• Emeutes : des banlieues aux villes moyennes, une étude souligne le facteur déterminant de la pauvreté


    A Montargis (Loiret), le 1er juillet 2023, après l’incendie d’un immeuble qui abritait une pharmacie. MATHIEU RABECHAULT / AFP

    Selon ce travail, mené Marco Oberti, professeur à Sciences Po, les trois quarts des communes concernées ont un quartier classé prioritaire par la politique de la ville, signe de grandes difficultés sociales.

    Matignon l’avait affirmé dans un message envoyé aux élus et aux associations de banlieue : « Seulement un tiers des villes touchées par les violences urbaines [qui ont eu lieu au début de l’été] étaient des quartiers prioritaires de la politique de la ville [QPV, quelque 1 500 zones urbaines les plus #pauvres] ». C’était le mardi 3 octobre, la Rue de Varenne justifiait ainsi sa décision de reporter la tenue du comité interministériel des villes (CIV) – un rendez-vous initialement prévu le 9 octobre au cours duquel doivent se décider les politiques en faveur des #quartiers_populaires – afin que se tienne au préalable un Conseil national de la refondation (CNR) post-émeutes. « Le sujet post-émeutes est un sujet qui dépasse celui des quartiers prioritaires de la politique de la ville », disait aussi le message.
    La statistique fait bondir Marco Oberti, professeur de sociologie à Sciences Po Paris et chercheur au Centre de recherche sur les inégalités sociales : « 74 % des villes concernées par les émeutes ont un quartier prioritaire de la ville !, rectifie-t-il. De plus, avoir un quartier prioritaire de la politique de la ville multiplie par sept les chances de connaître des émeutes plutôt que de ne pas en connaître. » M. Oberti est coauteur, avec Maela Guillaume Le Gall, étudiante en master à Sciences Po et à l’Ecole polytechnique, d’une étude intitulée « Analyse comparée et socioterritoriale des émeutes de 2023 en France », publiée ce jeudi 12 octobre sur le site de l’institut.

    Ce travail est en cohérence avec des propos tenus, dès le 4 juillet, par le ministre de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, à propos des violences urbaines qui ont sidéré la France à la suite de la mort de Nahel M., jeune homme de 17 ans tué par un policier lors d’un contrôle, le 27 juin, à Nanterre : c’est « une géographie nouvelle, dont on n’a pas l’habitude », avait-il affirmé, avant d’annoncer que sur les « 553 communes touchées en huit jours d’émeutes sur tout le territoire français, 170 n’avaient pas de quartiers prioritaires de la ville ». L’inverse, en somme, de la statistique exploitée par Matignon : deux tiers des communes touchées par les émeutes abriteraient donc bien un QPV.

    Un moment « insurrectionnel »

    En compilant les cartographies dressées par Le Monde et Ouest-France et publiées le 7 juillet 2023, complétées par une analyse de la presse locale, les auteurs recensent 555 communes émeutières, un nombre qui s’approche de celui fréquemment cité par le ministère de l’intérieur (553).
    Ils distinguent tout d’abord deux temps. Un temps 1 – les trois premières nuits – qu’ils définissent comme « émotionnel ». Directement lié à la mort de Nahel M., il suscite colère et rage dirigées principalement contre la #police, l’#Etat, ses institutions et ses relais locaux. Ce temps 1 concerne principalement des quartiers de la banlieue parisienne puis lyonnaise. « Ce type d’émeutes est proche de celui de 2005 du point de vue des registres d’action », soulignent les auteurs. Ainsi 97 communes d’Ile-de-France ont connu des émeutes uniquement en juin-juillet 2023, 48 aux deux dates, et 8 uniquement en 2005. Pour une majorité de communes, donc, ces émeutes étaient les premières.
    Les auteurs distinguent ensuite le temps 2, quasi inexistant en 2005, un moment qu’ils qualifient d’« #insurrectionnel ». Ils parlent d’une « fenêtre d’opportunité » marquée par le profil des participants – de très jeunes hommes –, par davantage de saccages et de pillages de commerces et par une large diffusion territoriale, « dans un contexte de désordre, de grande précarité et d’inflation galopante ».
    Les violences se répandent alors bien au-delà de la région parisienne, et gagnent un nombre significatif de petites et moyennes villes qui n’avaient pas connu d’émeutes en 2005. Du 27 juin au 3 juillet, leur poids parmi l’ensemble des villes émeutières (36 %) est supérieur à celui des communes de la banlieue parisienne (24 %).

    Un lien avec les « gilets jaunes »

    Au sein des petites et moyennes villes, celles ayant connu des émeutes se distinguent nettement des autres par leur profil social plus défavorisé et le fait d’accueillir très majoritairement un QPV. « En quelques jours, on passe des #émeutes des #banlieues, qui ont principalement lieu dans les grands ensembles en périphérie des grandes métropoles, aux émeutes des #quartiers_pauvres_, explique Maela Guillaume Le Gall. _Les villes touchées ne sont pas forcément pauvres, mais elles abritent toutes un quartier très pauvre qui compte plus de familles monoparentales, plus de chômage, plus de non-diplômés, plus d’immigrés. »

    Cette double caractéristique territoriale et sociale a incité les auteurs à établir un lien avec le mouvement des « gilets jaunes ». En effet, ils constatent que 63 % des petites villes et 76 % des villes moyennes touchées par les émeutes de l’été 2023 ont été également des lieux de rassemblement lors des mobilisations des « gilets jaunes » du 17 novembre 2018 . « Les protagonistes ne sont pas les mêmes mais les territoires se ressemblent, conclut Marco Oberti. Le temps 2 met principalement en scène des quartiers paupérisés des petites villes et des villes moyennes, caractérisés par la ségrégation résidentielle, économique et scolaire. »

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/12/emeutes-des-banlieues-aux-villes-moyennes-une-etude-souligne-le-facteur-dete

  • Impunité policière : Pour le Conseil d’Etat, les forces de l’ordre doivent être mieux identifiées
    Communiqué LDH et ACAT-France

    Une victoire décisive. Le Conseil d’Etat a finalement donné raison à l’ACAT-France et à la LDH (Ligue des droits de l’Homme). Ce 11 octobre, il a reconnu des failles dans l’identification des forces de l’ordre, préjudiciables en cas de poursuites contre un agent suspecté d’abus, et ordonné au ministère de l’Intérieur de revoir le numéro RIO, ce fameux matricule qui a été jugé insuffisant.

    C’est une décision attendue depuis un an : après une fin de non-recevoir de la part du ministère de l’Intérieur, l’ACAT-France, la LDH et Jérôme Graefe, de l’observatoire parisien des libertés publiques, s’étaient tournés vers la justice en septembre 2022 pour que les forces de l’ordre soient mieux identifiées.

    En cause : le numéro RIO, pour référentiel des identités et de l’organisation, ce matricule à sept chiffres rendu obligatoire en 2013 pour permettre une meilleure identification des agents sur le terrain. Un moyen nécessaire en cas de poursuites contre un agent, en vertu du principe constitutionnel selon lequel l’administration doit pouvoir rendre compte à ses administrés.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/12/impunite-policiere-pour-le-conseil-detat-les-f

    #police

  • [pub] Les extraits du « Côté obscur de la force » : « Pendant la crise des “gilets jaunes”, jamais une surveillance aussi massive n’avait été déployée »

    Dans un livre qui paraît chez Flammarion mercredi 11 octobre, le journaliste Vincent Nouzille propose une enquête très fouillée sur ce qu’il appelle les « dérives du ministère de l’intérieur et de sa #police ». « Le Monde » publie en avant-première des extraits concernant le mouvement social qu’a connu la France en 2018.
    Par Vincent Nouzille

    Bonnes feuilles. C’est un secret d’Etat jusque-là bien préservé que nous dévoilons ici : en pleine crise des « #gilets_jaunes », les services de renseignement français ont mis sur #écoute et géolocalisé des milliers de #manifestants. Jamais une #surveillance aussi massive n’avait été déployée. Jamais autant d’individus en même temps n’avaient été concernés. Jamais de tels moyens techniques n’avaient été combinés pour savoir où des citoyens allaient se rendre, et tenter d’interpeller en amont ceux qui étaient suspectés, à tort ou à raison, de s’apprêter à commettre des violences.

    Selon les témoignages de plusieurs responsables de la police et du #renseignement, si le cadre légal a été formellement respecté, certaines de ces surveillances ont été décidées et avalisées sur la base de critères flous et dans la précipitation. « C’était la panique au sommet du pouvoir et dans les services, explique une source au ministère de l’intérieur. Le mouvement des “gilets jaunes” se transformait chaque samedi en insurrection. Il fallait sauver la République. Nous avons donc ratissé large1. »
    Au lendemain de la journée du 1er décembre 2018, où la violence est montée d’un cran, notamment à Paris avec le saccage de l’Arc de triomphe et au Puy-en-Velay avec l’incendie de la préfecture, le ministre de l’intérieur, #Christophe_Castaner, et son secrétaire d’Etat, #Laurent_Nuñez, décident de changer de stratégie. Ils exigent que le dispositif de sécurité soit plus mobile et demandent davantage d’interpellations en amont. Ils souhaitent surtout une surveillance ciblée de toute personne présumée violente. (…)

    Les services de renseignement ont déjà dans leurs radars des individus classés à l’ultragauche et à l’ultradroite, beaucoup étant « #fichés_S » (pour « sûreté d’Etat »). En revanche, la plupart des « gilets jaunes » sont inconnus. Dans les premiers temps, les services peinent à repérer des « leaders » d’un mouvement aussi éruptif que peu organisé. (…) Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, s’inquiète des activistes provinciaux que ses équipes ne connaissent pas et qui risquent de « monter » à Paris pour y semer des troubles chaque samedi.
    Face aux risques de désordre qui se propagent, les « gilets jaunes » étant insaisissables et se déplaçant sans arrêt, la donne change. « Nous allons maintenant travailler sur cette nouvelle population », glisse, de manière elliptique, Laurent Nuñez à propos des « gilets jaunes », lors d’une audition au Sénat le 4 décembre. Durant la seule journée du 8 décembre 2018, 724 personnes sont placées en garde à vue dans toute la France, souvent avant même qu’elles ne commencent à manifester. Les samedi 15 et 22 décembre, le même dispositif se reproduit. Les différents services ont commencé leur surveillance de certains manifestants considérés comme potentiellement dangereux. Et cela avec l’aval des plus hautes instances, qui ont donné leur feu vert à l’emploi massif des « techniques de renseignement », les « TR » dans le jargon des initiés. (…)

    L’emploi des #techniques_de_renseignement ne peut être justifié que pour la défense nationale, la protection des intérêts majeurs du pays, la lutte contre l’espionnage économique et scientifique, la prévention du terrorisme, du crime organisé et de la prolifération d’armes de destruction massive. Mais elles sont aussi autorisées pour la prévention des « atteintes à la forme républicaine des institutions », de la « reconstitution de groupements dissous » ou des « violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ». C’est principalement ce dernier motif – appelé « 5-C » par les spécialistes, et déjà employé lors de l’évacuation de la #ZAD_de_Notre-Dame-des-Landes au printemps 2018 – qui va être utilisé à grande échelle lors de la crise des « gilets jaunes ».

    En décembre 2018, les requêtes de « TR » affluent brutalement (…). Même si les données publiées dans les rapports annuels de la CNCTR [Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement] sont imparfaites, elles donnent un aperçu de cette montée. Les demandes motivées par la « prévention des violences collectives » passent de 6 % de l’ensemble des requêtes en 2017 à 14 % en 2019, ce qui représente une augmentation de 133 % et un cumul de plus de 20 000 demandes en trois ans2 ! Dans le détail, le compteur des « géoloc », déjà en forte croissance les années précédentes, s’affole, passant de 3 751 demandes en 2017 à 5 191 en 2018, puis à 7 601 en 2019, soit un doublement en deux ans et la plus forte progression des techniques de renseignement. Quant aux écoutes, elles se multiplient aussi sur la même période, passant de 8 758 en 2017 à 12 574 en 2019, soit une croissance de 43 % en deux ans. Globalement, cette surveillance a concerné au moins 2 000 personnes entre fin 2018 et fin 2019. (…)

    La pression est telle que le centre d’écoute, basé aux Invalides, doit faire appel à des renforts d’effectifs pour les week-ends. De plus, le nombre de lignes téléphoniques écoutées simultanément a rapidement atteint le maximum autorisé3, ce qui a conduit Matignon à rehausser ce contingent en juin 2019 pour atteindre 3 800 lignes, dont 3 050 réservées au ministère de l’intérieur. Les « grandes oreilles » sont employées à grande échelle.
    Au siège de la CNCTR, un bâtiment sécurisé caché au fond d’un jardin de la rue de Babylone, dans le 7e arrondissement, la tension est maximale chaque fin de semaine à partir de décembre 2018. (…) « C’était l’enfer. Tous les services voulaient un feu vert dans la soirée de vendredi. La Commission n’avait pas forcément le temps de vérifier les motivations indiquées dans les centaines de demandes », précise un de ses membres, qui n’a pas eu son mot à dire sur ces décisions.

