• A NOS CORPS DEFENDANTS - 2020 - 90 min - FR / ENG

    https://www.youtube.com/watch?v=zrHcc_rPacE

    Désarmons les
    –------------
    Durée : 90 min

    Année : 2019

    Réalisation : IanB

    Synopsis

    Ce film ne raconte pas une histoire. Il se veut une approche sensible et radicale des violences psychologiques et physiques infligées aux habitant·es des quartiers populaires par la police. Les récits prennent place dans la France des vingt dernières années, celle de l’après Sarkozy, et sont rapportés par les premier·e·s concerné·e·s : pas de sociologue, pas d’historien, pas de journalistes ni de storytelling. Juste la parole de celles et ceux qu’on voudrait voir silencieux·ses : Wassil Kraiker et ses parents Zohra et Abdelaziz, des jeunes d’Argenteuil, Amine Mansouri et son père Moustapha, Ali Alexis et son épouse, Ramata Dieng et Farid El Yamni…

    On y aborde la question de la domination, ou comment l’Etat traite les corps étrangers pour mieux les contrôler. Il est question de racisme, de torture et d’un combat vital pour la vérité. Les protagonistes de ce film n’avaient pas choisi de devenir un jour visibles, mais les violences systémiques en ont fait des combattant·e·s, à leurs corps défendants.

    Sur le réalisateur

    IanB est membre fondateur d’un collectif qui existe et se bat depuis 2012 contre les violences d’Etat, Désarmons-les ! Ce film, il l’a pensé à la fois comme une manière de clore un chapitre dans son combat personnel, une déclaration de guerre et un message sans concession à l’attention de celles et ceux qui oseraient encore nier le caractère systémique des violences policières.
    Contacts :

    Mail : ianb@riseup.net

    Twitter : @ianb_desarmons

    Site internet : https://volte-face.info/film-a-nos-corps-defendants

  • La police intervient pour faire reprendre le travail à Belfort ! Une vision (...) - Sud PTT
    http://www.sudptt.org/La-police-intervient-pour-faire-reprendre-le-travail-a-Belfort-Une-vision-du

    La direction de Teleperformance au lieu de nous recevoir afin de trouver une solution rapide et de sécurisé la situation a préféré appelé la police afin de faire cesser le débrayage. Les forces de l’ordres ont fait le choix d’obéir à la direction et d’interdire le droit de grève dans l’entreprise en raccompagnant les salarié-es en production... La police expliquant sans doute ce choix d’allez à l’encontre du droit de grève que le rassemblement était non autorisé et dangereux. Pourtant comme le démontre des vidéos , les salarié-es avaient des distances entre eux plus importante que sur le plateau de production... Il semble évident qu’il y a une contradiction entre le fait d’interdire un rassemblement de plus de 10 personnes à l’extérieur, alors que l’on permet un regroupement dans un espace confiné de plus 50 personnes à l’intérieur.

    #police_partout

  • Contre l’#exception, faire problème commun
    de #Sarah_Mekdjian

    #Biopolitiques_différentielles
    Alors que le #confinement, désormais sous #surveillance_policière depuis le 16 mars 2020 en France, doit protéger de la propagation de la #maladie, l’#enfermement continue de tuer, et de creuser les lignes d’une #biopolitique_différentielle, fondée sur la pénalisation des vies. Dans les #prisons italiennes, les parloirs ont été supprimés, les mutineries flambent. Sept détenus seraient morts dans ces insurrections.

    En France, des détenus qui ont eu des parloirs avec des personnes venues de zones dites dangereuses ont été placés en #isolement. #Punition et #protection se conjuguent. A #Fresnes, une des prisons les plus surpeuplées de France, les premiers cas de #contamination apparaissent, avec une première mort d’un prisonnier évacué. Les #masques sont progressivement distribués aux #personnels_pénitentiaires, même chose pour la #police qui surveille dans les centres de #rétention_administrative. Ce qui n’est pas le cas pour les détenus, ni les retenus.
    La lettre écrite par les retenus du centre de rétention administrative (#CRA) de #Lesquin à proximité de Lille est un cri d’alerte : suite au cas d’une personne contaminée à l’intérieur du CRA le vendredi 13 mars 2020, et à son évacuation, les policiers de la #police_aux_frontières (#PAF) portent des masques et des gants, les retenus non. Elles et ils ont décidé de ne plus fréquenter les lieux collectifs, notamment le #réfectoire. « Nous ne mangeons donc plus depuis trois jours pour beaucoup d’entre nous ». Les auteurs de la lettre, reproduite ici, poursuivent en montrant combien la suppression des visites des proches et soutiens, l’absence de l’association qui enregistre les demandes d’asile, informe, apporte des soutiens, isole encore davantage. « De nombreuses audiences du juge des libertés et de la détention sont reportées, or c’est à l’occasion de ces audiences que nous pouvons être libérés ». « Pour notre survie et le respect de nos droits, nous exigeons la liberté immédiate de toutes les personnes enfermées au CRA de Lesquin et dans tous les centres de rétention ! ».

    Exacerbation du gradient différentiel d’exposition aux risques

    L’#enfermement, par la détention et la rétention, devient, en temps de confinement, #isolement_des_foules : l’isolement ne protège pas, mais expose à la #mort, à une #gouvernementalité qui précisément crée un #différentiel_normatif, depuis celles et ceux qui peuvent se confiner pour se protéger de l’exposition aux risques, et celles et ceux qui sont isolés contre leur gré, en tant que population surpeuplée. Il ne s’agit pas d’une situation d’exception, mais de l’exacerbation de situations structurelles d’#isolement - #surpeuplement qui s’intègrent à une biopolitique différentielle.
    L’image de policiers de la PAF masqués et gantés dans les CRA, en cette période de coronavirus, qui surveillent des personnes isolées et exposées au risque, rappelle celle des policiers masqués et gantés de #FRONTEX qui, dans les avions, hors période de pandémie, expulsent des personnes menottées. Les politiques logistiques immunitaires au service d’un contrôle et d’une hyperexploitation de la force de travail sont désormais renforcées.
    Sur les îles grecques, machines internes de l’externalisation frontalière européenne (d’autant plus depuis que la Turquie a en partie refusé cette externalisation), les camps dits de réfugiés isolent des foules, exposées aux risques, réels, du coronavirus et de nombreuses autres maladies, tout comme d’une très grande pauvreté, chacun de ces éléments se renforçant mutuellement. Médecins sans frontières, partie prenante des dispositifs humanitaires de l’#encampement, appelle, à une évacuation urgente de ces #camps, sans demander une transformation radicale de la biopolitique qui crée la possibilité même de ces camps. Une coordinatrice médicale de Médecins sans frontières en #Grèce, précise : « Dans certaines parties du camp de #Moria, il n’y a qu’un seul point d’eau pour 1 300 personnes et pas de savon. Des familles de cinq ou six personnes doivent dormir dans des espaces ne dépassant pas 3m². Cela signifie que les mesures recommandées comme le lavage fréquent des mains et la distanciation sociale pour prévenir la propagation du virus sont tout simplement impossibles ». Il n’y a pas de distanciation sociale possible parmi les foules concentrées et isolées. On pourrait même dire que l’encampement des personnes étrangères permet, en partie, une meilleure acceptation du confinement. Autrement dit, puisqu’il y a des situations « pires », notamment dans les camps, dans les prisons, dans les CRA, pourquoi se plaindre du confinement sous surveillance policière décidé au nom de la « protection » et de la « sécurité » de celles et ceux, par ailleurs, qui peuvent se confiner ?
    A #Grenoble, alors que l’Université est fermée « au public », mais très ouverte aux grands vents néolibéraux de l’enseignement numérique, le #Patio_solidaire, squat occupé depuis deux ans par des personnes la plupart en situation de demande d’asile, dans les locaux désaffectés d’anciens laboratoires de droit, est un oublié de la fermeture : les jours passent tous comme des dimanches, personne ne circule plus sur le campus. Il manque du savon, des denrées alimentaires, le manque est structurel, il est encore renforcé désormais. Le confinement de celles et ceux qui sont autorisé.e.s à l’être renforce nécessairement l’isolement de celles et ceux qui étaient déjà la cible des politiques immunitaires logistiques. L’idée ici n’est pas d’opposer des situations, ni de relativiser la nécessité du confinement. Il s’agit de relever combien les biopolitiques différentielles sont encore exacerbées par ces temps de #pandémie. Il n’y a pas l’#extérieur d’un côté, l’#intérieur de l’autre, mais un gradient, plus ou moins létal, allant du confinement à l’isolement, avec des modalités graduelles d’exposition aux risques, de contrôle, et des boucles de renforcement.

    Pas de mesures d’exception, mais faire problème commun

    Plusieurs textes insistent sur le fait que le confinement permettrait peut-être de faire #problème_commun, et précisément de faire insister qu’il n’y a pas d’un côté les uns, de l’autre, les autres : comprendre, prendre avec soi, ce que signifie être enfermé, détenu, retenu, ciblé par les politiques immunitaires structurelles, depuis précisément la situation présentée comme exceptionnelle du confinement.
    La pandémie de coronavirus permettra-t-elle effectivement que les luttes contre la pénalisation des vies et contre les biopolitiques différentielles soient entendues ? Il est très probable qu’elles ne le soient pas. Ou qu’elles le soient, en partie précisément au nom de l’exception de la situation de la pandémie du coronavirus, ce qui renforcerait, dans le même temps, le gradient différentiel de normes préexistants à la pandémie. Pour illustrer les risques de l’exception, les appels et décisions de libération de retenu.e.s en CRA sont exemplaires.
    Ainsi, depuis le 17 mars 2020, plusieurs décisions de cours d’appel ont ordonné la libération de personnes retenues, en invoquant les conditions sanitaires actuelles exceptionnelles, qui impliquent notamment la suppression des vols qui permettraient les expulsions. Voici par exemple l’extrait de décision de la cour d’appel de Lille, en date du 17 mars 2020, qui acte la non-prolongation de la retenue administrative d’une personne :

    Cette décision va dans le sens de l’argumentaire d’une pétition ayant circulé largement sur les réseaux sociaux dès le 16 mars et demandant la libération des personnes étrangères retenues en centre de rétention :
    « Avec la pandémie en cours de plus en plus de pays adoptent des mesures de protection. Les frontières se ferment et il n’existe plus de perspective de renvoi. Dans ce contexte, la rétention ne se justifie plus ».

    S’il l’on peut se réjouir des décisions de justice amenant à la libération de retenu.e.s, par ailleurs décisions, aux cas par cas et à la demande des avocat.e.s, il semble également important de préciser qu’avoir recours à l’argument d’exception tend à renforcer l’idée de normes, et notamment sous-jacente, la norme de personnes étrangères privées de liberté et expulsables en raison de l’absence de titres de séjour, de refus de leurs demandes d’asile.
    Quand les vols seront rétablis, la rétention pourrait-elle donc « normalement » reprendre ? On peut imaginer que pour beaucoup l’appel à l’argument d’exception soit d’abord stratégique, mais il est aussi particulièrement problématique, dans un contexte où la crise sanitaire renforce les replis nationalistes, qui vont de la recherche d’origines nationales, mais aussi ethniques, voire raciales au coronavirus, avec de nombreux discours et actes racistes prononcés à l’égard de la Chine et des ressortissant.e.s chinois.e.s ou assimilés comme tels, jusqu’au traitement différentiel des personnes étrangères en relation à l’exposition aux risques.

    Ainsi, faire problème commun ne peut pas simplement tenir dans le fait de vivre le confinement, et d’appeler à des mesures exceptionnelles, en temps d’exception.

    Précisément il n’y pas d’exception, il y a une accentuation, accélération, exacerbation de tout ce qui est déjà là, déjà présent. En appeler à l’exception, c’est renforcer encore le gradient normatif différentiel qui neutralise toutes transformations radicales. Le renforcement des #luttes face à l’exacerbation généralisée de ce qui existait avant la pandémie est aussi en cours.

    https://lundi.am/Contre-l-exception-faire-probleme-commun
    #biopolitique #De_Frontex_à_Frontex

  • Que va-t-il advenir des personnes sans-abri durant l’épidémie ? - Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/2020/03/18/que-va-t-il-advenir-des-personnes-sans-abri-durant-l-epidemie_1782022

    Pour le directeur de la fédération des acteurs de la solidarité Florent Gueguen, outre les personnels et les places, ce sont aussi les matériels qui font défaut. Et notamment les masques de protection, pour les malades comme pour les personnels – « difficile d’inciter les gens à aider quand on ne peut pas les protéger », remarque-t-il. Même commentaire chez Emmaüs Solidarités.

