• L’homme aux bras croisés

    #Hambourg, 1936. Au milieu d’une foule qui lève le bras à l’unisson, #August_Landmesser refuse de faire le #salut_nazi. La scène a été immortalisée dans une #photo, exposée aujourd’hui au centre de documentation Topographie de la Terreur de Berlin. Février 2012, le cliché a fait le tour des réseaux sociaux. Le #courage de dire #non. #Poème de #Paul_Mathieu, interprété visuellement à sa fois par Pawlu Mizzi.

    L’homme aux bras croisés

    Sur la photo
    un peu passée
    l’homme a croisé
    les bras avec
    ostentation.

    Il refuse. Il
    est seul dans son
    cas. Tous les autres
    ont levé la
    main droite. Lui
    ne veut pas suivre
    le flux sauvage
    du moment. Il
    est ouvrier
    mécanicien
    maçon peut-être
    le détail est
    sans importance
    ne compte que
    l’obstination.

    Un contre mille
    à tenir un
    pan entier de
    l’humanité
    sur sa poitrine.

    http://mondepasrond.net/2014/01/14/lhomme-aux-bras-croises

    #Troisième_Reich #extrême-droite #Allemagne #foule #poésie #nazisme

    cc @albertocampiphoto

  • La forme d’une ville
    http://www.laviedesidees.fr/La-forme-de-la-ville.html

    Pour le poète Jean-Christophe Bailly, l’espace urbain d’aujourd’hui, qu’il soit patrimonial ou fonctionnel, ne se prête plus à la flânerie et à la promenade. À la #mémoire imposée par les musées, ou aux chantiers des villes nouvelles, il oppose la mémoire en acte du passant, pensive et seule porteuse d’utopie.

    Livres & études

    / #urbanisme, #poésie, #patrimoine, mémoire, #utopie

    #Livres_&_études

  • Le printemps en exil | LE PROJET

    http://leprintempsenexil.webdocs.mediapart.fr/fr/le-projet

    Le printemps en exil entend rendre compte d’une réalité humaine, sociale et politique : celle des exilés Tunisiens arrivés en masse à Paris depuis Lampedusa suite à la chute de Ben Ali. Ils sont des milliers arrivés à Paris début 2011, parvenus à la capitale après un périple long fatigant et risqué laissant derrière eux leur terre, leur famille, leur histoire.

    Ils sont venus avec des rêves de liberté plein la tête. Mais très vite, la désillusion s’est emparée de beaucoup et certains finissent par rentrer en Tunisie abandonnant un ailleurs où tout semblait possible, pour se retrouver dans la réalité d’un présent où tout reste encore à construire. Ils témoignent face caméra mais aussi avec des images qu’ils ont tournées eux-mêmes avec leurs téléphones portables sur le chemin de leur exil.

    –— --- ---

    Beaux parleurs | Maison des métallos
    http://www.maisondesmetallos.org/2013/12/02/beaux-parleurs

    Loin du brouhaha d’une foule médiatique inaudible, le « numérique », objet domestique non identifié et animal sauvage, pousse les murs et offre à l’individu de sortir du troupeau. Comme une nécessité impériale, la parole est prise, volée, rendue, offerte… elle prend tout ce qui passe. À partager
    sa vision du monde, l’individu y trouverait une place et un sens.
    Étape de notre chantier numérique, Beaux parleurs donne toute leur place à ces nouveaux récits. Les nouvelles technologies amplifient le souffle.

    Les Tunisiens fuyant leur printemps, les ouvriers oubliés de PSA-Aulnay, les insatiables ados de Stains ou ceux du quartier Flandre ont en commun de vouloir être et être entendus. Beaux parleurs se veut le messager de cette vitalité à travers des rencontres, installations, ateliers, ciné-concerts, projections… Découvrez ces conteurs, ces reporters, ces musiciens, ces autobiographes qui ont en commun l’urgence de la parole.

    #exil #migrations #asile #spectacles #contes #poésie #littérature

  • FAUVE ≠ DE CEUX ( montez le son !)
    http://www.brujitafr.fr/article-fauve-de-ceux-montez-le-son-121925078.html

    FAUVE ≠ DE CEUX par FAUVEcorp Nous sommes de ceux qu’on ne remarque pas Des fantômes, des transparents, des moyens Nous sommes de ceux qui n’rentrent pas en ligne de compte Nous sommes de ceux qu’on choisit par défaut Nous sommes de ceux qui ont la peau terne, les traits tirés Et le regard éteint, des visages pales, des teints gris Nous sommes de ceux qui s’délavent de jour en jour Nous sommes de ceux qui ont du mal à s’entendre penser Nous sommes de ceux qui se maîtrisent difficilement Nous sommes de ceux qui mettent mal à l’aise en public Nous sommes de ceux qui dérapent dans les escaliers des bibliothèques Nous sommes de ceux qui dansent de façon (...)

    #POESIES_/_CHANSONS

  • Lettonie : Les dainas, une identité en poésie - Véhesse

    http://vehesse.free.fr/dotclear/index.php?2006/11/04/49-les-dainas-une-identite-en-poesie#rev-pnote-49-1

    Dainas, Poèmes lettons traduits et présentés par Nadine Vitols Dixons, aux éditions L’Archange Minotaure.

    La Lettonie a été en effet, pendant des siècles, colonisée par une succession d’envahisseurs : Allemands, Polonais, Suédois, Russes. Elle n’a réussi à conquérir, pour la première fois, son indépendance, qu’en 1918. Mais après seulement vingt années de paix, elle a été annexée, en 1940, avec les deux autres pays baltes (l’Estonie au nord et la Lithuanie au sud), par l’Union Soviétique, puis un an plus tard par l’armée allemande (invasion considérée par beaucoup, sur le moment, comme une délivrance) et, finalement, à la fin de la Deuxième guerre mondiale, intégrée à l’URSS tout comme ses deux voisines baltes. Ce n’est qu’en 1991 que ces trois pays ont enfin retrouvé cette indépendance tant désirée.
    Sous la houlette de Krisjanis Barons (1835-1923), qui y consacra presque quarante années de sa vie et qu’on surnomme en Lettonie le "Père des dainas", des gens ont parcouru le pays pour recueillir par écrit ces poèmes ayant plus de mille ans d’existence, créés dans une langue indo-européenne à laquelle seul le lithuanien est apparenté, et qui n’est ni slave, ni germanique.
    [...]
    On a identifié plus d’un million de textes et trente mille mélodies, abondance reflétée dans cette daina :
    J’ai trois mesures de chansons
    Dans ma houblonnière.
    Il m’a fallu trois années pour chanter
    Ce qu’une seule contenait.

