• Au tribunal de Bobigny, après l’affaire Théo, hors norme, l’ordinaire d’un procès de policiers

    Le procès de l’affaire Théo, en janvier, au palais de justice de Bobigny (Seine-Saint-Denis), avait été hors norme : deux semaines d’audience, la grande salle des assises, le défilé des témoins, la longue déposition de la victime, la nuée de caméras et de micros à chaque suspension, la colère bruyante, à l’issue du verdict, de militants contre les violences policières, dans une enceinte quadrillée par les forces de l’ordre.
    Retour à l’ordinaire, jeudi 1er février, dans l’anonymat de la modeste salle 3 de ce même tribunal, où se tient, tous les premiers jeudis du mois devant la 14e chambre correctionnelle, une audience exclusivement consacrée aux délits commis par des policiers – les dossiers, manifestement, ne manquent pas.
    Deux agents de la brigade anticriminalité, Jordan M., 27 ans, et Loïc C., 31 ans, comparaissaient pour des violences injustifiées lors d’une interpellation, une nuit de mai 2023 à Saint-Ouen : des coups de pied, des coups de poing, des balayettes sur un individu qui, au terme d’une course-poursuite, s’était mis de lui-même au sol, les mains en évidence. Comme un écho, toutes proportions gardées, du procès de l’affaire Théo – trois #policiers jugés pour un coup de matraque tristement célèbre, qui avait justifié le renvoi aux assises, mais aussi pour tout un tas de gestes brutaux commis alors que le jeune homme était menotté et au sol.

    Comme l’affaire Théo, celle-ci n’aurait jamais atterri au tribunal si la scène n’avait pas été captée par une caméra de vidéosurveillance dont les images ont été diffusées à l’audience. Contrairement à l’affaire Théo, ce n’est pas la victime – introuvable – qui a signalé à la #justice le comportement des policiers indélicats, mais leur propre hiérarchie, alertée par un opérateur du centre de supervision urbaine de Saint-Ouen, choqué par ce qu’il avait vu sur ses écrans de contrôle cette nuit-là.

    « Comportement de cow-boy »

    « Ce procès n’est pas celui de #police, c’est celui de la violence illégitime, d’autant plus inacceptable qu’elle est commise par des gens qui portent le titre de gardien de la paix. » Ces mots ne sont pas de l’avocat de la partie civile, puisqu’il n’y en avait pas ; ils avaient été prononcés deux semaines plus tôt par Antoine Vey, avocat de Théodore Luhaka, lors de sa plaidoirie qui se serait aussi bien appliquée au procès du jour.

    Le procureur Loïc Pageot, qui représentait déjà l’accusation au procès Théo, aurait lui aussi pu répéter des pans entiers de son réquisitoire sur l’autorité qui « ne se conçoit que si elle est juste et proportionnée », mais il a choisi un registre un peu plus direct : « Qu’est-ce que c’est que ce comportement de cow-boy ? » « Des contrôles comme ça, il doit y en avoir tous les jours. S’il n’y a pas de vidéosurveillance, c’est ni vu ni connu », a-t-il aussi souligné.
    Est-ce le caractère incontestable des images, bien plus nettes que celles de l’interpellation de Théo ? Ou l’absence de public – hormis quelques collègues – et de médias ? Les deux prévenus du jour se sont en tout cas montrés plus penauds et contrits que les trois accusés du procès Théo – « On a été incompétents de A à Z », a résumé Loïc C. –, même si leurs explications ont été assez ressemblantes : fatigue, stress, environnement hostile, pas de volonté de faire mal.

    Les deux hommes s’en sont tirés avec quatre mois de prison avec sursis – un de plus que deux des trois accusés du procès Théo – et trois mois d’interdiction d’exercer sur la voie publique. Le procès de l’affaire Théo avait duré deux semaines. Il a fallu deux heures pour boucler ce procès-là. Le procès, selon la formule du procureur, de « la violence illégitime au quotidien ».
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/03/au-tribunal-de-bobigny-apres-l-affaire-theo-hors-norme-l-ordinaire-d-un-proc

    #violences_policières

  • La police après les émeutes, enquête sur un corps social à vif

    Les #violences_urbaines qui ont secoué le pays en début d’été ont fortement marqué les fonctionnaires engagés en première ligne. L’enquête du « Monde » montre à quel point cette séquence ultra-violente a nourri leur mal-être et un sentiment d’injustice de plus en plus profond.

    Ce sont des blessures qui s’accumulent comme autant de plaies ouvertes, puis de cicatrices jamais complètement refermées au sein du monde policier. Un corps social à vif, meurtri, désorienté. Les #émeutes de fin juin et début juillet, après la mort de Nahel M. à Nanterre, tué par un tir policier pour un refus d’obtempérer, ont ajouté une couche de colère sur un terreau fragilisé, sinon explosif. « Un moment de crispation qui peut être un point de non-retour », s’alarme un préfet, parmi les plus hauts cadres du ministère de l’intérieur, très marqué par l’extrême violence des émeutes et par le mouvement de contestation d’une partie des forces de l’ordre, en juillet, en colère après le placement en détention provisoire d’un agent de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille accusé de violences volontaires pendant les émeutes.

    Des blessures ? Ce vendredi 1er septembre, Stéphane, un major de 52 ans, ouvre la porte de sa chambre dans l’hôtel banal d’une zone artisanale banale où une partie de la CRS 20 a établi son camp de base à Grande-Synthe (Nord), en banlieue de Dunkerque. Trois semaines près de #Calais pour tenter d’empêcher les #migrants de traverser la Manche. Puis deux semaines de repos à Limoges, là où vivent les familles des fonctionnaires. Et, à nouveau, trois semaines de mission à Nice, cette fois pour empêcher les migrants d’entrer sur le territoire, dans cette mission cyclique, parfois étrange [sic], que leur confie la République.

    .... D’autres sont convaincus que le calme est revenu grâce à leur travail, mais également en raison des consignes données par les trafiquants de drogue, gênés dans leur « business » par les émeutes, qui rebutent la clientèle, et inquiets d’une présence durable des forces de l’ordre.

    « Ce qui m’a frappé, c’est ce que m’ont dit des #policiers sur le terrain, relate au Monde Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale (#DGPN). Tous, tous, tous ont dit : “On n’a jamais vu ça.” Même ceux confrontés à 2005. Ils ont tous été marqués par cette détermination chez les émeutiers à se préparer, à aller au contact des policiers pour faire mal. Les fois précédentes, s’il y avait contact, c’est en général les policiers qui en prenaient l’initiative. Là, ce sont eux qui sont venus. Ce qui était manifestement nouveau, aussi, c’est l’aspect coordonné et préparé de certaines actions. »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/27/de-chasseurs-on-est-passe-a-chasses-au-sein-des-forces-de-police-le-malaise-
    https://justpaste.it/d2gel

    #police #ouin_ouin #barbarie_et_larmes_à_l'oeil

  • Au Royaume-Uni, plus de mille policiers londoniens ont été sanctionnés après une série de scandales
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/19/au-royaume-uni-plus-de-1-000-policiers-londoniens-sanctionnes-apres-une-seri

    Par ailleurs, 275 agents sont en attente d’une audience pour faute grave, dont une proportion importante concerne des accusations de violence contre des femmes.

    Un millier de policiers londoniens ont été suspendus ou réaffectés en un an, a annoncé mardi 19 septembre Scotland Yard, qui a lancé une vaste opération de nettoyage dans ses rangs après une série de scandales.
    « Il faudra un an, deux ans ou plus pour éliminer les [policiers] corrompus », a prévenu Stuart Cundy, un haut gradé de la Metropolitan Police (la #police de #Londres). Au total, 201 agents ont été suspendus depuis un an, et environ 860 ont été réaffectés, a précisé la « Met ».
    « Si l’on additionne ces deux chiffres, on obtient plus de 1 000 policiers, soit presque la taille d’une petite force de police dans d’autres endroits du pays. Il s’agit d’un nombre important », a reconnu Stuart Cundy.
    La « Met », qui compte 34 000 membres, fait face à une grave crise de confiance depuis la révélation de crimes commis par des #policiers.

  • #Accusée #à_tort d’avoir frappé un #policier, Ines est sauvée par une #vidéo et dépose #plainte pour faux | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070723/accusee-tort-d-avoir-frappe-un-policier-ines-est-sauvee-par-une-video-et-d

    #Vidéastes_indépendants : filmez (et floutez) !

    À l’origine de la plainte d’Ines*, il y a une vidéo de 42 secondes qui a fait le tour des réseaux sociaux. Sur les images enregistrées le 29 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine), on la voit jeter une canette de soda en direction de deux policiers, sans les toucher. La jeune femme porte un voile blanc que les forces de l’ordre tentent de lui arracher. Mais dans le procès-verbal d’interpellation, Ines est accusée d’avoir frappé un policier.

    Cette jeune femme, Mediapart l’a retrouvée par hasard samedi 1er juillet, jugée en comparution immédiate au tribunal de Nanterre, pour « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Ce qui lui a permis d’éviter une peine de prison, c’est la vidéo : face aux images diffusées par l’avocate, les faits ont été requalifiés en simple « rébellion ».

    Et d’après nos informations, Me Shanna Benhamou a déposé plainte, mercredi 5 juillet, pour « faux en écriture publique par une personne dépositaire de l’autorité publique », contre le policier à l’origine du procès-verbal.

    https://twitter.com/CivicioY/status/1674494415421730824

    Au départ de cette affaire, il y a donc une tentative d’interpellation musclée, dans le quartier de Nanterre-Préfecture, à laquelle Mediapart a assisté. Ce jeudi 29 juin, la situation est tendue. En début d’après-midi, la marche en hommage à Nahel s’est déroulée dans le calme mais a été dispersée à l’aide de gaz lacrymogène et des affrontements ont aussitôt éclaté.

    Sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, il est près de 21 heures lorsqu’un incendie se déclenche dans les locaux d’une banque détruite un peu plus tôt. Un immeuble d’habitation menace de prendre feu.

    La vidéo filmée par un anonyme montre une jeune femme jeter une canette de soda en direction de deux policiers, à quelques mètres. La canette passe entre les deux #fonctionnaires, équipés de #LBD 40, de protections et de casques.

    L’un d’eux hésite un instant, puis se met à courir vers elle. Une fois à sa hauteur, il la saisit et tente de lui arracher son léger voile blanc, puis cherche à l’extraire du groupe dont elle fait partie. Des femmes s’interposent en criant. La jeune fille semble surprise, essaie de couvrir à nouveau ses cheveux. Dans la confusion, un deuxième #policier l’attrape par les bras. Elle tente cette fois de se soustraire à l’interpellation, en se débattant avec ses mains et ses pieds. 

    Tandis que plusieurs membres des forces de l’ordre parviennent à l’entraîner un peu à l’écart, un attroupement se forme, des gens hurlent, des projectiles sont lancés sur les policiers qui, pour disperser le groupe, font usage de gaz lacrymogène. L’un d’eux jette également une grenade assourdissante. La vidéo s’arrête et la jeune fille disparaît derrière un immeuble.

    « Deux coups de poing au niveau du visage et de la nuque »
    Elle est alors relâchée, sous nos yeux, par les policiers. Rejointe par ses amies, elle réajuste aussitôt son voile. Puis une heure plus tard, Ines est finalement interpellée dans une rue adjacente. 

    Lorsque Mediapart la retrouve en comparution immédiate, samedi 1er juillet, il est déjà près de 23 heures quand elle est amenée, les mains menottées dans le dos, dans la salle d’audience. Elle est habillée avec le même t-shirt noir que sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, le même pantalon, les mêmes chaussures, mais ne porte plus son léger voile blanc. Elle vient de passer 48 heures en garde à vue, au commissariat de Rueil-Malmaison.

    Terrorisée, elle a les larmes aux yeux, et ne cesse de faire et défaire son chignon. « Elle avait peur de finir en prison », confiera plus tard Me Shanna Benhamou.

    Âgée de 21 ans, Ines travaille aux côtés d’enfants handicapés et c’est la première fois qu’elle se retrouve devant un juge. Dans son procès-verbal (#PV) d’interpellation, que Mediapart a pu consulter, un policier de la BAC 92 (la brigade anticriminalité des Hauts-de-Seine) affirme qu’Ines s’est approchée de lui par le côté, qu’elle l’a agrippé par son uniforme, et qu’elle lui a mis « deux coups de poing au niveau du visage et de la nuque ». 

    Le policier parle d’une centaine de personnes rassemblées sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, d’une « horde d’individus » et de « pillards » jetant des projectiles, de la présence de manifestants « style black bloc ». Rien de tout cela pourtant. S’il y a une urgence à ce moment-là, c’est l’incendie au rez-de-chaussée de la banque, qui risque de se propager. La seule préoccupation de la majorité des personnes présentes est d’ailleurs d’appeler les pompiers. Le PV d’interpellation mentionne pourtant une « situation à un niveau dégradé jamais vu auparavant ».

    Travaux d’intérêt général
    Après la lecture des faits par le tribunal, l’avocate d’Ines bondit et lance : « Tout est faux. Nous ne sommes pas face à une grande délinquante. Inès connaissait Nahel, elle était en colère, c’est vrai, mais elle était surtout triste. Ce qu’attendent aujourd’hui les citoyens, c’est une justice objective. »

    Me Benhamou se lève et s’approche du président du tribunal, Benjamin Deparis. L’ordinateur à bout de bras, elle déclenche la vidéo. Dans la salle d’audience résonnent les détonations, les cris. À la fin du film, le magistrat ne dit pas un mot. 

    Figée dans le box, Inès parle peu, cherche ses proches du regard. La jeune femme reconnaît avoir jeté la canette en direction des forces de l’ordre et un coup de pied lorsqu’ils ont tenté de l’interpeller. Le procureur de la République s’adresse à la prévenue : « Les policiers ne sont pas là pour être pris pour cible par des jets de canette. J’espère que vous saurez vous en souvenir. » Ce rappel fait, il renonce à requérir toute condamnation pour les supposés coups de poing et demande une requalification en « rébellion ».

    Le tribunal suit, condamnant aussi Ines pour « violences volontaires » s’agissant du jet de cannette, en tout à 105 heures de travaux d’intérêt général. Dans le box, Ines esquisse un léger sourire, mêlé à des sanglots. À la sortie, « elle était très choquée, j’ai vu une jeune femme très vulnérable, elle n’arrivait pas à trouver les mots », confie son avocate.

    « Sans cette vidéo, je n’aurais pas obtenu la requalification des faits, le tribunal n’avait aucun élément pour me donner raison, poursuit Me Benhamou. La seule chose que l’on a dans ce dossier, c’est ce PV qui affirme qu’elle a volontairement donné des coups de poing. » 

    L’infraction de faux nécessiterait un caractère intentionnel et la démonstration d’un décalage suffisamment important entre les faits et leur retranscription pour en constituer la matérialité.

    Le parquet de #Nanterre
    Dans cette procédure, en prime, il y a des erreurs dans le PV d’exploitation de la vidéo, dressé par d’autres fonctionnaires qui écrivent que la canette « atteint le policier de droite qui se retourne ». Sur les images, on voit pourtant qu’elle passe entre les deux hommes. « C’est encore faux », s’agace l’avocate.