    (…) Beaucoup de manifestants ciblés sont ainsi repérés en direct, dans leurs déplacements en voiture, en train, jusqu’à Paris, ou vers d’autres grandes métropoles où se déroulaient des rassemblements importants. Ignorant qu’ils sont géolocalisés grâce à leur téléphone, certains sont interpellés sur les routes, aux péages, dans les gares ou près des lieux de leur résidence. Seize personnes, présentées par la police comme des « black blocs » ou des « ultrajaunes », seront arrêtées à 12 h 30 le samedi 7 décembre 2019, dans une maison louée avenue du Général-Leclerc, au Bouscat, près de Bordeaux, et les locaux perquisitionnés.
    Leur localisation a été rendue possible, affirmeront les enquêteurs, grâce à la découverte faite dans la nuit de tags anti-police peints dans le quartier et sur la foi d’« investigations d’environnement » effectuées le matin même. Mais les détails de ces « investigations d’environnement » ne seront pas versés en procédure, car, selon l’officier de police judiciaire chargé de l’enquête, elles « provenaient d’informations classifiées ». Ce qui correspond à des renseignements de surveillance émanant des services.

    La #géolocalisation permet également de suivre le parcours des « cibles » durant les manifestations. Les trajets sont visualisés en direct sur des écrans. (…) Chaque cible est alors colorée selon son appartenance présumée : rouge pour des cibles de l’ultragauche, bleu pour l’ultradroite. (…)

    D’autres « gilets jaunes » font l’objet d’un traçage en direct hors des manifestations habituelles du samedi. Le dimanche 14 juillet 2019, juste avant le défilé traditionnel des armées sur les Champs-Elysées, les services reçoivent des alertes sur la présence de « gilets jaunes » dans les parages, alors que le périmètre a été interdit à toute manifestation sur ordre du préfet de police. Plus grave : ils soupçonnent une attaque contre le président de la République, Emmanuel Macron. Au vu du risque de « trouble grave à l’ordre public », des surveillances téléphoniques sont aussitôt autorisées, pour quelques jours, sur plusieurs cibles, avant d’être levées faute de menaces avérées. Coïncidence ? Ce jour-là, parmi les près de 200 personnes interpellées dans Paris en marge du défilé, trois leaders connus des « gilets jaunes », Eric Drouet, Maxime Nicolle et Jérôme Rodrigues, sont arrêtés dès le matin aux alentours des Champs-Elysées et placés en garde à vue, avant d’être relâchés dans l’après-midi, une fois les procédures lancées ou classées sans suite. Les techniques de surveillance sont également utilisées de manière intensive pour repérer les manifestants contre le sommet du G7 qui se tient à Biarritz du 24 au 26 août 2019. (…)

    La fin du mouvement des « gilets jaunes » en 2020, suivie de la longue crise sanitaire, n’a pas stoppé cette surveillance ciblée. Au contraire. Selon les données de la CNCTR, chargée de filtrer les requêtes des services, les demandes d’écoutes et de poses de balises pour tous types de motifs sont restées stables à un niveau élevé depuis 2020. Celles portant sur des intrusions dans des lieux privés ont fortement augmenté, tout comme celles sur la captation de données informatiques. Quant aux demandes de géolocalisation en temps réel , très prisées lors des manifestations, elles ont continué leur irrésistible ascension, de 7 601 en 2019, jusqu’à 10 901 en 2022 , un nouveau record.

    Notes de bas de page :
    1- Entretiens avec l’auteur. La plupart des sources de ce prologue ont requis l’anonymat, vu le caractère sensible des informations livrées ici. Les dates des entretiens ne sont pas précisées.
    2 - Nombre des requêtes de TR motivées par les motifs de prévention des violences collectives : 4 226 en 2017 (soit 6 % du total des 70 432 demandes) ; 6 596 en 2018 (soit 9 % des 73 298 demandes) ; 10 296 en 2019 (soit 14 % du total des 73 543 demandes). Source : rapports annuels de la #CNCTR.
    3 - Le contingent d’écoutes était de 3 040 depuis 2017, déjà passé à 3 600 en juin 2018.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/09/les-extraits-du-cote-obscur-de-la-force-pendant-la-crise-des-gilets-jaunes-j
    les (...) du texte sont du journal

    edit #police_politique #solutionnisme_technologique #écologie_radicale #SLT #extinction_rebellion ...

    #manifestations #livre

    • « Le Côté obscur de la force », enquête sur la part d’ombre des pratiques policières
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/09/le-cote-obscur-de-la-force-enquete-sur-la-part-d-ombre-des-pratiques-policie

      L’enquête de Vincent Nouzille qui paraît le 11 octobre chez Flammarion fait la lumière sur deux tendances de fond aux lourdes conséquences sur les libertés publiques : la multiplication des entraves au droit de manifester et le développement de la surveillance de masse.

      Livre. Depuis P… comme police, d’Alain Hamon et Jean-Charles Marchand (Alain Moreau, 1983), les livres d’enquête sur une institution aussi décriée que propice aux fantasmes n’ont pas fait défaut. Il manquait toutefois, dans ce catalogue, un ouvrage consacré aux plus récentes années, un livre qui serait à la fois une mise en perspective de maux endémiques (comme la difficulté à admettre l’existence de violences policières, fussent-elles répétées et objectivées) et un exercice d’analyse prospective sur des pratiques policières renouvelées, bien souvent inquiétantes. Vincent Nouzille, journaliste rompu aux investigations documentées, comble cette lacune en explorant Le Côté obscur de la force (Flammarion, 512 pages, 23 euros).
      Si elle n’oublie pas les figures imposées et traite notamment de la persistance de réseaux d’influence souterrains au sein du ministère de l’intérieur, son enquête aide avant tout à mettre en lumière deux tendances de fond aux lourdes conséquences sur les #libertés_publiques. La première tient à la multiplication des entraves au #droit_de_manifester grâce à la mobilisation de toutes les ressources judiciaires possibles, parfois au moyen de procédés à la limite du dilatoire. La seconde tendance concerne la mise en œuvre de techniques de surveillance de masse.
      Noyés dans les rapports officiels et les interventions des autorités policières, les chiffres exhumés par l’auteur montrent que des milliers d’individus ont fait l’objet d’une surveillance étroite, une vaste entreprise de « renseignement » décidée au plus haut sommet de l’Etat lors de la crise des « gilets jaunes » et prolongée depuis. La pérennisation de ces techniques fait craindre une extension du domaine panoptique, rendue probable par le test grandeur nature des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024. « Il est assez vraisemblable, prévient Vincent Nouzille, que les enseignements qui en seront tirés inciteront ses promoteurs, notamment toute la filière de la sécurité qui piaffe d’impatience, à vouloir en tirer parti pour passer à la vitesse supérieure. » Et accélérer un mouvement, manifestement déjà bien engagé, de surveillance généralisée.

      "Ils ne peuvent plus s’en passer" : un livre révèle une "flambée" des écoutes depuis les "gilets jaunes"
      https://www.radiofrance.fr/franceinter/ils-ne-peuvent-plus-s-en-passer-un-livre-revele-une-flambee-des-ecoutes-

      (...) il y a eu au moins 2.000 personnes écoutées ou géolocalisées pendant la crise des « gilets jaunes ». Jamais on n’avait écouté autant de monde en même temps lors d’une crise sociale. Cela a permis aux services de renseignement et services de police, d’une part d’écouter, mais surtout de suivre les #mouvements de ces manifestants et d’en interpeller certains en amont des manifestations. Cela a été, selon eux, extrêmement efficace. Les [représentants] officiels me disent que tout a été fait dans les règles. Mais vu le nombre de demandes et vu, surtout, l’afflux soudain des demandes, nous pouvons nous poser des questions sur les contrôles qui ont pu être exercés en la matière."

      Vous montrez également que cette surveillance n’a pas pris fin après cet épisode des « gilets jaunes »...

      "On aurait pu croire qu’avec la fin de la crise des « gilets jaunes », début 2020, cette surveillance diminue. Or, ce n’est pas du tout ce qui s’est passé, au contraire. En fait, les responsables du service de renseignement m’ont confié qu’ils y avaient pris goût et ne pouvaient plus se passer des écoutes, et surtout des géolocalisations en temps réel, qui permettent de savoir où sont les personnes que l’on veut surveiller. Le nombre des personnes qui ont été surveillées "au titre des violences collectives", comme on dit dans le jargon, a atteint 3.500 en 2021, c’est à dire trois fois plus qu’en 2017. Nous avons donc bien eu une extension de la surveillance à un nombre beaucoup plus grand de personnes.

      Il y a ensuite eu un léger repli en 2022, mais, début 2023, je révèle qu’il y a eu un nouvel accord de la Commission nationale des techniques de renseignement pour élargir les critères de la surveillance et des possibilités d’écoutes à des personnes qui font partie des mouvements de l’écologie radicale. C’est le cas de certains membres des Soulèvements de la Terre, d’Extinction rébellion et d’autres, notamment toutes les personnes qui ont lutté contre les méga-bassines. Cette commission a décidé fin 2022, début 2023, de changer les critères et d’accepter un certain nombre de demandes des renseignements qu’elle avait jusqu’alors refusées. Par exemple, lorsqu’a eu lieu la première manifestation à Sainte-Soline, en octobre 2022, les services de renseignement avaient fait des demandes d’écoute d’un certain nombre de leaders des mouvements, et cela n’avait pas été accepté par cette commission. Mais vu la violence et les incidents qui ont eu lieu fin octobre, l’intrusion ensuite dans la cimenterie Lafarge, près de Marseille, qui a eu lieu en décembre, et d’autres incidents de ce type, cette Commission de contrôle des techniques de renseignement a décidé d’élargir les critères d’écoute en acceptant désormais des cas de demandes de personnes qui sont susceptibles de commettre des violences non pas physiques, mais des #violences_matérielles, de destruction, de #sabotage."

      #justice #enquêtes_judiciaires #JO #gendarmerie #Service_central_de_renseignement_territorial #RT

  • Drohungen gegen Bundestagsabgeordnete überlasten Berliner Polizei
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/drohungen-und-beleidigungen-gegen-bundestagsabgeordnete-ueberlasten
    Imaginez que chaque élu du Bundestag possède son troll attitré qui lui envoie chaque jour au moins une menace de mort. Ensuite l’équipe de l’élu envoie le message du troll au commissariat de l’arrondissement dans lequel est situé l’assemblée. Ces gardiens de la paix essaient alors de poursuivre le troll, d’abord de l’identifier afin de le saisir et le rendre inoffensif. Maintenant imaginez ce commissariat de quartier traiter 736 affaires de ce type par jour - c’est l’action de sabotage contre la police la plus grande et efficace jamais vue. Le plus surprenant c’est que je ne l’invente pas, c’est la police qui le dit.

    En réalité la situation est bien plus compliquée. Il y a sans doute plus que 736 trolls qui n’envoient pas que des menaces de mort mais un immense flot de messages illicites d’une grande variété. Le problème est énorme au point où la patronne des flics a été obligée à secourir le commissariat de quartier en instituant une commission spéciale de la police au niveau du Land de Berlin.

    A travers l’article de presse référencé ici les flics berlinois revendiquent que la tâche soit prise en mains par la police fédérale. Tu m’étonnes. Ils n’ont pas que ça à faire.

    29.9.2023 von Andreas Kopietz - Der Deutsche Bundestag hat 736 Abgeordnete. Jeden Tag bekommen diese Volksvertreter Hassmails oder Hass-Äußerungen über die sozialen Netzwerke. Darunter sind Morddrohungen, Beleidigungen auf sexueller Grundlage und Gewaltfantasien.

    Weil der Bundestag sich in Berlin befindet, landen die Verfahren bei der Berliner Polizei – obwohl mehr als 90 Prozent der ermittelten Tatverdächtigen die Taten in anderen Bundesländern verübt haben. Die Folge: Die Berliner Ermittler kommen nach eigenen Angaben mit der Arbeit nicht mehr hinterher.

