Un des plus simples
▻https://github.com/daattali/beautiful-jekyll
tu forkes juste le projet ( qui est donc hébergé sur github )
et tu postes des .md (markdown)
En 2004, il n’y avait pas de CMS sans BDD, tout était compliqué et SPIP déjà une usine à gaz.
J’avais des potes qui vivaient en campagne au fin fond de la Sarthe et n’accédaient pas facilement à internet avec leur modem RTC. Cette boite servait à se connecter à internet via une ligne téléphonique et bruissait de rebondissements incroyables, on aurait dit que les paquets reçus émettait chacun un son de trampoline). La connexion chez eux était plus qu’hyper lente, c’était impossible d’afficher une page et il fallait attendre plusieurs minutes. Je pensais aussi à d’autres pays et lieux ou il était difficile de capter internet. Il fallait quelque chose de léger à installer et qui servirait rapidement les pages.
Je faisais déjà des sites avec SPIP mais j’étais de plus en plus frustrée de la ligne technologique qui était prise, toujours plus de codes et de complexité et l’impression de devoir courir après les infos pour pouvoir comprendre le développement. Comme je ne voulais pas renoncer au web et à mes idées, quelles soient politiques (le web c’était alors l’impression de pouvoir démolir la pyramide hiérarchique tout ça tout ça) ou sur les libertés, notamment celle de fournir des outils pour s’emparer des nouvelles possibilités d’expression, mais aussi pour œuvrer dans la nécessité d’un web léger en terme écologique. J’ai donc voulu faire un CMS ultra léger et simple, facile à approvisionner et à maintenir et pour de petits sites.
Au niveau ergonomique, reprendre le principe de SPIP et séparer le BO et le FO (le site public de son administration) mais je voulais que ce qu’on modifie ressemble à ce qui était retourné (what you see is what you get).
Techniquement, il fallait me débarrasser de ce qui pesait le plus : les accès machines, les calculs et le transfert. Donc il absolument simplifier le process et commencer par supprimer les allers/retours sur la base de données. Si on pouvait afficher un simple fichier .txt - et on peut toujours le faire - sur un navigateur, il suffisait de jouer du mkdir/fopen/write/delete. Des principes REST et ce qui existait déjà sur symfony dont j’ai repris ensuite des morceaux.
A cette époque ma fille avait 5 ans, j’étais seule à l’élever, je sortais d’une dépression et j’étais au RMI. L’assistante sociale qui faisait le contrôle de la CAF me disait d’arrêter de surfer sur internet et de revenir sur terre pour travailler sérieusement. Quand il pleuvait, l’eau coulait du plafond dans des bassines et les champignons se formaient au plafond de ma chambre-salon-salle à manger-bureau-atelier. Je travaillais la nuit sur mes projets internet. J’avais bien un chéri millionnaire, qui avait monté gandi mais il n’a jamais pensé à m’aider, trop préoccupé de lui-même. Je courrais après cet amour qui à la fois me motivait et a détruit beaucoup de mes capacités de survie. Il m’a fallut des années pour m’en rendre compte et fuir.
Bref, de SPIP j’ai aussi gardé le principe de cache, les modules greffables et les fichiers de lang qui pouvaient être ajoutés plus le fait que le logiciel se développait une fois déposé en FTP sur le serveur. C’était déjà génial comme base et ce que je trouvais le plus intéressant de SPIP. Et la création des répertoires nécessaires ou des images se faisaient aussi une fois le dossier installé, par exemple le logo SVG de plook était fabriqué via du php. J’ai ensuite ajouté des bouts de symfony que je trouvais pertinents. Au final, Plook pesait 60ko, j’avais réussi mon pari, c’était compact et léger.
En 2004/2005 la première version de plook est sorti, certes j’avais codé avec les pieds et avant que 3 américains me piquent le projet quelques semaines après et se l’approprient en l’appelant plook CMS, sacré déception, vraiment pas cool.
Plook a été sur l’annuaire framasoft quelques temps, c’était le premier CMS sans base de données. La démo était en accès libre et le site a été saturé de plein d’images sexistes puis a été attaqué et tombait régulièrement. Mais surtout, je n’ai jamais réussi à constituer une bande de potes codeuses ou codeurs pour créer une communauté ou poursuivre le logiciel. Je ne suis pas douée pour cet aspect.
#ma_vie_de_merde_de_developpeuse