    [...]
    Pendant l’occupation soviétique, les dainas ont permis de garder vivants les idéaux d’indépendance et de liberté et le chant choral, symbole de la nation, a joué un rôle déterminant dans le troisième réveil national. C’est pour cela que l’on a appelé les événements qui ont conduit à la libération, sans violence et presque sans effusion de sang, de la Lettonie en 1991, la "révolution chantante".

    [...]
    Un ethnologue allemand, Johann Kohl (1808-1878), a été stupéfait de découvrir que les Lettons avaient réussi à préserver des formes culturelles qui avaient été balayées dans le reste de l’Europe par la modernisation : « Il serait vraiment difficile de nos jours de trouver une autre nation en Europe qui mérite plus d’être qualifiée de "terre de la poésie" que le peuple letton et la terre lettonne. (...) Tous les Lettons sont des poètes nés, ils composent tous des vers et des chants et ils peuvent tous chanter ces dainas. »

    [...]
    En ce qui concerne la forme, les dainas, comme nous l’avons vu, sont en grande majorité des quatrains. Les vers ne riment pas mais ont un rythme chantant très spécifique avec, en général, un appui sur la première syllabe du mot. Comme l’explique Saulcerite Viese, la daina est « une miniature dont les deux premiers vers exposent le problème, le point de départ. Les deux vers suivants offrent, eux, un parallèle poétique, une solution, une issue, une généralisation et un résumé de l’action. »
    Vaira Vike-Freiberga[1], elle, évoque la poésie japonaise : « beaucoup de textes de dainas sont un peu comme les koans du Zen japonais : le premier couplet expose quelque chose comme une devinette, ou une énigme, ou simplement un énoncé épigrammatique à méditer. Seule l’addition du second couplet rend possible la solution. »

    #lettonie #poésie #littérature

  • Amir Mohamad Jafari.- Mon poème pour tous les #réfugiés.

    Nous ne sommes pas dangereux, nous venons du danger.
    En fuite depuis des années
    En fuite pour me sauver
    La journée je souris
    Mais le soir je ressens toutes mes peines
    A l’école je porte un masque
    Etre 100% moi-même
    Mais le soir je suis ce jeune homme
    Avec des douleurs et de la tristesse
    Je peux alors laisser couler les larmes
    Que je retiens la journée.
    Mais, regardez-moi bien dans les yeux
    Vous y verrez la douleur
    Qui porte un masque la journée
    Mais ne peut être heureux.
    Je suis Amir Je suis musulman et j’en suis fier
    Je ne bois pas de bière
    Je suis illégal
    Depuis des années en fuite
    Sans papiers
    En fuite pour mes droits d’enfants
    Parce que je ne pourrai jamais accepter l’absence de droits
    Je m’y opposerai toujours
    Madame De Block, pense chaque fois
    Que ce ne sont que de simples phrases que j’écris
    Mais elle ne comprend pas encore que ce sont mes phrases de vie.

    Ne soyez pas triste car je reste ici… pour toujours évidemment.
    Ici c’est chez moi
    Et même si c’est difficile je suis content.
    L’endroit où je suis me donne du courage.
    Car je suis ici chez moi.

    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10151924740358992&set=a.90758893991.84684.597093991&type=1

    #poésie #poème #Afghans #Afghanistan #Bruxelles #Belgique #Béguinage #asile #migration

  • Je vais bien, ne t’en fais pas...
    http://www.larevuedesressources.org/je-vais-bien-ne-t-en-fais-pas,2675.html

    Vagabondage Au bout d’une rue Sans issue, un terrain vague. Des caravanes posées Ça et là chargées de souvenirs Se fondent dans le décor. Des cris d’enfants perturbent Les faux silences qui règnent En ces lieux. Des sandales pleines de boue Semblent avoir perdu Les pieds qui s’y glissaient Dedans, auparavant. C’était il y a bien longtemps. … Au bout de la rue Sans issue, Les cris ont disparu. Plus de faux silences De sandales en partance, Simplement des sourires Qui font tant de souvenirs … A l’abri (...)

    Poésie

    #Poésie_

  • Mahmoud Darwich, le Galiléen | MuCEM - Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée

    http://www.mucem.org/fr/node/1630

    De la Palestine, Mahmoud Darwich, né en 1941 en Galilée, a endossé tous les héritages : cananéen, philistin, hébreu, égyptien et perse, romain, grec, arabe... « Je suis arabe », lançait le poète pour célébrer l’identité plurielle de la Méditerranée. Sa patrie était sa langue pour chanter la mer, comme l’exil.

    Lectures en arabe et en français accompagnées par Franck Tortiller au vibraphone et Philippe Lacarrière à la contrebasse.