    En France, le faux en écriture publique est un délit puni de dix ans d’emprisonnement. Commis par une personne dépositaire de l’autorité publique, c’est un crime passible de quinze ans.

    Questionné par Mediapart pour savoir si une enquête serait ouverte à la suite de cette audience, le parquet de Nanterre indiquait mardi : « Nous ignorons encore comment sera motivé le jugement sur cette affaire [il n’était pas encore connu – ndlr], donc nous étudierons cette option. En tout état de cause, l’infraction de faux nécessiterait un caractère intentionnel et la démonstration d’un décalage suffisamment important entre les faits et leur retranscription pour en constituer la matérialité. Or le tribunal a requalifié les faits et les a condamnés sur ce nouveau chef. »

  • #Yassine_Bouzrou, #avocat : « Il n’y a pas de problème policier en France, il y a un problème judiciaire »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/05/yassine-bouzrou-il-n-y-a-pas-de-probleme-policier-en-france-il-y-a-un-proble

    Pour moi, il n’y a pas de problème #policier en France, il y a un problème #judiciaire. Tant que la justice protégera d’une manière aussi flagrante les policiers, ils n’auront aucune raison de modifier leur comportement. La responsabilité est d’abord judiciaire. Si, demain, la justice décidait, comme elle le fait en matière de #violences_policières, de prononcer des non-lieux dans toutes les affaires de stupéfiants par exemple, on risquerait d’avoir une explosion du trafic de stupéfiants en France. Dans les faits, comme il y a une #impunité_judiciaire presque complète, il est logique que les actes de violences policières se multiplient. Or, il y a eu une #aggravation des violences policières illégitimes ces dernières années, avec l’impunité totale dans les dossiers de « #gilets_jaunes » éborgnés au #LBD [lanceur de balles de défense], avec l’augmentation du nombre de morts du fait de la loi de 2017 sur les refus d’obtempérer. La justice n’a jamais été aussi radicale dans l’#exonération des policiers.

    Pour moi, l’#IGPN, c’est un faux problème. Conduire des enquêtes pénales suppose de faire appel à des officiers de police judiciaire, eux seuls peuvent placer en garde à vue et conduire des investigations importantes. Remplacer l’IGPN signifiera qu’on changera de nom, c’est tout. Le problème, c’est que l’IGPN ne travaille pas pour les #avocats, mais pour les procureurs, et travaille surtout pour le ministère de l’intérieur. Comme l’IGPN a la double casquette, administrative et judiciaire, ils disent, dans leurs conclusions, s’il y a eu ou non une faute commise, donc ils portent un jugement. Ensuite, il est très facile pour un magistrat de se ranger derrière l’avis de l’IGPN, en expliquant qu’aucune faute n’a été commise, et donc de classer sans suite ou de rendre un non-lieu.

    • En quoi c’est un faux problème puisque dans pas mal de pays l’IGPN locale ne dépend pas du même ministère, c’est vraiment indépendant. C’est bien une énorme différence que juste le nom, de pas dépendre de la même hiérarchie du tout et d’avoir un organisme plus indépendant (dans la mesure du possible, ça reste le même gouvernement).

    • Des premières communications des parquets jusqu’à l’utilisation de l’#IGPN ou des expertises, tout est fait pour criminaliser nos clients et protéger les forces de l’ordre. Nous avons un mal fou à obtenir les dossiers des policiers. Cela serait pourtant important. Ont-ils déjà fait usage de leurs armes ? Ont-ils déjà été l’objet de plaintes ? D’enquêtes ? Dans l’affaire Traoré, il a fallu cinq ans pour obtenir, non pas les dossiers, mais une synthèse de l’#IGGN [inspection générale de la gendarmerie nationale] sur leur parcours. Dans l’affaire Zineb Redouane, nous n’avons rien. Dans un dossier de tir de LBD dans la tête d’une enfant à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), nous avons demandé que l’ADN soit prélevé sur le projectile – que la famille avait remis à la police. La justice a refusé. Puis elle a conclu à un classement sans suite pour défaut d’identification du tireur.

      Nous sommes aussi confrontés à des faux sur les procès-verbaux. Dans un dossier à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), par exemple, d’un homme tabassé par un policier, ce dernier avait rédigé un PV – complètement faux – sans savoir qu’il était filmé. Il avait été renvoyé devant le tribunal correctionnel et non devant la cour criminelle. Il a fallu se battre pour obtenir qu’il soit jugé pour faux en écriture. Les peines, lorsqu’il y a un procès, sont aussi, très souvent, trop légères. Même lorsqu’ils sont convaincus de la culpabilité des policiers, les magistrats ont tendance à requérir du sursis. Le slogan « Pas de justice, pas de paix » a du sens. Or, il n’y a aucune justice en matière de violences policières illégitimes.

      https://justpaste.it/bnl4t

      #Police #justice #impunité #immunité

    • ce qu’il dit, @rastapopoulos, c’est que si la justice ne sanctionne pas ces fonctionnaires (au moyen de peines diverses, y compris des interdictions d’exercer, des interdictions d’utilisation d’une arme) il n’y aura - sauf exception et a minima -pas de sanction dont l’institution policière elle-même serait à l’origine en cas d’excès de pouvoir, d’abus, de délit ou de crime à l’encontre des justiciables, que c’est à la justice de protéger les justiciables et de traiter les fonctionnaires de policiers comme des justiciables.

      il essaie de creuser une brèche dans et contre la justice comme institution policière, de tordre ce bras de la police. c’est du moins -peut-être est-ce « optimiste » -ce que je comprends.

    • @rastapopoulos
      il me semble que le discours s’entende, voire est même stratégique. L’idée, comme détaillée par @colporteur, est que tant que la justice ne punit pas les mauvais élève, il n’y a aucune raison que cela change, quand bien même les enquêtes seraient menées sérieusement ou que l’IGPN serait un organisme indépendant (les juges sont libres ensuite de suivre, ou non, ses recommandations).

      Il est peut-être d’autant plus stratégique de raisonner ainsi, que les magistrats pourraient être sensibles à ces critiques, issues de praticiens des cours de justice. En tant qu’avocat impliqué depuis plus de 15 ans sur ces cas de violences policières (avec notamment Arie Alimi), il estime en tout cas que c’est par cette brèche qu’il est plus probable de pouvoir avancer sur ces questions dans le cas français... je lui fait personnellement confiance et suis plutôt heureux de la médiatisation des arguments de la défense, qui est souvent relayée en second ordre.

    • Mort de Nahel : la troublante fiche de police qui relance la piste du mensonge
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-de-nahel-la-troublante-fiche-de-police-qui-relance-la-piste-du-menso

      Versée à l’enquête judiciaire, une fiche d’intervention mentionne que l’adolescent a foncé sur le policier auteur du tir mortel. Un comportement depuis remis en doute par la vidéo des faits. La famille de la victime y voit la preuve d’un mensonge policier.

      #Paywall... #faux_en_écriture_publique

    • Un comportement depuis remis en doute

      Même face à l’évidence, notre journaliste ne parvient pas à écrire « ...depuis remis en cause... ». Parce que la parole policière ne doit pas être remise en cause. Remise en doute, à la limite, mais encore faut-il qu’un juge se laisse convaincre, et alors, alléluia, on pourra passer à autre chose et faire comme si la vidéo n’avait jamais existé. Ou l’inverse. L’important étant de passer à autre chose, avec sursis.

    • la presse se fait fort de souligner que la défense Nahel avait pointé un « faux en écriture publique » de manière erronée puisque les premiers éléments policiers ne résultaient que d’échanges radios et de leur résumé (et non de PV). or voici que ce crime spécifique ressurgit mécaniquement. le travail de défense juridique des policiers impliqués avait commencé. il fallait étayer un scénario mensonger qui ne pouvait reposer sur les seules déclarations des concernés par une parole assermentée (qui prend valeur de preuve).
      pas de bol. la défense police s’est effondrée et doit se reconstruire.

      l’expression police criminelle désigne une caractéristique générale de l’institution.

  • Chez les #policiers, de la #fatigue, peu de débats et la crainte que les #émeutes ne soient pas terminées
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/07/05/chez-les-policiers-de-la-fatigue-peu-de-debats-et-la-crainte-que-les-emeutes

    Après des révélations du quotidien La Marseillaise, le parquet de Marseille a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire pour « coups mortels avec usage ou menace d’une arme » à la suite de la mort d’un homme âgé de 27 ans dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet, probablement à la suite d’un tir de Flash-Ball ou de lanceur de balles de défense (LBD). Et, à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), un homme circulant en voiture a été grièvement atteint, selon ses proches, par une munition antiémeute de type beanbag, un sachet de coton contenant de minuscules plombs, vendredi 30 juin, sans doute après un tir de l’antenne locale du RAID (unité de recherche, d’assistance, d’intervention et de dissuasion), l’une des unités d’élite de la police.

    [...]

    Cet avertissement n’a rien pour calmer la « fatigue intense des derniers jours après une longue séquence avec la crise des retraites, le tout dans un contexte de manque d’effectifs, analyse Patrice Caviggia, délégué syndical Unité SGP-Police-FO. Tout ça finit par peser. » Engagé avec la #CRS 45 à Cergy-Pontoise, ce policier expérimenté a découvert, ébahi, les modes d’action nouveaux, pensés, élaborés, des émeutiers. Des barricades pour bloquer des voies d’accès stratégiques. Des attaques sur les flancs. Des ballons de baudruche remplis de liquide inflammable et lancés dans les fourgons puis enflammés à distance par des tirs de #mortiers. « Ils ne craignaient pas du tout le contact, dit-il. Avec la volonté évidente de causer des #dégâts humains. » #Mobilité, #coordination : la #souplesse des assaillants a aussi contribué à épuiser les #forces_de_l’ordre.

    [...]

    Pour nombre d’entre eux, la rupture physique et nerveuse n’est pas loin. Au tribunal judiciaire de Lyon, lundi 3 juillet, comparaissait un jeune émeutier interpellé en possession d’un mortier d’artifice près de la médiathèque de Vaulx-en-Velin (Rhône). La procédure comporte la retranscription de l’enregistrement de la caméra piéton d’un membre de la compagnie d’intervention de Lyon. « J’en peux plus, j’en peux plus », souffle le policier à ses collègues, alors que la caméra tourne encore après l’arrestation. « Il a du mal à respirer et à reprendre sa respiration. Il semble très essoufflé. Au bord du malaise, un autre policier vient à son contact et l’aide à marcher », explique le rédacteur du procès-verbal. Le porteur de la caméra se tourne vers ses collègues et lâche : « Excusez-moi, j’en peux plus. »

    [...]

    Depuis le soir du 27 juin, début des heurts, 722 #fonctionnaires de police et gendarmes ont été blessés à des degrés divers – comme 35 sapeurs-pompiers. C’est près de cinq fois plus qu’en trois semaines d’incidents en 2005, après la mort de Zyed et Bouna, deux adolescents électrocutés dans un transformateur après une course-poursuite avec la #police.

  • #Nahel : ces #milices d’#extrême_droite qui se substituent à la #police | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030723/nahel-ces-milices-d-extreme-droite-qui-se-substituent-la-police?userid=eb4
    #revoltes
    #violences_urbaines

    Un autre marche, mains attachées dans le dos et tête maintenue baissée, entouré par ceux qui l’ont « interpellé ». Plusieurs témoins rapportent à Mediapart des tabassages, notamment d’une personne qui tentait de mettre le feu à une poubelle. Plus gênant, une partie de ces faits se seraient déroulés avec la complicité de la police. Un employé d’un magasin de bricolage confie en effet avoir vu un équipage de la #BAC, dans une Skoda noire, « faire le lien entre la milice et le reste des #effectifs_de_la_police » lors de trois interpellations sauvages auxquelles il dit avoir assisté. « On les a également vus courir à côté des #policiers en tenue… », poursuit-il.

    « On a laissé faire en début de soirée, parce que ça nous a soulagés, confie un policier au Télégramme. Mais en fin de “séquence”, certains d’entre nous ont finalement décidé de les disperser, se rendant compte qu’ils y allaient un peu fort. »

    Trois autoproclamés « #anticasseurs » ont accordé une interview à la radio locale Jaime, dans laquelle ils n’ont aucune difficulté à reconnaître leur bonne entente avec les forces de l’ordre. « On se concertait avec la BAC qui nous disait où ne pas aller. Quant aux émeutiers, dès qu’ils nous voyaient, ils couraient. On courait aussi. Si on les attrapait, on leur mettait des Serflex aux mains. » Les #Serflex sont ces colliers de serrage qui font office de menottes de fortune. Leur utilisation contredit les propos tenus à la #radio, lorsqu’ils expliquent que leur action était improvisée.

    Qui sont les membres de cette milice soi-disant « spontanée » ?

    Les trois « anticasseurs » interviewés par la radio nient appartenir à un groupuscule d’extrême droite. Même si leur rhétorique, sommaire, reprend ses codes. « Non, nous sommes juste des personnes qui veulent sauver la France », résume une jeune femme. « On est des civils qui veulent sauver la France, on est des patriotes, complète un jeune homme. Je ne voulais pas voir ma ville brûler, c’est tout. Cela aurait pu être des “#extrême droite”, des “extrême gauche”, des centristes, des écologistes, j’aurais agi pareil. »

    Voir le Rassemblement national au pouvoir les effrayerait-il ? leur demande le journaliste de Jaime Radio. Réponse : « Est-ce que c’est une bonne ou une mauvaise chose, on ne peut pas savoir tant que ça n’arrive pas… »

    Des militants de Reconquête, le parti d’Éric Zemmour, ou du syndicat d’extrême droite La #Cocarde étudiante ont été vus cette nuit-là à Lorient au moment de l’intervention de la milice. « Mais c’était trop bien rodé, l’organisation était millimétrée. Jamais les partisans locaux de Reconquête ne seraient capables de cela », veut croire l’employé de magasin de bricolage précité.

    Au sein d’une ville connue pour abriter 4 000 militaires de la marine nationale, l’hypothèse d’une participation, au sein de la milice, de fusiliers marins ou de commandos marine, des anciens ou d’active, revient avec insistance. Ceux qui les ont vus agir en sont convaincus. Lors de l’entretien accordé à la radio locale, l’un des « anticasseurs » répète à plusieurs reprises « en tant que civil », une expression plutôt propre aux #militaires. Mais à ce stade, Mediapart n’a pas pu confirmer leur participation.

    • Nahel : l’armée ouvre une enquête sur la milice de Lorient
      https://www.mediapart.fr/journal/france/040723/nahel-l-armee-ouvre-une-enquete-sur-la-milice-de-lorient

      Ces derniers jours, les forums de discussion militaires et paramilitaires sur les réseaux sociaux évoquaient les événements. Lundi 3 juillet au soir, un certain « Coyote », affichant le logo des fusiliers marins augmenté d’un coyote en tenue militaire et armé, avait publié un message d’alerte : « À tous, urgent. Il semblerait que la DRM [Direction du renseignement militaire, c’est-à-dire le service de renseignement des armées – ndlr] se soit saisie de l’affaire de l’autre soir à Lorient pendant les émeutes. J’invite chacun d’entre vous qui ont des informations sur l’événement et qui en ont parlé à leurs potes de supprimer tout ça et ceux y ayant participé de serrer les fesses. »

      [...]

