est « moi » qui.paye. La fondation Heinrich Böll est une de crs non-fondations politiques qui donnent aux chefs des partis politiques la piossibilité de se créer une cour de personnes anoblies par le titre de « Doktor » dont la fonction est de vendre l’idéologie à la base du parti. On aime bien abuser des noms de penseurs défunts pour habiller l’entreprise. Rosa pour Die Linke, Konrad pour le CDU, l’autre Konrad pour les libéraux et Friedrich pour le SPD. Lui au moins a été membre du parti qui l’a choisi comme saint auquel on a emprunté le nom. Pauvre pacifiste d’Henri ;-)

      The Heinrich-Böll-Stiftung is a German political foundation affiliated with the German Green Party (Alliance 90/The Greens). Its primary task is political education and advocacy in Germany and abroad. Our main tenets are ecology and sustainability, democracy and human rights, non-violence and justice. In our work, we place particular emphasis on gender democracy, equal rights for minorities and the political and social participation of migrants.

    • About us | Heinrich Böll Stiftung | Brussels office - European Union
      https://eu.boell.org/en/about-us

      The Heinrich-Böll-Stiftung is a German political foundation affiliated with the German Green Party (Alliance 90/The Greens). Its primary task is political education and advocacy in Germany and abroad. Our main tenets are ecology and sustainability, democracy and human rights, non-violence and justice. In our work, we place particular emphasis on gender democracy, equal rights for minorities and the political and social participation of migrants.

      Our namesake, the writer and Nobel Prize laureate Heinrich Böll, personifies the fundamental principles we stand for: defence of freedom and human dignity, civic courage, open debate and the acknowledgement of art and culture as independent spheres of thought and action. As a think tank for green visions and ideas, we are part of an international network with 34 offices worldwide and with partner projects in more than 60 countries.

      The Heinrich-Böll-Stiftung European Union represents the foundation vis-à-vis European and international institutions, associations, non-governmental organisations and media based in Brussels. The office is a main point of contact for individuals, groups and organisations from around the world interested in EU politics and policies. The future of the European project and the role of the European Union in the world are at the centre of our activities and efforts.

      sur cette même page, le bilan annuel 2022 avec (pp. 28-29) un rapide bilan financier : plus de 67% des ressources proviennent de subventions du gouvernement allemand (c’est Klaus qui paie) et de l’Union européenne (nous payons tous)

  • Consommation : attention à l’utilisation du #film_alimentaire

    Le film alimentaire est très souvent utilisé pour recouvrir des aliments qu’ils soient cuisinés ou frais. Mais attention, il ne doit pas être utilisé avec tous les aliments et pas n’importe comment.

    Pour couvrir le reste d’un gratin, emballer un sandwich ou réchauffer un plat au micro-ondes : chaque année en France, on utilise 1,2 milliard de mètres de film alimentaire, d’après la Fondation GoodPlanet. Ça fait beaucoup de #plastique, avec les ravages que l’on sait pour l’environnement et ça n’est pas anodin pour la #santé, non plus.

    En lisant ce qui est indiqué sur un rouleau de film alimentaire : « ce film convient à tous les aliments, excepté les graisses et les huiles animales, les produits conservés en milieu gras, les fruits à coque, en pâte ou en crème et les sauces à caractère gras comme les mayonnaises, crèmes pour salades et autres mélanges, notamment à base de noix de coco », vous éliminez beaucoup d’aliments ! Pas de fromage, pas de saumon, pas de pâte à tarte… rien qui contienne du #gras, tout simplement parce que le plastique utilisé est susceptible de libérer des #substances_chimiques, notamment de la famille des phtalates, qui peuvent perturber le bon fonctionnement de nos #hormones. Or ces #phtalates adorent le gras ! Donc les aliments qui en contiennent sont les plus contaminés. Ça ne veut pas dire que nous ne pouvons pas utiliser de film plastique pour les conserver : il faut juste éviter le #contact_direct avec les #aliments.

    Des #précautions à prendre

    Certains films sont voués à la cuisson, là aussi, en évitant tout contact direct avec l’aliment, si possible. Certains emballages le précisent, d’ailleurs. On filme donc le récipient et on peut faire quelques trous à la fourchette avant de lancer le micro-ondes. Pas de four traditionnel, ni de cuisson à l’eau bouillante. On voit, comme ça, des recettes qui consistent à enrouler un ballotin de volaille dans du film alimentaire, avant de le plonger dans l’eau bouillante. Ce n’est absolument pas fait pour !

    Certains indiquent qu’ils sont sans #parabène, sans phtalate, sans #bisphénol_A, mais ne précisent pas ce qu’ils contiennent. Nous avons tenté de le savoir, auprès d’un fabriquant, mais nous n’avons pas obtenu de réponse. Quoiqu’il arrive, cela reste du plastique et quand il chauffe au contact d’un aliment, il peut s’y infiltrer et se retrouver dans notre organisme, au bout du compte. Cette pollution de l’organisme aux #microplastiques inquiète beaucoup les scientifiques, notamment sur les risques de #cancer. Nous vous proposons de revenir aux classiques : l’inox, le verre, la poterie, une assiette en guise de couvercle et le tour est joué.

    https://www.radiofrance.fr/franceinfo/podcasts/ca-nous-arrive-tous-les-jours/consommation-attention-a-l-utilisation-du-film-alimentaire-3192402
    #alimentation

    • « une assiette en guise de couvercle » … bof, il y a quand même plus étanche. Je n’utilise quasiment plus de plastique jetable, mais il faut quand même des systèmes qui marchent, sinon arrive un moment où tu en peux plus d’avoir des trucs qui moisissent, et tu baisses les bras

  • Traité plastique : à Pusan, le monde au défi de stopper une pollution hors de contrôle
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/11/24/traite-plastique-a-pusan-le-monde-au-defi-de-stopper-une-pollution-hors-de-c

    Traité plastique : à Pusan, le monde au défi de stopper une pollution hors de contrôle

    Les délégués de 175 pays sont attendus du 25 novembre au 1ᵉʳ décembre à Pusan, en Corée du Sud, pour finaliser un traité mondial visant à mettre fin à la pollution plastique. Les positions très éloignées des négociateurs laissent planer le spectre d’un échec.