    Marché 2h tôt ce matin, vu plusieurs tentes de sans abris, deviné des gens dormant sur les bancs dans des sacs de couchage, certains dans des immondices et des squats crasseux. Toutes les personnes que je croise sur la grande digue de la Garonne qui mène à Blagnac et qui font du sport tiennent leurs distances, évitent mon regard, l’angoisse est là. Alors tu peux imaginer qu’aucun·e ne peut s’arrêter pour aider, pensera à offrir un café, une soupe si on ne leur donne pas les moyens de se protéger. C’est déjà super dur en temps normal, là, ça fait pleurer de savoir que les maraudes se sont arrêtées faute de masques.

    #sdf #sans #abandon

  • Le Président des Amis de la Terre en garde à vue | Les Amis de la Terre
    https://www.amisdelaterre.org/le-president-des-amis-de-la-terre-en-garde-a-vue

    Pendant son allocution hier soir, Macron affirmait : “Un principe nous guide pour définir nos actions, il nous guide depuis le début pour anticiper cette crise puis pour la gérer depuis deux semaines, et il doit continuer de le faire : c’est la confiance dans la science. C’est écouter celles et ceux qui savent.”

    Pourtant, aujourd’hui, plusieurs personnes ont été arrêtées : le Président des Amis de la Terre, 3 des scientifiques à l’initiative de l’appel des 1000 scientifiques du journal Le Monde, Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac et plusieurs activistes.

    #macronavirus #police_partout

  • UN DÉCRET AUTORISE LE FICHAGE D’OPINIONS POLITIQUES, LES ORIENTATIONS SEXUELLES, PHILOSOPHIQUES, RELIGIEUSES, ETC…

    « #Gendnotes » : une mesure liberticide imposée discrètement par décret

    Un nouveau palier autoritaire est franchi dans l’indifférence générale. L’Etat va encore plus loin dans la création d’ennemis de l’intérieur en se donnant les moyens de ficher et de transmettre des informations telles que les #opinions_politiques, l’#appartenance_syndicale, les #orientations_sexuelles, l’#état_de_santé, etc… Il s’agit du dispositif « Gendnotes » qui est censé moderniser les prises de notes des gendarmes, et accroît considérablement les possibilités de contrôles en portant gravement atteinte aux libertés les plus fondamentales.

    Les destinataires de ces #informations_personnelles dites de “#pré-renseignement” pourront être les #maires des communes concernées par les individus, les préfets (cf. art. 4) ou les #autorités_judiciaires (cf. art. 1). Ces #données pourront être collectées « à l’occasion d’actions de #prévention, d’investigations ou d’interventions nécessaires à l’exercice des missions de polices judiciaire et administrative ».

    Alors que des fichages infâmes tels que l’#origine_raciale existent déjà dans les dossiers de police, ce décret ira encore plus loin, et va généraliser de telles pratiques. On aimerait croire à la fakenews mais non.

    Dans le décret n° 2020-151 du 20 février 2020 (https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041615919&categorieLien=id, Le ministre de l’intérieur est autorisé à mettre en œuvre ce #traitement_automatisé de données à caractère personnel dénommé GendNotes au sein de la Gendarmerie. Le principe d’un décret, c’est qu’il passe en force, sans débat, en catimini.

    L’article 2 explique qu’en cas « d’#absolue_nécessité » il sera possible de faire rentrer des informations « relatives à la prétendue origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l’appartenance syndicale, à la santé ou à la #vie_sexuelle ou l’orientation sexuelle ».

    Qu’entendre par une notion aussi floue qu’« absolue nécessité » sachant que dans les enquêtes visant des écologistes, les militants, les Gilets Jaunes et plus généralement tout opposant politique, cela fait déjà longtemps que les moyens de l’antiterrorisme sont appliqués !

    Récemment, le gouvernement semblait scandalisé par l’atteinte à la vie privée de Benjamin Griveaux mais son indignation est sélective. L’atteinte à la vie privée d’une population entière ne semble lui poser aucun problème !

    « Essayez la dictature et vous verrez »

    (Emmanuel Macron. 23/01/2020)

    https://www.nantes-revoltee.com/%E2%9A%AB-un-decret-autorise-le-fichage-dopinions-politiques-les-or

    #décret #fichage #autoritarisme #surveillance #gendarmerie #mairie #préfecture #investigation #police_judiciaire #police_administrative #France #macronisme

    ping @etraces @davduf @fil

  • Les #stéréotypographies : les typos typées, voire racistes - Graphéine
    https://www.grapheine.com/divers/stereotypographies-typographies-racistes

    Certaines typographies, comme la Neuland ou la Chop Suey, sont aujourd’hui utilisées presque exclusivement avec une connotation stéréotypée, pour représenter un pays ou une culture. Leur sens d’origine n’a pourtant souvent rien à voir avec leur utilisation actuelle. Utilisées machinalement et hors contexte, elles ont acquis un nouveau sens lié à un stéréotype ethnique, au point d’en être réduit à ce seul usage qui en devient parfois raciste. On les appelle les « stéréotypographies ».

  • Un #gilet_jaune relaxé et libéré après 4 mois de prison ferme à cause de « mensonges » de la BAC
    http://www.profession-gendarme.com/un-gilet-jaune-relaxe-et-libere-apres-4-mois-de-prison-ferme-a-

    Il n’y a pas longtemps, on m’a demandé dans un commentaire un exemple de gilets jaunes qui auraient été condamné arbitrairement. J’ai fait une réponse laconique en me demandant intérieurement si on vivait sur la même planète…

    Dans cet exemple, la LDH (la Ligue des Droits de l’Homme) a apporté son témoignage et soutien au gilet jaune Sullivan arrêté arbitrairement à Montpellier lors d’une manifestation, pour violence sur les FDO. Si ce témoignage n’a pas été retenu par le juge lors de la comparution immédiate, comparution immédiate qui est une véritable fumisterie de justice (arbitraire), tout a changé en appel où le juge a (enfin) écouté les témoins. Les policiers de la BAC, sont revenus sur leur première déposition et ont ainsi avoué avoir menti.

    #gj #police_voyou #violence_policière

  • Décès de Cédric Chouviat : des vidéos témoignent de la violence de l’interpellation policière - Page 1 | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070120/deces-de-cedric-chouviat-des-videos-temoignent-de-la-violence-de-l-interpe

    En 2011, l’ONG Amnesty International alertait ainsi sur cette pratique : « Toute pression exercée dans le dos de la personne qui se trouve dans cette position (comme celle que peut exercer un agent de la force publique, notamment lorsqu’il essaie d’empêcher quelqu’un de bouger) accroît encore la difficulté à respirer. » La personne manquant alors d’oxygène, elle se débat, et « face à cette agitation, un agent de la force publique aura tendance à exercer une pression ou une compression supplémentaire afin de maîtriser la personne, compromettant davantage encore ses possibilités de respirer ».

    Alors que les polices belge, suisse, et certaines villes comme New York, ont fait le choix de bannir cette pratique d’immobilisation de leur arsenal, la France l’a maintenue. L’avocat de la famille Arié Alimi rappelle que la pratique du plaquage ventral est très dangereuse et controversée.

    Comme les LBD en somme.

    #violence_policière #brutalité_policière #état_macroniste #police_castanérienne

  • Agressé par des policiers cagoulés alors qu’il filmait une interpellation, un motard témoigne

    https://lesinrocks.com/2020/01/03/actualite/societe/agresse-par-des-policiers-cagoules-alors-quil-filmait-une-interpellation

    Contacté par Les Inrocks, celui-ci [_Sébastian Roché, chercheur au CNRS spécialiste de la #police_] s’inquiète de la multiplication des phénomènes d’agressivité policière face à des citoyens qui filment leur action, alors que c’est “parfaitement légal”. “C’est inquiétant, car c’est répété, affirme-t-il. Ce n’est pas le fait d’un policier mis sous tension. Il y a une multiplication de ces actes, et il n’y a pas de mise en garde ou de rappel du règlement d’emploi de la police nationale, que ce soit sur le droit de filmer ou sur l’obligation de pouvoir identifier individuellement des agents. C’est dérangeant. C’est comme si le code moral des policiers prévalait sur le droit. Comment des policiers, qui sont censés être des agents de la loi, peuvent faire passer leur propre code moral avant elle ? Cela nécessite qu’on s’interroge.”

    Vidéo originale complète : https://youtu.be/SPJ5NnRXtzU

    #Droit_d'Informer #violences_policieres #maintien_de_l'ordre #BAC

  • La Police nationale lorgne sur les « données de réservation » des voyageurs
    https://www.nextinpact.com/news/108540-la-police-nationale-lorgne-sur-donnees-reservation-voyageurs.htm

    Au travers d’un arrêté publié en pleine période de fêtes, le gouvernement a confié à la police nationale le soin d’exploiter les nombreuses « données de voyage » relatives aux trajets effectués en avion, en train, en bus, etc. Ceci pour des finalités potentiellement très larges. Alors que de nombreux voyageurs sont encore pénalisés par les grèves, en cours notamment à la SNCF et à la RATP, l’exécutif s’intéresse à « l’exploitation des données de voyage ». Par le biais d’un arrêté publié samedi au Journal (...)

    #data #surveillance # #PNR #CNIL

    ##_

  • @davduf #violences_policieres #maintient_de_l’ordre #doctrine
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/12/07/8-decembre-2018-recit-d-une-journee-incandescente-ou-la-doctrine-du-maintien
    “Je ne suis pas tombé, j’ai tenu mon #oeil dans ma main, mon pote m’a dit “tu n’as plus d’œil”. Je l’ai jeté par terre. Après, une dame nous a ouvert le sas de son immeuble pour qu’on se réfugie, on était deux ou trois, mais j’étais l’un des plus gravement atteints, on m’a laissé passer un barrage parce que je pissais le sang, ils ont vu la gravité”
    #harcor #grr #mais_putain !

    • « Allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter. Ça fera réfléchir les suivants » : le jour où la doctrine du maintien de l’ordre a basculé
      Par Yann Bouchez , Samuel Laurent et Nicolas Chapuis
      Publié le 07 décembre 2019 à 11h51, mis à jour hier à 06h51

      RÉCIT
      Après le saccage de l’Arc de triomphe, les autorités modifient leur stratégie face aux « gilets jaunes » : arrestations sur des motifs flous, dispersions et tirs de LBD. Le 8 décembre 2018, 126 personnes sont blessées à Paris. « Le Monde » a reconstitué la journée.

      La pluie glaçante qui s’abat sur Paris a des relents acides de gaz lacrymogène. Elle chasse les dernières silhouettes qui s’attardaient encore place de la République. Quelques flammèches s’élèvent çà et là des carcasses fumantes qui parsèment les rues, vestiges d’une journée incandescente. Il est 23 h 30, ce samedi 8 décembre 2018, et le sol jonché de douilles, cartouches et autres éclats de grenades, témoigne de la violence des affrontements entre les forces de l’ordre et les « gilets jaunes », qui ont secoué toute la journée la capitale.

      Sur son compte Twitter, Emmanuel Macron publie un message de félicitations adressé aux policiers et gendarmes mobilisés : « Merci pour le courage et l’exceptionnel professionnalisme dont vous avez fait preuve. » Le chef de l’Etat respire : la Préfecture de police a remporté la « bataille » de la rue face aux manifestants. Les autorités, qui avaient vécu le saccage de l’Arc de triomphe la semaine précédente comme une humiliation, voulaient reprendre la main. C’est désormais chose faite.