      Lundi soir, les démentis du maire de Lorient et de la responsable policière – qui n’ont pas répondu à nos sollicitations – ont été encore plus spectaculairement contredits par des éléments recueillis par Ouest-France.
      Le quotidien régional a publié le témoignage d’un des anticasseurs qui affirme : « Certains policiers nous ont remerciés et ont accepté notre aide, d’autres préféraient nous mettre à distance. Je comprends que ça puisse créer un malaise. Comme le maire de Lorient qui a dit que notre présence n’était qu’une rumeur : n’importe quoi ! »
      L’homme de 25 ans se présente comme un militaire ayant déjà à son actif plusieurs missions à l’étranger dans des zones de conflit. Il détaille avoir agi avec une trentaine d’autres « collègues » militaires, âgés « entre 20 et 25 ans », « mais aussi de quelques civils ». Il évoque « des fusiliers, peut-être des commandos. Il y avait différentes unités ».

      [... Enfin, une réalité statistique peut s’avérer gênante pour les garants du maintien de l’ordre. Dans la nuit de vendredi à samedi, les émeutes à Lorient ont donné lieu à quatre interpellations, comme l’a confirmé à Mediapart le procureur de la République. Or, Ouest-France compte, d’après le témoignage du milicien, quatre personnes livrées par les anticasseurs à la police. Lundi, un salarié d’un magasin de bricolage racontait à Mediapart avoir assisté à « au moins » trois interpellations sauvages .
      Faut-il en déduire que les seuls à être parvenus à appréhender des émeutiers à Lorient vendredi soir étaient des miliciens ?

      Matthieu Suc et Marine Turchi ne semblent guère soucieux du sort de leur source...

      #militaires

    • Chambéry : un homme reçoit un coup de marteau à la tête en marge d’un défilé de l’ultradroite
      https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/chambery-un-homme-recoit-un-coup-de-marteau-a-la-tete-en-marge-d-un-defil

      À Chambéry, un groupe d’une cinquantaine d’individus d’ultradroite s’est rassemblé dans le centre-ville ce lundi soir, dans le secteur du Carré Curial. Des bagarres ont ensuite éclaté et un homme a été gravement blessé à la tête après avoir reçu un coup de marteau.

    • Nahel : l’armée ouvre une enquête sur la milice de Lorient | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/040723/nahel-l-armee-ouvre-une-enquete-sur-la-milice-de-lorient

      L’article 73 du Code de procédure pénale prévoit les interpellations par de simples citoyens : « Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche. »

      Mais en l’état, plusieurs éléments interrogent. D’abord, le fait que les membres de ce groupe se soient dissimulés sous des cagoules et des cache-nez pour interpeller d’autres citoyens. Ensuite, le caractère musclé de leur intervention, qu’a reconnu le milicien interviewé par Ouest-France : « Ça aurait pu être moins violent. Quand certains allaient un peu fort, on leur disait de se calmer. »

      Enfin, une réalité statistique peut s’avérer gênante pour les garants du maintien de l’ordre. Dans la nuit de vendredi à samedi, les émeutes à Lorient ont donné lieu à quatre interpellations, comme l’a confirmé à Mediapart le procureur de la République. Or, Ouest-France compte, d’après le témoignage du milicien, quatre personnes livrées par les anticasseurs à la police. Lundi, un salarié d’un magasin de bricolage racontait à Mediapart avoir assisté à « au moins » trois interpellations sauvages.

      Faut-il en déduire que les seuls à être parvenus à appréhender des émeutiers à Lorient vendredi soir étaient des miliciens ? 

      Dans Ouest-France, le jeune homme interviewé assume en tout cas son action : « Finalement, qu’importe qu’on soit “mili”, pharmacien ou vendeur de vélos, l’essentiel, c’est ce qu’on a fait », explique-t-il. Avant de conclure : « On est fiers de ce qu’on a fait et on recommencera si le besoin se présente. Quand tu veux tout brûler, tu dois t’attendre à des réponses. »

    • Je me réjouis que des jeunes militaires de #Lorient aient apporté spontanément leur concours à la #Police dans la lutte contre les émeutiers. Ils ont ainsi concouru à éviter le pire et à protéger les personnes et les biens.

      https://twitter.com/marclefur/status/1676513406298251264

      Marc LE FUR, Député des Côtes d’Armor, Conseiller régional de Bretagne. Whitey né à Dakar, haut fonctionnaire, LR.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Le_Fur

  • Frontière franco-italienne : une « borderforce » pour aggraver les dangers de la traversée et les violations des droits des personnes exilées ?

    Le gouvernement a annoncé la mise en place d’une « border force » à la #frontière_franco-italienne, à partir du 1er juillet dans les Hautes-Alpes selon le préfet de ce département. Son seul effet risque d’être l’aggravation des dangers et des atteintes aux droits des personnes exilées qui tentent de la franchir, alors qu’une quarantaine y sont mortes ou disparues en moins de 10 ans.

    Nos associations demandent aux autorités de cesser les pratiques illégales à cette frontière et de proposer enfin aux personnes exilées un accueil digne, permettant notamment aux mineur·es isolé·es d’être pris.es en charge et protégé·es et aux personnes venues chercher refuge de déposer leur demande d’asile.

    Depuis 2015, les autorités françaises n’ont cessé de renforcer les contrôles à la frontière franco-italienne. Police aux frontières, CRS, gendarmes mobiles, forces militaires « Sentinelle » : la frontière est sous haute surveillance. Cette nouvelle border force, dont les contours restent flous, devrait conjuguer des moyens de sécurité intérieure, des douanes et des militaires et donc encore augmenter le nombre de forces de l’ordre à la frontière.

    Des violations systématiques des droits des personnes exilées

    Sur ces territoires frontaliers, des personnes exilées sont interpellées chaque jour puis renvoyées vers l’Italie par les autorités françaises depuis des années. Ces refoulements se font au mépris des droits fondamentaux et de la dignité des personnes. Aucune mesure de contrôle, d’interpellation, de privation de liberté et de renvoi ne devrait pouvoir s’affranchir du cadre juridique national, européen et international.

    Or nos associations - présentes sur ces territoires depuis 2017 aux côtés des acteurs locaux - constatent des violations systématiques des droits fondamentaux des personnes exilées tout le long de la frontière franco-italienne : contrôles discriminatoires, absence de respect des procédures à la frontière, impossibilité de demander l’asile, enfermement arbitraire, refoulements de mineur·es isolé·es, etc.
    Refoulements aux frontières

    Lors d’une mission d’observation, à #Modane et #Montgenèvre, au nord de la frontière franco-italienne, nos associations ont constaté une trentaine d’interpellations les 19, 20 et 21 juin derniers et des refoulements vers l’Italie sans respect des procédures. Une famille composée d’un couple et de deux enfants, venant d’Afghanistan, a témoigné avoir expliqué aux policiers, lors de leur interpellation en gare de Modane alors qu’ils arrivaient depuis le sud de l’Italie après avoir traversé la Méditerranée, vouloir demander l’asile en Allemagne pour rejoindre une partie de leur famille. Sans examen de cette demande et donc en violation de leurs droits, ils ont dû signer un “refus d’entrée” et ont été renvoyés en Italie une heure plus tard.

    A #Menton, les personnes sont refoulées de manière expéditive vers #Vintimille, où les demandeur·ses d’asile doivent attendre six mois pour obtenir un premier enregistrement de leur demande et un accès à un hébergement. En attendant, elles doivent survivre dans la rue dans des conditions indignes. En juin 2023, deux hommes exilés à la rue sont décédés à Vintimille, noyés dans l’embouchure de la Roya. En janvier 2023, une personne est morte électrocutée sur le toit d’un train entre Vintimille et Nice. Ces drames se sont ajoutés à la longue liste des plus de 40 personnes exilées mortes et disparues à cette frontière depuis 2015, victimes d’accidents sur l’autoroute, d’électrocution sur les trains ou encore d’hypothermie en montagne.

    A #Briançon, les personnes qui parviennent à franchir la frontière à travers les montagnes sans être refoulées sont abandonnées à la rue par les autorités, laissant toute la responsabilité de l’accueil aux associations solidaires locales. Le #Refuge_Solidaire, qui pallie cette carence de l’Etat, est régulièrement suroccupé, ce qui met les personnes exilées et les associations qui les accompagnent en grande difficulté.

    Après un parcours migratoire souvent éprouvant, les personnes devraient pourtant être accueillies dans le respect de leurs droits au lieu d’être simplement renvoyées en Italie.

    Nos associations alertent les autorités sur ces situations qui causent de graves conséquences pour les personnes exilées et leurs soutiens, et demandent à ce que le droit national, européen et international soit enfin respecté à la frontière franco-italienne. La seule réponse par l’augmentation des effectifs de forces de l’ordre à travers la border force ne permettra pas d’atteindre cet objectif.

    https://www.amnesty.fr/presse/le-gouvernement-a-annonce-la-mise-en-place-dune-

    #frontière_sud-alpine #Alpes #Italie #France #militarisation_des_frontières #borderforce #border_force #Hautes-Alpes #Briançonnais #Briançon

  • [au fil de la journée du 29 juin, varia]
    CARTE. Mort de Nahel à Nanterre : quelles sont les villes les plus touchées par les violences urbaines en Île-de-France ?
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/carte-mort-de-nahel-a-nanterre-quelles-sont-les-villes-

    28 juin et nuit du 29 juin, par touches lacunaires, et articles plus approfondis
    https://seenthis.net/messages/1007824

    "Thread des vidéos les plus FOLLES d’hier] soir en France."
    https://twitter.com/kaayaace/status/1674213673315827714
    avec disqueuse and so on mais pas les deux scènes avec fusils que j’ai vu : tirs sur des caméras de surveillance placées en hauteur ; ni les plus efficaces moment de pyrotechnie, ni l’utilisation d’explosif pour mettre à distance la police

    une belle compilation vidéo (c’est pas riot porn)
    https://twitter.com/PerkutMedia/status/1674407279272050688

    les images, vérifiées par l’ImMonde, de plusieurs commissariats pris pour cibles (lors d’une des attaques, une personne armée d’un fusil en couverture)

    https://www.lemonde.fr/societe/video/2023/06/29/mort-de-nahel-m-a-nanterre-les-images-verifiees-de-plusieurs-commissariats-p

    Lors des émeutes de 2005, 11 500 policiers et gendarmes avaient été mobilisés... https://berthoalain.files.wordpress.com/2007/12/emeutes-de-2005-dans-les-banlieues-francaises.pdf Darmanin annonce la mobilisation ce soir de 40 000 #policiers, quatre fois plus que les 9000 d’hier, avec en prime le RAID, la BRI et le GIGN engagés en réserve (la CRS8 a mangé à Nanterre, et il reste je ne sais combien d’unités à créer en plus de celle de Marseille pour quadriller le territoire).
    il est vrai que la révolte a commencé à toucher même des villes centres (Paris, Rennes, Lille, Marseille...), contrairement à ce qui s’était passé en 2005, où une des surprises fut l’ébullition dans de petites localités jusqu’alors considérées comme tranquilles.

    mobiliser 1/6eme des effectifs alors que les émeutes vont continuer ce week end (et après ?), c’est faire peu de cas de ce qui s’est produit lors de la mobilisation contre la réforme des retraites, où ils étaient dépassés, fatigués sur la durée. LR réclame déjà l’état d’urgence. on aura sous peu une belle alliance majoritaire.

    « Ils ont tout pris » : des supermarchés pillés en marge de la nuit de violences urbaines #paywall
    https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/ils-ont-tout-pris-des-supermarches-pilles-en-marge-de-la-nuit-de-violence

    En Seine-Saint-Denis, des #supermarchés de tailles variées ont été le théâtre de #vols et de dégradations, à Aulnay et Romainville notamment dans la nuit de mercredi à ce jeudi. Des scènes similaires ont eu lieu dans les Yvelines, en Seine-et-Marne, et dans le Val-de-Marne.

    apaisement. on nous fait des déclarations publiques (Macron, Borne) qui fâchent les policiers. très exceptionnellement un sous fifre du gouvernent a(urait ?) rendu visite à la famille de Nahel. on nous montre que la justice commence son travail (rare cas d’un tireur policier placé en détention), or le proc ne fait rien de la complicité du deuxième motard de la police, rien des probables déclarations mensongères des policiers (faux en écriture publique) repris par la pref et la presse.
    la défense plaide donc à raison pour un dépaysement qui brise la complicité obligée des institutions répressives locales, manière de faire qu’une justice structurellement au service de la police le soit de façon moins stricte.

    Cazeneuve sur la loi de 2017 sur la sécurité publique modifiant les conditions de tirs policiers, prise pour satisfaire la police (après que trois policiers aient été blessés à Vitry-Chatillon (ce qui a causé la longue détention abusive que l’on sait)
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/29/adolescent-tue-par-un-policier-a-nanterre-emmanuel-macron-sur-une-ligne-de-c

    Be water ? On annonce qu’il n’y aura ni bus ni tramway ce soir en IDF après 21 heures, Tours et d’autres villes emboitent le pas.

    Roussel, "Les violences ne servent en rien notre combat pour la vérité et la justice." (RS), viré de la marche à Nanterre.

    15h30 arrivant à la préfecture, la marche blanche de Nanterre ("révolte" a dit la mère de Nahel, avant de passer à la télé...), gazée, se transformée en attaque contre les policiers et un bâtiment de bureau, flambant neuf, puis flambant tout court https://immobilier.cushmanwakefield.fr/location-bureaux/bureaux-a-louer-nanterre-92000-163612

    La police essaie de tenir la place Nelson Mandela par force moyens

    L’huma croit encore aux bavures (#paywall)
    De Vaulx-en-Velin à Nanterre, des bavures aux émeutes, Alessio Motta, enseignant chercheur en sciences sociales, spécialiste des mobilisations collectives.
    https://www.humanite.fr/en-debat/mort-de-nahel/de-vaulx-en-velin-nanterre-des-bavures-aux-emeutes-801243

    Coté syndicats, signaux faibles.
    @RevPermanente
    https://twitter.com/RevPermanente/status/1674376341695676417

    Alors que nombre d’organisations syndicales restent silencieuses ou passives après la mort de Nahel mardi dernier à #Nanterre, la Fédération Sud Rail a appelé à manifester avec la famille ce jeudi. Une délégation de cheminots sera présente

    une demande d’une réforme de la police et pas d’appel à la mobilisation ou à la solidarité, coté CGT
    Drame à Nanterre : les pouvoirs publics doivent réagir !
    https://www.cgt.fr/comm-de-presse/drame-nanterre-les-pouvoirs-publics-doivent-reagir

    La Défense est touchée un jour de taf (et pas comme lors des GJ un samedi)
    Brav-M déployée à Nanterre
    annonce de l’envoi de la BRI, "l’anti gang", également dédiée à l’#anti-terrorisme https://fr.wikipedia.org/wiki/Brigade_de_recherche_et_d%27intervention_(France), une "unité dédiée aux interventions difficiles" (Le Parisien) comme pour faire face à des personnes armées susceptibles de tirer à balles ou cartouche. Certes, hier, des policiers ont eu du mal à pénétrer dans des immeubles d’habitation et il n’y a décidément pas assez de CRS8 qui s’ennuient (comme le disait l’un de leurs chef il y a peu) en attendant d’entrer en scène...