    #plastique #environnement #pollution

  • #Plastique, l’#escroquerie du #recyclage

    La fin de l’âge du fer ? Au début des années 1960, scientifiques et plasturgistes prédisent que les progrès fulgurants dans la fabrication des #polymères permettront aux plastiques de détrôner métaux, verres et bois sur le podium des matériaux dominants. Chacun s’extasie. Le sémiologue Roland Barthes qualifie en 1957 le produit de la distillation du pétrole de « substance alchimique », de « matière miraculeuse ». Un an plus tard, le poète Raymond Queneau succombe au chant du styrène et à l’esthétique des « innombrables objets au but utilitaire » appelés à surgir du naphta, ce liquide provenant du raffinage à partir duquel se fabriquent l’essentiel des plastiques (1). Au XXIe siècle, les plastiques écrasent effectivement la concurrence. Entre 1950 et 2015, le secteur pétrochimique en a produit plus de 8 milliards de tonnes, surtout au cours des vingt dernières années, et l’accélération se poursuit (2).

    Après l’extase, l’effroi : soixante-dix ans plus tard, 350 millions de tonnes de déchets plastiques se déversent chaque année sur le monde. La pollution qu’ils engendrent fait peser sur les vivants et non-vivants une menace aussi lourde que documentée (3). On boit, on mange, on respire du plastique. Pour faire face à ce cataclysme synthétique, les industries pétrochimiques promeuvent sans relâche une solution selon elles miraculeuse : le recyclage, avec son ruban de Möbius - une flèche circulaire conçue par les lobbies à la fin des années 1980 -, symbole d’une économie où rien ne se perd et tout se transforme. Une économie qui continue donc à produire ce poison environnemental, mais sous une forme partiellement réutilisable.

    Célébré comme plus intelligent et respectueux de la nature que l’incinération ou la mise en décharge, ce procédé a fini par s’imposer au nombre des priorités politiques mondiales. Le résultat laisse perplexe : après quatre décennies de propagande, moins de 10 % des 6,3 milliards de tonnes de plastique produit et jeté entre 1950 et 2017 a fait l’objet d’un recyclage (4). Pourtant, l’Europe et, singulièrement, la France ont adopté ce mot d’ordre avec un enthousiasme déconcertant.

    En 2019, Matignon fixe un objectif stratosphérique : 100 % des déchets plastiques nationaux recyclés en 2025. La méthode ? Rendre les industriels responsables du destin des objets polymères qu’ils produisent. L’approche française s’inscrit dans la droite ligne de celle impulsée par la Commission européenne : obligation faite aux États membres depuis 2021 d’interdire les plastiques à #usage_unique et d’utiliser au moins 30 % de matériaux recyclés dans les #bouteilles plastifiées ; recyclage en 2030 de 55 % des déchets d’#emballages plastiques (5).

    Alléchés, les industriels européens ne tardent pas à communiquer sur des #technologies « novatrices » ajustées à la nouvelle législation européenne. En 2022, les chimistes #BASF et #Borealis, l’emballeur #Südpack et le laitier bavarois #Zott claironnaient la mise au point d’un prototype d’emballage multicouche de mozzarella entièrement réalisé en nylon et polyéthylène recyclés. Mais ces « projets-pilotes » largement médiatisés représentent une goutte d’eau dans l’océan des ambitions politiques. D’autant qu’en période d’#austérité les #investissements d’infrastructure nécessaires à la collecte et au #tri des #déchets plastiques se trouvent rarement en tête des priorités, tant en Europe qu’aux États-Unis. D’où ces révélations aussi spectaculaires que banales, comme celle qui épouvanta l’été dernier Mme #Brandy_Deason, habitante de Houston, au Texas : quelques jours après avoir placé un traceur dans ses déchets plastiques destinés au conteneur recyclage, elle les géolocalisa non pas dans un centre de traitement dernier cri, mais dans une décharge géante à ciel ouvert (6).

    Ce cas extrême met en évidence le poids des considérations économiques dans l’#échec du recyclage. Du fait d’une production surabondante d’#éthylène, produit à partir du #pétrole ou du gaz, le prix du plastique « vierge » s’effondre et mine la #rentabilité des recycleurs européens, dont l’activité consiste en grande partie à retraiter le #polyéthylène (polymère de l’éthylène). Dans un monde guidé par la boussole du calcul coût-avantage, pourquoi les industriels et les distributeurs européens privilégieraient-ils des produits recyclés plus chers que le neuf ? En Allemagne, l’usine #Veolia de Rostock recyclait annuellement environ 36 000 tonnes de #polyéthylène_téréphtalate usagé (#PET). Elle a fermé ses portes car, selon la direction, l’#industrie_agro-alimentaire rechignait à soutenir ce produit plus vert mais plus cher. Non loin de là, un tribunal néerlandais a déclaré en faillite l’usine de recyclage de plastique d’#Umincorp, à Amsterdam (7). À moins que l’Union européenne n’édicte de nouvelles #réglementations plus contraignantes, le recyclage occidental ne pourra concurrencer l’orgie d’éthylène. D’autant que de nouveaux sites de production de ce composé chimique s’apprêtent à sortir de terre en Chine, aux États-Unis et en Arabie saoudite, ce qui, à demande constante, orienterait les #prix à la baisse.

    Mais la grande escroquerie du recyclage réside ailleurs : le procédé n’a jamais été viable, ni techniquement ni économiquement ; les industriels le savent de longue date, mais jouent avec succès sur la corruptibilité des pouvoirs et la crédulité du public. Un rapport du Center for Climate Integrity (CCI) publié en février 2024 a détaillé un secret que nul au fond ne voulait exhumer (8). Pendant des décennies, les grandes compagnies pétrochimiques ont sciemment provoqué la crise des #déchets_plastiques. « Ils ont menti, affirme M. Richard Wiles, un responsable du CCI. Voici venu le temps de rendre des comptes pour les dégâts qu’ils ont commis. »

    Sur les milliers de variétés produites, seules deux présentent des propriétés qui rendent le recyclage viable à ce jour : les PET et les #polyéthylènes_à_haute_densité (#PEHD). Le procédé nécessite donc un tri méticuleux qui renchérit le coût et conduit à écarter les éléments composés d’alliages de plastiques ou de plusieurs matériaux que l’on trouve dans de nombreux objets jetables. Un flacon et un bocal tous deux en PET devront être séparés s’ils comportent des additifs ou des colorants différents, de même que les bouteilles en PET vertes et transparentes. Autre difficulté de taille : les plastiques se dégradent à chaque #réutilisation et ne peuvent donc être réemployés qu’une fois ou, plus rarement, deux fois. Faute de quoi non seulement leurs propriétés se dénaturent, mais leur #toxicité peut s’accroître.