      Lire aussi :
      « Gilets jaunes » : le 1er décembre, le jour où tout a basculé avec la « prise » de l’Arc de triomphe
      Mais à quel prix ? Plus d’un millier de personnes ont été interpellées à Paris sur des motifs flous, souvent avant même de prendre part au rassemblement prévu sur les Champs-Elysées. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris dénombre 126 blessés. Douze personnes ont été touchées à la tête par un tir de lanceur de balles de défense, le fameux LBD 40. Parmi elles, quatre ont perdu un œil. Côté forces de sécurité, on dénombre 17 blessés dans la capitale.

      Si le 1er décembre et ses dégradations symboliques restent dans toutes les mémoires, le 8 décembre constitue un véritable tournant qui a fixé dans la durée de nouveaux standards. Les évolutions tactiques mises en place lors de l’acte IV des « gilets jaunes » par la police et la gendarmerie ainsi que l’arsenal législatif répressif utilisé servent désormais de référence aux opérations de maintien de l’ordre. A l’aide de témoignages de manifestants, de policiers, ainsi que de nombreux documents inédits, Le Monde a reconstitué cette journée hors norme dans la capitale à plus d’un titre.

      Vendredi 7 décembre : « Une opération exceptionnelle »
      « Si vous vous demandez pourquoi vous êtes entrés dans la police, c’est pour un jour comme celui-ci ! », clame un haut gradé. A la salle de commandement de la Préfecture de police, sur l’île de la Cité à Paris, le dernier briefing a des allures de veillée d’armes, vendredi 7 décembre. Le matin même, six personnes liées à l’ultradroite et soupçonnées d’avoir participé à des dégradations sur l’Arc de triomphe ont été perquisitionnées. La pression est forte sur les épaules de Michel Delpuech. Le préfet de police sait que son siège est en jeu après le fiasco du 1er décembre.

      Les réunions se sont succédé toute la semaine. Une fois n’est pas coutume, les ministères de l’intérieur et de la justice ont travaillé main dans la main pour définir le cadre légal dans lequel opéreront les forces de l’ordre. L’objectif ? Des vagues d’interpellations massives menées en amont de la manifestation, qui s’appuient sur une série de réquisitions délivrées par les procureurs, aux contours inhabituellement larges. Ces documents, que Le Monde s’est procurés, constituent la pierre angulaire du dispositif.

      Le parquet de Paris évoque ainsi le 6 décembre, une « opération exceptionnelle » en raison de la manifestation des « gilets jaunes ». Exceptionnels, les contrôles le sont par leur durée et leur ampleur. Là où de telles réquisitions sont en général localisées dans le temps et l’espace, elles portent cette fois-ci sur une grande partie de la région parisienne, sur les principaux axes routiers et même sur les départements limitrophes de l’Ile-de-France. Les autorisations, émises à partir du jeudi 6 décembre, se chevauchent pour étendre la durée des contrôles sur plusieurs jours, jusqu’aux dernières heures du samedi 8 décembre.

      Du côté policier, on cherche à innover en rendant les troupes plus mobiles. La stratégie très statique du 1er décembre avait fait l’objet de toutes les critiques. La direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), qui gère l’ensemble des commissariats de Paris et de la petite couronne, propose de réquisitionner les motos pour déplacer plus rapidement les effectifs et procéder à des interpellations. C’est la création des détachements d’action rapide (DAR), qui deviendront bientôt les brigades de répression de l’action violente motorisées (BRAV-M). Ces unités, qui rappellent à certains les fameux voltigeurs interdits après la mort de Malik Oussekine, en 1986, se sont peu à peu imposées comme des pièces centrales des dispositifs de maintien de l’ordre.

      Samedi 8 décembre, 6 heures : « On nous a fait mettre les mains sur la tête »
      Cet acte IV, Marie B. ne voulait le manquer à aucun prix, après avoir participé trois semaines plus tôt au mouvement sur le rond-point de l’aéroport de Dole. Dès le vendredi soir, un peu après 23 heures, cette jeune femme blonde énergique de 32 ans, alors intérimaire dans l’industrie, a rejoint une cinquantaine de « gilets jaunes » du Jura pour parcourir en bus les sept heures de trajet jusqu’à Paris. Onze euros l’aller-retour, le budget transport est modeste, à l’image des revenus des manifestants.

      Une arrestation de « gilets jaunes », à Paris le 8 décembre 2018. LAURENCE GEAI POUR « LE MONDE »
      Comme nombre de « gilets jaunes » déjà présents le 1er décembre à Paris, ils ont pris des casques et des lunettes pour se protéger des gaz lacrymo ou d’éventuels tirs de LBD. Ils n’auront pas l’occasion de se servir de ces équipements de fortune. Arrivés près de la gare de Lyon vers 6 heures du matin, ils sont interpellés par des policiers, à la descente du bus. Sans un mot d’explication. « On nous a fait mettre les mains sur la tête dos à eux, face à la vitrine d’un magasin, raconte Marie B. Ils nous ont pris en photo un par un, sur le trottoir, et ont pris nos pièces d’identité. »

      Après de longues minutes d’attente, les quelque 50 passagers du car sont répartis entre plusieurs commissariats. « J’ai été placée en cellule de dégrisement avec cinq filles », raconte Marie, qui se souvient de « la puanteur, la crasse sur les murs » et de « l’humiliation en permanence ». Privés de leurs gilets jaunes et de leur matériel, les manifestants sont libérés dans la soirée, avec souvent un simple rappel à la loi. « Il est minuit, personne n’a dormi depuis plus de vingt-quatre heures. Au retour, pas un mot dans le bus pendant sept heures. Et chacun retourne à sa petite vie de contestataire frustré. »

      9 h 30 : « Si on gaze, c’est pour que vous partiez »
      Les « gilets jaunes » sont des lève-tôt. Confrontées à des tensions dès l’aube, le 1er décembre, les forces de l’ordre se sont positionnées aux premières heures de la journée autour des Champs-Elysées. « Dès 9 h 30, ça gazait de partout, ça piquait sur la place de l’Etoile », se souvient Maximilien Deroubaix. Ce paysagiste de 31 ans est venu en train depuis Mantes-la-Jolie (Yvelines). « On s’était donné rendez-vous gare Saint-Lazare. De la gare aux Champs-Elysées, on a eu une dizaine de contrôles. » Très vite, son masque de protection lui est confisqué par les forces de l’ordre. « Ils nous ont dit mot pour mot : “Si on gaze, c’est pour que vous partiez.” » Il se fera interpeller quelques heures plus tard.

      Sur les Champs-Elysées, le 8 décembre 2018.
      Sur les Champs-Elysées, le 8 décembre 2018. ZAKARIA ABDELKAFI / AFP
      Les comptes rendus policiers auxquels Le Monde a eu accès permettent de mesurer l’ampleur des interpellations opérées : au total, 1 082 personnes dont 974 placées en garde à vue. Un record dans l’histoire moderne de la police. Les motifs sont multiples : « port d’armes », de « brise-glace », d’une « lampe shocker » (lampe torche puissante), « détention de stupéfiants », « port de masque », « outrage »… « Le principe est simple, on ramasse tout ce qui est vindicatif et tout ce qui porte des équipements de protection, si vous êtes habillé comme un footballeur américain, c’est que vous voulez en découdre », explique un policier.

      A 10 h 35, la police embarque ainsi 78 personnes au métro Quai de la Rapée, proche de la place de la Bastille. Motif : ils sont « issus d’un groupe à risque » dont « certains porteurs de masque ». Une source policière assure que plusieurs membres de l’ultradroite avaient été identifiés dans le groupe. Le cadre juridique est toujours le même : « participation à un groupement en vue de commettre des dégradations et des violences ». Un délit créé sous Nicolas Sarkozy, peu utilisé jusque-là, qui permet de condamner quelqu’un sans même que l’acte ait été commis.

      12 heures : « C’est une taule, c’est pas beau à voir là-dedans »
      Il est aux alentours de midi lorsque la situation se tend soudainement sur le haut de l’avenue des Champs-Elysées. Après la « défaite » symbolique du 1er décembre, pas question de perdre le match retour pour les forces de l’ordre. Sur des vidéos tournées par Pedro Da Fonseca, un journaliste reporter d’images présent sur place, et consultées par Le Monde, on voit des sections de CRS et des groupes de policiers en civil copieusement insultés par les manifestants. Des pavés volent dans leur direction. Les fonctionnaires courent sous les projectiles, certain d’entre eux tirent à l’aveugle. C’est dans cette zone qu’Axelle Marquise, une manifestante de 28 ans venue du Var qui filme la scène, reçoit une cartouche de LBD en plein visage. Elle témoignera de sa double fracture à la mâchoire auprès du site Reporterre : c’était sa première manifestation.

      Au même moment, Thomas Belmonte, étudiant nîmois venu pour la première fois à Paris, est lui aussi victime d’un tir de LBD au visage, pour un total de 25 points de suture. Alors qu’il s’effondre, il assure en avoir reçu un second au thorax. Les tirs se multiplient, de même que les victimes, qui n’ont pas toutes un gilet jaune. A 12 h 15, un journaliste, Paul Conge, est touché par des éclats de grenades désencerclantes. A 12 h 20, un autre photoreporter, Yann Foreix, reçoit un tir de LBD en pleine nuque, heureusement arrêté par son casque.

      Les arrestations se poursuivent à un rythme effréné. Le commissariat de la rue de l’Evangile, dans le 18e arrondissement, où sont emmenées les personnes interpellées, est rapidement saturé. Mais la Préfecture a vu grand pour l’occasion. Le « dépôt », l’ancienne prison située sous le palais de justice sur l’île de la Cité, a été décrassé. Depuis le déménagement du tribunal dans le 17e arrondissement de Paris, les cellules, dans un état lamentable, ne sont quasi plus utilisées que pour les étrangers en situation irrégulière qui passent devant la cour d’appel. « C’est une taule, c’est pas beau à voir là-dedans », souffle un policier. Ce sera le principal centre de traitement judiciaire – baptisé « CTJ Horloge », en référence à la tour du même nom qui domine la Conciergerie.

      13 heures : « Allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter »
      Une heure plus tard, la situation n’est pas apaisée, bien au contraire. Le commandement, installé à la Préfecture, dispatche ses unités avec une obsession, éviter que les manifestants érigent des barricades sur le haut de l’avenue des Champs-Elysées. La gendarmerie a ressorti pour l’occasion ses blindés, très efficaces quand il s’agit de déblayer des barrières en feu. « Honnêtement, on n’était même pas sûrs qu’ils étaient en état de rouler », s’amuse un haut gradé.

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      A la radio, les ordres fusent dans tous les sens. A 13 h 04, « Lutèce », l’indicatif du commandement, demande à « Vulcain 9 », une unité de CRS présente sur les Champs, d’empêcher « l’installation d’obstacles de chaussée ». A 13 h 06, « Lutèce » encourage les CRS, qui progressent sur l’avenue : « Oui, vous pouvez y aller franchement, allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter ceux qui sont à votre contact, à proximité… Ça fera réfléchir les suivants. »

      Lors de l’acte IV des « gilets jaunes » à Paris, le 8 décembre 2018.
      Lors de l’acte IV des « gilets jaunes » à Paris, le 8 décembre 2018. LAURENCE GEAI POUR « LE MONDE »
      Autour de 13 h 30, les manifestants parviennent à bloquer l’avenue de Friedland, qui mène à l’Arc de triomphe, avec du mobilier urbain. Le photographe Nicolas Descottes, qui travaille pour Libération, reçoit alors un tir de LBD au visage. « J’avais déjà suivi des manifestations contre la loi travail, cette fois je sentais que ce serait violent, j’ai donc pris un casque avec un sticker presse », raconte-t-il au Monde. Avec d’autres reporters, il s’accroupit derrière un muret. La dernière photo de son appareil montre un groupe de policiers en civil, casqués, dont un, accroupi, semble pointer son arme sur lui. « C’est évident qu’il m’a visé », assure-t-il. Il est touché quelques centimètres sous l’œil, à la joue et à la pommette, dont l’os explose.

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      Accompagné d’un autre photographe, il se « réfugie derrière un barrage de gendarmes mobiles », qui le prennent en charge et le confient aux pompiers. Admis en urgence à la clinique Ambroise-Paré à Neuilly, puis à la Pitié-Salpêtrière, il subit une opération de plusieurs heures. Nicolas Descottes s’en sort avec soixante jours d’interruption temporaire de travail (ITT) et des broches en titane dans le visage.