    Le maintien de l’ordre est perturbé par l’inévitable imprédictible : les unités spécialisés type BRI, Raid, GIGN étaient annoncées comme "mises en réserve" pour la soirée. La BRI arrive en avance car le pouvoir est en retard.

    Le #couvre-feu instauré à #Clamart de 21h à 6h du matin jusqu’au lundi 3 juillet. (BFMTV) devrait faire des émules dans les mairies.

    18h30 un hélicoptère de la gendarmerie survole Nanterre et la BRI intervient, histoire de fixer les esprits.
    L’idéal, selon une logique contre-insurrectionnelle, serait d’arriver à des interpellations débouchant rapidement sur de lourdes peines. Ça fermerait le clapet de tous ceux qui ces derniers mois se sont offusqué des arrestations de masse sans traduction judiciaire.
    faut fixer des identités dissuasives : "casseurs", "manifestant violent"

    Raid à Lille, Porte des Postes

    une bien belle pose :

    #Nahel #assassinat_policier #police #villes #quartiers #révolte #émeutes #carte #IDF #contre_insurrection

  • Guinéen tué en #Charente : le #policier mis en examen pour #homicide_volontaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/29/guineen-tue-en-charente-le-policier-mis-en-examen-pour-homicide-volontaire_6

    Le policier, auteur du tir mortel contre un Guinéen de 19 ans lors d’un contrôle routier le 14 juin à Saint-Yrieix (Charente), a été mis en examen mercredi 28 juin pour homicide volontaire, a-t-on appris auprès du parquet d’Angoulême.

    Cette « mise en examen a été accompagnée de réquisitions de placement sous contrôle judiciaire avec une interdiction de détention d’arme et une interdiction d’exercice professionnel », a annoncé mercredi soir la procureure de la République d’Angoulême Stéphanie Aouine, dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire pour « homicide volontaire. »

  • « On est à la veille d’une insurrection. J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant »

    #Violences, #interpellations_abusives... : le retour d’un #maintien_de_l’ordre qui sème le #chaos | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200323/violences-interpellations-abusives-le-retour-d-un-maintien-de-l-ordre-qui-

    Depuis jeudi, la majorité des 61 compagnies de CRS sont missionnées sur le maintien de l’ordre, en particulier à Paris, Nantes, Rennes, Bordeaux, Marseille, Lyon et Dijon. « Les missions qui relevaient du plan national de sécurité renforcée notamment à Calais ou à Marseille, pour lutter contre la drogue ou l’insécurité, sont passées aux oubliettes, explique un responsable syndical chargé des #CRS au niveau national. La priorité pour Darmanin, c’est de sécuriser Paris et les sites institutionnels sensibles comme l’Élysée, et le mot d’ordre est de “disperser tout mouvement non déclaré”, donc illégal. »

    Ce policier n’a pas souhaité témoigner sous son identité. « La situation est difficile. Le jeudi, je manifeste contre cette réforme que je trouve violente, confie-t-il, et je vais continuer », dit-il avant d’ajouter au sujet du 49-3 : « Était-ce vraiment utile vu le déferlement de colère que cela a provoqué ? » 

    « On est à la veille d’une insurrection. J’ai peur qu’un de mes gars tue un manifestant », confie un commandant de compagnie de CRS à Mediapart. « J’espère que la motion passera et que la #dissolution de l’Assemblée sera prononcée. On reviendrait ainsi à une gestion plus démocratique du pays. » Ce haut gradé qui dirige près de 70 hommes précise que ce sont les #préfets qui transmettent les ordres du ministre.

    « Pour le moment, ceux que j’ai reçus en participant au maintien de l’ordre, dans deux villes importantes, restent relativement “républicains”. Mais il n’y a aucune garantie qu’un drame ne se produise pas », rappelant qu’un CRS a sorti un fusil HK G36 à Nantes, lors de la manifestation du 18 mars. 

    « C’est évidemment dangereux et inquiétant que cela ne questionne pas davantage dans nos rangs. Cela montre que des #policiers ne sont absolument pas résilients. C’est pour cela que le #président s’amuse à un jeu très dangereux qui peut se terminer par un drame, que je redoute : le décès d’un #manifestant. »

    • ça serait intéressant d’avoir un ou deux avis de sociologues de terrain rapport au climat insurrectionnel ; je suis pas persuadé que c’est vraiment le cas ; l’autre article de Mediapart, le reportage dans les facs, semble indiquer plutôt une mobilisation étudiante certes en augmentation mais trop faible pour accrocher ou tenir ; et auto-consciente de ses limites à agir compte tenu du faible nombre et vu le niveau de répression

    • ben ils sont solides les bougres ; ceci dit, s’ils continuent à exécuter les ordres - des politiques - ça devrait finir par mal tourner pour eux, quand les pros de l’insurrection vont utiliser des tournevis lors des charges ou des lance pierre de chasse avec des boulons

    • Agent administratif dans un lycée du XIIIe arrondissement – « il faut que je me sape » se justifie-t-il donc – Frédéric Mathieu est venu en sortant du travail. « T’as vu, on est pacifistes », dit-il pour souligner son incompréhension face au refus de l’exécutif d’entendre la rue. « On les envoie à l’ENA et ils ne sont pas capables de maintenir le système par répartition ? » s’interroge-t-il encore quand on évoque le déficit de 12 milliards d’euros justifiant la réforme. « Pendant deux ans de plus je serai pauvre et puis je resterai pauvre », constate ce locataire d’un HLM à Conflans, qui met son réveil à 5h35 tous les matins pour prendre le bus de 6h40. Et les manifestations inopinées d’étudiants comme hier soir ? « Ils ne vont pas se laisser faire les jeunes, croit-il. Ils ne sont pas comme nous. »

      https://www.liberation.fr/economie/social/en-direct-reforme-des-retraites-reunions-manifestations-requisitions-suiv

    • Insurrection sauce fonction publique

      Fonction publique, annulations de réunions en série. Le conseil d’administration de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (Cnracl) où devaient être présentées les conséquences du projet de loi sur les retraites pour les agents des fonctions publiques territoriale et hospitalière aurait dû se tenir aujourd’hui. Il a été annulé. Les organisations syndicales y siégeant avaient refusé d’y participer. Dans un courrier commun, la CGT, FO, et la CFDT, demandent le retrait du projet de réforme. Elles attirent aussi l’attention sur les millions d’agents concernés, et notamment les femmes, « grandes perdantes » ainsi que ceux qui exercent des métiers pénibles, qui ne sont « même pas pris en considération » avec « l’ajout de ces deux années supplémentaires à des personnels déjà usés et fragilisés par leurs conditions de travail très dégradées ». Ce n’est pas la seule réunion qui a été annulée dans la fonction publique. Le 21 mars également, les huit syndicats de la fonction publique auraient dû se rencontrer avec l’administration pour discuter des élections professionnelles passées et des chantiers du ministre, notamment sur les rémunérations et les conditions de travail.

  • Polizeiruf 110 „Der Gott des Bankrotts“ : Empfindsamer Glamour
    https://www.faz.net/aktuell/feuilleton/medien/polizeiruf-110-der-gott-des-bankrotts-empfindsamer-glamour-18652197.html

    La série télévisée Polizeiruf 110 fut la réponse de la Deutscher Fernsehfunk (DFF) aux films policiers Tatort des maisons de radio-télévision de l’Ouest ARD à partir de 1971. Après l’adhésion à la RFA des "Länder" de la RDA constitués pour cette fin (dans les médias bourgeois on parle de la "réunification de l’Allemagne") il fut décidé de préserver cette expression de "l’identité de l’Est" pour donner l’illusion que la société capitaliste respecte ses nouveaux citoyens.

    Ce nouveau volet au titre "Le dieu de la banqueroute" en est une expression curieuse. D’abord il y a le titre qui fait évidemment allusion à la pièce de Yasmina Reza "Le dieu du carnage". Dans le film on rencontre l’incarnation de ce dieu froid et impitoyable (spoiler : il roule en Mercedes ;-) )alors que chez Reza il ne s’exprime qu’à travers la rage des furieux petit bourgeois. Les protagonistes du film sont les victimes de ses suggestions et commettent des actes de désespoir grotesques qui connurent un nombre infini d’exemples depuis la Reconquista des terres orientales appartenant aux Junker avant et apès l’ère du communisme historique.

    C’est le Théorème de Pasolini inversé. Il y a un personnage obscur qui anéanti au lieu de féconder tout en demeurant invisible jusqu’à la fin. La dramaturgie du "whodunit" policier symbolise les forces invisibles du capitalisme qui s’ébattent sur les petits gens. Tous, même les policiers, ne comprennent pas ce qui leur arrive. Le film se termine par une déclaration de guerre désespérée lancée contre le dieu punisseur des infortunés.

    Bien sûr tout ce que je note ici est passé inaperçu pour les critiques de la presse bourgeoise. La majorité de ces plumes prostituées concède un bon résultat à ce Polizeiruf 110 parce qu’il y a des personnages gays, de bons acteurs et une trame accessible aux habitués du genre.

    https://www.ardmediathek.de/video/polizeiruf-110/der-gott-des-bankrotts/das-erste/Y3JpZDovL2Rhc2Vyc3RlLmRlL3BvbGl6ZWlydWYgMTEwLzIwMjMtMDItMDVfMjAtMTUtTUV
    disponible en ligne jusqu’au 05.08.2023

    Manchmal helfen Wörter der Verständigung auf die Sprünge, manchmal sind sie Abkürzungen der Anschauungsfaulheit. „Fluid“ im gesellschaftspolitischen Kontext ist ein Begriff der zweiten Art, ein Lehnwort aus den Naturwissenschaften. In der Chemie bezeichnet man so Substanzen in kontinuierlicher Verformung, in der Physik fallen darunter Gase und Flüssigkeiten. „Genderfluid“ heißt, jedenfalls so, wie es sich zurzeit im Sprachgebrauch etabliert, „nicht festgelegt“ oder „in Bewegung“ bezüglich der Geschlechterrollenzuschreibung. Vor wenigen Monaten feierten viele den ersten genderfluiden Kommissar in der ARD, andere sahen darin den Untergang des Abendlandes oder zumindest Anzeichen für den aus ihrer Sicht lange überfälligen Untergang des öffentlich-rechtlichen Fernsehens.

    Jetzt, nachdem nicht nur Olga Lenski (Maria Simon), sondern auch Adam Ra­czek (Lucas Geregorowicz) im deutsch-polnischen Kommissariat in Brandenburg Geschichte sind, ermittelt Vincent Ross (André Kaczmarczyk) in „Der Gott des Bankrotts“ allein. Wenn auch nur vorübergehend. Das Drehbuch von Mike Bäuml und die Regie von Felix Karolus halten sich mit oberflächlichen Zuschreibungen freilich nicht auf, sie geben dem jungen Hauptkommissar Ross hier einen Fall, der ohne Phantasie und Einfühlungsvermögen kaum zu lösen wäre, der dabei aber so bodenständig und sozial bitter bleibt wie vom RBB-Polizeiruf gewohnt. Das Bemerkenswerte an der auf glaubhafte Weise nicht-festgestellten Persönlichkeit dieses neuen Ermittlers ist sein Nicht-Sendungsbewusstsein, sind seine Offenheit und die Fähigkeit, vermeintlich sichere Sachverhalte zu drehen und zu wenden, bis aus den Bruchstücken ein Szenario wird.

    Ein Mann liegt erschossen in einer Sandgrube, keine 500 Meter vom Jakobsweg entfernt, der auch in Brandenburg ein Magnet der Sinnsucher ist. Zwei junge Frauen auf Pilgerreise geraten in den Blick, die Mutter der einen ist nicht nur genauso insolvent wie der Tote, sondern teilt mit ihm auch Insolvenzverwalter Udo Schick (Bernhard Schir) und Schuldnerberater Jonathan Hüter (Godehard Giese). Gegen Schick liegen Beschwerden vor. Anscheinend verscherbelt er Insolvenzmasse unter Wert an Bekannte. Dass ausgerechnet Hüter, der den Bankrotteuren zweifelhafte Tipps zur Abwicklung gibt, Schicks Lebensgefährte ist, birgt mehr als ein Geschmäckle. Ein dritter Verzweifelter kommt ins Spiel, auch er betreut von Schick, auch er vom Insolvenzverwalter übers Ohr gehauen.

    Das Thema Schulden hat soziale Relevanz, aber „Der Gott des Bankrotts“ ist kein Themenfilm. Es geht wesentlich um die psychologische Komponente, um Schuld, Scham und Verzweiflung der Insolventen, und nicht zuletzt um ihre Anfälligkeit für Manipulationen.

    Es ist ein guter Fall für Vincent Ross, der kein Einzelgänger ist, sondern Schule (der Vorurteilsbefreienden) machen will und der mit Karl Rogov (Frank Leo Schröder) deswegen gleich einen notorischen Querulanten der alten Garde ins Ermittlungsteam holt. Einen Ex-Kripobeamten, nun Postenschieber, über den sich alle Kollegen beschweren. Ross, dem Kaczmarczyk die Bewegungseleganz und Haltung eines klassischen Tänzers gibt, wirkt dabei dieses Mal nicht nur nachdenklich und leicht entrückt, sein dunkler Anzug und seine auffallenden Hemden haben auch etwas Klerikal-Bestimmtes, wie bei einem queeren Priester, der mit sich und seinem allliebenden Gott im Reinen ist.

    Die Fallaufklärung bleibt in dieser „Polizeiruf“-Folge im Fokus, dafür sorgt schon die nüchterne Kamera von Wolfgang Aichholzer. Vincent Ross ist hoffentlich gekommen, um zu bleiben. Mittelmaßpersonen gibt es genügend unter den „Tatort“- und „Polzeiruf“-Ermittlern. Ross, der sich in dieser Folge als eine Zitatsammlung von Martin Gore („De­peche Mode“) und Bryan Ferry gefällt, bringt dagegen empfindsamen Glamour ins Ermitteln. Im Übrigen gendert er nicht mal. Oder eher: Mal so, mal so. Ob man das nun „genderfluid“ nennt, ist am Ende ohne Belang.

    Der Gott des Gemetzels | berliner-ensemble
    https://www.berliner-ensemble.de/inszenierung/der-gott-des-gemetzels
    https://de.wikipedia.org/wiki/Der_Gott_des_Gemetzels

    Théorème (Teorema)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8me_(film)

    Weil es so schön funktioniert folgt hier die korrigierte Deep-Übersetzung ins Deutsche und ganz unten die Rohfassung.