    La filière pétrochimique n’a jamais rien ignoré de ces obstacles structurels. Pour désarmer la mobilisation qui enfle contre les décharges à ciel ouvert ou la mode du jetable, et éviter le risque d’une réglementation trop contraignante, elle adopte au milieu des années 1980 l’idée du recyclage. En 1984 naît une fondation réunissant la pétrochimie et les embouteilleurs axée sur un engagement en faveur de ce procédé. L’année suivante, le secteur lance en grande pompe un centre de recherche à l’université Rutgers, dans le New Jersey, puis un projet-pilote de recyclage à Saint Paul, dans le Minnesota, alors que le conseil municipal de la ville venait juste d’interdire le polystyrène. Derrière les portes closes, personne n’y croit. « Il se peut qu’un jour cela puisse devenir une réalité, observait en 1994 un représentant d’#Eastman_Chemical lors d’une conférence sur le sujet. Il est plus probable que nous nous réveillerons et comprendrons que nous n’allons pas nous sortir de la question du recyclage des déchets solides. » Peu importait au fond puisque, comme le déclarait un employé d’Exxon au personnel de l’American Plastics Council (APC) : « Nous sommes engagés dans les activités de recyclage des plastiques, mais nous ne sommes pas tenus à des résultats. »

    Depuis quarante ans, l’« #engagement » consiste en une série de #campagnes de #désinformation et d’#enfumage sur les #mirages du recyclage. Elles mobilisent tantôt les #multinationales de la #pétrochimie, leurs associations professionnelles, leurs fondations, tantôt leurs multiples groupes de façade. À la fin de la décennie 1990, l’interdiction du polystyrène et du #polychlorure_de_vinyle (#PVC) dans plusieurs États accélère le mouvement. « Nous devons agir à la base et mener une guerre de guérilla comme nos adversaires », note un participant lors d’une réunion de l’Association européenne des producteurs de plastiques (Plastics Europe) le 2 janvier 1994. Des millions de dollars gonflent les caisses des agences de communication pour vendre la « solution » et riveter dans les consciences les mots : « modernité », « #innovation_technologique », « #efficacité », « engagement », « approche intégrée pour la gestion des plastiques », « avantage économique », etc. L’industrie chante désormais les vertus du « #recyclage_avancé », un procédé d’#incinération ou de #dégradation_chimique, plus polluant que la méthode classique, et qui ne produit que 1 à 14 % de matière réutilisable.

    Les pétrochimistes ont gagné leur bataille : en 2021, les États-Unis ne recyclaient que 5 à 6 % de leurs déchets plastiques (9) ; et l’industrie produisait toujours plus de #polymères. En 2022, le procureur général de Californie a lancé, sur la base du rapport du CCI, une enquête ciblant les fabricants « pour leur rôle dans la crise globale de la #pollution_plastique ». Mais quel tribunal international mettra l’humanité à l’abri de leur conduite criminelle ?

    Note(s) :

    (1) Roland Barthes, Mythologies, Seuil, Paris, 2010 (1re éd. : 1957) ; Raymond Queneau dans Le Chant du styrène, 1958, film commandé à Alain Resnais par le groupe de pétrochimie Péchiney.

    (2) Roland Geyer, Jenna R. Jambeck et Kara Lavender Law, « Production, use, and fate of all plastics ever made », Science Advances, vol. 3, n° 7, 2017.

    (3) Lire Mickaël Correia, « Le plastique, c’est fantastique », Le Monde diplomatique, février 2022.

    (4) Atlas du plastique. Faits et chiffres sur le monde des polymères synthétiques, Fondation Heinrich Böll - La Fabrique écologique - Break Free From Plastic, 2020.

    (5) Alex Scott, « Europe hardens stance on plastic recycling », Chemical and Engineering News, vol. 97, n° 29, Washington, DC, 2019.

    (6) Rachel Dobkin, « Woman drops AirTag in recycling to see if plastics are actually recycled », Newsweek, New York, 2 septembre 2024.

    (7) Alex Scott, « Global plastics glut and weak regulations hurt European recyclers », Chemical and Engineering News, vol. 102, n° 4, 2024.

    (8) Davis Allen, Alyssa Johl, Chelsea Linsley et Naomi Spoelman, « The fraud of plastic recycling. How big oil and the plastics industry deceived the public for decades and caused the plastic waste crisis » (PDF), Center for Climate Integrity, février 2024, dont sont tirées les citations suivantes. Cf. également Dharma Noor, « "They lied" : Plastics producers deceived public about recycling report reveals », The Guardian, Londres, 15 février 2024.

    (9) « The real truth about US plastic recycling rate », Beyond plastics, mai 2022.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2024/11/LARBI_BOUGUERRA/67771
    #green-washing #coût #mensonge #dégradation #réemploi

  • #Plastique : les parlementaires alertent sur les #dangers

    Les signaux d’alarme se multiplient. Les #particules de plastique s’accumulent dans l’#air, le #sol, l’#eau. On les respire, on les ingère. On finit par les retrouver dans nos poumons, nos intestins, notre sang, nos nerfs, notre cerveau. Elles feraient peser de vrais #risques sur la #santé humaine. C’est l’un des constats du rapport publié par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) le 14 novembre.

    Les parlementaires ont auditionné une dizaine de scientifiques experts de ces problématiques afin de mieux comprendre l’état des connaissances actuelles. À la suite de ce travail, ils émettent neuf recommandations, destinées à être soumises aux négociateurs du futur traité mondial contre la pollution plastique. La dernière session de ces négociations aura lieu du 25 novembre au 1er décembre 2024 à Busan (Corée du Sud).