      13 h 45 : « J’ai tenu mon œil dans ma main, je l’ai jeté par terre »
      A la même heure, sur l’avenue, la situation reste confuse. Sur plusieurs vidéos consultées par Le Monde, on voit des grappes de manifestants reculer lentement face aux policiers qui descendent depuis l’Arc de triomphe. Un groupe de policiers en civil, qui ne semblent pourtant pas menacés sur les images, tirent plusieurs fois au LBD et touchent au bras Marie-Hélène Drouet, une septuagénaire. Elle s’écroule. « On s’apprêtait à partir, on a même souhaité bon courage au peloton de CRS, assure-t-elle au Monde. Depuis, mon sentiment vis-à-vis de la police a changé, ils ont “tiré dans le tas” et peu importe que j’aie eu 70 ans. Je ne suis plus retournée manifester depuis, on ne sait pas de quoi ils sont capables. » Un canon à eau est déployé sur l’avenue. A 13 h 45, c’est à nouveau un photographe, Boris Kharlamoff, qui est touché au torse.

      Quinze minutes plus tard, Alexandre Frey, intermittent du spectacle en gilet jaune, originaire de la région parisienne, reçoit un tir de LBD à la tête. « Je ne suis pas tombé, j’ai tenu mon œil dans ma main, mon pote m’a dit “tu n’as plus d’œil”. Je l’ai jeté par terre. Après, une dame nous a ouvert le sas de son immeuble pour qu’on se réfugie, on était deux ou trois, mais j’étais l’un des plus gravement atteints, on m’a laissé passer un barrage parce que je pissais le sang, ils ont vu la gravité », raconte ce jeune père de famille. Finalement transporté à l’hôpital par les pompiers, il assure qu’« aucun policier ne [l’a] aidé ».

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      Quelques minutes après, une autre manifestante, Fiorina Lignier, 20 ans, est éborgnée à son tour, cette fois par une grenade lacrymogène. Un troisième manifestant, Patrice Philippe, chauffeur routier originaire des Pyrénées-Atlantiques, perdra lui aussi un œil à la suite d’un tir de LBD, dans l’après-midi, toujours sur les Champs-Elysées. Interrogé par Le Monde sur ces blessures graves, un haut fonctionnaire de la Préfecture ne biaise pas : « On savait qu’il y avait du dégât. »

      15 h 30 : « Les LBD, ça n’arrive pas qu’aux autres »
      Avocat de plusieurs « gilets jaunes » et cofondateur du collectif Robes noires et gilets jaunes qui verra le jour par la suite, Philippe de Veulle est venu en curieux assister à la manifestation, en milieu d’après-midi. « C’est vrai que c’était violent, les manifestants envoyaient des trucs, les flics envoyaient des gaz. » Soudain, « il y a dispersion, les gens courent, on suppose qu’il y a une charge. Je sens un coup dans le dos, ça ressemble à un coup de paintball en dix fois plus puissant. C’est la même sensation qu’une balle, mais qui ne pénètre pas. » Le lendemain, l’avocat se réveille avec des douleurs dans tout le corps. « Je me suis dit ce jour-là : “Bon sang, les LBD, ça n’arrive pas qu’aux autres.” J’étais sidéré par cette violence. Si vous recevez un LBD dans le dos, c’est qu’on peut imaginer qu’ils utilisaient ça pour disperser les gens. Pour faire peur. »

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      Au même moment, à quelques centaines de mètres de là, Maximilien Deroubaix tente de quitter la zone des Champs-Elysées. « Les CRS ont chargé, je me suis retrouvé à terre parce que j’ai glissé sur un pavé », mouillé par les lanceurs d’eau. Il est interpellé, « brutalement », selon lui, et se retrouve en garde à vue. Les cellules sont faites pour deux. « On était six, sept dedans, explique-t-il. Il faisait tellement chaud et personne ne voulait ouvrir la porte, du coup on devait sans cesse demander d’aller aux toilettes pour faire entrer un peu d’air. »

      Au « CTJ Horloge », c’est la course contre-la-montre pour « boîter » – placer en garde à vue – les personnes interpellées, qui arrivent par camions entiers. Certains n’ont rien à faire là. Un artisan qui allait faire des réparations chez une vieille dame a été embarqué, à cause de ses outils. L’homme est rapidement relâché. D’autres arrivent dans un état douteux. « On en a vu qui avaient pris la BRI [brigade de recherche et d’intervention, l’antigang] sur la tête, lâche un officier. C’était l’enfer du Vietnam, les officiers de police judiciaire faisaient des concours pour enregistrer les mecs le plus vite possible. Le record : quatre minutes pour une garde à vue. » La quantité se fait au détriment de la qualité. « On a saturé les services avec un millier de gardes à vue et on a raté des vrais dossiers. Il y a eu énormément de classements sans suite parce qu’on ne pouvait pas suivre », regrette ce même officier.

      Un policier ajuste son tir de LBD, à Paris le 8 décembre 2018.
      Un policier ajuste son tir de LBD, à Paris le 8 décembre 2018. ALAIN JOCARD / AFP
      Maximilien Deroubaix fait partie de ceux dont le dossier n’a pas tenu longtemps devant la justice. Il a été relaxé en comparution immédiate le lundi suivant. Il en conserve un souvenir amer : « Moi, depuis ça, les flics, j’ai vraiment du mal à les voir. J’ai un peu de haine. »

      20 h 30 : « Je regarde mes mains pleines de sang »
      En fin d’après-midi, la tension redescend sur les Champs-Elysées. L’épicentre de la contestation se déplace vers la place de la République, où les « gilets jaunes » ont tenté de se joindre à la marche pour le climat, organisée ce même samedi. Des groupes de jeunes issus de la banlieue parisienne convergent vers l’esplanade, qui s’embrase peu à peu. « On constate un changement de physionomie dans les interpellations au fur et à mesure de l’après-midi, témoigne un commissaire de police. Les “gilets jaunes” sont remplacés par des mecs des cités, qui sont là pour piller des magasins et profiter de la “fête”. »

      Barricades, feux de poubelles… Certains veulent rejouer à la tombée de la nuit la même scène que sur les Champs-Elysées. Jusqu’au cocasse : un reporter du Monde sur place aperçoit une bande de jeunes manifestants s’escrimant, sous la bruine qui détrempe tout, à mettre le feu à un canapé apporté au milieu d’une avenue. Sans succès.

      Les forces de l’ordre se positionnent sur les artères entourant la place et forment une nasse. A 20 h 30, Antoine Coste, un graphiste de 26 ans que Le Monde avait rencontré en janvier 2019, est frappé au visage par un objet. Habitant du Marais, il était venu en observateur. Il assure que c’est un projectile de LBD qui l’a atteint. « Je regarde mes mains, pleines de sang, j’essaye de comprendre ce qu’il se passe. J’inspecte mon arcade, je me demande si elle est ouverte, ce qui expliquerait pourquoi je ne vois plus, pourquoi je ne sens plus mon côté gauche. Des gens autour de moi crient “il a été touché”. » La cornée est sectionnée et le plancher orbital fracturé. Antoine Coste vient de perdre l’usage de son œil gauche. C’est le quatrième éborgné de la journée à Paris.

      23 heures : « Un point d’arrêt a été mis à l’escalade de la violence »
      Sur les Champs-Elysées, le calme est revenu. Christophe Castaner entame une tournée des effectifs, durement éprouvés. Au total, 39 policiers et gendarmes ont été blessés contre 28 le 1er décembre. Lors de son point presse, quelques minutes plus tôt, le ministre de l’intérieur a eu cette formule : « Un point d’arrêt a été mis à l’escalade de la violence. » Le bilan matériel n’est pourtant guère brillant. « La réalité, c’est que, le 8 décembre, il y a eu autant de dégâts, voire plus, que la semaine d’avant : il y a eu des vitrines défoncées, des voitures brûlées, ça a été moins symbolique que l’Arc de triomphe, mais beaucoup plus éclaté dans Paris », témoigne un haut fonctionnaire.

      Michel Delpuech, Christophe Castaner et Laurent Nunez s’adressent aux policiers mobilisés le 8 décembre 2018 près des Champs-Elysées.
      Michel Delpuech, Christophe Castaner et Laurent Nunez s’adressent aux policiers mobilisés le 8 décembre 2018 près des Champs-Elysées. ALAIN JOCARD / AFP
      Devant les CRS réunis près de l’Arc de triomphe sous la pluie, Christophe Castaner évoque également des « incidents graves », mais assure qu’« il y a eu beaucoup moins de blessés, beaucoup moins de violence » que la semaine passée. Les chiffres fournis par le ministère de l’intérieur disent néanmoins le contraire : 264 personnes ont été blessées à travers la France contre 201 la semaine précédente. Plus d’un an après le début de la mobilisation des « gilets jaunes », le 8 décembre reste la journée qui aura marqué les manifestants le plus durement dans leur chair.

      Le 8 décembre 2018 en chiffres
      Dans un bilan publié le 9 décembre 2018, le ministère de l’intérieur donne les principaux chiffres de cette journée hors du commun.

      120 000 policiers, gendarmes et pompiers ont été mobilisés le 8 décembre 2018, soit quasiment autant que le nombre de manifestants (125 000, dont 10 000 à Paris).

      1 723 interpellations ont été réalisées sur le territoire.

      1 220 personnes ont été placées en garde à vue.

      264 personnes ont été blessées, dont 39 parmi les forces de l’ordre.

      246 entreprises, selon la chambre de commerce de Paris, ont fait l’objet d’actes de vandalisme dans la capitale, contre 237 une semaine plus tôt.

  • Comment la #police_des_polices protège les siens

    À Marseille, le 8 décembre 2018, en marge d’une manifestation des « gilets jaunes », des policiers ont fracassé le crâne de Maria∗, 19 ans, lui blessant gravement le cerveau. Notre enquête sur ces violences révèle, preuves à l’appui, la #partialité de l’#IGPN, la police des polices, et sa volonté d’enterrer les faits et nier les responsabilités.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/051119/comment-la-police-des-polices-protege-les-siens
    #violences_policières #France #maintien_de_l'ordre #responsabilité

  • « Je vous emmerde la LDH » : des observateurs frappés et insultés par des policiers à Toulouse — RT en français
    https://francais.rt.com/france/66308-je-vous-emmerde-ldh-observateurs-frappes-insultes-par-la-police-t

    Dans une rue vide de Toulouse, cinq observateurs de la LDH, de la fondation Copernic et du Syndicat des avocats, ont été malmenés par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogènes, de matraques et d’insultes. Vidéos.

    « Je vous emmerde la LDH », « vous nous p**** les c******* », voilà ce qu’a répondu un agent des forces de l’ordre à un observateur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) des pratiques policières qui protestait contre la façon dont lui et ses camarades venaient d’être malmenés en marge de la manifestation des Gilets jaunes lors de l’acte 46 à Toulouse le 28 septembre.

    Alors qu’ils se trouvaient en compagnie d’un seul manifestant, dans une rue vide, ces cinq observateurs, mandatés par la LDH, la fondation Copernic et le Syndicat des avocats de France, ont été sommés de se disperser avant d’être rapidement aspergés des gaz lacrymogènes et, pour certains, frappés à coups de matraques. C’est ce dont ont témoigné des observateurs et notre journaliste Frédéric Aigouy qui a filmé les scènes. Lui aussi a été pris à partie malgré son identification claire comme journaliste.
    Contusions et côte fêlée

    Trois observateurs ont été touchés, deux ayant reçu des coups de matraque et l’un souffrant de « contusions et d’une côte fêlée », a confirmé la LDH de Toulouse au HuffPost.

    #france_brune : ça sent vraiment mauvais du côté des "gardiens de la paix"

  • Ce que nous avions à dire à ceux qui bâtissent la technopolice
    https://www.laquadrature.net/2019/09/27/ce-que-nous-avions-a-dire-a-ceux-qui-batissent-la-technopolice

    Rappel : La reconnaissance faciale s’apprête à déferler en France. Pour documenter et résister à ces déploiements, rendez-vous sur technopolice.fr et son forum ! Mardi 24 septembre, La Quadrature était conviée à la « vingt-quatrième journée technico-opérationnelle de la sécurité intérieure », qui se tenait dans un amphithéâtre bondé de la Direction générale de la gendarmerie nationale. Ces rencontres sont organisées tous les six mois par le ministère de l’intérieur, et celle-ci avait pour thème : « (...)