    Die Fernsehserie Polizeiruf 110 war die Antwort des Deutschen Fernsehfunks (DFF) auf die Tatort-Krimis der westlichen ARD-Fernsehfunkhäuser ab 1971. Nach dem Beitritt der zu diesem Zweck gebildeten „Länder“ der DDR zur BRD (In den bürgerlichen Medien spricht man von der „Wiedervereinigung Deutschlands“) wurde beschlossen, diesen Ausdruck der „Identität des Ostens“ zu bewahren, um die Illusion zu erwecken, dass die kapitalistische Gesellschaft ihre neuen Bürger respektiert.

    Dieser neue Teil mit dem Titel „Der Gott des Bankrotts“ ist ein kurioser Ausdruck davon. Zunächst ist da der Titel, der offensichtlich auf Yasmina Rezas Stück „Der Gott des Gemetzels“ anspielt. Im Film begegnet man der Inkarnation dieses kalten und unbarmherzigen Gottes (Spoiler: er fährt einen Mercedes ;-) ), während er bei Reza nur durch das Toben der wütenden Kleinbürger zum Ausdruck kommt. Die Protagonisten des Films sind die Opfer seiner Suggestionen und begehen groteske Verzweiflungstaten, für die es seit der Reconquista der östlichen Junkerländer vor und nach der Ära des historischen Kommunismus unzählige Beispiele gibt.

    Wir erleben Pasolinis umgekehrtes „Teorema“. Es gibt eine obskure Figur, die vernichtet, anstatt zu befruchten, und dabei bis zum Ende unsichtbar bleibt. Die Dramaturgie des polizeilichen „Whodunit“ symbolisiert die unsichtbaren Kräfte des Kapitalismus, die über die kleinen Leute hereinbrechen. Alle, auch die Polizisten, verstehen nicht, was mit ihnen geschieht. Der Film endet mit einer verzweifelten Kriegserklärung an den Strafgott der Verarmten.

    Natürlich ist alles, was ich hier notiere, den Kritikern der bürgerlichen Presse verborgen geblieben. Die meisten Schreibhuren geben diesem Polizeiruf 110 eine ordentliche Note, weil es schwule Charaktere, gute Schauspieler und eine Handlung gibt, die den Fans des Genre zugänglich ist.

    Deepl ist zur Zeit der beste Übersetzungsautomat für deutsch-französische Texte. In diesem Fall mussten in der deutschen Übersetzung drei metaphorische und Satzkonstruktionen korrigiert werden, die der Roboter nicht verstanden hatte. Bei ziemlich genau 1800 Zeichen, einer Normseite, ist das immerhin eine Tipperleichterung und eine kleine Beschleunigung des Umgangs mit eigenen mehrsprachigen Texten.

    https://www.deepl.com/translator

    Die "nackte" unkorrigierte DeepL-Übersetzung

    Die Fernsehserie Polizeiruf 110 war die Antwort des Deutschen Fernsehfunks (DFF) auf die Tatort-Krimis der westlichen ARD-Fernsehfunkhäuser ab 1971. Nach dem Beitritt der zu diesem Zweck gebildeten „Länder“ der DDR zur BRD (in den bürgerlichen Medien spricht man von der „Wiedervereinigung Deutschlands“) wurde beschlossen, diesen Ausdruck der „Identität des Ostens“ zu bewahren, um die Illusion zu erwecken, dass die kapitalistische Gesellschaft ihre neuen Bürger respektiert.

    Dieser neue Teil mit dem Titel „Der Gott des Bankrotts“ ist ein kurioser Ausdruck davon. Zunächst ist da der Titel, der offensichtlich auf Yasmina Rezas Stück „Der Gott des Gemetzels“ anspielt. Im Film begegnet man der Inkarnation dieses kalten und unbarmherzigen Gottes (Spoiler: er fährt einen Mercedes ;-) ), während er bei Reza nur durch die Wut der wütenden Kleinbürger zum Ausdruck kommt. Die Protagonisten des Films sind die Opfer seiner Suggestionen und begehen groteske Verzweiflungstaten, für die es seit der Reconquista der östlichen Junkerländer vor und nach der Ära des historischen Kommunismus unzählige Beispiele gibt.

    Das ist Pasolinis umgekehrtes Theorem. Es gibt eine obskure Figur, die vernichtet, anstatt zu befruchten, und dabei bis zum Ende unsichtbar bleibt. Die Dramaturgie des polizeilichen „Whodunit“ symbolisiert die unsichtbaren Kräfte des Kapitalismus, die sich an den kleinen Leuten austoben. Alle, auch die Polizisten, verstehen nicht, was mit ihnen geschieht. Der Film endet mit einer verzweifelten Kriegserklärung, die gegen den strafenden Gott der Unglücklichen gerichtet ist.

    Natürlich ist alles, was ich hier notiere, von den Kritikern der bürgerlichen Presse unbemerkt geblieben. Die meisten dieser Prostituierten schreiben dem Polizeiruf 110 ein gutes Ergebnis zu, weil es schwule Charaktere, gute Schauspieler und eine Handlung gibt, die auch für Genrefans zugänglich ist.

    https://www.daserste.de/unterhaltung/krimi/polizeiruf-110/sendung/der-gott-des-bankrotts-100.html

    https://www.sueddeutsche.de/medien/polizeiruf-110-der-gott-des-bankrotts-andre-kaczmarczyk-1.5744706

    https://www.swp.de/unterhaltung/tv/polizeiruf-110-der-gott-des-bankrotts-heute-frankfurt-oder-kritik-besetzung-hand

    https://www.stuttgarter-zeitung.de/inhalt.kritik-polizeiruf-110-frankfurt-oder-so-war-der-polizeiru

    https://www.augsburger-allgemeine.de/panorama/polizeiruf-110-gestern-kritik-zu-der-gott-des-bankrotts-lost-i

    #policier #tv #polizeiruf_110 #dette #capitalisme

  • « La #fraternisation des #forces_de_l’ordre avec les manifestants marque le passage d’une révolte à une révolution » - Basta !
    https://basta.media/Entretien-Mathilde-Larrere-la-fraternisation-des-forces-de-l-ordre-avec-les

    À partir de la Révolution justement, puis au 19è siècle, la Garde nationale fraternise à plusieurs reprises. Pourquoi ?

    La #Garde_nationale a pour particularité d’être une force de l’ordre issue du corps social. Cette force citoyenne est instituée pour défendre davantage les droits, la Constitution, que le pouvoir en place. Créée à la Révolution, elle est pensée pour mettre fin au monopole de la violence par le pouvoir, et faire valoir un droit de résistance à l’oppression. Sa composition, son insertion dans le corps social, sa nature politique, son faible entraînement au combat, tout la prédispose à fraterniser.

    Ce ne sont ni des #soldats, ni des #policiers, ni des #gendarmes, mais bien de simples citoyens. Tous les citoyens soumis à l’impôt – des commerçants, des travailleurs, des artisans, etc. – doivent effectuer ce service d’ordre public. Ils sont donc mobilisables en cas d’#insurrection. N’étant pas « encasernés », leur discipline est moins encadrée, il est plus difficile de les sanctionner, en plus on les envoie souvent réprimer leurs voisins… Les conditions pour fraterniser sont donc réunies plus facilement.

    En même temps, il ne faut pas négliger l’aspect #lutte_des_classes, qui s’exprime aussi au sein de la Garde nationale. Lors de la #révolte des #canuts à Lyon, en 1831, ce sont les ouvriers tisserands qui se révoltent. Une partie de la Garde nationale, composée justement d’ouvriers tisseurs, rejoint les ouvriers, délaissant leur uniforme. Une autre partie, plutôt constituée de « marchands-fabricants », des patrons donc, répond au contraire à l’appel à #mobilisation et réprime très violemment la #contestation.

  • #Refus_d’obtempérer : l’usage des #armes à feu par les #policiers fait débat après la mort de deux personnes en vingt-quatre heures
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/09/08/refus-d-obtemperer-deux-personnes-tuees-par-des-tirs-policiers-en-vingt-quat

    A Nice, au milieu de l’après-midi, mercredi 7 septembre, un ressortissant tunisien d’une trentaine d’années a été abattu d’une balle alors qu’il circulait à bord d’une voiture déclarée volée, après avoir été pris en chasse par une unité de brigade de sécurité routière pour avoir roulé de manière dangereuse sur plusieurs axes très fréquentés de la ville. Une séquence vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre la voiture engagée dans une allée et bloquée par un véhicule de police, d’où s’échappe un épais panache de fumée. Côté conducteur, un fonctionnaire en tenue braque son arme sur la vitre avant de faire feu à une reprise. Le passager de la voiture a, quant à lui, été interpellé.

    Contacté par Le Monde, le procureur de Nice, Xavier Bonhomme, précise que « deux enquêtes ont été ouvertes, l’une, confiée à la sûreté départementale, à l’encontre du passager du véhicule qui a été placé en garde à vue mercredi soir et la seconde pour homicide volontaire confiée à l’IGPN [inspection générale de la police nationale], qui vise le policier auteur du tir ». Ce dernier, précise le magistrat, a été « très touché psychologiquement et admis à l’hôpital avant d’être placé en garde à vue ».

    Dans la nuit de mardi à mercredi, un autre refus d’obtempérer s’est soldé par la mort de la passagère d’une Peugeot 208, après le tir d’un fonctionnaire de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Nantes, à l’occasion d’une opération antistupéfiants. La femme, âgée de 22 ans, était inconnue des services judiciaires. Elle est morte, à 2 h 15, touchée au thorax par la balle qui a traversé le bras droit du conducteur, un jeune homme de quatre ans son aîné, connu des services de #police.

    [...]

    Si le nombre de refus d’obtempérer a été multiplié par 25 au cours des trente dernières années, les ouvertures de feu par des forces de l’ordre ont, elles aussi, augmenté depuis l’adoption de la loi de janvier 2017 censée préciser le cadre de ces interventions. Après un pic de 202 cas l’année même de l’entrée en vigueur du texte – contre une moyenne de 119 au cours des cinq années précédentes –, l’#IGPN a comptabilisé pas moins de 157 tirs contre des véhicules en mouvement en 2021.

  • user et abuser

    Portrait de la militante anarchiste Louise Michel, sur les murs du centre de détention d’Ecrouves

    de et par C215, @christianguemy

    C215 (artiste)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/C215_(artiste)

    Christian Guémy est né en octobre 1973 à Bondy. En janvier 2021, il révèle que sa naissance est le fruit d’un viol commis dans le cadre familial et que sa mère s’est suicidée à l’âge de 18 ans, alors qu’il en avait 51.Ses grands-parents l’ont ensuite élevé. Il est inscrit dans un collège catholique2. À l’université, il obtient plusieurs diplômes : maîtrise d’histoire, master d’histoire de l’architecture, et un autre d’histoire de l’art à la Sorbonne3,4. Parallèlement à ses études, Christian Guémy contribue à l’encyclopédie des Compagnons du devoir. Ensuite, il devient chargé d’études pour un syndicat de meubles (sic) , avant de travailler comme responsable export dans l’industrie textile, puis dans la finance.

    Christian Guémy réalise ses premières œuvres sur le tard, à partir de 2006. Enfant, il dessine toutefois avec du matériel que possédait sa mère et dans sa jeunesse, il réalise des bandes dessinées pour le journal de l’école ainsi que des caricatures de professeurs et d’élèves7. « Adolescent, j’avais un peu taggé, mais ça n’avait rien de sérieux », confie-t-il5. À l’été 1989, à l’âge de 15 ans, il graffe un peu, mais laisse tomber, ne se sentant pas en adéquation avec le mouvement hip-hop.

    Christian Guémy s’installe à Vitry-sur-Seine en 2006 et commence à faire du pochoir3. Il participe au MUR dès 2007 et réalise, en 2013, un mur peint de 25 mètres à Paris, métro Nationale, représentant un chat.

    En 2013, il peint également le visage de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, alors cible d’attaques racistes9. Connu au niveau international, Christian Guémy présente des œuvres peintes sur objets de recyclage dans de nombreuses galeries, en France et dans le monde.

    (...) Le 4 janvier 2016, l’artiste réalise au pochoir sur une boîte à feu un portrait multiple du #policier Ahmed Merabet orné du fameux « Je suis Ahmed »13. L’œuvre a été réalisée à la demande du commandant Stéphane Motel, du commissariat du 11e arrondissement de Paris où travaillait Ahmed. Le portrait, conçu sur le boulevard Richard-Lenoir, a été dévoilé devant une centaine de personnes parmi lesquelles les collègues du policier et sa famille au complet14. (...)

    À la suite de la campagne présidentielle de 2017, C215, sur une commande du magazine L’Obs, aborde le sujet du candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon et réalise plusieurs portraits à son effigie [1] [archive]16. En juin 2017, il dénonce le fait que La République en marche dans le XIIIe arrondissement de Paris utilise une de ses fresques en en-tête de leur page Facebook et Twitter17,18.

    En décembre 2017, Christian Guémy réalise bénévolement le visuel de la journée « Toujours Charlie ! De la mémoire au combat », à partir du logo créé par les trois associations produisant l’événement, le Comité Laïcité République, la LICRA et le Printemps Républicain. Ce visuel est dévoilé le samedi 6 janvier 2018 en ouverture de la journée, au théâtre des Folies Bergère.

    (...) Début juin 2020 il réalise le portrait d’Aïcha Issadounène, première #caissière victime du Covid, sur un mur de la ville de Saint-Ouen où elle résidait26. [et merde, ndc]

    (...) Christian Guémy intervient bénévolement dans les #prisons françaises depuis 2014. Il a notamment peint plusieurs œuvres :

    au sein de la maisons d’arrêt pour femmes de Versailles38 (2014)
    au sein de la maison d’arrêt de Bois d’Arcy39 (2015)
    au sein de la maison d’arrêt de Nice (2016)
    au sein de la maison d’arrêt de Nîmes (2017)
    au sein de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Porcheville (2017)
    au sein de la maison d’arrêt de Reims (2018)40
    au sein du centre pénitentiaire de Liancourt (2018)
    au sein de la maison d’arrêt de Nanterre (2019)
    au sein de la maison d’arrêt de Fresne, où il a peint, entre autres portraits, les visages de détenus « historiques » de l’établissement (2020)41
    au sein du centre pénitentiaire de Grenoble Varces (2020) 42

    il n’a pas effacé que la Nouvelle Calédonie (Cayenne, ça frappe !)... c’était pas l’École normale, c’était pas l’Essec, c’étaient des études d’histoires.

    #justice #artiste #art_urbain #fils_de_son_père #falsification #sans_vergogne

  • Après une soirée privée, 21 participants sur 33 infectés par Omicron : les boosters n’empêchent pas les événements super-contaminateurs
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_apres-une-soiree-privee-21-participants-sur-33-infectes-par-omicron-ces-

    Même avec des participants ayant tous reçu une dose de rappel, un événement super-propagateur reste possible avec le variant #Omicron, démontre une récente étude norvégienne.

    Un risque important même avec un « pass vaccinal »

    Un pass vaccinal plutôt qu’un pass sanitaire ou un Covid Safe Ticket pour accéder aux activités de loisir et à l’Horeca : l’idée fait son chemin chez nous, elle sera d’application en France dès le 15 janvier. Comme son nom l’indique, le pass ne pourra dorénavant être activé qu’avec un schéma vaccinal complet et non plus un simple test négatif.