    Avec Dominique Devals (comédienne), Farouk Mardam Bey (éditeur, directeur de la collection Sindbad chez Actes Sud) et Elias Sanbar (ambassadeur de Palestine auprès de l’UNESCO, écrivain et traducteur de Mahmoud Darwich en langue française)

    #Mahmoud_Darwich #palstine #Poésie

    • LE DISCOURS DU DICTATEUR

      Certes, elles n’ont plus aujourd’hui l’aura qu’elles avaient encore il y a quelques années… Mais il est tout de même étonnant de constater que les grandes voix poétiques arabes se tiennent à distance, très critique, des #soulèvements arabes. Au Bahreïn, Qassim Haddad, auteur avec Amin Saleh en 1984 d’un manifeste qui fut une véritable « révolution » poétique, n’est guère sorti de son silence que pour condamner, au tout début des événements, les excès des révolutionnaires (Voir la référence en arabe). Réticent vis-à-vis de ce qu’on appelle le « #printemps_arabe », Adonis l’est encore plus par rapport à « ce qui se passe en #Syrie et qu’on appelle révolution [et qui] n’en est pas une. Il se passe des choses contraires au principe même d’une révolution. » Mais c’est encore « le dernier communiste », l’Irakien Saadi Youssef, qui est le plus cruel avec son poème se moquant des poules caquetant « Printemps arabe, Printemps arabe ! »

      Qu’aurait pensé de tout cela Mahmoud Darwich, disparu au début du mois d’août, il y a cinq ans déjà ? Quel parti aurait-il pris dans ces soulèvements qui laissent si peu de place, en apparence du moins, à la question palestinienne ? La réponse se trouve dans les écrits qu’il a laissés, et dans les lectures qu’ils susciteront, longtemps encore. Certains textes plus que d’autres, à certains moments et dans certaines circonstances.

      la suite :
      http://orientxxi.info/magazine/mahmoud-darwich-for-ever-le-discours-du-dictateur-0328

  • En #Turquie, l’érotisme d’Apollinaire mis à l’index
    http://fr.myeurop.info/2013/12/20/turquie-censure-litterature-erotique-apollinaire-12767

    Camille Guillot

    Le gouvernement turc est allergique à la plume érotique d’Apollinaire. #Irfan_Sanci, éditeur stambouliote, vient d’échapper de peu à la prison pour avoir traduit et publié #Les_exploits_d’un_Don_Juan. Enième épisode d’une saga judiciaire et littéraire turque, où traduire le poète français vous mène devant les tribunaux. Récit et rencontre.

    L’éditeur turc poursuivi pour la publication d’une (...)

    #Société #Livres #censure #Guillaume_Apollinaire #littérature_érotique #poésie #Recep_Tayyip_Erdogan

  • Lorand Gaspar, faire la lumière sur l’origine du secret
    http://www.larevuedesressources.org/lorand-gaspar-faire-la-lumiere-sur-l-origine-du-secret,1336.ht

    On a beau enfouir les choses au plus profond de nous, tout finit par remonter à la surface, à se dresser devant nous comme une évidente lumière dans le trou noir de nos souvenirs. La #Photographie est image lumineuse de l’évidence sombre que nous voulons conserver. Elle demeure une image qui nous fait replonger dans un passé oublié. Lorand Gaspar alterne des images et des poèmes comme pour réunir deux forces de la création qui disent mieux ses secrets desseins. Le secret reste un mystère car on ne peut (...)

    #Cinémas_et_Arts_média

    / #Littérature, Photographie, #Poésie

  • je redoute les concerts d’aide mais quand Ricky Ford m’a proposé de jouer-lire PP avec lui je n’ai pas refusé
    en plus c’est dans une salle hors de proportion dont les murs sont saturés de souvenirs commerciaux
    là, en même temps que l’annonce j’ai rassemblé des informations sur la situation aux Philippines http://www.imagine3tigres.net/spip.php?article273 - et, certes, si on veut aider les Philippins il faudra penser aussi les aider à se débarrasser de leurs dynasties familiales
    depuis trois ans nous travaillons sur ce texte, il a fait je ne sais pas combien d’improvisations et ce soir je ne sais pas exactement ce que nous ferons, encore moins comment ça va se passer
    #Hayian #Philippines #PoésieJazz #RickyFord #polypropylène

  • Passim du #Théâtre_du_Radeau
    http://www.lafonderie.fr/theatre-du-radeau/passim
    Vu, entendu, ressenti, hier la dernière représentation de cette dernière création avant le départ de la troupe en tournée. Une #merveille. Comme d’habitude. J’ai assisté à peu près tous leurs spectacles, tous hors du commun, un théâtre original fait de #beauté, de #musique, de #sons, de #poésie, de #lumières, d’#humour, d’#émotion, d’#imaginaire. Oublier toute rationalité, se laisser porter...
    J’avais déjà évoqué leur précédente création http://seenthis.net/messages/63906

    Ruinant par avance toutes en une tentative ce qui serait d’une sûre idée, à plonger dans la stupeur, seule idée d’un embarcadère de fait, ni de hasard ou fougue et fugue aux vagues puis tourbillons dont pirogue, chalands, longs, renforce à la traverse et passe le courant, disons préférer la sente et la broussaille aux mâts d’envergure toutes voiles rétrécies aux bruissements des vents, poreux d’éventails, dit entre le vent et l’entaille, la mince taille, à couper, découper des rêves dans la même épaisseur qu’à y regarder de près, voit, rêve, réel, pelletées. Ramasser à coup à tâtons l’entame, l’assurance rassure d’air en vol ainsi le chardonneret piaulant par orage pointe de cercle jaillit à peine, la tourbe, et ressort - soit l’écume puis tempêtes, sillages, à la renverse .


    Maintenant ils prennent la route pour La Roche-sur-Yon, Nantes, Paris, Grenoble...

  • Les « Fragments de #murs » d’#Hicham_Benohoud

    Les murs ne sont pas que des herses mortifères érigés aux #Frontières. Ils peuvent aussi porter en eux, sur eux, #poésie, #nostalgie, #traces_d’imaginaire…C’est ce que nous révèle le #plasticien Hicham Benohoud, de retour à la Galerie Noir sur blanc avec une nouvelle #exposition qui se tiendra à Marrakech, du 20 novembre au 14 décembre. Dans cette nouvelle série de #peinture, le plasticien reconstitue picturalement des « Fragments de murs » de sa ville natale Marrakech.

    Hicham Benohoud a reproduit et travaillé ces « Fragments de murs » dans son atelier parisien à l’aide de différentes techniques : pigments, teintures, pastels, acryliques, peinture à la cire et peinture à l’huile sur toile. Chaulés, craquelés, délabrés, taggés, les murs de la médina offrent une palette de couleurs, de nuances et de matières qui ne manquent pas de poésie.

    http://www.babelmed.net/arte-e-spettacolo/130-marocco/13480-les-lfragments-de-mursr-dhicham-benohoud.html

    #art

    • Techniquement, depuis que SPIP dispose du français féminin je me pose la question du code informatique ISO de la féminisation des langues. A quelle instance faut-il aller taper pour que fr_fem ou it_fem ou autres langues féminisées soient inclues ?