    #Berlin #Bundesrag #police #troll #fédéralisme #wtf

  • Police : le sulfureux commissaire Tomi à nouveau promu
    https://www.humanite.fr/societe/violences-policieres/police-le-sulfureux-commissaire-tomi-a-nouveau-promu


    photo : © Serge d’Ignazio

    À quoi joue la préfecture de police de Paris ? Elle vient d’annoncer la promotion du commissaire Paul-Antoine Tomi au poste d’adjoint au sous-directeur de l’ordre public de l’agglomération parisienne. Un joli poste pour ce policier soupçonné de #violences_policières, frère de Michel Tomi, surnommé « le parrain des parrains », qui selon Mediapart, lui aurait régulièrement envoyé d’importantes sommes en liquide.

    https://seenthis.net/messages/964405
    https://seenthis.net/messages/899794

    La préfecture de police de Paris est-elle une mafia ? En tout cas, être adepte de la castagne et de la magouille semble y être des critères d’avancement. La Direction de l’ordre public et de la circulation a en effet annoncé, par tweet, le 2 octobre, la promotion du commissaire Paul-Antoine Tomi au poste d’adjoint au sous-directeur de l’ordre public de l’agglomération parisienne, a révélé #StreetPress. Un joli poste pour ce personnage qui cumule les casseroles. Frère de Michel Tomi, surnommé « le parrain des parrains », Paul-Antoine Tomi a longtemps officié à la Direction centrale du renseignement intérieur (aujourd’hui #DGSI).

    Ce service était alors dirigé par Bernard Squarcini, un proche de Nicolas Sarkozy que la justice vient de renvoyer devant le tribunal pour avoir utilisé ses fonctions au profit d’entreprises privées. Selon Mediapart, qui se base sur des écoutes judiciaires, Michel Tomi aurait régulièrement envoyé d’importantes sommes en liquide à son frère, à cette époque. Il aurait aussi réussi à le faire muter à Montpellier par l’entremise de #Frédéric_Veaux, actuel directeur général de la #police_nationale. Ce n’est pas tout.
    Le commissaire Tomi apparaît aussi sur plusieurs vidéos de violences policières. Le 30 janvier 2021, lors d’une manifestation contre la loi de sécurité globale, on le voit frapper à plusieurs reprises un manifestant à terre. C’est lui encore qui asperge de gaz lacrymogène les militants d’Extinction Rebellion assis sur le pont de l’Alma. Malgré ce pedigree, il connaît une carrière en flèche.

    En 2019, il fait partie des policiers décorés de la médaille de la sécurité intérieure pour leur action durant le mouvement des gilets jaunes et participe à l’élaboration du Schéma national du maintien de l’ordre. La même année, le préfet d’alors, Didier Lallement, le nomme à la tête de la BRAV-M, la très contestée unité de policiers motorisés.

  • Tödliche Polizeigewalt : Bislang null Aufklärung
    https://www.jungewelt.de/artikel/460473.t%C3%B6dliche-polizeigewalt-bislang-null-aufkl%C3%A4rung.html
    Il y a un an à Berlin la police tue un patient énervé en l’asphyxiant. Il avait un double handicap, il était noir. Son frère continue a se battre pour la reconnaissance du crime en tant que tel.

    6.10.2023 von Katharina Schoenes - Mutombo Mansamba, der Bruder des verstorbenen Kupa Ilunga Medard Mutombo, während einer Pressekonferenz in Berlin

    Vor genau einem Jahr starb Kupa Ilunga Medard Mutombo in Berlin an den Folgen eines brutalen Polizeieinsatzes. Der 64jährige war an Schizophrenie erkrankt und hatte mehr als zwei Jahrzehnte in einem psychiatrischen Wohnheim in Berlin-Spandau gelebt. Weil sich sein Zustand verschlechtert hatte, sollte er in eine Psychiatrie gebracht werden. Am 14. September 2022 rückte die Polizei in Begleitung eines Arztes in dem Wohnheim an, um einen entsprechenden Unterbringungsbeschluss durchzusetzen. Für Mutombo endete die Polizeiaktion tödlich. Die Justiz versäumt es bislang, die genauen Todesumstände sowie ein mögliches Fehlverhalten der beteiligten Polizisten aufzuklären.

    Mutombos Betreuer, der während des Polizeieinsatzes am 14. September vor Ort war, beschreibt das Verhalten der Beamten als sehr gewalttätig. Sie hätten Mutombo auf den Boden geworfen und fixiert, ein stämmiger Polizist habe sich auf ihn gesetzt und ihm sein Knie auf den Nacken gedrückt. Das habe ihn an die Todesumstände George Floyds erinnert. Der schwarze US-Amerikaner war im Mai 2020 in den USA im Zuge eines Polizeieinsatzes erstickt worden. Außerdem habe Mutombo Blut gespuckt. Ein Beamter habe ihm das Blut mit einer Decke aus dem Gesicht gewischt.

    Anstatt sich zurückzuziehen und Mutombo ärztliche Hilfe zukommen zu lassen, riefen die drei ursprünglich eingesetzten Polizisten 13 weitere Kollegen zur Verstärkung. Diese drangen ebenfalls in Mutombos Zimmer ein und blockierten dessen Tür. Sie brachten sogar Polizeihunde mit, die jedoch nicht zum Einsatz kamen. Zeugen zufolge habe ein Polizist gerufen, Mutombo habe aufgehört zu atmen. Einsatzkräfte trugen den leblosen Mann daraufhin aus dem Zimmer. Es sei im Hof des Wohnheims mindestens 20 Minuten lang versucht worden, ihn zu reanimieren, und schließlich wurde er bewusstlos in ein örtliches Krankenhaus eingeliefert. Fünf Tage später wurde er in die Charité verlegt, wo er am 6. Oktober 2022 verstarb. Mutombo Mansamba, der Bruder Kupa Ilunga Medard Mutombos, erfuhr erst am 21. September, also eine Woche nach dem Polizeieinsatz, vom Zustand seines Bruders. Informiert wurde er nicht von der Polizei, sondern von Ärzten der Charité.

    Mansamba wandte sich an die Beratungsstelle »Reach Out«, die ihn dabei unterstützte, den tödlichen Polizeieinsatz öffentlich zu machen. Mansamba und »Reach Out« sind überzeugt, dass die Polizisten für Mutombos Tod verantwortlich sind. Dagegen behauptet die Polizei, Mutombo sei völlig unerwartet kollabiert, während er Widerstand gegen seine Verlegung geleistet habe.

    Nachdem »Reach Out« eine Pressekonferenz organisiert hatte, schlug der Vorfall so hohe Wellen, dass sich Mitte Oktober 2022 der Innenausschuss des Berliner Abgeordnetenhauses damit befasste. Dort erklärte die Berliner Polizeipräsidentin Barbara Slowik, es gebe keine Hinweise, dass Mutombos Tod auf Fremdverschulden zurückzuführen sei. Eine Sichtweise, die sich die Berliner Staatsanwaltschaft ein gutes halbes Jahr später zu eigen machte, als sie im Mai 2023 das Ermittlungsverfahren »gegen unbekannte Beamte der Berliner Polizei wegen Körperverletzung im Amt« einstellte. Der zuständige Staatsanwalt begründete die Einstellung damit, dass die Ermittlungen nicht zu einem konkreten Tatverdacht gegen einen oder mehrere der am Einsatz beteiligten Polizisten geführt hätten. Ein Fehlverhalten sei nicht zu erkennen.

    Warum Mutombo kollabierte, kann die Staatsanwaltschaft indes nicht erklären. Im Einstellungsbescheid heißt es, als Grund für den Zusammenbruch komme »eine emotionale Stressreaktion« in Kombination mit dem Absetzen von Medikamenten in Betracht. Dagegen steht im Obduktionsbericht, dass ein durch Sauerstoffmangel bedingter Hirnschaden für Mutombos Tod ursächlich gewesen war. Für Biplab Basu, der seit mehr als 20 Jahren Betroffene von Polizeigewalt berät, kommt die Entscheidung der Staatsanwaltschaft nicht überraschend. Gegenüber jW sagte er, Staatsanwälte würden solche Verfahren grundsätzlich immer einstellen: »Da passiert gar nichts, null.« Das gelte nicht nur für Berlin, sondern auch für Fälle in Frankfurt am Main, Fulda oder Dortmund. Überall lasse sich das gleiche Muster beobachten.

    Mansamba hofft dennoch darauf, dass ein Gericht die Umstände des Todes seines Bruders aufklären wird. Deshalb legte er mit seiner Anwältin gegen die Verfahrenseinstellung Beschwerde ein. Mit Erfolg: Im August teilte die Generalstaatsanwaltschaft mit, dass die Ermittlungen wieder aufgenommen werden. Es bleibt abzuwarten, ob künftig mit mehr Nachdruck ermittelt wird.

    #Berlin #police #violence_policière #patients #psychiatrie #iatrocratie

  • Christiane Succab-Goldman, veuve de Pierre Goldman, rompt quarante-quatre ans de silence : « Mon mari a été un objet de fantasmes forcenés »

    https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/10/04/christiane-succab-goldman-veuve-de-pierre-goldman-rompt-quarante-quatre-ans-

    L’épouse du militant n’avait pas pris la parole depuis son assassinat, en 1979. Dans un entretien au « Monde », elle réagit au film de Cédric Kahn « Le Procès Goldman » dont elle dénonce les erreurs et affabulations.

    • .... on utilise ma déposition à la #police alors qu’elle n’a jamais été rendue publique. Mais je suis une personne vivante enfin, pourquoi ne m’a-t-on jamais consultée ? Et je ne parle ici que du film. Parce qu’il vous faut savoir qu’il est arrivé à #Cédric_Kahn, lors d’une avant-première à Paris, de faire voter à main levée le public pour déterminer qui le pensait coupable et qui innocent. Concernant une affaire qui a la force de la chose jugée, c’est obscène.

      .... Par ailleurs, cette scène est un copier-coller d’un chapitre de la biographie, très contestable, de Michaël Prazan, publiée en 2005 sous le titre Pierre Goldman. Le frère de l’ombre [Seuil]. Trente ans après le #procès, cet auteur tente de prouver la culpabilité de Pierre et fournit à cet effet le témoignage de Joël Lautric, qui y dément l’alibi qu’il avait donné au second procès. Présenté par Prazan comme un témoin capital, le problème est que Lautric, qui a publiquement changé quatre fois d’avis sur la question avec le temps, est tout le contraire : un témoin fragile et déconsidéré qui n’a pas pesé dans l’acquittement de Pierre.

      #Justice #cinéma

    • Si je parle aujourd’hui c’est qu’il y a eu des choses accumulées avec le temps néfastes pour moi et ma famille. Des rumeurs, des livres, des légendes sur Pierre, des propos rapportés qui n’ont jamais existé, des phrases de lui mal interprétées, des choses inventées, consciemment ou inconsciemment malveillantes, insupportables… Vivant ou mort, Pierre a été un objet de fantasmes forcenés. Le film de Cédric Kahn a sans doute été l’étincelle qui m’a incitée à sortir de ma réserve. J’y deviens une vraie fausse moi-même.

      Vous avez d’ailleurs assigné le producteur et le réalisateur du film en référé, demande qui a été rejetée le 22 septembre. Que demandiez-vous ?

      Qu’un carton signale le caractère fictif de ma présence au tribunal ainsi que des propos qu’on fait tenir à mon personnage. La vérité, c’est que je n’y étais pas présente, pas davantage qu’au premier procès, ni dans la salle, ni à la barre.

      [...] Je ne suis pas un personnage public, j’ai droit à ce qu’on ne romance pas ma vie.

    • Voir mourir son mari après trois ans de mariage, quelques jours avant la naissance de votre enfant, comment se remet-on d’une telle épreuve ?

      On ne s’en remet jamais. J’étais à la clinique durant l’enterrement avec le nouveau-né qu’il avait tant désiré mais qui ne connaîtrait jamais son père. Quand j’en suis sortie, l’appartement était sous scellés.

      Depuis quarante-quatre ans, je fais d’un anniversaire une fête sans penser à la mort. Et c’est cette date-là, précisément, qu’ils choisissent pour sortir ce film.

      Voici les mots par lesquels Pierre Goldman achève en prison la rédaction de « Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France » : « Au terme de ce récit, je devrais me tuer, expier cette révélation où j’ai dû m’écrire afin de sauver ma vie d’une accusation fausse et infamante. Je ne le fais pas : mon désir de liberté est principalement inspiré par l’amour d’une femme. Elle m’a ramené dans la vie. Je veux l’y rejoindre. Sinon le calvaire de l’innocence perpétuelle et recluse m’eût parfaitement convenu. » Peut-on rêver plus belle déclaration d’amour ?