    #algorithme #AliceM #CCTV #biométrie #facial #vidéo-surveillance #surveillance #étudiants #LaQuadratureduNet (...)

    ##CNIL

  • Colombes : plongée dans une politique de violences policières
    https://www.youtube.com/watch?v=oREQeozwRx8

    Les pauvres ne sont plus les bienvenus à Colombes, et notamment les habitants des quartiers populaires de la ville. Les #violences_policières serviraient directement la #gentrification de la ville. Reportage.

    COLOMBES : LA POLICE MUNICIPALE DE NICOLE GOUETA SOUS LE FEU DES ACCUSATIONS
    https://justicelibertes.org/2019/01/24/colombes-la-police-municipale-de-nicole-goueta-sous-le-feu-des-accu

    Côté effectifs, le nombre d’agents est passé de 40 à 65 avec à leur disposition un arsenal digne de la Brigade Anti Criminalité (BAC) : 65 pistolets semi-automatiques de 9mm, 6 flash balls, 4 tasers, des gilets pare-balles lourds, 4 boucliers, 4 maîtres-chiens, des radios-communications individuelles, 2 radio-conférences de la Police Nationale, sans compter les 89 caméras de vidéosurveillance disposées aux 4 coins de la ville. « Les moyens qui étaient alloués à Colombes sous le précédent mandat étaient suffisants et adaptés.

    #armes_de_la_police #police_municipale

  • https://us12.campaign-archive.com/?u=93670423e9243101afcfcae19&id=b5d6c70036
    Élodie Lemaire, maître de conférences en sociologie à l’Université de Picardie – Jules Verne revient pour le Panier à salade sur son enquête auprès des acteurs de la vidéosurveillance d’une ville du nord de la France, aux côtés des vidéo-opérateurs, des policiers et des magistrats, retracée dans l’Œil sécuritaire (éd. La Découverte).

    Il y a une fuite en avant de la vidéosurveillance qui empêche de revenir sur son efficacité. Celle-ci n’a pas besoin de preuve d’efficacité pour se développer ; d’autres éléments, d’autres facteurs entrent en ligne de compte, la dépassent et lui permettent de prospérer. L’argument de vente principal de la vidéosurveillance, c’est que c’est un outil multi-fonction. Ça témoigne bien de son statut. Elle devient un réflexe, une « bonne à tout faire » et s’impose comme la réponse à tous les problèmes qui se posent, y compris dans l’extra-sécuritaire.

    #vidéosurveillance #police_municipale #justice #vidéo

  • Tension maximale au centre de rétention du Mesnil-Amelot | Public Senat
    https://www.publicsenat.fr/article/politique/tension-maximale-au-centre-de-retention-du-mesnil-amelot-144642
    https://www.publicsenat.fr/sites/default/files/styles/pse_accueil_entete/public/medias/2019/07/dailymotion-x7e89gs.jpg?itok=9ohXT03m

    Depuis quelques semaines, la tension est montée d’un cran dans le plus grand centre de #rétention_administrative de France, situé en bout de piste de l’aéroport Charles de Gaulle. Au point que la #Cimade, l’association qui vient en aide aux étrangers en situation irrégulière, a choisi de quitter les lieux, dénonçant les conditions de vie et une situation de violence. Une délégation sénatoriale s’est rendue sur place.

    […] « Au-delà des conditions de vie, la question est pourquoi des personnes sont ici alors qu’elles n’ont rien à y faire ? » s’interroge Yves Daudigny, le sénateur socialiste de l’Aisne à l’initiative de la visite des parlementaires au CRA du Mesnil-Amelot. « Quand le centre de rétention a pour objectif de préparer l’éloignement, et que celui-ci ne concerne finalement que 40% des personnes qui y séjournent, cela veut dire que 60% d’entre elles ne devraient pas être là ». Avant de claquer la porte du CRA, la Cimade avait justement dénoncé des placements abusifs en rétention de la part de la préfecture.

    #CRA #immigration #suicides #police_aux_frontières #excès_de_pouvoir

  • Découvrir la #France derrière des barbelés

    Chaque année, à leur descente de l’avion, du train ou du bateau qui les a menés en France, des milliers d’étrangers sont victimes de l’arbitraire de la frontière et ne sont pas autorisés à pénétrer sur le territoire. Quand ils ne sont pas renvoyés illico, on les enferme en « #zone_d’attente ».

    Tout commence lors des contrôles des passagers. Certaines personnes sont admises sur le territoire Schengen sur simple présentation de leurs documents de voyage. D’autres, en raison de leur provenance, de leur nationalité ou de leur comportement, subissent un contrôle plus poussé.

    Claudia, Lola et Sarah [1], trois amies de nationalité dominicaine, résident à Naples depuis huit ans. Elles décident de venir en France, sans avoir réservé leur billet retour, une condition nécessaire à leur entrée sur le territoire – ce qu’elles ignorent. Lorsque Claudia passe les #contrôles_frontaliers, aucune question ne lui est posée : elle est admise sur le territoire français. Ses deux amies n’ont pas la même chance et subissent un contrôle plus approfondi. Elles ont beau présenter immédiatement leurs cartes de résidence italienne, comme pour rassurer la police française : elles ne veulent pas rester, elles ont leur vie en Italie... rien n’y fait. L’entrée leur est refusée et elles sont enfermées jusqu’à leur refoulement.

    Bienvenue en « zone d’attente ». Des lieux de #privation_de_liberté [2] qui se trouvent dans les #aéroports, les #ports et les #gares desservant l’international. En France, il en existe cent une, toutes différentes. Il peut s’agir d’une salle dans l’aéroport de Toulouse, de cellules dans le sous-sol de l’aéroport de Marseille ou encore d’une chambre d’hôtel en face de l’aéroport de Nantes.

    À #Roissy, la #Zapi_3 (Zone d’attente pour personnes en instance) s’étend sur deux niveaux et peut recevoir jusqu’à 120 personnes. Placé au bord des pistes, le bâtiment est entouré de grillages surplombés de barbelés. L’intérieur n’est pas moins oppressant : présence policière constante, caméras de surveillance, fenêtres condamnées, lumière de néons blafarde et bruit incessant des haut-parleurs appelant des personnes pour un éventuel renvoi. Surnommée « l’hôtel » par la police aux frontières, la Zapi 3 est la vitrine des zones d’attente françaises.
    *

    Lorsqu’elles ne sont pas immédiatement renvoyées vers leur pays de provenance, les personnes non-admises sur le territoire sont donc enfermées en zone d’attente, pour une durée initiale de quatre jours et une durée maximum de vingt jours, le temps pour les autorités d’organiser leur renvoi. Durant leur maintien, elles sont dépendantes de la #police_aux_frontières (#PAF) pour l’exercice de leurs droits : enregistrement d’une demande d’asile, repas, accès aux soins.

    Dina et Ehsan, un couple afghan, sont arrivés de Grèce à l’aéroport de Beauvais. Placés en zone d’attente, ils ont vécu un calvaire durant cinq jours avant d’être libérés au titre de l’asile. Dina, alors enceinte de cinq mois, souffrait de maux de ventre et de saignements abondants ; Ehsan, lui, avait une plaie au bras nécrosée et inquiétante, due à une blessure par balle. Seule une lotion vitaminée leur a été délivrée lors de leur bref passage à l’hôpital.

    Les conditions d’enfermement étaient également inhumaines : un espace extrêmement sale, des poubelles débordantes, une chaleur suffocante, l’impossibilité de se laver, pas d’accès à un espace extérieur et une nourriture en quantité et qualité insuffisantes.

    À leur arrivée, la police a refusé d’enregistrer leurs demandes d’asile, et tenté de les renvoyer à deux reprises vers la Grèce. Pendant quatre jours, le couple n’a reçu aucune explication sur ses droits, la PAF n’ayant pas fait appel à un interprète. Les agents ont refusé de leur remettre les documents administratifs relatifs au refus d’entrée et au maintien en zone d’attente.

    La procédure de demande d’asile à la frontière est un #filtre qui sert avant tout au contrôle des flux migratoires, au détriment de la protection des personnes. Elle ne tend pas à reconnaître le statut de réfugié, mais seulement à donner l’autorisation d’entrer sur le territoire français afin d’y déposer une demande d’asile. Cette première décision revient au ministère de l’Intérieur. Pour cela, le demandeur est entendu par l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et des apatrides) qui examinera de façon superficielle le « caractère manifestement infondé » de sa demande [3].

    Lydia est nicaraguayenne. Elle a demandé l’asile à la frontière depuis la zone d’attente de Roissy. Sur la base d’un entretien de 25 minutes avec interprète, l’Ofpra et le ministère de l’Intérieur ont considéré que sa demande était manifestement infondée, décision confirmée par le tribunal administratif qui a rejeté son recours contre la décision ministérielle. Lydia a alors subi plusieurs tentatives d’embarquement. Après vingt jours d’enfermement, elle est placée en garde à vue pour avoir refusé d’embarquer, puis directement au Centre de rétention administrative (#CRA) sur la base d’une obligation de quitter le territoire français émise à l’issue de la garde à vue. L’Ofpra lui accordera finalement le statut de réfugiée depuis le CRA.

    La situation de Lydia n’est malheureusement pas isolée. Si certaines personnes finissent par être libérées de la zone d’attente, les autres sont majoritairement refoulées ou placées en garde à vue pour leur refus d’embarquer, ce qui constitue souvent le point d’entrée d’une spirale d’enfermements successifs. Les possibilités sont nombreuses : prison, local ou centre de rétention administrative. Si le juge prononce une interdiction du territoire français, la personne est placée en rétention juste après l’audience. Si, en plus, le juge condamne la personne (le refus d’embarquer est un délit passible de trois ans de prison ferme), elle sera placée en rétention à sa sortie de prison. La police tentera de nouveau de l’éloigner et si elle persiste à refuser d’embarquer, elle pourra une nouvelle fois être placée en garde à vue et condamnée.
    *

    Pour se protéger d’un prétendu « risque migratoire » ou d’un « afflux massif », l’enfermement est un instrument central et banalisé de gestion des populations migrantes en Europe et au-delà. Les logiques frontalières sont généralement les mêmes : rejet, #invisibilisation, opacité des pratiques, fichage, violations des droits fondamentaux. L’enfermement se double d’une dimension de « #tri à l’entrée », qui renverrait à l’idée de prévention associée à l’image de « criminels » placés derrière des barreaux. Cet enfermement crée surtout des traumatismes profonds.

    http://cqfd-journal.org/Decouvrir-la-France-derriere-des

    #zones_d'attente #refoulement #push-back #refoulements #refoulements #aéroport #enfermement #détention_administrative #rétention

    ping @karine4 @isskein

  • https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/police-municipale-a-paris-l-inquietude-des-maires-de-seine-saint-denis-15
    La création d’une nouvelle police municipale à Paris inquiète certains maires de Seine-Saint-Denis qui ont déjà du mal à recruter de nouveaux agents. La preuve en chiffres. La mairie de Paris va débloquer 3,5 millions d’euros pour créer sa police municipale alors qu’à Bondy, le budget annuel global de toute la sécurité publique s’élève à 881 000 euros. Anouck Giana, directrice de la tranquilité à Bondy, explique :

    « La mairie de Paris va avoir plus de moyens pour acheter du matériel, des voitures, des équipements mais en aura aussi pour les salaires et éventuellement des avantages sociaux. »

    #police_municipale #police #paris

  • Je viens seulement de réaliser la présence d’un bandeau sur toutes les vidéos provenant de RT :

    RT est financée entièrement ou partiellement par le gouvernement russe.

    avec lien vers la page Wikipédia.

    À l’initiative de qui ?

    Va-t-on bientôt voir les vidéos de Guillaume Meurice, ornées d’un bandeau ?

    France Inter est financée entièrement ou partiellement par le gouvernement français.