    • raaa @james, mais je sais plus comment s’appelle la norme des codes standards des langues pour savoir que [fr] c’est du français, [es] de l’espagnol, [ru] du russe… bon tu dois bien savoir ça toi qui est un super pro :)
      [EDIT] Ah mais en fait c’est bien ISO (nan mais là, faut que je sorte un peu …)

    • À lire Sophie Loizeau :

      Les livres suivants (La Femme lit, le roman de diane, caudal), écrits entre 2004 et 2012, forment une trilogie autour du mythe de Diane et travaillent à une féminisation radicale et systématique de la langue.

      En touchant à la langue des pères, Sophie Loizeau bouleverse les conventions. Elle tâche seulement « de récupérer ce qui a sombré dans le grand tout masculin ».

      #poésie #Sophie_Loizeau #mythologie #langage

    • Pourquoi pas une réhabilitation du genre « neutre » ? Pour une immense majorité des mots, le genre qui y est accolé n’a absolument aucun sens (une table, c’est plus féminin qu’un crayon ?).
      Et contrairement à ’auteur de cet article, j’appliquerai aussi cela à la majorité des noms désignant une fonction. Je me fiche totalement que mon boulanger soit mâle ou femelle, ce qui m’intéresse, s’est sa fonction, sur laquelle son sexe n’a aucune influence.
      M’enfin bon, il faudrait revenir au latin, ou passer à l’espéranto (je crois qu’il n’y a carrément pas de genre en espéranto).

    • Lorsque l’on parle de la féminisation des métiers ou de la langue, on trouve toujours comme argument premier la neutralisation des genres. Il y a une sorte d’esbroufe dans cette proposition masculinisante voire masculiniste à vouloir ainsi éliminer le cap féminisant et à neutraliser, justement, cette demande en croyant aller au delà. Pour commencer, il faudrait déjà reconnaitre la place des femmes, leur laisser la parole et donc la réappropriation de la langue, le neutre étant masculin…

  • compotier twitter

    « le petit monsieur qui trinquait avec le chat » :
    Il y a cette peinture délicieuse
    Au bord des mondes

    %

    Elles remercient la déesse
    Halohalo
    Les bites autour de Jupiter

    %

    Paumée
    Un regard pour un souffle
    Eux j’aimerais les voir en concert

    %

    Sous la lueur verticale
    Oeuvré et oeuvrant
    contempler tranquillement

    %

    Ohé, moussaillon !
    Ce comportement nous a vivement intéressé !
    Bonne journée

    %

    Montpellier est une fiction web
    Dans la lumière du nord
    Non non ce n’est pas du repentir

    %

    L’autre elle va m’écrire
    Sans doute une plaisanterie
    Moi pas

    #poésie #twitter #compote

  • Suffer from Palpitations
    http://www.larevuedesressources.org/suffer-from-palpitations,2656.html

    Suffer from Palpitations Ou le battement de la ville. Son cœur comme un microprocesseur. A plusieurs couches. Les effets secondaires de ces rues, lieux divers périphériques ensuite. Get Off With A Fright Je connaissais la règle Les conséquences d’un Abandon trop brutal - Par abandon j’entends… Des parcelles - la densité De chacune d’elle - bordées Par des arbres encore dévêtus… Une forme d’acceptation Peut-être - ou d’expérience Maladive - sorte d’impudeur Invisible - comme une décla- (...)

    Poésie

    #Poésie_
    http://www.larevuedesressources.org/IMG/odt/Suffer_from_Palpitations.odt

  • je continue des mises en ligne de traductions de Rüdiger Fischer - fûr den, der lieben kann http://www.imagine3tigres.net/spip.php?article266 - ici d’un poème de 1972 ou 73 http://www.imagine3tigres.net/spip.php?article264 qui prend le contrepied en tout point des poèmes d’amour attendus - non, je ne regrette pas d’avoir écrit ça - Rüdiger traduisait tout le temps, simplement pour lire, l’immense majorité de ses traductions sont restées dans des classeurs

  • Wood and stones / Bois et pierres
    http://www.larevuedesressources.org/wood-and-stones-bois-et-pierres,2615.html

    John Cowper Powys est un écrivain gallois qui fut un romancier de grande envergure, un poète, un philosophe, auteur d’essais et d’une très importante correspondance. Tourné vers des expériences radicales ancrées dans une très forte perception du cosmos, John Cowper Powys allie une grande intelligence et une sensibilité remarquable. WOOD AND STONES THE silent trees above my head The silent pathway at my feet Shame me when here I dare to tread Accompanied by thoughts unmeet. « Alas ! » they seem to (...)

    #Domaine_public #Poésie #XXe_siècle #Littérature_galloise

  • Le paradis c’est exactement ici

    Tu vas dans un sens qui plaît à la #sécurité_israélienne : direction les #territoires_occupés. Tu passes moins d’heures au #checkpoint. La route traverse la ville de #Qalandyia, le chauffeur t’indique le #camp_de_réfugiés. Des personnes vivent ici depuis 1948 –une vie de déterré- d’autres viennent d’arriver. C’est de là que descendent les gamins qui lancent parfois des pierres. Il y a 2 mois, en réaction à la mort d’un gamin assassiné, il y a eu des jets de gravats contre les miradors. Comme punition collective, les israéliens ont posé des blocs de béton. Résultat : le checkpoint est plus lent à passer ; le chaos interminable aux heures de pointe. La frustration des gens augmente et le ras-le-bol devant les discriminations, les tracasseries des soldats, éreinte. La ville est prise dans un étau, le mur l’a entouré. C’est invivable. Pourtant, ils tiennent.