      Pierre avait en fait écrit six pages, aussi intenses. Je n’ose pas vous l’avouer, mais, lorsqu’il m’a donné le manuscrit de ses dernières pages pour que je les relise et les apporte aux éditions du Seuil, je l’ai obligé à les enlever. Il m’a dit : « Mais Christiane, c’est de la littérature, ça nous dépasse. » J’ai répondu : « Tu descends les originaux au parloir, tu les déchires devant moi. Ça nous regarde. » Il l’a fait. Il a réduit à quelques lignes. C’est stupide, mais c’est toujours ce qu’on ne nous aura pas pris.

    • Interview du réalisateur Cédric Khan (loin , très loin du niveau de celle de Christiane Succab-Goldman) :

      https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/09/30/cedric-kahn-realisateur-pierre-goldman-est-un-personnage-de-cinema_6191763_3

      N’avez-vous pas ressenti la nécessité, eu égard à la délicatesse de l’affaire, de vous adjoindre les compétences d’un historien ?

      Nous avons plutôt travaillé avec des avocats, pour tout ce qui concernait le procès, et aussi avec Michaël Prazan, qui n’est pas historien mais qui a écrit, en 2005, une biographie de Pierre Goldman, Pierre Goldman. Le frère de l’ombre [Seuil], et qui connaît parfaitement l’affaire. C’est lui qui nous a notamment présentés aux avocats de Pierre Goldman, Georges Kiejman et Francis Chouraqui, dont nous avons recueilli les souvenirs.

      Le livre que vous citez remet en cause l’alibi de Pierre Goldman, trente ans après son acquittement. Il produit, à cet effet, un nouveau témoignage de Joël Lautric, qui revient sur son affirmation selon laquelle Goldman était chez lui à l’heure de l’assassinat. La veuve de Pierre Goldman, Christiane Succab-Goldman, avait vivement critiqué l’ouvrage pour cette raison, en rappelant que Joël Lautric s’était trop dédit depuis le début de l’affaire pour être crédible…

      Je suis d’accord, c’est ce que nous montrons dans le film. Lautric avait déjà changé d’avis entre le premier et le deuxième procès. A chaque fois que Lautric a parlé, il a changé d’avis. Qu’est-ce qui nous prouve même qu’il a dit la vérité à Prazan ? Cet alibi est de toute façon très flageolant.

      Eu égard à cette divergence d’interprétation, avez-vous en contrepoint sollicité Christiane Succab-Goldman, qui fut un témoin de premier plan ?

      Non. Nous avons voulu rendre hommage au débat contradictoire de l’époque en nous contentant des faits publics, qui ne sont pas contestables, et pour éviter justement d’entrer dans la sphère privée. A l’exception des deux avocats de Pierre Goldman, nous n’avons d’ailleurs voulu rencontrer aucun acteur de l’époque. Donc on ne la sollicite pas parce qu’on pense qu’on n’est pas attaquables.

      Et, cependant, vous la faites témoigner au procès, alors qu’elle n’y a, d’un commun accord avec son compagnon, jamais témoigné, ce qui n’empêche pas ce moment, d’ailleurs, d’être l’un des plus poignants du film…

      Je l’ignorais. J’étais persuadé qu’elle y était, contre l’avis de Goldman, cela, je le savais, ce qui créait du coup pour moi une tension intéressante. A vrai dire, sa présence et son témoignage, au même titre que ceux du père de Goldman, nous semblaient tellement évidents qu’on ne s’est même pas posé la question. En écrivant cette scène, nous n’avions aucune intention ni de blesser ni de diffamer Christiane Succab-Goldman, mais, bien au contraire, de montrer une femme digne, combative et amoureuse.

  • Actes de barbarie contre Hedi : les vidéos enfin révélées
    https://contre-attaque.net/2023/10/03/actes-de-barbarie-contre-hedi-les-videos-enfin-revelees
    https://video.twimg.com/amplify_video/1708905633099984896/vid/avc1/1272x720/_4HvHOhpd334r6z7.mp4?tag=14

    Le 1er juillet au soir, une bande de 4 policiers de la BAC croisent Hedi et un ami dans une rue de Marseille. Ils lui tirent dessus : une balle en caoutchouc en pleine tête. Hedi s’effondre, gravement blessé. Les policiers le traînent au sol pour aller" le tabasser dans une ruelle et l’abandonnent là. Laissé pour mort.
    Hedi est sauvé de justesse par un ami qui l’emmène à l’hôpital et par une prise en charge en urgence. Il sombre dans le coma, les médecins doivent lui retirer une partie du crane pour que son cerveau reste fonctionnel et qu’il ne décède pas la nuit même. Les médecins pensent qu’il ne se réveillera pas. Hedi est un miraculé, mais il garde des séquelles extrêmement graves et devra être réopéré.

    La mise en examen des policiers tireurs a provoqué un mouvement inédit dans la profession : les tabasseurs ont été massivement soutenus, une cagnotte a été créée, des milliers de policiers se sont mis en arrêt maladie en solidarité… Jusqu’au sommet de la police et du ministère de l’Intérieur qui ont défendu le tireur.

    Pourtant, les vidéos des faits ne sortaient pas, malgré la gravité de l’affaire. L’enquête avait pourtant recueilli plusieurs vidéos dès le début de l’été : deux caméras de surveillance et celle d’une habitante. Pourquoi un tel vide dans l’affaire ? Pourquoi cacher ces preuves ? L’IGPN avait même exigé auprès d’une témoin auditionnée de ne pas diffuser la vidéo.

    Médiapart vient d’y remédier. Grace à une précieuse investigation, la journaliste Pascale Pascariello dévoile et analyse les images. Un document accablant pour la police et qui en dit long sur l’état d’esprit des forces de répression. Dans la police française, de tels actes de barbarie en bande ne sont pas seulement couverts, ils sont encouragés.

    « Ils furent applaudis par leurs collègues à la sortie de leur GAV. Des syndicats ont relayé. Des centaines se sont fait porter pâle. Un ministre, un DGPN ont abdiqué. Voici les images de cette police. » David Dufresne
    #haine-raciale #police

  • 🛑 Qu’est-ce que le « contrôle au faciès » ? - Amnesty International France

    Un contrôle d’identité au faciès est un contrôle de police fondé sur des caractéristiques physiques associées à l’origine de la personne, qu’elle soit réelle ou supposée. De tels contrôles sont illégaux car ils sont discriminatoires (...)

    #police #contrôleaufaciès #discrimination #humiliation #racisme

    https://www.amnesty.fr/focus/quest-ce-que-le-controle-au-facies

  • 🛑 CONTRÔLE AU FACIÈS : FACE AU SILENCE DU GOUVERNEMENT, NOUS SAISISSONS LA JUSTICE... - Amnesty International France

    Le vendredi 29 septembre à 14h, se tiendra devant le Conseil d’État, une audience publique dans le cadre de l’action de groupe intentée par six associations nationales et internationales de défense des droits humains pour que cessent les contrôles d’identité discriminatoires ou contrôles dits au faciès en France (...)

    #police #contrôleaufaciès #discrimination #humiliation #racisme

    https://www.amnesty.fr/discriminations/actualites/controle-au-facies-face-au-silence-du-gouvernement-nous-saisissons-la-justic

  • Le #racisme au sein de la #police en France nécessite une #surveillance internationale - Le Temps
    https://www.letemps.ch/opinions/debats/le-racisme-au-sein-de-la-police-en-france-necessite-une-surveillance-interna
    https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/f84909ae-dd0e-4129-885e-05399bc625e3/medium

    Au cours de l’année à venir, plusieurs mécanismes et organismes internationaux de défense des droits humains pourront s’attaquer de front à ce problème. Le Mécanisme international d’experts pour faire progresser la justice raciale et l’égalité dans l’application des lois (Emler), créé en 2021 par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à la suite du meurtre de George Floyd par la police aux Etats-Unis, présentera un rapport lors de la session actuelle du Conseil des droits de l’homme, suivi d’un dialogue offrant l’occasion d’examiner de près l’échec de la France à mettre fin aux pratiques policières discriminatoires.
    Lire finalement : De Sion au Lignon, les jeunes d’ici racontent leur défiance envers la police
    A Genève, l’Examen périodique universel

    La France sera également tenue de répondre publiquement aux recommandations qu’elle a reçues dans le cadre de ce qu’on appelle « l’Examen périodique universel », qui est un mécanisme d’examen par les pairs entre les Etats membres de l’ONU pour contrôler le respect de leurs obligations en vertu du droit international des droits humains. Lors de son examen en mai, la France a reçu plusieurs recommandations de la part d’autres pays pour lutter contre le racisme systémique au sein de ses forces de police et, lors des prochaines sessions, les Etats devraient s’appuyer sur ces recommandations et rappeler à la France que le respect des obligations en matière de droits humains n’est pas facultatif.

  • La police après les émeutes, enquête sur un corps social à vif

    Les #violences_urbaines qui ont secoué le pays en début d’été ont fortement marqué les fonctionnaires engagés en première ligne. L’enquête du « Monde » montre à quel point cette séquence ultra-violente a nourri leur mal-être et un sentiment d’injustice de plus en plus profond.

    Ce sont des blessures qui s’accumulent comme autant de plaies ouvertes, puis de cicatrices jamais complètement refermées au sein du monde policier. Un corps social à vif, meurtri, désorienté. Les #émeutes de fin juin et début juillet, après la mort de Nahel M. à Nanterre, tué par un tir policier pour un refus d’obtempérer, ont ajouté une couche de colère sur un terreau fragilisé, sinon explosif. « Un moment de crispation qui peut être un point de non-retour », s’alarme un préfet, parmi les plus hauts cadres du ministère de l’intérieur, très marqué par l’extrême violence des émeutes et par le mouvement de contestation d’une partie des forces de l’ordre, en juillet, en colère après le placement en détention provisoire d’un agent de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille accusé de violences volontaires pendant les émeutes.

    Des blessures ? Ce vendredi 1er septembre, Stéphane, un major de 52 ans, ouvre la porte de sa chambre dans l’hôtel banal d’une zone artisanale banale où une partie de la CRS 20 a établi son camp de base à Grande-Synthe (Nord), en banlieue de Dunkerque. Trois semaines près de #Calais pour tenter d’empêcher les #migrants de traverser la Manche. Puis deux semaines de repos à Limoges, là où vivent les familles des fonctionnaires. Et, à nouveau, trois semaines de mission à Nice, cette fois pour empêcher les migrants d’entrer sur le territoire, dans cette mission cyclique, parfois étrange [sic], que leur confie la République.

    .... D’autres sont convaincus que le calme est revenu grâce à leur travail, mais également en raison des consignes données par les trafiquants de drogue, gênés dans leur « business » par les émeutes, qui rebutent la clientèle, et inquiets d’une présence durable des forces de l’ordre.

    « Ce qui m’a frappé, c’est ce que m’ont dit des #policiers sur le terrain, relate au Monde Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale (#DGPN). Tous, tous, tous ont dit : “On n’a jamais vu ça.” Même ceux confrontés à 2005. Ils ont tous été marqués par cette détermination chez les émeutiers à se préparer, à aller au contact des policiers pour faire mal. Les fois précédentes, s’il y avait contact, c’est en général les policiers qui en prenaient l’initiative. Là, ce sont eux qui sont venus. Ce qui était manifestement nouveau, aussi, c’est l’aspect coordonné et préparé de certaines actions. »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/27/de-chasseurs-on-est-passe-a-chasses-au-sein-des-forces-de-police-le-malaise-
    https://justpaste.it/d2gel

    #police #ouin_ouin #barbarie_et_larmes_à_l'oeil

  • Anschlagsserie in Neukölln : Berliner Polizist soll Ermittlungen gegen Neonazis verraten haben - Razzia
    https://www.berliner-zeitung.de/news/anschlaege-von-neonazis-in-neukoelln-berliner-polizist-unter-verdac

    A Berlin les résultats sont rares quand la police s’intéresse aux crimes commis par des terroristes d’extrême droite. Après plusieurs années d’enquête concernant des dizaines d’actes criminels dont l’incendie volontaire de la voiture d’un élu de gauche une raison de l’échec se dessine : les policiers collaborent avec les terroristes et les avertissent quand ils risquent d’être identifiés comme auteurs de crimes.

    La leçon est simple : si tu n’a pas de très bons copains parmi les gardiens de la paix ne leur fais pas confiance. Ils sont les alliés de la droite. Tu es obligé de créer tes propres réseaux de proches si tu veux te protéger contre la droite.

    Conseil pratique : où que tu rencontres un flic montre toi sympatique, dis lui bonjour et ne lui parle pas. Ne lui donne aucune information. Ne discute pas avec lui. Ne compte pas sur lui. Reste cordial mais neutre. Il ne vit pas dans ton monde. Il montre un comportement sympatique et attentif mais c’est purement professionnel. Tu ne peux pas le traiter d’égal. C’est une personne dangereuse qui porte une arme.