    « Beaucoup d’aspects ne font pas consensus dans le cadre de ces négociations, mais s’il y a un sujet sur lequel tout le monde est d’accord, c’est celui de la nécessité de protéger la santé humaine face à la #pollution plastique », a expliqué Philippe Bolo, député, lors de la présentation. Les chercheurs auditionnés ont cité de multiples études qui révèlent des corrélations inquiétantes entre présence de plastiques et altération de certains organes (poumons, intestin...), pouvant conduire à l’apparition de diverses #pathologies.

    Le plastique ne coûterait pas cher

    La communauté scientifique se heurte encore à des difficultés méthodologiques. Identifier et quantifier les micro ou nanoplastiques reste complexe, notamment en raison de leurs composition, taille et forme très variables. Autre obstacle : plus de 16 000 #produits_chimiques ont été identifiés dans les plastiques, dont un quart est classé comme dangereux. Mais pour les 10 000 autres, il n’existe aucune donnée sur leur #dangerosité.

    Le rapport pointe également des #coûts_sanitaires « particulièrement inquiétants ». Selon une étude exploratoire menée uniquement aux États-Unis et sur trois molécules (PBDE, BPA et DEHP), les #coûts s’élèveraient déjà à 675 milliards de dollars (environ 637 milliards d’euros). « La quantification des #externalités_négatives du plastique remet en cause l’idée répandue selon laquelle le plastique ne coûte pas cher. C’est la population qui subit les effets et les coûts liés à ces substances chimiques et non leurs producteurs », jugent les parlementaires.

    https://reporterre.net/Plastique-les-parlementaires-alertent-sur-les-dangers

  • Polluer, c’est coloniser

    « Les structures qui rendent possibles la distribution mondiale des #plastiques et leur complète intégration dans les #écosystèmes et le quotidien des humains reposent sur une #relation_coloniale au #territoire – c’est-à-dire sur le présupposé que les colons et les projets coloniaux ont accès aux #terres_autochtones pour mener à bien leurs visées d’#occupation et de #colonisation. »

    Salué comme incontournable dès sa parution en anglais, Polluer, c’est coloniser est d’abord un livre de méthode, qui cherche à définir une #éthique, une manière collective d’être au monde. Au fil d’une enquête sur l’histoire, la conception et la réglementation de la pollution engendrée par les plastiques, il montre que cette dernière n’est pas une expression ou un effet du #colonialisme mais la mise en œuvre de rapports coloniaux à la terre, rapports que peuvent involontairement reproduire des militant·es et des scientifiques animé·es des meilleures intentions.
    Mais, éthique ne voulant pas dire leçon de morale, l’ouvrage rejette les jugements expéditifs et les idées toutes faites. La clé réside dans l’attention aux lieux : parce qu’une méthode est toujours située, inscrite dans des relations particulières à des territoires, elle est investie d’une responsabilité particulière vis-à-vis d’eux. S’appuyant sur un travail mené à #Terre-Neuve-et-Labrador, #Max_Liboiron propose de bâtir une #science_anticoloniale, avec le double souci d’échapper aux cadres de pensée uniformisants et de livrer des enseignements dont d’autres, ailleurs, pourront s’emparer.

    http://www.editionsamsterdam.fr/polluer-cest-coloniser
    #pollution #plastique #recherche #science #méthodologie #Canada #peuples_autochtones
    #livre
    ping @reka

  • 700 million plastic bottles: we worked out how much microplastic is in Queensland’s Moreton Bay

    When it rains heavily, plastic waste is washed off our streets into rivers, flowing out to the ocean. Most plastic is trapped in estuaries and coastal ecosystems, with a small fraction ending up offshore in the high seas.

    In the coastal ocean, waves and tides break down plastic waste into smaller and smaller bits. These micro and nanoplastics linger in the environment indefinitely, impacting the health of marine creatures from microorganisms all the way up to seabirds and whales, which mistake them for food.

    When we look at the scale of the problem of microplastics (smaller than 5mm) and nanoplastics (defined as 1 micrometer or less), we find something alarming. Our new research shows the shallow embayment of Moreton Bay, off Brisbane in Southeast Queensland now has roughly 7,000 tonnes of accumulated microplastics, the same as 700 million half-litre plastic bottles.

    This bay accumulates plastics fast, as the Brisbane River funnels the city’s waste into it, along with several other urban rivers. The research hasn’t yet been done, but we would expect similar rates of microplastics in Melbourne’s Port Phillip Bay and Sydney Harbour.

    Our research shows how much plastic waste from a big city makes it into its oceans.

    Plastic buildup in Moreton Bay

    What volume of microplastics does a large city accumulate offshore? It’s hard to measure this for cities built on open coastlines. That’s because sediments and microplastics are rapidly washed away from the original source by waves and currents.

    But Moreton Bay is different. The large sand islands, Moreton (Mugulpin) and North Stradbroke (Minjerribah) Islands largely protect the bay from the open ocean. This is why the bay is better described as an enclosed embayment. These restricted bays act as a trap for sediments and pollutants, as waves and currents have limited ability to wash them out. These bays make it possible to accurately measure a city’s microplastic build-up.

    The bay supports a range of marine habitats from mangroves, seagrass and coral reefs, as well as an internationally recognised wetland for migrating seabirds. Dugong and turtles have long grazed the seagrass in Moreton Bay’s shallow protected waters, while dolphins and whales are also present. But microplastic buildup may threaten their existence.

    Most types of plastic are denser than water, which means most microplastics in coastal seas will eventually sink to the seafloor and accumulate in sediment. Mangroves and seagrass ecosystems are particularly good at trapping sediment, which means they trap more microplastics.

    We wanted to determine whether Moreton Bay’s varying ecosystems had accumulated different amounts of plastics in the sediment.

    We measured the plastic stored in 50 samples of surface sediment (the top 10cm) from a range of different ecosystems across Moreton Bay, including mangroves, seagrass meadows and mud from the main tidal channels.

    The result? Microplastics were present in all our samples, but their concentrations varied hugely. We found no clear pattern in how plastics had built up. This suggests plastics were entering the bay from many sources.

    We tested for seven common plastics: polycarbonate (PC), polyethylene (PE), polyethylene terephthalate (PET), poly (methyl methacrylate) (PMMA), polypropylene (PP), polystyrene (PS), and polyvinyl chloride (PVC).