    #Ramallah Dream

    Tu montes vers Ramallah. Paysage d’une ville nouvelle. Ramallah récolte des capitaux étrangers grâce à la politique économique de l’ancien premier ministre #Salam_Fayyad. Une grande partie de l’aide des pays donateurs y arrive. La ville est en plein(e) boom (bulle) économique. Les grues des immeubles en construction sont nombreuses, les immeubles de plus de 10 étages légion. Jolis cafés, boutiques coquettes, restaurants sélects ; tiens, même un hôtel Mövenpick – Ouvert en 2010, les israéliens ont immédiatement interdit l’importation des célèbres glaces de l’enseigne – enfin de vraies raisons sécuritaires !- Pas un diplomate suisse pour protester contre l’outrage, on achètera quand même votre technologie militaire, soyez sans crainte- Ramallah en jette par son dynamisme, mais on peut penser, comme certains analystes, que les israéliens contrôlent stratégiquement ce développement. Laisser grandir Ramallah lui laisser des attributs, ne serait-ce pas en faire de facto la petite capitale des territoires occupés ? Multiplier simultanément, pour les palestiniens de #Jérusalem_Est les entraves, les vexations, tout faire pour les décourager puis les chasser facilement, délégitimiser l’idée de deux états avec Jérusalem pour capitale ? Au droit au retour que demandent les Palestiniens les israéliens répondent par les expulsions devant le mur qui déblaie les paysans devant soi et avale la terre. #Israël tient la #Palestine à la gorge, laisse passer un peu d’air, serre plus fort au besoin. Lis Benjamin Barthe : "Ramallah Dream" (éd.Découverte 2011). Tu ouvres grand les yeux. La résistance de ce peuple est hallucinante.

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    Un modèle de #colonisation

    De fait, israël est partout. Ton shawarma vient d’israël, ton halva, ton agneau ton poulet, ton boeuf, tes aubergines, tes carottes, viennent d’israël, ton jus d’orange, ton café, ton chocolat, tes glaçons viennent d’israël. Ton Mars ton lait ton Kit et Kat viennent d’israël. Tout ce qui entre est d’israël, sujet au bon vouloir du prince. En sens inverse, tout ce qui vient des territoires occupés est étiqueté israël, en violation encore du droit international. Si israël ne reverse pas aux Palestiniens mensuellement le produit des taxes qu’elle perçoit à son compte, c’est la banqueroute immédiate pour l’Autorité Palestinienne. La dépendance économique est totale. La sujétion militaire aussi : en deux minutes, les forces d’israël seront au palais présidentiel, feront tomber Abbas, si elles le veulent. Les policiers Palestiniens ne sont pas armés. La Palestine, c’est la cour d’une prison. Certains sont dans la cour, d’autres dans des cellules d’autres dans le placard de leur cellule. Certains dans un sac dans le placard. La #résistance de ce peuple est hallucinante.

    Pour un clic ou pour un rien

    #Facebook est la fenêtre de la prison derrière laquelle des gamins agitent des mouchoirs. Le 8 novembre, 30 palestiniens ont été arrêté, dont un grand nombre des jeunes filles, parce qu’elles tapotaient des slogans entre deux mots d’amour sur le net. La plus forte armée du monde fracasse les portes des maisons pour sortir du lit des kids de 12 ans qui pourraient être tes fils et tes filles si tu avais oublié de leur mettre le contrôle parental, et qui ont écrit Fuck Israël sur leur mur virtuel – les gros terroristes !-. Un mur virtuel face au gros mur et aux "raisons sécuritaires" qui cassent leur vie pour vrai. L’armée israélienne pourchasse les gamins, les prend en photo et les arrête pour un clic ou pour un rien. Elle les tue aussi. Arbitrairement, par ennui, stratégie ou accident.

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    Le paradis c’est exactement ici

    Fadwah t’emmène de nuit à Jéricho avec ses filles. Elle te montre sur les collines les colonies illégales : ici Ariel, ici Ma’ale Adumim, ici encore une colonie et une autre, comme de petits Los Angeles sur la terre colonisée, toujours en hauteur, toujours au-dessus. Comme à Hébron où les soldats sont sur les toits avec les colons, et balancent sur les palestiniens en-dessous d’eux tous ce qui leur tombe sous la main ou leur urinent dessus. Plus loin un camp militaire ; là où il y a de grosses lumières ; c’est une source d’eau accaparée. Là une prison, ici une route barrée, et derrière ces murs un centre militaire délivrant des autorisations de passage au compte-gouttes. Ce territoire est mité, bouffé par les installations d’occupations militaires et les colonies illégales en regard du droit international. Mais Israël pisse à la raie du droit international. Trop de radicalisme rend con, pas assez de radicalisme complice. L’écoeurement monte. Tu te demandes comment ils font pour respirer dans cet espace confiné, résister. Dans la voiture monte une clameur sur une chanson de Faïrouz, voix fortes. أنا لحبيبي وحبيبي إلي Je suis à mon amour et mon amour est à moi. Les filles tapent dans les mains, il faut bien se lâcher, sinon on devient dingues ici. Tu lis cette inscription sur le T-shirt de l’une d’elle –humour palestinien-

    « Paradise is just where you are ». Le paradis c’est exactement là où tu te tiens.

    Retiens bien la leçon.

    C’est quand que le Dalaï Lama ou Frère François viennent faire une visite à Ramallah ?

    Texte de Sylvain Thévoz.

    http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/10/temp-ef443a12c178d312f37f79c259d0ce66-249638.html

    • ... suite... toujours sur le blog de Sylvain Thévoz...

      Rouages de la #domination

      Avant le passage du checkpoint de #Qalandyia. Une femme te dit : tu vas aller sur ma terre. Moi je n’ai plus le droit d’y aller. Tu viens de l’autre bout de l’Europe et tu peux voyager avec facilité. Je n’y ai plus accès. Elle habite à 10 kilomètres de chez elle, de l’autre côté du mur. Un jour, elle a pu obtenir une autorisation pour le franchir. Elle s’est rendue avec une amie sur son terrain pour voir sa maison. Des personnes lui ont demandé ce qu’elle faisait là. Elle a dit qu’elle admirait la nature. Elle ne pouvait pas dire pourquoi elle était là. On l’aurait chassée. Des gamins habitent à 20 km de la mer Méditerranée. Ils n’y sont jamais allé. Des vieux ne l’ont plus revue depuis 60 ans.