    Die Berliner Generalstaatsanwaltschaft hat die Wohnung eines Polizisten durchsucht, dem der Verrat von Dienstgeheimnissen aus Ermittlungen im rechten Milieu vorgeworfen wird. Wie Polizei und Staatsanwaltschaft am Mittwoch mitteilten, soll der Beamte als Mitglied der sogenannten operativen Gruppe Rex (OG Rex) geheime Informationen an eine Kontaktperson weitergegeben haben. Dabei habe er nicht ausschließen können, dass diese Informationen an weitere Menschen weitergegeben werden.

    Die OG Rex beschäftigte sich mit der Anschlagsserie in Neukölln, die sich vor allem zwischen 2016 und 2019 abspielte und sich gegen Menschen mit Migrationshintergrund und Linken-Politiker richtete. Unter anderem wurde das Auto des Linken-Politikers Ferat Kocak in Brand gesetzt. Zu den von der OG Rex untersuchten Anschlägen gehörten mindestens 14 Brandstiftungen und 35 Sachbeschädigungen aus der Serie.

    Polizei beschlagnahmt Handys und andere Datenträger

    Laut den Behörden wurden neben der Wohnung des beschuldigten Polizisten auch dessen Arbeitsplatz sowie die Wohnung von zwei Zeugen durchsucht. Es seien Handys und sonstige Datenträger beschlagnahmt worden. Diese müssten nun ausgewertet werden, hieß es. Weitere Angaben machten die Behörden zunächst nicht.

    „Die OG Rex war auch an der Bearbeitung der Anschlagsserie beteiligt, sie war auch in Kontakt mit demokratischen Initiativen in Südneukölln. Es ist also möglich, dass von hier interne Informationen an die Täter geflossen sind“, postete der Berliner Abgeordnete Niklas Schrader (Die Linke) nach Bekanntwerden der Ermittlungen bei der Social-Media-Plattform X, vormals Twitter. Der Abgeordnete gehört dem parlamentarischen Untersuchungsausschuss des Berliner Abgeordnetenhauses an, der sich mit den rechtsextremen Straftaten in Neukölln befasst. Er will an diesem Freitag erneut tagen und dabei zwei Zeugen befragen.

    ❗️ Der nächste „Einzelfall“ im #Neukölln-Komplex: Razzia bei einem Polizisten der Operativen Gruppe Rechtsextremismus. Verdacht: Verrat von Dienstgeheimnissen. https://t.co/FFggoQRH0r
    — Niklas Schrader (@nikschrader) September 27, 2023

    Polizei und Justiz sind seit Jahren mit der Aufklärung der Serie, aber auch mit den Verwicklungen ihrer eigenen Behörden beschäftigt. Zwei vom Senat eingesetzte Sonderermittler hatten 2021 Fehler von Polizei, Staatsanwaltschaft und Verfassungsschutz festgestellt. Die Berliner Generalstaatsanwaltschaft hatte 2020 die Ermittlungen zu den Anschlägen an sich gezogen – wegen des Verdachts, dass ein Staatsanwalt mit der AfD sympathisieren könnte. Bei einem Gespräch sollen zwei Verdächtige aus der rechtsextremen Szene über den Mann gesagt haben, dass er der Partei nahe stehe. Die Behörde erhob dann im Mai vergangenen Jahres Anklage gegen zwei Neonazis.
    Nur wegen Teil der rechtsextremen Straftaten Anklage erhoben

    Die Generalstaatsanwaltschaft legte außerdem gegen Urteile des Amtsgerichts Tiergarten Berufung ein, wonach die beiden Hauptverdächtigen aus der Neonazi-Szene vom Vorwurf der Brandstiftung freigesprochen worden waren. Wegen anderer Vorwürfe waren beide Männer verurteilt worden. Zu diesen Straftaten gehörten unter anderem auch rechtsextreme Schmierereien. Der Prozess wird nach der Berufung der Generalstaatsanwaltschaft neu aufgerollt.

    Polizei und Staatsanwaltschaft hatten mehr als 70 rechtsextreme Straftaten seit 2013 in Neukölln gezählt. Erst nach langen und zunächst erfolglosen Ermittlungen hatte die Generalstaatsanwaltschaft schließlich Anklage erhoben. Diese erfasste aber nur einen Bruchteil der Vorfälle.

    #Allemagne #terrorisme #droite #police

  • « Affaire du 8 décembre 2020 » : un procès pour terrorisme d’ultragauche sur des bases fragiles

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/25/affaire-du-8-decembre-2020-le-proces-d-une-supposee-menace-terroriste-d-ultr

    Sept personnes sont renvoyées à partir du 3 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour « association de malfaiteurs terroriste ». Ce dossier terroriste d’ultragauche est le premier à être jugé depuis le groupe Action directe, dont le dernier procès remonte à 1995.

    https://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org

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    Suivi du procès qui a débuté mardi 3 octobre 2023 :
    https://seenthis.net/messages/1019505

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    En commentaire ci-dessous : détails sur l’affaire.

    • C’est un groupe qui n’a pas de nom. Un groupe dont la plupart des membres ne se connaissent pas. Un groupe sans lieu ni objectif défini. Bref, ce n’est pas vraiment un groupe. Mais cela n’a pas empêché les juges antiterroristes de renvoyer sept individus – six hommes et une femme – classés politiquement à l’ #ultragauche devant un tribunal pour « association de malfaiteurs #terroriste ». Leur procès doit se tenir du 3 au 27 octobre devant la 16e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Ils encourent jusqu’à dix années de prison.

    • Par quelque bout qu’on le prenne, le dossier tient essentiellement sur une seule personne : Florian D., qui se fait appeler désormais « Libre Flot ». Agé de 39 ans, ce militant anarchiste est parti combattre au Kurdistan syrien aux côtés des Unités de protection du peuple (#YPG), des brigades intégrées aux Forces démocratiques syriennes contre l’organisation Etat islamique (EI), d’avril 2017 à janvier 2018.

      #libre_flot

    • A l’été et à l’automne 2020, les pièces versées au dossier vont même en décroissant. Les écoutes sont de peu d’intérêt, seule la sonorisation du camion dans lequel vit et se déplace Florian D. vient alimenter quelque peu le dossier. Or, en novembre 2020, les enquêteurs apprennent que Florian D. a l’intention de vendre son camion et de partir à l’étranger. Il est alors décidé, au terme d’une réunion le 19 novembre 2020 entre la #DGSI, le #PNAT et le juge d’instruction Jean-Marc Herbaut, d’interpeller les mis en cause. Le coup de filet a lieu le 8 décembre 2020, les mises en examen de sept des onze interpellés, appréhendés dans toute la France et ramenés au siège de la DGSI, sont prononcées le 11 décembre.

    • Au bout de quinze mois d’isolement, qu’il assimile à de la « torture blanche » et qui a occasionné pertes de mémoire, désorientation spatiotemporelle, etc., Florian D. a mené une grève de la faim d’un mois, qui s’est achevée par sa remise en liberté sous contrôle judiciaire. Après sa sortie de prison, il a attaqué l’Etat devant le tribunal administratif de Versailles et a obtenu, le 18 avril 2023, l’annulation des décisions de mise à l’isolement et la condamnation de l’Etat à 3 000 euros de réparations.

    • « Dans ce dossier, le PNAT et le juge d’instruction ont plaqué de manière totalement artificielle une méthodologie et un récit directement empruntés au terrorisme djihadiste, estiment les deux avocates. On retrouve la notion de “séjour sur zone” [au Kurdistan syrien] pour aller combattre, la figure du “revenant” tout comme l’idée d’un “réseau transnational” kurde. C’est absurde, il n’y a jamais eu de lien entre une entraide internationale au Rojava et des actions en Occident, c’est un procédé grossier pour criminaliser à bas coût l’extrême gauche. Au contraire, les Kurdes combattent Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique], avec l’appui de la coalition. » « Il ne faut pas oublier que nous défendons quelqu’un qui a combattu Daech au péril de sa vie », renchérit Me Kempf, qui assure la défense de Florian D., avec Me Coline Bouillon. D’autant qu’il n’est pas illégal d’aller combattre avec les YPG au Kurdistan, comme le confirme un jugement du tribunal administratif du 31 mars 2017.

    • Pour Mes Simon et Vannier, « ce dossier pose les bases de ce qui va suivre : les notions d’écoterrorisme et de terrorisme intellectuel agités par Gérald Darmanin depuis un an, la dissolution des Soulèvements de la Terre [ #slt ] en juin ». Me Kempf, lui, y voit la logique dévorante de l’antiterrorisme en action : « Les acteurs de l’antiterrorisme ont besoin de se nourrir de dossiers pour justifier leur existence. Avec le reflux du djihadisme, on peut penser qu’ils ont besoin de se tourner vers d’autres horizons. Or, eux seuls décident, en fonction de critères obscurs, de ce qui est terroriste ou pas. » Pour Mes Chalot et Arnaud, « ce dossier est une porte ouverte extrêmement dangereuse pour les années qui viennent ».

      Des avocats expriment la crainte d’une requalification terroriste à l’avenir de plusieurs dossiers de destruction de biens dans lesquels les Soulèvements de la Terre sont poursuivis.

    • AFFAIRE DU 8 DÉCEMBRE -L’antiterrorisme à l’assaut des luttes sociales
      https://lundi.am/Affaire-du-8-decembre

      Le 8 décembre 2020, une opération antiterroriste visait 9 militants politiques français. Les quelques éléments de langage et de procédure distillés dans la presse par la police laissent alors songeur. Une association de Paint Ball, un artificier qui travaille à Disneyland et quelques discussions de fin de soirée où l’on dit tout le mal que l’on pense de la police nationale captées par des micros cachés par la DGSI. À partir du 3 octobre, sept personnes seront jugées à Paris, soupçonnées de participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Afin de mieux saisir les enjeux comme le fond de cette affaire, nous avons reçu cette analyse détaillée et politique du dossier d’instruction.

      #luttes #antiterrorisme #police #justice #enquête #téléphonie #fadettes #géolocalisation

    • Ça parait tout droit issu de la culture des recrues de l’intérieur nourrie de la bibliothèque rose, un truc comme la DGSI et le club des cinq ou bien Darmanin et La girafe noire

      Et pourtant, la DGSI n’avait pas lésiné sur les moyens de surveillance. A la sonorisation de lieux d’habitation, s’ajoutent des milliers d’heures d’écoutes téléphoniques, le recours à la géolocalisation en temps réel, des dizaines d’opération d’IMSI catching, des centaines de filatures et bien entendu l’analyse des dizaines de supports numériques saisis lors des arrestations et des comptes associés (mails, réseaux sociaux...). Soit sept intimités violées pour venir satisfaire la curiosité malsaine des quelques 106 agent.es du renseignement ayant travaillé sur ce dossier.

    • Affaire du « 8 décembre » : le droit au chiffrement et à la vie privée en procès - 2 octobre 2023

      https://www.laquadrature.net/2023/10/02/affaire-du-8-decembre-le-droit-au-chiffrement-et-a-la-vie-privee-en-pr

      Le 3 octobre prochain s’ouvrira le procès de l’affaire dite du « 8 décembre ». Sept personnes sont accusées d’association de malfaiteurs terroriste. Pour construire le récit du complot terroriste, les services de renseignement de la DGSI chargés de l’enquête judiciaire, le parquet national antiterroriste (PNAT) puis le juge d’instruction instrumentalisent à charge le fait que les inculpé·es utilisaient au quotidien des outils pour protéger leur vie privée et chiffrer leurs communications . Face à cette atteinte inédite, que nous documentions longuement il y a quelques mois, le temps de ce procès va donc être crucial dans la bataille contre les velléités récurrentes de l’État de criminaliser des pratiques numériques banales, sécurisées et saines, pratiques que nous défendons depuis toujours.

      [...]

      Ce procès est une énième attaque contre les libertés fondamentales, mais surtout un possible aller sans retour dans le rapport que l’État entretient avec le droit à la vie privée. Alors votre mobilisation est importante ! Rendez-vous demain, 3 octobre, à 12h devant le tribunal de Paris (Porte de Clichy) pour un rassemblement en soutien aux inculpé·es. Puis si vous le pouvez, venez assister aux audiences (qui se tiendront les après-midis du 3 au 27 octobre au tribunal de Paris) afin de montrer, tous les jours, solidarité et résistance face à ces attaques.