    • C’est juste la mise en place du « code de bonne conduite » annoncé par Zuzu contre les #fakenews. Je m’en suis rendue compte y’a quelques jour avec un bandeau sous un des flux d’infos locales qui alimentent ma page « karacole » : @indymedianantes : ça montrait la traduction automatique du résumé Wikipedia anglais... qui met l’accent sur les raids judiciaires qui ont attaqué plusieurs collectifs...

    • L’outil de lutte contre les fakes news de Youtube fait un lien entre Notre-Dame et le 11 Septembre — RT en français
      https://francais.rt.com/france/61089-outil-lutte-contre-fakes-news-youtube-lien-notre-dame-11-septembr

      YouTube, qui appartient à Google, a introduit cette fonction l’année dernière dans l’optique de lutter contre la propagation des théories dites complotistes, notamment celles qui remettent en cause la version officielle des attentats du 11 septembre. « Ces bandeaux sont générés de manière algorithmique et nos systèmes peuvent parfois se tromper », s’est justifié un porte-parole de la plateforme de partage, cité par l’AFP. Cette nouvelle fonctionnalité est pour l’instant « uniquement disponible aux Etats-Unis et en Corée du Sud », a-t-il ajouté, précisant que le bandeau en question avait été enlevé.

      Présent donc depuis l’année dernière aux États-Unis et en Corée du Sud et maintenant « ouvert » en France depuis peu (article du 16 avril où ce n’était visiblement pas le cas).

      le tweet cité :
      @BenjaminNorton, 15 avril 2019
      https://twitter.com/BenjaminNorton/status/1117875121656619013

    • L’audiovisuel public français irrité par une nouvelle fonctionnalité de YouTube (02/05/2019)
      https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2019/05/02/l-audiovisuel-public-francais-irrite-par-une-nouvelle-fonctionnalite-de-yout

      Pour prévenir tout risque de propagande, la plate-forme américaine avertira l’utilisateur quand un média est doté d’un financement public. Le service public craint d’être assimilé à des chaînes proches du pouvoir.

      A moins d’un mois des élections européennes, les grandes plates-formes en ligne multiplient les garde-fous pour empêcher que des campagnes de manipulation de l’opinion puissent altérer le résultat du scrutin. Facebook, Google et Twitter sont attendus au tournant, après les interférences russes dans l’élection présidentielle américaine de 2016 sur les réseaux sociaux, ou la diffusion massive de fausses informations sur la messagerie WhatsApp, propriété de Facebook, par des partisans du candidat élu Jair Bolsonaro pendant la dernière campagne présidentielle au Brésil.

      Après Facebook et Twitter, Google vient, lui aussi, de dévoiler son arsenal pour déjouer les opérations de désinformation et les tentatives d’ingérence étrangères. En France et dans plusieurs pays d’Europe, les utilisateurs de son service vidéo YouTube verront bientôt s’afficher un bandeau sous les vidéos des médias publics ou gouvernementaux. Ce « label de transparence », qui précise le financement de l’éditeur et renvoie vers sa page Wikipédia, doit permettre aux internautes de « mieux comprendre les sources des actualités qu’ils regardent », a expliqué Google sur son blog, le 24 avril. En clair, de les aider à repérer les campagnes de propagande, même si le géant américain tient à préciser qu’il « ne s’agit pas d’un commentaire de YouTube sur la ligne éditoriale de l’éditeur ou de la vidéo, ni sur l’influence du gouvernement sur le contenu éditorial ».

      Si cette mesure existe déjà depuis un an aux Etats-Unis, en Irlande, au Royaume-Uni et en Inde – où elle s’applique aux chaînes YouTube de Franceinfo, d’Arte ou de Radio France –, son arrivée en France suscite l’embarras de l’audiovisuel public. « On assimile des médias du service public dans des démocraties à des médias d’Etat dans des régimes autoritaires », se désole un cadre de France Télévisions, sous couvert d’anonymat, en citant sans détour les déclinaisons françaises de Russia Today (RT) et Sputnik, deux médias financés par le gouvernement russe et régulièrement soupçonnés d’être sous son influence.

      Dans les pays où cette fonctionnalité est déjà active, YouTube distingue bien les « services audiovisuels publics » des « médias financés entièrement ou en partie par un gouvernement ». Mais, pour un autre dirigeant de France Télévisions, « ce n’est pas suffisant ». Selon lui, le simple fait que cette démarche « englobe » ces deux types d’acteurs risque « d’induire en erreur » le public, pour qui « la subtilité institutionnelle du service public à la française n’est pas forcément très claire ».

      De son côté, la présidente de RT France, Xenia Fedorova, dénonce, au contraire, cette « hiérarchie ». « Nous avons toujours été transparents sur le fait que RT France est financé par la Russie, tout comme France 24 est financé par l’Etat français ou la BBC par l’Etat britannique. »

      France Médias Monde (France 24, RFI, Monte Carlo Doualiya), juge « essentiel » que son « indépendance par rapport au pouvoir politique soit prise en compte dans les dénominations utilisées dans toutes les langues ». Le groupe, dont une large partie de l’audience est réalisée sur YouTube à l’étranger, n’était pas concerné par le dispositif dans les premiers pays où il a été lancé, de même que TV5 Monde. Contacté par Le Monde, Google explique que cela devrait désormais être le cas pour ces deux chaînes, sans détailler la liste définitive des médias ciblés.

      Plusieurs acteurs concernés déplorent, par ailleurs, le manque de concertation avec l’entreprise californienne. « C’est nous qui nous sommes rapprochés de Google après avoir découvert cette annonce dans une dépêche, fustige-t-on au sein de France Télévisions. Tout ce qui permet davantage de transparence va dans le bon sens, mais cela ne peut pas se faire dans le dos des éditeurs. »

      Les critères retenus suscitent aussi l’incompréhension. « Pourquoi ne pas afficher le même message quand un média est détenu par un actionnaire privé ? », interroge un cadre du groupe public, qui regrette une « transparence à géométrie variable ».

      Parmi les mesures prévues par Google à l’approche des élections européennes, YouTube va également « renforcer la visibilité » des éditeurs « faisant autorité », lorsqu’un événement important se produit. Reste à savoir si cette mesure, en bénéficiant aux grands médias publics, suffira à apaiser leur mécontentement.

    • Deux poids, deux mesures : YouTube instaure une nouvelle fonctionnalité discriminant RT — RT en français (article du 17/05/2019, jour de l’entrée en fonction du dispositif)
      https://francais.rt.com/france/62164-deux-poids-deux-mesures-youtube-instaure-nouvelles-fonctionnalite

      YouTube labellise désormais les médias d’Etat sous leurs vidéos, mais avec une différence sémantique notable : RT France est ainsi « financée par le gouvernement russe », quand France 24 ou la BBC sont des « chaînes de service public ».

      Le 17 mai, YouTube a introduit une nouvelle fonctionnalité, en ajoutant un bandeau sous les vidéos des médias publics ou gouvernementaux. Ce « label de transparence », selon les termes de Google (à qui YouTube appartient), indique le financement de l’éditeur de la vidéo, et renvoie à la page Wikipédia qui lui est consacrée. Selon Google, le but est de permettre aux internautes de « mieux comprendre les sources des actualités qu’ils regardent ».

      Et Google de préciser qu’il ne s’agit en rien d’un commentaire de la part de YouTube sur la ligne éditoriale de l’éditeur ou de la vidéo, ni sur l’influence du gouvernement en question sur le contenu éditorial. En d’autres termes, il ne s’agirait que d’une information à caractère purement objectif.

      Pourtant à y regarder de plus près, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, suivant le pays d’origine de son financement. Ainsi, RT, qui n’a jamais caché être financé par la Russie, dispose désormais d’un bandeau indiquant qu’elle est « entièrement ou partiellement financée par le gouvernement russe ».

      Or la différence sémantique est notable concernant France 24 ou encore la BBC, dont le financement dépend respectivement de la France et du Royaume-Uni, qui sont elles qualifiées de « chaînes de service public » française et britannique.

      La présidente de RT France, Xenia Federova s’inquiète : « Nous sommes plus préoccupés par le deux poids, deux mesures qu’induit cette procédure. Nous avons constaté une inéquité dans l’application de ces bandeaux. Certains médias étant ainsi labellisés, tandis que d’autres, avec le même mode de financement, ne le sont pas. De plus, même parmi ceux qui sont labellisés, une hiérarchie persiste. Par exemple, le fait que BBC News soit qualifié de "service public", et non pas "financé par le gouvermenent", même s’il reçoit un financement substantiel directement du Royaume-Uni. »

      Elle rappelle également que « RT France n’a jamais caché la source de son financement ». Avant d’ajouter : « Nous étions, dès le début, très clairs et transparents sur le fait que RT France est financée par la Russie. Tout comme France 24 est financée par l’Etat français ou la BBC l’Etat britannique. Dans le même temps, le lancement de cette initiative en France juste avant les élections européennes pourrait semer la confusion pour le public en créant une opinion erronée selon laquelle les sources de financement provenant du secteur privé ou de grands groupes sont meilleures – plus légitimes, crédibles ou objectives – que d’autres, publiques. Le critère pour juger un média étant alors uniquement la source de financement et non la réalité de son travail ou la qualité des contenus. »

      Une inquiétude d’autant plus légitime que les bandeaux en question renvoient vers la fiche Wikipédia des médias concernés. Or, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’objectivité de l’encyclopédie en ligne sur le sujet prête à débat. Concernant RT, Wikipédia donne en effet une définition générale qui fait froid dans le dos : « RT est généralement considéré par les médias et experts occidentaux comme un instrument de propagande au service du gouvernement russe et de sa politique étrangère, se livrant à la désinformation, proche de l’extrême droite sur internet, complotiste et antisémite. »

      On notera que l’avis repose donc sur les médias, qui par définition sont les concurrents de RT, et celui d’obscurs « experts occidentaux ». Le son de cloche est tout autre quand on s’intéresse à la fiche Wikipédia de la BBC qui dispose selon l’encyclopédie, « d’une réputation d’excellence culturelle ».

      Si l’intention de YouTube est louable – comprendre qui tient les cordons de la bourse dans le paysage médiatique permet effectivement d’en avoir une lecture plus avisée –, les mesures prises à l’heure actuelle par la plateforme risquent d’avoir l’effet opposé de celui recherché.

  • La CAF s’immisce dans la chambre à coucher, elle est déboutée
    https://www.estrepublicain.fr/actualite/2019/05/23/la-caf-s-immisce-dans-la-chambre-a-coucher-elle-est-deboutee

    C’est avec surprise qu’Elodie, en avril 2016, a pris connaissance du courrier de la CAF 54 qui lui réclame 7.355 €. Cette somme correspond au remboursement d’un trop perçu de prestations sociales. En clair, à des sommes qu’elle aurait touchées indûment. La quinquagénaire, qui vit en colocation dans le Saintois touche l’allocation adulte handicapé et l’allocation logement. Le montant de ces aides varie en fonction des ressources du bénéficiaire mais aussi de celles de son éventuel conjoint ou concubin.

    La CAF, dans son courrier, assure qu’au terme de l’enquête qu’elle a menée, Elodie ne vit pas en colocation avec Antoine mais « maritalement », qu’il y a « une communauté d’adresse » et surtout une « communauté d’intérêts » : Elodie règle seule le loyer et Antoine les charges courantes. Elodie a beau assurer à la CAF qu’elle vit en colocation, présenter le bail de son appartement sur lequel figure cette mention, rien n’y fait. Et sa requête amiable est rejetée. « Ma cliente n’a pas eu d’autre solution que de saisir le tribunal des affaires sanitaires et sociales (TASS) », explique Me Fabrice Gossin qui relève, avec malice, qu’« une communauté d’adresse, pour des colocataires, cela semble normal, non… ? Par ailleurs, ils n’ont pas de compte bancaire commun ».

    Deux chambres séparées
    Le TASS a donc débouté la CAF de sa demande de trop-perçu. Pour les magistrats, « deux colocataires peuvent librement décider de partager leurs charges non par moitié mais selon une autre proportion ou décider qu’un paiera un certain type de charges et l’autre d’autres ». Par ailleurs, « une situation de concubinage nécessite une communauté matérielle de vie mais également une intention, un souhait d’entretenir des relations amoureuses et/ou intimes ». Or, lors de sa visite, relève Me Gossin, « l’agent de la CAF n’a pas noté de chambre commune mais bien deux chambres séparées ». En outre, Antoine, dans une attestation, a déclaré que son orientation sexuelle ne lui permettait pas d’avoir une relation sentimentale avec Elodie.