      Pendant le passage de Qalandyia. Tu comprends petit à petit le tourbillon administratif et ses complexités. 1) Les résidents des #Territoires_occupés ont une #carte_orange, ils ne peuvent entrer dans le bus et passent à pieds le checkpoint, leurs automobiles ont des #plaques_vertes, et ne sortent pas des territoires. 2) Les résidents « permanents » de #Jérusalem ont des #cartes_d’identité_bleues, leurs automobiles ont des #plaques_jaunes, elles peuvent entrer dans les territoires occupés. Obtenir toute pièce administrative est un chemin de croix.

      Un seul peuple, régi arbitrairement par le découpage d’un #mur et l’occupation. La #séparation du mur impose des statuts complètement différent. L’ordre administratif impose à des familles d’être séparées, de ne plus pouvoir se voir ; à des villageois de perdre l’usage de leurs champs. Ce dernier est juste de l’autre côté du mur, mais il faut un détour de 45 kilomètres, franchir un checkpoint, pour y rentrer, à des heures spécifiques, étriquées, et toujours au risque des brimades, refus, pertes de temps imposée. Tu lis René Backmann, un mur en Palestine (Folio, 2009). Lire, comprendre, avoir bien visible devant les yeux ces rouages de domination. Ici, ça malaxe et broie de vies. Le soleil brille, l’air est si doux. Des chats jouent dans la rue.

      Passage de Qalandyia. Les #militaires_israéliens montent à trois dans le #bus, gilet pare-balle et arme en bandoulière. Ils contrôlent les documents de chacun-e-. Avec rudesse. Une jeune soldate demande du menton à un homme de retirer la casquette de sa tête, ce qu’il fait. Il la remet. Elle lui demande de la retirer une deuxième fois, ce qu’il fait encore. Il te glisse doucement : « they are crazy ». Ils demandent à une femme au fond du bus de sortir. Elle ne veut pas. La soldate insiste pour qu’elle sorte. Elle gagne du temps. Les passagers du bus la soutiennent. Les #soldats vont parler au chauffeur du bus et s’en vont. Le chauffeur du bus se lève. Il demande à la femme de sortir. Elle y est obligée, prend son enfant sous le bras. Les soldats l’entourent à 4. Le bus repart. Un homme engueule le chauffeur du bus durant le reste du voyage.

      Après le passage de Qalandyia. Dans le bus, une mère de famille qui revient de #Gaza, y travaille comme pédiatre. Gaza-Ramallah : 83 kilomètres. Des familles entière séparées. Pour aller à Gaza elle doit passer par la Jordanie, puis de là en Egypte, avant d’entrer dans la bande par le #poste_frontière. C’est comme si, pour aller à Berne, tu devais passer par Paris en avion et entrer par l’Allemagne (en beaucoup plus compliqué risqué et coûteux). Les comparaisons sont faiblardes et bancales, car tu es libre, toi.

      Sa voisine enseigne à l’université Al-Quds (Jérusalem). Excédée de tout, fatiguée, mais avec une rage qui ne laisse pas place au doute. Elle vient d’aller voir sa sœur malade à Bethléem. Pour cela, il lui faut sortir de #Ramallah, passer le check-point de Qalandyia, entrer à Jérusalem, passer le checkpoint de #Bethléem, et rebelote dans l’autre sens pour rentrer chez elle. 6h minimum de déplacement pour aller de Genève à Morges. Elle parle de l’interminable attente pour avoir cette autorisation pour entrer seulement 24h en Israël. Pendant ce temps, sa sœur meurt. Elle lui parle par téléphone. Elle dit : je suis résolue, je n’arrêterai pas de lutter jusqu’à la fin de l’occupation, mais je me sens aussi comme un hamster qui se démène dans sa cage. Jusqu’à quand ?

      Des gens vont à l’hôpital en Israël. Ils obtiennent des autorisations de 24h. Pour faire les examens, rester en observation, recevoir les résultats, il leur faudrait le double et plus. #Humiliations en passant aux checkpoints où il n’y a pas de contacts humains. Une voix derrière une paroi dit : tu poses tes affaires là, tu avances de quatre pas, tu lèves les mains. Tu avances de huit pas. Bien. Une voix lui crie dessus si elle ne fait pas exactement ce que la voix veut qu’elle fasse. Tu recules de huit pas ! (c’est donc cela ce qu’ils appellent processus de paix) Une voix qui la rend pareil à une chose. Une voix qui se protège d’elle-même peut-être, de sa propre humanité, derrière la cloison. Les gants en plastique sur sa peau. Elle dit : être traité comme moins qu’une chose. On prend plus soin du matériel que des gens ici.

      A la sortie de Qalandyia, l’embouteillage est monstrueux. Chaos de voitures et de bus qui se poussent. On reste deux heures coincé à parler. Sa fille l’appelle, elle veut savoir quand elle sera rentrée à la maison. Elle dit : bientôt...

      J’arrive.

      http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/11/temp-f9afa4438e6215f437d22345b4dd3f28-249691.html

    • ... suite...

      Prier en athée

      Comment cuisiner une bonne #colonie ? D’abord avoir une bonne casserole bien étanche, ne rien laisser sortir ni entrer que l’on ait décidé. Avoir de bonnes valves bien serrées pour pouvoir réguler la pression et un contrôle sur le feu, laisser mijoter à feu doux. Quand la pression est trop forte, ouvrez un peu les vannes ou baissez le feu doucement. Voilà, comme ça, vous pouvez aussi rajouter un peu d’huile, arroser le tout de sauce grasse, ça rend le dessus du panier plus docile et le bouillon plus digeste. Servir chaud mais pas trop. Ne jamais laisser refroidir surtout. Vous devez maintenir la #pression. Un conseil : si vous en avez les moyens, fractionnez, divisez le contenu et cuisinez-le dans quatre casseroles séparées. Il n’en sera que plus tendre à traiter. Montrez toujours bien qui est le chef et qui tient la spatule.