      –—

      Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste - 5 juin 2023

      https://www.laquadrature.net/2023/06/05/affaire-du-8-decembre-le-chiffrement-des-communications-assimile-a-un-

      nous avons été alerté du fait que, parmi les faits reprochés (pour un aperçu global de l’affaire, voir les références en notes de bas de page7), les pratiques numériques des inculpé·es, au premier rang desquelles l’utilisation de messageries chiffrées grand public, sont instrumentalisées comme autant de « preuves » d’une soi-disant « clandestinité » qui ne peut s’expliquer que par l’existence d’un projet terroriste.

      Nous avons choisi de le dénoncer.

      –—

      « Affaire du 8 décembre 2020 » : le #chiffrement des communications des prévenus au cœur du soupçon

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/25/affaire-du-8-decembre-2020-le-chiffrement-des-communications-des-prevenus-au

    • Procès pour terrorisme d’ultragauche : la cause kurde en filigrane de l’accusation

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/03/proces-pour-terrorisme-d-ultragauche-la-cause-kurde-en-filigrane-de-l-accusa

      Florian D. et six autres personnes sympathisantes de l’ultragauche sont jugées à Paris à partir de mardi. A l’origine du dossier, le séjour de Florian D. au Kurdistan syrien, durant lequel il a appris le maniement des armes pour combattre l’organisation Etat islamique.

  • Interview de Paul Rocher, auteur de « Que fait la police ? Et comment s’en passer » - La Grappe
    https://lagrappe.info/spip.php?article348

    Les évènements récents, qui ont bouleversé l’actualité de notre pays suite à la mort de Nahel, ont rappelé la nécessité de pousser la critique de l’institution policière et ce jusqu’au questionnement concernant la poursuite de son existence même. Paul Rocher, déjà auteur en 2020 de « Gazer, mutiler, soumettre. Politique de l’arme non-létale » aux éditions La Fabrique, de passage il y a peu à Bordeaux, a accepté de répondre à nos questions. Voici la présentation de son travail et de sa pensée abolitionniste.

    […]

    Pour le démontrer, je mobilise une série de travaux académiques qui montrent que seulement une toute petite partie du temps de travail d’un policier concerne les affaires criminelles, entre 10 et 1%.

    […]

    Se pose donc la question de ce que fait réellement la police. Pour y répondre, un examen du contexte dans lequel la police moderne voit le jour est édifiant. Il est alors frappant de constater que la fondation de cette institution dans la 2e moitié du 19e siècle n’est pas une réponse à une augmentation de la criminalité. Cette dernière n’augmente pas à ce moment. C’est une réponse à la formation de la classe ouvrière, dont la classe dominante se méfie. Autrement dit, la police est une institution indissociable au capitalisme et des rapports de classe qui en résultent. Elle a été fondée pour maintenir un ordre qui est constamment menacé par sa propre progéniture : la vaste majorité des perdants systématiques.

    #police #violences_policières #histoire #Paul_Rocher #interview

  • ★ Abolir la police est une nécessité (tract 23 septembre 2023) - Groupe Libertaire René Lochu

    Si nous manifestons ce 23 septembre 2023, ce n’est pas pour faire un procès moral à un flic en particulier mais bien pour dénoncer l’institution Policière dans sont entièreté.
    On pense souvent que la fonction militaire consiste à combattre l’ennemi extérieur, les étrangers, en somme, et que le rôle de la Police est de réprimer l’ennemi intérieur, c’est-à-dire d’une part les populations racisées, de l’autre le mouvement social. C’est en fait assez inexact : c’est la Police aux frontières qui fait la chasse aux immigré.e.s, et la Gendarmerie mobile est régulièrement sollicitée pour impressionner les manifestant.e.s, pour preuve l’usage de blindés à Sainte-Soline ou en 2018 pendant le mouvement des Gilets Jaunes. De plus, la Police s’équipe et s’outille de façon de plus en plus militaire. En réalité, l’État distribue à ces 2 bras armés les rôles répressifs que sa politique au service du capital lui dicte.
    La Police Nationale est contre-révolutionnaire depuis sa création. N’oublions pas qu’elle fut créée sous le gouvernement de Vichy qui l’a instaurée par décret du Maréchal Pétain et que l’une de ses premières activités fut de livrer les populations opprimées, notamment juives, aux nazis. Dissoute par le Conseil National de la Résistance, elle est refondée ensuite par De Gaulle et reprend avec enthousiasme du service (...)

    #police #étatisme #capitalisme #anarchisme

    http://anars56.over-blog.org/2023/09/abolir-la-police-est-une-necessite-tract-23-septembre-2023.html

  • Affaire « Lafarge ». Les moyens d’enquête utilisés et quelques attentions à en tirer - Rebellyon.info
    https://rebellyon.info/Affaire-Lafarge-Les-moyens-d-enquete-25197

    Suite aux 35 arrestations des 5 et 20 juin dernier, les entretiens menés avec les arrêté.e.s ont en partie révélé l’ampleur de ce que l’État est prêt à déployer pour traquer celleux qui s’opposent au ravage écologique et industriel. Ecoutes, filatures, logiciel espion, reconnaissance faciale, balise GPS...

    À noter que plusieurs des personnes visées par ces réquisitions ont vu leur compte en banque clôturé sans explication ou ont subit des #contrôles_domicilaires très poussés par la CAF. Une clôture de compte bancaire inexpliquée peut ainsi être un signe de surveillance.

    La police dit ne pas envoyer de réquisitions à Riseup par peur qu’iels ne préviennent les personnes concernées, et considérant que Riseup ne leur répondra probablement jamais. Cela semble confirmer que l’utilisation de fournisseurs mail militantes mettant en œuvre un certain nombre de protections et de système de chiffrement tels que #Riseup leur pose beaucoup plus de problèmes d’accès que dans le cas de fournisseurs commerciaux [6]. (Il va sans dire que l’utilisation de clés de chiffrement PGP pour les échanges de mails ajoute une couche de protection supplémentaire).

    [...] Sans tomber dans le fantasme d’une surveillance permanente et omniprésente, autant prendre un certain nombre de mesures pour se protéger du traçage policier, tout en veillant à ce que ça ne nous pourrisse pas trop la vie et que ça ne nous empêche pas de nous organiser collectivement.

    Nous travaillons à une analyse plus poussée de ces premiers éléments et d’autres. Vous pouvez nous contacter à lesmoyens @ systemli.org

    #lafarge #police #justice #luttes #enquête #SDAT #ADN #vidéosurveillance #Reconnaissance_faciale #téléphonie #fadettes #géolocalisation #logiciel_espion #IMSI_catchers #écoutes #CAF #Pôle_emploi #impôts #ANTS #blablacar ++ #SNCF #FlixBus #banques #Twitter #Facebook (refus !) #Instagram #sonorisation_de_véhicule #boîtiers_GPS #Filatures #sociétés_d'autoroute #Demande_de_photos_des_véhicules_aux_péages_autoroutiers

  • Violences policières : à deux jours d’une journée de manifestations, la gauche se divise
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/21/violences-policieres-a-deux-jours-d-une-journee-de-manifestations-la-gauche-

    La lutte contre les #violences_policières donne lieu à une nouvelle mise en scène – invectives comprises – des dissensions entre les chefs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), La France insoumise (LFI) défendant la participation à une manifestation samedi 23 septembre, à laquelle communistes et socialistes refusent d’appeler. Plus que le refus d’appeler, c’est l’argumentation utilisée par [cette merde ambulante de] Fabien Roussel qui cristallise les critiques des « insoumis »

    [...] Sophia Chikirou, proche de Jean-Luc Mélenchon [peu appréciée par diverses composantes LFI], a publié cette semaine un message comparant [par goût de la formule] l’actuel patron des communistes à Jacques Doriot, ancien communiste passé à la collaboration dans les années 1940. Et une photo de vente de tee-shirts affirmant : « Tout le monde déteste #Fabien_Roussel. ».

    L’intéressé a réagi en dénonçant un « appel à la haine (…) extrêmement dangereux ». « On doit avoir un minimum de respect entre nous et s’en prendre comme ça à un dirigeant du PCF, en connaissant l’engagement qui a été le nôtre pendant la guerre, dans la Résistance, contre le nazisme [et moi sur les plateaux télés et les dîners mondains paragouvernemntaux], c’est extrêmement grave », a-t-il déclaré sur Franceinfo, en appelant au « dialogue » à gauche.
    Mais la lassitude gagne leurs partenaires. « Roussel n’est pas Doriot. Le débat, ce n’est pas le pugilat. Le désaccord, ce n’est pas l’insulte. La montée de l’extrême droite est un sujet trop sérieux pour ne pas lui fournir des alliés supplémentaires. Halte au feu », a réclamé le patron du PS Olivier Faure, sur le réseau social X (anciennement Twitter). « STOP », a aussi tancé la patronne du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain [encore une ?], « entre partenaires on se respecte ».

    #police

    • « Il faut rompre avec le principe de toujours moins de policiers toujours plus armés », Sophie Binet (CGT) à la manif contre les violences policières à Paris.

      énième florilège Roussel et fête de l’huma
      https://seenthis.net/messages/1017391

      tout ça pour une manif appelée près de trois mois après l’assassinat de Nahel....

      edit
      Manifestations contre les violences policières : près de 30 000 personnes attendues et autant de forces de l’ordre mobilisées...
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/23/manifestations-contre-les-violences-policieres-pres-de-30-000-personnes-atte

      Des risques de troubles à l’ordre public sont mentionnés à Gap (Hautes-Alpes), à Rennes (Ille-et-Vilaine), à Lille (Nord), à Dijon (Côte-d’Or), à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), à Angers (Maine-et-Loire), à Caen (Calvados), à Angoulême (Charente), à Tulle (Corrèze), à Toulouse (Haute-Garonne), à Grenoble (Isère), à Bordeaux (Gironde), à Saint-Etienne (Loire), au Puy-en-Velay (Haute-Loire), à Pau (Pyrénées-Atlantiques) et à Villeurbanne (Rhône).
      Le renseignement territorial évoque également des risques de troubles à Nice (Alpes-Maritimes), où un rassemblement antidrogue à proximité de la marche unitaire est organisé par l’ultradroite. Des affrontements sont ainsi à craindre avec l’ultragauche, précise la note.

      (...) A Paris, 3 000 à 6 000 personnes sont attendues, dont 200 à 400 étant considérées comme de possibles sources de troubles, selon une source policière citée par l’AFP.

      #gauche #DGSI

  • Des journalistes de « Libération » convoqués par la PJ : communiqué de la SJPL et de la direction de la rédaction – Libération (all together)
    https://www.liberation.fr/plus/communiques/des-journalistes-de-liberation-convoques-par-la-pj-communique-de-la-sjpl-
    https://www.liberation.fr/resizer/Y9z1u88OI4CdG20-1gktXECoh48=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-

    Les trois journalistes étaient convoqués par la police judiciaire après une série d’articles sur la mort d’Amine Leknoun, tué par un policier.

    Ce jeudi 21 septembre, les journalistes de Libération Ismaël Halissat, Fabien Leboucq et Antoine Schirer étaient convoqués pour être entendus en tant que suspects sous le régime de l’audition libre par la brigade criminelle de la police judiciaire de Lille.

    Les motifs d’infractions de « violation du secret de l’instruction », « recel de violation du secret de l’instruction » et « diffamation publique à raison de la fonction ou de la qualité de dépositaire de l’autorité publique » retenus par le parquet visent la publication d’une série d’articles sur la mort d’Amine Leknoun, tué par un policier de la BAC, à Neuville-en-Ferrain (Nord).

    Dans leur enquête, les journalistes de Libération soulignent les manquements de l’IGPN et de la juge d’instruction dans la conduite des investigations concernant la mort d’Amine Leknoun.

    Parce qu’elle constitue un gaspillage des ressources de la police et de la justice, et, surtout, dans la foulée de la perquisition et de la garde à vue de trente-neuf heures infligées à notre consœur de Disclose Ariane Lavrilleux, une nouvelle tentative d’intimidation de journalistes, la Société des journalistes et du personnel (SJPL) et la direction de Libération dénoncent une procédure inadmissible et indigne d’un pays démocratique où la liberté de presse ne doit en aucun cas être entravée.