    Of these, the most abundant microplastic was polyethylene (PE). This plastic is widely used for single-use plastic items such as chip packets, plastic bags and plastic bottles. It’s the most commonly produced and used plastic in Australia and globally.

    In total, we estimate the bay now holds about 7,000 tonnes of microplastic in its surface sediments.

    In our follow-up paper we explored how rapidly these plastics had built up over time. We took two sediment cores from the central part of the bay, where sediment is accumulating. Cores like this act as an archive of sediment and environmental changes over time.

    The trend was clear. Before the 1970s, there were no microplastics in Moreton Bay. They began appearing over the next three decades. But from the early 2000s onwards, the rate rose exponentially. This is in line with the soaring rate of plastic production and use globally. Our analysis shows a direct link between microplastic concentration and population growth in Southeast Queensland.

    The challenge of measuring microplastics

    To date, we have had limited knowledge of how much plastic is piling up on shallow ocean floors. This is because measuring microplastics is challenging. Traditionally, we’ve used observation by microscope and a technique called absorption spectroscopy, in which we shine infrared light on samples to determine what it’s made up of. But these methods are time-consuming and can only spot plastic particles larger than 20 micrometres, meaning nanoplastics weren’t being measured.

    Our research team has been working to get better estimates of microplastic and nanoplastic using a different technique: pyrolysis-gas chromatography mass spectrometry. Here, a sample is dissolved in a solvent and then heated until it vaporises. Once in vapour form, we can determine the concentration of plastic and what types of plastics are present.

    This method can be used to estimate how much plastic pollution is present in everything from water to seafood to biosolids and wastewater.
    What’s next?

    It’s very likely microplastics are building up rapidly in other restricted bays and harbours near large cities, both in Australia and globally.

    While we might think microplastics are safe once buried in sediment, they can be consumed by organisms that live in the sediments. Currents, tides and storms can also wash them out again, where marine creatures can eat them.

    This is not a problem that will solve itself. We’ll need clear management strategies and policies to cut plastic consumption and improve waste disposal. Doing nothing means microplastics will keep building up, and up, and up.

    https://theconversation.com/700-million-plastic-bottles-we-worked-out-how-much-microplastic-is-

    #plastique #bouteilles_en_plastique #pollution #Queensland #Moreton_Bay #pollution_plastique #déchets #côtes #micro-plastique #nano-plastique #Australie #rivière #eau #villes #océan

    • Plastic Deposition in Sediments of Moreton Bay, Australia: A Historical Perspective and Potential Future Projections

      Since their discovery in the mid-20th century, the production and use of plastics has surged globally, resulting in large amounts of plastic waste. Some of this has landed in landfills, but a significant proportion has ended up in the ocean, contaminating marine ecosystems. However, the extent of marine plastic contamination is poorly understood. In this study, two sediment cores collected from the Central Bay of Moreton Bay, Australia, were analyzed for seven plastic polymers. The total concentration for ∑7 plastics was 8620 μg/g dw at the top of the core and decreased with core depth and sediment age, with no evidence of plastic at core depths aged earlier than 1975. Polyethylene was present at the highest concentrations (5680 μg/g dw) in the surface layer followed by polyvinyl chloride, polypropylene, and polyethylene terephthalate. Compared to factors influencing plastic abundance, the year, plastic production, and population were among the best predictors for plastic concentration in the core sediments. Projections on current findings suggest plastic concentrations in the Central Bay sediments could reach 2–4% of the sediment by 2050. An improved understanding of the types and quantities of plastic trapped in Moreton Bay will inform management to reduce plastic use and disposal to minimize future concentrations in the bay.

      https://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/acsestwater.4c00536

  • Tupperware : Kultfirma stellt US-Insolvenzantrag
    https://www.berliner-zeitung.de/news/tupperware-us-kultfirma-stellt-insolvenzantrag-li.2254985

    Est-ce la fin du monde plastifié ? Je crains que ces pollueurs aussi trouvent une solution de survie au dépens des hommes et du monde, voire l’image plus bas ...

    Image cc-by-sa : Athenamama sur flickr

    ... 60 ans après, le résultat.

    18.9.2024 - Frischhaltedosen von Tupperware sind seit Jahrzehnten in vielen Haushalten im Einsatz. Der US-Traditionsfirma ging jedoch zuletzt das Geld aus.

    Der Frischhaltedosen-Spezialist Tupperware hat nach jahrelangen Problemen einen Insolvenzantrag in den USA gestellt. Die Firma strebt zugleich einen Verkauf an und will weiterarbeiten. Ein Verfahren nach Kapitel elf des US-Insolvenzrechts schützt das Unternehmen vor Forderungen seiner Gläubiger.

    Tupperware, ein Pionier bei Haushalts-Gefäßen für Lebensmittel, kämpfte bereits seit einiger Zeit mit wirtschaftlichen Schwierigkeiten. In den vergangenen Monaten liefen Verhandlungen mit den Geldgebern, denen Tupperware mehrere hundert Millionen Dollar schuldet. Durch einen Verkauf solle nun die Marke geschützt werden, hieß es in einer Mitteilung. Zugleich solle damit der Wandel in ein vorrangig technologiebasiertes Unternehmen vorangetrieben werden.

    „Das Unternehmen tut alles in seiner Macht Stehende“, versprach Chef Miguel Fernandez. Neben hohen Schulden, roten Zahlen und schwindenden Erlösen kämpft Tupperware auch noch mit anderen hausgemachten Problemen. So verpasste es die Firma, den Jahresbericht pünktlich vorzulegen. Im Schlussquartal 2022 brach der Umsatz im Jahresvergleich um 20 Prozent auf 313,7 Millionen Dollar ein. Unterm Strich machte Tupperware einen Verlust von 35,7 Millionen Dollar.