      La colonie, une économie

      Passer le checkpoint à pieds, dans les longs couloirs à bestiaux : 80mètres de tubes grillagés qui avalent tous les matins leur quota de travailleurs sous-payés et les recrache au soir après les avoir bien digérés fragmentés et malaxés dans ses entrailles durant la journée. L’économie du #mur est bonne pour Israël. Les coûts de construction, ce sont les USA qui les paient. Les gains, c’est l’économie locale qui les prend. Le #contrôle_social est maximal. Les palestiniens qui veulent obtenir un permis de travail en Israël doivent avoir au moins 35 ans, être marié, avec des enfants, n’avoir pas eu, sur trois générations, un proche qui ait tiré une pierre ou eu maille à partir avec la puissance d’occupation ; cas échéant, le permis est refusé. A la moindre incartade, il est retiré. Très bon incitatif pour se tenir à carreaux en toute occasion. Les #droits_du_travail sont régulièrement violés, il y a très peu de risques de plaintes. Si plaintes il y a, peu de chance qu’il y soit donné suite. La compétition entre travailleurs sous-payés est forte. La #main_d'oeuvre palestinienne est petit à petit remplacée par des chinois, philippins, etc., Un bon business que ce mur finalement. Pareil pour l’#eau. Les puits sont confisqués. Entourés d’une haute barrière. L’eau est ensuite revendue à ses propriétaires expropriés. Même business pour les #oliviers arrachés sur le tracé du mur. Rien à dire : une colonisation bien en place, ça rapporte. Et moins ça conteste, moins ça résiste, plus c’est rentable.

      Les #bédouins sous la tente. Feu de bois pour faire cuire à manger : riz et poulet dans de larges casseroles. Tu te demandes ce que les moutons peuvent manger : pierre et terre ocre à perte de vue sans une mèche d’herbe. Grillages à perte de vue : tu te demandes comment les bédouins peuvent encore bouger. A la nuit ça chante et ça danse. Tu te demandes comment ça peut encore danser et chanter. On t’offre le thé.

      #Hébron

      Les gamins lancent des #pierres tous les jours, mettent les bouchées double le vendredi. Le déroulement est le suivant : un colon colle un gnon à un gamin ou pire.... Le gamin rentre chez lui. La nouvelle se répand. Les petits descendent dans la rue et caillassent le checkpoint pour venger leur copain. Les soldats sortent en nombre : #grenades assourdissantes et #gaz_lacrymogènes : le grand manège. Les gamins se déplacent et caillassent les soldats depuis un autre endroit. Et ça dure ainsi une partie de l’après-midi et de la nuit, à jouer au chat et à la souris dans la vieille-ville. Les marchands continuent de vendre, les passants de passer. Scènes surréalistes au milieu des étals. Une femme court avec sa poussette entre pierres et gaz pour faire son chemin. Un oiseleur, tranquille, ne bouge pas. Il reste sur sa chaise devant sa devanture, comme si de rien n’était. C’est le quotidien. Avec les pierres, les gamins lancent des insultes. Les mots fusent comme des noms d’oiseaux. Les marchands engueulent les petits quand les pierres les frôlent. C’est mauvais pour le tourisme, (pas plus de 40 personnes par jour), mauvais pour les affaires, mais c’est l’#intifada, la #résistance. Les marchands sont solidaires des petits qui zigzaguent dans le marché pour se planquer. Jets continus. Jours après jours, ça ne faiblit pas. Malgré les caméras partout, dans les coins, sur les toits, sur les tours, dans la mosquée, sur les casques des soldats. Il y a ces kids qui ramassent les pierres et à 40 mètres visent quelque part entre casque et gilet pare-balle sans parvenir à toucher. Les explosion de rages jubilatoires se paieront cash, c’est sûr. En attendant, ils font le V de la victoire. Une petite fille sur le chemin de l’école met un mouchoir devant son nez.

      Prier en athée

      Un soldat traverse la rue en courant. Il marche sur une pierre que les gamins ont lancé, se tord la cheville et grimace. Les commerçant rient mais se détournent pour que les soldats ne les voient pas. La rue entière trouve le soldat ridicule et lui aussi doit sentir qu’il l’est, maladroits et pataud, bêtement méchant à suer derrière des gamins sous les pierres. Mais il doit agir comme un soldat, protéger les colons qui viennent se mettre au milieu des palestiniens et les harceler pour qu’ils partent, parce que dans une écriture mythique d’un récit historiquement non attesté il se trouverait là le tombeau de quatre patriarches et matriarches. Adam, Eve, Abraham, Sarah, Isaac, Rebecca, Jacob et Léa. Sur ce point fictif, tout le monde est d’accord, c’est un lieu saint pour les trois religions. Sur ce tombeau des patri-matri-arches se trouve une mosquée, une synagogue ; et ce fût un temps une église. Aujourd’hui musulmans et juifs y prient côte à côte dans le même lieu, mais désormais séparés par des portiques de sécurité et l’armée. Tu y entres pour y prier en athée. Si cela a été possible hier pourquoi cela ne le serait-il pas demain ? Le samedi, les juifs prient dans la mosquée, mais ne prennent plus soin, dit l’imam, d’enlever leurs chaussures en entrant...