    #CAF #TASS #vie_maritale

  • « J’ai mis la cartouche, j’ai vu un manifestant, j’ai visé la tête et j’ai tiré, sans raison »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/13/violences-policieres-la-nouvelle-strategie-de-maintien-de-l-ordre-inquiete_5

    L’exécutif nie l’existence même de brutalités policières lors des manifestations des « gilets jaunes » et leur demande désormais d’aller davantage au « contact », au risque de dégrader encore la situation.

    Au moment où Roxane (le prénom a été changé) arme son lanceur de balles de défense (LBD), il est déjà tard en ce énième samedi de manifestation. Cette policière mobilisée depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » n’en est pas à sa première munition de la journée. « J’avais déjà tiré plusieurs fois, des tirs justifiés, sur des personnes en train de commettre des infractions », raconte-t-elle à l’un de ses amis. La suite, elle ne sait pas très bien comment l’expliquer. « J’ai mis la cartouche, j’ai vu un manifestant, j’ai visé la tête et j’ai tiré, sans raison. » La cible, touchée sans gravité, prend la fuite. La policière, elle, reste avec ses questions : « Je ne sais pas du tout pourquoi j’ai fait ça. »

    La scène ne fera pas le tour des réseaux sociaux. Et pour cause, elle n’a pas été filmée, la victime n’a pas été éborgnée, et la fonctionnaire n’a connaissance d’aucune plainte, à ce jour du moins. Mais ce témoignage rapporté au Monde, d’une sincérité brute, jette une lumière crue sur la polémique qui fait rage depuis plusieurs mois sur la gestion par les forces de l’ordre des manifestations des « gilets jaunes » et sa part ombrageuse mais indissociable, les violences policières.

    « Il n’y a aucune présomption d’innocence pour nous »

    La parole des agents est en effet rare, étouffée au milieu d’un débat qui a pris une ampleur nationale. D’un côté, les réseaux sociaux sur lesquels ont été lancées les premières alertes agissent comme une caisse de résonance. Les séquences de policiers en train de molester des manifestants sont diffusées en boucle. Tout y est disséqué, commenté, relayé. « On est jugé et condamné dans la même seconde, il n’y a aucune présomption d’innocence pour nous », regrette un policier.

    De l’autre, le pouvoir nie contre toute évidence l’existence même des violences policières. A plusieurs reprises, le président de la République Emmanuel Macron et son ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, ont appelé à ne pas utiliser ce vocable. Une communication appréciée en interne, surtout par les syndicats, mais qui a aussi pour conséquence de laisser le policier qui a « dérapé » – l’euphémisme officiel – seul face à ses responsabilités.

    Les fonctionnaires mis en cause par des plaintes s’expliquent-ils eux-mêmes leur geste ? Difficile à dire : la plupart d’entre eux n’ont pas encore été entendus par l’Inspection générale de la police nationale, la « police des polices », même pour des dossiers remontant aux premiers actes des « gilets jaunes », en novembre ou en décembre 2018. Sur les 240 enquêtes, une soixantaine ont été clôturées et retournées aux différents parquets (dont une quarantaine sur les 161 ouvertes à Paris). Aucune poursuite n’a encore été engagée.
    Pour leurs collègues, il est impossible de comprendre ces scènes qui font le tour d’Internet sans prendre en compte le contexte, celui d’une ultraviolence à laquelle font face les troupes depuis le début du mouvement des « gilets jaunes ».

    « Chaque tir coûte cher à l’Etat »

    Comme pour ce policier filmé dans un contexte tendu, le 1er-Mai à Paris, en train de gifler un homme qui l’invective, sous la grille d’un magasin. L’un de ses camarades se veut compréhensif : « Ça ne se fait pas, on n’apprend pas ça, ce n’est pas pro, mais franchement, c’est un craquage. C’est l’insulte de trop après vingt-cinq week-ends de manifestations. Je ne l’excuse pas, mais je le comprends. » Ou pour celui immortalisé en train de lancer un pavé dans la foule. « Des pavés, il en a probablement reçu des centaines depuis le début du mouvement, c’est un être humain, pas une machine », justifie un autre policier.

    Certaines séquences laissent tout de même les policiers pantois. Ce sont souvent les mêmes qui reviennent dans la bouche des uns et des autres pour illustrer les cas de dérapages indéfendables. La scène du tabassage de manifestants dans un Burger King à Paris, en décembre 2018, trouve peu de défenseurs. Comme celle du tir de LBD à hauteur de tête en direction d’un manifestant à Bordeaux, en janvier, juste après un lancer répréhensible de grenade de désencerclement dans les airs. Idem pour la jeune fille qui s’est fait fracasser le crâne à Marseille par plusieurs policiers.

    Trois scènes de violence parmi des dizaines d’autres qui, mises bout à bout, poussent à s’interroger sur l’existence d’un système facilitant ce type de débordements. Pour certains observateurs, le problème n’est d’ailleurs pas celui de la faillite individuelle mais de la faiblesse des structures et de la hiérarchie. « Il y a un gros problème avec l’entraînement, notamment au LBD, car chaque tir coûte cher à l’Etat, juge Laurent-Franck Liénard, avocat spécialisé dans la défense des policiers et des gendarmes. On a aussi mis des effectifs de BAC en première ligne, alors qu’ils n’ont pas le cadre rigide des troupes de maintien de l’ordre. Vu le déficit de formation et d’encadrement, ils s’en sont plutôt bien sortis. »

    « Pas un blanc-seing »

    La nouvelle doctrine mise en place par Christophe Castaner après le saccage des Champs-Elysées, le 16 mars, qui se traduit par une volonté d’aller davantage au contact, va-t-elle conduire à une dégradation de la situation ? Les nombreux journalistes du Monde présents au défilé du 1er-Mai à Paris ont tous constaté des conditions de manifestation très tendues, au milieu des gaz lacrymogènes. Plusieurs ont été touchés par divers projectiles des forces de l’ordre et l’un d’entre eux a été braqué au visage par un LBD à moins d’un mètre. Les policiers, eux, apprécient la plus grande autonomie laissée à la hiérarchie présente sur le terrain. « Ça marche très bien, ça nous donne plus de mobilité, d’initiative, de rapidité. Ça n’est pas pour autant un blanc-seing : si vous merdez, vous assumez ! », explique un gradé.
    Après le 1er-Mai, les forces de l’ordre considéraient d’ailleurs avoir réussi leur opération, notamment en dispersant les black blocs, quand bien même plusieurs cas de violences policières ont été documentés. « C’est une guerre de l’image », explique un fonctionnaire, qui regrette que les scènes de violence à l’endroit des policiers et des gendarmes ne connaissent pas le même écho.

    Si les policiers ont bien conscience d’être désormais au centre de toutes les attentions, ils sont nombreux à regretter la politisation de la question du maintien de l’ordre, qui est avant tout, pour eux, un sujet technique, qui ne doit pas varier au gré des polémiques. « Il y a un discours qui tente de faire entendre que tout usage de la force est forcément une violence, donc illégitime, abonde l’avocat Laurent-Franck Liénard. C’est très dangereux. La réalité, c’est que, confrontés à une violence délirante, les forces de l’ordre ont été très réticentes à user de la force, elles ont été très majoritairement exemplaires, souvent en retrait par rapport à ce qu’elles auraient pu faire, voire dû faire. »

    La scène des trois gendarmes, pistolet au poing face à une voiture à Nantes, samedi 11 mai, est loin d’être une exception. D’après l’avocat, depuis novembre, au moins une dizaine de policiers et gendarmes ont pris son attache après avoir dégainé leur arme au cours d’une manifestation. Ils souhaitaient tous savoir s’ils avaient le droit de tirer.

    • Le Monde continue à asséner, ni vu ni connu, l’idée que la violence vient des gilets jaunes, ce qui est factuellement faux.
      Sur un autre papier du même torche-cul, alors qu’il y un titre qui fait semblant d’interroger l’impunité policière, on retrouve toujours les mêmes éléments de langage qui reviennent à « excuser » les « débordements » policiers en créant une fausse symétrie avec les violences des manifestants.

    • La suite, elle ne sait pas très bien comment l’expliquer. « J’ai mis la cartouche, j’ai vu un manifestant, j’ai visé la tête et j’ai tiré, sans raison. » La cible, touchée sans gravité, prend la fuite. La policière, elle, reste avec ses questions : « Je ne sais pas du tout pourquoi j’ai fait ça. »

      Depuis le début je me demande ce qui peut bien passer dans la tête d’un ou d’une fonctionnaire de police pour tirer sur une personne dans la foule, je viens enfin d’avoir la réponse à cette question, elle est effrayante : rien, un courant d’air.

    • Vraiment très élégante, cette figure de style (double opposition « prend la fuite / reste avec ses questions » et la cible-objet / la policière-personne) :

      La cible, touchée sans gravité, prend la fuite. La policière, elle, reste avec ses questions

      Je sais pas vous, mais c’est très émouvant, cette souffrance, cette douleur, que ressent la policière (alors que « la cible », elle, se contente de prendre la fuite comme si de rien n’était). La policière, quasiment « victime » de sa « propre violence ».

    • Après le 1er-Mai, les forces de l’ordre considéraient d’ailleurs avoir réussi leur opération, notamment en dispersant les black blocs, quand bien même plusieurs cas de #violences_policières ont été documentés. « C’est une guerre de l’image », explique un fonctionnaire, qui regrette que les scènes de violence à l’endroit des policiers et des gendarmes ne connaissent pas le même écho.

      Pas le même écho ??? j’ai pas le souvenir qu’un politique se soit penché sur le lit d’hôpital d’un gilet jaune. Quand c’est un poulet, alors là c’est le défilé au chevet du pandore avec caméra et tout le toutim.
      Mort c’est les invalides et médailles à titre posthume. Je te leur en donnerai moi des médailles, à poignées.

      Les fonctionnaires mis en cause par des plaintes s’expliquent-ils eux-mêmes leur geste ? Difficile à dire : la plupart d’entre eux n’ont pas encore été entendus par l’Inspection générale de la police nationale, la « police des polices », même pour des dossiers remontant aux premiers actes des « gilets jaunes », en novembre ou en décembre 2018. Sur les 240 enquêtes, une soixantaine ont été clôturées et retournées aux différents parquets (dont une quarantaine sur les 161 ouvertes à Paris). Aucune poursuite n’a encore été engagée.

      circulez y’a rien à voir !