    Liquiditätsengpässe bringen Ungewissheit

    Nachdem Tupperware am Freitag vor akuten Geldnöten gewarnt hatte, stürzte die Aktie am Montag um 49 Prozent auf nur noch 1,24 Dollar ab. Der Kurs fiel auf den niedrigsten Stand seit dem Rekordtief zu Beginn der Corona-Krise vor rund drei Jahren. Am Dienstag ging es vorbörslich zunächst wieder etwas nach oben, doch die Lage blieb angespannt. Bereits zum zweiten Mal innerhalb von sechs Monaten warnte Tupperware, dass die Fortsetzung des Geschäftsbetriebs angesichts von Liquiditätsengpässen ungewiss sei. Die „Going concern“-Warnung müssen US-Firmen absetzen, wenn in den kommenden zwölf Monaten nach eigener Einschätzung ein größeres Risiko der Zahlungsunfähigkeit besteht.

    Wie konnte es so weit kommen? Das bald 80 Jahre alte Unternehmen, dessen Gründer Earl Tupper 1946 die Küchenwelt mit seinen bunten „Wunderschüsseln“ aufmischte, steht schon länger mit dem Rücken zur Wand. Die bunten Schüsseln und Boxen von Tupperware haben Haushalte fast rund um den Globus geprägt und es sogar als Design-Klassiker in Museen und Kunstausstellungen geschafft. Auch in Deutschland verbreiteten sich die luftdicht verschließbaren Behältnisse, deren Kunststoffdeckel beim Schließen den charakteristischen Laut von sich geben, seit den frühen 1960er Jahren rasant. Als Erfolgskonzept erwiesen sich Gründer Tuppers Haushaltsprodukte vor allem in Kombination mit Marketing-Genie Brownie Wises Idee der Tupperparty.

    Athena, Oregon, USA

    Monorails

    Grandfather

    Hope ?

    End ?

    #pollution #famille #plastique #culture #classes_moyennes

  • Les #salades_en_sachet trop contaminées par les #pesticides

    Les mâches et laitues préparées sont-elles propres ? Pas vraiment. Nos tests révèlent des résidus de #fongicides ou d’#insecticides dans la plupart.

    Elle est belle ma #salade ! En vrac ou en sachet ? Nous sommes nombreux à opter pour sa version emballée, bien plus pratique. De quoi expliquer le succès des fruits et légumes « prêts à l’emploi ». Et dans ce rayon, les salades en sachet tiennent le haut du panier. Près de sept foyers sur dix achètent des #salades_emballées, d’abord pour leur praticité et le gain de temps, même si elles sont plus chères. Déjà découpées, triées, lavées et essorées, elles font gagner une dizaine de minutes, comparativement à la salade traditionnelle.

    Vingt-six salades – laitues classiques et iceberg, ainsi que des mâches – emballées dans du plastique, ou pour quelques-unes dans du papier, ont été passées au crible de nos analyses. À la fois de marques nationales (Bonduelle, Florette, Les Crudettes) et de marques de distributeur (Aldi, Lidl, Carrefour, Monoprix, Intermarché, E. Leclerc…). Qu’elles soient conventionnelles ou bio, l’enjeu était de savoir si elles contenaient des résidus de pesticides et dans quelle quantité.

    Des limites légales de pesticides régulièrement dépassées

    Les salades sont des produits fragiles, sensibles à l’humidité et aux ravageurs. Avec pour conséquence un usage fréquent de pesticides, qui permet à la fois d’assurer un fort rendement et de pouvoir présenter un produit visuellement intact aux consommateurs. Résultat : la salade en sachet est un aliment régulièrement rappelé par la Répression des fraudes, pour dépassement de limites légales de résidus.

    Nous avons donc cherché à quantifier les pesticides présents sur les produits sélectionnés. Nous avons également mesuré les résidus de solution chlorée, utilisée en usine pour laver le produit avant emballage. Disons-le d’emblée, nos résultats se révèlent décevants, voire inquiétants pour une partie des salades en sachet. En témoignent les chiffres.

    Sur les 26 références, seules cinq sont indemnes de #contamination : deux laitues et trois mâches. Pour le reste, nous avons détecté une moyenne de 3,8 résidus de pesticides par salade contaminée… sachant que nos analyses ont identifié 28 molécules différentes. Un véritable cocktail !

    Les #effets_cocktail restent inconnus à ce jour

    « Pourtant, beaucoup de produits autorisés jusqu’alors ont été supprimés, et les producteurs font un gros travail pour éviter les traitements phytosanitaires, explique Pierre Meliet, le président du Syndicat des fabricants de produits végétaux frais prêts à l’emploi (SVFPE). Mais, à date, on ne sait pas comment lutter efficacement contre les différentes maladies de la salade, comme les invasions de pucerons ou le mildiou de la salade. » Certes, ce légume est exposé à des maladies difficiles à traiter sans l’aide de fongicides et d’insecticides. Mais ce cocktail contient tout de même huit molécules suspectées d’avoir au moins une action « cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction » (CMR).

    Ce classement CMR est établi par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Elle reçoit et évalue les substances utilisées par les entreprises au regard de la législation européenne (règlement Reach). Une substance dangereuse peut être interdite par les autorités si les risques qu’elle présente ne peuvent pas être maîtrisés. Ou seulement restreinte à des usages bien précis. C’est le cas, dans notre essai, de deux insecticides CMR autorisés sur les laitues mais pas sur les mâches. Nous avons retrouvé l’un, soupçonné d’être reprotoxique (métaflumizone) et l’autre, suspecté cancérogène (propyzamide), dans des laitues de marques de distributeurs.

    Au total, onze laitues contiennent un ou plusieurs résidus de pesticides potentiellement CMR, seulement détectés (moins de 0,01 mg/kg en laboratoire) ou même quantifiés dans quatre références. Certes, les quantités retrouvées sont dans les clous réglementaires, même pour la plus élevée (0,18 mgkg de métaflumizone) de l’essai. Autrement dit, il n’y a – théoriquement – pas de risque pour la santé. Mais à ce jour, les scientifiques ne savent quasiment rien des effets cocktail entre toutes ces molécules.

    Laitue Florette, avec ou sans pesticides ?

    L’origine de ces résidus peut être multiple : usage volontaire, dispersions aériennes dues à un épandage à proximité, contamination(s) du sol et/ou des eaux… Soit dit en passant, on peut s’étonner de détecter un pesticide CMR dans la laitue Florette labellisée « sans résidu de pesticides », alors que la version classique, elle, sort indemne.