      La #poésie vaincra

      Le poète #Mahmoud_Darwich a sa tombe dans un musée en forme de livre à Ramallah. Dans une salle : ses affaires personnelles, lunettes, stylo, cafetière. Il en était addict au café, et pouvait dire, selon le café qu’on lui servait, à sa saveur, à qui il avait à faire. Un film passe en continu où subitement, en lisant, il se met à pleurer. Le public de l’assistance se lève, l’applaudit. Il pleure encore plus, essuie ses larmes et tout en les essuyant, doucement d’abord, puis de plus en plus fort, recommence à lire. Sur sa tombe, il n’y a pas de combat d’appropriation, non, ici c’est très calme. Il flotte un air doux, passage des oiseaux et du vent. Deux vers entêtants reviennent en boucle : « Ce siège durera jusqu’à ce que nous enseignions à nos ennemis Quelques morceaux choisis de notre poésie anté-islamique. » et : « Lui ou Moi. Ainsi débute la guerre. Mais elle s’achève par une rencontre embarrassante, Lui et Moi. »

      http://commecacestdit.blog.tdg.ch/archive/2013/11/13/comment-tu-aimes-249762.html

  • Ensemble avec harmonie et solidarité
    http://vimeo.com/6434925#at=0

    http://intercession.over-blog.org/article-there-are-no-others-there-is-only-us-118074948.html

    Je voudrais revenir sur les vols d’#étourneaux. Vous avez tous observé cela, à la bonne saison, ces extraordinaires figures, balais, que forment les étourneaux. Ils forment des filets, des structures en filets, liquides, qui se déplacent, et qui sont des objets mathématiques absolument sublimes. On a toujours eu beaucoup de mal à comprendre comment ils faisaient : pour ne pas se quitter, s’éparpiller, et comment ils faisaient pour ne pas non plus s’agglutiner.
    Il est apparu, contrairement à ce que l’on pense, que cette structure n’est possible que s’il n’y a pas de #chef, s’il n’y a pas de #leader, d’une part. Et cette #structure n’est possible, aussi, que parce que les liaisons sont peu nombreuses, c’est-à-dire que chaque étourneau, donc chaque point du filet d’étourneaux, est lié à peu près à sept ou huit autres étourneaux, dans un lien qui est constamment modifiable – c’est-à-dire que ce n’est pas les sept ou huit même. C’est comme ça tout le temps, et c’est ce ‘‘comme ça tout le temps’’ qui structure la tenue du filet. Or, ce qui m’intéresse là-dedans comme image, c’est qu’on ne peut pas parler d’égalité des étourneaux entre eux, mais on peut parler d’une structure #politique, si l’on peut dire, en tous cas spatiale, qui les tient ensemble comme séparé.
    Cette #structure qui tient les #hommes #ensemble comme #séparé, c’est peut-être ce que vainement, depuis qu’il y a des hommes, nous cherchons. Il y aurait à creuser d’avantage du côté de voir comment l’#espacement n’est possible comme espacement, que parce qu’il espace des distincts, et non pas des #semblables. Dans le discours de l’#égalité, dans le #discours des semblables, dans le discours des #égaux, il y a la déposition d’une #pensée toujours séparatrice et toujours hiérarchique, ou du moins, d’une pensée qui n’est pas capable, qui n’a pas su séparer la séparation de la #hiérarchisation. Et c’est d’autant plus pénible et tracassant, que dès lors qu’il y a #représentation, au sens politique, il y a forcément quelque chose de cela de cette non #séparation entre la séparation et la #hiérarchisation qui se pointe et qui revient.

    Jean Christophe Bailly

    Par ailleurs le Même #Jean_Christophe_Bailly a publier un plaidoyer en faveur de la condition animale :
    http://www.nonfiction.fr/article-6579-mort_ou_vif.htm

    #Le_parti_pris_des_animaux a toujours pour fond, pour arrière-plan cette inquiétude sourde, cette #menace de #disparition prochaine des #animaux #sauvages, de tous les animaux sauvages. Mais, alors que le texte de 2007 développait une #esthétique de la #présence des animaux, fondée sur des images, le parti pris engage une réflexion sur le #langage, et l’écriture, sur la possibilité de faire place à ce sens en irruption (tel que Bailly veut en donner une idée en rapportant au début de son texte de 2007 l’expérience significative de la rencontre avec le chevreuil) dans la pensée("L’affect de la rencontre avec [les animaux] reste lié aux régimes de l’irruption, du suspens bref et de la fuite" ).
    L’idée forte du parti pris est que, si les animaux ne parlent pas, et si les faire parler relève de la fable (avec d’ailleurs la violence qu’il y a dans l’expression « faire parler »), ils ont néanmoins quelque chose à dire, et qu’écrire peut prendre pour dessein premier de faire une place à ce dire.
    Le livre de Bailly se situe donc aux confins du langage, est une sorte d’expérience avec le #langage. Jusqu’où est-il possible d’aller avec le langage et l’écriture ? Jusqu’où peut-on suivre les animaux, les « tracer », selon une image cynégétique que Bailly affectionne tout particulièrement, avec pour seul recours l’#écriture, qui dans sa linéarité, sa #visibilité semble, de prime abord, imperméable à l’accueil des animaux, qui cherchent la cache et l’invisible, qui sont tout de silence, qui sont rétifs à la #géométrisation de leurs mouvements ?
    Il faut se perdre dans ce #recueil, afin d’accéder à l’#expérience, qui n’est que dans la langue, des animaux, proposée par ce livre. Cependant, nous souhaiterions ici indiquer, en guise de critique (et ce au sens d’un développement de ce que nous avons pu discerner en lisant ce livre, sans que nous trouvions, par ailleurs, à redire), un fil de la pensée de Bailly, celui qui conduit à une épuration grammaticale qui doit donner à penser à tout #animaliste : il faut revenir aux verbes, à l’infinitif. L’idée – qui se décline dans tous les essais de ce recueil, même si elle est davantage développé pour lui-même dans « les animaux sont des maîtres silencieux » et « les animaux conjuguent les verbes en silence » , qui propose une réflexion à partir du célèbre Traité sur l’origine des langues (1772) de Herder –, est la suivante : si nous voulons faire place à ce sens irruptif qui marque la présence des animaux sauvages, alors il faut se laisser aller à la manière dont cette irruption, ces lignes de fuite, ces traces, font sens, ce qui, pour nous qui écrivons et parlons, veut dire, fait grammaire, dans des verbes, « des verbes qui traversent le monde et qui passent devant et derrière nous, nous entourant comme dans un filet qui serait le chuintement ou la bande-son du sensible, chaque animal y jouant sa partition dans l’enchevêtrement latent de tous les autres » .

    #Condition_Animale #Poésie #Musique #Marc_Silver #Ben_Frost #Musique #Vidéo #Livre