    Une idée qui va clairement dans le sens d’une obligation vaccinale, mais a-t-elle encore un sens sanitaire avec l’arrivée d’Omicron ? Il était déjà permis d’en douter avec les premières données concernant « l’échappement vaccinal » du variant, une toute récente étude en provenance de Norvège vient renforcer ces doutes : lors d’une soirée privée où tous les invités avaient reçu trois doses de vaccins, les deux tiers des invités ont été infectés le même soir.

    L’étude, publiée en préprint, analyse ce que l’on appelle un événement de « super-contamination » survenu au début du mois de décembre aux îles Féroé. 33 personnes, tous des travailleurs de la santé, ont assisté à une réunion privée. Plusieurs participants ont remarqué des symptômes au cours des jours suivants et ont effectué un test PCR, qui s’est révélé positif. Les autres participants ont ensuite également effectué des tests PCR, et il s’est avéré que pas moins de 21 des 33 participants étaient positifs.

    Tous symptomatiques mais aucune hospitalisation

    Ce « taux d’attaque » inhabituellement élevé a conduit le médecin-chef à demander le séquençage du génome du virus... et c’est ainsi qu’a été identifié pour la première fois Omicron sur l’île. Or, il se fait que tous les participants infectés non seulement étaient vaccinés mais avaient tous reçu leur dose de rappel au cours des deux mois et demi précédents. Tous avaient également subi un test négatif dans les 36 heures précédant le rassemblement.

    Tous les cas signalés se sont avérés symptomatiques : les symptômes les plus courants étaient des douleurs musculaires et articulaires, la fatigue et la fièvre. Aucun n’a été admis à l’hôpital.

    Les auteurs en concluent que la variante Omicron peut conduire à des événements de super-propagation même chez les personnes triplement vaccinées, et donc l’importance continue de la distanciation sociale et de l’évitement de grands rassemblements festifs pendant la pandémie pour prévenir d’éventuels événements de super-propagation. Ils soulignent aussi la période d’incubation plus courte pour Omicron que pour les variantes précédentes.

    • les boosters n’empêchent pas les événements super-contaminateurs

      Non mais ils évitent de saturer les urgences.

      Les deux copines qui bossent en hosto vous disent merci (les autres je vous dis pas ce qu’elles vous disent, des vraies poissonnières dans ces cas là).

    • Comme les urgences ne sont pas saturées on n’a qu’à dire que c’est grace aux gens vaccinés « qui font des formes moins graves ».
      J’ai le covid depuis le 24, il se trouve qu’on est 3 voisins à l’avoir avec les mêmes symptômes (ceux d’omicron décris dans l’article). on a été infecté·es par un autre voisin. Un con qui est venu nous voir le 23 avec 39 de fièvre. Les 3 sont vaccinés, ils ont entre 27 et 34 ans. Je ne suis pas vacciné, j’ai eu 60 ans le soir du 24. Mes symptômes ne sont pas pires que les leurs, voire moindres. J’ai pas d’autre explications que ça : omicron développe peu des symptômes sévères. Le vaccin ne protège pas d’omicron. L’effet des « boosters » (pétards mouillés plutôt que boosters...) sur le niveau de saturation des urgences est purement spéculatif.

    • On ne sait toujours pas pourquoi depuis le début, 20% des gens contaminés ont des symptômes et que dalle pour les autres. Les comorbidités de mon cul expliquent que dalle  : en réa, ils ont vu de tout, à la morgue aussi.
      On ne sait pas pourquoi certains vont l’attraper facilement et le gus à côté non. On ne sait pas pourquoi ça part en couille ou pas. On sait encore moins pourquoi et comment se développent les covid longs, lesquels peuvent devenir très handicapants… y compris pour des gus qui étaient asymptos quand ils l’ont choppé.

      Donc, tu peux être un vioque sans vaccin et avec des merdasses de santé et n’avoir qu’un mini rhume OU un jeune sportif qui pète la forme et va clamser en moins d’un mois.

      Voilà où on en est concrètement 2 ans après le début du merdier.

      Donc, t’es obligé de partir du principe que ça peut aussi bien te crever que de te passer au travers, te contourner ou te coller une forme de 80 ballais jusque peut-être la fin de tes jours… et donc, tout faire pour ne pas le chopper, ce qui revient basiquement à éviter au max de voir des gens et de porter un FFP2 dès que tu sors de ton antre.

    • https://twitter.com/_jchlp_/status/1475724527871090691

      Rappel suite à un échange hier sur Twitter : LE facteur qui fait que la Covid va, chez certains et pas chez d’autres, partir en cacahuète n’est, à ce jour, pas encore connu.

      Cela n’a rien à voir avec les facteurs de risques (FDR) dont on vous parle malheureusement sans arrêt
      qui sont, eux, extraits des situations hospitalières = en bout de course, pour définir ceux chez qui cela a plus de (mal)chance de très très mal se passer. Donc à l’inverse les personnes avec un ou des facteurs de risques n’ont pas forcément (et c’est même la grande majorité !!! Heureusement !) ce FACTEUR INCONNU qui va faire que cela va partir en cacahuète.

      Donc des patients de 92 ans avec la Covid vont avoir seulement le nez qui coule 1 semaine ou des personnes en surpoids, diabétiques déséquilibrés et hypertendus bronchopathes vont avoir juste
      mal à la tête et être un peu fatigué. C’est là le drame dans la compréhension de SarsCov2, car à ce jour il nous manque encore ce qui fait que le barillet avec une seule balle va s’arrêter chez un patient de 25, 40, 65 ou 95 ans. Alors oui avec un ou des FDR, une fois, MAIS UNE FOIS SEULEMENT, que la machine s’est emballée (Facteur Cacahuète) là ça va pr certains mal se passer. Mais définir ou vous définir A PRIORI comme à risque de Covid Grave n’est pas pertinent. L’écrasante majorité même et y compris avec des FDR va croiser la Covid SANS ENCOMBRE.

      Donc devant cette incertitude de savoir si oui ou non vous avez le Facteur Cacahuète un choix s’offre à vous, retirer la balle du Barillet en vous vaccinant !
      Alors ok certains diront que ce n’est pas du 100% ok vendu c’est pas du 100%…et c’est donc que vous êtes joueur reste à savoir avec quoi vous voulez jouer les probabilités du vaccin ou celles de SarsCov2, la science, elle, a tranché et ce n’est pas une opinion, qui elle sera liée à UN medecin, sur UN plateau TV, même s’il parle fort, tt seul et qu’il a une blouse avec plein de médailles
      (d’avance pardon pour les fautes)

      J’ajoute que ce qui est expliqué dans ce thread (que j’explique TOUS LES JOURS en consultation !!!) n’est toujours pas entendu, compris, repris, expliqué et que cela me désespère avec cette impression, comme pour le reste, de brassage de d’air autour des FDR qui ne sont, en aucun cas, un élément de compréhension du mécanisme de SarsCov2 mais bien des épiphonèmes aggravatifs que l’on rencontre dans l’évolution de très nombreuses sinon la totalité, des pathologies.
      Le Facteur Cacahuete lui, est l’élément manquant mais la base de la mécanique SarsCov2 (épiphénomènes pas épiphonèmes sorry).

      Résumé : "Quand t’as plein de FDR et qu’une maladie (la Covid tiens) part en cacahuète t’as moins de chance de t’en sortir (incroyable !) mais c’est pas parce que t’es en super bonne santé que ça ne peut pas partir en cacahuète et ça et bien pour le moment on ne sait pas pourquoi !

      Je crois me souvenir qu’au début de la pandémie (avril 2020), on parlait d’orages de cytokine, sorte de réaction auto-immune incontrôlée et violente qui déclenchait une méga inflammation des tissus (tous organes confondus).

    • encore un cas (en attendant des données qui viendront) qui montre qu’après le passe pseudo sanitaire avec son droit d’être démasqué à l’intérieur, c’est le pass vaccinal qui ne sera qu’un mini chaton de papier face au virus (vous êtes du bon coté, caressez-le, ça réconforte). tant que les mesures non pharmaceutiques (air, ffp2) ne seront pas à l’ordre du jour. sauf qu’en réinstaurant le masque dehors sans jamais prendre la peine de dire à quel moment cela vaut la peine de le mettre à l’extérieur, on fait encore - pour se montrer actif quand rien n’est fait - du bruit qui va rendre les infos indispensables moins audibles.

    • Un nouvel exploit collectif de ceux qui nous protègent !

      Depuis le début de la crise sanitaire, 35 000 policiers ont été testés positifs au covid-19, soit 1 policier français sur 4. Contrairement aux gendarmes, qui dépendent de l’armée, les #policiers ne sont pas concernés par l’obligation vaccinale.
      Brèves de presse

  • Participations à l’#ordre
    Dossier coordonné par Guillaume Gourgues et Julie Le Mazier

    Ce numéro, dont vous trouverez ci-dessous la table des matières, regroupe des articles portant sur la #mobilisation de #volontaires, non professionnel·les, pour des #missions_de_sécurité ou de défense, qu’elle soit ou non tolérée, approuvée voire initiée par l’État. En explorant des contextes et des dispositifs différenciés, aussi bien au nord qu’au sud, et selon des méthodes et des approches théoriques plurielles, les articles montrent que loin de remettre en cause les prérogatives de l’État, la « participation à l’ordre » (et ses déclinaisons) constitue une #technique_de_gouvernement. Conçue pour retisser des liens sociaux, moraux ou politiques supposément défaits, en façonnant l’engagement, la « #civilité » ou le « #civisme », ou encore les #sociabilités_locales, elle vise à produire de « #bons_citoyens » ou de « #bonnes_citoyennes ». Entre logique gouvernementale et réappropriation des dispositifs par des participant·e·s à la recherche de rétributions matérielles et symboliques, cette #participation_à_l'ordre se présente comme un point nodal d’une forme de « #gouvernementalité_participative » en pleine expansion.

    « Introduction. Participations à l’ordre et participations conservatrices »
    Guillaume Gourgues, Julie Le Mazier

    « La #sécurité est-elle vraiment "l’affaire de tous" ? Les limites de la #participation_citoyenne en France dans un domaine typiquement régalien »
    Virginie Malochet

    « Quand la #gendarmerie devient participative : l’engagement des voisin·es dans les réseaux officiels de #vigilance en #France »
    Eleonora Elguezabal

    « La #surveillance a-t-elle une couleur politique ? Cercles de vigilance, capital social et compétition municipale dans des espaces périurbains en France »
    Matthijs Gardenier

    « Démocratiser le fusil. L’imagination composite d’une #citoyenneté_coercitive en #Ouganda »
    Florence Brisset-Foucault

    « #Policiers_vigilants et #vigilants_policiers. #Community_policing et division du travail policier en milieu urbain au #Malawi »
    Paul Grassin

    « Hiérarchies sociales, réforme morale et précarité économique au sein de l’#Oodua_People’s_Congress : de l’expérience vigilante radicale au travail de sécurité à #Lagos (#Nigeria) »
    Lucie Revilla

    « La certification d’un #citoyen_secoureur en #Chine contemporaine. Établir et représenter a posteriori la vertu d’un acteur au sein d’une arène de droit »
    Chayma Boda

    « Lecture critique. Participer à la modération sur les #réseaux_sociaux : définir, appliquer et contester les règles »
    Romain Badouard

    https://www.cairn.info/revue-participations-2021-1.htm
    #revue #ordre_public

    ping @davduf

  • Liberté, je crie ton nom Gilles Balbastre

    La « liberté retrouvée » est célébrée par des médias au bord de l’extase, la liberté de ré ouvrir les terrasses et les commerces !

    En attendant, le monde d’après ressemble au monde d’avant avec son cortège de « libertés » identiques :


    Liberté de fermer des centaines de lits d’hôpitaux et de malmener les soignants alors qu’une pandémie a frappé et continue de frapper le pays,

    Liberté de supprimer à la rentrée prochaine des centaines de postes d’enseignants,
    
Liberté de privatiser définitivement EDF,
Liberté d’accentuer la casse des services publics,
    
Liberté de précariser des millions de salariés avec la réforme de l’assurance chômage,

    Liberté d’ubériser des pans entiers de la société et de paupériser des dizaines de milliers de jeunes,

    Liberté de massacrer un peu plus la planète avec une économie toujours plus mondialisée,

    Liberté de perdre un œil dans une manif,
Liberté pour Bernard Arnault de passer du 4ème rang à la 3ème place des plus grandes fortunes mondiales,

    Liberté d’être enfumé par des médias aux ordres !
Bref, 
"La liberté pour le Capital d’écraser le travailleur",

    Allez, pour être honnête, il vous reste encore quelques libertés et notamment celle de vous précipiter dans un futur pas si lointain dans les salles de cinéma pour aller voir le prochain documentaire de Gilles Balbastre « Ceux qui tiennent la laisse »,

    Vive la liberté de ne pas obéir à Ceux qui tiennent la laisse !

    Source : https://www.legrandsoir.info/liberte-je-crie-ton-nom.html

    #pandémie #EnMarche #médias #merdias #Liberté #Hôpitaux #Soignantes #Soignants #Ecole #EDF #Services_Publics #Assurance_Chômage #uber #mondialisation #violences #policières #finance # Gilles_Balbastre

  • À la frontière franco-espagnole, la police « #traque » les migrants

    Depuis environ un mois, les contrôles à la frontière franco-espagnole se sont intensifiés. Selon les associations, les migrants, « traqués par la police », prennent de plus en plus de #risques pour atteindre la France. Les humanitaires redoutent un drame, d’autant que certains exilés tentent désormais de rejoindre l’Hexagone en traversant la #rivière #Bidassoa à la nage.

    « #Refoulements illégaux », « traque », « #chasse_à_l'homme », « violation des droits »... Les mots utilisés par les associations locales pour décrire la situation à la frontière franco-espagnole sont forts. Depuis un mois, les humanitaires observent une présence de plus en plus importante des #forces_de_l'ordre. « Il y a toujours eu des contrôles mais à ce point-là, jamais ! On a même vu des #militaires déambuler dans les villages », raconte Lucie Bortaitu de l’association bayonnaise Diakité.

    Début novembre, lors d’une visite dans les Pyrénées, le président Emmanuel Macron avait annoncé le doublement des effectifs aux frontières françaises pour lutter contre la menace terroriste, les trafics et l’immigration illégale.

    À cela s’ajoute la fermeture, début janvier, de 15 points de passage sur les 650 kilomètres de frontière qui séparent l’Espagne de la France pour contenir la pandémie de Covid-19. Cette #surveillance renforcée 24h/24 mobilise 230 #policiers et #militaires.

    Mais pour les associations, le principal enjeu est de limiter l’arrivée de migrants dans l’Hexagone. « Les autorités françaises utilisent l’excuse de la crise sanitaire mais en fait le but premier est le #contrôle_migratoire », estime Ion Aranguren, de l’association espagnole Irungo Harrera Sarea, active du côté d’Irun. « C’est clairement pour lutter contre l’immigration illégale : seuls les Noirs sont constamment contrôlés par les policiers », renchérit Lucie Bortaitu.