    Toutes nos laitues contiennent aussi des pesticides non #CMR ; ils présentent un risque moins élevé, voire quasi nul pour certains. Tous pesticides confondus, les plus mauvaises élèves comptent jusqu’à neuf résidus dans une même salade (Aldi et Top Budget) ! Sans surprise, elles sont jugées « très insuffisantes » sur ce critère. Et plus de la moitié de nos laitues ne décrochent pas la moyenne sur leur note finale.
    Contamination fortuite de la mâche Carrefour bio

    Du côté des mâches, seules quatre références sont concernées par des molécules suspectées CMR, à savoir Bonduelle, Saint Eloi, U et Carrefour bio. Le problème avec cette dernière référence, c’est qu’il s’agit d’un métabolite issu de la dégradation d’un herbicide (le dichlobénil), interdit d’usage depuis 2010 ! Un comble pour une salade bio.

    Erreur ou ajout volontaire ? Au vu des quantités importantes, elle ne vient a priori pas de l’eau de rinçage des salades. On peut donc penser à un usage délibéré, ce dont se défend Carrefour. Dans sa réponse, obtenue tardivement, l’entreprise nous précise que ce métabolite, malgré son interdiction, demeure rémanent dans le sol. De plus, ses propres analyses de recherche de résidus de pesticides – réalisées à la même période et chez le même producteur de l’échantillon en question – n’ont pas identifié cette substance. Il s’agirait donc, selon ces éléments, d’une contamination fortuite de l’environnement.

    Même si les notes sont globalement meilleures que pour les laitues, nous restons déçus par l’omniprésence des pesticides. Seul le trio de tête y échappe, alors que les références bio Auchan et Monoprix sont contaminées chacune par un pesticide, certes considéré à faible risque.

    Bains de lavage, puis bain désinfectant

    Autre question légitime : retrouve-t-on des traces de #chlore issues du lavage des salades ? Une fois ramassées, découpées, triées et parées (pour ôter toutes les parties abîmées), elles sont lavées à l’eau potable. Cette dernière étape compte un bain de prélavage pour éliminer les débris de terre et d’insectes, puis un bain désinfectant à l’eau légèrement chlorée, « dans des concentrations encadrées par les autorités sanitaires », souligne Karima Kaci, déléguée générale du SVFPE.

    L’objectif : garantir une salade exempte de germes potentiellement toxiques (tels que salmonelles, listeria, virus entériques, etc.). Les résidus de #solution_chlorée (#chlorate) sont normalement éliminés lors de la phase de rinçage, qui s’effectue avec une eau à 4 °C.

    Aucun résidu chloré dans les produits bio

    Pour le vérifier, nous les avons recherchés dans toutes nos références, sachant que la limite pour les salades est fixée à 0,7 mg/kg de produit frais. Bonne nouvelle, aucun échantillon ne dépasse ni même n’approche de cette limite. C’est surtout vrai pour les produits bio, à l’instar de la laitue Bonduelle bio qui ne contient aucun résidu chloré. À l’inverse, les plus chargés sont les produits contenant aussi le plus de résidus de pesticides, comme la laitue Saveurs du jardinier d’Aldi (0,3 mg/kg).

    Peut-être y a-t-il eu un ajout supplémentaire de chlore, afin d’éliminer un surplus de résidus ? En effet, le chlore peut aider, via une réaction d’oxydation, à réduire la présence de certains types de pesticides. Loin d’être satisfaisantes, les salades en sachet doivent être consommées avec parcimonie, et selon un choix avisé, comme le montrent nos analyses.

    https://www.60millions-mag.com/2024/03/28/les-salades-en-sachet-trop-contaminees-par-les-pesticides-22765

    #plastique #nourriture #industrie_agro-alimentaire #sachets #alimentation #supermarchés #salades

  • Nos #vêtements génèrent des #microplastiques qui polluent le #fleuve #Saint-Laurent

    Les microplastiques les plus abondants dans le #fleuve_Saint-Laurent sont les #fibres_textiles de #polyester. Lorsqu’on lave une veste en tissu polaire, de minuscules fibres de plastique s’échappent vers les écosystèmes aquatiques.

    Valérie S. Langlois est professeure titulaire et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écotoxicogénomique et perturbation endocrinienne à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) ; Julien Gigault est professeur et chercheur en chimie à l’Université Laval ; Raphaël Lavoie est chercheur scientifique à Environnement et Changement climatique Canada et professeur associé à l’INRS et To Tuan Anh est technicien à l’INRS.

    Nos vêtements sont faits principalement de… matière plastique. Contrairement au coton, qui provient d’une plante, le polyester et le fameux spandex ou lycra — qui rendent les vêtements plus extensibles — ne poussent pas dans la nature. Ce sont des matières artificielles conçues à partir de plastique qui sont utilisées dans la production de textiles synthétiques.

    Lorsqu’on les lave, de minuscules fibres de plastique se détachent de nos vêtements puis passent dans les canalisations. Une fois arrivées à la station d’épuration des eaux usées, elles déjouent le processus d’élimination en raison de leur taille microscopique (d’où leur nom, les microplastiques) et se retrouvent dans nos écosystèmes aquatiques.

    Nous avons récemment mené une évaluation des microplastiques présents dans les eaux du fleuve Saint-Laurent et de son estuaire. Nous avons constaté que les microplastiques les plus abondants étaient les fibres textiles de polyester.

    Ailleurs dans le monde, on trouve des résultats similaires. Dans la mer Caspienne, par exemple, les fibres textiles étaient également le type de microplastiques le plus retrouvé dans le système digestif des poissons.

    Dans cet article, nous proposons de brosser un portrait de cette situation préoccupante.
    Pleins feux sur les microplastiques

    Les microplastiques (dont la taille varie entre l’épaisseur d’un cheveu et celle d’un cure-dent) ont été détectés partout sur la planète, notamment dans l’eau, les sédiments, le sol, l’air, les animaux et même dans les nuages et le sang humain.

    À l’échelle mondiale, on estime que près de 110 millions de tonnes de plastiques se sont accumulées dans les rivières au fil du temps, dont 12 % seraient des microplastiques et 88 % des macroplastiques (dont la taille est supérieure à l’épaisseur dudit cure-dent).

    Les microplastiques sont reconnus comme étant les produits de la dégradation des macroplastiques. On peut par exemple penser aux particules d’abrasion des pneus, aux bouteilles de plastique ou aux fibres de lavage des textiles.