    Mort d’Amine Leknoun : dans le Nord, un tir policier suspect et une enquête à l’arrêt, par Ismaël Halissat, envoyé spécial dans le Nord, Fabien Leboucq et Antoine Schirer, 22 juin 2023
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/homicide-policier-dans-le-nord-un-tir-suspect-et-une-enquete-a-larret-202

    Fin août 2022, le Roubaisien de 23 ans a été tué au volant d’une voiture par le tir d’un agent de la #BAC de Tourcoing. Dix mois après, la frêle enquête judiciaire semble avoir été délaissée par l’#IGPN et la juge d’instruction.

    https://www.liberation.fr/resizer/ubYH-rBAV5wUYwTXcnZLDG7C5Ys=/768x0/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/T3D2SJOAQVB43PHNKRYJRT36QQ.jpg

    Amine Leknoun est mort il y a dix mois à la suite d’un tir policier. En 2022, 11 autres personnes sont mortes dans des circonstances similaires en France. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)

    Quelques heures d’investigations pour un #homicide_policier et, dix mois plus tard, une enquête à l’arrêt. Dans la nuit du 29 au 30 août 2022, Amine Leknoun, 23 ans, est tué au volant d’une voiture, à Neuville-en-Ferrain (Nord), par le tir d’un agent de la brigade anticriminalité (BAC) de Tourcoing. Au cours de l’année 2022, onze autres personnes sont mortes sous les balles de policiers dans des circonstances similaires, comme conducteur ou passager d’un véhicule. Une explosion des tirs mortels, presque aussi nombreux cette année-là qu’au cours de l’intégralité des cinq précédentes, qu’il est possible d’expliquer, selon des premiers résultats de chercheurs, par le vote d’une loi en 2017 assouplissant les règles d’usage des armes par les policiers.

    Pour justifier son tir, Amaury D., brigadier-chef de 36 ans, assure qu’il était menacé par la voiture que conduisait Amine Leknoun, selon les pièces judiciaires consultées par Libération. L’enquête de flagrance, menée d’abord par la police judiciaire (PJ) puis par la délégation lilloise de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), a duré un peu plus d’un jour. Malgré ses nombreuses lacunes, elle comporte de premiers éléments médico-légaux et balistiques fragilisant l’argument de la légitime défense adopté par le policier. Le parquet de Lille ouvre une information judiciaire le lendemain des faits et la juge d’instruction met en examen, dans la foulée, l’auteur du tir pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », par personne dépositaire de l’autorité publique.

    Depuis, cette frêle enquête judiciaire semble avoir été délaissée par les enquêteurs de l’IGPN et la juge d’instruction, en dépit des premiers éléments plutôt défavorables pour l’agent qui a fait feu. Celui-ci n’aurait même commis « aucun manquement, et aucune négligence professionnelle », selon les conclusions rendues par l’IGPN, dans le cadre de l’enquête administrative menée sur ces faits. L’avocate du policier, présumé innocent comme tout mis en cause, a par ailleurs contesté sa mise en examen devant la chambre de l’instruction. La décision de cette dernière est attendue en septembre.

    « On a tout de suite reconnu le véhicule de la BAC »

    En cette fin d’été 2022, l’ambiance est « très calme » pour les policiers de la BAC de Tourcoing, raconte Amaury D. aux enquêteurs, lors de l’unique audition de sa garde à vue. Le 29 août, son équipage commence son service à 19h50. Une séance d’entraînement au tir, une interpellation qui se déroule selon lui sans accroc, une pause dîner… Cela mène les trois policiers jusqu’au milieu de la nuit. Peu avant 3 heures, ils reçoivent un tuyau d’un certain « Max », de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Lille, une unité chargée des missions judiciaires périlleuses. Il les oriente vers un véhicule que son service suit à l’aide d’une balise, « une Renault Mégane, volée », assure à l’IGPN Yann T., chauffeur de l’équipage de la BAC ce soir-là. La BRI leur propose de « procéder à l’interpellation des individus se trouvant à bord pour recel de vol de véhicule », complète Nicolas P., également policier de la BAC et présent cette nuit-là.

    Une affaire a priori facile. Le trio de la brigade anticriminalité est proche du lieu où la Mégane est garée. De nuit, la zone industrielle, isolée, de Neuville-en-Ferrain, à quelques centaines de mètres de la frontière avec la Belgique, est peu éclairée. Yann T. tente une approche discrète, afin de bénéficier de l’effet de surprise. Peine perdue : « On voit que la police arrive sur nous sans feux. On a reconnu [tout] de suite le véhicule de la BAC », relate aux enquêteurs Ramdane B., assis sur le siège avant, à côté d’Amine Leknoun. Ce dernier n’a pas le permis, et fait « l’objet d’un mandat pour écrou de trois mois [application d’une peine de prison ferme, ndlr], lié à la réitération d’infractions commises en non-respect des obligations de confinement Covid », selon un procès-verbal du dossier. Toujours d’après Ramdane B., les deux jeunes hommes prévoyaient de fumer un joint avant l’arrivée de la voiture de la BAC.

    Les fonctionnaires disent avoir allumé leurs feux et gyrophares quelques mètres avant d’arriver au niveau de leur cible. Yann T. place sa voiture de manière à bloquer une éventuelle fuite de la Mégane. Cette dernière est stationnée perpendiculairement à la route, le coffre contre un portail fermé, le long d’un rebord d’une dizaine de centimètres de hauteur, situé à sa gauche. Les policiers qui ne sont pas au volant sortent les premiers. Ils sont habillés en civil et portent un brassard orange. Amaury D. se dirige vers la fenêtre conducteur ; Nicolas P. vers celle du passager. D’après ce policier, son collègue Yann T. se serait placé « à l’avant de la Renault Mégane avec son arme à la main pour tenir en respect le conducteur », après être descendu à son tour. Mais l’intéressé dit s’être positionné « vers l’arrière de [sa] voiture » et avoir braqué son arme « en direction du capot ». De son côté, Ramdane B., interrogé par les enquêteurs à ce sujet, déclare qu’« aucun policier » n’était devant la voiture.

    L’homicide est survenu à deux pas d’une station essence. Contrairement à ce qu’a indiqué l’IGPN, il y avait bien des caméras. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
    « Le petit pan »

    La scène qui se joue alors semble en tout cas très rapide. Bloqué à l’avant par la voiture de la BAC, « le conducteur du véhicule Renault Mégane essaye de monter sur la bordure [sur sa gauche], pour s’échapper », relate Nicolas P. lors de son audition. « A ce moment-là, je crois comprendre que le véhicule cale. » Le fonctionnaire utilise sa matraque télescopique « pour briser la vitre du passager avant [et] procéder à l’interpellation des occupants ». Conséquence d’après lui : son bras « se trouve coincé dans l’habitacle […] avec le montant de la porte ». Aucune blessure n’est constatée dans l’enquête à ce sujet.

    Après le bris de la fenêtre passager, Ramdane B. fait ce récit : « J’entends le bruit du moteur et là je lève les mains de suite. [Notre] véhicule est stoppé. Pour moi, Amine a fait un mètre. » De fait, la Mégane n’est pas allée loin. Selon des mesures effectuées sur la scène par les enquêteurs, le véhicule était arrêté à moins de 10 mètres du portail près duquel il était garé.

    Entre-temps est survenu le tir. Les deux équipiers de Amaury D. ne se souviennent pas l’avoir entendu, Ramdane B. dit avoir perçu « le bruit de la vitre cassée, le petit pan, les cris des policiers et le bruit du moteur ». Tandis que le policier auteur du coup de feu, Amaury D., affirme ceci : « Au début, on avait l’impression [que le véhicule] avançait très lentement, comme s’il avait calé. Et quand j’ai ouvert la portière, j’ai entendu le moteur vrombir. Juste à ce moment, il a engagé sa manœuvre, c’est là que j’ai tiré. »

    « Je ne voyais aucune autre solution »

    Plus en détail, le brigadier-chef raconte qu’il a ouvert la portière, qui n’était pas verrouillée, tenant son arme dans la main droite. Il a alors « le pied droit juste sur la bordure et le pied gauche entre la portière du conducteur et la bordure ». Le policier poursuit, au sujet d’Amine Leknoun : « J’étais vraiment à son contact […]. Mais en me rapprochant, je n’avais pas d’autre choix que de mettre mon deuxième pied entre la voiture et la bordure. » Le policier assure qu’il se retrouve alors coincé à cet endroit : « L’arrière [du véhicule] allait me happer car il me prenait de biais et il avait enclenché sa manœuvre de braquage à gauche et de marche avant. […] J’ai lâché prise et j’ai tiré au moment où je me suis rendu compte que le véhicule allait me percuter car il commençait déjà à me frôler. » Le brigadier-chef perd son arme, qu’il vient d’utiliser presque à bout portant, et dit être tombé en arrière. Pourtant, alors que le véhicule continue sa trajectoire sur quelques mètres et n’est pas immédiatement stoppé, Amaury D. n’a ni été happé ni percuté. Lors de son interrogatoire de première comparution, le fonctionnaire affirme qu’il n’avait « pas le choix » : « Je pense que j’étais dans mon droit, que j’ai agi pour protéger mon intégrité physique et celle de mon collègue [Nicolas P.] que je voyais partir avec le bras, être tiré par le bras par le véhicule en mouvement. Je ne voyais aucune autre solution. » Son avocate, Manon Dugast, appuie : « Les déclarations de mon client n’ont pas changé, elles sont constantes depuis le début. Le dossier en l’état suffit à caractériser l’état de légitime défense, et l’on pourrait déjà clôturer cette information judiciaire. »

    Le tir ne laisse aucune chance à Amine Leknoun : « Lors de son trajet, le projectile est entré au niveau de la neuvième côte gauche, il a perforé le lobe inférieur du poumon gauche, l’aorte, le lobe antérieur du poumon droit, le foie avant de ressortir au niveau de la sixième côte droite », observe le légiste. L’ogive finit sa course dans l’îlot central du véhicule, à proximité du frein à main, preuve de son inclinaison, vers le sol, comme le montre la modélisation 3D du tir réalisée par Libération à partir de l’expertise balistique.

    Amine Leknoun est déclaré mort à 3 h 50, après l’intervention des secours. La garde à vue d’Amaury D. débute à 5h45. D’abord auprès de la police judiciaire, première sur les lieux, et autrice des premiers actes d’enquêtes ; puis auprès de l’IGPN. Le 31 août à 13h35, la délégation lilloise de l’inspection rend un procès-verbal de synthèse, clôturant l’enquête de flagrance. Elle a duré moins de trente-six heures, et laisse de nombreuses questions en suspens, à commencer par la réalité de la menace que représentait le véhicule pour les agents.

    De nombreuses carences dans l’enquête

    Si Amaury D. n’a pas été percuté, il a évoqué, lors d’une audition, « une douleur au niveau de la cheville droite, à l’intérieur de [la] malléole » et une photo prise au cours de la garde à vue par l’IGPN, montre une rougeur à l’arrière de sa cheville gauche. « Cette blessure correspond à l’endroit où mon pied a tapé, sur la bordure, quand je me suis retrouvé déséquilibré par la manœuvre du véhicule », selon Amaury D. Mais, dix mois après les faits, aucune constatation médicale n’atteste de cela dans le dossier judiciaire.

    Le récit d’Amaury D. semble pourtant convaincre le chef de la délégation lilloise de l’IGPN, considérant, à l’issue de l’enquête de flagrance d’un peu plus d’un jour, que le tir est justifié par les dispositions de l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure, créé par la loi de 2017. Ce commandant de l’IGPN conclut que la voiture a « [emporté] brièvement les deux agents », alors que seul Nicolas P. dit avoir dû suivre le mouvement du véhicule, après avoir entré son bras dans l’habitacle.

    D’autres carences du dossier interpellent. Les ondes radio ne sont pas exploitées : impossible donc de savoir ce que les fonctionnaires ont déclaré après avoir tiré. En revanche, Amaury D. indique à l’IGPN : « Avec mes collègues de la BAC, on s’est un peu refait le film ensemble avant de partir avec [les enquêteurs de] la PJ. » Une possible concertation qui ne fait l’objet d’aucune question durant les auditions. D’ailleurs, en tout et pour tout, Nicolas P. et Yann T. sont chacun entendus brièvement une fois par la PJ ; puis Amaury D. est auditionné une seule fois par l’IGPN, de même que Ramdane B. Soit quatre auditions succinctes pour un homicide.

    Le téléphone du mis en cause n’est pas non plus analysé par les enquêteurs, alors même qu’il leur raconte avoir « expliqué la situation à la hiérarchie de nuit » très rapidement après les faits, signe qu’il a pu communiquer dans l’intervalle entre le tir et son placement en garde à vue. Les policiers étaient par ailleurs équipés d’une caméra piéton mais celle-ci n’a pas été exploitée par les enquêteurs, au motif que le mis en cause assure qu’il ne l’avait pas allumée – pour des raisons de discrétion et car « cela fait très peu de temps que nous la prenons et nous n’avons pas encore le réflexe ». Aucune expertise technique n’est entreprise pour vérifier la véracité de cette affirmation, et les collègues d’Amaury D. ne font pas l’objet de questions sur le sujet.