    Des refoulements quotidiens

    Depuis plusieurs semaines, selon les humanitaires, les migrants sont « traqués » sur la route, dans les trains et dans la rue. À #Hendaye, les #gendarmes sont même entrés dans le jardin d’un particulier pour y extraire un exilé venu se cacher de la police, rapportent les bénévoles. Des migrants ont aussi été arrêtés au-delà des #20_kilomètres de la frontière, un rayon dans lequel les contrôles d’entrée sur le territoire sont autorisés. Plusieurs personnes ont ainsi été interpellées à #Bordeaux à leur descente du train et expulsées en Espagne.

    D’autres migrants racontent avoir été interpellés, puis envoyés dans les locaux de police avant d’être expulsés à la frontière au beau milieu de la nuit. « L’autre jour, on a appris que cinq femmes avaient été déposées à #Behobia [ville espagnole frontalière située à quelques kilomètres d’#Irun, ndlr] tard le soir. On les lâche là au milieu de nulle part, loin des associations et alors qu’un couvre-feu est aussi en vigueur en Espagne », souffle Lucie Bortaitu. D’autres encore ont été laissés par la police française à #Ibardin, en plein cœur des Pyrénées, du côté espagnol.

    Ce genre de témoignages de refoulement sont recueillis quotidiennement par les associations, françaises et espagnoles. Certains exilés ont déjà tenté six, sept voire huit fois le passage.

    Les mineurs non plus n’échappent pas à ces renvois, malgré la possession d’acte de naissance pour certains, synonyme d’une évaluation de leur minorité et d’une prise en charge par le département.

    Atteindre la France par la rivière

    Ces refoulements, de plus en plus fréquents, inquiètent les humanitaires et les avocats. « Ces #expulsions, qui sont devenues la norme, se font en dehors de tout cadre légal. Ce sont purement et simplement des renvois expéditifs illégaux », signale Me Francisco Sanchez Rodriguez, avocat en droits des étrangers au barreau de Bayonne. Les exilés n’ont en effet pas la possibilité de déposer l’asile, et aucun document de renvoi ne leur est délivré par un juge, comme le prévoit la loi. « On n’avait jamais vu cela à cette frontière », assure l’avocat.

    Malgré la pression policière et les violations de leurs droits, les migrants restent déterminés à continuer leur route. Résultat : ils prennent de plus en plus de risques pour échapper aux forces de l’ordre. Quelques-uns ont même tenté d’atteindre la France en traversant la frontière Bidassoa, qui sépare les deux pays. Un itinéraire jusque-là jamais emprunté par les exilés.

    Tom Dubois-Robin, un habitant d’Hendaye, voit depuis environ un mois des migrants essayer de « passer en France à la nage », en dépit des dangers. Samedi 13 mars, alors qu’il est assis au bord de l’eau avec des amis, il porte secours à un jeune homme venu de l’autre côté de la rivière. Quelques jours plus tard, Tom Dubois-Robin ramasse une doudoune dans l’eau. Dans les poches, il trouve des effets de la Croix-Rouge, dont le centre à Irun accueille des exilés. « Il a dû tenter la traversée et a jeté sa doudoune car elle était trop lourde », pense l’Hendayais.

    Les associations et les citoyens du #Pays_basque redoutent un drame, et se battent pour empêcher que leur rivière ne devienne un cimetière. Tom Dubois-Robin partage ce combat. Cet ancien policier, qui a lâché son uniforme en 2018 en raison justement de ces renvois à répétition, a écrit aux élus de sa région pour « qu’ils tapent du point sur la table et qu’on évite le pire ». Las qu’il est depuis plusieurs années de « ce ping-pong incessant » qui consiste à « renvoyer à la frontière des familles avec enfants ».

    https://www.infomigrants.net/fr/post/31024/a-la-frontiere-franco-espagnole-la-police-traque-les-migrants

    #traque_policière #frontières #migrations #asile #réfugiés #Pyrénées #France #Espagne #contrôles_frontaliers #militarisation_des_frontières #armée #police

    ping @isskein @karine4

  • Extrait du Rapport annuel du référent déontologue ministériel - 2019 cité par le Canard enchaîné du 17 février.
    https://www.interieur.gouv.fr/fr/content/download/126152/1008827/file/rapport-annuel-du-referent-deontologue-mi-2019.pdf

    * FOCUS SUR L’USAGE DE LA #FORCE_PUBLIQUE***

    Depuis plus d’un an, le contexte particulier de la contestation sociale interroge sur l’usage de la force par les #policiers et les #gendarmes engagés sur des dispositifs de maintien de l’ordre. S’il n’est pas contestable que police et gendarmerie sont bien les dépositaires du monopole de la #force_légitime, ni que l’usage de la force légitime puisse s’avérer violent, au sens commun du terme, cet usage ne peut, en tout cas, se concevoir que dans le but de protéger les intérêts de la société et la sécurité des personnes et des biens. Prévu par le droit, l’usage de la force, et c’est ce qui fonde sa légitimité, doit être également accepté par la population.

    Aussi se pose la question de son mésusage ou des abus qui peuvent en être faits dès lors qu’il excède, notamment, les conditions de nécessité et de proportionnalité auxquelles il est soumis. C’est une interrogation qui questionne en permanence les inspections générales de la #police et de la #gendarmerie, instances de contrôle des deux institutions, lorsqu’elles ont à enquêter sur les conditions d’usage de la force publique. Mais c’est aussi une question qui interpelle l’ensemble du corps social et mérite une réflexion ouverte et globale qui permette de comprendre comment l’usage de la force peut répondre aux exigences de l’#ordre_public, tout en étant conforme aux #droits_de_l’Homme et à l’évolution des mœurs.

    Consulté par le ministre de l’intérieur sur la #déontologie des forces de l’ordre dans le maintien de l’ordre public, le référent déontologue ministériel a formulé plusieurs observations :

    « Plus que par le passé, la France est observée, parfois critiquée, par le monde et ses organisations politiques, juridictionnelles ou associatives, du #GRECO du #Conseil_de_l’Europe aux ONG comme l’#Action_des_chrétiens_pour_l’abolition_de_la_torture dans son rapport de mars 2020. Nous ne pouvons nous satisfaire de décisions comme celle de la Cour européenne des droits de l’homme [#CEDH] le 30 avril 2020 qui condamne la France à l’unanimité pour une interpellation menée le 18 juin 2002 par les forces de sécurité durant laquelle les policiers ont eu des gestes « particulièrement violents » et « pas strictement nécessaires » à l’encontre du requérant, alors suspecté dans une affaire de menaces de mort et subornation de témoins avant d’être blanchi.

    Nous travaillons sur plusieurs aspects de la déontologie qui sont communs à tous les secteurs du ministère de l’intérieur : probité, gestion des conflits d’intérêts et cadeaux, présence sur les réseaux sociaux, apparence physique en service.

    Mais, même en dehors de saisine à lui destinée sur ce point, le référent déontologue ministériel est attentif à l’usage de la force par les personnels. Car cette question délicate est spécifique à ce ministère chargé de la paix publique et de la police judiciaire, condition d’exercice plénier de la #justice.

    Le référent ministériel insiste sur la fonction des forces de sécurité qui est de faire respecter le droit et les libertés. La police et la gendarmerie nationales ne sont pas là pour atténuer ou restreindre les libertés, elles sont là pour garantir les conditions d’exercice des libertés conformément à notre Constitution (art.12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen).

    La manifestation sur la voie publique est un droit. Bien entendu, ni l’insulte, ni l’agression des forces de l’ordre, ni les atteintes aux biens publics ou privés, lesquelles sont des délits. Le fonctionnaire et le militaire doivent savoir résister aux tensions et ne passer à l’action que quand ils en ont reçu l’ordre. Au commandement revient l’impératif de ne donner qu’un ordre légal et de l’accompagner des moyens raisonnables de mise en œuvre. Le manifestant n’est pas un ennemi. Il reste une personne qu’il convient de ramener dans le cadre de la loi et d’interpeller s’il commet des délits mais il ne s’agit ni de le « chasser » ni de le « réduire ».

    Et ce premier rapport ne peut éviter de souligner cinq points :

    1° En premier lieu, une déontologie de l’usage proportionné de la force et des armes est essentielle pour que les forces de sécurité (police et gendarmeries nationales) jouent le rôle que la République leur a confié.
    Ce principe exprimé notamment aux articles L435-1 et R434-18 du code de la sécurité intérieure (code de déontologie de la police et de la gendarmerie nationales) est essentiel pour les métiers publics de sécurité. Il implique de tous, et d’abord de la hiérarchie, sens de la nécessité, de la proportionnalité.

    2° Cette déontologie ne peut être fondée que sur le discernement des cadres et de chaque fonctionnaire ou militaire. Tel est bien le discernement rappelé à l’article R434-10 du code de sécurité intérieure (code de déontologie de la police et de la gendarmerie nationales). Le discernement en situation de stress, face à des violences, dont la gravité est en hausse, mérite toute notre attention. Le discernement porte sur l’analyse de la situation, la nature des forces utilisées, l’usage du temps (savoir passer de l’attente nécessaire à la réaction immédiate) et de la géographie (gestion des foules, issue de dispersion toujours ouverte), les ordres de manœuvres et de déplacement donnés aux effectifs et aussi, la nature des procédés qu’il s’agisse d’armes, de matériel ou de techniques d’intervention. (cf l’interdiction de la grenade GLI-F4 en janvier 2020 par le ministre de l’intérieur). Le discernement doit pouvoir maîtriser les mauvaises habitudes : colère et peur ne sont pas bonnes conseillères.

    3° La déontologie qui décrit les procédés adéquats pour mener les missions doit pouvoir être relayée par des recommandations du donneur d’ordres étudiées, testées et clairement exprimées. En ce sens, la publication du nouveau schéma national du maintien de l’ordre est attendue. Il était mentionné dans le rapport de la commission d’enquête sur les forces de sécurité à l’Assemblée nationale présidée par le député Jean-Michel Fauvergue (juillet 2019). La place du renseignement dans la préparation des grands dispositifs lors de manifestations doit être renforcée.

    4° La formation des personnels affectés à cette mission aussi indispensable que difficile du maintien de l’ordre doit être prioritaire.La formation se fait aussi par l’expérience des cadres intermédiaires qui contribuent à former sur le terrain leurs collègues plus jeunes. Quelle réponse à l’outrage et à la rébellion ? Quelles sommations et quelles informations diffuser aux manifestants, avant, pendant et après la manifestation ?

    5° Enfin le contrôle, et d’abord le contrôle interne doit être assumé comme une des causes de fierté de l’institution. Et non pas seulement subi au fil des enregistrements de scènes de rue par les téléphones toujours prompts à filmer les épisodes de fureur réciproques. Ceci suppose choix des équipes d’inspection sachant, quand il le faut, mêler inspection de direction générale (IGPN et IGGN) et inspection généraliste (IGA et même IGJ conformément à l’article 15 du code de procédure pénale). Et pourquoi s’interdire, dans certains cas délicats, de s’adjoindre des « sapiteurs » externes au ministère pour apporter une vue en toute apparence d’impartialité objective au sens de la jurisprudence européenne ? Ceci suppose que ne soient pas acceptées les quelques occasions où, dans une enquête administrative, la manifestation de la vérité est contredite par des témoignages unis et trop semblables ou unanimement mutiques des fonctionnaires et militaires qui participaient à la même action. Ceci suppose enfin, que pédagogie soit tirée des contrôles internes afin de ne plus reproduire des erreurs qui sont lourdes de conséquences. Quant aux contrôles externes, ils exigent une bonne coopération des administrations de sécurité : le Défenseur des droits joue un rôle constructif. Et quant à la justice, elle doit toujours pouvoir exercer sa mission en pleine indépendance. La maîtrise de la force continuera à être observée attentivement par le référent déontologue ministériel et la réunion des référents déontologues spécialisés. »

    Le déontologue est le magistrat Christian Vigouroux : https://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Vigouroux

  • Trafic de #stupéfiants : deux #policiers mis en examen pour « association de malfaiteurs », Luc Leroux (Marseille, correspondant)
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/28/trafic-de-stupefiants-deux-policiers-mis-en-examen-pour-association-de-malfa

    Les fonctionnaires de police ont fourni à un trafiquant de drogue des #données lui permettant de traquer une personne qu’il soupçonnait de lui avoir dérobé des dizaines de kilos de cannabis.

    Leurs petits arrangements avec un trafiquant de drogue valent à deux policiers, l’un exerçant à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), l’autre à Marseille, d’avoir été mis en examen, mi-octobre, a appris Le Monde, pour « détournement de finalité de données personnelles » mais surtout pour « association de malfaiteurs en vue de violences volontaires, d’enlèvement et de séquestration en bande organisée » . En fournissant à leur « ami » Sofiane (tous les prénoms ont été modifiés) des données issues de fichiers de police, les deux fonctionnaires ont permis à celui-ci de traquer et de retrouver, en juin 2018 à Marseille, une personne qu’il soupçonnait de lui avoir dérobé des dizaines de kilos de cannabis trois mois plus tôt en région parisienne.

    Enlevé, bâillonné, séquestré et frappé dans une cave d’une cité marseillaise, Mohamed, le « carotteur » de drogue, avait bien cru sa dernière heure arrivée. La victime s’était vu plaquer une arme chargée sur la tempe et avait dû respirer un bidon d’essence lui laissant croire que son corps serait brûlé. En contact avec le commanditaire, il avait finalement été libéré avec la promesse de restituer la marchandise volée. A la place, Mohamed s’était rendu dans un commissariat pour déposer plainte et se faire soigner.

    Le commanditaire, Sofiane, un Algérien de 40 ans, est aussi un #informateur de la police, enregistré dans le fichier des sources de l’ex-Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Octris). Son agent traitant était un capitaine de police, chef de groupe de l’Office. Sous le couvert d’une fausse commission rogatoire, il a accepté de géolocaliser le téléphone d’une des personnes que le trafiquant soupçonnait du vol. Cet enquêteur a été placé sous le statut de témoin assisté.

    Mariage blanc avec une policière

    Pour mener son enquête, le trafiquant s’est aussi tourné vers ses « amis » du commissariat de Saint-Denis. Le 16 mars 2018, lorsqu’il apprend le vol, commis dans son garage en région parisienne, Sofiane est à Lyon, pour le mariage de son frère. Du rang d’invité à la noce, Mohamed passe aussitôt à celui de suspect du vol. Le 11 mars, les deux hommes avaient convoyé ensemble 60 kg de cannabis depuis Besançon jusqu’à la planque en région parisienne.

    Furieux, Sofiane sollicite un autre invité du mariage, un brigadier de police de Saint-Denis, pour connaître « de toute urgence » la date de naissance de Mohamed, afin de déverrouiller son téléphone et voir ainsi avec qui ce dernier a récemment communiqué. Le policier demande à un collègue de consulter pour lui un fichier toutes affaires cessantes.
    20 000 euros pour le contrat de mariage à la mairie, réglé par le biais d’une Golf et de plusieurs versements de 2 000 euros.

    Sofiane et ce brigadier se sont connus en 2008 lors d’un contrôle routier. « Il a vu que je n’étais pas pointilleux, on a communiqué en arabe. De là, il m’a dit que si j’avais besoin d’informations, il pouvait m’en donner. On a sympathisé et on est rapidement devenus proches », a raconté le fonctionnaire à la juge d’instruction marseillaise Sandrine André, chargée d’enquêter sur l’enlèvement et la séquestration de Mohamed.