    Conséquence ? Une proportion substantielle des macroplastiques d’aujourd’hui se dégradera et se transformera en microplastiques de demain.

    Les effets néfastes de l’exposition aux microplastiques sur la santé des organismes vivants ont été largement documentés. Chez l’humain, cette exposition a été associée à une perturbation des cellules, à des troubles du métabolisme, à une réponse du système immunitaire et à des effets négatifs sur la reproduction et le développement.

    L’éventail des effets répertoriés des microplastiques sur la santé n’est probablement que la pointe de l’iceberg, alors que les efforts de recherche mondiaux se poursuivent pour étudier diverses espèces.
    Des microplastiques pour souper ?

    Les microplastiques peuvent, entre autres, s’accumuler dans les poissons que l’on pêche et que l’on élève en aquaculture. Vous aurez donc deviné qu’ils finissent par se retrouver… dans nos assiettes.

    Une étude récente a démontré la présence de microplastiques de type fibres textiles synthétiques dans la chair de poissons commerciaux destinés à l’alimentation humaine. La quantité de microplastiques était également plus grande dans les poissons carnivores, c’est-à-dire ceux qui se nourrissent d’autres poissons.

    Consommer des poissons herbivores tels que le tilapia, plutôt que des poissons carnivores comme le thon, le saumon et la truite, pourrait ainsi diminuer la quantité de microplastiques dans nos repas.

    Le fleuve Saint-Laurent et son estuaire

    Le fleuve et son estuaire drainent environ 25 % de l’eau douce mondiale. Et plus de 45 millions de personnes vivent à proximité.

    En voguant sur le fleuve, la contamination par les microplastiques peut finir par atteindre l’océan Atlantique.

    Cette situation est particulièrement préoccupante. Pourquoi ? D’une part, parce qu’elle contribue à prédire de futures charges de microplastiques dans les eaux marines. Et de l’autre, parce que le fleuve abrite plusieurs millions d’animaux, d’invertébrés et de plantes.

    Dans notre étude, nous avons évalué la portion de microplastiques qui flottent dans les 40 premiers centimètres sous la surface de l’eau à 11 sites distincts du fleuve et de l’estuaire du Saint-Laurent.

    Nos résultats sont sans équivoque : les microplastiques sont présents à tous les sites d’échantillonnage. Les catégories de microplastiques les plus abondantes étaient les fibres textiles, suivies par les fragments (provenant par exemple de sacs de plastique) et les sphères (provenant entre autres des produits cosmétiques).

    Une analyse plus approfondie a permis de déterminer que les matériaux prédominants étaient le polyester, le polyéthylène, le polypropylène, le nylon et le polystyrène.

    Ces données offrent de précieuses informations quant à la répartition et au comportement des microplastiques afin de mieux préserver et gérer nos ressources en eau douce.

    Robert Charlebois chantait « Il faut laver l’eau, laver l’eau, laver l’eau »

    Poly-Mer — une petite entreprise québécoise — a conçu un filet qui s’attache derrière un canot ou un kayak afin de récolter les microplastiques qui flottent à la surface.

    En collaboration avec Stratégies Saint-Laurent — un OSBL québécois qui vise à favoriser l’implication des collectivités riveraines dans la protection, la réhabilitation et la mise en valeur du Saint-Laurent —, nous avons testé le filet de Poly-Mer et démontré qu’il pouvait bel et bien aider à filtrer les microplastiques dans l’eau.

    À hauteur d’un seul humain, d’une seule ville, que puis-je faire ?

    L’accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité signé en 2022 (aussi connu sous le nom de COP15) a reconnu une fois de plus l’importance de travailler ensemble vers l’élimination de la pollution par le plastique planétaire.

    Et si on réduisait notre consommation de la matière plastique ? La question « en a-t-on vraiment besoin ? » n’a jamais été aussi pertinente qu’aujourd’hui, tant pour le portefeuille que pour l’environnement.

    Par exemple, la gestion municipale du compost domestique devrait éviter à tout prix l’utilisation de sacs de plastique. En effet, même les sacs étiquetés comme étant biodégradables ne se décomposent pas complètement. Il vaut mieux mettre les rebuts alimentaires directement dans notre bac de compost et le laver régulièrement.

    L’élimination appropriée des plastiques à la source est essentielle, tout comme l’investissement dans des technologies de traitement des eaux usées capables de retirer les microplastiques.

    https://theconversation.com/nos-vetements-generent-des-microplastiques-qui-polluent-le-fleuve-s

    #industrie_textile #textile #habits #mode #pollution #eau #pollution_de_l'eau #Canada #plastique

  • Le lobbying gagnant des industriels pour sauver les milliards de pots de yaourt et de barquettes de viande en polystyrène de l’interdiction
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/06/17/le-lobbying-gagnant-des-industriels-pour-sauver-les-milliards-de-yaourts-et-

    Pour échapper à l’interdiction prévue par la loi, les industriels s’étaient engagés à créer une filière française de recyclage du polystyrène avant 2025. A six mois de l’échéance, ils ne sont pas prêts. « Le Monde » et Franceinfo ont eu accès à un rapport confidentiel de 2021 qui aurait dû alerter le gouvernement sur cette « impasse ».

    C’est un nouveau renoncement sur le front de la transition écologique. Les industriels de l’#agroalimentaire et du #plastique pourront continuer à écouler les milliards de pots de yaourt, de compote et de barquettes de viande en polystyrène malgré l’interdiction qui devait entrer en vigueur en 2025 en cas d’absence de filière française de recyclage. Interrogé par Franceinfo et Le Monde, le ministère de la transition écologique n’en fait plus mystère : « Les ambitions de la loi étaient trop ambitieuses. Nous sommes dans une impasse. » A moins de six mois de l’échéance, les industriels ne sont pas prêts et la filière française de #recyclage du #polystyrène reste une chimère. Ce renoncement enterre définitivement l’un des principaux objectifs de la loi antigaspillage et pour une économie circulaire de 2020 : tendre vers 100 % d’#emballages en #plastique recyclés avant 2025.

    https://justpaste.it/7u1bg

    #pollution #loi #entreprises #écologie