    Les manquements les plus importants concernent les caméras de vidéosurveillance. D’abord, il y a celle de la ville de Neuville-en-Ferrain. Contactée par téléphone par l’IGPN, la police municipale répond que « ces caméras sont axées dans le sens de la circulation, elles ne filment pas les trottoirs et les entreprises », rapporte un procès-verbal. Et donc que « l’intervention [de la BAC] n’a pas été filmée, la seule chose qui est visible c’est l’arrivée des véhicules de police ». Les enquêteurs de l’IGPN se contentent de ces déclarations et n’estiment pas nécessaire de visionner ces images par eux-mêmes, et de s’en servir a minima pour établir une chronologie de l’intervention de police et de l’arrivée des secours. En l’absence de réquisitions, elles sont aujourd’hui perdues, la durée légale de conservation des images étant d’un mois maximum.

    Un simple PowerPoint ajouté au dossier

    Il en va de même concernant au moins une autre caméra de surveillance. L’homicide est survenu à deux pas d’une station essence et d’un entrepôt. Le lendemain des faits, les enquêteurs de l’IGPN se rendent sur les lieux et écrivent ceci : « Constatons que la station est une station en libre-service et qu’aucune caméra n’est installée. » Sur place, Libération a pourtant pu constater la présence d’une caméra, montée sur un poteau, filmant en direction du lieu des faits. A-t-elle pu capter des éléments intéressants l’enquête ? Là encore, sans réquisition judiciaire, impossible de le savoir. « Dans cette affaire, tant la juge d’instruction que l’IGPN méprisent l’enquête délibérément », s’emporte Arié Alimi, avocat des parties civiles.

    Depuis l’ouverture de l’information judiciaire, le lendemain des faits, l’enquête n’a pratiquement pas avancé. Dans la commission rogatoire de la juge d’instruction, dix mois après cet homicide policier, seul un procès-verbal de « documentation relative à l’usage des armes » a été rédigé. Il s’agit en fait d’un simple PowerPoint, élaboré par un autre service de l’Inspection générale de la #police, qui illustre des cas pratiques dans lesquels l’article 435-1 du code de la sécurité intérieure peut s’appliquer. Le seul élément nouveau est le retour de l’expertise balistique, déjà évoquée. Contactée à ce sujet, la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, n’a pas répondu à nos questions. Enfin, la Mégane conduite ce soir-là par Amine Leknoun, n’a jamais fait l’objet de réelle expertise… Le garage qui l’abritait, ainsi que plusieurs autres véhicules placés sous scellés dans différentes enquêtes judiciaires, a mystérieusement brûlé quelques mois après les faits.

    après un article pareil, encore un article de trop, c’est cool, et assez laxiste, de pas les perquiser durant des heures et de ne pas les mettre en gav, non ?

  • Désarmement des policiers municipaux sur les conseils d’un médecin

    https://www.ladepeche.fr/2023/09/20/pres-de-toulouse-le-maire-de-bruguieres-desarme-sa-police-municipale-sur-l

    #police #armement #desarmons_les

    (Le maire) a pour cela sollicité le préfet qui a accepté de retirer l’autorisation individuelle de porter une arme aux trois agents de police en poste . Le maire explique avoir pris cette décision « après une alerte du médecin qui réalise des entretiens avec ces agents. Il a été fait état d’une mauvaise ambiance, particulière, dans le service, avec des mésententes entre collègues. J’ai donc préféré prendre une mesure pour protéger les policiers et les concitoyens ».

    (…)

    Dans une commune voisine, Saint-Jory, le maire avait également désarmé sa police suite à des tensions plus vives liées notamment à des enquêtes illégales sur ses agents faites par leur hiérarchie. C’est l’affaire des Taj (Traitement des antécédents judiciaires) pour laquelle quatre personnes seront invitées à s’expliquer prochainement devant le tribunal correctionnel.

  • Harcèlement scolaire : un collégien soupçonné de propos homophobes interpellé en plein cours dans le Val-de-Marne
    Le collégien a reconnu avoir posté des messages homophobes et violents sous la publication Instagram d’une adolescente en pleine transition de genre. Le parquet a indiqué qu’il prononcerait une mesure de réparation pénale à son encontre.

    https://www.liberation.fr/societe/sexualite-et-genres/harcelement-scolaire-un-collegien-soupconne-de-propos-homophobes-interpel

    Acte 49.3, Scène 2358574 Attal Le Hun fait son cartable
    (Attal le hun, Mère Manu, un boeuf, les chiens )
    Mère Manu prépare un cartable pendant qu’Attal brise des objets.

    Mère Manu : Attal, ma pourriture d’amour, n’oublie pas de prendre ton crochet à baya car depuis que ton oncle Fétide a quitté le ministère et qu’on a liquidé Pop n’Die, il n’y a plus assez de chiens de bergers pour préparer les veaux à l’abattoir. Il faut que tu distraie les bœufs pendant que nous évaluons la rentabilité de leur jeune viande.
    Attal prend le crochet à baya et soulève la jupe d’une poupée avec.
    Le boeuf frappe à la porte, Mère Manu ouvre

    Mère Manu : Plait-il ?
    Le Boeuf : Mère Manu j’en appel à votre bonté. Mon veau est harcelé, aidez le. Aidez nous !
    Mère Manu : Pour la charité allez voire Bernard ! ( Les chiens avancent sur le boeuf en grognant - Mère Manu claque la porte )

    Acte 49.3, Scène 2358575 Attal Le Hun sur le chemin de l’école (Attal, le boeuf, les chiens)

    Attal escorté des chiens en chantant sur un air connu : Quand j’étais petiiii, j’étais un géniiii, maintenant que j’suis grand, je vais être président !
    Darmachien ( à part ) : Ne compte pas là dessus fourtiquet, c’est moi qui serait calife à la place du calife.
    Dupond-Maserati renifle les poches d’Attal incognito
    Le boeuf approche : Attal Le Hun, j’en appel à votre bonté. Mon veau est harcelé, aidez le. Aidez nous !
    Attal ( en aparté ) : comment ose-t’il s’adresser à moi ! ( aux chiens ) Chiens, chassez moi ca !

    Le bœuf quitte la scène poursuivit par les chiens. Attal arrivé devant l’école sort son crochet à baya et commence à mesurer les ourlets des femelles pendant que les mâles peuvent rentré en classe.

    Acte 49.3, Scène 2358576 La Mort du petit Nicolas (Attal, le boeuf, les chiens, les merdias)

    Le boeuf en pleurant devant les micros : Mon petit s’est donné la mort ! J’ai imploré l’oncle Fétide. J’ai imploré Pop’n Die. J’ai imploré Mère Manu. J’ai imploré Attal le Hun. Ils m’ont tous envoyer leurs chiens.

    Attal le dégage avec son crochet et prend sa place devant les micros : Je veux un électrochoc à tous les niveaux. Mon rôle c’est d’être à vos côtés, de vous donner les moyens d’agir, pas de défendre l’indéfendable. Mon rôle, votre rôle, n’est pas de protéger une institution à tout prix, mais de protéger à tout prix nos élèves, nos veaux. Lorsqu’il y a une faute, il faut avoir le courage de le dire et surtout le courage d’en tirer les conclusions. Ainsi nous allons envoyer le RAID contre un veau harceleurs qui servira d’exemple puis nous reprendrons notre grande évaluation des ourlets afin de punir les fennecs qui n’ont pas été sage au printemps dernier.
    Les chiens avancent vers le publique en grognant
    – rideau

    cf : https://www.leparisien.fr/societe/je-veux-un-electrochoc-a-tous-les-niveaux-lavertissement-dattal-aux-recte

    #Manu_roi

  • Au Royaume-Uni, plus de mille policiers londoniens ont été sanctionnés après une série de scandales
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/19/au-royaume-uni-plus-de-1-000-policiers-londoniens-sanctionnes-apres-une-seri

    Par ailleurs, 275 agents sont en attente d’une audience pour faute grave, dont une proportion importante concerne des accusations de violence contre des femmes.

    Un millier de policiers londoniens ont été suspendus ou réaffectés en un an, a annoncé mardi 19 septembre Scotland Yard, qui a lancé une vaste opération de nettoyage dans ses rangs après une série de scandales.
    « Il faudra un an, deux ans ou plus pour éliminer les [policiers] corrompus », a prévenu Stuart Cundy, un haut gradé de la Metropolitan Police (la #police de #Londres). Au total, 201 agents ont été suspendus depuis un an, et environ 860 ont été réaffectés, a précisé la « Met ».
    « Si l’on additionne ces deux chiffres, on obtient plus de 1 000 policiers, soit presque la taille d’une petite force de police dans d’autres endroits du pays. Il s’agit d’un nombre important », a reconnu Stuart Cundy.
    La « Met », qui compte 34 000 membres, fait face à une grave crise de confiance depuis la révélation de crimes commis par des #policiers.

  • Dans le Var, un festival de rock indé sacrifié pour des raisons politiques ?
    https://www.telerama.fr/musique/dans-le-var-un-festival-de-rock-inde-sacrifie-pour-des-raisons-politiques-7

    Le Pointu Festival n’est à ce jour pas reconduit par la mairie LR de Six-Fours-les-Plages, organisatrice de l’événement. Une décision qui survient après que la foule a clamé des chants anti-police lors de la dernière édition.

    À Six-Fours-les-Plages, le public d’un concert de rock chante « tout le monde deteste la police »
    https://www.francebleu.fr/infos/politique/a-six-fours-les-plages-le-public-d-un-concert-de-rock-chante-tout-le-mond

    C’est une vidéo enregistrée par un spectateur d’un des concerts du Pointu Festival sur l’Île du Gaou le week-end dernier à Six-Fours-les-Plages. Une partie du public chante « tout le monde déteste la police ». Selon ce témoin, entre deux morceaux, le groupe britannique Idles venait de lancer un « ACAB », l’acronyme anglais « All cops are bastards » ("Tous les flics sont des salauds").

    Ce mercredi, Renaud Muselier a dénoncé ce slogan et la réaction du public. « Faire chanter ’Tout le monde déteste la police’ à la foule, est inacceptable et insupportable, dit le président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ici, les forces de l’ordre peuvent compter sur notre soutien, notre estime. »

    De son côté, le député RN Frédéric Boccaletti lui aussi se dit scandalisé. "Ces agissements sont parfaitement intolérables et d’autant plus condamnables à l’heure où nos forces de sécurité et de secours sont tous les jours confrontées à une violence sans précédent", écrit-il dans un communiqué.

    D’autres témoins présents à ce concert dimanche affirment au contraire que le groupe anglais n’a pas provoqué le public. Les chansons des Idles évoquent souvent des sujets politiques comme le Brexit, l’immigration et l’homophobie. Le Pointu Festival s’est tenu sur l’île du Gaou du 7 au 9 juillet.

    #police #culture

  • Madrid (Espagne) : Policier infiltré dans des mouvements antifascistes | Attaque
    https://attaque.noblogs.org/post/2023/09/12/madrid-espagne-policier-infiltre-dans-des-mouvements-antifascistes

    En 2015, Sergio Botana, policier sous couverture, établit un premier contact avec une banque alimentaire, qui lui permettra de rejoindre le collectif de jeunesse antifasciste « Distrito 14 »

    Personne ne connaît son adresse exacte, il n’est pas originaire du quartier et il vit avec un oncle que personne n’a rencontré. Des soupçons apparaissent, mais il gagnera la confiance des militants au fil des années, effaçant tout doute à son égard.

    Il participe à de nombreuses actions : occupation de banques, manifestations antifascistes et pour l’autodétermination de la Catalogne… Sergio en vient même à habiter avec d’autres militants, jusqu’à avoir une relation sur plusieurs années avec une d’entre eux.

    La confiance acquise au fil des ans lui a permis de s’engager trois ans plus tard dans le « Movimiento Antirrepresivo de Madrid » (MAR).

    Une répression immense s’abat sur le collectif à partir de 2021 sans que l’on sache si c’est lié à cette infiltration. Il prend par la suite ses distances avec le groupe en prétextant vouloir devenir pompier.

    Plusieurs éléments ont permis de découvrir des mois plus tard que Sergio Botana se nommait en réalité Sergio Gigirey Amado et qu’il était policier. Tout part d’une photo d’une course à pied dans laquelle son vrai nom apparaît.

    Après quelques investigations, le MAR retrouve une seconde photo de Sergio passant son concours de policier en 2014. Enfin, l’entreprise dans laquelle il était censé travailler a confirmé au MAR qu’aucun Sergio ne travaillait à cette époque-là.

    Le MAR conclut en affirmant que ce sont en tout six « taupes » qui ont été découvertes ces quinze derniers mois au sein des mouvements sociaux espagnols.

    #police #espagne