    Ce brigadier avait alors présenté à Sofiane une de ses collègues du commissariat, mutée depuis à Marseille. Le courant passe avec la policière, qui accepte, en 2009, un #mariage_blanc. « Sofiane m’avait parlé de sa situation de détresse par rapport à ses enfants, car il risquait d’être expulsé. » Elle reconnaît avoir agi « par appât du gain » : 20 000 euros pour le contrat à la mairie, réglé par le biais d’une Golf et de plusieurs versements de 2 000 euros. A Lyon, le mariage du frère de Sofiane était aussi un mariage blanc, avec la compagne de la policière.

    « J’ai sali ma profession »

    Le brigadier comme la policière ont fourni à Sofiane les fichiers demandés. La juge d’instruction a retrouvé les consultations faites par les deux fonctionnaires au printemps 2018 sur le fichier de Traitement d’antécédents judiciaires (#TAJ) et le Système d’immatriculation des véhicules (#SIV).

    « A partir du moment où il vous dit qu’il cherche quelqu’un soupçonné d’être l’auteur d’un vol chez lui pour “une explication”, comment pouvez vous accepter de lui fournir des informations issues des fichiers de police ? », a demandé la juge Sandrine André au brigadier. « C’est vrai, j’ai été con, c’est impardonnable. C’est une faute professionnelle. »

    Le commando recruté pour rechercher Mohamed à Marseille a reçu les photos des écrans d’ordinateur du policier de Saint-Denis. Un précieux atout pour retrouver sa Xsara Picasso et y placer une balise afin de ne plus le perdre jusqu’à son enlèvement.

    Mutée dans d’autres régions, la policière a reconnu avoir, elle aussi, fourni des fichiers, « comme je le faisais habituellement » . N’ignorant pas le sort réservé à ceux qui « carottent » de la drogue, elle a tenté d’expliquer que « Sofiane n’était pas quelqu’un de violent ».

    Au passage, les enquêteurs ont découvert, en les plaçant sur écoute, que la policière se livrait à un petit trafic de cocaïne tandis que son collègue avait, lui, escroqué son assurance en faisant croire au vol de son véhicule, en réalité incendié par Sofiane.

    Mis en examen également pour ces faits connexes, les deux fonctionnaires ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer leur profession. En concluant leurs aveux, l’une a déclaré : « J’ai sali ma profession, je n’en reviens pas de ce que j’ai fait. » L’autre a assuré : « Je sais que j’ai ruiné ma carrière. »

    Cadeau pour qui essaye de vendre un scénar à Netfix France.

  • Joyeux Noël, une fois :

    vrai ou faux : la police peut-elle entrer chez les gens le soir de Noël ?

    Vrai. La ministre de l’Intérieur annonce que les policiers sonneront aux portes pour vérifier le respect des mesures sanitaires mais sans entrer car c’est illégal.

    Faux, rétorque un policier. Les policiers peuvent entrer.

    (en Belgique, hein)

    https://plus.lesoir.be/339313/article/2020-11-22/le-vrai-ou-faux-la-police-peut-elle-entrer-chez-les-gens-le-soir-de-noel

    • La police ne s’invitera pas dans les maisons
      https://www.ledevoir.com/politique/quebec/586487/respect-des-mesures-anti-covid-19-quebec-ecarte-l-idee-de-permettre-aux-po

      La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, jure ne pas étudier actuellement la possibilité de permettre aux policiers de pénétrer, sans mandat, à l’intérieur des propriétés privées dans lesquels ils soupçonnent des rassemblements illégaux.

      « En aucun cas, nous n’envisageons en ce moment de permettre aux #policiers d’entrer dans les maisons privées des gens, à moins d’avoir le consentement du propriétaire ou du locataire de l’endroit ou d’avoir un mandat en bonne et due forme délivré, donc, par les instances judiciaires », a-t-elle déclaré dans une mêlée de presse mercredi avant-midi.

      Bon. N’étant pas nécessairement des crimes, les troubles à l’ordre public commis chez soi n’autorisent pas les violations de domicile. Bonne nouvelle. Sans presse, j’étais moi aussi mêlé d’avoir entendu dire qu’au Québec les policiers pouvaient débouler à la maison sur dénonciation. Le tapage nocturne sert peut-être de prétexte...

      #police

    • Covid. Aurillac : une « fête clandestine » réunit une dizaine de jeunes en centre-ville

      https://actu.fr/auvergne-rhone-alpes/aurillac_15014/covid-aurillac-une-fete-clandestine-reunit-une-dizaine-de-jeunes-en-centre-vill

      Ce mercredi 16 décembre 2020, vers 23h50, la police est intervenue dans le cadre d’une « fête clandestine » dans un appartement du centre-ville (rue de l’Hôtel de ville) à Aurillac. 8 jeunes, âgés d’une vingtaine d’années, s’étaient réunis. Ils étaient originaires d’Aurillac.

      Amendes et #tapage_nocturne

      Ils ont donc été verbalisés pour non-respect du couvre-feu et ont écopé d’une amende de 135 euros. Le locataire, quant à lui, a été verbalisé pour les mêmes faits et pour tapage nocturne.

      Le logement a été évacué dans le calme.

      Pour rappel, l’article 1 du décret du 29 octobre 2020 indique : « Les mesures d’hygiène […], incluant la distanciation physique d’au moins un mètre entre deux personnes, […] doivent être observées en tout lieu et en toutes circonstances ».

      je sas pas combien coûte le tapage nocturne mais il me semble qu’il y a matière à contester le PV sur la violation du coure feu... à domicile.

      #couvre-feu #amendes #PV

  • Thierry Fournier | La Main invisible

    https://www.thierryfournier.net/la-main-invisible

    La Main invisible

    Série d’#images numériques, impressions fine art sur dibond, dimensions variables, 2020
    Créées à partir de photographies et avec l’aimable autorisation de NnoMan, Amaury Cornu, Benoît Durand, Anne Paq, Julien Pitinome, Kiran Ridley et Charly Triballeau, de 2016 à 2020

    La Main invisible transforme des photographies qui témoignent de #violences_policières, en effaçant intégralement les policiers de l’image. En soulevant la question de la censure et en faisant mine de s’y soumettre, l’image ne montre plus que les personnes subissant un assaut, mené par un vide spectral qui n’a plus ni corps ni visage. Le terme de “main invisible” est un des concepts historiques du libéralisme, qui postule que la somme spontanée des actions du marché conduirait au bien commun.

    Je remercie très chaleureusement les photographes pour leur confiance et leur concours.

  • L’artiste Paolo Cirio affiche des visages de policiers dans Paris pour dénoncer la reconnaissance faciale.
    https://information.tv5monde.com/info/l-artiste-paolo-cirio-affiche-des-visages-de-policiers-dans-pa

    Paolo Cirio — pour son dernier projet nommé Capture — a créé une base de données contenant 4000 visages de policiers français pour les identifier avec une technologie de reconnaissance faciale, via sa plateforme https://capture-police.com. Ce jeudi premier octobre 2020, l’artiste effectue donc une performance de « street art » en dévoilant une partie des portraits des officiers de police tirés de sa plateforme, affichés un peu partout dans la capitale française.

    J’ai choisi le mot Capture parce qu’il est court et qu’il résume bien le concept qu’il y a derrière la reconnaissance faciale. Particulièrement lorsque cette technologie est utilisée par la police. Ils l’utilisent pour capturer des criminels, des manifestants, pour les attraper, donc les capturer grâce à des logiciels et des caméras.

    Quand vous capturez un visage avec un appareil photo vous faites la même chose que ce que fait la police qui tente de capturer quelqu’un. C’est comme ça que m’est venue l’idée de ce projet Capture, en utilisant des photos de visages de policiers, des visages que j’ai capturés moi aussi, sur le Net.

    Tout le monde doit être inquiet par l’émergence de cette technologie qui va permettre la surveillance de masse, les analyses des comportements, des émotions des gens dans la rue, comme en Chine.

    J’ai en fait renversé le procédé de la reconnaissance faciale en l’utilisant contre ceux qui normalement l’utilisent contre des citoyens, c’est-à-dire les policiers. Je veux démontrer que cette technologie est très puissante et qu’elle peut être utilisée par des activistes, des citoyens, mais aussi par des criminels ou des terroristes, et ce, contre la police.

    Cela peut ressembler à une grosse provocation, mais en fait, cela peut-être aussi pris comme une manière de protéger la police en leur montrant les dangers de cette technologie. En fait, j’aimerais que les policiers signent eux aussi la pétition pour bannir la reconnaissance faciale en Europe.

    • Synergie-Officiers @PoliceSynergie
      https://twitter.com/PoliceSynergie/status/1312024085447180290

      Merci à ⁦@GDarmanin⁩ pour la promptitude de sa réaction et sa fermeté pour défendre les #policiers et leurs familles. Son intervention a permis de déprogrammer une entreprise criminogène sous couvert d’une démarche artistique. #Police # Jesoutienslapolice #BlueLivesMatter

      Le Fresnoy déprogramme :

      Des fafs tous les jours sur les chaînes info et dans la presse, des lois et décrets liberticides, racistes et anti pauvres comme si il en pleuvait, et des débats" sur la « cancel culture » et la longueur des vêtements des scolarisées.

      #police #reconnaissance_faciale #censure #école_d'art #exposition #culture #art

    • #fuite suite aux menaces
      https://www.mediapart.fr/journal/france/131020/un-artiste-menace-apres-avoir-voulu-diffuser-des-visages-de-policiers

      "« Je ne me sens plus en sécurité dans ce pays », lâche, amer, l’artiste et hacktiviste Paolo Cirio qui a quitté précipitamment la France la semaine dernière après avoir reçu plusieurs menaces par mails. L’exposition de son œuvre Capture venait d’être annulée, dans laquelle il entendait dénoncer les dangers de la reconnaissance faciale en exposant des visages de policiers trouvés sur internet.

      Pour réaliser son projet, Paolo Cirio avait « collecté 1 000 images publiques de policiers, dans des photos prises durant des manifestations en France, et les avaient soumises à un logiciel de reconnaissance faciale », explique l’artiste sur son site. Ce procédé lui a permis de récupérer 4 000 visages de policiers. Ceux-ci devaient être exposés, sous forme d’une fresque, dans le cadre de l’exposition Panorama 22. Les Sentinelles, qui s’ouvre jeudi 15 octobre au studio national des arts contemporains Le Fresnoy de Tourcoing.

      Le jour de la mise en ligne de la présentation de son projet, le jeudi 1er octobre, Paulo Cirio avait également mené une action dans les rues de Paris y affichant certains des portraits de policiers. L’opération était accompagnée de la mise en place d’un site internet, capture-police.com, répertoriant les photos et invitant les internautes à identifier les agents qu’ils pourraient reconnaître, ainsi que d’une pétition appelant à l’interdiction de la reconnaissance faciale.

      « La police appelle à l’utilisation de la reconnaissance faciale sur les manifestants, les minorités et les civils, alors qu’elle se rend non identifiable lors d’affrontements publics, poursuit le site internet de l’artiste. Dans le projet Capture, la reconnaissance faciale se retourne contre les mêmes autorités publiques et forces de l’ordre qui cherchent à en justifier la nécessité. »

      Mais les choses ne se sont pas passées comme Paolo Cirio l’avait prévu. Immédiatement après sa mise en ligne, le projet de l’artiste provoque une levée de boucliers. « Ça a été très vite », raconte-t-il à Mediapart. Il y eut tout d’abord les réactions indignées de syndicats de policiers – « seulement une heure après avoir publié mon projet », se souvient Paolo Cirio – qui en appellent à leur ministre de tutelle, Gérald Darmanin. Celui-ci, qui se trouve être par ailleurs ancien maire de Tourcoing, ville où se situe le studio Le Fresnoy, réagit quelques heures plus tard.

      « Insupportable mise au pilori de femmes et d’hommes qui risquent leur vie pour nous protéger, écrit le ministre de l’intérieur sur Twitter. Je demande la déprogrammation de l’“exposition” et le retrait des photos de son site, sous peine de saisir les juridictions compétentes. »

      Dès le lendemain, Le Fresnoy annule effectivement l’exposition de Paolo Cirio. « Nous ne pouvons en aucun cas adhérer à une démarche qui associe l’œuvre en question à une plateforme numérique où l’artiste invite à identifier et à désigner nommément des policiers, dont les photographies ont été préalablement diffusées sur internet », écrit le studio dans un communiqué en date du vendredi 2 octobre et largement diffusé sur les réseaux sociaux par des syndicats de policiers. « Par cette démarche qui a changé la nature de l’intervention du Fresnoy, l’artiste a violé les engagements qu’il avait pris de ne rien faire de tel devant les responsables du Fresnoy, et la direction de la Condition publique, ce qui nous a profondément choqués », poursuit-il.

      Parallèlement, Paolo Cirio reçoit sur sa boîte mails des messages d’insultes et d’autres plus inquiétants. « J’ai reçu de nombreux messages, dont certains très violents disant par exemple qu’ils me surveillaient ou qu’ils me trouveraient », raconte-t-il. Aucune menace de mort directe, mais des pressions et des insinuations assez précises pour le décider à retirer son site internet, qui a depuis été remplacé par la pétition.

      Et pour le convaincre de quitter le territoire français. « Je suis parti car je ne me sens plus en sécurité, explique Paolo Cirio. Je venais deux, trois fois en France par an. J’ai même donné des cours au Fresnoy. Mais pour l’instant, je pense que je ne reviendrai pas. »
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  • Mobilisations policières

    La police est un instrument central de l’État face aux #contestations_sociales et les modes de #répression qu’elle déploie relèvent depuis longtemps de la sociologie des mouvements sociaux (Combes et Fillieule, 2011). L’étude de ce que l’on appelle en #France le « #maintien_de_l'ordre » est un domaine particulier de la #sociologie_de_la_police ou des #mouvements_sociaux, de même que les recherches sur le #protest_policing ou le #public_order_policing, qui réunissent des sociologues des mobilisations et des sociologues de la police ou des institutions pénales. En France, la répression de la #protestation a pris ces dernières années un tour sur lequel bien des observateurs se sont exprimés, qu’il s’agisse de journalistes ou de chercheurs en sciences sociales ­ l’essentiel consistant bien sûr à comprendre la #brutalisation des #forces_de_l'ordre à l’égard de la #contestation_de_rue.
    Or, depuis les mobilisations du printemps 2016, les policiers français n’ont pas seulement été acteurs des mouvements sociaux par le biais de l’action qu’ils exerçaient sur eux. En tant que profession particulière, en tant qu’#agents_publics, ils ont remarquablement su jouer de l’articulation entre leur rôle instrumental, leur rôle répressif d’un côté et la défense de leurs intérêts propres. Passé le printemps 2016, on a vu les organisations professionnelles de la police concurrencées par des protestations de rue menées par des « #policiers_en_colère » contestant à la fois l’institution policière et le pouvoir syndical des leurs (Guénot, 2019)…

    https://www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2019-4-page-47.htm
    #police

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