    • http://lepanierasalade.fr

      Panorama
      Maintien de l’ordre

      « J’avais déjà tiré plusieurs fois, des tirs justifiés, sur des personnes en train de commettre des infractions,raconte une policière, mobilisée lors d’une manifestation. J’ai mis la cartouche, j’ai vu un manifestant, j’ai visé la tête et j’ai tiré, sans raison. (...) Je ne sais pas du tout pourquoi j’ai fait ça. » [Le Monde] « Nous accuser d’agresser volontairement les gilets jaunes, c’est n’importe quoi, témoigne un CRS base à Toulouse (Haute-Garonne). Les CRS n’interviennent que sur ordre de leur hiérarchie, il ne peut y avoir aucune initiative personnelle. On est là pour encadrer les manifestations pas pour agresser les manifestants. » [France 3] En six mois de manifestations, pas un syndicat de police représentatif n’a pris ses distances avec la doctrine de maintien de l’ordre : les LBD sont défendus, les violences policières sont légitimées et toute voix discordante est étouffée. [Mediapart]

       ?Face à la multiplication des vidéos montrant les policiers au travail, certains espèrent une loi obligeant à flouter les visages avant diffusion, ou comptent sur le ministère de l’intérieur pour risposter avec les vidéos qu’il possède. [L’Express]

       ?Des policiers d’une brigade de répression de l’action violente frappent un étudiant dans sa résidence universitaire à la Pitié-Salpétrière à Paris en marge des manifestations du 1er-Mai. L’IGPN a été saisie. [Mediapart] Des gendarmes ont sorti leurs armes à Nantes (Loire-Atlantique) lors des manifestations de samedi. [LCI] Les street-médics se plaignent d’un acharnement policier à Toulouse (Haute-Garonne). [La Dépêche]

      Lacrymos. « Si sur la durée, la différence ne doit pas être énorme entre CM3 et CM6, elle le devient sur l’instant : la concentration en gaz monte d’un seul coup, créant des effets immédiats plus forts que ceux obtenus par le lanceur classique », explique Pierre Bernat, membre de la Ligue des droits de l’homme à Toulouse, ajoutant que les lanceurs, et leur usage, diffèrent entre ces deux types de grenades lacrymogènes. [franceinfo] Analyses. Des « Gilets jaunes » affichent des symptômes persistants après une exposition aux gaz lacrymogènes. Des personnalités scientifiques réclament des recherches sérieuses sur les effets de ceux-ci. [Libération]

      Le sociologue Cédric Moreau de Bellaing revient sur le travail de l’IGPN : « Pour les enquêteurs, la reconstitution de la dynamique de la situation est vraiment centrale. Une même blessure peut être le résultat d’une violence légitime comme illégitime. Pour différencier l’un de l’autre, il faut savoir comment la violence a été exercée, à quel moment, pour quelle raison : c’est donc crucial du point de vue de l’IGPN. » [Le Monde]

      « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même, déclarait le 29 mai 1968 le préfet de police Maurice Grimaud. Dites-vous bien et répétez-le autour de vous : toutes les fois qu’une violence illégitime est commise contre un manifestant, ce sont des dizaines de ses camarades qui souhaitent le venger. Cette escalade n’a pas de limites. » [Le Monde]
      « Gilets jaunes » et justice

      Du collectif « Robes noires et gilets jaunes » animé par les avocats David Libeskind et Philippe de Veulle, classés à droite, à des avocats plutôt ancrés à gauche, la défense juridique des manifestants s’organise. [Le Monde]

      Une manifestante de Toulouse est poursuivie pour « usage et menace d’une arme », en l’occurrence son fauteuil roulant électrique. [Capital] Six mois après les faits, six « Gilets jaunes » paraissaient devant le tribunal correctionnel pour participation à un attroupement à une sommation à se disperser. La relaxe a été demandée. [La Voix du Nord]
      Interpellation

      Les lycéens interpellés à Mantes-la-Jolie (Yvelines) et agenouillés par les policiers en décembre ont été entendus par l’IGPN. [La Gazette des Yvelines] Arié Alimi, avocat d’une vingtaine de lycéens interpellés réclame la nomination d’un juge d’instruction. [L’Humanité]

      Les mères des jeunes interpellés s’inquiètent des traumatismes causés par ces événements. « C’était un bon vivant, il aimait sortir, aller au cinéma avec ses copains. Maintenant il sort moins, il reste à la maison. Il me dit que comme ça personne ne le gêne, et qu’il ne gêne personne », raconte l’une d’elles. [Les Inrocks]
      Cour criminelle

      L’avocat Hervé Temime se lamente des cours criminelles départementales instaurée par la loi de réforme de la justice : « Je ne vois pas au nom de quoi on constituerait plusieurs catégories de crimes. Pourquoi un viol devrait être jugé par une juridiction composée de professionnels et un meurtre par la “vraie” cour d’assises ? (...) La cour d’assises actuelle, aussi critiquable soit-elle, est sans doute la juridiction où la justice est rendue avec le plus de soin, le plus de solennité et le plus de sérieux. » [Le Point] François Saint-Pierre de son côté n’apprécient pas les cours d’assise où le président seulement, contrairement au jury, a accès au dossier : « Notre système personnalise à outrance le procès sur le président et il faut en sortir. Comment ? Par ce que j’appelle la rationalisation de la procédure accusatoire. En faisant condamner la France devant la Cour européenne des droits de l’homme pour défaut de motivation des verdicts, j’ai contribué à faire évoluer les choses. Mon but est de casser ce système archaïque qui fait un peu bandouiller quelques avocats passéistes. » [Le Point]

      La boîte noire

      Info. Le ministère de la justice a décidé de ne plus diffuser les statistiques mensuelles sur la population écrouée et détenue. Seules des statistiques trimestrielles devraient être publiées ; celles des trois premiers mois de l’année devraient être publiées aujourd’hui. [Le Panier à salade] « Disposer d’une analyse statistique avec un recul de plusieurs mois permettra un meilleur aperçu des tendances de l’évolution de la population carcérale », justifie le cabinet de la ministre de la justice.

      Réaction. Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) regrette l’arrêt de ces publications : « Ces données sont extrêmement utiles au CGLPL pour l’exercice de notre mission, notamment pour vérifier les taux d’occupations réels des prisons que nous visitons, les établissements ayant une fâcheuse tendance à considérer que le nombre de places correspond au nombre de lits disponibles. Une publication à un rythme trimestriel risque d’être moins pertinente, alors que le CGLPL recommandait dans un rapport thématique sur la surpopulation carcérale que l’administration pénitentiaire se dote d’outils statistiques plus précis de l’occupation des établissements pénitentiaires. »

      En bref
      Un policier de Rennes (Ille-et-Vilaine) est soupçonné d’avoir détourné des armes saisies

       ?Un policier des stups est soupçonné d’avoir fait localiser le téléphone de sa femme

      Au Brésil, le nombre de suicides dans les rangs de la police est important

      La police nationale lance une nouvelle campagne de recrutement, proposant notamment un casque de réalité virtuelle

      Les juges doivent tenir compte d’une marge d’erreur de 8% de la valeur mesurée par les éthylomètres

      Relancée par la cour d’appel de Paris en 2013, l’enquête sur le scandale de l’IGS est au point mort

      Malgré la mort d’Eric Garner en 2014, les clefs d’étranglements sont toujours utilisées par la police de New York (États-Unis)

      Une ASVP de Nice (Alpes-Maritimes) condamnée pour avoir travaillé en parallèle au service d’une princesse arabe

      Deux policiers municipaux de Marseille (Bouches-du-Rhône) sont mis en examen après avoir tiré lors d’un refus d’obtempérer

      À Paris, des policiers recouvrent la tête d’un mineur avec un sac en tissu lors d’une interpellation ; le parquet a ouvert une enquête

      Un policier a été condamné pour avoir donné des coups de pieds à un manifestant contre les violences policières

      Un policier du commissariat de Roubaix (Nord) est condamné pour avoir détourné de l’argent saisi ; sa peine n’est pas inscrite à son casier

      La Cour de cassation rend définitif le non-lieu du gendarme ayant tiré la grenade qui a coûté à la vie à Rémi Fraisse

      Un homme est condamné à perpétuité après avoir percuté un gendarme en Ariège

      La peine de 25 ans de réclusion criminelle de Rédoine Faïd pour le braquage raté lors duquel la policière municipale Aurélie Fouquet était morte est définitive

       ?L’utilisation des caméras-piétons ne permettent pas de lutter contre les contrôles au faciès selon le DGPN ; le rapport mentionne de nombreuses pannes

      La ministre de la santé porte les premiers soins à un CRS affecté à son escorte victime d’un malaise

      La ville de Montréal (Québec, Canada) doit verser 43 000 $ à une manifestante détenue abusivement en 2014

      Une étude scientifique américaine montre le manque d’effet de la prison en matière de prévention de la violence

      Téléphone, drogue, colis : Snapchat, témoin de la vie quotidienne en prison ; le compte « Les Prisons 2 France » diffuse régulièrement des vidéos

      Un homme porte plainte après le suicide de son fils au centre pénitentiaire de Vézin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine)

      « C’est répugnant ! » : la sénatrice Esther Benbassa a visité l’établissement pour mineurs de Porcheville (Yvelines)

      Trois ruches ont été installées à la prison de Montmédy (Meuse)

      Le Conseil constitutionnel a censuré l’article de loi utilisé pour pénaliser les surveillants pénitentiaires grévistes

      Aux Pays-Bas, le ministère de la justice a perdu la traces de 700 porteurs de bracelet électronique à cause d’un bug

      La section spécialisée C1 du parquet de Paris va bientôt laisser sa place au parquet national anti-terroriste

      La police municipale de Châteauroux (Indre) sera équipée de LBD à l’automne

      Candidate à la mairie de Paris, Rachida Dati souhaiterait armer la police municipale parisienne et encourager le lien avec la sécurité privée

      La Commission européenne travaille à une résolution pour faciliter l’accès aux preuves numériques

      1073 flash en trois mois en Normandie : les voitures radars privatisées ne flashent guère

      Aux États-Unis, les Tasers ne sont pas aussi fiables que le laisse penser leur constructeur ; parfois, ils aggravent même la situation

       ?Les policiers municipaux d’Honfleur (Calvados) testent les trottinettes électriques

    • (pour faire suite au message de @sombre, @paniersalade est même ici depuis quelques semaines, et la lettre d’info du 14 mai est disponible avec les liens à cette adresse : https://us12.campaign-archive.com/?u=93670423e9243101afcfcae19&id=d0ce6af1de et y’a moyen de s’abonner gratuitement pour la recevoir chaque mardi dans sa boîte mail)

      Le Panier à Salade propose une sélection hebdomadaire de liens de l’actualité police-justice.

      Vous lisez le Panier à salade, votre sélection hebdomadaire de liens sur l’actualité de la police et de la justice. Bonne lecture, et n’hésitez pas à partager le contenu de cette newsletter sur les réseaux sociaux ou à transférer ce message à vos amis.

  • Occupation : la police française, précieuse alliée du IIIe Reich
    https://www.geo.fr/histoire/occupation-la-police-francaise-precieuse-alliee-du-iii-eme-reich-127070

    Les 16 et 17 juillet 1942, 9 000 policiers et gendarmes français montrent aux autorités allemandes de quoi ils sont capables lors de la rafle du Vél d’Hiv. Durant l’Occupation, du simple gardien de la paix au préfet, les fonctionnaires français vont appliquer avec zèle la politique des Allemands, devançant même parfois leurs exigences.

    Mais c’est dans la mise en œuvre de la politique anti-juive que la police française va se montrer la plus redoutable. La machine infernale se met en branle en mai 1941. Ce mois-là, à Paris, des agents frappent aux portes de quelque 6500 foyers juifs. A ceux qui leur ouvrent, les policiers tendent un papier plié comme un pneumatique, et s’en vont aussitôt. Le document remis - le « billet vert », comme on l’appelle en raison de sa couleur vert pomme - est une convocation à se rendre, dès le lendemain matin, dans trois lieux précis de la capitale : la caserne Napoléon, celle des Minimes ou le gymnase Japy. Lorsque la personne arrive sur place, les policiers lui confisquent ses papiers d’identité, avant de la faire monter dans un autobus... trois mille sept cents juifs tombent ainsi dans le piège du billet vert.

    Les 16 et 17 juillet 1942, 9 000 policiers et gendarmes français montrent aux autorités allemandes de quoi ils sont capables : selon la préfecture, lors de la rafle du Vél d’Hiv, le nombre d’arrestations s’élève à 13 152 personnes à Paris. Dans le reste de la France, on assiste à ces mêmes coups de filet gigantesques. A Montargis, la rafle se déroule en plein 14 juillet, sans crainte de choquer l’opinion. A Nancy, en revanche, la rafle du 19 juillet 1942 est un échec.

    La faute à sept policiers qui ont refusé d’obéir aux ordres. La veille de l’opération, Edouard Vigneron, chef du service des étrangers, et six de ses collègues se sont en effet réparti les fiches des personnes devant être arrêtées afin d’aller les avertir. Vigneron, resté au poste de police, couvre ses collègues. Ces derniers font du porte à porte et préviennent les juifs menacés : « Ce soir, ne dormez pas chez vous. » Ils leur demandent aussi de prévenir d’autres familles. A midi, les sept policiers déjeunent ensemble et font le point, cochant les fiches de ceux qu’ils n’ont pu avertir. Puis ils repartent en ville achever leur mission de sauvetage. Le lendemain, les Allemands préfèrent renoncer à faire partir le convoi pour Auschwitz : il n’y a pas assez de personnes interpellées.